Étiquette : Sahara Occidental

  • Presse espagnole : « L’Algérie laisse l’Espagne de côté »

    Presse espagnole : « L’Algérie laisse l’Espagne de côté » – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Italie, gaz,

    L’Algérie change de partenaire stratégique en Europe, a rapporté le quotidien espagnol « AS ». Le gouvernement algérien a confirmé son engagement envers l’Italie comme une priorité dans les exportations de gaz vers le Vieux Continent, a souligné pour sa part l’autre journal espagnol « Cinco Días ».

    « L’Italie est un pays ami qui a toujours été présent dans les moments les plus difficiles. C’est avant tout un pays qui maintient une adhésion constante à des positions de principe sur les questions régionales d’intérêt commun ». Ces propos, prononcés par l’envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dans une interview accordée au média algérien « TSA », ont été rapporté largement hier par les grands titres espagnols. Le responsable du ministère des Affaires étrangères algérien a défendu les garanties d’une augmentation progressive du quota de gaz naturel que l’Algérie fournira au pays italien « à court, moyen et long terme », ont relevé les médias espagnoles, citant le média algérien. Les médias ibériques ont longuement rapporté les critiques de Belani envers l’Espagne, suite à son revirement sur sa position sur le Sahara occidentale, en s’alignant sur la proposition marocaine. « Avec l’Italie, c’est l’inverse de ce que nous venons de vivre avec d’autres partenaires de la région, plus rompus aux dédoublements et aux calculs étroits et égoïstes », référence évidence faite à l’Espagne.

    C’est un pari décidé et il intervient quelques jours après que le président de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, Toufik Hakkar, a annoncé une révision du prix du gaz pour l’Algérie, a rappelé la presse espagnole. Elle intervient également quelques semaines après la nouvelle position adoptée par le gouvernement espagnol à l’égard du Sahara, en se positionnant pour la proposition de Rabat, ont noté les mêmes sources.  L’exécutif espagnol a décrit cette position dans une lettre envoyée au Maroc comme « la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour la résolution du différend », lit-on également dans les colonnes de la presse hispanique.

    Enfin, Belani a fait état de nouveaux objectifs à réaliser par le gouvernement algérien.

    « Des discussions techniques auront lieu pour augmenter la production de gaz naturel à partir de projets communs en Algérie », a-t-il expliqué au média précité. Un plan qui consiste en un investissement de 40 000 millions de dollars, soit plus de 36 000 millions d’euros, pour exploiter et explorer les gisements de pétrole et de gaz.

    La troisième vice-présidente du gouvernement et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera , a fait état la semaine dernière d’une augmentation du prix du gaz pour l’Espagne. « L’intention de Sonatrach est d’augmenter les prix » , a déclaré Ribera, cité par le quotidien l’« AS ».

    En ce qui concerne l’Italie, le Premier ministre, Mario Draghi, a signé un accord en Algérie pour augmenter de près de 50 % le volume des importations de gaz algérien. De cette façon, l’Italie recevrait jusqu’à 10 000 millions de mètres cubes supplémentaires d’ici la fin de 2022. L’année dernière, elle a reçu un volume proche de 21 000 millions, la Russie étant son principal fournisseur de gaz.

    L’Espagne, pour sa part, a son principal fournisseur de gaz en Algérie, contrairement à d’autres pays qui dépendent du gaz russe. Le pays algérien fournit du gaz via le gazoduc Medgaz, qui arrive directement d’Algérie à Almeria , et a une capacité maximale de 8 000 millions de mètres cubes.

    En s’alignant officiellement sur la position du Maroc dans le conflit du Sahara occidental, l’Espagne a provoqué la colère de l’Algérie et du Front Polisario.

    Le mois dernier, l’Algérie a décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations, avec effet immédiat, suite aux déclarations des plus hautes autorités espagnoles constituant un « brusque revirement » de position concernant le dossier du Sahara occidental, selon un communiqué du Ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

    « Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat », a souligné le communiqué.

    Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé que la position soudaine exprimée par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, constituait un « grave dérapage à même d’alimenter les tensions et hypothéquer les chances d’un règlement politique » du conflit au Sahara occidental.

    « L’Espagne qui, conformément au droit international, reste toujours la puissance administrante de son ancienne colonie (le Sahara occidental), ne peut renier unilatéralement ses responsabilités et ses obligations que lui impose sa relation unique avec la région et ses habitants », a indiqué Oubi Bouchraya dans une déclaration à l’APS. Le diplomate sahraoui souligne que la position exprimée par le gouvernement espagnol a conduit à « des campagnes de condamnation, de rejet et de dénonciation menées par la majorité des forces politiques en Espagne », relevant que « plus de 11 partis ont exigé la comparution, dans les plus brefs délais, du Premier ministre espagnol devant le Parlement pour qu’il soit auditionné sur les raisons de ce revirement injustifié ».

    Hamid Mechri

    E-bourse, 18/04/2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #Maroc #Italie #Gaz #SaharaOccidental

  • L’Algérie exige des « clarifications préalables et franches » pour le retour de son ambassadeur à Madrid

    L’Algérie exige des « clarifications préalables et franches » pour le retour de son ambassadeur à Madrid

    L’Algérie exige des « clarifications préalables et franches » pour le retour de son ambassadeur à Madrid, Sahara Occidental, Espagne, Maroc,

    L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a indiqué, ce lundi, que le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid « sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée ».

