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  • Maroc: Une nouvelle zone militaire près de l’Algérie

    Le Maroc crée une nouvelle zone militaire près de la frontière algérienne – Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Les relations maroco-algériennes sont tendues depuis des décennies dans la région contestée du Sahara
    RABAT, Maroc

    Le Maroc a construit une nouvelle zone militaire près de la frontière avec l’Algérie, selon une publication militaire locale mercredi.

    Le magazine Royal Armed Forces a déclaré dans son édition de février que la zone militaire vise à « assurer la cohérence du commandement, du contrôle et du soutien entre les forces marocaines et à offrir davantage de flexibilité et de liberté d’action en cas de besoin ».

    Le général de division Mohammed Miqdad a été nommé commandant de la nouvelle zone militaire, selon le magazine.

    La publication n’a toutefois pas fourni de détails supplémentaires sur la zone militaire.

    Le Maroc borde l’Algérie à l’est et au sud sur une longueur de 1 559 kilomètres.

    En août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusant Rabat d’avoir des « tendances hostiles ». Le Maroc a rejeté ces accusations.

    Les liens entre le Maroc et l’Algérie sont tendus depuis des décennies, avec en toile de fond le conflit du Sahara entre Rabat et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

    *Rédaction : Ahmed Asmar

    Agence Anadolu

  • L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples

    L’intégrité territoriale des États contre l’autodétermination des peuples – Russie, Abkhazie, Ossétie du Sud, Crimée, Maroc, Sahara Occidental, Kosovo,

    Deux principes souvent cités, chacun ayant des racines bien établies dans le droit international, sont fréquemment en conflit : l’intégrité territoriale des États et l’autodétermination des peuples.

    Ce conflit récurrent et inévitable est évident dans les reconnaissances diplomatiques par la Russie des deux républiques séparatistes à majorité russe du Donbass, dans lesquelles, comme dans les anciennes régions soviétiques d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud et de Crimée, toutes reconnues diplomatiquement comme des États indépendants par la Russie (dans le cas de la Crimée, avant sa réintégration dans la Fédération de Russie), ainsi qu’au Kosovo, la plupart des gens souhaitaient clairement se séparer du pays auquel ils avaient été internationalement reconnus comme appartenant.

    Il ne faut pas s’étonner que le principe qu’un gouvernement proclamera comme absolu – ou du moins comme ayant la priorité et contrôlant – dans un cas particulier soit le principe qui est compatible avec le résultat qu’il préfère dans ce cas.

    Les États occidentaux qui vantent actuellement l’applicabilité absolue et universelle du principe de l’intégrité territoriale des États n’ont eu aucun problème à soutenir l’autodétermination des peuples en Érythrée, au Timor oriental, au Sud-Soudan et, avec l’aide massive de 77 jours de bombardements de l’OTAN en violation flagrante du droit international, au Kosovo.

    La très grande majorité des États membres des Nations unies (97 sur 193) reconnaissent actuellement le Kosovo sur le plan diplomatique. Les décisions à cet égard sont inévitablement influencées par des précédents potentiels proches de chez eux. Sur les cinq États membres de l’UE qui ne reconnaissent pas le Kosovo, deux, Chypre et l’Espagne, sont préoccupés par les mouvements séparatistes sur leur propre territoire, tandis que la Grèce refuse de le reconnaître par solidarité avec les Chypriotes grecs.

    Il est également logique que la Chine, nonobstant sa relation « plus forte qu’une alliance » avec la Russie, vienne de réaffirmer son profond attachement au principe de l’intégrité territoriale des États. La Chine est très préoccupée par les sentiments séparatistes à Hong Kong, à Taiwan et au Xinjiang.

    Un exemple remarquable d’extrême souplesse dans l’application de ces deux « principes » est fourni par le Kosovo lui-même. Après s’être appuyé sur le principe de l’autodétermination des peuples (et sur les bombes de l’OTAN) et l’avoir exploité pour obtenir son indépendance effective, cette partie de la Serbie à forte majorité albanaise (qui, avec des échos de la « Rus de Kiev », considérait le Kosovo comme le cœur battant de l’histoire et de la culture serbes) refuse depuis lors d’envisager la réintégration dans la Serbie de la partie nord du pays à forte majorité serbe, dont la population, on le comprend, ne veut rien savoir du Kosovo. Dans une apparente attaque préventive contre une résolution rationnelle de ce différend, le gouvernement du Kosovo a même, fait unique, placé la carte de son territoire post-indépendance sur son drapeau.

    Enfin, le fait que le gouvernement américain ait été le premier au monde à reconnaître la souveraineté israélienne sur Jérusalem-Est et le plateau du Golan syrien occupés et à reconnaître la souveraineté marocaine sur la République arabe sahraouie démocratique (Sahara occidental) occupée – dans les trois cas, contrairement à la volonté de l’ensemble du peuple occupé – montre clairement que le seul principe auquel le gouvernement américain adhère systématiquement dans ces domaines est le principe fondamental des relations internationales contemporaines : Ce n’est pas la nature de l’acte qui importe, mais plutôt qui le fait à qui.

    La plupart des gouvernements, en particulier ceux qui sont puissants, choisissent leurs « principes » dans un menu à la carte en fonction de leur goût du jour.

