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  • La CIA confirme la pénétration du mur marocain en Mauritanie

    La CIA confirme la pénétration du mur marocain en Mauritanie

    Maroc, Mauritanie, mur de défense, mur de sable, Front Polisario, Sahara Occidental,

    Selon un document révélé par la CIA daté du 6 février 1984, les marocains ont construit deux murs de défense à l’intérieur du territoire mauritanien jusqu’à une distance d’un peu plus de 5 kilomètres.
    Voici le texte intégral du document :

    1. Signification : L’imagerie Senior Look a révélé qu’une extension du mur de défense marocain a pénétré le territoire mauritanien jusqu’à 3 NM.
    2. Remarques : L’extension du mur de défense, qui prend naissance au sud de Uad Bucraa, au Sahara occidental, se dirige vers le sud-est et pénètre dans le territoire mauritanien à environ 25-59-00N 012-00-00W. À partir de la frontière, la nouvelle extension suit une direction est, parallèlement à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental et pénètre jusqu’à 3 NM au sud dans le territoire mauritanien. Au niveau du déploiement du Polisario d’Annabca, l’extension du mur de sable tourne ensuite et se dirige vers le nord jusqu’à 26-11-30N 011-33-00W. (Le déploiement du Polisario d’Annabca a été évacué par les forces du Polisario).

    Commentaires de l’analyste : L’extension du mur de défense en territoire mauritanien obligera les unités militaires du Polisario déployées au Sahara Occidental à utiliser le territoire mauritanien lorsqu’elles se déplaceront du nord-est au sud du Sahara Occidental.

    Dans un autre document daté du 28 février, la CIA indique la construction d’un deuxième mur à l’intérieur du territoire mauritanien à une distance d’un peu plus de 9 km. Voici son contenu:

    Voici le texte intégral du document :

    Extension du mur de défense marocain en Mauritanie et au Sahara occidental

    1. Signification : L’imagerie de haut niveau a révélé que l’extension du mur de défense marocain est terminée. De plus, un segment de berme séparé est en phase finale de construction au sud de l’extension actuelle du berme, pénétrant encore plus loin dans le territoire mauritanien.

    2. Remarques : L’extension du mur de sable marocain, qui commence au sud de Uad Bucraa, au Sahara occidental, et qui avait été achevée jusqu’à un point situé au nord du déploiement du Polisario à Annabca, est maintenant terminée. L’extension rejoint le mur de sable original à 27-12-30N 011-37-30W, approximativement 30 NM au nord-nord-est de Smara, Sahara Occidental. Les forces marocaines qui occupaient des positions défensives le long du mur de sable original se sont redéployées vers de nouvelles positions le long de l’extension du mur de sable.

    En outre, un segment de berme séparé, d’une longueur d’environ 7 NM, est en phase finale de construction entre 25-55-50N 011-54-50W et 25-55-00N 011-47-50W, 1,5 NM au sud de l’extension du berme en Mauritanie. Ce nouveau segment de berme pénètre d’environ 5 NM en Mauritanie. Il est à peu près parallèle au prolongement de berme construit précédemment et n’est pas actuellement relié à celui-ci.

    #Maroc #SaharaOccidental #Mauritanie #FrontPolisario #Mur_de_défense #Mur_de_sable

  • i24News s’installe au Maroc: « Ici Rabat … Ici Israël »

    i24News s’installe au Maroc: « Ici Rabat … Ici Israël »

    Maroc, Israël, i24News, normalisation, Sahara Occidental, Algérie, Afrique,

    Le Makhzen pousse la normalisation avec l’entité sioniste à un point de non-retour. L’ouverture, le 30 mai, par la chaine israélienne I24News de deux bureaux à Rabat et à Casablanca, renseigne sur les desseins inavoués du Maroc : se transformer en véritable plateforme pour la propagande sioniste non seulement en Afrique du Nord, mais également en direction de l’Afrique francophone. L’Algérie se retrouve ainsi, encore une fois, en première ligne face à un voisin inamical et à son nouveau parrain, véritable Etat terroriste.

    Ainsi, I24News, la chaîne d’information internationale du groupe franco-israélien Altice, a annoncé par la voix de son PDG Frank Melloul, l’ouverture de deux bureaux au Maroc, lors d’un gala qui s’est tenu le 30 mai dernier à Rabat. C’est la preuve supplémentaire que le makhzen ne se voit plus sans l’entité sioniste, le couplage maroco-israélien est désormais vital pour le trône de Mohamed VI.

    S’incliner, voir se prosterner et bien plus qu’une culture makhzanienne ! Non seulement le royaume, dit chérifien, devint la terre où la production cinématographique israélienne prospère, il devient aussi une tribune médiatique pour Israël en Afrique. Le Maroc est de facto le porte-parole d’Israël en Afrique. Même idéologie colonialiste, frontières symboliques, mêmes outils de répression. Finalement, qui se ressemble s’assemble !

    Lors du gala d’ouverture à Rabat, Frank Melloul, PDG d’I24News a déclaré «avant même la signature des Accords d’Abraham et la normalisation des relations entre Israël et le Maroc, nous avions conscience de l’engagement des Marocains envers I24News sur les réseaux sociaux». Le propos de Frank Melloul ne souffre d’aucune ambiguïté : les Marocains relayaient la propagande de la chaine israélienne sur les réseaux sociaux, et ce depuis longtemps déjà.

    Et afin de parfaire cette collaboration médiatique et propagandiste maroco-israélienne, la nouvelle étape était d’installer directement au Maroc.

    A ce propos, le PDG d’I24News ajoute : «nous répondons donc à l’attente du public marocain en ouvrant deux nouveaux studios dans le pays. Nos bureaux à travers le monde et maintenant ceux à Rabat et Casablanca nous permettent de traiter l’ensemble des sujets d’actualité sous différents angles et points de vue, en mettant en avant du contenu éditorial varié et en nous appuyant sur la diversité de nos journalistes. Je suis convaincu qu’I24News peut devenir un acteur de premier plan dans le paysage audiovisuel marocain».

    Quand le monde se révolte contre les pratiques sionistes, contre le vrai visage de cette entité qui prétend être la seule démocratie dans une région de tyrannie, contre l’assassinat de Shereen Abu Akleh, le Makhzen tourne le dos à tout ça. Pis, au lieu de condamner les assassins de journalistes, hier encore, une jeune journaliste de 31 ans, Ghofrane Worasna, a été froidement abattue aux abords de la ville d’El-Khalil en Cisjordanie occupée, ce système colonial applaudi cet autre système colonial en lui permettant d’ouvrir des bureaux pour sa chaine de propagande I24News.