    Dans une déclaration à l’APS, M. Belani a affirmé que « le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs, prévisibles et conformes au droit international ». S’agissant de ceux qui spéculent naïvement sur « une colère passagère de l’Algérie, ils ne sont pas en phase avec la réalité », a-t-il répondu.

    S’exprimant par la même occasion au sujet de la dernière déclaration du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, l’Envoyé spécial a déclaré: « Il s’agit de propos formulés avec une légèreté déconcertante, qui correspondent à la volonté de s’auto-absoudre de la lourde responsabilité personnelle dans l’adoption de ce surprenant revirement sur la question du Sahara occidental qui rompt avec la position d’équilibre traditionnelle de l’Espagne ».

    Et de poursuivre: « En se dédouanant, de manière aussi candide, il a laissé entendre que la nouvelle position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et qu’elle s’aligne également avec la position d’autres pays. En ce faisant, il semble oublier que l’Espagne a une responsabilité particulière, tant sur le plan moral que juridique en sa qualité de puissance administrante de juré (statut rappelé en 2014 par l’Audiencia nacional) et en sa qualité de membre du Groupe des amis du Sahara occidental auprès du Secrétaire général des Nations unies ».

    En outre, ajoute le diplomate, la démarche qui consiste à relativiser la gravité de ce changement de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental en la comparant avec la position de certains pays sur l’autonomie est « abusive et ne reflète pas la réalité ». Il rappelle que l’administration américaine évoque « une approche potentielle », quand la France indique que c’est « une base » et que le gouvernement allemand s’est exprimé sur cette option en la qualifiant de « base possible ».

    Pour M. Belani, « on est bien loin de l’affirmation péremptoire au sujet de l’autonomie qui serait la base la plus sérieuse, réaliste et crédible, ce qui équivaut à la reconnaissance indue de la marocanité du Sahara occidental, un territoire non autonome dont le statut final reste à déterminer et qui est éligible à l’autodétermination conformément à la légalité internationale ».

    L’actualité éco, 18/04/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Espagne #Algérie

  • La guerre en Ukraine ressort le conflit du Sahara occidental

    La guerre en Ukraine ressort le conflit du Sahara occidental

    La guerre en Ukraine ressort le conflit du Sahara occidental – Russie, Maroc, Algérie, Etats-Unis, ONU, Espagne, autodétermination, invasion,

    Au milieu de nouvelles tensions, la diplomatie peut-elle débloquer un processus de paix longtemps bloqué avec le Maroc et l’Algérie ?

    Après des années de stagnation du conflit sur le Sahara occidental, la guerre russe contre l’Ukraine et d’autres événements récents pourraient créer des ouvertures pour faire avancer les efforts de paix au Sahara occidental, longtemps bloqués. Les visites parallèles sans précédent des deux principaux diplomates américains au Maroc et en Algérie le mois dernier suggèrent que les États-Unis explorent cette nouvelle ouverture. Les États-Unis devraient saisir fermement toute nouvelle chance de mettre fin à ce conflit souvent oublié, qui contribue à créer les conditions de l’extrémisme et de la criminalité transnationale, empêche une croissance économique indispensable et qui risque d’aggraver l’instabilité de la région méditerranéenne à la région sahélienne de l’Afrique.
    Un changement est clair. Après des décennies au cours desquelles le Maroc a détenu l’essentiel du Sahara occidental – et après avoir obtenu la reconnaissance par l’administration Trump de sa revendication de propriété du territoire en 2020 – le resserrement de l’approvisionnement mondial en pétrole et en gaz en raison de l’invasion russe de l’Ukraine a donné nouveau levier au rival du Maroc, l’Algérie, qui soutient le Front Polisario dans sa lutte pour l’indépendance du Sahara occidental. L’Algérie a coupé en novembre l’approvisionnement en gaz deun gazoduc traversant le Maroc qui achemine du gaz vers l’Espagne et le Portugal. En mars, le secrétaire d’État Antony Blinken et la secrétaire adjointe Wendy Sherman ont tous deux eu des entretiens au Maroc et en Algérie qui se sont concentrés au moins en partie sur le Sahara occidental. Thomas Hill de l’USIP explique pourquoi ces changements sont importants pour les intérêts américains et la stabilité dans les régions du Maghreb et du Sahel.

    Le conflit du Sahara occidental s’est envenimé pendant des décennies, attirant généralement peu l’attention du public – et cela inclut ces événements récents. De manière réaliste, comment affectent-ils les intérêts américains ou internationaux au sens large ?

    En effet, ce conflit remonte à 1975, lorsque l’Espagne s’est retirée de ce qui avait été sa colonie du Sahara espagnol. Le Maroc a revendiqué le territoire, ce qui a conduit à des combats avec le Front Polisario, qui cherche une nation indépendante pour le peuple autochtone sahraoui. Les troupes marocaines occupent la majeure partie de la région et le royaume a travaillé assidûment pour établir des communautés marocaines et développer des industries lucratives d’extraction de phosphate et de pêche.

