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  • Touahria: L’Algérie fermera le robinet du gaz à l’Espagne si …

    Touahria: L’Algérie fermera le robinet du gaz à l’Espagne si …

    Touahria: L’Algérie fermera le robinet du gaz à l’Espagne si … Maroc, Sahara Occidental,

    Dans un entretien accordé à l’agence italienne Nova, l’ambassadeur d’Algérie à Rome Abdelkrim Touahria a souligné que l’Algérie est prête à fermer ses robinets gaziers à l’Espagne si cette dernière ne respecte pas ses accords avec notre pays.

    » Si l’Espagne décide de réexporter le gaz qu’elle achète de l’Algérie vers un pays tierce, Alger pourrait rompre ses approvisionnement à Madrid » notera l’ambassadeur d’Algérie en Italie.

    Selon le diplomate algérien, l’Algérie avait rendu public un communiqué annonçant qu’elle renoncera à ses accords avec Madrid, si ce dernier réexporte le gaz algérien vers d’autres pays.

    Algérie54, 07/06/2022

  • Espagne: Sanchez victime d’un chantage du Maroc

    Espagne: Sanchez victime d’un chantage du Maroc

    Espagne: Sanchez victime d’un chantage du Maroc – Sahara Occidental, autonomie, espionnage, Pegasus,

    Sahara Occidental: Le Premier ministre espagnol victime d’un chantage du makhzen

    Il ne fait plus de doute maintenant que le revirement incroyable du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental a un lien direct avec un chantage marocain, après les révélations sur l’espionnage de son téléphone au moyen du logiciel israélien Pegasus.

    Ce ne sont plus les médias qui en parlent, mais des partis politiques espagnols, qui pensent que leur chef du gouvernement ne peut changer une politique d’une manière aussi radicale et sans explication logique sur la question sahraouie qui fut depuis toujours une question liée à un processus de décolonisation, et que Madrid a finit par l’accepter par une neutralité positive.

    La question est posée depuis plusieurs jours et ne cesse de retenir l’attention et l’intérêt de nombreux milieux. Alors, le Président du Conseil espagnol Pedro Sanchez, a-t-il été victime de chantage du Makhzen et son allié sioniste le Mossad? Pour le parti radical Podemos, Pedro Sanchez, comme sa ministre de la Défense, Mme Margarita Robles, ont été longtemps espionné.

    Les données récupérées par les services secrets marocains leur ont permis d’actionner facilement du chantage sur les deux victimes. Les observateurs savent que les services du Makhzen usent et abusent de ces procédés depuis toujours à l’encontre de toutes les personnalités politiques, diplomates, sportifs, artistes, intellectuels et universitaires, scientifiques, des banquiers et des hommes d’affaires qui visitent le royaume marocain pour des séjours touristiques ou des séminaires ou même dans le cadre d’un travail.

    Cette fois, avec l’apparition des nouvelles technologies d’espionnage des téléphones cellulaires, le makhzen ne rate aucune opportunité pour investir ce créneau, dans l’objectif de réprimer et de mater la contestation sociale interne, les activistes dans les régions du Rif et les indépendantistes sahraouis dans les territoires du Sahara occidental.

    Le piratage des téléphones grâce au logiciel espion Pegasus, crée par la société israélienne NSO, a été déjà dénoncée par les médias européens l’an passé, suite à une enquête mondiale, qui révélèrent que les services marocains ont espionné à grand échelle des milliers de personnalités, dont plus de 6000 algériens.

    Pour les espagnols, rien n’est exclu. Les marocains sont tout désignés dans cette nouvelle affaire. Car, c’est la seule explication sensée trouvée dans le revirement du gouvernement socialiste au sujet du dossier sahraoui. Bien plus, certains observateurs rappellent les déclarations de Sanchez faites en territoire émirati, en février dernier, au sujet de son engagement en faveur de la sécurisation énergétique du Maroc, et son implication directe dans le conflit ukrainien en s’alignant sur la ligne du front anti-russe.

    Ces changements stratégiques des autorités espagnoles ont étonné les diplomates et experts, sachant que l’Espagne avait noué des rapports économiques étroits avec l’Algérie et qu’elle a subi des chantages féroces au moyen de migrants et de mineurs qui s’introduisent par milliers et par vagues successives dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, grâce à la permissivité et au relâchement de la police des frontières marocaines. Madrid avait alors qualifié cet afflux de clandestin d’« agression à l’égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l’Union européenne » et dénoncé un « chantage » du Maroc qu’elle avait accusé d’« utiliser des mineurs ».

    Selon les autorités espagnoles, deux infections ont été confirmées sur le téléphone de M. Sanchez en mai 2021, et une autre sur le téléphone de Mme Robles en juin 2021. Selon le quotidien El Pais, les hackers ont extrait 2,7 gigas de données du téléphone de M. Sanchez et 9 mégas de celui de Mme Robles, mais le gouvernement ignore encore « la nature de l’information volée et son degré de sensibilité ». L’analyse de ces appareils a confirmé que des données en avaient été extraites. Il s’agit de leurs téléphones officiels, mis à leur disposition par l’Etat, et non privés.

    Pour rappel, Pegasus est un logiciel très puissant, développé par la société israélienne NSO Group, capable d’aspirer toutes les données d’un téléphone, y compris les messages échangés par des applications comme WhatsApp ou Viber. C’est la première fois que l’infection d’un appareil d’un chef de gouvernement en exercice est confirmée.

    Le Jeune Indépendant, 06/07/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Espagne #Pegasus #Espionnage #PedroSanchez

  • « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni-

    « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni-

    « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni- Espagne, Gazoduc Maghreb-Europe, GME, Maroc, Tewfik Hasni, Sahara Occidental,

    Approvisionnement de l’Espagne et inversement du flux du GME / Tewfik Hassni : «Impossible de prouver que c’est du gaz algérien»

    PAR INES DALI

    Après les communiqués diffusés par l’Espagne et l’Algérie concernant l’inversement du flux du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), un éclairage est devenu nécessaire afin de comprendre ce qui se passe réellement. «Reporters» a joint l’expert Tewfik Hasni, consultant en transition énergétique et qui suit de très près les marchés pétrolier et gazier, pour recueillir son avis sur cette épineuse question à propos de laquelle il estime qu’il est tout simplement «impossible de tracer l’acheminement du gaz», notamment après que le ministère espagnol en charge de ce dossier a indiqué que «le gaz acheminé au Maroc ne sera en aucun cas d’origine algérienne». Cette précision du ministère espagnol de la Transition écologique a été donnée après que le ministère algérien de l’Energie et des Mines eut réagi au courriel électronique espagnol. «Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a été informé ce jour (mercredi dernier, ndlr) par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de I’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe», a indiqué le ministère algérien dans un communiqué diffusé le jour-même, avec la précision que «tout acheminement de quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols».

