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  • Une Algérie violente et un Maroc sage…une élucubration

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Une Algérie violente et un Maroc sage…une élucubration

    Ce mercredi 3 novembre, l’Algérie a annoncé la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement. Selon Alger, l’attaque qui a eu lieu à Bir Lahlou au Sahara occidental, aurait été perpétrée par le Maroc, qui n’a pas encore officiellement réagi. Retour sur des tensions qui ne cessent de croître, entre les deux frères ennemis du Maghreb, avec Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du conflit au Sahara occidental.

    Si Rabat n’a toujours pas officiellement réagi aux accusations et aux menaces d’Alger de ne pas laisser l’assassinat des trois camionneurs algériens « impuni », une source »informée » a confié, à l’AFP, que le Maroc « ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionales ». Une posture qui en dit long sur la stratégie communicationnelle du Royaume, alors que les tensions avec son voisin algérien ne cessent de croître, autour du Sahara occidental. Décryptage avec la politologue, spécialiste du Maghreb, Khadija Mohsen-Finan.

    TV5MONDE : Quelle est la situation entre le Maroc et l’Algérie, à la suite du bombardement meurtrier des trois camionneurs ?

    Khadija Mohsen-Finan : On s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie, mais je pense que les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier. Cela, parce qu’il y a un contentieux de plus en plus important entre Alger et Rabat, qui se cristallise, une fois de plus, autour de la question du Sahara occidental. J’ai le sentiment qu’Alger va réagir fort, à la suite de ce qu’il s’est passé.

    TV5MONDE : Les Algériens sont plutôt agressifs dans leur discours… À quel type de riposte peut-on s’attendre ?

    Khadija Mohsen-Finan : Il est très probable que le conflit prenne d’autres formes, qu’il se prolonge et s’étende au delà des frontières du Sahara occidental et du Maghreb, notamment en Libye ou encore au Mali.

    TV5MONDE : Un affrontement militaire direct entre les deux pays est-il à exclure ?

    Khadija Mohsen-Finan : Rien n’est à exclure car les deux pays sont surarmés, mais ça n’est pas dans leur intérêt. Le Maroc a pour stratégie de se tourner vers l’Afrique avec une ambition de leadership. Se plonger dans un conflit armé ne l’arrangerait pas du tout, même s’il en a les moyens matériels. De l’autre côté, pour l’Algérie, il suffit d’une tension, a minima, pour que le pouvoir ravive le nationalisme. Mais aller plus loin, pour un pouvoir déjà en situation de divorce avec sa société ne l’arrangerait pas. Je ne pense donc pas qu’ils s’affronteront, militairement, mais ils peuvent passer par d’autre biais.

    TV5MONDE : Peuvent-ils entrer dans une forme de guerre par procuration ?

    Khadija Mohsen-Finan : Alger peut armer le Front Polisario, il peut passer par une entente avec les Maliens sur tel ou tel positionnement ou peut activer le levier énergétique. Ce qu’on peut qualifier de guerre énergétique a d’ailleurs déjà commencé. Il s’agit désormais de ne pas acheminer le gaz naturel algérien par le Maroc, mais de le faire passer directement sous la Méditerranée. C’est une façon, pour l’Algérie, d’handicaper économiquement le Royaume du Maroc en le contraignant à acheter le gaz algérien directement à l’Espagne. L’engagement d’Alger sur cette voie, montre que le pays est sensible à ce qu’il s’est passé et s’engage dans l’affrontement avec le Maroc.

    Les Nations Unies sont situées aux premières loges des responsables de la situation au Sahara occidental

    Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb
    TV5MONDE : En réaction, le Maroc pourrait-il se tourner vers d’autres partenaires énergétiques ?

    Khadija Mohsen-Finan : Ça n’est pas si simple que cela. Il y a la question de la distance, du coût et de la possibilité, pour les pays exportateurs, d’acheminer leur gaz, qui entre en compte. La proximité géographique est quand même un grand atout quand on achète du gaz. Ça n’est donc pas à exclure, mais la solution la plus simple, pour le Maroc, est de se fournir en gaz algérien auprès de l’Espagne. On est donc dans une situation complètement ubuesque, avec deux pays voisins qui ne vont plus échanger sur le plan économique et énergétique.

    TV5MONDE : Comment explique-t-on l’absence de réaction de Rabat, après les accusations et les menaces d’Alger ?

    Khadija Mohsen-Finan : Stratégiquement, le Maroc veut mettre en avant sa sagesse et sa pondération, face à une Algérie qu’il veut dépeindre comme étant entraînée par la colère et la déraison. Mais quand on y regarde de plus près, la violence est de part et d’autre. Lorsque l’ambassadeur du Maroc aux Nations Unies parle d’autodétermination à donner au « vaillant peuple de Kabylie », c’est une violence. Lorsque sur le territoire marocain, le ministre israélien des Affaires étrangères dit que l’Algérie déstabilise le Maghreb, c’est aussi une violence. Le mépris du droit international, par l’administration Trump, en faveur du Maroc, alors que le règlement du Sahara occidental est confié aux Nations Unies, constitue lui aussi une violence. On constate donc que le discours marocain ne correspond pas aux faits. Il n’y a pas, d’un côté, l’Algérie, qui serait un État violent et de l’autre, le Maroc, qui serait sage.

    TV5MONDE : Quid du rôle de l’administration Biden, qui arrive après l’alliance entre Maroc et États-Unis, sous l’administration Trump, autour de la question de la normalisation des relations avec Israël ?

    Khadija Mohsen-Finan : Jusqu’à présent l’administration Biden n’est pas revenue sur le dossier du Sahara occidental et ne reviendra sûrement pas dessus. Néanmoins, il est possible qu’elle œuvre à aller vers un habillage juridique de la résolution de ce conflit. À mon avis, l’administration Biden ne serait pas gênée de voir le Sahara occidental attribué au Maroc, à condition que les formes juridiques du droit international soient respectées. Cela implique donc le fait que ça se fasse par le biais des Nations Unies, quelle que soit la forme.