    Et comme les Israéliens ne laissent rien au hasard, ils ont fait coïncider ce lancement avec l’agression permanente des Palestiniens à El-Qods occupée à l’occasion de la marche des drapeaux, la célébration de la spoliation de la Palestine, la Nakba en mai 1948, la défaite durant la Guerre des Six jours en juin 1967, et la nouvelle offensive sioniste en Afrique avec l’aide du Makhzen. Reste qu’en termes de normalisation, le Maroc est en passe de surclasser les autres pays arabes qui ont normalisé depuis des décennies soit l’Egypte et la Jordanie, en signant des accords de coopération dans le secteur de l’enseignement supérieur et des universités notamment avec les conventions entre les universités marocaines et celles du Néguev et de Bar Ilan.

    L’Afrique l’obsession d’Israël…l’Algérie encore plus

    Et pour couronner le tout, l’ambassade d’Israël à Paris a organisé, le 31 mai dernier, un séminaire intitulé «Israël de retour en Afrique ? Défis et opportunités», avec la participation du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid. L’offensive israélienne en Afrique se confirme avec la complicité de la France, mais surtout du Maroc. Ce dernier avait fait un véritable forcing afin que l’Union africaine admette l’entité sioniste en tant que membre observateur au sein de ses instances. Quelques pays africains menés par l’Algérie avaient fait campagne afin de déjouer le plan maroco-israélien.

    Hasard du calendrier, le veille était organisé, à Alger, par la commission Défense nationale de l’APN, une journée d’étude intitulée «Algérie et Afrique : opportunités et défis». Réponse du berger à la bergère ? L’entité sioniste sait pertinemment que la diplomatie algérienne est un écueil insurmontable en Afrique et que toutes les manœuvres du Maroc et de ses alliés dans le continent sont vouées à l’échec.

    Aujourd’hui, ce qui est certain c’est qu’on peut plus parler du Makhzen comme entité seule, mais d’une connivence menaçante à toute l’Afrique. Aujourd’hui, ce n’est pas le lancement du I24News seulement mais la naissance d’une doctrine dangereuse: le «Makhzionisme». Cette doctrine est déjà à l’œuvre au Sahara occidental occupé, et les Palestiniens l’expérimentent dans le cadre de l’inaction complice du président du Comité Al-Qods, le roi du Maroc. Pis, Alger avait accusé, il y a un mois, Rabat d’entraver toute réunion du dit Comité afin de ne pas débattre dans les instances internationales, des exactions quotidiennes de l’entité sioniste contre le peuple palestinien.

    Le Makhzen oublie que histoire ne pardonne pas. Que seule la lutte des peuples triomphera. Les Sahraouis et les Palestiniens sont dans la marche de l’histoire contrairement aux obligés marocains des Sionistes. D’ailleurs, l’éditorialiste du quotidien Haaretz l’avait prédit dans un article intitulé «Dictators aren’t forever», paru le 17 janvier 2011. Aluf Benn a insisté sur le fait qu’Israël sera contrait de rendre les colonies de la Cisjordanie aux Palestiniens comme la France s’est retirée, défaite en 1962, d’Algérie. Le Maroc l’apprendra à ses dépens. Il sera trop tard pour lui.

    L’Algérie seule contre tous. Que faut-il faire ?

    Nul ne peut nier le rôle important que l’Algérie exerce dans la région. Nul ne peut également nier les efforts des cadres honnêtes de la nation, nul ne peut nier l’existence d’une volonté sincère, de l’envie de relever les défis et de préserver la Nation algérienne. Surtout, nul ne peut nier les efforts des hommes de l’ombre, et le fait que l’Algérien est capable de faire des miracles. Mais si on revient un peu à la réalité en faisant un diagnostic de notre quotidien, de conjuguer la situation actuelle au réflexif laissant pour un instant derrière nous toutes ces émotions. Le constat est sans appel.

    Focalisons-nous sur les médias. Une chaine israélienne vient d’ouvrir ses bureaux à 1 139,5 km d’Alger, à 11h de route par voiture, soit l’équivalent du trajet Alger-El Goléa. Une tribune israélienne vient s’ajouter à un arsenal médiatique makhzanien qui ne cesse de manipuler ses réseaux à travers le monde. L’agence de presse marocaine MAP dispose de 120 correspondants à travers le monde.

    On est plus dans la phase qui stipule que «la vraie bataille est la bataille de l’information». Il s’agit de s’interroger sur le degré de cette conscience, de s’interroger sur nos priorités ? Avons-nous un paysage médiatique national et même international qui peut porter la voix de l’Algérie haut et fort ? Où sont passés les amis de l’Algérie dans le monde ? Où sont passés les réseaux de l’Algérie dans le monde?

    Une chose est sûre : nous n’allons nul part avec un discours médiatique de propagande archaïque tel qu’il est produit actuellement, fruit de l’incompétence, de se contenter d’être réactif, des publications infantiles sur les réseaux sociaux ! Il est temps de se réveiller et de laisser les compétents patriotes relever les plus grands défis digne de cette Nation, digne de son histoire, digne des sacrifices des martyrs. Fini les plaidoiries, fini le discours de victimisation ! Aujourd’hui, plus que jamais l’Algérie est face à un ennemi conjugué, le «Makhzionisme». Il y va de sa survie en tant que Nation.

    Par Leïla Al-Attar

    Le Jeune Indépendant, 01 juin 2022

    #Maroc #Israël #Normalisation #i24News #Algérie #Afrique #SaharaOccidental

  • Sultana Jaya: “Hemos padecido todo tipo de vejaciones”

    Sultana Jaya: “Hemos padecido todo tipo de vejaciones”

    Sahara Occidental, Marruecos, Sultana Jaya, Canarias,

    “Hemos padecido todo tipo de vejaciones por parte de las autoridades marroquíes”. Fueron las primeras palabras de la activista saharaui defensora de los Derechos Humanos Sultana Jaya, que padeció, junto con su madre, Aminatu Embeirik, de 84 años, y su hermana Luaara, 560 días en arresto domiciliario, sin orden judicial, en su casa de Bojador, en el Sáhara Occidental ocupado por Marruecos.

    Sultana Jaya, presidenta de la Liga Saharaui para la Defensa los DDHH y en Contra del Expolio de los Recursos Naturales, llegó el 1 de junio por la tarde a Las Palmas de Gran Canaria, procedente de El Aaiún, para recibir tratamiento médico en España.

    En el aeropuerto, centenares de simpatizantes de la causa saharaui e integrantes de organizaciones solidarias y saharauis residentes en Canarias aplaudieron continuamente a Sultana Jaya, convertida en símbolo de la resistencia saharaui, junto con su hermana Luaara, al hacer ondear todos los días la bandera saharaui en la azotea de su casa.

    Una de las primeras personas en recibirla, con la que se fundió en un abrazo, fue la abogada Inés Miranda, consejera del Cabildo de Gran Canaria y vicepresidenta de la Asociación Internacional de Juristas por el Sáhara Occidental; la letrada, otra abogada y una médico fueron expulsadas el 2 de octubre de 2021 de El Aaiún cuando se disponían a ir a Bojador para visitar a Sultana.

