Étiquette : Sahara Occidental
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La mission d’Algérie à Genève répond aux allégations d’ONG pro-marocaines
Sahara Occidental, Maroc, Algérie, réfugiés sahraouis, #Maroc, #Sahara_Occidental, #Algérie,Les allégations infondées relayées par trois ONG pro-marocaines au Conseil des droits de l’homme à Genève, en Suisse, au sujet des camps de réfugiés sahraouis à Tindouf sont guidées par «des motivations politiques» et «occultent délibérément les raisons ayant conduit le peuple sahraoui à fuir son territoire pour trouver refuge en Algérie», a indiqué la mission d’Algérie auprès de l’Office des Nations unies à Genève.«Des organisations non gouvernementales, amatrices des sensations et à la recherche de publicité au niveau de notre Conseil, ont évoqué, avec une criminelle légèreté, la question des réfugiés dans les camps de Tindouf, occultant délibérément les raisons ayant conduit le peuple sahraoui à fuir son territoire pour trouver refuge en Algérie, faisant de cette situation la première plus longue à ce jour sous le mandat du Haut-Commissariat aux réfugiés», a souligné la délégation algérienne qui exerçait son droit de réponse au titre du débat général de la 48e session du Conseil des droits de l’homme pour répliquer aux mensonges colportés par les trois ONG.«Ces organisations, dont le parti pris est si éloquent et qui se reflète dans les non-dits des orateurs, illustrent même pour les moins avertis leurs motivations politiques en s’attaquant, avec véhémence, au Front Polisario, un mouvement que les Nations unies reconnaissent comme mouvement de libération et qui fait le plaidoyer de la décolonisation du territoire du Sahara occidental au niveau du Comité des 24 et d’autres fora internationaux», a-t-elle précisé.Avant d’ajouter que «l’insolence de ces missionnaires ne semble pas avoir de limites», puisque l’Algérie est également «citée pour son hospitalité, sa solidarité, en somme l’humanité dont fait preuve le peuple algérien à l’endroit du peuple sahraoui», a rappelé la délégation algérienne.Et a relevé que «cet intérêt aurait été respectable de leur part si elles étaient du côté des victimes, des sans-voix et des persécutés, mais elles se manifestent à l’instigation de leur mentor pour polluer le véritable débat sur les questions qui interpellent notre conscience et que la documentation onusienne pertinente, dont la plus récente vient d’être mise en ligne la semaine dernière au titre de la présente session de l’Assemblée générale, pour mettre en exergue qui est la victime et qui est l’agresseur».Elle tient à préciser que «les allégations que rapportent les organisations non gouvernementales, lorsqu’elles sont documentées, empruntent le chemin des procédures et trouvent, je suis convaincu, les réponses appropriées de la part des Etats sans pour autant que leurs auteurs ici, par procuration, se donnent en spectacle à chaque session contre de menus subsides, nuisant à la crédibilité de notre travail et à la pertinence de notre organe». -
Répression marocaine : Amnesty International interpelle Biden
Sahara Occidental, Maroc, Anesty International, Joe Biden, #Sahara_Occidental, #Maroc,L’ONG exhorte l’administration américaine à «réaffirmer et défendre le droit à la liberté d’expression des Sahraouis, y compris la défense pacifique de l’indépendance et de l’autodétermination». Et à «tirer parti de l’influence diplomatique américaine, pour faire pression sur les autorités marocaines afin qu’elles mettent fin aux arrestations arbitraires, aux poursuites, à la torture des dissidents et à tous les autres abus systématiques perpétrés contre les militants sahraouis, les manifestants, les critiques, les journalistes, les défenseurs des droits humains, les mineurs et la société civile».Amnesty recommande également «d’assurer l’inclusion par les États-Unis de mécanismes solides de surveillance des droits de l’homme pour protéger les populations vulnérables en tant que porte-plume influent» de la résolution sur le renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental), qui doit être votée en octobre.«Le mandat de la Minurso a été prolongé l’année dernière jusqu’en octobre 2021, contrairement à pratiquement toutes les autres missions de maintien de la paix des Nations unies et malgré les appels d’Amnesty et d’autres organisations, il manquait encore des éléments essentiels de surveillance et d’établissement de rapports sur les droits de l’homme», soutient l’ONG.Sur le plan militaire, Amnesty appelle l’administration Biden à «examiner, via le Département d’État, l’utilisation potentielle d’armes fournies par les États-Unis par les autorités pour commettre des violations des droits humains au Maroc et au Sahara occidental, et suspendre les transferts d’armes s’il existe un risque clair et substantiel qu’elles soient utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations des droits humains ou du droit international».L’ONG assure que «les autorités marocaines sont allées très loin pour écraser brutalement et illégalement la dissidence des militants sahraouis et de la société civile, avec de fréquents cas documentés de torture, d’emprisonnement arbitraire, d’agressions et d’accusations falsifiées».Dans un rapport de juillet 2021, Amnesty a documenté le ciblage d’au moins 22 militants, journalistes, défenseurs des droits humains et mineurs sahraouis par les forces de sécurité marocaines depuis le mois de novembre 2020, dans le cadre d’une répression croissante des droits des Sahraouis.L’ONG cite, entre autres, le cas de la militante Sultana Khaya, assignée à résidence depuis plusieurs mois dans la ville occupée de Boudjdor au Sahara occidental.«Les abus auxquels Khaya et sa famille ont été soumis font partie d’une répression plus large par les autorités marocaines contre les militants au Sahara occidental, les forces de sécurité intensifiant les attaques ciblées contre un nombre croissant de militants sahraouis à la suite des affrontements entre le Maroc et le Front Polisario, en novembre 2020», déplore Amnesty. -
Sahara Occidental : Repère : La CJUE à l’épreuve du droit
