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  • Algérie-Maroc : le début d’une guerre froide régionale

    Tags: Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël – Algérie-Maroc : le début d’une guerre froide régionale

    Le 1er novembre, trois citoyens algériens ont été tués sur le territoire contesté du Sahara occidental. La présidence algérienne a publié un communiqué accusant le Maroc d’avoir mené une attaque avec une « arme sophistiquée » contre deux convois de transport algériens. Ce n’était que le dernier épisode d’un processus d’escalade entre les deux pays. Les autorités algériennes avaient déjà coupé leurs relations diplomatiques avec le Maroc le 24 octobre en raison des tensions croissantes. Même si les relations entre Alger et Rabat ont longtemps été controversées, la mort de trois citoyens algériens pourrait s’avérer être un tournant.

    Dans son communiqué, la présidence algérienne a promis des représailles mais sans détailler sa réponse. Le 5 novembre, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra s’est adressé aux Nations Unies et à d’autres organisations internationales, soulignant que « l’acte de terreur d’État » du Maroc était dangereux pour la stabilité régionale. Alger a opté pour le lobbying diplomatique plutôt que pour les représailles militaires ; Cependant, cela pourrait changer car les autorités algériennes ont promis que la mort de leurs citoyens « ne restera pas impunie ». En effet, le ministre de l’Intérieur Kamal Beldjoud a affirmé que l’Algérie assurera la sécurité de ses frontières et a fait allusion à un déploiement sécuritaire majeur.

    Selon certaines informations , l’attaque du 1er novembre a eu lieu dans les territoires contrôlés par le Front Polisario , le mouvement de libération nationale au Sahara occidental. En ce sens, l’incident n’est pas le premier, mais il marque une escalade importante. Deux convois de transport rentraient de Nouakchott, la capitale mauritanienne, à Ouargla, dans le sud de l’Algérie, lorsqu’ils ont été touchés par des frappes ciblées de drones. Selon les experts , les convois étaient facilement identifiables, ce qui laisse penser que l’attaque n’était pas une erreur. Rabat n’a publié aucune déclaration pour confirmer ou infirmer les allégations d’Alger. Le 6 novembre, jour anniversaire de la Marche verte du Maroc en 1975 au Sahara occidental, le roi Mohammed VI a réitéréque Rabat maintiendra sa souveraineté sur le territoire contesté. Pourtant, il a insisté sur le fait que le Maroc préfère un « règlement pacifique ».

    À la lumière de cet incident récent, il est clair que le Sahara occidental est en train de devenir rapidement le théâtre d’un conflit armé. Jusqu’à l’année dernière, le désaccord entre l’armée marocaine et le Front Polisario restait politique, avec des tensions sécuritaires occasionnelles. Mais en novembre 2020, le chef sahraoui de la République arabe saharienne démocratique (RASD), Brahim Ghali, a annoncé la fin du cessez-le-feu de 29 ans avec Rabat. La mort des trois Algériens est un autre rappel urgent qu’il existe des menaces sécuritaires pressantes même dans les territoires considérés comme « libérés » par les forces sahraouies. De plus, même si de tels incidents ne sont pas représentatifs des tensions dans la région, ils suggèrent qu’une confrontation militaire directe est possible.

    Facteurs historiques et différences géostratégiques

    Pendant des décennies, la question du Sahara occidental a servi de monnaie d’échange dans les relations algéro-marocaines. Rabat a toujours considéré Alger comme l’alliée d’un groupe séparatiste. De son côté, Alger considère l’enjeu comme celui de la décolonisation, tout en maintenant son soutien diplomatique et militaire au Front Polisario. Jusqu’à récemment, les deux capitales ont réussi à garder leurs désaccords sous contrôle, mais maintenant d’autres réalités historiques et géopolitiques façonnent cette nouvelle escalade.

    Depuis l’époque de l’ancien président Houari Boumédienne, la prudence et l’inquiétude à l’égard du Maroc ont façonné les perceptions de la classe politique algérienne. La méfiance des autorités algériennes à l’égard de leur voisin occidental découle des sentiments nationaux qui ont suivi la guerre des sables de 1963 entre les deux pays. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et la direction militaire ont souligné à plusieurs reprises la mémoire du conflit. Le récent rapprochement de Rabat avec Israël a encore compliqué toute possibilité de règlement diplomatique avec Alger. Ainsi, la situation actuelle entre l’Algérie et le Maroc est le résultat d’une série de petits pas vers une crise.

    En plus des facteurs historiques en jeu, des différences géostratégiques plus importantes ont également contribué à la situation actuelle. Le 1er novembre, l’Algérie a coupé son approvisionnement en gaz naturel au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe. Cela est intervenu après des semaines d’incertitude, au cours desquelles Alger a pris des mesures radicales telles que l’ interdiction de tous les avions civils et militaires marocains de son espace aérien. Malgré l’ insistance de Rabatque de telles décisions n’ont aucun impact sur le Maroc, elles sont le symptôme d’une lutte en cours pour la suprématie régionale. Ni Alger ni Rabat ne sont prêts à prendre du recul, car ils ont deux visions distinctes et potentiellement conflictuelles de l’Afrique du Nord. Alger voit la région exclusivement à travers l’histoire de cette dernière et ses luttes anticoloniales tandis que Rabat défend un agenda libéral et non traditionnel d’une manière realpolitik. Les alliés, les stratégies et les escalades de l’Algérie et du Maroc indiquent clairement le début d’une guerre froide régionale.

    Ces derniers mois, les tensions entre Alger et Rabat ont atteint les limites de la diplomatie. Après plusieurs incidents politiques, la situation est désormais au bord de l’escalade militaire. Une guerre à grande échelle est cependant encore évitable si les autorités algériennes et marocaines peuvent être convaincues de régler pacifiquement leurs différends. Cela nécessitera l’engagement actif des organisations internationales pour s’attaquer aux moteurs sous-jacents du conflit, y compris la question du Sahara occidental. Dans le même temps, la neutralité des partenaires internationaux d’Alger et de Rabat, y compris l’Europe et les États-Unis, est essentielle pour assurer la stabilité.

    Tant au niveau officiel que populaire, les Algériens explorent les limites de leur relation avec les Marocains, et cela fait partie d’un processus national plus large de refonte du système politique et de la société algérienne. C’est un processus qui déterminera l’avenir — et les limites — de la coopération en Afrique du Nord. Si la poursuite de la suprématie régionale est préoccupante, cette compétition ne doit pas nécessairement conduire à un conflit ouvert.

    Aujourd’hui, il semble que l’Afrique du Nord soit entrée dans une nouvelle période plus risquée de tensions géopolitiques. Les récents affrontements entre l’Algérie et le Maroc sont l’expression d’une vieille rivalité qui ne peut plus être ignorée. L’instabilité régionale créée par ces tensions peut devenir permanente. Après des années de statu quo, une guerre froide a éclaté et, si elle n’est pas résolue par la communauté internationale et les deux pays, elle pourrait conduire à une confrontation militaire. Pour l’instant, Alger ne mobilise son corps diplomatique que parce que l’escalade militaire serait coûteuse et politiquement impopulaire. Mais cela ne doit pas être lu comme le signe de l’incapacité d’Alger ou de son acceptation inconditionnelle du statu quo, car cela pourrait changer rapidement à la suite d’une agression militaire dans la région.

    Zine Labidine Ghebouli

    Analyste politique et chercheur de troisième cycle à l’Université de Glasgow, où il se concentre sur les affaires euro-méditerranéennes. Ses recherches portent sur les dynamiques politiques et sécuritaires en Algérie. Zine a précédemment travaillé en tant que consultant junior à l’Institut Asfari pour la société civile et la citoyenneté. Les opinions exprimées dans cet article sont les siennes.