    TV5MONDE : De quelle marge de manoeuvre dispose la communauté internationale dans le règlement de ce conflit ?

    Khadija Mohsen-Finan : Les Nations Unies ont toute latitude pour agir et ont donc une responsabilité dans le blocage et dans l’absence de résolution du conflit. Elles sont situées aux premières loges des responsables, parce que depuis 1991 et le cessez-le-feu, elles ont beaucoup tergiversé, beaucoup cédé à la pression marocaine, ont décrété qu’un referendum était impossible à organiser et ont échoué à mettre en place une résolution. Il ne faut pas oublier l’aspect humain de la question, avec des Sahraouis qui ne bénéficient pas de leur liberté, mais aussi l’aspect stratégique, car ce conflit déstabilise la région.

    TV5 Monde, 05/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Sahara: Sultana Jaya inyectada con sustancia desconocida

    Tags : Sahara Occidental, Marruecos, Sultana Jaya, – Sahara: Sultana Jaya inyectada con sustancia desconocida

    Alrededor de las 4 de la madrugada del lunes 8 de noviembre de 2021, elementos de las fuerzas de ocupación marroquíes allanaron, una vez más, la casa de la familia de Sid Brahim Jaya en la ciudad ocupada de Bojador (República Saharaui). Los asaltantes utilizaron el habitual modo operandi de agresiones físicas y psíquicas, destrozando bienes y pertenecías de la familia. Vertieron un líquido nauseabundo de origen desconocido sobre el suelo y los muros de la casa. También inyectaron la defensora de derechos humanos Sultana Sid Brahim Jaya con una sustancia desconocida tanto en cuando al producto como de sus consecuencias.

    El régimen expansionista marroquí eligió cuidadosamente el momento, coincidiendo con el Día Nacional del Prisionero Civil Saharaui así como el momento del violento desmantelamiento del campamento de Gdeim Izik, el 8 de noviembre de 2020.

    Hoy, a partir del medio día, Sultana Sid Brahim Jaya empezó a sentir fiebre, dolores de cabeza, mareo, nausea y vómitos. Su estado sigue deteriorando en el momento de la redacción del presente comunicado y se teme por su vida.

    La Asociación de Familiares de Prisioneros y Saharauis Desaparecidos (AFAPREDESA) que se trata de un nuevo intento de asesinato o experimento con la finalidad de selienciar a la defensora de derechos humanos.

    Cabe recordar que desde el 19 de noviembre de 2020, la familia de Sid Brahim Jaya vive bajo un asedio sin precedentes en la historia contemporánea de la humanidad. La sordida misión es llevada a cabo por hombres sin escrúpulos, enviados por orden directa de un monarca digno de los reinos de las tinieblas. Es una extraña reminiscencia de las amenazas lanzadas por Hassan II contra cualquier marroquí que se encuentre con un palestino. Fue el 24 de abril de 1987, tras el histórico encuentro entre el presidente saharaui Mohamed Abdelaziz y su homólogo palestino Yaser Arafat en Argel. En su discurso televisado de ese día, Hassan II no escatimó en sus palabras: « Quien se encuentre con un palestino, su casa se manchará con lo que no se diga, como hicieron mis antepasados ». Mohammed VI ejecuta estas amenazas contra dos hermanas y defensoras de derechos humanos saharauis, Sultana y Luaara, y su madre, Minatu Emboiric, de 84 años, así como otros miembros de la familia de Sid Brahim Khaia.

    Ante los hechos graves, la Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis AFAPREDESA lanza un llamamiento urgente a la opinión nacional, al movimiento de solidaridad con el pueblo saharaui, a la comunidad internacional, especialmente a Naciones Unidas (incluyendo sus órganos como la Asamblea General, el Consejo de Seguridad, el Consejo de Derechos Humanos, la Oficina del Alto Comisionado para los Derechos Humanos, el Comité de Descolonización, el Secretario General de la ONU …), la Unión Africana y sus órganos como la Comisión de la UA, la Comisión Africana de Derechos Humanos y de los Pueblos y el Parlamento Panafricano, la Unión Europea y sus órganos como la Comisión de la UA y el Parlamento Europeo, a los gobiernos de los estados implicados, en particular España, la potencia administradora de iure y los Estados Unidos de América, titular de la pluma en el Consejo de Seguridad sobre la cuestión de Occidente Sahara, Francia, como actor relevante en la región, así como el resto de los miembros del Consejo de Seguridad, la Confederación Suiza, depositaria de la Convención de Ginebra y el Comité Internacional de la Cruz Roja con el fin de actuar con prontitud para:

    • El envío de una comisión médica neutral e independiente para examinar y brindar atención física y psicológica que requiere el estado de salud de Sultana Sid Brahim y los miembros de su familia.

    • Una intervención urgente para proteger a Sultana Sid Brahim Jaya y a los miembros de su familia de futuras agresiones.

    • El levantamiento inmediato del estado de sitio y arresto domiciliario, impuesto de facto, desde el 19 de noviembre de 2021, contra Sultana Sid Brahim Jaya y los miembros de su familia.

    • La apertura de una investigación exhaustiva, independiente, transparente e imparcial sobre las graves violaciones a los derechos humanos y crímenes de guerra perpetrados por las fuerzas coloniales marroquíes contra Sultana Sid Brahim Jaya y los miembros de su familia, desde el 19 de noviembre de 2021.

    Campamentos de Refugiados Saharauis, a 8 de noviembre de 2021.

    Fuente : AFAPREDESA, 08/11/2021

    #Sahara_Occidental #Sultana_Jaya #Marruecos

  • Sahara: Sultana Khaya injectée avec une substance inconnue

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Sultana Khaya, Maroc -Sahara: Sultana Khaya injectée avec une substance inconnue

    Nouvelles agressions contre Sultana Sid Brahim. Sa vie est en danger.

