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  • Alerte: Le Maroc priorise ses efforts vers l’Algérie

    -Le Maroc a baissé d’un ton face à l’Europe et cherche à consolider les relations avec Israël pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie
    -Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts.

    Depuis quelques semaines, il se murmure que le régime marocain aurait l’intention de bouleverser le fonctionnement de ses ambassades en Allemagne, en Espagne et à Bruxelles (Union européenne), en ne laissant que des chargés d’affaires à la tête de ces représentations diplomatiques. Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts. Rabat aurait inclus la Commission européenne parce que celle-ci a été incapable de gagner son procès contre le Front Polisario devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

    Pour rappel, la CJUE a récemment émis un arrêt déclarant nuls et non avenus les deux accords signés entre le Maroc et l’Europe, portant notamment sur l’agriculture et la pêche, tant que le territoire du Sahara occidental y est inclus.

    Le Maroc fâché avec tout le monde ? Cela a bien été le cas pendant quelques mois avec les pays cités précédemment, et même indirectement avec la nouvelle et réticente administration américaine, qui n’a ni confirmé ni infirmé la déclaration présidentielle de Donald Trump reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental (obtenue en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël). Mais cette brouille serait actuellement dépassée. Le Maroc est en train de lâcher du lest face à l’Europe pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie.

    D’antagoniste déclaré, Alger se transforme chaque jour, avec une vitesse vertigineuse, en un viscéral ennemi de Rabat. D’où la nécessité pour le Maroc d’opérer un aggiornamento. L’objectif serait de se rabibocher, même superficiellement, avec les Européens, plier face à l’administration américaine, en attendant l’espéré retour de Donald Trump aux affaires, et consolider les relations avec Israël.

    Un virage à 180 degrés
    Pour le régime alaouite, Israël représente l’accès au puissant lobby pro-israélien au Congrès qui, pense-t-on à Rabat, peut faire et défaire la politique internationale de Washington. Cette stratégie, une tactique pour certains, n’est pas irrationnelle. Dans sa confrontation tous azimuts avec l’Allemagne et l’Espagne, le Maroc n’a pas récolté les fruits de sa colère. Berlin n’a montré aucun empressement à suivre l’exemple de Trump. Au contraire, l’Allemagne s’affaire à la légalité internationale pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

    Et si la diplomatie allemande est disposée à réserver une petite place au Maroc dans la table des négociations de paix sur la Libye, elle ne va pas intervenir pour faire taire la bête noire des autorités marocaines, le YouTubeur Mohamed Hajib. Mais cela n’empêche pas le Maroc de déployer de grandes manœuvres pour « faire taire définitivement » Hajib ou l’amener à « négocier », selon des sources dignes de foi. Ce dernier a fait l’objet d’une infinité de plaintes directes des services secrets marocains (DST) qui ont été toutes rejetées par la justice allemande, à la fureur du Palais royal, puisque dans un récent discours le roi Mohammed VI y a fait référence, indirectement il est vrai et sans citer l’Allemagne.

    En dépit de cela, le Maroc va mettre en sourdine ses réprimandes le temps que les relations reprennent leur cours normal sans que cela ne soit perçu comme une défaite. Envers l’Espagne, pays avec lequel le Maroc était en froid depuis que le gouvernement de Pedro Sánchez avait accueilli le chef du Front Polisario Brahim Ghali, le roi Mohammed VI vient tout juste de faire un geste remarqué. Et inattendu.

    Jusque-là, le régime refusait de renvoyer à Madrid l’ambassadrice Karima Benyaich, rappelée pour consultations en mai, et de recevoir le nouveau ministre espagnol des Relations extérieures, José Manuel Albares, qui le demande à corps et à cris.

    À l’occasion d’un message de félicitations adressé aux rois d’Espagne pour leur fête nationale, le souverain marocain a déclaré sa « grande satisfaction des liens d’amitié solides qui unissent les deux familles royales et des relations privilégiées marquées par la coopération fructueuse et l’estime mutuelle qui existent entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne ».

    Il s’est même engagé « à œuvrer pour les hisser au niveau des aspirations et des ambitions des deux peuples amis ».

    Cela peut paraître une banale formule diplomatique, mais c’est la première fois depuis que la crise a éclaté entre le Maroc et l’Espagne que Mohammed VI adresse un message à Felipe VI. Et les mots ont leur sens : « grande satisfaction », « liens d’amitié solides », « relations privilégiées », « coopération fructueuse », « estime mutuelle », etc.

    Venant d’un pays dont un ministre d’État (El Mostafa Ramid) avait annoncé au plus fort de la crise de Ceuta en mai dernier que l’Espagne allait payer un « prix élevé » pour avoir accueilli Ghali, c’est un virage à 180 degrés.

    D’autant plus que l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, qui a été à l’avant-garde de l’offensive verbale et diplomatique contre l’Espagne, est frappée par une crise de mutisme.

    Prioriser ses efforts vers l’Algérie
    En ce qui concerne Bruxelles, il est évident que le régime alaouite a préféré botter en touche après la sentence de la CJUE, qui est pourtant un véritable coup de massue assené à la tête de la Commission européenne et du régime marocain.

    Ceux qui s’attendaient à une violente réaction du Maroc en ont eu pour leur compte. Le Maroc avait vraisemblablement prévu cette débâcle.

    La preuve en est que le communiqué commun prenant acte de la décision de la CJUE, signé par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères Josep Borrell et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, a été publié quelques minutes seulement après l’annonce du verdict.

