Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël – Le Maroc cherche une guerre express contre l’Algérie
En octobre dernier, et lors d’une rencontre avec les médias locaux, le président de la République, et ministre de la Défense, Abdelmadjid Tebboune, avait juré et averti à la fois le Makhzen d’une guerre longue et infinie si ce dernier attaque en premier. Asphyxié par les punitions qui lui sont infligées par Alger, le Makhzen cherche à provoquer une guerre courte (comme celle d’Israël contre le Hamas ou le Hezbollah) pour sortir de son isolement politique, économique et stratégique dictés par Alger.
Tout indique que le Maroc cherche à provoquer une courte guerre contre l’Algérie sur les territoires sahraouis, pour sortir de son isolement et son encerclement infligés par l’Algérie. Le crime de guerre commis contre nos trois compatriotes sur l’axe Ouargla-Nouakchott est un cas de figure flagrant de ce plan marocain. Provoquer une guerre de quelques jours contre l’Algérie, une aubaine pour le Maroc car il s’agit de la seule issue pour sortir de son isolement régional, économique, stratégique, politique, commerciale. Faire une guerre express contre l’Algérie, malgré le grand déséquilibre militaire compte tenue de la surpuissance de l’Algérie dans ce domaine, et de loin, toutefois pour le Makhzen il s’agit de la dernière voie pour sortir de son isolement total.
Ainsi, les actions hostiles, les démarches dangereuses et les agressions irréfutables commises par le Makhzen contre l’Algérie se sont déchaînées depuis que le Maroc a normalisé ses relations diplomatiques et stratégiques avec Israël en décembre 2020. Un vieux partenaire sioniste estimé par le Makhzen comme le seul sauveur d’un Royaume en voie d’un effondrement impitoyable.
La première grosse provocation marocaine contre l’Algérie remonte au 13 juillet 2021, lors d’une réunion du Mouvement des non-alignés à New York, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, avait fait passer une note dans laquelle le Makhzen appelle les pays participants à encourager l’indépendance du peuple de la région de Kabylie, tout en affichant et exprimant son total soutien aux terroristes du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Une démarche qualifiée de « dangereuse et irresponsable «, a condamné le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Et durant le même mois, le Maroc a été démasqué et accusé dans une grosse affaire d’espionnage contre 6.000 Algériens, dont de hauts responsables politiques et militaires, des chefs du renseignement, des ministres, des diplomates, des journalistes.
Le Makhzen a pu espionner des milliers d’Algériens via un puissant logiciel de fabrication israélienne, pour une campagne massive d’espionnage, c’est ce qu’a démontré le scandale « Pegasus «. Les provocations marocaines ne s’arrêtaient pas là puisque un mois après, soit en août 2021, ce mauvais voisin est impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le Nord du pays tuant une centaine d’Algériens, tout comme il est impliqué dans l’assassinat du jeune Smaïl, ignoblement tué par des membres appartenant au mouvement terroriste du MAK, dirigé par le chef terroriste Ferhat Mehenni.
Les provocations marocaines ont dépassé toutes les limites et atteints leur paroxysme lorsque trois camionneurs algériens, des commerçants faisant la liaison commerciale Ouargla-Nouakchott, furent lâchement assassinés, le 1er novembre dernier, suite à des tirs de missiles venant d’un drone appartenant aux forces de l’armée colonialiste marocaine. Et en guise de ces provocations diaboliques, l’Algérie a intelligemment traité les provocations du Makhzen.
Alger a annoncé une série de punitions économiques, stratégiques et géopolitiques envers le Maroc pour ses provocations dangereuses et criminelles, elle a rompue ses relations diplomatiques en août 2021, puis un mois après l’espace aérien algérien est fermé pour l’aviation marocaine, civile comme militaire, avant de couper le gaz au Maroc durant le 1er novembre passé et enfin, la nouvelle punition algérienne pour le Maroc annoncée avant-hier, celle de la création d’une force sécuritaire algéro-mauritanienne sous forme d’une Commission sécuritaire conjointe pour sécuriser les frontières et protéger les commerçants, les voyageurs et les citoyens des deux pays contre les agissements criminels de l’armée colonialiste marocaine.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, OXFAM – Oxfam appelle à la reprise des pourparlers de paix au Sahara
Le 13 novembre 2020, le cessez-le-feu de 29 ans entre le mouvement de libération Polisario et le Maroc, occupant le Sahara occidental, a été rompu. Oxfam dénonce la récente escalade et craint des conséquences dévastatrices pour le peuple sahraoui. L’ONU doit reprendre pleinement son rôle de médiation.