    Middle East Institute, 10/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël #Mauritanie #Maghreb

  • Le Maroc utilise l’appellation « Sahara occidental »

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Italie – Le Maroc utilise l’appellation « Sahara occidental »

    Le Royaume du Maroc a employé pour la première fois, dans une déclaration officielle, l’appellation «Sahara occidental» pour désigner les territoires occupés, soulevant des interrogations au sujet de ce que le Makhzen a toujours présenté comme une question de principe.
    Dans un communiqué conjoint diffusé, mardi, au terme d’un entretien téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita et son homologue italien, Luigi Di Maio il est question d’un «Sahara occidental» et non plus du «Sahara marocain».

    Paraphé, côté marocain, manifestement sous influence italienne, le document, au-delà de sa teneur, interpelle au sujet de la solidité des convictions du royaume concernant la question sahraouie.
    Il est difficile, en effet, d’imaginer qu’un principe puisse être abandonné aussi aisément sous l’effet d’un partenaire, aussi important soit-il, au cours d’une conversation téléphonique.

    Quelques jours plus tôt, pourtant, le roi du Maroc, Mohamed VI qualifiait, au cours d’un discours officiel, la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental de question «non négociable».
    Le communiqué italo-marocain porte ainsi un sérieux coup à la crédibilité du discours royal. Il s’agit aussi d’un recul forcé imposé par les circonstances et les intérêts politiques.

    Dans le communiqué adopté, il est précisé que «M. Di Maio a évoqué la position de l’Italie sur la question du Sahara occidental (…) réaffirmant le plein soutien italien aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU pour poursuivre le processus politique».

    Même si l’appellation «Sahara occidental» ne figure qu’une seule fois dans le document, elle reste amplement suffisante pour mettre en doute d’innombrables discours d’officiels marocains sur le Sahara occidental, dont la cause est soutenue par de nombreux pays mais dont la justesse est surtout reconnue par l’Organisation des Nations unies.
    La conversation téléphonique entre les deux ministres intervient, il faut le dire, quelques jours seulement après la visite effectuée par le président italien, Sergio Mattarella, en Algérie, accompagné notamment, du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio. Une visite au cours de laquelle les responsables des deux pays ont évoqué, entre autres dossiers, celui du Sahara occidental.

    La solution au conflit au Sahara occidental doit tenir «dûment compte des droits du peuple sahraoui», a soutenu, à ce propos, le président italien dans un entretien accordé au quotidien national EL Moudjahid, publié samedi. «Nous suivons de très près la question du Sahara occidental. Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies et, à cet égard, nous avons appris avec satisfaction la nomination du diplomate italo-suédois Staffan De Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU», a-t-il expliqué. Le président Mattarella a également souligné que l’Italie soutient «le rôle de l’Algérie et son attachement au cadre onusien sur le Sahara occidental».

    Sahara occidental : Manifestation à Smara occupée contre la politique répressive du Maroc

    Une manifestation pacifique a été organisée, mardi dans la ville de Smara occupée, pour dénoncer la politique répressive du Maroc à l’encontre des civils et militants sahraouis, demandant le départ des forces d’occupation des territoires sahraouis.

    Brandissant drapeaux sahraouis et pancartes, les manifestants ont réitéré le droit des Sahraouis à l’autodétermination et l’indépendance, selon l’agence de presse sahraouie SPS. « Cette manifestation a constitué un nouveau message clair des héros de l’Intifadha pour dire que la politique de répression et de tentations destinée à les isoler est vouée à l’échec, face à la détermination des Sahraouis à poursuivre leur combat », écrit-on de même source.
    La manifestation entre dans le cadre de la dénonciation continue de la politique répressive de l’occupant marocain visant les Sahraouis, notamment la militante Sultana Khaya et sa famille, tout en apportant le soutien et la solidarité nécessaires aux détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines, à leur tête ceux du groupe de Gdeim Izik.

    Sahara Occidental : De la farine de poisson ramenée illégalement par le Maroc en Espagne

    L’Association des amis du peuple sahraoui des îles Baléares a dénoncé mercredi, l’arrivée la veille du navire « Gulf Rain » dans la baie de Palma, transportant de la farine de poisson du Sahara Occidental occupé et exportée illégalement par le Maroc. L’Association des amis du peuple sahraoui des îles Baléares s’est « concentrée sur le yacht club Molinar pour dénoncer l’arrivée hier (mardi) du navire Gulf Rain dans la baie de Palma, où il est ancré, et qui transporte illégalement par le Maroc, de la farine de poisson du Sahara Occidental occupé ».

    L’association demande aux autorités locales de « ne pas être complices de ce pillage après le verdict du Tribunal de l’Union européenne le 29 septembre », appelant à ce que l’activité de ce bateau dans les eaux des Baléares soit « paralysée ». En septembre, le Tribunal de l’Union européenne avait annulé deux accords sur la pêche et l’agriculture entre le Maroc et l’Union européenne (UE) étendus au Sahara Occidental occupé, et affirmé que le Front Polisario était le seul représentant légitime du peuple du Sahara Occidental.

    APS

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Italie

  • Le Maroc veut intimider les commerçants algériens

    Tags: Algérie, Maroc, Mauritanie, Sahara Occidental, Tindouf, Zouérat – Le Maroc veut intimider les commerçants algériens

    Le président de l’Organisation nationale des retraités de l’Armée nationale populaire (ANP), Thamer Ghodbane, a affirmé mardi passé que le lâche assassinat de trois ressortissants algériens par le régime du Makhzen marocain, en bombardant leurs camions sur l’axe Nouakchott-Ouargla, «est une tentative visant à intimider les commerçants assurant la nouvelle liaison entre l’Algérie et la Mauritanie».

    M. Ghodbane qui a été reçu par l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, au siège de l’ambassade, a précisé que l’acte terroriste du régime du Makhzen perpétré contre les ressortissants algériens implique notamment que «le Maroc ne veut pas que des marchandises en provenance d’Algérie soient acheminées vers la Mauritanie sur cet axe commercial qui renforce les relations commerciales entre ces deux pays».

    Il a souligné que les experts en économie évoquent, là, l’expression «le capital est lâche» car le commerçant, explique-t-il, cherche du travail et se déplace dans les endroits où «la stabilité et le gain sont garantis». Le régime marocain tente ainsi de semer la terreur et d’intimider les commerçants pour qu’ils n’empruntent pas cet axe routier.
    L’intervenant a également condamné cet assassinat qui se veut une violation flagrante de toutes les chartes internationales qui interdisent toute attaque contre des civils sans défense, même en état de guerre.

    Le crime n’a pas eu lieu dans la zone tampon

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, mardi, que la zone où le régime marocain a ciblé deux camions algériens sur l’axe reliant l’Algérie à la Mauritanie, causant la mort de trois ressortissants algériens, est un passage pour les camions commerciaux non situé dans la zone tampon, étant à plus de 70 km de la ceinture de défense, contrairement à ce qui est relayé par le régime marocain.

    M. Taleb Omar, qui a reçu, mardi, une délégation de l’Organisation nationale des retraités de l’Armée nationale populaire (ANP) au siège de l’ambassade, a précisé que cette zone est un passage pour les camions commerciaux, expliquant que la route étant «sablonneuse et difficilement praticable», les conducteurs de camions sont contraints, à leur arrivée aux frontières nord-est du Sahara, de dévier près des territoires sahraouis dans la région de Bir Lahlou. La zone où l’agression s’est produite se trouve à plus de 70 km de la ceinture de défense et n’est pas située dans la zone tampon qui s’étend sur une bande d’une largeur de 30 km, a-t-il affirmé. Le bombardement n’a pas été provoqué par l’explosion de mines antipersonnel, ces dernières étant implantées près de la ceinture de défense, précise l’ambassadeur.

