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  • L’Afrique du Sud défie le Maroc

    Tags: Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, Afrique du Sud, Naledi Pandor – L’Afrique du Sud défie le Maroc

    La ministre des Relations internationales et de la Coopération sud-africaine, Naledi Pandor, se rendra en République arabe sahraouie démocratique lors de sa visite dans la région, à l’invitation de son homologue sahraoui, a indiqué un communiqué du ministère publié sur son site officiel. La ministre Naledi Pandor aura des discussions bilatérales avec le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, et réaffirmera «le soutien continu de l’Afrique du Sud aux droits inaliénables du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination», selon le texte publié vendredi. Mme Pandor profitera de cette visite pour se rendre à des camps de réfugiés et des sites historiques sahraouis.

    La ministre des Relations internationales et de la Coopération de l’Afrique du Sud, Mme Naledi Pandor est arrivé vendredi en visite officielle de trois jours en Algérie. Dans une déclaration à la presse après avoir été reçue par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au siège de la Présidence, Mme Pandor a indiqué que « l’Algérie et l’Afrique du Sud peuvent jouer des rôles importants sur le continent africain vu leur lutte contre l’occupation et leur histoire commune. Ils connaissent très bien le sens de la liberté (…) dont nous jouissons aujourd’hui et que nous devons transmettre à tous les peuples africains ». « Nous souhaitons la liberté et l’autodétermination aux peuples Palestinien et Sahraoui, et devons œuvrer au sein de l’Union africaine à leur concrétisation en faveur de tous les peuples africains », a-t-elle soutenu.

    APS

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    Un an après la reprise de la lutte armée, la question sahraouie demeure consacrée dans les résolutions internationales

    La cause sahraouie a réalisé, depuis le 13 novembre 2020, date de reprise de la lutte armée, des acquis diplomatiques maintenant cette question à l’ordre du jour des réunions des organisations internationales, alors que Rabat misait sur l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance par l’administration de Trump de « la souveraineté » prétendue sur le Sahara occidental, mais en vain. La violation par le Maroc de l’Accord de cessez-lefeu signé, entre les deux parties, en 1991 sous l’égide de l’ONU et l’agression commise par ses forces militaires, en novembre 2020, contre des manifestants pacifiques dans la zone tampon d’El-Guerguerat ont contraint le commandement sahraoui à mettre un terme au cessez-le-feu, le 14 novembre 2020. Avec cette reprise de la lutte armée, la diplomatie sahraouie a intensifié ses contacts et ses efforts pour recouvrer les droits confisqués du peuple sahraoui, dont les richesses naturelles exploitées illégalement par la force d’occupation. Dans ce dossier, la question sahraouie a remporté « une grande victoire », selon les observateurs. La Cour de justice de l‘Union européenne (CJUE) a annulé deux accords commerciaux entre l’Union europ éenne (UE) et le Maroc, précisant que les deux accords avait été signés sans le consentement du peuple sahraoui. Les deux accords « interviennent en violation des engagements de l’Union européenne (UE) dans le cadre de ses relations avec le Maroc, en vertu du droit européen et du droit international », lit-on dans un communiqué publié par les magistrats de la CJUE.

    SOUTIEN INTERNATIONAL SANS PRÉCÉDENT À UNE QUESTION DE DÉCOLONISATION
    La question sahraouie a connu un soutien sans précédent qui ne cesse de s’accroitre à travers le monde, étant une question de décolonisation, en vertu des résolutions de l’ONU, le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’étant élargi, particulièrement après la reprise de la lutte armée. Convaincue de la justesse de la question, la République du Pérou a annoncé la reprise des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui avaient été rompues depuis 1996, marquant ainsi une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui et sa direction.

    Les gouvernements de la République du Pérou et de la République arabe sahraouie démocratique ont convenu le 8 septembre 2021 de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays, réaffirmant leur respect du droit international et du principe d’autodé- termination des peuples, selon une déclaration conjointe. Février dernier, plusieurs manifestations ont été organisées, dans le cadre de la célébration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, dans plusieurs pays, avec la participation de personnalités de haut niveau pour ne citer que l’ancienne pré- sidente du Sénat en Australie ou encore la présidente de l’Association australienne pour le Sahara occidental, Mme Alison, lesquels ont salué les acquis réalisés par le Front Polisario et l’Etat sahraoui dans des circonstances exceptionnelles. Pour sa part, l’ancien président du parti libéral d’Australie, John Daoud, a souligné, depuis l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, la légitimité du combat du peuple sahraoui, jugeant primordial d’oeuvrer à gagner davantage de sympathie envers la cause sahraouie juste. Le mouvement de solidarité du Timor-Leste avec le Sahara occidental et l’Association « Hak » des droits de l’Homme ont également affiché leur solidarité en faveur du combat juste du peuple sahraoui.

    L’OCCUPANT ÉCHOUE DANS LA RÉALISATION DE PLUSIEURS ACQUIS AUX DÉPENS DE LA CAUSE SAHRAOUIE
    S’il considère l’ancienne déclaration de Trump portant sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental comme une grande victoire diplomatique, le régime marocain, un an après la déclaration contraire aux décisions de la légalité internationale, n’a rien obtenu en contrepartie et a échoué, donc, dans la réalisation d’acquis. En contrepartie de la normalisation des relations avec l’entité sioniste, Trump aura laissé dans les mains de la nouvelle administration américaine, le sort de ses promesses d’octroyer au Maroc des investissements américains à hauteur de 3 milliards Usd sur une durée de trois ans.

    La nouvelle administration américaine, installée en janvier 2021, a affiché des positions tout à fait contraires à la politique précédente. Preuve à l’appui, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken avait souligné, mars dernier, au cours d’un entretien en ligne avec le chef de l’ONU, le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques », exhortant M. Guterres à accélérer la nomination d’un envoyé personnel pour ce territoire non autonome. Installé dans ses nouvelles fonctions en janvier 2021, M. Blinken avait affirmé que l’administration Biden examinait les engagements pris durant les derniers mois dans le cadre de la normalisation des relations entre les pays arabes et l’entité sioniste.

    Les accords dits d’Abraham signés en septembre dernier entre l’entité sioniste, les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn sont considérés officiellement comme des traités de paix. A noter que le Congrès américain avait bloqué l’ouverture d’un consulat des Etats-Unis à Dakhla occupée et une opération de vente de drones armés au Maroc, deux promesses clés faites au Royaume par l’ex-président, Donald Trump. Des sources bien fondées révèlent que la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, bloque depuis plusieurs mois deux promesses clés contenues dans l’accord portant la reconnaissance unilatérale de Trump de la prétendue souverainet é du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste.

    Il s’agit de l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, ville sahraouie occupée, et de la vente de drones armés MQ-9B au royaume. De son côté, l’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats Unis, John Bolton, avait regretté la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, estimant qu’ »un accord israélo-marocain était possible sans abandonner l’engagement des Etats-Unis en faveur d’un référendum sahraoui sur l’avenir du Sahara occidental ».

    Un an après la reprise de la lutte armée et l’accord de normalisation israélo-marocain aux dépens des droits légitimes du peuple sahraoui, la cause sahraouie est toujours soutenue et appuyée, d’autant plus que l’appellation de « Sahara occidental » demeure consacrée dans les résolutions internationales, tandis que le Maroc n’est toujours pas parvenu à réaliser des acquis aux dépens de cette cause juste, en attendant le sort de ce conflit qui perdure.

    Le Maghreb.dz, 14/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Afrique_du_sud #Algérie #Naledi_Pandor

  • Algérie: Lamamra démonte la thèse visant à disculper le Maroc

    Tags: Algérie, Maroc, camionneurs, Sahara Occidental, Bouchachi – Algérie: Lamamra démonte la thèse visant à disculper le Maroc

    À l’occasion de la clôture, mercredi, de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui s’est tenue au Palais des nations, à Club des Pins (Alger), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, est revenu sur l’assassinat des trois ressortissants algériens par le Maroc, sur la route Nouakchott-Ouargla, alors qu’ils étaient dans leurs camions à l’arrêt, en territoire libéré du Sahara occidental.
    Le chef de la diplomatie nationale a démonté la thèse visant à disculper le Maroc. Il ne s’agit pas d’une erreur de la part de l’armée marocaine. Le ministre se base sur les « facteurs disponibles » pour affirmer que l’assassinat de nos trois compatriotes est «un acte délibéré de provocation contre l’Algérie, au mépris du droit international». Il valide l’hypothèse de la provocation marocaine visant à impliquer l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental. «Il est clair que ces dernières semaines, il y a eu une volonté des autorités marocaines et de leurs alliés d’étendre le conflit militaire au-delà de la zone dans laquelle se produisaient les opérations militaires auparavant, autour et à l’intérieur du mur» de sable, fait remarquer le ministre. Cet acte «intervient dans le prolongement de l’extension de l’occupation militaire marocaine de la zone d’El-Guerguerat, en violation des accords de cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)», a-t-il ajouté.

    Des sources espagnoles confirment une attaque au drone
    Autre confirmation donnée par Ramtane Lamamra: l’utilisation d’armements sophistiqués. À ce propos, le quotidien El Pais cite, ce jeudi, des sources du renseignement espagnol qui confirment que l’attaque meurtrière marocaine a été commise avec des drones. La présidence de la République avait désigné, dès le 3 novembre, « les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat».

    Pourquoi attaquer à l’aide de drones, de paisibles travailleurs algériens qui revenaient de Nouakchott pour aller chez eux à Ouargla? Le chef de la diplomatie algérienne a exposé la raison de ce qu’il a qualifié de «fuite en avant de la part des autorités militaires marocaines» et de l’utilisation des armements sophistiqués: verrouiller et bloquer les passages entre la Mauritanie et le territoire libéré du Sahara occidental. Du point de vue du droit international humanitaire, l’attaque marocaine contre les trois Algériens est illégale et criminelle. C’est une violence qui ne doit pas passer sous silence. Des correspondances ont été adressées à nombre d’organisations internationales auxquelles appartient l’Algérie, a rappelé Ramtane Lamamra. Cette démarche s’inscrit «en droite ligne de l’action diplomatique ordinaire, comme il est d’usage lorsque surviennent des faits aux proportions aussi gravissimes, impliquant l’assassinat d’innocents civils», a-t-il expliqué, car l’Algérie assume la responsabilité de ses actes.

