Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : Les Illusions perdues du Maroc

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    Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a annoncé, vendredi, avoir nommé Alexander Ivanko, de la Fédération de Russie, en tant que nouveau Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
    La question du Sahara occidental est depuis quatre décennies entre les mains de la commission onusienne de décolonisation. Les Nations-Unies considèrent le Sahara occidental comme une colonie.
    Le quitus onusien renseigne si besoin est que le dossier du Sahara occidental est sans équivoque et qu’il s’agit d’une question de décolonisation inachevée conformément aux résolutions de l’ONU dont certaines avaient été appuyées par des responsables marocains avant que le Maroc n’envahisse le territoire sahraoui le 31 octobre 1975. Il existe suffisamment d’arguments juridiques et historiques pour couper court aux allégations sans fondements de l’occupant marocain.
    Depuis 1963, l’ONU a inscrit à son agenda le territoire du Sahara occidental comme territoire non autonome et n’a cessé de réaffirmer résolutions après résolutions le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    La Quatrième Commission de décolonisation a réitéré ce droit imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et que le Sahara occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que l’ONU a dépêché dans le territoire la MINURSO, en vertu du plan de paix qu’elle a signé conjointement en 1991 avec le Front POLISARIO et le Royaume du Maroc. La Cour de justice de l’Union européenne a elle aussi rendu publiques deux sentences, on ne peut plus claires, en 2016 et 2018, confirmant le caractère distinct et séparé du Sahara occidental et du Maroc et attirant l’attention sur l’interdiction d’exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental sans le consentement préalable du peuple sahraoui.
    La présence de la République arabe sahraouie démocratique à l’Union africaine, siégeant aux côtés du Maroc avec les mêmes droits et devoirs et entretenant des relations diplomatiques suivies avec de nombreux pays dans le monde, est un coup dur qui enterre définitivement les prétendus droits historiques du Maroc. Il est clair que les prétentions marocaines concernant le statut juridique du Sahara occidental ne sont rien d’autre que des paroles creuses. Si le Maroc est convaincu de la marocanité du Sahara occidental, pourquoi alors le partager avec la Mauritanie suite aux accords tripartites de Madrid en novembre 1975 ?
    Si le Maroc est fort du bien-fondé de ses ‘‘droits historiques’’, pourquoi s’oppose-t-il au référendum d’autodétermination ?
    Le Palais royal a induit en erreur une large partie du peuple marocain et l’a convaincue que le Sahara est une partie intégrante du Maroc et que le destin, l’avenir, la prospérité, la sécurité et la stabilité du peuple marocain consiste en «la marocanité» du Sahara occidental. Il est aujourd’hui otage de ses allégations et sait que tout changement au Sahara occidental est à même de renverser la monarchie. Le Maroc a toujours agi unilatéralement à l’effet de remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et la probité de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, considérant l’option référendaire comme définitivement écartée.
    Un royaume hautement belliciste
    Le régime marocain a toujours été et demeure une source d’instabilité dans la région. Au lendemain de l’indépendance de la Mauritanie en 1960, il l’a revendiquée au nom des mêmes droits historiques.
    Trois années plus tard, brandissant le leitmotiv des supposés droits historiques, il poignarda dans le dos l’Algérie alors sortie exsangue d’une longue guerre de libération nationale.
    La publication par un consortium composé de plusieurs médias avec Amnesty International a révélé une grave affaire d’espionnage par les services marocains, de personnalités algériennes, de militaires hauts gradés, de ministres, de membres de la société civile, à l’aide d’un logiciel israélien.
    M. Bouraïb
    El Moudjahid, 29/08/2021
  • « La diplomatie algérienne dérange certains » (analyste)

    « La diplomatie algérienne dérange certains » (analyste)

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    Mustapha Heddam, analyste politique : «La diplomatie algérienne dérange certains»

    L’analyste politique Mustapha Heddam décrypte et décortique pour El Moudjahid les derniers évènements survenus sur la scène régionale.

    El Moudjahid : Quelle lecture faites-vous de la politique expansionniste du régime marocain ?

    Mustapha Heddam : Je rappelle que le régime marocain a une politique expansionniste et poursuit, depuis les années 1960, une politique malveillante et hostile à l’égard de plusieurs de pays de la région.

    Le Makhzen a, par exemple, longtemps refusé de reconnaitre l’indépendance de la Mauritanie et a même tenté d’annexer une partie de ce pays voisin. D’autre part, le roi Hassan II, à l’époque où il était prince héritier, a participé activement à des tentatives de déstabilisation de la révolution algérienne avec l’aide des services de renseignements de l’entité sioniste. De même qu’il a attaqué notre pays en 1963.

    Ce régime moyenâgeux a même envoyé plus de 350.000 marocains lors de la marche dite «verte» sur le Sahara occidental pour prendre, par la force, ce territoire qui venait d’être libéré par le front Polisario. Le Makhzen s’est aussi singularisé, dans les années 1990, par son soutien aux terroristes du GIA. Comme si cela ne suffisait pas, la narco-monarchie inonde l’Algérie de drogue dans une entreprise diabolique de destruction de notre jeunesse.

    Ainsi, l’hostilité du Maroc à l’égard de l’Algérie n’a rien à voir avec la question sahraouie. Cette hostilité n’a fait que grandir au cours de ces derniers mois. Par conséquent, l’Etat algérien, respectueux du droit international, a pris une série de mesures à la hauteur de la situation, passant, entre autres, par la rupture des relations diplomatiques et le renforcement de la sécurité au niveau des frontières ouest.

    Le redéploiement de la diplomatie algérienne en Afrique explique-t-il cet acharnement des marocains ?

    le redéploiement de la diplomatie algérienne en Afrique dérange énormément, car le socle de notre diplomatie repose sur la non-ingérence dans les affaires intérieures, la promotion de la paix et de la stabilité, ce qui n’est pas au goût de tout le monde. Enfin, force est de constater que la solution algérienne s’est imposée comme étant la seule viable dans les dossiers malien et libyen. La démarche d’Alger est la seule à même d’apporter la paix au profit des peuples voisins.

    Le Makhzen a toujours agi pour le compte d’autres puissances étrangères. Tout d’abord, pour celui de l’ancienne puissance coloniale et à présent, pour le compte de l’entité sioniste. Le voisin de l’ouest sert de véritable cheval de Troie à l’impérialisme. Il convient de rappeler que le régime marocain a travaillé, en coulisse, pour que l’entité sioniste obtienne un statut d’observateur au sein de l’union.

    M. Lamamra a rappelé que le Maroc soutient activement deux organisations terroristes; le MAK et Rachad…

    Le soutien du Maroc aux deux organisations terroristes, le Mak et Rachad, est un fait bien documenté. Rappelons que l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, avait, le mois dernier, présenté une note officielle sur un prétendu «droit du peuple Kabyle à l’autodétermination» constituant une volonté délibérée d’attenter à la souveraineté nationale et à l’intégrité de notre territoire.