    Le diplomate sahraoui a saisi l’occasion pour présenter ses condoléances au peuple algérien, suite à l’assassinat des trois ressortissants algériens, soulignant que cette agression du Makhzen contre des innocents sans défense renseigne sur la nature de ce régime qui va à l’encontre des règles de bon voisinage.

    El Moudjahid, 11/11/2021

    #Algérie #Maroc #Mauritanie #Sahara_Occidental

  • Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Tags : Algérie, Libye, Maroc, Israël, Emirats Arabes Unis, EAU, Arabie Saoudite, France -Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, le vice-président du Conseil présidentiel libyen Moussa Al-Kouni, qui était accompagné du chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad.

    Auparavant, le chef d’état-major de l’armée nationale, Saïd Chanegriha avait reçu au siège du ministère de la Défense nationale le chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad et nombre d’officiers, qui étaient arrivés, lundi à Alger pour une visite officielle de deux jours.

    L’importance de cette visite libyenne de haut rang intervient dans un contexte de jeu d’alliances stratégiques dans la région Mena. L’Algérie, dont les principes historiques et la stature internationale dérangent beaucoup de nouveaux venus sur la scène politique mondiale, observe avec dépit les rapprochements (à ses dépens) qui se nouent et se dénouent à vue d’œil. Alors que Rabat se « grise » de sa « lune de miel » avec Israël, les Emirats contractent un dangereux échange avec l’entité sioniste sur le plan militaire et informationnel. Ryad n’est pas loin de ce jeu, et seul son statut de Gardien des Lieux Saints de l’islam l’empêche de se mettre de la partie de manière ostentatoire.

    Après avoir mis à terre le Machrek, le jeu de stratégies de puissance se tourne vers le Maghreb. L’attaque d’El Guerguarat en a donné le coup d’envoi. Aujourd’hui, plus personne n’est dupe du jeu des pays du Golfe, prompts à s’engager dans une médiation avec le Maroc, maos ô combien lents quant il s’agit de condamner le Maroc (Sahara occidental, Pegasus, les trois camionneurs assassinés, etc.). Les monarchies soutiennent les monarchies à fond. C’est l’évidence ; car la chute de l’une entrainera celle des autres; alors autant faire bloc compact.

    C’est dans ce contexte qu’apparait combien une alliance avec le voisinage immédiat est « essentiel » pour Alger : Tunis, Bamako, Niamey et Nouakchott ; mais Tripoli d’abord, tant le jeu sournois qui s’y dessine, avec un Haftar au service d’Israël et des objectifs franco-atlantistes, commande à plus d’attention et de stratégie. Remarquez qu’on a tenté de disqualifier tous ceux qui ont, parmi les responsables libyens, cherché l’appui de l’Algérie : Debibeh, El Mengoush, etc.

    Que l’état-major politique et militaire de la Libye s’appuie encore aujourd’hui sur Alger y trouve bon écho, c’est plus qu’une carte : un pouvoir. D’autant que ceux qui se sont engagés à mettre le plus grand pays de l’Afrique, des pays arabes et du pourtour méditerranéen ne semblent pas au bout de leurs menées de sous-sol.

    L’Express, 10/11/2021

    #Algérie #Libye #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Arabie_Saoudite #France #Mauritanie #Mali

  • La guerre oubliée qui peut emporter l’Afrique du Nord

    Tags: Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, AlgérieLa guerre oubliée qui peut emporter l’Afrique du Nord

    Les véhicules tout-terrain tracent des traces sur les sables incandescents du Sahara occidental. Omar Deidih Brahim saute, enveloppé dans son turban vert, tandis que le convoi de véhicules militaires sahraouis file à toute allure. « Nous devons partir immédiatement – s’exclame-t-il – ou les soldats marocains déchargeront sur nous de l’artillerie lourde ». A l’horizon, des colonnes de fumée et de poussière s’élèvent du désert plat. Pour suivre, des rugissements sourds percent le silence au loin. Ce sont les batteries de fusées lancées par les Sahraouis. La réponse du Maroc ne se fait pas attendre. Une volée de missiles frappe les positions d’où l’offensive a commencé, à moins d’un kilomètre de l’endroit où nous nous sommes abrités. « C’est comme ça tous les jours, depuis un an – explique Omar – c’est la deuxième guerre au Sahara occidental, que le Maroc s’obstine à nier ».

    Nous sommes situés dans la région de Mahbes, VI région militaire de l’Armée de libération du peuple sahraoui (Elps). Vestige d’un désert oublié où convergent les frontières de quatre pays d’Afrique du Nord. Au nord se trouvent l’Algérie et le désert aride de Hammada, où se trouvent des camps de réfugiés sahraouis depuis 46 ans. A l’est se trouve la Mauritanie. De l’autre côté, le Maroc. A l’horizon, vous pouvez voir le mur militaire, la longue dune fortifiée construite par le roi Hassan II dans les années 1980. Plus de 2 700 kilomètres de sable et de mines, le plus long mur jamais construit au monde, après la Grande Muraille de Chine. Il coupe en deux comme une cicatrice ce qui devrait être le quatrième pays, le Sahara occidental. « Nous attendons une solution pacifique depuis trente ans, mais en vain – dit Omar.

    Il y a un an, le Front Polisario déclarait la trêve avec le Maroc caduque, après 29 ans. Aujourd’hui, le conflit continue. Dans les camps de réfugiés, pandémie et pénuries alimentaires

    En 1975 commence la décolonisation inachevée du Sahara occidental, damné par ses richesses : les phosphates et la pêche. L’Espagne est au chevet du caudillo Francisco Franco. C’est lui qui avait fait de la colonie du Sahara espagnol une province. Deux ans plus tôt, les Sahraouis avaient lancé leur mouvement de libération nationale, le Front Polisario. Les Espagnols se retirent et signent un accord secret à Madrid avec le Maroc et la Mauritanie, qui se partagent le territoire. Le Polisario prend les armes. La première guerre du Sahara occidental commence ici et dure 16 ans. La plupart des Sahraouis se réfugient dans les camps algériens, où ils trouvent, en exil, la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). La Mauritanie abandonne.

    Le Maroc cristallise l’occupation en construisant le mur. Les armes ne sont réduites au silence qu’en 1991, après que l’ONU ait convaincu les deux parties de signer un cessez-le-feu fatiguant. La Minurso (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental) est créée. Il doit veiller à la paix et permettre le référendum. Mais les intentions restent telles pendant 29 ans. Au final, le Polisario n’arrive plus à contenir la pression de la jeunesse sahraouie, affaiblie par 45 ans d’exil dans le désert. «Nous sommes un peuple pacifique – explique Omar – mais il n’y avait pas d’autre choix. Nous avons été obligés de retourner à la guerre. Nous allons maintenant libérer notre terre avec des armes. Ou nous mourrons en martyrs ».

    Le Polisario n’arrive plus à contenir la pression des jeunes Sahraouis, affaiblis par 45 ans d’exil dans le désert. «Nous sommes un peuple pacifique – explique Omar – mais il n’y avait pas d’autre choix. Nous avons été obligés de retourner à la guerre. Nous allons maintenant libérer notre terre avec des armes. Ou nous mourrons en martyrs ».

    Omar a 23 ans et parle quatre langues. Dans une main il tient la Kalachnikov, dans l’autre deux livres : « L’arme la plus importante », sourit-il. Son cursus est une carte du vieux monde désaligné que Rasd soutient : les lycées entre la Libye et l’Algérie, l’université à Cuba il y a un an. Le casus belli se déroule à Guerguerat, à la frontière sud avec la Mauritanie. Un groupe de civils sahraouis a bloqué pendant des semaines l’importante artère commerciale qui va du Maroc au sud du continent. Ils se rassemblent sur le tronçon de route qui traverse la zone tampon, entre le mur et la frontière mauritanienne, la zone démilitarisée sanctionnée par l’ONU en 1991. Mohamed VI décide de laisser entrer l’armée. Le Polisario déclare la trêve caduque.

