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  • Turquie: Les drones Bayraktar TB2 configurent la guerre

    Turquie: Les drones Bayraktar TB2 configurent la guerre

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental – Turquie: Les drones Bayraktar TB2 configurent la guerre

    Analyse : la Turquie a vendu ses drones Bayraktar TB2 à plus d’une douzaine de pays en Europe, en Afrique du Nord et en Asie centrale. Devenant rapidement omniprésents, ils sont également utilisés dans un nombre toujours plus grand de conflits mondiaux.
    Les conflits féroces de 2020 ont beaucoup contribué à élever le statut des drones de combat turcs Bayraktar TB2 et à susciter l’intérêt pour eux dans le monde entier. Lors de l’opération Spring Shield de février-mars en Turquie l’année dernière, des TB2 turcs ont dévasté les forces terrestres syriennes dans la province d’Idlib, au nord-ouest.

    Puis, au cours de l’été, les TB2 turcs déployés en Libye ont joué un rôle décisif dans la guerre civile de ce pays en repoussant les forces de l’armée nationale libyenne (ANL) en soutien à l’allié de la Turquie, le gouvernement d’entente nationale (GNA) à Tripoli.

    À l’automne, les TB2 azerbaïdjanais ont dévasté l’armure arménienne dans le conflit du Haut-Karabakh . Ces drones ont ensuite été victorieusement défilés dans la capitale azerbaïdjanaise Bakou en décembre de la même année. Une femme azerbaïdjanaise, qui n’avait certes jamais entendu parler des drones turcs avant cette guerre, a même écrit un livre pour enfants vantant les armes et l’ingénieur qui les a construites, Selcuk Bayraktar.

    « Les conflits féroces de 2020 ont beaucoup contribué à élever le statut des drones de combat turcs Bayraktar TB2 »
    Suite à cette série de victoires au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase du Sud, l’intérêt pour le TB2 est monté en flèche. La Turquie pourrait désormais promouvoir le record de combat de la plate-forme ainsi que son prix compétitif.

    Un drone TB2 coûte environ 1 à 2 millions de dollars , bien loin des 20 millions de dollars par unité que le Royaume-Uni a payés pour les drones Protector construits aux États-Unis.

    Ce faible coût rend également tolérable un certain niveau d’attrition au combat. Comme l’a dit succinctement le secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace : « Le TB2 et les munitions qui l’accompagnent combinent des capacités techniques à un prix abordable, ce qui signifie que leurs commandants peuvent tolérer une certaine attrition tout en présentant de réels défis à l’ennemi.

    En mai de cette année, le ministre polonais de la Défense Mariusz Błaszczak a annoncé que Varsovie achèterait 24 des drones et les armerait de missiles antichars. Il a déclaré que les drones « ont fait leurs preuves dans les guerres ».

    Cette vente était importante pour l’industrie de l’armement de la Turquie puisque la Pologne est également membre de l’OTAN. Lettonie, un autre membre de l’ OTAN, est également selon la rumeur d’être intéressé par le système après que le ministre letton de la défense des installations visité en Turquie où l’avion sans pilote sont construits.

    La Turquie a vendu des TB2 ukrainiens en 2019. L’intérêt de Kiev pour la plate-forme augmente car elle prévoit d’acheter un autre lot en 2022.

    En septembre, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a déclaré que Kiev prévoyait de construire une usine pour produire des TB2 en coopération avec son fabricant turc Baykar, probablement dans le cadre d’une coentreprise signalée pour construire jusqu’à 48 des plates-formes d’armes sans pilote avec la Turquie.

    L’Ukraine a déjà utilisé un drone TB2 contre des séparatistes pro-russes dans la région orientale du Donbass le 26 octobre. Le drone a ciblé et détruit une unité d’artillerie en utilisant l’une de ses munitions guidées.

    La Turquie a insisté sur le fait qu’elle n’avait aucune responsabilité dans cette grève.

    « Si un État nous achète ces produits, ce n’est plus un produit turc », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu aux journalistes après avoir rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov peu de temps après l’incident.

    « Peut-être que la Turquie l’a produit, mais il appartient à l’Ukraine », a-t-il ajouté. « La Turquie ne peut pas être blâmée pour cela. »

    En Afrique du Nord, le Maroc aurait commandé 13 TB2 en mai et reçu son premier lot en septembre, bien que ni Ankara ni Rabat ne l’aient confirmé. On craint que le Maroc n’utilise ces drones dans le conflit du Sahara occidental.

    Début novembre, les spéculations se sont intensifiées lorsque l’Algérie a accusé le Maroc d’avoir tué trois chauffeurs de camion algériens lors d’une grève sur une autoroute du désert.

    « Plusieurs facteurs indiquent que les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental ont commis cet assassinat lâche avec une arme sophistiquée », lit-on dans un communiqué de la présidence algérienne.

    Comme l’indique le rapport de l’AFP sur cet incident, alors que l’Algérie n’a pas mentionné les armes utilisées, « le Maroc a pris livraison de drones de combat Bayraktar de fabrication turque, selon Far-Maroc, un site d’information militaire privé ».

    Un autre pays qui pourrait bientôt déployer des drones TB2 est l’Éthiopie. Si cela est vrai, la vente par Ankara de ces avions à Addis-Abeba peut s’avérer controversée pour plus d’une raison.

    « Après son rôle dans une série de victoires militaires au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase du Sud, l’intérêt pour le drone Bayraktar TB2 est monté en flèche »
    Il y a le facteur Egypte. Ankara et Le Caire sont en désaccord depuis près d’une décennie maintenant depuis que le gouvernement des Frères musulmans de l’ancien président Mohammed Morsi a été renversé lors d’un coup d’État par le président égyptien en exercice Abdel Fattah el-Sisi. Ces derniers mois, il a été question d’un rapprochement entre les deux poids lourds régionaux.

    Cependant, l’Égypte et l’Éthiopie sont aux prises avec un différend sur la construction par cette dernière du barrage éthiopien Grand Renaissance sur le Nil. Le Caire aurait déjà demandé aux États-Unis et à l’Europe de geler toute vente de drones turcs à l’Éthiopie. Les exportations d’armes turques vers l’Éthiopie pourraient être un point de friction pour une normalisation complète des relations entre la Turquie et l’Égypte.

    Si Addis-Abeba utilise des drones turcs au combat, ce sera très probablement contre les séparatistes de la région du Tigré plutôt que contre son puissant voisin égyptien. L’Éthiopie, qui a signé un accord de coopération militaire avec la Turquie en août, voudrait déployer les drones dans ce conflit acharné.

    En fait, les forces du Tigré ont déjà découvert ce qui semble être un fragment d’une munition de fabrication turque compatible avec le TB2. Cependant, cela ne prouve certainement pas que l’Éthiopie possède encore l’un de ces drones, encore moins les a utilisés dans les conflits.

    Au cours de l’été, les forces éthiopiennes ont été chassées de la capitale de la région du Tigré, Mekelle. En octobre, l’armée éthiopienne a lancé une contre-offensive qui semble également avoir été repoussée par les séparatistes. Jusqu’à 100 000 Éthiopiens auraient été tués dans le conflit jusqu’à présent.

    On ne sait cependant pas si les drones turcs de l’arsenal éthiopien pourraient faire beaucoup pour renverser le cours du conflit comme ils l’ont fait en Libye pour le GNA.

    Outre l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient (où le proche allié de la Turquie, le Qatar a acheté au moins six TB2) et le Caucase, les TB2 commencent également à apparaître en Asie centrale.

    Le Turkménistan a révélé pour la première fois qu’il possédait ces drones lors d’un défilé du 27 septembre marquant le 30e anniversaire de l’indépendance de l’Union soviétique. Achgabat avait importé pour 37 millions de dollars d’équipements de défense de Turquie l’été précédent, mais les détails de ce qu’il avait acheté n’ont pas été divulgués.

    Le Kazakhstan aurait également envisagé d’acheter « plusieurs dizaines » de TB2 au lieu de drones de fabrication chinoise après avoir vu les performances du premier dans le conflit du Haut-Karabakh.

    « Un drone TB2 coûte environ 1 à 2 millions de dollars, bien loin des 20 millions de dollars par unité que le Royaume-Uni a payés pour les drones Protector construits aux États-Unis »
    Ensuite, il y a le Kirghizistan, pays d’Asie centrale, qui envisage de se procurer des TB2, ainsi que des drones russes, pour améliorer sa puissance aérienne extrêmement limitée.

