Étiquette : Sahara Occidental

  • Mattarella: Les droits du peuple Sahraoui doivent être garantis

    Tags : Sahara Occidental, Président Sergio Mattarella, Front Polisario, Maroc, Italie, Algérie,

    Dans un entretien accordé au quotidien El Moudjahid, dans son édition de ce samedi 06 novembre, le président Italien, Sergio Mattarella, a tenu à rappeler la position de son pays sur l’affaire du Sahara Occidental. S.Mattarella a affirmé que son pays soutien les efforts des nations unies pour la reprise des négociations entre l’ensemble des parties du conflit. Le Président Italien dira, également que son pays soutient toujours une solution équitable qui garantira les droits du peuple sahraoui : « Nous suivons de très près la question du Sahara occidental. Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies qui pourra contribuer, malgré la situation actuelle de tension, à une reprise des négociations directes entre les parties du conflit, en vue d’une solution équitable et durable de la question, et qui tienne dûment compte des droits du peuple sahraoui ». A-t-il déclaré.

    Le président Mattarella a souligné, dans ce contexte, que l’Italie soutient « le rôle de l’Algérie et son attachement au cadre onusien sur le Sahara occidental ».

  • Sahara Occidental: Bolton jette un pavé dans la mare

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, John Bolton, Etats-Unis, Mauritanie,

    L’ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, John Bolton,vient de lâcher un véritable pavé dans la mare. S’exprimant en Webinaire avec certains de ses homologues de différents pays, il fera état de révélations fracassantes au sujet du roi Mohammed VI. En effet, réitérant son «soutien au peuple sahraoui, quant à son droit légitime à l’autodétermination, l’ancien diplomate a révélé, à cette occasion, que lors d’une visite au Maroc de l’ex- secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, James Baker au Maroc en 1997, «nous avons été invités au Palais royal de Marrakech par le roi Mohammed VI, alors encore héritier du trône». L’ex- ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU s’est dit étonné de ce qu’il avait vu dans le bureau du jeune prince, Mohammed VI. Bolton révèle que le successeur de Hassan II, avait accroché derrière son bureau une carte géographique illustrant les visées expansionnistes du royaume.

    La carte en question comportait, selon ce diplomate américain chevronné, «une grande partie de la région Ouest du Sahara algérien, une grande partie de la Mauritanie, ainsi que l’ensemble du Sahara occidental annexés au territoire chérifien du Maroc», devait-til préciser. Pour cet ancien haut fonctionnaire et homme fort de l’administration Trump, avant de claquer publiquement la porte de cet indélicat président des Etats-Unis, «le royaume du Maroc s’inscrit en porte-à-faux avec tous ceux qui réclament l’engagement au droit international et la cessation de la colonisation des territoires sahraouies», confiera-t-il. Ça n’est pas la première fois que l’ex- diplomate américain s’en prend au régime du Makhzen.

    En décembre 2020, il citera tour à tour, l’administration américaine et la France, accusées de saborder le processus de paix dans la région, en complicité avec le Royaume marocain.

    Les positions de cet ancien conseiller de Trump en faveur de la cause sahraouie, a «brisé un engagement américain perçu comme inébranlable et que j’ai essayé de défendre et de faire avancer lorsque j’étais conseiller à la sécurité, bien souvent contre la volonté du département d’Etat qui tentait de trouver un moyen de renforcer le contrôle du Maroc sur le Sahara occidental», dira-t-il. Il précisera que «la reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine (sur le Sahara occidental), mine dangereusement des décennies d’une politique américaine soigneusement mise au point».

    Pour rappel, en janvier dernier, Bolton avait lancé un appel en direction de l’administration Biden, en vue de l’annulation de la proclamation du président sortant, Donald Trump, concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Pour cet ancien responsable, «il s‘agit d’une erreur que le président Biden doit corriger». Convaincu de la justesse de la cause sahraouie, il cessera de crier haut et fort, depuis l’investiture de Joe Biden que «les Etats- Unis ne doivent plus parler d’autonomie du Sahara occidental, mais plutôt d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Mohamed OUANEZAR

    L’Expression, 07/11/2021

  • Lecture contextualisée de la crise avec le royaume du Maroc

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie, ONU, Union Africaine,

    Sur le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental, le royaume du Maroc avait trois choix :
    -celui de l’application des principes de l’OUA puis de la l’Union Africaine dont il est membre fondateur et signataire de toutes les conventions : respecter les frontières héritées du colonialisme pour éviter les conflits territoriaux innombrables, futiles, interminables, coûteux et fracturant à l’échelon continental. Il les a ignorés.
    -celui du droit international et de l’action juridique devant les instances habilitées : aucune de ses instances n’a statué en faveur de la marocanité du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole.
    – le royaume du Maroc a opté pour le coup de force (la marche verte), l’occupation et la marocanisation de ce territoire contre la légalité internationale. Il a bénéficié de trois catégories de soutien : celui des régimes africains autoritaires et impopulaires obtenu par la corruption d’Etat du Makhzen, celui de la coalition monarchique arabe dont nier l’existence est désormais faire preuve de myopie stratégique ou d’inconscience et celui des puissances mondiales dominantes, impérialistes, néo-colonialistes et suprématistes pour lesquels le droit et la morale constituent des fables pour enfants et qu’ilsmaquillent cyniquement par l’expression Real Politik.

    L’Algérie n’a pas cédé à cette tentative de corruption du Droit, de l’Histoire, de la Charte de l’instance continentale suprême et des principes propres auxpeuples épris de liberté. Le Maroc a tout essayé pour lui faire renier ses principes, en vain.

    Il en est venu rapidement à la belligérance explicite et à l’action de déstabilisation directe, voire à la recherche de la confrontation militaire directe comme ce fût le cas lors des incidents d’Amgala. Pendant les années noires du terrorisme les dirigeants marocains ont encore clairement activé, diversement contre les intérêts nationaux algériens. Depuis ces dernières années, l’hostilité des dirigeant du Makhzen a augmenté d’un cran devant l’évolution de la situation interne, dont ils ont cru, à tort qu’elle représentait une aubaine de plus. Maintenant il semble que ces stratèges de l’aventurisme, du chantage et des deals corruptifs ont l’air de vouloir opter pour une autre confrontation directe, certainement limitée, une espèce de guerre des drones, un conflit relativement low coast qui installerait une situation de ni guerre ni paix, fatale pour l’équilibre de la région, pour sa stabilité, pour son économie, pour le développement social et humain de ses peuples, et pour les intérêts stratégiques régionaux et continentaux supérieurs. Mais de cela, le Makhzen n’en a cure : réussir son coup au Sahara Occidental, maintenir la famille royale au pouvoir en recourant aux alliances d’intérêt y compris celles qui nuisent aux intérêts de son peuple, c’est tout ce qui le motive et qui guide son action.