    También tuvo un emotivo encuentro con Carmelo Ramírez, secretario de Organización de Nueva Canarias (NC), consejero del Cabildo de Gran Canaria y presidente de la Federación Estatal de Instituciones Solidarias con el Sahara (FEDISA).

    En sus primeras palabras en suelo español, Sultana dijo que han estado “560 días asediadas, encarceladas, padeciendo toda clase de vejaciones por parte de las autoridades marroquíes” y que traía un mensaje del pueblo saharaui, que lleva resistiendo desde 1975: “Quiero expresar nuestro agradecimiento a todos los medios y organizaciones”.

    La activista saharaui dijo que en este calvario no ha estado sola, refiriéndose a Ruth McDonough y Tim Pluta, activistas de EE.UU. que desde el 15 de marzo estuvieron en su casa de Bojador y que viajaron con ella hasta Canarias: “Han estado conmigo, protegiéndome, una protección que es a todo el pueblo saharaui. Si no fuera por los activistas norteamericanos, que nos han defendido, todavía estaría bajo ese yugo y ese asedio”.

    Añadió que ella es una muestra de lo que sufre el pueblo saharaui y que fue víctima de todo tipo de vejaciones: violaciones, torturas, persecución, allanamiento diario de la casa y de la familia. “Han venido enmascarados por la noche y nos han agredido delante de todo el mundo, nos han inyectado sustancias peligrosas, venenos. Mi familia, mi madre y hermana, están en la misma situación”, afirmó.

    Durante su estancia en El Aaiún, antes de ir al aeropuerto, Sultana estuvo en la casa de un activista saharaui, que permaneció vigilada por la policía marroquí para impedir la llegada de otros saharauis, como le ocurrió al Premio Rafto Noruego de los DDHH Mohamed Dadach.

    SILENCIO OFICIAL EN ESPAÑA

    El caso de Sultana Jaya, que perdió su ojo derecho en 2006 por una paliza de la policía marroquí y que durante el asedio fue infectada con Covid-19 por agentes marroquíes en uno de los ataques a su vivienda, ha sido planteado en repetidas ocasiones ante las Naciones Unidas, la Unión Europea y el Comité Internacional de Cruz Roja.

    Amnistía Internacional, que en abril lanzó una campaña para que se investiguen y no queden impunes los ataques, torturas y agresiones sexuales a la familia Jaya, expresó días pasados que las autoridades marroquíes mantenían a Sultana bajo arresto domiciliario arbitrariamente “por hacer campaña alto y claro, pacíficamente, para lograr que se respete el derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación”.

    Sultana Jaya, Premio Internacional de la Asociación Pro Derechos Humanos de España (APDHE), fue propuesta por el grupo de la Izquierda en el Parlamento Europeo para el Premio Andrey Sajarov a la Libertad de Pensamiento 2021. En la selección de finalistas quedó empatada con la propuesta por VOX, la expresidenta boliviana Jeanine Áñez, en prisión preventiva desde marzo de 2021 por actuar presuntamente contra el orden democrático de su país. En la votación para el desempate el PSOE se sumó a Vox para que no saliera la activista saharaui.

    El caso de Sultana Jaya fue llevado al Congreso de los Diputados, en octubre del pasado año, por el diputado del PNV Aitor Esteban, que preguntó al Gobierno qué iba a hacer para salvar las vidas de la activista saharaui, su madre y su hermana. El ministro de Asuntos Exteriores, José Manuel Albares, que en ningún momento citó el nombre de Sultana, aseguró que jamás anteponen las relaciones de buena vecindad a los Derechos Humanos, lo que no cuentan por eficacia, pero que a ningún estado le gusta tomar medidas si son terceros los que le obligan a ello.

    En enero de este año, el caso de Sultana Jaya fue planteado otra vez en el Congreso por ERC y PNV y el ministro Albares eludió responder a las preguntas que le formularon: dijo que era una situación “compleja” y se limitó a relatar la ayuda de España a los refugiados saharauis en los campamentos de Tinduf (Argelia).

    Alfonso Lafarga

    Contramutis, 02 junio 2022

    #SaharaOccidental #Marruecos #SultanaJaya

  • Influence du Golfe au Maghreb -Newlines Institute-

    Influence du Golfe au Maghreb -Newlines Institute-

    Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Monarchies du Golfe, Emirats Arabes Unis, EAU, Arabie Saoudite, Qatar, Sahara Occidental,

    Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye ont connu des troubles politiques depuis les soulèvements du printemps arabe de 2011. Le Qatar, les Émirats arabes unis et, dans une moindre mesure, l’Arabie saoudite ont profité de leur vulnérabilité, influençant ainsi la dynamique régionale interne et plus large au Maghreb. En ignorant ces dynamiques, les États-Unis risquent d’être affectés, car l’ingérence du Golfe affaiblit la gouvernance et la stabilité au Maghreb, ce qui permettra à son tour la croissance des violations des droits de l’homme, des flux migratoires ingérables et de l’extrémisme. En encourageant indirectement ou directement le développement d’un Maghreb stable et harmonieux, Washington peut faire avancer ses propres intérêts stratégiques sans dépenser de ressources supplémentaires.

    L’importance stratégique du Maghreb

    Le Maghreb s’étend de l’Atlantique à la Méditerranée jusqu’au cœur du Moyen-Orient, couvrant un territoire vital pour la sécurité nationale des États-Unis. La région est riche en ressources énergétiques et les principaux axes de transport transméditerranéens reliant l’Europe et l’Afrique subsaharienne passent par Rabat, Tunis et Alger. Une présence chinoise croissante dans la région menace de remplacer les alliances traditionnelles avec les États-Unis et l’Europe, non seulement par le commerce, mais aussi par une coopération croissante en matière de défense et de sécurité. Entre-temps, la Russie a renouvelé son engagement militaire, économique et diplomatique dans la région, notamment par des achats d’armes et un soutien militaire sur le terrain. Alors que les capacités militaires russes dans la région sontpotentiellement exagérés , ils reflètent les visées géostratégiques de Moscou en Afrique.

    La Libye et l’Algérie possèdent toutes deux de vastes territoires méridionaux liés au Sahel, une région largement non gouvernée et essentielle pour lutter contre l’ extrémisme violent . Le manque de stabilité en Libye a influencé la contrebande et les activités extrémistes, qui se nourrissent également de la faiblesse de la gouvernance au Mali, au Niger, au Tchad et au Soudan. Cette activité s’est propagée en Tunisie et en Algérie, avec des frontières poreuses contribuant aux attaques perpétrées par des groupes extrémistes, y compris dans les principales destinations touristiques . Du point de vue des alliés européens, le renforcement de la stabilité au Maghreb contribuera à sécuriser les sources d’énergie, à réduire la criminalité à la périphérie sud de l’Europe et à lutter contre l’immigration clandestine.