    Les choses ont été prises au sérieux par ces organisations internationales, mais « la position définitive de l’Algérie à ce propos, n’est pas tributaire de la réaction d’une organisation internationale donnée, mais relève plutôt de sa souveraineté nationale», a précisé le ministre. Ramtane Lamamra a réaffirmé que l’assassinat des trois citoyens algériens ne restera pas impuni: « L’Algérie assumera pleinement ses responsabilités dans la protection de ses ressortissants et de leurs biens dans cette région qui n’est pas sous souveraineté marocaine ».
    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 13/11/2021

    LEUR SILENCE, FACE À L’AGRESSION MAROCAINE INTRIGUE LE PEUPLE : Mais où sont passés Bouchachi et consorts ?

    Le silence assourdissant des pseudo-figures de proue de l’opposition en Algérie après l’abject assassinat de trois compatriotes au cours d’une attaque de drone marocain, est une position qui ne les honore nullement. En effet, leurs petits calculs politiciens ont une allure de trahison car ce n’est pas le système algérien, le pouvoir ou une institution qui sont visés par le bellicisme marocain mais bien tout le peuple car il s’agit de modestes gens lâchement assassinés.

    De plus, c’est une agression, contre le pays qui est perpétrée par l’alliance maroco-israélienne. Les Bouchachi, Assoul et consort, les partis qui se revendiquent de l’opposition et qui avaient tenté d’enfourcher le Hirak populaire et sa dynamique pour se présenter comme des figures de proue, se sont tous tus au moment où la situation les contraint à dénoncer et mobiliser le peuple pour renforcer le front interne. Quand il s’agit d’atteinte à la sécurité et l’intégrité nationale, quand il s’agit d’atteintes à l’intégrité de compatriotes, quand il s’agit d’intérêts suprêmes de la nation et de politique étrangère, les différences politiques et d’idéologie s’effacent car il s’agit de « parler », d’une seule voie, celle de l’intérêt de la patrie.
    En 1963, lors de l’agression du Maroc contre l’Algérie et alors que la guerre fratricide entre les wilayas faisait rage et que le FFS avait pris les armes, les calculs politiciens n’avaient pas pris le pas sur l’intérêt du pays. C’était le front uni pour défendre l’intégrité territoriale du pays et le Maroc avait trouvé en face, un peuple uni, décidé à mourir pour faire barrage devant l’agresseur. Le silence des pseudos-opposants », intrigue car il va à l’encontre de la mobilisation populaire qui a condamné unanimement l’assassinat des trois compatriotes.

    Il y a quelques mois, et alors que la mobilisation populaire faisait
    vibrer les rues, Bouchachi, Assoul, Bouraoui et bien d’autres politiciens de conjoncture ont tenté de « se faire adouber » par les marcheurs. Ils avaient tout tenté pour se donner l’air de personnalités d’opposition au service de la patrie. Curieusement, ces oppositions de circonstances sont tapis dans leur coin depuis quelques mois, ne se permettant aucune sortie médiatique.

    Les attaques du président français qui s’était permis d’attaquer la nation algérienne et son histoire, l’assassinat de trois ressortissants algériens dans une zone sous contrôle de la Minurso, et les menaces israéliennes contre notre pays n’ont pas poussé ces « Bouchachis » à réagir. Ils n’ont osé aucune déclaration, et n’ont émis aucun avis ou opinion. La politique étrangère d’un pays est une ligne rouge que ne doit franchir aucun patriote même le plus opposant des politiciens. C’est l’espace où s’effacent les différences et les idéologies. Apparemment, les opposants qui usent de « l’oppositionnisme de circonstances» pour ne pas sombrer dans l’oubli, ont fait preuve de pleutrerie. Et cette attitude pourrait ouvrir la voie devant mille et une interprétations car comment comprendre un silence qui fait les affaires de l’ennemi, l’alliance maroco-israélienne.

    Se taire c’est consentir et cela le peuple ne l’oubliera par car, ceux qui ne défendent pas la patrie, par calcul politicien, devront un jour répondre de leur attitude. Ce sont des comportements qui laissent subodorer l’œuvre du makhzen qui n’attend que de probables soutiens venant d’Algérie, pour redoubler de férocité contre notre pays.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 13/11/2021

    #Algérie #Maroc #Camionneurs #Sahara_Occidental #Bouchachi #Assoul #Bouraoui

  • CNI espagnol: Les camionneurs algériens tués par le Maroc

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Espagne, CNI, services secrets espagnols, camionneurs algériens – CNI espagnol: Les camionneurs algériens tués par le Maroc

    Les services de renseignements ont conclu que les trois camionneurs algériens ont été tués le 1er novembre dernier au Sahara Occidental par des drones marocains. C’est ce qu’a révélé jeudi le quotidien espagnol “El Pais”, proche des milieux sécuritaires espagnoles.

    “Des sources du renseignement espagnol confirment que l’attaque a eu lieu avec des drones et doutent sérieusement qu’il puisse s’agir d’une erreur”, a rapporté le quotidien espagnol.

    Ces “sources” confirment ainsi les conclusions de l’enquête menée par les autorités algériennes au lendemain de l’ignoble assassinat et selon lesquelles l’attaque “a été commise par un armement sophistiqué”.

    Les trois chauffeurs de camions algériens ont été tués dans un bombardement mené dans l’après-midi du 1er novembre 2021 par l’armée marocaine contre leur convoi dans la route entre la ville frontalière algérienne Tindouf et Zouiret en Mauritanie.

    Les camions de fret faisaient régulièrement la liaison Nouakchott-Ouargla, selon un des proches des victimes dont deux roulaient à bord de leur camion de la marque allemande MAN. Le troisième chauffeur tué était originaire de Ouargla et était aussi un habitué du trajet. Les victimes effectuaient une mission d’exportation de ciment blanc vers la Mauritanie.

    L’agression marocaine s’est déroulée entre les localités d’Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, le tronçon qui conduit à la route entre l’Algérie et la Mauritanie.
    Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été la cible de bombardements par l’artillerie marocaine provenant de derrière le mur de séparation se trouvant à plus de 25 km du lieu du drame.

    L’une des victimes de l’agression marocaine est Hmida Boumediene, originaire de Laghouat, dont l’annonce de sa mort a été faite sur Facebook par son neveu Djallal Eddine Boumedienne habitant Ain Madi à Laghouat.
    Les deux autres victimes sont Ahmed Belkhir Chtam et Brahim Larbaoui tous deux de Ouargla.

    Lors d’une conférence de presse mercredi 10 novembre à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a réaffirmé que l’assassinat des trois ressortissants algériens par le Maroc était un “acte délibéré” de provocation contre l’Algérie.

    “Selon tous les facteurs disponibles, il s’agit d’un acte délibéré de provocation contre l’Algérie, au mépris du droit international”, a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

    M. Lamamra a fait observer que “cet acte s’inscrit dans la volonté des autorités marocaines et de leurs alliés d’étendre le conflit militaire au-delà de la zone dans laquelle se produisaient les opérations militaires auparavant, autour et à l’intérieur du mur” de sable, notant, en outre, que cet acte “intervient dans le prolongement de l’extension de l’occupation militaire marocaine de la zone d’El-Guerguerrat, en violation des accords de cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)”.

    Par S. Ould Brahim

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    Abou El-Fadl Baâdji à Tizi Ouzou : «Ceux qui prétendent que le FLN doit être mis au musée se trompent !»

    Sans verser dans la diatribe, le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadl Baâdji, n’a cependant pas mâché ses mots à l’issue d’un meeting qu’il a animé jeudi dernier, en milieu d’après-midi, à la Cinémathèque (ex-cinéma Mondial) de Tizi Ouzou.

    Devant une salle pleine à craquer et composée autant de femmes que d’hommes, le premier responsable du FLN, avec une grande rhétorique dans le discours, a commencé son allocution par rendre un vibrant hommage à feu Loucif Hamani et aux trois camionneurs algériens tués dans un bombardement sur la route reliant l’Algérie à la Mauritanie. Abou El-Fadl Baâdji a même demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire des quatre disparus. Une fois cette minute de silence observée, le premier responsable du FLN a repris le micro pour affirmer que l’Algérie vit une situation particulière ces derniers temps, notamment sur le plan sécuritaire, mais que «grâce à nos forces de sécurité, particulièrement l’ANP, aucun mauvais coup ne peut atteindre notre pays».

    Abordant le cas des trois chauffeurs de camion, l’orateur a accusé le Makhzen d’être responsable de leur mort. Ensuite, il a dit : «Tizi Ouzou n’est rien sans l’Algérie et l’Algérie n’est rien sans Tizi Ouzou et, par conséquent, la politique du séparatisme ne peut être en aucun cas la solution idoine à la problématique que vit l’Algérie». Sur ce passage précis, le secrétaire général du FLN faisait allusion au MAK sans pour autant prononcer le nom du MAK ou celui de Ferhat M’henni. Abou El-Fadl Baâdji a rappelé à l’assistance que les problèmes que vit l’Algérie ne sont pas propres à une seule région ou une seule wilaya, notamment sur le plan économique et social. «Les problèmes que vit la population de Tizi Ouzou sont identiques à ceux des populations des autres wilayas», a expliqué l’orateur.

