Étiquette : Sahara Occidental

  • L’Algérie met en garde contre de nouvelles mesures contre le Maroc

    L’Algérie met en garde contre de nouvelles mesures contre le Maroc

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    L’Algérie pourrait aggraver son différend avec le Maroc et prendre plus de mesures après avoir rompu les relations et fermé l’espace aérien, a déclaré vendredi un haut diplomate algérien.

    « L’adoption de mesures supplémentaires ne peut être exclue », a déclaré à Reuters Amar Belani, responsable du ministère des Affaires étrangères chargé des pays du Maghreb, sans dire quelles autres mesures il pourrait envisager.

    Les relations entre les voisins nord-africains sont mauvaises depuis des décennies et leur frontière est fermée depuis 1994, mais se sont détériorées depuis qu’un différend sur le territoire du Sahara occidental a de nouveau explosé l’année dernière.

    Le Maroc considère le Sahara occidental comme son territoire, mais le mouvement du Front Polisario soutenu par l’Algérie cherche à obtenir l’indépendance du territoiren.

    L’année dernière, le Polisario a déclaré qu’il reprenait une lutte armée après des décennies de trêve et que les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange d’un renforcement de liens avec Israël, un État que l’Algérie ne reconnaît pas.

    Un haut diplomate marocain a soutenu les appels à l’autodétermination de la région algérienne de Kabylie, ce qu’Alger a qualifié d’ingérence inacceptable dans ses affaires intérieures.

    Elle accuse le Maroc de soutenir le MAK, un groupe séparatiste kabyle que le gouvernement algérien a qualifié d’organisation terroriste et qu’il a accusé, aux côtés d’un groupe islamiste appelé Rachad, d’avoir déclenché des incendies de forêt meurtriers.

    Le 24 août, Alger a rompu les relations diplomatiques avec le Maroc, citant le soutien présumé au MAK, ainsi que le Sahara occidental et d’autres problèmes.

    Le Maroc a répondu que la décision de l’Algérie était injustifiée de couper les ponts et que ses arguments étaient « fallacieux et même absurdes ». Le MAK a nié avoir enclenché des incendies.

    Le roi du Maroc Mohammed VI a appelé à la réouverture des frontières et à l’amélioration des relations, et a proposé d’aider l’Algérie à faire face à ses incendies de forêt, auxquels l’Algérie n’a pas répondu.

    L’Algérie a indiqué qu’elle ne renouvellerait pas un contrat d’approvisionnement en gaz et a annoncé mercredi qu’elle fermait son espace aérien à tous les vols marocains, des actions qui, selon des sources marocaines, auront peu d’impact pratique.

    « L’Algérie fera preuve d’une extrême vigilance et d’une fermeté absolue pour la protection de son territoire national », a déclaré Belani à Reuters.

    Reuters, 24/09/2021

  • Le Maroc annule une rencontre Bourita et son homologue espagnol

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    Le Maroc a soudainement annulé la rencontre prévue entre son Chef de la diplomatie et son homologue espagnol.

    Il est probable que cette décision d’annulation intervient en raison de la position de l’Espagne exprimée par son Premier ministre sur la question du Sahara Occidental, lors de son discours prononcé, mercredi, à l’Assemblée générale des Nations Unies.

    Pedro Sánchez a réitéré le soutien de son pays aux efforts des Nations Unies pour trouver une solution juste et durable acceptable pour les deux parties en conflit, le Polisario et le Maroc.

    Mardi, la presse marocaine a fait état d’une prochaine rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue espagnol, José Manuel Al Paris, à New York, en marge de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

    Selon des médias espagnols, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares , et son homologue marocain, Naser Burita, ont eu mardi une conversation téléphonique au cours de laquelle ils ont convenu d’organiser une rencontre en personne prochainement.

    Selon des sources diplomatiques espagnoles citées par la même source, Albares et Burita devaient se rencontrer en ligne mercredi. Un contact que le chef de la diplomatie espagnole avait sollicité et qui faisait partie de son agenda à l’occasion de sa présence à l’ouverture de la 76e session de l’Assemblée de l’ONU .

    « Burita ne s’était pas rendu à New York car il est en poste dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement dans son pays après les récentes élections », précise cette source.

  • Sahara Occidental, Libye et Mali au menu des discussions de Lamamra avec le SG de l’ONU

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger s’est entretenu samedi avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, des discussions axées sur les questions régionales, notamment celles du Sahara Occidental, de la Libye et du Mali, indique un communiqué de l’ONU.
    « Le Secrétaire général a rencontré aujourd’hui M. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères de l’Algérie. Le Secrétaire général et le ministre ont discuté des questions régionales, notamment le Sahara Occidental, la Libye et le Mali “, précise la même source.
    « Le Secrétaire général a exprimé sa satisfaction pour les efforts continus de l’Algérie en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique du Nord et dans la région du Sahel », souligne le communiqué de l’organisation onusienne.
  • "Le Maroc n’a pas appris les leçons du passé " (diplomate)

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    Mohamed Sofiane Berriah, ambassadeur d’Algérie au Chili : « Le Maroc n’a pas appris les leçons du passé »
    Tout en réitérant le soutien indéfectible de l’Algérie à la cause sahraouie comme il est également le cas pour tous les mouvements de libération dans le monde depuis les années 1960 », l’ambassadeur d’Algérie au Chili, Mohamed Sofiane Berrah, a sévèrement critiqué l’occupant marocain de s’être « fourvoyé dans le choix de son nouvel allié à qui il a permis de s’immiscer dans les affaires de la région ».
    Un comportement « irréfléchi, et irresponsable », a commenté le diplomate algérien en poste au Chili.
    Dans le même chapitre, il a rappelé , dans un entretien accordé à un confrère que « l’Algérie, bien que non partie prenante au conflit « soutient le processus onusien et encourage la communauté internationale, dans toute sa composante, au respect de la légalité internationale et à l’intensification des pressions sur le Maroc pour l’amener à reprendre les négociations, sans condition ni préalable, et à faire prévaloir le dialogue raisonnable et équitable dans ses pourparlers avec le Front Polisario au mieux des intérêts des deux peuples, sahraoui et marocain, frères ».
    Enfin, il n’a pas manqué de situer l’origine du comportement innommable du Royaume à l’égard de ses voisins et surtout à son alignement avec l’entité sioniste « Ce comportement irréfléchi et irresponsable montre que le Maroc n’a pas appris les leçons du passé qui ont démontré l’inefficacité de la politique du bras de fer au vu de l’attachement du peuple sahraoui à l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination », a-t-il conclu.
    Ferhat Zafane
  • Algérie: Avoir le minaret aux trousses

