Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : Appel au secours de la famille Khaya

    Sahara Occidental, Marruecos, droits de l’homme, #SaharaOccidental, #Marruecos

    Lettre urgente à l’ONU, à la Croix-Rouge, à Amnesty… pour la vie de Sid Brahim Jaya
    Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental (CODESA), a envoyé une lettre à une douzaine d’organisations internationales pour les alerter sur la situation précaire de la famille sahraouie de Sid Brahim Jaya. Dans ce contexte, le Collectif a dénoncé la répression et le siège contre la maison de cette famille sahraouie située à Boujdour.
    Lettre ouverte au Secrétaire Général des Nations Unies.
    Président du Comité international de la Croix-Rouge.
    Président du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
    Président du Comité des droits de l’homme (CCPR).
    Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.
    Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression.
    Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
    Rapporteur spécial sur le droit à la santé physique et mentale.
    Rapporteur spécial sur la violence à l’égard des femmes.
    Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones.
    L’Union européenne et le Conseil de l’Europe.
    Secrétaire général de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
    Président d’Amnesty International.
    Président de Human Rights Watch.
    Président de Front Line Defenders.
    Objet : Demande d’intervention urgente pour protéger une famille au Sahara occidental qui est assiégée et subit des tentatives continues de violation de son droit à la vie, à l’intégrité physique et à la sécurité personnelle.
    Nos salutations et notre respect,
    Mesdames et messieurs :
    Une fois de plus, cette organisation, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental (CODESA) est obligé de venir à vos bureaux dans le but de demander une intervention urgente pour protéger une famille sahraouie composée de 03 femmes et un enfant de moins de 12 ans (face à la pratique de la torture physique et psychologique par les forces d’occupation marocaines accompagnée de diverses formes de restrictions et de pratiques racistes visant à violer le droit à la vie, l’intégrité physique et la sécurité personnelle.
    Ce contact intervient après que notre organisation ait publié de nombreux rapports et appels à la nécessité d’une intervention pour protéger et sauver les civils sahraouis sous le statut légal du territoire du Sahara Occidental, qui relève du droit international humanitaire, notamment après la reprise de la guerre le 13 novembre 2020 entre le représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario et la force d’occupation marocaine qui a violé l’accord de cessez-le-feu signé entre les parties en 1991.
    Mesdames et messieurs :
    Les forces d’occupation marocaines ont assiégé la maison familiale de « Sidi Ibrahim Khaya » dans la ville occupée de Boujdour depuis le 19 novembre 2020, trad le retour de la militante politique et des droits de l’homme « Sultana Khaya » d’Espagne, elle et sa sœur « Luaara Khaya » également militante politique et des droits de l’homme, a annoncé l’organisation de manifestations pacifiques avec des drapeaux sahraouis devant leur maison en réponse au siège et à l’assignation à résidence qu’ils subissaient, où les différents corps militaires et civils des forces d’occupation marocaines ont commis des crimes de torture, viols, coups et violences contre ces deux militants sahraouis, avec des raids répétés sur la maison et des coupures d’électricité, ainsi que le sabotage du compteur électrique et des attaques physiques et verbales sur le reste de la famille à l’intérieur et à l’extérieur de la maison, la plupart des membres de la famille et des amis qui se sont approchés de la maison ont été menacés et leurs droits et leur source de subsistance (salaire) ont été confisqués dans une action qui vise à la punition collective par la politique d’imposer la loyauté et l’obéissance à la force d’occupation marocaine.
    Mesdames et messieurs :
    Le 6 juillet 2021, les forces d’occupation marocaines ont commis des crimes contre l’humanité contre la famille de « Sidi Ibrahim Khaya », immédiatement après que les deux militants politiques et des droits de l’homme « Sultana Sidi Ibrahim Khaya » et « Luaara Sidi Ibrahim Khaya » ont organisé une manifestation pacifique sur le toit de la maison. La force d’occupation marocaine a eu recours à l’utilisation d’une grue, où le personnel à bord a étalé et versé des substances liquides nauséabondes de composition inconnue depuis les fenêtres de la maison du premier étage, ce qui a blessé « Sultana Sidi Ibrahim Khaya », l’a fait enfler au niveau du visage et lui a causé des douleurs atroces à la tête. Sa sœur, « Luaara Sidi Ibrahim Khaya », a souffert de graves douleurs au nez et à l’oreille, la mère des militants, « Meto Emberic AlNajm », âgée de 84 ans, et le mineur, « Fadil Emberik », ont également subi des effets secondaires dont les conséquences sur la santé physique et psychologique sont difficiles à déterminer.
    Dans le même contexte, le 21 juillet 2021, à l’occasion de « l’Aïd al-Adha », les forces d’occupation marocaines ont violemment battu « Sultana Sidi Ibrahim Khia » et l’ont agressée verbalement et physiquement en l’accompagnant de harcèlement sexuel, tout en empêchant par la violence les membres de sa famille de lui rendre visite.
    Mesdames et messieurs :
    La famille de « Sidi Ibrahim Khaya » est systématiquement soumise à diverses formes de répression et de restrictions qui, si elles se poursuivent, peuvent porter atteinte au droit à la vie et à l’intégrité physique et psychologique des membres de cette famille pour avoir défendu le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Pour ces considérations, et pour le caractère sacré du droit à la vie, qui a été sérieusement menacé dans le cas de ces deux militants et de leur famille, assiégés pendant plus de 08 mois avec une coupure d’électricité pendant trois mois, notre organisation, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental (CODESA) vous demande une fois de plus de prendre des mesures pour :
    -La levée et la fin du siège et de l’assignation à résidence imposés à la famille de Sidi Ibrahim Khaya.
    -Fournir la protection nécessaire aux membres de cette famille sahraouie en fournissant des secours et une assistance humanitaire, y compris des soins médicaux et psychologiques.
    -Mener une enquête internationale sur les crimes contre l’humanité auxquels la famille est exposée.
    -Mise en place d’un mécanisme de l’ONU pour protéger les civils sahraouis dans la partie occupée du Sahara occidental.
    -En conclusion, veuillez accepter la plus grande considération et le plus grand respect.
    Pièces jointes :
    -Copie du septième rapport du Comité pour la protection des civils sahraouis.
    -Photos et liens vidéo prouvant les crimes contre l’humanité dont est victime la famille Sidi Ibrahim Khaya.
    -El-Aaiun / Sahara occidental occupé Date : 04 août 2021
    -Comité pour la protection des civils sahraouis. Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme au Sahara occidental.
    CODESA
  • Maroc-Algérie: Nous n’avons pas les mêmes valeurs

    Il y a des incompatibilités de caractère qu’aucun mariage de raison ne saurait surmonter. Et il est peu probable que la demande que vient de nous faire la monarchie voisine dans un discours déconcertant de faux angélisme rencontre bonne fortune. Car ce n’est pas seulement une frontière, c’est un monde qui nous sépare.

    1) Une mémoire courte

    D’aucuns s’interrogent sur cette sortie lénifiante du roi du Maroc qui évoque longuement l’Algérie, laissant penser que notre pays représente désormais l’unique préoccupation et priorité nationale de sa politique extérieure et intérieure.

    Ainsi, au-delà de cet intérêt (re)marqué à notre endroit, beaucoup se demandent à quelle fin et à qui était destinée l’allocution de Mohamed 6, mais surtout si ce dernier souffre d’amnésie (sélective) ou de déni de la réalité. Certains vont jusqu’à conjecturer qu’il est déconnecté de la réalité et qu’il n’est pas au courant de ce qu’il se passe dans son pays. D’autres encore durent, sans doute, guetter des excuses qui ne viendront jamais.

    Quid en effet du Pegasusgate, de la question palestinienne, de la perfidie et de la bassesse des manœuvres du représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, etc ?

    À cette occasion, nous rappellerons à ce cher monsieur que nos fiers compatriotes kabyles avaient déjà adressé une fin de non-recevoir en répondant à l’infamante et sournoise agression de 1963. Harassés, les armes encore fumantes d’une longue et terrible guerre pour la libération de TOUT le pays, ils n’hésitèrent pas à voler à l’appel du devoir pour la défense de notre intégrité territoriale et portèrent notre étendard jusqu’à l’intérieur des terres marocaines.

    Et, durant le jour historique de la déclaration d’indépendance, dans l’immense joie d’un peuple célébrant sa liberté et sa souveraineté enfin recouvrées, l’on recherchera en vain, dans toutes les régions du pays au million et demi de chahids, un autre drapeau que celui qui cause une réaction épidermique et suscite tant d’acrimonie au royaume chérifien : le drapeau vert et blanc flanqué de l’étoile et du croissant.

    En effet, l’autre « drapeau », celui de Jacques Benêt, n’apparaissait nulle part car il n’existait tout bonnement pas. Il ne verra le jour que dans les années 70 à Paris, en représailles à la nationalisation des hydrocarbures par Boumediene, une autre bête noire dont la simple évocation donne encore des sueurs froides à nos ennemis classiques. Osera-t-on la comparaison avec le drapeau de la république du Rif, proclamée dès 1921… en terre rifaine ?

    2) La liberté et la souveraineté, priorités d’un peuple fier

    Quant à nos dotations militaires qui mettent tant en émoi, quoi de plus naturel qu’un peuple guerrier qui s’arme. Chacun se souviendra de l’exercice tragi-comique de ce brave sujet de sa majesté présentant des photos de quelques armements en service dans notre ANP et commentant leurs prix respectifs. Comment pourrait-il saisir cette fierté farouche de l’algerien(ne) qui lui fait chérir sa liberté et sa souveraineté bien plus qu’une assiette bien garnie, car à quoi bon une bedaine pleine si l’on n’est pas maître en sa demeure ? Le peuple algérien sait le prix de la lutte et des sacrifices pour son indépendance (contrairement au royaume du Maroc à qui il fut accordé l’interdépendance) et il mettra tout en œuvre pour conserver et consolider cet acquis.

    Que n’a-t-il appliqué la grille de sa comparaison sur son propre pays au lieu du nôtre (où notre politique économique relève d’une décision souveraine qui ne regarde que les Algérien(ne)s et où nulle partie extérieure n’a le droit de s’ingérer) ? Il y aurait sans doute ici bien plus matière à s’offusquer du comportement d’un émir el mouhminin qui s’octroie toutes les libéralités (montres de plusieurs millions de dollars, châteaux à l’étranger, etc) alors que la majeure partie de son peuple vit sous le seuil de la pauvreté.

    Dans une autre intervention, Omar Hilale pensait dénoncer : « L’Algérie arme, l’Algérie soutient, l’Algérie finance le Polisario ». Nous répondrons que nous en sommes fiers, car non seulement il s’agit d’une cause juste et noble au même titre que la question palestinienne mais c’est également un devoir, moral et civil. En effet, transposé dans le code pénal, l’abstention de lui porter secours serait considéré comme une non-assistance à personnes en danger.

    3) La Palestine, une cause consacrée

    Pour ce qui est des relations avec la Palestine, le monde entier pourra témoigner de la constance de la position de l’Algérie. Le peuple palestinien pourra toujours compter sur le soutien inconditionnel de son plus grand et fidèle défenseur, et se rassurer de ne jamais assister un jour à la trahison de l’Algérie (comme il a vu celle de certains pays dont le Maroc qui vit une parfaite idylle avec le sionistan), car la cause palestinienne (ainsi que celle du Sahara Occidental) a été inscrite dans la constitution. De ce fait, toute velléité de normalisation devient mécaniquement inconstitutionnelle, voire passible de sanctions pénales.

    D’ailleurs les palestiniens ont rendu hommage à notre pays en élisant le président Abdelmadjid Tebboune, Personnalité de l’Année 2020. Quant au Maroc, c’est le sionistan qui lui a rendu ses civilités et a donné le nom de Hassan 2 à une de ses rues, certainement pour services rendus, notamment pour sa scélérate trahison des pays arabes à la veille de la guerre des 6 jours, où le roi du Maroc avait placé des micros pour le Mossad durant la réunion des pays arabes à Casablanca. Cela leur coûtera la défaite.