    « Nous n’achetons pas de drones pour faire la guerre à quelqu’un. Nous achèterons des drones pour assurer la sécurité du pays », a insisté le 23 octobre le président du pays, Sadyr Japarov.

    Cependant, il a également fait allusion aux brefs affrontements que son pays a eus avec le Tadjikistan en avril dernier qui ont fait 36 ​​morts au Kirghizistan.

    « Nous n’avions même pas un seul avion à faire décoller pendant le conflit », a déclaré Japarov. « Maintenant, nous allons acheter à la fois des avions et des drones (drones). »

    Maintenant que les drones Bayraktar TB2 sont ou seront bientôt dans les arsenaux militaires sur trois continents, il est inévitable qu’ils soient utilisés dans un nombre important de conflits en cours et futurs dans le monde, avec des implications sur la façon dont ces guerres sont menées. .

    Paul Iddon est un journaliste indépendant basé à Erbil, au Kurdistan irakien, qui écrit sur les affaires du Moyen-Orient.

    The New Arab, 29/11/2021

    #Turquie #Drones #BayraktarTB2 #Libye #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Israël, Maroc, Sahara Occidental, lobbies, France, Etats-Unis – Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Dans un entretien accordé au quotidien El-Qods El Arabi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté algérienne à l’étranger, Ramtane Lamamra, a rappelé les principes qui sont à la base du soutien de l’Algérie aux luttes des peuples palestinien et sahraoui.

    Ce soutien, a-t-il expliqué, découle d’une composante essentielle de la conscience du peuple algérien qui est son engagement réel envers les peuples qui luttent pour se débarrasser du colonialisme et de l’occupation étrangère. Il faut revenir, a-t-il dit, au rôle joué par l’Algérie après son indépendance, dans la victoire des mouvements de libération en Afrique et en Asie. Le ministre fait observer que la série de conspirations contre l’Algérie pour la dévier de ce rôle historique en lui créant des problèmes de l’extérieur de la frontière ou de l’intérieur n’a jamais cessé.

    L’entité sioniste aux frontières
    Lamamra a fait remarquer que l’Algérie s’est éloignée de la scène arabe et internationale en particulier durant la décennie noire. Mais après le hirak populaire et l’émergence de dirigeants issus d’élections propres, a-t-il expliqué, le pays a renoué avec son efficacité et son influence aux plans régional et international. Les conspirations ne se sont pas arrêtées. L’Algérie estime qu’elle est maintenant en état de confrontation avec l’entité sioniste, déclare Lamamra. Il rappelle que notre pays avait envoyé ses forces pour se battre aux côtés des frères arabes contre l’entité sioniste. Et voilà qu’elle se trouve à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un «voisin, frère et ami».

    L’objectif du Sommet arabe
    Le chef de la diplomatie nationale expose l’objectif de l’Algérie au prochain Sommet arabe: réunir les pays arabes pour arriver à une position commune sur le soutien des droits du peuple palestinien et ré-adhérer à l’Initiative de paix arabe lancée en 2002. Il tient à souligner qu’il ne s’agit pas de se mêler des affaires intérieures des pays qui ont choisi que la «normalisation» précède l’établissement de l’État palestinien indépendant avec El-Qods comme capitale. Lamamra annonce que l’Algérie recevra le président palestinien Mahmoud Abbas avant la fin de l’année.

    Avant et après 1975
    Concernant le Sahara occidental, Ramtane Lamamra revient au contexte du milieu des années 1970, époque où l’Algérie avait d’excellentes relations avec ses voisins, jusqu’en 1975. Il rappelle que le défunt président Houari Boumediène avait présenté sa vision du nouveau système économique au cours d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU en 1974. C’était une reformulation des relations entre les pays du Nord et les pays du Sud. L’Algérie a pris ainsi le leadership incontesté du tiers monde, fait observer Lamamra.

    Le complot de Giscard d’Estaing et Kissinger
    Lamamra souligne que l’Algérie est restée attachée à ses principes, auxquels elle ne déroge pas, en soutenant les mouvements des peuples pour leur indépendance, même si le prix à payer est élevé. Il révèle qu’en 1975, le président français, Giscard d’Estaing -qui détestait l’Algérie, fait savoir Lamamra- et le secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, ont voulu punir Boumediène, surtout après la nationalisation du pétrole.
    C’est ainsi que le dossier du Sahara occidental a été ouvert, dans le but d’en faire un bourbier pour l’Algérie et ainsi l’affaiblir. En même temps, intervint le renforcement des relations de la France et des Etats –Unis avec le Maroc pour en faire un partenaire obéissant. Lamamra cite des faits: le Maroc a envoyé des soldats au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) pour protéger le régime de Mobutu, avec le soutien des États-Unis et de la France, a contribué aux négociations de Camp David, et il a reçu plusieurs fois des dirigeants sionistes.

    « Le Maroc se sait incapable d’imposer sa vision au Sahara »
    À propos du Sahara occidental, Lamamra estime que le plan de James Baker en 2003 était la plus grande opportunité pour tout le monde de parvenir à un règlement global et juste. Mais les États-Unis n’ont pas soutenu Baker, alors il a démissionné. Le Maroc sait qu’il est incapable d’imposer sa vision au Sahara, tant que l’Algérie soutient le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Et il n’est pas dans l’intention de l’Algérie, ni maintenant ni à l’avenir, d’abandonner ce principe, insiste Lamamra. D’où, explique-t-il, la normalisation avec l’entité sioniste qui en est la seule bénéficiaire.
    Le ministre algérien est convaincu que les Nations unies ont succombé aux diktats de la France et des Etats-Unis, en renonçant à la thèse de la décolonisation, pour celle du conflit localisé qui peut être résolu en accordant l’autonomie aux Sahraouis. C’est un recul dangereux par rapport au principe de l’autodétermination stipulé dans la résolution 1514 de 1960.

    Les lobbies anti-Algérie
    Lamamra a dénoncé les lobbies en France et aux États-Unis qui cherchent à déformer l’image de l’Algérie et blanchir l’image du Maroc, affirmant que l’Algérie n’accepte pas d’être utilisée pour d’autres intérêts. Il a rappelé les mesures prises par l’Algérie à l’égard du Maroc, qui ont le soutien du peuple algérien qui sait que l’Algérie est ciblée et qui est pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en particulier les Palestiniens et les Sahraouis.
    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Palestine #Sahara_Occidental #France #Etats_Unis

  • Le Maroc, un royaume à vendre

    Algérie, Sahara Occidental, Israël, Palestine, Mossad – Le Maroc, un royaume à vendre

    Le battage médiatique et la gesticulation qui ont entouré la récente visite au Maroc de Benny Gantz, le ministre israélien de la Défense, renseigne sur la psychose dans laquelle baigne le Makhzen depuis novembre 2020.
    La couverture médiatique assurée par les médias israéliens et marocains ainsi que les débats que cette visite a suscités donne à penser que l’inquiétude du Makhzen a atteint son paroxysme suite à l’occupation d’El-Guerguerat par l’armée marocaine et la reprise des combats.

    Depuis la violation du cessez-le-feu le 13 novembre 2020, le Maroc n’a ménagé aucun effort pour limiter l’impact médiatique de la reprise de la guerre et des coups que l’Armée de libération sahraouie assène régulièrement aux forces d’occupation marocaine.

    A Rabat, on estime que les accords militaires entre le Maroc et Israël permettront de faire face à la résistance des combattants du Polisario. Si le Makhzen a appelé Israël au secours, c’est qu’il est en grande difficulté au Sahara occidental. Selon les analystes, la coopération sécuritaire entre Rabat et Tel-Aviv n’a pas attendu cet accord pour exister. Depuis le défunt souverain Hassan II, les services de sécurité marocains travaillent pour le compte du Mossad. Ce qui était à l’époque un secret de polichinelle est aujourd’hui devenu officiel.

    L’affaire Pegasus est toute fraîche pour rappeler au Makhzen cette collusion de longue date. La visite du ministre de la Défense israélien, dit le boucher de Gaza, a donnée lieu à une prolifération d’informations dans les médias, évoquant, pêle-mêle, le montage de drones tueurs, l’achat du dôme de fer et même l’implantation d’une base militaire israélienne dans la région de Mellila, pas très loin de la frontière algérienne et aux portes de l’Espagne.

