Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : Nouvelles attaques contre l'armée marocaine dans le secteur de Mahbès

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, armée marocaine,

    Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené, dimanche, de nouvelles attaques contre les positions des forces de l’armée d’occupation marocaine le long du mur de la honte dans les régions de Akouira, Ouled Ablal et Laaked dans le secteur de Mahbès, a indiqué le communiqué N 263 du ministère sahraoui de la Défense. 
    Les combattants de l’APLS ont bombardé, samedi, les positions des forces d’occupation dans les régions Rous Sabeti et Oudi-Dhamrane, secteur de Mahbès, rapporte l’Agence de presse sahraouie (SPS). 
    Les attaques de l’APLS se poursuivent contre les forces d’occupation depuis l’agression marocaine contre les civils sahraouis dans la zone tampon à el Guerguerat le 13 novembre dernier, conclut le document.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, armée marocaine, FAR, #SaharaOccidental #Maroc
  • Consultations du Conseil de Sécurité sur la MINURSO

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité, Wolfgang Weber, Christopher Ross,

    Compte rendu détaillé des briefings du Représentant Spécial W. Wolfgang Weber et de l’Envoyé personnel Christopher Ross pour le Sahara Occidental ainsi que des interventions des membres du Conseil lors des consultations privées, tenues ce matin, au sujet du conflit sahraoui.

    Pour l’ambassadeur français, Gérard Araud, « si on s’intéresse vraiment aux droits de l’Homme, le mieux, c’est d’en parler aux marocains ; c’est ce que la France fait avec d’autres pays » signalant que si « il y a des progrès, et nous n’avons pas l’arrogance de penser que c’est à cause de nous ». 

    Pour rappel, l’ambassadeur Araud avait déclaré en 2011 que le Maroc ressemble à une « maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre».

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #MINURSO #Conseil_de_sécurité

  • Maroc-Algérie : Quand M6 se trompe d’argumentaire

    IL A TENTÉ DE FAIRE PORTER À L’ALGÉRIE LA RESPONSABILITÉ DE LA CRISPATION DES RELATIONS AVEC SON PAYS : Quand M6 se trompe d’argumentaire

    À l’occasion de la Fête du Trône, le roi du Maroc, Mohammed VI, s’est fendu d’un discours soporifique, par lequel il a tenté d’appeler, encore une fois, les autorités algériennes à prendre la décision de rouvrir les frontières terrestres avec son pays.
    Le roi du Maroc, qui a passé à la trappe les raisons qui ont créé la situation de crispation des relations de son pays avec l’Algérie, affirme que ni lui ni Bouteflika et l’actuel président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne sont responsables de la situation actuelle de froid entre les deux pays à laquelle les responsables des deux pays doivent trouver une solution.
    C’est un véritable discours réquisitoire par lequel il tente de charger l’Algérie et de laver le Makhzen et le gouvernement islamiste d’El-Othmani qui a multiplié les gestes belliqueux à l’égard de l’Algérie se permettant même d’attenter à sa souveraineté nationale par espionner ses responsables et ses institutions au profit de l’État hébreu. En 1994, après un attentat terroriste contre l’hôtel Asni à Marrakech, le gouvernement marocain et sans attendre les conclusions d’une commission d’enquête qu’il avait pourtant mise en place, avait rendu l’Algérie responsable de cet événement sanglant. Il avait procédé à la fermeture des frontières terrestres.
    L’Algérie n’a usé que du principe de la réciprocité en décrétant, elle aussi la fermeture des postes frontaliers, terrestres avec le Maroc. Aujourd’hui, la situation a évolué et la réouverture de ces frontières est conditionnée par le règlement du lourd dossier du contentieux entre les deux pays.
    Il faut reconnaître que malgré les tentatives de l’Algérie, depuis son indépendance, de régler le contentieux entre les deux pays, notamment le tracé des frontières, le Maroc s’y est toujours dérobé. Aussi bien lors du sommet des chefs d’État de l’UMA le 10 juin 1988 à Zeralda, ou lors du sommet de Marrakech le 17 février 1989, le Maroc a toujours usé de subterfuges pour ne pas ouvrir le dossier du contentieux. Pire encore, il avait conditionné le règlement de certains dossiers, en suspens, à la reconnaissance de sa souveraineté sur les territoires de la RASD qu’il avait occupés en 1975 au terme d’une marche verte, organisée par le Makhzen et encadrée par les Forces armées royales.
    Les conditions qui ont prévalu à la fermeture des frontières sont toujours présentes et aujourd’hui l’attitude inamicale du Maroc est venue crisper encore plus les relations entre les deux pays. Le rapprochement de ce pays avec Israël, les déclarations irresponsables de son représentant permanent à l’ONU, l’affaire du logiciel espion, Pegasus, l’occupation du Sahara occidental et le refus de mettre en branle un processus d’autodétermination du peuple sahraoui et le trafic de drogue sont autant de dossiers qui peuvent justifier largement le refus des autorités algériennes de rouvrir les frontières terrestres.
    En 1994, le Maroc avait joué avec le feu en ayant une attitude provocatrice à l’égard de l’Algérie et il s’est brûlé les doigts. Les peuples des deux pays sont, certes, frères et ont une histoire commune. Mais le palais royal et son Makhzen ont tout fait pour éviter le rapprochement des deux peuples. La drogue, aujourd’hui soumise à des manipulations génétiques, continue d’inonder l’Algérie. Ce ne sont plus aujourd’hui de petites quantités que s’échangent de petits dealers, mais des cargaisons par tonnes que tentent d’introduire dans notre pays le Makhzen et ses relais. Le gouvernement islamiste marocain, qui n’a pas réussi à pousser les producteurs de cannabis de la région de Ketama à accepter des cultures de substitution, s’apprête à proposer au parlement un projet de loi légalisant cette culture. C’est là un autre motif qui pousse l’Algérie à garder fermées ses frontières terrestres.
    Il faut reconnaître que quelque part, on subodore dans le discours de M6, l’influence non seulement du Makhzen mais aussi de ses nouveaux mentors, les services israéliens, car évoquer une situation qui va à l’encontre des traités internationaux et qui préoccupe la communauté internationale est un élément nouveau dans l’argumentaire de M6, qui doit faire l’effort de se mettre autour d’une table avec les responsables de son voisin de l’Est pour discuter de l’ensemble du lourd contentieux entre les deux pays.
    C’est à cette condition seulement que la réouverture des frontières terrestres pourrait être envisagée.
    Et en attendant le prochain discours du monarque alaouite et ses prochaines gesticulations pour tenter de faire porter le chapeau à l’Algérie dans la situation de crispation des relations entre les deux pays, le Makhzen doit comprendre que le fait de faire parader des représentants de tours opérators israéliens est en lui-même un geste belliqueux qui mérite une riposte de l’Algérie.
    Slimane B.
    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, Kabylie, MAK, #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Pegasus #Espionnage
  • Mohammed VI sur l’Algérie: Entre hypocrisie et belles promesses

    Par Mohamed Kouini

    Comme à son habitude et comme dans ses rares discours, le roi du Maroc, Mohammed VI, a une nouvelle fois fait appel du pied à l’Algérie, samedi soir, l’invitant à la réouverture des frontières terrestres, fermées depuis 1994, arguant que “les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières sont totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui”.

    Un discours où il ne cessa de répéter les mêmes arguments sur le bon voisinage, l’histoire commune des deux peuples, évitant soigneusement de faire allusion aux deux affaires récentes qui ont provoqué l’ire des autorités algériennes et qui ont soulevé un mécontentement populaire.