    Algérie: Avoir le minaret aux trousses

    par Malika Boussouf

    Pour avoir, durant pas mal d’années, géré le bouclage du Soir d’Algérie, notamment pendant la décennie rouge, je sais à combien de ratages je pouvais involontairement exposer le journal. Je garde un souvenir impérissable de la difficulté qu’il y avait à concevoir une «Une» dans l’urgence, pendant que d’autres, aujourd’hui aux commandes, faisaient l’apologie de l’islamisme et de son bras armé en furie. Tout journal qui se respecte sait pourquoi assurer un bouclage, en un temps record, n’est pas une mince affaire et nos confrères d’El Watan vivent exactement les mêmes contraintes. Le bouclage est excitant, contraignant et risqué. Ceux qui en ont la charge savent de quoi il en retourne. Le minaret d’une mosquée coupé en première page et un journal qui s’en excuse et explique comment sa «Une» a trébuché, pourquoi menacer les auteurs de poursuites ? Je n’arrive pas à croire que l’on voit là une offense à réprimer ! Le journaliste, le vrai, celui dont la vocation n’est pas de filer doux dans l’attente d’une reconnaissance, court, encore, après la liberté de décrire les évènements tels qu’il les voit. Pas comme on aimerait lui imposer de les interpréter. Mais ainsi vont, hélas, les affaires de la cité. Quand on se dit que l’on a, définitivement, atteint le fond, des voix s’élèvent pour affirmer le contraire. Pour souligner que l’on doit creuser encore et que l’on sera, peut-être, condamnés à le faire à l’infini. La critique est sévère et le ton intransigeant. Ne tentons pas de comprendre ce qui fait courir ceux qui voient le mal partout quand ceux pointés du doigt savent qu’ils n’ont pas fauté et qu’aussitôt libérés, pour ceux qui auront été injustement accusés, ils referont pareil. L’effondrement d’un système passe par un lâchage, une fracture dans sa capacité à protéger les siens. L’abus traditionnel d’autorité se concrétise par des réquisitoires qui ne se justifient qu’aux yeux de ceux qui travaillent inlassablement à construire une sentence avant de la prononcer. Une part des Algériens se demande vers quelle rupture totale on prétend les mener et avec qui ! Une autre interpelle sur les droits de l’Homme et ce que l’on en fait !
    M. B.

  • Algérie: Le courage des conventions

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    Valeurs, convictions, principes, constantes. Ce sont là entre autres, les lignes directrices de la politique extérieure de l’Algérie. Des principes et des positions qui n’ont jamais changé depuis l’indépendance du pays et qui sont puisés de la guerre de Libération nationale.

    L’Algérie sur ce point n’a jamais changé et a tout le temps maintenu ce cap, et ce malgré toutes les pressions et les menaces que l’on a exercées et qu’on continue d’exercer sur elle.

    Contribuer à la paix, ne pas s’ingérer dans les affaires internes des pays et soutenir les causes justes, sont autant de convictions et de positions rappelées par le ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra, à commencer par le dossier libyen où il a dans son allocution à la réunion ministérielle de concertation entre la Troïka du Sommet arabe et le Conseil de sécurité, où ont été traités les crises de la région arabe, martelé «l’Algérie a veillé à adhérer aux multiples démarches régionales et internationales visant à traiter les principales causes des conflits, et à instaurer la stabilité dans son environnement régional et international, en faisant prévaloir les valeurs de dialogue et en proposant des solutions pacifiques aux questions et conflits internes.

    Cette conviction ancrée s’est matérialisée en Libye, en témoigne le soutien du processus de dialogue inter-libyen mené sous l’égide de l’ONU et l’initiative de création, de concert avec ces frères, du mécanisme des pays voisins de la Libye qui avait tenu sa dernière réunion à Alger.»

    L’autre position courageuse et assumée par l’Algérie, contrairement au volte face des traîtres arabes à commencer par le voisin de l’ouest le Maroc, qui s’enhardit de son nouveau allié sioniste, c’est le soutien aux causes justes à commencer par le soutien à la cause palestinienne, qui est au centre de tout processus de paix dans la région comme rappelé par Lamamra qui a déclaré à New-York que l’Algérie «ne voit de moyens pour réaliser la paix et la sécurité dans notre région qu’à travers l’obtention du peuple palestinien de ses droits légitimes pour l’établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale».

    Les mêmes positions et les mêmes convictions sont soutenues par notre pays dans les dossiers syrien ou yéménite, et la défense de la cause sahraouie.

    Des constantes qui nécessitent beaucoup de courage en ces temps de renoncements et de lâcheté, et qui ne nous font pas que des amis dans le monde à commencer par les plus puissants. Mais qui nous valent leur respect, contrairement aux larbins qui s’attaquent à nous et qui n’ont plus aucune estime, ni de leur peuple ni de leurs nouveaux maîtres.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 25/09/2021

  • Sahara Occidental : L’Espagne défend le «rôle central» de l’ONU

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Pedro Sanchez, #SaharaOccidental, #Maroc,

    Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a plaidé, jeudi à New York, pour «une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» concernant la question du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. 
    «L’Espagne continue de défendre le rôle central de l’ONU et nous appuyons les efforts du Secrétaire général» concernant le dossier sahraoui, a-t-il rappelé, lors des travaux de la 76e session de l’AG de l’ONU, qui se poursuivent jusqu’au 27 septembre. 
    L’ONU préconise l’organisation d’un référendum d’autodétermination au profit du peuple du Sahara occidental. D’autre part, M. Sanchez a souligné que «l’Espagne a une nouvelle politique pour l’Afrique». 
    «Nous souhaitons accompagner les Africains dans leur propre recherche de prospérité et de progrès, et sommes fermement convaincus que le progrès de l’Afrique sera aussi le nôtre», a-t-il poursuivi. 
    En juin dernier, le secrétaire d’État espagnol, chargé de la Promotion de l’image extérieure de l’Espagne, Manuel Muniz, avait affirmé que la position de Madrid sur le Sahara occidental n’avait pas changé et ne changera pas, malgré les relations très tendues avec le Maroc et la pression qu’il exerce sur l’Espagne pour pousser ce pays à reconnaître sa prétendue souveraineté sur les territoires sahraouis. 
    M. Muniz avait souligné que la position espagnole dans ce conflit était «connue et constante, inchangée depuis des décennies, en plus d’être parfaitement encadrée dans les résolutions du Conseil de sécurité et dans le consensus international». 
    «Nous soutenons depuis le début la demande du Conseil de sécurité des Nations unies, celle de mener un dialogue entre les parties sahraouie et marocaine sur le statut de la région sous l’arbitrage de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental)», avait-il affirmé à l’agence de presse espagnole EFE. 
    «C’est notre position. Elle n’a pas changé et ne changera pas», avait-il soutenu.
  • Sahara occidental : Soutien inconditionnel de Pretoria, Windhoek et du Lesotho au droit à l'autodétermination