    L’Ecole diplomatique algérienne, formée dans le combat libérateur, contre le colonialisme précisément, ne tombera pas dans ce piège néo féodal. Elle a observé la retenue, la patience, l’esprit de fraternité et de bon voisinage le temps qu’il a fallu. Elle saura maintenant apporter les réactions immédiates et les actions post-immédiates, légales, sages, constructives et pacifistes et fermes à cette belligérance que lui imposent les stratèges mal intentionnés du Makhzen.

    Quant à la France, c’est un allié objectif, naturel et traditionnel de la famille royale marocaine mais jamais du peuple marocain.

    En effet, en plus du contentieux colonial et néocolonial, matériel et immatériel, que personne ne peux ignorer sans tomber la faute stratégique, en plus de la sordide Françafrique, il y a ses menées stratégiques néocoloniales au Sahel : elles sont considérablement gênées par les principes et par l’action de l’Algérie. Il convient également de tenir compte de la menace du projet Desertec sur son industrie électronucléaire, dispendieuse, lourdement toxique et anti-écologique. Il faut savoir que plus de 90 % de l’électricité produite en France est d’origine électronucléaire et constitue un axe d’investissement qui est loin d’avoir atteint ses ambitions d’expansion technologique et commerciale à l’international. Il y a le refus de l’Algérie de s’intégrer dans son approche conceptuelle et opérationnelle de la problématique duSahel en général, du Mali en particulier et de ses conséquences possibles sur sa mainmise sur l’Uranium du Niger. A ce titre il est instructif de savoir que le Niger, pays pourvoyeur de la quasitotalité de l’uranium de l’électronucléaire français est sous électrifié à près de 80%. La Françafrique c’est aussi cela.

    Pour la France, soutenir la famille royale marocaine contre l’Algérie, jusque et y compris contre la légalité internationale, représente un fer au feu dans l’œuvre de déstabilisation tactique de l’Algérie pour tenter d’obtenir la pression qui pourrait l’amener à opter pour des postures plus favorables à ses intérêts de toutes sortes et de tous acabits. On peut toujours rêver…

    Cela s’est vu à chaque fois que la pression hostile s’est accentuée contre nous. L’injonction ridicule de Mitterrand en 91, son embargo aérien, ses animateurs/ influenceurs du « qui tue qui », son hébergement, à l’époque, de têtes pensantes et agissantes du terrorisme ( la Fraternité Algérienne de France, agissait, à l’époque à partir de la France,, avant d’être neutralisée et ses activistes exilés dans un pays de la Françafrique), son hébergement actuel de groupes de conception et d’action contre l’Algérie, (que nommer serait leur accorder une importance qu’ils n’ont pas) ses attaques cycliques et en apparence (mais en apparence seulement), immotivées, bizarres et impromptues le prouve. Tout cela montre la toxicité intrinsèque des relations avec la France, ancienne puissance coloniale, qui n’arrive pas (mais le veut-elle seulement ?) à se débarrasser des atavismes coloniaux archaïques. Ces atavismes coloniaux qui empêchent ses dirigeants de concevoir les relations avec leurs anciennes colonies, devenues pourtant Etats souverains, en dehors cadre néocolonial gagnant-perdant en faveur de la France, cadre pervers et en tant que tel, fondamentalement destiné aux poubelles de l’histoire, au lieux et place d’un rapport gagnant- gagnant dont la confiance, le respect et la solidarité sont à la fois les assises juridiques et morales, les piliers du succès et une garantie de pérennité.

    Voilà ce qui lie la France et la​ famille royale marocaine. Voilà pourquoi le Maroc n’aurait jamais pu faire ce qu’elle a fait et ce qu’elle fait encore sans l’appui de cette France néocoloniale.

    Au demeurant, la France s’indigne tactiquement pour « les atteintes aux droits de l’homme en Algérie » mais observe un silence clairement complice et parfaitement indéfendable, sinon par l’absurde, devant l’assassinat, au missile de trois paisibles routiers algériens (Allah yarhahoum), en territoiresous mandat de l’ONU.

    La quatrième entité dont le soutien permet à la famille royale marocaine d’agir, ainsi contre la légalité internationale, n’est pas un adversaire de l’Algérie. De plus, l’Algérie ne la dérange en rien et a toujours fait tout ce qu’il faut pour que ses relations avec ses différents membres soient exemplaires : il s’agit de la Coalition de fait des monarchies arabes.

    Elle comprend, outre les pétromonarchies du Golfe, la Jordanie et le Maroc. Elle manifeste son existence à chaque fois qu’une monarchie arabe est en conflit avec une tierce partie, même arabe.

    Objectivement, le silence de ses membres devant l’assassinat des trois camionneurs algériens pas l’armée marocaine est assourdissant et interpelle.

    Leur alignement sur l’approche marocaine au Sahara Occidental, sur toutes les thèses marocaines à ce sujet est systématique et très discipliné.

    Leur soutien inconditionnel à la marocanisationillégale du Sahara Occidental est dénué de toute base légale. Il est systématiquement affirmé par leurs projets d’investissement sur ce territoire occupé, parleur soutien militaire actif promis au Maroc en cas d’attaque subie (par qui ?). Il l’est par ladomiciliation protocolaire et fortement symboliqued’activités consulaires sur ce même territoire, illégalement occupé et sous tutelle des Nations Unies. Il l’a été par leur soutien franc aux opérations militaires menées par le Maroc à El Guarguarat. Ce sont là, autant de faits concrets qui ne laissent aucun doute sur le soutien principiel et systématique à la famille royale régnant au Maroc

    Pourquoi ?

    On peut dire que les monarchies arabes en général, y compris le Maroc, se situent encore largement dans la forme de la monarchie absolue, au pouvoir sans limites réelles, celles de la Constitution étant globalement plus symbolique qu’autre chose. Dans ces monarchies arabes, le roi s’implique très largement dans la conduite des affaires de l’Etat. Cela a le désavantage de l’exposer directement à l’impact de l’exercice du pouvoir d’une part et aux mouvements sociaux revendicatifs d’autre part.

