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  • L’Algérie fait peur à ses ennemis

    L’Algérie fait peur à ses ennemis

    Algérie, Maroc, Israël, Sahara Occidental – L’Algérie fait peur à ses ennemis

    Les sionistes utilisent le Maroc pour leurs intérêts
    Au moment où les relations algéro-marocaines sont sous tension, le Maroc continue dans le processus de normalisation avec l’entité sioniste. Le ministre de la Défense de l’entité sioniste Benny Gantz se rend au Maroc, pour s’apprêter à conclure un accord visant à renforcer la coopération militaire. La force militaire de l’Algérie et sa puissance régionale a fait peur à ses ennemis qui font des alliances en essayant de s’implanter dans la région pour créer un déséquilibre dans les pays nord-africains.

    Le Maroc cherche un nouvel allié politico-militaire dans la région à travers l’officialisation de sa relation avec l’entité sioniste, afin de réaliser ses objectifs et ses intérêts même en détriment la stabilité géostratégique de la région, a déclaré à Maghreb Info le Docteur en relations internationales Abdelhamid Kerroud. Cette relation existait depuis 60 ans d’une façon officieuse et déclarée officielle durant ces derniers mois, a-t-il indiqué. Dans le cadre du processus de normalisation des relations entre l’entité sioniste et les pays arabes des «accords d’Abraham », soutenu par l’administration Trump, le Maroc a établi officiellement des relations avec l’entité sioniste en décembre 2020. Comme récompense, Washington avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidentale, le territoire occupé par les Marocains.

    L’analyste a souligné que l’entité sioniste cherche à s’implanter officiellement dans la région et à avoir un débouché en Méditerranée. Le Maroc constitue un relais de l’entité sioniste et il représente un sous-traitant dans la région, a-t-il ajouté. En matière de coopération de défense, le Makhzen cherche de l’équilibre militaire avec l’Algérie qui est une puissance militaire navale et aérienne régionale selon le classement de plusieurs organismes spécialisés dans le monde. « Le Maroc invite l’entité sioniste de loin pour s’implanter au nord de l’Afrique ce qui constitue aussi une menace pour la région. Le Maroc essaye de tenir de l’équilibre avec l’Algérie mais à travers l’entité sioniste et non pas à travers les relations bilatérales ou multilatérales des pays de la région », a confirmé Kerroud. Il a précisé que le Maroc d’aujourd’hui s’accroche de tous les moyens et mettre en œuvre n’importe quelle politique qui réalise ses objectifs dans la région au détriment de sa population, de l’Algérie et de la stabilité au Maghreb et en Méditerranée orientale. L’Algérie est sur son territoire aérien, terrestre et maritime et est en train de s’armer depuis des décennies pour la défense de son territoire. « L’Algérie opère chez elle et non pas dans un autre territoire lointain comme le cas de l’entité sioniste ou d’autres puissance qui émergent dans la région. Par contre le Maroc est en train de faire un rattrapage en matière de défense pour arriver au même niveau que l’Algérie qui la dépasse dans plusieurs volets », a indiqué l’analyste.

    L’entité sioniste vise l’Algérie pour sécuriser ses intérêts

    L’Algérie est visée après la chute de certains pays durant le printemps arabe, a déclaré à Maghreb Info l’expert des questions sécuritaires et stratégiques, le colonel à la retraite, Abdelhamid Larbi Chérif. « L’entité sioniste veut détruire tous les pays arabes et cherche à les diviser pour les affaiblir. Elle n’accepte pas l’existence d’un pays arabe plus grand et plus fort que l’entité sioniste dans son projet du grand Moyen-Orient qu’il ne faut ignorer », a-t-il souligné. Il a ajouté que l’entité sioniste planifie son implantation dans la région de la Méditerranée et vise l’Algérie depuis sept ans, après la crise de sécurité en Syrie où l’entité sioniste est impliquée ainsi que la chute de la Lybie et l’Irak. « L’Algérie a eu rôle important dans le refus de la normalisation avec l’entité sioniste et dans la guerre arabe contre les sionistes en 1967-1973. Le peuple algérien refuse entièrement qu’il y ait un Etat sioniste durant toute son histoire», a précisé l’ex-colonel. Il a expliqué que l’entité sioniste prend en charge la situation dans le nord africain suite à la décision des Etats Unis, son allié, de renforcer ses alliances sans le sud-est de l’Asie pour faire face à la puissance chinoise.

    Selon l’expert, l’entité sioniste utilise depuis 1977 des groupes terroristes dans son agenda de détruire les pays arabes en commençant par l’Afghanistan à l’intervention militaire étrangère dans les pays arabes. « Les groupes terroriste sont des outils de renseignement à l’entité sioniste », a-t-il affirmé. L’expert des questions sécuritaires et stratégiques a précisé que le danger de l’entité sioniste sur l’Algérie est de nourrir les mouvements séparatistes et la création de l’instabilité dans le pays. En ce qui concerne le Maroc, il a souligné que le problème réside dans la construction d’une force militaire algérienne que les Marocains n’ont pas pu atteindre depuis l’an 2003. Sur le plan économique, l’entité sioniste vise également le potentiel que possèdent l’Algérie et les pays de la région nord-africaine. A ce propos, l’expert a confirmé que l’implantation de l’entité sioniste dans l’ouest de la Méditerrané est étudiée, en cherchant à sécuriser son passage économique dans la méditerranée dans le cas où un conflit s’est déclenché sur cette zone car le littoral algérien s’étend sur plus de 1.600 kilomètres. Pour rappel, la société de l’entité sioniste Ratio Petroleum avait annoncé récemment un partenariat avec le Maroc pour l’exploration d’hydrocarbures au large de Dakhla, au Sahara occidental.

    Le Makhzen et l’entité sioniste suivent tous les deux la politique d’occupation

    La visite du ministre de la Défense de l’entité sioniste ouvre la voie à l’installation d’une alliance militaire contre le Sahara occidental et en Palestine occupé. Le Maroc et l’entité sioniste ont plusieurs points en commun et une politique de convergence. Selon l’analyste Abdelhamid Kerroud, le cas de Sahara occidental est une affaire de décolonisation du territoire en Afrique que l’ONU supervise depuis près de 50 ans et que le Maroc essaye d’entamer le processus de résolution de ce conflit en faisant appel à l’entité sioniste, cette dernière qui est rejetée par plusieurs forces vives même au sein du Maroc. « L’entité sioniste est une force d’occupation de la Palestine au même titre que le Maroc occupe illégalement le Sahara occidental », a-t-il indiqué. Pour sa part, l’expert des questions sécuritaires et stratégiques, Abdelhamid Larbi Chérif a déclaré que le Polisario et le peuple sahraoui doivent réévaluer la situation du Sahara occidental car il n’existe aucun pays qui a eu son indépendance par l’ONU ou le conseil de la sécurité. « Qui peut parier sur l’entité sioniste qui n’a pas pu faire face à la résistance palestinienne ? », a-t-il indiqué. L’entité sioniste vit actuellement, selon l’expert, une peur et se pose des questions sur sa capacité de rester dans la région de Moyen-Orient si une guerre sera déclenchée contre elle.

    La coopération militaire entre le Maroc et l’entité sioniste définit leur but d’imposer une force étrangère dans la région de la Méditerranée. Cet accord pose la première pierre de l’installation d’importantes relations de sécurité qui menacent tous les pays nord-africains. La puissance e l’Algérie et tout son potentiel dans le cadre militaire a fait peur au Maroc ainsi que l’entité sioniste qui essayent de la déstabiliser. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les sionistes ne font jamais un pas sans qu’il ne réponde à leurs intérêts en premier lieu et leur relation avec le Maroc n’est qu’un outil pour arriver à leurs propres objectifs dans la région.

