Étiquette : Sahara Occidental

  • Le Maroc soupçonne l’Algérie de vouloir fermer le gazoduc

    Le Maroc soupçonne l’Algérie de vouloir fermer le gazoduc

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    Le Maroc souhaite maintenir ouvert un gazoduc qui fournit du gaz algérien aux consommateurs européens via le royaume, a déclaré un haut fonctionnaire, malgré la détérioration des relations entre les rivaux nord-africains.

    Le contrat d’exploitation de la section marocaine du gazoduc Maghreb-Europe, qui relie les gisements algériens à l’Espagne, expire en octobre.

    On craignait que son renouvellement ne soit compromis par l’escalade récente entre les deux pays.

    « La volonté du Maroc de conserver cette voie d’exportation a été exprimée de manière claire et cohérente à tous les niveaux depuis plus de trois ans », a déclaré la directrice de l’Office national des hydrocarbures et des mines, Amina Benkhadra, aux médias d’État.

    « Nous l’avons dit verbalement et par écrit, publiquement et dans des discussions privées, toujours avec la même clarté et la même cohérence », a-t-elle déclaré mercredi.

    Les relations entre Rabat et Alger sont tendues depuis des décennies en raison de profondes divergences sur le Sahara occidental, un territoire contesté mais largement contrôlé par le Maroc, où Alger soutient un mouvement indépendantiste de longue date.

    La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994.

    La situation s’est encore détériorée cette semaine lorsque l’Algérie a déclaré qu’elle allait « revoir » ses relations après avoir accusé le Maroc de complicité dans des incendies de forêt meurtriers qui ont tué au moins 90 personnes.

    Les autorités algériennes ont imputé ces incendies à des actes criminels généralisés, pointant du doigt des organisations soutenues par Rabat.

  • L'ONU appelée à empêcher le Maroc d'inclure le Sahara Occidental dans ses prochaines législatives

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    Le président sahraoui, brahim Ghali, a appelé, mercredi, le secrétaire général des Nations unis à intervenir afin d’empêcher le Maroc d’inclure le Sahara Occidental occupé dans les prochaines élections législatives et de mettre un terme à toutes les activités illégales menées par le Maroc dans ces territoires.
    Dans une lettre au SG de l’ONU, le président sahraoui affirme que « le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, et le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) condamnent et rejettent fermement le processus illégal », préparant la tenue, en septembre prochain, d’élections législatives » incluant les territoires occupés.
    Il s’agit, assure-t-il, « d’une violation flagrante du statut légal du Sahara occidental, un territoire en attente de décolonisation sous la responsabilité des Nations unies ».
    « La présence marocaine au Sahara occidental est une occupation militaire illégale, comme l’affirme l’Assemblée générale de l’ONU dans ses résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980, entre autres. Ainsi, toutes les actions entreprises par l’occupant marocain, qu’elles soient politiques ou autres, relèvent des pratiques coloniales imposées par la force et n’ont aucune légitimité », précise Ghali.
    « Le Front Polisario rappelle qu’en vertu de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité (…) la charge de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) est de tenir un référendum libre et honnête pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Par ailleurs, « la seule élection pour laquelle les Sahraouis devraient être convoqués est celle relative à leur autodétermination, (supposée être) organisée sous la supervision des Nations unies en vertu des dispositions du plan de règlement ONU-OUA qui ont été acceptées par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc et approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU ».
    « Organiser des élections dans les territoires occupés du Sahara occidental sur lesquels le Maroc n’a aucune souveraineté est un acte que nous rejetons énergiquement car il s’agit d’impliquer les citoyens sahraouis dans un processus qui ne les concerne pas et qui est organisé par une force d’occupation militaire dont le registre est rempli de violations des droits humains fondamentaux du peuple sahraoui », rappelle Ghali dans sa missive.
    « Pendant près de trois décennies, nous sommes restés engagés en faveur de la résolution pacifique (du conflit) et avons fait preuve de la plus grande retenue en dépit des provocations continues et des actions de déstabilisation de l’occupant marocain », poursuit le même texte.
    « Nous pouvons citer des exemples au sujet de sérieux dépassements commis par le Maroc et dont l’ONU et la Minurso ont choisi de détourner le regard: la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits humains, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire, incluant les espaces maritimes », écrit Brahim Ghali.
    « Comme nous l’avons précisé à différentes occasions, c’est l’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental, a encouragé l’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région ».
    « Depuis le 13 novembre 2020, le territoire du Sahara occidental a connu de sérieux développements en raison de la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires connexes », indique encore la lettre qui précise que désormais les Sahraouis n’ont plus d’autres choix que d’exercer leur droit à la légitime défense.
    « L’inaction et le silence assourdissant des Nations unies face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc a encouragé l’occupant à persister dans ses actes illégaux » susceptible de menacer toute la région, conclut la lettre adressée au SG de l’ONU.
  • Sahara Occidental : Mémorandum sur les violations des droits humains

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    L’Organisation des Nations unies a rendu public un mémorandum dans lequel elle fait part des violations et atteintes aux droits de l’homme commises par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés.
    Le mémorandum adressé le 10 juin au gouvernement marocain, avant d’être publiée sur le site des Nations unies, interpelle les autorités marocaines sur des atteintes subies par des journalistes et des militants des droits humains au Sahara occidental occupé.
    Le rapport parle «d’agressions physiques et sexuelles, de harcèlement, de menaces et de raids que les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme qui défendent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et les membres de l’organisation Isacom (Instance sahraouie contre l’occupation marocaine) ont subi depuis novembre 2020, et qui se sont significativement intensifiées depuis lors».
    «Nous exprimons notre plus grande préoccupation concernant les informations rapportées faisant état d’actes de harcèlement, agressions physiques et sexuelles et des actes d’intimidation et menaces de mort dont ont été victimes Mmes Sultana Khaya, Luara Khaya, Mina Baali, Salha Boutanguiza, Lahcen Dalil, M.Hassanna Abba, Laaroussi Lafqir, M’birkatte Abdelkatta, Mme Mina Baali, Mme Salha Boutanguiza, Lahcen Dalil, Hassanna Abba, Laaroussi Lafqir, M’birkatte Abdelkrim, Essalek Baber, Khalid Boufrayoua, Babouzeid Mohamed Said Labbihi, Mme Elghalia Djimiet HmadHamad», explique le document.
    «Nous restons sérieusement préoccupés par la présence continue d’agents de sécurité devant le domicile de Mme Sultana Khaya depuis novembre 2020, ainsi que par les restrictions sévères à sa liberté de mouvement résultant de cette présence et l’impact sur son intégrité physique et psychologique», y compris la menace de mort dont elle a été victime le 28 avril dernier», indique la note.
    Le texte rendu public par l’ONU est signé par le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, la rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association, la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, le rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et le Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
  • Maroc-Israël : coûts et bénéfices de la normalisation