Sahara Occidental, Maroc, Cour de justice de l’Union européenne, #Maroc, #Sahara_Occidental,Par Nadia KerrazC’est aujourd’hui que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) doit rendre son verdict de la résolution sur les accords de l’Union européenne avec le Maroc. En toute logique, la décision devrait être en faveur des Sahraouis. Non pas que les juges feront preuve de complaisance à leur égard, mais juste que les juges de la Cour, en leur âme et conscience, appliqueront ce que dicte la loi.Du reste, deux précédents verdicts rendus par cette cour, en 2016 et 2018, ont débouté le Maroc et sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental. Ce territoire non autonome est distinct et séparé du Maroc, et, par conséquent, Rabat ne peut disposer de ses ressources naturelles et les brader par la signature d’accords commerciaux avec l’Union européenne, qui deviennent ainsi caducs du point de vue juridique. Que des pays européens s’entêtent à ne pas exécuter les jugements de la CJUE, ces derniers ne sont pas remis en cause pour autant.De même que cet entêtement ne peut octroyer un caractère légal aux activités des entreprises européennes qui se rendent au Sahara occidental pour exploiter les richesses du peuple sahraoui. On peut comprendre que des pays européens, qui n’arrivent pas à se débarrasser de leurs relents colonialistes, préfèrent être en situation de violation du droit international et européen, en exploitant illégalement des ressources naturelles qu’elles savent appartenir aux Sahraouis, que passer à côté d’une opportunité commerciale.La commission européenne a conclu des accords avec le Maroc portant sur l’agriculture et la pêche, qui ont fait l’objet de deux recours en annulation par le Front Polisario.Les Sahraouis contestent la décision de l’UE d’inclure, dans l’accord de libre-échange avec le Maroc, les territoires occupés du Sahara occidental sans le consentement unique et incontournable du peuple sahraoui. Confiants en la «haute moralité» des juges, les Sahraouis font preuve d’optimisme.Et quand bien même, les juges iraient à contre-sens du droit et de la légalité, il n’en reste pas moins que le combat du Front Polisario n’en sera que plus renforcé par cette injustice qui pourrait être prononcée à l’encontre du peuple sahraoui qui poursuivra sa lutte pour son droit inaliénable à l’autodétermination via l’organisation d’un référendum conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies.Pour le représentant du Front Polisario à Bruxelles, il est nécessaire que «l’Europe comprenne que le scénario actuel est complètement différent et que les recettes qui étaient appliquées auparavant ne sont plus efficaces» dans le nouveau contexte géopolitique.N. K.El Moudjahid, 29/09/2021 -
Sahara: Violent passe d’armes entre L’Algérie et le Maroc à l’ONU
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(Nations unies) Les chefs de la diplomatie de l’Algérie, Ramtane Lamamra, et du Maroc, Nasser Bourita, ont échangé lundi de vives critiques à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, alors que les deux pays restent en rupture de relations diplomatiques.
« L’organisation d’un référendum libre et équitable pour permettre » au peuple sahraoui « de déterminer son destin et de décider de son avenir politique ne peut rester à jamais l’otage de l’intransigeance d’un État occupant qui a failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales », a dit le ministre algérien.
« Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est inaliénable, non négociable et imprescriptible », a insisté le ministre algérien, en assurant que sa nation, « pays pivot », ne cherchait qu’à œuvrer « pour la paix et la coopération » dans la région.
Pour le chef de la diplomatie marocaine, qui s’est exprimé à l’ONU via une vidéo préenregistrée, « le calme règne aujourd’hui au Sahara ». Évoquant de récentes élections au Sahara occidental, avec « une participation record », Nasser Bourita a estimé qu’elle « prouvait que les habitants du Sahara marocain sont très attachés à leur intégrité territoriale au sein du Maroc ».
L’Algérie, « responsable de la création et de la poursuite de ce conflit », doit « endosser pleinement ses responsabilités », a-t-il ajouté, en réclamant, allusion aux indépendantistes du Front Polisario établis sur le territoire algérien, qu’Alger arrête de protéger « un groupe armé séparatiste en violation flagrante du droit international humanitaire », selon Nasser Bourita.
Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée » et regrettée par Rabat. Le 22 septembre, Alger a enfoncé le clou en décrétant la fermeture « immédiate » de son espace aérien à tous les avions marocains.
Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat, qui contrôle près de 80 % du territoire, s’en tient à une proposition de plan d’autonomie sous sa souveraineté pour cette région.
Les négociations sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Polisario, auxquelles participent l’Algérie et la Mauritanie, sont interrompues depuis le printemps 2019 et la démission de l’émissaire de l’ONU chargé du dossier, l’ex-président allemand Horst Kohler.
Après une douzaine de personnalités approchées pour prendre le relais, le Maroc a fini par accepter à la mi-septembre, sous pression américaine, selon plusieurs diplomates, la nomination du diplomate italo-suédois Staffan de Mistura comme nouvel émissaire de l’ONU. Sa désignation n’est cependant toujours pas intervenue officiellement.
La Presse, 27/09/2021
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Les élucubrations d'un juge assoiffé de notoriété
Marruecos, España, Sahara Occidental, Brahim Ghali, Rafael Lasala,José Antonio Yturriaga*Le 18 avril 2021, un avion d’État algérien est arrivé à l’aérodrome militaire de Saragosse transportant le secrétaire général du Front Polisario (FP) et président de la République démocratique sahraouie, Brahim Ghali, gravement malade du Covid-19, qui a été transporté en ambulance à Logroño et admis à l’hôpital San Pedro sous le nom de Mohamed ben Batouche, titulaire d’un passeport diplomatique algérien. L’avocat de Malaga Antonio Urdiales – marié à une Marocaine – et le Valencien Juan Carlos Navarro – engagé par un homme d’affaires marocain de Valence – ont déposé une plainte contre le diplomate Camilo Villarino, chef de cabinet du ministre des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, l’accusant d’avoir commis des délits de prévarication, de falsification de documents et de dissimulation, pour avoir autorisé l’entrée de Ghali en Espagne de la manière dont il l’a fait. Rafael Lasala, le président du tribunal d’instruction n° 7 de Saragosse, a admis ces plaintes et a inculpé Villarino et – selon les médias – a également inculpé González Laya, bien qu’il semble que l’ancien ministre n’ait pas encore reçu de notification officielle du magistrat et qu’il ait appris son enquête par la presse.L’hospitalisation de Ghali en Espagne et la réaction du MarocLe président algérien, Abdelmajid Tebboune, a demandé au gouvernement espagnol d’accepter de soigner Ghali – qui se trouvait dans un hôpital d’Alger gravement atteint par le coronavirus – en Espagne, et Pedro Sánchez a accédé à cette demande pour des raisons « strictement humanitaires ». Le 15 avril, la ministre a été informée par son collègue algérien que l’avion transportant Ghali arriverait en Espagne le 18 avril, et González Laya a indiqué qu’il devrait atterrir sur l’aérodrome militaire de Saragosse. Il a ensuite