    PAR JOHN WHITBECK

    John V. Whitbeck est un juriste international basé à Paris.

    Counterpounch, 24/02/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Intégrité_territoriale #autodétermination #Russie #Kosovo #Abkhazie #Crimée

  • Union Africaine : Le Nigeria annonce la création du G4

    Union Africaine : Le Nigeria annonce la création du G4 – Algérie, Afrique du Sud, Ethiopie, Sahara Occidental, Union Africaine, RASD,

    Le président nigérian Muhammad Bukhari a annoncé en marge du sommet UE-UA, tenu à Bruxelles, la création d’un comité des règlements de conflits dans le continent africain composé de quatre pays à savoir, l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Ethiopie, appelé G4.

    C’est à l’initiative d’Addis Abeba, que ce G4 va être créé, en vue de la résolution des conflits en Afrique.

    Selon le média nigérian Daily Post Nigeria, les représentants des quatre pays qui se sont réunis à Bruxelles ont mis l’accent sur la nécessité de redynamiser le G4 au sein de l’UA, comme tribune pour rapprocher les points de vue et les approches, et la coordination des efforts et des modalités, en vue de mener des actions d’anticipation permettant d’établir des décisions au sein de l’Union Africaine, susceptibles d’être exécutées dans de meilleures conditions.

    La décision des principales puissances africaines suscite la préoccupation du Maroc qui y voit une menace à ses intérêts dans la question du Sahara Occidental. En effet, les 4 pays membres du G4 reconnaissent la RASD et soutiennent ne solution basée sur le droit ‘a l4autodétermination du peuple sahraoui.

    #Algérie #Nigeria #Ethiopie #Afrique_du_sud #G4 #SaharaOccidental #UnionAfricaine



  • Brahim Ghali : « M’accueillir était un geste courageux de l’Espagne »

    Brahim Ghali : « M’accueillir était un geste courageux de l’Espagne »

    Brahim Ghali : « M’accueillir était un geste courageux de l’Espagne » – Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Front Polisario,

    Le leader du Front POLISARIO prévient, dans sa première interview avec un journal espagnol après son hospitalisation à La Rioja, que le cessez-le-feu doit être le résultat d’une négociation et non une condition préalable

    Brahim Gali, chef du Front POLISARIO, lors de l’entretien avec El Pays. Pendant 44 jours, entre le 18 avril et le 1er juin de l’année dernière, Brahim Gali, SG du POLISARIO et président de la RASD, un État reconnu par cinquante pays (hors Espagne), a été admis à l’hôpital de San Pedro de Logroño souffrant d’un grave état covid-19. Gali a reçu ce mercredi El País à Bruxelles, où il assiste au sommet UE-UA. Visiblement remis, il montre à ses 72 ans les signes d’une passion qui s’illumine lorsqu’il évoque la situation du peuple sahraoui, oublié selon lui par la communauté internationale. « Tout d’abord, je tiens à remercier le geste humanitaire », déclare Gali dans sa première interview avec un journal espagnol après son hospitalisation à La Rioja. « Je reconnais que c’était un geste courageux, et cela a beaucoup de sens pour nous. Je saisis cette occasion pour exprimer aux médecins et au reste du personnel ma profonde gratitude. C’étaient des moments difficiles. Tout le monde était tendu et c’est logique. Mais le traitement était très correct et je me suis senti comme une famille. Sensibilité, compréhension, disponibilité. Ils se sont inquiétés pour ma vie, pour me sortir de cette situation. Et ils ont réussi. Grâce à Dieu et à eux, maintenant je suis là, répondant à ses questions », souligne-t-il, s’exprimant en espagnol.Q. Que pensez-vous que l’ex-Affaires FM Arancha González Laya est poursuivi en justice pour votre entrée en Espagne?
    R. Que voulez-vous que je vous dise ? Je ne croyais pas que sauver une vie humaine pouvait aller aussi loin.

    Q. Pourquoi a-t-elle accepté de témoigner devant le juge de l’Audiencia Nacional qui instruisait les plaintes contre vous ?

    A. Pour être convaincu que ces allégations n’ont aucun fondement réel, qu’elles sont une manipulation du Maroc pour semer la confusion dans l’opinion publique

    Q. Votre présence en Espagne a été le déclencheur d’une crise diplomatique avec le Maroc qui n’est pas encore close.
    R. Honnêtement, je ne pense pas que ma présence en était la cause. J’ai quitté l’Espagne le 1er juin 2021, nous sommes le 16 février 2022. Les relations se sont-elles normalisées ? La crise a-t-elle été surmontée ? Pas parce que? Le Maroc s’est habitué à utiliser n’importe quel élément pour tenter de faire pression sur les dirigeants espagnols. Pour nous, l’Espagne est un pays souverain qui dicte sa propre politique étrangère. Il ne faut pas que ce soit la politique qui plaise à Rabat mais plutôt les intérêts de l’État espagnol qui dictent ses relations diplomatiques. [Les Marocains] ont obtenu, il faut le reconnaître, certaines concessions. Mais je pense qu’ils sont allés jusqu’à dire : ça suffit ! Ils ont franchi toutes les limites, toutes les lignes rouges. Ils ne veulent pas normaliser ; ils veulent imposer leur volonté à l’Espagne.