    En 1991, le Maroc a accepté un cessez-le-feu et un plan de l’ONU pour un référendum sur l’avenir politique du territoire. Après des années de dispute sur qui devrait être autorisé à voter lors du référendum, le Maroc a proposé en 2007 d’offrir l’autonomie du Sahara Occidental sous souveraineté marocaine. Cette proposition a récemment commencé à gagner du terrain au niveau international, l’administration Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc en 2020 et l’Espagne approuvant le plan d’autonomie du Maroc le mois dernier.

    Dans le même temps, les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont atteint un point d’ébullition en novembre 2021. Leur rivalité vieille de plusieurs décennies – en partie sur le Sahara occidental – a parfois menacé de déclencher des violences. L’Algérie apporte son soutien au Front Polisario et accueille environ 174 000 réfugiés sahraouis près de sa ville de Tindouf. La plus récente escalade des tensions entre le Maroc et l’Algérie a entraîné la fermeture de leur frontière, la fermeture de l’espace aérien, le rappel des ambassadeurs et l’arrêt des exportations d’énergie algérienne vers le Maroc. Le récent changement de politique de Madrid augmentera certainement les tensions algéro-espagnoles et pourrait déclencher de nouvelles séries d’escalades de la part de toutes les parties.

    Et oui, c’est essentiel pour les intérêts américains plus larges en Afrique. Le conflit du Sahara occidental entrave l’intégration économique entre l’Algérie et le Maroc, qui – comme l’ont demandé la Banque mondiale et d’autres – est vitale pour la croissance économique à travers le Maghreb ; la région du monde la moins intégrée économiquement. Le Maroc et l’Algérie, avec 80 millions d’habitants combinés, représentent 80 % de la population totale du Maghreb et plus que l’ensemble du Sahel, de la Mauritanie au Niger. Ces économies sont cruciales pour répondre aux besoins non satisfaits de la population jeune en plein essor de la région, mais elles ont été étranglées par les conflits, le manque d’investissements, la pandémie de COVID et maintenant par la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Tout cela alimente des menaces transnationales : des organisations extrémistes violentes telles que l’Etat islamique, des passeurs et des trafiquants d’armes.

    Le comportement de la Russie – non seulement sa guerre en Ukraine, mais le rôle déstabilisateur des mercenaires du groupe Wagner alignés sur le Kremlin en Libye, au Mali , au Soudan et en République centrafricaine  – montre clairement les risques que l’Amérique prenne du recul dans la résolution du conflit du Sahara occidental . La Russie a tenté de jouer un rôle au Sahara occidental dans le passé, et les ouvertures accrues du Front Polisario pour le soutien russe ces dernières années pourraient fournir à Moscou une opportunité si les États-Unis ne parviennent pas à jouer un rôle plus important pour faciliter la fin du conflit.

    Même si les États-Unis devaient s’impliquer, comment peuvent-ils le faire ? Et quelles sont les perspectives de paix ?

    Le processus de paix pour le Sahara occidental n’a pas fait de progrès significatifs  depuis le cessez-le-feu de 1991. Il a fallu près de deux ans pour nommer un émissaire de l’ONU sur le conflit après la démission de l’Allemand Horst Köhler en 2019. La nomination de Staffan de Mistura devrait donner un nouvel élan. Il a rencontré des responsables à Washington le mois dernier, aidant à concentrer les décideurs politiques sur le Sahara occidental.

    Alors que l’administration Biden n’a montré aucun enthousiasme pour revenir sur la reconnaissance par le président Trump des revendications de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le secrétaire d’État Antony Blinken a publiquement signalé une approche plus nuancée. Après avoir rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le département d’État a qualifié le plan d’autonomie du Maroc de « potentielapproche pour satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental » (soulignement ajouté). La remarque implique que les États-Unis pourraient soutenir d’autres options, y compris peut-être le référendum proposé parrainé par l’ONU. La référence du ministère aux « aspirations du peuple du Sahara occidental » pourrait être interprétée comme un soutien américain à l’autodétermination. La position nuancée – peut-être ambiguë – des États-Unis peut fournir un certain effet de levier auprès du Maroc. Les négociateurs américains pourraient menacer de revenir sur la déclaration de Trump pour repousser les Marocains à la table des négociations.

    Un autre changement est le projet annoncé par le sénateur américain Jim Inhofe de prendre sa retraite en janvier 2023. Inhofe, un partisan indéfectible de la poussée des Sahraouis vers l’indépendance, s’est rendu à plusieurs reprises dans leurs camps de réfugiés en Algérie. Il a soutenu les efforts pour parvenir à un référendum de l’ONU et à une solution négociée et a dirigé l’année dernière un effort bipartite du Congrès exhortant le président Biden à revenir sur la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. On ne sait pas comment la retraite du sénateur Inhofe aura un impact sur le sentiment du Congrès sur le conflit.

    Enfin, la diplomatie informelle sous la forme de dialogues « deuxième piste » entre des groupes non officiels dans le conflit a le potentiel de sortir des impasses dans les négociations formelles. Les participants à ces pourparlers comprennent souvent des intellectuels, des dirigeants de la société civile, des représentants communautaires et religieux et des chefs d’entreprise. Des dialogues informels comme ceux-ci peuvent augmenter  les chances d’une paix durable en élargissant le soutien au processus de paix.