    Maghreb Info, 23/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Benny_Gantz

  • Le sahraoui Mahjoub Mleiha espionné par le Maroc avec Pegasus

    Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, NSO Group- Le sahraoui Mahjoub Mleiha espionné par le Maroc avec Pegasus

    Mahjoub Mleiha est la quatrième victime du logiciel espion Pegasus sur le sol belge. Il vient du Sahara occidental et travaille comme bénévole pour Codesa, un collectif de militants sahraouis des droits humains. Une enquête menée par le Security Lab d’Amnesty International a révélé que le téléphone du Belge contenait des traces du logiciel espion Pegasus.

    Mahjoub Mleiha est né au Sahara occidental, qui est revendiqué par le Maroc. En 2017, il obtient la nationalité belge. Mahjoub est responsable des relations extérieures du collectif des militants sahraouis des droits humains et à ce titre a participé à des rencontres avec de nombreux diplomates et députés européens.

    « Le 1er novembre, j’ai reçu un e-mail du département d’État américain », a-t-il déclaré à Knack et Le Soir. Lorsque j’ai ouvert ce message sur mon iPhone, j’ai remarqué qu’il était déjà marqué comme « lu » avant même de l’ouvrir. C’est alors que j’ai réalisé que quelqu’un regardait mon téléphone. « 

    Un examen de son téléphone a confirmé la présence de traces de Pégase, mais n’a pas pu établir l’identité de l’auteur avec certitude. Or, ce dernier n’est pas à discuter pour le militant sahraoui : les services secrets marocains.  » Qui d’autre ? Les Belges ? Je ne pense pas. Je ne vois personne le faire à part les services secrets marocains », a-t-il déclaré. Mahjoub Mleiha a l’intention de porter plainte en Belgique.

    En juillet, des dizaines de médias, coordonnés par Forbidden Stories et avec le soutien technique du Security Lab d’Amnesty International, ont révélé l’étendue de l’espionnage du logiciel espion Pegasus. Le logiciel espion israélien a été largement utilisé pour espionner les avocats, les journalistes, les défenseurs des droits humains et les politiciens.

    Le Maroc a été accusé d’espionnage de centaines de personnes, y compris en Europe. Rabat a été accusé d’espionnage du président français Emmanuel Macron, entre autres .

    Le royaume alaouite nie avoir acheté le logiciel espion, malgré de nombreuses preuves techniques confirmant l’implication de Rabat, écrit Le Monde.

    Aux Pays-Bas, un groupe de militants des droits humains d’origine rifaine avait approché Amnesty Pays-Bas pour faire également examiner leurs téléphones afin de voir s’ils étaient espionnés par le Maroc.
    Cependant, Amnesty Pays-Bas n’a pas répondu de manière adéquate et n’a apparemment pas compris la gravité de l’affaire. Elle a qualifié la situation d’affaire individuelle et a référé les militants concernés à des agences qui ont peu à voir avec l’affaire.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Pegasus #Espionnage #NSOGroup #Mahjoub_Mleiha

  • Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, Israël – Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Le secrétaire Antony J. Blinken et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avant leur rencontre
    SECRÉTAIRE BLINKEN : Bonjour à tous. C’est un plaisir d’avoir mon ami Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, ici au Département d’État. Nous avons eu l’occasion de discuter et de nous voir à plusieurs reprises depuis janvier. Mais c’est surtout bien de l’avoir ici au département car nous avons un partenariat de longue date avec le Maroc, que nous voulons renforcer et approfondir.

    Nous aurons aujourd’hui l’occasion de parler de plusieurs enjeux dans la région. Nous aurons l’occasion d’évoquer la très importante normalisation des relations entre le Maroc et Israël et le travail qui s’y fait. Et c’est aussi, je pense, une visite opportune parce que nous avons maintenant un nouvel envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et j’ai hâte de parler au ministre de son travail et de ses efforts là-bas. .

    Mais sur ce, Nasser, bienvenue. C’est super de vous avoir ici.

    MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES BOURITA : Merci. Merci beaucoup, Tony, et toujours un plaisir d’être ici. Et comme vous l’avez dit, nous avons un partenariat de très longue date et il est temps de l’enrichir davantage – d’enrichir notre dialogue stratégique, notre coopération militaire, comment défendre nos intérêts et d’autres sujets dans le monde. Et je pense que les défis auxquels nous sommes confrontés, les défis mondiaux – changement climatique, extrémisme – mais aussi dans certaines régions de la Libye et de l’Afrique donnent plus de pertinence à cette relation, et c’est exactement la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – de promouvoir et rendre cette relation de plus en plus forte. Merci.

    SECRÉTAIRE BLINKEN : Merci.

    Département d’Etat américain, 22/11/2021

    #Maroc #EtatsUnis #Sahara_Occidental #Israël #Normalisation

  • Engager le Maroc: un pari que l’Espagne ne veut pas perdre

    Engager le Maroc: un pari que l’Espagne ne veut pas perdre

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Melilla – Engager le Maroc: un pari que l’Espagne ne veut pas perdre

    Dans une partie d’échecs, chaque joueur connaît le type de jeu auquel il joue et déplace les pièces à tour de rôle. En plus de l’avantage relatif de faire une ouverture cohérente avec vos objectifs, vous devez anticiper les mouvements de votre adversaire et planifier en conséquence.

    Le Maroc a déplacé des pièces les 17 et 18 mai 2021, lorsqu’il a accueilli 8 000 immigrants dans la ville de Ceuta, territoire espagnol en Afrique et frontière extérieure de l’Union européenne. Il l’a fait sans prévenir, négligeant ses fonctions de gardien des frontières et permettant l’entrée d’une masse de migrants représentant 9,5 % de la population de Ceuta.

    Cet épisode est d’un caractère inédit : il s’est produit dans le contexte d’un changement géopolitique au Maghreb, dans une dégradation sans précédent des relations Rabat-Madrid, et il a été d’une ampleur inégalée. La particularité de l’événement exige une évaluation des relations entre les deux pays et de la stratégie de l’Espagne vis-à-vis du Maroc. Madrid sait-il qu’il joue aux échecs avec Rabat ? Est-il capable de lire à l’avance les mouvements du Maroc ? A-t-il une stratégie efficace ?

    Fond

    Cet acte a lieu au cours d’une période de changements dramatiques dans l’espace maghrébin. À savoir, les hostilités sur le Sahara occidental ont de nouveau éclaté en 2019. En outre, les relations du Maroc avec Alger se sont considérablement détériorées, tandis que ses relations avec l’Europe sont devenues plus tendues à la suite des décisions de la CJUE en 2021 et des conflits avec la France et Berlin. Washington a accru son soutien au Maroc, reconnaissant sa souveraineté sur le Sahara occidental et fournissant des fournitures d’armes et une coopération militaire. En parallèle, Rabat s’oriente vers l’Afrique, renforce ses liens avec le Sahel et étend ses contacts diplomatiques avec le Nigeria, le Sénégal et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Ces changements renforcent l’importance des déplacements du Maroc et soulignent la pertinence de ses interactions avec son seul voisin européen : l’Espagne.

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont toujours été conflictuelles et prospères à parts égales. Aux aspects positifs des relations commerciales, de la complémentarité économique et de la coopération dans la lutte contre le terrorisme s’ajoutent des aspects problématiques : revendications territoriales sur les possessions espagnoles en Afrique, questions de délimitation maritime et d’immigration. Le rejet par le Maroc du principe de l’ Uti possidetis juris , cherchant à modifier les frontières héritées du colonialisme, a amené des conflits dans ses relations avec ses voisins. Avec l’Espagne, cela est évident dans des événements tels que la guerre d’Ifni (Maroc-Espagne), la Marche verte, la crise de Perejil et les événements de Ceuta en mai de cette année.