    Etait-ce le début d’une sérieuse brouille énergétique entre les deux pays partenaires depuis plusieurs années dans ce domaine ? Pour «désamorcer» l’atmosphère, la partie espagnole a, à son tour, immédiatement livré sa réponse. «L’activation de ce mécanisme (flux inverse du GME, ndlr) a été discutée avec l’Algérie ces derniers mois et communiquée aujourd’hui (mercredi 27 avril, ndlr) au ministre algérien», a affirmé le ministère espagnol de la Transition écologique, après avoir précisé qu’«en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne». C’est là, justement, que se trouve le nœud gordien à propos duquel intervient l’expert Tewfik Hasni.

    «D’abord, est-ce qu’on pensait que quelqu’un pouvait tracer le gaz d’une source à une autre ?», s’est demandé l’expert avant de répondre : «Impossible !» Il explique pourquoi cette impossibilité de savoir quel serait l’origine du gaz que compte expédier l’Espagne. «L’Espagne importe, à la fois, du gaz sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié) des Etats-Unis et du Qatar dans des méthaniers, et du gaz gazeux d’Algérie via un gazoduc», a-t-il commencé par indiquer. «Une fois que le GNL est reconverti en gaz à la sortie du terminal GNL espagnol, il ira dans le même réseau que la gaz algérien. Il n’y a donc pas un traçage de ce gaz, car tout est mélangé à la fin», a expliqué M. Hasni.

    Suite à cela, «vous ne pourrez donc jamais prouver que c’est du gaz algérien qui est acheminé ailleurs», a-t-il ajouté, avant de commenter que «la réaction de l’Algérie d’interrompre la livraison du gaz s’il est livré à un pays tierce ne sert à rien», puisqu’elle «ne pourra jamais vérifier et prouver que c’est du gaz algérien», a-t-il insisté. «Dans ce cas, l’Espagne aura tout à fait gain de cause», a-t-il ajouté. L’expert revient sur la clause contractuelle dont parle l’Algérie en donnant un exemple. «Il faut savoir une chose, commercialement, dans le cas du GNL par exemple, cette clause était valable lorsque nos clients GNL avaient trouvé des marchés plus intéressants en Asie et avaient détourné des navires de gaz. Là, ce sont des actions qui peuvent être vérifiées et suivies. Et dans ce cas, nous avions interdit ces détournements et obtenu gain de cause. Mais à l’inverse du GNL, on ne peut pas appliquer cette démarche à du gaz gazeux, dans un réseau gazier», a-t-il tenu à réitérer.

    La question qui se pose c’est comment un pays qui importe du gaz pour ses besoins peut-il décider de l’exporter ? M. Hasni estime que «si le pays trouve une source alternative moins cher que le gaz, c’est l’énergie solaire pour l’Espagne, il peut se permettre de céder ce qu’il a en plus. Mais il faut savoir qu’aucun pays ne remettra en cause sa sécurité énergétique, même s’il faut payer un prix fort pour cela».

    Le gaz, raison du revirement espagnol

    Tewfik Hasni relève, par ailleurs, que la découverte du gaz au large des Iles Canaries est la raison du changement de l’attitude de l’Espagne. «Le Maroc a toujours présenté la dépendance des Iles Canaries vis-à-vis de lui. Et ce qui a fait le changement dans la position espagnole, c’est que le Maroc a cédé ses prétentions sur les Iles Canaries à l’Espagne», a affirmé l’expert. «C’est pour cela, et uniquement pour cela que les Espagnols ont soutenu la position marocaine pour le Sahara occidental… Car cela veut dire que l’Espagne aura aussi une nouvelle source de gaz. Et lorsqu’elle va produire ce gaz, elle va devoir céder une partie au Maroc. Ce sont les conditions de l’accord entre les deux parties, et cela n’a rien à voir avec les autres problèmes soulevés, comme l’émigration par exemple», pour expliquer le revirement espagnol, a conclu M. Hasni.

    Reporters, 05/05/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Gaz #GME #Gazoduc #SaharaOccidental

  • L’autre crise du gaz concerne l’Algérie

    L’autre crise du gaz concerne l’Algérie

    L’autre crise du gaz concerne l’Algérie – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, gazoduc Maghreb-Europe,

    Pierre Haski , France Inter , France

    Comme si une seule crise gazière ne suffisait pas, une seconde vient s’ajouter à celle que connaissent la Russie et l’Europe : l’Algérie menace d’interrompre l’approvisionnement destiné à l’Espagne dans le cadre de sa rivalité avec le Maroc.

    L’Espagne s’est retrouvée au milieu d’un triangle infernal avec l’Algérie et le Maroc, une relation à trois dont personne ne peut sortir vainqueur. L’histoire commence en 1975 lorsque l’Espagne fuit sa colonie du Sahara. Depuis lors, le territoire est au centre d’un conflit larvé entre Alger, partisan du Front Polisario et partisan de l’autodétermination du Sahara occidental , jadis territoire espagnol, et Rabat, qui en a pris le contrôle pendant quarante-sept ans. depuis.

    Le 18 mars, l’Espagne cède aux pressions et choisit de soutenir la position marocaine sur le dossier encore ouvert du Sahara. Les relations entre Alger et Madrid se détériorent alors, avec des échanges hostiles au plus haut niveau et le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en Espagne.

    Le dernier signe de cette crise est la menace sur l’approvisionnement en gaz, dont dépend l’Espagne.

    L’Algérie livre son gaz à l’Espagne par un gazoduc qui passe par le Maroc, Maghreb-Europe. Le Maroc, en échange de l’autorisation de transit, a retiré une grande partie du gaz dont il a besoin. Cependant, le 1er novembre, l’oléoduc a été fermé par l’Algérie à un moment où les relations avec Rabat étaient au plus bas.