    Q. Pensez-vous que la pression du Maroc peut amener l’Espagne et l’Allemagne à changer leur position sur le conflit du Sahara Occidental ?
    R. À mon avis, non. Changer les positions qu’ils ont défendues pendant près de 47 ans et qui émanent de la légalité internationale… Alors, se sont-ils trompés tout ce temps ? Je crois que les Allemands et les Espagnols respectent le droit du peuple sahraoui de décider de son propre avenir par le biais d’un référendum d’autodétermination.

    Q. Que signifie la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par le président Trump ?
    R. Pour nous, c’est un non-événement. La légalité internationale dépasse la position d’un président qui vient de perdre les élections. C’est une façon de dire au revoir en donnant ce qui n’appartient pas à ceux qui ne le méritent pas. C’était une erreur qui, au lieu d’aider à le résoudre, a essayé de prolonger le conflit, mais cela n’a aucune validité et je pense que l’administration actuelle diffère beaucoup, bien qu’elle n’ait pas encore déclaré ouvertement qu’elle n’était pas d’accord avec la position de Trump .

    Q. Plusieurs pays africains ont ouvert des consulats au Sahara Occidental. Le Maroc vous coince-t-il dans l’UA ?
    R. Nous ne sommes pas coincés dans l’UA, mais très bien traités. Je crois que dans beaucoup de ces pays ce n’est pas l’influence marocaine qui pèse, mais la corruption marocaine et l’influence politique d’un Etat européen. Si vous examinez la liste, vous constaterez que plus de 90 % [de ces pays] tournent autour de cet État européen.

    Q. Quel nom voulez-vous mentionner…
    R. Oui, oui, très facile : la France.

    Q. La CJE a déclaré illégaux les accords de pêche et commerciaux de l’Union avec le Maroc. Que va faire le POLISARIO ?
    R. Nous attendrons la sentence finale. Je suis convaincu qu’il sera cohérent avec les précédents. Lorsque vous aurez l’avis final, nous verrons quelles sont les étapes à suivre. Ma suggestion aux Européens, en particulier aux Espagnols et aux Hollandais, était qu’ils évitent d’avoir recours pour ne pas prolonger le pillage de nos ressources, mais ils ont eu recours.

    Q. Vont-ils demander une compensation ?
    R. Il est prématuré de le dire.

    Q. De quoi avez-vous parlé avec le nouveau PESG Staffan de Mistura ?
    R. Il est venu écouter les parties. Il n’avait rien entre les mains. Avant il doit écouter; et bien sûr, il a écouté. Je lui ai dit trois choses. Premièrement, qu’il est le premier PESG que nous recevons en situation de guerre. Deuxièmement, que nous voudrions qu’il analyse pourquoi ses prédécesseurs ont échoué. Et troisièmement : ce n’est pas un conflit aussi complexe que beaucoup vous le disent. C’est un processus de décolonisation inachevé, de la responsabilité de l’ONU, qui n’a pas tenu son engagement d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Q. Quelles conditions le POLISARIO pose-t-il pour revenir au cessez-le-feu qui a été rompu en 2020 ?
    AR. Que l’ONU revoie sa manière de gérer ce conflit, qu’elle exerce son influence pour que l’autre partie respecte la légalité internationale. Les concessions du POLISARIO ont servi d’oxygène pour que le procédé ait 30 ans de vie. C’est le Maroc qui, en présence de l’ONU, débranche les tubes et donne le coup de grâce au processus, sans perspective de solution. Ils se sont moqués de notre patience, de notre bonne foi, de notre coopération et ont prolongé nos souffrances. Nous ne sommes pas disposés à attendre encore 30 ans. Nous allons nous battre.

    Q. Excluez-vous un cessez-le-feu pour pouvoir s’asseoir pour négocier ?
    R. Nous l’avons déjà vécu. Ce n’est pas un préalable, mais le résultat après des négociations sérieuses et crédibles, avec la présence de l’ONU, pour déterminer le comportement de l’un et de l’autre, qui coopère et qui fait obstruction. Les rapports annuels du SGNU nous traitent sur un pied d’égalité, attaqué et agresseur, mais il n’y a pas d’égalité dans d’autres aspects. Il y aura des défis aussi, il y aura des victoires et le Maroc n’est pas au mieux de sa forme.

    Q. Dans quelle mesure le soutien militaire d’Israël au Maroc a-t-il influencé ?
    R. Probablement au début, mais avec le temps on s’adaptera, on démontera certaines difficultés. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Le moral de l’armée marocaine est très bas et celui de nos combattants remonte de plus en plus.

    Q. Mais il n’y a pas de solution militaire à ce conflit.
    R. Je sais. Il n’y a pas de place pour l’un ou l’autre mais m’imposer leur volonté ne garantirait pas non plus une paix sûre et définitive. Nous recherchons une paix juste et durable qui permette à notre peuple et aux autres peuples de la région de vivre en coexistence et de coopérer. Le plus douloureux est le silence complice de la communauté internationale.

