Étiquette : Sahara Occidental

  • Le Maroc, cheval de Troie israélien contre l’Algérie

    Par Mahmoud Benmostefa

    L’information ne risque pas de passer inaperçue. Le Maroc et Israël signent un accord dans le domaine de la guerre électronique. Signé jeudi 15 juillet, cet accord transforme de facto le Makhzen en cheval de Troie en Afrique du Nord.
    Si la lutte antiterroriste est évoquée comme motif principal de ce énième rapprochement entre le Makhzen et l’entité sioniste, il est clair que deux cibles sont dans le viseur des Israéliens : l’Algérie et le front Polisario. Et qui mieux qu’un Maroc complétement «sionisé» pour servir de base arrière pour accomplir la sale besogne.

    L’annonce a été faite par David Govrin, ambassadeur, chargé d’affaire israélien à Rabat sur son compte Twitter. Photo à l’appui, le diplomate, ancien ambassadeur en Egypte entre 2016 et 2020, a twitté l’accord, signé par le responsable du Cyber Directorat israélien, Yigal Unna, et son homologue marocain, le général Mustapha Rubai. Le tout sous l’œil bienveillant du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

    La bienveillance marocaine semble se justifier, et pour cause. Le Makhzen bénéficiera de la technologie israélienne en matière de cyberguerre. Tout sera bon pour noyer son voisin de l’Est, l’Algérie, en Fake News, désinformation, rumeurs, guerre psychologique, mais aussi le piratage soit le saint Graal dans la guerre à peine voilée contre une Algérie qui dérange et le Makhzen et l’entité sioniste à cause de ses positions de principe de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui et à la libération de la Palestine.

    Il faut dire que depuis l’affaire d’El-Guerguerat et la rupture du cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario le 13 novembre 2020, le Makhzen emploi tous les moyens pour déstabiliser son voisin oriental. Rabat n’a jamais pardonné à l’Algérie son soutien indéfectible au combat du peuple sahraoui. D’ailleurs, l’une des cibles de cet accord maroco-israélien est le Polisario. Ainsi, le journaliste israélien Yossi Melman, commentateur spécialiste de la sécurité et du renseignement israélien, et auteur du livre Spies Against Armaggedon, est allé droit au but dans son tweet : «Israël aidera le Maroc à augmenter ses cyber-capacités dans la lutte contre le terrorisme et le Polisario».

    Pour ce commentateur avisé, collaborateur au Jérusalem Post et à Maariv, deux quotidiens proches de la droite israélienne, la seule mention du Polisario comme cible de cet accord équivaut au début d’une guerre totale contre le peuple sahraoui et surtout contre son principal soutien politique et diplomatique, l’Algérie. Et même si cette dernière n’est citée nulle part officiellement, officieusement, c’est la puissance militaire algérienne, démontrée depuis des mois à travers des manœuvres grandioses, qui est la cible non dite de ce rapprochement entre deux régimes coloniaux.

    Pour Ryma Rouibi, enseignante-chercheure à l’Ecole de Journalisme d’Alger (ENSJSI), «Israël est une puissance en terme de cyberdéfense, elle se place en deuxième position après les Etats Unis. Contrairement au Maroc, la cyber-sécurité pour Israël n’est pas uniquement une stratégie de solutions (solution aux problèmes de sécurité et de défense, ndlr). Lors de la 7ème conférence annuelle sur la cyber-sécurité à l’université de Tel Aviv en 2017, l’ex-Premier ministre Benyamin Netanyahu avait déclarait ‘la cyber-sécurité n’est jamais une solution permanente mais un business sans limite».

    Pour cette chercheure, «en 2016, Israël détenait 20 % de l’investissement mondial de la cyber-sécurité privée, ce qui signifie que l’accord de jeudi dernier n’est pas uniquement d’ordre politique pour les Israéliens mais aussi éminemment économique». Une affirmation confirmée par le tweet de Yossi Melman : «il (l’accord, ndlr) aidera les entreprises israéliennes à vendre leur savoir-faire et leur technologie».

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que l’accord maroco-israélien «porte sur la coopération opérationnelle, la recherche et le développement et le partage d’informations et de connaissances», dans une information publiée par le site du quotidien The Jerusalem Post dans son édition de vendredi 16 juillet 2021.