    Que certains au Maroc aient traité la CJUE de tribunal « idéologique » ou de « cour de première instance » n’enlève rien au désir d’apaisement du Maroc avec Bruxelles. Les ponts ne sont pas coupés avec l’UE, premier partenaire commercial du Maroc.

    Enfin, concernant les États-Unis, l’acceptation par le Maroc de Staffan de Mistura comme nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, alors qu’il y était opposé (contrairement au Front Polisario qui l’a accepté le 28 avril), est une façon pour le régime d’éviter de brusquer l’administration américaine. C’est Washington qui a imposé M. de Mistura.

    Ces gestes d’apaisement du Maroc envers ses alliés occidentaux ont une signification. Ils semblent indiquer que le royaume chérifien cherche à se débarrasser des multiples fronts qu’il a ouverts afin de prioriser ses efforts vers l’Algérie.

    N’en déplaise aux sceptiques, aujourd’hui, une conflagration armée entre les deux voisins surarmés du Maghreb ne relève pas de la fiction. C’était vrai il y a quelques mois. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    Le régime de Mohammed VI n’a pas fait le choix d’Israël pour des considérations philosophiques. En s’engageant résolument dans une coopération militaire poussée avec Israël, il est allé au-delà d’une normalisation des relations diplomatiques.

    Le programme de fabrication de drones israéliens au Maroc et la participation de troupes marocaines à des exercices militaires en territoire israélien au mois de juillet se veulent l’expression d’une alliance stratégique entre les deux pays.

    Il n’est pas impossible que le Maroc ait signé des accords de défense secrets avec Israël. En prévision de soubresauts à venir.

    Car les Algériens ne sont pas en reste. Les manœuvres militaires près de la frontière du Maroc en janvier, puis récemment encore, et l’envoi au début du mois d’octobre d’éléments des forces spéciales pour participer à d’autres exercices militaires, cette fois-ci avec la 58e armée russe en Ossétie du Sud, une république autonome de la Fédération de Russie, se veulent aussi autant de signaux en direction de Rabat.

    Pour qu’il n’y ait aucun doute, le président algérien Abdelmadjid Tebboune vient d’affirmer que son pays était prêt pour la guerre. Dans une interview à la télévision publique, dimanche 10 octobre, il n’y est pas allé par trente-six chemins : « Tout pays qui agressera l’Algérie le regrettera illico. C’est clair », a-t-il insisté, en ajoutant : « Si quelqu’un nous cherche, je jure sur Dieu [que la guerre] n’aura pas de fin. »

    Inutile de préciser que l’État que Tebboune a taxé lors de son interview de « tortionnaire » et d’« agresseur » n’est autre que le Maroc.

    Le troisième larron
    Les intentions belliqueuses d’Abdelmadjid Tebboune sont si criantes qu’il a refusé toute médiation entre son pays et son voisin de l’ouest. Quand on refuse une médiation, cela veut généralement dire qu’on cherche et qu’on est prêt à en découdre.

    Tant que le Maroc et l’Algérie s’écharpaient diplomatiquement autour du conflit du Sahara occidental, cela faisait partie d’une certaine normalité depuis plus de 40 ans.

    Mais l’introduction d’un troisième larron, Israël, dans cette confrontation strictement maghrébine est en train de bousculer les équilibres et les rapports de forces dans la région.

    Rien ne nous dit que l’Algérie ne va pas inviter un quatrième larron à cette périlleuse fête : la Russie, son premier fournisseur en armement. Poussé dans ses retranchements, Alger peut aller au-delà en conviant également l’Iran. Et qui dit l’Iran dit le Hezbollah, les deux épouvantails parfaits pour angoisser Marocains et Israéliens.

    Évidemment ce grand manège n’arrange pas les affaires des États de la région. L’Espagne peut craindre quelques turbulences dans son approvisionnement en gaz algérien. Et la France, qui regarde déjà de travers la « montée en puissance de la Russie en Méditerranée orientale », risque de devoir cohabiter avec Poutine pas très loin de ses côtes méditerranéennes.
    Ce scénario catastrophe peut rester cantonné dans un jeu d’équilibre de la terreur, mais la sensation dominante, c’est qu’il sera difficile de refermer cette boîte de Pandore.

    Ali Lmrabet

    Middle East Eye, 19/10/2021

  • La politique étrangère algérienne se définit dans l’action

    -L’Algérie a toujours consacré une large part de son action diplomatique à la défense des principes de liberté, d’indépendance des peuples. Et en premier lieu la fin de la décolonisation du Sahara occidental occupée de plus de quatre décennies par le Maroc.
    -L’Algérie est témoin que le monde d’aujourd’hui fait face sans cesse aux défis graves, tels le terrorisme, les conflits internes, l’ingérence étrangère notamment dans le Monde arabe et l’Afrique.

    L’Algérie a toujours consacré une large part de son action diplomatique à la défense des principes de liberté, d’indépendance des peuples. C’est parce que ces principes, encore une fois, sont en harmonie avec les fondements de la politique intérieure du pays fondée sur des valeurs toujours défendues sur la scène diplomatique. Il s’agit d’un itinéraire constant qui porte en haut lieu de la liste où figurent la priorité de la sauvegarde de la paix et de la stabilité, notamment régionale, les relations de bon voisinage, le développement de la coopération bilatérale avec tous les partenaires de la scène politique globale.