    El Pais, 20/02/2022

    #SaharaOccidental #FrontPolisario #Maroc #Espagne #BrahimGhali

  • Sahara Occidental : Blinken rencontre Staffan de Mistura

    Sahara Occidental : Blinken rencontre Staffan de Mistura

    Sahara Occidental : Blinken rencontre Staffan de Mistura – Maroc, Algérie, Mauritanie, Front Polisario, ONU, processus de paix,

    Washington.- Le Secrétaire d’État américain Anthony Blinken a rencontré jeudi l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura.

    L’information a été rapportée par Blinken dans son compte twitter. « Une réunion intéressante avec l’envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour discuter de notre soutien au processus politique mené par l’ONU pour le Sahara occidental, en vue de trouver une résolution durable et digne du conflit », a-t-il écrit dans un twit publié jeudi.

    Pour rappel, dans le but de relancer le processus de paix onusien, de Mistura vient d’effectuer une tournée en Afrique du Nord oú il s’est entretenu avec des responsables du Maroc, de l’Algérie, du Front Polisario et de la Mauritanie.

    #SaharaOccidental #FrontPolisario #Maroc #ONU #Anthony_Blinken #Staffan_de_Mistura

  • Les mines de phosphates du Maroc atténuent la crise alimentaire en Afrique

    Les mines de phosphates du Maroc atténuent la crise alimentaire en Afrique

    Les mines de phosphates du Maroc atténuent la crise alimentaire en Afrique – Sahara Occidental,

    Le Maroc détient 75 % des réserves mondiales de phosphate, qui est utilisé dans les engrais. Les exportations du pays contribuent à réduire la faim en Afrique subsaharienne, mais les prix élevés de l’énergie et le changement climatique mettent cette situation en péril.

    Le rôle du Maroc dans le maintien de la sécurité alimentaire en Afrique est menacé par la montée en flèche des prix de l’énergie et le changement climatique, selon un rapport du Middle East Institute (MEI).

    Cette menace survient alors que plus de 264 millions de personnes en Afrique sub-saharienne sont sous-alimentées en raison de la pauvreté et des conflits, et après que l’inflation alimentaire mondiale ait atteint l’an dernier son plus haut niveau depuis 10 ans.

    Dans le même temps, la plupart des sols agricoles des pays africains sont de mauvaise qualité, en partie à cause de la géographie, de la dégradation de l’environnement et de la monoculture, qui a encore appauvri leur santé.

    Le Maroc détient environ 75 % des réserves mondiales de phosphate, un minéral utilisé dans les engrais. En 2020, le Maroc et le Sahara occidental – territoire contesté dont 80 % est administré par le Maroc – disposaient de réserves d’environ 50 milliards de tonnes métriques de cette roche.

    Plutôt que de se contenter d’exporter la matière première, le Maroc a décidé il y a plusieurs décennies de devenir l’un des plus grands producteurs d’engrais au monde. En 2020, son entreprise publique d’extraction de phosphate et de production d’engrais, le groupe OCP, détenait 54 % des parts de marché des exportations d’engrais vers l’Afrique.

    En rehaussant ses ambitions, le pays est devenu un « gardien de l’approvisionnement alimentaire mondial », selon l’auteur du rapport, Michael Tanchum, chargé de mission senior associé au programme Afrique du Conseil européen des relations étrangères (ECFR) et chargé de mission non résident au Middle East Institute à Washington.

    Des rendements agricoles « impressionnants ».
    L’OCP a créé plusieurs coentreprises avec d’autres pays africains pour transformer le phosphate en phosphore, un élément nutritif essentiel des engrais. L’entreprise possède déjà des filiales dans 12 pays africains, dont le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

    Selon le rapport, plus de 630 000 agriculteurs ont bénéficié d’un programme de l’OCP appelé Agribooster, qui a permis d’augmenter considérablement le rendement des cultures. Le rendement du maïs au Nigeria a ainsi augmenté de 48 % et celui du millet au Sénégal de 63 %.

    « Le Maroc réalise d’impressionnantes augmentations de rendement agricole dans toute l’Afrique, empêchant ainsi la crise alimentaire du continent de s’aggraver », a déclaré M. Tanchum à la DW.

    Dans le même temps, l’extraction du phosphate et la production d’engrais sont des processus à forte intensité d’énergie et d’eau, responsables de la consommation d’environ 7 % de la production annuelle d’électricité du Maroc et de 1 % de ses réserves d’eau, indique le rapport.

    Un autre ingrédient clé de nombreux engrais est l’azote, qui est produit à l’aide de gaz naturel. Tanchum a écrit que le gaz naturel représentait au moins 80 % du coût de production des engrais azotés.

    Hausse des prix des engrais et des denrées alimentaires
    Les blocages pandémiques des deux dernières années ont limité l’approvisionnement en gaz naturel, faisant monter les prix en flèche. Ces augmentations de prix ont « déclenché un cercle vicieux de hausse des prix des engrais et des denrées alimentaires », a déclaré M. Tanchum, ce qui a non seulement eu un impact sur le coût de la production de phosphate, mais menace également de déclencher une nouvelle vague de famine en Afrique subsaharienne.

    Bien que les groupes environnementaux s’inquiètent de la pollution causée par les engrais à base de phosphore, qui ont un impact sur l’eau potable et la vie aquatique, M. Tanchum considère que les énergies renouvelables sont essentielles pour aider le Maroc à maintenir la croissance de l’extraction de phosphate et de la production d’engrais.