    « Je me suis blessé à Guerguerat cette nuit-là », raconte Abdalahi Mohamed Fadel, alors qu’il traverse en boitant les salles de l’hôpital militaire de Bola. C’est un commandant du Polisario, l’un des vétérans du premier conflit. Depuis un an, il porte une lacération au pied qu’il ne veut pas guérir. «J’ai été le premier blessé dans cette nouvelle guerre – dit-il – mais malheureusement je ne serai pas le dernier. Plusieurs jeunes sont déjà passés par cet hôpital. Presque tous blessés par l’artillerie marocaine et les drones de combat ». C’est un drone qui a tué Addah Al Bendir, chef d’état-major de la gendarmerie sahraouie en avril dernier. A ce jour, le Polisario dénombre une dizaine de blessés et une vingtaine de blessés. « Le monarque du Maroc nie même qu’il y ait un conflit – déclare le président du Rasd, Brahim Ghali – la réalité est que les combattants sahraouis attaquent les positions marocaines tous les jours. Nous sommes prêts à faire n’importe quel sacrifice, afin de réaliser ce qui est notre droit ».

    La disproportion des forces est évidente. Mais le conflit, bien qu’à faible intensité, risque de déstabiliser l’ensemble du quadrant. Ce qui est inquiétant, c’est la profonde crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. Ces derniers mois, Alger a d’abord annoncé la rupture des relations avec Rabat. Il a donc interdit l’espace aérien des avions marocains et français. En toile de fond, encore une fois, la crise du Sahara. Un peuple coupé en deux par un mur. D’un côté, les réfugiés sahraouis dans les camps. De l’autre, ceux qui vivent dans les territoires occupés par le Maroc. Salah Lebssir, si jeune soit-il, appartient aux deux catégories. « Je suis né et j’ai grandi dans la ville occupée de Smara – dit-il – en 2015, j’ai été arrêté pour avoir participé à une manifestation sahraouie. Et ils m’ont mis en prison pendant quatre ans. Ils m’ont torturé avec des câbles électriques, bâtons, cordes. Je n’ai pas pu voir ma famille, ni avoir accès aux soins médicaux.’ Aujourd’hui, Salah vit dans les camps en tant que réfugié politique. Il travaille comme activiste médiatique pour la Fondation Nushatta. « Nous tournons des vidéos – explique-t-il – pour percer le black-out imposé par le Maroc et informer sur le conflit ».

    Il est de plus en plus difficile de contenir la pression des jeunes, fragilisés par 45 ans d’exil dans le désert Le drame d’un peuple coupé en deux par un mur

    Environ 4 750 Sahraouis ont dû fuir les zones de guerre. Aujourd’hui, ce sont des réfugiés internes, qui retournent dans un camp de réfugiés. C’est le cas du pasteur Mohamed Moulud Sidahmed. Une vie passée à faire paître ses chèvres près de la ville de Tifariti, où il y a aujourd’hui des combats. « Depuis la reprise du conflit – témoigne-t-il – j’ai dû tout abandonner. C’est trop dangereux pour moi et ma famille. Nous avons dû fuir vers les champs. Et nous n’avons plus rien ». La guerre n’est pas le seul problème. Il n’a pas plu depuis trois ans. Et deux doivent aussi faire face à la pandémie. Le Dr Talebuya Brahim Ghali nous conduit au service Covid de l’hôpital national de Rabuni. Douze lits et autant de respirateurs, certainement pas de dernière génération. Il y a deux patients hospitalisés, un homme et une femme, tous deux dans la soixantaine. « Maintenant, le virus est sous contrôle – explique le Dr Ghali – mais il y a eu un moment où l’hôpital était saturé. Nous avons dû évacuer des patients vers Tindouf. Au total, plus de 1700 cas et 67 décès ont été enregistrés dans les camps sahraouis depuis le début de la pandémie.

    Il n’y a plus de farine, plus de riz, et pour tout le reste, les stocks d’urgence sont épuisés.Déjà 1700 cas de Covid, et 67 décès, les vaccins manquent

    Mais en plus du budget de la santé, ce qui pesait sur une population vivant de l’aide humanitaire, c’était le blocus des frontières, qui rendait impossible l’approvisionnement en nourriture. « Nous n’avons plus de farine ni de riz – affirme Buhubaini Yahia, président du Croissant-Rouge sahraoui – et pour tout le reste, nous avons déjà mis la main sur les stocks d’urgence. Aujourd’hui, ici dans les camps, trois femmes sur quatre souffrent d’anémie. Et un enfant sur trois souffre de malnutrition chronique ». Selon les chiffres du Programme alimentaire mondial, l’insécurité alimentaire parmi les Sahraouis est passée de 77 pour cent d’avant la pandémie à 92 pour cent aujourd’hui. Mieux vaut ne pas aller du côté des vaccins. Avec difficulté, les premières doses d’Astra-Zeneca et de SinoVac sont également descendues ici ces derniers mois. Mais le pourcentage de personnes vaccinées est encore très faible. « L’Europe et les Etats-Unis ont un accès privilégié aux vaccins – dénonce le Dr Ghali – il y a un déséquilibre évident. Je suis souvent consciente que certains de mes patients ne seront pas sauvés, car ils auraient besoin de traitements que nous ne pouvons pas dispenser ici. C’est la chose qui fait le plus mal ».

    Avvenire.it, 09/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #ONU #MINURSO #Algérie #Afrique_du_Nord

  • Sáhara Occidental: Resolución de la Cuarta Comisión

    Tags: Sahara Occidental, Marruecos, ONU, 4a Comisión, Comité de Descolonización – Sáhara Occidental: Resolución de la Cuarta Comisión

    Etiquetas: Sáhara Occidental, ONU, Cuarta Comisión, descolonización – Sáhara Occidental: Resolución de la Cuarta Comisión

    Mediante el proyecto de resolución sobre la cuestión del Sáhara Occidental, aprobado sin votación, la Asamblea General apoyaría el proceso de negociación iniciado por la resolución 1754 (2007) del Consejo de Seguridad y apoyado por las resoluciones del Consejo 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 ( 2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 ( 2018), 2468 (2019) y 2494 (2019) con miras a lograr una solución política justa, duradera y mutuamente aceptable que permita la autodeterminación del pueblo del Sáhara Occidental, y encomiaría los esfuerzos realizados en este sentido por el Secretario General y su Enviado Personal para el Sáhara Occidental.

    Acogería con agrado el compromiso de las partes de seguir demostrando voluntad política y trabajar en un clima propicio al diálogo para entrar, de buena fe y sin condiciones previas, en una fase de negociación más intensa, tomando nota de los esfuerzos realizados y los nuevos acontecimientos desde 2006, asegurando así la aplicación de las resoluciones del Consejo de Seguridad 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019) y 2494 (2019) y el éxito de las negociaciones.

    La Asamblea General invitaría a las partes a cooperar con el Comité Internacional de la Cruz Roja y cumplir con sus obligaciones en virtud del derecho internacional humanitario.