    La réalisation des objectifs de la politique étrangère du pays est conduite par les intérêts nationaux légitimes, ayant recours à l’activité diplomatique, à l’amitié partagée afin de promouvoir encore les relations traditionnelles avec les pays amis et d’améliorer les partenaires de la communauté internationale avec l’Algérie partage les positions conjointes sur les questions internationales et aidant à l’avancée de la scène algérienne sociale, économique et culturel sur l’international et constituant un grand potentiel pour la promotion continuie des relations bilatérales. L’Algérie est témoin que la situation régionale aujourd’hui fait face à des défis graves, tels le terrorisme, de plus en plus cyber terrorisme, menaces de déstabilisation, immigration clandestine, trafic de tout genre etc. L’une des priorités-clés de l’Algérie est la préservation de la paix et de la sécurité à travers le monde et particulièrement dans la région. L’Algérie est témoin que le monde d’aujourd’hui fait face sans cesse aux défis graves, tels le terrorisme, les conflits internes, l’ingérence étrangère notamment dans le Monde arabe et l’Afrique.

    Comme tous les pays du monde, l’Algérie a ses priorités dans la politique étrangère clairement déterminée sur la scène internationale à savoir : une action internationale qui s’inscrit dans le processus de prolongement naturel de ses choix internes. C’est vers cette direction que sa politique étrangère a été orientée dans ses relations avec les pays de son environnement immédiat, avec les pays arabes et africains et ceux d’Asie et d’Amérique latine. Le renforcement avec les forces de progrés et de démocratie dans le monde tout en œuvrant constamment pour le renforcement du système des Nations Unies en dépit de ses insuffisances.

    La nouvelle Loi fondamentale du pays imprime une nouvelle orientation à la démarche du pays sur le plan international affirmant solennellement que désormais l’action constituera la projection d’une politique intérieure, elle-même tournée vers l’édification d’un Etat de droit, stable et économiquement prospère. En effet, puisant son inspiration dans ses options fondamentales et sa vocation tiers-mondiste, la politique étrangère du pays est articulée, autour des principes et objectifs suivants : défense de l’indépendance nationale, préservation de l’identité nationale, refus de toutes les ingérences étrangères, refus des bases militaires, solidarité avec tous les peuples et mouvements de libération nationale.

    Dans cet esprit, attachée à la paix, aux Droits de l’homme, l’Algérie conduit sa politique étrangère, de manière à consolider sa présence et son influence dans le concert des Nations à travers des partenariats fondés sur l’intérêt mutuel, en parfaite cohérence avec les choix politiques, économiques, sociaux-culturels nationaux et dans le respect des objectifs et principes de l’ONU, de l’Union africaine (UA). De ce fait, l’Algérie participe effectivement a apporté son appui à la consolidation de la paix, de la stabilité eu progrès socio-économique régionale. En bon voisinage à tous ceux sont prêts à partager le fardeau de la responsabilité de la mise en œuvre de l’exploit historique conjoint de la construction d’une région développée et prospère.

    Une démarche autour de laquelle, l’Algérie sera toujours engagée en partenaire sincère et fera toujours son possible politique pour préserver et encourager les processus positifs dans cette partie de l’Afrique. Et en premier lieu la fin de la décolonisation du Sahara occidental occupée de plus de quatre décennies par le Maroc. Une occupation qui représente l’exemple d’une flagrante violation des normes sur lesquelles repose l’ordre juridique international. Malheureusement, les agissements du Maroc encore à l’œuvre contre l’Algérie, le refus de l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui vont à l’opposée, soit dans le sens de bloquer et d’envenimer la situation régionale, notamment avec la présence affichée de l’entité sioniste au Maroc dont la présence constitue en danger pour la région et pour tout le continent africain.

    Il y a lieu de rappeler que depuis le début du conflit entre le Maroc et le Front Polisario, l’Etat algérien agissant en partenaire constructif remplissant ses obligations et mettant en œuvre ses principes de paix dans la région ne cesse de mettre en évidence que ce conflit est une question de décolonisation et ce, à la différence du Maroc qui par ses actions irresponsables fait obstacle à une solution du conflit selon les résolutions pertinentes des Nations Unies. Pour l’Algérie il s’est toujours agi de réunir par la convergence de ses approches des principes fondamentaux de l’instauration d’un ordre mondial plus juste, démocratique et plus polycentrique sur la base du Droit international prônant la liberté des peuples.

    L’Algérie plus grand pays du pourtour méditerranéen et de l’Afrique est témoin que la région dans son ensemble fait face sans cesse à des défis sécuritaires graves. Donc rien de plus normal pour l’Algérie de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale et défendre à la fois le droit international, la Charte de l’ONU, celle de l’Union africaine et le principe du non-alignement ainsi que la préservation de la paix internationale. La vérité : La politique étrangère algérienne se définit dans l’action.

    A.Z.

