Étiquette : Sahara Occidental
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Algérie : Les diplomates retrouvent leur Mecque
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, diplomatie, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental,Ballet incessant de hauts responsables à Alger : Les diplomates retrouvent leur MecqueLa diplomatie algérienne a repris intensément ses activités et fait beaucoup parler d’elle. Les hauts responsables du monde entier s’entrecroisent dans le hall de l’aéroport international Houari Boumediene.Avec le retour de Ramtane Lamamra aux affaires étrangères, la diplomatie algérienne a repris intensément ses activités et fait beaucoup parler d’elle. Les hauts responsables du monde entier s’entrecroisent dans le hall de l’aéroport international Houari Boumediene et à peine si l’un finit sa visite qu’un autre l’entame. C’est d’ailleurs le cas, ce week-end avec José Manuel Albares Bueno, ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne (UE) et de la Coopération du royaume d’Espagne et Cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammed Al-Sabah, le premier vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Koweït.Arrivé mercredi, pour une visite de deux jours, Cheikh Ahmed Nasser Al-Mohammed Al-Sabah était porteur d’un message de la part de l’émir du Koweït pour le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le chef de la diplomatie koweïtienne, à la tête d’une importante délégation, a abordé le renforcement des relations entre les deux pays et la consolidation de la coopération dans divers domaines.Il n’avait pas encore quitté le pays lorsque José Manuel Albares Bueno est arrivé pour s’enquérir, notamment de l’approvisionnement en gaz, après l’annonce d’Alger de fermer les vannes du gazoduc desservant son pays via le Maroc, à l’expiration du contrat, le 31 octobre prochain. Rassuré sur la poursuite de l’approvisionnement de son pays, le ministre espagnol n’a pas manqué d’affirmer, avant son départ, que «l’Algérie a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements».Outre ce ballet incessant des visites diplomatiques à Alger, il y a lieu de relever le pèlerinage diplomatique qu’effectue le premier diplomate du pays depuis son retour à la tête du département des Affaires étrangères. Sans répit, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a mené un marathon d’une semaine à New York, où il a pris part aux travaux de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU.Ramtane Lamamra a eu des rencontres avec ses homologues des pays voisins et des puissances occidentales, mené des discussions avec de hauts responsables de l’administration de Joe Biden, tenu des réunions de haut niveau et des interventions dans les médias américains… Le chef de la diplomatie ne s’est pas donné un seul temps mort dans le seul objectif de marquer la forte présence de l’Algérie et redonner à la diplomatie algérienne son lustre d’antan.Le diplomate chevronné avait également brillé depuis sa nomination, en mettant le cap, en juillet dernier, sur l’Afrique où il avait mené une tournée régionale en Tunisie, puis en Ethiopie, en passant par le Soudan et enfin l’Egypte. Dans les valises du chef de la diplomatie algérienne, il y avait le lourd dossier du contentieux du grand barrage de la Renaissance, Gerd.Après un «saut» à Téhéran, le ministre des AE a eu à faire trois déplacements en Tunisie pour exprimer le soutien de l’Algérie à Kaïs Saïed. Il avait à peine achevé la réunion de la session ordinaire du Conseil de la Ligue arabe qu’il était déjà à Kinshasa et le lendemain, à Brazzaville.Concernant la Libye, l’Algérie, qui avait progressivement été marginalisée sur ce dossier pourtant capital, a réussi à reprendre en main ce dossier en organisant, fin août, une réunion des ministres des Affaires étrangères de sept pays voisins de la Libye. Le retour de la diplomatie algérienne a aussi été constaté sur toute la région du Sahel.Le 10 août, c’est à Alger que s’est tenue une «conférence sur la sécurité au Sahel», sous l’égide du ministère des Affaires étrangères. Lamamra s’est rendu peu après au Mali pour réaffirmer l’engagement algérien auprès des autorités de Bamako, annonçant que son pays pourrait financer la reconstitution de l’armée malienne.Des coups de maître, Ramtane Lamamra en a fait. Sans tergiversations, la diplomatie algérienne s’est exprimée de façon spectaculaire en annonçant la rupture des relations diplomatiques avec le Royaume mettant fin aux attaques incessantes du Makhzen. Ce dernier fort de son alliance avec Israël, a voulu l’imposer comme pays observateur à l’UA mais la diplomatie algérienne a réussi à faire revoir cette décision.Enfin, la grande victoire que vient d’obtenir le Sahara occidental avec l’annulation des accords commerciaux du Maroc, par la justice européenne, renforce la position de soutien de l’Algérie pour la juste cause du peuple sahraoui.L’Expression, 02/10/2021 -
EU-Maroc : l’EUCOCO appelle au respect de l’arrêt du tribunal européen