    Explicación del cargo antes de la votación

    Eslovenia, que habló en nombre de la UE, confió en que este texto se adopte de forma consensuada, siendo el objetivo un proceso político que permita la autodeterminación del pueblo saharaui en el marco de acuerdos coherentes con los objetivos. Y principios de la Carta de las Naciones Unidas. Acogió con satisfacción el nombramiento del Sr. Staffan de Mistura, el nuevo Enviado Personal del Secretario General para el Sáhara Occidental, y dijo que quería trabajar con él para relanzar las negociaciones y el proceso político. La UE instó a todas las partes a trabajar hacia una solución y dijo que está dispuesta a apoyar al nuevo jefe de la MINURSO. Dijo estar a favor de la participación real de las mujeres y los jóvenes en el proceso político. La UE también pidió a la comunidad internacional que financie los campamentos de Tinduf antes de pedir un censo del ACNUR de la población del campamento y medidas de fomento de la confianza.

    Prensa ONU, 11/09/2021

    76º período de sesiones

    Comité de Asuntos Políticos Especiales

    y descolonización (Cuarta Comisión)

    Tema 63 del programa

    Aplicación de la Declaración sobre la concesión de la independencia

    a los países y pueblos coloniales

    Proyecto de resolución presentado por el Presidente

    Cuestión del Sáhara Occidental

    La Asamblea General, Habiendo examinado a fondo la cuestión del Sáhara Occidental, Reafirmando el derecho inalienable de todos los pueblos a la libre determinación y la independencia, de conformidad con los principios establecidos en la Carta de las Naciones Unidas y en su resolución 1514 (XV) de 14 de diciembre de 1960, que contiene la Declaración sobre la concesión de la independencia a los países y pueblos coloniales,

    Considerando que todas las fórmulas posibles para la autodeterminación de territorios son válidas siempre que correspondan a los deseos libremente expresados ​​de los pueblos interesados ​​y que cumplan con los principios claramente definidos en sus resoluciones 1514 (XV) y 1541 (XV) de 15 de diciembre de 1960 y otras resoluciones aprobadas por él,

    Recordando su resolución 75/106, de 10 de diciembre de 2020,

    Recordando también todas sus resoluciones y todas las del Consejo de Seguridad relativas a la cuestión del Sáhara Occidental,

    Recordando además las resoluciones del Consejo de Seguridad 658 (1990) del 27 de junio de 1990, 690 (1991) del 29 de abril de 1991, 1359 (2001) del 29 de junio de 2001, 1429 (2002) del 30 de julio de 2002, 1495 (2003) de 31 de julio de 2003, 1541 (2004) del 29 de abril de 2004, 1570 (2004) del 28 de octubre de 2004, 1598 (2005) del 28 de abril de 2005, 1634 (2005) del 28 de octubre de 2005, 1675 (2006) de 28 de abril de 2006 y 1720 (2006) de 31 de octubre de 2006,

    Destacando que el Consejo de Seguridad aprobó las resoluciones 1754 (2007) del 30 de abril de 2007, 1783 (2007) del 31 de octubre de 2007, 1813 (2008) del 30 de abril de 2008, 1871 (2009) del 30 de abril de 2009, 1920 (2010 ) 30 de abril de 2010, 1979 (2011) 27 de abril de 2011, 2044 (2012) 24 de abril de 2012, 2099 (2013) 25 de abril de 2013, 2152 (2014) 29 de abril de 2014, 2218 (2015) 28 de abril de 2015 , 2285 (2016) del 29 de abril de 2016, 2351 (2017) del 28 de abril de 2017, 2414 (2018) del 27 de abril de 2018, 2440 (2018) del 31 de octubre de 2018, 2468 (2019) del 30 de abril de 2019 , 2494 (2019) del 30 de octubre de 2019 y 2548 (2020) del 30 de octubre de 2020,

    Observando con satisfacción que las partes se reunieron los días 18 y 19 de junio de 2007, 10 y 11 de agosto de 2007, 7 a 9 de enero de 2008 y 16 a 18 de marzo de 2008 bajo los auspicios del Enviado Personal del Secretario General para los países occidentales del Sáhara y en el presencia de países vecinos y que han acordado continuar las negociaciones,

    Observando también con satisfacción que el Enviado Personal del Secretario General organizó nueve reuniones oficiosas los días 9 y 10 de agosto de 2009 en Dürnstein (Austria), los días 10 y 11 de febrero de 2010 en el condado de Westchester (Nueva York, Estados Unidos de América), de 7 al 10 de noviembre de 2010, del 16 al 18 de diciembre de 2010 y del 21 al 23 de enero de 2011 en Long Island (Nueva York), del 7 al 9 de marzo de 2011 en Mellieha (Malta), del 5 al 7 de junio de 2011 y del 19 de julio al 21 de 2011 en Long Island y del 11 al 13 de marzo de 2012 en Manhasset (Nueva York) para preparar la quinta ronda de negociaciones,

    Exhortando a todas las partes y Estados de la región a que cooperen plenamente con el Secretario General y su enviado personal, y entre ellos,

    Reafirmando la responsabilidad de las Naciones Unidas para con el pueblo del Sáhara Occidental,

    Acogiendo con beneplácito, a este respecto, los esfuerzos del Secretario General y su enviado personal para encontrar una solución política a la controversia que sea mutuamente aceptable y garantice la libre determinación del pueblo del Sáhara Occidental,

    Habiendo examinado el informe del Comité Especial encargado de estudiar la situación con respecto a la aplicación de la Declaración sobre la concesión de la independencia a los países y pueblos coloniales sobre su labor de 20201,

    Habiendo examinado también el informe del Secretario General2,

    1. Toma nota del informe del Secretario General;

    2. Apoya el proceso de negociación iniciado por la resolución 1754 (2007) del Consejo de Seguridad y respaldado por las resoluciones del Consejo 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) y 2548 (2020) con con miras a lograr una solución política justa, duradera y mutuamente aceptable que permita la libre determinación del pueblo del Sáhara Occidental, y encomia los esfuerzos realizados a este respecto por el Secretario General y su enviado personal para el Sáhara Occidental;

    3. Acoge con satisfacción el compromiso de las partes de seguir demostrando voluntad política y trabajar en un clima propicio al diálogo para entrar, de buena fe y sin condiciones previas, en una etapa de negociación más intensa, tomando nota de los esfuerzos realizados y de las nuevas desarrollos desde 2006, asegurando así la aplicación de las resoluciones del Consejo de Seguridad 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013 ), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) y 2548 (2020) y el éxito de las negociaciones;

    4. Celebra también las negociaciones que tuvieron lugar entre las partes el 18 y 19 de junio de 2007, el 10 y 11 de agosto de 2007, el 7 al 9 de enero de 2008 y el 16 al 18 de marzo de 2008 en presencia de países vecinos y bajo los auspicios de las Naciones Unidas;

    5. Pide a las partes que cooperen con el Comité Internacional de la Cruz Roja y cumplan sus obligaciones en virtud del derecho internacional humanitario;

    6. Pide al Comité Especial que estudie la situación con respecto a la aplicación de la Declaración sobre la concesión de la independencia a los países y pueblos coloniales para seguir vigilando la situación en el Sáhara Occidental y que le presente un informe al respecto en sus setenta años. -séptima sesión;

    7. Invita al Secretario General a que le informe en su 77º período de sesiones sobre la aplicación de la presente resolución.

    Fuente: ONU, 29/10/2021

    #Sahara_Occidental #ONU #Descolonización #Cuarta_comisión #Comité_decolonización

  • Sahara Occidental: Résolution de la 4ème Commission

    Tags : Sahara Occidental, ONU, Quatrième Commission, décolonisation – Sahara Occidental: Résolution de la 4ème Commission

    Par le projet de résolution relatif à la Question du Sahara occidental, adopté sans vote, l’Assemblée générale appuierait le processus de négociation lancé par la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité et soutenu par les résolutions du Conseil 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019) et 2494 (2019) en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et louerait les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental.