    4) Le Maroc, un ami qui vous veut du bien

    Comme on aura pu le constater, l’histoire du Maroc est jalonnée par une succession de traîtrises, aussi loin que l’on porte le regard. Dès lors, quel accueil faut-il réserver à la proposition de Mohamed 6 de rouvrir la frontière ? Une ligne poreuse dans les années 90, où l’implication du Maroc est avérée aujourd’hui dans les événements de la décennie noire et dans le trafic de drogue. A ce propos, par quel mystère, quel lien logique le royaume, tout en prétendant placer la lutte contre la drogue au centre de ses priorités, en demeure-t-il le 1er exportateur mondial ?

    A l’évidence, la façade avenante que l’on a fabriquée pour le Maroc est en train de se fissurer de toute part et laisse paraître son vrai visage. Et l’Algérie n’est pas totalement étrangère à cette tombée de masque. En reprenant la place qui lui est due dans le continent, elle offre le contraste saisissant entre un Etat qui agit pour la paix et combat l’impérialisme et un pays qui contribue à déstabiliser d’autres nations aux côtés des impérialistes.

    C’est pourquoi la frontière entre nos deux pays est fermée et le restera probablement pour longtemps encore, car manifestement nous n’avons pas les mêmes valeurs.

    Miloud Boumaza

    La Patrie News, 05/08/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Palestine, Israël, Mossad, Sahara Occidental, #Maroc #Algérie

  • Maroc : Argumentaire sur la question du Sahara -Addis Abeba-

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Accord de Madrid, Marche Verte, décolonisation

    Argumentaire du Royaume du Maroc sur la question du Sahara 

    I . Rappel historique 

    Juridiquement, le Sahara a été décolonisée par la négociation avec la puissance administrante (l’Espagne) depuis la signature de l’Accord de Madrid en 1975, puisque l’hypothèque coloniale fut levée. 

    Historiquement, les revendications sur les liens séculaires entre le Maroc et ses provinces sahariennes ont été affirmés lors de la visite de Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V à M’Hamid El Ghizlane en 1958. Sa Majesté avait souligné « Nous proclamons solennellement que nous poursuivrons notre action pour le retour de notre Sahara dans le cadre du respect de nos droits historiques et selon la volonté de ses habitants ». Le discours historique de M’Hamid El Ghizlane a constitué a défini les grands objectifs nationaux en matière de recouvrement total de l’intégrité territoriale par la récupération des provinces du sud, après l’indépendance du Royaume, à l’heure où le polisario n’existait même pas. 

    Toutes les résolutions du Conseil de sécurité adoptées depuis 1988 sur la question du Sahara n’ont jamais contenu le mot « décolonisation du Sahara » aussi bien dans leurs préambules que leurs dispositifs. De même, tous les rapports du Secrétaire Général de l’ONU adressés au Conseil de sécurité n’ont jamais fait référence à une quelconque « décolonisation du Sahara » ou occupation par le Maroc du Sahara. Le maintien du cas du Sahara marocain devant le comité des 24 est lié à des considérations purement politiques. 

    C’est le Maroc qui a inscrit la question du Sahara, dite Sahara espagnol, et Sidi Ifni à l’ordre du jour du Comité spécial de décolonisation de l’Assemblée générale des Nations Unies, et ce en octobre 1964. C’est ainsi qu’au nomment du recouvrement du Sahara, la seule revendication devant les instances régionales et internationales était celle du Maroc. 

    La résolution 2072 de l’Assemblée Générale (16 décembre 1965) des Nations Unies avait demandé à l’Espagne, en tant que puissance administrante, «de prendre immédiatement les mesures nécessaires… et d’engager des négociations pour la libération de la domination coloniale des territoires d’Ifni (enclave occupée par l’Espagne sur la Côte Atlantique du Maroc) et du Sahara Occidental » 

    Le Royaume a dû négocier, par étapes, la rétrocession de ces différentes parties de son territoire national, en pleine conformité avec les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, qui ont abouti à la récupération, progressive, de certaines parties situées au sud du Royaume, à savoir Tarfaya en 1958, Sidi Ifni en 1969 et la région de Saquiet al Hamra et Oued Eddahab, plus connue sous le nom du Sahara à partir de 1975, à la faveur de l’Accord de Madrid, dont l’Assemblée générale a pris acte (résolution 3458/B). 

    Le polisario n’a jamais existé durant la période coloniale espagnole. Il ne bénéficie ni d’assise juridique, populaire ou encore moins d’une légitimité démocratique pour aspirer à la représentativité des populations d’origine sahraouies. Il n’a été créé qu’en 1973, dans un contexte international et régional particulier, marqué par la guerre froide et la volonté de l’Algérie, guidée par ses velléités hégémoniques, de contester le parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc. 

    Les Nations Unies n’ont jamais octroyé au polisario la qualité de Front de Libération Nationale ; 

    Aucun rapport du Secrétaire général et aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies ne mentionne que le polisario est le représentant unique des populations du Sahara ; 

    La majorité de la population sahraouie vit dans les provinces du Sud du Royaume et participe pleinement à la vie sociale, économique et politique du pays. 

    Le retour, en masse et par vagues successives, à la mère patrie de familles entières et la défection en série de dirigeants du polisario ôtent toute crédibilité aux prétentions du polisario de s’ériger en représentant de la population du Sahara. 

    Les populations des provinces du Sud jouissent, à l’instar de leurs concitoyens des autres régions du Royaume, de tous les droits consacrés par la Constitution marocaine. Le taux de participation élevé aux échéances électorales enregistré dans les provinces du sud, comme lors du référendum du 1er juillet dernier sur la nouvelle Constitution, confirme l’attachement des populations du Sahara à l’ordre constitutionnel et institutionnel du Royaume. 

    Dans la mesure où le Sahara fait partie intégrante du Royaume depuis des temps immémoriaux, la parenthèse coloniale ne pouvait, en aucun cas, rompre l’allégeance ancestrale des populations de ce territoire aux Souverains marocains. C’est dans cet esprit que la Cour Internationale de Justice a reconnu dans le paragraphe 162 de son avis consultatif sus-visé que « le Sahara (Rio de Oro et Saquia El Hamra) n’était pas, au moment de la colonisation par l’Espagne, un territoire sans maître (Terra Nullius) et les éléments et renseignements portés à la connaissance de la Cour montrent l’existence, au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et certaines tribus sur les territoires du Sahara Occidental ». L’allégeance constitue le fondement de la souveraineté. Elle est l’expression la plus achevée de la souveraineté puisqu’elle basée sur l’expression de l’adhésion des populations 

    Aucun rapport du Secrétaire général, ni résolution du Conseil de sécurité, ni avis juridique de l’ONU ne qualifie le Maroc de « puissance occupante ». La seule résolution de l’Assemblée générale de 1979, qui fait référence à cette notion, a été adoptée par vote dans un contexte de guerre froide marquée par les majorités automatiques des pays dits progressistes 

    Le Maroc n’a jamais reconnu une quelconque revendication indépendantiste de la région du Sahara. Feu Sa Majesté Hassan II n’avait nullement parlé d’indépendance du Sahara, mais sa décolonisation de la puissance coloniale espagnole par la voie de la négociation. L’Accord de Madrid a été conclu le 14 novembre 1975 entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie à la suite de l’avis consultatif rendu par la CIJ le 16 octobre 1975 sur le Sahara occidental et le lancement par Feu Sa Majesté Hassan II, le 6 novembre 1975, d’une marche pacifique « la marche verte » pour expliquer l’attachement du peuple marocain au parachèvement de son intégrité territoriale. 

    II. Médiation de l’OUA 

    La médiation africaine engagée depuis 1976, à travers l’Organisation de l’Unité Africaine (Union Africaine aujourd’hui) s’est soldée par un échec, en raison de la position partielle adoptée par l’organisation panafricaine dans le traitement du différend sur le Sahara. 

    L’OUA s’est en effet écartée de sa position initiale en admettant, en son sein, une entité qui ne remplit pas les critères de reconnaissance en droit international. L’OUA s’est ainsi écartée de sa mission de médiation qui exige la neutralité, l’impartialité et la réserve. 

    En transgressant le principe de neutralité, l’OUA, à travers son traitement politisé, a bien aggravé la situation, sachant que le Maroc avait démontré ses bonnes intentions, lors du sommet de Nairobi, tenu en 1981, en acceptant le recours à la voie référendaire. 

    Devant l’échec d’une solution africaine, le Maroc s’est tout naturellement tourné vers l’ONU pour prendre en charge la solution du différend. 

    III. Evolution de la question du Sahara aux Nations Unies (Contre argumentaire aux paras de 20 à 30): 

    Les efforts des Nations Unies se sont concrétisés dans le plan de règlement de 1990 qui comprend un cessez-le-feu et l’organisation d’un référendum donnant le choix entre le maintien au sein du Royaume du Maroc ou l’indépendance. 

    Le Maroc a participé loyalement à la mise en œuvre du Plan de règlement proposé, en 1991, par les Nations Unies pour résoudre le différend sur le Sahara. Toutefois, le Plan de règlement a rencontré des difficultés dans l’application de ses principales dispositions, à commencer par l’identification du corps électoral qui en constitue l’élément essentiel. Malgré les ajustements successifs qui lui ont été apportés sur le plan technique, le plan s’est révélé inopérant. 

    C’est ainsi que le Secrétaire général a souligné dans son rapport du 17 février 2000 qu’« après neuf ans, il n’a pas été possible d’appliquer dans son intégralité quelque disposition principale du Plan de Règlement que ce soit, à l’exception de la surveillance du cessez-le-feu » et ce, en raison « des divergences fondamentales des vues entre les parties au sujet de l’interprétation à donner à ses dispositions principales » (Rapport S/2000/131 du 23 février 2000). 

    Le Conseil de Sécurité a dû tirer les conséquences de ce constat, dans sa résolution 1292 du 29 février 2000, en recommandant au Secrétaire général de « prendre l’avis des parties et, compte tenu des obstacles existants, d’étudier les moyens de parvenir à un règlement rapide, durable et concerté de leur différend qui définirait leurs droits et obligations respectifs au Sahara occidental ». 

    En application de cette recommandation, M. James Baker, Envoyé personnel du Secrétaire général, a tenu en l’an 2000, à Londres, puis à Berlin, une série de consultations durant lesquelles il a a estimé qu’il « vaut beaucoup mieux aboutir à une solution politique que de voir s’effriter le processus car cela pourrait conduire à une reprise des hostilités, chose qu’il faut éviter à tout prix. ». Il a ainsi invité les parties à considérer une solution de compromis, dite « 3ème voie », les appelant à « Commencer à négocier une solution politique qui réglerait le différend» (Rapport S/2000/683 du 13 juillet 2000). 

    En présentant le projet d’Accord-cadre, (Plan Baker I) en juin 2001, le Secrétaire général et son Envoyé personnel ont considéré que le dit projet « offre ce qui pourrait être la dernière chance pendant les prochaines années » et ont exhorté toutes les parties intéressées à « saisir cette chance, car elle sert les intérêts de la population du Sahara occidental, ainsi que les pays de la région ». 

    Par sa résolution 1359 du 29 juin 2001, le Conseil de sécurité a fait sienne cette recommandation et a donc « encouragé les parties à examiner le projet d’Accord-cadre et à négocier toutes modifications qu’elles souhaiteraient expressément voir figurer dans cette proposition, ainsi qu’à examiner toute autre proposition de règlement politique qui pourrait être avancée par les parties, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable ». 

    En réponse à cette résolution, le Maroc a accepté ce projet d’Accord-cadre, comme base de négociation, afin de régler définitivement ce différend régional. L’Algérie et le Polisario ont rejeté cette proposition et ont refusé la négociation qui leur était proposée par le Secrétaire général. 

    L’Algérie ira même jusqu’à soumettre, le 2 novembre 2001, à M. Baker, à Houston, une proposition de partition du territoire et de la population du Sahara. Cette proposition sacrifie, faut-il le rappeler, le principe de l’autodétermination et le mythe « du territoire et du peuple sahraouis », qui ont toujours constitué le socle de la position, du moins déclarée, de l’Algérie à l’égard de ce conflit. 

    A l’issue de ces étapes, M. Baker a soumis le « plan de paix » (Plan Baker II). Dans sa résolution 1495, en date de juillet 2003, le Conseil de Sécurité a subordonné son appui à ce plan à l’accord des parties. En raison de divergences fondamentales entre celles-ci au sujet de ce 2ème plan Baker, la condition posée par le Conseil de sécurité, pour le soutenir, n’était, de ce fait, pas remplie, le rendant, ainsi, caduc. 