    Lemaghrebdz, 20/10/2021

  • Le Maroc en crise avec la Russie

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    La crise est ouverte entre Rabat et Moscou. Après la décision marocaine au début de ce mois de suspendre ses vols vers la capitale russe, c’est au tour de la Russie de reporter sine die le 6e Forum de coopération russo-arabe qui était prévu au Maroc le 28 octobre prochain. Depuis quelques jours, des sites russes, comme Proigra.com, affirment que même l’ambassadeur russe à Rabat a quitté le royaume dans des circonstances opaques .
    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou ” sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays “. Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc.
    Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la raison de ses vacances restent ambiguës, d’autant que rien n’empêche Moscou de communiquer sur cette affaire en toute transparence. cependant, il semble bien que le froid existe dans les rapports entre les deux pays, bien qu’aucun détail n’ait été fourni pour le moment par les deux parties, à l’exception de supputations médiatiques.
    Comment est venu le report de ce Forum? Un communiqué de l’ambassade de Russie en Egypte a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
    Le communiqué indique que les “changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine”.
    Selon Morocco World News, un site proche du palais royal, ” la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara.
    Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental.
    Cette crise intervient alors qu’une réunion importante du Conseil de sécurité de l’ONU est prévue dans quelques jours pour renouveler les termes du mandat de la Minurso, la mission de paix onusienne au Sahara occidental.
    Il faut souligner que le chef de la Minurso est un Russe connu pour avoir été un diplomate au long cours, et qu’il vient d’être désigné récemment quelques semaines après la nomination de De Mistura comme envoyé spécial du SG de l’ONU au Sahara occidental.
    Par ailleurs, la presse marocaine a accusé la Russie d’avoir envoyé des mercenaires de la société Wagner en Mauritanie, un fake news qui risque d’exacerber davantage la tension entre Rabat et Moscou.
  • Sahara Occidental: La famille Khaya de nouveau agressée

    Sahara Occidental, Maroc, famille Khaya, Sultana Khaya, #Sahara_Occidental, #Maroc,

    BOUDJDOUR (Territoires sahraouis occupés)-La militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis 11 mois dans la ville occupée de Boudjdour, a été victime d’une nouvelle agression physique perpétrée par les forces de sécurité marocaines, rapportent des médias sahraouis.
    Selon les mêmes sources, Sultana Khaya et sa soeur Al-Waara ont été victimes d’une nouvelle agression brutale, alors que leur mère, Minatu Embeirik, âgée de 84 ans est également victime de la répression marocaine.
    Assignée à résidence depuis le 19 novembre 2020 et son retour d’Espagne, l’activiste sahraouie continue de subir un traitement inhumain et dégradant de la part de la police et des « voyous » recrutés par les autorités marocaines, indiquent les médias.
    Au cours de ces 320 jours d’assignation à résidence, elle a dénoncé des tortures au cours desquelles elle et sa sœur ont notamment été passées à tabac. Les forces d’occupation marocaines empêchent également les visiteurs d’accéder à son domicile.
    Dans une tribune publiée fin juillet sur CNN.com, la militante sahraouie avait fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara occidental.
    « En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques », avait-elle écrit.
    Dans une lettre adressée le 13 octobre au Secrétaire d’Etat Antony Blinken, dix sénateurs américains ont alerté sur le cas de « la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille, détenue en résidence surveillée, qui aurait fait l’objet d’abus sexuels continus et d’harcèlement de la part des autorités (marocaines), bien qu’elle n’ait jamais été informée des charges retenues contre elle ».
    « Ces détentions sont inacceptables et nous vous exhortons à plaider pour la libération de tous les prisonniers politiques du Maroc », ont écrit les sénateurs dans leur missive.
    Le 2 octobre, les autorités marocaines ont expulsé de l’aéroport de la ville de Laâyoune occupée une délégation espagnole composée de médecins et d’avocats qui allait à Boudjdour pour rendre visite à la militante sahraouie Sultana Khaya.
    Dès leur arrivée à l’aéroport à bord d’un avion de la compagnie aérienne Binter Canarias, les membres de la délégation ont été arrêtés par la police marocaine sans motif valable avant leur expulsion, quelques minutes plus tard, aux Iles Canaries.
    APS
  • Après l’Allemagne, le Maroc en crise avec la Russie

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    Selon le site Morocco World News, proche du pouvoir au Maroc, l’ambassade de la Fédération de Russie en Egypte a demandé le report du 6e Forum de coopération russo-arabe prévu au Maroc le 28 octobre. « Un communiqué de l’ambassade a transmis la demande de la Russie de reporter le forum à une date ultérieure en novembre ou décembre en raison d’un changement dans l’agenda du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le communiqué indique que les changements sont également dus aux mises à jour du programme de travail du président Vladimir Poutine ».

    Morocco World News indique que « la décision de reporter l’événement intervient quelques jours après une rencontre entre le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Verchinine et l’ambassadeur du Maroc en Russie Lotfi Bouchara . Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la réunion avait eu lieu le 7 octobre pour discuter de plusieurs sujets, dont le conflit du Sahara occidental ».

    La même source rappelle que la réunion est intervenue quelques jours avant la réunion du Conseil de sécurité prévue à la fin du mois pour renouveler le termes du mandat de la MINURSO, la mission de pais onusienne au Sahara occidental.

    D’après le site Proiqra.com, « les relations entre le Maroc et la Russie traversent une crise ». Il rapporte « le départ de l’ambassadeur russe de Rabat dans des circonstances peu claires ».

    Proiqra rappelle que cela arrive après la décision du Maroc de suspendre tous les vols vers et de Moscou «  sous une justification peu convaincante, qui est les cas élevés du virus Corona dans ce pays ». Décision qui a été suivie par la nouvelle de l’évacuation par la Russie de ses citoyens résidant au Maroc. « Certaines médias marocains ont parlé de son départ en vacances, mais la nouvelle de son départ et la justification de ses vacances restent ambiguës », dit-il.