    Dans les médias, les relations entre les royaumes d’Espagne et du Maroc sont façonnées par des conflits, comme la crise de Perejil en 2002 et 2010-2011 sans ambassadeur du Maroc à Madrid. Ces affrontements, impliquant généralement des territoires espagnols en Afrique ou des questions d’une grande sensibilité publique telles que la migration ou le Sahara occidental, sont de courte durée et normalement rapidement résolus. En conséquence, les relations entre Madrid et Rabat sont de nature cyclique et font partie de la politique intérieure espagnole. Cela conditionne que les moments forts de leurs relations ne durent jamais longtemps et que les réponses de l’Espagne en discutant publiquement du Sahara, de Ceuta et de Melilla soient évitantes plutôt qu’assertives. Dans ce cadre, les événements de Ceuta 2021 peuvent être compris comme un nouveau revers dans le développement de relations complexes.

    Ces conflits contrastent avec l’interaction économique profondément imbriquée de l’Espagne avec le Maroc. Des secteurs tels que l’automobile, le textile et l’agriculture font partie de la même chaîne de valeur. Le Maroc est le deuxième partenaire hors UE de l’Espagne tandis que l’Espagne a dépasséLa France comme principal fournisseur du Maroc. Cela répond au concept de « coussin d’intérêts » avancé par l’Espagne dans les années 1990. L’idée centrale de cette stratégie est qu’une interdépendance économique accrue réduira les tensions politiques. Selon cette théorie, l’économie marocaine étant plus dépendante de l’Espagne que l’Espagne ne l’est du Maroc, Rabat serait contraint dans ses mouvements politiques. Cependant, compte tenu de la fréquence des conflits entre les deux royaumes, cette approche libérale est d’une efficacité douteuse.

    La combinaison de malentendus fréquents et d’interactions économiques croissantes n’est pas le seul paradoxe à relever dans les relations des deux royaumes. Sur le plan politique, la synchronisation entre les maisons royales des pays (principalement entre Juan Carlos I et Hassan II dans le passé mais aussi entre Mohamed VI et Felipe VI à l’ heure actuelle ) contraste avec les six années sans réunions annuelles de haut niveau. requis par le traité d’amitié entre les deux pays. Par ailleurs, le Premier ministre Sanchez a rompu avec la tradition espagnole de payer le premier voyage étranger au Maroc, en place depuis les années 1980.

    Bref, les problèmes entre Madrid et Rabat sont cycliques et affectent grandement la politique intérieure espagnole. Ni la force de l’interaction commerciale ni la proximité entre leurs rois ne suffisent à lisser les relations entre les deux pays.

    Les axes de la relation entre l’Espagne et le Maroc

    La complexité des relations entre l’Espagne et le Maroc s’articule autour de six axes : les migrations, le terrorisme, l’énergie, le Sahara, Ceuta et Melilla, et l’Union européenne. Chaque axe génère une série d’opportunités et de vulnérabilités pour l’Espagne, et c’est la confluence de ces axes qui détermine les hauts et les bas entre les deux pays.

    Le premier de ces axes est la migration. En raison de son omniprésence soutenue dans les médias, c’est celui qui concerne le plus la politique intérieure espagnole. Les immigrants subsahariens et marocains arrivent en Espagne par deux voies différentes : par voie maritime (vers la péninsule et les îles Canaries) et par voie terrestre (à travers les villes espagnoles d’Afrique de Ceuta et Melilla). Depuis 1992, Madrid a intensifié sa coopération avec Rabat dans ce domaine.

    Actuellement, le système d’externalisation des frontières est présent dans le rapatriement des immigrés, les patrouilles conjointes de police maritime, les commissariats conjoints, les raids contre les assauts massifs sur les barrières frontalières, et la construction et le contrôle de la barrière de Nador au Maroc. Ces projets sont financés par des fonds européens, que le Maroc souhaite voir se multiplier . Cette collaboration est asymétrique : le Maroc a le contrôle exclusif de la frontière, et l’Espagne dépend de son bon vouloir. Rabat, conscient de cela, n’hésite pas à instrumentaliser la question.

    Le deuxième axe est la coopération antiterroriste et sécuritaire. La collaboration dans ce domaine est née des attentats terroristes de Madrid le 11 mars 2004. La coopération s’étend désormais à la coopération policière, judiciaire et de renseignement. De plus, dans le but de contrôler la radicalisation, Rabat nomme une partie des imams en Espagne. Là encore, l’asymétrie est en faveur du Maroc. Les imams marocains pourraient se positionner en faveur des intérêts de leur pays d’origine. De plus, la coopération antiterroriste est essentielle pour la sécurité nationale de l’Espagne, et sa perte potentielle mettrait l’Espagne en danger.

    Le troisième axe est l’énergie. La présence espagnole dans ce domaine est importante, avec une participation au développement de l’énergie solaire et éolienne au Maroc et à ses centrales à cycle combiné. De plus, l’Espagne exporte de l’électricité vers le Maroc à travers deux interconnexions avec la péninsule ibérique, qui représente 20 % de la demande marocaine. L’Espagne était autrefois dépendante du gazoduc Maghreb-Europe, qui passait par le Maroc. Sa fermeture en novembre 2021 a réduit cette dépendance mais a posé un problème pour garantir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne. Dans ce domaine, l’Espagne a le dessus : elle a opposé son veto au Plan Solaire Méditerranéen au Maroc (pour éviter la concurrence avec la production renouvelable espagnole) et a rejeté une 3e interconnexion électrique demandée par le Maroc.

    Le quatrième axe est celui du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole est d’une importance viscérale pour le Maroc. Au cœur de ses revendications territoriales, le conflit perdure depuis son début dans les années 1970, et Rabat manque de soutien international sur sa position. C’est d’ailleurs un sujet d’actualité, autour duquel le Maroc a récemment gagné le soutien américain, le rejet français et allemand, et sur lequel il a déclaré qu’il ne signerait pas d’accords commerciaux n’incluant pas le Sahara occidental.

    L’Espagne est confrontée à un dilemme puisqu’elle doit choisir entre son opinion publique (sensible à la cause sahraouie) et ses relations commerciales avec le Maroc. De ce fait, il conserve une double position. Officiellement, l’Espagne soutient une solution par l’intermédiaire de l’ONU, envoie une aide humanitaire aux camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, reconnaît le Front Polisario comme représentant du peuple sahraoui et rejette les revendications marocaines sur les eaux des Canaries au motif que Rabat n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental .

    Néanmoins, elle applaudit le projet d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc (qui n’envisage pas l’indépendance), a rejeté l’initiative américaine d’étendre le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits humains en 2013, et défend les intérêts du Maroc (et les siens) devant les arrêts de la CJUE. sur les accords commerciaux impliquant le Sahara occidental. La complexité de cet axe, qui oblige l’Espagne à marcher dans les deux sens à la fois, est une menace pour toute relation constructive avec le Maroc.

    Le cinquième axe concerne les revendications du Maroc sur les villes autonomes de Ceuta et Melilla et les îles espagnoles au large des côtes marocaines. L’effort de Rabat pour rétablir ses frontières « authentiques » ne s’arrête pas au Sahara, s’étendant encore plus dans ces territoires espagnols, sur lesquels il a une revendication permanente.

    Ces territoires ont quatre problèmes.

    -Economiquement, ils dépendent du commerce marocain et des subventions espagnoles,
    -démographiquement, la croissance de la population d’origine marocaine entraîne des changements dans la structure sociale qui peuvent être source de conflits,
    -la protection internationale est relative, puisque les territoires espagnols ne sont pas explicitement protégés par l’OTAN, et bien qu’ils fassent partie de l’UE et de l’espace Schengen, ils ne font pas partie de l’Union douanière,
    -les îles ne figurent pas dans la Constitution espagnole ni dans l’organisation territoriale espagnole.

    Profitant de ces faiblesses, le Maroc a utilisé différentes stratégies pour renforcer ses revendications : blocus économiques, vetos contre la poursuite de l’intégration dans l’UE, rhétorique du colonialisme et comparaisons avec Gibraltar, voire la crise de Perejil en 2002, dans laquelle un petit groupe de la marine marocaine occupait l’une des îles espagnoles. Cet axe a une présence latente dans les relations entre les deux pays : bien que Madrid évite sa mention publique, les revendications de Rabat peuvent aboutir à une confrontation directe des intérêts nationaux espagnols.