    Malgré son importance stratégique, le Maghreb a historiquement suscité un intérêt limité de la part des États-Unis, et ses relations avec les pays du Golfe vont souvent à l’encontre de son objectif de stabilité et de démocratie au Maghreb. En particulier, des alliances étroites avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont traduites par un soutien aux interventions du Golfe au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye qui sapent les efforts de ces pays pour développer des démocraties fortes ou répondre aux demandes de leurs populations.

    Influence des États du Golfe au Maghreb

    Historiquement, les liens entre le Golfe arabe et l’Afrique du Nord n’ont pas été particulièrement forts . Ces dernières années, cependant, poussés par une compétition entre blocs d’États du Moyen-Orient pour l’influence régionale, les pays d’Afrique du Nord sont devenus un point chaud pour l’intervention du Golfe . Bien que les stratégies et les alignements entre les acteurs du Golfe aient changé au cours de la dernière décennie, les interventions militaires et les rivalités intenses se transformant en un engagement diplomatique timide, les pays du Maghreb restent largement incapables d’empêcher une telle ingérence d’affecter négativement leur développement démocratique.

    Les pays du Golfe reconnaissent le rôle central du Maghreb dans la réalisation de leurs objectifs stratégiques. Le Qatar et les Émirats arabes unis ont tous deux cherché à diversifier leurs alliances en matière de sécurité afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des États-Unis et d’étendre leur influence au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Alors que les Émirats arabes unis ont principalement cherché à diversifier leur économie et à renforcer leur armée, le Qatar a tenté de se présenter comme une voix alternative au Moyen-Orient, utilisant sa richesse pour financer le très influent réseau Al Jazeera et construire une identité qatarie distincte .. L’Arabie saoudite a été moins active au Maghreb récemment, préférant consacrer plus de ressources à contrer l’influence iranienne. Alors que d’autres poids lourds régionaux tels que la Turquie étendent leurs activités au Maghreb – notamment en soutenant les forces politiques alliées islamistes et non islamistes – les pays du Golfe ont façonné leurs engagements économiques et sécuritaires au Maghreb en conséquence.

    Le printemps arabe a offert au Qatar et aux Émirats arabes une opportunité de poursuivre leurs ambitions. Alors que les mouvements d’opposition islamistes précédemment réprimés commençaient à remporter les élections post-soulèvement, les Émirats arabes unis, dont les dirigeants se sentaient menacés par ce mouvement de force anti-autoritaire, sont passés à une politique étrangère musclée impliquant des ventes d’armes, le renforcement de leur armée et des interventions dans les conflits armés. S’appuyant sur ses liens étroits avec Washington et certaines capitales européennes, Abu Dhabi a justifié cela en invoquant la nécessité de protéger les régimes anti-islamistes autoritaires du terrorisme.

    Le Qatar, en revanche, a vu les soulèvements comme une chance de démontrer ses références en tant que source d’identités alternatives pour le Moyen-Orient. Compte tenu de ses liens de longue date avec plusieurs mouvements d’opposition islamistes d’Égypte, de Libye et d’ailleurs, Doha a choisi de soutenir les islamistes sunnites, en particulier les Frères musulmans, dans leur quête d’accès au pouvoir. Cela l’a souvent mis aux prises avec les Emirats et l’Arabie saoudite – une rivalité qui s’est jouée dans les pays du Maghreb.

    Le Maroc, l’Algérie et le conflit du Sahara occidental

    Le Maroc a historiquement entretenu les liens les plus solides et les plus cohérents avec les monarchies conservatrices du Golfe, en particulier avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. La structure du régime monarchique commun, les liens familiaux et le triangle d’alliance commune avec les États-Unis, qui ont soutenu la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, ont tous contribué à cette proximité.

    Lorsque le printemps arabe a atteint le Maroc, les pays riches du Golfe ont promis une assistance afin de pouvoir plus tard faire appel à des faveurs politiques, telles que le soutien à l’escapade menée par les Saoudiens au Yémen . Cela faisait partie d’un schéma de longue date d’interventions économiques du Golfe au Maghreb, y compris des prêts, des programmes d’aide et des investissements étrangers directs.

    Le Maroc s’est surtout efforcé de faire preuve de prudence avec l’aide du Golfe. Les Émirats arabes unis y avaient accumulé des investissements importants avant même 2011, concentrés dans l’immobilier, le tourisme, les infrastructures et la construction. Ces dernières années, l’équilibre entre les donateurs et les investisseurs du Golfe au Maroc a changé, les investissements qatariens augmentant tandis que les investissements saoudiens diminuaient. Cela a à peu près coïncidé avec la domination du Parti islamiste de la justice et du développement (PJD), jusqu’aux dernières élections de 2021. Cette augmentation de l’influence qatarie s’est peut-être plus clairement reflétée lorsqu’en 2017 le Maroc a adopté une position neutre vis-à-vis du blocus par les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite contre le Qatar et a même envoyé des expéditions de nourriture à Doha par voie aérienne.

    Contrairement au Maroc, l’Algérie n’a jamais eu de relations chaleureuses avec les monarchies conservatrices du Golfe. Au lieu de cela, Alger a traditionnellement promu une politique féroce de non-alignement, limitant ses liens avec Riyad, Abu Dhabi et Doha.

    Les tentatives des pays du Conseil de coopération du Golfe d’intégrer les pays maghrébins dans leurs sphères d’influence ont été facilitées par la rivalité de longue date entre l’Algérie et le Maroc sur le statut du Sahara occidental. En août 2020, les États-Unis ont aidé à négocier les accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations entre les Émirats arabes unis et Israël. Quelques mois plus tard, le Maroc a normalisé ses relations avec Israël, après quoi les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cela a renforcé le constat selon lequel la monarchie continue d’essayer d’équilibrer les relations entre le Qatar d’une part et le camp saoudo-émirati – défini par l’alignement sur les États-Unis et l’opposition croissante à l’Iran plutôt qu’à Israël – d’autre part.

    Fin 2021, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusant son voisin d’ »actions hostiles », notamment le non-respect de ses engagements bilatéraux concernant le Sahara occidental. Les États du Golfe ont exploité cette rivalité pour développer leurs propres investissements, et ils continuent de surveiller de près la politique intérieure des deux pays, d’autant plus que les troubles et la paralysie économique en Algérie persistent. Dubai Ports World – un outil émirati clé pour la propagation du pouvoir économique et politique – a commencé en 2008 à exploiter les ports d’Alger et le port oriental de Djen Djen. L’Algérie, qui achète traditionnellement de grandes quantités d’armes à la Russie, a également effectué d’importants achats d’équipements militairesdes EAU. Les relations diplomatiques se sont également améliorées entre l’Algérie et les États du Golfe, comme en témoignent une série de visites et de discussions de haut niveau sur les investissements et le commerce en 2020 et 2021. Cela est probablement dû aux préoccupations croissantes de l’Algérie concernant la sécurité régionale et la stabilité économique.