    Israël, puissance en termes de cyber-sécurité, mais surtout, première menace contre la cyber-sécurité mondiale. Les logiciels malveillants développés par les chercheurs israéliens ont été à la pointe de la guerre non déclarée entre l’entité sioniste et l’Iran par exemple. Le ver informatique israélien Stuxnet a permis le sabotage de centaines de centrifugeuses utilisées dans l’enrichissement de l’uranium dans la centrale de Natanz en Iran en 2005. Fin 2020, un mystérieux virus informatique a provoqué la paralysie pendant plusieurs jours d’un terminal du plus grand port iranien de Badar Abbas. Son origine ? Israël.

    Plus grave, le NSO Group, une firme israélienne de cyber-sécurité a développé un malware, Pegasus, initialement déployé pour collecter des données sur des smartphones de cibles précises. Depuis, Pegasus a évolué pour devenir un outil beaucoup plus puissant. En effet, ce cheval de Troie en question serait désormais capable de subtiliser la data stockée dans les serveurs des géants de la technologie représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Si les GAFAM sont désormais à la merci des Israéliens, quid des entités ou Etats ne disposant pas ou disposant insuffisamment de technologies pour contrer Pegasus ? Pour Ryma Rouibi, «Benyamin Netanyahu a demandé en 2010 l’aide de professeurs israéliens et en particulier au chercheur Isaac Ben-Israel pour trouver une structuration adéquate face aux risque cybernétique. Aujourd’hui, l’Algérie doit impérativement maintenant et plus que jamais trouver la version algérienne de Ben-Israel. La diaspora algérienne pourra contribuer davantage à une véritable structuration de son Cyberespace et la sécurisation de ses frontières digitales».

    Côté israélien comme côté marocain, la diversion est de mise. Selon le journaliste Amitai Ziv, du quotidien Haaretz «Israël a aidé le Maroc pour espionner les journalistes marocains». Même son de cloche chez ‘l’opposant’ Ali Lmrabet qui a tweeté «Ils utiliseront la technologie israélienne pour espionner et persécuter les journalistes marocains indépendants et les défenseurs des droits humains. Merci Israël !». Comme quoi, le Makhzen n’a pas fini de vendre son âme au diable.

    Le Jeune Indépendant, 17/04/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Israël, cyberguerre, cybersécurité, hacking, piratage, Front Polisario, Sahara Occidental,

  • Algérie-Maroc: Irresponsable !

    Une nouvelle dérive vient d’être commise par le royaume du Maroc, avec le soutien relayé par sa représentation diplomatique à New York. Il s’agit d’un prétendu «droit à l’autodétermination du peuple kabyle», sorti des laboratoires sionistes. C’est une démarche en contradiction avec les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines, et une violation flagrante du droit international et de l’Acte constitutif de l’Union africaine. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a condamné énergiquement «une dérive particulièrement dangereuse».

    Cet acte est loin d’être le premier du genre. On garde en mémoire le soutien à peine voilé du Makhzen aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la décennie noire. Il trahit l’acharnement du royaume à mener une campagne hostile contre l’Algérie, en usant d’une diplomatie aventuriste, irresponsable et manipulatrice. Le Maroc renoue ainsi avec ses pratiques, que les règles de bienséance en matière de diplomatie interdisent.

    Cet épisode n’est que la suite d’une longue liste de manœuvres dirigées contre l’unité de la nation algérienne et son intégrité territoriale. «Dans la situation ainsi créée par un acte diplomatique douteux commis par un ambassadeur, l’Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d’attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d’une gravité extrême», souligne le ministère des Affaires étrangères.

    Avec cette énième dérive, le royaume démontre qu’il n’a cure de la nécessité d’entretenir des relations de bon voisinage, comme l’exigent les défis à relever au niveau d’une région géostratégique.

