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  • Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie

    Hacker Coleman: Complots du Maroc pour déstabiliser l’Algérie – diplomatie marocaine, Sahara Occidental, DGED, lobbying, Front Polisario,

    Des documents officiels le révèlent – Comment le Maroc a engagé journalistes et personnalités étrangères pour déstabiliser l’Algérie

    Parce qu’il considère que l’Algérie est le seul obstacle, le Maroc, déterminé à poursuivre la colonisation du Sahara Occidental, ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre le pays du million et demi de martyrs, coupable de défendre le principe de l’indépendance des pays. Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie restée attachée à ses principes de respect à l’autodétermination des peuples. Une machination qui passe par « l’achat » de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

    Un « Edouard Snowden » marocain dévoile une partie de cette machination. Il se fait appeler Chris Coleman et a révélé des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction Générale des études et de la documentation (DGED) qui est un service de renseignements et de contre-espionnage au Maroc. Ce hacker a dévoilé de nombreuses informations sensibles sur le royaume chérifien, mais, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

    Ce service est rattaché directement au Palais royal. Les documents dévoilés par ce Snowden portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse au Think Tank Républican Center for the National Interest. Dix mille dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifiques des conflit, 25000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques. Chris Coleman a en outre posté un avis de virement de 60,000 dollars au profit du journalistes Richard Miniter du New York Post, accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé un lien entre le Front Polisario et Al Qaïda.

    Il dévoile les méthodes de la DGED pour corrompre les journalistes internationaux. Leur mission est de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises . Chris Coleman décrit avec détails et documents à l’appui comment des personnalités dans le monde, dont des journalistes occidentaux, sont payés par le Maroc pour mener une campagne médiatique contre l’Algérie. Il révèle également des documents sur des activités d’espionnage menées par certains responsables de missions onusiennes.

    Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 ocotbre 2012 et portant la référence HB2626, et adressé au ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération, révélant, également, un complot contre Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, car attaché à une solution juste pour le dossier sahraoui.

    Dans ce document, l’ancien ambassadeur à Genève et représentant actuel du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale révèle dans cette missive que « M. Athar Sultan Khan, chef du cabinet du Haut Commissaire pour les réfugiés, mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross ». Le palais royal marocain tient à se débarrasser de Ross qui refuse de cautionner l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

    Miniter demande de ne pas oublier son « cadeau » de 20.000 dollars

    Dans ce même document, Omar Hilale ajoute que « la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait important pour notre pays ».

    Source: Marocleaks, 22/12/2021

    #Algérie #Maroc #Marocleaks #Richard_Miniter #Christopher_ross #Athar_Khan

  • Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique régionale?

    Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique régionale?

    Ghazouani en Algérie. Redessiner la carte géopolitique de la région ? – Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental,

    L’Afrique du Nord en pleine ébullition
    Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un changement ou une nouvelle en Afrique du Nord, notamment en Algérie, au Maroc, au Sahara occidental et en Mauritanie, qui façonnent, jour après jour, les événements à venir qui se produiront sans aucun doute dans un avenir proche.

    Selon des sources gouvernementales mauritaniennes, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani se rendra en Algérie au cours de la semaine prochaine, la visite étant prévue les 26 et 27 décembre.

    Au cours de cette visite, le Président Mohamed Ould Ghazouani s’entretiendra avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, et la délégation qui l’accompagne, composée de plusieurs de ses ministres, s’entretiendra également avec leurs homologues algériens sur les domaines de coopération conjointe entre les deux pays.

    La visite d’Ould Ghazouani en Algérie n’est en aucun cas considérée comme fortuite. Elle semble s’inscrire dans le cadre des changements géopolitiques déjà en cours en Afrique du Nord, avec l’irruption de l’État d’Israël dans la région. Il y a toutefois des spéculations selon lesquelles le gouvernement mauritanien pourrait essayer de faire comprendre au gouvernement algérien sa position distante par rapport à l’opération géopolitique, militaire et économique que la monarchie marocaine a entreprise avec l’État d’Israël.Une trajectoire difficile

    Mohamed Ould Ghazouani a une trajectoire biographique sinueuse. Il appartient à une famille soufie réputée. Il est le fils d’un chef spirituel de la tribu des Ideiboussat.

    Ould Ghazouani a rejoint l’armée mauritanienne à la fin des années 1970. Il a poursuivi sa formation d’officier au Maroc. Il a obtenu un baccalauréat, une maîtrise en administration et en sciences militaires, et a suivi plusieurs certificats et cours de formation à la guerre.

    Il a été considéré comme le modernisateur de l’armée mauritanienne durant la décennie où il est devenu chef d’état-major des armées. Au cours de cette période, il a noué des liens étroits avec la France, avec le gouvernement de laquelle il s’est engagé à combattre AQMI, une sorte d’armée de guérilleros d’Al-Qaïda en Afrique du Nord.

    En octobre 2018, il a été nommé ministre de la défense de la Mauritanie. Quelques mois plus tard, Ghazouani a annoncé qu’il allait se présenter à la présidence du pays pour remplacer le président Ould Abdelaziz, qui, selon la constitution mauritanienne, ne pouvait pas se représenter à la présidence. Considéré pendant des années comme son « adjoint », Abdelaziz a lui-même organisé son équipe de campagne électorale.

    Le 22 juin 2019, il devient président élu de la Mauritanie après une élection présidentielle contre cinq candidats. Il a pris ses fonctions le 1er août.

    En cette année 2020, l’ancien président mauritanien Ould Abdelaziz, dont Mohamed Ould Ghazouani était un pupille, a été arrêté et accusé de corruption pendant son mandat présidentiel.

    Canarias semanal, 19/12/2021

    #Mauritanie #Maroc #Algérie Afrique_du_Nord #Sahara_Occidental #Maghreb #AQMI

  • Maroc-UE: Des tensions à cause du Sahara Occidental

    Media belge: Des tensions entre le Maroc à cause du Sahara Occidental – Youssef Amrani, Partenariat, accords commerciaux,

    Selon La Libre Belgique, les relations entre le Maroc et l’UE traversent, depuis des mois « des tensions se font sentir ». Pour preuve, « la validation toujours pendante – depuis deux mois – de l’ambassadeur du Royaume auprès de l’UE, Youssef Amrani ».