    Enfin, le sixième et dernier axe est l’Union européenne. La relation de l’Espagne avec le Maroc est basée sur la politique européenne de voisinage et sur l’Union pour la Méditerranée. Par ailleurs, cette relation tourne actuellement autour de l’octroi de fonds au Maroc pour l’externalisation des frontières, les accords commerciaux sur l’agriculture et la pêche, et les arrêts de la CJUE sur ceux-ci, qui depuis 2015 ont compliqué les relations de Bruxelles avec Rabat. En effet, le Maroc a changé d’ attitude envers l’UE depuis 2008, réduisant ses concessions, augmentant ses exigences et adoptant un discours plus pragmatique. Dans le cadre des relations Madrid-Rabat, l’UE a agi comme un pacificateur, réduisant les conflits bilatéraux. Cependant, l’Espagne est limitée au sein de la structure multilatérale, puisqu’elle ne peut pas imposer ses préférences et son pouvoir se limite à bloquer les initiatives (comme il l’a fait avec la libéralisation agricole par exemple). De plus, les arrêts de la CJUE ont empoisonné les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc.

    Ce qui est aujourd’hui la coopération en matière de migration, de sécurité et d’énergie, en raison des conflits autour du Sahara ou de Ceuta et Melilla peut devenir un jour une dépendance indésirable. Trop de questions liées à la sécurité nationale espagnole sont soumises à la bonne volonté de Rabat. C’est pourquoi les désaccords entre les deux pays provoquent tant de remous en Espagne, même s’ils ne tournent pas toujours autour de chacun des 6 axes décrits ci-dessus.

    Ceuta 2021 — Nouvelle crise ou point de non-retour ?

    Cet article commence par les événements du 18 mai 2021, lorsque le Maroc a assoupli ses contrôles aux frontières et autorisé plus de 8 000 sans-papiers, pour la plupart de jeunes Marocains, à entrer dans la ville de Ceuta. Le chiffre est sans précédent, environ 10 fois plus élevé que ce qui était reçu jusque-là. Il convient de se demander si cet événement est un simple retournement des relations conjoncturelles entre le Maroc et l’Espagne, ou s’il implique quelque chose de différent.

    Lorsque la crise de Ceuta en 2021 est relativisée, on observe une détérioration extraordinaire des relations entre le Maroc et l’Espagne, renforcée par les actions unilatérales de Rabat. En 2018, le Maroc a fermé la frontière commerciale avec Melilla. En 2019, il a durci la lutte contre la contrebande à Ceuta, entravant le passage des frontières et interdit à ses agents d’entrer à Ceuta ou Melilla. À ce jour, cela a soumis les deux villes à une asphyxie économique sans précédent. En 2020, le Maroc a opposé son veto à l’entrée du poisson marocain à Ceuta et a relancé le différend sur la délimitation des frontières maritimes dans les eaux canariennes. En 2021, il a installéune ferme piscicole dans les eaux espagnoles près des îles Chafarinas sans autorisation. Ces dernières années, les relations entre les deux pays se sont progressivement dégradées, camouflées derrière la pandémie de Covid-19 et autour de questions d’importance relative, qui n’affectent qu’indirectement les 6 axes ci-dessus évoqués.

    En revanche, la crise de Ceuta est pertinente dans presque tous ses aspects.

    Le Maroc instrumentalise l’immigration, laissant de côté ses obligations de garde-frontière.
    Le conflit du Sahara occidental reste en toile de fond : la crise était une forme de protestation de Rabat contre l’hospitalisation en Espagne du leader du Front Polisario Brahim Ghali, organisée de manière opaque par Madrid.
    Malgré les tentatives de Rabat de maintenir la crise dans le cadre bilatéral, elle a dégénéré jusqu’à l’Union européenne, où l’Espagne a reçu le soutien de la Commission européenne, du Parlement européen (qui a prononcé une condamnation pour violation des droits de l’enfant contre le Maroc), et même de la France. .
    La crise a été suivie par la réactivation des revendications territoriales sur Ceuta et Melilla : le Premier ministre marocain a comparé la situation au Sahara occidental.
    Face aux vecteurs nombreux et inhabituels de cette crise, l’Espagne doit identifier quel objectif poursuit le Maroc, et quelles seront ses prochaines étapes. Rabat cherche évidemment à capitaliser sur l’élan donné par la reconnaissance américaine de sa souveraineté sur le Sahara et ses relations vigoureuses avec certains de ses voisins africains.

    De plus, la détérioration des relations a coïncidé avec une détérioration de la politique intérieure espagnole, alors que le Maroc profite de l’indépendance, de l’instabilité gouvernementale, du COVID-19, etc. Le Maroc poursuit-il une stratégie contre l’Espagne ? C’est ce que présume le renseignement espagnol , sans trop savoir de quelle stratégie il s’agit. En fait, le CNI considère que la crise de Ceuta n’est pas un problème d’immigration, mais une invasion qui peut se répéter à nouveau. Rabat aurait pu entraîner le conflit dans une zone grise, auquel cas il s’agirait d’établir l’environnement, en attendant les opportunités.

    La situation actuelle ne s’inscrit pas dans le schéma cyclique qui caractérise ses relations avec le Maroc. Ceuta et Melilla étouffent, les services secrets espagnols craignent de perdre la collaboration antiterroriste avec le Maroc, Rabat est en position de force et Madrid est incapable de reconnaître quelle sera la prochaine étape du Maroc, se limitant à essayer de remettre sur les rails une relation de plus en plus ancrée. . L’élan avec lequel Rabat fait pression pour la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara, et son extrapolation de celle-ci à Ceuta et Melilla, suggère que les désaccords avec l’Espagne ne sont pas terminés.

    Dans tout cela, la stratégie de l’Espagne vis-à-vis du Maroc est inefficace. Le libéralisme du coussin d’intérêts a échoué. Elle reposait sur des éléments d’intérêt national pour l’Espagne (migrations, terrorisme, etc.) mais pas pour le Maroc. Le seul domaine où Madrid a une position avantageuse est l’énergie : l’Espagne exporte de l’électricité vers le Maroc, continue de refuser d’établir une troisième interconnexion électrique et reçoit des demandes marocaines pour que l’Espagne réexporte le gaz algérien. De plus, l’Espagne a appris que le Maroc craint de perdre sa réputation auprès de l’Union européenne et essaie d’empêcher l’UE de s’impliquer dans ses relations bilatérales. Grâce à l’intervention de l’UE, le Maroc a fait un faux pas lors de la crise de Ceuta cette année.

    Cependant, tout porte à croire que Madrid est convaincu que les hauts et les bas continueront de prévaloir dans ses relations avec Rabat et il accepte l’ invitation de Mohamed VI d’inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays. Il est donc prévisible que l’Espagne maintienne le Maroc comme l’un des deux pays pilotes de son FocusLe plan Afrique 2023, lui accordant ainsi qu’au Sénégal une attention sans précédent dans le développement de relations constructives, et exportera cette expérience vers d’autres pays africains. Dans une partie d’échecs, chaque joueur connaît le type de jeu auquel il joue et déplace les pièces à tour de rôle. L’Espagne sait qu’elle joue, mais elle n’a pas réalisé que le jeu a changé et que l’échiquier est différent. Il a sauté plusieurs tours et, depuis trop longtemps, ses pièces sont restées immobiles.

