Étiquette : Sahara Occidental

  • La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être

    La lutte pour le leadership n’a pas lieu d’être – Algérie, Maroc, Palestine, Sahara Occidental, Israël, normalisation, armée, armement, ressources naturelles,

    Si certains experts mettent aujourd’hui, les divergences entre Alger et Rabat sur le compte d’une lutte pour le leadership régional, d’autres experts estiment que cette lutte n’a aucune raison d’être, car les deux pays voisins ne jouent pas dans la même division, et que ce serait mésestimer les cartes de l’un et surestimer celles de l’autre pour les mettre à égalité de chances et de performances. Or ce n’est le cas, l’Algérie étant dans un autre niveau de compétences, de performances, d’atouts géopolitiques et de crédit au sein du vaste monde arabo-musulman.

    Pour faire vite et court, il faut d’abord, garder en mémoire que l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, du monde arabe et du pourtour méditerranéen ; ce sont déjà là, trois points d’avance, quasi « irrattrapables ». A ces trois atouts s’ajoute un autre, d’une importance décisive : l’Algérie partage les frontières terrestres et maritimes de neuf pays : sept terrestres, avec la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sahara occidental et le Maroc, ainsi que deux frontières maritimes avec l’Italie et l’Espagne. Ces frontières permettent d’être à cheval de deux continents, africain et européen, d’être l’axe des pays maghrébin et subsaharien, position privilégiée dont seule l’Algérie peut se prévaloir.

    Pour la puissance de feu, le classement fait par les revues militaires internationales spécialisées donnent une très large avance à l’Algérie ; sur le continent africain, seule l’Égypte peut se permettre la comparaison, et plus. Le Maroc se situant à des échelles plus bas.

    Pour les ressources naturelles, présentes et futures, avec une superficie de 2.381 741 km2, l’Algérie est un continent qui regorge de toutes les richesses naturelles imaginables. Les principaux gisements en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde. Pétrole, gaz, fer, sel, zinc, plomb, barytine, marbre, or, tungstène, diamant, terres rares, métaux rares et pierres précieuses et semi-précieuses, plomb-zinc, bentonite, sel, phosphate, uranium, etc. Pour les énergies du futur, l’énergie solaire et les terres rares donnent une avance encore sur le Maroc. De même que les eaux souterraines du Sahara central, qui font de la région sud de l’Algérie le réservoir mondial de l’avenir.

    Avec plus de 43 millions d’habitants (bientôt le curseur pointera à 45), dont une large majorité de jeunes, c’est une force et une vitalité pleine de promesses totalement tournées vers l’avenir.

    Au plan de la référence politique et morale, l’Algérie peut se réclamer d’un crédit sans faille auprès des populations du monde arabe et musulman, pour au moins les deux dossiers dont elle s’est fait le chantre, le dossier palestinien et celui du Sahara occidental.

    La normalisation avec Israël n’a pas arrangé les choses pour Rabat, loin s’en faut. Les retombées escomptées par le Palais tardent à voir le jour, et le Maroc est en train de s’enliser, jour après jour, dans une logique de fait, qui lui sera préjudiciable, comme on peut le constater avec la montée au créneau du front social, la descente aux enfers du PJD, largement discrédité par les populations marocaines pour ses compromissions avec le Palais royal, les critiques de son propre camp et les remontées du djihadisme.

    Pour les casseroles qu’il traîne, le Maroc a perdu crédit et crédibilité auprès de ces mêmes populations arabes et musulmanes. Dernier pays colonisateur sur tout le continent africain, il se trouve en bon ménage avec Israël, colonisateur de la Terre sainte de la Palestine, cœur battant du monde de l’islam depuis quatorze siècles. A la longue, ce discrédit, peut être périlleux et les populations marocaines elles-mêmes ressentent ces frustrations et ce discrédit, car elles sont, au bout du compte, une pièce de ce bloc arabo-musulman.

    Si l’on ajoute le « paradoxe du sol » que vivent les Marocains, on en arrive à ces dix raisons invoquées et qui font que les deux pays voisins et frères ne jouent pas dans la même division. Par paradoxe du sol, on entend cette propension à coloniser un pays faible (Sahara occidental) alors que dans le même temps, ses propres terres (le littoral rifain) sont sous joug d’un pays plus fort depuis près de cinq longs siècles. Ce seul paradoxe marocain résume tout un univers de contradiction nourri par un expansionnisme qui cache de bien piètre manière les frustrations et les échecs dont il cherche à en atténuer les amertumes.

    ̈́L’Express, 30/12/2021

    #Algérie #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #Israël #Normalisation #armée #RessourcesNaturelles

  • Etats-Unis: Biden conditionne l’aide  militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc

    Etats-Unis: Biden conditionne l’aide militaire au Maroc – Sahara Occidental, Loi sur l’autorisation de la défense nationale, NDAA, budget défense du Pentagone, Staffan de Mistura, ONU, processus de paix,

    WASHINGTON- Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a signé pour l’année fiscale 2022, la Loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) qui prévoit notamment de limiter les aides et le financement militaire octroyés au Maroc si le Royaume ne s’engage pas à « rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental », a annoncé la Maison Blanche.

    La nouvelle restriction fait partie du budget défense du Pentagone de 770 milliards de dollars.

    Ainsi, le budget défense des Etats-Unis pour l’année 2022 prévoit que les fonds rendus disponibles au titre de cette loi ne doivent être utilisés par le secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces marocaines dans les exercices multilatérales organisés par le Pentagone, sauf si le secrétaire à la Défense constate, en consultation avec le chef de la diplomatie américaine, que le Maroc s’est engagé dans la recherche d’une solution politique au Sahara occidental.

    Si le texte permet au chef du Pentagone de déroger à cette mesure pour des considérations qui doivent être liées aux intérêts sécuritaires des Etats-Unis, il doit cependant le faire en consultation avec les deux commissions défense du Congrès, en présentant une décision par écrit motivant la renonciation à l’application de ladite disposition.