    La raison avancée par le journal belge est  »l’épineux dossier du Sahara occidental, un territoire « non autonome », qui n’a toujours pas obtenu de statut définitif, selon l’Onu ». Rappelant que « le 19 novembre, le Conseil européen a fait appel du jugement du Tribunal de l’UE annulant deux accords de libre échange avec le Maroc, lesquels s’appliquaient à ce territoire – sur la majeur partie duquel le royaume chérifien exerce une souveraineté de fait », il se demande si l’UE  »réussira-t-elle à sauver ces accords face à l’intransigeance du Maroc ? Le Conseil doit réécrire ces accords de façon à répondre à la fois aux exigences du Tribunal et aux limites imposées par le Maroc  ».

    Sachant que « le Maroc n’admettra pas que l’UE puisse consulter qui que ce soit qu titre de représentant du peuple sahraoui », La Libre Belgique affirme qu’il est difficile  »d’imaginer que le Maroc puisse renoncer totalement, fût-ce au nom de sa grande nationale à ces accords alors qu »’en 2019, l’Europe demeure le partenaire favori du Maroc avec 65,8% du total des échanges, soit 508,6 millirads de dirhams (48,58 milliards d’euros). Ce chiffre est soutenu par les échanges effectués avec l’Espagne (144,4 milliards de dirhams) et la France (120,9), qui contribuent à eux seuls à 52,2% des échanges du Maroc avec ce continent », selon l’Office des changes marocain ».

     »Zoubir Yahia estime quant à lui que le Maroc n’est pas prêt à renoncer à ces accords. « Avec l’appel, les avocats feront traîner les choses autant que possible, estime ce chercheur à l’Observatoire universitaire international sur le Sahara Occidental de l’Université Paris Descartes. Le Maroc ne va pas vivre seul.  »L’Union européenne reste son partenaire le plus important. Il peut toujours se revendiquer de son alliance avec les Etats-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, mais le commerce avec eux ne représente pas grand chose ».

     »Que reste-il donc comme option au Maroc ?  »Je ne pense pas que les accords soient finalement remis en cause. Je suis convaincu que des innovations juridiques sont possibles pour permettre la pérennisation des accords entre le Maroc et l’UE »n estime Abdelmalek Alaoui. Mais il faudra à l’UE et au Maroc beaucoup d’imagination », conclue-t-il.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Accords_commerciaux #UE #Youssef_Amrani

  • Algérie. Faillite du prêt-à-penser

    Algérie. Faillite du prêt-à-penser

    Algérie. Faillite du prêt-à-penser – Maroc, Israël, Sahara Occidental, Palestine,

    La grande anxiété des Algériens ne cesse de monter devant la montée inexorable d’une certaine fièvre interne et externe visant à secouer la déstabilisation du pays et le corps social. Ce que vient de révéler la rédaction de la revue El-Djeïch dans sa livraison du mois de décembre sous le titre  » Pas de rédemption des traîtres  » et ce, suite à des mesures prises par l’Etat français en faveur des harkis et de leurs familles et qui ont été libellées au nom de ces bénéficiaires par le biais d’un montant de 1 milliard 545 millions d’euros qui apparaissent comme une décision pour étendre la proie à ceux qui se sont mis en marge de leur propre patrie et qui n’ont d’autre mobile que de trahir leur pays. Dans son esprit colonial, la France officielle part en continu en campagne pour étendre ou préserver ses  » supplétifs  » antérieurs et présents sous sa coupe et ses vaticinations contre l’Algérie et son peuple.

    Celui qui dit que les complots contre le climat socio-politique du pays n’existent pas, est soit un ignorant de cette évidence, un naïf ou tout simplement un idiot politique. Quoi, ils diront que les alliances et les coteries n’existent pas aussi ? Qu’on les efface donc si elles n’existent pas, mais en vain on fait dans leur floraison pour porter atteinte à l’Algérie. Il y a cet axe Rabat-Tel-Aviv-Paris à qui se sont joints les pays du Golfe qui s’aventurent à cibler directement ou indirectement l’Algérie sous le prétexte de son soutien frontal à la cause du peuple palestinien et à l’autodétermination du peuple sahraoui.

    La rancune contre notre pays est commune. Mais une rancune autour de laquelle l’Etat et le peuple algérien ont pris acte des visées dangereuses qu’elles comportent. Pêle-mêle d’agressivité, de magouille en ratatouille, la malhonnêteté politique de certaines parties internes et externes et le double langage de certaines capitales étrangères masquent systématiquement leurs grands échec à faire abdiquer la nation algérienne.
    Lassé par ces schémas manichéens, le pouvoir algérien rejette et dénonce ce vieux clivage qui, non vraiment n’est plus de circonstance !

    Ceux qui manifestent leur grande hostilité à l’Algérie, notamment ses engagements pour les causes justes à travers le monde, la Palestine et le Sahara occidental devraient au moins avoir l’obligeance de se convaincre que la politique extérieure de l’Algérie tire sa source de la structure républicaine du pays. Elle reflète les préoccupations du peuple algérien de son Etat novembriste, de contribuer à la réalisation d’un climat international de paix et de coopération qui permette à toutes les nations de consacrer toutes leurs forces et leurs capacités créatrices à la cause du progrès et du bien-être. Une politique extérieure d’un Etat indépendant, souverain, qui exprime les aspirations vitales de la nation algérienne, aspirations en plein accord avec les intérêts vitaux du progrès et de la paix, de l’entente et de la coopération entre tous les peuples du monde.

    Engagé avec toutes ses ressources et ses capacités dans l’accomplissement du programme d’édification d’une société développée dans les domaines, le peuple algérien est profondément intéressé à voir s’instaurer des conditions internationales et régionales surtout qui lui permettent de réaliser avec succès ses plans d’avenir. Toute la politique extérieure de l’Algérie contemporaine est justement consacrée à servir l’intérêt vital du peuple, qui est de vivre dans une entière sécurité régionale, qui reflète son désir sincère de collaborer fructueusement avec la communauté internationale, sa ferme détermination à l’établissement d’un climat de confiance durable, d’entente , de sécurité et de paix singulièrement au Maghreb sur la base des principes de l’égalité en droit, du respect de l’indépendance et de la souveraineté nationales des peuples , de la non-ingérence dans les affaires intérieures.