    Sahara Occidental, Maroc, Afrique du Sud, Lesotho, Namibie, #SaharaOccidental,

    Le président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a réaffirmé, jeudi à New York, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux décisions pertinentes de l’UA et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
    «Nous réaffirmons notre position sur le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément aux décisions pertinentes de l’Union africaine (UA) et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré Cyril Ramaphosa, au cours de son discours devant la tribune de l’ONU. Outre la question sahraouie, Cyril Ramaphosa a mis l’accent sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. 
    «Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination a été évoqué dans cette Assemblée générale depuis presque aussi longtemps que cet organe existe. Nous le soulevons à nouveau aujourd’hui, non pas parce que la pratique nous y oblige, mais parce que nous croyons fermement qu’il n’y aura pas de paix et de justice tant que le peuple palestinien n’aura pas été libéré de l’occupation et n’aura pas exercé les droits que les Nations unies défendent», a-t-il affirmé. 
    «Nous avons la responsabilité, en tant que nations du monde, de ne ménager aucun effort pour trouver une solution juste, durable et pacifique fondée sur des paramètres convenus à l’échelle internationale et inscrits dans les résolutions pertinentes de l’ONU», a-t-il ajouté.
    Le président de l’Afrique du Sud a, en outre, déclaré que son pays poursuit ses efforts pour contribuer à la paix et à la sécurité internationales en tant que membre de la Commission de consolidation de la paix et à travers son engagement continu dans les missions de maintien de la paix de l’ONU. 
    Pour sa part, le président de la Namibie, Hage G. Geingob, a plaidé également à New York pour le droit inaliénable du peuple sahraoui à la liberté et à l’indépendance, saluant la nomination d’Alexander Ivanko, nouveau représentant spécial du SG de l’ONU au Sahara occidental. 
    «Cela fait maintenant près de 50 ans que le peuple du Sahara occidental attend toujours d’exercer son droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance», a déploré le Président namibien, lors de son discours devant la tribune de l’ONU.
    Il a déclaré «espérer» que le nouveau représentant spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental consacre toute son attention à la question, pour permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit à l’autodétermination. 
    Évoquant la Palestine, le chef de l’État namibien s’est indigné du fait que «cette question, qui en est à sa 73e année après la Nakba, n’est toujours pas résolue», appelant à la reprise du dialogue et à la solution à deux États. 
    «Sur cette question cruciale, la Namibie souhaite amplifier la déclaration du Secrétaire général (de l’ONU) Antonio Guterres, qui a explicitement indiqué que les dirigeants des deux parties devraient reprendre un dialogue significatif, reconnaissant la solution à deux États comme seule voie vers une paix juste et globale», a souligné le Président Geingob.
    Droit inaliénable
    Le Lesotho a regretté, jeudi, que le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ne soit toujours pas garanti. 
    «Il est regrettable que le (problème du) déni persistant du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ne soit toujours pas résolu», a indiqué, jeudi, le Premier ministre du Lesotho, Moeketsi Majoro, lors de la 76e session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU. 
    «Le peuple du Sahara occidental aspire à la paix, à la liberté et à l’obtention du droit de déterminer son propre destin», a-t-il ajouté.
    «Depuis de nombreuses années, les efforts de l’ONU pour faciliter la transition vers l’indépendance (du Sahara occidental) n’ont donné aucun résultat concret», a-t-il déploré.
    Il a rappelé, en outre, que le Lesotho attend «avec intérêt la conclusion du processus au Sahara occidental, afin que le peuple de ce pays puisse librement déterminer son propre avenir».
     
  • Point de presse quotidien de l’ONU: 23/09/2021

    Point de presse quotidien de l’ONU: 23/09/2021

    Climat, Afghanistan, Yémen, COVAX, John Ruggie, Sahara Occidental, Maroc, Algérie,

    Ce qui suit est une transcription quasi textuelle de l’exposé de midi d’aujourd’hui par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

    ** Sommet des systèmes alimentaires

    Ce matin, à l’ouverture du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, le Secrétaire général a souligné que nous devons construire un monde où des aliments sains et nutritifs sont disponibles et abordables pour tous, partout. Il a noté que la pandémie de COVID-19 a plongé des millions de personnes dans l’extrême pauvreté et a fait planer le spectre de la famine dans un nombre croissant de pays. En même temps, a-t-il ajouté, nous menons une guerre contre la nature et récoltons la moisson amère de récoltes en ruine, de revenus en baisse et de systèmes alimentaires défaillants. Le Secrétaire général a souligné que les systèmes alimentaires peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan pour relever tous les défis [pour réaliser] les objectifs de développement durable. Ces remarques ont été partagées avec vous.

    A 12h30, Amina Mohammed, la Vice-Secrétaire générale, sera ici pour vous informer sur le Sommet des systèmes alimentaires. Elle sera virtuellement rejointe par Tom Vilsack, le secrétaire américain à l’Agriculture ; Ibrahim Mayaki, directeur général du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique de l’Agence de développement de l’Union africaine ; et Ville Skinnari, Ministre de la coopération au développement et du commerce extérieur de la Finlande.

    ** Climat

    Ce matin, le Secrétaire général a également pris la parole lors d’une première réunion du Conseil de sécurité intitulée « Débat public de haut niveau sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales : climat et sécurité ». Il a déclaré que notre fenêtre d’opportunité pour prévenir les pires impacts climatiques se referme rapidement et qu’une action climatique beaucoup plus audacieuse est nécessaire avant la COP26 (vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques) pour maintenir paix et sécurité.

    Le Secrétaire général a déclaré que l’adaptation au climat et la consolidation de la paix peuvent et doivent se renforcer mutuellement et que le dialogue pour mieux partager et gérer les ressources est essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques et garantir que les gens ont accès à des moyens de subsistance durables. Il a également déclaré que nous développons de nouvelles solutions en tant qu’Organisation pour réduire notre empreinte carbone et transférer l’approvisionnement énergétique aux producteurs d’énergie renouvelable, dans le but de soutenir les capacités d’énergie renouvelable dans toutes nos missions de maintien de la paix. Ses propos sont en ligne.

    ** Afghanistan

    Passons à l’Afghanistan : nos collègues là-bas nous disent que les opérations humanitaires continuent à travers l’Afghanistan. Le Service aérien humanitaire de l’ONU opère des vols, presque quotidiennement, vers différentes provinces, y compris vers Kaboul. Les mouvements routiers transnationaux des Nations Unies ont été rétablis pour la première fois depuis plusieurs années. Avant la saison des semis de blé d’hiver de septembre-octobre, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) achète plus de 8 500 tonnes métriques de semences de blé pour aider plus de 170 000 familles vulnérables. Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) soutient la construction de chaussées et d’autres infrastructures d’atténuation des risques de catastrophe dans la province de Nangarhar.

    L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) améliore l’accès à ses services de base pour les communautés touchées par les conflits et les déplacements, notamment la construction de routes dans la province de Khost pour améliorer l’accès aux services, aux marchés et à l’emploi. Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) soutient également un hôpital de la province d’Herat avec des fournitures de santé reproductive d’urgence couvrant le traitement d’environ 1 500 cas médicaux et chirurgicaux.

    De leur côté, nos amis du [Programme alimentaire mondial] ont prévenu qu’une enquête menée par l’Agence montrait que seulement 5 % des ménages en Afghanistan ont suffisamment à manger chaque jour. Le PAM a déclaré que les pertes d’emplois, le manque d’argent et la flambée des prix des denrées alimentaires créent une nouvelle classe de personnes affamées en Afghanistan.

    Le 13 septembre, c’était la semaine dernière, vous vous en souviendrez — il y a deux semaines — les donateurs ont promis plus de 1,2 milliard de dollars pour l’aide humanitaire et au développement à l’Afghanistan. À ce jour, plus de 121 millions de dollars, soit 20 % des 606 millions de dollars requis jusqu’à la fin de l’année, ont été reçus. Nous exhortons les donateurs à verser les promesses de dons le plus rapidement possible. Nous ne pouvons travailler qu’avec de l’argent. Nous ne pouvons pas travailler avec des promesses. C’est important pour que nous puissions continuer à obtenir une aide vitale, notamment de la nourriture, des médicaments, des soins de santé et une protection pour les Afghans qui en ont le plus besoin.

    ** Yémen

    S’agissant du Yémen, nos confrères affirment que la crise humanitaire dans le pays continue de s’aggraver. Les combats dans diverses régions du pays – y compris à Shabwa et à Ma’rib – augmentent les déplacements et les pertes civiles. Une troisième vague de COVID-19 menace de faire exploser le système de santé du pays. Et la monnaie yéménite est à un niveau record, anéantissant les revenus des gens et poussant les prix des denrées alimentaires hors de leur portée.