    Dans ce contexte, le Conseil de Sécurité a, par sa résolution 1541 du 29 avril 2004, définitivement clarifié la méthode préconisée par la communauté internationale pour le règlement de la question du Sahara. Il ne peut s’agir que d’une solution politique négociée. Le Conseil a tenu, également, à situer ce différend dans son véritable contexte régional, en demandant aux Etats de la région de coopérer, à cet effet, avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel.

    Après le refus de l’Algérie de coopérer avec le Représentant Spécial du Secrétaire général, M. Alvaro De Soto, le Secrétaire Général a désigné, en Juillet 2005, M. Peter Van Walsum comme nouvel Envoyé Personnel pour le Sahara. Le Secrétaire Général lui a confié un mandat consistant à « évaluer la situation et rechercher avec les parties et les Etats voisins et d’autres protagonistes, le meilleur moyen de sortir de l’impasse politique actuelle ». (Lettre du Secrétaire Général S/2005/497). 

    À cet égard, M. Van Walsum a décliné, le 18 janvier 2006, devant le Conseil de Sécurité, sa vision de toute solution au problème du Sahara. Il a ainsi procédé à un examen de la situation et à une analyse de la réalité qui entoure ce différend, appelant toutes les parties à s’engager dans des négociations. A ce sujet, il a exhorté la Communauté internationale à « persuader l’Algérie de participer aux négociations parce qu’elle détient la clé de la solution ». Cette approche a été confirmée par le Secrétaire Général de l’ONU dans son rapport d’avril 2006 (S/2006/249). 

    En réponse aux appels du Conseil de sécurité aux parties pour mettre fin à l’impasse politique, le Royaume du Maroc a soumis, le 11 avril 2007, au Secrétaire Général, « l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara. ». Cette proposition marocaine a eu le mérite d’enclencher un processus de négociations entre les parties au différend du Sahara, et a crée une nouvelle dynamique pour sortir de l’impasse. 

    Cette initiative est le fruit d’un large processus de consultation nationale et locale, associant les partis politiques, les populations et les élus de la région, à travers le Conseil Royal Consultatif pour les affaires sahariennes, en vue de recueillir leurs vues sur le projet de mise en œuvre d’une autonomie au profit de la région du Sahara. Ce processus de consultation interne a été également, complété par des concertations au niveau régional et international, en vue de recueillir le point de vue des pays concernés et intéressés par ce différend régional. 

    Grâce à cette initiative, le Royaume du Maroc garantit à la population de la région, leur place et leur rôle, sans discrimination ou exclusion, dans ses organes et institutions. Ainsi, les populations du Sahara peuvent gérer démocratiquement leurs affaires, par le biais de pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, exclusifs. Elles ont les ressources financières nécessaires pour développer la région dans tous les domaines et participeront de manière active, dans les domaines économique, social et culturel de la Nation. Il s’agit d’une initiative de compromis qui est conforme à la légalité internationale, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi qu’au droit à l’autodétermination. 

    Dans un effort désespéré pour contrecarrer cette nouvelle dynamique, le polisario a présenté une proposition reprenant des propositions dépassées et n’apportant aucun élément constructif à même d’aider à résoudre le différend régional sur le Sahara. 

    L’adoption des résolutions 1754 (2007), 1783 (2007) et 1813 (2008), 1871 (2009) 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012) et 2099 (2013) du Conseil de sécurité, marquent une rupture nette avec les approches préconisées par le passé. Elles consacrent, au niveau de l’ONU, le réel appui et le net intérêt de la communauté internationale à l’initiative marocaine dont tout le monde a salué la sincérité de l’engagement, la rigueur de la préparation et la pertinence de la consultation, et enfin sa finalité responsable et constructive. Ses résolutions définissent les paramètres fondamentaux de la recherche de la solution politique, négociée et définitive au différend régional sur le Sahara, à savoir : 

    La prééminence de l’Initiative marocaine d’Autonomie, 

    La négociation comme seul et unique moyen pour parvenir à une solution politique négociée au différend sur le Sahara marocain ; 

    L’engagement des parties à entrer dans des négociations intenses et substantielles, sur la base du réalisme et un esprit de compromis afin de maintenir la dynamique en cours et en tenant compte des développements survenus depuis 2006 ; et 

    La demande aux parties et aux États de la région à continuer de coopérer pleinement avec les Nations Unies et les uns avec les autres pour mettre fin à l’impasse actuelle et progresser vers une solution politique. 

    En conformité avec les dispositions des résolutions précitées, qui définissent le cadre, le but et l’esprit qui devrait prévaloir au cours des négociations entre les parties, le Maroc a participé aux quatre rounds de négociations, tenues à Manhasset, et aux 9 réunions informelles convoquées par la suite. Le Maroc a participé à ces négociations tout en réaffirmant sa disponibilité à s’engager dans ce processus dans un esprit constructif et avec la ferme volonté de mettre fin à ce différend régional. 

    Il est à rappeler que, dans son briefing, le 21 avril 2008, devant le Conseil de Sécurité, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. Peter Van Walsum a souligné qu’un « Sahara occidental indépendant n’est pas une option réaliste » et que « l’indépendance du Sahara n’est pas un objectif atteignable ». 

    En revanche l’Algérie et le polisario ont multiplié les attaques publiques et violentes contre la personne et le mandat de M. Van Walsum. Cette attitude rappelle celle adoptée à l’égard de M. De Soto, en 2004. Au-delà de l’hostilité aux derniers Envoyés personnels, l’Algérie confirme son opposition à toute perspective de solution politique voulue par la Communauté internationale. 

    Se félicitant, tout d’abord, de l’adoption de la résolution 1813 qui pourtant endosse l’approche de réalisme et l’esprit de compromis (Op.2), l’Algérie et le polisario n’ont pas tardé à faire de la personne de l’Envoyé personnel la cible de leurs attaques, allant crescendo, jusqu’à la proclamation de la rupture et le rejet de sa médiation 

    Dans le cadre de ses efforts visant la relance du processus de négociations visant à parvenir à une solution politique définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara marocain, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, M. Christopher Ross a effectué, du 14 au 18 octobre 2013, sa 7ème visite dans la région. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui l’a mené en Algérie (Alger et les camps de Tindouf) et en Mauritanie. 

    Les entretiens entre les responsables marocains et l’Envoyé personnel ont porté sur les voies et moyens susceptibles de jeter les bases appropriées pour une reprise des négociations entre les parties. Les responsables marocains ont réaffirmé leur attachement au plan d’autonomie pour les provinces du Sud proposé par le Maroc comme étant « l’unique solution » pour la résolution du différend artificiel autour du Sahara marocain. M. Christopher Ross a eu également des entretiens avec les autorités locales de Lâayoune ainsi qu’avec les représentants de la société civile et des 0NGs.

    Le 30 Octobre 2013, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies a fait un briefing devant les membres du Conseil de Sécurité conformément à la résolution 2099 (2013) du Conseil de Sécurité. Dans sa présentation, M. Christopher Ross a fait part des résultants de sa visite dans la région en soulignant: 

    La nécessité de lancer sa nouvelle méthodologie basée sur la diplomatie des navettes de manière discrète et confidentielle. L’Envoyé Personnel envisage d’effectuer une visite dans la région dans les prochaines semaines ; 

    La nécessité de continuer ses efforts visant à normaliser les relations entre le Maroc et l’Algérie, en vue de favoriser l’évolution vers une solution politique à ce différend régional artficiel; 

    Les menaces sur la sécurité ainsi que les développements dans la région et la nécessité pour la communauté internationale d’aider à l’évolution vers une solution politique rapide et finale. 

    Concernant la dimension humanitaire relative au différend régional sur le Sahara, Le Maroc a participé à plusieurs réunions et initiatives dans le seul but d’atténuer la souffrance des populations des camps de Tindouf en Algérie. 

    Dans ce contexte, il convient de signaler que le programme de visites familiales s’est renforcé et s’est poursuivi sans interruption, malgré les tentatives de politisation de cette activité humanitaire par les autres parties. Dans le même cadre, quatre séminaires apolitiques sur la culture Hassani a été organisé sous l’égide du HCR à Madère (Portugal). Les parties ont tenu, à Genève, sous l’égide du HCR, des réunions régulières d’évaluation de la mise en œuvre des mesures de confiance. 

    III. Des différentes allégations colportées par le polisario : (Contre argumentaire aux paras de 31 à 41): 

    Légalité de la gestion de ressources naturelles : 

    Depuis le recouvrement de son intégrité territoriale en 1975, le Royaume du Maroc ne cesse de déployer d’immenses efforts pour garantir le développement socio-économique de ses provinces du sud, afin qu’elles puissent être au même niveau de croissance et d’essor que les autres régions du Royaume. 

    Cette politique est mise en œuvre dans le cadre d’une stratégie nationale globale et intégrée de développement, qui vise l’amélioration des conditions de vie des populations locales et la réalisation de grands projets d’infrastructure, afin d’assurer un véritable décollage de la région.

    L’avis du Conseiller juridique de l’ONU de 2002 s’appuie sur une argumentation, faisant ressortir ce qui suit : 

    Les Contrats de prospection ne sont pas illégaux (paragraphe 25); 

    L’exploitation des ressources naturelles est conforme au droit international ; 

    Les accords conclus par le Maroc sont conformes au droit international et démontrent l’étendue des pouvoirs administratifs du Royaume sur le Sahara. 

    Aucune organisation internationale n’a qualifié la gestion par le Maroc des ressources naturelles du Sahara comme « acte de pillage au détriment de la population locale ». 

    Le Service Juridique du Parlement Européen ainsi que le Conseil de l’Union Européenne ont statué que le Maroc n’est pas en situation d’illégalité quant à la délivrance de licences de pêche aux flottes européennes. L’adoption récente par le parlement européen de l’Accord de pêche entre le Maroc et l’UE, conforte la politique du Maroc en matière de gestion des ressources halieutiques dans la région, au bénéfice de la population locale. 

    L’engagement irréversible, connu et reconnu du Maroc en matière de promotion et protection des droits de l’Homme : 

    Les droits de l’Homme sont au cœur du processus politique du Maroc et constitue un référentiel de l’action gouvernementale dans tous les chantiers actuels, comme la régionalisation avancée, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et la réforme profonde de la justice, qui sont tous basés sur la prise en charge, équilibrée, des préoccupations et des incidences en matière des droits de l’Homme et l’association active des composantes de la société civile. 

    Le Maroc s’est engagé de manière irréversible, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, sur la voie de la démocratie et de la construction de l’Etat de droit ainsi que dans l’élargissement effectif et continu des libertés fondamentales. Ces efforts sont l’expression de l’engagement du Maroc en faveur des principes universels des droits de l’Homme et du choix stratégique du Royaume pour la démocratie et l’Etat de droit. 

    Sur le plan international, le Royaume demeure un acteur crédible et engagé dans la réforme du système onusien en charge des droits de l’homme, comme en témoigne son implication forte et active dans la création du conseil des Droits de l’Homme et dans la facilitation de la mise en place de son mécanisme le plus novateur, l’Examen Périodique Universel. Sa brillante élection en octobre 2013 au Conseil des droits de l’Homme est une reconnaissance de son rôle dans le renforcement du système international des droits de l’Homme. 

    Malgré les tentatives de l’Algérie et du polisario d’instrumentaliser la question des droits de l’Homme à des fins politiques, le Conseil de sécurité de l’ONU reconnaît et salue les efforts du Maroc dans la promotion des droits de l’Homme et se félicite du rôle joué, dans ce sens, par le Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme. 

    De la responsabilité de l’Algérie dans la genèse et le maintien du différend: 

    Dans le différend sur le Sahara, l’implication de l’Algérie ne souffre d’aucune ambiguïté. Sa responsabilité dans cette affaire est clairement établie aux niveaux diplomatique, militaire et humanitaire, à travers ses actions sur le terrain et ses prises de positions dans les forums internationaux. 