    Deux affaires qui furent dénoncées en leur temps par l’Algérie, d’abord, quand un diplomate de haut rang du Makhzen, établi au siège de l’ONU, a expressément annoncé le soutien marocain à une organisation qualifiée de terroriste, le MAK, et à une soi-disant autodétermination du “peuple kabyle”. Cette position a poussé le gouvernement algérien à rappeler son ambassadeur de Rabat pour consultations, en attendant d’autres décisions dans le futur.

    Au même moment, plusieurs médias occidentaux ont fait des révélations troublantes et avérées sur un vaste réseau d’espionnage contre l’Algérie, ses personnalités politiques, des chefs militaires, des activistes de l’opposition, des hommes d’affaires et des journalistes. Au moyen d’un logiciel israélien Pegasus, les services marocains ont été accablés par des preuves tangibles.

    Mais pour le Roi, ces deux affaires ne constituent point un sujet important. Ni regret ni excuses, M6 s’est fendu d’un discours classique, allant jusqu’à lancer une banderille codée, au milieu de sa diatribe, en évoquant le mot “intrus”, allusion claire au Polisario et au peuple sahraoui. Pour certains observateurs, c’est déjà de l’hypocrisie pure de la part de la monarchie marocaine.

    Dans ce discours à la nation à l’occasion du 22e anniversaire de son accession au trône en 1999, Mohamed VI affirme : “Nous renouvelons notre invitation sincère à nos frères en Algérie pour œuvrer, de concert et sans conditions, à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage”.

    Pour le roi du Maroc, qui feint de faire le bilan des relations bilatérales, “l’état actuel de ces relations ne nous satisfait guère car il ne sert en rien les intérêts respectifs de nos deux peuples. Il est même jugé inacceptable par bon nombre de pays. Entre deux pays voisins et deux peuples frères, l’état normal des choses, c’est notre conviction intime, est que les frontières soient et demeurent ouvertes”.

    Poursuivant son discours, Mohamed VI souligne qu’”à cet égard, force est de constater que ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-Président, ni moi-même ne sommes à l’origine de cette décision de fermeture. Néanmoins, devant Dieu, l’histoire et nos concitoyens, nous sommes responsables politiquement et moralement de la persistance du statu quo”.

    “Nous ne voulons ni faire de reproches ni donner de leçons à quiconque. Nous nous percevons plutôt comme des frères qu’un corps intrus a divisés, alors qu’il n’a aucune place parmi nous. Par ailleurs, d’aucuns soutiennent l’idée erronée que l’ouverture des frontières apporterait seulement un cortège de malheurs et de problèmes à l’Algérie et au Maroc. A l’ère de la communication et des nouvelles technologies, personne ne peut donner crédit à pareils discours”, ajoute le roi du Maroc.

    Visiblement, Mohamed VI, qui paraissait malade ou affaibli, prononçant difficilement son allocution, a voulu balayer, selon ses assertions, des contre-vérités sur le Maroc, colportées par des médias.

    Il dit : “A ce propos, je rassure nos frères en Algérie : vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc, qui n’est nullement un danger ou une menace pour vous. En fait, ce qui vous affecte nous touche et ce qui vous atteint nous accable. Aussi, nous considérons que la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc. Corollairement, ce qui touche le Maroc affecte tout autant l’Algérie car les deux pays font indissolublement corps. La vérité est que le Maroc et l’Algérie sont tous deux confrontés aux problèmes de l’immigration, de la contrebande, du narcotrafic et de la traite des êtres humains. Les bandes qui s’adonnent à ces activités criminelles sont notre véritable ennemi commun. Si, ensemble, nous nous attelons à les combattre, nous parviendrons à mettre fin à leurs agissements en extirpant leur mal à la racine”.

    A la fin de son discours, le monarque a tenté de jouer “à la main tendue” en affirmant :”Nous déplorons les tensions médiatiques et diplomatiques qui agitent les relations entre le Maroc et l’Algérie. Elles nuisent à l’image des deux pays et laissent une impression négative, notamment dans les enceintes internationales. Aussi, nous appelons à faire prévaloir la sagesse et les intérêts supérieurs de nos deux pays. Nous pourrons ainsi dépasser cette situation déplorable qui gâche les potentialités de nos deux pays, au grand dam de nos deux peuples et des liens d’affection et de fraternité qui les unissent. Plus que deux nations voisines, le Maroc et l’Algérie sont deux pays jumeaux qui se complètent. Par conséquent, à sa plus proche convenance, j’invite Son Excellence le président algérien à œuvrer, à l’unisson, au développement des rapports fraternels tissés par nos deux peuples durant des années de lutte commune”, conclut le roi du Maroc.

    Pour le moment, aucune réaction officielle algérienne n’a été enregistrée quant au contenu de ce discours.

    Le Jeune Indépendant, 01/08/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Kabylie, MAK, espionnage, Pegasus, #Algérie #Maroc #Espionnage #Pegasus #SaharaOccidental

  • Washington suspend la vente au Maroc des drones MQ-9B

    CEUTA, SAHARAWIS ET « PEGASUS ».

    Les Etats-Unis, mal à l’aise avec Rabat : ils arrêtent la vente de leurs drones de dernière génération au Maroc

    Le drone MQ-9B Skyguardian est l’un des fleurons de l’US Air Force, et sa vente au Maroc, autorisée par Trump, est bloquée au Congrès.

    Le drone MQ-9B Skyguardian est l’un des joyaux de la couronne de l’US Air Force. Cet aéronef sans pilote, doté de matériel et de logiciels de pointe, conçu pour survivre à toutes sortes d’impacts dans les conditions météorologiques les plus défavorables, est en quelque sorte le drone parfait. Il transporte et livre les munitions les plus meurtrières, comme les bombes à guidage de précision JDAM, dont le système GPS leur confère une efficacité maximale. Washington avait l’intention de vendre quatre de ces drones et des munitions JDAM au Maroc, un allié traditionnel des États-Unis dans la région, mais les récents scandales internationaux impliquant Rabat et sa violation croissante des droits de l’homme au Sahara occidental ont conduit l’administration Biden à reconsidérer la vente, qui a été bloquée pour le moment dans des commissions clés du Congrès et du Sénat. L’establishment de Washington, tant démocrate que républicain, est de plus en plus mal à l’aise avec son allié à Rabat.

    Un truisme : Biden n’est pas Trump. Depuis son investiture, le nouveau président a souligné que son pays revenait aux principes du droit international et au soutien des droits de l’homme. Bien que les Sahraouis n’aient jamais figuré en bonne place dans l’agenda des États-Unis, qui apprécient la stabilité pro-occidentale facilitée par la monarchie alaouite à l’entrée de la Méditerranée, ils ne passent pas non plus inaperçus : ils suscitent une sympathie lointaine. Fin 2020, Donald Trump a scellé, en échange d’une normalisation des liens maroco-israéliens et dans un de ses gestes de diplomatie sur Twitter, la pleine souveraineté du royaume alaouite sur le Sahara occidental. La reconnaissance dans les arrêts de jeu a généré un sentiment d’impunité à Rabat, ce qui a conduit à une augmentation des violations des droits de l’homme dans le territoire sahraoui contrôlé par le Maroc. « Les tortures, les viols, les passages à tabac et les disparitions n’ont jamais cessé, mais se sont maintenant intensifiés depuis que le Maroc a rompu en novembre 2020 un cessez-le-feu qui durait depuis 1991. Il n’y a pas de liberté de la presse ou de liberté de mouvement au Sahara occidental, mais ces violations des droits de l’homme finissent par être connues à Washington », affirme Suzanne Scholte, présidente de la Defense Forum Foundation, une organisation basée à Washington qui se concentre sur la protection des droits de l’homme dans des endroits comme la Corée du Nord et le Sahara occidental lui-même. Ce nouveau scénario laissé par Trump commence à être un casse-tête pour l’administration Biden, qui cherche à se sortir du pétrin. C’est également à cette époque, dans le compte à rebours de l’ère Trump, que Washington a décidé de vendre au Maroc les drones MQ-9B Skyguardian et les bombes JDAM, une technologie militaire réservée presque exclusivement à l’usage de l’OTAN ou de proches alliés comme l’Australie.