    Vers 4 heures du matin, ce lundi 8 novembre 2021, des éléments des forces d’occupation marocaines ont de nouveau fait une descente au domicile de la famille de Sid Brahim Jaya dans la ville occupée de Bojador (République sahraouie). Les assaillants ont utilisé le mode opératoire habituel d’agression physique et mentale, détruisant les biens et les effets personnels de la famille. Ils ont versé un liquide immonde d’origine inconnue sur le sol et les murs de la maison. Ils ont également injecté la défenseuse des droits humains Sultana Sid Brahim Jaya une substance inconnue tant en termes de produit que de conséquences.

    Le régime expansionniste marocain a soigneusement choisi le moment, coïncidant avec la Journée nationale du prisonnier civil sahraoui ainsi que le timing du démantèlement violent du camp de Gdeim Izik, le 8 novembre 2020.

    Aujourd’hui, à partir de midi, Sultana Sid Brahim Jaya a commencé à avoir de la fièvre, des maux de tête, des étourdissements, des nausées et des vomissements. Son état continue de se détériorer au moment de la rédaction de ce communiqué et on craint pour sa vie.

    L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) craint qu’il s’agit d’une nouvelle tentative d’assassinat ou expérience medicale avec le but de rendre au silence la défenseure des droits humains.

    Rappelons que depuis le 19 novembre 2020, la famille de Sid Brahim Jaya vit sous un siège sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’humanité. La mission sordide est menée par des hommes sans scrupules, envoyés sur ordre direct d’un monarque digne des royaumes des ténèbres. Cela rappelle étrangement les menaces lancées par Hassan II contre tout Marocain qui rencontre un Palestinien. C’était le 24 avril 1987, après la rencontre historique entre le président sahraoui Mohamed Abdelaziz et son homologue palestinien Yaser Arafat à Alger. Dans son allocution télévisée ce jour-là, Hassan II n’a pas lésiné sur ses propos : « Quiconque rencontre un Palestinien, sa maison sera entachée avec ce qui ne se dit pas, comme faisaient mes aïeux » . Mohammed VI met ces menaces à exécution contre deux sœurs sahraouies et défenseures des droits humains, Sultana et Luaara, et leur mère, Minatu Emboiric, 84 ans, ainsi que d’autres membres de la famille de Sid Brahim Khaia.

    Face à la gravité des faits, l’AFAPREDESA lance un appel urgent à l’opinion nationale, au mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, à la communauté internationale, notamment aux Nations Unies (y compris ses organes tels que l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le Comité de la décolonisation, le Secrétaire général de l’ONU…), l’Union africaine et ses organes tels que la Commission de l’UA, la Commission africaine sur les droits de l’homme et des peuples et le Parlement panafricain, l’Union européenne et ses organes tels que la Commission de l’UA et le Parlement européen, aux gouvernements des États concernés, en particulier l’Espagne, la puissance administrante de jure et les États-Unis d’Amérique, titulaire de la plume au Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental, la France, en tant qu’acteur majeur dans la région, ainsi que le reste des membres du Conseil de sécurité, la Confédération suisse, dépositaire de la Convention de Genève et le Comité international de la Croix-Rouge afin d’agir rapidement pour :

    • L’envoi d’une commission médicale neutre et indépendante pour examiner et prodiguer les soins physiques et psychologiques nécessaires à l’état de santé de Sultana Sid Brahim et des membres de sa famille.

    • Une intervention urgente pour protéger Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille de futures attaques.

    • La levée immédiate de l’état de siège et de l’assignation à résidence, imposée de facto, à partir du 19 novembre 2021, contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille.

    • L’ouverture d’une enquête approfondie, indépendante, transparente et impartiale sur les graves violations des droits humains et crimes de guerre perpétrés par les forces coloniales marocaines contre Sultana Sid Brahim Jaya et les membres de sa famille, depuis le 19 novembre 2021.

    Camps de réfugiés sahraouis, 8 novembre 2021

    Source: AFAPREDESA, 08/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Sultana_Khaya

  • Algérie. Une diplomatie offensive

    Tags : Algérie, diplomatie, ambassades, consulats, Sahara Occidental, Front Polisario, Sahel, Libye, Maroc – Algérie. Une diplomatie offensive

    Devant les membres des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le président de la République a assigné au corps diplomatique des objectifs et des missions axées sur la nécessité de défendre les intérêts de l’Algérie dans tous les domaines.
    L’allocution qu’il a prononcée, hier, fait office de feuille de route quant aux missions assignées au corps diplomatique appelé à faire preuve de plus d’audace, de sens de l’initiative, d’imagination pour faire de la destination Algérie un objectif essentiel dans leur travail.
    Le pays est à un tournant décisif dans ses rapports avec la communauté universelle.
    Pragmatisme dans la défense de ses intérêts, adaptation aux mutations mondiales en cours, en sont les ressorts les plus significatifs qui vont légitimer le redéploiement d’envergure de cet appareil diplomatique.
    Notre région est particulièrement convulsionnée par des foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara occidental avec la reprise des hostilités militaires entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines, et la crise en Libye qui connaît encore des tensions dues aux multiples interventions étrangères, en sus du statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel.
    Dire que le péril est présent ne relève pas d’une vue de l’esprit, des indicateurs et des actes avérés le confirment.
    Notre pays est ciblé par une série de manœuvres hostiles, dangereuses et systématiques, par des campagnes médiatiques mensongères, planifiées dans le cadre de ce qu’il est convenu de qualifier de guerre de quatrième génération.
    Il faudrait manquer de perspicacité politique, d’intelligence tactique, pour ne pas prendre conscience des motifs les plus évidents qui nourrissent cette croisade contre l’Algérie.
    L’animosité portée à l’encontre d’un pays reconnu pour sa fidélité aux principes de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, dans la politique de dialogue inclusif des parties en conflit, dans son refus de cautionner le règlement de ces conflits par les armes, de garder une neutralité en toute circonstance, tout cela irrite ceux qui attisent les guerres et les suscitent, ceux qui ne respectent pas la souveraineté des Etats et la sécurité de leurs peuples.
    Eu égard à toutes ces considérations et pour d’autres facteurs liés à des questions de géostratégie, la diplomatie algérienne doit redoubler d’efforts pour s’inscrire dans une stratégie globale devant préserver l’indépendance, la souveraineté et l’unité nationale.
    En cette occurrence, la Communauté nationale à l’étranger, n’a jamais failli à l’appel de la patrie et recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays.
    Quant à la diplomatie économique, nos diplomates sont désormais invités à se positionner à l’avant garde des efforts nationaux visant le renforcement de l’attractivité de l’Algérie.
    La diplomatie économique, sans remplacer la diplomatie politique, en est devenue le complément inséparable.
    Elle n’est plus l’expression d’une politique étrangère dans la mesure où elle touche au plus profond des économies nationales.
    En prendre conscience est essentiel pour que le pays ne rate pas les innombrables possibilités de choix et d’action que le monde extérieur met à sa disposition.