    Elle se féliciterait de ce que les parties se soient engagées à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des faits nouveaux survenus depuis 2006, assurant ainsi l’application des résolutions du Conseil de sécurité 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019) et 2494 (2019) et le succès des négociations.

    L’Assemblée générale inviterait les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge et à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire.

    Explication de position avant le vote

    La Slovénie, qui a pris la parole au nom de l’UE, a espéré que ce texte sera adopté de façon consensuelle, l’objectif étant un processus politique qui permettrait l’autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre d’accords conformes aux buts et principes de la Charte des Nations Unies. Elle a salué la nomination de M. Staffan de Mistura, le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, et dit vouloir travailler avec lui en vue de relancer les négociations et le processus politique. L’UE a encouragé toutes les parties à œuvrer à la recherche d’une solution, se disant prête à apporter son soutien au nouveau Chef de la MINURSO. Elle s’est dite favorable à la participation réelle des femmes et des jeunes au processus politique. L’UE a également appelé la communauté internationale à financer les camps de Tindouf avant de demander un recensement par le HCR de la population de ces camps et des mesures de confiance.

    UN Press, 09/11/2021

    Soixante-seizième session

    Commission des questions politiques spéciales

    et de la décolonisation (Quatrième Commission)

    Point 63 de l’ordre du jour

    Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance

    aux pays et aux peuples coloniaux

    Projet de résolution déposé par le Président

    Question du Sahara occidental

    L’Assemblée générale, Ayant examiné de manière approfondie la question du Sahara occidental, Réaffirmant le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans sa résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, qui contient la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux,

    Considérant que toutes les formules possibles d’autodétermination des territoires sont valables dès lors qu’elles correspondent aux vœux librement exprimés des peuples concernés et qu’elles sont conformes aux principes clairement définis dans ses résolutions 1514 (XV) et 1541 (XV) du 15 décembre 1960 et d’autres résolutions qu’elle a adoptées,

    Rappelant sa résolution 75/106 du 10 décembre 2020,

    Rappelant également toutes ses résolutions et toutes celles du Conseil de sécurité concernant la question du Sahara occidental,

    Rappelant en outre les résolutions du Conseil de sécurité 658 (1990) du 27 juin 1990, 690 (1991) du 29 avril 1991, 1359 (2001) du 29 juin 2001, 1429 (2002) du 30 juillet 2002, 1495 (2003) du 31 juillet 2003, 1541 (2004) du 29 avril 2004, 1570 (2004) du 28 octobre 2004, 1598 (2005) du 28 avril 2005, 1634 (2005) du 28 octobre 2005, 1675 (2006) du 28 avril 2006 et 1720 (2006) du 31 octobre 2006,

    Soulignant que le Conseil de sécurité a adopté les résolutions 1754 (2007) du 30 avril 2007, 1783 (2007) du 31 octobre 2007, 1813 (2008) du 30 avril 2008, 1871 (2009) du 30 avril 2009, 1920 (2010) du 30 avril 2010, 1979 (2011) du 27 avril 2011, 2044 (2012) du 24 avril 2012, 2099 (2013) du 25 avril 2013, 2152 (2014) du 29 avril 2014, 2218 (2015) du 28 avril 2015, 2285 (2016) du 29 avril 2016, 2351 (2017) du 28 avril 2017, 2414 (2018) du 27 avril 2018, 2440 (2018) du 31 octobre 2018, 2468 (2019) du 30 avril 2019, 2494 (2019) du 30 octobre 2019 et 2548 (2020) du 30 octobre 2020,

    Constatant avec satisfaction que les parties se sont rencontrées les 18 et 19 juin 2007, les 10 et 11 août 2007, du 7 au 9 janvier 2008 et du 16 au 18 mars 2008 sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et en présence des pays voisins et qu’elles sont convenues de poursuivre les négociations,

    Constatant également avec satisfaction que l’Envoyé personnel du Secrétaire général a organisé neuf réunions informelles les 9 et 10 août 2009 à Dürnstein (Autriche), les 10 et 11 février 2010 dans le comté de Westchester (New York, États-Unis d’Amérique), du 7 au 10 novembre 2010, du 16 au 18 décembre 2010 et du 21 au 23 janvier 2011 à Long Island (New York), du 7 au 9 mars 2011 à Mellieha (Malte), du 5 au 7 juin 2011 et du 19 au 21 juillet 2011 à Long Island et du 11 au 13 mars 2012 à Manhasset (New York) en vue de préparer le cinquième cycle de négociations,

    Invitant toutes les parties et les États de la région à coopérer pleinement avec le Secrétaire général et son envoyé personnel, et les uns avec les autres,

    Réaffirmant la responsabilité de l’Organisation des Nations Unies à l’égard du peuple du Sahara occidental,

    Se félicitant, à cet égard, des efforts déployés par le Secrétaire général et son envoyé personnel pour trouver au différend une solution politique qui soit mutuellement acceptable et assure l’autodétermination du peuple du Sahara occidental,

    Ayant examiné le rapport du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux sur ses travaux de 20201 ,

    Ayant également examiné le rapport du Secrétaire général2 ,

    1. Prend acte du rapport du Secrétaire général ;

    2. Appuie le processus de négociation lancé par la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité et soutenu par les résolutions du Conseil 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) et 2548 (2020) en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et loue les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son envoyé personnel pour le Sahara occidental ;

    3. Se félicite de ce que les parties se soient engagées à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des faits nouveaux survenus depuis 2006, assurant ainsi l’application des résolutions du Conseil de sécurité 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) et 2548 (2020) et le succès des négociations ;

    4. Se félicite également des négociations qui ont eu lieu entre les parties les 18 et 19 juin 2007, les 10 et 11 août 2007, du 7 au 9 janvier 2008 et du 16 au 18 mars 2008 en présence des pays voisins et sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies ;

    5. Invite les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge et à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire ;

    6. Prie le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux de continuer à suivre la situation au Sahara occidental et de lui présenter un rapport sur la question à sa soixante-dix-septième session ;

    7. Invite le Secrétaire général à lui présenter, à sa soixante-dix-septième session, un rapport sur l’application de la présente résolution.

    Source: ONU, 29/10/2021

    #Sahara_Occidental #ONU #Décolonisation #Quatrième_commission #Comité_décolonisation

  • Algérie – Maroc : que pèsent leurs forces militaires ?

    Tags : Maroc, Algérie, armée, Sahara Occidental, Front Polisario – Algérie – Maroc : que pèsent leurs forces militaires?

    L’Algérie et le Maroc sont, avec l’Égypte, les principaux acheteurs d’armes en Afrique. Les tensions au Sahara occidental alimentent les craintes d’un conflit entre Rabat et Alger. Que pèsent les armées des deux pays ? Quelle est l’état de leurs forces militaires ? Entretien avec Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective & Sécurité en Europe (IPSE) et auteur d’un chapitre nommé « La Guerre contre le terrorisme du Sahara au Sahel » dans le livre « Repenser le conflit au Sahara ».

    TV5MONDE : Quelles sont les dynamiques en matière d’équipement militaire dans ces deux pays ?

    Emmanuel Dupuy : Les deux pays sont en train de se réarmer. C’est un phénomène qui est récent mais c’est un phénomène qui répond l’un à l’autre. C’est plus ou moins « une sorte de parité stratégique ». Même si l’armée algérienne est numériquement parlant moins nombreuse que l’armée marocaine : 130 000 militaires contre 310 000, c’est sans compter les 150 000 réservistes en plus des 190 000 forces paramilitaires algériennes contre 150 000 réservistes et 50 000 forces paramilitaires pour le Maroc. Donc on voit qu’on est plus ou moins dans une logique de parité volumétriquement parlant.