    Cette décision a déclenché la dernière crise, au cours de laquelle l’Espagne a annoncé qu’elle utiliserait le gazoduc dans la direction opposée pour livrer du gaz naturel au Maroc. Aujourd’hui, l’Algérie menace de couper l’approvisionnement en gaz de l’Espagne si Madrid en « rend » une partie au Maroc. Les autorités espagnoles assurent que le gaz qui arrivera au Maroc n’est pas celui algérien, mais provient d’importations de gaz naturel liquéfié. Bien sûr, les Algériens ne font pas confiance.

    Anciennes rivalités

    Au-delà des aspects techniques, l’histoire est clairement politique. Comme dans le cas de la Russie, ce conflit confirme aussi la facilité avec laquelle l’approvisionnement énergétique peut devenir un outil de chantage. Dans ce cas, entre autres, la crise est plus profonde et se prête à différentes lectures.

    Il y a d’abord la vieille rivalité entre l’Algérie et le Maroc, dont la frontière terrestre est fermée depuis trente ans et dont les relations diplomatiques ont rompu en août 2021.

    Mais il faut aussi tenir compte de la recomposition des alliances dans la région Méditerranée-Moyen-Orient, avec les « accords abrahamiques » passés par Israël avec divers pays du Golfe et avec le Maroc . Les relations israélo-marocaines se développent rapidement, également sur le plan sécuritaire, autre enjeu de la confrontation avec l’Algérie.

    L’Espagne se retrouve entre deux feux : le Maroc a exploité la carte de la pression migratoire dans l’enclave de Ceuta et a finalement contraint Madrid à la reddition, mais l’Algérie n’entend pas devenir la grande défaite de cette phase de recomposition et de contre-attaques à l’arme à gaz.

    Il sera impossible de sortir de ce pétrin tant que les deux pays maghrébins n’auront pas surmonté leur antagonisme. Malheureusement, ce scénario paraît très lointain.

    (Traduction d’Andrea Sparacino)

    Internazionale, 29/04/2022

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    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Gazoduc



  • Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média-

    Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média-

    Potentiel énergétique : l’Algérie aurait raté le train-Média– Ukraine, Russie, Union Européenne, UE, Maroc, Sahara Occidental, Espagne,

    Depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie, la dépendance de l’Europe aux hydrocarbures est mise en évidence, dont un tiers provient de Russie. 40% du gaz utilisé par l’Europe provient de Russie, et le conflit actuel avec l’Ukraine met en péril cet approvisionnement, d’autant plus que les sanctions commerciales contre la Russie obligent l’Union européenne à trouver une solution quant à cet approvisionnement.

    L’Allemagne est approvisionnée par la Russie jusqu’à 66%, pour l’Italie jusqu’à 46%, tandis que les Pays-Bas et la France 26% et 17%. Cela montre l’impact économique que cette guerre peut avoir sur tout le continent européen.

    Depuis le début de cette crise, l’Algérie est au cœur des discussions et pour cause cette dernière approvisionne plusieurs pays en gaz et pétrole et se place en 3ème position avec plus de 8%.

    Or, selon une analyse détaillée du journal britannique Financial Times, concernant la situation économique en Algérie, datant du 20 avril 2022, l’Algérie a raté un rendez-vous économique important, et n’a pas pu « exploiter son potentiel » du gaz ou du pétrole alors que la hausse du prix des hydrocarbures sur les marchés mondiaux, n’a pas été aussi importante depuis des années.

    Toujours selon The Financial Times, « l’Algérie n’a pas assez de gaz supplémentaire à rendre facilement disponible », ce qui laisse même entrevoir des perspectives alarmantes pour l’avenir proche en ce qui concerne la production algérienne de gaz naturel.

    Les causes de la baisse de la production de gaz en Algérie

    Selon le journal britannique, les raisons de cette baisse de la production gazière algérienne dans les années à venir seraient principalement dues à la « longue pénurie d’investissements étrangers dans le secteur algérien des hydrocarbures ». En pointant aussi du doigt la bureaucratie imposée par l’Etat algérien.

    « Les tensions politiques avec le Maroc, pays voisin sur la question du Sahara occidental, ont également entravé le potentiel d’exportation de l’Algérie, conduisant à la fermeture l’an dernier du gazoduc Maghreb-Europe vers l’Espagne », dans Selon la même source, le conflit entre les deux pays n’aide en rien la situation en Algérie. Sans oublier aussi le récent changement de position de l’Espagne en faveur du Maroc concernant le dossier du Sahara Occidental.

    Selon Mostefa Ouki, chercheur à l’Oxford Institute for Energy Studies, cité par le Financial Time « à court terme, l’Algérie ne pourrait fournir à l’Europe que quelques milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires ». Cela laisse à penser que l’Algérie ne pourrait pas conserver sa place importante sur le marché mondial de l’énergie dans les années à venir.

    California18, 03/05/2022

    #Algérie #Gaz #Energie #Développement #Maroc #SaharaOccidental #Espagne


  • Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25%

    Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25%

    Espagne: le gaz provenant d’Algérie réduit de 25% – Maroc, Medgaz, gazoduc Maghreb-Europe, Enagas, Sonatrach, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, autonomie,

    L’Algérie réduit d’environ 25 % l’approvisionnement en gaz naturel de l’Espagne.
    Le débit entrant a été réduit d’environ 70 GWh/jour.

    L’Algérie a réduit la fourniture de gaz naturel à l’Espagne. Selon les données de surveillance quotidienne du système gazier, le débit entrant par le gazoduc Medgaz a chuté d’environ 25 % au cours de la semaine dernière par rapport aux niveaux enregistrés à la mi-mars et se trouve maintenant au niveau le plus bas depuis le début de l’année.

    Selon les données quotidiennes fournies par Enagás, depuis le 1er mai, 234 GWh/jour sont entrés dans le pays, contre 312 GWh/jour le 14 mars, date à laquelle le Premier ministre, Pedro Sánchez, a envoyé la lettre controversée au roi du Maroc avec le changement de la position politique de l’Espagne sur le Sahara.

    Depuis le début de la crise avec l’Algérie, l’offre a lentement diminué, à l’exception de la vague de froid du 7 au 9 avril, où entre 324,2 et 334,2 GWh/jour sont entrés par Medgaz, un chiffre similaire à ceux enregistrés en janvier et février. L’afflux de gaz pour le mois de mai est même inférieur au chiffre de mai de l’année dernière sans l’augmentation de la capacité.