La nomination de Staffan de Mistura comme nouvel envoyé de l’ONU était attendue depuis longtemps, mais est néanmoins une décision bienvenue, selon Oxfam. L’organisation appelle la communauté internationale à soutenir les pourparlers de paix dirigés par l’ONU.
L’ extension du mandat de l’ONU à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental) pour organiser un référendum est également un pas dans la bonne direction.
L’organisation internationale Oxfam est active en Algérie depuis 1975 pour les réfugiés sahraouis, les premiers habitants du Sahara occidental.
Sur les plus de 173 000 réfugiés, 94 pour cent dépendent entièrement de l’aide humanitaire pour la nourriture, l’eau et le logement, selon le rapport de recherche 2018 du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Seulement 12 pour cent des familles ont la sécurité alimentaire.
Oxfam rappelle que les Sahraouis sont abandonnés depuis plus de 45 ans. « C’est un moment critique pour la communauté internationale de se rallier aux réfugiés sahraouis.
Tags : Maroc, UE, Sahara Occidental – Maroc: Le Conseil de l’Europe fait appel de la décision du TGUE
Le Conseil de l’Europe a fait appel d’un arrêt de la Cour européenne de justice du 29 septembre dernier. Le Maroc a également annoncé précédemment qu’il le ferait.
La décision a statué que l’Union européenne et le Maroc devraient à nouveau discuter des importations en provenance du Sahara Occidental . Il y a eu beaucoup à faire depuis des années.
L’organisation faîtière espagnole Fepex a salué la décision du Conseil. Ils pensent qu’il s’agit d’une décision « attendue » et soulignent que peu de temps après les réactions de la Commission européenne et de l’Espagne au maintien du statu quo actuel.
Les Espagnols dénoncent cela, car ils estiment qu’il existe une concurrence déloyale due à une augmentation significative des importations en provenance du Maroc.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Sultana Khaya – Sultana raconte le terrible sort que lui inflige le Maroc
ALGER- La militante et figure de proue du combat du peuple sahraoui pour son indépendance, Sultana Sid Brahim Khaya, boucle vendredi une année depuis qu’elle est assignée, elle et sa famille, à résidence surveillée par l’occupant marocain, au cours de laquelle elle a subi toutes sortes de sévices psychologiques et physiques et plusieurs tentatives de liquidation.
Dans son témoignage à l’APS, la militante infatigable des droits de l’Homme et farouche opposante à la politique du fait accompli suivie par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés, a fait part de quelques séquences de son vécu sombre fait de brutalité, de terreur, de torture et d’intimidations quotidiennes de la part des forces de sécurité marocaines, dans l’indifférence la plus totale de l’ONU et des ONG de défense des droits de l’Homme, maintes fois sollicitées, vainement, pour intervenir et mettre fin à sa souffrance et celle de son peuple.
Elle a raconté, dans ce contexte, que « les forces de sécurité marocaines ont eu recours, le long de son assignation à résidence surveillée, à toutes formes de violence et de terreur qui existent afin de la tétaniser, elle et sa famille, à l’image des descentes nocturnes et à l’aube à son domicile familial à Boujdour occupée », soulignant que « la pire violence qu’elle a endurée, est peut-être celle de son viol devant (sa) maman, gravement malade et âgée de 85 ans ».
Poursuivant son témoignage, les larmes aux yeux, Sultana Khaya a indiqué que la dernière descente des forces de sécurité marocaines à son domicile « a été simplement cauchemardesque ».
« Après avoir pris d’assaut notre maison, en se faufilant à travers une maison voisine, la police d’occupation, cagoulée, a pillé tous nos biens, défoncé des portes et abîmé tous les aliments avant de me battre moi et mes soeurs et de nous violer devant les yeux de ma mère gravement malade », a-t-elle raconté, notant que ce n’est pas la première fois qu’elles subissent un tel sort.
Sultana Khaya a indiqué qu’outre la torture et les violences physiques et psychologiques qu’elle a subies, elle a fait l’objet « de plusieurs tentatives de liquidation physique de la part des voyous de la police marocaine à travers parfois l’étranglement ou l’injection d’un liquide inconnu ou en la ciblant par une substance dangereuse ».
« On m’a également transmis le Covid-19 et empêchée de me soigner, sans parler des objets immondes et nauséabonds qu’ils jetaient dans la maison », faisant observer que « ces pratiques étaient conçues dans le but d’apeurer la famille ».
Faisant observer que son sort est dû à ses positions inébranlables et à sa défense indéfectible pour le droit légitime des Sahraouis à l’indépendance, Sultana Khaya a assuré que « le peuple sahraoui ne reculera pas devant son droit légitime de bâtir la République arabe sahraouie démocratique sur l’ensemble de ses terres, même si cela lui coûtera la vie », estimant que « la honte poursuivra le Maroc et marquera son histoire à jamais ».