chargé son chef de cabinet de s’occuper des aspects techniques et logistiques pour faciliter son entrée, dans la plus grande discrétion et le plus grand secret, ce qui a été fait, et Ghali a été admis dans un hôpital isolé de La Rioja.La situation ne se serait pas produite si l’un des nombreux informateurs dont dispose l’efficace service de renseignements marocain en Espagne – et dont les tentacules s’étendent à tout le pays – ne les avait pas avertis et n’avait pas donné l’alerte. Le service marocain a largement diffusé la nouvelle par le biais du prestigieux magazine tunisien « Jeune Afrique » et l’a présentée comme un affront de l’Espagne à un allié et ami comme le Maroc. Le gouvernement marocain a été naturellement bouleversé et le ministère des affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il déplore l’attitude de l’Espagne qui accueille le chef des milices séparatistes du FP, accusé de graves crimes de guerre et de violations des droits de l’homme, et exprime sa déception face à un tel comportement, contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage, et convoque l’ambassadeur, Ricardo Díez Hochleitner, pour protester contre cette attitude, et l’invite à demander au gouvernement de répondre à une série de questions impertinentes.Nasser Bourita, le ministre du secteur, a fait une déclaration à EFE dans laquelle il a insisté sur la critique, a souligné que le Maroc n’avait pas reçu de réponse aux questions qu’il avait posées et que la situation était un « test » de la fiabilité des relations hispano-marocaines. Il a souligné qu’elle ne devait pas manœuvrer dans son dos sur une question vitale pour le Maroc et a posé le choix à l’Espagne de maintenir des relations cordiales avec le Royaume ou de s’aligner sur les criminels de l’IP. Le Sénat marocain a publié un communiqué condamnant l’hospitalisation de Ghali à Logroño.Le gouvernement marocain a réagi de manière excessive dans sa critique de l’Espagne. Il est vrai que – bien qu’il n’y soit pas légalement obligé – le gouvernement espagnol a commis l’erreur politique de ne pas informer au préalable le gouvernement marocain de sa décision d’accueillir le leader sahraoui pour des raisons humanitaires, mais si le gouvernement espagnol avait voulu « poignarder le gouvernement marocain dans le dos », il aurait autorisé l’atterrissage de l’avion algérien à l’aéroport Adolfo Suárez et Ghali aurait été reçu au pied de l’avion par un haut fonctionnaire et par le chef du protocole de la Moncloa, et admis à l’hôpital de La Paz. González Laya a tenté de faire face à ce tsunami critique, en insistant sur le caractère humanitaire de l’aveu de Ghali et en déclarant que le Maroc était un partenaire préférentiel de l’Espagne et que l’incident ne devait pas perturber les bonnes relations entre les deux pays, mais il était trop tard et le Maroc n’était pas satisfait des explications.Avec un populisme démagogique et un haut degré d’hypocrisie, les autorités marocaines ont lancé une attaque implacable contre Ghali, l’accusant d’être un terroriste ordinaire, un violateur des droits de l’homme et d’être responsable du génocide de ses propres compatriotes, ce qui était une grossière exagération. Il était évident que Ghali était un ennemi du Maroc, qu’il avait combattu par les armes pour avoir occupé illégalement le Sahara occidental, mais il avait été le fondateur du FP et son premier secrétaire général, chef de l’armée sahraouie, ministre de la défense, représentant de la RASD en Espagne et en Algérie, et était à l’époque secrétaire général du FP et président d’une République, qui a été reconnue comme un État par 83 pays et est membre à part entière de l’Union africaine sur un pied d’égalité avec le Maroc, qui négocie depuis des années avec elle. L’Espagne n’a pas reconnu la RASD, mais a reconnu le FP comme le représentant légitime du peuple sahraoui et lui permet d’avoir une représentation informelle à Madrid.Ghali méritait un minimum de respect, surtout quand il était gravement malade. Il avait également été citoyen espagnol et – bien qu’il ait lutté contre l’Espagne pour l’indépendance de son pays – il a toujours conservé une attitude respectueuse envers son ancienne patrie. En outre, comme l’a révélé Miguel González dans « El País » et comme le démontre l’exposition du certificat correspondant, Ghali possède toujours la nationalité espagnole, qu’il n’a jamais perdue, comme en témoigne le juge responsable du registre civil de Valence dans un document émis en 2004. En tout état de cause, le fait que Ghali soit espagnol ou non n’est pas pertinent aux fins de son entrée en Espagne, qui est un État souverain pouvant décider que toute personne qu’il juge utile et de la manière qu’il juge appropriée peut entrer sur son territoire, sans avoir à demander l’autorisation du Maroc.Les actions de VillarinoIl est curieux que nous connaissions en détail les actions de Villarino grâce aux informations des médias, qui leur ont été systématiquement divulguées par les avocats plaignants, en violation de l’éthique professionnelle. Le 16 avril, González Laya a informé son chef d’état-major que « la décision avait été prise » que Ghali serait admis en Espagne le 18 et l’a chargé de prendre les mesures nécessaires, pour lesquelles il devait contacter le deuxième chef d’état-major de l’armée de l’air, le lieutenant général Javier Fernández, Il lui a téléphoné pour l’informer de l’arrivée de l’avion algérien le 18, sans lui dire qui était la personne transportée à bord, en raison du mandat de discrétion absolue reçu, et – lorsque le général lui a demandé s’il était nécessaire qu’il passe les contrôles ordinaires des passeports, il a répondu que non, conformément aux instructions du ministre.Lorsque Lasala a interrogé Villarino de manière exhaustive lors de sa comparution en tant que prévenu, il lui a demandé qui avait pris la décision et le diplomate a répondu qu’il ne le savait pas, car le ministre ne le lui avait pas dit et ne lui avait pas demandé. Le magistrat a insisté sur le sort de l’affaire et lui a demandé si la ministre avait pris la décision elle-même. Villarino a répété qu’il ne savait pas, mais qu’il ne croyait pas que ce soit le cas, « parce que le gouvernement n’est pas un royaume bananier ». Les réflexions sur la responsabilité finale ont pris une direction évidente. Comme l’a demandé l’ambassadeur Inocencio Arias -avec son langage langue franche et déchirant- « est-il acceptable que la ministre Laya se soit imposée à Marlaska pour obtenir l’arrivée de Ghali sans compter sur le maître des deux ? Est-il réaliste de penser que la ministre pourrait être encouragée à irriter profondément le Maroc par elle-même si l’affaire transcendait ? Et la réponse a été qu’ »il n’est pas sérieux de penser que les avions ont atterri sans l’approbation des supérieurs. La