    Le plan de réponse humanitaire au Yémen étant financé à un peu plus de 50 %, les agences d’aide préviennent que les programmes vitaux essentiels, notamment l’aide alimentaire, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, seront considérablement réduits sans financement supplémentaire. Hier, la Suède, la Suisse et l’Union européenne ont co-organisé un événement parallèle de haut niveau sur la crise humanitaire au Yémen. L’événement d’hier a représenté une forte démonstration de solidarité avec le peuple yéménite.

    ** COVAX

    J’ai une mise à jour COVAX pour vous d’Amérique latine et des Caraïbes. Nos équipes des Nations Unies là-bas, dans cette région, nous disent qu’elles continuent de soutenir les autorités de la région pour faire face aux multiples impacts de la pandémie de COVID-19. Ils soutiennent également les campagnes de vaccination. Des centaines de milliers de doses de vaccins soutenus par COVAX sont arrivées récemment en Argentine, en Bolivie et au Honduras.

    ** John Ruggie

    Et enfin, j’ai juste une déclaration à lire sur le décès d’un ancien collègue à nous, John Ruggie. Nous avons été profondément attristés par le décès, le 16 septembre, de John Ruggie, ancien Sous-Secrétaire général des Nations Unies et proche conseiller des Secrétaires généraux. M. Ruggie était un universitaire de renom qui a apporté sa sagesse et sa vision à plusieurs initiatives marquantes des Nations Unies.

    Il a joué un rôle clé dans l’élaboration des Objectifs du Millénaire pour le développement et a contribué au lancement du Pacte mondial des Nations Unies en 2000. Il a également été l’architecte des Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme. Les « Principes Ruggie », comme ils sont devenus connus, ont depuis fait leur chemin dans de nombreuses lois nationales et ont contribué à façonner et à élever l’importance des droits de l’homme dans les entreprises.

    Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances à la famille de John, et il espère qu’ils seront réconfortés par l’immense impact qu’il a eu sur le monde. Je pense que ceux d’entre nous qui ont eu la chance d’avoir travaillé avec John pendant ces années sont profondément attristés par son décès, mais son héritage perdure. Madame?

    ** Questions et réponses

    Question : J’aimerais savoir, Deborah Lyons, la RSSG (Représentante spéciale du Secrétaire général) en Afghanistan, travaille-t-elle toujours depuis le Kazakhstan ?

    Porte – parole : Non, elle est à Kaboul, et elle est de retour à Kaboul depuis…

    Question : Quand est-elle venue… est-elle revenue ?

    Porte – parole : Elle est revenue, je pense, la semaine dernière.

    Question : Parce que j’ai entendu dire qu’elle était la première à être dans l’avion de l’ONU et qu’elle… elle a laissé la population locale derrière elle ? Est-ce vrai?

    Porte – parole : Elle n’est pas la première à l’être… elle ne l’a pas fait… d’accord. Revenons un peu en arrière. Mme Lyons était à Kaboul jusqu’à, si je me souviens bien, très tard en août, à l’une des périodes les plus difficiles. Elle avait une… il y avait une urgence familiale pour laquelle elle devait être là. Elle était au Kazakhstan. Il y avait aussi, comme je vous le rappelle, les deux représentants spéciaux adjoints étaient et sont restés à Kaboul tout le temps. Nous avons également essayé de faire pivoter certains de ces hauts dirigeants. Je… et comme je le répète encore une fois, il reste… il restera… plus de 100 membres du personnel international qui n’ont jamais quitté Kaboul, et notre personnel national est également là. Nous avons été très, très concentrés sur la sécurité du personnel national. À ce jour, cela a été un succès, et nous continuerons de le souligner. Benno ?

    Question : [Inaudible]

    Porte – parole : D’accord. Allons…

    Question : Le président brésilien [Jair] Bolsonaro est en quarantaine au Brésil depuis au moins cinq jours, apparemment, et vous avez également déclaré que toute la délégation serait mise en quarantaine après au moins deux cas de COVID lors de leur visite à New York et ici au siège. Pouvez-vous me dire, est-ce maintenant… comment ça se passe ? Est-ce encore deux cas ? Y a-t-il plus de cas? Avez-vous découvert autre chose ?

    Porte – parole : Nous n’avons pas… Je veux dire, je viens de parler au téléphone avec notre directeur médical. Il n’y a eu aucun nouveau cas signalé à part celui… notamment, celui que nous avons signalé au cours des dernières 24 heures. Aucun cas ne nous a donc été signalé. Donc, c’est… Je veux dire, je ne peux que me fier à ce qui est rapporté. Nous avons… comme nous l’avons dit, nous avons été en contact avec le… nous avons examiné toutes les expositions potentielles au personnel de l’ONU qui était présent dans la salle de l’AG. La recherche des contacts a été effectuée. Et juste pour être sûr que tout le monde a la même information, la personne en question n’a pas rencontré le Secrétaire général et ne faisait pas partie de l’accord bilatéral entre le Président brésilien et le Secrétaire général.

    Question : Et juste un suivi et la demande de deux confirmations. S’agit-il encore de deux cas, à notre connaissance ? Et est-il exact que certaines parties de la délégation sont en quarantaine à New York, y compris le ministre de la Santé ?

    Porte – parole : Sur votre deuxième partie, c’est vraiment à la Mission Brésilienne de parler d’elle-même. C’est ma compréhension, mais encore une fois, c’est… une compréhension n’est pas un fait. Vous devriez vérifier avec eux. Et je ne suis pas au courant de nouveaux cas. D’accord. Fathi ?

    Question : Un suivi. Le Secrétaire général et ses hauts fonctionnaires qui dialoguent avec les chefs d’État et de gouvernement en visite sont-ils mis à l’épreuve au quotidien ?

    Porte – parole : Non, je veux dire, pour…

    Question : Pour le Secrétaire général.

    Porte – parole : Le Secrétaire général est masqué tout le temps. Et des tests sont effectués lorsque les médecins militaires le jugent approprié. Stefano ?

    Question : Est-ce… une suite à une question que j’ai posée la semaine dernière sur Haïti…

    Porte – parole : Allumé ? Sur, je suis désolé?

    Correspondant : Migrants ou réfugiés… Haïti.

    Porte – parole : Ouais.

    Question : Les Haïtiens, mig… avec, au Texas. Dans ce cas, le Secrétaire… comment le Secrétaire général appelle-t-il… les appelle ? Sont-ils… ces Haïtiens là-bas sont-ils des réfugiés ou des migrants ?

    Porte – parole : Ecoutez, je vous renvoie à ce que le chef du HCR a dit sur la question. M. [Filippo] Grandi a été très clair en disant que le… il était préoccupé et choqué par les images qui ont été vues… qui ont été vues à la télévision et a ajouté que les expulsions massives actuellement en cours sans dépistage des besoins de protection sont incompatibles avec les normes internationales. normes et peut constituer un refoulement.

    Correspondant : Alors… la traduction c’est : ce sont des réfugiés.

    Porte – parole : La question de savoir si une personne est un migrant et… ou un réfugié dépend, évidemment, du processus de sélection et de ce que les gens prétendent. Ce que M. Grandi exprime ici, c’est sa profonde préoccupation face à ce qu’il voit et à ce qu’il entend se passe dans… en ce qui concerne les Haïtiens.