    Jésus Yaniz Gonzalez

    RIAC, 19/11/2021

    #Espagne #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Ceuta #Melilla #Migration #Iles_Canaries

  • Algérie-Russie : commerce, gaz… et armes hypersoniques

    Algérie-Russie : commerce, gaz… et armes hypersoniques

    Algérie, Russie, Maroc, Israël, Sahara Occidental – Algérie-Russie : commerce, gaz… et armes hypersoniques

    La Russie a développé des armes hypersoniques. Alors que la tension monte entre l’Algérie et le Maroc, Alger consolide ses relations avec Moscou…Selon l’analyse du « Journal de l’Afrique »

    Le président russe Vladimir Poutine évoquait alors la mise en service d’armes hypersoniques  » invincibles « . Trois ans plus tard, Moscou est entrée dans une phase plus opérationnelle. Le missile de croisière Zircon a été testé à trois reprises en juillet, en octobre et ce jeudi 18 novembre. Et le moins que l’on puisse dire est que ce missile a le mérite de rendre obsolète le dispositif militaire de toutes les autres puissances militaires mondiales.

    A vrai dire, depuis l’annonce par la Russie de la commercialisation du « Mini-Kinzhal « , le missile hypersonique utilisable par les avions de chasse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont commencé à revoir la défense de leurs alliés, au Japon et en Europe notamment.

    Pour le moment, la Russie n’a vendu ces nouvelles armes qu’à la Syrie. Mais des négociations sont actuellement en cours avec l’Iran et il semble de plus en plus envisageable que le premier allié africain de la Russie, l’Algérie, acquière également des armes hypersoniques russes.

    Les relations entre Moscou et Alger ne datent pas d’hier. En pleine Guerre froide, l’Algérie avait accueilli de nombreuses figures du tiers-mondisme, des militants panafricains ou de simples partisans de l’idéologie du bloc de l’Est : Amilcar Cabral, Frantz Fanon, Che Guevara, Nelson Mandela ou encore Eldridge Cleaver. Il faut aussi rappeler que le deuxième chef de l’Etat algérien, Ahmed Ben Bella, était l’un des rares non-Russes décorés de l’Etoile d’Or de l’ordre de Lénine depuis 1963.

    Depuis son indépendance, l’Algérie s’est rapprochée de la Russie, et cette relation n’a jamais connu de bas. Outre les intérêts diplomatiques communs et l’idéologie  » gagnant-gagnant  » portée par les deux Etats, ainsi qu’un désamour séculaire pour l’Occident, Algérie et Moscou sont devenus au fil du temps de réels partenaires.

    Un partenariat qui touche d’ailleurs à plusieurs secteurs : aéronautique, aérospatiale, culture, éducation, commerce, hydrocarbures, coopération militaire… La Russie organise chaque année les Journées de l’Algérie à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et le pays nord-africain accueille de son côté les Journées de la culture russe dans ses trois villes majeures depuis une décennie.

    C’est surtout depuis 2001 que la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie a franchi un cap, s’appuyant sur les liens d’amitié de longue date entre les deux pays.

    En 2006, le président russe Vladimir Poutine avait effacé la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars. Les échanges commerciaux, qui plafonnaient à 200 millions de dollars en 2000, dépassent aujourd’hui les 5 milliards de dollars. En 2018, plus des deux-tiers des armes algériennes provenaient de Russie. Surtout, depuis 2007, l’alliance entre l’entreprise russe Gazprom et la major africaine Sonatrach a bouleversé le marché gazier mondial.  » Vers l’OPEP du gaz « , annonçait Roman Kupchinsky. Et pour cause : l’alliance gazière algéro-russe fournit aujourd’hui plus de 27 % de son gaz à l’Europe et contrôle en majeure partie les prix du gaz naturel.

    Cerise sur le gâteau : les revenus du gaz algérien ont été multipliés par deux et représentent, pour la Russie, plus de 11 % de son PIB et 8 % de ses exportations. Côté diplomatique, l’Algérie et la Russie font souvent front, surtout en ce qui concerne les dossiers africains. De quoi conforter Alger, dont la politique diplomatique a été revue ces trois dernières années, notamment avec le retour au premier rang du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.

    Ce dernier a relancé plusieurs projets africains datant de 2015, de la Transsaharienne à l’Accord d’Alger, en passant par la lutte antiterroriste au Sahel ou la recherche d’une solution africaine au dossier libyen. Là o˘ Alger intervient, la Russie n’est pas loin. On l’a d’ailleurs vu au Mali ou avec la montée des tensions entre la France et les pays africains francophones.

    Parallèlement, une course à l’armement a débuté, notamment à cause des relations qui se dégradent d’année en année entre les deux voisins nord-africains, l’Algérie et le Maroc. En cause, le conflit sahraoui et la normalisation des relations entre le royaume chérifien et Israël. Et bien que la supériorité militaire algérienne soit indiscutable, et que le conflit entre les deux Etats reste très hypothétique, la dissuasion militaire reste importante.

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 21/11/2021

    #Algérie #Russie #Israël #Maroc #Sahara_Occidental

  • La normalisation avec Israël fragilise la cause palestinienne

    Maroc, Israël, Palestine, Etats-Unis, Joe Biden, Sahara Occidental – La normalisation avec Israël fragilise la cause palestinienne

    Le fondateur d’Orient XXI, Alain Gresh, revient sur les conséquences de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël annoncée fin 2020.

    Début décembre, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, le Maroc est devenu le quatrième pays à normaliser ses relations avec Israël en six mois. Un accord négocié par les États-Unis qui a convaincu le royaume avec un argument de poids : la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, fondateur et directeur du journal en ligne Orient XXI, revient sur cette décision qui bouleverse la géopolitique régionale.

    Le Journal d’Afrique : Le Maroc n’est pas le premier pays musulman à établir des liens avec Israël, mais c’est le premier au Maghreb. Qu’est-ce que cela va changer dans la région?

    Alain Gresh : C’est une victoire pour Israël, car le Maroc est un pays important au Maghreb, mais aussi très influent en Afrique.

    La normalisation des relations avec Israël via les Emirats Arabes Unis et Bahreïn, puis via le Maroc, rompt le consensus du monde arabe qui balance la paix contre la reconnaissance d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale.

    Globalement, ce mouvement de normalisation fragilise la cause palestinienne. Croire que la normalisation équivaudra à la paix, c’est se moquer du monde.

    « Le Sahara occidental est un élément d’unité nationale »
    Cependant, la normalisation entre le Maroc et Israël n’est pas vraiment un tournant. Les relations entre eux existent depuis longtemps, notamment au niveau économique. Israël et le Maroc ont également coopéré dans la lutte contre le communisme en Afrique dans les années 1970 et 1980. Je ne pense pas que cette normalisation puisse faire bondir les relations économiques entre les deux pays.

    Le Sahara occidental en valait-il vraiment la chandelle ?

    Le Sahara occidental est un élément d’unité nationale. En échange d’une décision comme la normalisation avec Israël, qui est mal perçue par l’opinion marocaine, nous répondons à une demande nationale.

    N’est-ce pas un risque pour le Maroc ?

    C’est plutôt un succès pour la monarchie. Le Maroc peut se permettre une telle décision car l’Algérie est affaiblie et manque de scène régionale.

    Et puis les relations entre le Maroc et Israël existaient déjà, elles n’étaient pas secrètes. Les deux pays coopèrent dans plusieurs domaines.

    Que pense le peuple marocain de cette décision ?

    Dans les années 2000, les manifestations les plus importantes pour la cause palestinienne ont eu lieu au Maroc. Les sondages montrent un rejet de la normalisation dans le monde arabe.

    Mais la liberté d’expression est restreinte au Maroc et il est difficile de connaître l’état de l’opinion.

    « La normalisation a été annoncée dans les pays aux régimes autoritaires sur lesquels les États-Unis peuvent exercer des pressions. »
    On note aussi qu’une normalisation a été annoncée dans des pays aux régimes autoritaires sur lesquels les États-Unis peuvent faire pression. Le cas du Soudan est emblématique : la Maison Blanche envisageait de reconnaître Israël et de retirer le Soudan de sa liste noire de pays soutenant le terrorisme négociée avec les militaires soudanais au détriment de ces civils.

    Une telle décision peut-elle également être attendue pour d’autres pays voisins comme la Tunisie ou la Mauritanie ?