    Maroc-Israël : coûts et bénéfices de la normalisation

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    Aziz Chahir

    Si la normalisation avec Israël peut appuyer la position marocaine sur le Sahara occidental, elle pourrait aussi, à terme, nourrir les radicalismes de tous bords

    Huit mois après la signature de l’accord tripartite entre le Maroc, les États-Unis et Israël, selon lequel l’ex-président américain, Donald Trump, reconnaît la marocanité du Sahara occidental, le régime marocain a été acculé à manifester davantage son engagement dans le processus de normalisation avec Israël.

    L’heure de vérité a enfin sonné. Après les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Soudan, le Maroc a été appelé à sortir de sa réserve en reconnaissant officiellement la représentation diplomatique d’Israël dans le royaume chérifien.

    C’est donc dans un contexte bien particulier que s’inscrit la visite récente du chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid dans le royaume. Après avoir inauguré le bureau de liaison israélien au Maroc, le ministre israélien des Affaires étrangères s’est lancé dans une campagne de communication savamment orchestrée par le Palais.

    Sous haute surveillance sécuritaire, il s’est rendu à Casablanca pour renouer avec la communauté marocaine de confession juive, la plus importante dans le monde arabe puisqu’elle compte environ 3 000 personnes, notamment en déjeunant avec quelques-uns de ses représentants dans un restaurant branché de la capitale économique.

    Pour la petite histoire, le restaurant, qui appartient à la fille de Jamaï, un magnat marocain de l’immobilier proche du sérail, se nomme « Milk and Honey » (lait et miel), un nom renvoyant à un vieil adage populaire marocain qui, pour témoigner de l’entente parfaite entre deux personnes, assimile leur relation au mélange exquis des deux aliments (bhal assman ‘ala la’ssal).

    La délégation israélienne a tenu à souligner l’ancrage culturel des juifs dans le royaume en se donnant en spectacle dans un climat de méfiance : formules de courtoisie en darija (dialecte marocain) à n’en pas finir, thé à la menthe et cornes de gazelle à volonté, séances de photos scrupuleusement organisées avec la population, etc.

    Tout laisserait donc penser que la visite des officiels israéliens s’est déroulée dans une atmosphère conviviale. Mais cette communication minutieusement élaborée cache mal l’atmosphère délétère nourrie par la peur de voir resurgir, à tout moment, des projets d’attentats anti-normalisation avec Israël.

    Des mesures sécuritaires drastiques ont d’ailleurs été mises en œuvre, notamment lors du déplacement de la délégation israélienne près de la médina, où se trouve le fameux mellah (ancien quartier juif).

    Alliance maroco-israélienne en Afrique

    Au-delà de toute cette propagande, on peut se demander quels dividendes Israël compte tirer de cette normalisation.

    D’abord, Israël peut se targuer d’avoir su faire adhérer le monarque alaouite, qui se présente comme le détenteur d’un leadership religieux dans le monde sunnite et qui préside le Comité Al-Qods, à la normalisation.

    Il est évident qu’Israël va aussi essayer de s’adosser au Maroc afin d’assurer à terme un déploiement géostratégique en Afrique, déjà massivement investi par Mohammed VI.

    Dans les faits, il est très probable que c’est en partie grâce au soutien du monarque qu’Israël a su retrouver son statut d’observateur (perdu en 2002) au sein de l’Union africaine (UA), historiquement favorable à la cause palestinienne. Une manœuvre décriée par Alger, qui s’oppose fermement à la normalisation avec Israël et encore plus à son retour de près ou de loin à l’UA.

    Dans le but d’éviter une nouvelle exacerbation des tensions dans la région, l’administration Biden a effectué des visites éclair au Maroc et en Algérie.

    Mais les déclarations du représentant du département d’État américain n’ont pas été du goût du régime marocain. Et pour cause, l’administration Biden chercherait à faire comprendre à Alger que les manœuvres maroco-israéliennes en Afrique sont dans le viseur de la Maison-Blanche.

    Vu sous cet angle, les propos de Mohammed VI, lors de son dernier discours du Trône, appelant notamment le président algérien à « œuvrer à un dialogue entre les deux pays », ne pourraient être qu’un écran de fumée visant à dissimuler les ambitions réelles du pouvoir marocain de s’accaparer un leadership régional, en tablant sur une alliance avec Israël, au sein de l’UA notamment.

    Pressions sur le royaume

    Et côté marocain, quels dividendes sont attendus ?

    Au chapitre économique, la propagande évoque un flux sans précédent d’investissements israéliens vers le royaume. Un engouement à nuancer : le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël n’aura pas, à terme, un impact considérable sur l’économie marocaine en crise.

    Le royaume n’est que le cinquième partenaire économique d’Israël en Afrique, loin derrière l’Égypte, la Mauritanie, l’Éthiopie, l’Ouganda et le Ghana. De plus, l’augmentation potentielle des flux commerciaux ne dépassera pas, selon les officiels israéliens, les 500 millions de dollars.

    Pour le moment, l’heure est à l’euphorie avec le lancement de lignes aériennes commerciales directes entre les deux pays : certes, des touristes israéliens se sont rendus à Marrakech et à Casablanca, mais il s’agit de groupes restreints venant, en grande partie, visiter des tombes de rabbins.