Sahara Occidental, Maroc, UE, TJUE, EUCOCO, #SaharaOccidental, #Maroc,La Task Force de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) a appelé les Etats membres, la Commission européenne et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à respecter l’arrêt du Tribunal de la Cour de Justice européenne qui a annulé les deux accords de pêche et d’agriculture liant le Maroc à l’UE et étendus au Sahara occidental occupé.“L’arrêt du Tribunal de la Cour de Justice européenne à Luxembourg, de ce 29 septembre 2021, vient d’annuler les accords d’association UE-Maroc tels qu’ils ont été signés en 2019 et confirme par ailleurs que le Front Polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui, habilité à le représenter devant les instances internationales”, se félicite Pierre Galand, président de la Task Force de l’EUCOCO, dans un communiqué rendu public mercredi.“La Task Force de l’EUCOCO appelle les Etats membres, la Commission européenne et le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, M. Josep Borrell, à respecter la lettre et l’esprit de cet arrêt de justice”, souligne M. Galand.La Task Force de l’EUCOCO appelle aussi “le Conseil et la Commission européenne à rééquilibrer leurs relations privilégiées et non conformes aux prescrits du droit international avec le Royaume du Maroc, qui ont contribué à déstabiliser la région”, poursuit-il.Le président de la Task Force de l’EUCOCO, rappelle dans le communiqué que les accords d’association UE-Maroc sont déclarés contraires à la règle de consentement nécessitant la consultation du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, ajoutant que “le tribunal reconnaît en effet la capacité d’agir en justice du Front Polisario devant les juridictions européennes pour défendre les droits fondamentaux du peuple sahraoui”.Donc, poursuit M. Galand, il ne peut dès lors y avoir d’accords économiques et commerciaux au Sahara occidental qu’avec le consentement du “peuple sahraoui” qui est souverain chez lui.Dès lors la Cour précise que les consultations et démarches entreprises par les autorités de l’UE avant la conclusion des accords litigieux, tels qu’elles ont été menées par la Commission européenne, “sont illégales et ne peuvent pas remplacer le consentement libre et authentique du peuple sahraoui”, souligne-t-il encore.Pour Pierre Galand, l’arrêt du tribunal européen “est historique et réaffirme clairement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’autodétermination et la souveraineté du peuple sahraoui sur la totalité de son territoire”.Et pour donner l’éclairage le plus complet sur cet important arrêt du Tribunal de la Cour européenne de Justice, la Task Force et l’Intergroupe Paix pour le peuple sahraoui du Parlement européen organiseront ces prochains jours à Bruxelles “une conférence internationale de juristes éminents”, selon la même source. -
Conseil de Sécurité: Programme de travail pour octobre 2021
ONU, Conseil de Sécurité, Union Africaine, Grands Lacs, Sahel, Mali, MINURSO, Sahara Occidental, MONUSCO, Congo, RCA, Somalie, Palestine,
Le Kenya est le président du Conseil de sécurité en octobre. Le Conseil a adopté son programme de travail provisoire pour le mois plus tôt aujourd’hui (1er octobre). La plupart des réunions du Conseil devraient se tenir en personne ce mois-ci.
En tant que l’un de ses événements phares, le Kenya organisera un débat ouvert de haut niveau intitulé « La diversité, le renforcement de l’État et la recherche de la paix », sous le point de l’ordre du jour « Consolidation de la paix et maintien de la paix ». Le président kenyan Uhuru Kenyatta devrait présider la réunion.
Le Conseil tiLe Kenya est le président du Conseil de sécurité en octobre. Le Conseil a adopté son programme de travail provisoire pour le mois plus tôt aujourd’hui (1er octobre). La plupart des réunions du Conseil devraient se tenir en personne ce mois-ci.endra également un débat public de haut niveau par vidéoconférence (VTC) sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales , en mettant l’accent sur le partenariat avec l’Union africaine (UA). Le président kenyan Uhuru Kenyatta devrait présider la réunion. Les rapporteurs attendus sont le Secrétaire général António Guterres et le Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat. Une déclaration présidentielle est un résultat possible de la réunion.
Le débat public annuel sur les femmes, la paix et la sécurité se tiendra en octobre. Il semble que la réunion se déroulera au niveau ministériel et se concentrera sur la contribution des femmes locales au maintien de la paix, à la consolidation de la paix et aux contextes de transition.
Il y aura également un débat au niveau ministériel sur la région des Grands Lacs . La ministre kenyane des Affaires étrangères Raychelle Omamo devrait présider la réunion. L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, présentera le rapport semestriel du Secrétaire général sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Une déclaration présidentielle est une issue possible de cette réunion.
Ce mois-ci, le Conseil de sécurité recevra un exposé sur le septième rapport biennal du Secrétaire général sur les armes légères et de petit calibre (ALPC) . La réunion se concentrera sur la lutte contre la menace posée par les flux illicites d’ALPC dans les opérations de paix. Les conférenciers attendus sont le Haut Représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement Izumi Nakamitsu, Secrétaire exécutif du Centre régional sur les armes légères dans la région des Grands Lacs, la Corne de l’Afrique et les États limitrophes (RECSA), le Lieutenant-général Badreldin Elamin Abdelgadir, et Chercheur principal au Small Enquête sur les armes David Lochhead.
Le Conseil de sécurité devrait également effectuer une mission de visite au Sahel en octobre, se rendant au Mali et au Niger. La France et le Niger co-dirigent la mission.
Plusieurs dossiers africains sont au programme ce mois-ci. Il y aura un briefing, suivi de consultations sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et sur les sanctions contre la République démocratique du Congo (RDC). La Représentante spéciale et chef de la MONUSCO, Bintou Keita, devrait présenter le dernier rapport du Secrétaire général sur la RDC. L’ambassadeur Abdou Abarry (Niger) fera un exposé en sa qualité de président du Comité des sanctions de la RDC 1533. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.