    Les deux pays sont en train de se réarmer ( Emmanuel Dupuy, spécialiste des forces armées des deux pays)

    On dit souvent que l’Algérie est la deuxième armée du continent africain et le Maroc la 5e, pour une raison autre : celle des investissements. L’Algérie consacre beaucoup plus en termes de dépenses militaires que le Maroc : 90 milliards de dollars entre 2010 et 2020 pour l’Algérie, 35,6 milliards de dollars sur la même période pour le Maroc. Il y a là un hiatus qu’il est important d’avoir à l’esprit, ce qui confirme aussi la dernière annonce d’il y a quelques mois des 7 milliards de dollars de contrat d’armement entre la Russie et l’Algérie qui fait suite à la visite de l’État-major algérien Saïd Chengriha à Moscou. Donc il y a une accélération en termes d’investissement militaire du point de vue algérien mais un avantage volumétrique d’un point de vue marocain.

    TV5MONDE : Vous parliez de contrats avec la Russie. Quels sont les soutiens et les fournisseurs de ces deux armées ?

    Emmanuel Dupuy : Il y a une longue tradition de formation, d’entraînement et d’équipement quasi-exclusivement russe vis-à-vis de l’Algérie. Ceci correspond à une réalité géopolitique bien comprise. Par ailleurs, l’Algérie devrait être le premier client des nouveaux avions de chasse russe Sukhoï 57 qui n’ont encore jamais été vendus à l’export. L’indépendance algérienne s’est créée dans une lutte contre une puissance coloniale à la suite d’une guerre qualifiée d’anticoloniale. Il est évidemment compliqué, même si c’est en train de changer un peu, que les forces armées algériennes bénéficient de matériel militaire français ou en tout cas américain. Alger dénonce la présence américaine trop fortement appuyée vis-à-vis du Maroc.

    Il y a une volonté de la part de l’Algérie de vouloir régionaliser le conflit
    Emmanuel Dupuy, président de l’IPSE

    Il y a d’autres clients ponctuels comme la Chine qui fournit les deux pays.
    La France et les États-Unis fournissent plutôt exclusivement les forces armées marocaines. La raison est simple : le Maroc a, depuis 2004, le titre d’allier majeur non-membre de l’OTAN, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. On peut rajouter Israël à la suite de la normalisation du 10 décembre 2020 et les Émirats-arabes-unis qui sont devenus aussi de facto des partenaires du Maroc dans le cadre des accords d’Abraham (13 août 2020).

    TV5MONDE : De quels types d’armes on parle pour ces deux pays africains ?

    Emmanuel Dupuy : Les deux pays disposent de systèmes de défense anti-aérien sol-air. Pour le Maroc, il s’agit des systèmes américains Patriot et pour l’Algérie, c’est l’équivalent russe avec le système S-300 (dont dispose aussi l’armée syrienne).
    Dans le Domaine des radars, on est dans une parité également : Français et Américains ont fourni l’armée marocaine tandis que Chinois et Russes ont fourni l’armée algérienne.

    En ce qui concerne les forces aériennes : l’Algérie disposait déjà d’avions russes Sukhoï 34 et ils vont disposer bientôt de Sukhoï 57, les derniers modèles de la marque. Les forces marocaines disposaient déjà de F-16 et ces avions sont mis à jour et ils disposent désormais des derniers modèles de F-16.

    Sur les forces terrestres, le Maroc a confirmé sa volonté d’acheter 36 canons CAESAR 155mm. Ces systèmes d’arme ont une portée de 40 km et c’est la France qui fournit ces armements. De la même manière, l’artillerie automotrice tractée algérienne est conséquente : 720 de ces matériels sont fournies par la Russie. Le Maroc en a un peu moins de 510.

    7000 véhicules blindés sont fournis majoritairement par la Russie pour l’Algérie contre 8000 pour le Maroc fournis majoritairement par les États-Unis.

    Pour les chars de combat, même combat ! Près de 2000 pour l’Algérie : des chars russes. 3000 pour le Maroc : des chars américains, des chars chinois ou même des chars russes également. Donc si la quasi-totalité des chars algériens sont de fabrication russe, la Russie a confirmé il y a quelques mois la volonté de vendre au Maroc des chars également (60 chars T-72). La Russie joue sur les deux tableaux dans ce domaine-là.

    Au-delà de tout ça, il y a la question importante des drones. les deux pays disposent d’une capacité de drones à peu près équivalente. L’Algérie avait peut-être commencé plus tôt en prenant possession de drones de surveillance sud-africains, mais ils disposent également de drones d’attaque fournis par les Émirats-arabes-unis ou la Chine. Le Maroc dispose de drones venant de trois pays en priorité : les États-Unis, la Turquie et Israël.

    TV5MONDE : Que signifie cette rivalité entre ces deux pays sur le plan militaire ?

    Emmanuel Dupuy : Il y a, de la part de l’Algérie, une volonté de dramatiser ce qui est depuis hélas désormais 46 ans un conflit gelé mais un conflit qui n’est pas une guerre ouverte. Il y a eu une guerre ouverte, la fameuse guerre des sables, mais on en est plus là aujourd’hui, ou en tout cas, on n’en est pas encore là. Alger a une volonté de dramatiser tous les événements : l’attaque contre le poste-frontière à Guerguerat en novembre dernier, les accusations émises par l’Algérie quant à la mort du chef de la gendarmerie du Polisario, ou encore récemment les accusations de la diplomatie algérienne suite à la mort de trois camionneurs algériens. Il se trouve que la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) a indiqué que ces camions se trouvaient non pas sur la route commerciale comme l’Algérie le prétendait mais dans une zone militarisée interdite à toute circulation.

    Donc il y a de la part de l’Algérie une volonté de tendre la situation et de faire croire à l’idée qu’on se trouve dans une guerre en faisant le parallèle avec la guerre au Sahel.

    C’est la raison pour laquelle l’Algérie joue sur un autre facteur, c’est qu’elle a lancé depuis avril 2010 un certain nombre de rapprochement avec les pays du voisinage marocain. J’ai en tête le comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) qui a été construit pour encercler d’une certaine manière le Maroc. Dans le même temps, l’Algérie a créé une coordination de lutte anti-terroriste, l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL). Donc il y a une volonté de la part de l’Algérie de vouloir régionaliser le conflit et de la part du Maroc une volonté de confirmer la nécessité de revenir à la négociation telle que la dernière résolution votée par 13 membres de sécurité sur 15 la semaine dernière.

    TV5 Monde, 07/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Entre l’Algérie et le Maroc, une guerre en filigrane

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental – Entre l’Algérie et le Maroc, une guerre en filigrane

    La tension est montée d’un cran après la mort de trois camionneurs algériens lors d’un bombardement marocain en territoire sahraoui. Le Front Polisario réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte pour l’autodétermination.

    Le roi du Maroc, Mohammed VI, souffle sur les braises. La « marocanité » du Sahara occidental n’est pas à « négocier », affirmait-il le 6 novembre, à l’occasion de la commémoration de la Marche verte, organisée en 1975 par Hassan II pour tenter de récupérer le Sahara occidental, jusque-là occupé par l’Espagne. Selon lui, « le processus politique en marche (…) est voué à mettre en place une solution définitive fondée sur l’initiative d’autonomie, sous souveraineté marocaine ». Un brûlot de plus autour d’une question qui empoisonne les relations avec l’Algérie depuis une trentaine d’années et dans un contexte de tension croissante entre les deux pays. Mais pas seulement. Le roi se prévaut de ses soutiens. « La décision des États-Unis d’Amérique de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara constitue un sujet de fierté pour nous », se réjouit-il, à propos de l’arrangement opéré avec Donald Trump en échange d’une normalisation des relations avec Israël. Ce qui a ulcéré l’Algérie, pour qui rien ne va plus.