    Malgré les relations historiques et culturelles indéniables entre les Marocains et les juifs, les tensions politiques et sécuritaires actuelles dans la région ne sauraient encourager les investisseurs israéliens et encore moins les touristes à miser sur la destination Maroc.

    Rabat ambitionne aussi de bénéficier davantage des réseaux d’influence israéliens, qui ont déjà été déterminants pour pousser l’ex-président Trump à proclamer la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara occidental en échange de la normalisation entre le Maroc et Israël.

    Là encore, cette ambition est à nuancer : pour Israël, il est hors de question de relâcher la pression sur le royaume, même après l’ouverture prochaine d’ambassades dans les deux pays. Les responsables israéliens travaillent d’arrache-pied – c’était déjà le cas sous le gouvernement de Netanyahou – sur le projet d’une visite royale en Israël. Tout récemment, le président israélien Isaac Herzog a d’ailleurs invité Mohammed VI à se rendre dans le pays.

    Ce rapprochement pourrait aussi compromettre le rôle du roi en tant que président du Comité Al-Qods. À chaque fois que sera soulevée la question du statut de Jérusalem ou des provocations régulières des colons israéliens à l’encontre des Palestiniens résidant à Jérusalem, le monarque pourrait être interpellé.

    Rappelons que la visite de Yaïr Lapid au Maroc a coïncidé avec la décision secrète d’Israël d’avancer dans la construction d’une nouvelle rampe reliant le mur des Lamentations à l’esplanade des Mosquées et au dôme du Rocher.

    Entre-temps, Israël n’a pas encore envisagé d’ouvrir un consulat au Sahara occidental, au même titre d’ailleurs que l’administration Biden, qui reste pour le moins évasive sur la question.

    Le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient Joey Hood, en visite au Maroc fin juillet, a plutôt évoqué, au grand dam de la diplomatie marocaine, « une solution au conflit saharien dans le cadre de l’ONU et en concertation avec tous les protagonistes ». Deux jours après, lors de sa visite en Algérie, l’adjoint du secrétaire d’État américain Antony Blinken a mis l’accent sur « le dialogue stratégique et l’importance de l’alliance entre les États-Unis et l’Algérie dans la région ».

    Vraisemblablement, la volonté de l’administration Biden était avant tout d’assurer la préservation des rapports de force existant entre Rabat et Alger.

    Au chapitre sécuritaire, il est vrai que la normalisation pourrait consolider la coopération entre les deux pays, en garantissant notamment la protection de la monarchie et la stabilisation du régime en cas de recrudescence des protestations sociales.

    Mais dans les faits, cette coopération sécuritaire a toujours existé – Hassan II avait été accusé de proximité avec les services de renseignement israéliens.

    En rétablissement les relations diplomatiques avec Israël, le roi Mohammed VI s’inscrit inexorablement dans la continuité de la politique de son père, voire même au-delà, à en croire les révélations sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus.

    Selon les données partagées par Forbidden Stories et Amnesty International avec Le Monde, Rabat serait en effet l’un des plus gros utilisateurs du logiciel puisque plus de 6 000 numéros de téléphone appartenant à des responsables politiques – dont Emmanuel Macron ! –, des militaires, des chefs de services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques ont été ciblés par le Maroc.

    Du rôle des islamistes

    Enfin – et c’est sur ce point que le coût politique de la normalisation pourrait être le plus élevé –, la normalisation entre le Maroc et Israël pourrait nourrir à terme la radicalisation de la protestation, notamment dans les rangs des forces vives propalestiniennes et surtout parmi les mouvances islamistes dites « modérées », à l’instar du Parti de la justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement depuis 2011.

    Dépêché par le Palais pour signer solennellement les accords instituant le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, fin 2020, le chef du gouvernement issu du PJD, Saâdeddine el-Othmani, s’est fait remarquer par son absence lors de la visite de Yaïr Lapid – le roi n’ayant apparemment pas jugé opportun qu’il soit présent.

    Le chef du gouvernement avait d’ailleurs fait l’objet de critiques acerbes de la part de son parti, notamment par sa jeunesse, ainsi que par le Mouvement unicité et réforme (MUR, aile prédicatrice du PJD), pour avoir joué le jeu du makhzen (pouvoir royal) en cautionnant la normalisation avec Israël.

    Quelques mois après, le pouvoir avait décidé d’impliquer davantage le PJD, en lui confiant la mission d’approcher le mouvement islamiste palestinien Hamas. Et c’est le chef du gouvernement qui a été chargé d’accueillir en juin son leader Ismaël Haniyeh.

    Cette configuration, dans laquelle le PJD semble engagé par le Palais pour baliser une « médiation secrète » diligentée par le roi avec les parties palestiniennes, pourrait toutefois rapidement évoluer.

    Imaginer que le PJD bascule dans l’opposition, sous la pression considérable de l’establishment, après le scrutin législatif prévu le 8 septembre prochain, est une hypothèse très sérieuse. En tant que leaders de l’opposition au Parlement, ses membres pourraient aussi canaliser la protestation populaire, surtout celle revendiquant l’abolition de tout processus de normalisation entre le Maroc et Israël.