Le Conseil recevra un briefing en consultations sur la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) . Alexander Ivanko, le nouveau Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, devrait faire un briefing. Un représentant du Département des affaires politiques et de consolidation de la paix des Nations Unies (DPPA) peut également faire un briefing. Les membres du Conseil devraient également voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la MINURSO avant son expiration le 31 octobre.
Il y aura un briefing, suivi de consultations, sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) . Le Représentant spécial pour la République centrafricaine (RCA) et chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye présentera le dernier rapport du Secrétaire général.
En octobre, la présidente du 751 Somalia Sanctions Committee, l’ambassadrice Geraldine Byrne Nason (Irlande), devrait présenter au Conseil un exposé périodique de 120 jours sur les activités du comité.
Concernant le Soudan/Soudan du Sud, le Conseil sera informé du rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) . Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix Jean-Pierre Lacroix et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Parfait Onanga-Anyanga, devraient faire un exposé. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Des consultations à huis clos sont prévues pour suivre la séance d’information publique.
Il y aura un briefing ouvert, suivi de consultations fermées, sur le Mali . Le Représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) El-Ghassim Wane devrait faire un briefing. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.
Plusieurs questions du Moyen-Orient seront également abordées en octobre. Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur les pistes politiques, humanitaires et chimiques en Syrie . Le Haut Représentant pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, fera un exposé sur le dossier des armes chimiques. L’Envoyé spécial Geir O. Pedersen devrait faire un exposé sur les développements politiques, tandis que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires Martin Griffiths pourrait faire un exposé sur la situation humanitaire.
Il y aura également une séance d’information sur les activités de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) sur les hauteurs du Golan. Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, est le rapporteur attendu.
Le Conseil se réunira pour son exposé mensuel, suivi de consultations, sur le Yémen . L’envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, devrait faire un briefing. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, pourra également informer le Conseil.
Le débat public trimestriel sur le « Moyen-Orient, y compris la question palestinienne » aura lieu en octobre. Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, devrait faire un briefing. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing.
Les membres du Conseil devraient recevoir l’information semestrielle sur le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1559 lors de consultations privées. Adoptée en 2004, la résolution appelait au retrait des forces étrangères du Liban, au désarmement de toutes les milices et à l’extension du contrôle du gouvernement sur tout le territoire libanais. La secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, est la responsable attendue.
Deux questions concernant les Amériques seront discutées ce mois-ci. Le Conseil se réunira pour une séance d’ information et des consultations sur Haïti . La Représentante spéciale et chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) Helen La Lime fera un exposé sur les récents développements et le dernier rapport du Secrétaire général sur le BINUH. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Les membres du Conseil voteront également sur un projet de résolution renouvelant le mandat du BINUH, qui expire le 15 octobre.
Le Conseil se réunira également pour sa réunion trimestrielle sur la Colombie . Le Représentant spécial et chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, Carlos Ruiz Massieu, présentera les derniers développements et le dernier rapport de 90 jours du Secrétaire général sur la mission, qui a été publié le 24 septembre. Un représentant de la société civile peut également faire un briefing. Les membres du Conseil devraient également renouveler le mandat de la mission de vérification avant son expiration le 31 octobre.
Ce mois-ci, les membres du Conseil recevront un briefing sur la situation au Kosovo . Le Représentant spécial et chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) Zahir Tanin informera des développements récents et du dernier rapport du Secrétaire général.
Les membres du Conseil suivront également de près les développements liés à l’ Afghanistan , à la région du Tigré en Éthiopie et au Myanmar . Ils peuvent choisir de convoquer des réunions sur ces questions et d’autres.
Security Council Report, 01/10/2021
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Arrêt de la Cour européenne de justice sur le Sahara occidental
Sahara Occidental, Maroc, Union Europea, TJUE, #SaharaOccidental, #Maroc, #TJUE,Le Maroc ne pourra pas maintenir indéfiniment ce pouls contre le droit international, ses alliés le savent. Ils savent que les ressources naturelles et les zones de pêche appartiennent au peuple sahraoui.Arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne rendu le 29 septembre 2021 en réponse à trois recours déposés par le Front Polisario, contre la légalité de l’accord agricole et de pêche de l’Europe avec le Maroc, y compris le territoire du Sahara occidental. Il confirme et consolide le statut de territoire non autonome dont jouit le Sahara occidental, qui a été reconnu en 2002 par le conseiller juridique des Nations Unies, Hans Corell.Le droit à l’autodétermination d’un peuple doit être compris en termes économiques, politiques et sociaux. Le Maroc l’a violé en rejetant le plan Baker et le référendum de 1991 comme solution démocratique aux aspirations du peuple sahraoui.Le colonialisme et l’occupation forcée de territoires à la recherche du contrôle de leurs ressources est un vieux fléau qui a touché de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. La lutte de pays comme l’Inde, l’Algérie, le Mexique et Cuba pour