    Mais acquérir ce matériel militaire et autres infrastructures a un coût que le Makhzen doit payer. Avant tout autre considération, Israël fait des affaires et veut ajouter le Maroc sur la liste de ses clients acheteurs de son armement. Le cas du dôme de fer est révélateur du niveau d’ignorance des milieux marocains dans ce domaine. Israël a développé le dôme de fer avec l’appui des Etats-Unis. En dehors de la contribution versée par les Etats-Unis, estimée à 205 millions de dollars, son coût réel n’est pas connu. Mais un seul missile intercepteur de ce dôme coûte 50 000 dollars.

    Lors de la dernière agression sioniste de Ghaza, au début de mai 2021, un analyste militaire avait déclaré que lorsque le Hamas lançait 480 roquettes artisanales et qu’Israël en interceptait 200, “nous trouvons qu’au moment où la résistance palestinienne a investi 250 000 dollars dans leurs attaques, Israël a tiré plus de 10 millions de dollars de missiles intercepteurs”. A son coût élevé s’ajoute une efficacité qui laisse à désirer.

    Pis encore, la portée de ce dôme ne dépasse pas les 70 kilomètres. La superficie d’Israël, y compris les territoires occupés, est de 22 000 km2. La superficie du Maroc fait vingt fois celle d’Israël, tandis que les territoires occupés du Sahara occidental près de huit fois. Donc, combien de dômes doit acheter le Maroc, et à quel prix, pour protéger ses sites dits sensibles et importants ?

    Concernant les drones, nombreux sont les pays qui maîtrisent aujourd’hui cette technologie. Et l’Armée de libération sahraouie possède les moyens de s’adapter sur le terrain et améliorer son armement pour faire face à cette nouvelle donne. Mais la provocation la plus audacieuse a été l’annonce de l’implantation d’une base israélienne dans la région de Mellila, à 200 km des frontières de l’Algérie. En médiatisant ce projet, le Makhzen voulait faire peur à ses voisins, en exhibant le projet d’une base militaire avec l’aide sioniste, et ce à moins d’une centaine de kilomètres de ses frontières ouest.

    Mais pour Israël, ce projet d’implantation d’une base militaire dépasse, et de loin, le seul objectif de menacer l’Algérie. En effet, la région de Melilla n’est pas éloignée du détroit de Gibraltar. Un détroit stratégique contrôlé par les puissances membres de l’ONU, la Grande-Bretagne et l’Espagne. Dans le cas où le Maroc offre une base militaire à Israël, ceci permettrait à ce pays de se positionner comme une force qui participe au contrôle de ce détroit stratégique, point de passage d’un important trafic maritime et même militaire.
    Une ambition qui commence à s’affirmer dans cette nouvelle guerre froide qui s’installe entre les Etats-Unis et l’Europe occidental d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre.

    Les services de sécurité et l’armée marocaine ne sont pas de taille pour tenir tête aux Israéliens et éviter d’être mis sous leur tutelle. Et, inévitablement, les sionistes deviendront les vrais décideurs au Maroc, dans le cas où le Makhzen persiste dans cette voie d’alignement aveugle en faveur de l’entité occupante la Palestine.

    Par Réda C.

    Le Jeune Indépendant, 30/11/2021

    #Maroc #Israël #Makhzen #Pegasus #Mossad #Sahara_Occidental #Palestine

  • Maroc-Algérie: Un Maghreb de plus en plus armé

    Maroc, Algérie, Israël, Sahara Occidental – Maroc-Algérie: Un Maghreb de plus en plus armé

    -Le Maroc et l’Algérie ont considérablement augmenté leurs budgets de défense au cours de la dernière décennie
    -Les deux pays maintiennent un pouls diplomatique qui s’est détérioré avec la normalisation des relations entre le Maroc et Israël
    L’arrivée d’Israël au Maghreb, après la normalisation des relations avec le Maroc, a mis la région à rude épreuve et aggravé le pouls diplomatique entretenu par les autorités marocaines et algériennes. Au cours des dix dernières années, les deux pays voisins ont considérablement augmenté leurs dépenses de défense, une course militaire et aux armements dans laquelle Rabat et Alger se regardent avec méfiance tout en modernisant leurs armées.

    « C’est une avancée importante pour le Maroc, le pays va gagner dès le départ, de la technologie et des connaissances », estime Mohammed Masbah, président de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA), à propos de l’accord militaire signé ce mercredi avec Israël. Selon cet expert, le Maroc cherche à se positionner et à prendre du poids dans la région, tandis que l’Algérie perçoit cette approche comme une menace.

    « Nous devons connaître les détails de cette visite », dit Masbah. Les experts consultés n’osent toujours pas prédire quel sera l’effet dans la région des pactes de renseignement, de sécurité et d’entraînement signés à Rabat entre le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz et son homologue marocain, Abdellatif Ludiyi. Les deux pays coopèrent dans ce domaine depuis des années, mais jusqu’à présent ils ne l’avaient pas officialisé publiquement.

    Ce jeudi, le président du Conseil de la nation algérien, Salah Goudjil, a déclaré que « les ennemis se mobilisent de plus en plus pour nuire à l’Algérie », en réponse au pacte entre Israël et le Maroc, selon l’agence de presse d’Etat du pays. Alger a décidé en août de rompre les relations diplomatiques avec son voisin, l’accusant d’ »actes d’hostilité » et d’espionnage.En représailles, elle a également fermé son espace aérien aux avions marocains et coupé le gazoduc qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le nord du Maroc.

    Budget de défense record
    L’Algérie investit actuellement environ 7% de son Produit Intérieur Brut dans la défense et le Maroc 5%. Des chiffres qui, par exemple, triplent les dépenses militaires espagnoles par rapport à son PIB, qui s’élevait l’année dernière à 1,4%, selon les données de la Banque mondiale.

    « C’est une compétition destructrice pour les deux parties », déplore Masbah. « Au cours des cinq dernières années, il y a eu une forte augmentation des dépenses militaires, à un moment où ce type d’investissement devrait être orienté vers le développement, les hôpitaux, etc. », témoigne le président de la MIPA.

    Dans les budgets que le gouvernement marocain gère pour l’année prochaine, le poste dédié à la défense approchera les 50 milliards de dirhams (près de 5 000 millions d’euros), le plus important de l’histoire dédié aux dépenses militaires. Les autorités attribuent cette ascension record au processus de modernisation de leurs forces armées. L’Algérie a également augmenté ses dépenses militaires, notamment au cours de la dernière décennie, en 2019 elle a consacré 9,2 milliards d’euros, un montant qui reste bien supérieur au marocain.

    Hégémonie militaire algérienne
    Les analystes considèrent que l’armée algérienne est l’une des plus puissantes de tout le continent. « L’Algérie a soutenu des dépenses de défense plus élevées pendant des décennies, puisque son économie est plus forte que le Maroc, ce scénario ne changera pas mais le Maroc comble l’écart », explique Yago Rodríguez, directeur de Political Room.

    Cet expert de la défense remarque que les armes israéliennes sont réputées chères et surtout à la portée des pays qui ont du pétrole ou des revenus importants, « Le Maroc, en revanche, a beaucoup compté sur les dons du Golfe », explique-t-il. C’est pourquoi il est un peu sceptique quant aux possibilités du Maroc d’acquérir de grandes quantités d’équipements militaires israéliens, « même si oui, Israël va ouvrir les portes de ses entreprises pour que le Maroc puisse acheter ce qu’il veut », conclut Rodríguez.

    Le poids des drones
    « Nous avons déjà vu que les drones turcs ont changé les règles du jeu sur le terrain. Le Maroc contrôle désormais la situation beaucoup mieux qu’avant », remarque Masbah. Ces derniers jours, les médias marocains ont spéculé sur l’éventuelle acquisition de drones israéliens par Rabat, information que les sources officielles n’ont pas confirmées.

    Les drones jouent un rôle de plus en plus déterminant dans les conflits d’aujourd’hui. Le Front Polisario a dénoncé que le Maroc utilise des drones pour attaquer ses positions au Sahara occidental. L’Algérie a également accusé Rabat d’avoir bombardé et tué « avec des armes sophistiquées » trois chauffeurs de camion algériens alors qu’ils traversaient l’ancienne colonie espagnole.