    Middle East Eye, 18/08/2021

  • La loi suisse reconnaît aux sahraouis le statut d’apatrides

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    Le 9 mai 1998, A., un sahraoui a déposé une demande d’asile. Par décision du 2 juillet 1999, l’Office fédéral des réfugiés lui a reconnu la qualité de réfugié et a admis sa demande. Le prénommé a ensuite été mis au bénéfice d’un permis de séjour, régulièrement renouvelé et transformé plus tard en permis d’établissement. Il y était indiqué « Sahara Occidental » sous la rubrique « nationalité ».
    Le 26 avril 2019, le Service de la population et des migrants du canton de Fribourg (SpoMi) a convoqué, par trois plis séparés, A. et ses deux fils en vue de la saisie de leurs données biométriques.
    Le 29 avril 2019, après avoir constaté que ces courriers mentionnaient – entre autres données d’identification – que leur nationalité était marocaine, A. s’est adressé au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM); il demandait que cette erreur soit corrigée et que ses fils et lui-même soient à nouveau enregistrés avec la nationalité du Sahara Occidental.
    Le 23 mai 2019, le SEM a informé A. du fait qu’il n’était pas contesté qu’il était originaire du Sahara Occidental. Toutefois, la Suisse ne reconnaissait pas ce pays sur le plan international; les personnes provenant de ce territoire étaient enregistrées dans le Système d’information central sur la migration (SYMIC) comme étant de nationalité marocaine, depuis le 1 er octobre 2018, suite à un changement de pratique au sein de ses services.
    Par courrier du 4 juin 2019, A. s’est opposé à son enregistrement sous nationalité marocaine. En réponse, le SEM a expliqué, le 7 juin 2019, qu’il n’avait aucun pouvoir de décision quant aux pays officiellement reconnus par la Suisse; il était à cet égard tenu de se conformer aux listes éditées par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
    Par courrier du 18 septembre 2019, le SEM a toutefois informé A. que, suite à une discussion interne, il avait été décidé de modifier cette pratique: désormais, pour les personnes originaires du Sahara Occidental, il serait mentionné « sans nationalité » sur les documents émis par les autorités suisses.
    Le 26 septembre 2019, A. a requis qu’une décision formelle concernant sa nationalité soit rendue.
    Par décision du 1 er novembre 2019, le SEM a rejeté la demande de rectification des données personnelles de A. et constaté que ses données personnelles figurant dans le SYMIC étaient les suivantes: « A. […] sans nationalité ». La mention du caractère litigieux des données personnelles du requérant a en outre été ajoutée dans le SYMIC.
    Le SEM a en substance reconnu que la pratique adoptée le 1 er octobre 2018, consistant à enregistrer les personnes originaires du Sahara Occidental comme étant de nationalité marocaine, était erronée. Dès lors que l’intéressé avait déclaré n’être ni algérien ni marocain et que le Sahara Occidental n’était pas un pays reconnu par la Suisse, il avait été décidé de l’enregistrer comme étant « sans nationalité » (reconnue par la Suisse) au sens littéral du terme.
    Le 28 novembre 2019, A. a recouru contre cette décision auprès du Tribunal administratif fédéral.
    Par arrêt du 26 novembre 2020, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a rejeté le recours. Il a considéré que l’inscription de l’intéressé comme étant sans nationalité dans le SYMIC ne contrevenait pas aux garanties offertes par l’art. 8 CEDH (RS 0.101). Par ailleurs, en modifiant sa pratique sur cette question, l’administration n’avait pas violé le principe de la bonne foi (art. 5 al. 3 et art. 10 al. 2 Cst., singulièrement à la liberté de mouvement.
    Agissant, le 25 janvier 2021, par le voie du recours en matière de droit public, le recourant demande au Tribunal fédéral d’annuler l’arrêt du Tribunal administratif fédéral; en conséquence, sa nationalité, en tant que ressortissant du Sahara Occidental, est maintenue. Préalablement, il requiert d’être mis au bénéfice de l’assistance judiciaire partielle.
    Le Tribunal administratif fédéral se réfère intégralement à son arrêt et indique ne pas avoir d’autres observations à formuler. Le SEM maintient qu’en modifiant la nationalité du recourant dans le SYMIC, il n’a fait que se conformer aux diverses bases légales applicables en la matière; pour les autres points contestés, il fait siens les considérants de l’arrêt entrepris. Le recourant a répliqué par acte du 25 mars 2021, persistant dans ses conclusions.
    Source : Tribunal Fédéral suisse, 04/08/2021
  • Algérie-Maroc : ont-ils déjà atteint le « point de non-retour »?

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    Algérie-Maroc : les relations entre les deux pays maghrébins n’ont jamais été aussi tendues. Ont-ils déjà atteint le « point de non-retour » ?

    Jamais, depuis la « guerre des sables » d’octobre 1963 — lorsque le Maroc entendait occuper une partie du territoire algérien (les provinces de Tindouf et de Béchar) — la tension entre l’Algérie et le Maroc n’a été aussi extrême. Les relations sont « tranchantes au couteau » et même le discours prétendument apaisant du roi Mohamed VI prononcé le 30 juillet, date commémorative de deux décennies de règne, n’a eu aucun effet. Les autorités algériennes n’ont pas accordé de crédit à cette prétendue « sortie » du monarque alaouite, en même temps que son régime s’enlisait dans le scandale d’espionnage Pégase, qui était aussi la cible privilégiée de nombreux téléphones portables des plus hautes sphères politiques et algériennes. autorités militaires.

    Algérie : revoir les relations, fermer l’espace aérien avec le Maroc

    Alger a décidé hier de « revoir » ses relations avec le Maroc, qu’il accuse d’être impliqué dans les incendies dévastateurs dans le nord du pays, selon un communiqué de la présidence algérienne.

    « Les actes d’hostilité incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie exigent une révision des relations entre les deux pays et une intensification des contrôles de sécurité à la frontière ouest », indique le communiqué présidentiel publié à l’issue d’une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité algérien (HCS) présidée. par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

    Le HCS parle d’ »intensifier les contrôles de sécurité à la frontière avec le Maroc ». En clair, l’armée est en état d’alerte pour faire face à toute éventualité après la menace du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a affirmé à Casablanca, lors de sa visite officielle au Maroc, d’une « inquiétante alliance algéro-iranienne ».

    Le portail algérien Algérie Patriotique affirme que l’Algérie a même décidé de fermer l’espace aérien et de couper toutes les liaisons entre Alger et Casablanca.

    Selon la presse algérienne, le pays essaie de « garder son calme pour éviter que la crise ne prenne de nouvelles dimensions, mais l’attitude prudente et rationnelle de l’Algérie semble avoir été perçue comme un signe de faiblesse par les récentes décisions de Rabat, qui à l’entité sioniste comme « refuge politique » avec laquelle ils ont passé un accord qui consiste à formaliser les relations déjà existantes entre les deux alliés ».

    L’Algérie a commencé à remarquer l’attitude agressive évidente du Royaume du Maroc contre son intégrité territoriale – rapporte la presse algérienne – lorsque le mois dernier, lors du sommet des non-alignés, le représentant du Maroc à l’ONU a explicitement déclaré la guerre à l’Algérie, reprenant la cause du mouvement séparatiste Kabyle MAK, des mois après avoir été considéré comme une organisation terroriste par Alger.