    Enlisé au Sahara occidental qu’il occupe, en dépit des multiples résolutions onusiennes, et confronté à une situation interne explosive, le Maroc tente, à travers cette manœuvre, de détourner le regard de l’opinion locale et internationale en s’attaquant à l’Algérie, «coupable», à ses yeux, de soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Occupé illégalement par le Maroc depuis presque un demi-siècle, le Sahara occidental, dont les richesses naturelles et minières sont pillées, les habitants brimés, emprisonnés, torturés, est la dernière colonie en Afrique. Le paradoxe ne s’arrête pas là. Les colons n’ont pas traversé les mers comme au XIXe siècle, mais ils sont nés sur cette terre africaine que de fois ensanglantée, que de fois livrée à la destruction et à la rapine. Est-il concevable que ce soit le voisin qui est le prédateur ?

    Dans toutes les cultures et traditions, l’histoire nous offre des exemples extraordinaires de solidarité, d’entraide et de soutien entre les proches et les voisins, sauf dans ce cas ahurissant qui ignore la légalité internationale, la morale, les us et coutumes pour dénier à un peuple le droit légitime, inaliénable de vivre libre sur son territoire et d’être maître de son destin. On dirait que dans le royaume voisin, l’histoire s’est arrêtée il y a deux siècles et a offert, par un effet de camera obscura, une vision qui a été à l’origine de la colonisation. Qui au XXIe siècle va parler de terra incognita pour le Sahara occidental, dont la revendication d’un référendum est la preuve que l’histoire et la mémoire habitent cette portion africaine et refusent le fait accompli qui leur dénie le droit d’être libres.

    Cette nouvelle manœuvre du Makhzen ne passera pas. L’Algérie, engagée dans l’édification d’institutions souveraines et démocratiques, et d’un État de droit, saura se dresser comme un seul homme face à ces attaques récurrentes, inéluctablement vouées à l’échec.

    EL MOUDJAHID, 17/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Kabylie, Omar Hilale, colonialisme, décolonisation,

  • Maroc-Algérie, le point de non-retour

    Alger-Rabat, le point de non-retour

    Le dérapage du représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, n’augure en rien un apaisement des relations algéro-marocaines, mais plutôt une escalade, atteignant la rupture totale entre les deux capitales.
    Tout reste possible, certaines sources évoquent la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger, et même la rupture des relations entre les deux pays.
    Les provocations du Makhzen ont atteint un seuil intolérable, depuis la violation du cessez-Le Feu au Sahara Occidental le 13 novembre dernier, suivie de la normalisation avec l’ennemi sioniste, dans le sillage du tweet de Donald Trump sur une prétendue”marocanité” des territoires sahraouis, en violation du droit international et les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. 
    Pris en tenaille de l’isolement international, après ses brouilles avec Madrid et Berlin, suite au marchandage du dossier des migrants, l’échec du scénario et la parodie du prétendu procès du président sahraoui, hospitalisé en Espagne, et du rejet allemand de considérer les territoires sahraouis comme “territoires marocains”, le régime du Makhzen qui fait face à une colère sociale sans précédent liée à la crise socioéconomique que connaît le royaume, suite à la crise sanitaire privant Rabat de la manne financière du Tourisme et des avoirs transférés de ses ressortissants à l’étranger, n’a d’autres alternatives que d’exporter ses problèmes, en poussant au pourrissement en tentant de déstabiliser l’Algérie, qui revient forte sur la scène internationale, comme un interlocuteur de premier plan et comme un État -pivot dans le règlement des crises régionales comme les conflits en Libye, le Mali, le Sahel et la sécurité en Méditerranée.
    Le Maroc qui vient d’organiser des manœuvres militaires avec certains pays membres de l’OTAN, soldées par un échec diplomatique et une image terne de l’armée de sa Majesté, manquant des équipements mêmes vestimentaires, suivie d’un contrat avec l’ennemi sioniste dans le domaine de la cybersécurité, témoignent ses réelles intentions d’hostilités à l’égard de l’Algérie.
    Sur ce registre, il n’est pas exclu, que sa guerre électronique, soutenue par l’entité sioniste, redoublera de férocité, à l’instar de sa guerre de drogue qu’il mène quotidiennement contre les algériens. Il n’est pas exclu que Rabat, est derrière les derniers actes criminels menés par des pyromanes activistes de la cause du MAK et Rachad, contre les forêts des monts des Aurès, symboles de cette Algérie novembriste, qui refuse la soumission néocolonialiste
    Algérie54, 16/07/2021
    Etiquettes : Maroc, Algérie, Kabylie, Sahara Occidental, Israël, 
  • Le non-alignement, 60 ans après !