main qui a balancé le berceau est à Moncloa ». Elémentaire, cher Chencho. S’il était cohérent dans son incohérence, Lasala aurait déjà dû inculper le président du gouvernement, Pedro Sánchez.Examinons maintenant l’hypothèse absurde de Lasala selon laquelle Villarino avait commis pas moins de trois crimes.a) Prévarication pour avoir facilité l’entrée de Ghali en Espagne sans contrôle de passeport. Selon l’article 404 du code pénal, commet une prévarication l’agent public qui, sachant qu’il est injuste, prend une décision arbitraire. La décision de Villarino n’était ni injuste ni arbitraire, mais raisonnable, raisonnée et conforme à la loi, et a été prise sur les instructions de son supérieur, le ministre des affaires étrangères.b) Faux documents pour l’enregistrement de Ghali à l’hôpital de San Pedro avec un faux document. Selon l’article 390, le fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, altère un document dans l’un de ses éléments essentiels ou simule un document en tout ou en partie, commet un faux. Villarino n’a accompli aucun de ces actes dans l’exercice de ses fonctions. Si de fausses informations ont été incluses dans le passeport diplomatique algérien au nom de Mohamed ben Batouche, ce n’est pas le diplomate espagnol mais le ministère algérien des affaires étrangères. Il ne s’agissait pas d’un faux passeport, puisqu’il avait été délivré par l’autorité compétente, mais d’un faux passeport car il contenait des données contraires à la vérité, ce qui – d’un point de vue politique – était compréhensible. Les hauts responsables de la RASD et du FP possèdent souvent des passeports diplomatiques algériens et, à de nombreuses reprises – afin de garantir leur sécurité – ils sont délivrés sous des noms d’emprunt. Il convient de rappeler que Ghali avait été la cible d’une attaque des services secrets marocains dont il était miraculeusement sorti vivant et au cours de laquelle le chef de la gendarmerie de la RASD, Adah el Bandir, avait été tué. Mais qu’est-ce que Villarino a à voir avec tout ça, M. Lasala ? Outre le fait qu’il n’a absolument pas participé à la délivrance du document en question, qu’il ne savait pas que le passeport porté par Ghali contenait de fausses informations et qu’il n’a pas non plus remis le passeport du leader sahraoui à l’hôpital de Logroño où il a été admis.c) Dissimulation personnelle pour échapper à l’action de la justice espagnole : Selon l’article 451, commet une dissimulation toute personne qui, ayant connaissance de la commission d’un crime, intervient après son exécution en aidant les auteurs présumés à échapper à l’enquête des autorités ou de leurs agents. Le magistrat devra expliquer comment Villarino a pu commettre un tel crime. Quant à l’éventuelle commission par l’État, le gouvernement actuel laisse beaucoup à désirer, mais je ne crois pas qu’il irait jusqu’à l’extrême stupidité de retenir un criminel présumé en Espagne pendant 44 jours pour qu’il puisse échapper à la justice espagnole. Il est vrai que deux affaires étaient pendantes devant les tribunaux espagnols, mais toutes deux avaient été provisoirement classées. Le plus important d’entre eux est le procès intenté en 2012 par l’Association sahraouie pro-marocaine pour la défense des droits de l’homme contre 28 dirigeants du FP – dont Ghali – pour génocide, meurtre, blessure, enlèvement et terrorisme. Le juge de l’Audiencia Nacional, Pablo Ruz, a admis l’affaire malgré le fait que les événements se soient déroulés en Algérie, en se basant sur les principes de la compétence universelle, mais l’affaire a été classée à deux reprises, la dernière fois en 2019. En apprenant le séjour de Ghali en Espagne, l’Association a demandé la réouverture du dossier, et le leader sahraoui a témoigné devant l’Audiencia Nacional par téléconférence, mais le responsable du dossier, Santiago Pedraz – un juge vedette qui avait eu le culot de poursuivre l’ambassadeur espagnol en Afghanistan, Emilio Pérez de Agreda, et le secrétaire de l’ambassade, Oriol Solá, pour homicide par imprudence pour la mort de policiers espagnols tués lors d’un raid taliban – a considéré que la prescription était déjà acquise et que, pour le seul crime imprescriptible – le génocide – les conditions requises pour sa réalisation n’étaient pas réunies, puisqu’il n’y avait pas d’intention de détruire totalement ou partiellement le groupe national auquel ils appartenaient, et a rejeté l’affaire en conséquence.b) Faux documents pour l’enregistrement de Ghali à l’hôpital de San Pedro avec un faux document. Selon l’article 390, le fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, altère un document dans l’un de ses éléments essentiels ou simule un document en tout ou en partie, commet un faux. Villarino n’a accompli aucun de ces actes dans l’exercice de ses fonctions. Si de fausses informations ont été incluses dans le passeport diplomatique algérien au nom de Mohamed ben Batouche, ce n’est pas le diplomate espagnol mais le ministère algérien des affaires étrangères. Il ne s’agissait pas d’un faux passeport, puisqu’il avait été délivré par l’autorité compétente, mais d’un faux passeport car il contenait des données contraires à la vérité, ce qui – d’un point de vue politique – était compréhensible. Les hauts responsables de la RASD et du FFP possèdent souvent des passeports diplomatiques algériens et, à de nombreuses reprises – afin de garantir leur sécurité – ils sont délivrés sous des noms d’emprunt. Il convient de rappeler que Ghali avait été la cible d’une attaque des services secrets marocains dont il était miraculeusement sorti vivant et au cours de laquelle le chef de la gendarmerie de la RASD, Adah el Bandir, avait été tué. Mais qu’est-ce que Villarino a à voir avec tout ça, M. Lasala ? Outre le fait qu’il n’a absolument pas participé à la délivrance du document en question, qu’il ne savait pas que le passeport porté par Ghali contenait de fausses informations et qu’il n’a pas non plus remis le passeport du leader sahraoui à l’hôpital de Logroño où il a été admis.c) Dissimulation personnelle pour échapper à l’action de la justice espagnole : Selon l’article 451, commet une dissimulation toute personne qui, ayant connaissance de la commission d’un crime, intervient après son exécution en aidant les auteurs présumés à échapper à l’enquête des autorités ou de leurs agents. Le magistrat devra expliquer comment Villarino a pu commettre un tel crime. Quant à l’éventuelle commission par l’État, le gouvernement actuel laisse beaucoup à désirer, mais je ne crois pas qu’il irait jusqu’à l’extrême stupidité de retenir un criminel présumé en Espagne pendant 44 jours pour qu’il puisse échapper à la justice espagnole. Il est vrai que deux affaires étaient pendantes devant les tribunaux espagnols, mais toutes deux avaient été provisoirement