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    Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires : la feuille de route du président Tebboune

    La conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires, présidée lundi par le Président Abdelmadjid Tebboune, se décline comme «une feuille de route», pour les diplomates, pour promouvoir la diplomatie (économique et politique) et la prise en charge des préoccupations de la communauté algérienne à l’étranger.

    Le Président a donné une série d’orientations et d’instructions aux titres des «nouvelles missions» dévolues aux représentants diplomatiques, ajustées au contexte régional et international. Dans le discours d’ouverture de la conférence diplomatique, le président de la République a réaffirmé l’intérêt particulier accordé à la communauté algérienne à l’étranger et à la diplomatie économique. «J’accorde personnellement, dit-il, un intérêt particulier à notre communauté nationale à l’étranger.»
    Il est impératif, enchaîne-t-il, de créer les mécanismes approprié pour son encadrement. «Il ne faut pas se limiter à la prise en charge des préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec son pays et l’impliquer dans le processus du développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger. La diaspora, rappelle-t-il, recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif à travers les échanges des expériences.» Par conséquent, le Président Tebboune ordonnera la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée.
    Le Président a réitéré son engagement à la défendre, instruisant, sur-le-champs, les chefs des missions diplomatiques à prendre la défense des «intérêts des Algériens établis à l’étranger». Évoquant les difficultés auxquelles sont confrontés nos émigrés, souvent victimes d’injustices, le Président a exhorté les représentants diplomatiques et consulaires algériennes à leur constituer des avocats. Il ordonna également la création d’un fonds pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger et la mobilisation d’«accompagnateurs» pour assister les compatriotes en détresse. «Je me suis engagé à défendre n’importe quel Algérien partout dans le monde, même s’il est loin, il demeure algérien attaché à son pays, car il est sous la protection de l’État», a-t-il insisté.
    Neila Benrahal

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    Le sommet arabe se tiendra en mars prochain

    Le renforcement de l’Union africaine (UA) est l’une des priorités de la diplomatie algérienne, a indiqué le président de la République, qui a insisté sur la poursuite des efforts pour consolider l’action arabe commune. «Le sommet arabe se tiendra en Algérie au mois de mars prochain», annonce le Président. Il a soutenu que cette «réunion sera une opportunité pour un engagement collectif pour le soutien à la cause palestinienne (…) et la mise à jour de l’Initiative arabe».
    N. B.

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    «L’Algérie nouvelle, l’aspiration civilisée des algériens»

    La conférence diplomatique se tient au «bon moment», a estimé le président de la République. «Elle coïncide avec la célébration de du 1er novembre, date du déclenchement de la Révolution, qui constitue la référence de la diplomatie algérienne», dit-il. Cette rencontre est appelée à devenir une «tradition», à être programmée «chaque année ou chaque six mois, pour évaluer notre position et notre image à l’étranger», lance-t-il.
    Le Président met en relief la contribution de la diplomatie pendant la guerre de Libération et après l’indépendance, insistant sur l’œuvre des générations successives de diplomates. «C’est à travers le parcours de générations, que les fondements de la politique étrangère ont été élaborés, dont le droit à l’autodétermination des peuples, le refus d’ingérence dans les affaires internes des pays, ainsi que le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et de relations internationales et équilibrées». «L’Algérie nouvelle, mentionne-t-il, est l’aspiration civilisée de tous les Algériens.»
    N. B.

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    Ramtane Lamamra
    «Rajeunir et renouveler la force diplomatique»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué, lundi à Alger, que la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes se tient dans un contexte de «dynamisme sans précédent» que connaît l’appareil diplomatique de notre pays, «grâce aux décisions prises récemment par le président de la République». Le MAE a rappelé, dans son discours d’ouverture de cette conférence, placée sous le thème «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle», que parmi ces décisions, figure la nomination de près de 80 chefs de missions (diplomatiques et consulaires) à l’étranger, ainsi que la création de 7 postes d’envoyés spéciaux chargés de l’activité internationale de l’Algérie. Des nominations, assure-t-il, qui renseignent sur les «intérêts et les priorités de la politique étrangère de notre pays dans le contexte actuel». Lamamra annonce, à l’occasion, que la présente «dynamique va se poursuivre par la finalisation des nominations à la tête des infrastructures centrales de la diplomatie algérienne». Il s’agit également de l’organisation de concours ouverts pour le renforcement de sa base, «à travers le recrutement de dizaines de diplomates comme attachés et secrétaires du ministère des Affaires étrangères», fait-t-il savoir.
    Le ministre a assuré que «cette opération globale aura un grand effet pour donner un nouveau souffle à l’activité diplomatique, car elle prend en compte les critères professionnels, conformément à la volonté du président de la République de rajeunir et de renouveler le secteur, ainsi que l’augmentation de la représentation des femmes dans le corps diplomatique et la mobilisation des compétences riches des cadres supérieurs», soutient-il. Il a précisé que cela s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée, qui vise le renforcement de notre force diplomatique et son influence sur tous les plans, pour la préservation des intérêts suprêmes du pays.
    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger affirme que la «politique étrangère du pays est un prolongement ordinaire de la politique interne», dont le renforcement est soumis à sa promotion dans les forums internationaux.
    S’adressant aux chefs des missions, Lamamra exhorte à «redoubler d’efforts et à s’adapter aux objectifs stratégiques» tracés par le président de la République, pour les «concrétiser dans le cadre du processus de l’édification de la nouvelle Algérie», insiste-t-il. Le ministre a ajouté que la mise en œuvre de ce processus passe par une «coordination solide et efficace» de tous les départements et les institutions de l’État. Il incombe aux diplomates de «s’ouvrir sur les opérateurs économiques publics et privés», vu que «les intérêts de l’Algérie sont indissociables», précise M. Lamamra.
    De cette conférence, la première du genre, le ministre augure des «résultats concrets» en termes «d’actualisation et d’ajustement des outils de la diplomatie algérienne», pour l’engager sur les nouveaux mécanismes d’actions modernes. «Notre objectif majeur est de hisser haut le drapeau de l’Algérie et la défense de sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale, ainsi que les valeurs de la Révolution du 1er novembre». N. Benrahal