L’icône de la cause sahraouie a appelé enfin « tous les peuples du monde épris de liberté et de paix à intervenir pour protéger le peuple sahraoui qui souffre sous le joug de l’occupation marocaine » »Nous sommes en danger, sauvez-nous », a-t-elle alerté.
La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a annulé le 29 septembre 2021 deux accords commerciaux de libre-échange entre le Maroc et l’Union Européenne, et ce, après un recours du Front Polisario.
Le premier accord concernait l’octroi du préférences tarifaire accordé aux produits marocains par l’Union Européenne. Le deuxième accord portait sur la mise en place d’un partenariat de pêche permettant aux pêcheurs de pays de l’Union Européenne, comme l’Espagne par exemple, de pêcher dans les « eaux marocaines ». L’emplois de guillemets concernant les eaux marocaines s’avère indispensable, compte tenu du contexte politique marocain au regard de la situation actuelle au Sahara occidental.
Contexte historique.
Depuis 1975, le Sahara occidental est l’objet d’une guerre ouverte entre le royaume du Maroc et la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), dont le Front Polisario en est l’organe politico-militaire indépendantiste. Si un cessez-le-feu a été conclu en 1991, ce dernier n’a jamais « fonctionné » tant est si bien que la mission de l’Organisation des Nations Unies (ONU) n’a cessé d’aligner les échecs pour tenter d’opérer une possible entente entre les belligérants.
Actuellement, le royaume marocain reste campé sur ses positions depuis 2004 : à savoir une autonomie relative du Sahara occidental qui serait un « vassal » du royaume. Cette idée a de tout temps été rejeté par la RASD et le Front Polisario dont l’objectif ultime reste le principe d’autodétermination par référendum qui est le corolaire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes tel que le droit international l’a conceptualisé depuis 1945.
Les enjeux d’une telle décision.
Cette décision de la CJUE sur la légalité des accords passés entre la Commission Européenne et le Royaume du Maroc présente des conséquences non négligeables.
D’une part, cette décision légitimise l’appartenance du Sahara occidental au Front Polisario et d’autre part, remet en question la légitimité de Rabat à pouvoir disposer des ressources du dit territoire dans le but de les inclure dans un accord commercial dont les bénéfices reviendraient directement au Royaume du Maroc. Enfin, cette décision renforce la crédibilité de la RASD dans sa quête de reconnaissance comme entité politique auprès de la scène internationale.
Toutefois, au-delà des conséquences politico-économiques, il est intéressant de s’interroger sur les stratégies de communication mise en place entre les deux protagonistes afin de défendre leurs intérêts. Ces stratégies de communication et d’influence doivent être incluses dans des conflits de guerre informationnelle.
Une lutte informationnelle du Front Polisario reposant sur la victimisation
Il convient de préciser que le Royaume du Maroc et l’Union Européenne sont en partenariat commercial depuis les années 2000.
Cette précision est fondamentale pour comprendre la stratégie informationnelle du Front Polisario. En effet, si l’on en croit les propos de l’avocat représentant les intérêts de la RASD, Maître Gilles Devers, le Front Polisario n’a de cesse de dénoncer « le pillage des ressources naturelles » du Sahara occidental par le Maroc à travers « l’agriculture, le phosphate, la pêche et le tourisme ». L’emploi du mot « pillage » accentue l’image d’un royaume marocain colonisateur et pratiquant une prédation économique sur un territoire qui ne relèverait pas de sa souveraineté.
Cette dénonciation constante, qui est renforcée, par l’annulation des accords a pour but d’isoler le Maroc sur la scène européenne en jouant sur les tensions actuelles qu’entretien le royaume avec certains pays comme l’Allemagne et l’Espagne. Utilisant le concours d’ONG, comme Western Sahara Resource Watch (WSRW), le Front Polisario veut également pousser les entreprises parties prenantes aux accords commerciaux à se retirer. C’est ainsi que l’entreprise allemande Continental n’a pas renouvelé son contrat d’exploitation de phosphate au Sahara occidental. De même pour l’entreprise suédoise Epiroc qui fournissait des équipements miniers. La rhétorique de l’ONG WSRW est axée sur la même sémantique que celle du Front Polisario « Le Maroc n’a pas le droit d’exploiter la mine de phosphate sur les terres occupées. Ces ressources appartiennent au peuple sahraoui opprimé ».