    Concernant l’origine du mal que vit le pays, le secrétaire général du FLN l’a imputé aux différents lobbies tant internes qu’externes qui s’affrontent. Abordant ensuite les élections locales et, par ricochet, la situation interne de son parti, l’orateur a déclaré, sans ambages, que même si la nouvelle loi concernant les élections contient certaines ambiguïtés, son parti a accepté d’honorer ce rendez-vous du 27 de ce mois car «nous avons jugé impératif de doter le pays de ses institutions». Abou El-Fadl Baâdji, toujours avec une voix pleine d’assurance, a lancé une pique contre les voix demandant à ce que le FLN soit mis en retrait de la pratique de la politique. «A ceux qui prétendent que le FLN doit être mis au musée, je dis qu’ils se trompent lourdement», a lancé vivement l’orateur, avant de poursuivre : «Le FLN a encore des obligations à remplir envers le peuple algérien. Et il n’est que trop vrai qu’il est porteur des aspirations du peuple algérien», a martelé le premier responsable du FLN. Concernant les luttes internes que connaît son parti depuis quelques années, l’orateur a affirmé que, bientôt, le FLN retrouvera son homogénéité et sa stabilité d’autrefois.

    Revenant sur le statut dont jouit son parti, Abou El-Fadl Baâdji a affirmé que le FLN «incarne l’espoir des Algériens». «Il le démontrera, encore une fois, le 27 de ce mois», a conclu l’orateur. Il convient de souligner que le secrétaire général du FLN a été accueilli comme un héros à Tizi Ouzou. Cet accueil chaleureux a d’ailleurs fortement ému Abou El-Fadl Baâdji. De son côté, il a prononcé de grandes louanges à l’endroit de la wilaya de Tizi Ouzou, «région qui a enfanté de grands et nombreux héros».

    Par Saïd Tissegouine

    Le Jeune Indépendant, 12/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Camionneurs #FLN

  • Segundo año de guerra en el Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Marruecos, Frente Polisario, Argelia – Segundo año de guerra en el Sahara Occidental

    La guerra en el Sáhara Occidental entra el sábado en su segundo año consecutivo, después de que el Reino de Marruecos rompiera el alto el fuego con el Frente Polisario, tras la agresión militar llevada a cabo el 13 de noviembre de 2020 por las fuerzas de ocupación en la zona de amortiguación de El-Guerguerat, en el suroeste de la última colonia de África.

    El alto el fuego, que entró en vigor el 6 de septiembre de 1991 para poner fin a un conflicto militar de más de 16 años entre el Frente Polisario, que lucha por la independencia del Sáhara Occidental, y Marruecos, fue finalmente roto el 13 de noviembre del año pasado por Rabat. Las fuerzas marroquíes atacaron a civiles saharauis que habían acudido a exigir el cierre de una brecha ilegal erigida en la zona de amortiguación de El-Guerguerat, en violación de la tregua.

    La agresión de El-Guerguerat, que fue, según los responsables saharauis, la culminación de la obstinación de Marruecos y su desafío a la comunidad internacional durante casi treinta años, sumió al territorio saharaui en una guerra que se demostró con el paso de los meses en gran medida en desventaja de Marruecos, y que provocó una protesta internacional. Es también una operación que constituye una flagrante violación del acuerdo militar nº 1 firmado entre el Frente Polisario y el Reino de Marruecos, bajo la supervisión de las Naciones Unidas, en virtud de la Resolución 690 del Consejo de Seguridad de 1991 para la organización de un referéndum de autodeterminación del pueblo saharaui.

    Así, la situación vuelve a ser tensa en el Sáhara Occidental. Y el Frente Polisario anunció, el día del lanzamiento de la agresión marroquí, el fin de su compromiso con el alto el fuego. « La guerra ha comenzado », dijo Mohamed Salem Ould Salek, jefe de la diplomacia de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD).

    « Marruecos ha liquidado el alto el fuego », denunció en reacción a la operación militar lanzada por Marruecos en la zona tampón de El-Guerguerat, en el extremo suroeste de la antigua colonia española, cuyo estatus aún no está definido. Desde el 13 de noviembre de 2020, Marruecos ha sufrido las pérdidas humanas y materiales infligidas por el ejército saharaui, que publica diariamente, desde la reanudación de las hostilidades, comunicados en los que indica los lugares que ha atacado con su fuego, mientras que el ejército de ocupación adopta una política de bloqueo mediático.

    Una « fuente marroquí informada » llegó a decir hace unos días a la AFP que seis soldados de las Fuerzas Reales Marroquíes (FAR) habían muerto por fuego saharaui.

    Marruecos en une situación embarazosa

    La decisión del Frente Polisario de reanudar la lucha armada para liberar los territorios saharauis ocupados ha enturbiado las cartas del Reino de Marruecos, que se encuentra actualmente « en un aprieto », según los expertos en seguridad. Desde el 13 de noviembre, el régimen marroquí también ha sufrido muchos reveses, especialmente tras la « normalización », un mes después, de sus relaciones con Israel a cambio del reconocimiento por parte del expresidente estadounidense Donald Trump de la supuesta « soberanía » del Reino sobre el Sáhara Occidental.

    Marruecos creía que esto era un hecho y que los países aumentarían su adhesión a este régimen, pero no es así. El gobierno de Biden ha dicho que apoya un proceso político « creíble » en el Sáhara Occidental, que será dirigido por las Naciones Unidas para lograr la estabilidad en la región.

    Además, todas las organizaciones internacionales no reconocen la soberanía de Marruecos sobre el Sáhara Occidental, incluidas la Corte Internacional de Justicia (CIJ) y el Tribunal de Justicia de la Unión Europea (TJUE). Este último había reconocido en 2016 y 2018 que Marruecos y el Sahara Occidental son dos territorios « distintos » y « separados ».

    Y a finales de septiembre, el Tribunal de la Unión Europea anuló dos acuerdos de pesca y agricultura que vinculaban a Marruecos con la Unión Europea (UE) y que se extendían al Sáhara Occidental ocupado, lo que constituye una nueva bofetada a Rabat y una victoria triunfal del pueblo saharaui. Sin embargo, los esfuerzos por alcanzar una solución justa, duradera y mutuamente aceptable se están estancando, especialmente después de que el Consejo de Seguridad votara una resolución para prorrogar el mandato de la Minurso (Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental), que fue fuertemente criticada y considerada parcial por varios miembros del Consejo de Seguridad.

    Los saharauis califican así la resolución de « fracaso », ya que no contiene medidas prácticas para garantizar la plena aplicación del mandato para el que se creó la Minurso en virtud de la resolución 690 (1991) del Consejo de Seguridad.

    Toda la responsabilidad de este fracaso se atribuye al Consejo de Seguridad que « no movió un dedo para hacer frente al impacto de la violación marroquí del acuerdo de alto el fuego como si no hubiera pasado nada grave », según las recientes palabras del representante del Frente Polisario y coordinador con la Minurso, Sidi Mohamed Omar.

    Así, Sidi Mohamed Omar descartó por el momento « un nuevo alto el fuego » mientras el ocupante marroquí siga intentando imponer el statu quo de la colonización por la fuerza en los territorios ocupados de la República Saharaui.

    La atención se centra ahora en el nuevo enviado personal del SG de la ONU, el italo-sueco Staffan de Mistura, que tomó posesión de su cargo el 1 de noviembre, aunque, para el Frente Polisario, el nombramiento de un nuevo enviado « no es un fin en sí mismo », ya que su papel es « facilitar un proceso de paz vigoroso y con plazos que conduzca al ejercicio libre y democrático por parte del pueblo saharaui de su derecho inalienable a la autodeterminación y la independencia ».

    En este contexto, se multiplican los llamamientos al abandono de las mesas redondas consideradas ineficaces y a la reanudación de un « diálogo directo » entre el Frente Polisario y Marruecos, única forma de lograr una solución justa y duradera a un conflicto que ha durado demasiado tiempo.

    APS

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    Reacción de Oxfam ante el primer aniversario del colapso del alto el fuego en el Sáhara Occidental

    Un año después del fracaso de una tregua de 29 años entre el Frente Polisario y Marruecos, Oxfam pide a todas las partes que reanuden inmediatamente las conversaciones de paz. La reciente escalada de violencia en el Sáhara Occidental amenaza la estabilidad regional y expone a los refugiados saharauis, que llevan más de 45 años varados en los campamentos del desierto argelino, a graves consecuencias.

    Oxfam se congratula del tan esperado nombramiento en octubre del nuevo Enviado Personal de la ONU para el Sáhara Occidental, Staffan de Mistura, y hace un llamamiento a la comunidad internacional para que apoye activamente el proceso de paz liderado por la ONU y para que incluya a la sociedad civil, especialmente a las organizaciones de mujeres y de jóvenes.

    Al renovar el mandato de la MINURSO, el Consejo de Seguridad de la ONU reafirma su compromiso con una solución política justa, duradera y mutuamente aceptable, que garantice la autodeterminación del pueblo del Sáhara Occidental de acuerdo con la legalidad internacional, respaldada por múltiples resoluciones adoptadas por el Consejo de Seguridad y la Asamblea General de la ONU.

    Oxfam en Argelia ha estado trabajando en los campamentos de refugiados saharauis junto con las organizaciones locales asociadas desde el comienzo de la crisis en 1975. Cada día vemos cómo las comunidades sufren y pierden la esperanza en su futuro al fracasar los esfuerzos por una paz inclusiva y sostenible. En la actualidad, los índices de desnutrición aumentan y el 94% de los más de 173.000 refugiados saharauis dependen de la ayuda humanitaria para satisfacer sus necesidades básicas, como el acceso a los alimentos, el agua y una vivienda digna. Después de abandonar a los refugiados saharauis durante demasiado tiempo, es hora de que la comunidad internacional se ponga al lado de los refugiados saharauis y garantice la protección de sus derechos, su dignidad y su futuro.

    OXFAM, 12/11/2021

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    Sahara Occidental: Las minas y la berma, un obstáculo para la paz

    ALGIERS – La berma construida por Marruecos en los años 80, ampliada y rodeada de miles de minas colocadas tras la reanudación de la lucha armada en el Sáhara Occidental, constituye un obstáculo para los esfuerzos de paz y un verdadero peligro para la vida de los civiles saharauis, pero también para toda la región.