    Cette limitation intervient après que « des douzaines » de membres du Congrès aient appelé à l’administration Biden de revenir sur la reconnaissance de l’ex-président américain Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Le texte en question représente une avancée positive du fait qu’il permet au Congrès d’exercer son pouvoir d’appréciation concernant cette dérogation, alors que dans une version précédente du projet de budget, ce pouvoir a été confié au département d’Etat.

    En octobre, la Commission du Sénat américain en charge des dotations budgétaires avait également approuvé un projet de loi interdisant l’utilisation des fonds alloués au Sahara occidental, au titre de l’aide américaine, dans l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla occupée, bloquant ainsi une des promesses de l’ancien président américain Donald Trump au Maroc.

    La disposition budgétaire s’inscrit à l’opposé de la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l’égard de ce conflit.

    L’ancien locataire de la Maison Blanche avait dans la foulée de l’accord de normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste, promis l’ouverture d’un consulat américain dans la ville de Dakhla occupée.

    L’administration Biden a promis de « soutenir activement » les efforts du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région.

    #Maroc #EtatsUnis #SaharaOccidental #Staffan_de_Mistura #ONU #Processus_de_paix

  • Le Maroc, un supplétif au service de l’impérialo-sionisme

    Le Maroc, un supplétif au service de l’impérialo-sionisme -Algérie, Israël, Maghreb, Sahara Occidental,

    La monarchie marocaine est depuis des décennies volontairement immobile, comme pétrifiée à la construction du Maghreb arabe en adoptant un caractère en géronte imperméable aux idées nouvelles d’épanouissement, de paix et de sécurité régionales et allergique au bon voisinage car tout simplement le voisin de l’Ouest se cache derrière le conflit du Sahara occidental et se refuse à dépasser les divergences futiles et à résister ensemble aux pressions impérialo-sionistes qui s’exercent dans la région avec une virulence particulière, notamment à travers le danger israélien désormais présent partout en Afrique et menaçant l’ensemble du Monde arabe grâce à la complicité du Maroc. La priorité des priorités, ici c’est naturellement cette agression continue du Maroc à l’égard de l’Algérie, qui fort du soutien israélo-américain, voire même de la France et des monarchies arabes, se présente comme un  » sous-sionisme  » se croyant capable d’imposer, comme il le fait au Sahara occidental, sa loi à l’ensemble de la région.

    La diplomatie algérienne n’a de cesse d’estimer qu’il est temps pour le Maroc de sortir de sa léthargie pour procéder à une évaluation de son aventure coloniale au Sahara occidental. Une autocritique objective s’impose au regard du mécontentement du peuple marocain à l’égard de l’occupation militaire du Sahara occidental. La réaction du roi Mohamed VI à ce sujet ne devra être non point la surenchère accusant l’Algérie de partie prenante dans le conflit entre le Maroc et le Front Polisario mais la réalité et les échecs enregistrés par le Makhzen sur le terrain. Hélas ! Le roi Mohamed VI n’a jamais voulu tirer profit de cet échec au Sahara occidental et demeure comme à ses coutumes sur l’orbite des conflits marginaux avec l’Algérie œuvrant ainsi au profit des ennemis de notre pays.

    Dans sa fuite en avant, le Maroc a opté pour la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste en échange d’une possible internationalisation de la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental et beaucoup plus d’un silence sur la cause du peuple palestinien mais ce n’est pas tout : le deal porte sur des clauses secrètes visant la déstabilisation de l’Algérie. De fait une jonction existe entre Rabat et Tel-Aviv. Encore discrète dans un passé récent, cette collusion se développe désormais au grand jour.

    Pièces maîtresses dans le dispositif à la fois colonial et sioniste, le Maroc et l’entité sioniste ne se contentent pas d’étouffer le droit international à l’égard des peuples palestinien et sahraoui. Forts de puissantes complicités qui ne se cachent plus, elles aussi, ils étendent la menace et l’insécurité à l’ensemble des pays africains, entravent gravement leurs efforts de développement et mettent en péril jusqu’à leur existence nationale à l’instar de ce qui se passe au Moyen-Orient. La preuve, l’occupation par le Maroc du Sahara occidental depuis 1975 succède à celle de la Palestine depuis 1948 par Israël. Elle précède les menaces que l’entité sioniste fera bientôt peser sur le continent africain si elle est admise en tant que membre observateur au sein de l’Unité africaine (UA).

    Tel-Aviv en se rapprochant du Maroc n’a qu’un seul but : remodeler la carte de la région : tel est le véritable objectif de cet  » amour  » de circonstance entre les deux pays. Telle est aussi la véritable signification de l’adversité affichée à l’égard de l’Algérie. Cette alliance semble avoir des objectifs plus ambitieux : la mise en œuvre d’un vaste plan stratégique où le Maroc occupe la place de sous-traitant afin d’impulser à l’Afrique un remodelage géopolitique à l’avantage de l’Etat hébreu, c’est désormais ce qui est convenu entre les stratèges des deux pays.

    Le drame est que ce n’est pas un projet purement marocain. C’est plutôt l’aboutissement du partenariat stratégique américano-israélien dont le lien est devenu de plus en plus vaste au fil des croisades contre le Monde arabe et l’Afrique, au point que c’est maintenant le monde à l’envers, c’est le Maroc qui fait office de supplétif qui donne l’impulsion à cette hégémonie impérialo-sioniste.

    B. C.

    Lemaghreb.dz, 29/12/2021

    #Maroc #Israël #Algérie #Palestine #MoyenOrient #Normalisation #SaharaOccidental

  • Diplomatie algérienne: Les défis extérieurs de 2022

    Diplomatie algérienne: Les défis extérieurs de 2022 – Algérie, Sommet Arabe, Palestine, Maroc, Isra¨le, Sahara Occidental, Afrique, Maghreb,

    Les évènements qui ont marqué le Maghreb et la région du Sahel durant 2021, indiquent parfaitement la nature des défis que l’Algérie affrontera l’an prochain.