classées. Le plus important d’entre eux est le procès intenté en 2012 par l’Association sahraouie pro-marocaine pour la défense des droits de l’homme contre 28 dirigeants de l’IP – dont Ghali – pour génocide, meurtre, blessure, enlèvement et terrorisme. Le juge de l’Audiencia Nacional, Pablo Ruz, a admis l’affaire malgré le fait que les événements se soient déroulés en Algérie, en se basant sur les principes de la compétence universelle, mais l’affaire a été classée à deux reprises, la dernière fois en 2019. En apprenant le séjour de Ghali en Espagne, l’Association a demandé la réouverture du dossier, et le leader sahraoui a témoigné devant l’Audiencia Nacional par téléconférence, mais le responsable du dossier, Santiago Pedraz – un juge vedette qui avait eu le culot de poursuivre l’ambassadeur espagnol en Afghanistan, Emilio Pérez de Agreda, et le secrétaire de l’ambassade, Oriol Solá, pour homicide par imprudence pour la mort de policiers espagnols tués lors d’un raid taliban – a considéré que la prescription était déjà acquise et que, pour le seul crime imprescriptible – le génocide – les conditions requises pour sa réalisation n’étaient pas réunies, puisqu’il n’y avait pas d’intention de détruire totalement ou partiellement le groupe national auquel ils appartenaient, et a rejeté l’affaire en conséquence.Certains médias conservateurs comme « La Razón » et « ABC » ont profité de l’occasion pour donner un coup de pied au derrière de Villarino, et ont offert des versions biaisées de ce qui s’est passé. Le correspondant d’ »ABC » à Saragosse, Roberto Pérez, s’est montré particulièrement belliqueux en affirmant, par exemple, que Villarino avait « avoué » devant un juge qu’il avait autorisé l’entrée de Ghali – comme s’il avait commis un crime – ou qu’il avait « blâmé » González Laya pour ce qui s’était passé, alors qu’au contraire, il lui avait donné un coup de pouce en disant à Lasala qu’il ne pensait pas qu’il avait pris sa décision seul.Cette attitude hostile a même infecté le journal « El Mundo », normalement équilibré, qui a affirmé dans un éditorial que le gouvernement avait provoqué un conflit profond avec le Maroc qui a conduit à la crise migratoire à Ceuta, que González Laya aurait pu commettre un crime grave, que Ghali avait été internationalement accusé de génocide contre la population sahraouie, et que l’exécutif aurait pu commettre le double crime d’avoir facilité l’entrée de Ghali avec une fausse nationalité et une fausse identité et de ne pas l’avoir arrêté, bien qu’il soit recherché et qu’une affaire soit en cours devant l’Audiencia Nacional. Toutes ces affirmations sont inexactes : a) l’accueil de Ghali avait évidemment irrité le gouvernement marocain, mais il n’a pas provoqué une crise qui existait déjà auparavant, en raison du refus du gouvernement espagnol de suivre la position de Donald Trump de reconnaître la légalité de l’occupation marocaine du Sahara occidental. L’hospitalisation de Ghali a servi de prétexte à l’invasion de Ceuta par les migrants, mais même avant cela, des centaines de Marocains dûment documentés avaient envahi les îles Canaries. Si l’incident du leader sahraoui n’avait pas eu lieu, le gouvernement marocain aurait cherché un autre prétexte pour l’assaut de Ceuta, car ce qu’il voulait, c’était montrer les dents pour manifester son mécontentement face à l’attitude espagnole. Elle a dû être plus ennuyée par les paroles de Sánchez à l’Assemblée générale de l’ONU selon lesquelles une solution mutuellement acceptable sur le Sahara occidental était nécessaire, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. b) González Laya n’a commis aucun crime, ni grave ni mineur. c) Ghali n’a pas été accusé internationalement de génocide, mais seulement en Espagne par une association pro-marocaine et l’affaire a été classée sans suite par le juge Pedraz. d) Le journal s’est étonnamment aligné sur la thèse des avocats plaignants, mais l’exécutif n’a commis aucun des deux crimes mentionnés, comme je crois l’avoir montré ci-dessus. Ghali n’était pas recherché, car l’affaire était close et le gouvernement n’avait aucune raison de l’arrêter. Une fois l’affaire réactivée, Ghali a comparu devant l’Audiencia Nacional et a été exonéré de toute responsabilité.Le PP s’est également laissé emporter par cette tendance opportuniste et erronée, comme l’a montré la présentation par sa porte-parole, Cuca Gamarra, d’une proposition au Congrès visant à créer une commission d’enquête pour clarifier qui est le responsable final de l’entrée de Ghali en Espagne sans passer par les contrôles frontaliers. Il est curieux de constater à quel point les thèses du PP sont volatiles selon qu’il est au gouvernement ou dans l’opposition. Lorsque le Congrès a créé de manière inappropriée une commission d’enquête dans l’affaire « Gürtel », le parti s’est plaint à juste titre que c’était inapproprié parce que l’affaire était examinée par les tribunaux, mais maintenant il soutient le critère inverse dans l’affaire « Ghali ». Elle devrait agir de manière plus cohérente afin de ne pas perdre sa crédibilité, comme cela s’est produit avec la réforme de l’élection des membres judiciaires du CGPJ. M. Gamarra a déclaré que « cette affaire grave peut avoir des responsabilités pénales, mais personne ne peut douter qu’il existe des responsabilités politiques ». Je pense que l’affaire – qui n’est pas aussi grave qu’il l’a dit – ne donnera lieu à aucune responsabilité pénale, car la justice finira par l’emporter. Cela peut certainement générer des responsabilités politiques mais, avant de les exiger, le parti devrait être cohérent avec sa propre thèse et attendre que le processus légal soit étayé.Villarino est un excellent professionnel, en dehors de la politique, qui a rempli efficacement les fonctions de chef de cabinet de trois ministres des affaires étrangères d’idéologies et d’origines différentes – Alfonso Dastis, Josep Borrell et Arancha Gonzalez Laya – mais – à cause de l’irresponsabilité des uns et de l’opportunisme des autres – il a déjà été condamné par une partie de l’opinion publique et a subi la « peine du journal télévisé », sans avoir pu se défendre. Non seulement sa réputation a été affectée, mais il a également subi un préjudice moral et matériel, car – en raison de son accusation injuste – il a perdu la possibilité d’être nommé, avec tout le mérite qui lui revient, ambassadeur d’Espagne en Russie – ce pour quoi il avait déjà demandé le « placet » correspondant à Moscou – et il s’est retrouvé dans le souci et sans ambassade.Je n’ai pas eu le plaisir de connaître le juge Lasala, mais s’il est vrai ce que dit l’Evangile que « c’est à leurs œuvres que vous les connaîtrez », les œuvres judiciaires du magistrat révèlent sa disposition frivole, exhibitionniste, justicière. J’espère que, lorsque son désir de notoriété se sera calmé après avoir connu des moments de gloire journalistique éphémère, il réfléchira, reconsidérera sa décision, décidera de suivre l’exemple de son admirateur Pedraz et classera l’affaire une fois pour toutes, sans autres élucubrations et décisions absurdes.*Ambassadeur d’Espagne, professeur de droit diplomatique à l’UCM.Sevilla Info, 27/09/2021 -