la défense de leur souveraineté et de leur indépendance est bien connue.Le peuple sahraoui, à travers son représentant légitime, le Front Polisario, a donné une classe de maître à ceux qui défendent la juridiction internationale. La volonté d’un peuple doit prévaloir sur tout intérêt commercial et économique. Quelle valeur peut avoir la richesse d’un territoire, quand une grande partie de ses habitants sont des réfugiés et vivent de l’aide internationale.C’est une violation flagrante de maintenir des relations commerciales au Sahara Occidental au milieu d’une guerre entre le Front Polisario et le Maroc depuis novembre dernier. Les Nations Unies devraient prendre note de cette décision.La légitimité du Front Polisario et de la République sahraouie, qui contrôle une partie du territoire, est un fait incontestable.La déclaration de Trump l’année dernière reconnaissant la souveraineté du Sahara occidental sur le Maroc et le manque d’action claire de l’administration Biden sont des éléments utilisés par des pays et des entreprises sans scrupules pour échapper à la légalité sur une question claire de décolonisation.Nous avons vu comment l’Europe a ignoré l’arrêt de la Cour de justice de l’UE en 2016 qui a clairement établi la séparation juridique du territoire sahraoui du Maroc, à cette occasion, ils ont allégué que la population bénéficiait de l’activité économique générée par l’exploitation de ces ressources. Ils ont ignoré le Front Polisario, les réfugiés, les exilés qui ont fui l’occupation militaire marocaine en 1975. Voici la victoire de la justice aujourd’hui en reconnaissant le Front Polisario et les Sahraouis avec capacité juridique et judiciaire sur les richesses du Sahara Occidental.Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie sont rompues, les espaces aériens et terrestres sont fermés. L’Espagne et son gouvernement voient que le changement de ministre González Laya par Manuel Albares à l’étranger ne permettra pas de faire disparaître les conflits avec le Maroc sur les questions liées aux frontières, à l’immigration, à la sécurité ou au commerce. Quelque chose bouge à l’intérieur de la terre qui me rappelle le volcan de La Palma aux Canaries. En d’autres termes, nous sommes confrontés à un nouveau scénario qui fera couler des rivières de lave dans un conflit qui s’intensifiera et nous mènera à ses dernières conséquences.Les Sahraouis ont des bases légales suffisantes pour dénoncer ceux qui font le commerce de leurs richesses et exercent ensuite le droit de veto au Conseil de sécurité contre un mécanisme de protection des droits humains qui évite les procès militaires des militants de la société civile. Amnesty International, Human Rights Watch et le rapporteur de l’ONU sur la torture en sont bien conscients.Le Maroc ne pourra pas maintenir indéfiniment ce pouls contre le droit international, ses alliés le savent. Ils savent que les ressources naturelles et les zones de pêche appartiennent au peuple sahraoui. Signer des accords avec le Maroc sur des richesses qui ne lui appartiennent pas et tenter de retirer une légitimité au Front Polisario est une bataille perdue d’avance sur le plan moral et juridique.La victime aura toujours ses droits peu importe combien l’agresseur essaie de se camoufler dans des accords illégaux et entreprend une fuite permanente en ignorant les condamnations judiciaires et les tribunaux.Le peuple sahraoui et le Front Polisario sont une réalité d’un conflit bloqué dans les bureaux du Conseil de sécurité depuis plus de quarante ans, en attendant la fin de l’occupation militaire par le Maroc du Sahara occidental et l’application du droit de autodétermination. Un droit qui rendra les ressources naturelles à leurs véritables propriétaires, les Sahraouis.NIUS, 01/10/2021 -
Le Maroc et Israël vont signer un accord sur les drones kamikazes
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BEYROUTH – Le Maroc et Israël devraient signer un accord qui verrait les deux pays coproduire des drones kamikazes, selon un expert marocain des affaires militaires et de sécurité ayant connaissance des plans.
Le ministre israélien de la défense devrait se rendre prochainement dans le pays africain et signer des accords de coopération en matière de défense qui permettraient de lancer la production de drones, entre autres efforts.
« Après la formation du nouveau gouvernement au Maroc, le ministre israélien de la défense devrait se rendre à Rabat pour signer un contrat de fabrication conjointe d’équipements de défense au Maroc », a déclaré Mohammad Shkeir à Defense News.
« Le contrat doit inclure des systèmes de missiles à courte et moyenne portée dont l’armée marocaine a besoin pour renforcer son arsenal militaire, ainsi que des véhicules blindés et des chars qui peuvent être utilisés dans tout conflit armé qui pourrait éclater avec l’Algérie ou paralyser tout mouvement du [Front] Polisario le long du mur du Sahara occidental », a ajouté Shkeir, faisant référence à l’organisation politique armée qui veut mettre fin au contrôle marocain de la région désertique.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc se montre intéressé par les systèmes aériens sans pilote. En avril, le pays aurait signé un accord pour acquérir 13 drones de combat turcs Bayraktar TB2, et le premier lot a été livré en septembre.
« Il est naturel pour le Maroc d’acquérir des drones turcs après que leur efficacité au combat ait été prouvée sur plusieurs théâtres d’opérations, que ce soit en Irak ou en Syrie », a déclaré M. Shkeir.
A la question de savoir si les commandes séparées de drones par le Maroc à Israël et à la Turquie poseront un problème à Rabat, Shkeir a répondu : « Indépendamment de la rivalité régionale entre les deux parties, le Maroc peut se procurer des drones turcs et peut s’entendre avec Israël pour fabriquer des drones, étant donné l’alliance militaire entre les États hébreu et marocain, ainsi que le partenariat militaire qui réunit le royaume et les États-Unis, qui comprend, la fabrication d’équipements militaires au Maroc. En outre, Israël a réalisé une avance technologique en ce qui concerne la fabrication de ce type d’appareils. »
Le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan ont commencé à normaliser leurs relations avec Israël l’année dernière dans le cadre des accords d’Abraham conçus par les États-Unis.