    Des sources de l’industrie ont indiqué que la réduction de l’arrivée de gaz en provenance d’Algérie est due au flux normal de la demande, mais ce n’est pas une année normale, car la Commission européenne tente d’imposer des niveaux de stockage de 80 % pour tous les pays européens et la pénurie de gaz entraîne une augmentation des prix de l’électricité et il y a des indications d’une baisse de la programmation par les commercialisateurs.

    Le gouvernement algérien avait mis en attente l’inauguration de l’augmentation de capacité de Medgaz avec le gouvernement espagnol, mais depuis janvier, la cérémonie officielle n’a pas pu avoir lieu malgré les contacts entre les entreprises concernées pour essayer de trouver une date satisfaisante pour les deux parties.

    L’Algérie s’est engagée en octobre dernier à fournir tout le gaz nécessaire pour répondre à la demande espagnole et a assuré qu’elle respecterait scrupuleusement ses contrats, sauf dans le cas où le gaz serait redirigé vers le Maroc, ce qui serait considéré comme une rupture de contrat.

    Sonatrach a perdu du poids dans la fourniture de gaz à l’Espagne depuis qu’elle a décidé de fermer l’approvisionnement par le gazoduc du Maghreb au profit de l’arrivée de méthaniers en provenance des États-Unis. En effet, il est passé de 45% de l’offre à à peine 22%.

    Le gazoduc maghrébin est resté en parfait état de fonctionnement depuis sa fermeture le 1er novembre, de sorte qu’il peut être activé à tout moment, comme l’expliquent des sources du secteur gazier.

    Le Maroc a demandé à l’Espagne d’utiliser cette connexion pour pouvoir s’approvisionner en gaz suite à la décision de l’Algérie de couper l’approvisionnement d’environ 1 milliard de m3 qui lui parvenait via ce réseau.

    Le secteur attribue cette baisse à une diminution de la demande de gaz, au plus fort de la saison de remplissage des stockages.
    Le 14 mars, le Premier ministre Pedro Sánchez a envoyé une lettre au roi du Maroc, Mohamed VI, dans laquelle il déclare que « l’Espagne considère la proposition marocaine d’autonomie présentée en 2007 comme la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution de ce différend ».

    La lettre, dévoilée par le Maroc, a provoqué une réaction rapide de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur en Espagne pour des consultations. L’Algérie négocie depuis des mois pour augmenter le prix du gaz qu’elle fournit à l’Espagne. Les deux parties négocient actuellement une révision des contrats pour les années 2022-2024, dans laquelle Sonatrach demande une augmentation conforme à la situation des marchés internationaux.

    Les parties ont convenu d’une formule depuis octobre 2020 qui impliquait une forte baisse des prix, mais maintenant l’Algérie veut transférer la tension du marché aux consommateurs espagnols, contrairement à ce qu’elle appliquera à d’autres clients comme l’Italie, comme l’ont assuré les propres responsables de Sonatrach.

    L’Algérie a déclaré au gouvernement qu’elle resterait vigilante pour empêcher que du gaz provenant de son territoire soit fourni au Maroc. Selon le gouvernement espagnol, le Maroc pourra acheter du gaz liquéfié sur les marchés internationaux, le décharger dans une usine de regazéification sur le continent espagnol et utiliser le gazoduc du Maghreb pour le livrer sur son territoire.

    Le département dirigé par Teresa Ribera a également assuré qu’ »en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne proviendra d’Algérie ». Habituellement, à partir du 1er avril, la saison de remplissage des installations de stockage de gaz commence.

    El Economista, 05/05/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Gazoduc #Enagas #Sonatrach

  • Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne

    Guardian: Le Maroc aurait espionné plus de 200 mobiles en Espagne – Pegasus, Pedro Sanchez, Margarita Robles, Gonzalez Laya, Aminatou Haidar, Sahara Occidental, Ignacio Cembrero,

    Plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols « cibles possibles du logiciel espion Pegasus ».
    La fuite de données révèle l’ampleur de la surveillance potentielle exercée par le client de NSO Group, qui serait le Maroc.

    Selon la fuite de données au cœur du projet Pegasus, plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols ont été sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par un client de NSO Group qui serait le Maroc.

    Les détails de l’ampleur du ciblage apparent sont apparus alors que la plus haute cour pénale d’Espagne a ouvert une enquête sur la façon dont les téléphones portables du premier ministre, Pedro Sánchez, et de la ministre de la défense, Margarita Robles, ont été infectés par le logiciel espion Pegasus l’année dernière.

    Le gouvernement espagnol a refusé de spéculer sur l’identité des auteurs de ces attaques « illicites » et « externes », dont il a révélé l’existence lundi lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte.

    Le Premier ministre aurait été pris pour cible en mai et juin de l’année dernière, une période particulièrement turbulente pour la politique espagnole. Non seulement l’administration Sánchez préparait les grâces controversées et profondément divisées de neuf dirigeants indépendantistes catalans emprisonnés pour leur rôle dans la tentative de sécession manquée en 2017, mais l’Espagne était également engagée dans une dispute diplomatique tendue avec le Maroc.

    Les sélections de numéros de téléphone mobile qui auraient été effectuées par le Maroc ont eu lieu en 2019, selon les horodatages figurant dans les données, qui comprennent plus de 50 000 numéros d’individus sélectionnés comme cibles possibles de surveillance par les clients de l’ONS dans le monde entier.

    Un numéro de portable espagnol appartenant à Aminatou Haidar, une éminente militante des droits de l’homme originaire du Sahara occidental, a été inclus dans la base de données ayant fait l’objet de la fuite et s’est avéré avoir été ciblé par Pegasus en remontant jusqu’en 2018, selon une analyse d’Amnesty International. Des traces du logiciel espion Pegasus, qui est vendu par la société israélienne NSO Group, ont également été trouvées sur un deuxième téléphone appartenant à Haidar pas plus tard qu’en novembre 2021.

    Un numéro de portable espagnol du journaliste Ignacio Cembrero – dont le travail est axé sur le Maghreb – figurait également dans la base de données du projet Pegasus.

    L’inclusion de plus de 200 numéros de téléphone mobile espagnols sélectionnés par un client que l’on pense être le Maroc n’indique pas que chaque numéro a été ciblé ou piraté. Mais elle indique que le client était apparemment actif dans la recherche de cibles possibles pour la surveillance en Espagne.