    Dans son discours à la cérémonie d’ouverture de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, le 8 novembre, le président Abdelmadjid Tebboune a, en quelque sorte, annoncé la couleur : «Les défis qui se posent à nous sont plus graves dans le contexte des crises multidimensionnelles que connaît notre région et des foyers de tension dans plusieurs États voisins, notamment au Sahara occidental avec la reprise des hostilités militaires armées entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines». Il a évoqué «les menaces directes visant à affaiblir l’Algérie, par le biais d’une guerre de quatrième génération dans le cadre d’un vaste plan ciblant, au-delà de l’Algérie, l’Afrique et le Moyen-Orient».

    La place de la diplomatie algérienne
    La riposte aux menaces sur l’Algérie repose en partie sur nos diplomates. La nomination, le 7 juillet 2021, de Ramtane Lamamra comme ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger- après avoir occupé ce poste de 2013 à 2017 et brièvement en 2019- avait surpris les Algériens. Mais très vite, tout le monde a compris les raisons du retour de Ramtane Lamamra. L’action diplomatique algérienne est passée -tous l’ont constaté- à une vitesse supérieure, après une longue période au ralenti. Elle est nettement plus offensive et plus efficace qu’avant, avec plus de visibilité. C’est le Président Tebboune qui le déclarait en août 2021 devant les responsables de médias: la diplomatie algérienne a recouvré «sa véritable place». Il révélait que les responsables africains «se sont plaints de l’absence de l’Algérie».

    Les premiers résultats
    Un des résultats les plus significatifs de ce «retour de l’Algérie» est, sans doute, la remise en question de l’octroi du statut d’observateur à Israël dans l’Union africaine (UA), et l’inscription de cette affaire à l’ordre du jour du prochain Sommet des chefs d’État africains prévu en février 2022. C’est le fruit des nombreuses rencontres de Ramtane Lamamra avec ses homologues africains et arabes, durant ses tournées non stop immédiatement après sa nomination. Autre fait marquant: en août 2021, à la suite d’une série de provocations et d’actes hostiles du Maroc, l’Algérie a décidé la rupture immédiate de ses relations diplomatiques avec ce pays voisin. Trois mois après, le 24 novembre, Israël a signé avec le Maroc, un accord-cadre de coopération sécuritaire dirigé contre notre pays. C’est la preuve que la présence active de l’Algérie sur la scène diplomatique contrarie l’entité sioniste, et bénéficie naturellement à la Palestine, comme en témoignera, quelques jours plus tard, la visite d’État de son président, Mahmoud Abbas à Alger.

    L’Algérie dérange les intérêts du néo-colonialisme
    Les tentatives d’affaiblir l’Algérie par la guerre de 4ème génération qui lui est menée directement, ont notamment pour motif, précisément, d’empêcher, où, au moins, gêner la diplomatie algérienne, face à une agressivité sans précédent des pays ex-colonisateurs et leurs alliés. L’Algérie dérange, parce que ses positions ne cadrent pas avec les plans des puissances néocoloniales. Notre pays ne tolère aucune ingérence étrangère dans ses affaires internes, de quelque partie que ce soit, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de la France, ancien pays colonisateur, a rappelé Ramtane Lamamra. Mieux, dans ses activités à l’international, l’Algérie s’en tient à son soutien de principe au droit des peuples à l’autodétermination qui concerne actuellement la Palestine et le Sahara occidental. Très attaché à la paix et à la sécurité, notre pays plaide pour le règlement pacifique des conflits, et pour des relations internationales justes et équilibrées. L’Algérie est très active dans le mouvement des pays non alignés et a fait part de sa disponibilité à abriter son prochain sommet. Dans le même esprit, l’Algérie œuvre à promouvoir les valeurs du multilatéralisme. Elle prône une réforme du Conseil de sécurité pour donner sa place à l’Afrique. La Tunisie voisine rejoint les positions de la diplomatie algérienne sur les questions qui touchent le continent africain et le monde arabe.

    Un Sommet pour la Palestine à Alger
    L’Algérie veut amener le monde arabe à en finir avec ses attitudes de compromission avec Israël qui, en retour, n’offre absolument rien et poursuit sa même politique coloniale et d’apartheid à l’égard des Palestiniens. Cette question sera au cœur du Sommet de la Ligue arabe, prévu à Alger, en mars prochain. Ce sera l’évènement phare de l’activité diplomatique algérienne pour l’année 2022. Notre pays a placé la barre très haut en projetant d’en faire le Sommet de la Palestine et celui de la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe et en même temps celui de la réforme de cette institution. L’Algérie a fait savoir qu’elle «ne cautionnera pas la division arabe». Comme une condition sine qua non, est posée l’exigence que ce Sommet soit «unificateur et inclusif». En résumé, selon le souhait exprimé par le président Tebboune, lors de son entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux, fin novembre, le Sommet doit constituer «un nouveau départ pour un monde arabe déchiré». Cela passe par le renouvellement des engagements des pays arabes dans le soutien à la cause palestinienne, sur la base de l’Initiative arabe de paix, fondée sur le principe de «la terre contre la paix», qui fixe comme préalable à cette paix l’établissement de l’État de Palestine, avec comme capitale El-Qods. L’Algérie renoue avec son rôle fédérateur centré sur les intérêts des peuples du monde arabe et prioritairement le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits nationaux. C’est la hantise de l’entité sioniste et c’est ce qui explique sa présence au Maroc, à notre frontière ouest. Ramtane Lamamra a toutes les raisons d’affirmer que l’Algérie se considère comme un État en confrontation avec l’entité sioniste.

    L’arme marocaine de la provocation
    Se croyant renforcé par la présence israélienne sur son sol, le Maroc maintient ses provocations contre l’Algérie. Le 1er novembre, date hautement symbolique pour notre pays, trois Algériens ont été tués au Sahara occidental, victimes d’une attaque marocaine avec une «arme sophistiquée». Le but était d’entraîner l’Algérie dans le conflit armé qui oppose le Front Polisario, en lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, au Maroc, pays occupant. La position de la diplomatie algérienne est conforme à celle des Nations unies qui considèrent le Sahara occidental comme une colonie. C’est le dernier foyer colonial en Afrique. Pour l’Algérie, comme pour les Nations unies, la décolonisation du Sahara occidental doit être envisagée en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance. C’est le message délivré par la diplomatie algérienne spécialement au sein de l’UA dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre fondateur.