Il ne semble pas qu’une société marocaine ait été choisie pour produire les drones israéliens, mais Shkeir s’attend à ce qu’il y ait une coentreprise impliquant des parties marocaines et des parties étrangères, très probablement américaines.
Shkeir a ajouté que quatre munitions de rôdeur de fabrication israélienne, les Hermes 900, ont été envoyées au Maroc, et elles sont susceptibles d’être utilisées pour contrer les attaques le long du mur du Sahara occidental. Ces munitions sont également appelées drones kamikazes car elles peuvent être utilisées comme armes en s’écrasant sur une cible.
Ce mur de 2 720 kilomètres sépare les zones occupées par le Maroc et celles contrôlées par le Front Polisario au Sahara occidental.
« Si ces drones prouvent leurs capacités opérationnelles, alors le Maroc commencera la production. Dans le cadre de sa stratégie militaire, le Maroc recourt généralement à la diversification de ses équipements, à l’instar de la diversification de ses partenaires. Par conséquent, la production ne sera pas limitée à un modèle de ces drones, mais plutôt elle inclura d’autres formes pour une utilisation dans divers domaines militaires », a pronostiqué l’expert.
La société Bio Cellular Design Aeronautics, basée au Maroc, a de l’expérience dans la production de drones. L’entreprise a exposé le premier prototype du drone de reconnaissance MA-1 lors du salon aéronautique de Marrakech 2018.
Defense News, 01/10/2021
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Sahara Occidental : Un cinglant désaveu pour le Maroc
Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc,Le tribunal de l’Union européenne vient d’annuler deux accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc accordant des tarifs préférentiels aux produits agricoles et de la pêche issus des territoires occupés. Cette juridiction réitère un jugement que la commission européenne s’était empressée de violer sur l’instance de Paris.Cette décision, conforme au droit international, rappelle que le Sahara occidental est un territoire non autonome en l’absence de règlement définitif. Pour l’ONU, seul un référendum d’autodétermination peut permettre au peuple sahraoui de déterminer son destin et de mettre un terme à la violente occupation et au pillage colonial du Maroc.Le tribunal rappelle également que le Front Polisario est le représentant du peuple sahraoui sur le plan international.Au regard des évolutions récentes de la politique de Rabat : chantage aux migrants, atteintes aux libertés et croissance des inégalités, trafics en tout genre, affaire d’espionnage Pegasus, rupture de la trêve avec le Front Polisario et aggravation des tensions régionales… Paris serait bien inspiré de tirer les leçons de ces impasses diplomatiques et de changer radicalement de politique.La voie de la paix est celle du respect de la légalité internationale qui proclame le droit inaliénable, non négociable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination.Dans ce combat pour la liberté et la démocratie, les communistes français sont aux côtés du peuple sahraoui et du Front Polisario.Pascal Torreresponsable-adjoint du secteur international du PCFchargé du Maghreb et du Moyen-OrientPCF.FR, 01/10/2021 -
Maroc : Le Makhzen encaisse le coup
Maroc, Sahara Occidental, TJUE, Algérie, #Maroc, #Algérie, #TJUE,
Le Maroc contrôle une grande partie du Sahara occidental mais n’en a pas encore obtenu le titre. Donald Trump a voulu le lui donner avant de conclure son mandat présidentiel, en signant une déclaration dans laquelle les États-Unis, avec le soutien d’Israël, reconnaissaient la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole. Date : 10 décembre 2020. Dix mois plus tard, la justice européenne vient de verser une cruche d’eau froide sur cette déclaration.
Depuis l’investiture de Joe Biden, Rabat a tenté d’amener la nouvelle administration américaine à adhérer à la décision de Trump. Il y a mis de la chaleur. Lorsque l’ambassadeur d’Allemagne aux Nations unies a rappelé que le statut du Sahara occidental est sous la juridiction des Nations unies, le Maroc a appelé son ambassadeur à Berlin pour des consultations et a gelé la collaboration sécuritaire avec l’Allemagne.
En digérant la sentence, le Maroc demande à l’Espagne de lui envoyer du gaz
Lorsque l’Espagne, qui maintenait une ligne prudente, a accueilli dans un hôpital de Logroño – à la demande de l’Algérie – le secrétaire général du Front Polisario, Brahim Gali, gravement atteint du covid, les dirigeants marocains ont vu l’occasion d’envoyer une sérieuse advertence au gouvernement Sánchez, qu’il considère comme faible. [Rabat suit la politique espagnole à la minute près et dispose d’un un lobby à Madrid].
L’avalanche humaine sur Ceuta était l’avertissement. Le 17 mai 2021, quinze jours après la débâcle socialiste aux élections régionales à Madrid. La crise de Ceuta aurait pu faire avancer Pedro Sánchez, mais il a pu obtenir le soutien de l’Union européenne. La ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, dont le cabinet a géré l’entrée de Gali en Espagne avec un faux passeport algérien, a été touchée.
Lors du remaniement gouvernemental de juillet, Sánchez a remis la tête de González Laya au Makhzen marocain (un cercle de pouvoir qui dépasse le roi et les ministères), en remplaçant la ministre, d’affiliation indépendante, par José Manuel Albares, diplomate avec un fort instinct politique.