    L’impasse dans les commissions clés

    C’est dans ce contexte qu’entre en scène Patrick Leahy, un démocrate qui représente le Vermont depuis 1975. Ce politicien est le père de la loi Leahy, une législation qui interdit essentiellement aux départements d’État et de la défense des États-Unis de fournir une assistance militaire aux armées étrangères qui violent les droits de l’homme. La loi Leahy génère un consensus total entre les démocrates et les républicains et, depuis son adoption en 1997, elle a bloqué l’aide militaire à des pays tels que le Bangladesh, le Nigeria, l’Indonésie et le Guatemala. Le sénateur Leahy préside actuellement la commission des crédits, qui influence les éventuels transferts et ventes d’équipements militaires. Sa position initiale, que l’on pourrait qualifier de pro-Saharawi, commence à être renforcée par les récents développements. À l’heure où nous écrivons ces lignes, plusieurs responsables de commissions clés du Congrès et du Sénat usent de leur autorité pour bloquer la vente ; ils ont donc demandé à l’exécutif de Biden de leur fournir davantage d’informations sur les drones.

    La vérité est que le MQ-9B Skyguardian et les bombes JDAM sont bien plus meurtriers que l’armement conventionnel que les États-Unis vendent généralement à Rabat. Leur potentiel destructeur élevé exige le niveau de responsabilité que les Américains exigent de leurs alliés de l’OTAN. Le Maroc ne fait pas partie de l’Alliance atlantique et, de plus, la reprise du conflit militaire avec le Front Polisario sahraoui (en  » état de guerre  » depuis la violation du cessez-le-feu en novembre 2020), fait douter de l’utilisation réelle que le Maroc pourrait faire de cet armement pour poursuivre ses objectifs militaires.

    Les drones turcs : bons, pas chers et sans complication

    La vente a été interrompue. C’est peut-être la raison pour laquelle le dernier achat de drones de Rabat – une douzaine de Bayraktar TB2 d’une valeur de 70 millions de dollars, qui doivent arriver à Rabat dans deux mois – a été effectué avec la Turquie. Ankara maîtrise cette technologie militaire et offre au Maroc deux avantages : ses drones sont moins chers que les drones américains, et ses procédures de ventes militaires sont moins restrictives que celles des États-Unis ou d’Israël. Mais l’achat par le Maroc de drones à la Turquie pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la patience américaine. La législation américaine ne se contente pas de contrôler ses exportations de défense, mais surveille également l’éventuel double usage de la technologie militaire par les acheteurs potentiels, que les États-Unis leur aient ou non vendu cette technologie.

    En l’état actuel des choses, le débat à Washington sur la question marocaine prend de l’ampleur. La sous-secrétaire d’État aux affaires politico-militaires doit vérifier si, selon ses normes juridico-éthiques, les drones et les bombes peuvent être vendus au royaume alaouite. Une résolution n’interviendra probablement pas avant 2022. Le débat de fond qui circule actuellement dans les couloirs du Capitole pourrait se résumer à la dichotomie suivante : vaut-il la peine de leur vendre l’armement ? Le « oui » serait en raison de leur utilité dans la lutte contre le terrorisme, le « non » parce que ces drones et bombes pourraient être utilisés contre des civils sahraouis. Les préoccupations concernant le Maroc suscitent un certain consensus bipartisan parmi les républicains et les démocrates. La Global Liberty Alliance (GLA), une ONG basée à Alexandria (Virginie), à 10 kilomètres du Capitole, qui se concentre sur la défense des droits fondamentaux au niveau international, a beaucoup à voir avec cette entente naissante entre progressistes et conservateurs. La GLA encourage une coalition internationale de fondations et de personnalités de la société civile à exiger la transparence tant sur la vente de drones au royaume alaouite que sur ce à quoi les États-Unis ont réellement souscrit dans les accords d’Abraham, qui ont parrainé la normalisation des relations entre Israël et d’autres États arabes tels que les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan. Un récent manifeste publié sur le site web de la fondation exhorte le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez (D-New Jersey), et le président de la commission des forces armées, Jack Reed (D-R.I.), à bloquer la vente de cet armement au Maroc. Parmi les signataires du manifeste figurent le membre du Congrès Gregory Meeks (D-Illinois), président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, et son homologue Michael McCaul (R-Texas), ainsi que d’autres dirigeants des deux grands partis américains.

    La crise diplomatico-migratoire générée par Rabat à Ceuta, qui a eu de larges répercussions internationales, a contribué, selon Jason Poblete, avocat expert des questions de sécurité nationale et président du GLA, à la détérioration de l’image du Maroc auprès de l’establishment de Washington. Cela s’ajoute aux récentes révélations sur l’utilisation par les services de renseignement marocains du logiciel Pegasus pour espionner des personnalités internationales, y compris des alliés. « Ceuta, Pegasus et les droits de l’homme des Sahraouis frappent durement la confiance de Washington. Cela aura des conséquences, car un allié supposé des États-Unis ne se comporte pas de la sorte », déclare le président de GLA. Poblete considère qu’il existe un large éventail de motivations, y compris géopolitiques (« vendre des armes aussi sophistiquées au Maroc pourrait déclencher une course aux armements avec l’Algérie »), qui défavorisent la vente à Rabat. L’avenir dira quelle position l’emportera dans cette partie de l’échiquier mondial.

    El Confidencial, 01/08/2021

    Etiquettes : Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, drones MQ-9B, #Maroc #SaharaOccidental #Drones

  • L’Algérie à l’épreuve : pour un aggiornamento salvateur

    «Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.» Sénèque (Homme d’État, philosophe)

    Par Pr Chems Eddine Chitour(*)
    Ce mois de juillet est décidément un mois difficile pour le pays, confronté aux conséquences des changements climatiques avec les feux de forêt récurrents, mais aussi le Covid-19 avec une 3e vague plus féroce. Ce tueur silencieux, qui moissonne à tout-va, du fait de plusieurs facteurs dont le plus important est celui de traiter par le mépris cette nouvelle peste au nom d’un atavisme d’une incivilité, mais aussi d’un fatalisme qui n’a pas lieu d’être, «oua khoudhou hadrakoum», nous recommande le Coran. Par ailleurs, l’Algérie peine à se redéployer sur le plan économique malgré des efforts remarquables. Les réserves de change nous donnent un sursis que nous devons mettre à profit pour créer de la richesse hors-hydrocarbure en misant, à marche forcée, sur un plan renouvelable avec l’hydrogène et le développement sans tarder du pôle d’excellence de Sidi Abdallah. Cette modeste contribution se veut être un état des lieux de nos forces et faiblesses.
    Les provocations permanentes du Makhzen