    Pourquoi le secrétaire Blinken et le sous-secrétaire Sherman ont-ils récemment tenu des pourparlers au Maroc et en Algérie ?

    C’était surprenant ; Je ne me souviens pas de la dernière fois où le Maroc et l’Algérie ont reçu une telle attention diplomatique de haut niveau. Bien que le contenu de ces discussions soit encore inconnu, nous savons par des communiqués de presse qu’ils comprenaient le Sahara occidental et les accords d’Abraham , le parapluie sous lequel le Maroc a reconnu Israël comme les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine au Sahara occidental. De nombreux observateurs voient ces deux reconnaissances comme une contrepartie, ce que dément avec véhémence le gouvernement marocain.

    La reconnaissance par les États-Unis des revendications marocaines sur le Sahara Occidental a tendu les relations entre Washington et Alger, et Blinken et Sherman ont peut-être espéré atténuer cette tension. Mais pourquoi chercher à améliorer les relations avec l’Algérie maintenant ? Je soupçonne que c’est lié à deux questions interdépendantes : l’énergie et l’Ukraine.

    L’Algérie a fourni à l’Espagne et au Portugal plus de 50 % du gaz naturel qu’ils consomment, la majeure partie par le biais d’un gazoduc qui traverse le Maroc. L’Algérie a fermé ce gazoduc en novembre en raison de ses tensions avec le Maroc. Alors que les prix de l’énergie en Europe ont augmenté en raison de la guerre russo-ukrainienne, l’accès à l’énergie algérienne est critique, notamment en tant que substitut pour les pays européens dépendants de la Russie. Il est possible que Blinken et Sherman espéraient persuader l’Algérie de rouvrir le pipeline vers l’Europe et d’encourager davantage les exportations d’énergie vers d’autres alliés américains comme l’Italie. La compagnie énergétique publique algérienne, Sonatrach, a annoncé cette semaine qu’elle augmenterait l’approvisionnement en gaz de l’Italie.

    Si l’augmentation des exportations d’énergie vers l’Europe depuis l’Algérie était la principale demande des États-Unis, qu’est-ce que les États-Unis ont offert à l’Algérie – et qu’aurait pu demander l’Algérie ? Il est concevable que l’Algérie ait demandé à l’administration Biden de revenir sur la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une étape qui créerait d’importantes tensions américano-marocaines.

    En tout état de cause, aucun accord sur ces questions n’a été annoncé. Les visites des deux meilleurs diplomates américains au Maroc et en Algérie sont si rares qu’il n’est pas crédible qu’il s’agisse d’enregistrements diplomatiques de routine. Quelque chose d’important a été discuté. Nous devrons attendre plus d’informations pour savoir ce qu’était ce « quelque chose » et s’il y aura d’autres ouvertures dans un proche avenir.

    Thomas M. Hill, Chargé de programme principal, Afrique du Nord

    The United States Institute of Peace, 14/04/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Algérie #Maghreb #Sahel #EtatsUnis #ONU #Ukraine #Russie

  • Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne

    Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne – Maroc, Sahara Occidental, gaz, Europe, Russie, Ukraine,

    Le dernier accord gazier entre l’Algérie et l’Italie a donné des sueurs froides aux responsables espagnoles. Ces derniers ont choisi un mauvais moment pour brouiller leurs relations avec l’Algérie. Après le revirement de Madrid dans sa position sur le Sahara occidental, le climat entre les deux pays a changé de nature de bout en bout. Après le bon voisinage et les intérêts économiques communs, le gouvernement de Pedro Sánchez a déplacé la question sur un terrain plus sensible touchant directement aux intérêts géostratégiques de l’Algérie. En s’alignant sur les thèses marocaines, l’Espagne n’espérait, tout de même, pas attendre les félicitations des autorités algériennes.

    Pour notre pays, il s’agit d’un acte d’hostilité et d’une trahison d’une puissance sensée jouer la légalité internationale.

    La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le PDG de Sanatrach a annoncé, il y a quelques jours, l’intention de l’Algérie de revoir les prix du gaz pratiqués aux exportations vers l’Espagne.

    Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, l’accord avec l’Italie a suscité au sein de l’industrie gazière espagnole des craintes qu’il ne renforce la position de l’Algérie dans ses négociations avec l’Espagne sur la question des prix du gaz. Les Espagnols seraient inquiets aussi des répercussions sur la capacité de l’Algérie à maintenir l’approvisionnement de l’Espagne.

    « De hauts responsables espagnols et italiens ont discuté de l’accord gazier italien ces derniers jours et ont l’intention de se revoir plus tard ce mois-ci », indique Bloomberg.

    De son côté, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que les chefs de la diplomatie italien et espagnol prévoyaient de se rencontrer dans les semaines à venir, assurant que les deux pays ont des « contacts diplomatiques constants » et une « excellente relation ».

    Bien qu’un responsable italien proche du dossier ait assuré que l’accord avec l’Algérie « n’affecterait pas les approvisionnements espagnols », il n’en demeure pas moins qu’à Madrid, on craint que « le gaz actuellement destiné à l’Espagne soit détourné vers l’Italie », selon Matteo Villa, chercheur principal à l’Institut italien d’études politiques internationales, cité par la même agence.