La volonté de cette ONG au service du Front Polisario est claire : diaboliser les acteurs qui participent à ce pillage de masse. La diabolisation entraîne de fait une dégradation de l’image d’une entreprise, or aujourd’hui le rapport de force entre une entreprise et une ONG se posant comme défenderesse d’une minorité est complètement inversée. L’émotion l’emporte sur tout et empêche tout débat. De plus l’image de l’entreprise colonisatrice peut être utilisée quand il s’agit d’une compagnie occidentale dans une région du Maghreb. Dans le cas de Continental l’entreprise est allée jusqu’à se justifier sur l’arrêt de sa participation dans une lettre adressée à l’ONG WSRW. L’inversion du rapport de force est totale.
Stratégie informationnelle du Royaume du Maroc contre l’annulation des accords commerciaux.
Grande perdante face à cette décision, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a décidé d’organiser une riposte médiatique que l’on pourrait qualifier d’une riposte de contre influence auprès de l’Union Européenne. En effet, si la décision d’annuler les accords commerciaux est actée, lesdits accords sont pour autant toujours en cours et la CJUE prévoit une cessation dans deux mois si le Royaume du Maroc ne fait pas appel de la décision. Vraisemblablement il y aura appel de la décision. Ce qui veut donc dire que le Maroc dispose d’un laps de temps relativement court pour convaincre les différentes entités européennes du bien fondé de cet accord contre les propos du Front Polisario.
Cette lutte d’influence passerait par des campagnes de lobbyings visant à redorer l’image du Royaume qui ne doit pas être perçue comme une puissance colonisatrice pillant des ressources naturelles d’un « état souverain ». Mais cette démarche doit aussi convaincre que cet accord est bénéfique pour toutes les parties y compris le Front Polisario en suggérant que les retombées économiques seront notamment sources d’emplois pour les population locales. C’est la raison pour laquelle la CGEM a décidé de faire appel à la société française spécialiste en communication Open2Europe et a dépêché à Bruxelles Abir Lemseffer qui serait « Mme UE » concernant le volet médiatique.
Toutefois, cette montée au front médiatique risque de se heurter à la réalité géopolitique du Maroc à l’égard de certains pays européens. Actuellement les ambassades de Rabat à Madrid, Berlin, Bruxelles et Paris restent sans ambassadeurs. De fait, le Royaume se trouve dans une situation stratégique complexe : comment délivrer un message aux acteurs qui pourraient faire évoluer la situation sans utiliser la voix diplomatique ? Certes, l’action de la CGEM peut inverser la situation mais sans une pression diplomatique cette action pourrait se trouver vaine face aux capacités du Front Polisario qui bénéficie de soutiens sur la scène internationale pour porter ses revendications.
Achille Wagner, Etudiant de la 25ème promotion SIE
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, France- Sahara Occidental-Maroc : Un drame de la Françafrique
Alors que la reprise des combats entre forces indépendantistes et armée marocaine semble s’intensifier, laissant craindre une déstabilisation de la région, la jeunesse sahraouie en exil «adhère pleinement aux revendications du Polisario», rapporte Xavier Dupret. A la racine de la crise, la «lourde responsabilité de l’Occident» – et en premier lieu celle de la France, soutien inconditionnel du Maroc. L’auteur de ces lignes rentre d’une mission d’observation dans les camps de réfugiés sahraouis. Alors que sur le terrain les combats avaient repris, depuis près d’un an, entre les forces du Polisario et l’armée marocaine, le désir d’en découdre parmi la jeunesse sahraouie était palpable. La rupture du cessez-le-feu par le Polisario n’a d’ailleurs rien d’une décision hors-sol en rupture avec la réalité. Cela fait, en effet, trente ans qu’un processus de pacification censé déboucher sur un référendum d’autodétermination est enlisé et la présence des réfugié·es dans les camps dure depuis quarante-cinq ans. On ne cherchera pas plus loin les raisons de l’exaspération côté sahraoui.
Pendant ce temps, les Chancelleries européennes s’inquiètent d’une possible déstabilisation de la région. Une extension du conflit, impliquant l’armée algérienne, pourrait fragiliser les digues permettant de garder sous contrôle les vagues migratoires, d’une part, et la montée de la violence djihadiste, d’autre part. Ces craintes ne doivent en aucun cas masquer la lourde responsabilité de l’Occident.
Il suffit, à ce propos, de mettre en exergue les liens qui existent entre l’Elysée et la dynastie chérifienne et l’on comprendra vite à quel point un prisme néocolonial déforme la lecture que l’on se fait, de ce côté-ci de la Méditerranée, des enjeux relatifs à la question du Sahara occidental. Ainsi est-il de notoriété publique que lorsque l’idée d’un référendum d’autodétermination a été rejetée par Rabat en 2007, c’est parce que le plan d’autonomie mis en avant, à l’époque, par les autorités marocaines avait, en réalité, été concocté en France sous l’œil attentif du président Chirac.