    La Tunisie est un contre-exemple. Son président est farouchement opposé à la normalisation avec Israël, et les gens peuvent exprimer leur désaccord si cela se produit.

    La Mauritanie a eu des relations diplomatiques avec Israël dans le passé et nous pouvons envisager de nouvelles pressions pour le reconstruire.

    Y a-t-il un risque que les tensions entre Alger et Rabat reprennent ?

    Il y a un risque, oui, mais difficile à définir tant l’échiquier algérien est difficile à lire avec la paralysie du pouvoir et l’évolution du Hirak. Mais cette question peut à un moment donné être posée par l’Algérie ou le Maroc.

    « Israël joue aujourd’hui un rôle important dans la sécurité des régimes dictatoriaux »
    Le Maroc est-il à Israël grâce à l’influence de Muhammad VI ? une porte d’entrée vers l’Afrique sur le continent ?

    L’Afrique a coupé les ponts avec Israël au moment de la guerre du Yom Kippour en 1973. Mais aujourd’hui, Israël joue un rôle important dans la sécurité des régimes dictatoriaux en particulier. Les États-Unis le savent bien, et le soutien du Maroc peut être bénéfique à Israël. Cependant, il existe un contrepoids sur le continent : l’Afrique du Sud, qui s’engage pour la cause palestinienne.

    Joe Biden désormais à la Maison Blanche, l’histoire peut-elle être réécrite ?

    Légalement, il ne semble pas revenir sur la décision de Donald Trump. Et ce n’est pas sa priorité de toute façon.

    Le Journal d’Afrique, 21/11/2021

    #Maroc #Israël #Palestine #Normalisation #Sahara_Occidental

  • Cohésion nationale face aux menaces du Maroc et ses alliés

    Algérie, Sahara Occidental, Mauritanie, Israël – Impératif de renforcer la cohésion nationale face aux menaces du Makhzen et de ses alliés

    Des experts en sécurité et chercheurs en histoire ont mis l’accent, samedi a Alger, sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale pour protéger la sécurité nationale des menaces du Makhzen et de ses alliés qui mènent “une attaque féroce” contre l’Algérie, soulignant que “faire face au danger extérieur, y compris la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste est “une affaire d’Etat” qui exige la mobilisation de tous pour faire avorter les plans qui ciblent l’unité nationale.

    Ces experts intervenaient lors du Forum du quotidien El Hiwar qui a organisé une conférence, a laquelle ont pris part l’ancien colonel Ahmed Adhimi, le chercheur en histoire, Djamel Yahiaoui et le penseur Lakhdar Rabhi sous le thème “Protection de la sécurité nationale” pour jeter la lumière sur les dangers extérieurs qui menacent l’Algérie.

    Dans sa communication intitulée “le danger du Makhzen et le Sahara occidental”, M. Adhimi a souligné que “lorsqu’il s’agit des intérêts de l’Etat et de sa sécurité extérieure, tous doivent s’unir contre le danger extérieur”, ajoutant que “le Makhzen et ses alliés représentent un véritable danger pour notre pays, c’est pourquoi nous devons faire preuve d’un haut degré de conscience et de vigilance pour faire échouer toutes les manœuvres”.

    La question de la protection de la sécurité nationale “ne relève pas de la seule responsabilité de l’Armée. Elle est du ressort de tous les Algériens, quelles que soient leurs tendances et leurs appartenances, car perdre le pays c’est perdre la vie”, a-t-il soutenu, soulignant que “le peuple algérien est un peuple pacifique”.

    L’hostilité du Makhzen envers l’Algérie s’explique, entre autres, par ses visées expansionnistes dans la région, le royaume du Maroc et l’entité sioniste étant les seuls dans le monde dont les frontières ne sont pas délimitées, a-t-il précisé, rappelant que le Maroc “n’a pas encore présenté sa carte a l’ONU comme l’a fait l’Algérie, en raison de sa politique expansionniste au détriment de ses voisins”.

    Le Maroc ne possède pas de convoitises seulement envers l’Algérie, mais avec le reste de ses voisins, a savoir : la Mauritanie et notamment le Sahara occidental en occupant une partie de son territoire en violation flagrante de toutes les chartes internationales, a-t-il fait remarquer.

    Le même expert a expliqué comment le régime marocain a parié, dans sa politique expansionniste, au détriment des frontières algériennes, sur la situation de l’Algérie post-indépendance, de même qu’il a misé, durant la décennie noire que le pays a connue et a soutenu des groupes terroristes. Or, poursuit-il, tous ses plans ont échoué, investissant, dès lors, dans une guerre non déclarée visant a noyer l’Algérie par des tonnes de “venins”, pour engourdir le peuple.

    M.Adhimi a attribué la lâche attaque marocaine contre deux camions algériens sur l’axe reliant Ouargla a Nouakchott, ayant coûté la vie a trois Algériens, a “la tentative du Makhzen d’intimider les commerçants algériens et les dissuader d’accéder aux marchés mauritanien et africain”.

    La haine que prouve le régime du Makhzen contre l’Algérie s’était manifestée par les déclarations de l’ancien consul du Maroc a Oran en mai 2020, dans lesquelles il a qualifié l’Algérie de “pays ennemi”, a-t-il indiqué.

    L’intervenant a dénoncé le fait que le régime marocain ait amené l’entité sioniste au seuil des frontières algériennes, pointant du doigt la détermination du Maroc a signer des accords de sécurité avec l’entité et a mettre en place une éventuelle base militaire.

    Déplorant, par ailleurs, la tentative d’entamer l’unité du pays en évoquant de la prétendue “République de Kabylie” en la comparant a la cause sahraouie, M. Adhimi a avancé “la Kabylie se situe au cœur de l’Alger et est indissociable, tandis que le Sahara occidental est un territoire distinct, et est situé au sud du Maroc”.

    Historiquement, l’Algérie a adopté la politique du bon voisinage avec le Maroc, et n’a jamais eu de problème avec le peuple marocain. Cependant le Makhzen développe un complexe envers l’Algérie et use de tous ses moyens pour cibler notre pays, a-t-il souligné.

    Et de faire part de cette guerre médiatique menée contre l’Algérie par le Maroc et l’entité sioniste, afin de ternir son image a l’étranger et la promouvoir comme étant un “pays de répression et de terrorisme”. Une telle situation requiert une véritable riposte a cette guerre, a-t-il conclu, appelant a “raffermir la cohésion nationale et hisser le niveau de conscience des individus”.

    Echourouk online, 21/11/2021

    #Algérie #Maroc #Makhzen #Sahara_Occidental #Israël

  • Entregando a Faysal, España viola convenios internacionales

    Tags : España, Faysal Bahlouli, Marruecos, Sahara Occidental – Entregando a Faysal, España viola convenios internacionales

    -La Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis denuncia que España ha violado la IV Convención de Ginebra y la Convención contra la Tortura.

    La Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis (AFAPREDESA) afirma que España ha violado la IV Convención de Ginebra y la Convención contra la Tortura con la entrega a Marruecos del activista saharaui Faisal Bahloul, que se encontraba detenido desde el 30 de marzo de 2021.

    La asociación detalla en un comunicado que Faisal Bahloul, de 44 años, natural de El Aaiún, con residencia legal en España hasta 2024, era conocido por sus posturas hostiles a la ocupación marroquí y por la defensa del derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación, particularmente desde la reanudación de la lucha armada por el Frente Polisario, el 13 de noviembre de 2020. Fue detenido por la Policía Nacional en Basauri (Vizcaya), pasó a disposición de la Audiencia Nacional y estuvo preso primero en Madrid y después en Murcia.

    En primer lugar, AFAPREDESA considera que con este “grave acto” España ha violado sus obligaciones como potencia administradora del territorio del Sáhara, contempladas en los artículos 73 y 74 de la Carta de Naciones.