    Indépendamment de ces problèmes, qui sont le quotidien de toute nation, la situation est compliquée par le fait d’interférences extérieures, principalement du Makhzen marocain. Il est connu que le Maroc est un pourvoyeur mondial de kif dans l’impunité la plus totale, notamment de la part de l’Europe qui en est ravitaillée via l’Espagne. L’Algérie lutte d’une façon permanente contre les trafiquants de drogue à la fois via les frontières terrestres, mais aussi maritimes. Cependant, nous constatons une escalade du Maroc qui dénote d’une certaine fuite en avant concernant l’invasion du Sahara occidental en 1975, dernière colonie en Afrique.
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 (XV) de 1960 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, la résolution 34/37 de 1979 appelle explicitement à la fin de l’occupation du territoire par le Maroc.
    Ainsi, dans sa politique de diversion, en allumant des contrefeux, le Makhzen, au lieu de s’occuper de son peuple, tente une déstabilisation de l’Algérie, une de plus, aidé en cela par un mouvement sécessionniste qui a pignon sur rue en France, en l’occurrence le MAK. Rien moins que la partition du pays ! Se proclamant leader pour négocier le sort de la Kabylie, il oublie que la Kabylie appartient aux Algériens, quelle que soit leur région. Comme l’a écrit un écrivain connu : «Chacun d’entre nous a droit à une part en Kabylie.» (Nsal fiha chbar). Cette revendication de chacun plonge ses racines dans le combat anonyme de millions d’Algériens bercés par cette conviction d’appartenance à un grand pays à défendre d’est en ouest et du nord au sud. Comme nous le lisons dans cette contribution parue dans le journal El Watan, l’initiateur et promoteur du projet d’«autonomie-indépendance» de la Kabylie, Ferhat Mehenni, a franchi, dans sa quête de crédibilisation de ce projet, le seuil de l’indélicatesse et de l’affront. Le chef du MAK a tenu des propos insultants vis-à-vis de la Kabylie et de la guerre de Libération nationale et ce, dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale française.
    «De Sidi Ferruch en juillet 1830 à la bataille d’Icharridène le 24 juin 1857, de l’insurrection de 1871 à celle du 1er Novembre 1954, de l’émigration kabyle en France tout au long du XXe siècle, dont notamment les douloureux évènements à Paris du 17 Octobre 1961, au flux massif des sans-papiers kabyles issus de la révolte populaire du Printemps noir en 2001, la France et la Kabylie ont été marquées par un malentendu qu’il est enfin temps de dépasser», a dit Ferhat Mehenni lors d’une rencontre organisée à l’Assemblée française à l’occasion de Yennayer, le Nouvel An berbère, célébré pourtant par toute l’Algérie et tous les Amazighs. Ainsi, pour Ferhat Mehenni, la colonisation française et le combat pour l’indépendance nationale, qui a coûté la vie à plus d’un million d’Algériens, n’ont été qu’«un malentendu» qui «n’a jamais été traité pour des raisons géopolitiques».(1)
    En fait, c’est de mon point de vue le fait de différer constamment la question qui est de définir le projet de société et s’interroger sur ce que c’est qu’être algérien au XXIe siècle. Quels sont nos fondamentaux culturels et cultuels ? La quête d’un récit national consensuel qui fait siens aussi bien Massinissa que Jugurtha que l’Émir Abdelkader et qui se réfère à un Islam de 1 400 ans, fait de tolérance, est un chantier qui attend toujours d’être ouvert tant il est vrai que l’aboutissement à un vivre-ensemble au nom d’une Algérianité assumée qui coupera la route à l’aventure de ceux qui cherchent leur légitimité soit auprès de l’ancien colonisateur ou d’une sphère moyen-orientale installée dans les temps morts.
    Le cyber-espionnage : la guerre permanente sans morts

    Selon l’enquête du consortium réuni autour de Forbidden Stories et d’Amnesty International, Rabat a abusé du logiciel Pegasus pour espionner son grand rival, son frère ennemi, l’Algérie, au moment où celui-ci a été ébranlé par le Hirak, un soulèvement populaire de grande ampleur, qui a déchu l’inamovible et fantomatique Abdelaziz Bouteflika. Parmi les hantises et obsessions du Maroc : la crainte que le peuple marocain, qui étouffe dans un royaume d’inégalités, se soulève à son tour. Et puis bien sûr la question du Sahara occidental pour lequel le palais est prêt à tout, y compris sur le sol français ou européen».(2)
    La guerre sans morts, concept qui décrit les guerres économiques, voire géopolitiques. Il est très important de noter que NSO, la firme qui commercialise le logiciel Pegasus, ne peut vendre son produit sans l’aval du ministère de la Défense israélien, ce qui en dit long sur les méthodes et l’éthique de l’entité sioniste. Pour Ahmed Bensaada cela a démontré que l’ingérence étrangère, si décriée à l’occasion du Hirak (et bien avant), n’est pas uniquement une vue de l’esprit mais belle et bien réelle. Il a confirmé que les relations sécuritaires, commerciales et politiques entre l’État hébreu et certains pays arabes ne datent pas d’hier et ont précédé les récentes normalisations (Maroc et Émirats) ou celles pressenties dans le futur (Arabie saoudite). Le Maroc, à lui seul, a ciblé plus de 10 000 numéros de téléphone, soit près du cinquième du total. 60% de ces cibles (6 000) ont été localisées en Algérie, montrant à quel point le considérable espionnage du royaume chérifien est focalisé sur l’Algérie, dévoilant les intentions belliqueuses de ce pays envers son voisin.(3)
    L’espionnage : une technique constamment perfectionnée

    Il est important de savoir qu’en règle générale, tout le monde espionne tout le monde depuis toujours. Nous nous souvenons du rôle joué par l’Algérie dans la libération des otages américains. On raconte que l’Algérie qui servait de trait d’union entre les Américains et les Iraniens s’étonnait que la réponse américaine était immédiate à chaque étape de la négociation. En fait, les Américains avaient connaissance des réponses iraniennes en les interceptant. Nous nous souvenons aussi du piratage du portable de Madame Merkel par la NSA qui dispose d’immenses antennes pour espionner tout le monde. Déjà en 2019, les portables du Président français et de ses collaborateurs ont été piratés.
    Le «Projet Pegasus» de la société israélienne NSO Group a, dit-on, révolutionné l’espionnage. Mais ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Lors du passage, le 26 juillet, sur la chaîne française LCP, Xavier Niel, l’homme qui pèse 7 milliards de dollars, a expliqué comment il a débuté au milieu des années 80, sans faire d’études supérieures, mais étant doué en informatique avec comme viatique le bac. Ses premières « victimes » seront les portables des hommes politiques au point de se faire recruter par les services secrets français comme honorable correspondant.
    Sa réussite, il l’a doit au Minitel rose mais aussi et surtout à la box et au concept Free (téléphone+internet+ télévision). Les motivations des pirates informatiques ont évolué : du piratage de logiciels de la part d’amateurs dont la motivation essentielle consistait à voler pour leur usage personnel, nous sommes passés à un piratage «professionnel» d’ordre économique (détournements d’argent) et piratage industriel, proche de l’espionnage.
    Edward Snowden, le lanceur d’alerte américain, s’est exprimé à propos du logiciel, NSO Group qui a ciblé des smartphones de personnalités politiques et médiatiques.
    «C’est comme un espion dans votre poche (…). Cela ne devrait pas exister.» «Ce que l’on voit maintenant, c’est une industrie créée pour pirater ces smartphones, et aller au-delà de ce que l’on savait exister. Ces gens prennent le plein contrôle du téléphone et le retournent contre la personne qui l’a acheté, mais ne le possède plus vraiment.»(4)
    Le journal Le Monde persiste et signe et répond au Maroc