    Dès le déclenchement de ce différend régional, l’Algérie n’a pas caché son implication comme en atteste la déclaration de son Représentant Permanent, qui a indiqué, en 1974, devant l’Assemblée Générale de l’ONU: « L’intérêt de l’Algérie, qui se fonde sur des considérations géopolitiques évidentes et sur les contraintes de l’unité régionale, ne s’étend pas au-delà des préoccupations nationales légitimes de l’Algérie, mais il ne saurait être ignoré dans toute recherche d’un règlement du Sahara ». Le même Représentant Permanent de l’Algérie a réitéré, en 1975, devant le Conseil de Sécurité que : » l’Algérie est une partie concernée ou intéressée, comme vous voudrez, au problème de la décolonisation du Sahara Occidental, parce que cette décolonisation doit se faire dans l’équilibre de la région; éliminer l’Algérie me paraît une opération un peu difficile » (S/PV/1850 du 22 octobre 1975). 

    Dans cette même logique, l’Algérie a parrainé la création, en 1976, d’une pseudo « république » et, profitant du contexte particulier de la guerre froide, s’est mobilisé énergiquement pour amener certains pays à reconnaître cette entité fictive ne disposant d’aucun attribut d’un Etat souverain. Nombreux, parmi eux, ont, par la suite, opté pour le retrait de leur reconnaissance, afin de ne pas perturber le processus de règlement pacifique du différend dans le cadre des Nations Unis. Depuis l’année 2000, plus d’une vingtaine de pays ont retiré ou gelé leur reconnaissance de l’entité factice. 

    -Aucun pays membre Permanent du Conseil de Sécurité cette entité fictive.

    -Aucun pays européen non plus 

    -Cette entité fictive n’est ni membre de la Ligue Arabe ni de l’Union du Maghreb Arabe ni de l’Organisation de la Coopération Islamique ni des Nations Unies ni d’aucune organisation sous-régionale ou internationale à l’exception de l’Union Africaine

    -En Afrique seuls 17 pays sur 53 continuent de reconnaitre cette entité fictive. 17 pays qui imposent leurs visions à l’organisation panafricaine et à la majorité des pays africains

    Les réactions systématiques de l’Algérie aux diverses propositions de règlement de ce différend illustrent bien son rôle dans ce dossier. Ainsi, réagissant à l’accord-cadre, son Représentant Permanent a reproché au Secrétaire Général d’avoir réfuté de manière irrévérencieuse les objections de l’Algérie à ce même accord-cadre » et d’avoir « ignoré le point de vue d’un acteur important’ (document A/55/997 du 27 juin 2001). 

    Bien au-delà, « l’Algérie et le polisario étaient disponibles à examiner ou négocier une division du territoire comme solution politique du différend concernant le Sahara occidental », comme l’indique le Secrétaire Général (rapport S/2002/178) du 19 février 2002, faisant fi du principe de l’autodétermination et du mythe de « l’unité du peuple sahraoui » que l’Algérie prétend défendre. 

    Outre son implication politique et diplomatique, l’Algérie a également fourni une assistance militaire soutenue au polisario et s’est même impliquée dans des confrontations militaires directes avec le Maroc, sur le territoire du Sahara. 

    L’Algérie assume, également, une responsabilité historique et imprescriptible dans la tragédie humanitaire qui a résulté de ce différend. Le drame des prisonniers, le sort des disparus, la violation des droits des populations séquestrées dans les camps sur le territoire algérien et le refus de tout recensement de ces populations, conformément au mandat du HCR, constituent, de la part de l’Algérie, autant d’atteintes au droit international humanitaire qu’à la morale universelle. 

    C’est pour cette raison, que le Conseil de sécurité a appelé, à trois reprises et à travers les résolutions 1979, 2044 et 2099, le Haut Commissariat aux Réfugiés de procéder à l’enregistrement des populations séquestrées dans le camp de Tindouf en Algérie afin de garantir leur protection internationale et de prendre en considération leur volonté politique, à travers l’organisation d’entrevues individuelles. 

    Du Dispositif de sécurité : 

    L’Algérie et le polisario instrumentalisent le dispositif de défense pour faire passer le message d’une répartition de facto de la région du Sahara. Ils considèrent que la zone située entre le dispositif de défense et les territoires algérien et mauritanien comme des soi-disant « zones libérées », dont ils cherchent à altérer, à tout prix, la nature, pour la transformer en un fait accompli. 

    Or, cette zone à l’est du dispositif de défense, qui fait partie intégrante du territoire national marocain, est bien définie comme une « zone tampon » dans les accords militaires conclus entre le Maroc et la Minurso, dont le seul but est d’éviter tout accrochage militaire avec les autres parties (Algérie et polisario), et contribuer à la consolidation du cessez-le-feu. 

    Le dispositif de défense marocain a un but purement défensif, et partant, sa vocation est purement militaire. Les rapports du Secrétaire Général consolident la vocation défensive du mur, en le présentant en tant que « mur de défense ». L’objectif de ce dispositif de défense demeure la protection de la population de la région du Sahara des attaques des séparatistes du polisario. 

    V. conclusions : 

    Le Royaume voudrait rappeler que : 

    La question du Sahara se pose pour le peuple marocain en termes de parachèvement de son intégrité territoriale et de sauvegarde de son unité nationale, 

    Les Nations Unies ont clairement établit l’inapplicabilité des plans antérieurs et recommandé la recherche d’un compromis réaliste et réalisable ; 

    Le Statut d’autonomie négocié et approuvé par les populations est une solution politique conforme à la légalité internationale et offre les meilleures perspectives d’un règlement définitif, 

    Le Maroc reste ouvert à cette solution qui préserve sa souveraineté et son intégrité territoriale et permet aux populations de gérer directement et démocratiquement leurs affaires locales, 

    Le Maroc demeure disposé à coopérer avec les autres parties ainsi qu’avec la Secrétaire Général et Son Représentant spécial pour parvenir à une solution acceptable pour tous. A cette fin, il est prêt à s’engager, de bonne foi et avec détermination, dans une négociation approfondie et constructive, en vue de contribuer concrètement et de manière crédible, à son succès. 

    Le Maroc parie sur l’avenir et espère très vivement trouver, auprès des autres parties, la même volonté politique d’aboutir à la solution définitive de ce différend régional qui préserve la stabilité dans la région du Maghreb et du Sahel et contribue au développement et à la prospérité des cinq Etats de l’Union du Maghreb Arabe. 

    Dans la poursuite de cet objectif, le Royaume du Maroc souhaite pouvoir compter sur toutes les bonnes volontés qui s’attachent, avec dévouement, à créer les conditions les plus favorables pour une solution réaliste et consensuelle du différend sur le Sahara, une solution qui permettrait aux populations des camps de rejoindre, enfin leurs familles et aux cinq Etats du Maghreb de se retrouver dans l’unité et la solidarité, face à des menaces sécuritaires aussi alarmantes que croissantes. 

    L’Union Africaine, à l’instar de toute la communauté internationale, devrait apporter son soutien aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU et de son Envoyé personnel pour le Sahara pour la recherche d’une solution politique négociée et mutuellement acceptable. 

    Addis-Abeba, le 19 janvier 2014

  • Complots «historiques» au Sahara occidental – Etude historico-militaire

    Sahara Occidental, Maroc, Mauritanie, Algérie, colonisation, Front Polisario, #SaharaOccidental #Maroc