    #Maroc #Allemagne #Russie

  • Algérie-Maroc : Les risques d’une erreur de calcul

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    Une menace de coupure de l’approvisionnement en gaz, des allégations de soutien à un groupe séparatiste et des tensions renouvelées au sujet d’un territoire contesté : les relations entre l’Algérie et le Maroc, rivaux de toujours qui se sont autrefois livrés une guerre frontalière, se sont détériorées ces dernières semaines.

    L’une des conséquences de la détérioration des relations est que le ministre algérien du pétrole a déclaré que son pays ne renouvellerait pas un accord, qui doit expirer à la fin du mois d’octobre, régissant un gazoduc transportant du gaz naturel algérien vers l’Espagne via le Maroc. Alger a également interdit les vols marocains dans son espace aérien.

    Les services de sécurité algériens ont annoncé la semaine dernière qu’ils avaient arrêté 17 personnes et déjoué un projet d’attaque armée du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), un groupe basé à Paris qui réclame l’autodétermination de la région berbérophone de Kabylie, dans le nord de l’Algérie. Le groupe a nié toute implication dans la violence et a déclaré qu’il n’utilisait que des moyens pacifiques.

    Le communiqué indique que les agents présumés du MAK, désigné comme une organisation terroriste en Algérie, ont été aidés par « l’entité sioniste [Israël] et un pays d’Afrique du Nord », ce qui fait référence au Maroc, qui a normalisé ses relations avec l’État juif l’année dernière.

    Toujours tendus, les liens entre les voisins nord-africains se sont complètement rompus en raison des tensions renouvelées sur le territoire contesté du Sahara occidental, et les analystes mettent en garde contre le risque d’escalade.

    « Le plus grand risque est une erreur de calcul », a déclaré Riccardo Fabiani, directeur pour l’Afrique du Nord à l’International Crisis Group, une organisation spécialisée dans la résolution des conflits. « Si ni l’Algérie ni le Maroc n’ont intérêt à déclencher une guerre, le risque est que les tensions s’aggravent de manière incontrôlable si l’une des parties va trop loin. Cette erreur de calcul pourrait se produire au Sahara occidental, alimentant une escalade militaire […] ou elle pourrait entraîner des affrontements frontaliers directs entre les deux pays, par exemple. »

    Le Maroc, qui contrôle la majeure partie du territoire aride et faiblement peuplé du Sahara occidental depuis que l’Espagne s’en est retirée en 1975, en revendique la souveraineté. Mais l’Algérie accueille et soutient le Front Polisario, le groupe sahraoui qui lutte pour l’indépendance du territoire.

    Le projet de référendum de l’ONU sur l’autodétermination du Sahara occidental est bloqué depuis des décennies. Un cessez-le-feu de 30 ans a été rompu en novembre de l’année dernière et le Front Polisario a repris ses attaques de faible intensité et ses tirs à longue distance contre les positions marocaines dans le territoire.

    La revendication du Maroc sur le Sahara occidental a été renforcée par la reconnaissance par les États-Unis de sa souveraineté sur le territoire en décembre 2020 sous l’administration de Donald Trump, en contrepartie de la normalisation par Rabat de ses liens avec Israël.Selon les analystes, la reconnaissance américaine a eu pour conséquence que le Maroc a mené une politique étrangère plus affirmée visant à susciter un changement similaire de la part des pays qui adhèrent encore à la position de l’ONU sur le territoire contesté. Il a gelé les liens avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat et a rappelé son propre ambassadeur à Berlin parce que l’Allemagne a critiqué la décision américaine.

    Le soutien américain et la normalisation avec Israël ont changé la dynamique des relations entre le Maroc et l’Algérie, selon M. Fabiani. « Avec l’accord de normalisation, le Maroc a désormais accès à la technologie israélienne, comme les drones », a-t-il ajouté. « Il y a une crainte à Alger que cela change l’équilibre des forces ». 

    L’Algérie a coupé les liens en août après que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a déclaré que « le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

    Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, a clairement indiqué la semaine dernière qu’aucune décision n’avait encore été prise concernant le gazoduc, même s’il a laissé entendre que son pays comblerait tout manquement à son engagement de fournir du gaz à l’Espagne en expédiant du GNL.

    Le Maroc a utilisé le gaz du gazoduc pour alimenter une partie de sa production d’électricité et a également bénéficié d’une redevance pour le passage sur son territoire. La perte de l’accès au gaz naturel serait « un inconvénient majeur, mais le Maroc s’y est préparé », a déclaré Anthony Skinner, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord chez Verisk Maplecroft, une société britannique de conseil en matière de risques. Cela obligerait toutefois le royaume à recourir au GNL, qui est plus cher, ou au charbon, a-t-il ajouté.

    Tebboune a également haussé le ton belliqueux de son interview. Il a déclaré que quiconque attaquerait l’Algérie « regretterait le jour de sa naissance, car nous ne cesserions pas [de nous battre] ». Il a ajouté : « Le Maroc a un passé ancien et répété d’actes hostiles contre l’Algérie. »

    Dalia Ghanem, chercheuse résidente au Carnegie Middle East Center de Beyrouth, a souligné que l’Algérie avait également été indignée par les révélations, en juillet, selon lesquelles le Maroc avait utilisé le logiciel malveillant Pegasus développé par NSO Group, une société israélienne, pour pirater les téléphones de centaines de ses fonctionnaires. Rabat a démenti ces accusations. « Les deux régimes tentent d’occuper leurs populations avec des questions futiles au lieu de se concentrer sur ce qui se passe en interne, car tous deux doivent faire face à des dissensions internes », a-t-elle déclaré.