    L’Afrique face à la menace terroriste
    Les autorités algériennes sont conscientes des tentatives de déstabilisation qui visent l’UA. Son renforcement et sa protection figurent parmi les priorités du travail de notre diplomatie, a fait savoir le président Tebboune. L’Algérie, par la voix de Ramtane Lamamra, a exprimé sa profonde préoccupation devant les proportions prises par le phénomène du terrorisme dans plusieurs régions d’Afrique, notamment dans la région sahélo-saharienne, le bassin du lac Tchad, en Afrique centrale et récemment en Afrique du Sud.
    Les liens entre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé transnational continuent à se consolider sur le continent, a fait remarquer notre ministre des Affaires étrangères. L’Algérie est directement concernée par tout ce qui se passe dans les pays de sa proximité immédiate. Tout ce qui touche les intérêts, la sécurité et la stabilité de la Tunisie, la Libye, le Mali, le Niger, touche, dans le même temps, les intérêts, la sécurité et la stabilité de l’Algérie, répètent à chaque occasion les hauts responsables algériens.

    Objectif de la diplomatie algérienne : la paix
    «L’Algérie n’a de haine pour aucun pays», a tenu à préciser le président Tebboune. L’ensemble des orientations qu’il a données aux diplomates algériens, se focalise sur une préoccupation majeure, immédiate: la paix dans la région, en Libye, au Mali et dans le Sahel, qu’il faut rétablir en urgence, et qu’il faut préserver ensuite sur le long terme. Une paix durable, indispensable au développement économique et social. Le défi est gigantesque.

    Le rôle de la communauté algérienne à l’étranger
    La diplomatie algérienne compte sur la contribution de la communauté nationale à l’étranger. La nouvelle appellation « ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger » n’est pas fortuite. Elle correspond à une orientation stratégique qui donne toute son importance à la démarche visant à créer des passerelles avec les membres de cette communauté en vue de lui permettre de contribuer à la construction nationale. La prise en charge de ses préoccupations et de ses aspirations est un élément fondamental de cette démarche nouvelle.
    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 29/12/2021

    #Algérie #Maghreb #Année2022 #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #SommetArabe

  • « Big Brother » aux frontières !

    « Big Brother » aux frontières !

    « Big Brother » aux frontières ! – Algérie, Israël, Maroc, Sahara Occidental, migration, UE, surveillance des frontières,

    «Les empires ne se conservent que comme ils s’acquièrent, c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail», lit-on dans les Mémoires du Français Louis XIV. Et «le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle», apprend-on, d’autre part, de l’Américain Thomas Jefferson. En vérité, nous ne serons jamais assez vigilants !
    Avec 6 427 kilomètres de frontières terrestres se répartissant entre sept pays limitrophes, y compris le Sahara Occidental occupé par le Maroc depuis 1975, l’Algérie est confrontée plus que jamais à la complexe question de leur sécurisation permanente.

    Outre le risque militaire classique, la multiplication des menaces liées à la criminalité diversifiée, la contrebande variée, l’immigration clandestine, au trafic de stupéfiants en tout genre et au terrorisme endémique rend encore plus malaisée leur surveillance efficace. S’il n’existe nulle part au monde des frontières totalement hermétiques, il existe cependant des possibilités technologiques permettant de réduire leur degré de porosité.

    Avec 1 643 kilomètres, 150 postes frontaliers accessibles sur une distance de 1 540 kilomètres, la frontière terrestre avec le Maroc, la plus longue de toutes, est celle qui pose le plus de problèmes à bien des égards. Les confins territoriaux avec le voisin belliqueux de l’Ouest connaissent, en temps normal, une forte densité et des échanges intenses. S’y ajoute le fait que le Maroc soit un pays de repli pour des réseaux de soutien terroriste et un lieu de passage pour immigrants illégaux en quête d’entrée dans les territoires de l’Union européenne (UE).

    Cette frontière est ainsi un laboratoire à ciel ouvert pour l’observation et la gestion de toutes les formes de crime organisé, d’immigration clandestine, de trafics en tous genres et de terrorisme transfrontière. Pour y faire face, les pouvoirs publics ont mis progressivement en place un réseau de surveillance électronique tout le long des frontières terrestres. En novembre 2006, un tronçon de 100 kilomètres sur les frontières ouest était déjà couvert. Il s’agit de l’installation de capteurs, notamment de type thermique, de radars et de caméras. À partir de 2010, la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières disposaient d’un réseau unifié national d’informations et de télécommunications, baptisé Runitel, auxquels ont été reliés toutes les brigades de gendarmes et tous les postes de gardes-frontières. Il était temps.

    En se résolvant à se doter enfin d’un système de surveillance électronique de ses frontières, l’Algérie n’y a accompli en fait rien qui soit vraiment révolutionnaire. Il s’agissait tout simplement d’une simple mise à niveau sécuritaire à une époque où les menaces sont multiples et le risque criminel transfrontière permanent. Le risque zéro et les sanctuaires parfaits n’existent pas.

    En réalité, il s’agit alors, pour nous Algériens, du passage à une phase de gestion qualitative du risque frontière après les différentes étapes de délimitation des lignes de séparation avec les pays voisins. Voici venu donc, après les étapes de démarcation et d’abornement des frontières, le temps de la sécurisation technologique de haut niveau et de tous les instants. Ce processus implique l’existence de capteurs électromagnétiques, électro-optiques, des systèmes intelligents de signaux, d’images et de communication, ainsi que des radars en réseaux.

    Ces équipements de pointe peuvent être intégrés dans des installations fixes ou mobiles (avions, hélicoptères, drones et autres plates-formes). D’autres pays se sont déjà attelés à la mise en place de systèmes globaux de surveillance. Par exemple, la grande Russie du sécuritaire par excellence Vladimir Poutine. Cet État immense possède depuis 2003 un service fédéral de surveillance des frontières sous la coupe du FSB, héritier moderne du légendaire KGB.