    Cela aidera le Maroc à « échapper au cercle vicieux de la spirale ascendante des prix dans le cadre du lien entre alimentation, énergie et eau », écrit-il dans le rapport.

    Le pays d’Afrique du Nord dispose déjà d’importantes ressources en énergie solaire et éolienne, suffisantes pour couvrir près d’un cinquième des besoins en électricité du pays. Ces dernières années, le gouvernement de Rabat a signé des accords avec l’Allemagne pour développer deux projets d’énergie verte à base d’hydrogène. Cependant, les plans sont en attente après une dispute entre Berlin et Rabat au sujet de la région contestée du Sahara occidental.

    Le Maroc ayant peu de ressources en gaz naturel, l’hydrogène vert a été présenté comme un moyen d’aider l’OCP à synthétiser l’ammoniac vert, qui a une forte teneur en azote – un ingrédient clé dans les engrais.

    « L’utilisation de l’énergie verte pour la production d’engrais – à la fois comme source d’énergie pour la fabrication de l’ammoniac vert utilisé dans les engrais – et pour le dessalement [de l’eau], est un moyen de sortir de ce cercle vicieux », a déclaré M. Tanchum.

    L’inflation alimentaire étant susceptible de rester élevée en 2022, le rôle du Maroc dans la garantie de produits stables et abordables sera encore plus crucial. L’agriculture est non seulement vitale pour améliorer la sécurité alimentaire, mais elle constitue également une source de revenus importante pour les Africains, près de la moitié de la population africaine étant employée dans le secteur agricole.

    La Chine, la Turquie, la Russie et les États arabes du Golfe se sont empressés de stimuler les investissements agricoles en Afrique, offrant ainsi aux États-Unis et à l’Union européenne l’occasion de renforcer leur engagement en faveur d’une révolution alimentaire verte sur le continent, a déclaré M. Tanchum.

    Sans cela, a-t-il ajouté, l’Occident « verra probablement l’érosion continue du leadership économique sur le continent. »

    DW, 02/02/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #UnionAfricaine #Afrique #Phosphates #Engrais

  • Sahara Occidental : Le rôle de la MINURSO questionné

    Sahara Occidental : Le rôle de la MINURSO questionné – Maroc, ONU, Algérie,

    Selon le porte-parole adjoint des Nations Unies, Farhan Haq, la MINURSO continue de rapporter sur es violations du cessez-le-feu auSahara Occidental.

    Transcritpion de la déclaration:

    Question : Merci. Aujourd’hui, un fonctionnaire algérien du ministère des affaires étrangères a publié une déclaration accusant le Maroc de violer le cessez-le-feu, citant qu’une personne et un enfant ont été tués après avoir été attaqués par un drone marocain.

    Et je continue à demander quel est le rôle de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Sahara Occidental). Pourquoi ne signalent-ils pas ces violations ? Y a-t-il des violations de la ligne de cessez-le-feu ou non ? Est-elle calme ou a-t-elle été violée ? Au moins nous devrions… nous devons savoir ce que fait la MINURSO et pourquoi elle ne nous fait pas de rapport. Fréquemment, ils continuent à surveiller le cessez-le-feu. Merci.

    Porte-parole adjoint : En ce qui concerne cette question, le point essentiel est que la MINURSO rend compte de tout ce qui constitue une violation dans sa zone d’opérations. Nous obtenons des détails lorsque cela se produit. S’il n’y a pas de violations dans sa propre zone d’opérations, nous n’avons rien à partager à ce sujet.

    Bien sûr, le Secrétaire général fait régulièrement rapport sur le travail effectué par la MINURSO, et ensuite vous obtenez… le Conseil de sécurité obtient les informations de cette façon.

    #SaharaOccidental #FrontPolisario #Algérie #Maroc #MINURSO #ONU

  • Sahara Occidental: Un autre envoyé risque l’échec

    Sahara Occidental: Un autre envoyé risque l’échec

    Sahara Occidental: Un autre envoyé risque l’échec – Front Polisario, Maroc, ONU, Staffan de Mistura,

    Déjà épuisé par les efforts de médiation syriens, Staffan de Mistura vient d’être nommé , par le secrétaire général des Nations unies, comme son émissaire dans le conflit qui dure depuis des décennies au Sahara occidental. M. de Mistura a servi, dans plus ou moins le même poste, en Afghanistan, en Irak et au Liban. Il travaille à l’ONU depuis des décennies, mais son bilan est plutôt lamentable. Sa dernière affectation en tant qu’envoyé de l’ONU était en Syrie, où il a passé quatre ans avant de démissionner en 2018. Au cours de ces années, il a fait peu de progrès pour résoudre le conflit syrien. En fait, il n’y a pas de réalisation exceptionnelle dont on puisse se souvenir de M. de Mistura, même avant son mandat syrien.