    Ces monarques arabes ont donc deux soucis majeurs :le premier, majeur et vital est de conserver leur pouvoir absolu, maquillé en pouvoir constitutionnel. Le deuxième qui expose leur Autorité y compris royale, à l’usure du pouvoir et aux aléas de son exercice, par leur intervention forte dans la gouvernance nationale.

    La conduite de cette gouvernance, s’exercera en priorité, au profit du roi et de la famille régnante, fût-ce au détriment du Peuple. Les grandes lignes de la stratégie monarchique panarabe se construiront aussi dans cet objectif absolu. Fût-ce contre les intérêts supérieurs Maghrébins, Arabes et/ou Islamiques. Les exemples foisonnent dans ce domaine. Les Conventions et autres Traités de défense commune obéiront également aux mêmes schémas prioritaires.

    Il est significatif que les monarchies arabes se soient organisées entre elles et que le Makhzen reçoive l’appui des monarchies du Golfe, l’une auprès l’autre : elles défendent et défendront toujours, avec la dernière énergie, leur pouvoir royal et leur modèle d’organisation sociopolitique de monarchies absolues maquillées en monarchies Constitutionnelles. On a pu observer cette discipline de la Coalition monarchique arabe dans l’incident somme toutes mineurs avec le Liban et la réponse cinglante qui lui a été réservée.

    A supposer que la Conseil de coopération du Golfe ait été érigé pour contenir la menace Iranienne et que la Syrie et le Yémen sont des alliés de l’Iran, que reproche-t-on à l’Algérie, connue et reconnue pour sa liberté totale de décision et pour son principe diplomatique cardinal de neutralité bienveillante et constructive dans les conflits entre pays frères, sinon la réalité de la solidarité structurelle et principielle de la Coalition monarchique arabe ?

    Il est objectif et réaliste de relever que face à cette Coalition monarchique arabe de fait et à ses stratégies spécifiques, il n’existe aucune forme d’organisation contradictoire. Cela lui a laissé le champ libre, disposant de moyens colossaux mis au service des différentes familles régnantes.

    Cela a généré sa domination quasi-totale sur la Ligue Arabe, auparavant force de résistance significative aux menées agressives contre le monde arabe et potentiel d’affirmation et de défense de ses intérêts stratégiques.

    Progressivement conquise par la Coalition des monarchique, cette Ligue a été méthodiquement muselée, réduite au fonctionnement purement protocolaire et même utilisée contre certains de ses pays membres fondateurs, avant de probablement disparaître prochainement pour faire de la place à l’Etat d-Israël et aux institutions prévues par le projet américano sioniste du Nouveau Moyen Orient, qui commence à se dessiner avec la vague des normalisations et de la démarche dite des Accords d’Abraham.

    Auparavant, l’onde de choc du « Printemps arabe », (plus proches d’un hiver arabe, en fait) a violemment impacté nombre de pays, exception faite de ceux de la Coalition monarchique. El Djazira, entre autres forces de frappes médiatiques liées à cette Coalition s’est transformée en plate forme médiatique opérationnelle d’encadrement des agitateurs, élevés, abusivement au rang de révolutionnaires ! Quel a été le résultat de cet « hiver arabe » en Tunisie, en Syrie, en Libye, en Egypte, au Soudan ?

    L’Algérie a heureusement su éviter ce piège du plus sinistre des printemps, le mal nommé « printemps arabe ».

    A suivre…

    (*) Allaoua Bendif

    Fils de Chahid

    Docteur en psychologie Clinique

    Enseignant universitaire à la retraite.

    Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La patrie news, 06/11/2021

  • Le chef du Polisario promet au Maroc une « défaite irreversible »

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Maroc,

    Le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a menacé l’armée marocaine de nouvelles défaites, similaires à celles qu’elle a subies au cours des 16 dernières années de la guerre.

    Ghali a juré que l’armée marocaine goûterait à nouveau à l’amertume des défaites qu’elle a subies au cours des 16 années de la dernière guerre qu’elle a menée contre « l’armée sahraouie ».

    Dans un discours lors de sa supervision de la passation des tâches au chef d’état-major de « l’armée sahraouie », il a souligné que l’armée sahraouie est pleinement préparée et prête à combattre l’ennemi et à subir de lourdes pertes, comme elle le faisait auparavant.

    Il a ajouté que le Maroc et ses alliés, aussi rusés et malveillants soient-ils, ne parviendront pas à éliminer le peuple sahraoui, et qu’il est déterminé à lui arracher tous ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance, quels que soient les grands sacrifices qu’il cela nécessite.

    Il a renouvelé sa condamnation de l’attaque de civils algériens non armés par des drones marocains, soulignant que cela témoigne de la malveillance et de l’agression du Maroc et montre l’étendue de son hostilité et de ses alliés non seulement envers le peuple sahraoui mais envers les peuples de la région.

    APS

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #BrahimGhali #Guerre

  • Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné

    Staffan De Mistura entame son mandat sur un terrain miné. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental doit relancer le processus de négociation entre le Polisario et le Maroc dans un contexte de reprise des hostilités et d’horizon fermé à tout dialogue sérieux. Les indépendantistes sahraouis, qui ont réagi à sa dernière résolution, accusent le Conseil de sécurité d’encourager le «statu quo»…

    Lundi 1er novembre, le nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental a pris ses fonctions après avoir été nommé, début octobre, par le Secrétaire général Antonio Guterres. Staffan de Mistura prend en main le dossier dans un contexte marqué par la fin du cessez-le-feu après l’attaque par le Maroc de la zone tampon de Guerguerat et la reprise des armes par le Polisario. Il aura la lourde tâche de relancer les négociations entre ces deux belligérants et, à une plus grande échelle, les contacts diplomatiques avec les pays et les organisations susceptibles d’influer sur le cours de ces négociations.

    Avant lui, l’ONU avait déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, le conflit, vieux de quarante-six ans. Il s’agit des deux Américains James Baker et Christopher Ross, du Néerlandais Peter van Walsum et de l’Allemand Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019, officiellement pour «raison de santé», en raison de «l’irresponsabilité» du Conseil de sécurité à résoudre le conflit, avaient dit à l’époque des diplomates sahraouis. M. Köhler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission, avait également déclaré le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. Qu’en sera-t-il pour son successeur ?