En août, voyant venir un orage, le roi Mohamed VI envoie des messages de détente à l’Espagne. Et l’Algérie, qui était immobile, a bougé. Dame émue : fin août, elle rompt les relations diplomatiques avec le Maroc. L’arrêt du Tribunal de l’Union européenne sur les avoirs du Sahara occidental dans les traités commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne était prévu.
L’Algérie n’a pas tardé à annoncer qu’elle était prête à couper l’approvisionnement en gaz au Maroc dès l’expiration du contrat du gazoduc Maghreb-Europe, le 31 octobre. La coupure de gaz algérienne affecterait principalement deux centrales de production d’électricité marocaines.
La sentence était connue hier et est défavorable au Maroc : Rabat ne peut pas conclure des accords commerciaux comme si le Sahara Occidental était le sien. En digérant la sentence, Rabat a déjà demandé à l’Espagne de lui envoyer du gaz par le gazoduc Maghreb-Europe, qui pourrait aussi fonctionner dans le sens inverse : du nord au sud.
Albares et les gaziers espagnols se rendent aujourd’hui à Alger pour tenter d’empêcher la fermeture du Maghreb-Europe, du sud au nord, de nuire à l’Espagne et d’aggraver le coût du gaz en plein cauchemar du tarif de l’électricité.
Les États-Unis, observent. Israël aussi. Et la Russie, toujours présente à Alger aussi.
La Vanguardia, 30/09/2021
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Sahara Occidental : Nouvelle agression contre Sultana Khaya (vidéo)
Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc, Sultana Khaya,Mercredi, un groupe de défenseurs des droits de l’homme sahraouis se sont renduz chez Sultana Khaya et sa soeur Louaara qui se trouvent assignées à domicile depuis plus de 300 jours.Le groupe est composée de : Zeynabou Babi, Fatma Alhafidhi et Hassanna Douihi.Lorsque Sultana Khaya a sorti el drapeau de la RASD, le groupe de tortionnaires chargé de surveiller la maison de la famille Khaya s’est jeté sur Sultana Pour lui arracher le drapeau (voir vidéo).En s’accrochant au drapeau, cette dernière a essayé les empêcher de lui enlever son drapeau: C’est à ce moment-là que les bourreaux marocains se sont jetés contre elle à coups de poigns et de bâtons, après l’avoir trainée sur l’asphalte.Lorsque les tortionnaires marocains se sont aperçus que sa soeur était en train d’enregistrer la scène se sont balancés contre elle.L’état de santé s’est déterioré suite à cette nouvelles agression par le régime marocain avec la bénédiction de puissances qui se disent protectrices des droits de l’homme et la justice. -
Sahara Occidental : Confiscation et accaparement de «grayer» (oasis sans eau)
Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc,
Le 18 septembre 2021, des bulldozers, des camions et des pelleteuses ont encerclé la zone d’Izik au nord-est de El Aaiun et commencé à démolir 100 maisons sahraouies. Ces maisons sont des habitations permanentes ou secondaires auxquelles sont accolées des tentes quand nécessaire. Elles sont sur des «grayer».Les «grayer» (au singulier, «grarat») sont des terres tribales qui ont des palmeraies ou des arbres du désert comme l’acacia. Il y a des puits, ce qui rend superflu de chercher de l’eau ou de poursuivre la pluie.Chaque «grarat» compte des petites maisons et une ou deux khaimas (tentes). Certaines cabanes ont été construites au moment de la colonisation espagnole. Les Sahraouis y habitent selon les modes de vie de leur culture et leur identité. Les terres sont transmises de père en fils.Les familles habitantes permanentes des cabanes tirent leur subsistance de l’élevage des chèvres et chameaux. Certains ont fait le choix d’habiter là après le confinement, pour échapper à la répression, aux menaces et intimidations des autorités d’occupation marocaines, plus particulièrement virulentes pendant la période de restriction sanitaire.Les Sahraouis qui ont protesté contre les démolitions de leurs maisons ont été battus par la police, et poursuivis en justice. Certains sont restés impuissants face à cette destruction et se sont enfuis avec leurs enfants vers El Aaiun. Pour ceux qui ont accepté de parler aux journalistes d’Équipe Média, ils ne savent pas quels arguments opposer à l’accaparement violent de leur terre par le colonisateur marocain, parce qu’ils doutent qu’il existe un document écrit attestant de leur propriété familiale depuis des générations.Le 22 septembre, 6 familles sahraouies vivant dans des cabanes similaires au sud-ouest d’El Aaiun ont été attaquées. La zone est située entre l’aéroport et les «grayer» Boutabaa, dit « Brareik Ethamban » (les cabanes des mouches).Une des familles, la famille Boutabaa, a expliqué que c’est la troisième fois que les forces d’occupation démolissent leur maison, dont la première a été construite en 1960.Les deux familles Boutabaa et Baija ont subi la violence policière pendant les destructions de leurs maisons. Leurs familles campent encore sur les terrains pour protester contre la décision des autorités d’occupation.Il semble que les opérations de démolition et expulsion aient été surveillées par un hélicoptère militaire qui a été observé au-dessus de la zone sud-ouest