    Quant à elle, l’Union européenne (UE) dispose notamment d’un instrument communautaire sophistiqué, l’Eurosur, système intégré de surveillance des frontières. Son objectif : améliorer notamment la connaissance de la situation aux frontières extérieures des États membres et augmenter la capacité de réaction de leurs services de renseignement et de contrôle des frontières.

    En somme, Big Brother aux frontières. Big Brother qui vous regarde, vous surveille, bref, veille sur vous !

    Noureddine Khelassi

    Le Soir d’Algérie, 28/12/2021

    #Algérie #Big_brother #Maroc #Israël #Frontières #Sahara_Occidental #Libye #Migration

  • Maroc: Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman

    Maroc: Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman

    Maroc : Ahmed Charaï, première victime du hacker Chris Coleman – Marocleaks, lobbying, Etats-Unis, lobby israélien, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie,

    En octobre 2014, sous le compte @chris_coleman24, un hacker publie en vrac sur Twitter des documents confidentiels révélant la manière dont une « diplomatie parallèle » est conduite par le royaume. Des centaines de courriels officiels (câbles diplomatiques, correspondances parfois à caractère privé, etc;) ont ainsi été mis en ligne dans une sorte de Wikileaks à la marocaine.

    On découvre pêle-mêle que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED (Direction générale des études et de la documentation, contre-espionnage), en écrivant des articles favorables à la thèse du « Sahara marocain ».

    L’homme clé dans l’opération de manipulation des journalistes étrangers américains et français est Ahmed Charaï, dirigeant d’un groupe de presse dont on sait maintenant qu’il est une façade des services secrets.

    Qui est Ahmed Charaï?

    Dans son livre La République de Sa Majesté, le journaliste marocain Omar Brouksy rapporte qu’Ahmed Charaï “le porte-serviette » d’Abdelhadi Alami, « son homme à tout faire . Son factotum ».

    Abdelhadi Alami est un ancien ministre d’État sous le gouvernement de Valéry Giscard D’Estaing. Ancien commis de l’État, opérateur économique et homme de presse (Maghreb Magazine, Maghrib Al Yaoum, Le Temps, Al Khabar). Il est a géré pour l’État la société Maroc Tourist de 1967 à 1976 et créa alors la société Dounia Hôtels dont le parcours dure à ce jour.

    En 1993, raconte Brouksy, il est présenté à Hassan II qui avait l’habitude de descendre au Crillon. Alami demande au roi ce qu’il peut faire pour son pays. « Fais un journal », réponde le monarque. Alors, il fonda Maghreb Magazine, un hebdomadaire francophone qui défendait surtout les positions officielles du royaume et assurait la promotion du tourisme au Maroc.

    Mais, ajoute-t-il, « l’expérience Maghreb Magazine fit long feu. Le contenu de cette publication n’est même pas parvenu à emballer la communauté marocaine résidant en France. En 1999-2000, Alami décide de rapatrier toutes ses affaires au « pays » et s’installe à Marrakech. Charaï est dans es bagages ».

    Omar Brouksy poursuit au sujet de Charaï:

    Au Maroc, ce dernier retrouve d’anciennes connaissances datant de son périple parisien et proches de Yassine Mansouri lorsqu’il était à la tête de l’agence officielle marocaine MAP (Maghreb Arab Presse). Ils le mettent en contact avec celui qui deviendra alors son nouveau factotum et qu’il appelle toujours « Sdi Yassine ». Charaï prend du galon et lance un site, L’Observateur du Maroc. En septembre 2008, il publie une information selon laquelle le père de la fille de Rachida Dati serait l’ancien chef du gouvernement espagnol José María Aznar (1996-2004) : « Ce n’est pas un marocain, ni un français non plus, lit-on sur le site de Charaï. C’est un espagnol. Et Il était il y a juste quelques années chef du gouvernement de son pays, avant Zapatero (…). Quant à l’heureux papa, il était premier ministre et suite à sa défaite face au socialiste Zapatero, il a disparu de la scène politique. On sait donc à quoi il occupait ses loisirs.

    Qualifiant cette information de « mensonge total et absolu », Aznar dépose aussitôt une plainte pour diffamation en Espagne, mais le site sera poursuivi au Maroc en vertu des accords judiciaires entre les deux pays. Charaï ne sera jamais inquiété.

    Une ancienne connaissance de « Moulay Ahmed Charaï » le décrit comme « quelqu’un de léger dans sa manière d’analyser les choses. Pas de profondeur, pas de structuration. On s’ennuie rapidement, il n’a rien à raconter. Il ne maîtrise ni le français ni l’anglais. Je me demande comment il fait pour écrire ces articles qu’on lit ici et là. Ou alors les services marocains sont devenue imbéciles, ou alors ils n’ont pas de compétences humaines. On ne peut comparer par exemple Charaï avec quelqu’un comme André Azoulay. Rien à voir. Azoulay, c’est de la haute voltige ».

    Grâce au hacker Chris Coleman, nous avons appris que le groupe médiatique d’Ahmed Charaï n’est qu’une façade de la DGED et qu’il a été arrêté le 14 septembre 2011 par le service des douanes de l’aéroport international de Dulles pour fraude dans la déclaration de devises. En effet, provenant de Paris, Charaï a menti dans le montant d’argent liquide qu’il portait sur lui et qui était destiné à ses agents de lobbying aux Etats-Unis. Alors qu’il portait 50.000 dollars, il n’a déclaré que la cinquième partie (10.000$).

    Bien qu’il ait avoué sa culpabilité devant le juge, Ahmed Charaï a pu être libéré grâce à John J. Hamre, président du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), une entité de lobbyistes pro-marocains dans laquelle est membre Henry Kissinger, architecte en chef de la livraison du Sahara Occidental au Maroc.