    Le spécialiste estime que l’accord algéro-italien arrive à « un moment sensible » pour l’Espagne dont la compagnie énergétique Naturgy se trouve en pourparlers tendus avec Sonatrach sur la question des prix et alors que le pays paie plus cher le GNL, notamment américain livré par méthaniers.

    Sur ce point, une source interrogée par Bloomberg a indiqué que l’Italie elle-même chercherait les moyens d’aider l’Espagne à assurer davantage de cargaisons de GNL et à faire en sorte que son accord avec l’Algérie ne compromette pas les approvisionnements espagnols. Matteo Villa estime en outre que la baisse de la production et des exportations algériennes est un facteur qui aggrave la concurrence entre les pays de l’Union européenne pour s’assurer des parts du gaz algérien.

    Commentant l’accord algéro-italien, le quotidien espagnole El-Mundo a souligné que l’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe.

    Pour ce journal, En signant ce contrat avec l’Italie, l’Algérie a opté pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal.

    « L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».

    Et El-Mundo de conclure : « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro S?nchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal.

    « Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche ».

    Cela étant dit, Il est difficile d’imaginer l’Algérie aller jusqu’à fermer les robinets. Une source algérienne anonyme a écarté, dans une déclaration à un journal espagnol, la fermeture du robinet du gaz avec l’Espagne, mais que l’Algérie « modulera ses relations en direction de certains partenaires de l’Europe du sud qui ont investi en Algérie et qui entretiennent d’excellentes relations traditionnelles avec notre pays ».

    Abir N.

    La Nation, 13/04/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #Italie #SaharaOccidental #Gaz

  • L’Espagne commence à ressentir les réactions de l’Algérie

    L’Espagne commence à ressentir les réactions de l’Algérie – Maroc, Sahara Occidental, gaz, bovins,

    Après l’augmentation du prix du gaz livré à l’Espagne qui bénéficiait exceptionnellement d’un coût réduit à cause de l’excellence des relations qui existaient avec l’Algérie, c’est cette fois-ci l’importation des bovins à partir de ce pays qui vient d’être interdite par le gouvernement algérien. Il semble que cela ne s’arrêtera pas là, d’autres mesures vont certainement suivre dans les semaines ou les mois à venir. C’est la sanction algérienne infligée au gouvernement espagnol dirigé par le socialiste Pedro Sanchez qui a tourné casaque en se rapprochant du Maroc, pays dont l’hostilité à l’Algérie n’échappe à personne.

    En choisissant son camp le chef du gouvernement espagnol vient de perdre des avantages incalculables pour son pays. Cette mesure va sans doute lui coûter sa place. Déjà les partis de droite espagnols favorables au référendum d’autodétermination du Sahara occidental et qui ont toujours manifesté une bienveillance confirmée à l’égard de l’Algérie, tirent aujourd’hui à boulets rouges sur Pedro Sanchez et ce qu’ils considèrent comme une politique suicidaire. Interpellé au parlement le chef du gouvernement espagnol n’arrive pas à convaincre et la grogne gagne du terrain.

    La population espagnole est aujourd’hui confrontée à une inflation sans précédent depuis 40 ans. Le pouvoir d’achat des classes à revenu faible s’est littéralement effondré. Il en est de même pour les classes moyennes qui ne comprennent pas la politique de leur gouvernement actuel.

    Quant aux entreprises espagnoles, généralement des PME, la décision de Pedro Sanchez mènera leurs entreprises à la ruine car pour eux le Maroc n’a ni les potentialités ni les ressources que possède l’Algérie avec laquelle ces PME prospèrent.

    Fouad SOLTANI

  • L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie

    L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie

    L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie – Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Italie, gaz,

    Quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable.
    Au fil des semaines, il devient clair que derrière le renoncement à la défense du Sahara Occidental en faveur du Maroc, trahissant ainsi le soutien historique de tous les gouvernements espagnols et contredisant les résolutions de l’ONU, il n’y a pas eu de coup de maître de Pedro Sánchez. Il n’y avait pas non plus de plan B pour protéger les intérêts économiques. Tout ce qui a été dit à la hâte pour apaiser l’opposition de tout l’arc parlementaire s’est révélé être, une fois de plus, des mensonges et, par conséquent, d’un seul coup, le locataire de la Moncloa a perdu la sympathie du peuple sahraoui, a fait un cadeau au régime marocain de Mohamed VI qui n’aura jamais un retour comparable au cadeau qu’il a fait, a affronté l’Algérie, laissant le flanc du prix du gaz sans protection à un moment totalement inopportun, et a cédé à l’Italie la position préférentielle pour négocier de meilleures conditions sur le marché nord-africain du gaz.

    Si ce n’est pas un manque de stratégie, quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable. Ce samedi, le gouvernement algérien a confirmé que l’Italie est son nouveau partenaire stratégique en Europe et Mario Draghi s’est soudainement retrouvé avec un meilleur prix du gaz qui finira par avoir un impact sur nos factures. Pour les Algériens, l’Italie est devenue un pays ami qui a toujours été là pour eux dans les circonstances les plus difficiles, contrairement à la démarche absurde de l’Espagne. L’Italie est assurée d’une augmentation progressive de son quota de gaz naturel à court, moyen et long terme, tandis que la vice-présidente Teresa Ribera est seulement capable de bredouiller qu’elle espère que l’augmentation du gaz appliquée par le gouvernement algérien sera modérée.