L’histoire de la décolonisation dans la région explique largement ce tropisme pro-marocain. Alors que c’est un processus de négociation qui a mis fin, en 1956, au protectorat sur le Maroc, c’est au contraire par la lutte que le régime d’apartheid anti-arabe qui sévissait dans les «départements» de l’Algérie «française» a été aboli en 1962. La victoire du FLN, humiliante pour l’impérialisme français, a servi d’arrière-plan à un soutien aux projets du Grand Maroc. Voilà pourquoi dès après l’indépendance algérienne, la Guerre des sables a éclaté. Elle a duré de septembre 1963 à février 1964 à la suite d’une agression de la jeune république algérienne par l’armée marocaine. A l’époque, Rabat désirait annexer une partie de l’Algérie.
Le lien entre le projet du Grand Maroc et les intérêts géopolitiques de la Françafrique sont patents. C’est ainsi que le régime chérifien, bien que revendiquant, à l’origine, l’intégralité de la Mauritanie, n’a jamais agressé cette dernière et en a même reconnu l’existence sans faire trop de difficultés. Paris le voulait.
Et comme c’est en vertu de la politique de création d’un Grand Maroc que Rabat a envahi le Sahara occidental en 1975, on comprend mieux pourquoi le gouvernement algérien a soutenu le Polisario. Il n’en fallait pas plus pour que des campagnes soient orchestrées à partir de Paris afin de jeter, encore aujourd’hui, le discrédit sur les indépendantistes sahraouis.
Pour l’heure, la pression monte dans les camps. La jeunesse sahraouie, loin de se résigner à son exil, adhère pleinement aux revendications du Polisario. De ce point de vue, la nomination de Mohamed Wali Akeik, jusque-là premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), comme chef d’état-major constitue un fait capital. Sous sa direction, les unités sahraouies devraient, selon toute vraisemblance, intensifier leurs opérations.
Alors que l’incendie, qui couvait déjà depuis belle lurette, vient de se déclarer, les Occidentaux, trop confiants, sans doute, dans l’expertise française, en sont encore à jouer la montre et leurs appels à «un compromis réaliste» légitiment de facto l’occupation marocaine. Si les choses finissent par tourner mal, la responsabilité de l’Occident, et de la France au premier chef, sera énorme…
Xavier Dupret est économiste, de Bruxelles, de retour des camps de refugiés de Tindouf (ouest algérien).
Tags : Maroc, Front Polisario, Sahara Occidental – Mort d’un haut officier : Le Polisario dément
Alger, 17 novembre (EFE) – Le Front Polisario a dénoncé aujourd’hui la mort de 12 civils sahraouis dans deux attaques de drones qu’il attribue au Maroc dans les soi-disant « zones libérées » de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental et a démenti les informations de presse selon lesquelles un « officier supérieur sahraoui » a été tué dans une attaque marocaine. S’adressant à Efe, une source du Polisario, qui a demandé à ne pas être identifiée, a expliqué que l’attaque la plus meurtrière, dans laquelle onze onze civils auraient été tués, a eu lieu le 15 dans la région de Mijek, dans la bande du Sahara occidental qui reste contrôlée par le groupe indépendantiste sahraoui.
Les attentats à la bombe présumés sont similaires à l’attaque d’il y a une semaine qui a tué trois civils algériens qui conduisaient un convoi de trois camions sur la route à travers le désert entre la frontière algérienne et la capitale mauritanienne Nouakchott. Le gouvernement algérien, qui a rompu en août ses relations diplomatiques avec Rabat, a dénoncé l’attaque à l’ONU, qui fait l’objet d’une enquête de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO).
La situation est tendue dans la région depuis que les troupes marocaines sont entrées dans la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des territoires occupés par le Maroc en 1975, il y a un an, pour démanteler un sit-in de civils sahraouis qui protestaient contre l’utilisation commerciale de la zone contestée par Rabat et Nouakchott.
Le lendemain, le Front Polisario a considéré l’action militaire marocaine comme une violation de l’accord de cessez-le-feu signé sous les auspices de l’ONU en 1991 et a lancé des opérations de harcèlement militaire contre le mur érigé par le Maroc au Sahara occidental.
Le Polisario insiste, en outre, sur le fait que la seule solution consiste à organiser la consultation pour l’autodétermination convenue par les deux parties il y a 30 ans et admet que l’accord signé alors doit être actualisé.