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Mouvement des pays non-alignés, qui célèbre cette année son 60e anniversaire (officiellement créé en 1961 lors de la conférence de Belgrade), veut revenir au centre des efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux, selon le thème choisi pour célébrer l’évènement par les Etats membres, réunis en visioconférence les 13 et 14 juillet. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui a pris part à cette conférence ministérielle à mi-parcours du Mouvement des pays non-alignés (PNA), sous la présidence de la République d’Azerbaïdjan, a relevé dans ce sens «la nécessité pour tous les Etats membres du Mouvement de réaffirmer leur attachement aux idéaux et aux principes de celui-ci».
    Ces principes reposent essentiellement sur le refus des pays membres de se ranger aux côtés de l’un des deux blocs qui s’opposaient dans le milieu du siècle dernier pendant la «guerre froide», Est ou Ouest, ainsi qu’un attachement indéfectible aux principes de la décolonisation et s’affirmer sur le plan des enjeux géopolitique en tant que troisième voie, qui a fait naître la notion de tiers-monde. C’était vraiment une époque de l’histoire où les faibles trouvaient, grâce à des hommes qui ont marqué l’histoire dans leur temps (Nehru, Tito, Abdenassar, Boumediene et d’autres), la force dans leur union face à l’impérialisme (un autre mot intimement lié à l’histoire du mouvement). Pourrait-on aujourd’hui redonner vie à ce mouvement dans un contexte mondial qui a dépassé les anciens clivages géopolitiques depuis la chute du bloc de l’Est entre 1989 et 1991, précisément depuis la chute du mur de Berlin ? Après cette période, où la notion de blocs Est et Ouest a perdu son sens, le Mouvement des pays non-alignés a perdu le nord. Sans parler de l’échec « interne » du mouvement, puisque rapidement des pays membres du mouvement, ne pouvant échapper à l’influence de l’une des deux puissances autour desquelles se structuraient naguère les relations internationales, ont fini par se ranger du côté de l’ex-URSS ou Washington, sous le poids des difficultés économiques et des conflits entre ces mêmes pays.
    En l’absence de leaders charismatiques et de points de concordances entre les pays qui s’inscriraient dans la logique du non-alignement, il serait vain d’espérer avoir une influence sur le destin du monde, ou de pays même du mouvement, et qui se trouvent confrontés à des problèmes effroyables, notamment depuis l’apparition de la pandémie de la Covid-19, qui va plus encore restructurer les relations internationales sur de nouveaux modèles, recentrés sur le protectionnisme économique et la coopération notamment. Le non-alignement ne devrait-il pas emprunter la voie du pragmatisme, en reconnaissant ses échecs et ses limites, et faire évoluer ses principes à la hauteur des nouveaux défis ? Continuer de nos jours à se confiner dans la célébration de l’anniversaire de la création des pays non-alignés et feindre un attachement aux vieux principes du mouvement serait tout simplement aveuglant.
    Aussi, on serait mal éclairé de ne pas voir que des pays qui étaient au début de la création de l’organisation très faibles, sortant à peine d’une longue nuit coloniale, sont devenus aujourd’hui assez puissants pour s’affirmer sur la scène internationale. Et il faudrait surtout éviter de cacher le soleil avec un tamis, en évitant d’aborder les profondes divergences qui creusent un fossé entre les politiques et les positions adoptées par les uns et les autres face aux problèmes des Palestiniens et des Sahraouis, pour l’exemple.
    Etiquettes : Mouvement des Pays Non Alignés, Conférence de Belgrade, Ramtane Lamamra, Algérie, décolonisation, Sahara Occidental, chute du mur de Berlin, URSS, Etats-Unis, covid19, pandémie, 
  • Entretien de Bourita avec une délégation américaine

    Tags : Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental,

    Compte-rendu d’une réunion du SG du MAE marocain, Nasser Bourita avec une délégation américaine venu de se reccueillier des progrès faits par le Maroc dans le cadre des discussions avec les USA sur le Sahara Occidental, à savoir, les promesses faites au Président Obama sur l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis.