    Question : Un suivi rapide. Je suis désolé, Stéphane. Je respecte beaucoup Filippo Grandi. Je pense qu’il fait un excellent travail, mais je pense que le Secrétaire général, quand il parle, a plus de poids, dans un sens, si le Secrétaire général dit quelque chose, le monde entendra plus que…

    Porte – parole : Je suis pleinement conscient de ces différences de voix. M. Grandi parle au nom du système des Nations Unies sur les questions liées aux réfugiés et aux questions connexes. Le Secrétaire général n’a pas… bien sûr, aucun problème avec ce qu’il dit. Kaitlin, si c’est toi, ouais.

    Question : Alors, l’ONU n’a-t-elle aucun rôle dans ce que HRW (Human Rights Watch), Amnesty [International], même l’envoyé américain en Haïti a qualifié d’inhumain et même de raciste ?

    Porte – parole : Non, nous n’avons aucun rôle à la frontière sud des États-Unis, à ma connaissance. Non, non, je sais, alors laissez-moi passer en revue les différentes étapes. Nous sommes présents et avons été présents, y compris l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) et d’autres, à la frontière nord du Mexique, où nous avons vu au fil des années une grande accumulation de migrants qui se déplacent et d’autres qui ont besoin d’une aide humanitaire, et nous y sommes présents. À notre arrivée en Haïti, nous venons de nous enregistrer avec nos collègues là-bas et nous apportons une assistance à ces personnes qui reviennent. Lenka, puis Abdelhamid. Oui?

    Question : Avons-nous le nombre de balayages de mardi par hasard ? Merci.

    Porte – parole : C’est une très bonne question. Je ne les ai pas vus, mais mon formidable bureau, qui j’espère écoute ce briefing, m’enverra les chiffres.

    Question : Ce serait bien d’avoir une comparaison avec 2019 et 2020.

    Porte – parole : Ouais, c’est assez facile. Abdelhamid ?

    Question : Merci Stéphane. La situation en Libye pourrait devenir incontrôlable après la démission du général Khalifa Haftar pour seulement trois mois de son poste militaire en vue de sa nomination à la présidence. Que s’est-il passé après que le parlement a suspendu la confiance dans le gouvernement d’unité nationale et le rejet par le gouvernement d’unité nationale de sa décision de censure ? Merci.

    Porte – parole : Je pense que nous avons exprimé notre inquiétude face à certains des derniers développements dans ce pays. Il y a… il y a eu des accords conclus par un certain nombre de… il y a eu des accords conclus par un certain nombre de partis libyens, notamment en vue des élections qui auraient lieu fin décembre. Pour le bien du peuple libyen, il est très important que tous les dirigeants libyens œuvrent dans l’intérêt du peuple. Merci. Evelyn, et ensuite nous irons à Ibtisam.

    Question : Oui. Merci Stéph. Y a-t-il une mise à jour sur la Tunisie maintenant que ses représentants sont ici et la semaine dernière, elle semble avoir perdu les derniers vestiges de la démocratie ?

    Porte – parole : Écoutez, nous suivons évidemment de très près ce qui se passe en Tunisie. Nous encourageons, à nouveau, tous les acteurs politiques concernés à résoudre leurs problèmes par le biais d’un dialogue inclusif conforme aux valeurs démocratiques de la Tunisie. Nous nous engageons à continuer de soutenir les institutions démocratiques de la Tunisie, ainsi que sa réponse à la pandémie en cours. Ibtisam et puis…

    Question : Sur la Libye, quelle est votre position en fait sur la déclaration du parlement de l’est… le parlement de l’est de la Libye qu’il retire son soutien au gouvernement ? Et puis, sur le Yémen et la réunion d’hier, vous avez dit que les pays ont montré leur solidarité avec le peuple libyen [sic], mais la question est de savoir si cela s’est traduit en promesses de dons ou en espèces… ?

    Porte – parole : Ouais. Je n’ai pas le numéro mis à jour. Parfois, cela prend un peu de temps pour traiter l’argent qui est… annoncé et pour comprendre ce qui est nouveau, ce qui ne l’est pas. Alors, il y a… il y a, j’en suis sûr, des collègues de l’OCHA (Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires) avec des petites visières vertes qui parcourent les chiffres. Sur la Libye, je pense que vous avez peut-être vu… Je veux dire, il se passait beaucoup de choses, mais mardi, je pense que la Mission a publié un communiqué de presse dans lequel elle exprimait son inquiétude quant à la décision prise par la Chambre des représentants. et a demandé aux partis de suivre et de s’en tenir à ce calendrier électoral, qui a déjà été convenu et constitue une étape cruciale pour le retour de la Libye à la démocratie. Evelyne… désolé. D’accord. Jennifer. Jennifer ? D’accord.

    Question : Comme vous le savez probablement, cela se produit alors qu’il y a eu de nombreuses critiques à ce sujet de la part de divers groupes de la société civile et, je pense, du propre rapporteur spécial de l’ONU sur les questions alimentaires. Le Secrétaire général est-il déçu ?

    Porte – parole : Oui, je pense que c’est une excellente question. Si je pouvais… je le ferai… et si je faisais ça ? Je vous appellerai d’abord lorsque le Vice-Secrétaire général arrivera dans sept à huit minutes environ. Et en revenant à la remarque de Stefano, quand elle parle, c’est plus puissant que quand je parle, donc…. Qui a… oui, tout à l’arrière. Je ne peux pas te reconnaître avec le masque vert. Oh, on y va. D’accord. Maintenant, je… Mario, bon retour. Oui.

    Question : Stéph, faisant suite à la lettre que vous avez reçue des autorités talibanes, avez-vous eu d’autres communications avec elles ou avec la Commission de vérification des pouvoirs pour organiser un éventuel voyage ?

    Porte – parole : Non, donc, il n’y a pas eu de nouveaux développements sur ce front. Les lettres, comme nous l’avons dit, ont été envoyées au Comité de vérification des pouvoirs. Ils le reprendront chaque fois qu’ils sentiront qu’ils le feront. Carla. Je reviendrai vers toi.

    Question : Merci. La semaine dernière, je vous ai interrogé sur notre collègue qui travaille pour La Prensa Latina.

    Porte – parole : Ouais, je sais, ouais.

    Question : Ouais. Avez-vous… y a-t-il d’autres progrès dans les relations avec le pays d’accueil ? Et quelle excuse donnent-ils ?

    Porte – parole : Pas à ma connaissance. C’est une question… Je ne parle pas pour le pays d’accueil. Je parle au nom de l’institution qu’ils hébergent. David?

    Question : Merci. Lors de la réunion du P5 avec le Secrétaire général, il a appelé le P5 à coordonner et à atténuer la crise humanitaire émergente et à empêcher un effondrement économique, selon le Département d’État. Quel genre de mesures, quel genre d’idées avait-il pour faire ça ? A-t-il appelé les pays spécifiquement à atténuer un effondrement économique en faisant des choses spécifiques ?

    Porte – parole : Eh bien, je pense qu’une partie de cela consiste à s’assurer que l’argent peut entrer dans l’économie afghane, arriver à ceux qui en ont besoin, d’accord, arriver à… nous donner aux Nations Unies les ressources pour acheter de l’aide humanitaire, pour distribuer de l’aide humanitaire . Je pense, comme il l’a dit à plusieurs reprises, qu’un effondrement économique de l’Afghanistan aurait un impact catastrophique, évidemment, sur le peuple afghan, mais sur la stabilité du pays et de la région dans son ensemble. Benno, puis nous retournerons à Ibtisam et Abdelhamid.