    Propos recueillis par Sami Kaidi

    El Moudjahid, 04/09/2021

  • Diplomatie : Une action proactive

    Algérie, diplomatie, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Sahel, 


    Il ne fait pas l’ombre d’un doute que la diplomatie algérienne a fait son grand retour sur la scène internationale. Mieux, en recul ces dernières années, elle compte désormais jouer un rôle de première importance en Afrique et dans le Monde arabe tout en tenant compte de ses intérêts. 
    «L’action diplomatique de notre pays, au cours des prochaines années, sera orientée vers la défense des intérêts de la Nation, la contribution à la sécurité et la stabilité régionales, le renforcement des liens avec l’Afrique et le Monde arabe, le développement du partenariat et de la paix dans le monde et le redéploiement de la diplomatie économique au service de notre développement», indique le texte du plan d’action du gouvernement. 
    «L’Algérie, de par son histoire, son poids et son emplacement géographique central entre l’Afrique, le Monde arabe et la Méditerranée sera engagée plus que jamais dans la promotion d’initiatives, de dynamiques de réconciliation et d’efforts en vue de contribuer à la solution aux crises et conflits dans la région à l’instar du conflit du Sahara occidental, la crise libyenne ou à l’instabilité dans la région sahélo-saharienne ainsi qu’à travers le continent africain, le Moyen-Orient et le bassin de la Méditerranée occidentale», annonce le plan d’action gouvernemental. 
    Un engagement qui se fera conformément aux positions de l’Algérie sur tous les dossiers et des solutions qu’elle n’a eu de cesse de défendre. 
    S’agissant du Sahara occidental, le conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario doit trouver sa solution dans le cadre du processus de décolonisation et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations unies », précise le texte. 
    En Libye, l’Algérie qui a abrité les 30 et 31 août dernier une réunion ministérielle des pays voisins, s’emploiera à conforter la dynamique de réconciliation du peuple libyen et l’organisation des élections, loin de toute interférence et ingérence étrangères. 
    Au Sahel, l’Algérie redoublera d’efforts pour contribuer à la stabilité et la sécurité de cette région à laquelle elle appartient et à laquelle les pays sont liés par des liens historiques, politiques et humains, forts et multiples ainsi que par une communauté de destin face à des défis existentiels», explique le plan d’action.
    «Les dimensions arabe et africaine seront pleinement assumées dans le cadre de la redynamisation de l’action diplomatique algérienne en vue de consolider les liens de fraternité et d’amitié avec les pays de ces régions qui font partie de la profondeur stratégique et de l’enracinement civilisationnel de notre pays», précise-t-on. 
    Au sein du Monde arabe, l’Algérie «œuvrera, au cours des prochains mois, à la refondation de l’action arabe commune grâce à la réunion des conditions optimales pour la tenue et le succès du prochain Sommet arabe», ajoute le plan d’action gouvernemental. 
    «Sur la scène internationale, l’Algérie mènera une action proactive et multiforme afin de permettre à notre pays de se consolider en acteur créatif apportant sa contribution, comme par le passé, aux règlements des crises et tensions internationales et exerçant une influence sur le cours d’événements marquants dans l’histoire de la communauté internationale et dans la vie de l’humanité», ajoute la même source.
    El Moudjahid, 04/09/2021
  • Lettre du Front Polisario au Secrétaire Général de l'ONU et au Conseil de Sécurité sur l'attaque contre la famille Khaya

    Sahara Occidental, Maroc, Secrétaire Général de l’ONU, Sultana Khaya, famille Khaya, #SaharaOccidental, #Maroc,

    Communiqué du Front Polisario au Secrétaire Général de l’ONU sur l’attaque contre l’activiste sahraoui, Sultana Khaya, et sa famille.
    « M. le Secrétaire Général,
    Je vous écris avec beaucoup d’urgence et de préoccupation pour attirer votre attention et celle des membres du Conseil de sécurité sur la situation très grave de la militante des droits de l’homme, Sultana Sid Brahim Jaya et de sa famille dans la ville de Boujdour, dans les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine illégale.
    Selon les dernières informations et rapports reçus de la famille de Sid Brahim Jaya, Sultana Sid Brahim Jaya et sa sœur, Umm al-Muminin Sid Brahim Jaya (Bouta), ont été infectées par le COVID-19 aux mains des agents de sécurité de l’Etat d’occupation du Maroc.
    Comme l’a rapporté la famille le 22 août 2021, le domicile familial a de nouveau été perquisitionné et saccagé par un groupe d’agents de sécurité marocains. Pendant l’attaque, un agent de sécurité a violemment saisi Sultana et lui a couvert la bouche et le nez avec un tissu. Elle a failli suffoquer à cause de cette action brutale. Par la suite, Sultana a commencé à se sentir mal et a ressenti des douleurs musculaires, une dyspnée et d’autres symptômes associés au COVID-19. Sa sœur Umm al-Muminin Sid Brahim Jaya (Bouta) souffre des mêmes symptômes et il est très probable que d’autres membres de la famille soient également infectés.
    Comme nous l’avons porté à votre attention et à celle des membres du Conseil de sécurité dans nos précédentes communications (S / 2021/162 ; S / 2021/475 ; S / 2021/698, entre autres), la maison de la famille de Sid Brahim Jaya, dans la ville occupée de Boujdour, reste sous un siège policier serré depuis le 19 novembre 2020. En outre, nous avons dénoncé avec véhémence les actions terroristes continues menées par les agents de sécurité marocains contre l’activiste des droits de l’homme Sultana Sid Brahim Jaya et sa famille en raison de leur protestation pacifique et du hissage quotidien du drapeau national de la République Sahraouie (RASD) sur leur maison.
    M. le Secrétaire Général,
    Le domicile familial de Sid Brahim Jaya est soumis à une « quarantaine » imposée par la force et à des restrictions strictes de la liberté de mouvement depuis le 19 novembre 2020. Les seuls éléments qui accèdent fréquemment et par la force au domicile de la famille sont les agents des services de sécurité marocains et les voyous parrainés par l’État qui répandent et pulvérisent souvent des substances nauséabondes dans toute la maison, exposant délibérément la famille à de graves risques sanitaires. Les autorités de l’État d’occupation du Maroc sont donc coupables, au-delà de tout doute raisonnable, d’avoir délibérément perpétré cet acte criminel récent contre la militante des droits de l’homme Sultana Sid Brahim Jaya et sa famille.
    Amnesty International, Human Rights Watch et Front-Line Defenders, entre autres, ont également tiré la sonnette d’alarme sur la situation de Sultana Sid Brahim Jaya et de sa famille, qui continuent de subir quotidiennement les formes les plus horribles de violence physique et psychologique aux mains des agents de sécurité marocains. En outre, la situation des prisonniers politiques sahraouis, y compris le groupe Gdeim Izik, reste extrêmement alarmante en raison des conditions inhumaines et dégradantes dans lesquelles ils sont détenus dans les prisons de l’État d’occupation du Maroc, où ils sont privés de leurs droits les plus fondamentaux, y compris leur droit aux soins médicaux et aux visites familiales.
    Par conséquent, le Secrétariat de l’ONU et le Conseil de sécurité ne peuvent pas maintenir leur silence de complicité passive et rester simplement à l’écart face aux actions criminelles et atroces perpétrées quotidiennement par l’État d’occupation du Maroc contre les militants sahraouis sans défense et les défenseurs des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.
    Monsieur le Secrétaire Général,
    La situation de Sultana Sid Brahim Jaya et de sa famille, dont la vie est en danger, s’aggrave de jour en jour, car ils continuent de souffrir des conséquences les plus aiguës de la COVID-19 sans avoir accès aux soins médicaux nécessaires en raison du siège imposé au domicile de la famille par les autorités de l’État d’occupation du Maroc depuis le 19 novembre 2020. Leur vie est réellement en danger si la situation n’est pas traitée de toute urgence.
    Nous vous demandons donc, ainsi qu’au Conseil de sécurité, d’agir de toute urgence pour sauver la vie de Sultana Sid Brahim Jaya et de sa famille, et d’assurer la protection de tous les autres militants des droits de l’homme et prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons de l’État occupant du Maroc dans des conditions déplorables.
    En conclusion, le Front POLISARIO affirme une fois de plus qu’aucun processus de paix ne sera possible tant que l’État occupant du Maroc persiste, en toute impunité, dans ses actions atroces et sa guerre de représailles contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme, en plus de sa tentative d’imposer par la force un fait accompli dans le territoire. Nous tenons l’Etat occupant du Maroc pleinement responsable des conséquences de ses actes criminels dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
    Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette lettre à l’attention des membres du Conseil de sécurité.
  • Une carte du Sahara Occidental révèle la position du gouvernement britannique

    Sahara Occidental, Grande-Bretagne, Royaume Uni, Maroc, 


    Londres vient d’asséner une douloureuse gifle au Makhzen en affichant publiquement sa position sur le conflit du Sahara Occidental qui oppose le Front Polisario au Maroc.
    En effet, alors que les médias marocains ont récemment mené une campagne de propagande concernant « une reconnaissance imminente par Londres de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et son intention d’ouvrir un consulat dans les territoires sahraouis occupés », le gouvernement britannique a invité, jeudi, les ressortissants du Royaume-Uni à éviter de se rendre au Sahara occidental en raison des risques liés au coronavirus (Covid-19), dans un avis publié sur son site et dans lequel il a affiché une carte géographique où le territoire sahraoui apparaît séparé de celui du Maroc.
    « Le ministère des Affaires étrangères, du Communwealth et du Développement, déconseille tout voyage sauf essentiel dans l’ensemble du Sahara occidental sur la base de l’évaluation actuelle des risques liés à la Covid-19 », peut-on lire dans une communication illustrée par une carte des pays de l’Afrique du Nord où le Sahara occidental apparaît distinct et séparé du Maroc.
    Le message précise que « le ministère des Affaires étrangères, du Communwealth et du Développement déconseille tout voyage sauf essentiel dans l’ensemble du Sahara occidental sur la base de l’évaluation actuelle des risques liés au COVID-19 ».
    « De plus et pour des raisons de sécurité, le MAECD déconseille tout déplacement vers les zones du Sahara occidental à moins de 30 km au nord/ouest de la berme » et celles « au sud/est du Berm ».
  • Maroc: En essayant d’arriver à Ceuta, un jeune meurt noyé

    Maroc: En essayant d’arriver à Ceuta, un jeune meurt noyé

    Maroc, Espagne, Ceuta, immigration, Sahara Occidental,

    Un jeune marocain meurt en essayant de nager jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta

    Un jeune Marocain s’est noyé en tentant de nager jusqu’à Ceuta, l’une des deux enclaves espagnoles situées dans le nord du Maroc qui font face à une forte pression migratoire, a rapporté vendredi la Garde civile.

    Le corps de ce « jeune homme », dont l’âge n’a pas été déterminé mais « qui semble être un adulte », a été retrouvé jeudi vers 19H15 GMT près de la plage de Tarajal, en compagnie d’un autre émigré marocain qui a pu être sauvé, a expliqué la garde civile à l’AFP.

    Ceuta est à seulement 200 mètres de la plage côté marocain et les migrants tentent régulièrement de traverser en mer.

    Une autopsie déterminera l’âge du défunt, a ajouté la Garde civile.

    Ceuta et Melilla, l’autre enclave espagnole sur la côte méditerranéenne du Maroc, constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique et sont donc soumises à une forte pression migratoire depuis des années.

    Mi-mai, Ceuta a été submergée par l’afflux de plus de 10.000 immigrés, dont de nombreux très jeunes Marocains, qui ont profité de l’absence de contrôle policier côté marocain et y ont arrivé à nage et dans des bateaux pneumatiques.

    La grande majorité d’entre eux ont été renvoyés au Maroc peu de temps après, mais quelque 2 500 immigrés, dont un millier de mineurs, restent à Ceuta.

    Ces événements se sont produits dans un contexte de crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, après la décision de Madrid d’héberger le chef des indépendantistes sahraouis, Brahim Ghali, dans un hôpital, face à Rabat, qui revendique la souveraineté sur le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole.

    Swissinfo, 03/09/2021

  • La diplomatie algérienne sur tous les fronts: Renouvellement des engagements

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Tunisie, Egypte, Soudan, barage,

    A travers une diplomatie active, l’Algérie est à l’origine d’initiatives positives reflétant la place qu’elle occupe à plus d’un niveau. Une diplomatie qui reflète l’immuable fidélité de l’Algérie à ses principes, parmi lesquels la recherche de solutions pacifiques aux crises que connaissent certaines régions dans le monde, à la lumière des évolutions qui se sont opérées ces dernières années, sur la scène politique et sécuritaire dans son environnement géostratégique.
    Les évolutions pourraient avoir des répercussions négatives sur la paix et la sécurité régionales, si les pays pivots n’interviennent pas en urgence, à leur tête l’Algérie, qui jouit d’un des atouts importants qui fait d’elle le meilleur acteur influent dans de nombreux dossiers, puisque de par sa situation, elle regroupe les dimensions maghrébine, africaine, arabe et méditerranéenne, mais aussi musulmane. Certains prétendent que cet atout n’est pas uniquement propre à l’Algérie. La réponse est que l’Algérie est l’unique pays du Maghreb qui partage des frontières terrestres avec l’ensemble des pays de la région.
    L’Algérie est la porte d’accès de l’Europe vers l’Afrique et vice-versa, en plus de sa position stratégique privilégiée parmi les pays arabes et musulmans. Sur cette base, l’Algérie accorde un vif intérêt aux questions qui lui sont importantes au niveau de son environnement régional et continental en veillant ainsi à renforcer ses relations sur le plan arabe et africain. Elle croit au principe de la solution africaine aux problèmes africains, arabe aux problèmes arabes et arabo-africaine aux problèmes arabo-africains. Lors d’une conférence de presse animée conjointement au Caire avec son homologue égyptien, en Egypte, en juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M.Ramtane Lamamra, a déclaré: «nous tenons à ne pas mettre la relation stratégique et privilégiée entre les parties arabe et africaine en péril».
    Des démarches permanentes pour instaurer la paix
    Dernièrement, la diplomatie algérienne s’est montrée particulièrement dynamique, caractérisée par l’intense activité du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, à travers des visites qui l’ont conduit dans des pays africains, d’une part, et la tenue de nombreuses rencontres avec plusieurs de ses homologues en Algérie, d’autre part.
    L’approche diplomatique algérienne concilie entre la nécessité de comprendre entièrement les différentes questions soulevées pour leur trouver des solutions appropriées, que ce soit au niveau maghrébin, africain ou arabe et ce, dans le respect du principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays ainsi que de leur souveraineté. Loin de se prêter à une diplomatie événementielle où d’occasions, l’Algérie affirme son entière disponibilité à apporter sa contribution au débat et à la recherche de solutions afin de débattre aux problèmes africains, arabes ou maghrébins.
    A travers des démarches prometteuses, notre pays œuvre au rapprochement des points de vue entre les parties en conflit, que ce soit à l’intérieur d’un même Etat (cas de la Libye et du Mali), ou interétatiques, à l’image de sa médiation dans la question du «barrage de la Renaissance», mais aussi ses efforts visant à trouver une solution à la question sahraouie, conformément aux décisions de la légitimité internationale en vue de mettre fin ainsi à l’occupation marocaine de ce territoire.
    Médiation entre les pays du delta du Nil
    Les récentes tournées du chef de la diplomatie algérienne, M. Ramtane Lamamra, sont la preuve évidente que l’Algérie continue à jouer positivement son rôle d’acteur efficace dans la résolution de nombre de crises, compte tenu de son capital-expérience dans ce domaine en Afrique. A ce titre, l’Algérie a lancé une initiative pour mettre fin au conflit entre les pays du bassin du Nil. Dans ce contexte, à l’occasion d’une entrevue périodique accordée à la presse nationale, Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que cette initiative a eu un écho favorable de la part de l’Egypte, du Soudan et de l’Ethiopie, car elle est conforme au texte de la Déclaration de principes sur le barrage de la Renaissance, signée le 23 mars 2015 à Khartoum. Notamment le dixième principe.
    Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne, s’est rendu en juillet dernier en Ethiopie où il a eu des consultations avec la présidente du pays, Mme Sahle Work Zewdi. Par la suite, M. Lamamra s’est déplacé au Soudan pour une visite de travail. Il a été reçu par le président du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah Al Burhan.
    Dans le cadre de sa tournée africaine, le chef de la diplomatie s’est également rendu en République arabe d’Egypte, où il a été reçu par le président égyptien Abdel Fattah al Sissi. La complexité du dossier du barrage de la renaissance a fait que, selon le ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra, les relations entre les trois pays du bassin du Nil passent par une conjoncture qu’il qualifie de «délicate». Cependant, il pense que l’Algérie est capable de faire sortir les négociations de l’impasse et de jouer pleinement un rôle de médiation afin de parvenir à une solution à leurs différends, grâce aux relations privilégiées qu’elle entretient avec eux et la place qu’elle occupe au sein de l’Union africaine.
    – Le dossier malien L’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger a été évoqué lors de la rencontre du chef de la diplomatie algérienne avec l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, M. Ghassim Wane. Ce dernier a salué le rôle pivot de l’Algérie dans la résolution de la crise politique et sécuritaire au Mali, à la lumière notamment de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays, suite aux récents attentats terroristes qui ont fait 51 morts dans les villages de Karo, Otagona et Dautigift, situés dans la région de Gao, au Nord du Mali. Ces attentats ont coïncidé avec la mort de 12 soldats dans une embuscade terroriste contre une des unités militaires appelée Groupe de surveillance à action rapide, stationnée dans la région de la Boucle de Mohon, au Burkina Faso, à la frontière avec le Mali.
    A ceci s’ajoute un autre attentat terroriste perpétré par des hommes armés à bord de motos, visant un village de la région de Tillabéri, dans l’Ouest du Niger, qui a fait au moins 58 morts. L’intérêt porté par l’Algérie à son voisinage géographique est dû à la complexité de la scène sécuritaire au Mali et dans le triangle frontalier qui l’unit au Niger et au Burkina Faso.
    Cette situation sécuritaire a été évoquée par Monsieur le général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, lors de sa rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU (RSSG) pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il a souligné que l’Algérie, en vertu des liens historiques et ses politiques de bon voisinage avec les pays de la région, a toujours consenti à soutenir le Mali afin qu’il recouvre la paix et la stabilité, notamment en tant que chef de file de la médiation internationale pour le Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. 
    Il s’agit du Comité réuni le 27 août dernier, sous la présidence de M. Ramtane Lamamra, à l’occasion d’une visite effectuée au Mali. La réunion a été consacrée à l’évaluation du processus de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger et à la recherche des voies et moyens susceptibles de permettre une accélération de son application. Lors de cette réunion, il a été procédé également à l’installation de l’ambassadeur Boudjemaâ Delmi dans sa nouvelle fonction de président du Comité de suivi de l’Accord (CSA) succédant à l’ambassadeur Boualem Chebihi qui a assuré cette mission au cours des deux dernières années. 
    M. Lamamra a saisi l’occasion de cette visite pour recevoir, au siège de l’ambassade d’Algérie, une vingtaine de dirigeants des mouvements signataires de l’Accord, avec lesquels il a abordé l’état d’opérationnalisation des principales dispositions de celuici dans la perspective de la restauration de la paix et de la stabilité au Mali et de la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Etat malien.
    – Tunisie et Libye
    L’Algérie suit avec intérêt l’évolution politique qui prévaut ces derniers temps en Tunisie, au regard des fortes relations qui unissent les deux pays. Au cours de sa visite en Tunisie, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a été reçu en audience, à deux reprises, par le président tunisien, M. Kaïs Saïed. Cette rencontre traduit la concordance totale des points de vue et la volonté de fédérer les efforts pour faire face aux défis communs aux deux pays à plus d’un niveau, ainsi que la solidarité mutuelle pour faire face à la pandémie de coronavirus.
    L’Algérie est convaincue que la Tunisie surmontera cette période délicate grâce aux mesures politiques prises par le président tunisien en faveur du changement. Concernant les derniers développements de la situation en Libye, M. Lamamra, a précisé que la scène libyenne enregistre un progrès remarquable, notamment après l’annonce par le Comité militaire mixte libyen de l’ouverture de la route côtière reliant l’Est et l’Ouest du pays, en attendant la mise en œuvre de la feuille de route du Forum pour le dialogue politique et la tenue des élections, le 24 décembre prochain.
    Pour concrétiser cette démarche, l’Algérie a organisé à la fin du mois dernier une réunion ministérielle des pays du voisinage libyen, pour discuter des voies d’appui au processus politique et des efforts consentis pour l’organisation des élections en Libye. Ont pris part à la réunion les ministres des Affaires étrangères de Libye, de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo, en plus de l’envoyé du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC).
    L’Algérie face à ses détracteurs
    Parler de ce sujet nous amène nécessairement à évoquer les manœuvres «diplomatiques» que le royaume du Maroc mène contre l’Algérie, avec la bénédiction officielle de l’entité sioniste. Cette collusion est désormais évidente et publique, alors qu’auparavant elle était non déclarée.
    Etrangement, et aussitôt après que le roi du Maroc eut prononcé le prétendu discours de «la main tendue», que des observateurs affiliés au régime du Makhzen ont jugé de nature à établir des relations bilatérales fondées sur la confiance avec l’Algérie !!, le royaume chérifien a reçu le Premier ministre de l’entité sioniste en visite officielle, pour la signature de trois traités avec le Maroc, dont le contenu n’a pas été rendu public.
    Le ministre de l’entité sioniste a profité de l’occasion pour dénigrer l’Algérie pour ses positions de principe immuables et lui reprochant son action en vue d’empêcher l’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine en tant qu’observateur avant d’exprimer les inquiétudes de son pays quant à ses alliances sur la scène régionale et internationale.
    De quel «Bon voisinage» parlent les décideurs au Maroc alors que leurs discours sont en totale contradiction avec leurs attitudes ? De quelle ouverture de frontières parle «angéliquement» le discours royal alors que dans les faits l’attitude du Maroc donne chaque fois à l’Algérie toutes les raisons de les verrouiller ?
    Les provocations marocaines ne se sont pas arrêtées là, puisque le représentant du Maroc aux Nations unies a évoqué, dans une scène hilarante, le «droit du peuple kabyle à l’autodétermination», une position qui n’a aucun sens d’un point de vue politique, diplomatique, juridique ou même éthique. Le royaume du Maroc a ouvertement joué le rôle d’un Etat exécuteur des agendas sionistes en Afrique et caresse l’espoir que son alliance avec l’entité sioniste lui permettra de devenir un Etat pivot, sachant que le Makhzen est loin de faire bonne figure au sein de l’opinion publique marocaine qui rejette la normalisation avec l’entité sioniste. Un rejet perceptible tant au niveau de la rue marocaine qu’au sein de la majorité de la classe politique du royaume.
    L’Algérie a tout à fait le droit de rejeter la demande d’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine, une adhésion qui en outre est en violation flagrante de la déclaration constitutive de l’Union africaine. La doctrine diplomatique algérienne, fondée sur des positions immuables et honorables répondant pleinement à sa doctrine sécuritaire et militaire, œuvre désormais à assurer la sécurité et la stabilité politique, sécuritaire et économique dans son environnement maghrébin, africain et arabe et ce, en conformité avec les conventions et traités internationaux. 
    Assurer un rôle positif est la préoccupation majeure de la diplomatie algérienne, dans le respect de ses engagements découlant de ses relations historiques avec tous les pays. Il n’est un secret pour personne que la sécurité de l’Algérie est visée par des pays envieux de la place honorable qu’elle occupe à tous les niveaux. Une position qui lui a permet d’être sollicitée pour des médiations diplomatiques dans de nombreux foyers de tension, en particulier sur le continent africain.
    El Djeïch, septembre 2021
  • Maroc-Algérie: Raisons de la rupture selon El Djeïch

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    Désapprouvant les politiques contraires aux rapports de bon voisinage : L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc

    Suite à la réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité, où il a été décidé la révision des relations algéro-marocaines, l’Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le royaume marocain, à partir du 24 août 2021.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le royaume marocain, en revenant sur les raisons de cette décision qui intervient, en fait, suite à une série d’évènements malheureux. A ce titre, dernièrement, le Maroc a affiché une hostilité non justifiée envers notre pays, et ce, à un moment où l’Algérie a tenté de réagir aux provocations avec sagesse et patience.

    A ce propos, M. Ramtane Lamamra a rappelé que l’Algérie a souhaité que le royaume marocain puisse agir de manière positive. Cependant, il a sapé toutes les opportunités, incitant l’Etat algérien à décider de mettre fin à la question et d’annoncer la rupture des relations diplomatiques. M. Lamamra est revenu sur certaines stations historiques à travers lesquelles l’Algérie a enregistré des dépassements fâcheux à son encontre par un Etat censé promouvoir les relations de fraternité, de coopération et de bon voisinage. Il est évident pour tous que le Maroc a une histoire riche en trahisons et une longue pratique dans l’instrumentalisation de moyens les plus ignobles, dont le seul dessein est de nuire à notre pays.

    Dans ce contexte, l’interlocuteur a souligné qu’«il est historiquement et objectivement établi que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays, et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie. Cette animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté, avait débuté avec la guerre d’agression ouverte de 1963, déclenchée par les forces armées royales marocaines contre l’Algérie qui venait tout juste de recouvrer son indépendance.

    Cette guerre dans laquelle le royaume du Maroc avait engagé des armements et des équipements lourds, particulièrement meurtriers, a coûté à l’Algérie 850 valeureux Martyrs qui ont donné leur vie pour la préservation de l’intégrité territoriale de la Patrie dont ils avaient auparavant contribué à sa libération». Malgré cela, l’Algérie a œuvré patiemment pour «bâtir des relations normales avec le voisin marocain. Un traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération et une convention de délimitation des frontières entre les deux pays sont venus, à Ifrane, en 1969, et à Rabat, en 1972, consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées à l’indépendance».

    La déclaration lue par le ministre des Affaires étrangères note aussi qu’en 1976, le Maroc a décidé de manière inattendue de rompre ses relations diplomatiques avec l’Algérie qui, avec d’autres Etats frères, a pris la décision souveraine de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique. Après douze ans de rupture, les deux pays ont décidé, en 1988, de normaliser les relations bilatérales et de les inscrire dans une perspective historique qui prend en considération «le destin commun qui unit les deux peuples algérien et marocain» et la nécessité de renforcer la coopération féconde.

    Des engagements envers l’Algérie non respectés par le Maroc

    Le ministre des Affaires étrangère, M. Ramtane Lamamra, a souligné à ce propos que le communiqué conjoint entre l’Algérie et le Maroc, publié le 16 mai 1988, a été rédigé dans une perspective ambitieuse et responsable. Il comporte quatre paramètres essentiels dont le royaume marocain n’a respecté aucun, ou du moins la majorité, sachant que ledit communiqué a porté sur :

    – une volonté de promouvoir des relations permanentes de paix, de bon voisinage et de coopération entre les deux peuples algérien et marocain, et une réaffirmation de la pleine validité des traités, conventions et accords conclus entre les deux pays, un principe que le royaume a bien ignoré.

    – Une contribution efficace à l’accélération de l’édification du Grand Maghreb arabe. Un principe que le royaume est loin de vouloir matérialiser, à travers son occupation durable de la République arabe sahraouie démocratique.

    – Une contribution au resserrement des rangs arabes autour de la cause sacrée du peuple palestinien, en vue de la satisfaction de ses droits nationaux, y compris son droit à la création d’un Etat dans sa patrie, et de la libération de tous les territoires arabes occupés, y compris la ville sainte d’El Qods. Un principe torpillé par le Maroc de par sa normalisation déshonorante avec l’entité sioniste.

    – Le soutien à une «solution juste et définitive du conflit du Sahara occidental à travers un référendum d’autodétermination, régulier et libre, se déroulant dans la sincérité totale, sans aucune contrainte. Il s’agit d’un principe qui, jusqu’à présent, est dans une impasse, en raison des positions de l’occupant marocain.

    M. Lamamra a abordé également, lors de cette conférence de presse, plusieurs points qui ont conduit l’Algérie à prendre une telle décision :

    1- un plénipotentiaire du royaume près des Nations unies a osé prétendre à un «droit à l’autodétermination du peuple kabyle», une dérive qui suscite l’ironie et témoigne de l’ignorance de la réalité du peuple algérien, seul et unique. A ce propos, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l’Algérie a demandé publiquement et officiellement des clarifications à la partie marocaine. Seulement, le silence du royaume qui persiste depuis le 16 juillet dernier vient comme un aveu formel qui traduit clairement le soutien politique pour un tel comportement irresponsable de la part des autorités marocaines.

    2-Les rapports qu’entretient le Maroc avec l’entité sioniste et les provocations qui sont loin de s’arrêter à la normalisation officielle et publique avec cette entité. Car, dans un précédent grave, le royaume a accueilli sur son territoire le ministre des Affaires étrangères israélien qui s’est laissé aller à des déclarations non avenantes, en présence de son homologue marocain, évoquant sa prétendue inquiétude quant au rapprochement algéro-iranien. Il s’agit de la déclaration que le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, a qualifiée d’insensée et qui ne mérite aucune réponse, précisant que les relations algéro-iraniennes sont des relations ordinaires, entre deux Etats appartenant à des organisations connues, à l’instar de l’Organisation de la coopération islamique, le Mouvement des non-alignés et l’ONU. Il a noté que «l’Iran est confrontée à une certaine question liée à son programme nucléaire. Elle négocie avec les Etats concernés et signe et conclut des accords avec l’Agence internationale de l’énergie atomique. L’Algérie n’a absolument rien à voir avec cela», ajoutant que «les relations politiques avec l’Iran sont modestes dans le domaine économique, en raison des sanctions qui lui sont imposées. En revanche, les relations politiques sont établies car nous respectons cet Etat et nous respectons son histoire, comme nous respectons les autres Etats frères et amis». M. Lamamra a exprimé également le refus de l’Algérie qu’on lui dicte sa conduite d’une manière ou d’une autre.

    3- La collaboration du royaume marocain avec les deux organisations terroristes «MAK» et «Rachad», dont l’implication préméditée a été prouvée dans les horribles crimes odieux, liés aux terribles incendies qui ont ravagé dernièrement plusieurs régions du pays ainsi que dans le supplice et l’assassinat abject dont a été victime le citoyen Djamel Bensmaïn.

    4-Le scandale d’espionnage israélien «Pegasus» dans lequel le Maroc est impliqué, sachant que des citoyens et des responsables algériens ont été ciblés par les services de renseignements marocains à travers ce programme.

    5- Le Maroc avait déjà pris une décision unilatérale et non justifiée d’imposer injustement le visa aux Algériens (y compris les ressortissants étrangers d’origine algérienne), à la suite de l’attentat terroriste de Marrakech, en 1994. Il s’est avéré, plus tard, que cet attentat a été perpétré par un réseau terroriste marocain, en connivence avec une partie étrangère et l’Algérie y est complètement étrangère. A cela s’ajoute la violation de l’enceinte du consulat général d’Algérie à Casablanca, en 2013, par un activiste issu d’un mouvement dit «Jeunesse royaliste». Un acte méprisable que le Maroc a traité de manière étrange. Le royaume n’a pas daigné présenter d’excuses officielles ni de clarifications mais a permis à l’auteur du crime d’écoper d’une peine de deux mois avec sursis. Les autorités se sont montrées complaisantes à l’égard de l’accusé, qualifiant le crime «d’atteinte à la propriété privée» !!

    6- Le royaume marocain a renoncé à l’engagement pris par le roi Hassan II et consigné dans les documents officiels des deux organisations, l’Unité africaine et les Nations unies. Les dirigeants actuels vivent désormais dans l’illusion de pouvoir imposer leurs injonctions à la communauté internationale quant à la prétendue thèse d’autonomie. Après avoir fait échouer systématiquement, par mauvaise foi, tous les efforts internationaux menés sous l’égide des Nations unies, le royaume a fini par briser toute confiance en sa parole et ses engagements. Au moment où les dirigeants et les représentants du royaume font semblant de soutenir les efforts de l’organisation onusienne, cette dernière demeure totalement engagée, dans le cadre de ses responsabilités, dans la recherche d’une solution acceptable par les deux parties et qui garantit au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination en toute liberté.

    Autres questions

    Après la lecture de la déclaration annonçant la décision de rupture des relations diplomatiques, la parole a été cédée aux différents médias présents à cette conférence de presse pour poser les questions relatives à cette annonce ainsi que sur d’autres questions régionales et internationales qui préoccupent l’Algérie.

    1- Consensus africain sur le refus d’octroi du statut d’observateur à l’entité sioniste

    Sur une question à deux volets portant sur la possibilité pour l’Etat algérien d’élargir sa décision de rompre les relations diplomatiques aux domaines économique et commercial et sur l’adhésion des Etats africains à la démarche algérienne visant à contenir les visées expansionnistes de l’entité sioniste dans le continent africain, M. Lamamra a répondu  : «Il est connu que lorsqu’une décision de rupture de relations diplomatiques est prise, une révision de l’ensemble des accords bilatéraux s’ensuit pour décider de ce qui est approprié avec la nouvelle situation.» Au sujet du domaine du gaz, il a affirmé qu’il y a «des considérations soumises aux conventions internationales qui sont du ressort de la société nationale Sonatrach et de ses partenaires. La bonne décision sera prise à la lumière de cette évaluation», précisant, par ailleurs, que «la rupture des relations diplomatiques ne signifie en aucune manière que les citoyens algériens résidant au Maroc ou les Marocains résidant en Algérie seront lésés. Les consulats poursuivront leur travail de manière tout à fait normale, conformément aux usages diplomatiques. Ces organes administratifs effectueront leur travail purement consulaire». Concernant le deuxième volet de la question, lié à la pénétration de l’entité sioniste en Afrique, le chef de la diplomatie algérienne a fait remarquer que «ceci n’est pas nouveau», ajoutant qu’il y a «un nombre non négligeable d’Etats africains qui ont certes établi des relations diplomatiques avec l’entité sioniste, soit 46 pays au total, mais, malgré cela, l’Union africaine campe sur ses positions de principe envers la cause palestinienne, sachant que les Etats africains souhaitent certainement que l’organisation panafricaine contribue aux efforts internationaux visant à réaliser une paix juste et globale au MoyenOrient, à même de permettre au peuple palestinien d’obtenir ses pleins droits inaliénables. Certains dirigeants africains vont d’ailleurs jusqu’à considérer la cause palestinienne comme une cause africaine qui doit être traitée avec le même intérêt et engagement que les questions africaines. Ainsi, cette position de principe des Africains laisse entendre que la simple idée d’octroyer à la partie israélienne le statut d’observateur ne peut être que rejetée et critiquée par davantage de pays».

    2- La médiation algérienne et le barrage de la Renaissance

    Sur une autre question relative à la médiation algérienne dans l’affaire du barrage de la Renaissance, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a répondu qu’il «est du devoir de l’Algérie d’accomplir son rôle par la proposition d’initiatives de médiation audacieuses, surtout lorsqu’il s’agit de pays frères, tels que l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie. Le but est d’aider ces parties à surmonter cette phase critique et trouver un consensus qui puisse permettre aux peuples de ces trois Etats de bénéficier de manière régulière et transparente des ressources hydriques du Nil», ajoutant que «nous savons qu’il y a un nombre d’initiatives de médiation proposés et, sans doute, la valeur ajoutée que l’Algérie peut apporter, grâce à son expérience, réside dans le fait que les parties au conflit ont totalement confiance dans sa médiation et considèrent que nous n’avons pas d’agendas concernant la question. Les efforts de l’Algérie se poursuivent et nous accordons une grande importance à la coordination commune avec les organisations auxquelles nous adhérons, à l’instar de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes. Nous sommes également en contact permanent avec les autres parties concernées par la médiation, avec lesquelles nous y changeons les points de vue et les informations sur ce sujet. Notre objectif voulu par cette médiation est certes de trouver un règlement à ce différend, l’Algérie demeurera toujours et à jamais prenante de toutes les démarches et initiatives assurant la paix et le progrès aux peuples des trois pays.»

    3- La sécurité de la Tunisie est indissociable de la sécurité de l’Algérie

    Concernant une question sur les aboutissants de la visite qui l’a conduite dernièrement en Tunisie, le ministre a affirmé : «La Tunisie est un pays frère et très proche de l’Algérie. Elle traverse une phase particulière de son Histoire contemporaine. L’Algérie comprend ces circonstances particulières et respecte la souveraineté de la Tunisie, son indépendance et son intégrité territoriale. Nous sommes totalement disposés à l’appuyer contre toute ingérence étrangère dans ses affaires intérieures, comme nous n’accepterons pas que des pressions soient exercées sur elle ou que des instructions et des injonctions soient dictées à l’Etat et au peuple tunisiens souverains et seuls habilités à décider qui exerce les pouvoirs et les responsabilités, conformément aux arrangements constitutionnels les plus appropriés», affirmant que sa dernière visite en Tunisie est «une visite fraternelle dont l’objectif est la coordination et l’échange des renseignements et des analyses qui versent dans l’intérêt des deux peuples frères, algérien et tunisien, et répondent à une forte volonté politique ainsi qu’aux tendances et orientations des deux présidents visant à fournir davantage d’efforts pour bâtir un partenariat stratégique intégré et aller ensemble de l’avant vers un avenir meilleur pour nos deux peuples et ceux de l’ensemble de la région.

  • Sahara Occidental : Sultana et Bouta Khaya infectées au covid19

    Sahara Occidental, Maroc, Boujdour, Sultana Khaya, famille Khaya,


    Selon des activistes sahraouis, qui citent des sources de la famille Khaya, la militante sahraouie Sultana Khaya et sa sœur Oum Elmoumnine, connue sous le pseudo de Bouta, ont été contaminées au covid 19.

    La famille Khaya soupçonne les autorités d’occupation marocaine d’avoir provoqué cette contamination. Lors de leur dernière descente, les policiers marocains ont jeté des produits toxiques dans le domicile de la famille Khaya et pendant qu’ils frottaient le nez de Sultana avec ces produits ils lui disaient : « Maintenant tu vas crever dans une dizaine de jours».

    Pour rappel, depuis plus de 300 jours, la famille Khaya vit dans un état de siège total dans la ville occupée de Boujdour, ce qui risque de compliquer leur situation faute de pouvoir se rendre dans un établissement sanitaire por suivre un traitement contre le coronavirus.

    Les activistes sahraouis appellent à une campagne de soutien moral et matériel à cette famille dont le seul crime est de défendre la liberté d’expression au Sahara Occidental, un territoire classé non autonome par les Nations Unies.

  • Maroc-Algérie : Conflit imminent

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, MAK, Kabylie,

    Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Que va-t-il se passer maintenant ?

    Ce qui devait arriver, est arrivé. L’Algérie et le Maroc ont rompu leurs relations diplomatiques. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en a fait l’annonce le mardi 24 août 2021, lors d’un point de presse. Avant d’annoncer cette issue fatale, Lamamra a fait un long exposé dans lequel il a énuméré tous les griefs de son pays envers le Maroc depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

    Lamamra a commencé par rappeler la guerre des sables, qui a opposé les deux armées maghrébines entre fin 1963 et début 1964. Il a ensuite décrit tous les malentendus entre les deux Etats depuis 60 ans, rappelant bien sûr l’éternel différend sur le Sahara occidental entre les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenu par Alger, et le Royaume du Maroc depuis 1975. Il est ensuite passé à l’histoire récente, en évoquant les récentes tensions, qui secouent les deux pays et qui ne sont pas mineures.

    Voici les raisons qui ont poussé Alger à rompre ses relations avec Rabat. L’Algérie considère que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020 signifie l’installation d’une « avant-garde sioniste » au Maghreb. Et cela, affirme-t-elle depuis décembre, constitue une menace pour sa sécurité. La récente visite officielle au Maroc du ministre des affaires étrangères et futur premier ministre d’Israël, Yair Lapid, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu.

    Bien que l’on ne sache pas encore s’il l’a fait avec l’approbation des autorités marocaines, depuis Raba, Lapid a critiqué le « rapprochement [de l’Algérie] avec l’Iran », exprimant ainsi l’opposition de l’axe Rabat-Tel Aviv au supposé axe Alger-Téhéran. Ce faisant, il a exporté au Maghreb la rivalité géostratégique entre Israël et l’Iran. Cette démarche a été perçue comme une erreur aux yeux de nombreux Marocains qui, malgré une campagne saoudienne amère qui a conduit à la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran, ne considèrent pas l’Iran comme un ennemi.

    Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, par le biais du mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie.

    Depuis plusieurs années, Rabat tente d’accréditer l’idée que Téhéran, à travers le mouvement libanais Hezbollah, soutient militairement le Front Polisario, avec l’assentiment de l’Algérie. Mais pour l’instant, malgré quelques rares articles d’opinion dans les médias marocains et étrangers liés au régime marocain, aucune enquête sérieuse n’a pu confirmer ce scénario. Même les Américains, pourtant vigilants vis-à-vis de l’Iran et du Hezbollah, n’ont rien détecté.

    L’autre bévue marocaine qui a mis le feu aux poudres est la quasi-reconnaissance du MAK, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, soutenu par Rabat et considéré comme une « organisation terroriste » par le gouvernement algérien.

    Lors d’une réunion virtuelle des pays du Mouvement des Non-Alignés, qui a eu lieu à New York les 13 et 14 juillet, le représentant permanent de la mission diplomatique marocaine auprès de l’ONU, l’Ambassadeur Omar Hilale, a distribué une note aux Etats membres de l’ONU dans laquelle il décrit le « vaillant » peuple kabyle qui a subi la plus longue occupation étrangère et qui « mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination. » La Kabylie est une région algérienne, et contrairement au Sahara occidental, elle ne figure pas sur la liste des territoires non autonomes qui ont le droit à l’autodétermination.

    L’indignation et la réponse menaçante du ministre algérien des affaires étrangères Lamamra témoignent du niveau de tension entre les deux pays. Il a dit que le Maroc utilise une partie du territoire algérien pour dire qu’il mérite l’autonomie, qu’il est occupé, et que c’est quelque chose de très grave qui peut conduire à des choses plus graves comme un conflit armé.

    « Conflit armé » a été dit et en public. Puis les choses sont devenues très sérieuses : le président algérien Abdelmadjid Tebboune a convoqué une réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) qui s’est terminée par des annonces solennelles et très explicites.

    L’Etat algérien annonce sa décision de « revoir » ses relations avec Rabat et d’intensifier le contrôle sécuritaire aux frontières occidentales en raison des « actes hostiles incessants » du Maroc.

    Quelques jours plus tard, l’Algérie a déclaré que les feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays ont été causés par des militants du MAK. Pour accroître encore sa pression sur le Maroc, Alger accuse ce dernier d’entraîner les militants du MAK dans des camps militaires.

    La rupture des relations diplomatiques n’a été qu’une question de jours. Pour montrer qu’il n’y a pas de retour en arrière et pour signifier que les ponts entre les deux pays sont définitivement coupés, Alger annonce le 26 août qu’elle n’utilisera plus le gazoduc Maghreb-Europe qui relie les champs pétroliers algériens à l’Europe via le Maroc. Mohamed Arkab, le ministre algérien de l’énergie, a expliqué aux Espagnols que désormais, le gaz algérien passerait uniquement par Medgaz, un autre gazoduc qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, sans passer par le Maroc.

    Cette décision algérienne constitue une perte économique pour le Maroc, qui pompait 900 millions de mètres cubes de gaz naturel par an, sans parler des pertes financières que subira Rabat, qui ne percevra plus d’argent de l’Espagne pour l’utilisation de son territoire.

    Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques.

    Que va-t-il se passer maintenant ? Il est peu probable que l’escalade entre l’Algérie et le Maroc se termine par la rupture des liens diplomatiques. La crainte que les Marocains et les Algériens résidant dans les deux pays soient expulsés de leurs foyers comme ce fut le cas en 1976 au plus fort de la reconnaissance du Front Polisario par Alger est palpable, mais peu probable, à moins que la situation ne s’aggrave.

    Aujourd’hui, il n’y a que des escarmouches entre les Forces Armées Royales (FAR) et les indépendantistes sahraouis qui ont rompu le cessez-le-feu avec le Maroc l’année dernière après les événements du poste frontière de Guerguerat qui sépare le territoire contesté du Sahara Occidental de la Mauritanie.

    Mais nous sommes toujours dans une situation de pré-guerre qui a le potentiel de se poursuivre. Elle peut également basculer dans un conflit total si l’Algérie autorise et soutient le Front Polisario à aller au-delà des engagements militaires actuels.

    Le Maroc et l’Algérie se sont engagés dans une dangereuse course aux armements au cours des dernières décennies. En 2015, le budget militaire de l’Algérie était de 11 milliards de dollars, tandis que celui du Maroc n’était que de 3 milliards de dollars. Le Maroc a rattrapé l’Algérie après avoir lancé un plan de réarmement quinquennal de 22 milliards de dollars en 2017, puis réintroduit le service militaire obligatoire en 2018. Les deux pays ont sans doute atteint un dangereux équilibre militaire qui, selon les experts, se terminera souvent par une conflagration.

    Une guerre, même limitée et courte, affaiblirait considérablement les deux économies, déjà mal en point, provoquerait des sentiments, et rendrait lointaine la réconciliation tant attendue. Surtout, elle déstabiliserait toute la région du Maghreb. Cela ne convient pas à l’Union européenne, qui a besoin de l’Algérie et du Maroc pour lutter contre l’immigration clandestine.

    Le Maroc et l’Algérie partagent une histoire, des religions et des langues vernaculaires communes. Même si les deux peuples ne se reconnaissent pas dans les querelles diplomatiques et les velléités belliqueuses de leurs dirigeants, un conflit avec mort et destruction briserait ce lien fraternel qui aujourd’hui, malgré les assurances des deux parties, ne tient qu’à un fil.

    Ali Lmrabet

    Politics Today, 02/09/2021