d’El Aaiun au même moment.Selon les informations disponibles, il serait prévu que soient construits à Izik au moins 5 logements destinés à la police marocaine.Il semble que la croissance des mafias, des cartels fonciers et de la spéculation immobilière effrénée sont en cause. Des terrains situés au Sahara Occidental occupé sont vendus par des intermédiaires sahraouis ou marocains avec des faux titres de propriété, ce qui alimente une spéculation foncière ne reposant sur rien.En 2015, après une intervention similaire de destruction de maisons et expulsion des habitants sur des «grayer» situés à 15 km au nord d’El Aaiun, les terres avaient été confisquées. Les autorités d’occupation ont construit à cet endroit un centre de formation des agents d’intervention rapide.Le 26 septembre 2018, à Edaoura, à 40 km au nord d’El Aaiun, les autorités d’occupation avaient confisqué des terres appartenant à des Sahraouis et exercé des pressions sur leurs habitants pour qu’ils partent. Les gendarmes avaient également recouru à la force pour obliger les familles sahraouies à signer des contrats, ou à céder leurs droits au titre du contrat devant l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie.La raison des expulsions était un projet Nour du Masen (entreprise marocaine d’énergie durable), de parc de production d’énergie d’origine solaire qui n’a toujours pas été construit.Équipe Média, le 30 septembre 2021
El Aaiun, Sahara Occidental occupé
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Verdict du TJUE: "Un échec cuisant pour la france et le Maroc"
Sahara Occidental, Maroc, TJUE, UE, accord de pêche, #Maroc, #SaharaOccidental,Mohamed Cheikh, chargé d’affaires à l’ambassade sahraouie à Alger : «Un échec cuisant pour la france et le Maroc»Pour Mohamed Cheikh, chargé d’affaires de l’ambassade du Sahara occidental à Alger, le verdict du tribunal de l’Union européenne est «un échec cuisant pour la France et le régime perfide du Maroc et pour le Conseil de l’Europe qui ont violé pendant de très longues années le droit international».
Entretien réalisé par Nadia Kerraz
El Moudjahid : Le Tribunal de l’Union européenne a annulé mercredi les deux accords commerciaux liant le Maroc à l’Union européenne et affirmé que le Front Polisario est le seul représentant légal du peuple sahraoui. Quel commentaire vous inspire cette double décision ?Mohamed Cheikh : Le Front Polisario se réjouit de cette décision rendue par le Tribunal de l’Union européenne. Elle tombe à point nommé après les succès obtenus cette semaine au niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. C’est le fruit d’un âpre combat mené par le peuple sahraoui depuis dix ans pour la préservation de ses ressources naturelles, aidé en cela par ses amis et ses soutiens et le vaste mouvement de solidarité manifesté en faveur de la cause sahraouie. Nous tous, nous avons finalement eu gain de cause. Le Tribunal de l’UE a prononcé l’annulation de deux accords de pêche et d’agriculture liant le Maroc à l’Union européenne et étendus au Sahara occidental. Pour le Tribunal ces deux accords ont été conclus en violation de la décision de la Cour de justice de l’UE de 2016,sans le consentement du peuple sahraoui. C’est un franc succès pour le peuple sahraoui et ses amis et c’est un échec cuisant pour la France et le régime perfide du Maroc et pour le Conseil de l’Europe qui ont violé pendant de très longues années le droit international. Maintenant, les multinationales qui avaient spolié et bradé les ressources du peuple sahraoui doivent payer pour les vols qu’elles ont commis pendant une trentaine d’années. Il y a aussi à signaler que le Tribunal a prononcé de manière claire que le Front Polisario est le seul représentant du peuple du Sahara occidental. A cet égard, le Tribunal a constaté que le Front Polisario, reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple sahraoui, est à même de mener un autre combat ; celui de l’exigence de la mise en œuvre effective du référendum d’autodétermination .Quelle serait la prochaine étape ?
Maintenant on attend la décision du Conseil de l’Europe. Par le passé, malheureusement, ce dernier ainsi que la commission n’ont pas respecté les avis du Tribunal et ont opté pour la politique du fait accompli. Ils doivent maintenant respecter coûte que coûte l’avis du Tribunal. Le bradage des ressources du peuple sahraoui doit définitivement prendre fin.Le Maroc a fini par accepter la proposition de nomination de M. De Mistura comme Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Sahara occidental. Quand le Conseil de sécurité va-t-il procéder à la confirmation de cette nomination ?
Elle le sera très prochainement. On s’attend à ce que De Mistura commence sa mission dès que possible. On a forcé la main du Maroc pour l’accepter. Il faut rappeler qu’il avait récusé plusieurs noms européens et, par le passé, que l’Envoyé spécial soit un diplomate dont le pays est membre du conseil de sécurité. La balle est dans le camp du Conseil de sécurité qui doit forcer le Maroc à respecter le droit international, à respecter les résolutions onusiennes.Qu’attendez-vous de De Mistura ?