    Quelles ont été les réactions après cette annonce ? C’est la colère, la consternation des pays concernés par ces écoutes. D’abord la France qui attend de voir venir alors que le portable du Président est sur la liste. L’Algérie prend acte et en appelle à l’application de sanctions selon le droit international. Le Maroc crie au complot et annonce une action en justice alors qu’il est l’un les clients de l’entreprise israélienne ayant commercialisé ce logiciel espion. «Malgré les démentis, le journal français le Monde a tenu à maintenir ses informations, tout en remettant en cause les démentis du Makhzen et de NSO. Le Maroc a publié un communiqué dans lequel il affirme n’avoir «jamais acquis de logiciels informatiques pour infiltrer les appareils de communication, de même que les autorités marocaines n’on jamais eu recours à ce genre d’actes». Dans sa réponse, le journal français indique que le «projet Pegasus» a accumulé de multiples éléments, qui confirment «que le Maroc est client de NSO et opère les surveillances électroniques par le biais de Pegasus». (…) En outre, le Monde affirme que les preuves matérielles prouvant l’implication directe de Maroc, mises en ligne dès ce vendredi par le Security Lab d’Amnesty International, «sont toutes publiques».(5)
    Le commerce fructueux des armes numériques

    Comme l’écrit Jérôme Hourdeaux de Médiapart, c’est l’absence de normes qui mène à ces dérives : «L’exportation par NSO de son logiciel ‘’Pegasus’’ a été rendue possible par l’absence de régulation internationale des technologies dites à ‘’double usage’’.» Et si beaucoup d’États rechignent à accepter toute limitation, c’est qu’eux-mêmes exportent leurs propres armes numériques, à commencer par la France. En plus du scandale Pegasus, Jerôme Hourdeaux nous donne une autre information étrangement similaire : «(…) Jeudi 15 juillet, le Citizen Lab, le laboratoire canadien déjà à l’origine de plusieurs rapports sur NSO, et les sociétés Microsoft et Google révélaient qu’une autre start-up israélienne du nom de Candiru avait développé et vendu un logiciel lui aussi capable ‘’d’infecter et de surveiller les iPhone, les Android, les Mac, les PC, et les comptes dans le cloud’’. (…) Tout comme l’assurait NSO, Candiru n’était censé le vendre qu’à des États dans un but de lutte contre le terrorisme. Or, comme le révèle Citizen Lab, ‘’les victimes incluent des défenseurs des droits humains, des dissidents, des journalistes, des activistes et des hommes politiques’’.»
    Enfin, l’auteur écrit : «Si NSO est l’un des leaders du marché de la cyber-surveillance, la société n’est que la partie émergée d’un iceberg gigantesque. Israël est sans doute l’un des pays les plus à la pointe de ce marché extrêmement lucratif, notamment en raison des liens très étroits existant entre les mondes militaire et industriel. La célèbre ‘’unité 8200’’, spécialisée dans le renseignement électronique, joue ainsi le rôle de centre de formation pour des milliers de jeunes Israéliens (…)» Jean-Christophe Noël de l’IFRI, dans une note publiée en novembre 2020 : «Plus de 1 000 start-up ont été fondées par des membres de l’’’unité 8200’’, […] ce qui représente 25% des acteurs de la cybersécurité (…)»(6)
    La moralisation de l’utilisation des cyberattaques

    C’est de fait un vœu pieux. En théorie, les États auraient la possibilité d’utiliser ces techniques pour espionner dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans la réalité, il n’en est rien. «Il existe bien, écrit Jérôme Hurdeaux, un cadre international régissant les technologies à ‘’double usage’’, c’est-à-dire pouvant être utilisées dans un cadre civil et militaire, appelé ‘’Arrangement de Wassenaar’’. De plus, plusieurs pays, dont Israël, ont refusé de le ratifier. David Kayes a en effet justement publié un rapport intitulé ‘’Surveillance et droits de l’Homme’’. Ces discussions pourraient être relancées au printemps prochain à l’occasion de la présentation d’un rapport ‘’sur la fourniture de produits et services militaires et de sécurité dans le cyberespace par les cybermercenaires et son impact sur les droits humains’’ réalisé par un groupe de travail mis en place par la haute-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet. Ce rapport doit être présenté lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies qui doit s’ouvrir au mois d’octobre 2021. Michelle Bachelet a estimé que celles-ci confirment le besoin urgent d’une meilleure régulation de la vente, le transfert et l’usage des technologies de surveillance. «Les gouvernements devraient immédiatement cesser leur propre usage des technologies de surveillance d’une manière qui viole les droits humains, et devraient prendre des actions concrètes pour protéger contre de telles invasions de la vie privée en régulant la distribution, l’usage et l’exportation des technologies de surveillance créées par d’autres.»(6)
    Le triomphe de l’informatique : qui est la société NSO ?

    C’est avant tout une start-up de jeunes informaticiens. Comme l’écrivent Martin Untersinger et Damien Leloup : «L’entreprise NSO, au cœur des révélations du Monde, s’est imposée en dix ans comme le leader de la surveillance téléphonique. Vu de l’extérieur, le téléphone semble parfaitement normal. Les notifications éclairent l’écran, tandis que les échanges s’empilent dans les applications de messagerie.
    Les appels sont parfaitement audibles, la navigation sur internet est fluide et l’appareil photo fonctionne. Rien ne permet de deviner qu’un logiciel espion ultrasophistiqué est en train, subrepticement, de s’introduire dans le téléphone pour en prendre le contrôle. Le logiciel va beaucoup plus loin, en permettant d’absorber tout le contenu d’un téléphone : photos, courriels, contacts, SMS, et même les messages échangés par le biais d’applications sécurisées telles que Signal ou WhatsApp.» «Pegasus est le produit-phare d’une entreprise privée, NSO Group, que cette dernière a déjà vendu à une quarantaine d’États dans le monde. NSO, c’est avant tout l’histoire de ‘’N’’, de ‘’S’’, et de ‘’O’’, pour Niv Carmi, Shalev Hulio et Omri Lavie, ses trois cofondateurs. Leur start-up développe une technologie capable de reconnaître des objets dans une vidéo et de proposer au spectateur un lien pour les acheter.»(7)
    Que représente le pouvoir marocain ?