    Face à ces accusations, les autorités marocaines gardent un strict silence et évitent de commenter ce qui se passe au Sahara occidental, par ailleurs le roi Mohamed VI a appelé au « bon voisinage » entre les pays du Maghreb dans son dernier discours au début du mois.

    El Periodico, 28/11/2021

    #Maroc #Algérie #Maghreb #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël

  • Maroc à l’épreuve des « effets pervers » de la normalisation

    Maroc, Israël, Benny Gantz, Palestine – Maroc à l’épreuve des « effets pervers » de la normalisation

     Le ministre israélien de la Défense et le Maroc n’ont pas trouvé meilleure journée pour signer un protocole de coopération militaire que la veille de la célébration de la Journée de solidarité avec les Palestiniens, qui survient cette année dans un climat de trahison marocaine. Il n’en fallait pas plus pour allumer les feux de la discorde. Déjà le peuple marocain ruminait en lui-même le pacte de normalisation avec l’entité sioniste et grinçait des dents en silence; mais avec les deux événements qui se présentaient : la visite de Gantz et la Journée des Palestiniens, voilà que l’occasion se prêtait pour montrait toute l’amertume ressentie par le petit peuple, livrée au mépris et l’arrogance du Palais royal et de ces cercles makhzéniens. 

    Ainsi, des manifestations contre la visite du ministre sioniste de la Défense au Maroc, ont éclatées ça et là, avant d’être réprimées par les forces de sécurité, dont une devant le siège du Parlement à Rabat, alors que d’autres actions sont prévues aujourd’hui, lundi, dans le Royaume, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

    Les forces de sécurité se sont massivement déployées aux abords du Parlement, après l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation à organiser une action contre la normalisation avec l’entité sioniste, coïncidant avec l’arrivée du ministre israélien Benny Gantz, selon des médias marocains.

    Les manifestants ont lancé des slogans condamnant la visite du responsable sioniste et rejetant la position du régime marocain concernant la normalisation. Ils considèrent que la « normalisation est une honte » pour le Maroc et « une trahison » pour la cause palestinienne.

    Les manifestants ont rejeté toute visite d’un responsable sioniste au Maroc, faisant remarquer que leur position « traduit celle du peuple marocain qui refuse depuis toujours tout rapprochement ou normalisation avec les sionistes et qu’il est et restera toujours aux côtés des Palestiniens et de leur juste cause ». Des manifestations dans d’autres villes du Royaume contre la normalisation ont également été interdites mercredi par les forces de l’ordre.

    Sur une vidéo qui circulait sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des manifestants jeter des pierres contre un portrait géant du roi Mohamed VI, en signe de protestation contre l’accueil au Maroc d’un membre du gouvernement responsable du malheur des Palestiniens. Condamnée et qualifiée de « crime majeur de normalisation » par les défenseurs de la cause palestinienne, la visite du ministre sioniste au Maroc constitue, soulignent-ils, « un pas extrêmement dangereux », rappelant la responsabilité de l’État marocain à la tête du Comité El-Qods mais aussi envers le peuple marocain qui rejette catégoriquement la normalisation.

    L’Express, 29/11/2021

    #Maroc #Israël #Benny_Gantz #Palestine #Sahara_Occidental #Algérie #Polisario

  • Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

    Espagne, Etats-Unis, Israël, Sahara Occidental – Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

    Le Maroc « frappe là où ça fait mal » et dépasse l’Espagne dans ses relations avec les États-Unis et Israël
    Le royaume alaouite se rend à Washington pour faire état d’accords historiques avec l’État israélien couvrant tous les aspects de la défense. Pendant ce temps, l’Espagne cherche une photo avec Biden qui ne vient pas.
    La Moncloa cherche une photo « coûte que coûte » et ce n’est autre que celle de Pedro Sánchez avec le président des États-Unis, Joe Biden, à la Maison Blanche. Il s’agit d’une priorité de la politique étrangère espagnole, consciente de l’importance des images et des symboles dans la diplomatie. Toutefois, un obstacle s’est dressé devant le rêve du gouvernement espagnol de se rendre à Washington avant la fin de la législature : le Maroc. Pour l’heure, le royaume alaouite a réussi à faire en sorte que son ministre des affaires étrangères, Nasser Burita, soit reçu par le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken.

    L’issue de la réunion n’aurait pas pu être meilleure pour les intérêts de Rabat. Blinken a publiquement remercié le ministre marocain des affaires étrangères pour sa visite car « nous avons un partenariat de longue date avec le Maroc, que nous voulons renforcer et approfondir ». En fait, elle a été la première nation à reconnaître les États-Unis comme un pays souverain, ce que les Américains n’ont pas oublié et n’oublieront pas, même si l’Espagne a été la troisième à le faire. C’est précisément cette volonté d’aller plus loin dans les relations entre les deux pays qui fait peur dans le siège rénové du ministère des affaires étrangères sur la Plaza del Marqués de Salamanca.

    La situation au Sahara occidental est au cœur de ces discussions. Blinken est allé beaucoup plus loin dans ses déclarations, liant directement la visite du ministre marocain au nouvel envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura. Le secrétaire d’État américain a exprimé son intention de s’entretenir avec M. Burita du « travail et des efforts » réalisés par le fonctionnaire international dans la région.

    Naturellement, le ministre marocain, beaucoup plus enthousiaste que son homologue américain, a précisé l’agenda spécifique qui l’avait amené aux Etats-Unis, centré sur « l’enrichissement de notre dialogue stratégique, notre coopération militaire et la défense de nos intérêts ». Il est même allé jusqu’à situer le Maroc comme le pivot autour duquel tourneront « d’autres problèmes tels que le changement climatique ou l’extrémisme » en Libye et dans le reste de l’Afrique, par l’intermédiaire des États-Unis.

    Quelles que soient les déclarations, ce qui est certain, c’est que le pays des étoiles et des rayures maintient son soutien au Maroc au Sahara occidental, ce qui a été explicité par l’ancien président Trump et que Biden a déjà réaffirmé en soutenant expressément les prétentions marocaines en ne retirant pas le décret signé par son prédécesseur. À cet égard, il convient de rappeler qu’en 2014, Mohammed VI avait reçu l’actuel dirigeant américain, alors vice-président des États-Unis, pour lui « lire le riot act » face aux relations tendues entre les deux pays. La raison n’est autre que la proposition présentée au Conseil de sécurité de l’ONU qui accorde des fonctions de surveillance des droits de l’homme à la mission de l’ONU au Sahara occidental. Le Maroc a mis sa machine diplomatique en marche et, après la rencontre avec Biden, les États-Unis ont retiré leur proposition.

    Du côté espagnol, outre la brève rencontre de 30 secondes entre Pedro Sánchez et Joe Biden au sommet de l’OTAN, il convient de noter la rencontre entre M. Blinken et José Manuel Albares, le ministre espagnol des affaires étrangères, le 6 octobre. Contrairement à la réunion avec le Maroc, celle-ci a eu lieu à Paris à l’occasion de la réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se tenait dans la capitale française. Une récolte bien maigre comparée à ce que Rabat a réalisé en une semaine seulement.

    Avec Israël par la main
    Le Maroc sait comment jouer ses cartes (et très bien). En fait, le but de la visite de M. Burita était d’informer en personne l’administration américaine de la visite du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, à Rabat, également cette semaine, pour la signature d’accords sans doute historiques entre deux pays qui étaient autrefois des adversaires de premier plan. La portée de la nouvelle relation entre Israël et le Maroc est telle qu’elle couvre tous les aspects de la défense, y compris le renseignement, la cybersécurité, la formation militaire, et le plus important dans le domaine de la sécurité : le transfert de technologie.

    La Información, 28/11/2021

    #Maroc #Israël #EtatsUnis #Sahara_Occidental

  • Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Algérie, Israël, Sahara Occidental, France – Sous protectorat franco-sioniste, le Maroc veut sa guerre !

    Le dilettantisme marocain est impressionnant !! Bien sûr que c’est du théâtre, des deux côtés du régime du Makhzen marocain et de l’entité sioniste. Que de précieux amis de l’Algérie.