    L’application conséquente de ces principes constitue, la constance et la conviction profonde de l’Algérie. Un facteur décisif pour l’affirmation de ses soutiens irrévocables à la cause du peuple palestinien et du peuple sahraoui et avec tous les peuples qui luttent contre l’impérialisme, le colonialisme, le sionisme et le terrorisme, pour l’affirmation de leur droit à une existence libre
    Aujourd’hui, l’Algérie subit une conspiration. Les mêmes parties qui ont tant travaillé à la destruction du pays sont maintenant connues et pèsent de tout leur complot et autres surenchères pour nier à ce pays et à son peuple le chemin de son épanouissement.
    B. C.

    Lemaghreb.dz, 19/12/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Palestine

  • Algérie: Le Makhzen et I24 déclarent la guerre à AL24News

    Algérie: Le Makhzen et I24 déclarent la guerre à AL24News

    Algérie: Le Makhzen et I24 déclarent la guerre à AL24News – Maroc, Sahara Occidental, Israël,

    Un mois après son inauguration, la nouvelle chaîne internationale AL24, dérange. Deux pays sont sensiblement irrités par la création de la chaîne: le Maroc et Israël. Le Maroc, et son Makhzen, n’a pas apprécié les reportages et les sujets qui sont diffusés sur la répression au Sahara occidental. Dans un article virulent sur la chaîne algérienne internationale. Ainsi, le site marocain l’accuse d’être un média à la solde d’Alger. (À quel pays appartient-il, alors, s’interrogent les intervenants?) AL 24News est accusée, par le média marocain, d’endosser le rôle du «troll» impliqué dans un exercice très offensif de ce qu’ils appelle la «diplomatie anti-Makhzen».

    Le média marocain accuse AL24 News d’avoir des contenus, qui sont foncièrement hostiles et anti-Marocains. Les Marocains accusent également la chaîne algérienne de ne pas être référencée par les moteurs de recherche ni d’être très présente sur les réseaux sociaux, alors que la chaîne est présente sur tous les fronts médiatiques: Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

    D’ailleurs, Twitter, qui compte déjà 32 000 abonnés de la chaîne, a déjà envoyé plus de 1 200 tweets, a multiplié les messages sur «l’arrivée de l’entité sioniste» aux frontières algériennes, sur des manifestations massives pro-palestiniennes ou relayé les affrontements, à grande échelle, soutenant la cause du Front Polisario. Tout cela dérange le Maroc et plus particulièrement le Makhzen, qui a déjà accéléré l’amélioration de sa chaîne d’info appartenant à l’agence de presse marocaine MAP, pour contrecarrer AL24News.

    À côté des Marocains, les Israéliens ne sont pas en reste, puisqu’à travers la chaîne I24, ils osent attaquer la chaîne AL24News, après la diffusion d’une émission qui a décrypté la politique hostile de la chaîne franco-israélienne I24. Cette dernière a adressé une demande importante supprimant l’émission Media Pro qui s’est attaquée à Israël et à son média de propagande I24. Ce dernier a introduit une demande pour supprimer la vidéo qui a ouvertement révélé la trahison du Maroc envers les membres de la Ligue arabe.

    Généralement, les vidéos qui possèdent des contenus protégés sont interdites par YouTube, Or, cette fois, c’est la chaîne Israélienne qui a demandé la suppression de la vidéo, car le sujet est très sérieux et il s’attaque réellement à la démarche audiovisuelle de propagande de la chaîne israélienne.

    La chaîne AL24News a décidé de riposter, en publiant la vidéo de l’émission, sans mettre les images d’I24 juste pour dénoncer la démarche pernicieuse du média franco-israélienne de Patrick Drahi, propriétaire également de BFM TV.

    L’Expression, 16/12/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #AL24News

  • Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante

    Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante

    Maroc-Israël: Genèse et retombées d’une alliance troublante – Palestine, Ligue Arabe, Algérie, Sahara Occidental,

    Comment se faire une idée claire du rapprochement validé le 24 novembre 2021 à Rabat entre, d’une part, le Maroc, pays frère et voisin, et, d’autre part, Israël que l’Algérie ne reconnaît pas comme état, mais que nous aborderons ici en tant que tel pour la commodité de l’analyse, et aussi en raison de son statut de membre à part entière de l’ONU? Quelle leçon pourrait-on tirer de ce rapprochement? Et que faire? Pour répondre à ces questions, il est essentiel de rompre avec l’habitude d’évoquer le Makhzen ou bien Israël en termes prioritairement passionnels. Car, ce qui se trame à notre frontière ouest ne peut se comprendre et s’analyser que par le recours à la froide raison et elle seule. Elle nous indiquera alors le fil conducteur que nous semblons avoir égaré depuis que les récriminations et les sentiments ont eu tendance à devancer la réflexion et les arguments.

    Tout a commencé voici un siècle, à la fin de la Première Guerre mondiale (1914 -1918), avec trois faits majeurs ayant concouru à la création d’Israël: 1- les accords secrets franco-britanniques, dits Sykes-Picot, du 16 mai 1916; 2- la politique des «royaumes arabes» mise en oeuvre pour le compte des Français et des Anglais par des officiers triés sur le volet, en l’occurrence le lieutenant-colonel Brémond et le Britannique Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, chargés l’un et l’autre de soutenir la révolte arabe contre les Ottomans (1916-1918); 3- le projet d’établissement en Palestine d’un «Foyer juif» initié le 2 novembre 1917 par le ministre britannique des Affaires étrangères Arthur J. Balfour.

    Ainsi, dès cette époque, la machine occidentale s’emballe pour le contrôle du Proche et Moyen-Orient, motivé aussi bien par la position géostratégique de cette région, que par la découverte du pétrole en Iran d’abord (1908), puis le Bahreïn (1925), l’Irak (1927), l’Arabie saoudite (1936) et le Koweït (1938). À partir de 1928, sept grandes compagnies pétrolières occidentales (les 7 soeurs) y mettent la main sur l’ensemble des concessions. La nécessité s’était alors posée d’instaurer un ordre capable de contenir l’hostilité des Arabes. C’est dans ce contexte que l’idée de création de l’Etat d’Israël lancée par Balfour en 1917 fera son chemin. Sa concrétisation interviendra au regard des conséquences de la politique antisémite menée par les nazis entre mai 1940 et août 1944 dans les circonstances de la Seconde Guerre mondiale. À la libération de la ville polonaise d’Auschwitz (27 janvier 1945), le monde entier découvre l’horreur des camps de concentration où des millions de personnes périrent dans les chambres à gaz. Il n’en fallait pas davantage pour amener les pays vainqueurs à se donner bonne conscience en consentant au partage de la Palestine entre ses habitants arabes et les juifs qui y affluèrent de partout depuis l’apparition du mouvement sioniste au congrès de Bâle (1897), et surtout depuis la déclaration de Balfour (1917).