    Par le colonel Salah Guerfi
    Les origines historiques du colonialisme espagnol remontent à la conférence de Berlin qui portait sur le partage du continent africain entre les puissances coloniales européennes. Après avoir posé pied en territoire sahraoui, l’Espagne allait tenter, dès 1934, d’imposer son protectorat sur ce territoire. Jusqu’à la deuxième Guerre mondiale, la domination coloniale du Sahara occidental se limitait aux Frontières de la bande littorale
    Face à cette occupation, les populations du Sahara occidental mènent plusieurs formes de résistances pour faire échec à de nombreux complots «historiques» par tous les moyens et méthodes légitimes et légaux auxquels ont recours les mouvements de libération à travers le monde. 
    L’occupation espagnole 
    Les grandes tribus du peuple sahraoui se sont soulevées contre l’occupant espagnol de manière intermittente mais ferme, à chaque fois que les conditions de résistance ont été propices. Les grandes révoltes (intifada) contre le colonialisme ibérique remontent, en fait, à 1957 avec l’offensive «d’Ifni», au cours de laquelle une force sahraouie avait pris d’assaut le poste colonial espagnol de la région. 
    Pour l’histoire, les grandes tribus et communautés sahraouies avaient également soutenu la Révolution algérienne. Cette solidarité révolutionnaire et les frappes des militants sahraouis menées contre le centre colonial hispanique de Bir Moghrein, en janvier 1958, sont les raisons qui ont amené les autorités coloniales françaises à lancer une opération militaire importante, le 8 février1958, soit au même moment où a eu lieu la terrible agression de Sakiet Sidi Youcef, aux Frontières algéro-tunisiennes. L’occupation française avait baptisé «Ecouvillon» l’opération déclenchée à partir de Tindouf, aux Frontières algériennes avec le Sahara occidental, et ce, en coordination avec les autorités coloniales espagnoles qui, pour leur part, ont lancé l’opération «Ouragan», à partir du triangle Laâyoune – Boujdour – Dakhla, régions littorales. Les forces royales marocaines ont également pris part à cette alliance militaire pour permettre à Madrid de conserver la colonie du Sahara occidental. L’échec de cette campagne militaire conjointe a suscité une réaction du colonisateur espagnol qui a promulgué un «décret» stipulant que Saguia El Hamra et Oued Ed Dahab étaient, à fortiori, une «province espagnole»! 
    Les résolutions adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies, entre 1965 et 1968, notamment celles relatives à l’indépendance des colonies, ont affirmé le droit du peuple sahraoui à s’exprimer librement et demandé aux autorités coloniales espagnoles de prendre les mesures politiques et sécuritaires nécessaires à même d’ouvrir la voie au processus leur permettant de «mettre fin à leur occupation du Sahara occidental et entamer des négociations sur la question de l’indépendance de ces territoires». Ces résolutions onusiennes soulignent que la question de l’indépendance du Sahara occidental s’inscrit dans le cadre des efforts visant à l’organisation d’un référendum permettant au peuple sahraoui de s’exprimer librement et en toute transparence sur son droit à l’autodétermination. Mais les autorités coloniales espagnoles ont ignoré toutes ces résolutions. 
    Le mépris par l’occupant du droit international et coutumier s’est confirmé une nouvelle fois. Les intentions et la cupidité de l’occupant s’étaient révélées au grand jour lorsque les autorités madrilènes ont décidé d’exploiter les richesses minières, notamment de Boukraâ, une région qui compte d’importantes réserves de phosphate dont la production rapporte des milliards de dollars. Face au mépris de l’occupation coloniale, les héros de la première génération de révolutionnaires, dignes fils du Sahara occidental, ont opté pour la résistance, afin de se libérer et d’arracher l’indépendance sous la bannière du Front de libération du Sahara (FLS), dont la création a été annoncée par les militants sahraouis, en 1968. 
    Le peuple sahraoui sera ainsi mobilisé, le 17 juin 1970, pour l’une des plus grandes manifestations organisées à Laâyoune, revendiquant des autorités coloniales espagnoles, leur droit légitime à l’indépendance. Cette manifestation pacifique sera réprimée et ses meneurs arrêtés, à leur tête Mohamed Sid Brahim Bassiri qui succombera à la torture. La grande intifada populaire de Zemla a permis de mobiliser le peuple sahraoui autour de sa juste cause et de faire entendre sa voix sur la scène internationale, notamment aux Nations unies qui ont exprimé, à travers les résolutions de l’Assemblée générale, adoptées entre 1969 et 1972, leur attachement à la légitimité de la lutte du peuple sahraoui, et prôné la solution à travers l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. 
    L’Algérie œuvrait et continue d’œuvrer à apaiser le climat politique au Maghreb, à travers des démarches de rapprochement, à l’exemple de la signature, le 15 juin 1972, du traité de Rabat qui a valeur de reconnaissance officielle de l’invalidité des revendications marocaines sur certaines régions frontalières avec l’Algérie, la question a été définitivement résolue. La résistance sahraouie s’est trouvée renforcée avec l’avènement, le 10 mai 1973, du Front Polisario et de l’armée de libération du peuple Sahraoui qui ont engagé le combat sur le terrain contre les forces d’occupation espagnoles, à l’exemple de la bataille menée dans la région d’El Khanga, le 20 mai 1973, date de la déclaration de la lutte armée. Une résolution a été adoptée cette même année réaffirmant la pertinence des résolutions précédentes et définissant les responsabilités des Nations unies à l’égard de cette question, qu’elles considèrent avant tout comme une question de décolonisation. Le Maroc et la Mauritanie ont d’ailleurs voté ladite résolution, outre le fait que l’Espagne avait reconnu solennellement la juste cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. 
    L’intifada populaire sahraouie et la reconnaissance onusienne du juste combat du peuple sahraoui ont poussé le gouvernement colonial espagnol, après avoir échoué dans sa tentative d’annexer les territoires occupés à l’Espagne, à lancer le projet «Eté 1974», dans le but de faire échouer la résistance sahraouie et désamorcer la révolution du peuple par le projet d’«autonomie interne» au Sahara occidental, avancé surtout pour contrecarrer le Front Polisario. Par la suite, les autorités coloniales espagnoles se sont engagées, devant les Nations unies, à organiser un référendum au plus tard au milieu de l’année 1975. Les autorités marocaines et mauritaniennes n’ont pas attendu l’année 1975 pour dévoiler leurs vraies intentions quant au partage des territoires du Sahara occidental. 
    En effet, le Maroc n’a pas hésité à employer les mots «fraude et fraudeur» dans des documents relatifs à une consultation déposée auprès de la Cour internationale de justice à propos de ses revendications sur le Sahara occidental. Ceci n’est guère surprenant, sachant que le royaume marocain avait déjà prétendu à un droit sur le territoire mauritanien et revendiqué certaines de ses parties, et n’a reconnu l’Etat mauritanien qu’en 1970. Dans les faits, le Maroc se préparait à envahir le Sahara occidental, vers la fin des années 1974, soit la veille de l’annonce par les autorités espagnoles de mettre fin à son occupation du Sahara occidental, le 14 novembre 1974. 
    Le complot pour le «partage» maroco-mauritanien 
    La campagne d’invasion par l’occupant marocain des territoires sahraouis a été lancée à compter du 31 octobre 1975 dont les troupes se sont infiltrées au sud, dans la région de Tifariti. Les unités marocaines ont engagé des batailles sanglantes à l’intérieur du triangle Haouz – Farsia – Jdriya, soutenues par les autorités coloniales espagnoles qui leur ont permis d’entrer dans la ville de Smara, au titre d’un accord bilatéral dans lequel la carte Ceuta et Melilla, les réserves de phosphate de Boukraâ et les ressources halieutiques avaient joué un rôle primordial, de sorte à servir les desseins et intérêts stratégiques impérialistes dans la région, représentés à l’époque par l’axe Rabat-Madrid-Paris. Ceci expliquerait que les autorités coloniales espagnoles aient annoncé leur volonté de se retirer du Sahara occidental, en novembre 1975, la veille de l’invasion effective du territoire sahraoui par le Maroc. 
    Le complot a vu sa mise en œuvre à travers «la marche verte», suivie, quelques jours plus tard, par l’accord de Madrid (14 novembre 1975), en vertu duquel il a été conclu que le Maroc et la Mauritanie se partageraient les territoires sahraouis. Ainsi, l’armée sahraouie se battait, simultanément, sur deux Fronts distincts, le 28 novembre 1975, l’élite révolutionnaire sahraouie a tenu sa réunion historique à Galtat Zemmour dans le but d’unifier les rangs. A partir de décembre 1975, le Front Polisario a entamé le combat contre l’occupant marocain au Nord comme il a pris d’assaut les postes de l’armée mauritanienne au sud, au moment où Nouakchott tentait de «mettre à genoux le Sahara occidental pour permettre à son allié, le Maroc, de l’achever». 
    Le Commandement révolutionnaire sahraoui annonce, le 27 février 1976, la création de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), à Bir Lahlou, en couronnement de la grande victoire obtenue par les révolutionnaires la veille, avec la prise et la restitution de la ville d’Amgala. Le premier gouvernement sahraoui a été constitué sous le commandement de Mohamed Lamine Ahmed et le défunt Mohamed Abdelaziz, président du Conseil de la révolution sahraoui. Du 7 au 9 juin, l’armée sahraouie a déclenché d’importantes frappes. L’offensive audacieuse menée par El Ouali Mustapha Sayed fut, en effet, l’une des plus violentes et audacieuses opérations militaires. Elle a eu lieu à 2000 km des bases arrière sahraouies et défia, ainsi, sur son propre territoire, les troupes Mauritaniennes, menaçant la capitale Nouakchott, après avoir ciblé le bureau du président mauritanien, Mokhtar Ould Daddah. 
    Le bombardement aérien mené par l’envahisseur marocain a poussé la population locale des villes de Smara, Jdriya et Haouza à fuir vers les zones sud du Sahara. Pris de panique et de terreur, les Sahraouis, femmes, enfants et personnes âgées ont fui vers la région frontalière d’Oued Draa, près de Tindouf. Les opérations militaires de l’armée sahraouie ne se sont pas arrêtées avec le décès d’El Ouali Mustapha Sayed, tombé au champ d’honneur le 6 juin 1976, mais se sont plutôt intensifiées avec la grande offensive «El-Ouali Mustapha Sayed», déclenchée le 1er mai 1977 à Zouérat. 
    Les opérations d’usure menées inlassablement par le Front Polisario contre, simultanément, les forces marocaines et mauritaniennes, ont amené les deux pays «alliés» à signer l’accord de défense commun. Ceci outre les renforts militaires sollicités par les autorités marocaines auprès de la France, à partir d’octobre 1977. Cette demande de renfort servira de prétexte à la France pour faire son entrée dans le conflit du Sahara occidental, avec une armada exceptionnelle. La vision floue de la situation stratégique mauritanienne, ajoutée à l’usure du trésor public, ont fini par jeter le doute sur la capacité de l’armée mauritanienne à résister plus longtemps. Ces facteurs objectifs ainsi que l’isolement du régime mauritanien sur les plans régional et international ont conduit à une détérioration de la situation en Mauritanie couronnée, le 10 juillet 1978, par le renversement du président Moktar Ould Daddah, auquel a succédé le colonel Mustapha Ould Salek. 
    En réaction, le Front Polisario annonça une trêve unilatérale, exprimant ainsi sa bonne foi pour le rétablissement de la paix avec les nouvelles autorités en place en Mauritanie. Les groupes révolutionnaires sahraouis ont opté pour la guerre d’usure et œuvré à l’épuisement tactique de l’ennemi, comme en témoigne l’offensive «Houari-Boumediene», exécutée par des unités du Polisario en janvier 1979. L’opération a visé la zone minière de Boukraâ, la base logistique marocaine de Tan-Tan et le nord d’Ouarkziz, une région supposée hors d’atteinte, étant au cœur même du territoire marocain ! L’effort militaire mauritanien fut un échec en raison des opérations et fini par user l’armée mauritanienne qui a failli s’effondrer. 
    D’autre part, le commandement mauritanien n’a pas tardé à prendre conscience que la destitution du président Ould Daddah n’était pas, à elle seule, suffisante pour améliorer la situation en Mauritanie au bord d’une grave crise sociale, en raison de l’existence de forts liens tribaux entre la Mauritanie et le Sahara occidental, de Nouakchott à Laâyoune. Ces liens démontrent le poids des relations sociales et spirituelles et l’impact que le Polisario pouvait exercer sur la Mauritanie profonde et sur l’ensemble du pourtour politique de la région. Aussi, les autorités de Nouakchott ont préféré la paix en signant avec leurs homologues sahraouis «L’accord d’Alger pour la paix», le 5 août 1979, la veille de l’adoption, par l’Organisation des Nations unies, d’une des plus importantes résolutions qui reconnaissait le Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui. 
    Par ailleurs, le Front Polisario a pu contrôler les deux tiers des terres sahraouies. L’année 1979 a été un véritable désastre pour les forces marocaines : les forces sahraouies avaient pris le contrôle de la base marocaine de Lebouirate, le 24 août, lancé une offensive sur Smara et occupé la région de Mahbes, le 14 octobre 1979. Les offensives sahraouies se sont poursuivies à travers la grande offensive «Houari-Boumediene», qui a pris l’aspect d’une guerre de positions, menée dans les régions de Smara, Mahbes, Jdriya et Amgala et d’autres régions que la République sahraouie a pu libérer après avoir neutralisé des centaines de soldats marocains. 
    Les forces d’occupation marocaines ont été forcées de se retrancher à l’intérieur du triangle Hagounia – Smara – Boujdour, maintenant leur emprise sur les grandes villes sahraouies qu’elles ont isolées dans le but d’en faciliter le contrôle et de resserrer l’étau sur les citoyens à l’intérieur de ces villes, dans l’espoir de les couper de la Révolution. Pour ce faire, les autorités marocaines ont également fait construire des «murs de séparation», en terre ou en sable, servant d’obstacles et de lignes de défense pour les unités du Makhzen. Le commandement militaire marocain a cherché à lancer une opération d’envergure, sauf que les troupes engagées sont tombées dans une embuscade tendue par l’armée sahraouie. Pas moins de 200 militaires marocains ont été faits prisonniers et les détachements d’intervention rapide se sont retrouvés coincés aux sommets des montagnes Ouarkizaz et Oued Draâ, aux mois d’avril et mai de l’année 1980. 
    En parallèle, les efforts du commandement politique sahraoui ont porté leurs fruits. En décembre 1980, les autorités espagnoles ont fini par reconnaître le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’offensive surprise menée par l’armée sahraouie contre les positions et les postes de l’occupant ont été profitables, mettant en échec le plan de ratissage que les forces marocaines ont tenté d’exécuter, restées figées dans leurs positions et forcées de se retrancher derrière la première ligne de défense, en février 1981. L’isolement politique et diplomatique du royaume chérifien, notamment au sein de l’Organisation de l’Unité africaine, l’ont poussé, lors de la tenue du sommet de Naïrobi, en juin 1981, à accepter, en apparence, le référendum au Sahara occidental et le règlement pacifique de la question. Les offensives sahraouies ont ciblé plusieurs points forts du «mur de séparation», construit par l’occupant. Les unités du Polisario ont frappé avec force au cours du mois de juillet 1982 et les opérations ont connu également une nette recrudescence en 1983, à l’intérieur de «la ceinture de défense» entourant les villes de Laâyoune, Smara et Boukraâ. 
    Le complot du royaume marocain 
    Face à l’échec militaire cuisant des forces d’occupation au cœur du Sahara occidental, suivi de certains bouleversements qui ont secoué le palais royal, avec cette tentative de renversement conduite par le général Dlimi, la diplomatie du royaume a décidé d’opter, en matière de politique étrangère, pour la désinformation et la manipulation, dans une tentative de faire croire à l’opinion publique internationale que le fond du conflit résidait dans la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, nourri par un prétendu litige frontalier et le problème du traçage des Frontières entre les deux pays ! Les manipulations politiques marocaines visaient à semer la discorde et la division entre les membres de l’Organisation de l’Unité africaine, notamment lors des rencontres de Nairobi et de Tripoli, et ce, jusqu’à la tenue, en juin 1983, du sommet d’Addis-Abeba où l’organisation panafricaine a clairement reconnu qu’il s’agissait d’un conflit opposant deux parties : le royaume chérifien et le peuple sahraoui. 
    Pour les membres de l’OUA, cette perception du problème devait conduire au règlement du conflit opposant le Maroc à la RASD. La diplomatie algérienne avait eu un grand mérite dans la clarification des faits à l’opinion publique continentale et internationale comme elle a œuvré, à travers certains contacts avec le royaume chérifien (notamment la rencontre au sommet entre le roi Hassan II et le président Chadli Bendjedid en février 1983), à unifier et à consolider la cohésion maghrébine, à écarter les causes de la discorde et de la division entre les frères. Notre pays a prouvé à maintes reprises qu’il était très loin de vouloir entrer en conflit avec ses voisins, que ce soit pour des raisons frontalières ou autres. 
    La reconnaissance internationale de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) s’est poursuivie et les démarches politiques africaines vont être couronnées par la Résolution de juin 1983 appelant le Polisario et le royaume marocain à s’asseoir à la table des négociations. Sur le terrain, les forces du Makhzen ont œuvré pour que «la deuxième ligne de défense» s’étende d’Amgala à Khribichet. Les travaux ont été achevés en février 1984, date à laquelle la Mauritanie a fini par reconnaître officiellement le Front Polisario. Puis «la Troisième ligne de défense», protégeant les villes stratégiques de Jdriya et Haouza, a été érigée à partir de mai 1984, à la veille de l’offensive du Polisario sur le port et les infrastructures minières de Laâyoune. Le royaume a tenté de mette fin à son isolement politique sur les plans régional, continental et international, à travers l’axe Rabat-Tripoli et le «traité d’union», signé à Oujda, en août 1984. 
    En réponse à ces actions provocatrices et démarches expansionnistes, y compris au nord-ouest du Sahara occidental, le Polisario a lancé une offensive historique, baptisée «L’offensive du Maghreb arabe», le 13 octobre 1984, qui durera plus de deux ans. Le commandement militaire marocain s’est alors attelé à construire «la quatrième ligne de défense», dans le but de resserrer l’étau sur les unités et les forces sahraouies et les obliger à reculer vers les Frontières algériennes et mauritaniennes. Ceci, la veille de la décision de l’Organisation de l’Unité africaine d’entériner l’adhésion de la République arabe sahraouie et de l’accueillir en tant que 51e membre, le 12 novembre 1984. Le royaume a alors entrepris la construction d’un autre mur, comme si les troupes marocaines étaient destinées principalement à déployer leur énergie à de pénibles missions de travaux publics ! L’année 1985 s’est achevée par la condamnation par les Nations unies de l’invasion marocaine du Sahara occidental. L’Assemblée générale des Nations unies a adopté le plan de paix soumis par l’OUA, qui a considéré que la question sahraouie était une lutte de libération s’inscrivant dans le cadre de la décolonisation du continent africain. Les offensives de l’armée sahraouie se sont poursuivies à l’exemple de l’attaque d’envergure menée en février 1987, qui coïncidait avec le 11e anniversaire de la création de la République arabe sahraoui démocratique. 
    Lors de cette offensive, l’armée du Polisario a réussi à détruire des points d’appui, occuper certaines de ces zones et neutraliser d’autres. La République arabe sahraouie démocratique continue de s’imposer sur les scènes et les tribunes internationales. En 1988, 71 Etats l’avaient reconnue. En août de la même année, les autorités marocaines ont été amenées à accepter le plan de paix UA-ONU portant instauration du cessez-lefeu et qui impose une période de transition, durant laquelle les territoires sahraouis devaient être placés sous le contrôle des Nations unies. Le Maroc a exprimé «sa volonté» de coopérer avec M. Pérez De Cuellar, alors secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, pour faire aboutir les démarches de l’organisation onusienne, en coordination avec l’Organisation de l’Unité africaine, et étudier les propositions pour entamer les pourparlers du cessez-le-feu et l’organisation du référendum. 
    Le défunt Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique, s’est exprimé sur la teneur des contacts établis entre le Front Polisario et le Maroc, lors de «la rencontre de Marrakech». Il en a expliqué le contenu et résumé les principaux objectifs attendus avec le Maroc. Rabat se trouvait devant deux options, soit des pourparlers sur les conditions du référendum, y compris le retrait de l’armée, l’administration marocaine et le statut des ressortissants marocains, soit des négociations portant sur le règlement lui-même, bien que les garanties de consultation électorale demeuraient la question axiale de ces rencontres et pourparlers. 
    Le Front Polisario a prouvé les bonnes intentions politiques et diplomatiques de la République sahraouie à travers son initiative unilatérale de libérer un premier groupe de prisonniers marocains de 200 personnes. Il a fait preuve également de volonté à négocier et à arriver à un règlement pacifique et juste de la question, en exhortant les autorités marocaines à avancer dans le processus de paix qui, effectivement, s’est achevé avec le cessez-le-feu annoncé par le général canadien Armand Roy, dans la ville de Laâyoune, le début du déploiement des Casques bleus et leur arrivée aux positions du Polisario à Bir Lahlou et Tifariti, dans le cadre d’une mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). 
    Les premières années de la décennie 1990 ont été marquées une nouvelle fois par les tergiversations du royaume marocain, qui s’ingénia à multiplier les obstacles et des différends sur l’identification et l’inscription des électeurs. Ces manœuvres ont fini par geler le référendum au Sahara occidental, un fait confirmé par l’ancien secrétaire général onusien, Boutros Ghali, qui a souligné dans son rapport soumis au Conseil de sécurité que ces difficultés étaient: «liées particulièrement au fait que les autorités marocaines s’opposaient à la participation d’observateurs de l’Organisation de l’Unité africaine dans l’opération d’identification du corps électoral sahraoui.» Le royaume marocain ne s’était pas contenté de cette arrogance mais il alla jusqu’à se lancer dans des campagnes étranges à l’encontre de l’Algérie, qui a toujours montré son attachement au principe du droit des peuples à l’autodétermination. Pis encore, il a imposé des visas aux Algériens désirant visiter le Maroc, un acte qui a conduit à la fermeture des Frontières entre les deux pays. Le Front Polisario a accompagné les différentes initiatives pacifiques, dans le respect des principes et des textes de la communauté internationale, et a défendu avec fermeté sa position concernant le référendum populaire d’autodétermination et l’avenir du peuple sahraoui, et ce, conformément au plan de règlement initié, au temps de Pérez De Cuellar, et devant aboutir en 1996 à l’autodétermination du Sahara occidental. Mais le Maroc a œuvré à faire échouer cette initiative, en poursuivant sa politique d’atermoiements, notamment au sujet de la question du recensement et de l’identification de la population sahraouie. 
    Les pourparlers directs entre le Maroc et le Front Polisario ont eu lieu à Houston (Texas), au cours du mois septembre 1997. Cependant, ils ont échoué, une nouvelle fois, à cause de l’entêtement de la partie marocaine. Le Front Polisario a réalisé une avancée vers le règlement pacifique de la question sahraouie, après la reprise des négociations, suspendues pendant plusieurs années. Toutefois, l’euphorie sera de courte durée, la démission inattendue de l’envoyé spécial des Nations unies, Kohler, aura paralysé l’initiative onusienne, renvoyant aux calendes grecques le règlement du conflit ainsi que la prorogation de la mission onusienne au Sahara occidental. Le Maroc a profité de la résistance pacifique du Sahara occidental pour sauvagement réprimer la résistance des Sahraouis à Assa, au sud du Maroc, en septembre 1992 et 1993, mais aussi en 1997, dans la région de Lamsid, dans les environs de Tan-Tan, jusqu’à l’insurrection de 1999 et d’autres formes de résistance pacifique, auxquelles l’occupant a répondu par le massacre, l’expulsion, les enlèvements, la torture, les déplacements… 
    La campagne expansionniste et d’occupation marocaine s’est achevée par la récente offensive de Guerguerat sur laquelle, ironie du sort, le commandement sahraoui n’a eu de cesse d’alerter la communauté internationale depuis 2015. L’invasion par le Maroc de la région de Guerguerat, située en dehors du mur de séparation, est une violation de l’accord militaire N° 01 entre la Minurso et les deux parties en conflit. Cet accord «fixe les attitudes et les procédures devant être respectées par les deux parties» dans le cadre de l’application des dispositions du cessez-lefeu, entrées officiellement en vigueur le 6 septembre 1991. L’accord militaire avait défini des restrictions à l’activité militaire à l’intérieur des régions et à l’ensemble des activités soumises à l’accord des autorités de la Minurso aux régions à restrictions définies, sauf que le Maroc n’a guère respecté ses engagements et a poursuivi ses actions expansionnistes aux frontières sahraouies afin de modifier le statu quo et réduire à néant les efforts pacifiques. Ce que le président de la RASD, Brahim Ghali, avait confirmé dans un courrier adressé, le 15 août, à M. Ban Ki-moon, alors secrétaire général de l’ONU, pour mettre un terme aux violations marocaines de l’accord par son invasion de la région de Guerguerat.
    El Djeïch n° 697, août 2021
  • Sahara Occidental : Washington décide de reconsidérer la vente de drones et d’autres armes au Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, armes, drones, #SaharaOccidental #Maroc