Le Maroc, pour sa part, refuse de parler de la possibilité d’une indépendance du Sahara occidental et assure qu’il n’est disposé à négocier qu’une « large autonomie », à condition que la souveraineté marocaine sur le territoire soit d’abord reconnue. EFE
Tags : Sahara Occidental, Maroc, drones, Bayraktar TB2 – Le Maroc utilise des drones turcs pour surveiller le Sahara
Selon Marokko Nieuws, les forces armées royales (FAR) ont mis en service des drones fabriqués en Turquie. « Les drones de type Bayraktar TB2 ont été reçus en septembre et sont actuellement utilisés pour patrouiller dans le Sahara », précise-t-il.
Les drones survolent également la capitale du Sahara Occidentai, indique la même source. « Des photos des drones survolant Laayoune sont partagées sur les réseaux sociaux ».
Les drones armés coûtent 70 millions de dollars et sont capables de fonctionner à moyenne altitude (MALE) pendant de longues périodes. Les drones sont capables de tirer des « missiles intelligents » d’une portée de 15 kilomètres.
Rappelant que « le Maroc et la Turquie ont signé un accord d’achat en avril pour la livraison des drones. Un certain nombre de membres des FAR ont suivi des programmes de formation en Turquie au cours des derniers mois », Marokko Nieuws rapporte que « le Maroc a radicalement modernisé son armement pour maintenir la stabilité régionale et stratégique. En outre, le pays d’Afrique du Nord veut s’épanouir dans son rôle de puissance
Tags: Union Européenne, UE, droit international, Sahara Occidental – L’UE encourage les violations du droit international au Sahara
BRUXELLES- L’Union européenne (UE) encourage les violations du droit international au Sahara occidental occupé et facilite l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles appartenant au peuple sahraoui par des contrats avec des entreprises subventionnées par l’UE, selon une nouvelle étude de la Gauche au Parlement européen.
L’étude intitulée « Entreprises européennes et violation du droit international au Sahara occidental » relève que l’UE alloue des millions d’euros de subventions et d’aides au Maroc et à une multitude d’entreprises européennes (principalement d’Espagne, de France et d’Allemagne) qui investissent au Sahara occidental. Cela fait de l’UE, selon l’étude, « un financier et complice d’une occupation illégale, en violation des principes fondateurs de l’Union et du droit international ».
Violations systématiques des droits de l’homme, brutalités policières, violations des droits fondamentaux, le peuple de la dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental, a subi des décennies de répression aux mains des forces d’occupation marocaines, dénonce l’étude. Depuis 1975, le Maroc a tenté de contrôler un territoire en utilisant la force militaire pour réprimer la liberté d’expression et les manifestations en faveur de l’indépendance. Pour les auteurs de l’étude, « l’Europe est restée en grande partie à regarder une tragédie se dérouler à sa porte ».
Au-delà de cela, le passage illégal de la zone tampon à El-Guerguerat qui est « couramment utilisé par les entreprises européennes peut constituer une violation du droit international et du droit international humanitaire », lit-on dans le résumé extrait de l’étude et publié sur le site Left.
Ouvert illégalement par le Maroc en 2001, ce point de passage frontalier situé à la frontière avec la Mauritanie « contrevient à l’accord militaire signé en 1997 et 1998 en complément de l’accord de paix et de cessez-le-feu adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1991 », rappelle-t-on.
L’eurodéputé Miguel Urban a déclaré à ce propos : « L’UE et ces entreprises sont en violation flagrante du droit international », et pour cause, explique-t-il, les entreprises impliquées n’ont obtenu le consentement ni du peuple du Sahara occidental ni du Front Polisario, seul représentant légitime, reconnu par l’ONU.
Pendant ce temps, « l’UE continue d’ignorer les violations constantes des droits de l’homme et du droit international que le régime marocain commet quotidiennement, tandis que le sort du peuple du Sahara occidental est en jeu », a-t-il dénoncé.
L’étude réaffirme le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome en attente de décolonisation et le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Elle met en évidence le statut du Maroc en tant que « puissance occupante », qui a le contrôle d’un territoire qu’il entend annexer illégalement par l’usage de la force, comme le proclament la Charte des Nations unies et le droit international.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario – Sahara Occidental : Avec les soldats du Front Polisario
1/5 : Avec les soldats du Front Polisario
Cette semaine, RFI vous emmène dans les territoires administrés par la RASD, la république arabe sahraouie démocratique. Cinq camps de réfugiés établis depuis 45 ans en Algérie, autour du centre administratif de Rabouni, et les territoires du Sahara occidental que contrôle le Front Polisario, soit environ 20% de la superficie de l’ancienne colonie espagnole. Depuis 1975, le statut de ce territoire, considéré comme « non-autonome » par les Nations unies, fait l’objet d’un conflit entre les indépendantistes soutenus par l’Algérie et le royaume du Maroc. Après 30 ans de cessez-le-feu, les combats ont repris en novembre 2020. Des unités du Polisario arpentent les territoires dits « libérés » et frappent par endroit l’immense mur de sable, fortification de 2 700 km que le Maroc ne cesse de renforcer, symbole de l’asymétrie des moyens mobilisés. François Mazet a suivi une opération avec des combattants volontaires du Polisario.