    Ce partage est décrété par l’ONU trois années à peine après sa création (26 juin 1945) qui coïncide avec la mort d’Hitler (30 avril 1945) et la capitulation du 3e Reich (7 mai 1945). À partir de là, une stratégie inscrite dans le temps long, soit un demi – siècle (1948-2000), allait être élaborée par les Israéliens et mise en oeuvre en plusieurs étapes.

    La Jordanie annexe la Cisjordanie en 1950

    Aussitôt après le vote du plan de partage (29 novembre 1947), et avant même la création de l’Etat d’Israël (14 mai 1948), les juifs nouvellement arrivés et bien organisés passent à l’offensive contre les Etats arabes opposés à ce plan. Victorieux sur tous les fronts grâce à la mobilisation du mouvement sioniste et au soutien de l’Occident, ils s’emparent des deux tiers de la Palestine dès 1949 (20 700 km2 au lieu de 14 000 km2 initialement prévus). Alors qu’aucun Etat palestinien ne voit encore le jour, la Jordanie annexe la Cisjordanie en 1950.Par la suite, deux autres guerres (1956 et 1967) ont permis aux Israéliens de s’affirmer davantage. En 1973, la quatrième guerre israélo-arabe, dite du Kippour, s’est soldée par une semi-victoire de l’Egypte qui avait été freinée dans son élan. Elle a pu néanmoins récupérer le Sinaï qu’elle avait perdu en 1967, mais démilitarisé. Israël n’a pas tout à fait perdu au change puisqu’il s’était déjà emparé du plateau stratégique du Golan syrien qu’il annexera carrément en 1981.

    À cette date, l’Etat hébreu était âgé d’à peine une trentaine d’années. Il se sentait suffisamment aguerri et fort de ses alliances, ainsi que de ses acquis, pour passer à une nouvelle étape de sa stratégie, laquelle s’inscrivait en fait dans le cadre plus vaste de la politique moyen-orientale de ses alliés occidentaux. Le 22 août 1982, l’OLP et ses 15 000 combattants sont chassés du Liban à l’issue de l’invasion de ce pays par les troupes israéliennes commandées par Ariel Sharon. Les accords de Camp David (1978), le traité de paix israélo-égyptien (1979) et les accords israélo-palestiniens d’Oslo (1993-1995) ont consacré la reconnaissance effective d’Israël par l’Egypte et l’OLP, suivies par la Jordanie en 1994. La voie était ainsi grande ouverte à la normalisation.

    C’est dans ce contexte favorable aux Israéliens que se tint à Beyrouth les 27 et 28 mars 2002 le 14e Sommet de la Ligue arabe où leur fut proposée la paix contre le retrait des territoires occupés en 1967. En fait, c’était bien une concession de taille révélatrice de l’état de fragilité extrême dans lequel se débattaient les Arabes dont le bloc se fissurait de partout. Présent à ce sommet en tant que membre de la délégation algérienne, l’auteur de ces lignes a pu constater le bras de fer haineux qui opposa par exemple le prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite au dirigeant libyen Kadhafi. Ne pouvant plus présenter un front uni pour mener une autre guerre, la Ligue arabe se résout ainsi à composer en s’engageant ipso facto dans une démarche de régularisation. Mais Israël, que plus rien ne pouvait intimider, fera la sourde oreille en n’accordant aucun crédit aux palabres de ses rivaux. Il décide alors de privilégier des contacts séparés et d’intensifier clandestinement des relations qui avaient été esquissées dans le passé. C’est en tout cas ce que vient de révéler Louis Cornu, analyste à l’Institut d’Etudes de Géopolitique Appliquée (Iega) dans un Rapport publié en octobre 2021. Cet analyste y évoque des liens entre les Hachémites et les sionistes, Israël et la Jordanie, puis le Maroc, Oman, l’Egypte, le Qatar, ainsi que les Maronites du Liban.

    Voilà où en étaient les choses un demi-siècle à peine après la création d’Israël. Au nom de la morale et du droit, on doit évidemment condamner sans réserve tous les abus, injustices et crimes ayant émaillé cette période et commis par les sionistes, contre le peuple palestinien. C’est aussi une obligation pour les consciences libres de se montrer solidaires avec ce peuple martyr. C’est également un devoir pour les Etats arabes de ne pas l’abandonner à son sort. Il n’en demeure pas moins que les manifestations sentimentales ou les déclarations à portée symbolique ne suffisent plus désormais à matérialiser une telle solidarité, ni à freiner les appétits du parti sioniste dont l’idéologie fut portée par le Hérout (créé en 1948) auquel succèda le Likoud en 1973. Aussi, les Arabes n’ont-ils aujourd’hui d’autre option que d’examiner scrupuleusement la redoutable efficacité de la stratégie concoctée dès sa création en 1948 par l’Etat hébreu et dont la phase finale apparaît au grand jour à travers une normalisation pure et simple de ses relations avec l’Autorité palestinienne et sept Etats arabes. Les derniers en date étant la Mauritanie (1999- 2009, puis 2021), les Emirats arabes unis (2020), le Bahreïn (2020) et, à présent, le Maroc (2021), en attendant sans doute le Soudan, Qatar, Oman…

    Somme toute, Israël a visé d’une manière constante à amoindrir le bloc arabe, non seulement en sapant l’union des Etats qui le composent, mais en oeuvrant avec ses alliés à la fracturation de certains d’entre eux à travers des agressions extérieures ou des conflits intérieurs: Irak (1990 et 2003), Soudan (2011), Syrie (2011), Libye (2011), Yémen (2014), ainsi que l’Autorité palestinienne (dissensions entre le Fatah et le Hamas à partir de 2007). Il est fort probable que cela fasse partie de ce que le journaliste israélien Oled Yinon qualifie de Plan sioniste du Grand Israël (1982).