    Concurrence politique en Tunisie

    Avant la chute de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali en 2011, les relations tunisiennes avec les monarchies conservatrices du Golfe étaient cordiales mais pas profondes. Cela a changé lorsque les premières élections post-Ben Ali en octobre 2011 ont porté au pouvoir un gouvernement de « troïka » dirigé par le parti islamiste Ennahda, auparavant interdit. Les relations de la Tunisie avec les Émirats arabes unis se sont rapidement refroidies à tel point qu’en 2013, l’ambassadeur émirati a été rappelé de Tunis. Dans le même temps, sur la base de sa position favorable à l’islam politique, les relations du Qatar avec Tunis se sont approfondies grâce à l’expansion des investissements, des prêts, des contrats de construction, de l’aide étrangère et humanitaire, de la formation professionnelle et de la coopération militaire.

    En 2014, un nouveau gouvernement tunisien a été élu, dirigé par Béji Caïd Essebsi et son parti laïc Nida Tounis. Si Caïd Essebsi a d’abord été courtisé par les Émirats arabes unis, qui espéraient le persuader de réduire le pouvoir de ses opposants islamistes, il a tentégarder une certaine distance. Puis, en 2021, le président Kais Saied, qui avait été élu en 2019 à la suite du décès de Caid Essebsi, a gelé le Parlement et limogé le Premier ministre, ce que beaucoup ont interprété en partie comme une mesure contre l’islam politique. Notamment, le gouvernement a fait une descente dans les bureaux du média qatari al Jazeera à Tunis le lendemain de la prise de pouvoir de Saied, et peu de temps après, l’Arabie saoudite a promis une assistance pour soutenir la crise du COVID-19 en Tunisie. En plus de faire à nouveau basculer le pendule vers l’axe saoudo-émirati au sein du Conseil de coopération du Golfe divisé, la prise de pouvoir de Saied a suscité des inquiétudes parmi les islamistes du reste de l’Afrique du Nord, ainsi que des inquiétudes quant à la stabilité générale de la région.

    Les Émirats arabes unis, le Qatar et l’Arabie saoudite ont tous cherché depuis 2011 à exercer subtilement leur influence en Tunisie. Dès les premières semaines qui ont suivi les soulèvements de 2011, ces pays ont mobilisé leurs réseaux médiatiques pour lancer des campagnes qui ont contribué à approfondir la polarisation entre partisans et opposants à l’islam politique. Les médias tunisiens ont bénéficié de financements externes mal réglementés du Qatar et des Émirats arabes unis pour diffuser de faux messages, sapant la liberté des médias nouvellement acquise par les Tunisiens. Ces pays ont également utilisé leurs réseaux médiatiques pour courtiser les partis et les politiciens avant les élections , promettant des investissements et d’autres formes de soutien. Comme en Libye, les analystes ont identifié des preuves de campagnes coordonnéesparmi des comptes basés en Arabie saoudite, en Égypte et aux Émirats arabes unis poussant un récit anti-islamiste dans les jours qui ont suivi la prise de pouvoir de Saed, créant l’apparence d’un soutien populaire à sa décision. De telles actions ont contribué aux inquiétudes concernant l’ingérence étrangère, affaiblissant la confiance des Tunisiens dans la démocratie.

    Après la chute du gouvernement Ben Ali en Tunisie, certains à l’intérieur du pays craignaient que des acteurs du Golfe tels que le Qatar ne profitent du chaos pour financer des associations caritatives, des prédicateurs et d’autres activités qui favoriseraient la marque de l’islam qu’ils soutenaient. Bien que le financement de cette forme d’intervention soit particulièrement difficile à suivre et que, contrairement à l’intervention militaire, ses effets ne soient pas aussi concrets, beaucoup l’attribuent à la montée de l’extrémisme en Tunisie. Compte tenu de l’environnement extrêmement restreint auquel les islamistes ont été confrontés sous Ben Ali, cette affirmation a probablement un certain mérite.

    Guerre et diplomatie en Libye

    Lorsque les soulèvements du printemps arabe ont éclaté en février 2011 en Libye, le Qatar et les Émirats arabes unis ont vu dans leur intérêt de soutenir le renversement de Mouammar Kadhafi. Une aide financière inconditionnelle et bilatérale ainsi que du matériel, des combattants et de la formation des deux pays ont immédiatement commencé à affluer vers les groupes rebelles anti-Kadhafi, ainsi qu’un soutien enthousiaste à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Le Qatar et les Émirats ont cependant soutenu différents groupes rebelles, sur la base des liens existants, ce qui les a finalement conduits à soutenir les factions libyennes opposées et a jeté les bases de leur rivalité ultérieure, qui a émergé à l’été 2014.

    Le soutien du Golfe aux Libyens individuels semble également contribuer à alimenter le conflit. Par exemple, le soutien qatari à Abdelhakim Bilhaj – un ancien membre du groupe d’opposition libyen islamique combattant – a peut-être contribué à la défaite de Bilhaj dans sa candidature à un siège au Congrès national général en 2012, certains l’accusant d’être un agent du Qatar. . L’ancien ambassadeur de Libye aux Émirats arabes unis, Aref al-Nayed, a profité de ses liens avec Abou Dhabi pour lancer sa propre carrière politique, aspirant à devenir président de la Libye à l’issue des élections initialement prévues en décembre 2021. Les Émirats ont également provoqué un scandale en embauchantL’envoyé spécial de l’ONU Bernardino León en tant que directeur général de son académie diplomatique après avoir terminé son mandat de principal médiateur entre les deux parties en conflit en 2015. Cela a soulevé des questions légitimes concernant le comportement de Leon en tant qu’arbitre impartial, sapant l’autorité de l’ONU.

    Au fil du temps, les approches du Qatar et des Émirats arabes unis en matière d’engagement militaire dans le conflit libyen ont évolué. À partir de 2013 environ, l’implication du Qatar a diminué, en raison des réactions négatives d’autres pays de la région, de son propre changement de leadership et d’une prise de conscience croissante de sa capacité limitée à réaliser le type d’influence qu’il avait autrefois envisagé malgré son alliance avec la Turquie. Pendant ce temps, l’implication des Emirats s’est accrue, en particulier à mesure que les tensions montaient entre les coalitions s’identifiant à l’islam politique ou s’y opposant. L’intervention des Émirats arabes unis dans le conflit libyen a évolué vers une stratégie à plusieurs volets parallèle à celle au Yémen, impliquant l’utilisation d’acteurs par procuration, une alliance solide avec l’Égypte (nécessaire pour sa puissante armée), travaillant par l’intermédiaire de tribus et d’expatriés (comme Nayed) et un engagement potentiel contre le terrorisme.

    Bien que ni les objectifs du Qatar ni ceux des Émirats arabes unis n’aient changé au Maghreb, depuis 2011, tous deux ont transformé leurs engagements en une diplomatie plus pragmatique. Pour le Qatar, cela a pris la forme d’un partenariat direct avec le gouvernement d’entente nationale (GNA) internationalement reconnu basé à Tripoli. Le GNA d’ici 2019 était fortement soutenu par la Turquie – un autre poids lourd régional avec des ambitions géostratégiques et économiques en Libye et dans l’ensemble du Maghreb.