    El muro, que se extiende a lo largo de 2.700 km y tiene tres metros de altura, ha provocado el desplazamiento de las familias que viven a ambos lados del muro y ha afectado a la vida de los beduinos nómadas, que han perdido amplias zonas de pastoreo, fuente de alimento vegetal y acuático para su ganado.

    En este contexto, el responsable de la Asociación Saharaui de Víctimas de Minas, Aziz Haidar, declaró a APS que los miles de minas que las fuerzas de ocupación marroquíes han plantado a lo largo del nuevo muro construido en la zona de amortiguación de El Guerguerat, en el suroeste del Sáhara Occidental, representan un « peligro real » para la vida humana.

    Mientras que estas minas esparcidas por toda la zona han causado miles de muertos y heridos, la ONU ha expresado su temor por su propagación, mientras que el Frente Polisario, a través de la campaña internacional contra el muro de ocupación marroquí en el Sahara Occidental, condenó su « peligrosidad » por ser el mayor campo de minas del mundo, « que contiene 10 millones de minas de diversos tipos y tamaños (antipersonal y antitanque), además de grandes cantidades de restos explosivos de guerra y municiones de racimo ».

    En octubre de 2020, la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum del Sáhara Occidental (Minurso) había reanudado sus acciones de desminado al este de la berma tras un paréntesis debido a la pandemia de Covid-19. Pero tras sólo cinco semanas de operaciones, las actividades se interrumpieron de nuevo debido a las hostilidades.

    Las minas y el muro, un peligro para toda la región
    En este sentido, un miembro de la Oficina de Coordinación de la Acción contra las Minas Saharaui, Ghaith al-Nah, explicó que el pueblo saharaui no conocía las minas durante el periodo colonial español, hasta la invasión marroquí del Sáhara Occidental, que provocó la primera víctima saharaui en 1975.

    « Cuando el ejército de ocupación marroquí se dio cuenta de que la victoria era imposible en 1980, construyó la berma y plantó minas a lo largo de toda ella », añadió, manteniendo que « todo el pueblo saharaui es víctima de estas minas, ya sea en el lado oriental o en el occidental de la berma ».

    Según el orador, la ocupación ha colocado unas 20 minas por cada individuo saharaui (fabricadas por 14 países y 125 empresas), subrayando que las minas y el muro no sólo afectan a los saharauis sino a todos los habitantes de la región, ya sea en Mauritania o en Argelia, y contribuyen a « obstaculizar los esfuerzos internacionales ».

    « Esto impide la consecución de la integración magrebí y el intercambio africano, por no hablar de la privación del pueblo saharaui de disfrutar de su riqueza, cultivar su tierra y explotar su agua », dijo el Sr. al-Nah.

    Según el funcionario, más de 2.500 saharauis han resultado heridos desde 1975 hasta hoy, y añadió que « estas cifras no incluyen el número de muertos por las minas, que sigue siendo desconocido ».

    Tras la ruptura del alto el fuego en noviembre de 2020, Marruecos construyó un nuevo muro en la zona de amortiguación de El Guerguerat, que se extiende desde la antigua berma hasta la frontera con Mauritania, en una distancia de unos 5 km.

    Plantó miles de minas y colocó alambre de espino para impedir que los saharauis entraran en la zona, que Marruecos utiliza como punto de paso para los camiones que transportan mercancías desde las zonas ocupadas.

    En este sentido, dijo que hay que hacer un gran esfuerzo para destruir las nuevas minas colocadas por el ocupante, recordando que el Frente Polisario había destruido anteriormente 20493 minas.

    Mientras que la República Árabe Saharaui Democrática (RASD) ha mostrado responsabilidad y un fuerte compromiso con sus compromisos relacionados con la eliminación de minas y municiones sin explotar, Marruecos insiste en su negativa a firmar el « Tratado de Ottawa » sobre la prohibición del uso, almacenamiento, producción, transferencia y destrucción de minas antipersona, así como la Convención sobre Municiones en Racimo.

    El impacto de una escalada en la región
    En las ciudades saharauis ocupadas, cerradas a la prensa y a los observadores internacionales, la situación se ha deteriorado rápidamente debido a la represión a gran escala de los civiles saharauis por parte de las fuerzas de ocupación. En El Aaiún, Dajla y Esmara, así como en Bojador, se violan así los derechos más elementales de los saharauis.

    Antes de la reanudación de las hostilidades en el Sáhara Occidental, los expertos habían advertido de las graves repercusiones que podría tener cualquier escalada en la paz y la estabilidad de la región. También advirtieron del resurgimiento de una nueva crisis en una región sahelo-sahariana ya inestable.

    La expansión y la agresión marroquíes, que pretenden modificar las fronteras reconocidas internacionalmente, « son la causa de la guerra y la inestabilidad en la región del noroeste de África », según el Colectivo de Asociaciones de la Comunidad Saharaui en Francia y el Norte de Europa.

    Para el colectivo, la utilización de la brecha ilegal de El Guerguerat, para el saqueo ilegal de los recursos naturales del Sáhara Occidental, y la facilitación de la entrada de grandes cantidades de droga en el mercado africano, exponen a su juventud a los estragos de su consumo, y comprometen al mismo tiempo, no sólo el desarrollo de África sino también la construcción e integración del Magreb.

    Esta ruta de tráfico ilegal representa también « un peligro para Europa, por no hablar de los medios de chantaje al terrorismo y a la inmigración que ofrece a Marruecos ».

    APS, 12/11/2021

    #Sahara_occidental #Marruecos #Frente_Polisario #Argelia #Minas #Muro_de_arena #Muro_vergüenza

  • Deuxième année de guerre au Sahara occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie – Deuxième année de guerre au Sahara occidental

    La guerre au Sahara occidental entre samedi dans sa deuxième année consécutive, après la rupture par le Royaume du Maroc du cessez-le-feu avec le Front Polisario, à la suite de l’agression militaire menée, le 13 novembre 2020, par les forces de l’occupation dans la zone tampon d’El-Guerguerat, dans le sud-ouest de la dernière colonie d’Afrique.

    Entré en vigueur le 6 septembre 1991 pour mettre fin à un conflit militaire de plus de seize ans entre le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, et le Maroc, le cessez-le-feu a été finalement rompu le 13 novembre de l’année dernière par Rabat. Des forces marocaines ont agressé des civils sahraouis venant réclamer la fermeture d’une brèche illégale érigée dans la zone tampon d’El-Guerguerat, en violation de la trêve.

    L’agression d’El-Guerguerat qui n’était, selon les responsables sahraouis, que le paroxysme de l’entêtement du Maroc et sa défiance pour la communauté internationale durant près de trente ans, a replongé le territoire sahraoui dans une guerre s’avérant au fil des mois largement en défaveur du Maroc, et avait suscité, rappelle-t-on, un tollé international. Il s’agit aussi d’une opération qui constitue une violation flagrante de l’accord militaire n.1 signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision des Nations unies, en application de la résolution 690 du Conseil de sécurité de 1991 pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Ainsi, la situation se tend de nouveau au Sahara occidental. Et le Front Polisario a annoncé le jour du lancement de l’agression marocaine, la fin de son engagement vis-à-vis du cessez-le-feu. « La guerre a commencé », avait déclaré Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    « Le Maroc a liquidé le cessez-le-feu », avait-il dénoncé en réaction à l’opération militaire lancée par le Maroc dans la zone tampon d’El-Guerguerat, à l’extrême sud-ouest de l’ancienne colonie espagnole au statut encore non défini. Depuis le 13 novembre 2020, le Maroc subit des pertes humaines et matérielles infligées par l’armée sahraouie qui publie quotidiennement, depuis la reprise des hostilités, des communiqués dans lesquels elle indique les sites qu’elle a ciblés par ses tirs alors que l’armée de l’occupation adopte une politique de blackout médiatique.

    Une « source informée marocaine » a même avancé il y a quelques jours à l’AFP que six soldats des Forces royales marocaines (FAR) ont été tués par des tirs sahraouis.

    Le Maroc dans l’embarras

    La décision du Front Polisario de reprendre la lutte armée pour libérer les territoires sahraouis occupés a brouillé les cartes du Royaume marocain qui se trouve actuellement « dans l’embarras », d’après des experts en sécurité. Depuis le 13 novembre également, le régime marocain essuie de nombreux revers surtout après la « normalisation », un mois plus tard, de ses relations avec Israël en échange d’une reconnaissance par l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, de la prétendue « souveraineté » du Royaume sur le Sahara occidental.

    Le Maroc croyait que c’était acquis et que les pays allaient multiplier leur adhésion à ce schéma mais ce n’est pas le cas. L’administration Biden a ainsi dit soutenir un processus politique « crédible » au Sahara occidental, qui sera conduit par les Nations unies en vue de concrétiser la stabilité dans la région.

    D’ailleurs, toutes les organisations internationales ne reconnaissent au Maroc aucune souveraineté sur le Sahara occidental, dont la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Cette dernière avait reconnu en 2016 et 2018 que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires « distincts » et « séparés ».

    Et fin septembre, le Tribunal de l’Union européenne a annulé deux accords sur la pêche et l’agriculture liant le Maroc à l’Union européenne (UE) et étendus au Sahara occidental occupé, ce qui constitue une énième gifle à Rabat et une victoire triomphale pour le peuple sahraoui. Cependant, les efforts visant à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable piétinent, notamment après le vote par le Conseil de sécurité d’une résolution de prorogation du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental), vivement critiquée et jugée partiale par plusieurs membres du Conseil de sécurité.

    La résolution est ainsi qualifiée d’ »échec » par les Sahraouis du fait qu’elle ne contient pas de mesures pratiques devant assurer la pleine mise en œuvre du mandat pour lequel a été créée la Minurso en vertu de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité.

    L’entière responsabilité de cet échec est imputée au Conseil de sécurité qui « n’a pas levé le petit doigt pour traiter l’impact de la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu comme si rien de grave ne s’était produit », selon les propos tenus récemment par le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar.