    L’ONS a déclaré que le fait qu’un numéro apparaisse sur la liste qui a fait l’objet d’une fuite n’indique en aucun cas qu’il a été ciblé pour une surveillance à l’aide de Pegasus. NSO a également déclaré que la base de données n’avait « aucune pertinence » pour l’entreprise.

    Le Maroc a précédemment nié avoir espionné des dirigeants étrangers à l’aide de Pegasus, et a déclaré que les journalistes enquêtant sur NSO étaient « incapables de prouver que [le pays avait] une quelconque relation » avec NSO.

    Mais une analyse des enregistrements divulgués a montré que le Maroc semblait avoir listé des dizaines de responsables français comme candidats à une éventuelle surveillance, y compris le président Emmanuel Macron.

    NSO a déclaré que ses logiciels d’espionnage ne sont vendus à des clients gouvernementaux qu’à des fins d’enquête sur des crimes graves et le terrorisme. Elle a déclaré enquêter sur les allégations légitimes d’abus et a fermement nié que Pegasus ait jamais été utilisé pour cibler Macron.

    Les attaques ont été révélées alors que le gouvernement espagnol continue de faire face à des questions sur la façon dont Pegasus aurait été utilisé pour surveiller des dizaines de membres du mouvement indépendantiste catalan, dont le président de la région du nord-est de l’Espagne, Pere Aragonès, et trois de ses prédécesseurs.

    Le gouvernement régional indépendantiste catalan a pointé du doigt le centre national de renseignement espagnol (CNI), qui assure que ses opérations sont supervisées par la Cour suprême et qu’il agit « en pleine conformité avec le système juridique et dans le respect absolu des lois applicables ».

    Mardi, un juge de l’Audiencia Nacional espagnole a annoncé le début d’une enquête sur « un possible délit de découverte et de révélation de secrets » lié à l’utilisation de Pegasus pour infecter les appareils de Sanchez et de Robles.

    Des rapports médiatiques récents suggèrent que le téléphone d’un troisième homme politique – le ministre espagnol des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya – a également été ciblé par une sorte de logiciel espion en mai de l’année dernière.

    La dispute entre l’Espagne et le Maroc est survenue après que le gouvernement de Madrid ait permis à Brahim Ghali, un leader indépendantiste du Sahara Occidental, d’être traité pour Covid-19 en Espagne.

    Au cours des jours suivants, alors que plus de 8 000 personnes ont traversé le Maroc pour rejoindre l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta, l’ambassadeur de Rabat à Madrid a semblé tracer une ligne entre le traitement de Ghali et l’afflux de migrants, avertissant que certaines actions avaient des conséquences qui « doivent être assumées ».

    Lors d’une conférence de presse hebdomadaire à Madrid mardi, le porte-parole du gouvernement espagnol a refusé de commenter la possibilité que le Maroc soit à l’origine de l’attaque du Pegasus, et l’effet qu’une telle action pourrait avoir sur les relations diplomatiques.

    « C’est un peu hypothétique de parler de ce que pourraient être les conséquences – si nous sommes capables de trouver d’où vient l’attaque », a déclaré Isabel Rodríguez.

    « Mais ce qui est clair pour nous, c’est que cette attaque était externe et illicite. Ce sont les certitudes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour prendre des décisions à l’heure actuelle. »

    Le gouvernement a exclu tout espionnage interne, ajoutant que le ciblage devait provenir de l’étranger, car toute surveillance de ce type en Espagne aurait nécessité une autorisation judiciaire.

    M. Rodríguez a déclaré que le gouvernement n’avait rien à cacher et a promis de collaborer pleinement à toute enquête judiciaire, « y compris en déclassifiant les documents pertinents si cela s’avérait nécessaire ».

    Mardi, le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de M. Sánchez a rejoint les trois partis de la droite espagnole en opposant son veto à une enquête parlementaire sur le scandale Pegasus.

    Un porte-parole du PSOE a déclaré que la commission parlementaire envisagée n’était pas nécessaire, car une enquête interne du centre national de renseignement espagnol était déjà en cours, de même qu’une enquête du médiateur public.

    La décision n’a pas été bien accueillie par les partenaires juniors du PSOE au sein de l’alliance d’extrême gauche et anti-austérité Unidas Podemos, ni par le parti indépendantiste catalan de la Gauche républicaine (ERC), dont le gouvernement minoritaire dépend au Parlement.

    Gabriel Rufián, le porte-parole de l’ERC, a qualifié l’utilisation de Pegasus de « scandale majeur » et a déclaré qu’il fallait enquêter.

    Le projet Pegasus est une collaboration d’investigation impliquant 16 médias partenaires, dont le Guardian, le Wire, le Washington Post et Le Monde, et est coordonné par l’association française à but non lucratif Histoires interdites.

    The Guardian, 03/05/2022

    #Espagne #Maroc #Espionnage #Pegasus #NSOGroup #PedroSanchez #MargaritaRobles

  • Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ?

    Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ?

    Algérie-Espagne : A quoi joue Madrid ? – Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Gazoduc Maghreb-Europe, Medgaz, gaz,

    Les relations entre l’Algérie et l’Espagne traversent sans doute une des plus difficiles phases de leur histoire. Jamais auparavant ces relations n’ont atteint un tel degré et d’être presque si près de la rupture.

    Il est évident que dans cette crise l’Espagne endosse l’entière responsabilité d’avoir été à l’origine de la détérioration de cette relation. A deux reprises Madrid a, ces dernières semaines, agit de manière provocatrice à l’adresse d’Alger. Il y a d’abord eu l’épisode en relation avec la question du Sahara occidental où l’Espagne s’est clairement rangé du côté des thèses marocaines avant que ce pays ne récidive en ouvrant un nouveau front relatif à l’approvisionnement du Maroc par le gaz algérien.Dans les deux cas l’Algérie a réagi fermement comme l’atteste la convocation de son ambassadeur accrédité à Madrid et la menace de fermer le robinet du gaz.

    En effet et alors que la crise, née des suites de la prise de position du premier ministre espagnol en faveur du Maroc dans le dossier du Sahara occidental n’a pas encore ét réglé, Madrid a ouvert un nouveau front : celui du gaz. Ainsi le ministre algérien de l’énergie a été informé, il y a quelques jours, par un message électronique de son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) et que « cette opération interviendra ce jour ou demain ». Un flux inverse pour approvisionner le Maroc alors que GME a été fermé en octobre 2021 par l’Algérie après la rupture, en août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, privant ainsi le voisin de l’Ouest du gaz algérie acheminé en Espagne via le royaume.