    En apoyo de esta afirmación cita el auto 4 de julio de 2014 de la Sala de lo Penal de la Audiencia Nacional, presidida entonces por el actual ministro del Interior, Fernando Grande Marlaska, que determina que España, de acuerdo a las resoluciones de las Naciones Unidas, sigue siendo de iure, aunque no de facto, la potencia administradora del Sáhara Occidental, y hasta que finalice la descolonización tiene las obligaciones recogidas en los artículos 73 y 74 de la Carta de Naciones Unidas, entre ellas dar protección, incluso jurisdiccional, a sus ciudadanos.

    AFAPREDESA considera que la entrega del activista saharaui, realizada por policías españoles el 16 de noviembre en el aeropuerto de Casablanca, es una violación grave de la IV Convención de Ginebra, que prohíbe el traslado fuera del territorio ocupado a las personas protegidas.

    Para la asociación saharaui el Gobierno español ha incumplido, también, el artículo 3 de la Convención contra la Tortura, que prohíbe “la expulsión, devolución o extradición de una persona a otro Estado cuando haya razones fundadas para creer que estaría en peligro de ser sometida a tortura”.

    Señala que el Ejecutivo tiene conocimiento de la existencia de “violaciones manifiestas, patentes o masivas de los derechos humanos por el reino de Marruecos contra el pueblo saharaui, tanto en el pasado como en el presente”, y concreta el caso del genocidio, “verdad jurídica reconocida por el Auto nº 1/2015 de procesamiento de 11 altos mandos civiles y militares marroquíes dictado el 19 de abril de 2015 por el juez Pablo Ruz”.

    Reseña en esta linea la resolución del Comité contra la Tortura de NNUU sobre el preso Naama Asfari, por el que fue condenado Marruecos, y decisiones del Grupo de Trabajo sobre detenciones arbitrarias, como una de agosto de 1996 sobre 10 jóvenes saharauis condenados a penas de 18 meses a 10 años de cárcel “por participar en el ejercicio pacífico de su derecho a la libertad de opinión y expresión”; otra de 1996 referente a le detención de cinco jóvenes por manifestarse, y una de febrero de 2021 sobre el periodista Walid El Batal, privado de libertad arbitrariamente en contra de la Declaración Universal de Derechos Humanos y del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos.

    E incluye una Acción Urgente adoptada en junio de 2021 por mandato de un grupo de Relatores Especiales de NNUU por denuncias de agresión física y sexual, hostigamiento, amenazas y redadas a periodistas y defensores de los derechos humanos y a integrantes de ISACOM (Instancia Saharaui Contra la Ocupación Marroquí) entre las que se encuentran las hermanas Sultana y Luaara Jaya, bajo asedio domiciliario y objeto de agresiones físicas sexuales e intimidaciones.

    Contramutis, 18/11/2021

    #Sahara_Occidental #Frente_Polisario #Faysal_Bahlouli #Marruecos

  • Axel Alvarez: Le Maroc essaie de nier le fait de la guerre

    Axel Alvarez: Le Maroc essaie de nier le fait de la guerre

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario – Axel Alvarez: Le Maroc essaie de nier le fait de la guerre

    LE JOURNALISTE AXEL ALVAREZ MET À MAL LE SILENCE MAROCAIN : « La guerre est un fait établi, entre l’armée sahraouie et le Maroc qui essaye de le nier »

    Le journaliste espagnol indépendant, Axel Alvarez, a confirmé au terme de sa visite dans les territoires sahraouis libérés, l’état de guerre qui prévaut dans la région, affirmant que « la guerre est un fait établi, entre l’armée de libération du peuple sahraoui et le Maroc qui essaye de le nier. » Le journaliste Axel Alvarez a appelé les Nations unies (ONU), à intervenir et mettre un terme à ce conflit entre le Front Polisario et le Maroc, sur le Sahara occidental, territoire soumis à un processus de décolonisation sur l’agenda onusien. Lors de son témoignage, le journaliste espagnol indépendant qui a fait le déplacement, avec d’autres collègues de la presse internationale, aux camps des réfugiés sahraouis, puis à la région de Mehbes, dans les territoires libérés du Sahara occidental a fait savoir qu’il avait « assisté à la chute d’un obus marocain près de leur emplacement dans la région de Mahbes », obligeant, indique-t-il,
    « l’équipe des médias à quitter les lieux pour leur sécurité ». Poursuivant son témoignage, il dira que «j’ai visité avec la presse internationale, les camps de réfugiés sahraouis et je me suis déplacé dans la région de Mahbes où nous avons vécu et suivi directement de véritables affrontements militaires entre les unités de l’armée sahraouie et les forces marocaines » qui répondaient, poursuit-il « aux bombardements des forces sahraouies tout au long du mur de sable séparant les territoires occupés des territoires libérés du Sahara occidental ».

    Faisant l’éloge des combattants de l’armée de libération du peuple sahraoui, indiquant qu’il a vu « leur détermination à vaincre l’occupant marocain » dira-t-il, il relève que « depuis la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020, une grande ambiguïté entoure les informations qui circulent en Espagne sur la réalité du retour à la guerre au Sahara occidental , d’où la nécessité de briser le black-out médiatique sur ce conflit et la guerre qui s’y déroule » a indiqué le journaliste espagnol dans ses déclarations aux médias sahraouis, à l’issue de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires sahraouis libérés.

    Par ailleurs, dans son témoignage de retour de zones de combat entre l’armée sahraouie et l’armée de l’occupant marocain, le journaliste espagnol a évoqué « le bon état d’esprit qu’il a ressenti chez le peuple sahraoui, en particulier ses soldats sur la ligne de front » de combat qui se déroulent depuis le 13 novembre de l’année dernière. « J’ai rencontré des soldats sahraouis sur la ligne de front, armés d’un très bon moral et d’une forte conviction en l’inéluctabilité de la victoire de leur lutte » ajoutant que « j’ai senti lors de mes échanges avec eux une forte conviction selon laquelle les causes justes finissent toujours par vaincre », a-t-il déclaré lors de son témoignage.

    Appelant l’ONU à intervenir pour mettre fin au conflit au Sahara occidental, il dira à la communauté internationale que «ces affrontements doivent forcer les Nations unies à intervenir pour régler le conflit », a-t-il signalé, relevant que « le fait d’attendre 30 ans n’est pas facile et n’a laissé au peuple sahraoui d’autre choix que de reprendre sa guerre de libération ».

    Le journaliste espagnol a publié sur son compte « Instagram » des photos mettant en lumière certains aspects de la guerre qu’il a eu l’occasion de couvrir et de voir de plus près, dont l’une de ses illustrations photographiques on peut voir les soldats de l’armée de libération du peuple sahraoui attaquant un poste militaire marocain situé derrière le mur de sable séparant les territoires libérés des territoires sous occupation marocaine, dans la région de Mahbes.

    Il est à rappeler que le mur de la honte ‘de sable : NDLR) a été errigé par le Maroc dans les années 80, avec l’aide et l’assistance de l’entité sioniste, avant que celle-ci procède à la construction du même mur pour séparer les territoires palestiniens.

    Concluant son témoignage que c’est la première fois depuis le 14 octobre 2020, que la presse internationale a pu se rendre aux territoires sahraouis libérés pour témoigner de l’existence réelle de la guerre que mène l’armée du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine et surtout « retransmettre en son et en image les affrontements armés qui s’y déroulent depuis un an », suite à la violation par le Maroc des Accords de cessez-le-feu 1991 qu’il a conclu sous l’égide de l’ONU, avec le Front Polisario, en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
    K. B.