    C’est ainsi que Sidi Mohamed Omar a exclu pour le moment « un nouveau cessez-le-feu » tant que l’occupant marocain poursuit ses tentatives d’imposer le statu quo de colonisation par la force sur les territoires occupés de la République sahraouie.

    L’attention se tourne à présent vers le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, l’Italo-Suédois Staffan de Mistura, qui a pris ses fonctions le 1er novembre, même si, pour le Front Polisario, la désignation d’un nouvel émissaire n’ »est pas une fin en soi », puisque son rôle est de « faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

    Dans ce sillage, les appels se multiplient pour l’abandon des tables rondes jugées inefficaces et la reprise d’un « dialogue direct » entre le Front Polisario et le Maroc, seule voie à même de parvenir à un règlement juste et durable à un conflit qui n’a que trop duré.

    APS


    Réaction d’Oxfam suite au premier anniversaire de l’effondrement du cessez-le-feu au Sahara Occidental

    Un an après l’effondrement d’une trêve qui avait duré 29 ans entre le Front Polisario et le Maroc, Oxfam appelle toutes les parties à immédiatement reprendre les pourparlers de paix. La récente escalade de violence au Sahara occidental menace la stabilité régionale et expose les réfugiés sahraouis, bloqués dans des camps situés dans le désert algérien depuis plus de 45 ans, à de graves conséquences.

    Oxfam salue la nomination en octobre dernier, attendue depuis longtemps, du nouvel Envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura et demande à la communauté internationale de soutenir activement le processus de paix mené par l’ONU et à y inclure la société civile, en particulier les organisations de femmes et de jeunes.

    En renouvelant le mandat de la MINURSO, le Conseil de Sécurité des Nations Unies réaffirme son engagement en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental conformément au droit international, soutenu par de multiples résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité et l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    Oxfam en Algérie opère dans les camps de réfugiés sahraouis aux côtés d’organisations partenaires locales depuis le début de la crise en 1975.  Chaque jour, nous voyons comment les communautés souffrent et perdent espoir en leur avenir alors que les efforts pour une paix inclusive et durable ont échoué. Aujourd’hui, les taux de malnutrition sont à la hausse et 94% des plus de 173 000 réfugiés sahraouis dépendent de l’aide humanitaire pour répondre à leurs besoins de base tels que l’accès à la nourriture, à l’eau et à un logement décent. Après avoir abandonné les réfugiés sahraouis pendant bien trop longtemps, il est temps pour la communauté internationale de se tenir aux côtés des réfugiés sahraouis et de veiller à ce que leurs droits, leur dignité et leur avenir soient protégés.

    OXFAM, 12/11/2021


    Sahara occidental: les mines et le mur de sable, un obstacle pour la paix

    ALGER – Le mur de sable construit par le Maroc dans les années 1980, lequel a été étendu et cerclé par des milliers de mines plantées après la reprise de la lutte armée au Sahara occidental, constitue un obstacle aux efforts pour l’instauration de la paix et un réel danger pour la vie des civils sahraouis mais aussi pour l’ensemble de la région.

    Le mur qui longe sur 2700 km et une hauteur de trois mètres, a causé l’éloignement des familles vivant des deux côtés du mur et affecté la vie des bédouins nomades qui ont perdu de vastes zones de pâturage, source de nourriture végétale et hydrique pour leur bétail.

    Dans ce contexte, le chef de l’Association sahraouie des victimes des mines, Aziz Haidar a déclaré à l’APS que les milliers de mines que les forces d’occupation marocaines ont plantées tout le long du nouveau mur construit dans la zone tampon d’El Guerguerat dans le sud-ouest du Sahara occidental représentent un « réel danger » pour la vie humaine.

    Alors que ces mines éparpillées sur toute la zone ont fait des milliers de morts et de blessés, l’ONU a exprimé ses craintes en raison de leur propagation, tandis que le Front Polisario, à travers la campagne internationale contre le mur d’occupation marocain au Sahara occidental, a condamné sa « dangerosité », en tant que plus grand champ de mines dans le monde, « sur lequel se trouvent 10 millions de mines de divers types et tailles (antipersonnel et antichar), en plus de grandes quantités de restes d’explosifs de guerre et d’armes à sous-munitions ».        

    En octobre 2020, la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) avait repris ses actions relatives aux mines à l’est du mur de sable après un arrêt en raison de la pandémie de Covid-19. Mais au terme de cinq semaines d’opérations seulement, les activités ont de nouveau été arrêtées à cause des hostilités.

    Les mines et le mur, un danger pour toute la région

    A ce propos, un membre du Bureau sahraoui de coordination de l’action contre les mines, Ghaith al-Nah, a expliqué que le peuple sahraoui ne connaissait pas les mines pendant la période coloniale espagnole, jusqu’à l’invasion marocaine du Sahara occidental qui a fait la première victime sahraouie en 1975.

    « Lorsque l’armée d’occupation marocaine a compris que la victoire était impossible en 1980, elle a construit le mur de sable et a planté des mines tout au long de celui-ci », a-t-il ajouté, soutenant que « tout le peuple sahraoui est victime de ces mines, côté est ou ouest du mur ».

    Selon l’orateur, l’occupation a posé environ 20 mines pour chaque individu sahraoui (fabriquées par 14 pays et 125 entreprises), soulignant que les mines et le mur n’affectent pas seulement les Sahraouis mais tous les habitants de la région, que ce soit en Mauritanie ou en Algérie et contribuent à « entraver les efforts internationaux ».

    « Cela empêche la réalisation de l’intégration maghrébine et l’échange africain, sans parler de la privation du peuple sahraoui de profiter de ses richesses, de cultiver ses terres et d’exploiter son eau », a estimé M. al-Nah.

    Selon le responsable, plus de 2500 Sahraouis ont été blessés depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, précisant que « ces chiffres n’incluent pas le nombre de morts par les mines qui reste inconnu ».

    Après la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020, le Maroc a construit un nouveau mur dans la zone tampon d’El Guerguerat, s’étendant de l’ancien mur de sable à la frontière mauritanienne, sur une distance d’environ 5 km.

    Il y a planté des milliers de mines et placé des barbelés pour empêcher les Sahraouis d’entrer dans la zone que le Maroc utilise comme point de passage pour les camions transportant des marchandises en provenance des zones occupées.

    A cet égard, il a indiqué que beaucoup d’efforts doivent être fournis pour détruire les nouvelles mines posées par l’occupant, rappelant que le Front Polisario avait préalablement détruit 20493 mines.

    Si la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a fait preuve de responsabilité et d’un fort attachement à ses engagements liés à l’élimination des mines et des engins non explosés, le Maroc insiste sur son refus de signer le « Traité d’Ottawa » sur l’interdiction d’utilisation, de stockage, de production, de transfert et de destruction des mines antipersonnel, ainsi que la Convention sur les armes à sous-munitions.

    L’impact d’une escalade sur la région

    Dans les villes sahraouies occupées, fermées à la presse et aux observateurs internationaux, la situation a connu une rapide détérioration du fait de la répression des civils sahraouis à grande échelle par les forces de l’occupation. A Laâyoune, Dakhla, Smara comme à Boujdour, les droits les plus élémentaires des Sahraouis sont ainsi bafoués.

    Avant le retour des hostilités au Sahara occidental, des spécialistes avaient mis en garde contre les graves retombées pouvant découler de toute escalade sur la paix et la stabilité dans la région. Ils avaient prévenu également contre la réapparition d’un nouveau foyer de crise dans une région sahélo-saharienne déjà très volatile.

    L’expansion et l’agression marocaines visant à modifier les frontières internationalement reconnues, « sont la cause de la guerre et de l’instabilité dans la région du Nord-Ouest de l’Afrique », selon le Collectif des Associations de la communauté sahraouie en France et Europe du Nord.

    Pour le collectif, l’utilisation de la brèche illégale d’El Guerguerat, pour le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, et la facilitation de l’entrée de grandes quantités de drogues sur le marché africain, exposent sa jeunesse aux ravages de sa consommation, et compromettent par la même occasion, non seulement le développement de l’Afrique mais aussi la construction et l’intégration du Maghreb.

    Cette voie illégale de trafic représente par ailleurs « un danger pour l’Europe, sans parler des moyens de chantage au terrorisme et à l’immigration, qu’elle offre au Maroc ».

    APS, 12/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Algérie #Mines #Mur_de_sable

  • Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Tags: Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sahel, Mali – Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Lundi 1er novembre vers 13 h, journée fortement symbolique, deux camions algériens de retour de Mauritanie après une opération routinière d’export entre Ouargla et Zouérat (Mauritanie) sont bombardés. L’attaque, brutale, tue trois civils algériens, à quelques encablures de la ville de Bir Lahlou au Sahara occidental. Hmida Boumediene, Brahim Arbaoui et Achtam Ahmed, originaires d’Ouargla et Laghouat, meurent sur le champ. Les victimes ont été prises pour cible au moment où leurs véhicules étaient à l’arrêt en territoire sahraoui, entre Aïn Ben Tili (Mauritanie) et Bir Lahlou.

    Les deux camions étaient à plus de 70 kilomètres au sud-est du « Mur de sable » qui sépare à l’Est la partie contrôlés par le Polisario de l’Ouest sous contrôle marocain. La distance indique que les deux véhicules n’étaient pas proches de la zone tampon du Mur. Ils n’étaient pas une « menace » et circulaient dans une zone autorisée.

    Selon le site spécialisé dans les questions sécuritaires MenaDefense, qui a été le premier à avoir diffusé l’information, l’attaque est l’œuvre de l’armée marocaine. Les images des camions calcinées et la précision du tir suggèrent un tir de drone de combat. Cette information a été confirmée par un membre des renseignements espagnols au journal El Pais.

    Le ministère de la défense mauritanien a démenti après quelques heures de la diffusion de l’information que l’attaque de camions algériens ait eu lieu sur son propre territoire, tandis que les autorités algériennes ont attendu au mercredi 3 novembre pour réagir. Le communiqué algérien, laconique dans certaines de ses formulations et léger face à la gravité de la situation, accuse le Maroc et qualifie l’acte de « terrorisme d’État » qui ne « restera pas impuni », laissant certains Algériens dubitatifs face à la situation.