    Après le départ début 2021 du président américain Donald Trump – avec qui les EAU avaient été très proches – et la défaite de la coalition anti-GNA en Libye, les EAU ont commencé à approfondir leur diplomatie dans toute la région, y compris avec son ancien rival en Libye, Turquie. Alors que le conflit cinétique en Libye s’est calmé pour le moment, son processus politique s’est également effondré, et beaucoup perçoivent ces dynamiques régionales changeantes comme instables.

    Conclusion

    Bien que les stratégies du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats pour faire avancer leurs programmes au Maghreb aient changé depuis 2011, leurs objectifs n’ont pas changé. Ils visent à faire progresser leur influence régionale tout en protégeant leurs propres régimes. Les formes et les niveaux d’intervention du Golfe au Maghreb varient dans le temps, mais ils sont toujours dans l’intérêt des États du Golfe, et non du Maghreb. Bien que les interventions puissent avoir des effets en aval bienvenus – par exemple, la création d’emplois grâce à de lourds investissements du Golfe dans des secteurs clés – ces investissements s’accompagnent de coûts politiques qui sapent le développement démocratique en décourageant les tentatives de négociation et de compromis politiques.

    Les États-Unis et leurs alliés européens devraient veiller à ce que les valeurs libérales soutiennent les forces menacées par les interventions du Golfe. Par exemple, l’administration Biden devrait faire preuve de vigilance sur le terrain alors que la Tunisie continue de connaître des tumultes politiques et économiques afin de s’assurer que sa politique n’est pas dictée par la volonté de ses alliés du Golfe. Les États-Unis peuvent également continuer à soutenir la réglementation des plateformes de médias sociaux, notamment Facebook et Twitter, afin qu’elles ne soient pas utilisées par des pays étrangers pour propager des campagnes de désinformation qui, à leur tour, perpétuent les conflits.

    par Karim Mezran, Sabina Henneberg

    Karim Mezran est directeur de l’Initiative nord-africaine et chercheur principal résident au Centre Rafik Hariri du Conseil de l’Atlantique.
    Sabina Henneberg est l’auteur de Gérer la transition : la première phase post-soulèvement en Tunisie et en Libye.

    Newlines Institute, 01 juin 2022

    #Algérie #Maroc #Tunisie #Libye #Maghreb #Monarchies_du_Golfe #EAU #ArabieSaoudite #Qatar #SaharaOccidental

  • Sahara Occ.: Le Maroc veut la peau du chef de la Minurso

    Sahara Occ.: Le Maroc veut la peau du chef de la Minurso

    Sahara Occidental, MINURSO, Maroc, Alexander Ivanko, ONU, maison à Laayoune,

    Insolite, anecdotique et hautement suggestive, a été une question posée ce vendredi au porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujaric lors de son briefing quotidien. En effet, un journaliste activant à New-York et dont le nom ne nous a pas été révélé, a posé une question à tout le moins explosive. En s’appesantissant sur les minutes de cet échange, on se rend compte que le journaliste est un habitué des travées de l’ONU et qu’il doit connaître fort bien Stéphane Dujaric pour se permettre de l’appeler par son prénom. : « Stéphane, au Sahara Occidental, Alexander Ivanko, le SRSG [Représentant Spécial du Secrétaire Général] aurait acheté une propriété à Laayoune. Est-ce éthique ou légal selon les règles de l’ONU ? », sic.

    La réponse du porte-parole d’Antonio Gutterres a été lapidaire et relativement évasive. Pour Dujaric, en effet, il n’a jamais entendu parler d’une pareille transaction immobilière, qu’elle soit éthique ou pas. Il ajoute que tous les membres du personnel de l’ONU peuvent en théorie où bon leur semble. En théorie oui, mais pas dans certains cas de figures précis. D’abord, le chef de la MINURSO (mission des Nations unies pour le référendum. au Sahara occidental), le russe Alexander Ivanko, deviendrait juge et partie s’il était propriétaire d’un bien immobilier au niveau de la ville occupée d’EL Ayoun. Ensuite, un employé de l’ONU se départirait de son maladif et théorique respect de la légalité internationale, si d’aventure il devait acquérir un bien dans un territoire classé « non-autonome » par l’ONU, et dont le statut n’a toujours pas été définitivement arrêté en attendant la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Voilà précisément où réside la subtilité et le caractère suggestif de cette question loin d’être innocente.

    Renseignements pris, des sources qui suivent de très près ce genre de questions sensibles nous indiquent que « c’est le Maroc lui-même qui a soufflé cette question ainsi posée à Dujaric ». La situation des droits de l’Homme s’est très gravement détériorée dans les territoires occupés depuis la reprise du conflit armé en date du 13 novembre 2001, tel que nous l’a rappelé la militante sahraouie El Ghalia Jimmy. l’objectif recherché est de battre en brèche la crédibilité d’Alexander Ivanko afin de s’en débarrasser définitivement. Chef d’état-major de la MINURSO depuis 2009, M. Ivanko a plus de 30 ans d’expérience dans les affaires internationales, le maintien de la paix et le journalisme. Il a précédemment été directeur de l’information publique pour la Mission des Nations Unies au Kosovo (2006-2009) et porte-parole des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (1994-1998).

    Nos sources expliquent au passage que la diplomatie marocaine s’irrite régulièrement des centaines de rapports confidentiels dressé par la MINURSO et envoyé à Antonio Gutteres ainsi qu’au conseil de sécurité de l’ONU. La MINURSO, qui dispose de nombreux bureaux au niveau des territoires occupés, assiste impuissante à la terrible répression dont est systématiquement victime le peuple sahraoui. Il est même question d’étendre la question des droits de l’Homme aux prérogatives de la MINURSO, ce qui a le don de rendre fou de rage le Makhzen.

    Le trublion Omar Hilal, représentant du Maroc auprès de l’ONU , semble avoir recouru au sport favori de son royaume, à savoir le mensonge, la corruption et la manipulation. D’autant qu’il est attendu que la prochaine résolution du conseil de sécurité sur le Sahara Occidental soit formulée en des termes autrement plus fermes à l’endroit du Maroc. Il n’est plus question en effet de renvoyer dos-à-dos agresseurs et agressés. Le Maroc cherche ainsi à anticiper sur la suite des évènements en cherchant à s’adjuger les services d’une personne plus conciliante à la tête de la Minurso. Peine perdue, attendu que ce subtil stratagème est désormais éventé…

    Ali Oussi

    La patrie news, 01 juin 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #MINURSO #AlexanderIvanko

  • ONU : Ivanko n’a pas acheté une maison à Laayoune

    ONU, Sahara Occidental, MINURSO, Maroc, Alexander Ivanko, maison à El Aaiun, Laayoune,

    L’ONU a démenti officiellement l’info sur la prétendue maison achetée par le Chef de la MINURSO à El Aaiun, chef-lieu du territoire sahraoui occupée par le Maroc.