    Les récents incendies au cours desquels plusieurs milliers d’hectares ont brûlé et tué 80 personnes, notamment dans la région de Tizi Ouzou, ont cependant été le détonateur de la colère algérienne qui, selon des sources algériennes, ne devrait pas s’arrêter là.

    Et si le gaz algérien ne passait pas par le Maroc ?

    La prochaine étape pourrait être la « fin » du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui traverse le territoire marocain et relie les champs gaziers algériens au territoire espagnol, une situation qui inquiète les autorités de Rabat et qui pourrait encore s’intensifier la situation économique difficile du pays, fortement aggravée par la pandémie de covid-19. Le contrat GME, il faut le préciser, se termine le 31 octobre et tout est en perspective pour qu’il ne soit finalement pas reconduit, d’autant que l’Algérie dispose déjà d’une alternative viable et opérationnelle : Medgaz, un gazoduc qui relie directement Beni Saf, Algérie , au port d’Almeria, en Andalousie. Ce gazoduc fournit actuellement 60% des besoins en gaz de l’Espagne et sa capacité a déjà été étendue afin que l’Algérie puisse envoyer les plus de 10 000 millions de m3 qui ont transité jusqu’à présent,

    Le Maroc a largement bénéficié de l’existence de cette infrastructure, non seulement parce qu’il est totalement dépendant du gaz et du pétrole, et a été approvisionné pour sa propre consommation, mais depuis 2002, les caisses du royaume ont bénéficié de montants élevés de taxe prélevés par le transid d’énergie. Rien qu’en 2017 et 2018, et selon la presse marocaine, le montant facturé s’élevait à environ 190 millions d’euros. Si le contrat expire le 31 octobre, le Maroc pourrait devoir s’approvisionner en gaz par voie maritime ou… importer du gaz d’Europe via le GME lui-même.

    L’énergéticien algérien Sonatrach, la plus grande entreprise du continent africain, a approvisionné l’Espagne et le Portugal à travers ce « pipeline » de 1 300 km (dont 540 traversant le territoire marocain).

    Les responsables algériens ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à continuer à le faire maintenant par le biais du pipeline d’Almeria.

    La situation a mis les dirigeants politiques et techniques marocains très mal à l’aise. Pas plus tard qu’hier, 18 août, la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, a déclaré à un organe de l’agence de presse nationale MAP, que le Maroc avait déjà exprimé le message de diverses manières et par tous les moyens, leur volonté de voir le contrat renouvelé. Dans la même interview, le directeur a déclaré que le pipeline était « un formidable outil de coopération mutuellement bénéfique et un projet régional structurant et mutuellement bénéfique ». Le directeur général de l’ONHYM a même souligné que son « accès libre et des tarifs transparents et non discriminatoires, soulignant que le fait que l’infrastructure était déjà amortie permettait d’avoir « des tarifs plus compétitifs que tous les autres moyens de transport actuels ».

    Coïncidence, ou peut-être pas, hier également, le PDG de Sonatrach, Tewfik Hakkar, a déclaré que l’Algérie « a toujours été en mesure d’assurer l’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc Medgaz et grâce aux capacités de liquéfaction de son pays ».

    « Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires en cas de non-renouvellement du contrat du pipeline en question (le GME) », a déclaré Hakkar lors d’une conférence de presse tenue en marge de la présentation des rapports d’activité de la Sonatrach, en réponse à un question sur l’éventualité d’un non-renouvellement du contrat du gazoduc Maghreb-Europe reliant l’Algérie à l’Espagne via le Maroc.

    « Même en cas de non-renouvellement de ce contrat, qui se termine en octobre prochain, l’Algérie pourra approvisionner l’Espagne et également satisfaire sans problème toute demande supplémentaire du marché espagnol », a souligné le PDG de Sonatrach.

  • Sahara Occidental : Nouvelles attaques contre les positions des forces d'occupation marocaines

    Sahara Occidental, Maroc, #SaharaOccidental, #Maroc, 

    Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené mercredi de nouvelles attaques contre les positions des forces d’occupation marocaines le long du mur de la honte, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la Défense.
    Selon le 280e communiqué cité par l’agence de presse sahraouie (SPS), les unités de l’APLS ont intensifié leurs raids contre les positions des forces marocaines dans les régions d’Abirat Tnouchad (secteur de Mahbès) et d’Amekli Zekilma et Amekli Laghnam (secteur d’Amkala).
    Les attaques de l’APLS ont aussi ciblé les positions des forces d’occupation marocaines dans la région de Ras Fedra Abrouk (secteur de Haouza), a précisé la même source.
    Les unités de l’armée sahraouie ont également bombardé les positions des forces d’occupation marocaines dans la région de Rous Fedra Etmat et d’Ahricha Dirt dans le secteur de Haouza, ainsi que des retranchements des forces marocaines dans la région d’Akrara Echdida (secteur de Farsia), selon le communiqué.
    Les attaques de l’armée sahraouie se poursuivent contre les forces d’occupation depuis le 13 novembre 2020 après la répression marocaine contre les manifestations pacifiques des Sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, à l’extrême sud du Sahara occidental, ce qui a entrainé une violation du cessez-le-feu entre les deux parties (Maroc et Front Polisario) signé en 1991.
  • L’ONU préoccupée par les violations des droits de l’Homme par le Maroc