    Les saillies anti-Algérie sont toujours croustillantes et leur potentielle riposte contre le voisin de l’Est, est toujours dans la duplicité, il ne fait pas bon s’y fier, historiquement le Makhzen du Maroc l’a dans l’os. Il n’est pas rare, de nos jours, d’entendre ou de lire des affirmations péremptoires, des jugements définitifs sur ce que l’Algérie est ou censé être. Un  bruit qui s’élève contre l’Algérie, sauf que cette fois ci c’est le Makhzen marocain qui se fout le doigt dans l’œil jusqu’au coude en espérant atteindre le peuple algérien et l’impressionner par des fourberies de Scapin et des alliances de diable contre nature. En fait, un miséreux Makhzen propagandiste doublé d’être un sublime menteur qui s’échine à noircir et dénigrer l’Algérie et parallèlement à dresser des louanges au régime totalitaire et scélérat du royaume marocain sionisé qui comme son mentor israélien occupe militairement et colonise un territoire qui n’est pas et n’a jamais été le sien. Le makhzen est resté, fidèle à son image : incultivé, hermétique, sanguinaire et archaïque à souhait, mais franchement plus dangereux, que ses homologues israéliens qui se lancent carrément en croisades contre le reste du monde.

    Pauvre tâche ! Par un simple Tweet le Makhzen s’est roulé dans la farine, le palais marocain avait pris ceci comme argent comptant, sûr de ses certitudes fantasmagoriques.

    C’est la peur, justifiée ou non, toute folie a sa logique, prise dans un délire paranoïaque du palais caractérisé entre autres par la grandiosité et la démesure, la peur d’être détruit par l’autre colonisé (Les Sahraouis) qui se charge à le combattre et faute de garde-fous, ce combat peut conduire aussi à la neutralisation préventive et la déchéance du royaume Une monarchie qui essaye de se parer de toutes les vertus, qu’elle est loin d’avoir.

    Le palais peut dire merci aux services Israéliens qui lui garantissent la sécurité par des conseillers d’un genre très spécial et qui lui fournissent à l’occasion du matériel d’écoute et de localisation lui permettant de neutraliser ses opposants trop curieux.

    Israël n’apporte rien dans son panier de dot au Maroc. Pas de reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental mais juste à tirer les ficelles de la division, la malveillance des Israéliens ne le cède qu’à leur imagination débordante qui s’est spécialisée dans la vente des outils de guerre.

    Le Maroc est devenu un excellent vivier pour former des espions d’origine arabe bien nécessaires afin infiltrer d’autres populations plus hostiles à Israël.

    Disons-le avec force, il n’y a que des Juifs Sionistes pour croire qu’ils sont Israéliens pour dire : « C’est les autres »! Qui sont les méchants, pas eux et tuer les enfants Arabes c’était, pour les plus déterminés ou fanatiques d’entre eux, sauvegarder l’avenir de la race juive!

    Les nations et les frontières leur paraissent être des facteurs majeurs de guerre et de haine entre les peuples.

    En effet la normalisation des relations Marocco-Israëliennes tantôt cachée, tantôt assumée, atteint son point culminant par la visite du ministre sioniste de la Défense, en vue d’une coopération en matière de renseignement et les achats d’une protection militaire, ce qui scandalise l’opinion marocaine. Par ailleurs dans une tentative de justifier cet acte diplomatique, les autorités du Makhzen ont ainsi mis en avant la particularité du Maroc dans ses relations avec Israël qui s’explique par la marocanité en Israël, et la judaïté du Royaume chérifien.

    Cependant par cet argument, le  Makhzen du royaume reconnaît à Israël son caractère juif (au détriment de la population palestinienne sur le territoire) et son monopole de la représentation des Juifs du monde.

    Ceci mon opinion personnel, un juif ne peut pas être Marocain, un juif reste toujours un juif quel que soit le pays ou il est installé, je donne l’exemple du polémiste Eric Zemmour, c’est un juif d’Algérie (Tiens chez nous disons toujours à propos de juifs d’Algérie mais jamais des juifs Algériens) qui s’attaque à tous ce qui est Algérien. Le Juif, à travers son histoire, a toujours incarné, la figure du pervers, du maudit, de l’errant, du vil, du cupide, du rusé. Cependant, il faut particularisé la transformation du juif Israélien en un Juif identitaire, faisant du Juif le spécimen d’une alliance divine.

    On déteste le juif sioniste usurpateur, car il semble qu’il s’est accaparé frauduleusement du divin pour se réclamer d’Abraham et se légitime faire partie d’un peuple élu de Dieu et ne laisse aucune place aux autres.

    Je sais que pour la majorité de la population Marocain c’est-à-dire le petit peuple, cette normalisation qu’a fait l’autorité du Makhzen n’a aucun sens politique, et ça reste dans l’histoire un mauvais exemple dans les sciences politique et un outrage à la volonté d’un peuple qui considère que la question palestinienne fait partie de son identité politique.

    Cette histoire de relation avec le régime colonial sioniste, sent la mise en scène obscène, le makhzen du Maroc comme d’ailleurs tous les autres pays arabes qui se sont approchés d’Israël, ils n’auront aucun mot à dire, pire encore, ils doivent rester muet et attendre les ordres. Mais la victoire des palestiniens est imminente elle est juste retardée par la félonie des faux frères arabes à l’instar des monarchies moyenâgeuses qui font preuve d’un cynisme,       d’une lâcheté et d’un indignité sans limite!

    Dans cette relation de clientèle apparaît le juif marocain en mal d’histoire, cherchera à retrouver ses racines avec à la fois l’orgueil, du fait d’être reconnu comme faisant partie du paysage marocain et le sentiment d’un double privilège : celui de pouvoir se vanter d’avoir été sujet d’un roi et d’être reconnu par lui comme un fils fidèle, bien incapable de lui nuire. C’est comme si le fait d’être reconnu comme faisant partie d’un royaume. Il s’agissait de savoir si le fait d’avoir vécu une condition de citoyens de seconde zone (celui des mizrahim, le second Israël) aurait généré un discours de valorisation d’une mémoire marocaine et l’exhibition, en la mettant en scène, de la continuité des relations historiques  avec la monarchie marocaine.

    Ainsi, ce qui fait le politique marocaine, en tant qu’elle sous-entend l’altérité, et voilà le niveau politique des marocains dans toute leur bassesse et vilénie.

    Ne reste-t-il important à se demander si ces concitoyens d’origine marocaine ne font pas partie des sionistes et de son armée Tsahal ?

    Bref ;le grand gagnant dans ce drôle d’histoire c’est Israël et le dindon de la farce semble bien être le monarque marocain qui semble être verser vers une vision d’un probable conflit armé avec le voisin algérien, très certainement sur conseils et recommandations du nouveau allié de taille Israël qui finira par réaliser son eschatologique à activer les braises de la guéguerre obsessionnelle contre l’Algérie.  C’est le Grand Jeu !!!

    Mais tout ça est une forte raison pour condamner toute forme de sioniste en toute circonstance, parce que le sioniste est à plus grande partie lié avec la folie que n’importe quelle autre réaction humaine. Concepteur d’un des systèmes d’apartheid des plus exterminateurs du siècle par le génocide des enfants Palestiniens.

    L’homme est encore un loup pour l’homme et la raison de haine, de mépris et d’incompréhension est encore au dessus de toutes les considérations. Je me contenterai de faire remarquer que la phraséologie des Franchouillards sur l’Algérie est assez bavarde et c’est encore une voix qui garde une certaine hostilité à son égard, ou encore à  éteindre sa lumière avec une complicité révoltante.

    Rappel historique pour certains bouffons de sa majesté des machins bidule. Le Sahara Occidentale n’est pas marocain, car durant toute la période de la colonisation, les gouvernements espagnols successifs nièrent ainsi la nature politique de la résistance de la population sahraouie, et ce jusqu’à ce que cette dernière exprime des revendications dans un langage armé aux forces politiques. Ce n’est en effet qu’à partir de ce moment-là que la dimension véritablement de la résistance sahraouie fut véritablement reconnue par les autorités espagnoles. Toutefois il n’y a pas vraiment de rupture dans les modes d’action politique depuis les années 1970, date à partir de laquelle les Sahraouis, alors sous domination espagnole, commencèrent à s’organiser pour revendiquer leur droit à l’autodétermination.