    Mohammed Masbah, directeur de l’Institut marocain d’analyse politique, a déclaré que les relations entre les deux pays étaient « comme une guerre froide sans fin », et que « les Algériens se sentent menacés et acculés ». Il a mis en garde contre le risque de violence involontaire. « Dans la situation actuelle, la meilleure issue serait de revenir au statu quo d’avant l’escalade actuelle et de gérer la crise par la diplomatie. »

    Financial Times, 18/10/2021

  • Le plan B contre l’Iran, le Maroc et le Mak

    Algérie, Maroc, MAK, Ferhat Mehenni, Israël, Etats-Unis, Iran, Front Polisario, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc,

    Les Iraniens faisant preuve de peu d’empressement à revenir aux négociations de Vienne, destinées à redonner vie à l’accord de 2015 sur leur programme nucléaire, les Américains en sont venus à parler ouvertement d’un plan B. Ils en discutent en ce moment même avec leurs alliés dans la région, Israël tout le premier, tout en se gardant bien sûr d’en rien révéler. En fait, il n’est pas bien difficile de deviner en quoi ce plan consiste, sachant que pour obliger l’Iran à entrer dans leurs vues, ils exercent déjà sur lui, selon leurs propres termes, la plus forte pression économique jamais appliquée à un pays.

    Sans les sanctions déjà extrêmes qu’il lui impose depuis mai 2018, date de leur retrait unilatéral de l’accord de 2015, c’est à des mesures de ce genre qu’on aurait inévitablement pensé en entendant le chef de leur diplomatie, Antony Blinken, faire allusion pour la première fois à un plan B. Et cela, non pas comme d’un projet qui serait encore à l’étude, mais comme quelque chose de déjà élaboré, et même de prêt à l’emploi. Si rien n’est parvenu à amener l’Iran à composition, ni la diplomatie, ni les sanctions, ni la promesse de leur levée, c’est qu’il ne resterait plus qu’à recourir à la manière forte contre lui.

    Certes, on peut toujours se dire que ce n’est là qu’une autre forme de diplomatie, de la hard diplomacy pour ainsi dire, et que de là à l’emploi réel de la force, du chemin reste à parcourir. Tant que c’est le secrétaire d’Etat lui-même qui parle de plan B, non pas encore le chef du Pentagone, cela voudrait dire que le temps de la diplomatie n’est pas encore entièrement fini, sauf peut-être qu’il en reste relativement peu par rapport à celui déjà écoulé. Evidemment, si cela ne tenait qu’à Israël, ou qu’au Bahreïn, encore que ce soit plus vrai s’agissant du premier, cette dernière tranche de temps serait des plus courtes. Il ne serait plus question de plan B, ni de menaces, implicites ou explicites, mais carrément de mises en garde, en attendant de passer à l’ultimatum pur et simple.

    Autant dire donc que le plan B en question, ce n’est jamais que la destruction des installations nucléaires iraniennes, la mise en œuvre du plan israélien, connu de tous et depuis belle lurette, son champion l’ayant toujours prôné le plus franchement du monde, lui le détenteur de tout un arsenal d’armes nucléaires. Il n’en reste pas moins que c’est tout sauf innocent que les Américains évoquent un plan B.

    L’Algérie n’est pas un pays du Golfe, ni du Moyen-Orient, même si les Américains l’y assignent, mais il est par contre géographiquement proche du Maroc, qui lui a déjà rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, sous le fallacieux prétexte qu’il apporte une aide militaire au front Polisario. Cette rupture des relations avec l’Iran est un pari sur l’avenir de la part du Maroc, pour qui la guerre contre l’Iran est une quasi-certitude. S’il doit nous provoquer ou nous attaquer un jour, ce ne sera que lorsque cette nouvelle guerre du Golfe, que son allié Israël n’arrête pas d’appeler de ses vœux, aura éclaté. C’est clairement dans cette perspective qu’il s’est placé en rompant avec l’Iran. C’est aussi dans cette projection qu’il s’est rapproché du Mak.

    Son intention est clairement d’en faire à terme le symétrique du Polisario, avec l’aide d’Israël et celle d’autres de ses meilleurs alliés. S’il doit nous attaquer un jour, ce ne sera pas sans avoir essayé préalablement de créer une organisation terroriste qui nous forcera à nous battre sur deux fronts, et même sur plusieurs. Voilà pourquoi le démantèlement du Mak est une urgence. Ce n’est pas un hasard si cette organisation d’essence terroriste n’a, comme par hasard, que deux amis, le Maroc et Israël. Peut-être plus tard un troisième : la France, qui depuis maintenant longtemps offre à son fondateur le gîte et le couvert. Et refuse aujourd’hui de le livrer.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 18/10/2021

  • Brahim Ghali appelle à une renégociation de l’accord

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, #Sahara_Occidental, #Maroc, #Front_polisario