    Le scandale Pegasus en est une des raisons : Washington décide de reconsidérer la vente de drones et d’autres armes au Maroc
    L’administration américaine de Joe Biden a décidé de «reconsidérer» la vente de drones et d’autres armes au Maroc en raison de la série interminable de scandales impliquant Rabat dont l’affaire du logiciel espion Pegasus, et des violations croissantes par l’occupant marocain des droits de l’Homme au Sahara occidental, a révélé le journal espagnol «El Confidencial».
    Evoquant des «tensions» dans les relations américano-marocaines, le journal a indiqué dans son édition de lundi que Washington prévoyait de vendre quatre drones MQ-9B Skyguardian et des munitions JDAM au Maroc, mais les récents scandales internationaux impliquant Rabat, ainsi que sa violation croissante des droits de l’Homme au Sahara occidental occupé, poussent l’administration Biden à repenser la vente, qui pour l’instant a été bloquée dans les commissions clés du Congrès et du Sénat.
    Le drone MQ-9B Skyguardian, est un avion sans pilote, mis à jour avec des «matériels» et des «logiciels» de dernière génération, conçus pour résister à toutes sortes d’impacts dans les conditions météorologiques les plus défavorables.
    Il transporte et lance les munitions les plus meurtrières, telles que les bombes de précision JDAM, dont le système GPS leur confère une efficacité maximale, a tenu à préciser El Confidencial.
    Pour le média, Washington s’«inquiète de plus en plus de Rabat», alors que le nouveau président Joe Biden s’est engagé, depuis son investiture, à ramener son pays aux principes du droit international et du soutien aux droits de l’Homme.
    Le journal espagnol est ensuite revenu dans son article pour parler des répercussions de la décision de l’ancien président Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en échange d’une normalisation des liens entre le régime marocain et l’entité sioniste, une décision qui a généré une sorte d’impunité envers le Maroc qui a conduit à une augmentation des violations de droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés.
    «La torture, les viols, les coups et les disparitions n’ont jamais cessé, mais maintenant, ils se sont intensifiés depuis que le Maroc a rompu un cessez-le-feu qui durait depuis 1991 en novembre 2020. Il n’y a pas de liberté de la presse ni de liberté de circulation au Sahara occidental, mais les violations finissent par être connues à Washington», avait déclaré récemment Suzanne Scholte, présidente de US Western Sahara Foundation, citée par El Confidencial.
    Revenant sur la vente des armes, le journal espagnol cite Patrick Leahy, démocrate et représentant du Vermont depuis 1975.
    L’homme politique est le père de la «loi Leahy» qui interdit au Département d’Etat et au Département américain de la Défense de fournir une assistance militaire aux armées étrangères qui violent les droits de l’Homme.
    La loi Leahy génère un consensus total entre démocrates et républicains et depuis son approbation en 1997, elle a bloqué l’aide militaire à plusieurs pays, rappelle la même source. Le sénateur Leahy préside désormais la Commission des crédits, qui influence le transfert et la vente possibles d’équipements militaires.
    Sa position initiale pro-sahraouie, commence à être renforcée par les événements récents, a souligné également El Confidencial, ajoutant que «plusieurs dirigeants de commissions clés au Congrès et au Sénat utilisent leur autorité pour bloquer la vente, demandant à l’exécutif de Biden plus d’informations sur les drones.
    La vérité est que le MQ-9B Skyguardian et les bombes JDAM surpassent de loin, en termes de létalité effective, les armes conventionnelles que les Etats-Unis vendent habituellement à Rabat. Son potentiel destructeur élevé exige le niveau de responsabilité que les Américains exigent de leurs alliés de l’OTAN, écrit le média.
    Sauf que le Maroc ne fait pas partie de l’Alliance atlantique et, par ailleurs, la reprise du conflit militaire avec le Front Polisario (depuis la violation du cessez-le-feu en novembre 2020 et l’agression marocaine à El-Guerguerat) fait douter que l’occupant marocain utilise cet armement pour faire avancer ses objectifs militaires, a souligné le journal espagnol.
    Dans ce contexte, poursuit le média, le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires politico-militaires doit contrôler si, selon des normes éthiques et juridiques, des drones et des bombes peuvent être vendus au royaume marocain. Probablement, il n’y aura pas de résolution avant 2022.
    Le débat de fond qui circule désormais dans les couloirs du Capitole pourrait se résumer à la dichotomie suivante: Vaut-il la peine de vendre les armes?
    Le «oui» viendrait de son utilité dans la lutte contre le terrorisme, le «non» car ces drones et bombes pourraient être utilisés contre des civils sahraouis, a précisé la même source.
    Par ailleurs, le journal El Confidencial a évoqué dans son article la crise diplomatique-migratoire générée par Rabat à Ceuta, qui a eu de larges répercussions internationales. Cette crise a contribué à «détériorer l’image du Maroc» vis-à-vis de Washington, de l’avis de Jason Poblete, avocat expert en questions de sécurité nationale et président de la Global Liberty Alliance (GLA), une ONG basée à Alexandrie (Virginie), focalisée sur la défense des droits fondamentaux au niveau international.
    S’ajoutant à cela les récentes révélations sur l’utilisation par les services de renseignement marocains, du logiciel Pegasus pour espionner des personnalités internationales. «Ceuta, Pegasus et les droits humains des Sahraouis ont un fort impact sur la confiance de Washington. Cela aura des conséquences», avertit le président de la GLA, cité par El Confidencial.
    APS
  • Allemagne : Retour en catimini de l’ambassadrice du Maroc

    Il a fallu que le Maroc dépose plainte contre le journal Suddeutsche Zeitung pour que les marocains apprennent que leur ambassadeur en Allemagne a regagné son poste. Elle avait été rappelée suite à la fâcherie contre Berlin en raison de la position de celle-ci sur le conflit du Sahara Occidental.