    Royaume du Maroc

    Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération

    Le Secrétariat Général

    الكتابة العامة

    Note

    A

    Monsieur le Ministre

    Objet : Question du Sahara marocain/ Entretien avec une délégation américaine

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai tenu, aujourd’hui, une réunion (suivi d’un déjeuner) avec une délégation américaine composée de Mesdames Gail Horak, Conseiller politique, en charge du dossier du Sahara à la Mission Permanente des USA auprès des Nations Unies à New York, Beth Smith, chargée des Organisations internationales au Département d’Etat. Elles étaient accompagnées par Messieurs David Green et Colin Fishwick, respectivement Conseiller Politique et Conseiller chargé des Droits de l’Homme à l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Rabat. Ont pris part également à cette réunion Mme Farida Loudaya, Directeur des Affaires Américaines et M. Redouane HOUSSAINI, Chef de la Division des Nations Unies.

    Pour la délégation US, la visite à Rabat « s’inscrit dans le cadre du suivi des discussions sur la question du Sahara », entamées lors de la visite de Sa Majesté le Roi, Que Dieu L’assiste, à Washington en novembre dernier et particulièrement les aspects liés aux droits de l’Homme dans les provinces du sud.

    Selon M. Green, l’Ambassade US à Rabat a « reçu des instructions claires pour sonder la partie marocaine sur les étapes franchies depuis les discussions de Washington ».

    En réaction, j’ai mis en exergue les éléments suivants :

    I- Rappel de « l’esprit de Washington », à savoir :

    -Les discussions de Washington ont concerné l’ensemble des relations bilatérales fondées sur le partage des valeurs, les intérêts mutuels et la confiance réciproque ;

    -Les discussions ont porté sur la position nationale américaine au-delà des échéances d’avril et aux dynamiques au sein du Conseil de sécurité. Cette position tient compte du partenariat bilatéral et de l’alliance stratégique entre les deux pays et ne considère pas le Maroc comme simple partie à un différend régional inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité ;

    -Les discussions de Washington ont touché à l’ensemble des volets du dossier et non seulement la dimension des droits de l’Homme (Appui à l’autonomie, les dimensions humanitaire et humaine) ;

    -Les deux parties se sont engagées à éviter le scénario d’avril dernier et de travailler dans un esprit de franchise et d’ouverture. Loin de toute logique d’imposition, la partie américaine a sollicité le Maroc pour entreprendre des actions concrètes pour la promotion et la protection des droits de l’Homme qui renforcent le soutien américain au Maroc, y compris au Conseil de sécurité. La partie américaine a, à cet égard, soumis, à titre indicatif, trois pistes : (Non jugement des civils par le tribunal militaire, renforcement de l’interaction avec le Bureau du HCDH et la situation des ONG).

    II- Les actions que le Maroc entend entreprendre :

    J’ai souligné que dans le cadre de son processus national de promotion et de protection des droits de l’Homme, le Maroc entend mener un certain nombre de mesures portant sur trois volets : renforcement du cadre juridique, des mécanismes nationaux et de l’interaction avec les mécanismes internationaux. 

    Au niveau du renforcement du Cadre juridique et des mécanismes nationaux :

    -La réforme du tribunal militaire est dans une étape assez avancé. Le texte pourrait être soumis au Parlement avant le mois d’avril 2014 ;

    -La procédure d’adhésion du Maroc au Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies de lutte contre la torture, est en cours de finalisation. Cette adhésion permettra au Maroc de désigner un mécanisme national (probablement le CNDH) mandaté pour visiter tous les lieux de détention ;

    -La poursuite des réformes en cours en application des dispositions de la nouvelle constitution, notamment le code de la presse et les lois organiques qui concerneraient l’ensemble du territoire marocain.

    Au niveau du renforcement des mécanismes nationaux :

    -La mise en place d’un mécanisme de suivi et de mise en oeuvre des recommandations du CNDH.