    Le président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé à une renégociation de l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc, signé sous les auspices de l’ONU en 1991 car, selon lui, il doit être adapté « aux nouvelles circonstances ».
    Au cours d’une conférence de presse avec de nombreux journalistes de la presse internationale dans les camps de réfugiés sahraouis, Brahim Ghali a souligné que le référendum d’autodétermination accepté par la partie marocaine demeure ‘’une ligne rouge pour le peuple sahraoui.’’
    « Il faut rappeler que la nomination du nouvel envoyé spécial de l’ONU (Staffan de Mistura) n’est pas une fin en soi. L’objectif est la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il souligné.
    Pour le chef de l’État sahraoui Il faut «tenir les engagements signés entre les deux parties à travers la célébration du référendum d’autodétermination. Votre succès dépendra de votre capacité à faire respecter les objectifs. Malheureusement, après 30 ans de présence de l’ONU au Sahara occidental, l’échec a été le sort de tous les envoyés de l’ONU », a-t-il estimé.
    Brahim Ghali a rappelé que les Sahraouis ont été les premiers à accepter la candidature du diplomate italo-suédois et a insisté sur le fait qu’il doit être conscient que « c’est le Maroc qui fait une politique d’obstruction». Mais en même temps, le Conseil de sécurité a été incapable de faire respecter le droit international. De Mistura arrive à un moment particulier, marqué par la rupture du cessez-le-feu et la reprise de la guerre », a-t-il déclaré.
    « C’est un nouveau scénario qui nécessite un nouveau traitement de la part du Conseil de sécurité pour réparer les erreurs de ces 30 années. Le Conseil de sécurité doit être conscient du danger auquel la région est confrontée. Penser au scénario précédent sera une grave erreur de calcul », a-t-il prévenu. La situation dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental est extrêmement tendue depuis qu’il y a près d’un an les troupes marocaines sont entrées dans la zone démilitarisée de Guerguerat, qui sépare la Mauritanie des territoires occupés en 1975 par le Maroc, pour démanteler un sit-in de civils sahraouis qui protestaient contre l’usage commercial que les deux pays font de cette zone de conflit.
    Un jour plus tard, le Front Polisario a estimé que l’action militaire marocaine représentait une rupture avec le cessez-le-feu signé en 1991 et a lancé des opérations de harcèlement le long du mur érigé par Rabat dans le désert, le plus long du monde.
    Un nouveau plan
    Ghali a réitéré que le travail de De Mistura doit être adapté à un nouveau plan dont le seul objectif est d’organiser la consultation référendaire à travers « une feuille de route claire, avec des dates précises pour son exécution et des garanties qui permettent au Conseil de sécurité d’obliger les parties à se conformer au processus ».
    « Malheureusement, l’obstruction marocaine n’a fait parler que du cessez-le-feu et la MINURSO est devenue un simple observateur de la trêve. Le cessez-le-feu est devenu un instrument que le Maroc utilise pour imposer la politique du fait accompli », a-t-il dit. « La guerre n’est pas une option ou un objectif du peuple sahraoui, qui n’a jamais attaqué aucun peuple voisin. Nous l’assumons en tant que partie à la légitime défense et dans le cadre de la légalité internationale », a-t-il déclaré.
    Critiques de l’Espagne et de la France
    Ghali a également évoqué le récent arrêt du Tribunal de l’Union européenne, qui a donné raison au Front Polisario en déclarant illégaux les accords entre le Maroc et l’UE concernant l’exploitation commerciale des ressources halieutiques, minières et agricoles dans les zones occupées.
    « L’arrêt de la CJUE est une victoire historique que nous avons remportée avec légalité et justice face à la France, l’Espagne et d’autres pays de l’UE. Les pressions politiques et les lobbies n’ont pas empêché la décision », a-t-il déclaré. « La décision renforce qu’il s’agit de territoires différents et séparés. Nous demandons à l’UE de s’abstenir de toute action pour satisfaire le Maroc. La France et l’Espagne seront responsables de toute action de l’UE », a-t-il déclaré, faisant référence aux recours possibles.
    M. Bendib
  • Comment le Land Rover a inspiré la poésie sahraouie