    Cependant lors du départ des espagnols, au terme d’un pacte commun tenu en secret un transfert passation de pouvoirs entre deux puissances colonisatrices, le régime du Makhzen  prend possession de cette terre au moyen d’une Marche Verte de 350.000 personnes venues des quatre coins du Maroc, une opération gigantesque sur le plan logistique, et ceci avait été un coup de maître pour revendiquer des territoires du sud, un coup monté, qui n’avait rien d’un élan populaire contrairement aux apparences, l’annexion du Sahara Occidental a fait l’objet d’un troc secret entre l’Espagne et le Maroc en échange le régime du Makhzen est tenu de s’abstenir de toute revendication sur les villes espagnoles de Ceuta et Melilla bénéficiant du statut de cités autonomes. Il convient de noter que l’ONU ne classe pas les enclaves de Ceuta et Melilla parmi les territoires occupés.

    Ainsi apparaît l’appétit ambitieux de l’institution monarchique du Maroc par sa diplomatie de montagne russe, elle s’est tirée malheureusement une balle dans le pied. Ce royaume n’est qu’un épiphénomène qui ne deviendra que l’ombre de lui-même.

    En conclusion, il est important de noter que le Peuple Algérien est hautement pacifique, aspire à la paix , ce peuple qui a surpris par son Hirak, tous les observateurs jusqu’alors persuadés de se trouver face à une société anesthésiée, Les Algériens scandent toujours  « Un seul héros, le peuple algérien ». L’Algérie serai une école démocratique qui reconfigurera la politique sur le long terme et son peuple avec son Hirak représente la réussite d’un très grand savoir par un peuple qui a l’expérience de la résistance.

    Kader Tahri

    Algérie54, 27/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental

  • Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Sahara Occidental, Maghreb, Mauritanie, Front Polisario – Evolution du rapport de force entre l’Algérie et du Maroc

    Au Maghreb, un énième rebondissement a lieu entre le Maroc et l’Algérie. L’Algérie annonce mettre fin aux relations diplomatiques entre les deux pays. En cause, des « actes hostiles » perpétrés par le Maroc d’après Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères algérien. Pour comprendre les évènements qui se déroulent en ce moment entre Alger et Rabat, une grille de lecture historique est nécessaire ; ces deux nations ayant déjà une relation conflictuelle depuis des décennies.

    Une relation bilatérale hostile dès l’indépendance de l’Algérie. 

    Contrairement à l’Algérie qui a subi une guerre d’indépendance du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962 sur son territoire, le Maroc a négocié et obtenu l’indépendance pacifiquement dès le 7 avril 1956. Cette nuance représente potentiellement la première rivalité entre le Maroc et l’Algérie, bien qu’elle ait été intériorisée. Malgré une mobilisation et un soutien actif de la part du Maroc pour que son voisin algérien obtienne l’indépendance le 5 juillet 1962, des heurts ont eu lieu le 8 octobre 1963 entre les Forces Armées Royales marocaines (FAR) et l’Armée Nationale Populaire algérienne (ANP).

    Ces heurts sont la conséquence des revendications territoriales marocaines sur une partie du territoire algérien et ont donné lieu à un affrontement militaire surnommé la « Guerre des Sables ». Les hostilités ont cessé le 5 novembre 1963 laissant les frontières inchangées, et un cessez-le-feu est entré en vigueur le 20 février 1964, notamment grâce à l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Cet affrontement a eu pour conséquence un alignement de l’Algérie au bloc de l’est communiste, avec l’URSS comme principal fournisseur d’armement militaire ; et le Maroc au bloc de l’ouest capitaliste, tourné vers l’occident américain et européen. Cette divergence idéologique a son importance pour comprendre les rapports de force entre les deux pays.

    La poursuite des revendications territoriales marocaines sur le Sahara occidental. 

    Après presque un siècle d’occupation espagnole, Francisco Franco, chef d’Etat de l’Espagne, décide de mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, qui prend effet le 14 novembre 1975. Hassan II, le souverain marocain, convoite ce territoire avec la Mauritanie qui lui est refusé par la Cour internationale de la Haye. Le roi marocain entame alors, le 6 novembre 1975, une « marche verte » pacifique avec 350 000 marcheurs volontaires pour prendre le contrôle de la région ambitionnée, provoquant la première rupture diplomatique entre l’Algérie et le Maroc de 1976 à 1988. En effet, l’Algérie ne souhaite pas voir son voisin marocain s’emparer de ce territoire, notamment en raison de son fort potentiel économique.

    En parallèle, le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental créé le 10 mai 1973, s’oppose aux prétentions marocaines et va jusqu’à proclamer une République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) le 27 février 1976 à Bir Lahlou. Le Front Polisario, soutenu par la Libye et l’Algérie démarre alors une guérilla contre le Maroc et la Mauritanie. Les troupes mauritaniennes se replient en 1979, et Rabat en profite pour consolider sa position en construisant un mur de 2 500 km entre 1980 et 1987. Ce dernier sera nommé « mur des sables » au Maroc, et à contrario, « mur de la honte » en Algérie. L’affrontement des deux antagonistes s’embourbe, les médiations échouent jusqu’à la signature d’un cessez le feu sous l’égide de la Mission des Nations Unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) le 6 septembre 1991. Cette entité a pour mission de maintenir la paix sur la région et d’organiser un référendum d’autodétermination pour les sahraouis, fortement contesté par le Maroc, qui préfère parler d’une autonomie sous sa souveraineté.

    Le terrorisme, une nouvelle source de conflictualité. 

    Le 24 août 1994 a lieu un attentat à l’hôtel Atlas-Asni dans la ville de Marrakech. Rabat accuse son frère ennemi Alger d’avoir impliqué ses services secrets dans cette attaque sur le territoire. La réponse marocaine est immédiate avec l’expulsion des algériens ne possédant pas de carte de séjour, et l’instauration des visas pour entrer sur le territoire. L’Algérie riposte rapidement par la fermeture de sa frontière avec le Maroc.

    Un espoir de réconciliation algéro-marocain rapidement avorté. 

    Le 17 février 1989 est initiée la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), une organisation politico-économique composée par l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie. Cependant, cette structure se révèlera être dans une situation d’immobilisme. Par ailleurs, de 1993 à 1996, un projet ambitieux de gazoduc auquel l’Espagne, le Maroc, l’Algérie et le Portugal ont participé, est engagé.  Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) a pour but d’approvisionner en gaz naturel la péninsule ibérique, et par conséquent l’Europe. Celui-ci va également être le premier partenariat économique et structurel d’ampleur entre les deux ennemis héréditaires du Maghreb.

     Enfin, le 27 avril 1999, Abdelaziz Bouteflika est élu président de la République algérienne démocratique et populaire. Voulant faire table rase des confrontations historiques, ce dernier tente un rapprochement entre les deux pays, d’une part en se rendant aux obsèques de son homologue Hassan II, et d’autre part en prônant les retombées positives d’une synergie entre le Maroc et l’Algérie, notamment au niveau économique. Néanmoins, Bouteflika réaffirme son soutien à la cause du Front Polisario pour un Sahara occidental libéré de toute prédation marocaine, ce qui provoque l’indignation de la classe dirigeante au Maroc. En 2005 et suite à des déclarations publiques du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia sur le conflit au Sahara occidental, le ministre marocain des affaires étrangères, Mohamed Benaissa refuse sa venue au Maroc.

    Normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv. 

    Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien jusqu’en juin 2021, cherche à mettre un pied en Afrique, notamment au Maghreb et ainsi développer son cercle d’influence. Pour y parvenir, il souhaite obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union africaine. Le Maroc de Mohammed VI lui apporte une aide importante en faveur de son intégration dans cette organisation intergouvernementale.

    En contrepartie, le Maroc espère intensifier les investissements israéliens mais également renforcer la coopération militaire entre les deux pays. Le 10 décembre 2020 marque une victoire diplomatique et géopolitique pour Rabat puisque les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, à la seule condition d’une normalisation des relations entre le Maroc et Israël intitulée « les accords d’Abraham » et signée le 22 décembre 2020. L’Algérie perçoit cette déclaration comme une stratégie de déstabilisation à son encontre avec une alliance Tel Aviv-Washington-Rabat à ses portes, d’autant plus qu’elle entretient des relations privilégiées avec le mouvement palestinien.

    De la dégradation à la rupture des rapports entre Alger et Rabat en 2021. 