    On sait que le Maroc a toujours profité des largesses de l’Europe et des Occidentaux qui ferment les yeux sur les Tazmamart nombreux qu’avait mis en évidence dans son ouvrage l’écrivain français Gilles Perrault : Notre ami le Roi. Malgré tout cela, les riadhs et autres petits cadeaux ont anesthésié aussi bien la droite réactionnaire, mais surtout la gauche bobo qui ont une conception à géométrie variable des droits de l’Homme. Nous sommes loin du sacerdoce de l’Émir Abdelkrim el Khattabi qui a battu 50 généraux espagnols et français à la fameuse bataille d’Anoual.
    «Il proclame, en 1922, la République confédérée des tribus du Rif. Imprégné des idéaux de progrès et de républicanisme, Abdelkrim promulgue des réformes modernes. Considérant par ailleurs le cannabis comme haram, il est le seul à avoir presque réussi à interdire [sa] production» traditionnelle dans le Rif depuis le VIIe siècle (…) Tentant de joindre toutes les forces vives marocaines, Abdelkrim demande au sultan Moulay Youssef de rallier sa cause. Mais celui-ci, sous l’influence de la résidence générale française à Rabat, refuse de lutter contre les puissances coloniales. Dès lors, jugeant le sultan illégitime, Abdelkrim se proclame commandeur des croyants et selon le Général Lyautey, «Abdelkrim est considéré ouvertement comme le seul et unique sultan du Maroc vu que Moulay Hafid a vendu le pays à la France par le traité du Protectorat et que Moulay Youssef est seulement un fantoche entre mes mains».(8)
    Au-delà du peuple qui est respectable, force est de constater que la politique du Makhzen est une politique de fuite en avant. En étant adoubé par Israël, le roi pense ainsi être invulnérable et en tout cas continue en toute impunité à braver la communauté internationale par ses manquements aux conventions internationales, en s’entêtant à terroriser le peuple sahraoui qui aspire à son indépendance, en inondant la planète de drogue. En fait, il va de sursis en sursis jusqu’à la prise de conscience de son rôle négatif.
    Quels sont les parrains du Makhzen ? Principalement les pays européens menés par la France pour qui le Maghreb est une chasse gardée. On doit cependant dans cet aplaventrisme européen saluer la position de l’Allemagne pour qui le conflit du Sahara occidental est un problème de décolonisation. Les rodomontades du Makhzen sont bâties sur du vent : s’appuyer sur Trump pour monnayer le hold-up du Sahara occidental contre la vente de la cause palestinienne. Le Maroc est président du Comité El Qods et à ce titre, il doit défendre la cause palestinienne.
    Un institut allemand préconise dans une note d’«œuvrer à arrêter les tentations hégémoniques du Maroc. Il reproche à l’Europe de favoriser le Maroc, ce qui freine l’émergence de l’Algérie et de la Tunisie». La note émane du Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) (Institut allemand des affaires internationales et de sécurité). Celle-ci suggère à l’Union européenne de revoir sa politique. En mai dernier, juste avant la crise avec l’Espagne, le chantage migratoire du Maroc, ce pays s’était fâché avec un autre grand pays de l’UE, l’Allemagne. Il faut dire que le pays d’Angela Merkel n’a jamais été un soutien franc sur la question du Sahara occidental. Le 6 mai, le Maroc a rappelé son ambassadrice à Berlin dénonçant «des actes hostiles de la part de l’Allemagne».(9) Ajoutant que «le Maroc a encore laissé 250 migrants envahir Ceuta le 20 juillet pour exaspérer l’Espagne».
    La réalité du monde

    Le professeur Abderahmane Mebtoul, dans un article sans concession, met le doigt là où cela fait mal. C’est un bon diagnostic mais cela ne suffit pas. Il écrit : «La maîtrise des nouvelles technologies reposant sur le savoir est le défi principal du XXIe siècle, engageant la sécurité mondiale et toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays. Mais aujourd’hui plus sophistiqué, avec l’avènement des cyberattaques, appartenant à chaque nation d’utiliser des moyens sophistiqués pour se protéger, le problème qui se pose est : le Maroc a-t-il les moyens scientifiques d’opérer une telle action sans complicité(…)?»(10)
    Professeur Mebtoul cite aussi les autres domaines où l’information est capitale. « Cependant les nouvelles technologies ne concernent pas seulement les écoutes. Les drones sans pilote commencent à remplacer l’aviation militaire classique pouvant cibler avec précision tout adversaire à partir de centres informatiques sophistiqués à des milliers de kilomètres. Les satellites remplissant l’atmosphère permettent d’espionner tout pays, de détecter le mouvement des troupes et la diffusion d’images de toute la planète. (…) L’état-major de l’ANP, à travers les dernières éditions d’El-Djeich, tire la sonnette d’alarme afin que la majorité des responsables des institutions stratégiques en Algérie, en déphasage par rapport aux nouvelles réalités tant internes que mondiales, s’adaptent en urgence, nécessitant un important investissement dans le savoir (…) Ainsi, notre univers est devenu une grande maison de verre (…) L’intégration des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel a donné naissance à la société de l’information qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des États et des organisations internationales. (…) L’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à la veille : la prise de décision et la connaissance de l’information.»(8)
    Sa conclusion est sans appel : «L’Algérie est un des pays en retard dans la transition numérique (…) faute de vision stratégique (…) Combien d’institutions stratégiques dont les banques qui fonctionnent sur les méthodes du début des années 1970 sont-elles protégées par les cyberattaques? Le rapport annuel mondial sur l’économie numérique (Network Readiness Index (NRI 2020) a classé l’Algérie sur 134 pays à la 120e place en matière de gouvernance numérique. Le monde est à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement du XXIe siècle, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance, avec comme trajectoire la transition numérique et la transition énergétique.»(10)
    Une épreuve pour le pays qui peut être salutaire

    Nous n’avons pas compris qu’il faut changer de logiciel. Avec son logiciel Pegasus, Israêl peut espionner tout le monde aussi bien les journalistes que les hommes politiques. Il le fait en endossant cela aux services marocains, ce n’est plus un problème de technologie obsolète. Le monde est à la nanotechnologie, aux robots, à l’homme augmenté. La guerre d’el boundouqia fait partie de l’histoire. En traversant le siècle, nous avons laissé derrière nous la guerre classique. Les vrais combats sont ceux de l’intelligence. Les centres de recherche des armées recrutent des milliers d’ingénieurs et de docteurs.
    Doit-on continuer à regarder dans le rétroviseur alors que le monde avance et n’a que faire de nos états d’âme et de ses combats d’arrière-garde? Nous en sommes encore à nous créer des querelles et à tirer sur tout ce qui bouge dans un véritable jeu de massacre d’atteinte à des personnalités repères, ce qui remet aux calendes grecques l’édification nationale qui nous conforte dans notre algérianité. Doit-on continuer à nous lamenter en comptant les points des coups reçus ou sommes-nous déterminés à nous battre avec les armes du XXIe siècle ?
    Le mieux est de prendre acte et de prendre rendez-vous avec l’Histoire et se mettre au travail. Il est temps de réétalonner notre rapport au monde Un maître-mot : le savoir. Si nous décidons de donner une visibilité à l’Algérie pour qu’elle ne devienne pas une zone grise, ce ne sont plus des rodomontades sans lendemain. C’est la mise en place sans tarder en laissant l’idéologie en dehors de l’école et de l’université.
    Dans ce cadre, nous pouvons donner rendez-vous au monde dans quelques années en nous mettant au travail autour d’un projet, celui d’une Algérie du futur qui donne sa chance et où ceux qui ont une valeur ajoutée la mettraient au service du pays, barrant la route à tous ceux tentés par l’aventure et qui croient trouver dans l’adoubement à l’ancienne puissance une façon de rendre service au pays. Cruelle erreur ! On sait ce que c’est la démocratie aéroportée et qui est comme un cataplasme sur une jambe de bois pour des pays vulnérables. Comme sont tentés par l’aventure de combats d’arrière-garde ceux qui s’arriment à la sphère moyen-orientale, autrement plus féroce contre l’Algérie qui refuse de rentrer dans le rang. Dans le futur, il nous sera de plus en plus difficile de tenir nos positions de principe sur les grands dossiers si nous ne sommes pas puissants scientifiquement, non pas d’une façon ostentatoire, mais suffisamment importante pour décourager tout pays tenté par l’aventure en se permettant des provocations.
    Nous avons usé et abusé de la symbolique de la Révolution de Novembre dont l’aura a terni. De plus, nous n’avons pas joué la prudence concernant la gestion de la rente et risquons de nous réveiller avant la fin de la décennie avec une rente nulle. Un seul chiffre, l’Algérie consume 120 millions de m3 par jour et 40 000 tonnes de pétrole/jour, soit en moyenne 70 millions de dollars actuels. Il n’y a pas de fatalité, le diagnostic est connu : nous sommes en retard ! Il y a nécessité une fois de plus à faire notre aggiornamento. Nous devons sans tarder sortir du fossile en pensant aux générations futures par la conception sans tarder du modèle énergétique qui trace le cap d’ici 2030 et au-delà. Parallèlement et pour être en phase avec la réalité du monde, notamment pour investir les nouvelles disciplines qui interviennent dans la cybersécurité, il nous faut former au moins 50 000 informaticiens en intelligence artificielle.
    Quelle que soit la santé financière du pays, il faut mettre en place un campus de l’intelligence de 20 000 places à Sidi Abdallah où nous devons former les futures troupes scientifiques capables de répondre d’une façon appropriée dans un monde de plus en plus dangereux. Ce campus devrait pouvoir avoir toutes les sollicitudes en termes de moyens. L’élite formée dans de bonnes conditions devrait pouvoir permettre la pleine mesure de son talent en étant sécurisée du point de vue de l’emploi. Les écoles d’intelligence artificielle et de mathématiques devraient être complétées par les huit autres concernant les autres domaines. C’est le cas de l’informatique, de la robotique, de l’électronique, de la transition énergétique (ITEER), de l’École de médecine. Ce sera la Silicon Valley algérienne. Cela ne dépend que de nous, les idées sont mûres. Il nous faut passer aux actes sans tarder.
    Nous ne pouvons plus continuer à subir ! Nous devons être offensifs, mais il serait présomptueux d’en attendre des résultats dans un futur immédiat. Nous ne pouvons entrer dans le développement par effraction, c’est une lente maturation, ce sont des nuits blanches, c’est une autre Révolution qu’il faut mener en rassemblant. Justement, s’agissant de l’unité de l’Algérie, je fais mienne cette citation de Cheikh Nahnah : «Al Djazaïr min talata min Tizi Ouzou li Tamanrasset oua min Tlemcen li Tebessa. » Puissions-nous être convaincus par le sacerdoce du vivre-ensemble et la nécessité de la construction du projet de société par la justice, le brassage permanent, le parler vrai à cette jeunesse qu’il faut convaincre que nous n’avons pas de patrie de rechange…
    C. E. C.
    (*) École polytechnique, Alger.
    1.https://www.elwatan.com/archives/actualites/ferhat-mhenni-et-linsulte-aux-martyrs-19-01-2012
    2. Rédaction de mediapart Abdellatif Hammouchi, le superflic du Maroc, au cœur de l’affaire Pegasus 22 juillet 2021
    3.https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=566:2021-07-27-00-26-16&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
    4.https://www.lemonde.fr/pixels/video/2021/07/20/c-est-une-industrie-creee-pour-vous-pirater-edward-snowden-reagit-aux-revelations-concernant-le-logiciel-espion-pegasus_6088853_4408996.html
    5. Merzouk Abdeleziz vendredi 24 juillet 2021 https://www.algerie360.com/projet-pegasus-le-monde-persiste-et-signe-et-repond-au-maroc/
    6. Jérôme Hourdeaux, la grande hypocrisie Jérôme Hourdeaux Mediapart 21 juillet 2021
    7. Martin Untersinger et Damien Leloup https://www.lemonde.fr/projet-pegasus/article/2021/07/19/projet-pegasus-comment-la-societe-israelienne-nso-group-a-revolutionne-l-espionnage_6088692_6088648.html
    8.https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelkrim_el-Khattabi
    9.https://www.tsa-algerie.com/allemagne-appel-a-contrecarrer-lhegemonie-du-maroc-au-maghreb/
    10. Abderrahmane Mebtoul «La problématique de la sécurité nationale et de la maîtrise des nouvelles technologies en question», site Algérie Eco, 21 juillet 2021. Imene A.
    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, trafic de drogue, cannabis, haschich, kif, espionnage, Pegasus, logiciels espions, NSO Group, #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus #Israel
  • Sahara occidental : Pegasus est l’aspect le plus soft que nous subissons de la colonisation (Ould Salek)