    Vendredi 5 novembre, Staffan De Mistura s’est entretenu, à New York, avec le représentant du Polisario auprès des Nations unies et responsable de la coordination avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar, qui «a informé l’Envoyé spécial de la position du Front sur le processus de paix au Sahara occidental», selon l’agence de presse sahraouie (SPS). Le Polisario, qui avait déjà indiqué que la nomination d’un nouvel envoyé spécial onusien «n’est pas une fin en soi», a réagi sévèrement à la dernière résolution votée par le Conseil de sécurité, vendredi 29 octobre, et qui demande aux indépendantistes sahraouis de «respecter le cessez-le-feu» sans s’attarder sur la responsabilité de Rabat dans la détérioration de la situation sur le terrain. C’est un «grave échec» aux retombées graves sur la paix dans la région, a affirmé le Front. «Il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental», a-t-il expliqué dans un communiqué en date du dimanche 31 octobre.

    Le Front Polisario a réaffirmé son rejet «catégorique de l’inaction et du silence du Conseil de sécurité, notamment de certains membres influents, une attitude manifeste dans la nouvelle résolution qui constitue un grave échec aux retombées graves sur la paix et la stabilité dans la région entière».

    «Face à l’inaction continue du Conseil de sécurité, il ne reste «d’autre choix que d’intensifier» le combat et de «poursuivre» la lutte armée légitime pour «garantir l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance», a-t-il souligné.

    Pour le Maroc, le responsable, c’est l’Algérie

    L’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2602 (2021) constitue un retour regrettable à la politique «du maintien du statu quo», car l’instance onusienne «ignore complètement la situation de guerre», en cours, dans le territoire depuis le 13 novembre 2020 en raison de la violation flagrante par l’occupant marocain du cessez-le-feu de 1991 et des conventions militaires pertinentes, a encore relevé le Front Polisario dans son communiqué. Mardi 2 novembre, et pour résumer la position du Polisario, son représentant en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir, a qualifié la résolution de «premier clou dans le cercueil de la mission de l’Envoyé spécial onusien De Mistura». Tout observateur de la dernière résolution onusienne, censée constituer le cadre de la mission de De Mistura, «constate qu’il s’agit d’un ancien cadre, de mêmes expressions ambiguës qu’avant qui ne font que confirmer l’impression qu’il n’y a pas de processus, mais qu’il s’agit de nombreux processus menant tous vers une spirale infinie», a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien algérien EChaâb.

    Pour Abi Bouchraya Bachir, la résolution 2602 est «décevante», non seulement en raison de sa teneur, car toutes les autres résolutions étaient décevantes, mais surtout «en raison de la situation dangereuse au Sahara occidental et la guerre qui fait rage depuis le 13 novembre 2020», une guerre «susceptible de prendre des dimensions plus graves à n’importe quel moment». «Il est clair que des parties influentes au sein du Conseil de sécurité misent sur le statu quo qui n’est autre qu’une consécration de l’occupation», a-t-il dit. Ajoutant que ces parties «entravent toute démarche pour amener le Conseil de sécurité à assumer la pleine responsabilité, à déterminer la véritable partie responsable de la rupture de l’Accord de cessez-le-feu, à définir la feuille de route basée sur l’accord signé entre les deux parties au conflit, à savoir le plan de paix ONU-UA portant organisation d’un référendum libre et démocratique d’autodétermination du peuple sahraoui».

    Côté marocain, son représentant permanent aux Nations unies, Omar Hilale, a, de nouveau, désigné l’Algérie comme «responsable» dans la «création» et le «maintien» du conflit au Sahara occidental. Le diplomate marocain, qui s’est exprimé devant la 76e session du débat général de la quatrième commission de l’ONU (chargée des questions de décolonisation), a fait réagir la chargée d’affaires de la mission algérienne. Zakia Ighil a ainsi rejeté le récit marocain «trompeur» visant à déformer les réalités juridiques et politiques du conflit. «Nous sommes contraints d’aborder le discours partial et déformé de la délégation marocaine et de rappeler que la question du Sahara occidental est et reste inscrite à l’ordre du jour de cette auguste assemblée depuis 1963 comme une question de décolonisation relevant de la mise en œuvre de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux», a-t-elle déclaré. «Une simple lecture des nombreuses résolutions et rapports des Nations unies sur la question du Sahara occidental montre que, depuis son origine, le conflit au Sahara occidental a opposé le Royaume du Maroc au Front Polisario (…)», a-t-elle encore soutenu.

    Anis Remane

    Reporters, 07/11/2021

  • L’ONU indique le lieu de l’attaque contre les camions algériens

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, camionneurs algériens, Bir Lahlou,

    « Nous pouvons maintenant confirmer que le site (du bombardement) se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a déclaré le porte parole adjoint du SG de l’ONU, Farhan Haq, au cours d’un point de presse

    « La Mission (Minurso) a observé deux camions portant des plaques d’immatriculation algériennes stationnés parallèlement l’un à l’autre. Les deux camions ont subi d’importants dommages et ont été carbonisés », a-t-il ajouté à une question biaisée d’un journaliste qui a tenté sciemment de semer l’amalgame sur le lieu du bombardement des trois citoyens algériens.

    Ce constat a été établi par une patrouille de la Minurso, dépêchée au lieu de l’attaque le 3 novembre, soit 24 heures après en avoir été informé, selon le porte-parole adjoint.

  • La déclaration de guerre qui ne dit pas son nom

    La déclaration de guerre qui ne dit pas son nom – Quand ses relations se tendent avec le Maroc et qu’elle a envie de sévir contre lui, que fait l’Algérie ?

    Quand ses relations se tendent avec le Maroc, ce qui n’est pas rare, et qu’elle a envie de sévir contre lui, que fait l’Algérie ? Elle ferme ses frontières avec lui, ou bien elle rappelle son ambassadeur. Et si après cela, il persiste dans son hostilité, elle va plus loin encore, elle rompt ses relations diplomatiques avec lui ; et si malgré tout il ne change pas de comportement et que sa colère à elle est à son comble, elle ferme son espace aérien à ses avions. Le hasard du calendrier lui a permis de lui porter dernièrement un coup plus sévère encore : elle a décidé de ne pas renouveler le contrat Gaz Maghreb Europe arrivé à son terme, en vertu duquel elle approvisionnait ses partenaires européens en gaz naturel à travers son territoire, ce qui lui conférait des droits plutôt substantiels de prélèvement. Elle ne l’aurait probablement pas privé de cette manne en dépit de tout ce qu’elle lui reproche, si le contrat en question n’avait pas expiré de lui-même.

    Le Maroc, lui, quand il veut passer aux actes, que fait-il ? Il espionne à grande échelle, ou il tue, ou il fait les deux à la fois. A propos d’espionnage, notons au passage que la société israélienne NSO fabricant du logiciel Pegasus, vient d’être placée sur la liste noire américaine. Le même sort devrait être réservé aux Etats qui s’en sont servis, dont le Maroc, apparemment d’ailleurs celui qui en a fait le plus grand usage.