    « Terrorisme d’État »

    La crise a atteint un seuil sensible avec la mort de trois camionneurs algériens, pris dans un bombardement le 1er novembre sur le territoire sahraoui. Un communiqué de la présidence algérienne, publié le 4 novembre, accuse Rabat d’un « lâche assassinat », commis « avec un armement sophistiqué (…) alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla », entre la Mauritanie et l’Algérie. Le texte dénonce « la gravité extrême de l’acte de terrorisme d’État en question, qu’aucune circonstance ne saurait justifier », il assure que « l’assassinat de ces trois Algériens ne restera pas impuni ». Le ton est donné.

    Les faits se sont enchaînés au cœur d’une spirale sans précédent. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine avait annexé la zone tampon du poste-frontière de Guerguerat (extrême Sud), officiellement pour rétablir « la libre circulation des personnes et des marchandises », poussant le Front Polisario à rompre le cessez-le-feu. Le royaume aurait à présent accepté son retrait de la zone, comme l’exigeait l’Algérie. Le rapprochement israélo-marocain ainsi que certaines déclarations de Rabat favorables aux indépendantistes kabyles (MAK, considéré comme une organisation terroriste) ont provoqué, le 14 août dernier, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Le scandale Pegasus a exacerbé d’autant plus les Algériens, dont plusieurs personnalités ont été également ciblées par le logiciel espion. Le 31 octobre, le président Tebboune décidait finalement de couper l’acheminement du gaz vers le Maroc, privant le royaume chérifien d’environ 800 millions de mètres cubes à un prix préférentiel, en plus de droits de passage entre 50 millions et 200 millions d’euros.

    Guerre ! le mot est désormais lâché, tandis que des observateurs se livrent à une évaluation de la puissance militaire des belligérants potentiels. Les dépenses marocaines de défense auraient augmenté de plus de 30 % en 2020 par rapport à 2019. L’Algérie est le plus gros acheteur d’armements en Afrique, avec 9,7 milliards de dollars en 2020. « Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale », a réagi auprès de l’AFP une « source marocaine informée » qui a requis l’anonymat. « Cela fait cinquante ans que Marocains et Algériens se préparent à faire la guerre. En 1963, ils se sont déjà affrontés pendant la guerre des Sables. Les militaires sont prêts, mais pour commencer une guerre, il faut d’abord une volonté politique », commente de son côté un ex-politique algérien.

    L’avenir du Sahara occidental reste, en toutes circonstances, l’enjeu central. Ancienne colonie espagnole, le territoire est inscrit depuis 1963 sur la liste des « territoires non autonomes », « en voie de décolonisation » de la 4e commission des Nations unies dite « des politiques spéciales et de décolonisation ». Le Front Polisario, quant à lui, réitère sa détermination à ne pas céder devant les menaces marocaines. « Le peuple sahraoui n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de poursuivre et d’intensifier sa légitime lutte armée pour défendre la souveraineté de sa patrie et assurer l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance », affirme-t-il.

    Nadjib Touaibia
    L’Humanité, 9 Novembre 2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • Lequel est loyal envers la Mauritanie: L’Algérie ou le Maroc?

    Tags : Mauritanie, Algérie, Maroc, Front Polisario, Sahara Occidental – Lequel est loyal envers la Mauritanie: L’Algérie ou le Maroc?

    Commençons la comparaison à partir de 1960.

    Bien que la Mauritanie ait obtenu son indépendance deux ans avant l’Algérie, les positions marocaine et algérienne sont les suivantes : Le Maroc rejette l’indépendance de la Mauritanie et l’Algérie la soutient.

    Le Maroc a fait campagne contre l’indépendance de la Mauritanie à travers la Ligue arabe, l’OUA et l’ONU ; l’Algérie a affronté le Maroc dans les forums internationaux pour l’indépendance de la Mauritanie. L’Algérie a poussé la Ligue arabe à reconnaître la Mauritanie et le Maroc a voté contre. L’Algérie a poussé l’OUA à reconnaître la Mauritanie et le Maroc a voté contre.

    L’Algérie a soutenu l’adhésion de la Mauritanie à l’ONU et le Maroc a voté contre. L’Algérie a soutenu la souveraineté de la Mauritanie en formant ses dirigeants, en soutenant la nationalisation de la Compagnie du fer et en émettant la monnaie nationale mauritanienne, et le Maroc a prévu d’impliquer la Mauritanie dans la conspiration contre le peuple sahraoui.

    Le Maroc a entraîné la Mauritanie dans l’agression contre le peuple sahraoui et l’Algérie a embrassé le peuple sahraoui et sa lutte. L’Algérie a observé la situation temporaire en Mauritanie pendant la guerre sahraouie et a maintenu son soutien militaire contre la Mauritanie à un minimum. L’Algérie a salué le retour à la raison de la Mauritanie et son retrait du complot contre le peuple sahraoui et rétablit son soutien total à la Mauritanie.

    Le Maroc a planifié une série de coups d’État ratés et a embrassé toute l’opposition mauritanienne ; l’Algérie a soutenu la stabilité et la sécurité de la Mauritanie et a respecté son statut interne. L’Algérie a accordé des prêts généreux à la Mauritanie, puis les a effacés pour soutenir le développement de la Mauritanie ; le Maroc a continué à comploter contre la stabilité de la Mauritanie.

    Pendant la crise de 1989 entre Nouackhott et Dakar, le Maroc annonce un soutien total au Sénégal, l’Algérie organise un pont aérien pour transporter les ressortissants mauritaniens vers leur patrie, des fournitures militaires et civiles arrivent secrètement et ouvertement en Mauritanie, et les Sahraouis mettent 800 véhicules transportant des armes collectives avec des munitions et des équipages complets à la disposition des dirigeants mauritaniens.

    Le Maroc continue les campagnes médiatiques contre la Mauritanie et la contrebande de drogues et d’armes ; l’Algérie continue à soutenir le développement et la stabilité en Mauritanie, assume les coûts de la route stratégique de l’Algérie à la Mauritanie et élève le niveau de la coopération globale avec la Mauritanie ;

    le Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 et a changé la situation en déployant son armée sur les frontières mauritaniennes et en bombardant les civils mauritaniens de temps en temps et l’Algérie annonce prendre des mesures décisives qui dissuaderont l’expansion marocaine. Le Maroc est normal avec les sionistes et menaçait la stabilité du Maghreb.

    L’Algérie respecte la souveraineté de tous ses voisins et s’efforce de soutenir la paix et le développement dans la région. L’Algérie ne revendique aucun territoire dans les pays voisins, et le Maroc revendique la plupart des territoires dans les pays de la région.

    Il y a une énorme différence dans l’équilibre des forces entre le Maroc et l’Algérie.

    L’Algérie n’a aucune dette extérieure. La dette du Maroc est supérieure à son produit net annuel.

    Militairement, l’Algérie possède une puissance de feu très importante et avancée aux niveaux terrestre, maritime et aérien, et une économie qui peut financer n’importe quelle guerre pour défendre sa souveraineté et ses intérêts avec force ; le Maroc est exactement le contraire. Si les Algériens décidaient de faire sauter tous les palais royaux, ils le feraient en une demi-heure.

    L’avenir, la sécurité, le développement et la renaissance de la région sont avec l’Algérie et seulement avec l’Algérie. Le peuple marocain doit rejoindre la civilisation au lieu de stagner dans les chaînes de la monarchie qui l’a asservi et pillé et qui a créé des hostilités et de la haine avec les autres peuples.

    Abdallahi Ould Bouna, écrivain et chercheur

    Mithaq, 05/11/2021

    #Mauritanie #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_Polisario