    Colonisation du Sahara occidental : Pegasus est l’aspect le plus soft que nous subissons, souligne le chef de la diplomatie sahraouie au magazine français Marianne

    Dans son dernier numéro, le magazine français Marianne, a publié un dossier sur les armes illégales auxquelles recourt le Maroc, comme la drogue, la menace migratoire et en dernier, le scandale du logiciel espion Pegasus utilisé les services marocains, contre alliés et supposés ennemis, pour maintenir sa colonisation du Sahara occidental à cette occasion, l’hebdomadaire a interviewé, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, pour qui « l’espionnage est un crime contre le peuple sahraoui ».
    Selon lui, « pour le Front Polisario, il est l’un des aspects de la guerre que le Maroc a lancée depuis 1975 contre notre pays ». Le ministre sahraoui a rappelé que « Pegasus suscite une vague d’indignation dans le monde. Mais nous ne sommes pas surpris. Voilà des décennies que le Maroc piétine la légalité internationale ! Pegasus c’est l’aspect le plus soft de l’occupation que nous subissons ». 
    A la question pourquoi Pegasus et le dossier sahraoui, le ministre a indiqué que « c’est le sujet central pour le Maroc », ajoutant que « même ceux qui soutiennent le régime alaouite dans son aventure militaire périlleuse- c’’est le cas de la France et de l’Espagne notamment, sont espionnés. » 
    Pour lui, « aujourd’hui, le Maroc doute de tout le monde, de ses voisins, de ses alliés, de ses amis qui depuis des années, bloquent au Conseil de sécurité de l’ONU, la voie vers un véritable référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental ». 
    Il a rappelé qu’après 45 ans, « ni la communauté internationale, ni l’Union européenne et pas plus l’Union Africaine, n’ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », ajoutant que « dans son avis de 1975, la cour de justice internationale reconnaissait que notre pays, avant la colonisation espagnole n’avait aucun lien de suzeraineté avec le Maroc. Et la cour européenne de justice l’a rappelé en 2018 ». 
    Le ministre a souligné que « Hassan II avait pris la décision de nous faire la guerre, mais il était aussi réaliste et avait accepté l’idée du référendum pour faire la paix. Malheureusement, avec son fils, nous sommes face à un régime persuadé qu’il gagnera par les armes, toutes les armes dont, bien sûr l’espionnage, mais aussi l’utilisation de la drogue ou la menace migratoire ». 
    Sur le soutien de Paris à Rabat dans le dossier sahraoui, le ministre a estimé qu’«aujourd’hui, la France se place au côté de ce régime désuet, autocrate et féodal comme elle l’a fait depuis si longtemps en Afrique et elle en paie le prix son image est ternie ».
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Pegasus, logiciels espions, NSO Group, espionnage, #SaharaOccidental #Maroc #Pegasus #Espionnage #NSOGroup
  • Sahara occidental: Des personnalités américaines appellent Blinken à enquêter sur les violations des droits de l’homme

    D’anciens diplomates et des militants des droits humains aux Etats-Unis ont lancé jeudi un appel au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en vue d’ouvrir une enquête sur les violations des droits de l’homme perpétrées par le Maroc au Sahara Occidental occupé.