    La politique internationale ne doit pas être élaborée sur un coup de tête, ni être capricieuse. Elle doit suivre certaines lignes directrices pendant des années, elle doit être prudente dans ses alliances et elle doit défendre les intérêts économiques de l’État en question. Pedro Sánchez, qui traite le nid de frelons toujours compliqué de l’Afrique du Nord comme s’il s’agissait de la table de dialogue avec le gouvernement catalan, ne doit rien savoir de tout cela. Penser que l’on peut faire la même chose à l’étranger qu’en politique intérieure et que tout le monde acceptera volontiers d’être maltraité, c’est ignorer totalement les règles du jeu. Autant penser que parce que tant de gens sont en vacances, la crise économique n’existe pas.

    Mais elle existe et elle inquiète les citoyens, dont beaucoup n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec une inflation de 10 % et qui voient avec beaucoup d’irritation le gaspillage de l’argent public avec des rois émérites à Abu Dhabi et des petits-enfants, petits-fils et petites-filles qui vont passer quelques jours à Pâques chez le compatriote. J’espère que le gouvernement rendra compte aux Cortes de ce que cela nous a coûté, en escortes et autres dépenses de l’entourage qui finissent toujours par faire partie du chapitre des dépenses de l’État. Parce qu’ils ont déjà pris soin du ridicule en distribuant des photographies par le biais d’agences officielles qui n’étaient rien d’autre qu’un Photoshop ridicule montrant l’un des petits-enfants, mais seulement à partir de la taille. Quoi qu’il en soit, passez un bon dimanche de Pâques.

    José Antich

  • Sahara Occidental : Le Maroc profite de la guerre en Ukraine

    Sahara Occidental : Le Maroc profite de la guerre en Ukraine

    Sahara Occidental : Le Maroc profite de la guerre en Ukraine – Mauritanie, Algérie, Sahara Occidental, drones, assassinat de civiles,

    L’Algérie condamne énergiquement des assassinats ciblés de civils des trois pays de la région, à savoir la partie sous contrôle du Polisario, la Mauritanie et l’Algérie. Des actes assimilés à un crime de guerre qui tombent sous la juridiction du TPI. Notre pays a saisi l’ONU et appelle à une enquête sur ce genre d’exactions inadmissibles en tant de paix.
    L’armée marocaine expérimente en ce moment des armes sophistiquées fournies par Israël, ces mêmes armes qui tuent à distance les Palestiniens de Gaza. C’est un pas de plus vers l’ignominie. En réalité le Maroc est en train de profiter du climat de guerre qui existe actuellement à l’est de l’Europe où tous les pays sont focalisés sur ce qui se passe en Ukraine. Pour le royaume tant que tout le monde reste braqué sur la guerre dans ce pays il pourra faire ce qu’il veut sans être condamné car les regards sont ailleurs. Une des raisons d’ailleurs qui a empêché les Marocains de ne pas condamner la Russie par son vote à l’ONU. Ce n’est pas tant les histoires de blé mais plutôt parce que la politique d’occupation d’une très grande partie du Sahara occidental ressemble à celle de la Russie avec l’Ukraine. Il aurait été malhabile de condamner un pays dont la politique est en tous point semblable à celle des Russes. Incontestablement il y a des similitudes mais celles-ci ont quand même une différence de taille.

    En ce qui concerne les Russes il n’a jamais été question d’envahir ou d’agresser l’Ukraine pour des ambitions purement territoriales. L’objectif clairement affiché par Moscou a de tout temps été d’empêcher l’Ukraine de faire partie de l’Union européenne et partant de là d’intégrer l’OTAN, ce qui aurait permis à l’organisation outre atlantique d’encercler la Russie en la poussant dans ses derniers retranchements. D’ailleurs cette extension de l’occident devait aller bien plus au-delà de l’Ukraine car les occidentaux et à leur tête les États-Unis songeaient déjà à deux autres pays ayant des frontières communes avec la Russie, ces pays sont la Géorgie et la Moldavie. Il est donc normal que le président russe qui a compris le stratagème occidental y ait mis fin et qu’il sonnât la fin de la récréation.

    En ce qui concerne le Maroc l’objectif n’est pas du tout le même. Le Royaume a toujours fait part de son ambition d’annexer le Sahara occidental pensant que ce territoire a toujours fait partie de sa souveraineté historique. Ce qui est inexact car ce qu’on désigne aujourd’hui sous l’appellation de Sahara occidental a de tout temps été habité par des tribus nomades qui n’avaient aucune allégeance avec les pouvoirs monarchiques marocains car contrairement à ce que l’on pense il n’y avait pas un pouvoir central de type monarchique au Maroc mais plusieurs et ils se faisaient souvent la guerre entre eux. Les tribus nomades sahraouies concluaient selon les circonstances qui leur semblaient favorables des alliances avec un roitelet ou un autre rival.

    Voilà comment était le Sahara occidental avant son occupation par les espagnols au 19ème siècle. Dire comme l’affirment les Marocains depuis 1975 que ce territoire leur appartient de droit est sans fondement juridique. C’est d’ailleurs pour cela que l’ONU, se fondant sur les archives de l’histoire ne considère pas le Sahara occidental comme une partie du Maroc, dont les frontières internationales ont été délimitées par la France et l’Espagne. Le refus de Rabat de reconnaître la légitimité des revendications des habitants de ce territoire repose sur la force et uniquement sur celle-ci.