    Le Maroc, ne disposant pas de moyens de pression pouvant être mis en œuvre graduellement contre l’Algérie, est porté à l’irréparable d’entrée de jeu. L’assassinat, commis un 1er novembre qui plus est, de trois Algériens sur une route commerciale passant à l’intérieur du Sahara occidental, un territoire qui ne lui appartient pas, ne laisse d’autre choix à l’Algérie que d’y répondre, quand bien même il serait évident que ce soit justement le but recherché par lui.

    Cet acte, quel est-il? Un acte de haine pure, une agression caractérisée, une provocation évidente, une déclaration de guerre qui ne dit pas son nom ? Quel qu’il puisse être aux yeux de ses auteurs marocains, qui d’ailleurs ne cherchent même pas à le nier, pour nous, il signifie que le Maroc est passé à l’action armée contre nous. Il n’est pas possible de faire comme si cet acte inqualifiable ne s’était pas produit. D’ici à ce que la guerre éclate pour de vrai, quelle que soit en définitive sa portée, cela ne dépend plus du Maroc mais de l’Algérie.

    Un Etat ne fait pas carboniser à l’intérieur de leurs véhicules trois ressortissants confiants et désarmés d’un Etat voisin, sans qu’il se soit déjà placé dans le coup d’après. C’est la raison principale qui fait des trois assassinats une déclaration de guerre, particulièrement lâche par-dessus le marché, les tirs n’ayant pas été précédés de sommation. Si l’Algérie décide de ne pas répondre, elle n’en sera pas quitte pour autant. D’autres assassinats, d’autres agressions se produiront.

    Ce n’est pas que le régime marocain soit devenu fou, ou qu’il se soit convaincu qu’Israël l’aidera à remporter la victoire, ou même à se battre à sa place contre nous. C’est qu’il se sait condamné s’il n’obtient pas la reconnaissance internationale de son occupation du Sahara occidental. Il a lié son sort à la possession d’une terre qui n’est pas la sienne, qu’il occupe par la force, et qui peut toujours se libérer de lui. Si elle était sienne, qui la lui contesterait ?

    Entre se retirer du Sahara et entrer en guerre avec l’Algérie, il préfèrerait ceci à cela. Une guerre avec l’Algérie, c’est même de son point de vue, ce qu’il peut lui arriver de mieux dans la situation qui est la sienne, son but ayant toujours été de l’impliquer au premier chef dans le conflit l’opposant au Polisario. L’idée a été exprimée ici, il y a encore peu, que son intention était bien de nous attaquer, mais qu’il attendrait pour cela que la guerre éclate entre Israël et ses alliés d’une part, l’Iran et les siens de l’autre. Il l’a fait plus tôt que prévu, tout en restant convaincu sans doute d’un embrasement prochain du Golfe.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 06/11/2021

  • Une logique coloniale

    Une logique coloniale – Le Maroc mise sur la stratégie du pire en se convaincant qu’elle est nécessairement gagnante grâce au soutien inconditionnel dont il bénéficie, depuis toujours, de la France, qui surveille l’Algérie comme le lait sur le feu.

    Fourvoyé dans sa logique coloniale, le Maroc mise sur la stratégie du pire en se convaincant qu’elle est nécessairement gagnante grâce au soutien inconditionnel dont il bénéficie, depuis toujours, de la France, qui surveille l’Algérie comme le lait sur le feu, et aux accords d’Abraham de Donald Trump, un deal de la honte où le Makhzen a vendu et liquidé la cause palestinienne contre un appui étasunien à ses prétentions sur le territoire de la RASD.

    Les provocations du Makhzen sont ainsi allées crescendo, utilisant d’abord un rhétorique des plus agressifs, de moins en moins respectueux des usages diplomatiques, puis d’attaques directes contre les intérêts économiques de son voisin, avant de s’engouffrer dans la voie dangereuse d’opérations d’espionnage à grande échelle et de comploter pour attenter à sa souveraineté.

    Cette attitude inconsidérée le rapproche tous les jours davantage d’une confrontation violente avec son voisin. Un comportement suicidaire s’est-il emparé de la monarchie alaouite ? On pourrait le penser à la suite du lâche assassinat par sa soldatesque de trois civils algériens, innocents convoyeurs de marchandises alors qu’ils se trouvaient dans un espace territorial sur lequel le Makhzen n’exerce aucun droit reconnu. Sous-traite-t-il pour des plans ourdis par les puissances qui le parrainent dans sa vision coloniale éculée pour attirer dans un guet-apens une Algérie, que d’aucuns croient pouvoir facilement provoquer en elle une réaction irraisonnée et l’entraîner dans un conflit armé qui embraserait toute la région sahélo-maghrébine, déjà en proie à une dangereuse instabilité ?

    Contrairement au Maroc qui le prouve au Sahara occidental depuis plus de quarante ans, l’Algérie n’est pas un pays va-t-en guerre, à moins qu’on la lui impose. Si l’Algérie a fait promesse que l’assassinat de ses ressortissants ne restera pas impuni, elle ne fera pas payer ce crime au peuple marocain avec lequel elle est liée par des liens de fraternité. Ces bons sentiments à l’égard de ses voisins, l’Algérie en a fait la preuve tangible en partageant avec eux les retombées des richesses de son sous-sol.

    Notre pays avait fait pari sur un Maghreb uni, projeté comme un espace de prospérité partagée par tous les peuples de la région. Mais il faut tirer la conclusion et ne pas avoir peur des mots : la leçon se doit d’être apprise et la morale définitivement comprise que les bons sentiments ne font pas toujours une bonne politique, s’ils ne sont accompagnés du strict respect des intérêts nationaux.

    Par Ouali Mouterfi

  • Algérie-Maroc: La responsabilité du Conseil de sécurité engagée

    Algérie-Maroc: La responsabilité du Conseil de sécurité engagée – Le Conseil de sécurité est appelé à assumer l’entière responsabilité de la grave détérioration de la situation au Sahara occidental et au Maghreb

    Le Conseil de sécurité est appelé à assumer l’entière responsabilité de la grave détérioration de la situation au Sahara occidental et au Maghreb. L’adoption de la résolution 2602 lors de la réunion du Conseil de sécurité tenue le vendredi 29 octobre 2021 a ouvert la voie à une sérieuse dégradation de la situation dans une région sujette à toutes les dérives en raison des errements gravissimes du Makhzen alaouite.