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    Salima Abdelhak, ambassadrice d’Algérie à La Haye
    «La diaspora et la diplomatie économique, priorités du Président Tebboune»

    «La diaspora et la diplomatie économique sont les deux priorités définies par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses orientations aux chefs de missions diplomatiques et consulaires. Le Président a identifié deux priorités : la communauté nationale à l’étranger et la diplomatie économique», a soutenu l’ambassadrice d’Algérie à La Haye, Salima Abdelhak.
    Soulignant que le chef de l’État a eu à répéter, lors de son allocution, «les principes de notre politique étrangère», la diplomate algérienne a expliqué qu’il s’agit aujourd’hui «de regarder les approches et les moyens de mettre en œuvre cette politique, de faire connaître l’Algérie et d’assurer sa présence aux niveaux régional et international».

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    Leila Zerrougui, Envoyée spéciale chargée des grands partenariats
    «Une rencontre de grande importance»

    L’Envoyée spéciale, chargée des grands partenariats, Leila Zerrougui, a souligné lundi la «grande importance» de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, car réunissant pour la première fois tous les membres du corps diplomatique algérien.
    Dans une déclaration à l’APS, Mme Zerrougui a indiqué que «c’est pour la première fois que tous les ambassadeurs algériens en fonction ou qui prendront leurs fonctions se réunissent avec les cadres du ministère des Affaires étrangères, mais aussi avec le président de la République, en présence du Premier ministre et d’autres ministres».
    Mme Zerrougui a précisé que «la conférence permet aux diplomates algériens d’avoir une vision globale, à travers les orientations des responsables, que ce soit du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a donné des directives, du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, ou celles des hauts fonctionnaires des différents ministères et institutions, qui collaborent avec les diplomates à l’étranger pour mener à bien leur travail».

    EL MOUDJAHID, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Libye #Sahel #Diplomatie

  • Algérie-Maroc: La fuite en avant de Mohammed VI

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, Front Polisario, marche verte, Mohammed VI,

    S’exprimant à l’occasion de ce qui est appelé «la marche verte», il n’y a eu dans la déclaration du roi aucun mot sur cette affaire, même si c’est son armée qui est pointée du doigt.

    Le roi du Maroc, Mohammed VI, a éludé, lors du discours qu’il a prononcé samedi soir, l’assassinat des trois Algériens, conducteurs de camions, dans une attaque commise par les forces d’occupation marocaines sur le territoire sahraoui libéré.

    S’exprimant à l’occasion de ce qui est appelé «la marche verte», il n’y a eu dans la déclaration du roi aucun mot sur cette affaire, même s’il y a eu mort d’hommes et que c’est son armée qui est pointée du doigt.

    Le moindre des égards diplomatiques aurait voulu que Mohammed VI s’exprime sur le sujet qui a vivement ému en Algérie et aggravé à l’extrême la crise entre les deux pays.

    Ce faisant, le souverain marocain a fait savoir que lui et sa monarchie n’ont aucunement l’intention d’œuvrer à faire baisser la tension qui règne aujourd’hui, alors que tous les éléments disponibles actuellement soulignent la responsabilité directe de l’armée marocaine dans l’attaque meurtrière contre des civils désarmés.

    «Plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur», avait indiqué la présidence de la République mercredi 3 novembre.

    Jeudi 4 novembre, s’exprimant lors d’un point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Bitas, avait fait également l’impasse sur la question.

    «Le Maroc tient toujours au principe de bon voisinage avec tous, basé sur le respect», s’est-il contenté de dire en réponse à une question à ce sujet. Malgré les graves accusations, le Maroc a donc choisi d’opter pour le silence. Une attitude qui tend à devenir la règle ces derniers temps apparemment.

    C’était le cas, notamment, après l’affaire de la note distribuée aux membres de l’Organisation des non-alignés le 13 juillet dernier à NewYork par un diplomate marocain, dans laquelle il avait évoqué «le droit à l’autodétermination de la Kabylie».

    Le ministère algérien des Affaires étrangères avait saisi les autorités marocaines pour avoir une explication, mais aucune réponse n’est parvenue.

    LE SCANDALE PEGASUS

    Il y a eu par la suite le scandale d’espionnage, Pegasus, du nom du logiciel israélien et qui, selon des médias internationaux, a été utilisé par, entre autres, le Maroc pour espionner des responsables civils et militaires algériens ou encore la déclaration faite le 12 août, depuis le Maroc et en présence du chef de la diplomatie marocaine, par le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, qui avait exprimé ses «inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région».

    Malgré les protestations exprimées par Alger, via des communiqués soit du Haut Conseil de sécurité (HCS), soit du ministère des Affaires étrangères, le Maroc n’avait pas réagi. C’est ce qui avait conduit à l’annonce par l’Algérie, le 24 août, de la rupture de ses relations diplomatiques avec le voisin de l’Ouest.