    Actuellement les Marocains rejettent toutes les résolutions de l’ONU et ambitionnent désormais d’annexer la partie restante du Sahara occidental qui a une frontière commune avec l’Algérie. Tous les moyens leur semblent bons et ils ne s’embarrassent d’aucun scrupule. Faisant dans une perpétuelle provocation Rabat qui semble grisé par la reconnaissance américaine de sa pseudo souveraineté sur ce territoire et l’appui logistique de l’ennemi des Arabes, Israël veut aujourd’hui aller plus loin et veut concrétiser son projet de marocanisation de tout le Sahara occidental, y compris les territoires libérés par le Front Polisario aidé et protégé par l’Algérie.

    Le Roi du Maroc qui vient d’être conforté par l’Espagne qui vient de reconnaître un illusoire projet d’autonomie marocain du Sahara occidental veut encore pousser son avantage plus loin. En d’autres termes il veut conquérir militairement ces territoires libérés pensant que l’Algérie ne réagirait pas et se contenterait toujours de faire appel à l’ONU. C’est là qu’il se trompe car si un soldat marocain franchissait la ligne rouge, celle dite de démarcation qui existe aujourd’hui entre l’Algérie et le Maroc cela signifierait une entrée en guerre entre les deux pays sauf que cette fois-ci on ira jusqu’au bout.

    Djamel SAADI

    Aujourd’hui l’entreprise, 16/04/2022

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Mauritanie #Espagne

  • L’Espagne et la Mauritanie, le voisin invisible

    L’Espagne et la Mauritanie, le voisin invisible – Sénégal, Algérie, gaz, Maroc, Sahara Occidental,

    La Mauritanie et le Sénégal partagent un important gisement de gaz dans l’océan Atlantique
    La normalisation des relations diplomatiques avec le Maroc a un coût, dont le plus visible est la quasi-rupture avec l’Algérie. L’ambassadeur d’Algérie à Madrid n’est toujours pas rentré en Espagne après avoir été rappelé pour des consultations.

    Comme le vide politique n’existe pas, le refroidissement soudain des relations entre Alger et Madrid a mobilisé d’autres pays européens désireux d’améliorer leurs relations avec le deuxième plus grand pays d’Afrique du Nord et puissant producteur d’hydrocarbures. En l’espace de trois semaines, le ministre portugais des affaires étrangères, le premier ministre italien et le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères se sont rendus à Alger. L’Italie, angoissée par sa forte dépendance au gaz russe, est devenue le « principal partenaire stratégique » de l’Algérie, selon les autorités locales. Dans la même période, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Moscou et à Pékin. L’Espagne est sur le point de perdre le contact avec l’Algérie : c’est le prix à payer actuellement pour le pacte de Rabat.

    Cependant, une visite à Madrid est passée presque inaperçue ces dernières semaines. Le 16 mars, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, s’est rendu dans la capitale espagnole, où il a été reçu d’abord par le roi Felipe VI, puis par le Premier ministre Pedro Sánchez. À 900 kilomètres des îles Canaries, la Mauritanie est le voisin « invisible » de l’Espagne. Au sud du Maroc, du Sahara occidental et de l’Algérie, avec un débouché sur l’océan Atlantique, la Mauritanie, immense pays désertique qui ne compte que 4,6 millions d’habitants, dispose de précieuses zones de pêche et sert de filtre aux flux migratoires. La Mauritanie connaît toutefois un nouveau développement en ce moment : du gaz a été découvert. Dans les eaux bordant le Sénégal, l’exploitation d’un important gisement de gaz est sur le point de commencer.

    Enric Juliana

    La Vanguardia, 16/04/2022

    #Espagne #Mauritanie #Algérie #Sénégal #Gaz #Maroc

  • La rage algérienne contre l’Espagne, une rébellion historique

    La rage algérienne contre l’Espagne, une rébellion historique

    La rage algérienne contre l’Espagne, une rébellion historique – Sahara Occidental, Maroc, Iles Canaries, MPAIAC, décolonisation, Ceuta, Melilla, migration, Pedro Sanchez,

    Qu’on le veuille ou non, le plan d’autonomie du Sahara est la seule alternative viable. Cependant, force est de constater que Sánchez a cédé au chantage de Mohamed VI en échange du contrôle de la pression migratoire sur Ceuta et Melilla.
    Le soutien de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental a plusieurs dérives, dont l’énorme colère de l’Algérie face à l’annonce d’une double peine : une hausse prochaine du prix du gaz, qui n’affecterait que l’Espagne et un accord spécial avec l’Italie, qui devenir le point d’entrée de cet hydrocarbure crucial pour l’ensemble de l’UE au détriment de notre pays. Que le gouvernement espagnol ait abandonné la neutralité sur l’avenir de son ancienne colonie pour s’aligner sur la solution proposée par le Maroc, un plan d’autonomie également soutenu par les États-Unis, l’Allemagne et la France, a été qualifié de « trahison » par l’Algérie, la plus forte et allié le plus déterminé du Front Polisario depuis 1973. Le conflit du Sahara est non seulement enraciné depuis près d’un demi-siècle, mais le royaume alaouite a réussi à coloniser le territoire entre-temps, alors qu’à l’international il n’a jamais subi de réelle pression de la part du Conseil de sécurité de l’ONU pour organiser un référendum sur l’autodétermination.