    Un tel échec pourrait être justifié par le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU, le décideur ultime de l’organisation, où les pouvoirs détenteurs de veto sont prêts à tuer tout ce que l’un d’eux n’aime pas, a été divisé sur la Syrie. En effet, le Conseil n’est jamais parvenu à s’accorder sur quoi que ce soit de substantiel pour résoudre le conflit syrien, en particulier après que la Russie, puissance de veto, est devenue partie au conflit, lançant ses premières frappes aériennes en septembre 2015, ciblant ce qu’elle a qualifié de positions « terroristes ». . Depuis lors, Moscou est un allié fiable de Damas.

    Le communiqué de l’ONU, annonçant la nomination de de Mistura, a fait l’éloge de son ancien travail pour l’organisme mondial, soulignant ses « 40 ans d’expérience dans la diplomatie et les affaires politiques », sans mentionner aucun de ses échecs passés. L’ONU, en général, écarte l’échec de ses émissaires pour les encourager ! Juste, comme d’habitude, ça ne les tire pas non plus quand ils échouent !

    L’homme est venu avec tous ses échecs aggravés le suivant dans une longue traînée de Genève jusqu’à Moscou et Astana – des endroits où il a dirigé, facilité et parrainé des dizaines de réunions sur le conflit syrien, en vain.

    Dans son nouveau rôle, M. de Mistura doit diriger la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental ( MINURSO ) qui a été créée par la résolution 690 des Nations Unies, adoptée par le Conseil de sécurité en 1991.

    Le but ultime est de trouver une solution au conflit sur la bande de désert au sud du Maroc, le long de l’océan Atlantique. Le conflit porte essentiellement sur la souveraineté et le pouvoir – qui gouverne ce désert difficile. Alors que le Maroc revendique la zone comme faisant partie de son territoire, le Frente Popular para la Liberación de Saguia el-Hamra y de Río de Oro (POLISARIO), aidé par l’Algérie, conteste cette revendication. Depuis son éclatement en 1975, le conflit a traversé différentes phases marquées par la violence et la guerre entre, principalement, le Maroc et le POLISARIO et son allié algérien.

    Cependant, en 1991, la MINURSO a fait une percée après que les parties ont convenu d’un référendum en demandant aux habitants de la région s’ils veulent être un État indépendant ou faire partie du Maroc avec une autonomie plus large. Les grandes opérations militaires ont presque cessé d’ouvrir la porte aux négociations politiques sur les détails du référendum et sur qui a le droit d’y participer. Mais récemment, il y a des signes que la confrontation militaire approche à grands pas.

    Quel que soit le plan de M. de Mistura, s’il en a un, il ne l’a pas encore précisé. Plus tôt ce mois-ci, il a fait le tour de la région, partant de Rabat et se terminant en Algérie. Il s’est également rendu en Mauritanie, à la frontière du Sahara occidental, et à Tindouf en Algérie, qui abrite des milliers de réfugiés sahraouis.

    En Algérie, le ministre des Affaires étrangères du pays lui a dit que l’Algérie souhaitait ouvrir des négociations directes entre les parties, de bonne foi et sans conditions préalables. C’est un peu moins que ce que tout émissaire de l’ONU aimerait entendre. Idéalement pour M. de Mistura, si les partis s’entendaient pour réduire leurs divergences en abordant les détails du référendum promis au cours duquel le petitplus d’un demi-million de personnes vivant dans la région décident ce qu’elles veulent – l’essence même de la résolution 690. Mais le référendum, en tant que moyen de régler le conflit, est devenu une affaire difficile et ses détails ont été un débat controversé. Dans le passé, les grandes puissances, dont les États-Unis, la France et d’autres, soutenaient tout plan convenu par l’ONU, tout en restant largement neutres. Mais cela a changé récemment, rendant le travail de de Mistura un peu plus difficile.

    Quelques semaines à peine avant son départ de la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a pris le 10 décembre 2020 la décision inhabituelle de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental pour encourager la normalisation des relations de Rabat avec Israël. M. Trump est un fervent partisan d’Israël. Cela a mis fin à la longue neutralité américaine dans le conflit. Cela signifie aussi que, chaque fois que la question revient au Conseil de sécurité – y compris si M. de Mistura, comme par magie, fait des progrès sérieux – les États-Unis ne sont plus neutres et leur veto pourrait tout faire dérailler.

    La présence du facteur israélien a également impacté les difficiles relations bilatérales entre Rabat et Alger. L’Algérie est très contrariée par le rapprochement maroco-israélien , lui reprochant en partie sa décision, l’année dernière, de rompre tout lien avec son voisin, le Maroc. L’Algérie est également inquiète du fait que le Maroc, son rival régional, a conclu des accords de matériel militaire avec les Israéliens. Rabat discuterait avec Tel-Aviv de l’achat de missiles et d’autres systèmes de défense aérienne, y compris des drones militaires. L’Algérie, déjà méfiante à l’égard du facteur israélien dans la région, voit la question à travers les yeux des Palestiniens, qui rejettent toute forme de normalisation arabo-israélienne alors qu’Israël occupe toujours leurs terres, démolit des maisons et les soumet aux lois de l’apartheid.

    Les liens maroco-israéliens pourraient également pousser l’Algérie à rechercher des liens plus forts avec l’Iran, qui n’est pas non plus satisfait de la présence israélienne en Afrique du Nord. Cela ajoute plus de complications à la mission de de Mistura.