Nos attentes sont les mêmes, celles que nous ne cessons d’exprimer depuis plusieurs années. La Minurso a été créée en 1991 pour organiser un référendum d’autodétermination, ce qu’elle n’a pas fait. Elle a été apprivoisée par le Maroc et ligotée par la France. Ce pays entrave le processus de paix. La Minurso n’a ni accompli sa tâche assignée par l’ONU d’organiser un référendum ni fait respecter les droits de l’homme systématiquement violés dans les territoires occupés. Pour De Mistura, il faudrait irrémédiablement un appui ferme et constant de la part du Conseil de sécurité pour qu’il aille de l’avant.Ramatane Lamamra : «Victoire éclatante»
L’annulation des accords agricole et de pêche conclus entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc par le Tribunal de l’Union européenne est une « victoire éclatante pour la cause légitime du peuple sahraoui », a déclaré hier, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra.« Il s’agit là d’une victoire éclatante pour la cause légitime du peuple sahraoui. Tout d’abord, à travers la reconnaissance de la représentativité du Front Polisario par la plus haute instance judiciaire de l’Union européenne, qui lui confère la capacité d’agir devant le Tribunal de l’Union », a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.Il s’agit aussi d’une victoire car il est question, dira-t-il, de « l’annulation des deux accords conclus en violation de l’obligation relative à la nécessaire obtention du consentement libre et authentique du peuple sahraoui qui découle directement du statut séparé et distinct du territoire du Sahara occidental en tant que territoire non autonome éligible à l’autodétermination conformément au droit international ».« Cette double avancée majeure consacrée par la jurisprudence européenne constitue un acquis historique qui s’imposera désormais à l’ensemble des pays membres de l’Union européenne et à ses institutions dans leurs relations avec le Maroc, en tant qu’Etat occupant », a signalé le ministre. « Cette sentence vient aussi ouvrir une nouvelle étape dans la lutte du peuple du Sahara occidental pour l’exercice de son droit inaliénable, imprescriptible et non négociable, à l’autodétermination, en ce sens qu’elle constitue un repère incontournable pour les organisations internationales impliquées dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental qui garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il ajouté.S’inscrivant en droite ligne du statut du Sahara occidental, représenté par la République arabe sahraouie démocratique, en tant qu’Etat fondateur de l’Union africaine, « cette nouvelle consécration juridique de sa personnalité internationale a l’effet clarificateur de réduire à néant les prétentions expansionnistes du Royaume du Maroc », a précisé, en outre, M. Lamamra. « Dans le même temps, ce verdict de la justice européenne indique au Conseil de sécurité des Nations unies la voie que le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental doit impérativement emprunter », a-t-il poursuivi. « Face à une occupation illégale de territoires sahraouis et à une exploitation effrénée de ressources naturelles sur lesquelles le peuple du Sahara occidental est le titulaire exclusif d’une souveraineté permanente, le Conseil de sécurité est plus que jamais mis en demeure d’engager son autorité dans la promotion et la protection des droits nationaux du peuple du Sahara occidental », a conclu le ministre.
Echec et mat
Le régime marocain vient de subir une sérieuse défaite juridique dont le retentissement et les dividendes pour le peuple sahraoui sont incontestables.Justice est rendue, et il ne sert à rien de persister dans la politique du fait accompli et le déni de droit.
Le Tribunal de l’Union européenne a annulé deux accords sur la pêche et l’agriculture liant le Maroc à l’Union européenne et étendus au Sahara occidental occupé, affirmant que le Front Polisario est le seul représentant légal du peuple sahraoui qui dispose de l’autonomie et de la responsabilité pour agir devant la justice européenne.Victoire triomphale devant la justice européenne en ce mercredi 29 septembre 2021 à marquer d’une pierre blanche.Le Maroc a été pris à partie à plusieurs reprises, accusé d’exploiter à outrance les ressources naturelles du Sahara occidental, en particulier le phosphate, le poisson et les produits agricoles, d’un montant de plusieurs milliards de dollars, privant ainsi les Sahraouis de leurs moyens de subsistance.Ces pillages éhontés vont à l’encontre des principes établis par la Cour internationale de Justice et des Conventions de Vienne et de La Haye. La colonisation du Sahara occidental par un régime qui ne recule devant rien risque de mener, à plus ou moins longue échéance, à un épuisement des ressources terrestres et halieutiques du territoire sahraoui.Mais le peuple sahraoui, sous la conduite du Front Polisario, est actif sur le plan juridique et mène des batailles incessantes pour la défense de ses richesses naturelles.Soutenu par des avocats et des défenseurs acquis à sa cause, il lutte pied à pied contre le caractère illicite de l’exploitation des ressources naturelles de son sol et leur commercialisation illicite par le Maroc. Au nom de quoi le Maroc s’accapare-t-il criminellement ces richesses, alors que tout le monde sait qu’en 1963, les Nations unies inscrivaient le Sahara occidental sur la liste des territoires autonomes et n’ont cessé de réaffirmer, résolution après résolution, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ? Il n’est que l’obstination forcenée du Maroc pour se persuader du contraire.Le conseiller juridique du Secrétaire général de l’ONU, Hans Corell, a publié en 2002 l’avis consultatif de l’ONU affirmant clairement que le Maroc n’a aucun droit de souveraineté sur le Sahara occidental. Par conséquent, il s’agit d’un fait de colonialisme qui fait main basse sur le territoire sahraoui.L’exemple du phosphate est emblématique. Depuis le départ des Espagnols, le minerai est exploité puis commercialisé par le Maroc. Au cours de l’année 2020, il a exporté illégalement 1,1 million de tonnes de phosphate à partir du Sahara occidental pour une valeur de 170,8 millions de dollars, indique le rapport du Western Sahara Resource Watch.Pour le combattre, le Front Polisario s’appuie sur ce réseau international. Regroupant une quarantaine d’organisations et de personnalités, ce réseau identifie les entreprises impliquées dans le transport, le traitement et le commerce du minerai. Il leur demande de cesser tout achat de phosphate tant qu’une solution juste et durable n’est pas trouvée au conflit qui oppose la RASD au Maroc.