    Le Maroc ignore les accusations de l’Algérie
    L’Algérie a opté pour une réponse diplomatique face à ce tragique évènement. Dès le 4 novembre, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales, dont le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen.

    Une délégation d’enquêteurs de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s’est rendue sur le lieu du bombardement. Celle-ci a pris en main des preuves pour l’enquête sans toutefois l’annoncer de manière officielle dans un communiqué. La question des violations des droits humains au Sahara occidental demeure peu couverte par les rapports de la MINURSO.

    Selon le droit international, la mort des routiers algériens peut être considérée comme un « acte d’agression » comme stipulé dans l’article 8 du Statut de Rome. Les routiers algériens ont été assassinés dans un territoire non automne, inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non automnes de l’Organisation des Nations unies. Cet acte devrait pousser la MINURSO, dont le mandat vient tout juste d’être prorogé par une résolution favorable au Maroc (S/RES/2602), à enquêter de manière plus approfondie sur les violations de droits humains en territoire sahraoui.

    Depuis la fin du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario en novembre 2020 suite à l’occupation de la zone tampon de Guerguerat et les violences contre les civils, plusieurs attaques menées par l’armée marocaine ont été signalées en territoires sahraouis. Il y a à peine quelques mois, la remorque d’un camion d’un autre routier algérien faisant le trajet entre Tindouf et la Mauritanie avait reçu un projectile. Le camionneur est miraculeusement sain et sauf.

    Le 7 avril 2021, un raid aérien, mené par un drone de combat marocain, cible un convoi militaire sahraoui, causant la mort d’Addah Al-Bendir, chef de la Gendarmerie nationale sahraouie, à Rouss Irni dans la zone de Tifariti. Al-Bandir était en déplacement au sein d’une colonne de véhicules repérée par un drone d’observation Harfang des forces marocaines selon des sources locales.

    S’ajoute à ces tirs, les escarmouches régulières entre l’armée marocaine et l’armée sahraoui de part et d’autre du « Mur de sable » . Si le Polisario revendique souvent des attaques visant les positions des forces marocaines le long du Mur, Rabat demeure très souvent silencieuse.

    Le Maroc n’a pas communiqué au sujet de l’assassinat des trois camionneurs algériens. Mais une source sécuritaire marocaine a parlé de l’attentat par l’intermédiaire de l’AFP : « La piste utilisée par les trois camionneurs est empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées », a-t-elle précisé en soulignant que « Le Maroc n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations ». Mohammed VI a complètement ignoré cet évènement lors de son discours prononcé le 6 novembre dans ce contexte d’escalade.

    La route impériale

    La piste prise par les routiers algériens est-elle réellement une zone de conflit armé ? Cette route qui lie la wilaya de Tindouf (limitrophe avec la Mauritanie) à celle du Tiris Zemmour en Mauritanie se nomme la « route impériale » (car elle était aussi celle du trafic d’esclaves). C’est un chemin plus court et moins pénible que celui passant par la zone la plus septentrionale du Tiris Zemour, une piste damée du désert et empruntée régulièrement par des camionneurs et des marchands sahraouis, mauritaniens et algériens.

    À une centaine de kilomètres à l’Est de cette route, l’Erg Iguidi de Tindouf qui arrive au nord de la Mauritanie est quasiment infranchissable, et le tronçon mauritanien jusqu’à Zouérat est souvent bien ensablé, d’où la nécessité de passer par les pistes des territoires libérés du Sahara occidental qui vont jusqu’à Aïn Ben Tili.

    En août 2018, l’Algérie a ouvert son premier post-frontalier depuis l’indépendance avec la Mauritanie. Dénommé « Chahid Mustapha Benboulaid », l’inauguration de ce poste a été célébrée comme un évènement qui marque l’intensification des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays. Le post-frontalier temporaire a été construit en préfabriqué, mais depuis la reprise des échanges commerciaux après le pic de la pandémie de la Covid-19, les besoins sont plus importants.

    L’État algérien décide alors d’investir dans de vraies infrastructures. Le 6 octobre, les travaux de réalisation de deux postes frontaliers terrestres fixes algéro-mauritaniens commencent au niveau du point PK-75 sur le territoire de la wilaya de Tindouf. Le post-frontalier inclut 10 pavillons pour les structures et les délais de livraison sont estimés à 24 mois.

    Selon le wali de Tindouf, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie via ce poste ont atteint depuis le début de l’année (2021) un volume de près de trois 3 millions d’euros. Trop peu pour l’instant, même si ce chiffre peut augmenter rapidement.

    Mais la sécurisation des convois algériens marchands vers le Sahel devient, de plus en plus, une source d’inquiétude. Que ce soit au nord du Niger ou à Tiris Zemmour, les routiers font face à des dangers réels (banditisme, manque de soutien logistique), et ces contraintes effraient les entreprises exportatrices par les routes du Sud. L’assassinat des trois camionneurs complique davantage la situation.

    Concurrence économique et tentatives de médiation
    C’est dans ce contexte que se sont déroulé les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, lundi 8 novembre à Alger. Ce Comité, attendu depuis avril 2021, a pour mission « le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières ». Les walis des wilayas d’Adrar, de Tindouf et de Tiris Zemour ainsi que des représentants des départements ministériels et des services de sécurité des deux pays y ont participé.

    Les travaux ont abouti à des recommandations opérationnelles : création d’une zone de libre-échange au niveau de la zone frontalière, organisation de foires économiques régulières à Nouakchott et en Algérie, réactivation de la convention relative à la pêche dans les eaux territoriales mauritaniennes, étude d’un partenariat avec la Sonatrach dans les domaines de la prospection, de l’exploration et de la production des hydrocarbures en Mauritanie. Le ministre de l’Intérieur algérien a également fait part de la possibilité de relancer le projet de co-construction du tronçon routier vers Zouérat.

    Le Maroc suit de près le développement de ces postes frontaliers, des échanges, des exportations et de l’implication de l’Algérie dans les marchés sahéliens. Les entreprises algériennes demeurent les concurrentes directes des entreprises marocaines dans la région. Même si les entreprises marocaines font beaucoup mieux que les entreprises algériennes en matière d’échanges commerciaux avec le Sahel et l’Afrique de l’Ouest par la Mauritanie, le Maroc ne veut pas que la zone stratégique qui lie Guergaret à Nouadhibou, d’où passe une importante partie de ses échanges économiques, lui échappe.

    Rabat estime que Nouakchott doit rester dans son giron et le développement d’une proximité économique avec l’Algérie dérange, surtout qu’Alger a commencé aussi à exporter par voie maritime, notamment les matériaux de construction vers Nouadhibou. Le 12 avril dernier, la première traversée sur la ligne maritime régulière, destinée exclusivement à l’exportation, entre Alger et la capitale mauritanienne, Nouakchott, a démarré du port d’Alger. Elle est gérée par la société Anisfer Line. Avec l’arrivée des produits algériens à Nouakchott par voie maritime, les délais d’acheminement des marchandises ont été réduits à 5 jours. Par la suite, les exportateurs algériens peuvent utiliser des routes terrestres pour livrer les marchandises vers d’autres pays africains.

    Il est difficile de ne pas faire de lien entre les récentes décisions prises par les autorités algériennes de mettre fin à l’usage du gazoduc GME (Gaz Maghreb Europe) alimentant l’Espagne par le Maroc et les répercussions sur le conflit –désormais ouvert– entre l’Algérie et le Maroc.

    Le GME alimente les besoins en gaz du Maroc dont une partie est achetée à prix préférentiel et l’autre payée par les revenus de droits de passage. L’Algérie exportait environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME vers la péninsule ibérique, ce qui fait d’elle le premier fournisseur de gaz pour l’Espagne. La fermeture du gazoduc a été suivie par la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

    Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc Medgaz qui opère 8 milliards de mètres cubes par an. L’Algérie a donné des garanties à l’Espagne pour accroitre ses exportations de gaz naturel liquéfié par voie maritime et engager à terme une extension du pipeline.

    À ces enjeux géostratégiques s’ajoutent des développements politiques anciens et récents : la non-organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, la course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc depuis une décennie, l’affaire Pegasus et l’espionnage, la rhétorique marocaine du soutien à « l’indépendance du peuple kabyle », et les accusations algériennes d’implication du Maroc dans le financement des mouvements RACHAD et le MAK ainsi que les incendies de forêt qui ont endeuillé récemment le pays.

    L’accord du 22 décembre 2020 officialisant la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie de la reconnaissance des États-Unis de sa « souveraineté » sur le Sahara occidental, a fait craindre à Alger des dérives possibles à ses frontières par l’axe « Tel Aviv-Rabat ». La visite de Yaïr Lapid, ministre israélien des Affaires étrangères, à Rabat le 13 août, en a ajouté une couche. Durant ce passage, le ministre israélien s’est déclaré « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ».

    Tout cela a mené le 24 août dernier à la rupture des relations diplomatiques, ultime épisode d’une longue crise de confiance, ponctuée de conflits ouverts, entre les deux pays. Autant à Alger qu’à Rabat, beaucoup de cartes diplomatiques ont été consommées et l’esprit diplomatique qui régnait jusque-là en vue d’un apaisement laisse la place à une « surenchère guerrière » qui menace désormais la sécurité de toute la région. La construction de l’ennemi extérieur au Maroc et en Algérie reste un moyen puisant pour raviver un nationalisme très utile aux pouvoirs en place, surtout en temps de crises. Sans amoindrir la gravité de la crise actuelle, inédite depuis la fameuse Guerre des sables de 1963, il est incontestable que les deux pouvoirs s’y nourrissent mutuellement.

    Bien qu’aucun acteur de la région, y compris l’Union européenne, ne souhaite voir un conflit armé entre les deux pays, peu se sont exprimés sur ce nouvel épisode de la crise. Si l’Arabie Saoudite a tenté d’approcher les deux diplomaties, l’Espagne est certainement le pays le plus actif en matière de médiation. Madrid a déjà engagé des pourparlers indirects avec Alger et Rabat pour tenter une médiation avant la tenue du Sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le 29 novembre à Barcelone.