    Dans une lettre adressée jeudi au secrétaire d’Etat américain, les signataires ont demandé au département d’Etat de dénoncer l’agression marocaine contre la population sahraouie et d’ouvrir immédiatement une enquête sur les violations continues des droits de l’homme commises par le Maroc. 
    Dans leur missive, les signataires relèvent que la décision prise par l’ancien président américain Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental viole le droit international qui constitue la pierre angulaire de la politique américaine depuis la création des Etats-Unis, et révoque le respect du droit international et des droits de l’homme que le président Biden s’est engagé à respecter. 
    Et émettent le souhait que le président Biden annule cette décision qui a fait l’objet d’une condamnation bipartisane » aux Etats-Unis. 
    Parmi les signataires de la missive, figurent Suzanne Scholte, lauréate du prix de la paix de Seoul et présidente de Defense Forum foundation, Gare Smith président de la firme Global Business and Human Rights Practice-Foley Hoag, Katlyn Thomas, ancienne responsable des affaires juridiques à la Minurso, Katrina Lantos Swett, fille du défunt Congressman Tom Lantos, et présidente de la Fondation Lantos pour les droits de l’homme et la justice. 
    Figurent également Bill Fletcher, co-président de la campagne pour mettre fin à l’occupation marocaine au Sahara Occidental, Jason Poblete président de Global Liberty Alliance, et Chadwick Gore, ancien sous-secrétaire d’Etat adjoint par intérim au Bureau des affaires internationales de stupéfiants et d’application de la loi.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Anthony Blinken, droits de l’homme #SaharaOccidental #Maroc
  • Le Phoenix renaît de ses cendres

    Par Amar Chekar

    En ces périodes très difficiles liées à la pandémie de la covid-19 ou le monde entier, se préoccupe du vaccin, du respect du protocole sanitaire, le changement climatique et l’économie post coronavirus et plus. Malgré tout cela, l’Algérie continue de répondre à la demande de nombreux besoins des peuples en difficultés, même si le peuple algérien n’est pas totalement servi dans son propre pays. Voire la crise d’oxygène, d’eau et autres préoccupations locale. L’Algérie aide non seulement la population locale, mais aussi n’a jamais tourné le dos aux besoins d’autres pays par devoir de solidarité et tradition.

    A l’instar de tous les pays du monde qui ont aidé l’Algérie durant toute la guerre de l’indépendance nationale 1954-1962 à commencer par la Chine, les Etats Unis d’Amérique, la Yougoslavie, pour libérer le pays du joug du colonialisme Français de 132 ans, y compris durant la décennie noire ou l’Algérie est isolé du monde à cause du terrorisme criminel au nom de la religion l’islam, l’Algérie n’a jamais fermé les yeux devant la souffrance des peuples dans le monde à commencer par l’Afrique du Sud, la Palestine et le Sahara occidental et plus depuis l’indépendance national.

    Cette vision diplomatique algérienne hautement réfléchit, se trouve d’une part, une question qui relève de la tradition et culture millénaire du peuple algérien, d’autres part, cela va avec les objectifs et actions des Nations Unis et autres organismes internationaux dont l’OMS, L’UNESCO et les droits de l’homme pour ne citer que ces trois.

    Ce n’est pas le cas du makhzen qui vend la drogue dans les marchés mondiaux, pille les richesses du peuple Sahraoui, trompe l’opinion publique et politique mondiale au point d’espionner ses propres alliés dont la France. Le makhzen transporte sa drogue via les frontières algérienne pour alimenter d’autres pays du Sahel et du monde entier.

    Certes. Plusieurs idées sont exprimées dans une analyse très succincte, justement, le phénix qui renaît de ses cendres, demeure toujours celui qui rassemble toutes ses forces et énergies pour sortir de cette crise unique dans l’histoire de l’humanité. Parce que, un maudit virus invisible à vue d’œil met à genou tous les pays du monde. Le 21e siecle doit être celui de l’homme responsable sur terre. La vie humaine est sacrée dans le monde entier depuis la naissance d’Eve et Adam. Ce que je veux dire. La vie humaine est éphémère. Que chacun soit responsable devant la santé et la vie de son pays et peuples du globe terrestre et des vies maritimes.

    Amar CHEKAR

    Algérie62, 31/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Makhzen, Palestine, Sahel, trafic de drogue, #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Palestine

  • Sahara Occidental: « La police marocaine m’a fait subir tous les sévices» (Sultana Khaya)

    Assignée à résidence surveillée depuis plusieurs mois dans sa ville à Boudjdour, la militante sahraouie, Sultana Sidi Brahim Khaya fait un terrible récit des sévices que la police marocaine lui a infligés, affirmant qu’elle a été battue et violée pour avoir revendiqué l’autodétermination du Sahara Occidental.

    » En tant que fervent défenseur de l’autodétermination du Sahara occidental, j’ai longtemps été une cible pour le gouvernement marocain occupant. J’ai été battue, torturée et enlevée par la police marocaine, alors que je participais à des manifestations pacifiques « , écrit Sultana Khaya dans une tribune publiée sur CNN.com.
    Après une agression particulièrement violente en 2007, où Sultana Khaya a perdu son œil droit, le Maroc a intensifié sa répression contre la militante sahraouie qui a refusé d’être réduite au silence, témoigne-t-elle.
    « Le 19 novembre (dernier), alors que je me rendais en voiture chez moi à Boujdour, j’ai été arrêtée à un poste de contrôle policier et militaire. Les autorités m’ont fait monter de force dans une voiture de police et m’ont emmenée dans un poste de police voisin, où j’ai été interrogée, agressée sexuellement et priée de rentrer chez moi et de ne parler à personne « , révèle-t-elle.
    De retour chez elle, la militante indique qu’elle avait trouvé sa maison encerclée par 21 véhicules de police et par de nombreux agents des forces de sécurité qui l’ont » physiquement poussé » à l’intérieur.
    Depuis cet incident l’activiste sahraouie est assignée à résidence sans aucun fondement juridique.
    » On ne m’a jamais montré une ordonnance de justice autorisant ma détention ni informé d’aucune accusation pénale « , précise la militante qui dit craindre d’être liquidée physiquement.
    « Le gouvernement marocain a déclaré à Amnesty International que je n’étais pas assignée à résidence ( ) mais entre-temps, les forces d’occupation marocaines semblent déterminées non seulement à me détenir illégalement, mais à me harceler, me torturer et peut-être même à me tuer « , poursuit-elle.
    La Maison de la militante a été perquisitionnée à plusieurs reprises.
    En mai lors d’une de leurs nombreuses descentes, les agents marocains ont violé Sultana Khaya et sa sœur.
    Le deuxième viol a été décrit par la militante comme un message « barbare », sauvage et inhumain.
    La sœur de Khaya a été violée par la hampe du drapeau sahraoui mais cela n’a pas empêché la militante de brandir l’emblème du Sahara Occidental depuis son toit de maison à Boudjdour occupé, un acte de résistance qui pourrait lui coûter la vie, confie-t-elle.
    » Malheureusement, mon histoire n’en est qu’une parmi tant d’autres. La répression du peuple sahraoui, et des défenseurs des droits humains sahraouis en particulier, est bien documentée « , déplore la présidente de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme et la protection des ressources naturelles.
    Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU soutient le droit des sahraouis de déterminer leur propre avenir, le Maroc refuse la tenue du référendum d’autodétermination.
    Se disant » désespérée « , l’activiste a lancé un appel à l’administration Biden pour rendre justice au peuple sahraoui, et ce en reconnaissant la présence marocaine dans les territoires sahraouis comme une occupation et en renversant la décision de l’ancien président Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire qui va à l’encontre des décennies de politique américaine sur ce dossier.
    Alors que l’administration Biden a affirmé que les droits de l’homme sont au cœur de sa politique étrangère, elle devrait pour autant, selon la militante, faire pression pour la tenue du référendum d’autodétermination que l’Assemblée de l’ONU a réaffirmé dès 1966, du temps où le territoire était encore appelé » Sahara espagnol « .
    » Les Etats-Unis devraient faire de la protection des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé et de l’autodétermination du peuple sahraoui des questions clés dans leurs relations bilatérales avec le Maroc « , préconise-t-elle à ce titre.
    » Je ne trouve pas les mots pour décrire les souffrances sans fin que moi-même, et le peuple sahraoui en général, avions enduré sous cette violente occupation. Mais nous restons forts, notre volonté est inébranlable, et nous persévérerons dans notre résistance pacifique » a conclu l’activiste sur une note d’optimisme et d’espoir.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Sultana Khaya, famille Khaya, répression, CNN,