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    Troisième jour dans les camps de réfugiés sahraouis. C’est octobre mais la chaleur est toujours intense, le vent souffle à peine – les mouches se chargent de nous le rappeler tout le temps – et ceux qui sont arrivés pour la première fois dans ce coin inhospitalier du monde sont écrasés par la réalité du kilomètre distances.
    L’étendue des camps se perd à l’horizon et se déplacer d’un endroit à un autre est une entreprise ardue si elle se fait à pied sous ce soleil de plomb. Même le faire en voiture n’est pas sans risques : l’été dernier, une circulaire a été publiée interdisant la circulation entre 13h00 et 18h00 pour éviter les accidents causés par des pneus en mauvais état fondant sur l’asphalte en raison des températures élevées.
    Ainsi, celui qui a une voiture a un trésor et si c’est une Land Rover, un vrai Potosí. Le mythique SUV que Maurice Wilks a dessiné sur une plage d’Anglesey (Royaume-Uni) il y a plus de 70 ans est sans conteste le roi des véhicules au Sahara. La valeur de ce véhicule n’est pas seulement motivée par sa durabilité, par cette résistance spartiate qui ne peut être surmontée par un terrain et des conditions météorologiques terriblement défavorables, mais aussi par la facilité de réparation lorsqu’il tombe en panne.
    « Si votre courroie de distribution casse, c’est aussi simple que de la changer pour une courroie. » Avec cette déclaration, on pourrait résumer pourquoi un Land Rover avec quatre décennies de retard, avec du sable même dans le même réservoir et une plaque qui rappelle à peine l’original peut être plus précieux qu’une Toyota avec beaucoup moins de kilomètres sur ses roues. Même en cas d’accident, chose courante dans cette entreprise traîtresse aux éboulis accidentés, sa carrosserie ne devient pas une tôle à découper contrairement aux modèles les plus modernes.
    Cette sorte de chameau du 21ème siècle pour un peuple nomade comme les Sahraouis a dépassé le plan plus pragmatique, s’insérant dans sa propre culture. A tel point que des poètes comme Beibuh Lhaj, récemment décédé et considéré comme l’un des pères de la poésie sahraouie, lui ont dédié des poèmes, dont certains vers de nombreux Sahraouis sont encore capables de réciter aujourd’hui : « Les cabriolets poussiéreux, notre arsenal et nos munitions Jura que l’envahisseur ne passerait pas les nuits hors de leurs tranchés. »
    Ils disent que dans les années de la première guerre contre le Maroc – n’oublions pas que depuis novembre 2020 une nouvelle guerre a été livrée après la rupture du cessez-le-feu par le royaume alaouite – la vidéo d’un Land Rover pourchassant une voiture est devenue célèbre combat … il est devenu si populaire que, selon les wilayas sahraouis, le fabricant a flirté avec la possibilité de l’utiliser à des fins publicitaires. Lhaj lui-même, dans un de ses passages, raconte comment, pendant la guerre, il a pu emmener un blessé à l’hôpital, ce qu’il ne pensait pas pouvoir emmener en un jour, en une heure seulement. Aujourd’hui serait Trending Jaima.
    Il n’est donc pas étonnant que ce véhicule occupe une place particulière dans les camps de réfugiés et qu’il ait en quelque sorte une ressemblance romantique avec ceux qui le conduisent. Et c’est que le peuple sahraoui, comme cela arrive au Land Rover, est coriace, un SUV capable de vaincre dans un désert comme le Sahara plus de 45 ans.
    Lorsqu’en 1975 le Maroc a occupé illégalement le Sahara occidental et expulsé la population sahraouie vers la hammada en la bombardant de phosphore blanc, il l’a fait avec la cruelle intention de l’anéantir, d’exterminer le peuple à qui il a volé leur terre. Ce que les bombardements n’ont pas réussi à accomplir, le désert le fera. Ils avaient tort et près d’un demi-siècle de résistance le prouve.
    La dignité, la détermination et la résistance de ce peuple soumet le désert lui-même et, avec lui, le même envahisseur, qui au milieu de la guerre qui nie d’un côté et dénonce de l’autre, doit recourir à l’aide des Israéliens drones pour commettre leurs assassinats ciblés. Ils n’ont pas compté sur le fait que le Land Rover n’est pas le seul tout-terrain irréductible qui peuple le désert.
    David Bollero, 14/10/2021
  • Le conflit franco-algérien expliqué aux naïfs

    Algérie, France, Emmanuel Macron, visas, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Mali, Sahel,

    Pour les naïfs, les causes de la tension entre Paris et Alger sont :

    • Les déclarations de Macron sur l’histoire de l’Algérie et la question des visas ne passent pas
    • L’Algérie de la France attend des excuses pour les crimes coloniaux
    • La France n’a pas pardonné au FLN son départ de l’Algérie
    • L’Algérie exige « respect total » de la France, à la suite d’une querelle diplomatique sur les visas et des commentaires critiques de Paris sur le pays d’Afrique du Nord.
    • L’Algérie accuse l’ancienne métrople de « génocide » et a rappelé son ambassadeur de Paris le 2 octobre en colère contre ce qu’elle a qualifié de propos « inadmissibles » attribués au président français Emmanuel Macron.
    • Le rappel immédiat de l’ambassadeur d’Algérie de France pour « consultations » est intervenu dans un contexte de tension autour d’une décision française de réduire fortement le nombre de visas qu’elle accorde aux citoyens algériens, marocains et tunisiens.

    La réalité :

    L’Algérie désire mettre fin à la source de tous les problèmes de l’Afrique du Nord : La politique de tension de la France:

    -Son soutien au statu quo au Sahara Occidental, sa guerre contre Kadhafi et les problèmes qui en ont résulté, son soutien aux mercenaires de Haftar en Libye, son échec au Mali…)

    -Son silence sur les scandales du Maroc : Espionnage, Pegasus, terrorisme, chantage à l’émigration
    -Les attaques des responsables et des médias dirigées contre l’Algérie accompagnées de louanges et des déclarations mielleuses à l’adresse du Maroc.
    -Ses critiques à la « répression en Algérie » et son silence sur le supplice du peuple marocain

    En France, la vision de l’Algérie est celle d’un pays acculé depuis le dénommé Printemps Arabe et tremble face à l’idée de suivre le sort de la Libye de Kadhafi. De ce fait, le président Abdelmadjid Tebboune, après avoir renforcé l’Etat algérien avec des institutions démocratiques soutenues par la jeunesse du Hirak authentique, est déterminé à rendre à l’Algérie le rôle qui lui correspond en tant que première puissance militaire et économique du Maghreb. Dans cette voie, le courage et la détermination du président turc Tayyip Erdogan en Syrie, en Libye et en Chypre est un exemple à suivre pour l’équipe de Tebboune.

    La situation politique et sociale des peuples de la région restera une utopie en raison des velléités colonialistes et impérialistes de la France. Par conséquent, la solution passe par la lutte contre toute trace de la France. Dans ce contexte, les pas suivis par Alger sont :

    -La prise en main du contentieux du Sahara Occidental utilisé par la France pour régler ses comptes avec l’Algérie

    -La rupture avec le Maroc.

    -La fermeture du ciel algérien aux aéronefs militaires françaises en solidarité avec le Mali qui tente de sortir de l’emprise de la Françafrique.

    Et ce n’est que le début. Il faut s’attendre à davantage de rebondissement du réveil algérien qui promet des changements décisifs dans la région.