    -La publication par le CNDH au début de l’année prochaine de son rapport annuel sur la situation des Droits de l’Homme au Maroc, y compris au Sahara.

    -La Signature prochaine d’une Convention entre le Ministère de l’Intérieur et le CNDH permettant l’implication visible du Conseil dans la gestion par les forces de l’ordre des manifestations ;

    -La Création prochaine d’un Centre de formation des policiers à la gestion des manifestations ;

    -Les décisions récentes de redéploiement d’Agents d’autorité et de forces de l’ordre exerçant à Lâayoune.

    Au niveau de l’interaction avec les mécanismes internationaux :

    -La poursuite de l’interaction avec les procédures spéciales des droits de l’Homme : 8 procédures ont visité le Maroc durant les trois dernières années. D’autres sont programmées pour les deux années à venir ;

    -L’élaboration en cours d’un plan d’action sur la mise en oeuvre des recommandations du rapporteur spécial sur la torture, M. Juan Mendès, suite à sa visite au Maroc en 2012 ;

    -La décision du Maroc d’interagir en 2014 avec l’Examen Périodique Universel du Conseil des Droits de l’Homme sur les recommandations du dernier examen le concernant. Le Maroc sera le 1er pays à passer par un tel exercice.

    La partie américaine, tout en se félicitant des actions projetées ou entreprises, s’est focalisée essentiellement sur deux questions, à savoir la légalisation des « ONG sahraouies » et la visite à Lâayoune de la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme.

    A ce sujet, j’ai fait part des éléments suivants :

    S’agissant des ONG :

    -Le débat sur les ONG est mal posé. Il n’existe pas de mesures ciblant spécifiquement les « ONG saharouies ».

    -La situation de chaque ONG est différente. Elle doit être traitée selon ses propres mérites. Pour l’ASVDH qui a déposé ses statuts, il s’agit d’une question de routine concernant la mise en oeuvre d’une décision judiciaire. Le cas de CODESA est tout simplement un « mythe », puisque qu’elle n’a jamais déposé de demande d’autorisation ;

    -Il existe actuellement 50.000 ONG exerçant au Maroc et les cas soulevés représentant 1/1000 au niveau de l’ensemble du territoire ;

    -La situation des ONG fait l’objet de deux processus :

    – Le dialogue ouvert et inclusif mené sou l’égide du Ministère chargé des relations avec le Parlement et la société civile et qui porte sur le cadre juridique et le contexte d’action des ONG ;

    – L’avis en cours de préparation par le CNDH dans le cadre du débat sur le rôle et l’action de la société civile au Maroc, dans le contexte de la nouvelle constitution.

    S’agissant de la visite de la Haut commissaire au Maroc, la délégation américaine a insisté sur « la valeur symbolique » de l’extension de cette visite au Sahara, ce qui renforcerait l’image du Maroc.

    En réaction j’ai souligné ce qui suit :

    -A Washington, la discussion n’a nullement abordée la question de la visite de Mme Pillay au Maroc. Les discussions ont porté uniquement sur l’importance d’une « interaction renforcée » avec le Bureau du HCDH. Ce n’est qu’au cours des dernières semaines que l’inclusion de l’étape de Lâayoune a été évoquée, sous l’instigation de certaines parties ayant des agendas bien connus ;

    -Les membres du Bureau du HCDH ont toujours visité le Sahara dans le cadre de différentes missions, en témoigne la visite actuelle à Lâayoune de quatre membres du Bureau du HCDH, accompagnant la délégation du Groupe de travail sur la détention arbitraire ;

    -Le Maroc exprime son étonnement quant à l’insistance de certains parties à Washington et à New York pour que la visite au Maroc de Mme Pillay inclue une étape à Lâayoune ;

    -Lorsque Mme Pillay a visité Alger, elle ne s’est pas rendue à Tindouf et personne à Washington et New York ne s’est ému de ce fait ;

    -La visite de Mme Pillay à Rabat offrira l’occasion de discuter l’ensemble des dimensions de la question des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire marocain y compris au Sahara.