    Question : J’aimerais faire suite à la question de Mario sur les talibans. Pouvez-vous… pourriez-vous nous dire si le Secrétaire général pense qu’un représentant ici à New York pour les talibans serait un avantage pour réellement négocier des questions humanitaires et ainsi de suite et ainsi de suite ?

    Porte – parole : Eh bien, et ainsi de suite et ainsi de suite et ainsi de suite. [Rires] Yadda, yadda, yadda, comme on dit, ouais. Le… c’est une question très intéressante, mais elle se résume aux règles et règlements de cette Organisation. Il y a des règles et des règlements en termes de titres de compétences, qui peut s’asseoir sur une chaise derrière une plaque signalétique. Ces règles sont assez claires. Il appartient maintenant à la Commission de vérification des pouvoirs de prendre une décision. Et je vais en rester là. Je reviendrai vers toi. Ibtisam ? Ibtisam, s’il vous plaît.

    Question : Donc, un suivi sur… deux suivis, tous les deux en Afghanistan. Donc, la question du Comité de vérification des pouvoirs, est-ce… est-ce que cela a à voir uniquement avec l’ambassadeur, pensais-je, et qui représente n’importe quel pays en ce qui concerne son ambassadeur ici, mais il n’est pas clair pour moi s’il traite également la question de l’UNGA et qui parle devant l’UNGA. Pourquoi est-ce que cela fait partie de leur travail ?

    Porte – parole : Eh bien, les pouvoirs… oui, cela fait partie… le comité de vérification des pouvoirs est un sous-ensemble de l’Assemblée générale. C’est un comité de l’Assemblée générale.

    Question : D’accord. Alors, sur l’autre suivi du gel des avoirs, quelle est en fait la position du Secrétaire général et de l’Afghanistan ? Croit-il que cet actif… que… le gel devrait être levé ou non ?

    Porte – parole : Notre position de principe a toujours été, en ce qui concerne les sanctions, elles ne devraient pas être faites d’une manière qui blesse le peuple d’un pays, d’accord, que les sanctions devraient être ciblées… peuvent être ciblées contre des individus, mais nous voudrions de voir des politiques mises en place qui profitent au peuple afghan. Abdelhamid ?

    Question : Stéphane, il y a une crise qui couve entre deux voisins maghrébins, l’Algérie et le Maroc. Hier, l’Algérie a suspendu tous les vols d’origine marocaine ou marocains passant au-dessus de l’Algérie. Premièrement, est-ce que cela rendrait la mission de M. Staffan de Mistura un peu plus difficile? C’est d’un côté. Le SG ouvrirait-il aussi le sujet avec… s’il rencontre Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, qui est ici. Je ne sais pas s’il l’a rencontré ou s’il le rencontrera. Aurait-il ouvert le sujet pour essayer au moins d’explorer si l’ONU peut jouer un rôle dans cette crise ?

    Porte – parole : Je ne sais pas pourquoi vous mêlez M. de Mistura à cela. Nous n’avons fait aucune annonce sur quoi que ce soit de toute façon. M. de Mistura est heureux dans sa maison en ce moment en Europe. Nous pensons qu’il est important que les deux pays s’engagent dans un dialogue positif. Ce sont deux pays très importants dans la région, et nous voulons… nous voudrions voir les meilleures… deux… les meilleures relations possibles, des relations bilatérales, entre les deux. Quant aux discussions du Secrétaire général avec les différentes délégations, nous ferons un bilan bilatéral… une lecture. Une dernière question, et puis notre… nous devons passer à nos invités.

    Question : D’accord. Juste un suivi sur le comité d’accréditation. Si j’ai bien compris, le comité d’accréditation doit se réunir en novembre. Et quelle est la situation pour le Myanmar et la Guinée ? Est-ce que tout est regroupé, les trois cas ou chaque cas est… ?

    Porte – parole : Évidemment, chaque cas… Je veux dire, chaque cas fait référence à ce cas particulier. Je veux dire, je… mais les discussions de la commission de vérification des pouvoirs sont du ressort des membres de la commission, qui sont des États membres, présidés par notre… par la Suède. Je ne suis pas au courant d’une réunion prévue pour cette fois. Une fois que nous aurons des informations que nous pourrons partager, nous le ferons. D’accord.

    UN Press, 23/09/2021

  • La stratégie du Maroc face à la faiblesse espagnole II

    La stratégie du Maroc face à la faiblesse espagnole II

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    L’immigration comme facteur de déstabilisation et d’insécurité contre l’Espagne

    L’utilisation de l’immigration comme arme contre l’Espagne n’est plus un secret. Derrière le flux de petits bateaux arrivant presque quotidiennement durant ce mois de juillet 2020 sur les côtes espagnoles, que ce soit vers les îles Canaries ou vers le sud de l’Espagne, se cache la simple raison de faire plier l’Espagne pour suivre la politique marocaine au sein de l’Union européenne. D’autres raisons sous-jacentes sont d’accepter le fait accompli de l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, ainsi que d’être courtisé et subventionné par Madrid pour freiner les départs de migrants illégaux.

    Par exemple, le Maroc ne permet plus à autant de bateaux de quitter ses côtes après avoir conclu des accords avec Madrid et Bruxelles, accords conditionnés par une aide financière. A noter que depuis l’accord Turquie-UE sur l’immigration en 2016, après la fermeture des ports italiens en 2018, la route de l’immigration maritime marocaine vers l’Espagne était devenue la plus fréquentée en 2019. Depuis janvier 2020, 15 683 migrants sont arrivés en Espagne par la mer, soit 45 % de moins qu’au cours des huit premiers mois de 2018, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.

    Géopolitiquement, le Maroc a constaté que la charte de l’immigration est un instrument de pression très utile et très facile. En fait, pendant des années, les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne ont présenté un modèle de comportement dans lequel, lorsque les négociations étaient tendues, il y avait une augmentation des départs de bateaux avec des immigrants illégaux, mais lorsqu’il n’y avait pas de négociations, il n’y avait presque pas de départs d’immigrants illégaux. Le schéma se répète lorsque le Maroc veut plus d’argent ; il ouvre la voie à l’immigration clandestine, et lorsqu’il reçoit l’argent, il la referme.

    Dans cette optique, l’Espagne avait accordé au Maroc 32 millions d’euros en août 2019 pour le contrôle de l’immigration clandestine, après avoir accordé en juillet de la même année 26 millions d’euros pour « la fourniture de véhicules au ministère marocain de l’Intérieur ». Et malgré tout cela, Madrid a continué à insister devant les institutions de l’UE sur l’importance cruciale du Maroc en tant que partenaire stratégique en matière de migration et autres. « L’Europe devra continuer à faire un effort plus important en direction du Maroc », a déclaré la vice-présidente espagnole Carmen Calvo. Cependant, le Maroc utilise l’immigration illégale pour faire du chantage à l’Espagne, comme l’a souligné à juste titre José Manuel García-Margallo[i], l’actuel haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

    Par conséquent, le Maroc deviendra le gagnant dans ce jeu d’immigration en profitant de l’aide financière, et réussira à pousser l’UE et l’Espagne à suivre sa politique au Sahara Occidental. Sinon, l’Espagne devra payer un prix élevé pour sa sécurité, ce qui contribuera à maintenir les institutions monarchiques marocaines fortes et en continuité inchangée avec la modernité.