    Plan américano-israélien

    Bien d’autres théories visant à «balkaniser» le monde arabo-musulman ont vu le jour au cours des 40 dernières années dans le sillage de celles des Américains Brezinski et Kissinger, dévoilées par la presse américaine en 1992. «Sur les ruines des états démantelés, arabes (Irak, Syrie, Arabie, Soudan, Libye, Algérie…) (…), on installera des micro-Etats islamistes sous protection américaine, à l’instar des émirats du Golfe (…) ou des taïfas andalouses (…),» écrit en substance Mostafa Melsa en référence au plan américano-israélien sur le Moyen-Orient (http://mostafa.fills.wordpress.com). C’est également ce que laisse penser l’ancien officier du Mossad, Yossi Alpher, dans un ouvrage récent intitulé Périphérie: Israël à la recherche d’alliés au Moyen-Orient (2015). Dans cet ouvrage, il évoque notamment des relations entre les services secrets israéliens et des berbéristes algériens et marocains.

    C’est aussi ce que révèle dans ses Mémoires Hillary Clinton à propos du Nouveau Moyen-Orient qui repose sur l’idée de morcellement des états arabes du Machrek et du Maghreb. Quoi qu’il en soit, avec l’aide et la protection de ses alliés, Israël a réussi le tour de force de réduire la Ligue arabe à une coquille vide. Pendant plus de 50 ans, ses stratèges ont réfléchi, travaillé et planifié sans relâche dans le cadre d’une politique fondée sur le déni. De Ben Gourion (1948 à 1954 et 1959 à 1963) à Netanyahou (2009 à 2021), en passant par Sharett, Eshkol, Allon, Meir, Rabin, Begin, Shamir, Pérès, Barak, Sharon, Olmert, les 35 gouvernements qui se sont succédé entre le 10 mai 1948 et le 13 juin 2021, ont exproprié, expulsé, massacré, torturé, emprisonné … un nombre incalculable de Palestiniens tout en entravant l’union des pays arabes.

    Remodeler tout le monde musulman

    Toute leur démarche a consisté à agir par le mépris envers les Arabes en vue d’atteindre un but stratégique fixé de concert avec leurs principaux alliés occidentaux. Ce but consiste à remodeler par tous les moyens le monde arabe, voire tout le monde musulman. C’est ainsi qu’ils ont avancé envers et contre tout sans se soucier ni des récriminations ou condamnations ni des règles de la morale ou du droit. Voilà comment ils ont réduit la Ligue arabe à l’impuissance et contraint certains de ses membres à réviser intégralement leur politique. À l’exception de l’Algérie et de la Syrie qui ont maintenu leurs positions traditionnelles sur la question palestinienne ainsi que leurs anciens principes en matière de politique étrangère, les autres membres de cette Ligue ont pris franchement fait et cause pour une conception dite réaliste des relations internationales. Selon celle-ci, les Etats se soucient avant tout de la façon de garantir leur sécurité et d’étendre leur puissance en considération de la compétition qui les oppose.
    Désormais, c’est en vertu de ce schéma que de nouveaux rapports tendront à se nouer entre la plupart des pays arabes et les Israéliens, sous la pression avérée des Américains. Les premiers, notamment ceux du Golfe arabo-persique, vont tendre à s’affirmer économiquement et militairement, non pas face à Israël, mais face à l’Iran. Quant aux seconds qui se sentent confortés par ce revirement, ils gardent le cap en poursuivant une politique fondée sur la spoliation, et un appétit immodéré de puissance. Celle-ci a été établie selon trois critères : 1- une armée constamment sur le pied de guerre et dotée de l’arme nucléaire ; 2- une industrie de l’armement basée sur les nouvelles technologies ; 3- une politique visant à faire accéder l’entité sioniste au statut de Cyber-état, c’est-à-dire « une puissance économique remarquable avec un concept original, la (E. Brasi, 2019).

    C’est dans ce cadre que tous les 2 ans, une exposition internationale est organisée qui rassembla en 2015 par exemple « 12 000 professionnels venant de près de 90 pays ». Lors de ces expositions sont effectuées des « démonstrations de drones et de dispositifs de surveillance technologiquement avancés, simulation de vol, présentation de matériel de combat ou d’équipements antiémeute (…). Exportées dans le monde entier, ces technologies sont utilisées par l’armée, la police et les forces spéciales … » (F. Blanche, 2014). Il n’est donc pas surprenant que, à l’instar d’autres pays, le Maroc ait décidé en décembre 2021 de coopérer avec les Israéliens dans ce domaine après la normalisation de leurs relations intervenue en août de la même année. Par cet acte, notre voisin de l’Ouest affiche clairement ses intentions : 1- tirer avantage de l’expérience et du savoir-faire de l’Etat hébreu, 2- poser les bases d’une politique de puissance lui permettant d’atteindre au Sahara occidental des résultats similaires à ceux obtenus en Palestine par son nouvel allié en une période d’à peine 50 ans ; 3- prendre un raccourci vers le statut de Cyber- Etat au Maghreb analogue à celui acquis par Israël au Machrek.

    Telle est la signification que l’on peut donner au rapprochement israélo-marocain de 2021. Et voilà où en sont les choses aujourd’hui. Que nous incombe-t-il alors de faire face à ce projet visant à coup sûr l’Algérie et dont l’échéance serait fixée, semble-t-il, à l’horizon 2025 ? Que faire dans nos partis, nos assemblées, nos administrations et nos entreprises ? Comment s’adresser à la raison, à la conscience et à l’intelligence des Algériens ? De quel outillage linguistique devrions-nous nous servir ? Que mettre en relief ? Quelles leçons prodiguer à notre jeunesse ? Comment l’instruire de nos atouts et de nos handicaps ? Et comment la mettre en condition d’œuvrer à surmonter ces handicaps et de former un front uni devant les menaces ? Autant de questions qui mettent à rude épreuve notre capacité à dissiper ces menaces et à concevoir des approches centrées sur la notion d’efficacité dans la gestion des retombées à moyen et long terme de l’alliance israélo-marocaine. Disons d’abord que pour ce qui la concerne, l’armée algérienne n’a pas attendu décembre 2021 pour se mettre en état de faire face à toutes les éventualités. Force est de reconnaître en effet qu’elle a atteint un niveau hautement opérationnel en matière de savoir, savoir-faire et moyens, et qu’elle a pleine conscience des enjeux ainsi que des défis sécuritaires auxquels le pays est confronté. Mais il est évident qu’en l’absence d’un front intérieur solide, qu’à elle seule, l’armée ne peut pas tout assumer.