Du sommet d’une dune de sable et de petits cailloux noirs, nous observons en compagnie de deux combattants de l’armée populaire de libération sahraouie, les tirs que deux véhicules armés adressent au mur de sable marocain. Des roquettes Grad et des mitrailleuses lourdes montées à l’arrière de pick-up dont la cabine a été sciée. Le matériel a vieilli avec le conflit, mais les plus jeunes ne perdent pas espoir. Saïd suit les volontaires pour la télévision sahraouie : « Quand je vois ce mur, je pense à la moitié de ma famille qui est de l’autre côté, et à notre terre coupée en deux. Ça me fait mal. Là-bas, il y a mes grands-parents que je n’ai jamais vus. Bien sûr, ils ont des drones et tout ce qu’il faut, mais nous gagnerons quand même. »
Des panaches de fumée noire s’élèvent au-dessus des fortifications, situées à 6 km de nous. Les forces marocaines répliquent, l’échange dure quelques minutes puis les volontaires sahraouis s’éparpillent dans le désert. Leur stratégie : le harcèlement, piquer comme des moustiques pour agacer les Marocains qui leur nient même la qualité de belligérant.
« Nous avons un secteur réservé avec comme cibles un segment du mur et des bases spécifiques. Notre objectif est d’affaiblir leurs positions, de jouer sur leur moral, explique Abba Ali Hamoudi, commandant de la sixième région militaire, celle de Mahbès. On a l’avantage, car on a des cibles précises, alors que nous, nous sommes toujours en mouvement, et nous sommes insaisissables. »
Les chefs du Polisario assurent que la reprise des combats, en novembre 2020, a remobilisé les jeunes des camps de réfugiés, lassés de trois décennies de statu-quo. Une génération qui n’a pas connu la guerre active peut aussi s’engager comme volontaire. C’est ce qu’a fait Ahmed, 40 ans, père de famille et nouvelle recrue : « Dernièrement, je travaillais dans un commerce, puis dans le bâtiment. Puis j’ai rejoint l’armée et les camps d’entraînement pour les volontaires. Tout le monde peut nous rejoindre, même ceux qui sont plus vieux que moi. »
Cet ancien étudiant en anglais dans la Libye de Kadhafi n’a même pas encore de pantalon de treillis, mais il dit ne pas craindre les drones, les radars et l’aviation marocaine. Des hommes qui selon lui sont là « pour un salaire et pas pour une cause ».
Deuxième volet de notre série sur les territoires administrés par la RASD, la République arabe sahraouie démocratique. Chaque année, le 12 octobre, le Sahara occidental célèbre sa culture avec la fête de l’Unité. Une fête marquée cette année par le retour au pays de membres de la diaspora, privés de visite à leur famille à cause de la crise sanitaire.
Des rangées d’enfants en costume traditionnel sont exhortés par leurs professeurs à chanter avec entrain, tandis que les femmes distribuent des dattes ou préparent le thé sous des tentes traditionnelles. Chants, danses, traditions, costumes.
Pour la semaine qui marque la fête de l’Unité du peuple sahraoui, « il faut absolument affirmer sa singularité », souligne Ahmed-Nah. Cet étudiant en droit en France n’était pas revenu dans les camps depuis quatre ans : « L’espoir est porté par chaque personne qui habite ici. Notre peuple a une culture bien différente des Algériens, bien différente des Marocains et cette fête le montre. Tout montre que l’on est un peuple qui ne ressemble en rien à nos voisins. L’envahisseur marocain insiste, lui, pour dire que l’on fait partie de son peuple. Non on ne partage aucun point commun. »
Territoire disputé Depuis 1975, le statut de ce territoire, considéré comme « non autonome » par les Nations unies, fait l’objet d’un conflit entre les indépendantistes soutenus par l’Algérie, et le Royaume du Maroc.
D’un côté, cinq camps de réfugiés et plus de 170 000 personnes sont établis depuis 45 ans en Algérie, autour du centre administratif de Rabouni. De l’autre, le Front Polisario contrôle 20% des territoires du Sahara occidental, le reste de l’ancienne colonie espagnole étant administré par le Maroc.