    Grâce à ses amis du lobby israélien, Charaï a réussi à devenir à infiltrer plusieurs think tanks. Dans cet email, il demande de l’argent pour payer ses contributions en tant que membre du conseil d’administration de ces organisation :


    Ici, Charaï demande des « cadeaux de fin d’année » pour son équipe de lobbystes :

    SOURCE: Marocleaks, 28/12/2021

    #Maroc #Ahmed_Charai #Marocleaks #EtatsUnis #Lobbying #SaharaOccidental #Lobbyjuif #Lobby_israélien

  • Allemagne: Le Maroc envoie un signal de détente à Berlin

    Allemagne: Le Maroc envoie un signal de détente à Berlin

    Le Maroc envoie un signal de détente à Berlin – République arabe sahraouie démocratique, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie,

    Les relations diplomatiques tendues entre l’Allemagne et le Maroc se pacifient à l’occasion des fêtes de Noël : le changement de gouvernement et les paroles aimables du ministère des Affaires étrangères apaisent apparemment la colère de Rabat contre Berlin. La pierre d’achoppement n’a toutefois pas été mise de côté.

    L’Allemagne a salué les signaux de détente envoyés par le Maroc dans la crise diplomatique entre les deux pays. Les représentations diplomatiques à Rabat et à Berlin devraient revenir le plus rapidement possible à leurs « canaux de communication habituels et professionnels », a-t-on appris du ministère des Affaires étrangères à Berlin. Il s’agit maintenant d’orienter les relations germano-marocaines vers l’avant par le dialogue.

    En mai, le Maroc, en colère contre la politique étrangère allemande, avait rappelé son ambassadrice à Berlin pour des consultations. Le conflit autour du Sahara occidental, revendiqué par le Maroc, en était l’une des raisons. L’Allemagne aurait agi à plusieurs reprises de manière hostile contre les intérêts supérieurs du Maroc. Le ministère des Affaires étrangères avait alors fait savoir que les reproches n’étaient pas compréhensibles.

    Mercredi, le ministère marocain des Affaires étrangères a déclaré que les « déclarations positives » du nouveau gouvernement allemand étaient de nature à permettre une reprise des relations bilatérales et un retour à une représentation diplomatique normale. Il se référait apparemment à un article publié récemment sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères. Celui-ci reconnaît notamment le Maroc comme « un lien important entre le Nord et le Sud ».

    Sahara occidental : litige sur les revendications d’autonomie

    La revendication territoriale du Maroc sur le Sahara occidental, situé au sud de la frontière nationale, n’est pas reconnue au niveau international. Toutefois, le président américain Donald Trump, alors déjà déchu mais toujours en fonction, a confirmé en décembre la souveraineté du Maroc sur cette région peu peuplée. L’Allemagne a critiqué cette décision et a convoqué une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à ce sujet.

    Située sur la côte atlantique au nord-ouest de l’Afrique, cette région a été une colonie espagnole jusqu’en 1975, avant d’être en grande partie occupée et annexée par le Maroc. Le mouvement de résistance Front Polisario, qui luttait contre l’occupation, a proclamé en 1976 la République arabe sahraouie démocratique avec le soutien de l’Algérie et de la Libye. Le Maroc ne veut accorder au Sahara occidental qu’une autonomie limitée, tandis que le Front Polisario réclame un référendum sur l’indépendance. Les tensions dans la région s’étaient accrues au cours des derniers mois.

    NTV, 23/12/2021

    #Maroc #Allemagne #Sahara_Occidental #Front_Polisario #RASD

  • Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas

    Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas

    Algérie-USA: Pourquoi les relations sont au plus bas – Etats-Unis, Maroc, France, Israël, Iran, Sahara Occidental, front Polisario, Mali, Sahel,

    Les marées géopolitiques changeantes et les priorités en matière de sécurité ont tendu les liens autrefois étroits entre Alger et Washington.
    Le 17 décembre, un responsable américain a évoqué le conflit du Sahara occidental et la récente normalisation des relations entre plusieurs États arabes et Israël. « Nous avons travaillé pour renforcer les Accords d’Abraham existants, et nous travaillons tranquillement mais assez assidûment pour étendre les Accords d’Abraham. Et donc, ces choses prennent un certain temps, mais elles sont vraiment au centre de nos préoccupations. »

    Un tel langage de Washington ne peut qu’enrager davantage les Algériens et contribuer à la montée des frictions entre l’Algérie et les États-Unis ; Alger considère que certaines des politiques des administrations Trump et Biden sont préjudiciables aux intérêts vitaux de l’Algérie et à ceux du grand Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

    Le conflit du Sahara occidental, les accords d’Abraham, la crise syrienne et le programme nucléaire iranien sont parmi les questions régionales les plus sensibles où Alger et Washington ont de sérieux désaccords. Néanmoins, une variété de facteurs laissent l’Algérie et les États-Unis peu disposés à couper les ponts avec l’autre.

    Les relations algéro-américaines évoluaient dans une direction positive il n’y a pas si longtemps. Pendant la présidence de George W Bush, Alger et Washington s’investissaient tous les deux dans le renforcement des liens. Mi-2001, le président Abdelaziz Bouteflika a été le premier chef d’État algérien à se rendre à Washington en 15 ans. Au lendemain des attentats du 11 septembre, les États-Unis considéraient l’Algérie comme un État très expérimenté dans la lutte contre le terrorisme et donc utile aux États-Unis en tant que partenaire dans la lutte contre Al-Qaïda. Alger a fourni à Washington des renseignements précieux, devenant un partenaire essentiel de la lutte contre le terrorisme pour l’administration Bush.

    Tout au long de la présidence de Barack Obama, Washington a dû faire face à des groupes extrémistes violents en Libye tels que Daech. Ailleurs dans le quartier, comme en Algérie , au Mali et en Tunisie , il y a eu des actes de terrorisme meurtriers perpétrés par des factions armées comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Face à toute cette instabilité chaotique et ces violences dans la région, l’administration Obama avait ses raisons de vouloir garder l’Algérie proche.