    Cela a suscité la réaction ferme de l’Algérie par le biais du ministre de l’énergie Mohamed Arkab qui a alors averti que tout acheminement de « quantité de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols ». Face à cette menace, logique et légitime de surcroît, L’Espagne a alors rétropédalé en précisant dans sa réaction « qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne ». Dans la foulée la Sonatrach annonce l’entame des négociations avec la partie espagnole pour la révision des clauses du contrat notamment dans le volet des prix.

    En termes plus clairs Alger veut revoir à la hausse le prix de son gaz fourni à l’Espagne et ce conformément à ce que stipule le contrat. cela s’est aussi accompagné par l’impair commis par le ministre espagnol des Affaires étrangères qui a usé de propos peu diplomatiques ce qui a, une fois de plus, irrité l’Algérie. Dans cette crise l’Algérie, qui a toutefois réitéré sa volonté de respecter ses engagements s’agissant de l’approvisionnement en gaz de ses partenaires, y compris donc l’Espagne, a fait montre de fermeté. D’ailleurs son ambassadeur accrédité à Madrid, qui a été convoqué à Alger pour « consultations » n’a pas encore rejoint son poste.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi libre, 04/05/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Gaz #Medgaz #Gazoduc_maghreb_europe #GME #SaharaOccidental

  • Pedro Sanchez espionné via Pegasus : L’ombre du Makhzen

    Pedro Sanchez espionné via Pegasus : L’ombre du Makhzen

    Pedro Sanchez espionné via Pegasus : L’ombre du Makhzen – Maroc, Espagne, Margarita Robles, Gonzalez Laya, Emmanuel Macron, Sahara Occidental, Brahim Ghali,

    Le scandale Pegasus connaît un nouveau rebondissement. Les autorités espagnoles ont annoncé lundi que les téléphones portables du premier ministre Pedro Sanchez et de la ministre de la défense Margarita Robles ont fait l’objet d’intrusions à l’aide du Logiciel espion de l’israélien NSO, Pegasus.

    Une annonce qui laisse à penser implicitement, à une fort probable responsabilité du Makhzen, lequel est impliqué dans le ciblage de 50.000 numéros de téléphone appartenant à des militants des droits de l’Homme marocains, sahraouis, algériens, espagnoles et Français, en sus du ciblage de chefs d’États, don notamment le président français Emmanuel Macron.

    Le ministre de la Présidence espagnole, Félix Bolaños a tenu une conférence de presse en urgence à Madrid à travers laquelle il a dénoncé «des faits d’une énorme gravité», soulignant que «le gouvernement n’avait pas simplement des soupçons mais des certitudes». Il a expliqué que «les téléphones portables de Pedro Sanchez et de Margarita Robles avaient été infectés l’an dernier par ce logiciel conçu par la société israélienne NSO et qui fait déjà l’objet de multiples enquêtes dans le monde». La même source a ajouté que «deux intrusions ont eu lieu dans le portable de Pedro Sanchez en mai 2021 et une dans celui de Margarita Robles en juin 2021 », selon Félix Bolaños, soulignant que ces intrusion «permis d’extraire un volume déterminé de données».

    «Nous avons la certitude absolue qu’il s’agit d’une attaque externe, parce qu’en Espagne, dans une démocratie comme la nôtre, toutes les interventions sont effectuées par des organismes officiels et avec une autorisation judiciaire», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que «dans le cas présent, aucune de ces deux circonstances ne s’est produite», poursuivant que «nous n’avons pas le moindre doute qu’il s’agit d’une intervention externe».

    Afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire, le Gouvernement se remet à l’Audience nationale, a-t-il précisé, annonçant le dépôt de plainte auprès de cette juridiction chargée des dossiers d’importance nationale ou internationale, comme les affaires de terrorisme. «Les vérifications se poursuivent pour savoir si d’autres membres du gouvernement espagnol ont également été espionnés avec Pegasus», a annoncé Félix Bolaños. Le quotidien espagnol, El Pais, a révélé qu’à l’aide du logiciel Pegasus, «les hackers ont extrait 2,6 gigas de données du téléphone de Pedro Sanchez et neuf mégas de celui de Margarita Robles». «Le gouvernement ignore encore la nature de l’information volée et son degré de sensibilité. Il s’agit de leurs téléphones officiels, mis à leur disposition par l’État, et non privés », a poursuivi le quotidien.

    Si certains médias mainstream affidés au Makhzen tentent de détourner les regards vers les indépendantistes catalans, il est difficile de ne pas penser à la fort probable implication du régime marocain dans cette affaire, d’autant que les autorités espagnoles ont évoqué une « intervention externe ». Ceci d’autant plus que ces intrusions ont eu lieu au plus haut de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Une crise que le Makhzen avait provoqué en lâchant 10.000 migrants à la mi-mai 2021 sur les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, après que l’Espagne ait reçu le président Sahraoui Brahim Ghali pour des soins. Le président sahraoui était d’ailleurs arrivé en Espagne le 18 avril 2021 avant de la quitter en juin.

    L’implication du Makhzen est d’autant plus plausible qu’Amnesty international avait mis à nu, l’été dernier, la compromission du Makhzen dans l’affaire de l’espionnage à grande échelle de 50.000 numéros de téléphones appartenant non seulement à des militants des droits de l’Homme, mais aussi des hommes politiques et des chefs d’État, en Algérie, en Espagne et en France. En France d’ailleurs, les numéros du président français Emmanuel Macron et de l’ancien premier ministre Edouard Phillipe s’est retrouvé sur la liste des numéros sélectionnés « par un service de sécurité marocain utilisateur de Pegasus » pour espionnage. Une question demeure cependant. Dans quelle mesure cette affaire d’espionnage risque-t-elle d’affecter la nouvelle lune de miel entre Rabat et Madrid. Pour l’heure, le gouvernement Sanchez hésite à fâcher son allié et refuse de citer l’hypothèse Makhzen. Or, Sanchez, déjà en mauvaise posture en raison d’une abdication caractérisée face au régime marocain et vertement critiquée en Espagne, ne peut ignorer cette possibilité longtemps.