    En mars 2021, l’Algérie commence son affrontement informationnel contre le Maroc, via les médias, en l’accusant d’utiliser le trafic de drogue comme moyen de déstabilisation. Le même mois, l’Algérie interdit aux agriculteurs marocains du Figuig de franchir la frontière, et de ce fait, de profiter de l’exploitation des palmeraies algériens. Le 14 juillet 2021, le représentant du Royaume du Maroc aux Nations Unies aurait affirmé son soutien au mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). L’Algérie riposte en rappelant son ambassadeur de Rabat. Le 18 juillet 2021, le scandale lié à « Pegasus », un logiciel espion israélien ayant comme fonctionnalité d’attaquer les smartphones sous iOS et Android éclate. Le royaume aurait utilisé le logiciel afin d’effectuer des actions d’espionnage sur des journalistes ainsi que sur des personnalités politiques et militaires algériennes, compliquant une nouvelle fois les liens entre les deux protagonistes.

    À l’occasion de la « Fête du Trône » le 30 juillet 2021, Mohammed VI tente en vain d’apaiser la crise avec Alger, louant une opportunité d’amélioration des relations bilatérales ainsi que la possibilité de réouverture des frontières, fermées depuis les attentats de Marrakech en 1994. La venue au Maroc de Yaïr Lapid, ministre des affaires étrangères israélien le 12 août 2021 exacerbe les tensions puisqu’il accuse ouvertement Alger de faciliter les actions de l’Iran dans la région. Dans ce contexte de tensions, l’Algérie incrimine le Maroc le 18 août 2021 en tant que partie prenante des feux qui ravagent la Kabylie, du fait de son soutien potentiel au MAK. En effet, le ministre de l’intérieur algérien, Kamel Beldjoud, en déplacement dans les zones sinistrées a déclaré que ces incendies avaient une origine humaine et criminelle. Le 24 août 2021, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne démocratique et populaire actuel, décide unilatéralement de cesser les relations diplomatiques avec le Maroc, de lui fermer son espace aérien et menace de stopper l’approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe à l’expiration du contrat le 31 octobre 2021.

    Des échanges économiques en continuel recul. 

    Depuis les attentats de 1994 qui ont ébranlé Marrakech et provoqué la fermeture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l’Algérie, les transactions commerciales entre les deux belligérants ont considérablement été réduites. Pourtant, jusqu’en 2016, Alger est le premier partenaire commercial de Rabat, position reprise aujourd’hui par l’Égypte et la Côte d’Ivoire, et jouit d’un solde commercial favorable à hauteur de 350 millions de dollars. Cependant ce solde reste minime en comparaison aux transactions économiques à l’échelle mondiale. Environ 80% de ces échanges sont liés aux exportations gazières provenant d’Algérie.

    Cette donnée sera amenée à diminuer drastiquement, si les relations entre l’Algérie et le Maroc poursuivent leur détérioration menant à un non-approvisionnement du gazoduc Maghreb-Europe. D’après l’Office des changes marocain, le montant des transactions plafonnent à 500 millions d’euros en 2020, soit 1% des importations et des exportations du Maroc. Un volume qui paraît dérisoire en comparaison aux échanges entre le royaume marocain et la monarchie espagnole qui atteignent 13,5 milliards d’euros la même année. Cette problématique de fluidité des transactions due à la fermeture des frontières a entrainé un effet pervers qui est le développement de la contrebande.  Ce commerce informel frontalier est alimenté par le trafic de drogue, de carburants, de médicaments et de produits alimentaires.

    Objectifs stratégiques et rapports de force informationnels sur fond de rancœurs historiques et de rivalités régionales. 

    Le Maghreb de l’ouest est dans une situation hautement complexe qui nécessite différentes grilles de lecture, notamment historique, politique, économique, et géopolitique. Le Maroc et l’Algérie se mènent une guerre économique et usent de stratégies de déstabilisation informationnelles. Alger évolue dans un contexte interne difficile puisqu’elle subit de plein fouet les manifestations sporadiques avec le « Hirak » depuis 2019 contre le pouvoir en place, le chômage endémique des diplômés et des jeunes algériens, la crise de l’eau, ainsi que les conséquences de l’épidémie de la Covid-19 sur les investissements et le tourisme. Cependant, elle ambitionne d’être la puissance régionale, ce qui la met en concurrence directe avec le Maroc. Afin de mettre en œuvre son ambition, l’Algérie use d’une stratégie de détournement de l’attention des citoyens algériens sur les différentes crises que traverse le pays, en lui soumettant un ennemi extérieur. Pour cela, la jeune république semi-présidentielle va régulièrement pointer du doigt son voisin marocain via des attaques médiatiques importantes ou des annonces gouvernementales officielles sur des sujets de discordance, parfois sans preuve, afin de déstabiliser la monarchie constitutionnelle marocaine.

    De plus, au niveau idéologique, Alger soutient la démarche des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, notamment concernant le dossier du Sahara occidental. Cependant, une raison sous-jacente pourrait être que l’Algérie soutient le Front Polisario afin d’empêcher un renforcement de Rabat par l’acquisition d’un nouveau territoire qui est par ailleurs, riche en fer, manganèse, uranium, or et phosphate, avec une vaste surface côtière sur l’océan Atlantique (ressources halieutiques) et un potentiel touristique conséquent. De son côté, le Maroc subit les attaques algériennes à répétition, qui se poursuivent toujours en 2021. Malgré les tentatives d’apaisement de Mohammed VI, le conflit entre les deux frères ennemis du Maghreb reste hautement actif. Par ailleurs, si l’implication du Maroc dans le « projet Pegasus » et le soutien au MAK est confirmée, cela démontrerait une contradiction forte entre les déclarations du gouvernement marocain et ses agissements offensifs dans l’ombre, qui ciblent notamment l’intégrité du territoire algérien sur la région Kabyle. De manière générale, le Maroc semble sortir victorieux de cette confrontation avec de nouvelles alliances et de nouveaux partenariats à son actif, ainsi qu’une stratégie qui ne suit pas une logique d’escalade du conflit face à l’Algérie.

    In fine, le Maroc et l’Algérie sont dans une impasse géopolitique et diplomatique qui a des conséquences néfastes sur les économies respectives et la stabilité de la région du Maghreb. Ce bras de fer historique doit être surmonté par les autorités algéro-marocaines afin de créer une coopération, autant sécuritaire qu’économique, et de dynamiser le développement régional qui dispose d’un fort potentiel, sans tomber dans le piège de Thucydide. Cette dynamique aurait pu augmenter le PIB par habitant entre 2005 et 2015 de 34% du côté algérien, et de 27% du côté marocain selon un rapport prospectif de la Banque mondiale paru en 2010. De plus, le risque de l’axe Tel Aviv-Washington-Rabat est d’être perçu comme une réelle menace pour les politiques algériens et pour l’intégrité du territoire. Ce risque pousserait l’Algérie à considérer de nouvelles alliances afin de contrer son voisin, comme par exemple un nouvel axe Alger-Téhéran-Moscou-Pékin-Ankara, puisque ces derniers cherchent à être présents en méditerranée occidentale.

    Edouard Yziquel

    Sources

    28 Minutes – ARTE. (2021, août 26). L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    6medias. (2021, septembre 30). En froid avec le Maroc, l’Algérie risque de fermer le robinet du gaz à l’Espagne. Capital.

    Algérie Presse Service. (2021, juillet 17). Conseil de la Nation: la déclaration du représentant du Maroc à l’ONU « dénuée de tout sens diplomatique ou moral ».

    Amsili, S. (2021, août 24). Tensions maximales entre l’Algérie et le Maroc. Les Echos.

    Boniface, P. (2021, février 11). Expliquez-moi… Le Sahara occidental.

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, avril 3). Le Maroc des rois : quel avenir ?

    Dessous des cartes – ARTE. (2021, septembre 15). Tunisie, Maroc, Algérie : nouvelle donne au Maghreb.

    Deveaux, J. (2021, septembre 9). Alger coupe le gaz à Rabat. France Info Afrique;

    Ellyas, B. S. (2018, juillet 20). Guerre des sables. Consulté le octobre 18, 2021.

    Europe Maghreb Pipeline Limited. (s.d.). Histoire. EMPL.

    France 24. (2021, août 24). Tensions au Maghreb : L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.

    France Info avec AFP. (2021, août 11). Algérie : ce que l’on sait des incendies dans le nord du pays, notamment en Kabylie, qui ont fait au moins 69 morts. Consulté le octobre 19, 2021, sur France Info Afrique.

    Haddouche, H. (2021, août 31). Le gazoduc Maghreb-Europe, première victime de la rupture entre Alger et Rabat. Middle East Eye.

    Kadiri, G. (2021, octobre 7). Le Monde Afrique.