    Raouf Farrah

    Le Quotidien d’Algérie, 12/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Camionneurs_algériens #Israël #Mauritanie #Sahel

  • COP26: Le Maroc renforce l’occupation du Sahara occidental

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, COP26, éoliennes – COP26: Le Maroc renforce l’occupation du Sahara occidental

    Le Maroc a mis en œuvre plusieurs projets ambitieux, notamment des centrales éoliennes et solaires. Le problème est qu’ils les construisent au Sahara Occidental occupé – et alors qu’ils sont félicités pour leurs efforts, ils doivent être critiqués pour le faire sur une terre occupée, écrit Gabi Björsson.

    DÉBAT Le sommet sur le climat de la Cop26 touche à sa fin à Glasgow, en Écosse. Plus de 190 dirigeants mondiaux participent à cette conférence, qui devrait être l’événement climatique le plus important depuis l’accord de Paris de 2015. Cette semaine, le ministre de l’environnement et du changement climatique Per Bolund est arrivé au sommet, ainsi que plusieurs autres ministres. L’objectif principal du sommet est d’accélérer l’action climatique afin que le monde puisse atteindre les objectifs fixés dans l’accord de Paris. Le Maroc est l’un des pays participants et parlera de ses succès en matière d’énergie verte.

    Le Maroc se présente souvent comme le meilleur de sa catégorie en matière de transition énergétique. Ils ont mis en œuvre un certain nombre de projets de durabilité ambitieux, notamment des centrales solaires et éoliennes. Le seul problème est que nombre de leurs entreprises ne se trouvent pas à l’intérieur de leurs frontières – elles sont construites au Sahara occidental, qu’elles occupent brutalement.

    Le Maroc occupe le Sahara occidental depuis 1975, bien qu’il soit classé par l’ONU comme un territoire non autonome à décoloniser. L’ONU a une force de maintien de la paix stationnée au Sahara occidental, dont la mission est d’organiser un référendum au cours duquel le peuple du Sahara occidental verra son droit à l’autodétermination réalisé. La Cour internationale de justice de La Haye a jugé que le Maroc n’avait aucun droit sur ces terres. La Cour européenne de justice a également statué à plusieurs reprises, le plus récemment à la fin du mois de septembre, que le Sahara occidental est un territoire distinct qui n’appartient pas au Maroc.

    La violence et la répression systématique à l’encontre des civils, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes s’intensifient au Sahara occidental occupé. Après que la guerre a de nouveau éclaté entre le Maroc et le Sahara occidental en novembre 2020, la situation des violations flagrantes des droits de l’homme s’est intensifiée et aggravée tandis que le Maroc réduit au silence la couverture médiatique par une violence flagrante.

    L’énergie désormais produite sur les terres occupées consolide l’occupation marocaine et rend la puissance occupante encore plus dépendante du territoire. Tant en termes d’incitations économiques que parce que les investissements créent des emplois qui attirent d’autres colons marocains dans la région.

    En outre, la construction par le Maroc de projets énergétiques sur les terres sahraouies compromet également le processus de paix de l’ONU. Comment pouvons-nous attendre du Maroc qu’il vienne à la table des négociations avec l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental avec une approche transparente alors que le Maroc a si récemment été loué pour ses investissements sur les terres occupées lors du sommet climatique de l’ONU Cop26 ?

    Louez le Maroc pour son action climatique et son travail progressiste, mais seulement pour ce qui est réellement fait à l’intérieur de ses frontières. La Suède, dirigée par Per Bolund, doit demander des comptes au Maroc sur les raisons pour lesquelles il construit des infrastructures dans une zone contestée et les présente à la Cop26 comme étant réalisées à l’intérieur de ses frontières.

    Nous savons que nous devons changer notre mode de vie afin de ralentir le changement climatique. Et c’est urgent ! Mais que la transition ne se fasse pas au détriment des droits de l’homme. Nous devons être capables de tenir deux pensées en l’air en même temps, et de faire la transition tout en respectant les droits de l’homme.

    L’énergie verte ne doit pas servir d’excuse pour justifier l’occupation.

    Syre, 12/11/2021

    #Maroc #Sahara_Occidental #COP26 #Energie_verte #Energie_renouvelable #Eoliennes

  • Maroc-Algérie: Frontières fermées divisent les familles

    Tags: Algérie, Maroc, frontières, Sahara Occidental, Oujda – Maroc-Algérie: La fermeture divise les familles

    Malgré une rivalité amère entre leurs gouvernements, les Algériens et les Marocains ont des liens culturels et familiaux profonds.

    OUJDA, Maroc – De nombreuses familles ont été divisées par une frontière que l’Algérie a fermée en 1994 après que le Maroc a accusé son voisin d’être impliqué dans une attaque djihadiste contre un hôtel de Marrakech qui a tué deux touristes.

    Depuis lors, la frontière est restée fermée et il y a peu de chances qu’elle s’ouvre bientôt, alors que la tension monte à nouveau entre Rabat et Alger.

    Un cortège funèbre  » vu de loin « .

    Près de la ville marocaine d’Oujda, Fatima Chaaoufi regarde à travers la frontière marocaine scellée vers un village algérien de l’autre côté, où vivent des membres de sa famille qu’elle n’a pas vus depuis des années.

    « Nous sommes si proches et pourtant si loin », soupire-t-elle.

    Le village de Chaaoufi, Oulad Bouarfa, à l’est d’Oujda, se trouve à un jet de pierre de Boussfar, le village algérien où son frère est mort il y a un mois.

    Chaaoufi n’avait pas pu le voir depuis 1994, date à laquelle la frontière a été fermée à la suite d’une crise diplomatique entre les rivaux nord-africains.

    « Quand j’ai appris qu’il était mort, je n’ai pas pu me contrôler », a-t-elle dit, les larmes aux yeux. « J’ai couru vers les barbelés. Ils ont essayé de me retenir mais (mon chagrin) était plus fort que moi ».

    La femme de 75 ans, assise dans la cour de la modeste ferme de sa famille, portant un hijab sur la tête et un tablier autour de la taille, a dit qu’elle avait été obligée de regarder le cortège funéraire à distance, « impuissante et en larmes ».

    En août, après des mois de frictions croissantes au sujet du Sahara occidental et de la normalisation des liens du Maroc avec Israël, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec son voisin, invoquant des « actions hostiles. »

    Le Maroc a rejeté ces accusations.

    La semaine dernière, les choses se sont envenimées lorsque l’Algérie a accusé le Maroc d’avoir tué trois civils algériens sur une autoroute du désert traversant une zone du Sahara occidental contrôlée par le mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

    Un avenir difficile

    Mais malgré l’âpre rivalité entre leurs gouvernements, les Algériens et les Marocains entretiennent des liens culturels et familiaux profonds.

    « C’est tellement triste de voir deux peuples frères séparés par des décisions politiques », a déclaré Bachir Chaouch, né en 1951 de l’autre côté de la frontière, à El Amria, mais qui a déménagé au Maroc avant que l’Algérie ne gagne son indépendance de la France en 1962.

    Aujourd’hui, il a perdu tout contact avec ses oncles, tantes et cousins restés en Algérie.

    « Jusqu’en 1994, c’était différent. On allait voir nos familles, les affaires étaient bonnes. Nous n’avons jamais pensé que nous en arriverions là », a-t-il déclaré.

    Bien qu’elle soit officiellement fermée, la frontière est restée relativement poreuse, les contrebandiers se livrant à un commerce florissant d’essence et de produits manufacturés bon marché, ainsi que d’articles plus illicites.

    Mais en 2013, les autorités algériennes ont lancé ce qu’elles ont qualifié de répression du trafic de drogue, en intensifiant les patrouilles et en creusant des tranchées le long de la frontière, ce qui a incité Rabat à ériger des clôtures frontalières.

    Techniquement, les Algériens et les Marocains peuvent voler entre leurs deux pays, mais pour les communautés agricoles le long de la frontière, coupées de ce qui pourrait être un marché d’exportation clé, ce n’est pas un grand réconfort.

    De nombreux villageois d’Oulad Bouarfa regrettent leurs années de contrebande.

    « C’était une bonne époque. On travaillait des deux côtés de la frontière, on faisait venir du carburant d’Algérie et on vendait des vêtements là-bas », raconte Mohamed Haddouri, un habitant.

    « Aujourd’hui, nous nous débrouillons en élevant des animaux, mais ce n’est pas suffisant pour nourrir mes enfants. Notre avenir s’annonce difficile. « 

    Un coup dur

    Haddouri a déclaré que pratiquement tout le monde dans cette partie du Maroc a de la famille en Algérie.

    Les deux régions ont des liens historiques, et le défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika est né à Oujda lorsque les deux pays étaient sous domination française.

    Meriem Hamouyi, une villageoise aux mains ornées de motifs au henné, est du même avis.

    La fermeture de la frontière a été « un coup dur pour nous. Mes quatre enfants sont au chômage », dit-elle.

    Oualid Kebir, un Algérien qui vit à Oujda depuis dix ans, affirme que pratiquement tout le monde dans la ville a de la famille de l’autre côté de la frontière.

    « De même de l’autre côté », ajoute l’homme d’affaires. « C’est une grosse erreur d’entretenir ces divisions ».

    Kebir, un militant politique qui poste régulièrement sur YouTube, a déclaré que c’était « une épreuve psychologique » d’être loin de sa famille.

    « Je crois toujours en de meilleures relations entre les deux pays », a-t-il dit.

    The Arab Weekly, 10/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Frontières

  • Le renseignement espagnol confirme l’implication du Maroc

    Tags: Maroc, Algérie, camionneurs algériens, Sahara Occidental, drones – Le renseignement espagnol confirme l’implication du Maroc

    Le très sérieux quotidien espagnol a révélé que ses sources au sein du renseignement espagnol ont confirmé que «l’attaque» dont ont fait l’objet deux camions algériens a eu lieu avec des drones, tout en précisant qu’il ne pouvait à aucun moment s’agir d’une erreur.