    Qu’on le veuille ou non, l’Espagne ne peut pas grand-chose, et le plan d’autonomie est la seule alternative viable, sans oublier qu’il améliorera nécessairement les conditions de vie du peuple sahraoui puni. Pourtant, force est de constater que Sánchez a cédé au chantage de Mohamed VI en échange, entre autres, de la maîtrise de la pression migratoire sur Ceuta et Melilla. Mais l’énorme colère d’Alger envers l’Espagne ne se comprend pas bien sans la rivalité régionale qui l’oppose au Maroc, initialement à cause de la délimitation des frontières entre les deux États, et qui s’est amplifiée au point qu’ils sont aujourd’hui déclarés ennemis. La colère de l’Algérie n’est pas non plus bien comprise sans analyser pourquoi l’Espagne a préféré quitter le Sahara occidental en 1976 au profit du royaume alaouite, à une époque où l’espagnolité des îles Canaries était également mise en doute. L’Algérie est une république d’origine socialiste qui depuis son indépendance en 1962 s’oriente vers un nationalisme panislamiste basé sur une caste militaire. Après avoir remporté la guerre en France, il est devenu un phare des mouvements de décolonisation et, parmi de nombreuses autres causes, il a aidé l’indépendance de la minorité canarienne et le nationalisme sahraoui.

    Alger est la base opérationnelle depuis 1964 du Mouvement pour l’autodétermination et l’indépendance des îles Canaries (MPAIAC), dirigé par Antonio Cubillo, qui a obtenu la reconnaissance de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et élargi sa thèse en faveur de la « décolonisation » des îles Canaries. Cubillo étant partisan d’un double processus de lutte armée – canarienne et sahraouie – contre l’Espagne, l’Algérie est également venue soutenir l’indépendance du Sahara occidental dans le cadre d’une stratégie qui ouvrirait la voie à l’Occident, en rivalité avec le Maroc. Comme l’écrit l’historien Xavier Casals, le soutien de l’Algérie au Front Polisario « a marqué le destin » de la colonie espagnole au profit du Maroc. Le gouvernement d’Arias Navarro de Franco craignait qu’une république sahraouie sous tutelle algérienne ne renforce le MPAIAC et ne conduise à remettre en cause l’espagnolité des îles Canaries dans les instances internationales. Le Maroc, en revanche, n’avait aucune prétention sur l’archipel et reconnaissait ouvertement son appartenance laïque à l’Espagne.

    Après l’abandon du Sahara, la remise en cause de l’espagnolité des îles Canaries sous l’égide de l’Algérie a eu un impact sur le délicat processus de transition démocratique. En 1978, l’OUA a demandé à l’ONU de considérer l’archipel comme un territoire à décoloniser, forçant une action forte du gouvernement d’Adolfo Suárez tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Espagne. En avril de cette année-là, tous les groupes du Congrès, y compris les nationalistes catalans et basques, ont rejeté l’autodétermination des îles Canaries. Dans les instances internationales, la question est réglée en 1981, lorsque l’OUA écarte le caractère colonial de l’archipel, qui deviendra une communauté autonome l’année suivante. Bref, la colère algérienne actuelle n’est pas seulement due aux erreurs commises par le gouvernement Sánchez dans l’annonce de son changement sur le Sahara, mais surtout à une attitude de reproche pour le succès final de son ennemi marocain.

    Elperiodic.cat, 15/04/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #IlesCanaries #Décolonisation #PedroSanchez #SaharaOccidental

  • Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier

    Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier

    Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier – Algérie, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    L’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe, a souligné le journal espagnol El-Mundo, notant l’important accord gazier signé entre l’Algérie et l’Italie.
    En signant un important contrat gazier avec l’Italie lundi, l’Algérie opte pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal. « L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».

    L’Espagne recevait de grandes quantités de gaz algérien, la prédestinant à devenir une grande plateforme de gaz pour l’Europe, fait remarquer El-Mundo. Cependant, observe-t-il, au moment où le Premier ministre italien, Mario Dhraghi a « profité de la capacité supplémentaire limitée de l’Algérie d’augmenter ses ventes de gaz, l’Espagne perd ses positions comme hub du Sud de l’Europe pour approvisionner ses partenaires » du continent. M. Draghi, poursuit l’article, se démarque du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour ce qui est de la question du Sahara Occidental et réclame une solution respectant les droits du peuple sahraoui.

    « M. Sanchez, par contre, ne peut être reçu à Alger avec tous les honneurs comme l’a été Draghi ce lundi, après son virage sur la question du Sahara Occidental sans en informer son principal fournisseur de gaz, en pleine crise énergétique », note le quotidien qui fait remarquer que durant ses entretiens successifs avec les différentes autorités algériennes, le Premier ministre italien s’est fait accompagné du drapeau européen.

    « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro Sanchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal. « Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche », conclut El-Mundo.

    #Maroc #Espagne #Algérie #Italie #SaharaOccidental #Gaz #Transmed