    Mais, comme l’a expliqué Jalel Harchaoui, chercheur principal à l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational, avec la perte de contrôle de Syrte par Daesh fin 2016 et la baisse de la menace globale de terrorisme au Maghreb du point de vue de Washington, les États-Unis ont commencé à considérer l’Algérie comme moins précieux.

    Accords d’Abraham

    La décision de Trump en décembre 2020 de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël par Rabat était problématique pour l’Algérie. Alger a été pris au dépourvu lorsque Trump a livré aux Marocains ce dont ils rêvaient depuis des décennies. Ce fut une percée diplomatique irréversible pour le Maroc, a expliqué Harchaoui : « Joe Biden, un démocrate, entre à la Maison Blanche [en janvier 2021] et accepte la décision controversée [du Sahara occidental] de Donald Trump.

    L’Algérie, qui compte une population très pro-palestinienne, s’est indignée de l’officialisation des relations maroco-israéliennes. Il a fait tout son possible pour exprimer clairement son opposition aux accords d’Abraham – et son extension à d’autres pays à majorité musulmane.

    Certes, il y a des dynamiques idéologiques en jeu. Mais il y a aussi des considérations pratiques liées à la sécurité nationale de l’Algérie.

    « L’alliance d’Israël avec le Maroc pourrait signifier qu’à long terme Rabat deviendrait militairement supérieur à Alger et dominant dans la région », a déclaré à cet auteur Riccardo Fabiani, directeur du projet Afrique du Nord pour l’International Crisis Group . « Les Algériens craignent de devenir vulnérables au Maroc et à Israël à long terme, si ces deux États continuent de coopérer. »

    La Syrie est également un point de discorde. L’Algérie est déterminée à voir la Syrie revenir dans la Ligue arabe. Ayant pris il y a des années une position pro-gouvernementale sur la crise syrienne, l’Algérie est fermement favorable à la réintégration du régime de Damas dans le giron diplomatique de la région arabe. Le gouvernement américain s’oppose fermement à tout effort visant à légitimer le président Bachar al Assad et continue d’appeler les États arabes à résister à la tendance actuelle à la renormalisation des relations avec Damas.

    Guerre des récits en Occident

    Alors que les liens Tel-Aviv-Rabat s’approfondissent, il y a des Marocains et des Israéliens – ainsi que des voix néo-conservatrices à Washington – qui accusent l’Algérie d’avoir aidé à déstabiliser les activités iraniennes dans la région. Le récit est que l’Algérie est en train de devenir un conduit pour la conduite néfaste iranienne au Sahel et dans d’autres parties de l’Afrique.

    Il y a une quantité importante de propagande, d’exagération et de fiction dans ces affirmations selon lesquelles Alger parraine des acteurs non étatiques soutenus par l’Iran dans toute l’Afrique, mais elles servent des objectifs spécifiques.

    « Les allégations accusant l’Algérie de coopérer avec l’Iran et son réseau de mandataires dans la région ont été fréquentes mais pour la plupart non fondées et clairement instrumentales, car elles ont progressivement jeté les bases du réalignement régional auquel nous assistons aujourd’hui », Dr Umberto Profazio, associé Chercheur à l’IISS et analyste du Maghreb à la Fondation du Collège de défense de l’OTAN, a déclaré à TRT World.

    « Des informations selon lesquelles le Hezbollah armait le Front Polisario, par exemple, anticipaient la décision du Maroc de rompre ses relations avec l’Iran en 2018, tandis que le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a accusé l’Algérie de se rapprocher de l’Iran alors qu’il était en visite à Rabat cet été.

    Pourtant, il est peu probable que l’Algérie travaille avec Téhéran de cette manière étant donné que le pays d’Afrique du Nord est dominé par un puissant militaire méfiant de l’islam politique, en particulier depuis la « décennie noire » des années 1990, qui a vu une guerre civile brutale entre le gouvernement et divers groupes islamistes.

    N’ayant pas investi dans le lobbying aux États-Unis, on pourrait soutenir que l’Algérie est défavorisée à côté d’autres pays de la région qui l’ont fait. Si des pays comme Israël, le Maroc et/ou les Émirats arabes unis veulent cibler l’Algérie avec une campagne de désinformation sur les relations algéro-iraniennes, il n’y a pas de véritable réfutation pour défendre Alger contre de telles allégations dans les capitales occidentales.

    « En gros, vous pouvez dire ce que vous voulez. De nombreux pays, centres de pouvoir et décideurs vont croire tout ce que vous parvenez à publier. Il n’y a pas de contre-attaque », a déclaré Harchaoui. « Il n’y a aucun coût à [accuser l’Algérie de travailler avec l’Iran]. En fait, il y a une récompense. Il y aura un tas de décideurs qui auront tendance à le croire, ou du moins à agir comme si c’était vrai.

    Variables internationales

    L’Algérie n’a réagi que modérément aux décisions de politique étrangère des États-Unis qui enragent Alger, en partie à cause des problèmes dans les relations algéro-françaises. « La principale raison de la retenue de l’Algérie vis-à-vis de Washington doit être recherchée dans sa volonté de maintenir les liens avec ses partenaires occidentaux », a déclaré le Dr Profazio. « À une époque où les relations d’Alger avec la France sont au plus bas, s’aliéner également les États-Unis s’avérerait coûteux en termes diplomatiques, entraînant un isolement croissant dans le paysage régional et international.

    Dans le même temps, les États-Unis veulent éviter de voir l’Algérie se rapprocher encore plus de la Chine et de la Russie, deux puissances qui ont noué de solides relations commerciales et militaires avec Alger. Et même si les États-Unis accordent moins de valeur à l’Algérie en tant que partenaire antiterroriste maintenant par rapport à l’ère Bush, la cause commune contre certains groupes armés violents en Afrique continuera, donnant à Alger et Washington une raison de maintenir la coopération en matière de défense.

    De tels facteurs suggèrent que bien qu’il y ait eu des revers dans les relations algéro-américaines au cours des derniers mois et années, ces dommages ne sont pas irréparables.