Lamamra torpille le Maroc
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, ONU, #Algérie, #Maroc, #Sahara_Occidental,Le chef de la diplomatie algérienne a dénoncé les agissements irresponsables du Maroc l’accusant d’avoir «failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales».Brahim TAKHEROUBTDans un discours percutant prononcé, hier, à l’occasion du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, Ramtane Lamamra a rappelée la communauté internationale que la grave pandémie de la Covid-19 ne doit pas faire oublier les crises politiques et sécuritaires auxquelles font face de nombreuses régions du monde, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique.C’est dans cette logique des choses que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a réitéré les fermes positions de l’Algérie et son soutien inébranlable aux causes justes, notamment celles de la Palestine et du peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance. «Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination» n’est pas un discours de circonstance, mais plutôt une position de principe sur laquelle repose la philosophie même de la politique étrangère algérienne, qui a toujours soutenu, sans réserve, les peuples qui luttent pour leur indépendance».Pour l’occasion, le chef de la diplomatie algérienne a torpillé les agissements irresponsables du Maroc, l’accusant d’avoir «failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales, en particulier celles découlant du Plan de règlement élaboré par l’Organisation des Nations unies, en partenariat avec l’Organisation de l’unité africaine, de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale».Dans son discours, Lamamra a appelé l’ONU à assumer ses responsabilités juridiques envers le peuple sahraoui et à garantir ses droits inaliénables. Aussi, a-t-il insisté sur l’organisation d’un référendum libre et équitable pour permettre au peuple sahraoui de déterminer son destin et ne peut demeurer à jamais «l’otage de l’intransigeance d’un État occupant».Le ministre des Affaires étrangères a encore une fois rappelé que le droit et la légalité internationale se sont exprimés sur cette question à travers les résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que l’avis juridique consultatif rendu par la Cour internationale de justice il y a quatre décennies,. Cela, a-t-il expliqué, «pour témoigner de la vraie nature du conflit au Sahara occidental, en ce qu’il est une question de décolonisation qui ne peut trouver de solution qu’à travers l’application du principe de l’autodétermination».Lamamra a souligné que l’Algérie en sa qualité de pays voisin, oeuvre à être une source de paix, de sécurité et de stabilité pour son voisinage, «considérant que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est inaliénable, non négociable, et imprescriptible».Dans ce contexte, l’Algérie appuie la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de lancer des négociations directes entre le royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, deux pays mem-bres de l’Union africaine.Dans la même foulée, le chef de la diplomatie a indiqué devant l’Assemblée générale de l’ONU que l’Algérie ne renoncera jamais à la défense des causes justes des peuples qui luttent pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux. C’est pourquoi il a renouvelé son appel au Conseil de sécurité afin d’assumer «ses responsabilités historiques et légales et contraindre la puissance occupante à mettre fin à son occupation des territoires palestiniens», comme il a réitéré l’»engagement de l’Algérie «en faveur de l’initiative de paix arabe visant à consacrer la solution des deux États et à libérer tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien».Au sujet de la Libye, Lamamra a assuré que l’Algérie est prête à poursuivre ses efforts et son soutien aux frères libyens et à partager avec eux son expérience en matière de réconciliation nationale, conformément à l’engagement exprimé par le président Abdelmadjid Tebboune.S’agissant de la situation au Mali, l’Algérie est déterminée à poursuivre son rôle à la tête du Comité de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger.L’Expression, 28/08/2021 -
Maroc-Algérie : Pugilat à l’ONU
Maroc, Algérie, ONU, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #Sahara_Occidental,
Le Maroc a accusé aujourd’hui Alger, depuis la tribune des Nations Unies, d’ »avoir créé et perpétué » le conflit du Sahara occidental, tout en affirmant qu’Alger « fuit ses responsabilités » sur la question.
Dans un discours enregistré lu depuis Rabat, le ministre marocain des affaires étrangères, Naser Burita, a de nouveau qualifié le conflit du Sahara « d’invention », et a réaffirmé que l’initiative d’autonomie présentée par son pays en 2007 est « la seule option pour une solution politique définitive », faisant référence au référendum d’autodétermination totalement exclu par le Maroc.
La responsabilité de l’Algérie, a-t-il poursuivi, est de protéger « un groupe séparatiste armé », faisant référence au Front Polisario, qu’il n’a pas nommé, un mouvement qu’il a accusé de ne pas permettre à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d’entrer dans les camps de réfugiés de Tindouf en tant qu’observateurs impartiaux de la prétendue « situation tragique » dans laquelle vivent les réfugiés sahraouis.
M. Burita a déclaré que la preuve de « l’attachement des Sahraouis à l’intégrité territoriale du Maroc » est le déroulement récent des élections législatives marocaines dans le territoire sahraoui, qui ont atteint un taux de participation record (63%) « dans une atmosphère démocratique », a-t-il dit.
Malgré la rhétorique habituelle sur la question du Sahara, M. Burita n’a pas fait allusion à la récente escalade de la tension entre son pays et l’Algérie et à la rupture diplomatique entre les deux nations à la fin du mois d’août, aggravée la semaine dernière lorsqu’Alger a fermé son espace aérien à tous les avions marocains.
Le conflit du Sahara est dans l’impasse depuis une décennie en raison de l’intransigeance des parties à négocier autre chose que l’autonomie (Maroc) ou un référendum d’autodétermination (Polisario), et à ce stade, le poste d’envoyé personnel pour le Sahara auprès du Secrétaire général n’existe même pas.
Le diplomate suédo-italien, Staffan de Mistura, aurait reçu le consensus des deux parties, mais sa nomination ne s’est pas encore concrétisée.