    Aussi, les questions ci-dessus concernent-elles à vrai dire les autres composantes de l’Etat et de la société. Et toute réponse doit tenir compte d’une évidence simple : l’ardeur sentimentale et les principes moraux ne sont pas à eux seuls d’un grand secours pour déjouer les plans perfides qui se trament désormais au grand jour contre l’Algérie. Il en est de même des affrontements stériles des appareils qui font perdre à la société un temps précieux et qui se traduisent ici ou là par des comportements incompatibles avec la dignité et la noblesse du vrai métier politique. Car ce dont le pays a un besoin pressant face aux menaces multiformes qui planent sur lui, c’est que les acteurs du monde de la politique et de l’administration s’inspirent des expériences réussies dans le monde et cessent de vivre leurs conflits en rivaux insouciants, mais les traitent en partenaires libérés des préjugés idéologiques, des attitudes étriquées, ou encore des pesanteurs de la routine et des futilités de la langue de bois qui tourne le dos à la vie réelle. Par voie de conséquence, ce qui semble d’ores et déjà urgent, c’est de lever un préalable et de pointer cinq objectifs.

    Que nous incombe-t-il alors de faire ?

    Le préalable concerne cette sorte d’ubiquité du court terme qui, soumis à l’emprise des évènements, nous empêche de consacrer au travail prospectif l’intérêt qu’il mérite. Quant aux objectifs, ils se résument à ceci : 1- obtenir la motivation et l’engagement des élites ; 2- créer les conditions de la performance des institutions et des entreprises ; 3- se doter des capacités d’observation et d’anticipation des risques qui mettent le pays à l’abri des mauvaises surprises, comme celle révélée par l’épisode Pegasus et, à présent ,celle des menaces à peine voilées proférées à partir de Rabat par le ministre israélien de la Défense ; 4- moderniser le traitement de l’information dans tous les secteurs tout en réhabilitant le savoir et le savoir -faire dans la gestion des institutions de l’Etat et des collectivités locales ; 5- mettre le pays en capacité de prendre sa place dans le club des Cyber-Etats dont Israël par exemple est devenu un pionner auquel le Maroc s’apprête à emboiter le pas. Il ne fait pas de doute que nombreux sont ceux qui ont conscience de l’importance considérable de ces objectifs. Et également du fait que, au final, l’alliance israélo-marocaine vient sûrement à point nommé nous réveiller d’une sorte d’atonie par rapport à l’agitatiûon du monde qui nous entoure, tout en nous motivant et en nous incitant à manifester toujours plus de sérieux, de compétence et d’efficacité dans tout ce que nous entreprenons à tous les niveaux et dans tous les domaines.

    Hachemi Djiar

    L’Expression, 16/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Algérie #SaharaOccidental #Palestine

  • Algérie-Maroc, le football, et… Palestine

    Algérie-Maroc, le football, et… Palestine

    Algérie-Maroc, le football, et… Palestine – FIFA, Coupe Arabe, Sahara Occidental, Grand Maroc,

    LE FOOTBALL N’EST PAS LA GUERRE

    Ainsi en ont décidé les joueurs algériens et marocains et les supporters des deux pays qui, par leur comportement exemplaire malgré la tension entre Alger et Rabat, n’ont pas voulu insulter l’avenir. Les fans de foot des deux pays ne se sont pas tourné le dos. L’esprit sportif et de fraternité a prévalu.
    Pourtant, nombreux étaient les Algériens qui appréhendaient ce match avec le voisin marocain, tant le souvenir d’Algérie-Égypte de 1990 est encore vivace. Et pour une fois, excepté quelques voix chauvines des deux pays s’exprimant via les réseaux sociaux, les médias des deux pays et, même les politiques, ne sont pas sortis du cadre sportif. Au final, l’Algérie s’est qualifiée, et on retiendra surtout que les deux pays sont à égalité sur toute la ligne : 10 victoires pour l’Algérie et 10 pour le Maroc…

    Cela étant, ces belles images de fraternité sportive, qui ont impressionné les millions de téléspectateurs des pays arabes et hors Moyen-Orient, n’auront aucun effet, du moins dans l’immédiat, sur la situation tendue qui prévaut entre l’Algérie et le Maroc. D’autant que le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre Rabat et Tel-Aviv n’est pas porteur de paix mais de risques potentiels de guerre si l’Algérie persiste à soutenir le Polisario et si elle ne rejoint pas le cortège de ces pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël et rangé la question palestinienne au fond de leurs placards. Quant à la visite du Premier ministre israélien et ultra-nationaliste Naftali Bennett dimanche dernier à Abou Dhabi, elle s’inscrit en droite ligne de ce bouleversement stratégique amorcé ces derniers mois au Moyen-Orient et au Maghreb.

    Et à propos des Émirats, ils s’apprêteraient à céder 68 avions Mirage 2000-9 au Maroc et à l’Égypte. C’est ce que rapporte le journal marocain L’Opinion du 13 décembre qui est l’organe officieux du parti Istiqlal, adepte du Grand Maroc.(1) Toujours selon L’Opinion, le Maroc est en train de négocier l’achat d’hélicoptères de transport de troupes Caracal H225m avec Dassault. Rabat cherche aussi à acquérir des avions de combat F16 Viper (F16V), dernière version du F16 du constructeur Lockheed Martin, qui est construit sous licence en Turquie et en Corée du Sud !
    Seul fait notable par ces temps de grisaille politico-diplomatique, un début de décrispation des rapports entre Alger et Paris amorcé à l’issue de la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, auquel s’est ajoutée l’annonce par Roselyne Bachelot, ministre française de la Culture, de l’accès aux archives pour la période 1954-62 et même avant.

    PALESTINE, UN FILM AU CŒUR D’UNE POLÉMIQUE

    Selon Réveil Courrier, édition en ligne quotidienne du Courrier International, qui cite The Middle East Eye, le film égyptien Amira du réalisateur Mohamed Diab a été privé de participation aux Oscars qui ont lieu chaque année à Hollywood. La raison ? L’héroïne du film controversé, Amira, « a été conçue à partir d’un spermatozoïde sorti clandestinement de la prison israélienne où est incarcéré son père », ce qui a provoqué la colère de l’Autorité palestinienne, du Hamas et de nombreux palestiniens sur les réseaux sociaux, pour qui le film porte atteinte à « la dignité des prisonniers »… Or, selon des sources palestiniennes, « au cours de la dernière décennie, plus d’une centaine d’enfants de prisonniers ont été conçus de cette manière ».