    Maroc, droits de l’homme, ONU, #Maroc, Sahara Occidental, #SaharaOccidental,

    Observatoire des droits de l’Homme au Maroc : l’ONU préoccupée par les violations et les détentions arbitraires
    Un rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme au Maroc, dans les territoires occupés notamment, a été dressé par l’instance des Nations-Unies en charge de ces affaires, basée à Genève. 
    Le document en question, dont nous avons obtenu copie, est daté du 12 de ce mois. Il recense « les nombreuses et accablantes violaations commises par les forces d’occupation marocaines contre les membres de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) depuis la création par la grande militante Aminatou Haidar jusqu’à ce jour.
    Les experts onusiens ont expliqué dans leur mémorandum adressé au gouvernement marocain le 10 juin 2021, auquel il n’a pas encore été répondu, que l’Instance Sahraouie Contre l’Occupation Marocaine, ISACOM, est une instance qui défend les droits du peuple du Sahara occidental à l’indépendance/à l’autodétermination, et appelle à la libération des prisonniers sahraouis détenus au Maroc. 
    Le mémorandum portait sur les violations commises contre les défenseurs des droits humains suivants : Sultana Khaya, Laura Khaya, El Ghalia Djeim, Mina Baali, Babouzid Mohamed Said Lebihi, Aslak Badir, Khaled Boufriwa, Hassan Aba, Lahcen Dalil, Laroussi Lafkar et Mbarkati Abdel Al-Karim est supérieur à un croyant, Hamad Hammad et Al-Maati Munjib. 
    Les experts ont déclaré que le 20 septembre 2020, l’ISACOM a été créée et a bénéficié d’une couverture médiatique nationale et internationale. Les experts ont ajouté que le 29 septembre, le procureur général de la République de Laâyoune avait ouvert une enquête sur l’ISACOM et sa création, et dans l’annonce, le procureur général aurait menacé d’emprisonner les membres de l’organisation au motif que ses activités menaçaient la « intégrité territoriale » du Royaume du Maroc. 
    Depuis sa création, les membres et fondateurs de l’organisation auraient fait l’objet d’un harcèlement et de menaces croissants et intenses de la part des autorités marocaines. Les experts ont exprimé leur grave préoccupation concernant les informations rapportées d’actes de harcèlement, d’agressions physiques et sexuelles, d’actes d’intimidation et de menaces de mort contre ces défenseurs des droits humains, la présence continue de personnel de sécurité devant le domicile de la militante Sultana Khia, depuis novembre 2020 , et des restrictions sévères à sa liberté de mouvement en raison de cette présence, et l’impact sur sa sécurité physique et psychologique, et les menaces de mort.
    Les experts ont également exprimé leur profonde inquiétude au sujet de l’arrestation et de la détention arbitraires présumées de Maati Monjib, et des charges retenues contre lui, prétendument en représailles de ses activités journalistiques. Si elles étaient confirmées, ces allégations seraient contraires à la responsabilité des États de garantir le droit à la liberté d’expression tel qu’énoncé à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 
    Les experts ont appelé le gouvernement marocain à déterminer la base légale de la présence continue de la police, de la sécurité et des voitures devant la maison de Sultana Khia, depuis novembre 2020, l’empêchant ainsi que sa famille de sortir de la maison, ainsi que les menaces et les perquisitions. qui ont été faites contre des membres de l’organisation. 
    Les experts ont également demandé au Maroc de fournir des informations concernant l’enquête sur l’organisation et sa création, qui a été lancée le 29 septembre 2020, et les raisons de l’ouverture de cette enquête. 
    Les experts ont également appelé les autorités marocaines à indiquer les mesures qui ont été prises pour garantir que les défenseurs des droits humains, y compris les membres de la société civile, puissent travailler dans un environnement favorable leur permettant de mener leurs activités légitimes sans crainte de harcèlement et la stigmatisation et pour leur intégrité physique, ou la criminalisation de quelque nature que ce soit.
    La Patrie News, 19/08/2021
  • Madrid refuse de donner des détails sur le séjour de Ghali

    Maroc, Espagne, Front Polisario, Sahara Occidental, Brahim Ghali, #Maroc, #SaharaOccidental,

    « Refusé pour la sécurité publique. Le gouvernement ne propose pas de données sur le séjour du leader du Polisario en Espagne

    Les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères rejettent jusqu’à neuf demandes d’informations sur l’autorisation de Brahim Ghali d’entrer en Espagne, sur le coût de son admission à l’hôpital, le dispositif de protection policière…

    Le leader du Front Polisario, qui combat le Maroc pour l’indépendance du Sahara occidental, est entré en secret en Espagne à la mi-avril. Après l’annonce de son admission dans un hôpital de Logroño, une grave crise diplomatique avec le Maroc a éclaté au cours de laquelle des avalanches de personnes entrées illégalement à Ceuta se sont produites en mai.

    Des hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense (de l’armée de l’air) ont participé à toute l’opération pour permettre l’entrée en Espagne de l’avion algérien qui a transféré Brahim Ghali , ainsi que le ministère de l’Intérieur pour la police protection que ce leader sahraoui a été nommé.

    Alors que les Affaires étrangères et la Défense font face à des enquêtes judiciaires sur cette affaire, plusieurs ministères ont décidé de donner des réponses négatives aux demandes d’informations soumises par les citoyens en vertu de la loi sur la transparence.

    Cela a été confirmé par Confidencial Digital , qui a consulté les dernières résolutions de refus collectées dans le Portail Transparence. Entre le 9 et le 29 juin 2021, deux ministères ont rejeté neuf demandes d’informations liées au séjour de Ghali en Espagne : l’un des motifs les plus invoqués par les ministères pour justifier leur refus de fournir des informations sur la « sécurité publique ».

    Instructions aux frontières

    La première des résolutions émane du ministère de l’Intérieur et donne une réponse commune à cinq demandes déposées entre fin mai et début juin.

    En vertu de la loi 19/2013 du 9 décembre sur la transparence, l’accès à l’information publique et la bonne gouvernance, le requérant a demandé à l’Intérieur de lui envoyer :

    « 1.- Une copie intégrale de la documentation, quel qu’en soit le format, par laquelle le Ministère de l’Intérieur ou son Ministre a eu connaissance de l’entrée en Espagne ou de l’admission à l’hôpital Brahim Ghali.

    2.- Copie des communications faites ou reçues au Ministère au Gouvernement de La Rioja ou à d’autres ministères du Gouvernement espagnol concernant l’entrée en Espagne ou l’admission à l’hôpital de Logroño de Brahim Ghali.