    Le Courrier d’Algérie, 18/11/2021

    #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Maroc #Guerre #Axel_Alvarez

  • Sahara Occidental : Comunicado de Prensa de AFAPREDESA

    Tags : Sahara Occidental, AFAPREDESA, Faysal Bahlouli – Sahara Occidental : Comunicado de Prensa de AFAPREDESA

    La Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis (AFAPREDESA) ha tenido conocimiento de la extradición del ciudadano saharaui Faysal Ali Salem Bhaia Bahloul, el 16 de noviembre de 2021, por parte de las autoridades españolas al Reino Marruecos. El Sr. Faysal Bahlaoul es un ciudadano saharaui, nacido el 15 de diciembre de 1976 en el Aaiun. Residía legalmente en España con residencia en vigor hasta 2024 y era conocido por sus posturas hostiles a la ocupación marroquí y por la defensa del derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación, particularmente desde la reanudación de la lucha armada por el Frente Polisario, el pasado 13 de noviembre de 2020. Fue detenido por la Policía Española Basauri y puesto a disposición judicial de la Audiencia Nacional de España quien mando su ingreso en la cárcel de Murcia 2 hasta el día de su entrega al reino de Marruecos. Se le asigno un abogado de oficio sin poder contactar en ningún momento con sus familiares, tanto aquellos residentes en España como los que se encuentran en los territorios ocupados del Sahara Occidental.


    Este grave acto viola las obligaciones del Reino de España, como potencia administradora del territorio del Sahara Occidental en cuando a la protección del pueblo saharaui contempladas en los artículos 73 y 74 de la Carta de Naciones. Esta expulsión es una violación grave de la IV convención de Ginebra que prohíbe el traslado fuera del territorio ocupado a las personas protegidas. El Estado Español incumplió igualmente sus obligaciones contempladas en el artículo 3 de la Convención contra la Tortura que prohíbe “la expulsión, devolución o extradición de una persona a otro Estado cuando haya razones fundadas para creer que estaría en peligro de ser sometida a tortura”.

    Además, el Gobierno Español tiene conocimiento de numerosas razones fundadas de la existencia de un cuadro persistente de violaciones manifiestas, patentes o masivas de los derechos humanos por el Reino de Marruecos contra el pueblo saharaui, tanto en el pasado como en el presente. Es el caso del genocidio, verdad jurídica reconocida por el Auto nº 1/2015 de procesamiento de 11 altos mandos civiles y militares marroquíes dictado, el 19 de abril de 2015, por el Juez Pablo Ruz. Además, el Gobierno Español tiene amplio conocimiento de las decisiones del Comité contra la Tortura y de otros titulares de mandatos de Naciones, entre otras:

    • Decisión CAT/C/59/D/606/2014 adoptada el 12 de diciembre de 2016 por el Comité contra la Tortura de Naciones en virtud del artículo 22 de la Convención contra la Tortura, relativa a la comunicación Nº 606/2014 sobre el caso de Ennaâma Asfari, ciudadano saharaui y defensor de los derechos humanos. La Decisión condena el Reino de Marruecos por la violación de los artículos 1, 12; 13; 14; 15 y 16 de la Convención.

    • Las numerosas decisiones del Grupo de Trabajo sobre detenciones arbitrarias, entre otras:

    – La decisión No. 39/1996 del 2 de agosto de 1996 que concierne 10 jovenes saharauis (Andala Cheikh Abilil, Abdellah Ouali Lekhfaouni, Salek Leghdat Bambari, Abdellah Dafa Mohamed, Mohamed M’barek Kharchi, Saleh Mohamed-Lamin Baiba, Abdellah Mustapha Sid-Ahmed, Sid-Ahmed Ahmed Mustafa, Ahmed Nabt Ahmed, Mansour Ali Sid-Ahmed et Driss Houssein Khatari El Fakraou) detenidos arbitrariamente por Maruecos y condenados a penas de 18 meses a 10 años de cárcel por haber enaborado la bandera de la Republica Arabe Saharaui Democratica (RASD). Los detenidos denuncian malos tratos durante los interrogatorios en una prisión secreta. Un undécimo joven saharaui fue detenido en su casa y condenado a ocho años de prisión por cargos desconocidos. El gobierno marroquí no proporcionó información sobre ninguna de las detenciones. El Grupo de Trabajo señaló que no hubo informes de violencia por parte de los manifestantes y que el gobierno tiene un historial de encarcelamiento de manifestantes pro-RASD simplemente por participar en el ejercicio pacífico de su derecho a la libertad de opinión y expresión. El Grupo de Trabajo considera que el gobierno contraviene los artículos 9 y 19 de la Declaración Universal de Derechos Humanos y los artículos 9 y 19 del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos, incluidos en la categoría II.

    – La Decisión 4/1996 del Grupo relativa al caso de cinco jóvenes saharauis (Saaba Bent Ahmed, El Mokhtar Ould Saheb, El Ansari Mohamed Salem, Khadidjatou Bent Aij et Malaenin Ould Abdenabi) detenidos detenidos sin cargos ni juicio tras haber organizado una manifestación de apoyo al Frente Polisario. Posteriormente han sido procesados por « atentar contra la seguridad exterior del Estado y la unidad territorial de Marruecos », por manifestarse, distribuir panfletos y gritar consignas a favor de un Estado saharaui independiente. Los detenidos alegan que uno de los detenidos murió como consecuencia de las torturas infligidas durante su encarcelamiento. El Grupo de Trabajo considera que el gobierno contraviene los artículos 8 y 9 de la Declaración Universal de Derechos Humanos y los artículos 9 (3) y 14 del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos, incluidos en la categoría III.

    -La decisión nº 68/2020 adoptada el 2 de febrero de 2021 por Grupo de Trabajo sobre el caso del periodista y defensor de derechos humanos saharaui Walid El Batal. El Grupo de Trabajo concluye en la parte dispositiva que “la privación de libertad de Walid El Batal es arbitraria en cuanto contraria a los artículos 2, 3, 7, 9, 10, 11 (párr.1) y 19 de la Declaración Universal de Derechos Humanos y a los artículos 2 (párr.1 ), 9, 14, 19 y 26 del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos y se incluye en las categorías I, II, III y V.”

    -La Acción Urgente MAR 5/2021, adoptada el 10 de junio de 2021, por los Mandatos del Relator Especial sobre ejecuciones extrajudiciales, sumarias o arbitrarias; el Relator Especial sobre la promoción y protección del derecho a la libertad de opinión y expresión; el Relator Especial sobre el derecho de reunión pacífica y la libertad de asociación; el Relator Especial sobre la situación de los defensores de derechos humanos; la Relatora Especial sobre la tortura y otros tratos o penas crueles, inhumanos o degradantes, y el Grupo de Trabajo sobre Discriminación contra Mujeres y Niñas. La Acción Urgente se refiere a las denuncias de agresión física y sexual, hostigamiento, amenazas y redadas a periodistas y defensores de los derechos humanos que defienden el derecho a la autodeterminación del pueblo del Sáhara Occidental, y miembros de la organización ISACOM (Instancia Saharaui Contra la Ocupación Marroquí) han sufrido desde noviembre de 2020, y que se han intensificado significativamente desde entonces. Dicha acción concierne 24 defensores de derechos humanos: Sultana Khaya, Luara Khaya (dos defensoras de derechos bajo asedio y agresiones físicas sexuales e intimidaciones desde el 19 de noviembre de 2021) , Babouzeid Mohamed Said Labbihi, Essalek Baber, Khalid Boufrayoua, Elghalia Djimi, Hassanna Abba, Lahcen Dalil, Mina Baali, Salha Boutinguiza, Laaroussi Lafqir, M’birkatte Abdelkrim, Hmad Hammad et Maâti Monjib.

    -Los numerosos informes de organizaciones españolas e internacionales que no dejan lugar a dudas en cuanto la práctica de tortura y de violaciones sistemáticas contra el pueblo saharaui por la potencia ocupante Marruecos.
    AFAPREDESA condena enérgicamente la extradición del ciudadano saharaui Faisal Ali Salem Bhaia Bahlaoul y hace responsable al gobierno de España por las posibles y previsibles violaciones a su integridad física y psíquica que pudiera sufrir a manos de las autoridades de ocupación marroquíes.

    Campamentos de refugiados saharauis, a 18 de noviembre de 2021

    AFAPREDESA

    #Sahara_Occidental #Marruecos #Faysal_Bahlouli