    En 1978, l’Espagne a ratifié une nouvelle constitution qui la déclare monarchie parlementaire après quatre décennies de dictature. Dans cette transition, l’émergence de mouvements et de partis politiques réclamant l’indépendance des régions de la Catalogne et du Pays basque était de bon augure pour la politique étrangère marocaine. L’idée était d’amalgamer la question du Sahara occidental et la question catalane afin de semer la discorde dans la position espagnole et de l’éloigner du respect de la légalité internationale. En d’autres termes, si vous demandez l’indépendance du Sahara occidental, pourquoi refuser celle de la Catalogne ? C’est l’un des jeux de la diplomatie marocaine envers son homologue espagnole.

    Depuis l’accession au trône du roi Mohammed VI en juillet 1999, le plus frappant a été sa capacité à préserver et à étendre le monopole de la monarchie sur l’exercice du pouvoir politique et économique. Les structures autoritaires du pouvoir politique qu’il a hérité de son père restent fortes. Beaucoup ont pensé, ou espéré, qu’une libéralisation politique contrôlée conduirait à l’effondrement des mesures constitutionnelles et informelles qui entravent le libre activisme politique, et empêcherait la construction d’une démocratie stable[iii].

    Le modèle du système politique marocain est encore régi par des caractéristiques extraconstitutionnelles qui prévalent sur les règles et normes juridiques. En fait, la monarchie est moins contrainte par les règles constitutionnelles que par les caractéristiques informelles des normes sociales, des protocoles royaux et du droit coutumier. Le Maroc depuis l’époque de Hassan II[iv] voulait à tout prix jouer le rôle de médiateur entre les continents africain et européen ; il voulait ouvrir le pays à l’Europe pour jouer le rôle de charnière. Cela se reflète dans l’accord d’association entre le Maroc et l’UE signé en 2002, où l’Espagne et la France ont joué un rôle décisif dans la finalisation de cet accord. Cependant, l’élite marocaine du Makhzen trouve dans le miracle espagnol un danger politique potentiel car il oblige les institutions marocaines despotiques à s’engager dans des réformes structurelles pour que le régime se maintienne et réduise la menace populaire.

    Ainsi, selon le PNUD[v], le Maroc était classé 121e en termes de développement humain fin 2019, avec plus de 10 % des Marocains vivant dans l’extrême pauvreté totale. Ce qui irrite l’élite marocaine, c’est qu’en vantant les mérites du royaume, elle s’appuie souvent sur les situations sombres de l’Espagne pour créer des conflits imaginaires, comme la question de l’immigration. L’Espagne est maintenant en récession avec une chute historique de 18,5 % de son PIB[vi]. Dans cette perspective, l’Espagne est à la tête d’un marasme sans précédent dont souffrent toutes les grandes économies de la monnaie unique[vii]. L’intelligence marocaine a la capacité de profiter des moments difficiles de ses adversaires et de ses voisins au bon moment pour déclencher des offensives qui les font plier à ses intérêts, comme cela se passe actuellement en Espagne en raison de la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus.

    Les entreprises marocaines ont renforcé leur coopération avec l’Afrique subsaharienne dans les domaines de la banque, des télécommunications, de l’assurance et de la fabrication. En fait, selon la Banque africaine de développement, 85 % des IDE du royaume sont allés dans des États subsahariens en 2018[viii]. Le Maroc utilise sa présence sur le continent africain, en tant que porte d’accès aux pays accidentés d’Afrique de l’Ouest, ce qui lui permet d’améliorer sa position internationale, de renforcer le soutien régional et d’améliorer son économie. C’est pourquoi le Maroc a réintégré l’UA en 2017, plus de trois décennies après l’avoir quittée. Depuis lors, le régime a manifesté son intérêt pour l’adhésion à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Le roi du Maroc a personnellement œuvré à l’établissement de liens avec les pays subsahariens. Il a effectué de nombreuses visites dans différents États et a signé près de 1 000 accords économiques, politiques et de sécurité.

    Cette nouvelle approche marocaine s’inscrit dans la stratégie franco-marocaine visant à freiner la présence de l’Espagne en Afrique de l’Ouest et à maintenir la présence des entreprises françaises par le biais des entreprises marocaines. La stratégie n’est plus cachée dans ce sens car l’axe Paris-Rabat est très influent en Afrique, et l’Espagne avait déjà perdu le seul territoire arabe du Maghreb qui parlait la langue espagnole. L’objectif du Maroc est d’être le principal lien entre l’Afrique et l’Europe, et non l’Espagne. C’est pourquoi le Maroc négocie un accord avec la Grande-Bretagne dans ce sens, en pensant utiliser Gibraltar comme un lien entre les continents. L’Espagne sera entourée par la France et la Grande-Bretagne, ce qui créera une politique de nouveaux axes.

    En termes de sécurité régionale, l’instabilité s’est accrue en Afrique du Nord et au Sahel au cours de la dernière décennie, permettant au Maroc de s’élever au rang d’acteur clé de la lutte contre le terrorisme et de jouer le rôle de zone stable. Ou pour jouer le rôle d’un allié sûr pour les acteurs occidentaux. Parallèlement, la volonté du royaume de contenir les activités terroristes en Libye et au Mali a renforcé sa position en tant qu’acteur pouvant contribuer aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. La présence de l’Espagne est devenue insignifiante en Afrique, où les services CNI de l’Espagne passent inaperçus et sont faibles, malgré sa présence sur le sol africain par le biais d’agents dispersés sans réelle stratégie de sécurité, ni pour l’économie et les entreprises espagnoles. Les attentats terroristes de Madrid du jeudi 11 mars 2004 ont été l’acte terroriste le plus meurtrier en Europe depuis 1988, une situation qui a démontré la faiblesse des services du CNI par rapport à ceux du Maroc.

    L’urgence d’un changement stratégique total pour l’Espagne

    Les tensions entre le Maroc et l’Espagne, révélées par le conflit sur la délimitation maritime[ix] des frontières entre les deux pays, y compris le territoire du Sahara occidental, révèlent à plus d’un titre la nature des affrontements sous-jacents entre les deux pays. L’Espagne tente de camoufler cette réalité, qui est aussi claire que le soleil.

    Dans cette perspective, la coopération bilatérale s’inscrit dans la stratégie du Maroc d’acquérir le même développement économique que l’Espagne, ce qui implique des avantages dans tous les domaines de la coopération. La mise en œuvre de projets grandioses tels que le gazoduc Algérie-Maroc-Espagne reflète une tentative claire du Maroc d’influencer l’économie espagnole comme prélude à une influence politique. L’embargo économique contre Ceuta et Melilla, comme l’effet historique et l’impact de la guerre du Rif de 1909[x] sur la vie politique de l’Espagne, entre dans cette nouvelle stratégie marocaine. La ligne d’action de l’Espagne serait de contenir les tentatives d’encerclement du Maroc dans des secteurs vitaux (industrie de la défense, sécurité des systèmes d’information, télécommunications terrestres et spatiales, circuits financiers, ressources énergétiques, mode de fonctionnement des institutions…), sachant pertinemment que le Maroc joue la carte française en matière de sous-traitance. La deuxième ligne concerne le renforcement du pouvoir espagnol à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Dans les deux cas, tout doit être construit presque à partir de zéro.