    Dans un point de presse organisé mardi, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stephane Dujarric a indiqué que l’information « a été rapporté par erreur par un certain nombre de médias ».

    « Je voulais corriger une chose, qui a été rapportée par erreur par certains médias la semaine dernière. Le représentant spécial de la mission de l’ONU au Sahara Occidental (MINURSO) n’a pas acheté une maison à Laayoune, comme cela a été erronément rapporté par un certain nombre de médias », a-t-il déclaré.

    #ONU #MINURSO #AlexanderIvanko #Laayoune #SaharaOccidental #WesternSahara

  • Sahara : Le Maroc laisse Sultana Khaya se rendre en Europe

    Sahara : Le Maroc laisse Sultana Khaya se rendre en Europe

    Maroc, Sahara Occidental, Sultana Khaya, Boujdour,

    Après 550 jours d’assignation à résidence à son domicile dans la ville de Boujdour, au Sahara Occidental, les autorités marocaines ont laissé Sultana Khaya sortir pour se rendre en Europe pour suivre un traitement médical. Elle promet de poursuivre la lutte contre « l’occupation marocaine ».

    La militante sahraouie et sa famille ont subi de manière répété viols et tortures par les forces de répression marocaines. Son enfermement derrière les murs de sa maison est devenu comme un cailloux dans le pied des autorités marocaines qui ont préféré la laisser partir pour mettre fin à la vague de solidarité suscitée par sa résistance. Dernièrement, plusieurs activistes américains se sonr rendus chez elle en vue de contribuer à sa libération.

    Pour le milieu des activistes sahraouis, Sultana Khaya a gagné son pari. Le signe de la victoire est affiché pendant son déplacement en direction de la ville d’El Aaiun d’où elle embarquera vers Las Palmas de Grande Canarie.

    #Maroc #SaharaOccidental #SultanaKhaya

  • Feijóo se desmarca de la « carta clandestina de Sánchez »

    Feijóo se desmarca de la « carta clandestina de Sánchez »

    España, Marruecos, Feijoo, Pedro Sanchez, PP, Sahara Occidental,

    Feijóo se reúne por sorpresa con el primer ministro de Marruecos y se desmarca de la « carta clandestina de Sánchez » sobre el Sáhara

    El presidente del PP aprovecha un congreso en Países Bajos para trasladar a Rabat que, si gobierna, no asumirá sin consenso los compromisos de Sánchez

    El presidente del Partido Popular, Alberto Núñez Feijóo, ha concertado una reunión por sorpresa con el primer ministro de Marruecos, Aziz Ajanuch, en Rotterdam, según ha confirmado él mismo a su llegada a la ciudad holandesa. En un encuentro bilateral altamente inusual al margen del Congreso del Partido Popular Europeo, Feijóo ha asegurado que su intención es que Rabat conozca lo que va a ser su posición si llega al Gobierno y es la de abordar la cuestión del Sáhara dentro de las resoluciones de la ONU y con el consenso que no ha buscado el presidente del Gobierno, Pedro Sánchez. El gallego no asume la carta de Moncloa anunciada por Mohamed VI.

    El gallego se desmarca así de la misiva: « El problema del Sáhara no se puede solucionar con una carta clandestina. El problema del Sáhara le tenemos que poner luz, taquígrafos, transparencia y acuerdos internacionales. Eso es justamente lo contrario de lo que ha hecho el Gobierno. La clandestinidad para resolver un problema internacional lo único que provoca es más problemas, más tensiones, más incertidumbre y menos responsabilidad hacia el pueblo saharaui, hacia Marruecos y hacia las Naciones Unidas ».

    A cambio de no entregar el Sáhara como Sánchez, asume un compromiso y es no ocultar a Marruecos actuaciones con el Frente Polisario. « Lo primero que tenemos es volver otra vez a la seriedad en la política exterior. La política exterior no es una ocurrencia. La política exterior no es una necesidad por un incumplimiento, como es el no avisar a Marruecos de una acción con el líder del Frente Polisario que entra en España de forma ilegal, auspiciado por el Gobierno de la Nación. Un gobierno no puede introducir a un ciudadano de forma ilegal en su territorio » ha reprochado.

    El hecho de que el jefe de la oposición no asuma los compromisos que dio por hechos Mohamed VI tras recibir la carta de Sánchez puede tener consecuencias futuras tanto en las relaciones con Marruecos como con Argelia en plena crisis energética.

    Esta reunión supone el estreno internacional del líder del PP que ha llenado su agenda en Rotterdam con otros primeros ministros de su fuerza política y con la presidenta de la Comisión Europea, Ursula Von der Leyen.

    « LUZ Y TAQUÍGRAFOS »

    Feijóo ha descrito así la que sería su política con Marruecos si es presidente del Gobierno: « Lo que le puedo asegurar al primero ministro marroquí, primero, que no lo voy a engañar como tampoco voy a engañar a mi país. Segundo, que todo lo que haga lo voy a intentar consensuar para que tenga una vocación de permanencia en las relaciones entre Marruecos y España, España y Marruecos, que no son las relaciones de un gobierno que está durante una época, sino que son las relaciones de dos Estados. Y tercero, decirle muy claramente que en el ámbito de las resoluciones de la ONU podemos pactar muchas cosas ». En cambio, « fuera de las resoluciones de la ONU los pactos no van a producir efectos internacionales ».

    « Estoy convencido de que el primer ministro marroquí me va a entender, porque lo importante entre dos países es que no haya engaños, que no haya deslealtades y que no haya cartas clandestinas. Esto lo vamos a hacer con claridad y con luz y taquígrafos. Y en el Congreso de los Diputados », ha asegurado el jefe de la oposición.

    Fuentes del PP han asegurado al término del encuentro que el primer ministro marroquí ha cursado una invitación a Feijóo para que visite Marruecos. « El presidente ha aceptado y tratará de incluir esta visita en su agenda a lo largo de este año », afirman en su entorno.

    El Mundo, 31 mayo 2022

    #Marruecos #Espana #SaharaOccidental #PedroSanchez #Feijoo #PP

  • Le Maroc, tente-t-il de discréditer le chef de la MINURSO?

    Le Maroc, tente-t-il de discréditer le chef de la MINURSO?

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Alexander Ivanko, corruption,

    La question a été soulevée vendredi dernier par une journaliste basée à New York lors du briefing quotidien du porte-parole du Secrétaire Général de l’ONU Stephane Dujarric. Voici la transcription de la question:

    Question : Stéphane, au Sahara Occidental, Alexander Ivanko, le SRSG [Représentant Spécial du Secrétaire Général] aurait acheté une propriété à Laayoune. Est-ce éthique ou légal selon les règles de l’ONU ?

    Porte-parole : Je n’en ai littéralement aucune idée. Je veux dire… C’est la première fois que j’en entends parler. Je ne vais pas commencer à commenter sur… sur les gens… ce que les gens achètent.