    Salim Abdenour

    La Sentinelle, 04/05/2022

    #Maroc #Espagne #Pegasus #Espionnage #PedroSanchez #MargaritaRobles #GonzalezLaya

  • Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle -3 et fin-

    Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle -3 et fin-

    Algérie-Maroc: 60 ans de relation conflictuelle -3 et fin- – Sahara Occidental, Israël, Etats-Unis, Maghreb,

    Par Khadija Mohsen-Finan*

    L’axe Washington-Tel-Aviv-Rabat rebat les cartes

    En décembre 2020, le Maroc et les États-Unis signent un accord qui stipule que Rabat normalise ses relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L’appui franc de Washington à Rabat sur un dossier aussi sensible que celui du Sahara occidental déséquilibre la relation entre le Maroc et l’Algérie. Il introduit aussi un acteur nouveau sur la scène politique maghrébine : Israël

    Ce double parrainage, américain et israélien, reconfigure la scène régionale et donne à Rabat une longueur d’avance sur Alger. Désormais, leur rivalité n’a plus pour théâtre le Maghreb, mais l’Afrique, un terrain ancien pour une Algérie qui s’était distinguée par sa diplomatie et son rôle d’intermédiaire sur la scène africaine. Mais ce pays a connu une longue léthargie, notamment due à la maladie du président Abdelaziz Bouteflika à partir de 2013. Une perte d’influence qui a profité au Maroc qui a réintégré l’Union africaine (UA) en 2017, qui a investi massivement dans le secteur économique, et qui a développé une diplomatie religieuse. L’influence acquise ces dernières années par le Maroc en Afrique lui a permis de compter de nombreux Etats africains qui se sont ralliés à sa position sur le Sahara occidental. Elle a aussi permis au Maroc de venir en aide à Israël qui voulait retrouver son statut d’observateur au sein de l’UA, perdu en 2002. L’Algérie avait pourtant essayé de s’opposer à la réintégration d’Israël, rappelant aux membres de l’UA que cette instance a toujours appuyé la cause palestinienne.

    Pour Israël, son statut au sein de cette instance africaine constitue une première étape pour un déploiement géostratégique en Afrique de l’Ouest. En contrepartie de son aide, et plus largement de la normalisation de sa relation avec l’Etat hébreu, le Maroc entend bénéficier d’investissements importants. Rabat souhaite intensifier sa coopération sécuritaire qui existait déjà avant les accords d’Abraham. Les révélations faites sur l’utilisation massive du logiciel espion Pegasus par le Maroc en atteste : 6.000 numéros de téléphone algériens ont été espionnés, dont ceux des acteurs de la classe politique.

    Cette proximité affichée entre Rabat et Tel-Aviv irrite le pouvoir algérien, d’autant que les acteurs politiques israéliens n’hésitent pas à stigmatiser l’ennemi traditionnel de leur allié marocain. En août 2021, et alors qu’il était en visite à Rabat, Yaïr Lapid, le ministre israélien des Affaires étrangères, déclarait, en présence de son homologue marocain Nasser Bourita qu’il était « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ». RamtaneLaamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, n’a pas manqué de répondre à ces accusations, déclarant que « jamais, depuis 1948, on n’a entendu un membre du gouvernement israélien proférer des menaces contre un pays arabe à partir du territoire d’un autre pays arabe ».

    Il est vrai que les propos de Yaïr Lapid succédaient à ceux de Omar Hilale, ambassadeur du Maroc à l’ONU. Les 13 et 14 juillet 2011, lors d’une réunion des Non-alignés à New York, il avait en effet distribué une note disant que le « vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». La tension est à son comble, d’autant que pour Alger, le Maroc qui soutient ouvertement, voire cautionne le Mouvement pour l’autonomie en Kabylie (MAK), est également impliqué dans les incendies de l’été 2021 en Kabylie.

    Le 17 août, le Haut Conseil de sécurité dirigé par le chef de l’Etat algérien décidait de « revoir » les relations de son pays avec le Maroc, et le 24 août, Alger annonçait la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    Le gaz algérien comme moyen de pression sur le Maroc

    Alger tente de réagir aux succès diplomatiques de son voisin et rival marocain en usant de l’une des dernières cartes à sa disposition, celle du gaz.

    Depuis 1996, le Maroc est un pays de transit pour le gaz algérien exporté en Espagne et au Portugal, transportant ainsi 10 milliards de mètres cubes de gaz chaque année. Le Maroc couvrait ainsi 97% de ses besoins en prélevant directement du gaz transitant sur son territoire comme droit de passage et en l’achetant à un tarif préférentiel à l’entreprise d’Etat Sonatrach. Le contrat entre Sonatrach et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) qui arrivait à échéance le 31 octobre 2021 n’a pas été renouvelé.

    Selon Alger, cette rupture avait pour objet de protester contre des « pratiques à caractère hostile qui portent atteinte à l’unité nationale ». Pour mieux nourrir le conflit qui oppose les deux Etats, le 31 octobre, l’Onee publiait un communiqué pour dire que l’impact de cette décision sur le système politique marocain est « insignifiant » car le pays a pris ses dispositions, et même si les deux centrales électriques qui fonctionnent grâce au gaz algérien venaient à s’arrêter, le consommateur ne s’en rendrait pas compte.

    En dépit de cette affirmation, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch s’est empressé d’entamer des discussions avec Madrid pour envisager les modalités d’approvisionnement du Maroc en gaz naturel. La négociation n’est pas facile car la crise diplomatique du printemps 2021 n’est pas totalement oubliée par les Espagnols. Elle avait été causée par l’accueil par l’Espagne du chef du Front Polisario qui venait pour des soins. La sanction marocaine à cet accueil intervenait un mois plus tard, à la mi-mai, lorsque plus de 10.000 migrants arrivaient à Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles par les autorités marocaines. Mais l’Espagne, qui est le premier partenaire économique du Maroc, a dit vouloir « faire un geste pour garantir la sécurité énergétique du Maroc ».

    Le 3 février 2022, le gouvernement espagnol annonçait que le Maroc pourra acheter du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéifaction de l’Espagne et utiliser le gazoduc du Maghreb (GEM) pour l’acheminer sur son territoire.

    Pour autant, cette « stratégie du gaz » n’a pas réussi à affaiblir le rival marocain. Le 18 mars 2022, Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, annonçait le rapprochement de son pays avec le Maroc. Il reconnaissait en effet que le plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007 pour clore le conflit saharien représentait « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ». Pedro Sanchez cédait ainsi à l’intense pression exercée par le Maroc, menaçant notamment l’Espagne de ne plus contrôler les flux de migrants qui débarquent sur son territoire. La menace est réelle puisque depuis le début de l’année 2022, le nombre de migrants arrivés aux Canaries à partir du Sahara occidental contrôlé par le Maroc a augmenté de 115% par rapport à la même période en 2021.