    Giorgio Cafiero

    TRT World, 24/12/2021

    #Algérie #EtatsUnis #Maroc #Iran #SaharaOccidental #FrontPolisario #Mali #Sahel

  • Espagne-Maroc: Nouvel accroc diplomatique

    Espagne-Maroc: Nouvel accroc diplomatique – covid19, Omicron, contrôles sanitaires, coronavirus, pandémie,

    En décidant de contourner l’Espagne par l’organisation de vols spéciaux de ses ressortissants à partir du Portugal, le Maroc accuse, comme pour motiver cette mesure, les autorités ibériques de manquements dans le respect des protocoles sanitaires inhérents à la Covid-19.

    Ces accusations, tenues lundi par le ministre marocain de la santé, ont irrité Madrid qui a protesté officiellement auprès de l’ambassade du Maroc en Espagne. En effet, rapporte le journal El Confidencial, qui cite des sources diplomatiques, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a convoqué, mardi soir, le chargé d’affaires de l’ambassade du Maroc à Madrid, Farid Aoulouhaj. Et pour cause, Rabat a accusé les autorités espagnoles de « ne pas se conformer aux contrôles sanitaires dans les aéroports ». La charge vient du ministre marocain de la santé, le dénommé Khalid Aït Taleb, qui, par ses propos abrupts, a déclenché un accroc diplomatique entre son pays et l’Espagne. « Cette décision s’explique par l’absence de garanties tangibles concernant le respect des mesures déjà prises, dont le contrôle du pass vaccinal et de l’état de santé des passagers, selon une approche ferme, appropriée et en conformité avec les recommandations et règles internationalement reconnues », estiment les autorités marocaines qui, mal leur en a pris, ont fait réagir fermement Madrid.

    « Les autorités espagnoles compétentes sont loin d’assurer une action rigoureuse de contrôle de l’état de santé des passagers lors de l’embarquement des passagers aux aéroports », accuse Rabat sans prendre le soin de consulter l’autre partie à ce sujet.

    Devant de telles déclarations provocatrices, le propre du Makhzen qui excelle dans ce domaine, le chef de la diplomatie espagnole, qui a protesté officiellement auprès de l’auxiliaire diplomatique marocain à Madrid et auquel il a demandé des explications formelles, a dénoncé vigoureusement cette décision et les motifs fallacieux avancés avec. Auparavant, lors d’une conférence de presse à Madrid, José Manuel Albares a asséné que « Le communiqué public n’est pas acceptable du point de vue de l’Espagne car il ne correspond à aucune réalité ». À contrario, « L’Espagne remplit tous les critères internationaux en matière de lutte contre la Covid-19, le gouvernement y travaille sans relâche », a-t-il riposté.

    Après la crise diplomatique de mai dernier qui avait gravement empesté les relations entre Rabat et Madrid, à cause de l’hospitalisation du président de la RASD, Brahim Ghali, en Espagne, et de l’affaire de migrants poussés par le Makhzen à s’introduire dans l’enclave espagnole de Ceuta, voilà qu’un nouvel épisode « sanitaire » mais générateur de tensions diplomatiques risque de creuser davantage le fossé entre les deux pays.
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 23/12/2021

    #Maroc #Espagne #Covid19 #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Brahim_Ghali

  • Consulat du Maroc: Des « influenceurs » pour la propagande

    Consulat du Maroc: Des « influenceurs » pour la propagande

    Consulat du Maroc: Des « influenceurs » pour la propagande – Sahara Occidental, Bilal Wahib, Tyjani Beztati,

    Le royaume d’Allaoui est en plein essor pour vendre des activités de propagande sur l’annexion du Sahara occidental en Europe. Beaucoup d’argent a été investi dans ce domaine. Le « journaliste de l’ ambassade» Hassan Rakkaz a rendu compte de cette activité footballistique coûteuse à Amsterdam.

    Dans le cadre du premier anniversaire de l’« accord de paix d’Abraham » (normalisation des liens entre Rabat et Israël), le consulat du Maroc à Amsterdam a organisé un match de football. Athlètes, artistes et influenceurs ont pris part à cette compétition. Parmi eux, on retrouve les YouTubers du Creators FC, le champion du monde de kickboxing Tyjani Beztati, l’ancien international d’Orange Glenn Helder, le chanteur et acteur Bilal Wahib et l’entraîneur de football Fouad Afallah .

    Le concours était animé par le consul général du Maroc à Amsterdam, Mohamed El Moutaouakil . Il a prononcé un discours où il a dit; « Ce concours commémore le premier anniversaire de la signature de l’Accord de paix d’Abraham, qui a été signé après que les États-Unis d’Amérique ont reconnu le Sahara marocain, et également dans le cadre de la Journée internationale des migrants.

    Il a également remis la Coupe de la Paix à l’équipe gagnante. De Makhzen a donné la parole à plusieurs grands noms pour souligner la sportivité. L’international néerlandais Glenn Helder déclare dans cette interview : « C’était un match magnifique et intéressant, et les deux équipes ont joué dur pour remporter ce titre ». Il a souhaité que le prochain match entre les deux équipes se joue au Maroc.

    À son tour, l’homme d’affaires Bilal Yekhlef a déclaré: « Aujourd’hui, nous avons joué un match de football contre Creators FC, la célèbre équipe YouTube, l’un des influenceurs ici aux Pays-Bas. » Il a ajouté : « Nous sommes très heureux de commémorer la reconnaissance américaine du Sahara marocain. Nous allons avec cette équipe au Maroc, plus précisément au Sahara marocain. Nous visiterons également la ville de Dakhla pour présenter les Pays-Bas au Maroc.

    L’un des invités d’honneur du match était le fasciste marocain Mohamed Diba . Le consulat et les médias marocains n’ont pas précisé combien cet événement a coûté aux contribuables marocains.

    Rabat a récemment tout mis en œuvre pour mobiliser et tromper à la fois sa propre diaspora et les Européens . Il semble que le régime marocain ait intensifié ses activités aux Pays-Bas depuis que La Haye a conclu un nouvel accord avec le royaume alaouite.

    Arif News, 20/12/2021

    #Maroc #PaysBas #Consulat #Lobbying