    Journaliste : Oui, mais il peut acheter, mais je veux savoir si c’est légal.

    Porte-parole : Je veux dire, je… je ne peux pas parler de ce cas particulier, mais il est légal pour les membres du personnel de l’ONU d’acheter des biens.

    Commentaire :

    S’agit-il d’une tentative de corrompre le responsable onusien ou juste une tentative marocaine de discréditer le chef russe de la MINURSO?

    Depuis l’admission de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), proclamée par le Front Polisario en 1976, à l’OUA en 1984, l’ONU a assumé la responsabilité de trouver un règlement pacifique au différend entre le Front Polisario et le Maroc concernant le statut du Sahara occidental.

    Le plan de paix de l’ONU, approuvé par la résolution 658 (1990) du Conseil de sécurité, prévoyait l’application d’un cessez-le-feu, suivi en janvier 1992 d’un référendum sous les auspices de l’ONU, au cours duquel les Sahraouis pourraient voter pour l’indépendance ou l’intégration au Maroc. En 1991, la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) a été créée. Cependant, le référendum lui-même n’a, à ce jour, pas encore eu lieu, et de graves allégations de corruption concernant la Minurso sont apparues.

    Selon plusieurs observateurs, l’ONU devrait adopter une approche plus énergique à l’égard du Maroc, qui entrave l’effort de l’ONU et contrecarre l’exercice du droit à l’autodétermination.

    #SaharaOccidental #Maroc #ONU #MINURSO #AlexanderIvanko


  • Belani: Le Maroc fantasme sur ses victoires diplomatiques

    Belani: Le Maroc fantasme sur ses victoires diplomatiques

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, terrorisme, Union Africaine, Sommet de Malabo, Daech,

    Dans un entretien accordé au journal en ligne « La Patrie News », l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a répondu ce lundi aux attaques et accusations lancées par Rabat depuis la tenue du forum de la coalition contre Daesh à Marrakech.
    Ci-dessous l’entretien intégral:

    La Patrie News : Le Maroc ne rate pas une seule occasion pour essayer d’établir un lien entre séparatisme et terrorisme…son MAE vient de le rappeler lors du récent sommet de l’UA à Malabo, qu’en est-il réellement ?

    Premièrement, à Malabo, le ministre dont vous parlez rongeait son frein en rasant les murs car sa délégation n’avait pas réussi à faire avaliser un paragraphe préfabriqué sur cette question, la majorité des participants ne se sont pas laissés berner par cette imposture ridicule. Ce fut tellement rageant pour lui que, contrairement à la teneur triomphaliste des dépêches de l’agence officielle de presse marocaine, il n’a même pas prononcé son discours qui a fait l’objet d’un simple dépôt auprès du secrétariat du sommet. C’est dire que, quelque part, lui-même ne croit pas à cette baliverne. Ceci explique aussi sa posture particulièrement embarrassée sur la photo de famille dudit sommet alors que le président de la RASD représentait fièrement son peuple en se tenant dignement au premier rang en compagnie de ses pairs africains.

    La Patrie News : Rabat tente aussi d’insérer le Front Polisario parmi les organisations terroristes…

    A grand renforts de pseudo experts et pseudo thinktanks, grassement payés pour la circonstance, le Maroc essaye effectivement risiblement de cataloguer le Front Polisario comme organisation terroriste en feignant d’oublier que les Nations unies et la cour de justice de l’UE reconnaissent le Front en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui et que ce dernier a la capacité diplomatique, pour négocier, et juridique pour ester en justice au nom du peuple sahraoui. Il convient de rappeler que le même Maroc a négocié des années durant avec le Front Polisario en co-signant avec lui des accords contraignants. Vous voyez bien qu’il s’agit d’une fuite en avant car ce pays redoute que des pressions internationales ne l‘obligent à revenir a la table des négociations, lui qui multiplie les faits accomplis pour faire perdurer un statu quo qui lui est momentanément profitable.

    Troisièmement, s’agissant du nexus avec le terrorisme, il est de bon aloi de se poser les bonnes questions : qui contribue à irriguer et à financer les réseaux terroristes, notamment dans la région du Sahel, à travers le très juteux trafic de cannabis ? Qui est derrière la création du MUJAO, un groupe terroriste criminel qui avait ciblé l’Algérie ? La réponse est, on ne peut plus édifiante. Les allégations mensongères sur de prétendues connexions du Front Polisario avec des groupes terroristes sont tout simplement ridicules.

    La Patrie News : Le Maroc se prévaut de victoires diplomatiques comme l’ouverture de consulats dans les territoires sahraouis occupés…

    Il s’agit de victoires fictives visant à susciter un semblant de soutien diplomatique international à la thèse de l’autonomie. En vérité, Il s’agit de consulats fantômes payés sur les deniers publics au moment où le peuple marocain descend dans la rue pour crier ses revendications légitimes en termes de pouvoir d’achat et de vie décente. Certains de ces pays qui ont ouvert ces consulats fictifs ont perdu leur droit de vote au sein des organisations internationales car, faute de ressources financières, ils n’ont pas été en mesure d’honorer leurs arriérés de contributions obligatoires. Quant aux victoires diplomatiques fantasmées, il suffit de rappeler la dernière gifle cinglante reçue par la délégation parlementaire marocaine à Bogota, où elle a tenté désespérément de faire adopter par le parlement andin une motion de soutien en faveur du « plan d’autonomie ». Grâce à la mobilisation de l’appareil diplomatique algérien en Amérique latine et à la sensibilisation des différentes associations de soutien à la cause du peuple sahraouie, cette délégation est rentrée bredouille et dépitée, sa manœuvre ayant été mise sèchement en échec. Bien entendu, les officiels et les médias marocains feront tout pour passer sous silence cette énième avanie. Il en va de même pour la célébration de la journée de l’Afrique dans certaines capitales latino-américaines, à l’instar de Santiago du Chili, ou les diplomates marocains se sont retrouvés exclus des cérémonies commémoratives organisées par nos ambassadeurs en présence des représentants des autorités des pays d’accréditation.

    La Patrie News : Le Maroc a ouvert un centre à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, pour soi-disant la prévention des enfants soldats. S’agit-il d’une autre manœuvre ?

    Effectivement, il s’agit d’une manœuvre grossière qui vise à nuire au Polisario en essayant de lui accoler mensongèrement une pratique proscrite par les conventions internationales. Ces allégations sont sans fondement et elles ont été sèchement démenties par le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies lors de la visite du représentant personnel, Staffan De Mistura dans les camps de réfugiés à Tindouf.

    Si les autorités marocaines avaient vraiment à cœur le sort des enfants, ils devraient plutôt songer à créer des dizaines de centres pour sauver les chérubins innocents de la prédation et du tourisme sexuel.

    Ali. B

    L’Espoir libéré, 30 mai 2022

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Terrorisme