    Auteur de deux films remarquables, Les femmes du bus 678 qui relate l’histoire de trois Egyptiennes victimes de harcèlement dans les bus surchargés de la ligne 678 au Caire et Clash, Mohamed Diab, pour qui Amira n’est qu’un récit « fictif », a beau avoir appelé à « une commission de spectateurs composée de prisonniers et de proches pour regarder et discuter d’Amira », l’appel est resté sans réponse…

    En cette 2e année de la présidence Tebboune, un mot sur Fethi Ghares, incarcéré depuis juillet, pour dire que la place de ce responsable du MDS, parti qui a payé le prix fort durant la décennie noire, n’est pas en prison, mais au sein de sa famille et de son parti.
    H. Z.

    (1) Outre le Sahara Occidental, la Mauritanie et une partie du Mali, dont Tombouctou et Gao, la thèse fumeuse du Grand Maroc revendiqué par l’Istiqlal et jamais mis en cause par le Palais, comprend aussi Tindouf, Bechar, Aïn Salah…

     Hassan Zerrouky

    Le Soir d’Algérie, 16/12/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Palestine

  • Bagarre permanente entre le Maroc et l'ONU et les États-Unis

    Sahara Occidental, Maroc, ONU,

    -Les documents révélés par « le Snowden du Maghreb » mettent en évidence des relations tendues.

    -Obama multiplie les gestes de soutien à l’équipe de Ban Ki-moon devant Rabat
    -Le Maroc empêche la chef des « casques bleus » au Sahara de prendre ses fonctions
    Le Secrétaire général de l’ONU « devra assumer sa responsabilité en cas d’effondrement du processus politique et de départ de la MINURSO [contingent de casques bleus] du Sahara », a prévenu Omar Hilale, ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, à son interlocuteur, Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.
    Cela pourrait conduire à une « explosion de guerre », a répondu Ladsous, consterné. L’ambassadeur a acquiescé et a ajouté : « Ce sera la seule responsabilité du secrétariat qui (…) fait tout pour attiser les tensions et déstabiliser la région, ce qui sera sans aucun doute exploité par la nébuleuse terroriste d’Al-Qaïda » si bien implantée au Sahel.
    Ces remontrances ont été faites par l’ambassadeur à New York le 26 avril, et sont contenues dans l’un des nombreux télégrammes diffusés depuis le début du mois par un tweeter anonyme qui se fait appeler Chris Coleman. Les câbles révèlent que le Maroc et les Nations unies, soutenues par les États-Unis, sont dans une sorte de querelle permanente au sujet de l’ancienne colonie espagnole.
    Les documents diplomatiques ne sont qu’une partie d’une série de révélations explosives provenant du tweeter. Parmi les documents divulgués, qui couvrent la période de 2012 à 2014, on trouve également des courriels sur des paiements, via un intermédiaire, des services secrets étrangers (DGED) à des journalistes et des groupes de réflexion, et sur des pourparlers pour l’achat d’armes et de munitions par l’équivalent marocain du ministère de la Défense.
    Bien que la presse casablancaise ait à peine parlé de ces fuites, les hautes sphères du pays sont en état de crise face à ce qu’elles considèrent comme une opération majeure visant à torpiller leur stratégie d’ancrage de la « marocanité » au Sahara occidental, dont l’Espagne s’est retirée il y a 39 ans. Les services secrets marocains ont ouvert une enquête sur cette fuite, qu’ils soupçonnent d’être d’origine algérienne.
    Les voisins africains
    Aux relations tendues de Rabat avec les Nations unies et, dans une moindre mesure, avec Washington, s’ajoute le conflit qu’elle a déclenché avec Paris fin février et qui perdure. Avec ses deux voisins africains, Alger et Nouakchott, les autorités marocaines entretiennent également des relations chroniquement mauvaises. Enfin, ils en veulent simplement au Caire parce qu’il a fait un geste envers le Front Polisario le week-end dernier. Dans son environnement politique, le Maroc entretient des relations cordiales avec un seul pays : l’Espagne.
    « Le Maroc exprime sa profonde déception, sa véritable colère et sa totale incompréhension face au contenu biaisé et tendancieux du rapport » du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon sur le Sahara. Une délégation marocaine de haut niveau, présente à New York le 18 juin, s’est par exemple exprimée avec autant de force. Le rapport a été modifié avant d’être soumis au Conseil de sécurité.
    Cette prise de bec a des conséquences pratiques. La Canadienne Kim Bolduc, la nouvelle chef de la MINURSO (le contingent de l’ONU au Sahara) nommée par Ban Ki-moon en mai, n’a pas pu prendre son poste. Rabat lui oppose son veto parce qu’il la soupçonne de vouloir « s’immiscer dans des questions de droits de l’homme qui ne la concernent pas ».
    « Les États-Unis dirigent le processus politique pour trouver une solution » au conflit du Sahara, a rappelé David Dunn, l’ambassadeur américain à l’ONU, à son homologue marocain le 28 août. Il a ensuite exprimé sa « préoccupation » concernant le veto marocain au voyage de M. Bolduc au Sahara. Washington a fait au moins deux autres démarches similaires, mais Rabat n’a pas bougé.
    Au début du mois, l’ambassadrice adjointe Rosemary Dicarlo avait déjà rappelé aux Marocains non seulement le cas de Bolduc, mais aussi la nécessité de légaliser « davantage d’ONG sahraouies », c’est-à-dire indépendantistes, et de « mettre fin aux procès de civils [sahraouis] par des tribunaux militaires ». « Les progrès sont très lents », a-t-il déploré. Tout cela avait pourtant été convenu lors de la visite du roi Mohammed VI à Washington en novembre 2013.
    Si Bolduc doit être exclu de son poste, le diplomate américain Christopher Ross doit être démis de son poste d’envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara. Depuis la fin du printemps, il demande à faire une tournée au Maghreb, mais Rabat n’est pas pressé de le recevoir.
    Contre Ross
    « Ross a démontré son hostilité prononcée envers le Maroc », note le rapport marocain, qui fixe la ligne à suivre sur le Sahara jusqu’en avril 2015. « Sans le confronter ouvertement, il s’agit de le discréditer », conseille-t-il. « Sans en faire une victime, il faut l’obliger à renoncer à sa mission (…) » en mettant en œuvre une série de mesures.
    Elles consistent, par exemple, à « réduire autant que possible ses voyages au Maroc » et, s’ils ont lieu, « il doit être reçu à un niveau intermédiaire ». Un message de scepticisme devrait également être diffusé dans les « cercles informels (journalistes, universitaires, parlementaires, etc.) au sujet de Ross » : « Est-il l’homme de la situation ? L’ambassadeur Hilale le décrit comme un alcoolique maladroit qui a du mal à enfiler sa veste.
    Pour le remplacer, Rabat a déjà un candidat, Athar Khan, actuellement chef de cabinet d’Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. « Il est intéressé et motivé », a écrit l’ambassadeur Hilali à son ministre le 31 août. De plus, Athar Khan a rendu d’innombrables services au Maroc, en s’arrangeant par exemple pour que Ross soit reçu par des fonctionnaires de bas niveau au bureau du Haut-Commissaire lors de sa visite à Genève en 2013.
    Dans cette tâche de discréditer Ross, la diplomatie marocaine a été aidée par le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel García-Margallo. « Il serait bon qu’il avance plus rapidement sur le dossier et qu’il se concentre sur les questions centrales du dossier au lieu de se perdre dans des questions annexes », a déclaré le ministre espagnol à propos de Ross à Rabat en juin 2012, juste après que les autorités marocaines aient lancé leur première campagne contre lui.
    El Mundo,29/10/2014
  • Amar Belani: les « risibles » mensonges de Sahel Intelligence