    Le Parisien. (2021, août 18). Maghreb : l’Algérie se brouille avec le Maroc, accusé «d’actes hostiles». Consulté le octobre 18, 2021, Le Parisien.

    L’Economiste. (2021, août 5). Affaire Pegasus : Forbidden Stories et Amnesty International n’ont pu fournir aucune preuve contre le Maroc. L’Economiste.

    Lugan, B. (2021, octobre 4). Relations diplomatiques : Le contentieux algéro-marocain. Association de soutien à l’armée française (ASAF).

    Méric, É. (1965). Le conflit algéro-marocain. Consulté le octobre 18, 2021, Persée;

    Mohsen-Finan, K. (2021, août 31). Algérie-Maroc, les enjeux de la rupture. Orient XXI;

    Quarante, O. (2014, mars). Si riche Sahara occidental. Le Monde Diplomatique.

    Rédaction internationale. (2020, novembre 21). Au Sahara occidental, la perspective d’une guerre sans fin. France Culture;

    Vidalie, A. (2017, août 11). La « Grande Muraille » du Sahara, « mur de défense » ou « mur de la honte »? L’Express;

    Ecole de guerre économique, 25/11/2021

    #Maroc #Algérie #Front_Polisario #Sahara_Occidental #Mauritanie #Maghreb #Conflit

  • Le Maroc porte-avions d’Israël au Maghreb

    Le Maroc porte-avions d’Israël au Maghreb

    Maroc, Israël, Algérie, Sahara Occidental, Maghreb – Le Maroc porte-avions d’Israël au Maghreb

    Le Maroc et Israël ont conclu hier un accord-cadre de coopération sécuritaire « sous tous ses aspects (planning opérationnel, achats, recherche et développement, etc.). Ce rapprochement militaire entre les deux parties intervient une année à peine après la normalisation de leurs relations. Il signale de nouveaux développements dans le théâtre de guerre au Sahara occidental. Il annonce surtout une intrusion claire d’Israël dans l’espace stratégique maghrébin et une menace directe pour l’Algérie.

    Après la normalisation de leurs relations diplomatiques, le Maroc et Israël sont passés à un autre niveau dans leur coopération, en signant un «accord sécuritaire sans précédent» qui intervient dans un contexte de tension entre l’Algérie et le royaume chérifien. Cet accord-cadre, conclu dans le cadre de la coopération sécuritaire «sans précédent», a été paraphé à l’occasion de la visite, qualifiée d’historique, du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, reçu à son arrivée à Rabat par le ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale marocaine, Abdellatif Loudiyi.

    Visiblement ce rapprochement militaire entre Rabat et Tel-Aviv est à considérer comme une intrusion claire de la présence militaire israélienne dans le Maghreb. Ce qui met l’Algérie sur un double front sécuritaire, mais aussi diplomatique dans la mesure où Alger doit également faire face avec la donne d’Israël comme membre observateur de l’Union africaine.

    Le document signé lance formellement la coopération sécuritaire «sous tous ses aspects» (planning opérationnel, achats, recherche et développement, etc. entre les deux pays, un an à peine après la normalisation de leurs relations, face aux «menaces et défi s dans la région», selon la partie israélienne.

    Il s’agit, pour M. Gantz, qui a déposé une gerbe au mausolée Mohammed V, qui accueille la sépulture du «père de l’indépendance marocaine» et celle de son fils Hassan II, d’une chose «très importante qui nous permettra aussi d’échanger nos opinions, de lancer des projets conjoints et favorisera les exportations israéliennes jusqu’ici».

    «Nous sollicitons leur bénédiction et regardons vers notre avenir commun – un moment où le lien entre nos peuples s’approfondit et nos nations s’unissent pour offrir une vision de paix partagée», a écrit le ministre israélien sur le Livre d’or, selon des médias.

    Avant son départ de Tel-Aviv, mardi soir, il avait évoqué «un voyage important au Maroc qui a une touche historique car il s’agit de la première visite formelle d’un ministre de la Défense israélien dans ce pays». La signature de cet accord marque ainsi une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays, mais qui auront vraisemblablement un nouvel impact sur les rapports géostratégiques dans toute la région marquée par une succession de tensions.

    Nouvel impact sur les rapports géostratégiques

    Le Maroc et Israël avaient établi, pour rappel, des relations diplomatiques au début des années 1990 avant que le Maroc n’y mette fi n au début de la Seconde intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000.

    Désormais alliés dans un contexte régional tendu, ils ont renoué des relations en décembre 2020 dans le cadre des «Accords d’Abraham», processus de normalisation des relations entre l’Etat hébreu et des pays arabes soutenu par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.

    Le 24 août dernier, l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc sur fond d’actes hostiles de longue date perpétrés par Rabat contre l’Algérie et qui se poursuivent jusqu’à maintenant».

    L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui», a déclaré M. Lamamra au cours d’une conférence de presse, durant laquelle il a annoncé la décision des autorités algériennes.

    Auparavant, c’est le Haut-conseil de sécurité, présidé par le président de la République, qui a souligné que les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest.

    Le 31 octobre dernier, le président Tebboune a ordonné à la compagnie nationale Sonatrach de ne pas renouveler le contrat commercial avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

    La tension entre les deux pays franchira, début novembre, un autre seuil avec l’assassinat de trois ressortissants algériens sur la liaison Nouakchott-Ouargla, ce à quoi El Mouradia a réagi en promettant «une riposte».

    L’assassinat «ne sera pas impuni», avait annoncé la présidence de la République, qui a relevé que «plusieurs facteurs désignant les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    Nazim Brahimi

    Reporters, 25/11/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Palestine #Normalisation

  • Les salamalecs de Jack Lang à la monarchie marocaine

    Les salamalecs de Jack Lang à la monarchie marocaine

    Maroc, Sahara Occidental, Algérie – Les salamalecs de Jack Lang à la monarchie marocaine

    Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA), a appelé ce lundi à reconnaître le roi du Maroc Mohammed V « Juste parmi les Nations ». Le responsable français, ancien ministre de la Culture, a fait cette annonce lors de l’inauguration officielle de l’exposition-évènement « Les Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire » à l’IMA, en présence du président Emmanuel Macron et de responsables politiques et religieux.

    Selon les mauvaises langues, le discours mielleux envers le Maroc est en réalité sa manière de remercier le souverain marocain de l’avoir sorti du pétrin de Marrakech. Une histoire qui n’a pas cessé de le poursuivre tel un cauchemar de nuit. Rappelons sa balade dans les rues de Montpellier le 15 juin dernier. Alors qu’il se promenait tranquillement avec sa femme, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang a été interpellé par deux femmes et elles l’ont traité de pédophile et de pédo-criminel. La raison? Les casserolles qu’il traîne des riads de Marrakech selon lesquelles il aurait été « poissé » dans les annés 2000 dans une partouze avec des enfants de moins de 15 ans. Il aurait été sortir d’un commissariat de police de la ville ocre par les autorités marocaines. On dit que, depuis lors, il ne sait plus comme rendre l’ascenseur à Mohammed VI.

    A l’instar de ses copains marocains, Jack Lang n’aime pas l’Algérie. Son animosité envers le pays du million et demi de martyrs avait été commenté dans les colonnes du Soir d’Algérie dont voici le texte intégral:

    Chronique du jour : DIGOUTAGE
    Ça va bien, Jack ?
    Par Arris Touffan

    Franchement, je ne reconnais pas le Jack Lang ami zaâma de l’Algérie, qui était à Alger comme chez lui, avec ses potes du gouvernement algérien et les patrons des grandes entreprises d’Etat algériennes. Qu’est-ce qui lui a pris de faire preuve d’une telle véhémence à l’égard de la Franco-Algérienne Leïla Aïchi, investie comme candidate En Marche pour les législatives prochaines ? Il reproche à la candidate ses positions de soutien au Front Polisario. De ce seul fait, Lang s’écrie : «Ces propos sur le Sahara et le Maroc sont inadmissibles. Il faut que son investiture soit retirée et c’est à nos hauts responsables de le faire.» Et il ajoute : «Inadmissible, inconcevable»!
    Et j’en passe des salamalecs à la monarchie marocaine.

    A. T.
    digoutagesoir@yahoo.fr

    Le Soir d’Algérie, 20/05/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Jack_Lang #Marrakech #Partouze #Pédophilie #Pédocriminalité