    3.- Date à laquelle le Ministère a eu connaissance de l’autorisation du Gouvernement espagnol pour l’entrée en Espagne de Brahim Ghali et des instructions données aux forces de sécurité chargées du contrôle des frontières pour permettre leur entrée en Espagne sous de faux papiers.

    4.- Copie des communications faites au Tribunal National communiquant le séjour en territoire espagnol de Brahim Ghali.

    5.- Rapports, avis juridiques, recommandations ou toute autre documentation, quel que soit leur format, concernant la commodité, l’opportunité ou l’appréciation juridique de l’entrée en Espagne de Brahim Ghali et le fait de l’effectuer sous de faux documents ».

    Dispositif de sécurité

    La deuxième demande (de ce groupe de cinq) était similaire, mais elle faisait référence à la documentation « pour laquelle la Direction générale de la police a été priée de mettre en place un dispositif de sécurité pour Brahim Ghali » et « des actions menées pour la sécurité de Brahim Ghali, désireux opérations et incidents survenus depuis l’entrée dans le Centre de santé ».

    Dans un autre document transmis au département de Fernando Grande-Marlaska, il précise que « depuis le ministère des Affaires étrangères, le dossier 001-56228 n’a préparé aucun document pour faciliter l’entrée de Brahim Ghali en Espagne, donc dépourvu de visa », il voulait avoir « une copie des rapports existants au ministère de l’Intérieur sur la façon dont Brahim Ghali est entré en Espagne et une copie des documents qui lui ont permis d’accéder », ainsi que de savoir quelle « autorité a permis à Brahim Ghali d’accéder à l’Espagne ».

    Elle a également exigé « en ce qui concerne les déclarations du ministre des Affaires étrangères qu’il s’agit de motifs strictement humanitaires, une copie de la documentation existante au ministère de l’Intérieur qui justifie l’existence de telles raisons », ainsi que « la documentation existante en le Ministère accréditant la légalité de l’autorisation d’entrée et de sortie d’Espagne ».

    Dommages aux relations étrangères

    L’Intérieur a regroupé les cinq requêtes, « compte tenu de l’identité substantielle et du lien intime entre les cinq requêtes », et a estimé que les requêtes « ne peuvent être traitées car elles encourent les limites fixées à l’ article 14.1.c ) -relations extérieures- » et d ) -sécurité publique- de la loi 19/2013, du 9 décembre ”.

    La loi sur la transparence cite une série de limites que les administrations peuvent revendiquer pour ne pas donner d’informations. Concernant les dommages causés aux relations extérieures, dans cette affaire, le ministère de l’Intérieur fait valoir que « les relations diplomatiques de l’Espagne avec les autres États constituent le substrat essentiel d’une société dont le tissu connaît une complexité croissante. Le caractère confidentiel des communications qu’ils entretiennent entre eux est un principe fondamental des relations internationales entre États ou entre États et autres sujets de droit international ».

    Partant de là, « la publication de ces communications serait susceptible de compromettre les relations avec le ou les pays en question et, en tout état de cause, affecterait la confiance mutuelle dans laquelle devraient se développer les relations diplomatiques entre les pays ».

    L’intérieur poursuit, expliquant que les informations contenues dans les documents demandés, si de tels documents existent, ont « un rapport direct avec les relations diplomatiques d’au moins trois États, et, par conséquent, avec des éléments dont la connaissance peut porter atteinte aux relations étrangères comme prévu à l’article 14.1.c) ».

    Ainsi « cette circonstance nous amène à envisager une possibilité d’un dommage réel et non hypothétique aux relations extérieures de notre pays sans la possibilité d’apprécier un intérêt supérieur qui ferait déplacer l’application de la limite visée par cette Administration. Il ne fait aucun doute qu’accepter ou nier l’existence de ces informations et, le cas échéant, faciliter l’accès à ces informations serait susceptible de compromettre les relations internationales de l’Espagne avec d’autres États. Et, en tout cas, cela affecterait la confiance mutuelle dans laquelle les relations diplomatiques devraient se développer ».

    Danger pour la sécurité publique

    Une autre raison pour refuser la documentation était la « sécurité publique ». À ce stade, Interior souligne que « si les dispositifs de sécurité étaient connus, la capacité d’action des forces et organes de sécurité de l’État diminuerait, mettant la sécurité publique en danger grave et grave car ces informations pourraient être utilisées par des criminels, des organisations criminelles. et par les gangs et les groupes terroristes, de se retirer de l’action et des performances des forces et organes de sécurité de l’État. La même chose se produirait si des informations étaient fournies sur les contrôles de police aux frontières espagnoles ».

    Un troisième argument utilisé par ce ministère pour nier les informations sur Brahim Ghali est que « les informations demandées sont protégées par les dispositions de la loi 9/1968, du 5 avril, sur les secrets officiels, ainsi que par les règlements qui les développent. et, en particulier, par ce qui est établi dans l’Accord du Conseil des ministres, du 28 novembre 1986, par lequel certaines matières et matières sont classées conformément à la loi 9/1968, du 5 avril, sur les secrets officiels  » .

    Ce règlement a accordé la qualification de secret à « 2. Le déploiement des unités « et » 4. La structure, l’organisation, les moyens et les modalités particulières de fonctionnement des services d’information ».

    Risque réel et efficace

    L’Intérieur a également profité du danger pour la sécurité publique, pour répondre à deux autres demandes qui lui sont parvenues début juin.

    Ces demandes d’informations ont également affecté le déploiement policier qui a été organisé pour garantir la sécurité de Brahim Ghali lors de son transfert et à l’hôpital de Logroño où il a été admis.

    D’une part, un citoyen a demandé à connaître le « nombre de policiers des différents corps déployés pour les tâches de transfert, de garde à vue et de protection du leader international Brahim Ghali, depuis la date de son arrivée en Espagne jusqu’au 2 juin 2021. , jour où il a quitté l’Espagne « , ainsi que la  » répartition du corps auquel appartenaient lesdits policiers et les jours où ils ont servi pour cette tâche « .

    Une deuxième demande nécessitait de connaître le « coût des opérations de garde, de transfert et de protection du président international Brahim Ghali lors de son séjour en Espagne. Ventilation par le coût impliqué dans chaque opération ».