    Dans ce contexte, il est douteux que Steffan de Mistura puisse vraiment produire des résultats tangibles en termes de fin du conflit dans la région. Le président algérien et son gouvernement seront très réticents à se livrer à des pourparlers ou à des compromis avec le Maroc. Les Algériens sont majoritairement pro-palestiniens et ils n’aimeraient pas voir leur gouvernement parler au Maroc, tant que Rabat maintiendra son lien avec Israël.

    Au contraire, M. de Mistura est sur le point d’ajouter un autre fiasco à sa longue liste d’échecs.

    Middle East Monitor, 27/01/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #Staffan_de_mistura #ONU

  • Sahara occidental :  peu d’optimisme face au conflit gelé

    Sahara occidental : peu d’optimisme face au conflit gelé

    Sahara occidental : peu d’optimisme face au conflit gelé – Front Polisario, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, peuple sahraoui,

    TINDOUF, Algérie, 20 janvier (Reuters) – Depuis les camps du désert profond en Algérie près de la frontière avec le Maroc où les réfugiés sahraouis vivent depuis des décennies, les dernières mesures diplomatiques pour résoudre le conflit gelé depuis longtemps sur leur territoire semblent loin d’être résolues .

    Alors que le nouvel envoyé des Nations Unies pour le Sahara occidental est arrivé pour une récente visite à Tindouf en Algérie, où le Front Polisario fonde sa lutte pour l’indépendance du territoire vis-à-vis du Maroc, les enfants sont allés pieds nus malgré le froid de janvier.

    « La vie est dure ici. Nous sommes très pauvres et tout est cher… nous passons la journée à boire du thé et à rêver de temps meilleurs », a déclaré Bouna Mohamed, une mère de deux enfants née dans le camp de Boujdour près de Tindouf.

    Le conflit entre le Polisario et le Maroc, interrompu depuis 1991, s’est à nouveau aggravé en 2020 avec l’annonce par le groupe de la reprise de la lutte armée, bien qu’il n’y ait aucun signe de combats sérieux.

    La question est au cœur des frictions accrues entre le Maroc et l’Algérie, puissances régionales et voisins dont les relations glaciales ont maintenu la frontière entre eux fermée pendant des décennies.

    L’année dernière, l’Algérie a coupé tous ses liens avec le Maroc et a mis en garde contre des représailles suite à un incident dans le désert au cours duquel, selon elle, trois de ses citoyens ont été tués. Le Maroc a déclaré que l’Algérie n’était pas justifiée de rompre les liens.

    Les diplomates et les analystes ne voient encore que peu de signes de cette escalade en conflit armé, mais la tension accrue a suscité des inquiétudes et ravivé l’intérêt pour le différend.

    Staffan de Mistura, le nouvel envoyé de l’ONU, s’est rendu ce mois-ci au Maroc, en Algérie, en Mauritanie et dans les camps de Tindouf, où le Polisario a établi ce qu’il appelle un gouvernement du Sahara Occidental.

    CONDITIONS MISÉRABLES

    Les journalistes autorisés à accéder à Tindouf par l’Algérie et le Polisario pour la visite de de Mistura ont vu des conditions misérables dans les camps, où les tentes ont été remplacées par des huttes en béton avec une faible alimentation électrique.

    « Comme les autres envoyés de l’ONU, il est impuissant. La clé d’une solution est entre les mains des États du Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré Mohamed.

    Le Maroc considère le Sahara occidental, une colonie espagnole jusqu’au milieu des années 1970, comme faisant partie de son propre territoire, affirme qu’il n’offrira rien de plus qu’une autonomie régionale aux habitants et considère le Polisario comme une force par procuration pour l’Algérie.

    Le Polisario, qui a combattu l’armée espagnole avant le Maroc, dit se battre pour l’autodétermination du peuple sahraoui, une lutte que l’Algérie dit soutenir.

    Pendant des années, la plupart des pays avaient soutenu l’idée d’un référendum pour résoudre le problème – convenu dans le cadre d’un cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Polisario.

    Cependant, il n’y a jamais eu d’accord sur la manière dont cela se déroulerait et ces dernières années, même l’ONU a cessé de se référer à l’idée d’un vote, parlant au lieu de rechercher une solution réaliste, mutuellement acceptable, basée sur un compromis.

    Fin 2020, Washington a accepté de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais les pays européens n’ont pas emboîté le pas.

    Dans les camps de Tindouf, les gens disaient qu’ils espéraient toujours un référendum.

    « Pourquoi est-il en visite s’il ne s’agit pas du référendum », a déclaré Saydet Hmida, 24 ans, qui est né là-bas.

    Selon l’Algérie, 165 000 réfugiés sahraouis se trouvent à Tindouf. L’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a déclaré qu’elle fournissait une assistance à environ 90 000 réfugiés.

    Le Maroc discute des deux chiffres, affirmant que le chiffre réel est beaucoup plus petit et accusant le Polisario et l’Algérie de garder les Sahraouis dans les camps contre leur gré en tant que pions politiques et dit qu’ils empêchent un décompte dans les camps.

    Mohamed et d’autres avec qui Reuters s’est entretenu dans le camp, sans aucune escorte du Polisario, ont déclaré qu’ils soutenaient l’indépendance.