    Ainsi, samedi soir, le roi marocain n’a pas dérogé à cette «règle» d’éluder cette crise importante. Par contre, celui-ci a profité de cette occasion pour réaffirmer encore une fois la «marocanité» du Sahara occidental, un territoire qui, d’après lui, «n’est pas à négocier». «Si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel», a-t-il encore ajouté, alors que l’ONU avait décidé d’un référendum d’autodétermination, signé pourtant par le Maroc, depuis 1991.

    «Le peuple sahraoui qui a accepté la paix permanente avec le royaume du Maroc en signant le plan de règlement en 1991, après 16 ans de guerre, n’arrêtera pas sa lutte tant que le Maroc ne mettra pas fin à son agression et à son occupation illégale du territoire de la République sahraouie», a réagi, hier, le ministère de la Communication de la RASD pour qui le discours du roi marocain est «un mélange de sophismes, d’inventions et d’illusions pour justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme».

    Abdelghani Aïchoun

    El Watan, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #MohammedVI #Marche_verte

  • L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Gazoduc, Sahara Occidental,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021. Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguait que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume des échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutant, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine. En contrepartie, le Maroc, s’est engagé dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 est bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA

    Bel-Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #Sahara_Occidental

  • Le Maroc veut entraîner la région dans une spirale de violence

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Israël, camionneurs algériens,

    L’affaire des trois ressortissants algériens lâchement assassinés sur l’axe Nouakchott-Ouargla par le Maroc qualifiée de terrorisme d’Etat ouvrira sans nul doute une phase nouvelle porteuse d’imprévus non seulement entre l’Algérie et le Maroc mais aussi dans la guerre qui oppose le Front Polisario à l’occupant marocain depuis plus de quatre décennies et aussi et surtout dans la situation sécuritaire qui règne dans l’ensemble de la région et son prolongement au plus profond de l’Afrique. Partie prenante de cette instabilité, le Maroc à l’attitude colonialiste et son allié l’entité sioniste se mettent fébrilement en mouvement pour entraîner toute la région dans un climat de guerre sans retour en vue d’imposer leur prédominance avec la complicité affichée de la France et des monarchies arabes.

    Il n’en reste pas moins vrai que de nombreuses questions se posent à tous les observateurs, diplomates et politologues qui s’interrogent : Que veux dissimuler le Maroc. Que prépare-t-il ? Dans quelle aventure veut-il entraîner la région ? La réponse est venue du politologue Brahim Zitouni, invité mercredi dernier, au JT de Canal-Algérie, il a été catégorique pour affirmer qu’il y a une  » volonté d’entraîner la région dans une spirale de violence « , estimant que le procédé utilisé lors de l’attaque marocaine dénote la  » faillite  » du Makhzen et de son allié sioniste.

     » C’est parce que l’Algérie a coupé le gaz que le Maroc s’en prend aujourd’hui aux faibles et aux civils désarmés « , déclare-t-il encore.

    L’agression marocaine vise, d’après le spécialiste, à  » saper les échanges commerciaux avec le voisin mauritanien « , dont la partie Nord devient par ricochet, un terrain propice pour les opérations de déstabilisation. Le politologue s’interroge si, derrière cet événement, ne se cache pas une volonté délibérée d’entraîner la région dans une  » spîrale  » interminable de guerre et de violence.

    Depuis bien des années les frontières de la conscience nationale ne s’étaient pas ainsi ouvertes à cette lucidité qui surmonte l’inquiétude et fait se lever le danger que représente désormais le voisin de l’Ouest non seulement pour l’Algérie mais aussi pour toute la région. En veillant à ne rien altérer de ce climat tendu à ses extrêmes, l’Etat algérien est dans son droit et son devoir de  » riposter  » à ce crime ignoble et abject de civils désarmés. Sa part d’inquiétude sur le danger que représente le Maghzen associé au Mossad sur la sécurité et la stabilité du pays, s’est avérée et profondément ressentie au mois de septembre 2021 lorsque l’axe Rabat-Tel-Aviv a provoqué volontairement des foyers d’incendies dans plusieurs régions du pays sans oublier l’assassinat odieux du jeune Djamel Bensmaîn à Larbaa Nath Irathen.

    Ces actes criminels prouvent ainsi, en quelles aventures le Makhzen, le Mossad et l’organisation terroriste  » MAK  » tiennent et s’acharnent à la déstabilisation de l’Algérie.

    Rappeler ces actes horribles et criminels parce qu’ils n’ont jamais cessé de rester impunis y compris de la part des la communauté internationale. Et comme un écho roulant des agressions répétées du Maroc contre le pays, il est à se demander pourquoi place-t-on en situation d’otage, d’objet et de chantage, le conflit du Sahara occidental entre le Maroc et le Front Polisario. Pourquoi cette amplification à vouloir impliquer l’Algérie dans cette guerre ? Une question qui se pose d’elle-même Pourquoi les Nations unies, le Conseil de sécurité se taisent devant cette amplification d’attaques, d’agressions, de menaces, de crimes commis par le Maroc contre l’Algérie et le peuple sahraoui. Un silence inquiétant, peut-être même un parti pris en faveur de ce pays colonialiste dont le comportement se confond au terrorisme qui, sévit dans la région et à travers le monde, se distingue par son caractère essentiellement de terrorisme d’Etat ne respectant aucun droit international.

    Ammar Zitouni

    Lemaghreb.dz, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Gazoduc #Israël

  • Assassinat des 3 ressortissants algériens: le droit de vérité

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, ONU, Union Africaine, MINURSO,

    Il est clair pour un très grand nombre d’observateurs que l’attaque, le 1er nombre de trois civils algériens à bord de leurs camions dans le territoire du Sahara occidental administré par le Front Polisario avait pour but de  » provoquer une réponse militaire d’Alger  » et qui viserait  » à impliquer l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental « .Une implication que le Maroc a toujours souhaitée. Contacté par Sputnik, le professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint- Jacques-de- Compostelle, Carlos Ruiz Miguel estime qu’  » il y a d’autres hypothèses qui pourraient expliquer cet acte d’une extrême gravité. Certaines disant que c’est une erreur de la part de l’armée marocaine, d’autres disent que ce sont des Israéliens qui pilotaient ces drones et qu’ils sont donc responsables de cette attaque. En tous cas, c’est une situation extrêmement grave car c’est une action qui a ciblé des civils. Du point de vue du droit international humanitaire, c’est une action qui est tout à fait illégale et criminelle. L’Algérie est dans son droit de demander une enquête pour déterminer les responsabilités dans cet acte « .