ONU : L’Algérie réaffirme son soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui
L’Algérie, par la voix de son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra, a réaffirmé, ce lundi à New York, son soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelant à l’organisation d’un référendum libre et équitable au Sahara occidental occupé.
«Avec la même détermination, l’Algérie réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et appelle l’ONU à assumer ses responsabilités juridiques envers le peuple sahraoui et à garantir ses droits inaliénables», a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger devant l’Assemblée générale de l’ONU.
«L’organisation d’un référendum libre et équitable pour permettre à ce vaillant peuple de déterminer son destin et décider son avenir politique ne peut demeurer à jamais l’otage de l’intransigeance d’un Etat occupant qui a failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales, en particulier celles découlant du plan de règlement élaboré par l’Organisation des Nations unies en partenariat avec l’Organisation de l’unité africaine, de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale», a affirmé le ministre.
Sources: EFE, APS
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Espagne: Le procureur général demande le classement de l’affaire de Ghali
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Espagne: Le procureur général considère l’imputation de Laya comme « impertinente » et demande le classement de l’affaire de Ghali.
Le gouvernement accuse le juge de favoriser une enquête prospective et insiste sur le fait qu’il n’était pas nécessaire que le chef du Front Polisario passe par le contrôle des passeports « si contesté » car il possède une carte d’identité espagnole.
Le bureau du procureur général de l’État a pris la défense d’Arancha González Laya. Après avoir annoncé qu’elle le représentera après sa mise en examen dans le cadre de l’affaire ouverte pour l’entrée de Brahim Ghali en Espagne, les services juridiques du gouvernement sont allés plus loin en qualifiant cette convocation d’ »impertinente ». Ils s’en prennent également au magistrat en charge de cette enquête, Rafael Lasala, qu’ils accusent de promouvoir une enquête « prospective » dans le but de « trouver quelque chose » pour incriminer l’ancienne ministre des affaires étrangères.
C’est ce qui ressort d’une lettre envoyée à l’affaire et reprise par Vozpópuli dans laquelle ils demandent une nouvelle fois la clôture de la procédure car ils estiment qu’il n’y a pas de véritables preuves contre les accusés. Le bureau de l’avocat -qui a déjà assuré la défense de Camilo Villarino- défend le fait que le leader du Front Polisario est entré en Espagne sans passer par le contrôle des passeports « si contesté », puisqu’il possède la nationalité espagnole et un DNI (carte d’identité) valide.
Le gouvernement réagit ainsi à l’inculpation de l’ancienne chef de la diplomatie espagnole, après que son ancien bras droit, Camilo Villarino, a expliqué dans sa déclaration devant le tribunal qu’il suivait les ordres de l’ex-ministre. Selon lui, les indications qu’il a données sur l’arrivée de Ghali en Espagne le 18 avril provenaient de González Laya. Villarino a assuré qu’elle lui avait dit qu’il devait effectuer le processus discrètement car il y avait des pays tiers qui n’étaient pas au courant de son arrivée en Espagne (en référence au Maroc).
Sa version, ainsi que les whatsapps inclus dans l’affaire, ont conduit à l’imputation de l’ex-ministre ainsi qu’à la convocation comme témoins de l’ex-chef de cabinet de Carmen Calvo, Isabel Valldecabres, et de son homologue du ministère de l’Intérieur, Susana Crisostomo. Le magistrat en charge de la Cour d’Instruction numéro 7 de Saragosse (qui a déjà avancé que selon ce que déclare Valldecabres, il décidera s’il convoque l’ex-vice-président du gouvernement comme témoin), tente d’enquêter si les crimes de prévarication et de fausse documentation ont été commis à l’occasion de l’entrée du leader sahraoui et de son départ, qui a eu lieu le 2 juin.
« Procédures inutiles ».
À cet égard, le bureau du procureur de l’État surveille la prochaine date de comparution de González Laya, qualifiant sa convocation d’ »impertinente ». Plus précisément, l’avocate de l’État, María del Mar González Bella, assure que la déclaration de l’ex-ministre « ne va pas apporter d’éclaircissements supplémentaires sur les faits faisant l’objet de l’enquête » et souligne que si la décision d’autoriser Ghali à entrer en Espagne pour des raisons humanitaires sans contrôle de passeport « est conforme à la loi », il serait « indifférent » de savoir qui a pris la décision de le faire atterrir sur la base aérienne militaire de Saragosse.
Alors que les accusations soutiennent qu’il s’agit d’un cas d’entrée furtive et hors la loi, étant donné que l’avion de Brahim Ghali n’a pas passé les contrôles de douane et de passeport, le bureau du procureur général est d’un avis contraire. En effet, elle s’en prend au juge pour avoir tenté de trouver des preuves d’un crime en l’absence de données incriminant le gouvernement et décrit les procédures convenues dans le cadre de cette affaire pénale comme « inutiles et superflues ». Parmi eux, il y a celui dirigé contre le bureau Sirene en Espagne.
L’objectif de cette mesure, a avancé Vozpópuli, est de clarifier s’il y a eu des « signalements aux fins d’arrestation ou de localisation » du dirigeant du Front Polisario dans l’un des 26 États qui font partie de l’espace Schengen. « Y a-t-il une indication qu’à Sirene il y a une quelconque mesure agréée par les autorités d’autres États, ou simplement en l’absence de mesures agréées par les Cours centrales d’instruction, on cherche un prétexte pour maintenir ouverte une enquête pour le délit de recel qui a été entièrement réfuté ? », demandent les services juridiques du gouvernement.