    L’assassinat prémédité, à coup de drones, de trois camioneurs algériens le 1er novembre dernier alors qu’il s’apprêtaient à entrer en Mauritanie, renseigne sur l’étendue de l’hystèrie de Rabat. Lors de sa dernière réunion, le conseil de sécurité et sans compter qu’il n’a pas dénoncé l’occupation par l’armée marocaine de la zone tampon d’El-Guerguerrat, il ne fera aucune allusion à un référendum d’autodétermination dans ce territoire considéré par l’ONU elle-même comme étant non autonome.

    Le 6 septembre 1991, lors de la signature de l’accord de cessez-le feu entre la République Arabe Sahraoui (RASD) et le Maroc il a été convenu de respecter les positions sur le terrain des forces en conflit et que l’ONU et l’OUA (UA actuellement) devaient parrainer un processus de décolonisation en organisant un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.

    Presque trente ans plus tard, le 13 novembre 2020 et alors que le processus d’organisation du référendum est toujours bloqué, le makhzen mène une opération illégale d’occupation de la zone tampon d’El-Guerguerrat, prétextant la libre circulation des véhicules de marchandises vers l’Afrique subsaharienne. Un acte hostile qui ne laissait aucun autre choix au Polisario en dehors de celui de reprendre la lutte armée.

    Mais depuis et au lieu d’affronter la nouvelle donne introduite par la violation du cessez-le-feu avec le la république Arabe Sahraoui, le royaume Mohamed 6 a multiplié les provocations envers l’Algérie.

    Le 16 juillet 2021 le représentant du Maroc à l’ONU distribue aux pays membres du mouvement des non-alignés une note officielle déclarant le soutien au mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) , classé comme organisation terroriste par l’Algérie. Le même mois, le makhzen est impliqué dans une grave affaire d’espionnage international. Un logiciel israélien, nommé Pegasus, est utilisé par les services de renseignements marocains pour espionner 6000 algériens, entre hauts responsables, chefs de partis politiques, militants des droits de l’homme et journalistes.

    Un mois après ce scandale, le ministre israélien des affaires étrangères en visite au Maroc ne s’est pas jamais lors d’une conférence de presse avec alter ego marocain, Nasser Bourita, d’accuser l’Algérie de collusion avec l’Iran pour empêcher l’admission d’Israël d’accéder en tant que membre observateur à l’union africaine . Une menace à peine voilée à l’égard de l’Algérie en réaction à ses positions de soutien aux causes justes à travers le monde.

    Embraser l’Afrique du Nord
    Après ce triste épisode, le Maroc a accentué la provocation conduisant à une réaction ferme de l’Algérie. Le mardi 23 août 2021, le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, annonce officiellement la rupture officielle des relations diplomatiques avec le Maroc. Si depuis le mois d’août la crise entre Alger et Rabat est restée dans la diplomatie et l’économie, l’assassinat de trois ressortissants algériens par l’armée marocaine à fait monté la tension d’un cran. Le Maroc cherche-t-il l’embrasement de toute l’Afrique du nord ?

    Pour saisir la stratégie du makhzen, il est utile de revenir à El-Guerguerat. Le Maroc ne tire aucun avantage économique important en exportant ses marchandises par route vers l’Afrique saharienne. La distance entre le plus grand port marocain, Tanger, qui appartient aux Emiratis, et Dakar est de 3322 km. Le prix d’un litre de gasoil au Maroc est de 1,006 dollars, soit l’équivalent de 145 dinars algériens.

    Actuellement, le plus important marché africain pour le Maroc, c’est la Côte d’Ivoire. Et la distance entre Tanger et Abidjan dépasse les 5200 kilomètres. Avec un prix aussi élevé des carburants, il n’est nullement très rentable d’exporter des marchandises par le Maroc sur de très longues distances.

    Le coup de force du Makhzen à El-Guerguerrat n’était pas exclusivement dicté par des considérations économiques. Mais obéissait surtout à la politique du fait accompli de l’occupation du Sahara occidental mené depuis des années par le makhzen. Pour preuve, la violation du cessez-le-feu a été suivie par la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par le président sortant des Etats-Unis, Donald Trump, et la normalisation des relations avec Israël. Mais le makhzen a vite déchanté. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, n’a pas officiellement adopté la position de son prédécesseur concernant le Sahara occidental, tandis que le congrès américain a rejeté récemment le projet d’ouverture d’un consulat US à Dakhla.

    Par ailleurs, le tribunal européen annule des accords commerciaux incluant les territoires occupés du Sahara occidental. En réalité, le Maroc ne peut plus soutenir sur le long terme les coûts de sa colonisation du Sahara occidental. Il doit coûte que coûte imposer son chantage à la communauté internationale. Son rapprochement avec Israël a pour but d’intimider l’Algérie. Israël ne peut pas aller au-delà de la vente d’équipements militaires, comme les drones, au Maroc. Israël a déjà fort à faire avec le Hezbollah, le Hamas à Gaza et l’Iran, pour ouvrir un nouveau front avec l’Algérie en Afrique du Nord.

    Il ne reste alors pour le makhzen que d’attirer directement l’Algérie dans un conflit armée ouvert pour faire pression sur les grandes puissances et imposer une solution qui permettrait de sauver la monarchie. Après 46 ans de colonisation, l’existence même de la monarchie au Maroc est aujourd’hui étroitement liée au sort du Sahara occidental.

    L’Algérie saisit les instances internationales

    L’Algérie a décidé de prendre à témoin les instances internationales suite à l’assassinat de trois ressortissants algériens par l’armée marocaine, le 1er Novembre 2021, dans un bombardement aux drones ayant ciblé leurs camions de transport de marchandise à la ligne de frontières avec la Mauritanie. C’est ce qu’a fait savoir ce jeudi soir 4 novembre 2021, le ministère des affaires étrangères.

    Dans le cadre du suivi des prolongements internationaux du lâche assassinat de trois ressortissants algériens en territoire sahraoui libéré par les forces d’occupation marocaines, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, M. Ramtane LAMAMRA, a adressé des messages au Secrétaire Général de l’ONU, M. Antonio Guterres, au Président de la Commission de l’Union Africaine, M. Moussa Faki Mahamat, au Secrétaire Général de la Ligue des Etats Arabes, M. Ahmed Aboul Gheit, et au Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique, M. Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen, indique le ministère.

    Dans ces correspondances officielles, M. LAMAMRA a informé les responsables des organisations internationales de la gravité extrême de l’acte de terrorisme d’Etat en question qu’aucune circonstance ne saurait justifier.
    Il a souligné que “l’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région”.

    Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger a réitéré , dans ce cadre, la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances.

    Dans ce même contexte, des Ambassadeurs accrédités auprès de l’Algérie ont été reçus au Ministère des Affaires Etrangères.

    Les trois chauffeurs de camions algériens ont été tués dans un bombardement mené dans l’après-midi du 1er novembre 2021 par l’armée marocaine contre leur convoi dans la route entre la ville frontalière algérienne Tindouf et Zouiret en Mauritanie. C’est ce qu’ont fait savoir plusieurs sources dont des proches des victimes et une conseillère du président sahraoui Ibrahim Ghali.

    Les camions de fret faisaient régulièrement la liaison Nouakchott-Ouargla, selon un des proches des victimes dont deux roulaient à bord de leur camion de la marque allemande MAN. Le troisième chauffeur tué était originaire de Ouargla et était aussi un habitué du trajet. Les victimes effectuaient une mission d’exportation de ciment blanc vers la Mauritanie.

    L’agression marocaine s’est déroulée entre les localités d’Aïn Bentili et Bir Lahlou en territoire libéré, le tronçon qui conduit à la route entre l’Algérie et la Mauritanie.
    Les deux camions étaient à l’arrêt lorsqu’ils ont été la cible de bombardements par l’artillerie marocaine provenant de derrière le mur de séparation se trouvant à plus de 25 km du lieu du drame.

    L’une des victimes de l’agression marocaine est Hmida Boumediene, originaire de Laghouat, dont l’annonce de sa mort a été faite sur Facebook par son neveu Djallal Eddine Boumedienne habitant Ain Madi à Laghouat.
    Les deux autres victimes sont Ahmed Belkhir Chtam et Brahim Larbaoui tous deux de Ouargla.

    Le jeune Indépendant, 06/11/2021

  • A qui profite le harcèlement contre l’Algérie?

    A qui profite le harcèlement contre l’Algérie? – Quels sont les pays que la politique algérienne dérange en plus du Maroc?

    Ce qui se passe actuellement avec le royaume du Maroc n’est pas une crise passagère ou le résultat de développements spontanés liés aux aléas entre deux pays voisins, même s’il s’agit de pays normalement frères.

    Il s’agit très probablement de la confrontation la plus grave imposée à notre pays depuis la « guerre des sables » en Octobre 1963, par ce même royaume marocain qui agit froidement et de manière très étudiée contre la stabilité de l’Algérie à plusieurs niveaux : politique, économique, sécuritaire, par la narco guerre. Même sur le plan sportif, le sieur Lekjaa n’épargne aucun coup à l’EN de football.

    Dans ce domaine, la Fédération algérienne de Football serait bien inspirée de soumettre un dossier complet aux instances supérieures de la CAF et de la FIFA, pour dénoncer cet usage toxique de la politique agressive dans la gestion des affaires du football continental

    Nous avons donc affaire à un véritable programme agressif généralisé contre lequel réagir spontanément et avec précipitation serait pour le moins inadapté, voire dangereux. Tout observer minutieusement, s’informer le mieux possible, tout contextualiser et tout mettre en cohérence est vital et hautement recommandable.

    Beaucoup de faits, mis en cohérence, montrent que les graves développements que connaissent les relations Algéro-Marocaines ne sont que l’aboutissement et l’aggravation d’un harcèlement que notre pays subit depuis une dizaine d’années maintenant.

    Le Maroc, seul, n’est pas de taille à cela, ceux du Makhzen le savent et ne peuvent s’investir dans cette aventure isolément, sans intégrer l’appui de puissances capables de leur assurer l’apport d’un potentiel agressif qu’ils n’ont pas.

    Ils profitent donc de la conjoncture pour tenter d’atteindre leurs objectifs, traditionnellement expansionnistes, qu’ils ont de tous temps nourri contre les territoires des pays voisins, dès que ces derniers arrivaient à se libérer du joug colonial, que ce soit contre l’Algérie, contre la Mauritanie ou contre le Sahara Occidental.

    Première question importante donc : quels sont les pays agissant aux côtés du Maroc dans ce harcèlement ?

    Quels sont les pays que la politique algérienne dérange et qui seraient intéressées à l’affaiblir ?

    Autrement dit : à qui le harcèlement contre l’Algérie profiterait-il ?

    Les faits montrent qu’il y en a au moins quatre.

    Le premier, c’est ce royaume marocain, belliqueux, expansionniste et d’un cynisme désormais inscrit dans l’histoire de nos relations en tant qu’Etats souverains, bien que voisins et frères.

    Le contentieux avec cette entité monarchique est plus lourd qu’il n’y paraît et seul le cynisme des dirigeants du marocains ne laisse en apparaître que l’affaire de l’occupation coloniale du territoire du Sahara Occidental.

    Les dirigeants du royaume marocain, sont des néo féodaux expansionnistes sur la base d’arguties mythiques, comme leurs alliés sionistes qu’ils exhibent maintenant sans la retenue de leurs prédécesseurs.

    La volonté des dirigeants marocains de ne rater aucune occasion de nuire à l’Algérie depuis l’agression d’Octobre 1963, à l’assassinat d’Etat des trois camionneurs algériens le Premier Novembre dernier, en passant par l’épisode d’Amgala.

    Soit dit en passant, que disent, les soi-disant intellectuels signataires de la pétition pour la Paix et les relations de bon voisinage entre le Maroc sur l’assassinat des trois civils algériens par leur pays ?

    La deuxième entité ayant intérêt dans l’affaiblissement de l’Algérie est incontestablement la France. Quels sont les faits qui le prouvent ?

    -il y a d’abord le contentieux colonial (loin d’être soldé de tout compte, tant s’en faut, de l’autre coté de la Méditerranée, on en est encore à glorifier les « apports de la colonisation » (c’est proprement honteux et cynique) et à honorer les harkis, traîtres à l’Algérie pour l’éternité. Mais il n’y pas que cela.

    L’Algérie gêne objectivement le fonctionnement néocolonial de la Françafrique.

    Il est notoire que pour avoir essayé de secouer cet ordre néocolonial français par des propositions concrètes, Mouammar Kadhafi l’a payé de sa vie dans les conditions criminelles que l’on sait, après avoir été l’invité d’honneur, en grande pompe, de ses assassins, entre, autres pour lui fourguer les invendables avions Rafales.

    La Libye a payé et continue de payer un très lourd tribut et aux dernières nouvelles, un avion de Haftar aurait atterri à Tel Aviv, pour proposer la vision de ce dernier de « sa » Libye probablement normalisatrice à l’Etat sioniste.