    A ce propos et dans le cadre du suivi des prolongements internationaux du lâche assassinat de trois ressortissants algériens en territoire sahraoui libéré , le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales dont le SG de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le SG de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheït, et au SG de l’Organisation de la coopération islamique, Youcef Ben Ahmed Al-Othaimeen. Dans ces correspondances officielles, M. Lamamra a informé les responsables des organisations internationales de la  » gravité extrême de l’acte de terrorisme d’Etat en question qu’aucune circonstance ne saurait justifier « .

    Il a souligné que « l’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité du Sahara occidental et dans toute la région « . Le ministre des Affaires étrangères a souligné, dans ce cadre,  » la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances « .

    Le professeur Carlos Ruiz Miguel considère que l’Algérie peut exiger de la  » Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso, mission de maintien de la paix dans ce territoire non-autonome) de faire un rapport de terrain pour déterminer les responsables dans cette affaire ». « La Minurso est chargée du suivi de la situation du cessez-le-feu. Je pense que c’est tout à fait pertinent de la part de l’Algérie d’exiger un tel rapport. Bien sûr, l’Algérie peut obtenir des informations précises en s’appuyant sur d’autres sources pour savoir comment cet événement s’est produit. Elle peut notamment obtenir des renseignements à travers des données satellite, en collaboration avec la Russie par exemple. Il est vrai qu’un rapport d’une mission officielle des Nations unies renforcerait la positions de l’Algérie et son récit des événements « , explique Carlos Ruiz Miguel à Sputnik.

    B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Camionneurs_algériens #ONU #UA #MINURSO

  • Le Maroc répond au verdict du Tribunal de Justice de l’UE

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne, UE, Tribune de Justice de l’UE, Front Polisario, accord de pêche, accords d’association Maroc-UE,

    Le 29 septembre dernier, le Tribunal général de l’Union européenne a annulé les accords de pêche et d’association entre l’UE et le Maroc, en donnant raison au Front Polisario, qui contestait « l’exploitation illégale des ressources du Sahara Occidental, un territoire classé non autonome par l’ONU ».

    Le Tribunal avait donné un délai de 2 mois et 10 jours pour les parties désirant former un « pourvoi, limité aux questions de droit ». Ce délai expirera dans un mois. Si aucune action n’est entreprise contre la décision du tribunal, les bateaux de pêche européens seront obligés de quitter le territoire sahraoui dans un mois.

    Le silence des européens à cet égard agace au Maroc. C’est ce qui explique la dernière sortie du roi Mohammed VI à l’occasion des commémorations de la dénommée « marche verte ». « Le Maroc n’engagera aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain « , a-t-il déclaré en s’adressant aux pays européens qui, selon lui, entretiennent des « positions diffuses ou ambivalentes » sur le territoire disputé entre le Maroc et la population sahraouie autochtone représenté par le Front Polisario, reconnu comme représentant légitime du peuple sahraoui par le Tribunal Européen de Justice.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Européenne #UE #Peche #Tribunal_de_Justice_UE #Accord_de_pêche #Accord_association_UE_Maroc #Front_Polisario #CURIA

  • Seul territoire africain au statut post-colonial non défini

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, Algérie, camionneurs algériens, ONU, Mauritanie, MINURSO,

    -Le Maroc contrôle 80% du Sahara occidental et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination
    -Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire.

    RABAT : Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Il s’agit du seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial reste en suspens. Le Maroc en contrôle 80% et propose une large autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination. Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués dans un bombardement attribué au Maroc dans ce territoire.

    Désert face à l’Atlantique

    Le Sahara occidental est un territoire de 266.000 km2 situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie. Quasi désertique, il est riche en phosphates et son littoral, long de 1.100 km, est très poissonneux.

    Coupé du Nord au Sud depuis les années 1980 par un « mur de défense », comme l’appellent les autorités marocaines qui l’ont érigé, long de 2.700 km, il compte plus d’un demi-million d’habitants.

    Le Maroc assure mener d’importants programmes d’investissements, mais le Polisario estime qu’ils ne profitent pas à la population sahraouie.

    De 100.000 à 200.000 réfugiés sahraouis, selon les sources, vivent dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, non loin de la frontière avec le Maroc.

    Conflit
    En octobre 1975, la Cour internationale de justice de la Haye reconnaît des liens pendant la colonisation entre le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie. Mais, les jugeant insuffisants, elle se prononce pour l’autodétermination de la population.

    En novembre, une « Marche verte », à l’appel du roi Hassan II, mobilise 350.000 Marocains qui franchissent la frontière au nom de « l’appartenance » du territoire au royaume.

    Un accord met fin à la colonisation espagnole du Sahara: l’Espagne cède au Maroc le nord et le centre du territoire. Le sud revient à la Mauritanie.

    En 1976, le Polisario autoproclame une République arabe sahraouie démocratique (RASD), avec le soutien notamment de l’Algérie, de Cuba et de l’Afrique du Sud.

    En 1979, le Maroc prend le contrôle de la quasi-totalité du territoire après le retrait de la Mauritanie. A partir de 1980, le conflit tourne à l’avantage du Maroc.

    Un cessez-le-feu entre en vigueur en 1991 après 16 ans de conflit, avec la définition d’une zone tampon contrôlée par des Casques bleus.

    Un référendum a été sans cesse repoussé en raison d’un différend sur la composition du corps électoral et le statut du territoire.