Voz Populi, 27/09/2021
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Maroc: "Chley7at Moulana", une expression inventée par le Makhzen et attribuée aux sahraouis
Sahara Occidental, Maroc, Chleuhs, #Maroc, #Sahara_Occidental,Les citoyens marocains, en général, ont une prédisposition à croire tous les mensonges de leur Makhzen sur les sahraouis et l’Algérie. Ils naissent avec une haine viscérale envers ces deux pays qui refusent leurs affabulations sur le « Grand Maroc » qui va « de Tanger au Fleuve Sénégal » alors qu’ils n’ont jamais tiré la moindre balle contre les colonisateurs français et espagnol. Au contraire, la monarchie marocaine a toujours conspiré avec les colons contre les peuples de la région.Dans le but d’entretenir cette animosité envers leurs voisins, le Maroc a créé des dizaines de médias en vue de diffuser les pires absurdités sur le Front Polisario et l’Algérie. A titre d’exemple nous citons l’expression « Chely7at Moulana » qui en hassania veut dire « les petits Chleuhs de Dieu ». La propagande du Makhzen l’attribue aux sahraouis, ce qui est faux. Les sahraouis n’ont jamais utilisé cette expression pour faire allusion aux citoyens marocains.Certes, les sahraouis ont toujours, même à l’époque de la colonisation espagnole, utilisé le mot « chlouha » en référence aux marocains. Cependant, cela n’a aucune nuance péjorative. Elle est née de la méconnaissance du Maroc dont l’identification a été réduite au voisinage imédiat du Sahara Occidental qui est composée essentiellement de Chleuhs de la région d’Agadir avec lesquels les sahraouis avaient de forts liens de commerce et de mariage. D’ailleurs de nombreux habitants de la ville de Laayoune parlait tachelhit.Donc, l’expression chlouha est née de l’idée que tous les habitants du Maroc sont semblables aux voisins immédiats qui habitent dans la région du Souss Massa. Les prisonniers de guerre marocains capturés par l’armée sahraouie ont fini par comprendre la réalité de cette expression et accepter de la décomplexer.Bien sûr, tenter de convaincre les marocains du contraire est peine perdue. Ils sont formatés pour n’entendre que du mauvais sur les sahraouis et les algériens. Les mauritaniens ne sont pas exclus non plus. Dans le fond de leut petit égo, seul le Maroc et son peuple sont dignes de louange. -
Algérie-Maroc: L’escalade derrière l’achat de drones d’attaque
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, drones, #Algérie, #Maroc, #Israël,
Fermeture de l’espace aérien et d’une route, arrêt des approvisionnements en gaz, acquisition d’armement : entre Alger et Rabat, la crise diplomatique s’exacerbe – Dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Alger et Rabat, faut-il s’inquiéter des commandes et livraisons de drones en Algérie et au Maroc ?
Mi-septembre, le Maroc a reçu treize drones de combat turcs Bayraktar TB2. L’information a été donnée par le forum Far-Maroc, une page Facebook non officielle des Forces armées marocaines (FAR), et reprise par plusieurs médias locaux. Cette commande aurait été passée « dans le cadre de la modernisation de l’arsenal des FAR afin de se préparer à faire face à tout danger et aux récentes hostilités », a indiqué Far-Maroc.
À la suite du contrat passé avec la compagnie turque Baykar, d’un montant de 70 millions de dollars selon un chiffre mentionné par la presse, du personnel militaire marocain a suivi un programme de formation en Turquie ces dernières semaines, a précisé le site Far-Maroc.
L’entreprise privée Baykar, qui fournit les drones au Maroc, dirigée par un gendre du président Recep Tayyip Erdoğan, a déjà exporté ces dernières années le Bayraktar TB2, son modèle vedette, en Ukraine, au Qatar et en Azerbaïdjan.
De son côté, l’Algérie, qui déploie déjà six types de drones dont quatre d’attaque, aurait aussi, selon le site Menadefense, passé commande de 24 drones WingLoong II auprès du Chinois AVIC.
Dans les deux cas, il s’agit de drones de combat (équipés de missiles, qui ciblent, détruisent et reviennent à leur base). Mais des informations publiées le 15 septembre par la lettre confidentielle Africa Intelligence révèlent que Rabat envisagerait de mettre en place un programme dédié au développement de drones kamikazes en collaboration avec la filiale BlueBird Aero Systems du groupe israélien Israel Industries (IAI).
« Le développement d’une filière locale, avec l’aide d’opérateurs israéliens, serait la compensation industrielle de l’achat, par Rabat, de drones tactiques d’observation auprès d’une filiale d’IAI », précise la lettre.
À la différence d’un drone de combat, le drone kamikaze est rempli d’explosifs et s’écrase puis explose sur sa cible.
« Il ne faut pas dramatiser »
Cette information, qui n’a été confirmée ni du côté marocain ni du côté israélien, soulève toutefois des inquiétudes alors que s’exacerbe la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, largement entretenue par les médias des deux pays.
Alors que ce lundi 27 septembre, le quotidien francophone algérien El Watan impute la « précarité de la stabilité » à « l’attitude du Maroc consistant à entraver le processus onusien devant aboutir au référendum d’autodétermination du Sahara occidental », le site marocain le360 accuse le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra d’« hystérie » et qualifie le président Abdelmadjid Tebboune de « chef d’État de pacotille ».
La récente normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie d’une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur le Sahara occidental, a encore avivé les tensions avec l’Algérie, fervent soutien des causes palestinienne et sahraouie.
Ces relations ont pris un nouveau coup mercredi dernier lorsque l’Algérie a annoncé avoir fermé son espace aérien à l’ensemble du trafic civil et militaire marocain.
Fin août, l’Algérie avait aussi annoncé son intention de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (privant ainsi le Maroc d’une partie de ses approvisionnements en gaz). Au Maroc, certains médias s’inquiètent de voir le système d’interconnexion électrique remis en question.
La semaine dernière, l’Algérie a aussi fermé un tronçon de route nationale stratégique reliant une ville du sud du Maroc (Agadir) à une ville se situant à 900 km au nord de l’Algérie (Bouarfa), dans sa partie algérienne (de la frontière marocaine à Bouarfa).
« Il ne faut pas dramatiser l’acquisition de ces drones : il s’agit d’achats programmés : le Maroc comme l’Algérie achètent des drones depuis longtemps et continueront d’en acheter, il n’y a rien d’exceptionnel à cela », nuance auprès de Middle East Eye Akram Kharief, animateur du site Menadefense, qui rappelle par ailleurs que les théâtres de guerre sur lesquels les drones ont été utilisés récemment ne peuvent pas être comparés à la configuration Algérie-Maroc.
« Soit les drones ont été utilisés comme ‘’aviation du pauvre’’, au Yémen ou en Libye, soit sur de toutes petites lignes de front, comme au Haut-Karabakh, des contextes vraiment très différents. »
Après quasiment 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités entre le Polisario et le Maroc ont repris mi-novembre à la suite du déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du Sahara occidental pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers l’Afrique de l’Ouest car cet axe routier est, selon eux, illégal.
Toutes les tentatives de règlement du conflit ont échoué jusqu’ici.
Rabat, qui contrôle près de 80 % du Sahara occidental, vaste territoire désertique où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Le Front Polisario, lui, réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU prévu lors de la signature d’un cessez-le-feu entre les belligérants en septembre 1991.
Middle East Online, 27/09/2021