    En effet, selon des médias locaux, l’ambassadrice du Maroc à Berlin, Zohour Alaoui, a saisi la justice allemande contre la société d’édition de journaux « Süddeutsche Zeitung GmbH » a été, pour « allégations mensongères dans le cadre d’un reportage sur l’utilisation présumée du logiciel espion Pegasus par le Royaume du Maroc ».

    Dans un communiqué, l’ambassadeur a indiqué que « Süddeutsche Zeitung GmbH avait affirmé dans plusieurs reportages que le Royaume du Maroc avait déployé le logiciel d’espionnage dit Pegasus et l’avait utilisé pour espionner et mettre sur écoute les téléphones portables de nombreux politiciens, journalistes et autres personnalités ».

    Pour rappel, Zohour Alaoui a été rappelée par sa centrale au mois de mai 2021 dans le cadre d’une action de pression visant à contraindre l’Allemagne à suivre les pas de Donald Trump et reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ex-colonie espagnole classé territoire non-autonome par les Nations Unies. En Mars, les autorités marocaines ont décidé de suspendre tout contact avec l’Ambassade d’Allemagne à Rabat.

    En mai, le Maroc a rappelé aussi son ambassadeur à Madrid suite à l’hospitalisation du Chef du Polisario dans un hôpital espagnol.

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Zouhour Alaoui, Sahara Occidental, Espagne, #Maroc

  • Algérie: Une diplomatie au service de la paix et de la sécurité

    Algérie, diplomatie, paix, Sahara Occidental, Palestine, Afrique, #Algérie

    Partie centrale du Maghreb, aux confins de la Méditerranée, l’Algérie, par sa double appartenance africaine et arabe, occupe de plus en plus une position de choix au carrefour des trois continents d’Europe, d’Afrique et d’Asie. La conduite de sa diplomatie étrangère obéit à la faveur des contacts et concertation avec plusieurs pays a réaffirmé son attachement à jouer pleinement son rôle sur le plan régional et international.
    Une politique étrangère qui trouve son expression dans une adhésion sans réserve aux principes de non-alignement. Dans un contexte particulier marqué par d’importants développements régionaux et internationaux, l’Algérie s’attèle à déployer de grands efforts pour l’assainissement du climat régional et la prise de positions conséquentes à l’égard des grands problèmes qui touchent à la paix et à la sécurité tant régionales que mondiales. 
    Dans ce contexte, la politique étrangère adoptée a réussi à inscrire à l’actif et au palmarès de l’Algérie de nombreuses réalisations en matière notamment de lutte en faveur des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, du règlement des conflits par les voies pacifiques, le dialogue et la négociation, de la promotion des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et de rapports de coopération plus justes et plus équitables, et de lutte contre les nouveaux fléaux qui sont l’extrémisme violent et le terrorisme. Mais aussi ce soutien permanent et actif dans la défense de la cause des peuples en lutte pour l’exercice de leurs droits légitimes et indéniables à l’autodétermination en particulier le soutien ferme et déterminé que l’Algérie continue à apporter aux peuples du Sahara occidental et de Palestine.
    A ce propos, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra en tournée à travers divers pays de la région, a indiqué que sa tournée dans nombre d’Etats africains et arabes visait à mener des concertations sur les questions et préoccupations arabes et africaines et la préparation d’importantes échéances, notamment le prochain sommet arabe prévu à Alger.
    M. Lamamra en redonnant de la voix à la diplomatie algérienne vise à redynamiser et redéployer une politique étrangère plus proactive et permettre à l’Algérie de jouer les premiers rôles au Maghreb, au Sahel et dans le Monde arabe, qu’il s’agisse de la médiation dans le règlement des conflits par voie pacifique ou de faire face aux plans hostiles à l’Algérie pour préserver les intérêts suprêmes de la nation. Comme toujours, la politique étrangère de l’Algérie consiste en quatre principes cardinaux : la préservation de l’indépendance nationale, le refus de toute forme d’intervention étrangère, l’absence de toute base militaire étrangère sur le sol algérien et le refus de toute alliance régionale ou militaire.
    Une philosophie internationale qu’adopte l’Algérie afin de travailler au plus près de la réalité, adhérer aux priorités nationales et à la politique étrangère.
    B. C.
    Le Maghreb, 04/08/2021
  • Selon la CIA, le Maroc allait perdre la guerre contre le Polisario

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, Etats-Unis, CIA, #SaharaOccidental #Maroc

    Le Front Polisario a pu faire plier l’occupant marocain dans sa guerre d’indépendance n’était-ce l’intervention de la France et de pays arabes tel que son allié l’Arabie Saoudite. C’est ce que révèle un rapport secret de 10 millions de pages sur le conflit du Sahara occidental rendu public récemment par l’Agence de renseignement US, la CIA. L’agence lève le voile, 44 ans après le déclenchement de la lutte armée, sur les dessous des appuis dont a bénéficié le Maroc alors qu’il était en train de perdre la guerre contre le Front Polisario jusqu’à ce que les pays européens et arabes interviennent politiquement et militairement pour soutenir Hassan II. 
    La CIA a donné le feu vert pour faciliter l’accès à plus de 10 millions de pages dont 900.000 sont des documents déclassifiés qui permettent de savoir ce qui s’est passé depuis mars 1979, 4 ans après la sortie précipitée de l’Espagne alors que 300.000 Marocains attendaient dans une petite localité au milieu du désert appelée Taj, situé à proximité de la frontière de l’actuelle RASD. ” L’annexion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 s’est faite par la force et a conduit à la guerre “, souligne la CIA dans ses rapports. 
    La guerre du Sahara est le plus vieux conflit en Afrique qui butte sur les tergiversations marocaines à appliquer les résolutions de l’ONU prévoyant l’autodétermination pour le peuple sahraoui. Les conséquences de la confrontation entre le Front Polisario et le Maroc, et ses conséquences se sont étendues à l’Algérie voisine, indique le document. Les effets collatéraux se sont également étendus à la Mauritanie et aux iles Canaries, qui ont accueilli une bonne partie des Sahraouis qui n’ont pas fui vers les camps algériens de Tindouf. 
    Les attaques sahraouies contre les troupes espagnoles se poursuivaient depuis 1969, faisant des dizaines de blessés et de morts. Même la mort de l’architecte du Polisario, Mohamed Basiri, des mains de l’espionnage espagnol, n’a pas suffi à étouffer la flamme indépendantiste. Le président de la RASD est Brahim Gallique était avec Basiri un combattant et co-fondateur du Front. Gali a également fait partie du premier gouvernement officiel de la RASD en tant que ministre des Affaires étrangères et, plus tard, a été responsable de la Défense. 
    Le rapport fait observer que dans le conflit et l’invasion du Sahara par le Maroc, l’aide que les Marocains ont reçue des USA, de la France, de l’Espagne et de l’Arabie Saoudite a été décisive grâce aux relations entre Hassan II et Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale des USA. Le 21 août 1975, le Département d’Etat US donne le feu vert à un projet stratégique secret de la CIA, financé par l’Arabie Saoudite, visant à arracher l’ancienne province du Sahara (une zone de 270 000 kilomètres carrés) à l’Espagne. 
    Le document de base, intitulé ” Sahara Occidental, le boulet du Maroc ” , a été diffusé par tranches en 2017 mais retrouve aujourd’hui sa notoriété en raison de l’arrêt bilatéral des ébauches de négociations qui ont eu lieu depuis janvier 2019 sous l’instigation de l’ONU entre les représentants du Maroc, du Polisario, avec la supervision de l’Algérie et de la Mauritanie pour jeter les bases d’un accord. 
    Le conflit a duré jusqu’en 1991, après le cessez-le-feu imposé par les Nations Unies avec la promesse institutionnelle d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a jamais eu lieu du fait du boycott constant des négociations par le Maroc. Le processus de décolonisation du Sahara occidental est le plus ancien au monde. 
    La colonie espagnole est considérée comme sensible d’un point de vue géostratégique. La Grande-Bretagne avait été chargée d’effectuer la due diligence (audit préalable) de l’ensemble de la province et avait établi sa richesse en phosphates, en fer, en pétrole et en gaz. Les techniciens britanniques ont identifié et scellé les puits de pétrole susceptibles d’être exploités après plusieurs décennies, afin d’éviter que la guerre du Sahara ne devienne un conflit économique aux yeux de la communauté internationale. 
    Dans ce contexte, les USA n’étaient pas disposés à laisser entre les mains de l’Espagne l’avenir politique et commercial de la région qui allait passer sous le contrôle de la RASD, car ils entretenaient aussi des relations étroites avec l’Algérie, perçue alors comme allié de l’Union soviétique.
  • Affaire Pegasus: La France ne veut pas se mettre à dos le Maroc (Claude Mangin)

    Sahara Occidental, Claude Mangin, Naama Asfari, France, Pegasus, espionnage, Maroc, 