    A la mi-novembre 2020, le cessez-le-feu a volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale.

    Discussions au point mort
    Relancé fin 2018 après une longue interruption, le dialogue sous l’égide de l’ONU entre le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie est en suspens depuis deux ans. Et la Mission de l’ONU (Minurso), basée à Laâyoune, éprouve de multiples difficultés à remplir son mandat d’observation en raison d’entraves posées par les deux parties.

    Début octobre, l’ONU a nommé l’Italien Staffan de Mistura comme nouvel émissaire, après le rejet depuis 2019 d’une dizaine de candidats par le Maroc ou le Polisario.

    Le 29, le Conseil de sécurité a appelé « les parties » à reprendre les négociations « sans pré-conditions et de bonne foi », en votant une résolution prolongeant d’un an la Minurso.

    Principal contentieux entre Rabat et Alger
    Le statut du Sahara occidental constitue le principal contentieux entre les deux poids-lourds du Maghreb, le Maroc et l’Algérie.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée » et regrettée par Rabat.

    Représentations diplomatiques
    Rabat a multiplié les actions pour asseoir sa position, avec l’ouverture d’une vingtaine de représentations diplomatiques de pays amis à Dakhla ou à Laâyoune, soulevant les protestations du Polisario.

    En décembre 2020, les Etats-Unis, alors dirigés par Donald Trump, ont reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations du Maroc avec Israël.

    En juillet dernier, le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood a affirmé qu’après l’élection de Joe Biden, la position américaine sur le Sahara occidental restait « inchangée ».

    ALGÉRIE-MAROC: DES DÉCENNIES DE RELATIONS DIFFICILES

    ALGER : Les deux poids lourds du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, entretiennent depuis des décennies des relations difficiles en raison notamment de l’épineux dossier du Sahara occidental.

    Le conflit du Sahara oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté; les indépendantistes un référendum d’autodétermination.

    Mercredi, Alger a fait état du décès de trois Algériens tués au Sahara occidental dans un bombardement attribué au Maroc.

    Rupture

    Le 7 mars 1976, Rabat rompt ses relations diplomatiques avec l’Algérie après la reconnaissance par Alger de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario.

    Dès 1963, une « guerre des sables » avait opposé les deux voisins après plusieurs incidents frontaliers, et leurs relations s’étaient gravement détériorées avec la « Marche verte » de 350.000 Marocains en direction du Sahara occidental en 1975.

    Libre circulation

    Le 26 février 1983, le roi Hassan II et le président algérien Chadli Bendjedid se retrouvent à la frontière.

    En avril, la libre circulation est rétablie pour les résidents des deux pays et, en mai, un accord sur la libre circulation progressive des personnes et des biens ainsi que l’ouverture des lignes aériennes et ferroviaires est signé.

    Reprise des relations

    Le 16 mai 1988, Alger et Rabat annoncent la reprise de leurs relations diplomatiques. Le 5 juin, les frontières sont officiellement rouvertes.

    Le 7 juin, Hassan II effectue sa première visite à Alger depuis 15 ans, où il participe à un sommet arabe extraordinaire.

    Début février 1989, la visite de M. Bendjedid à Ifrane, la première d’un président algérien au Maroc depuis 1972, scelle la réconciliation. Un accord est conclu pour un projet de gazoduc devant relier l’Algérie à l’Europe, à travers le Maroc (le futur GME, gazoduc Maghreb Europe lancé en 1996).

    En juin 1992, la promulgation par Rabat d’une convention met fin aux problèmes frontaliers.

    Fermeture des frontières

    Mais, le 16 août 1994, les déclarations du président algérien Liamine Zeroual selon lesquelles il reste en Afrique « un pays illégalement occupé » –allusion au Sahara occidental– sont mal perçues à Rabat.

    Le 26, le Maroc instaure un visa d’entrée pour les Algériens après l’attaque d’un hôtel de Marrakech où deux touristes espagnols ont été tués par des islamistes franco-maghrébins. Rabat accuse des services de sécurité algériens d’être derrière l’attentat.

    L’Algérie ferme sa frontière avec le Maroc.

    Le 25 juillet 1999, Abdelaziz Bouteflika assiste aux obsèques de Hassan II à Rabat. Mais ce début de réconciliation est brutalement freiné le 15 août après un massacre qui fait 29 morts en Algérie. Bouteflika accuse le Maroc de faciliter l’infiltration d’islamistes armés.

    Léger dégel

    En 2005, une série de rencontres entre M. Bouteflika et Mohammed VI marque un « dégel ».

    En juillet 2011, le roi se prononce pour la réouverture des frontières terrestres et une normalisation.

    En décembre 2019, Mohammed VI appelle à ouvrir une « nouvelle page » dans un message de félicitations au nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Normalisation Israël-Maroc

    En décembre 2020, l’Algérie dénonce des « manoeuvres étrangères » visant à la déstabiliser et pointe du doigt Israël après la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie d’une normalisation des relations de Rabat avec l’Etat hébreu.

    Nouvelle rupture

    Le 18 juillet 2021, Alger rappelle son ambassadeur à Rabat. Un diplomate marocain a exprimé son soutien au séparatisme kabyle, en réaction à l’appui apporté par Alger au Polisario. Alger s’oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l’Algérie.

    Le 24 août, Alger rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, accusé « d’actions hostiles ». Rabat regrette une décision « complétement injustifiée ».

    Un mois plus tard, l’Algérie ferme son espace aérien aux avions marocains.

    Le 31 octobre, Abdelmadjid Tebboune « ordonne » au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne.

    Trois Algériens tués

    Le 3 novembre, l’agence officielle algérienne APS affirme que trois Algériens ont été tués le 1er novembre dans un bombardement attribué au Maroc ayant pris pour cible des camions faisant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie.

    D’après le site spécialisé Mena défense, « les camionneurs algériens ont été tués à Bir Lahlou au Sahara occidental ».

    Arab News, 04/11/2021

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