    Depuis la fin de la guerre froide, un double phénomène s’est développé sur la scène internationale : l’extinction de l’État-nation par la mondialisation des échanges, et l’affaiblissement de la notion d’ennemi. Ce dernier point est celui qui me semble le plus décisif, car il éclipse la quête de puissance qui a marqué l’histoire des relations internationales depuis la nuit des temps. La réflexion sur l’équilibre des forces entre le Maroc et l’Espagne s’est révélée être une dure réalité aujourd’hui. Cette réalité reflète le paradoxe du Maroc, voisin coopératif et ennemi à la fois. Cette contradiction doit être prise en compte dans les stratégies espagnoles. Ils devraient l’inclure dans leurs calculs et le circonscrire dans un autre registre, loin des calculs de l’UE, où la politique française et allemande reste la plus dominante.

    À l’ère de la société de l’information, les réseaux humains se doublent d’autres formes de caisses de résonance. Les forums de discussion, les listes de diffusion, les pages personnelles et les sites web appartiennent à cette nouvelle géographie de la circulation des messages qui bouleverse l’ancien arbre de l’information. La désinformation a donc été l’autre contribution fondamentale à la stratégie marocaine. Parce que la pratique marocaine utilise la désinformation comme un art de la guerre de l’information pour affaiblir l’Espagne et parfois même la diaboliser, c’est le jeu pratique contre le Front Polisario qui trouve un écho dans plusieurs institutions occidentales.

    L’une des principales faiblesses des décideurs politiques en Espagne est la capacité des Marocains à enrôler des amis pour s’allier à la thèse marocaine sur le Sahara occidental, ou pour acquérir des marchés d’investissement espagnols ou européens. Par exemple, le roi Mohammed VI a offert à son ami Juan Carlos, connu pour son soutien à l’occupation du Sahara par le Maroc, 45 000 mètres carrés près de la station balnéaire de Marrakech[xi]. Nous devons également inclure des leaders politiques espagnols tels que Felipe Gonzales, ancien président de l’Espagne, fervent défenseur du Maroc au sein des institutions espagnoles, européennes et latino-américaines, et dont l’influence se poursuit encore aujourd’hui au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol.

    Par conséquent, l’Espagne doit relancer le débat sur la stratégie du pouvoir pour révéler la situation réelle des antagonismes nationaux, européens et internationaux. Refuser d’être un État vassal est un développement logique dans l’histoire des luttes de pouvoir. Elle conduit les plus astucieux à développer des espaces de mouvement en recourant systématiquement à des stratégies indirectes de contre-influence. La Méditerranée occidentale est ainsi devenue un espace fortement militarisé, et l’absence de structures de coopération reste préjudiciable à la gestion des tensions qui y convergent. Mais dans cette équation, le Maroc représente la vraie menace, mais elle est cachée et camouflée par des traités de coopération sans aucun impact sur la stratégie pour une paix durable.

    Redéfinir la base industrielle et technologique de défense de l’Espagne, le maintien de la vitalité de cette industrie militaire est une question de souveraineté. De même, l’Espagne doit garantir la fourniture et le maintien en condition opérationnelle des équipements des forces armées, en particulier ceux qui contribuent à la mise en œuvre de la dissuasion et à la défense des intérêts espagnols, car cela constitue un pilier de son autonomie stratégique et contribue à l’influence de l’Espagne dans le monde. En revanche, il faut être conscient que l’abandon d’une capacité opérationnelle, même temporaire, fait courir le risque de perdre définitivement certaines compétences. Globalement, l’Espagne a besoin d’une nouvelle réorganisation stratégique pour une véritable gestion des risques qui pèsent sur son avenir économique, militaire et politique. D’emblée, il faut comprendre et savoir que l’objectif marocain de cette nouvelle stratégie offensive est d’acquérir plus d’avantages économiques et de pousser l’Espagne à partager avec elle les ressources naturelles cachées par la mer en Méditerranée et dans l’Atlantique, principalement le territoire du Sahara occidental. Dans le même temps, le Maroc veut forcer les négociations sur l’avenir de Ceuta et Melilla, stratégiquement les Marocains pensent qu’il est temps de jouer dans ce déplacement territorial.

    L’Espagne est obligée de prendre des décisions stratégiques, c’est-à-dire de définir des objectifs politico-militaires en fonction des connaissances acquises sur le problème donné, afin de guider la société espagnole vers une adaptation pacifique aux transformations nationales et internationales, sans aucun risque de conflit. Dans les deux cas, l’instabilité se développera. Dans cette perspective, le Maroc joue la carte du sous-traitant de la puissance française en Afrique et en Méditerranée occidentale, une situation que les strates espagnoles ne prennent pas au sérieux et qui fait de l’Espagne un objet facile à affaiblir. À l’avenir, il est probable que davantage de pays seront les théâtres d’une grande compétition régionale. Les conflits apparaîtront dans les pays où ils n’existaient pas auparavant, et s’aggraveront dans ceux où ils existent déjà. Dans les deux cas, l’instabilité se développera. L’utilisation de mandataires atténuera le risque de conflit direct entre puissances régionales, comme l’Espagne et le Maroc, mais les tensions augmenteront à mesure que le monde deviendra plus petit et que les possibilités de conflit se multiplieront.

    [i]Elfarodeceuta,25/06/2020.

    [iii] Pierre Vermeren, Le Maroc en transition, La Découverte, Paris, 2001.

    [iv] Voir à ce sujet l’intéressant ouvrage de Maâti Monjib, La monarchie marocaine et la lutte pour le pouvoir : Hassan II face à l’opposition nationale, de l’indépendance à l’état d’exception, Paris, L’Harmattan, 2000.

    [Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié son indice de développement humain 2019. Selon le rapport, le Maroc occupe la 121e place sur 189 pays et territoires. Un rang que le Royaume doit à un indice de développement humain (IDH) de 0,676. Une note qui classe le Royaume dans la catégorie « développement humain moyen ». « Entre 1990 et 2018, l’IDH du Maroc est passé de 0,458 à 0,676, soit une augmentation de 47,7 % », explique le rapport, dans le Rapport sur le développement humain 2019 Au-delà du revenu, au-delà des moyennes, au-delà d’aujourd’hui : les inégalités de développement humain au XXIe siècle.

    [vi] Agustí Sala , El Periódico – Vendredi 31/07/2020

    [vii] Lluís Pellicer, la zone euro subit un derrumbe de 12,1% en el segundo trimestre por la pandemia, El País, 31 juillet 2020.

    [viii] « Banking in ECOWAS : why Morocco is welcoming even sub-Saharan Africa », The Economist, 19 juillet 2018, https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2018/07/19/why-morocco-is-cosying-up- a-sub-saharan-africa.

    [ix] Ali El Aalaoui, Los objetivos marroquíes de su nueva delimitación marítima, magazine Tradición Viva, 29/04/2020.

    [x] Max Schiavon, La guerre du Rif. Un conflit colonial oublié. Maroc (1925-1926), éditions Pierre de Taillac, 2016.

    [xi]Philippe Tourel, Il y a quelque chose de pourri au royaume chérifien et espagnol, Revue AFRIQUE ASIE, 28 juillet, 2020.

    Ali El Aallaoui

    Quixote Globe, 06/08/2021