    Pour Miguel Gonzalez, rédacteur de l’article, après avoir consulté ses sources, cette attaque s’inscrit en droite ligne avec la question du gaz. «De la guerre du gaz à celle des armes», écrira notre confrère espagnol, qui ne laissera planer aucun doute sur l’identité des deux protagonistes. Qu’il s’agisse des deux guerres, celle du gaz, que tout le monde reconnait, ou celle des drones, l’Algérie et… le Maroc sont impliqués. En plus de confirmer l’implication du Maroc dans ce lâche assassinat contre trois de nos ressortissants, cette nouvelle annonce pourrait avoir des retombées sur les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc.

    Lors de son dernier discours Mohamed VI a tenté de forcer la main aux Européens surtout à ceux qui, selon lui, «affichent des positions ambigües» ou alors ceux qui tiennent un double discours» dans tout ce qui a trait au traitement de la question sahraouie. Le roi du Maroc osera même une menace en annonçant que son pays évitera de nouer «toute démarche économique ou culturelle qui n’inclurait pas le Sahara marocain».

    En fait, la grave crise diplomatique déclenchée par la décision d’accueillir le leader du Polisario pour des soins continue et semble ne pas s’estomper. Pour enfoncer le clou, le 29 septembre dernier, la décision du Tribunal européen d’annuler les décisions du Conseil européen relatives aux deux accords de pêche et d’agriculture liant le Maroc à l’UE et étendus au Sahara Occidental occupé, affirmant qu’ils ont été conclus en violation de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et sans le consentement du peuple du Sahara Occidental. De fait, l’institution européenne ne reconnaissait pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Le sommet de l’UM le 29 de ce mois à Barcelone

    Les Espagnols organiseront à la fin du mois le sommet de l’Union pour la Méditerranée à Barcelone. A cette occasion, l’Espagne, comme l’a avoué le rédacteur de l’article d’El Pais, caresse le rêve de faire assoir à la même table Lamamra et Bourita.

    Tout en estimant que personne n’a jusqu’à présent fait appel à la médiation espagnole, cette démarche semble importante pour le gouvernement espagnol. Toujours selon le même journaliste, ses sources consultées au sein du renseignement espagnol espèrent que la crise entre Alger et Rabat ne débordera pas, tout qualifiant la situation de «très dangereuse».

    D’un autre côté, l’occasion sera offerte aux Espagnols de régler leurs comptes avec Bourita qui, comme le rappelle l’article, exhortait en janvier dernier les pays européens, dont l’Espagne, à «sortir de la zone de confort» et à «se mouiller dans le conflit du Sahara au profit des thèses de Rabat.»

    La différence est qu’à l’époque, le Maroc était désireux de capitaliser sur la reconnaissance par le président Trump de la marocanité du Sahara, un mois plus tôt. Aujourd’hui, la donne a changé. Trump n’est plus là et le Maroc est en passe de décrocher le statut de pays terroriste

    C. S.

    L’Algérie Aujourd’hui, 10/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_polisario #camionneurs_algériens #drones

  • Ould Akeik pour mener l’offensive terrestre contre le Maroc

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Mohamed Ould Akeik -Ould Akeik pour mener l’offensive terrestre contre le Maroc

    Le Front Polisario a nommé Mohamed Wali Akeik au poste de chef d’état-major. Ce septuagénaire a lutté dès son plus jeune âge contre les armées espagnole puis marocaine avant d’occuper plusieurs postes politiques. Il se voit désormais confier la mission de lancer l’offensive terrestre contre les Forces armées royales (FAR).

    « L’armée d’occupation marocaine goûtera à nouveau à l’amertume de la défaite qu’elle a subie durant les 16 années de guerre contre l’Armée populaire de libération sahraouie ». La sentence est de Brahim Ghali, le secrétaire général du Front Polisario. Il l’a prononcée samedi 6 novembre à l’occasion de l’installation de Mohamed Wali Akeik, le nouveau chef d’état-major de l’armée sahraouie. À 71 ans, il quitte le costume de ministre des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger pour revêtir le treillis militaire. Derrière son air débonnaire de sage grand-père se cache un redoutable combattant du désert. Mohamed Wali Akeik porte sur le visage et sur le corps les traces de nombreuses années de guerre.

    Contexte de guerre
    Pour nombres d’observateurs du dossier du Sahara occidental, l’arrivée de Mohamed Wali Akeik à la tête de l’armée sahraouie constitue un tournant dans ce conflit. C’est notamment le cas de Bachir Mohamed Lahsen, professeur en sciences de la communication, spécialiste des questions africaines à l’université de Séville, qui estime que sa nomination est un indice de « ce que pourrait être la stratégie militaire sahraouie dans les mois à venir ». « Le Front Polisario avait fait part de sa désillusion lors de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2602 et avait réagi en annonçant son intention d’augmenter l’intensité du conflit armé qui l’oppose au Maroc. Pour traduire cette menace sur le terrain, il était nécessaire de procéder à des changements dans le commandement de l’armée sahraouie. En réalité, ce changement était attendu, car le gouvernement conduit par Mohamed Wali Akeik avait été installé en 2019, soit bien avant la reprise de la lutte armée. Il fallait donc placer le commandement dans le contexte de guerre », explique-t-il à Sputnik.

    Selon Bachir Mohamed Lahsen, il faut s’attendre à une montée en puissance du rythme des opérations des unités sahraouies. « Le Front Polisario devrait passer du pilonnage des positions marocaines, qu’il mène quotidiennement depuis la rupture du cessez-le-feu le 13 novembre 2020, à des opérations terrestres. Cette mission a été confiée à des chefs militaires qui ont fait leurs preuves au combat durant la première guerre contre le Maroc (1973-1991) », note le professeur de l’université de Séville. « Cette première étape de harcèlement qui s’est caractérisée par le pilonnage du mur de séparation n’est qu’une étape d’échauffement pour l’armée sahraouie qui n’a pas mené de combat durant une trentaine d’années. Les unités combattantes ont eu une année pour s’échauffer et mettre en place les procédures, notamment sur le plan logistique.

    La montée en puissance de l’offensive militaire du Polisario est inéluctable. Le commandement militaire est le seul à connaître le calendrier et les sites de l’offensive terrestre. Il faut donc s’attendre à des opérations éclairs contre les unités marocaines et également à des prisonniers », précise Bachir Mohamed Lahsen. L’objectif sera donc de lancer des offensives contre le mur de séparation construit depuis les années 1980 par l’armée marocaine. Long de 2.720 kilomètres et composé de plusieurs systèmes de défense et de surveillance (mines, fossés, barbelés, radars), il est surveillé en permanence par près de 100.000 soldats. Jeudi 4 novembre 2021, la chaîne marocaine 2M TV a diffusé un documentaire exclusif sur le mur de la honte.

    Bachir Mohamed Lahsen indique à Sputnik que le Front Polisario compte sur le capital expérience des combattants de la première guerre contre le Maroc pour percer le mur de séparation. « Mohamed Wali Akeik ainsi que Brahim Ghali font partie de cette génération qui a infligé des pertes à l’armée de Hassan II. Leur connaissance des schémas tactiques pour mener des raids éclairs contre les unités marocaines ». « Le choix de Mohamed Wali Akeik n’est pas un hasard. Il a combattu les unités espagnoles puis marocaines dès son adolescence. Il a été emprisonné par l’armée de Franco pour avoir participé à des actions secrètes. Après sa libération, il a rejoint l’armée sahraouie pour combattre le Maroc. À l’âge de 27 ans, il était déjà commandant d’une région militaire. Il fait partie de l’élite des officiers supérieurs du Front Polisario puisqu’il a même commandé le service de renseignement sahraoui », ajoute Bachir Mohamed Lahsen.

    Nouvelle menace aérienne
    Pour contrer les opérations de guérilla du Front Polisario dans les vastes espaces désertiques, les forces armées marocaines ont acquis des équipements militaires de dernière génération. C’est notamment le cas des drones qui ont été utilisés pour première fois au mois d’avril 2021 lors de l’attaque d’un convoi militaire du Front Polisario. Dah El Bendir, le commandant de la gendarmerie sahraouie, avait perdu la vie lors de ce raid. La piste du drone semble se confirmer également dans l’attaque du 1er novembre qui a provoqué la mort de trois routiers algériens près de la localité de Bir Lahlou et attribuée au Maroc par les autorités algériennes.

    Comment l’armée sahraouie va-t-elle faire face aux drones, une arme moderne qui n’existait pas lors de la première guerre?


    « Pour le Front Polisario, la menace aérienne s’est toujours posée avec acuité puisque le Maroc a toujours possédé des avions de chasse. Mais dès 1981, les Sahraouis ont commencé à utiliser des systèmes de missiles anti-aérien SAM 6 (2K12 Kub) de fabrication soviétique qui ont infligé des pertes à l’aviation. Il est vrai que l’utilisation de drone confère un avantage à une armée, mais ce n’est pas avec cet équipement que l’on gagne une guerre. Les conflits en Afghanistan ou encore au Yémen sont des exemples concrets. Les armées les plus puissantes et les plus riches de la planète utilisent ces appareils de haute technologie, mais cela ne lui a pas permis de gagner des guerres », relève Bachir Mohamed Lahsen.

    Pour le professeur de l’université de Séville, le Front Polisario peut lui aussi acheter des armes « afin de contrer cette menace ». « Il faut s’attendre à l’utilisation par le Front Polisario d’équipements anti-drones. La République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui est un État membre de l’Union africaine, a également la possibilité d’acquérir de l’armement auprès de ses alliés africains », indique-t-il. Bachir Mohamed Lahsen cite notamment les entreprises d’armement d’Afrique du Sud, dont le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, est un des alliés du Front Polisario.

    Lemaghreb.dz, 11/11/2021

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario