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Algérie-Maroc : La rupture est consommée
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental,Le Royaume marocain, dans une ultime tentative de laver l’affront après la rupture des relations diplomatiques décidée en toute souveraineté par l’Algérie, a fait passer un message par le biais de son chef du gouvernement. Un message sournois selon lequel le Maroc se démarque des déclarations de son ambassadeur à l’ONU sur la Kabylie.Le propos tombe dans l’oreille d’un sourd, car Alger ne compte point faire marche arrière sur sa décision.Ainsi, l’hostilité manifeste et sans précédent menée et entretenue des années durant par Maroc à l’égard de l’Algérie vire à l’agression.Les nombreuses largesses permises jusque-là et depuis alors par l’Algérie dans la reprise des relations diplomatiques établies sur la base du destin commun entre les deux peuples et celui de la construction maghrébine, ont buté à chaque fois à l’hostilité innée du Royaume.Pour ne citer que quelques éléments de cette entreprise funeste à l’égard de l’Algérie, le Makhzen déverse quotidiennement des tonnes de haschich via la frontière ouest pour clochardiser ce que l’Algérie a de potentiel, sa jeunesse.Chaque jour que Dieu fait encore, le Makhzen mène une campagne médiatique féroce couplée d’attaques cybernétiques en vue de porter atteinte à l’unité nationale.Ce qui s’est passé récemment en Algérie, à travers des incendies de forêts aussi dévastateurs que meurtriers, trouve la trace des services marocains qui, soumis à merci de son allié sioniste, vise à détruire jusqu’à l’unité nationale à travers le meurtre du jeune Djamel Bensmail.La provocation de Omar Hilale à l’ONU, exprimant un soutien assumé devant la communauté internationale à un invraisemblable droit à l’autodétermination du « peuple kabyle », aura été le coup de trop qui a influé sur la décision de rupture prise par l’Algérie.Que le Maroc en veut à mourir à l’Algérie du fait qu’elle soutient la cause du Sahara occidental, qu’il sache encore une fois qu’il s’agit de décoloniser la dernière colonie en Afrique comme question, du reste, sur l’agenda de l’ONU et de l’UA. L’Algérie continuera à soutenir le processus jusqu’à ce que les Sahraouis recouvrent leur indépendance et souveraineté nationales.Aujourd’hui et plus que jamais, l’Algérie, qui refuse de se laisser entraîner dans un tourbillon de querelles, et convaincue de l’impossibilité d’entretenir une relation relativement stable et constructive avec le royaume de l’Ouest, pris la décision salutaire de rompre les relations diplomatiques avec son voisin qui a tout fait pour envenimé la situation.D’ailleurs, du côté d’Alger, il n’est pas question de parler de rétropédalage, le coup est parti et la détente n’est pas pour demain. Rabat doit prendre son mal en patience…Farid GuellilLe Courrier d’Algérie, 30/08/2021 -
L’axe Rabat-Tel-Aviv, le danger sur l’Algérie
Maroc, Algérie, Israël, Iran, Sahara Occidental, Palestine, #Maroc, #Algérie, #Israël,
Par Nadji Azouz
En marge de la récente visite inédite à Casablanca (12 août) du ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, une source diplomatique israélienne a, sous couvert d’anonymat, indiqué à l’AFP que le Maroc et Israël « sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie ».
Il serait ainsi question de deux axes, dont l’un, l’irano-algérien est en fait virtuel car n’ayant aucun fondement réel, et l’autre, l’israélo-marocain qui existe bel et bien, de l’aveu même de cette source diplomatique de l’AFP. Cet axe Rabat-Tel-Aviv n’est cependant pas né avec l’établissement des relations diplomatiques entre les deux capitales en 2021, mais possède une base historique de six décennies de coopération secrète active notamment dans le domaine diplomatique, militaire et sécuritaire.
Cette collusion est assurément un danger pour l’Algérie qui demeure la seule vraie puissance régionale hostile aux deux Etats coloniaux, l’un du Sahara Occidental et l’autre de la Palestine. L’alliance entre les deux pays vise justement à démembrer le seul Etat encore debout de la région qui s’oppose à toute normalisation avec l’entité sioniste.
Au sujet de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères Nacer Bourita a précisé lui-même qu’il ne s’agit pas d’une normalisation, mais d’une reprise « normale » de rapports anciens entre les deux parties. Des relations d’un genre particulier dans le monde arabo-musulman où le Maroc est le seul pays islamique reconnaissant sa part de judaïté dans sa Constitution.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le roi Mohammed V avait défendu sa communauté juive contre les lois antisémites du régime de Vichy, avec une abnégation qui lui a valu la vénération des Juifs marocains. Au Maroc, les Juifs sont des sujets du Roi à part entière et les Juifs marocains forment en Israël une puissante communauté. Une collectivité dont les élites politiques, militaires, scientifiques, économiques et culturelles sont très influentes, notamment dans la presse, le parlement, le gouvernement, l’armée et les services de renseignement où ils occupent souvent le haut du pavé.
On estime aujourd’hui que quelques 700 000 Israéliens sont originaires du Maroc sur une population totale d’environ 6,2 millions. Quelques 160000 personnes sont nées au Maroc et 337 000 en Israël d’un ou de deux parents marocains, le reste constituant la troisième génération. Or ces israélo-marocains ne se sont pas contentés d’entretenir une mémoire individuelle et familiale du pays natal dans l’espace domestique privé. Ils sont également à l’origine de l’introduction dans l’espace public de symboles traditionnels du Makhzen, le drapeau notamment et la célébration de fêtes nationales marocaines.
Il s’agit donc, aujourd’hui, de la consécration diplomatique de liens protéiformes, anciens et forts entre le Maroc et Israël. Ces deux partenaires coopéraient déjà, dans un secret relatif, depuis plus de 60 ans, notamment en matière de renseignement, de sécurité, de défense et de diplomatie. Et il est établi, dans ce cadre, que l’État hébreu a aidé le Maroc à obtenir des armes et du matériel militaire de pointe, et a contribué aussi au développement du savoir-faire technologique des FAR. On n’ignore pas non plus que ce sont les Israéliens qui ont inspiré à Hassan II l’idée de la Marche Verte sur le Sahara Occidental.
Et on sait aussi que ce sont des égéries israéliennes qui lui ont soufflé l’idée de murs de protection militaire dans les territoires du Rio de Oro et Saguia El Hamra. C’est archi connu, ce sont donc les Israéliens qui ont aidé les Marocains à édifier le long mur de sable au Sahara occidental, inspiré de la ligne Bar-Lev, cette chaîne de fortifications militaires le long de la côte du canal de Suez après la conquête du Sinaï. Il est également établi que c’est le Mossad qui a d’autre part aidé le Palais royal à assassiner à Paris, avec la complicité active ou passive des services français, Mehdi Ben Barka, chef de l’opposition redouté par Hassan II, moins de cinq ans seulement après son accession au trône.
L’opération Yachin
Hassan II avait par ailleurs autorisé l’émigration massive de Juifs marocains vers Israël (environ un million). Chronologiquement, l’accession au trône d’Hassan II favorise un accord entre lui et le Premier ministre israélien David Ben-Gourion sur l’émigration des Juifs marocains alors que son père Mohammed V l’avait interdite en 1959. Dans le cadre de cet accord, Israël a rémunéré le Maroc pour chaque Juif autorisé à faire son alyah en Israël : C’est le début de « l’Opération Yachin ». Et c’est à partir du Maroc que des agents du Mossad étaient entrés en Algérie en 1960 pour mener des attentats, en les imputant au FLN, contre les juifs notamment à Constantine pour les contraindre à faire leur exode en Israël, en témoigne les archives du Mossad publiées en aout 1998 par Yediot Aharonot.
En contrepartie, Israël a livré des armes au Maroc qui ont servi contre l’Algérie dans la guerre de sables en 1963. L’Etat hébreu a également formé ses forces de sécurité et apporté son appui pour des opérations de renseignement.
Là aussi, c’est de notoriété publique : En 1965, Hassan II permet au Mossad de mettre sur écoute les salles de réunions et les chambres privées des dirigeants du Maghreb et du Machrek, lors d’un sommet extraordinaire arabe à Casablanca, destiné à évaluer les possibilités d’une guerre collective contre Israël.Les Israéliens reçoivent alors des informations déterminantes qui leur ont permis de déclencher la guerre préventive victorieuse des Six jours en 1967. Les enregistrements gracieusement fournis par Hassan II aux espions du Mossad, présents en masse à Casablanca, ne révèlent pas seulement la division qui prévalait alors dans les rangs arabes, mais aussi que les pays du Moyen-Orient étaient peu préparés à la guerre. Ces détails ont été révélés en 2016 par le général Shlomo Gazit, ex-dirigeant des renseignements militaires israéliens, dans une interview au Yedioth Ahronoth.
Selon Ronen Bergman, journaliste d’enquête et analyste militaire israélien pour le Yedioth Ahronoth et le New York Times, le Maroc a demandé qu’Israël lui rende la monnaie de sa pièce en l’aidant à éliminer Mehdi Ben Barka. Le Mossad avait précédemment averti Hassan II d’une tentative de Ben Barka de le renverser – un plan auquel l’opposant avait étonnamment demandé au Mossad d’y prendre part.
Le service israélien a ensuite aidé le roi à localiser Ben Barka et à l’attirer à Paris, où des agents marocains l’ont tué, au vu et au su des services français qui n’ont même pas bougé le petit doigt ! Ronen Bergman a révélé ces détails dans un livre publié en 2018 et consacré à l’histoire des assassinats ciblés par les services secrets israéliens. Il a de même rédigé un article dans le New York Times résumant les liens entretenus secrètement entre le Maroc et Israël, au lendemain de l’annonce de l’établissement de leurs relations diplomatiques.
En 1977, Hassan II joue un rôle essentiel, en coulisses, dans les pourparlers de normalisation entre Israël et l’Égypte, Rabat accueillant alors plusieurs rencontres secrètes entre des conseillers de Menahem Begin et d’Anwar Sadat. Ces pourparlers ont débouché sur le tout premier accord de paix entre Israël et un État arabe, et a amené les dirigeants israéliens à convaincre la Maison-Blanche de consentir une aide militaire importante au Maroc, selon Ronen Bergman.
Plus tard, en 1995, les services de renseignement marocains se sont efforcés, sans succès, d’aider le Mossad à éliminer Oussama Ben Laden, qui deviendra le cerveau des attentats du 11 septembre 2001, indique encore Bergman. Le Mossad tente alors de recruter le secrétaire particulier marocain de Ben Laden pour pouvoir le localiser, mais échoue à le faire. Certains détails de cette opération ont été publiés par le Yedioth Ahronoth en 2006.
Cela dit, l’axe osmotique Rabat-Tel-Aviv, qui active désormais au grand jour et qui est appelé à se renforcer sur tous les plans, pourrait déboucher sur la signature d’un accord de coopération militaire et technique digne de ce nom, à l’instar de celui qui existe depuis le 23 février 1996 entre Israël et la Turquie. Il pourrait même se transformer, à terme, en traité de défense mutuelle. Ce n’est pas une simple vue de l’esprit, mais une solide hypothèse à laquelle il faudrait penser.
Le Jeune Indépendant, 30/08/2021
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Les approvisionnements en gaz de l'Algérie vers l'Espagne sont garantis et il n'y a aucun danger pour eux
Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, SaharaOccidental, #Maroc, Gazoduc,Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a confirmé que les approvisionnements en gaz de son pays en provenance d’Algérie sont garantis et qu’aucun danger ne les menace, suite à la décision des autorités de ne pas compter sur le gazoduc passant par le Maroc et de se contenter de la ligne directe. Medgaz », et a souligné que Madrid travaillera toujours dans le cadre des Nations Unies sur la question du Sahara occidental.Le responsable espagnol a déclaré, dans une interview accordée au journal « La Vanguardia », dimanche, en réponse à une question relative à l’approvisionnement du pays en gaz algérien, qu’il avait parlé à plusieurs reprises au cours de la période récente avec des responsables algériens (il n’a pas les mentionner) et a souligné qu’il n’y a pas de menaces concernant l’approvisionnement de son pays en gaz algérien, surtout l’hiver prochain, après que l’Algérie a rompu les relations diplomatiques avec Rabat, et a décidé de couvrir les besoins de l’Espagne via la ligne directe Medgaz entre les deux pays.Il a ajouté : « Je pense que les citoyens espagnols peuvent être confiants quant à l’approvisionnement en gaz du pays. Nous suivons et analysons la situation en Algérie sans précipitation et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions ».Concernant une question liée au Sahara Occidental, et si l’Espagne a changé son hypothèse concernant le Sahara Occidental, le responsable diplomatique espagnol a expliqué que Madrid travaillera toujours sur ce dossier dans le cadre des Nations Unies, tout en refusant de révéler ce qui s’est passé entre lui et le Le secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken, concernant le même dossier, et a souligné que ce qui compte dans la question du Sahara occidental, c’est la centralité du rôle international.Il ressort clairement des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères que Madrid soutient clairement la voie internationale de la question du Sahara occidental, et il n’y a eu aucune expression de soutien de sa part pour la soi-disant proposition d’« autonomie étendue » promue en vain par Rabat.Il y a quelques jours, le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab a annoncé que l’Algérie couvrirait tous les besoins en gaz de l’Espagne via le gazoduc « Medgaz » qui relie directement les deux pays, ce qui signifie l’abandon du gazoduc traversant le territoire marocain, dont les termes contractuels expirent le 31 octobre, jours après que l’Algérie a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Rabat.Echourouk online, 29/08/2021 -
Occupation illégale du Sahara Occidental : l’Histoire ne pardonne pas
Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc, Front Polisario, article Al-Alam,
Par Djaouad Amine
Un Sahara Occidental marocain ! Une pure illusion à laquelle continuent de croire ces Marocains du Makhzen, qui s’avèrent avec les temps qui s’écoulent, mauvais élèves en l’Histoire de l’Humanité.Car si c’était le cas, ils se rendraient à l’évidence qu’en fait, l’Espagne s’est emparée de la région en 1884 sous le commandement du capitaine Emilio Bonelli Hernando.
D’ailleurs, comme l’atteste la coupure (ci-jointe) du journal marocain El Aalam dans son édition du 07 août 1973, les Marocains défendaient le « légitime droit des Sahraouis à défendre leurs terre ».
Il y est écrit : « Les combattants du Front Polisario luttent contre les Espagnoles dans les territoires occupés du Sahara Occidental ».
Cela était bien entendu avant que Hassan II alors roi du Maroc ne tourne le dos à la déclaration de la Cour internationale de justice de La Haye qui était pourtant claire à ce propos : En réponse à la première question, la Cour a répondu : Non. Le Sahara occidental n’était pas une «terra nullus». Le Sahara Occidental appartient à un peuple.
Lequel peuple continuera de combattre contre l’occupant marocain, jusqu’au recouvrement total de sa souveraineté sur l’ensemble des 266 000 kms² de ce territoire….
La Patrie News, 28/08/2021 -
Sahara occidental: Le Maroc mis face à ses hypocrisies historiques
Sahara Occidental, Maroc, ONU, Comité des 24, décolonisation,Le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc déplorent la lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce territoire.Contrairement à ce que prétend le roi Mohamed VI et le Makhzen, le Maroc a été l’un des partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui. L’ambassadeur d’Algérie aux Nations unies, Sofiane Mimouni, qui l’a révélé lors d’un séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, qui se tient en République dominicaine, a rafraîchi la mémoire de son homologue marocain, Omar Hilal.Sofiane Mimouni a rappelé à l’ambassadeur marocain, que «la question du Sahara occidental a été et demeure inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale de l’ONU, depuis 1963, et a bénéficié de l’appui de trois pays voisins, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie». Un fait établi et consigné dans les documents de l’ONU.Ces trois pays, a ajouté l’ambassadeur, «ont fermement soutenu, depuis lors, à l’occasion de chaque session de l’AG de l’ONU, le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance». C’est dire que l’option de l’autodétermination n’est pas une invention algérienne, mais une prise de position commune aux pays maghrébins.Outre cet épisode, dont la véracité ne saurait être mise en doute, M. Mimouni a rappelé à Omar Hilal que «le sommet des chefs d’Etat de l’OUA qui s’est tenu à Rabat en juin 1972 a adopté une résolution sur le Sahara dit espagnol par laquelle les chefs d’Etat africains dont le roi du Maroc déplorent la lenteur avec laquelle l’Espagne procède à la décolonisation de ce territoire». Les pays africains ont même souligné l’urgence pour l’Espagne d’ «instaurer un climat de liberté et de démocratie dans lequel le peuple de ce territoire pourra exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans les plus brefs délais en application de la Charte des Nations unies».Les participants au séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation ne pouvaient qu’acquiescer à l’argumentaire du diplomate algérien. Ce dernier a ainsi conclu sur le fait que «le soutien du Maroc au droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance était on ne peut plus clair».Il reste, souligne M.Mimouni, que le vrai visage du Maroc est apparu en 1975. Face à l’intention de l’Espagne d’organiser un référendum d’autodétermination, le Maroc s’est découvert, contre toute attente, «une ambition prédatrice». Il a envahi le territoire du Sahara occidental et en affirmant sa vocation d’annexer ce territoire non autonome.Le diplomate a dans ce sens, rappelé que le Maroc a déjà revendiqué une partie du territoire algérien et s’est livré, en 1963, à une agression militaire en règle contre l’Algérie qui venait, pourtant, à peine d’accéder à son indépendance. Il faut préciser également que le Maroc n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1969, neuf longues années après son indépendance. Il a fallu convaincre le roi Hassan II à se conformer au principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.Donc, les déclarations «mensongères» de l’ambassadeur marocain «visent à dénaturer les faits et à travestir la réalité, celle d’un conflit de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario qui reste le représentant légitime d’un peuple luttant pour sa libération», soutient M.Mimouni.Et «l’Algérie tout comme la Mauritanie, est un pays observateur officiel du processus de règlement du conflit au Sahara occidental ainsi que cela ressort des dispositions pertinentes des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que des documents connexes des Nations unies», précisera-t-il non sans rappeler que le soutien constant de l’Algérie, aux efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel dans la recherche d’une solution juste et durable devant pourvoir à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.Cependant, le Maroc a décidé unilatéralement de remettre en cause la dynamique onusienne, en mettant en doute la sincérité et la probité de l’envoyé personnel du SG de l’ONU et, ensuite, en considérant l’option référendaire comme définitivement écartée, contrevenant ainsi à l’appel répété du Conseil de sécurité à la reprise des négociations de bonne foi et sans conditions entre le Maroc et le Front Polisario, a regretté M. Mimouni.Anissa MesdoufOuest Tribune, 29/08/2021 -
La crise Maroc-Algérie expliquée par Manorama Yearbook
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Pourquoi l’Algérie a-t-elle coupé ses relations diplomatiques avec le Maroc ?
L’Algérie a coupé ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant ce qu’elle appelle des actions hostiles de la part de son voisin, avec lequel elle entretient des relations tendues depuis des décennies.
Toutefois, les consulats dans les deux pays restent ouverts.
Cette décision est le point culminant d’une période de tension croissante entre les pays d’Afrique du Nord, qui sont embourbés dans une querelle de plusieurs décennies et dont les frontières sont reciproquement fermées.
Le ministère marocain des affaires étrangères a déclaré que le pays regrettait la décision totalement injustifiée de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques.
Qu’est-ce qui a déclenché cette décision ?
– Alors que la frontière entre les deux puissances nord-africaines est fermée depuis 1994, les relations diplomatiques n’ont pas été rompues depuis leur rétablissement en 1988 à la suite d’un différend antérieur.
– Le Maroc a déclaré pendant des années qu’il souhaitait la réouverture de la frontière. L’Algérie a déclaré qu’elle devait rester fermée pour des raisons de sécurité.
– Lorsque des feux de forêt ont ravagé le nord de l’Algérie au début du mois, tuant au moins 90 personnes, les autorités ont rapidement blâmé le mouvement indépendantiste de la région principalement berbère, et ont accusé le Maroc de le soutenir.
– L’Algérie a déclaré que les incendies mortels étaient l’œuvre de deux groupes qu’elle a qualifiés de « terroristes », notamment le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), qui cherche à obtenir l’indépendance de la région traditionnellement rétive de la Kabylie.
– Le Maroc a proposé d’envoyer de l’aide pour combattre les incendies, mais l’Algérie n’a pas répondu publiquement.
– Le mois dernier, l’Algérie a rappelé son ambassadeur après qu’un diplomate marocain à New York ait appelé au droit à l’autodétermination du peuple kabyle.
La question du Sahara occidental
– Les relations se sont détériorées depuis l’année dernière, lorsque la question du Sahara occidental a éclaté après de nombreuses années.
– L’Algérie est depuis longtemps en désaccord avec le Maroc, notamment au sujet du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole que le Maroc considère comme faisant partie intégrante de son territoire, mais où Alger a soutenu le mouvement indépendantiste Polisario.
– Leur rivalité a pris une nouvelle tournure l’année dernière lorsque le président américain sortant Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire – en échange de la normalisation des liens entre le Maroc et Israël.
Le conflit du Sahara occidental expliqué
– Le Sahara occidental est un territoire situé sur la côte nord-ouest de l’Afrique, bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie.
– L’Espagne s’est retirée de son ancienne colonie du Sahara espagnol en 1976. Le Maroc et la Mauritanie ont affirmé leur revendication sur le territoire, une revendication à laquelle s’oppose le Front Polisario (Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro), soutenu par l’Algérie.
– La Mauritanie a renoncé à toute revendication sur le Sahara occidental en 1979. Le Front Polisario a officiellement proclamé un gouvernement en exil, la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
– Les forces marocaines et du Polisario se sont battues par intermittence jusqu’à un cessez-le-feu en 1991 et l’établissement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Dans le cadre de cet effort, l’ONU a cherché à offrir un choix au peuple du Sahara occidental entre l’indépendance (favorisée par le Front Polisario) et l’intégration au Maroc.
– Le référendum proposé sur la question de l’indépendance n’a jamais eu lieu en raison d’un manque d’accord sur l’éligibilité des électeurs.
– Une berme de sable de 2 700 kilomètres de long, s’étendant de l’intérieur du sud du Maroc jusqu’à l’océan Atlantique à Guerguerat, a été construite pendant le conflit, dont 1 465 kilomètres divisent le territoire en parties occidentale et orientale.
– Il existe des tensions ethniques périodiques entre la population sahraouie autochtone et les immigrants marocains.
– Le Maroc a proposé une large autonomie pour le Sahara occidental. Mais le Front Polisario insiste pour que la population locale, qu’il estime entre 350 000 et 500 000 personnes, ait droit à un référendum.
– La région dispose de gisements pétroliers offshore et de ressources minérales considérables.
– L’ONU a relancé les pourparlers directs sur le territoire entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie en décembre 2018.
Manorama Yearbook, 28/08/2021
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Algérie-Maroc : Jeune Afrique à la merci du Makhzen
Algérie, Maroc, Jeune Afrique, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental,L’hebdomadaire Jeune Afrique est plus que jamais à la merci du régime marocain, et la rupture des relations entre l’Algérie et le Maroc a montré comment « le journalisme de connivence » est devenu la norme chez les responsables du magazine.Dans son édition du samedi, le quotidien Le Jeune Indépendant a consacré un long article sur l’un des «serviteurs des intérêts stratégiques » du Maroc en France, François Soudan, en l’occurrence, le directeur de la rédaction de Jeune Afrique et signataire d’un récent éditorial dans lequel il commentait la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.Ce vice-président du groupe éponyme éditeur, s’en est pris au ministre des Affaire étrangères Ramtane Lamamra. En effet, le titre: « Ramtane Lamamra, pompier ou pyromane ? » Ce titre interrogateur est juste une clause de style pour mieux suggérer soi-disant que M. Lamamra serait plutôt responsable d’envenimer les relations bilatérales déjà au point mort. Et François Soudan de s’appliquer par la suite à « décrypter » le communiqué par lequel le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, le 24 août, la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.Le Jeune Indépendant observe que le courtier médiatique du Makhzen s’attarde, d’entrée de jeu, sur la phrase du communiqué qui dit qu’il est « historiquement et objectivement établi que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie ».Pour tenter d’inverser les rôles, François Soudan souligne que le Maroc pourrait dire la même chose en affirmant que « ce serait plutôt l’Algérie qui aurait œuvré délibérément à placer la relation bilatérale dans une nouvelle impasse diplomatique »…La suite de l’éditorial, François Soudan banalise notamment l’action entreprise par la représentation marocaine à New York qui a distribué un document dans lequel elle soutient un prétendu « droit du peuple kabyle à l’autodétermination ». Et il le fait pour mieux mettre sur le même pied d’égalité le soutien indéfectible et la position constante de l’Algérie en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.Alors même que le Premier ministre marocain s’applique à dire que cette position de son diplomate aux Nations unies n’est pas celle, officielle, de l’Etat marocain, l’éditorialiste complaisant de Jeune Afrique s’ingénie pour sa part à mettre sur une balance équilibrée une question de décolonisation (reconnue comme telle par l’ONU) et une entreprise de division territoriale de l’Algérie.Il est allé jusqu’à justifier cette même position comme étant une réaction logique à ce qu’il a considéré comme étant de la part de l’Algérie une « réactivation » du conflit du Sahara occidental à travers les manifestations des Sahraouis à Guerguerat, théâtre d’une agression marocaine, le 13 novembre dernier, et point de passage illégal créé par le Maroc vers l’Afrique de l’Ouest.Le pistoléro médiatique du Makhzen refuse par ailleurs de voir en la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste une des raisons essentielles à la base de la décision de rupture des relations diplomatiques avec le voisin de l’Ouest. Un voisin « enhardi » notamment par la reconnaissance unilatérale de l’ex président américain de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental.Le zèle déployé par François Soudan n’est guère étonnant. Pas si surprenant que ça de la part d’un pilier d’une entreprise de presse qui ne sépare pas toujours publireportages rétribués et reportages, et qui maîtrise, à la perfection et quand cela arrange ses intérêts financiers, le journalisme de connivence.En 2017, suite à la publication d’une Une du magazine qui a fortement déplu au Palais royal après les attentats terroristes de Barcelone et de Cambrils, perpétrés par des terroristes marocains, François Soudan est discrètement allé à Rabat présenter ses plates excuses au cabinet du roi.Après la parution de cette Une illustrée par un drapeau marocain dans lequel on pouvait distinguer les visages des terroristes, avec la mention « born in Morocco », plusieurs contrats publicitaires avaient été annulés.200.000 euros pour chaque contrat ! Il a alors supplié le cabinet de les rétablir et a obtenu gain de cause, selon des publications confidentielles françaises.R. N.La Nation, 29/08/2021 -
Algérie-Maroc : L’exigence de justice
Algérie, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental, MAK, Ferhat Mehenni,Par Larbi ChaabouniLe scénario du pire planifié par le Makhzen et exécuté par l’organisation terroriste dénommée le MAK a volé en éclats. Il s’est fracassé sur l’élan de solidarité remarquable de l’Algérie citoyenne attachée aux valeurs d’unité nationale et de fraternité, traduites par le sursaut patriotique du mouvement populaire du 22 février.De Miliana, terre de l’un des héros de la Bataille d’Alger, Ali la Pointe, à la Kabylie, terre d’Abane Ramdane et du colonel Amirouche, le socle unitaire a encore une fois prouvé sa profondeur. «Vous êtes chez vous, dans votre famille», a affirmé, en patriote avéré, le père du martyr Djamel Bensmaïl, à la délégation des élus, des représentants des autorités religieuses et des citoyens de Larbaâ Nath Irathen, venue présenter ses condoléances.«L’Algérie au-dessus de tous», proclamé par le père du défunt, est sortie plus forte de l’épreuve de la fitna provoquée par le MAK peu représentatif des valeurs de la région et totalement discrédité.Le piège de la félonie se referme sur cette organisation séparatiste, dont les membres ont reconnu leur responsabilité dans les incendies criminels et les atrocités commises sur le jeune Bensmaïl. L’étau se resserre.De façon prompte, la justice a réussi de démêler l’écheveau, en engageant des poursuites judiciaires contre 83 éléments sur les 88 arrêtés et à l’émission des mandats d’arrêt internationaux contre les 29 suspects en fuite à l’étranger, dont le président du MAK, Ferhat Mehenni.Il est attendu, au regard de la gravité du crime, une coopération étroite avec les pays signataires du traité d’extradition avec l’Algérie.La déroute est totale. Elle se confirme dans le reniement du chef de gouvernement marocain, Saâd-Eddine El Othmani, sacrifiant l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar El Hilali, coupable d’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie incompatible avec la convention de délimitation des frontières, signée à Ifrane en 1969, et du traité de Rabat instituant, en 1972, le principe d’intangibilité des frontières héritées de l’indépendance.Au lendemain de la rupture des relations diplomatiques, l’aveu tardif du chef du gouvernement, couvert par le silence assourdissant de la monarchie, est un leurre qui voile une duplicité inscrite dans un long parcours chaotique, dont le refus des engagements internationaux dont le respect des accords de paix de septembre 1991, contractés avec le Front Polisario, est l’expression concrète.Malgré les tergiversations et les blocages, la nomination du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, en la personne d’Alexandre Ivanco de la Fédération de Russie, favorise le retour à la table des négociations entre les deux belligérants fortement exigé par la communauté internationale.Au cœur des travaux du comité de décolonisation, la question sahraouie reprend ses droits pour rendre justice à un peuple opprimé et victime d’une violation massive des droits de l’homme dans les territoires occupés.Horizons, 29/08/2021 -
L’Espagne entre le gaz de l’Algérie et les frontières du Maroc
Espagne, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, #Maroc, #Algérie, #SaharaOccidental,
Sa position stratégique est en danger : L’Espagne hésite entre deux eaux : le gaz de l’Algérie ou les frontières du Maroc.
À dix kilomètres à peine de Cadix, une situation très tendue se développe, qui pourrait conduire à une confrontation directe entre nos voisins les plus stratégiques d’Afrique du Nord.
Alors que l’Espagne observe avec étonnement le retrait des forces multinationales d’Afghanistan, à dix kilomètres à peine de Cadix se développe une situation de haute tension qui, pour l’instant, est diplomatique, mais qui pourrait conduire à une confrontation directe entre ceux qui sont, sans aucun doute, nos voisins les plus stratégiques en Afrique du Nord : l’Algérie et le Maroc.
Le 25 août, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Entre autres raisons, le gouvernement algérien a accusé le royaume alaouite d’entretenir des liens avec des « organisations terroristes » telles que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MPAK) et le groupe islamiste Rachad. Alger accuse directement Rabat de fournir des renseignements aux deux groupes, car les autorités algériennes « avaient reçu des informations selon lesquelles certaines organisations terroristes recevaient un soutien financier des services de renseignements marocains pour mener des actes de sabotage dans plusieurs États du pays, notamment des incendies de forêt, à la suite d’une réunion tripartite supervisée par l’attaché militaire de l’ambassade du Maroc à Paris ».
C’est une accusation sévère, même pour un langage diplomatique timoré, et qui met en évidence l’impulsion que les deux capitales donnent depuis longtemps au Sahara occidental et à la région indomptable de Kabylie, toile de fond d’une relation angoissante dans laquelle l’Espagne a de nombreux intérêts stratégiques aussi bien qu’économiques en jeu.
Comme à l’accoutumée, le Maroc affirme avoir « pris note » du communiqué algérien, une pratique qui rappelle fortement la réponse donnée il y a quelques mois lorsque le leader sahraoui Brahim Ghali a atterri en Espagne après un échange dialectique grotesque entre l’Espagne et le Maroc qui a conduit à l’entrée illégale de milliers de Marocains à Ceuta.
L’Espagne va commencer sans « gaz marocain ».
L’histoire du retour de bâton entre le Maroc et l’Algérie a commencé en juin, lorsque, comme l’a rapporté La Información, Rabat a remis en question la viabilité future du gazoduc maghrébin qui transporte le gaz des champs gaziers algériens de Hassi R’Mel et entre directement à Cordoue par le détroit de Gibraltar. Il s’agissait clairement d’une manœuvre d’intimidation contre Madrid, car le gazoduc permet de fournir 9000 mètres cubes de gaz naturel à l’Espagne via le Maroc. La tactique du royaume marocain consistait à faire traîner en longueur les négociations compliquées visant à renouveler une concession vieille de 25 ans, dont la date limite pour cesser d’être une réalité est fixée à novembre.
De son côté, l’Algérie n’a pas manqué l’occasion de s’attaquer à son ennemi intime, et a encore resserré l’étau en annonçant qu’elle ne renouvellerait pas la concession du gazoduc. Son intention n’est pas tant de remettre en cause l’approvisionnement énergétique de l’Espagne que d’affaiblir la position de négociation du Maroc, qui perdrait un point d’approvisionnement stratégique avec lequel il pourrait faire pression sur Madrid à l’avenir. Les entreprises qui exploitent l’infrastructure traversant le royaume alaouite, notamment les sociétés espagnoles Naturgy et Enagás, ont depuis longtemps constitué des provisions pour les pertes qui résulteraient d’une éventuelle restriction de l’approvisionnement par le détroit de Gibraltar.
Pour réaffirmer sa position, le ministre algérien de l’énergie et des mines a confirmé, le lendemain de la rupture des relations, que l’Algérie continuerait à exporter du gaz vers l’Espagne, mais uniquement par le biais du gazoduc qui relie directement les côtes algériennes et espagnoles. En tout état de cause, l’Espagne a déjà perdu un moyen logistique d’approvisionnement en énergie, ce qui, dans un scénario de hausse continue du marché international du gaz, pourrait se retourner contre le gouvernement espagnol, déjà soumis à une forte pression en raison de l’augmentation excessive des factures d’électricité.
L’éternel conflit sahraoui
Outre le flanc économique, la rupture des relations diplomatiques entre Marocains et Algériens a ouvert de nombreuses autres voies à l’Espagne. Le Sahara occidental est devenu un lieu hautement explosif et un foyer d’instabilité internationale dans lequel Madrid, malgré ses tentatives de disparition, reste un acteur de premier plan dans la région.
Dans ce théâtre diplomatique, le Maroc est main dans la main avec les Etats-Unis, tout comme l’Algérie est main dans la main avec la Russie. Chaque coup d’État dans le Sahara est contre-programmé par un mouvement similaire dans la région sauvage de Kabylie en Algérie, qui abrite de forts sentiments indépendantistes parmi la communauté berbère amazigh. Le Rif, le grand Rif, a toujours été une région troublée où le Maroc et l’Algérie ont beaucoup à perdre avec les Rifains et les Kabyles.
L’affaire Mohamed Abdellah
Un autre événement qui est passé inaperçu et dans lequel l’Espagne est une fois de plus impliquée est la situation de l’activiste algérien Mohamed Abdellah. Cet ex-gendarme devenu « youtuber » a publié des informations compromettantes pour le gouvernement algérien dans lesquelles il affirme qu’une grande partie de la classe politique s’enrichit au détriment de la sécurité nationale.
Son travail en tant que membre de la gendarmerie stationnée à la frontière algéro-tunisienne l’a amené à découvrir des cas de pots-de-vin, de corruption et d’abus de pouvoir de la part de ses anciens collègues. En 2018, il a décidé de quitter le pays pour l’Espagne, demandant la protection du gouvernement espagnol en tant qu’ancien gendarme et alléguant une persécution politique dans son pays. En août 2020, il subit une agression qu’il attribue aux services secrets algériens.
L’Espagne vient de remettre Mohamed Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour des attaques présumées contre la nation.
Malgré les signes évidents de persécution, l’Espagne vient de remettre Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour de prétendus attentats contre la nation, implication terroriste, financement de groupes terroristes et blanchiment d’argent. Sur ce point, le ministère espagnol de l’intérieur a gardé un silence scrupuleux qui n’a toutefois pas aidé le « youtuber » à affronter un procès au cours duquel il sera probablement condamné à passer, au mieux, une longue période dans une prison algérienne.
Pour sa part, le Maroc brandit cette situation comme un nouveau signe que le gouvernement espagnol fait pencher la balance diplomatique vers l’Algérie, favorisant clairement les intérêts d’un pays qui, ces dernières années, a pris une dérive clairement militariste et dans lequel les généraux de l’armée sont devenus une nouvelle élite intouchable au pouvoir omnipotent.
Pour le moment, le Maroc semble jouer ses cartes politiques beaucoup mieux. D’une part, il a inscrit la question sahraouie à l’ordre du jour international et a obtenu le soutien des États-Unis. D’autre part, il a également conclu de nombreux accords commerciaux avec le Royaume-Uni, grâce à sa position sur le marché de l’hydrogène, où elle est en concurrence directe avec l’Espagne. Elle a renforcé ses relations avec le Portugal dans le domaine de la logistique et des transports, en raison des représailles exercées contre Madrid pour l’incident du Ghali, qui a coûté son poste à une ministre espagnole des affaires étrangères, rien de moins. Comme si tout cela ne suffisait pas, le Maroc a rejoint les rangs des pays qui rétablissent leurs relations avec Israël, autre partenaire stratégique des Marocains. Les Hébreux, en plus d’être des leaders en matière d’investissements dans les énergies renouvelables et les technologies, semblent plus disposés que jamais à faire du Maroc leur fer de lance en Afrique du Nord.
L’Espagne, dirigée par le nouveau ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, semble vouloir tourner la page et se joindre à la nouvelle vague de soutien dont bénéficie Rabat. Toutefois, M. Albares devra faire très attention à ne pas briser une corde dans laquelle l’Espagne joue bien plus que des milliards dans des contrats gaziers : sa position stratégique en Méditerranée occidentale est en jeu. Jusqu’à présent, tant les Marocains que les Algériens ont tenté de s’attirer les faveurs de cette zone, et l’Espagne a toujours su nager entre deux eaux qui semblent aujourd’hui plus turbulentes et dangereuses que jamais.
La Informacion, 28/08/2021
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« La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique»
Sahara Occidental, Maroc, Algérie, #SaharaOccidental, #Maroc, #Algérie,Esteban Silva, analyste international chilien, à La Patrie News : « La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique»Par Mohamed AbdounPleinement solidaire avec les peuples palestinien et sahraoui, Esteban Silva, analyste chilien très en vogue dans les médias d’Amérique Latine, ne mâche gère ses mots, dans cet entretien qu’il nous a accordé, pour dénoncer l’alliance établie entre les deux entités colonialistes que sont Rabat et Tel-Aviv.Au passage, il dénonce le recours par Rabat au logiciel d’espionnage Pegasus, tout en applaudissant très fort la décision par notre pays de rompre ses relation avec le Maroc. Celui-ci, au passage, est qualifié à juste titre de « piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique »Entretien réalisé par Mohamed AbdounLa Patrie News : Quel regard portez-vous sur la décision prise par Alger de rompre ses relations avec Rabat ?Esteban Silva : La rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Maroc a révélé la politique agressive et hostile du Maroc contre le peuple et le gouvernement algériens, qui a été systématique et constante depuis des années. L’Algérie a démontré avec des faits les actions d’hostilité et de soutien aux actions terroristes.L’espionnage avec Pegasus et le blocus systématique de l’autodétermination du peuple sahraoui sont bien fondée, et parfaitment prouvés. La monarchie marocaine est l’un des piliers de la politique néocoloniale de la France en Afrique et est devenue un pion de la politique d’Israël dans la région. Sa politique d’agression contre l’Algérie est une source d’instabilité au Maghreb.L’Algérie a été le grand promoteur du mouvement des non-alignés au niveau international et le leader des pays du tiers monde dans la lutte pour l’autodétermination et la souveraineté des peuples et la construction d’un nouvel ordre économique international.Le Maroc, pour sa part, s’est toujours aligné sur les pays néo-coloniaux occidentaux comme la France et sur les États-Unis à l’époque de la guerre froide, en contradiction avec l’ensemble du processus de libération des pays du tiers monde.La rupture actuelle des relations reflète à ce jour la contradiction entre les deux positions que représente l’Algérie d’une part dans sa défense du droit international et la défense du droit à l’autodétermination et à la souveraineté des peuples, comme c’est le cas de leur défense active du peuple sahraoui et le peuple palestinien et, d’autre part, la politique des marocains alliés aujourd’hui à Israël et aux monarchies du Golfe en contradiction avec les politiques d’autodétermination des peuples.Ce que l’Algérie a fait de manière souveraine, c’est dénoncer la double politique l’hypocrisie et le double standard de la politique de la monarchie marocaine.L’Algérie a réagi avec force à l’inacceptable provocation sioniste commise contre nous depuis le Maroc à travers une déclaration « incendiaire » de Jair Lapid. Une réaction par rapport à cette montée en puissance de la perfide guerre maroco-sioniste menée contre l’Algérie ?Je viens de lire la déclaration du ministère des Affaires Étrangères de l’Algérie. Je dois dire que je la partage intégralement. Il s’agit en effet d’une sévère mise en garde, et d’une dénonciation publique de la conduite parfaitement agressive du royaume marocain à l’endroit de l’Algérie.La politique hostile du Maroc vise en premier lieu l’Algérie, et en second la lutte du peuple sahraoui en faveur de son autodétermination. C’est une atteinte flagrante à la souveraineté et à l’indépendance du peuple sahraoui.Et qu’en est-il du recours au logiciel espion dénommé Pegasus, violant l’intimité et la vie privée de milliers de paisibles personnes, dont l’unique tort est de militer en faveur de la légalité internationale ?La démarche agressive du royaume marocain, allié de l’entité sioniste s’est appuyée sur une technologie de pointe à l’aide d’un logiciel d’espionnage appelé Pegasus. Ce que le royaume a fait est absolument regrettable. C’est une très grave atteinte au droit international.Le recours au logiciel espion Pegasus est également une agression directe contre l’Algérie. Or, c’est un pays qui a toujours été respectueux de la légalité internationale, et dans la défense des causes justes et nobles à travers le monde.L’Algérie défend par principe le droit de tous les peuples à leur autodétermination, et donc pas seulement celui du peuple sahraoui, conduit et représenté légitimement par le front Polisario. Voilà pourquoi l’Algérie a tout de temps condamné la politique néocolonialiste, expansionniste et l’occupation territoriale de la Palestine de la part de l’entité sioniste.Le Maroc, après la « normalisation ou le rétablissement de ses relations avec l’entité sioniste », commet une atteinte aux droits du peuple palestinien. Mais pas seulement ce peuple.Le peuple sahraoui, lui aussi, en est une victime collatérale. Partant de ce raisonnement parfaitement logique, je peux dire que le scandale lié à cet espionnage utilisant les technologies de pointe Du logiciel Pegasus me permet d’incriminer directement le Maroc.Ce logiciel ultra-performant n’est en effet utilisé que par les Etats. Le comportement inacceptable du Maroc doit donc être rejeté et condamné par toute la communauté internationale.Nous, au nom de toute l’Amérique Latine et les Caraïbes condamnons avec force le comportement illégal, inacceptable et attentatoire du Maroc. Il constitue une agression directe contre les peuples sahraoui et palestinien.C’est aussi une attaque caractérisée contre le peuple et le gouvernement algériens. Je vous assure ici de notre solidarité et de notre soutien plein et entier.M.ALa Patrie News, 28/08/2021