    Amar Belani: les « risibles » mensonges de Sahel Intelligence

    Amar Belani: les « risibles » mensonges de Sahel Intelligence- Algérie, Maroc, Sahara Occidental, DGED, services secrets,

    Encore une fois, le site « Sahel Intelligence » connu pour être affilié aux renseignements marocains, verse dans le mensonge et la manipulation.

    En effet, dans un article mis en ligne mardi, cet instrument du Makhzen, avance que l’Algérie a installé des militaires iraniens et des combattants du Hezbollah « dans des bases de l’armée algérienne situées à quelques kilomètres des camps de Tindouf pour combattre l’armée marocaine. »

    L’envoyé spécial auprès du ministre des Affaires étrangères pour le Sahara Occidental et les pays du Maghreb, Amar Belani, a qualifié « les assertions de « Sahel Intelligence », incubateur de fake news concoctées par la DGED d’hollywoodiennes et de risibles. »

    Comme de coutume, tous les moyens sont utilisés par le makhzen pour jeter le doute et de tenter de manipuler l’opinion internationale au profit du perfide monarque, prêt à s’allier au diable pour arriver à ses fins.

    Hakim G.

    L’Espoir libéré, 15/12/2021

    #Algérie #Maroc #Sahel_Intelligence #DGED #Sahara_Occidental

  • Algérie. Géopolitique : Redéploiement gagnant

    Algérie. Géopolitique : Redéploiement gagnant – Abdelmadjid Tebboune, Sahara Occidental, Libyen Tunisie, Mali, sahel, Maroc,

    Le bilan des deux années de règne du président de la République a été marqué par un redéploiement de l’Algérie sur la scène internationale.
    En effet, dès son élection, le chef de l’Etat s’est attelé à élaborer une stratégie de renforcement du rôle et de la présence de l’Algérie aux plans régional et mondial. C’est ainsi que lors de ses différents déplacements, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, chargé de la mise en application de la stratégie présidentielle, s’est efforcé de réaffirmer les positions de principe de l’Algérie à l’égard des questions régionales internationales. Aussi et dans l’optique de porter la voix de l’Algérie, le président Tebboune a mis en avant l’approche algériennes dans le règlement des crises et le renforcement de la paix et la sécurité dans son environnement régional, surtout s’agissant de la Libye, du Mali, du Sahara Occidental et de la région sahélo-saharienne.

    A cet égard, la question du conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario a été moult fois évoquée précisant qu’«il (le conflit, ndlr) doit trouver sa solution dans le cadre du processus de décolonisation et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations unies». Le président de la République a également instauré de nouvelles règles pour les relations algéro-françaises, basées sur «la réciprocité, l’égalité et le respect de la souveraineté et de la décision de l’Etat et du peuple algériens».

    Le nouveau ton à l’égard de la France constitue en effet une réaction aux déclarations du président français, Emmanuel Macron, à l’encontre de l’Algérie et ses institutions. Aussi, l’an II de la présidence de Tebboune a été marqué par «la rupture, en août dernier, des relations diplomatiques avec le Maroc en raison des actes hostiles incessants perpétrés» par ce pays à l’égard de l’Algérie. En outre, la démarche diplomatique du chef de l’Etat a également concerné le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe, le développement du partenariat et de la paix dans le monde.

    Conscient de l’histoire, du poids et l’emplacement géographique central de notre pays entre l’Afrique, le Monde arabe et la Méditerranée, le Président, au travers du gouvernement ambitionne aussi d’engager l’Algérie dans la «promotion d’initiatives, de dynamiques de réconciliation» dans l’objectif de participer à la définition de solutions aux crises et conflits régionaux. Cet objectif, loin d’être un simple souhait a été même intégré dans le plan d’action du gouvernement aux fins de suivre sa mise en œuvre. C’est ainsi que dans ce plan d’action, il est noté qu’«en Libye, l’Algérie s’emploiera à conforter la dynamique de réconciliation du peuple libyen et l’organisation des élections, loin de toute interférence et ingérence étrangères», précisant dans le même ordre d’idées qu’«au sahel, l’Algérie redoublera d’efforts pour aider à la stabilité et la sécurité de cette région, à laquelle elle appartient et dont les pays sont liés à elle par des liens historiques, politiques et humains, forts et multiples ainsi que par une communauté de destin face à des défis existentiels».

    Par ailleurs, il est à relever que la présidence de Tebboune a été caractérisée aussi par la remise au goût du jour des questions liées à la mémoire avec la récupération des crânes des chouhada et le lancement d’une chaîne dédiée à la mémoire.

    Fatma Zohra Hakem

    Horizons, 12/12/2021

    #Algérie #Maroc #Sahel #Mali #Libye #Tunisie #Palestine #Sahara_Occidental