    En ce concerne les histoires pour enfants d’élimination de dictateurs qui opprimeraient leurs peuples, il faudrait savoir garder un minimum de sérieux car les tyrans protégés par la Françafrique, contre leurs peuples, sont légion.

    Cela nous amène à un autre gros contentieux avec l’Occident et, pour ce qui nous intéresse, avec la France : il s’agit de la problématique stratégique de l’énergie, et il se conjugue en plusieurs dimensions. En ce qui nous concerne, il s’agit surtout de la reconfiguration de la situation gazière mondiale.

    L’arrivée de nouveaux grands producteurs (Russie, USA, Canada, Qatar, Norvège, Chine) et l’entrée en production des gisements de gaz de schiste a encouragé les clients traditionnels de l’Algérie à envisager la remise en question de sa stratégie commerciale gazière, notamment, sur la dimension « contrats à long terme », vitaux pour la stratégie de développement de l’Algérie, car assurant un flux financier globalement stable sur la durée, permettant la conception et la mise en œuvre de plans de développement stables.

    Croire que ce pantin terroriste de Belaouar a les capacités intellectuelles, de renseignements, de logistique et d’armement pour concevoir et mener l’attaque sur le complexe gazier de Tiguentourine en Janvier 2013 relève de la naïveté.

    D’abord pour quoi ce Complexe gazier et non des installations pétrolières ou pétrochimiques. Ensuite ce complexe est une plate forme d’exportation gazière vers l’étranger.

    L’on se souvient comment toutes les puissances occidentales avaient tout fait pour dissuader l’Algérie de réduire rapidement cette attaque sur l’un de ses complexes gaziers les plus importants (18% des exportations gazières) et comment les forces de sécurité nationales ont très rapidement et avec le minimum de dégâts, mis hors d’état de nuire les mercenaires terroristes, en maintenant tactiquement le timing des opérations dans un secret exemplaire (et c’était loin d’être une précaution gratuite).

    A titre comparatif, le bilan final de l’attaque du complexe de Tiguentourine est de 37 tués dont 30 terroristes et 07 arrêtés, dont 04 ont été condamnés à perpétuité, celui de l’attaque terroriste du Bataclan en France, deux années plus tard est de 137 morts et 419 blessés dont 99 graves.

    Tout le monde sait que aussi que l’opérateur britannique, BP (British Petrolium) en l’occurrence, avait longtemps refusé de reprendre l’exploitation du complexe gazier aux cotés de ses deux partenaires le norvégien STATOIL et l’entreprise nationale SONATRACH et comment il a fallu faire pression diplomatiquement pour lui faire entendre raison.

    Tout le monde sait également que BP met en vente maintenant ses parts dans le complexe de Tiguentourine.

    Et qui se précipite pour une présenter une offre d’achat des parts de BP ayant toutes les apparences de l’hostilité ?.. le Français TOTAL !

    Il faut savoir que ce groupe français très présent en Afrique, a absorbé en 2000, le groupe Elf Aquitaine, qui a été emporté par un vaste scandale de corruption et de gestion parallèle de l’Etat français sur le continent.

    Il faut également savoir que c’est sur Elf (ERAP, à l’époque) et TOTAL que l’Algérie a procédé à la nationalisation des hydrocarbures en 1974 et en a confié le monopole à l’entreprise nationale SONATRACH.

    Concernant l’offre d’achat par TOTAL des parts de BP au complexe gazier de Tiguentourine, l’Algérie s’y est opposée en vertu de son droit de préemption et c’est bien entendu une mesure salutaire.

    Il faut aussi prendre en considération, dans cette vaste problématique mondiale de l’énergie et celle du gaz en particulier que des potentialités importantes sont progressivement mises au jour en Méditerranée, en offshore, que l’Algérie y a sa part, que cette part est convoitée par plusieurs groupes pétroliers, dont TOTAL et que cela sera l’objet d’une lutte d’influence sans merci.

    Last but not least, le gazoduc GME, transitant par le Maroc pour acheminer les livraisons algériennes vers l’Espagne et le Portugal, peut devenir un instrument de pression (voire plus) entre les mains des responsables du Makhzen compte tenu de son importance dans l’économie nationale.

    Dans ce sens, comment expliquer que le Maroc, qui héberge une partie importante de cette infrastructure et qui en profite en livraison de gaz naturel à un prix préférentiel et en droits de passage, ait tant cherché à développer le projet de gazoduc Nigéria ? Si ce projet avait abouti, sa capacité de pression sur l’Algérie aurait augmenté sensiblement.

    Les responsables algériens ont pris conscience de cette perspective et l’ont pratiquement annihilée par la construction et la mise en service de MEDGAZ, la fermeture de GME et par la dernière percée algérienne sur le projet de gazoduc Nigéria-Algérie-Espagne.

    Ces faits, et d’autres, montrent que la problématique du gaz est très sensible pour l’Algérie, et que pour réduire sa capacité de négociation, de réaction, d’action et de projection, l’affaiblir est stratégiquement important et représente un objectif pour toutes parties que la stratégie gazière algérienne n’arrange pas ou qui la convoite d’une manière ou d’une autre.

    Or, face à toutes ces manœuvres, l’Algérie a tenu bon et son argument de vente de la sécurité des approvisionnements a été protégé de manière exemplaire, ce que même le russe Gazprom n’a pas pu assurer lors de la crise d’Ukraine, privant ses clients européens de gaz pendant 13 jours en plein hiver 2014 : ni les années noires du terrorisme encouragé par les différents embargos français notamment, ni l’attaque du complexe de Tiguentourine n’ont réussi à l’atteindre.

    Les difficultés et la toxicité engendrées par les quatre mandats de Bouteflika, les menées de ceux qui voulaient lui faire faire un cinquième mandat, les conflits supputés au sommet du pouvoir par ceux qui attendent l’aubaine, tapis dans l’ombre.

    La perspective de la manipulation du Hirak originel, la chute durable du prix du pétrole, ont, comme dans les années quatre-vingt-dix, (il n’est pas fortuit que les acteurs de ces années-là se soient bruyamment réveillées de leur dormition attentiste) ont fait croire « aux amis qui nous veulent du bien » de passer à l’offensive : les dirigeants du Makhzen, entre autres… font partie de ceux-là.

    Par Allaoua Bendif, Fils de Chahid, Docteur en psychologie Clinique, Enseignant universitaire à la retraite, Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La patrie news, 05/11/2021