    « Je ne veux pas que mes enfants vivent dans le camp comme moi et comme ma mère », a déclaré Mohamed.

    Reportage de Lamine Chikhi, écrit par Angus McDowall

    Reuters

    #Sahara Occidental #FrontPolisario #Maroc #ONU #Staffan_de_Mistura

  • Albares lance un appel au groupe des amis du Sahara occidental

    Albares lance un appel au groupe des amis du Sahara occidental – Espagne, Maroc, ONU, Front Polisario,

    -Albares soutient que le conflit du Sahara occidental ne peut être autorisé à se poursuivre pendant une autre décennie et que travailler dans ce sens est un impératif moral aussi bien que politique.
    -Il appelle à une solution politique mutuellement acceptable pour les parties, dans le cadre des Nations Unies et des résolutions du Conseil de sécurité.
    -Le ministre des Affaires étrangères affirme que l’Espagne et le Maroc sont sur la même longueur d’onde et sont deux partenaires stratégiques condamnés à se comprendre.

    Alfonso Lafarga

    Le ministre des Affaires étrangères, de l’UE et de la Coopération, José Manuel Albares, a appelé les pays du « groupe d’amis du Sahara » à débloquer un conflit qui « dure depuis des décennies et laisse, génération après génération, des milliers de personnes, beaucoup de jeunes, sans espoir ».

    Le chef de la diplomatie espagnole a déclaré que les pays membres du groupe des amis du Sahara au sein des Nations unies (Espagne, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) ne peuvent pas permettre que ce conflit dure « une autre décennie ».

    Concernant la crise avec le Maroc, M. Albares a déclaré qu’il souhaitait le retour de l’ambassadrice Karima Benyaich, ajoutant que l’Espagne et le Maroc sont sur la même longueur d’onde et sont des partenaires stratégiques condamnés à se comprendre.

    S’exprimant dans l’émission Hora 25, sur la station de radio SER, depuis Washington, où il a rencontré mardi le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avec lequel il a convenu d’unir ses forces pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental, José Manuel Albares a déclaré que travailler dans cette direction est « un impératif presque moral, ainsi qu’un impératif politique ».

    L’Espagne travaillera avec les résolutions du Conseil de sécurité

    A la question de savoir si le déblocage du conflit pourrait passer par l’acceptation de l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, le ministre a répondu qu’ils peuvent aider l’envoyé spécial des Nations unies, Staffan de Mistura, et agir en marge des Nations unies, avec de multiples résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara. Il a ajouté qu’il y a des options sur la table, des « efforts crédibles et raisonnables », et que c’est aux parties de décider. « Ce que nous devons faire, en tant que groupe d’amis, c’est travailler à une solution politique et mutuellement acceptable », a-t-il déclaré.

    Lorsque l’interviewer, Aimar Bretos, a demandé si l’Espagne considérait que l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine serait une solution acceptable, « presque comme un moindre mal », le ministre a insisté : « L’important est que cette solution soit politique, mutuellement acceptable par les parties dans le cadre de l’ONU. Il y a les résolutions du Conseil de sécurité, et c’est là que l’Espagne va utiliser son capital politique, car ce qui est nécessaire, c’est de trouver une solution ».

    « Nous parlons de décennies, d’un conflit qui est pratiquement gelé, voulons-nous d’autres décennies de ce conflit gelé ? Voulons-nous d’autres générations sans aucun espoir, sans aucun horizon ? Je ne me résigne pas à cela », a insisté M. Albares, exprimant son souhait que Staffan de Mistura, qu’il rencontrera vendredi à Madrid, soit « le dernier envoyé spécial pour le Sahara parce qu’il a trouvé une solution ».

    Le ministre a affirmé qu’il souhaitait le retour de l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, que Rabat a rappelée pour consultations le 18 mai dernier en prétextant la décision du gouvernement d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Gali, dans un hôpital de Logroño, après l’échec de la tentative du ministre marocain des affaires étrangères, Naser Burita, d’amener l’Espagne à suivre l’exemple de Donald Trump et à reconnaître le Sahara occidental comme marocain.

    M. Albares a souligné que la relation de l’ambassade du Maroc à Madrid, qui est dirigée par le chargé d’affaires, avec le ministère des Affaires étrangères est « tout à fait normale et très fluide », tout comme celle de l’Espagne à Rabat avec le ministère marocain des Affaires étrangères.

    Le ministre Albares a fait allusion aux paroles prononcées par le roi Felipe VI lors de la réception du corps diplomatique le 17 janvier au Palais royal de Madrid, faisant référence à la crise entre le Maroc et l’Espagne et affirmant que les deux nations doivent « marcher ensemble » dans une nouvelle relation, Mohamed VI, le 20 août 2021, « qui a parlé très clairement », dans le même sens que ceux prononcés ensuite par le président du gouvernement, Pedro Sánchez, sur la base de Torrejón de Ardoz, flanqué du président du Conseil européen et du président de la Commission.

    « Je pense que nous sommes tous sur la même ligne et en phase les uns avec les autres. Nous sommes deux partenaires stratégiques, qui sont condamnés à se comprendre dans le meilleur sens du terme », a-t-il conclu.

    Contramutis, 20/01/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #Espagne #ONU