    #Maroc #SaharaOccidental

    Claude Mangin évoque Pegasus: La France ne veut pas se mettre à dos le Maroc
    Logiciel espion Pegasus : «Ils sont rentrés dans ma vie», s’indigne la militante Claude Mangin
    Dans un entretien accordé au journal français Le Parisien, Mme Claude Mangin , militante des droits du peuple sahraoui et épouse du détenu politique sahraoui de Gdeim Izik, Naama Asfari, revient sur le scandale du logiciel espion Pegasus, sachant qu’elle figure parmi les victimes repérées par Amnesty International pour avoir eu son téléphone infecté.
    Comment avez-vous appris que votre téléphone était espionné ?
    Claude Mangin:Le 7 juin, j’ai reçu une journaliste de Radio France qui m’informait travailler sur un sujet qui allait faire du bruit. C’était assez vague. Elle m’a demandé si j’acceptais de donner mon téléphone pour qu’il soit analysé. Dans l’après-midi, alors que j’avais rendez-vous chez Orange pour changer d’iPhone, elle m’annonçait qu’il avait été infecté. Avec le rapport d’Amnesty International, j’ai pu constater toutes les connexions entre le 8 octobre 2020 et le 7 juillet 2021. Certains mois, comme en mai, ils sont venus tous les jours, d’autres fois très peu. Le temps des vérifications, j’ai eu un autre téléphone. Lui aussi a été infecté le 6 juillet à deux reprises.
    Que ressentez-vous aujourd’hui devant l’ampleur de l’affaire Pegasus ?
    Claude Mangin: Curieusement, c’est difficile à dire. Je ne me pose pas la question. Je fais ce qu’il y a à faire. Cela m’a cependant permis de comprendre comment un article paru le 12 mai sur un site d’information marocain était si bien renseigné sur moi. Ça m’avait fait flipper. Ils savaient tout de ma vie à Ivry. Mais finalement, je ne suis pas surprise. C’est dans la continuité de ce que je subis depuis dix ans, les humiliations, les expulsions du Maroc. C’est juste plus lourd.
    Ils sont rentrés dans ma vie. Mais qu’ont-ils appris ? Que je me bats pour la liberté, pour mon mari et la cause sahraouie. Ma vie est transparente. J’ai aussi culpabilisé parce que tous mes contacts ont pu être infectés. Et Dieu sait si j’ai un réseau… Mais ce n’est pas moi la fautive.
    Le Maroc a pourtant nié toute implication…
    Claude Mangin: Je n’y crois pas. L’espionnage correspond aux jours où j’avais notamment des réunions en visio, pour nos actions, comme en mai où j’étais en lien avec le Parlement européen. Ils peuvent très bien recommencer un jour. Mais s’ils sont prêts à ça, cela veut dire qu’on les gêne.
    Le gouvernement français a-t-il pris contact avec vous ?
    Claude Mangin: Non et s’il l’avait fait, j’aurais été surprise. J’en veux beaucoup à nos autorités. La France ne veut pas se mettre à dos le Maroc. À chaque nouveau gouvernement, on pense qu’il va agir et permettre à une épouse de voir son mari. C’est simplement du droit international. Je ne l’ai pas vu depuis cinq ans. Pas plus que mes neveux et nièces. Ce sont des années perdues. Et depuis novembre, j’ai droit à cinq minutes au téléphone avec lui, deux fois par semaine.
    Continuez-vous à vous servir de votre téléphone ?
    Claude Mangin: J’ai beaucoup réfléchi. On ne peut pas vivre sans ça. La seule solution, c’est de basculer sur un téléphone à touche mais les appels dans le monde entier, au Maroc, vont coûter très cher.
    Que comptez-vous faire aujourd’hui ?
    Claude Mangin:Nous préparons une plainte qui va être déposée dans les jours prochains devant les tribunaux français, conjointe avec mon avocat, qui a été espionné dès le 20 septembre 2019, le maire d’Ivry-sur-Seine et l’ambassadeur de la République arabe sahraouie eux aussi victimes. Je crois en la justice et la vérité. Mais là, je vais partir me reposer, j’en ai besoin. Et en septembre, je vais reprendre mon bâton de pèlerin et organiser mon prochain voyage au Maroc.
    Algérie54, 03/08/2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Claude Mangin, Naama Asfari, France, Pegasus, espionnage, Maroc, 
    #Maroc #SaharaOccidental
  • Affaire Pegasus et Sahara Occidental, symptômes d’une crise géostratégique au sein de l’OTAN

    1) « Au commencement était un tweet »

    Courant décembre dernier, un tweet du président sortant, Donald Trump, annonçait la reconnaissance d’une prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste.

    Les réactions ne se firent pas attendre. A commencer par la 1ère puissance européenne.

    L’Allemagne avait, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, déclaré son attachement à une solution conforme aux dispositions du conseil de sécurité et aux intérêts de toutes les parties de la région.

    Il y a peu, l’Espagne boudait l’exercice de l’OTAN, African Lions, qui se déroulait à nos frontières, au motif que certaines opérations incluaient des territoires du Sahara Occidental occupé. Ce qui, toutefois, fut formellement démenti par la partie américaine.

    Nous laisserons, au passage, à l’appréciation du lecteur, les réels objectifs de ces exercices, dont il en aura également un aperçu dans sa version orientale en Mer Noire.

    Pourquoi donc, sont-ce précisément les voix de ces 2 membres de l’UE qui se sont élevées et qui ont exprimé leur plus vive opposition ? Et pourquoi leur position vis à vis de la question sahraoui tend-elle à converger avec celle de l’Algérie?

    2) Comme une odeur de gaz

    Faut-il considérer comme l’effet d’un pur hasard le choix de l’Allemagne comme destination du président Tebboune pour des soins suite à sa contamination au covid ?

    N’y a-t-il été en effet question que bilans de santé du président et n’en a-t-on pas profité pour discuter d’autres diagnostics ? Gardons un instant à l’esprit l’orientation stratégique de l’Allemagne vers l’hydrogène issu du gaz naturel comme principale source d’énergie.

    Autre fait remarquable, le rôle de premier plan joué par l’Algérie dans le dossier libyen à la conférence de Berlin et à laquelle le Maroc avait été royalement ignoré.

    Quant au Mali, où l’accord d’Alger est à la base de toutes discussions pour parvenir à une paix durable, le rôle central de l’Algérie n’est plus à démontrer. A noter l’immense potentiel gazier découvert dans le nord du pays en 2010, soit peu avant l’arrivée de « jihadistes » en 2011…dans le nord du pays.

    Pour ce qui est de l’Espagne, 1er client du gaz algérien, il n’est fait secret pour personne de leur étroite relation dans ce domaine avec notre pays. De même, du reste, que l’Italie.

    Suite à l’affaire Pegasus, la réaction de la France, confinée dans un silence gêné jusqu’ici, traduit un mouvement d’humeur vis à vis de son protectorat et sans doute sonne comme un rappel à l’ordre dans ce qui lui semble une volonté ou du moins une tentative de lui échapper pour les faveurs d’un autre protecteur.

    Nous évoquerons au passage la découverte d’un important gisement offshore que partagent l’Algérie et la Tunisie. Cette dernière est également partie de la stratégie énergétique européenne, ne serait-ce qu’au regard des gazoducs passant par son territoire.

    Ce qui explique sans doute les problèmes politiques, sociaux et économiques qu’elle rencontre.

    Ainsi pour résumer, l’on pourra faire le constat suivant qui se vérifiera infailliblement : les troubles, les conflits que connaissent tous les pays déstabilisés ont la fâcheuse manie de surgir aussitôt que l’on découvre des réserves de pétrole ou de gaz.

    3) Le Nigal

    D’aucuns s’étonnent des gesticulations intempestives du makhzen, qu’ils jugent désordonnées, absurdes.

    Ils considèrent le tweet de Trump comme une initiative personnelle, en somme une énième bourde d’un « illuminé » ignorant des usages diplomatiques.

    Or il nous semble que ce fameux tweet n’est en réalité que l’affirmation, la divulgation au grand jour de la guerre du gaz que livre l’Uncle Sam (ou plutôt la faction actuellement aux commandes de l’état profond) aux pays producteurs pour imposer son monopole dans la distribution de cette énergie.

    Nous en avons vu les effets dans le conflit syrien où se sont opposés 2 projets de gazoducs rivaux, l’un porté par l’Iran et l’autre soutenu par le Qatar et l’OTAN. Bachar eut le tort, selon les impérialistes atlantistes, de privilégier la solution iranienne.

    Les faucons étasuniens semblent projeter 2 scénarii pour le cas algérien :

    – soit une redite de la guerre Iran-Irak, avec pour protagonistes l’Algérie et le Maroc. L’armement octroyé par le pentagone à ce dernier a drastiquement augmenté dernièrement.

    – soit une répétition de la guerre civile syrienne.

    Ainsi, se dessine aux portes de l’Algérie, qui se trouve au cœur de cet enjeu géostratégique dans cette partie du monde, une configuration similaire au cas syrien : deux projets de gazoduc antagonistes. L’un prévu de longue date, le Nigal, livrant à l’Europe le gaz du Golfe de Guinée (riche en gaz mais connaissant une instabilité du fait notamment de l’intervention des puissances étrangères) et passant par le Niger et l’Algérie et le second longeant et traversant une dizaine de pays africains par la côte ouest dont le Maroc pour alimenter l’UE.

    Le Maroc, dans la vision du Pentagone, est un pion destiné à renforcer la suprématie étasunienne. Grisé de s’entendre promu au rang « d’allié stratégique » et flatté de se voir intégré dans ce plan américano-sioniste de domination mondiale, il croit avoir acquis un « totem d’immunité » dans ce jeu des grandes puissances.

    Il ose désormais afficher officiellement des positions et des déclarations allant à l’encontre des principes des nations unies, et de sa propre population, allant jusqu’à blesser ses sentiments religieux. Il se sent donc libre de faire publiquement son coming-out.

    Que le royaume prenne garde toutefois de ne pas oublier le sort réservé par l’oncle Sam à ses « alliés » ou « amis » d’un moment et le peu de cas qu’il accorde à ses pactes et à ses accords au gré de ses intérêts. Le cas de Sadam Hussein, pour ne prendre que celui-ci, en est à cet égard un exemple édifiant.

    4) L’Histoire se répète-t-elle sous nos yeux ?

    Bon nombre d’analystes s’inquiètent des multiples tensions et conflits de par le monde, qui n’attendent qu’une étincelle pour finir en conflagration mondiale.

    Et le contexte actuel n’est pas sans rappeler la situation qui prévalait à la veille de la 1ère guerre mondiale, dont l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand a constitué le détonateur.

    C’est ainsi que l’Allemagne et la Turquie (l’Empire Ottoman en ce temps) conclurent un accord pour la construction d’une ligne de chemin de fer Berlin-Baghdad (le fameux Bagdadbahn) financé par la Deutsche Bank et dont le tracé coïncidait avec les champs pétroliers de la région.

    Ainsi le gouvernement allemand, s’étant auparavant immiscé dans le capital de la Turkish Petroleum Company en acquérant 24% des parts, entrait de facto en conflit avec la France et l’Angleterre dans une région qui constituait leur sphère d’influence.

    L’Empire Ottoman céda un moment à la suite de pressions exercées par l’Angleterre qui envoya des bâtiments de guerre au large de la Turquie, plaçant cette dernière sous la menace de leurs bombardements (manœuvred’une extrême gravité qui constituait en soi une déclaration de guerre).

    Les travaux reprirent toutefois, ce qui déclencha, nous en sommes convaincus, la 1ère guerre mondiale, qui opposait les principaux protagonistes avec d’un côté le tandem franco-anglais et de l’autre l’alliance turco-allemande.

    Plus près de nous, la crise de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911 avaient cristallisé les tensions entre puissances impérialistes (France, Espagne, GB et Allemagne) dans cette partie de la région, objet de convoitises. Puis durant la 2ème guerre mondiale, les troupes américaines débarquaient à Casablanca et Marrakech entre autres pour prendre à revers et en étau les forces de l’axe. Ils décident d’y demeurer encore pour « endiguer l’expansion soviétique ».

    Aujourd’hui, se retrouvent à nos portes quasiment les mêmes acteurs avec les mêmes objectifs : le contrôle du gaz et de sa distribution.

    5) Quelle perspective pour l’Algérie ?

    Une situation qui semble à priori menaçante pourrait toutefois constituer une opportunité pour l’Algérie.

    Ainsi de par sa position géographique privilégiée, ses infrastructures gazières existantes, l’Algérie est à même de s’imposer naturellement comme le partenaire logique et évident de la stratégie énergétique européenne.

    Par ailleurs sa neutralité et son attachement au principe de non-ingérencedans les affaires internes, maintes fois (ré)affirmés, privilégiant les solutions politiques, diplomatiques et économiques en font un pays exportateur de paix dans la région et un acteur crédible et sûr, dont la constance ne s’est jamais démentie au cours de son histoire.

    En outre les principaux partenaires européens sont conscients de la non viabilité, de l’inefficience du Gazoduc ouest-africain, qui, plus est, contribuerait à accroître la domination et l’emprise des USA dans un secteur vital comme celui de l’énergie.

    Les Européens qui sont déjà sous la coupe des USA dans le domaine militaire via l’OTAN, voient en effet d’un mauvais œil l’étau étasunien se resserrer autour d’eux au prétexte de la lutte contre l’ogre russe et le dragon chinois, notamment dans le blocage du projet Northstream et en Afrique du Nord dans le verrouillage et le sabotage du projet Nigal. Nous suggérons à l’occasion l’idée de participer au Northstream car ce dernier aboutira vu son importance pour la patience européenne, en premier chef l’Allemagne qui ne ménagera aucun effort pour que ce projet aboutisse.

    L’Europe a donc, on le voit, tout intérêt à s’associer à l’Algérie pour sa sécurité énergétique, un pays reconnu comme un médiateur crédible, susceptible non seulement de prévenir une 3ème guerre mondiale qui gronde à nos portes mais également de contribuer à l’avènement d’un monde apaisé, inaugurant un nouvel âge d’or des relations internationales.

    Miloud Boumaza

    La Patrie News, 02/08/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Etats-Unis, Union Européenne, UE, Allemagne, gaz, OTAN,