Devoir de « solidarité » À l’exemple d’Ahmed-Nah, investi dans les organisations de jeunesse de la diaspora, le front Polisario envoie ses futurs cadres étudier à l’étranger. Certains y resteront, d’autres reviendront, mettant en avant le devoir de « solidarité » au sein du peuple sahraoui, et de dévouement à leur cause.
Khadija a 16 ans, rêve d’étudier la médecine à Cuba, mais jure qu’elle rentrera ensuite œuvrer dans les camps : « Nous avons une politique qui nous donne des opportunités pour partir étudier, mais ce doit être seulement pour ensuite revenir et travailler pour ce pays. Ici, il y a des hôpitaux et d’autres choses, donc nous, si nous avons la chance de partir étudier, c’est seulement pour servir le peuple sahraoui et l’aider à obtenir sa liberté. »
« Arracher l’indépendance » Pour les autorités de la RASD, la question de la transmission de la mémoire et de la culture est décisive afin d’entretenir la flamme de l’indépendance parmi la jeunesse. « Je suis venu ici à 7 ans, confie Assa Bobbih est la wali, la maire du camp de Boujdour. J’ai passé toute ma vie ici dans ce désert, j’y ai fait mes enfants mais je regarde vers l’avant pour voir l’indépendance ou mourir dans cette voie. 46 ans dans un refuge, 46 ans de larmes, de sang, ça veut dire que le peuple sahraoui est disposé à arracher son indépendance. »
La fin d’un cessez-le-feu vieux de près de 30 ans avec le Maroc et la reprise des combats en novembre dernier ont alimenté le sentiment national parmi les jeunes des camps, qui veulent croire que le statu quo et l’exil ne seront pas toujours une fatalité.
3/5: l’hôpital national de Rabouni face aux pénuries
Troisième volet de notre série dans les territoires administrés par la RASD, la République arabe sahraouie démocratique. À l’hôpital national de Rabouni, en raison de la pandémie de Covid-19, les missions médicales étrangères se sont arrêtées, à l’exception de quelques médecins cubains. Ce qui ajoute de la précarité à une situation où manquent déjà moyens matériels et médicaments.
De notre envoyé spécial à Rabouni,
Un bloc opératoire et une salle de réveil déserts. C’est la norme depuis début 2020 à l’hôpital de Rabouni. Les voies aériennes fermées, les différents chirurgiens français, espagnols ou italiens qui viennent régulièrement opérer ou former des médecins locaux ne peuvent plus gagner les camps.
Parmi les spécialités touchées par la pénurie : l’oncologie, l’oto-rhino-laryngologie, l’anesthésie ou encore la gynécologie. A la maternité, les sages-femmes accompagnent les femmes lors des accouchements, sans supervision obstétrique.
Une petite fille, Mwena, vient à peine de naître. Visiblement éprouvée, sa mère assure que tout s’est bien passé. « Dieu merci ça va. Même pour mon premier enfant, malgré la césarienne, tout s’était bien passé ». Lelah, la sage-femme, affiche un sourire satisfait : « Je suis consciente de ma mission ici. Il manque du monde, mais on fait au mieux. Pour cette petite-fille là, tout s’est bien passé, mais nous avons aussi des cas d’hépatites, alors il faut référer les mères à Tindouf avant la phase d’accouchement. »
Des manques en oxygène et en médicaments Manquent aussi de l’oxygène et des médicaments, nous explique Mohamed, infirmier, alors que deux patients atteints de bronchites sont branchés aux rares bouteilles disponibles.
Nous avons toujours des gens avec des problèmes respiratoires, d’ailleurs aujourd’hui il n’y a que ça. Mais il nous manque des appareils de ce type pour oxygéner les patients, alors que c’est indispensable. On manque aussi de médicaments, en particulier d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires. Nous n’en avons pas assez, et pas de tous les types nécessaires alors que selon les maladies, il faudrait pouvoir adapter le traitement car il y a des groupes d’antibiotiques.
Une situation sanitaire qui reste acceptable pour le directeur de l’hôpital 5.000 personnes passent ici chaque mois, mais les 70 lits d’hospitalisation ne sont jamais remplis. 17 sont occupés à notre passage. Grâce aux différentes campagnes vaccinales, à l’éducation et au climat sec, le directeur de l’hôpital national Mohamed Fadel Hniya assure que la situation sanitaire est acceptable. Demeurent néanmoins les maladies chroniques comme le diabète, ou encore l’anémie, qui touche la moitié de la population des camps.
En cas d’urgence, les médecins sahraouis doivent faire transférer leurs patients en Algérie, ou encore en Europe, comme l’a été le président de la RASD Brahim Ghali vers l’Espagne le 18 avril après avoir développé une forme grave de Covid-19.