    Ce rapprochement entre Madrid et Rabat, qui a pris les Algériens par surprise, isole un peu plus l’Algérie au plan régional. Désormais, le Maroc souhaite bénéficier de la reconnaissance de sa « marocanité » du Sahara occidental par plus grand nombre de capitales occidentales. Une manière de contourner le droit international et l’ONU, en affaiblissant considérablement l’Algérie, déjà en perte de vitesse au plan régional et international.

    Cette stratégie des alliances mise en place par le Maroc pour venir à bout de ce conflit du Sahara, et inaugurée à Washington en décembre 2021, se développe aujourd’hui dans un contexte différent. En effet, l’invasion russe en Ukraine a dicté un nouvel ordre international et une nouvelle définition de la notion d’alliance.

    Repenser le conflit entre Alger et Rabat dans le nouveau contexte international

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en exergue l’anachronisme du contentieux entre l’Algérie et le Maroc pour le leadership régional. La guerre en Ukraine montre en effet que les classes politiques algérienne et marocaine partagent les vues de Vladimir Poutine sur de nombreux aspects. Comme lui, elles pensent que la puissance est encore territoriale. Elles pensent aussi que la guerre concerne deux Etats, abstraction faite de leurs sociétés. Elles pensent enfin que les alliances sont durables, or, elles sont désormais ponctuelles et portent sur des dossiers précis.

    Le 2 mars 2022, le vote de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre a révélé à quel point les Etats votaient en fonction de leurs intérêts nationaux et régionaux. Au Maghreb, seule la Tunisie, soucieuse de relancer les négociations avec le FMI pour un emprunt, a voté en faveur de cette résolution. L’Algérie, alliée de longues date de la Russie, s’est abstenue. Car si la Russie continue de lui fournir pratiquement tout son armement, l’Ukraine représente également un allié stratégique pour Alger. Kiev lui fournit des équipements de son complexe militaro-industriel qui est hérité de l’Urss. Mais l’Algérie, qui entend ménager son ami russe qui lui fournit près de 70% de son armement, exprime aussi sa capacité à approvisionner le marché européen en gaz naturel. Toufic Hakkar, le PDG de la Sonatrach, déclarait que « la Sonatrach est et restera un partenaire et un fournisseur fiable du gaz pour le marché européen et est constamment disponible à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situation difficile ». En s’abstenant de voter la résolution onusienne, l’Algérie tente de conserver sa fidélité et sa loyauté à la Russie tout en montrant qu’elle pourrait être disposée à répondre aux sollicitations des pays occidentaux. Une manière d’affirmer qu’elle est susceptible de jouer un rôle au plan international, qui viendrait contredire la thèse de son isolement.

    Quant au Maroc, il était absent le jour du vote. Une absence qui traduit un embarras certain. En effet, Rabat souhaite amener la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, à une neutralité positive sur le Sahara occidental. D’où une prudence dans la formulation, le Maroc parlant « d’escalade militaire » et non d’invasion et exprimant des regrets pour les « morts et les souffrances des deux côtés ».

    Mais ce jeu d’équilibrisme a des limites, et c’est finalement l’Ukraine qui a tranché en rappelant son ambassadeur à Rabat.

    Ces quelques exemples montrent à quel point les alliances sont dictées par les intérêts nationaux immédiats, sans qu’il y ait partage de valeurs qui obéissent à la théorie des blocs.

    Alger et Rabat, qui se préoccupent des Etats pouvant leur être utiles dans leur lutte au plan régional, sont encore dans une logique de guerre, et s’arment de manière disproportionnée par rapport à une menace difficile à identifier ou à mesurer.

    Selon le Stockholm International Peaceesearch Institute (Sipri), après l’Egypte, l’Algérie et le Maroc sont les plus importants acheteurs d’armes en Afrique. Entre 2010 et 2020 l’Algérie a consacré 90 milliards de dollars en achat d’armement, tandis que le Maroc en aurait dépensé trois fois moins pour la même période. Mais pour 2022 les budgets militaires des deux Etats ont augmenté. Le Maroc a acheté des drones armés turcs de types Bayraktar TB-2, et l’Algérie négociait encore dernièrement avec Moscou l’achat de missiles aériens S500 et la quatrième génération de l’avion de combat SU-57. Maroc et Algérie achètent du matériel de guerre à la Chine, que ce soit des missiles de défense anti-aérienne pour le Maroc, ou encore un système de guerre électronique pour l’Algérie. Dans un climat de grande tension et de rupture diplomatique entre les deux Etats, l’importance d’un tel armement de guerre fait craindre une guerre sur le terrain.

    Recommandations

    • Il est nécessaire de réfléchir à un nouvel ordre régional. Celui qui a été imposé au Maghreb après les indépendances, opposant Alger à Rabat et se focalisant sur le conflit du Sahara occidental, est aujourd’hui anachronique. Que signifie, dans le contexte actuel, la rivalité entre deux régimes politiques opposés, alors que la guerre froide est terminée et que la théorie des blocs n’existe plus ?

    • La guerre en Ukraine montre que la guerre ne se fait plus uniquement entre Etats. Les sociétés sont concernées et participent à l’élan de guerre et à la résistance. Elles doivent être consultées.

    • La puissance des Etats ne se mesure plus en termes de territoire ou d’arsenal militaire. Alger et Rabat gagneraient à cesser de s’armer de manière inutile et coûteuse. Leur comportement belliqueux pèse sur le développement du Maghreb et sur la coopération en son sein.

    • Il est difficile d’imaginer une victoire totale dans cette guerre qui empoisonne la région. Les classes politiques gagneraient à dépasser ce contentieux et à envisager sérieusement des échanges au plan horizontal.

    • Enfin, l’ONU devrait trouver un règlement au conflit du Sahara occidental, le dernier conflit de décolonisation en Afrique. Seule une solution politique serait acceptable entre les parties, aucune d’entre elles n’ayant perdu le combat. Cette situation de ni paix ni guerre est insupportable pour les Sahraouis. Mais elle est également préjudiciable pour tout le Maghreb.

    (*) Docteure en sciences politiques, historienne et spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes

    Lapresse.tn, 28/04/2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #FrontPolisario #EtatsUnis #Israël #Maghreb