    Le ministère de l’Intérieur a refusé de fournir les données demandées par les arguments déjà connus : rendre publiques des informations sur les dispositifs policiers « suppose un risque réel et effectif pour la sécurité publique » et réduit la capacité d’action des forces et organes de sécurité de l’État.

    « Cela affecterait la confiance mutuelle »

    Le ministère des Affaires étrangères, lorsqu’il était encore dirigé par Arancha González Laya, a également dû faire face à des demandes de transparence liées au leader du Front Polisario et à son séjour (initialement secret) en Espagne, où la justice a voulu enquêter sur lui.

    Le département en charge de la diplomatie a été saisi d’une demande d’informations sur « des réunions tenues entre le ministère des Affaires étrangères et le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali ».

    « Une fois la demande analysée, cette adresse indique qu’elle ne peut être traitée en encourant les limites prévues à l’art. 14 c) -relations extérieures. De la loi 19/2013, du 9 décembre », a été la première conclusion du ministère des Affaires étrangères lors de l’étude de la pétition.

    Les Affaires étrangères ont cité une résolution du Conseil pour la transparence et la bonne gouvernance pour appuyer sa décision. Il a fait valoir que « les relations étrangères de l’Espagne avec les différents acteurs internationaux constituent le substrat essentiel d’une société dont le tissu connaît une complexité croissante et repose sur le principe de base de la confidentialité des communications ».

    A ce titre, « la publication de ces communications » (entre les Affaires étrangères et Ghali), affirme le ministère, « serait susceptible de compromettre lesdites relations entre acteurs internationaux et, en tout état de cause, porterait atteinte à la confiance mutuelle dans laquelle les relations extérieures devraient développer. ».

    Le ministère a insisté sur le fait que « dans ce cas, la nature de l’information est directement liée à des questions dont la connaissance peut impliquer un préjudice réel et non hypothétique pour les relations extérieures de notre pays sans pouvoir apprécier un intérêt supérieur qui déplacerait l’application de la limite à laquelle fait allusion cette Administration et, en tout cas, cela affecterait la confiance mutuelle dans laquelle lesdites relations devraient se développer ».

    « La sécurité nationale »

    Une deuxième demande adressée aux Affaires étrangères demandait « des informations concernant le séjour et le départ d’Espagne du leader du Front Polisario Brahim Ghali ». Il a été répondu par Camilo Villarino, directeur de cabinet d’Arancha González Laya qui a fini par être mis en examen par le juge d’instruction du transfert secret de Ghali d’Algérie en Espagne.

    La résolution est négative, en premier lieu, car les Affaires étrangères assurent qu’ »il n’y a pas de documentation à cet égard ».

    Mais il ajoute également que les informations demandées sont protégées par la loi sur les secrets officiels de l’année 68, ainsi que par un accord du Conseil des ministres de 2010 sur la politique de sécurité de l’information du ministère des Affaires étrangères.

    La pétition semble faire référence au voyage en avion de Ghali, car le ministère des Affaires étrangères explique qu’« il est résolu de refuser l’accès aux informations sur les demandes d’autorisation de transport aérien (escales et survols), en application des dispositions de la loi 19/2013, de décembre 9, sur la transparence, l’accès à l’information publique et la bonne gouvernance.

    Dans ce cas, il cite les sections a) et e) de l’article 14.1. La section a) fixe comme limite les atteintes à la « sécurité nationale » et e), curieusement, « la prévention, l’enquête et la répression des infractions pénales, administratives ou disciplinaires ».

    El Confidencial Digital, 17/08/2021

  • Maroc-Algérie: Une dérive suicidaire

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    Une immense fierté a submergé l’Algérie de la dignité sortie victorieuse du piège de la fitna, comme dans toutes les épreuves auxquelles elle a été confrontée. 
    Le crime écologique qui a provoqué la mort de 37 citoyens et 28 militaires, commis par les fils de la haine dont l’un des membres a pris la fuite vers le Maroc, a suscité le désarroi du couple illégitime ébranlé par le front uni en rempart à toutes les velléités de déstabilisation, le soutien constant aux causes justes des peuples en lutte contre le colonialisme et le retour en force dans la scène régionale, continentale et internationale. En puissance régionale incontournable. 
    L’Algérie au service de la paix et de la stabilité se consacre à la préservation des acquis de l’accord historique d’Alger en faveur de la réconciliation malienne, à la consolidation des bases constitutionnelles et institutionnelles de la Libye et la lutte contre le néo apartheid introduit de manière illégale et illégitime au cœur de l’Afrique portant les stigmates de la colonisation et de la ségrégation raciale. A l’initiative de l’Algérie, un front anti apartheid, a été conforté par le soutien grandissant des pays africains et arabes. 
    Cette détermination explique un acharnement et la sortie désespérée du Maroc coupable de tant de reniements traduits notamment par la violation des accords de cessez le feu contractés, en septembre 1990, sous l’égide de l’Onu et l’OUA devenu l’UA, par les deux protagonistes marocains et sahraouis. 
    Enlisé dans l’aventure sahraouie, le Makhzen se lance dans une nouvelle aventure qui cible l’Algérie. Deux semaines seulement après la déclaration du roi, le piège de la main tendue et des promesses d’apaisement a révélé les véritables motivations et le caractère immoral du chantage érigé en ligne de conduite politique. 
    « Cet aventurisme dangereux qui parie sur le pire constitue un démenti formel à la prétendue « main tendue » que la propagande marocaine continue de répandre abusivement et vainement », a souligné, dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères et de la communauté nationale établie à l’étranger. 
    La riposte adéquate à la sortie « intempestive » du ministre marocain des affaires étrangères, paradant au côté de son homologue israélien, traduit « une volonté sourde » d’entrainer son allié dans « une aventure suicidaire ». 
    Il s’agit, comme à l’accoutumée, d’une tentative de dénaturation de la question de décolonisation sahraouie, forgée par un consensus massif acquis à la légalité international, et d’une fuite en avant aux couleurs de la normalisation de l’indignité avec le bourreau du peuple palestinien.
    Horizons, 18/08/2021