    III- Appréciations générales :

    -La visite de la délégation américaine s’inscrit dans le cadre de la prépéartion de l’échéance d’avril 2014 ;

    -Si la délégation n’est plus dans une logique d’imposition d’options spécifiques, il y a, en revanche, une insistance sur les trois éléments évoqués à Washington ;

    -Notre argumentation sur les 1er et 2ème points a été largement acceptée. Cependant, on a noté une forte insistance sur la visite à Lâayoune de Mme Pillay. La partie américaine a même suggérée une « escale d’une heure à l’aéroport de Lâayoune » ;

    -La visite de Mme Pillay devrait être gérée r avec beaucoup de vigilance. Son extension à Lâayoune comme son annulation serait perçue comme une victoire par nos adversaires ;

    -Comme prévu, les interlocuteurs d’aujourd’hui n’ont le profil ( multilatéral considérant la question sous le seul prisme onusien) ni le niveau ( technique qui n’intègre pas tous les aspects du dossier ni de la relation bilatérale) pour vers un deal ;

    -Toutefois, les idées partagées pourraient avoir un impact positif sur « l’état d’esprit de Washington » ;

    -La visite prochaine du Secrétaire d’Etat John Kerry en janvier (selon l’Ambassade américaine à Rabat), offrirait une meilleure opportunité pour présenter des résultats tangibles et solliciter un appui clair et concret des Etats Unis d’Amérique à la position marocaine ;

    -Au-delà et à l’approche de l’échéance d’avril, nous devons élaborer notre propre stratégie de manière claire et proactive : Donner quoi ? Pourquoi ? A quel moment ? A qui ? et en contrepartie de quoi ? Un tel exercice est plus que jamais nécessaire pour gérer au mieux cette échéance au lieu de la subir.

  • Maroc : La plage de Tan-Tan accueille une baleine échouée (vidéo)

     

    Une baleine de près de 20 tonnes a mardi sur les sables de la plage de Tan-Tan, au parc naturel d’El Ouatia, plus précisément.

    Selon Apa News, il s’agit d’un rorqual commun, deuxième plus grand animal vivant sur la planète.

    Selon la même source, qui cite le site électronique « Goud », la baleine mesure environ 16 mètres de long et pèse entre 15 et 20 tonnes. Les véritables raisons de son échouage n’ont pas encore été révélées.

    Apa News indique qu’il ne s’agit pas du premier incident du genre dans les larges du Sahara Occidental, « où des cas similaires de mort d’un certain nombre d’énormes baleines, à partir de la plage d’Ifni au nord jusqu’à Dakhla au sud ». Apparemment, cette catastrophe est liée au nombre trop élevée de navires qui s’addonnent à la pêche au Sahara Occidental moyennant des contrats illégaux signés avec les autorités d’occupation marocaines.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=3VaHwIoe8ug]

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, pêche, environnement, spoliations, ressources naturelles,

  • Droit de l'Homme : Le Département d'Etat, RSF et Euromed accablent le Maroc

    Les violations des droits de l’Homme au Maroc continuent de susciter les inquiétudes des organisations à travers le monde et plus récemment du département d’Etat des Etats-Unis qui accable le Royaume qui persiste dans ses pratiques répressives dans le but de faire taire les voix critiques envers le régime en place.

    Le département d’Etat s’est dit lundi « déçu » par le verdict de 5 ans de prison prononcé vendredi dernier à l’encontre de Souleiman Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum (qui a cessé de paraître en mai dernier après 14 ans d’existence). « Nous pensons que le processus judiciaire qui a conduit à son verdict contredit la promesse fondamentale du système marocain de procès équitables pour les personnes accusées de crimes, et il est incompatible avec la promesse de la constitution de 2011 et le programme de réforme » engagé dans le pays, a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, exprimant les préoccupations de son département par « l’impact négatif de l’affaire sur la liberté d’expression et la liberté d’association au Maroc ». « La liberté de la presse est fondamentale pour des sociétés prospères et sûres, et les gouvernements doivent veiller à ce que les journalistes puissent exercer en toute sécurité leurs rôles essentiels sans crainte de détention injuste, de violence ou de menaces », a-t-il poursuivi. 
    En effet, ce n’est pas la première fois, pour cette année, que le département d’Etat interpelle les autorités marocaines sur les droits de l’Homme. Dans un rapport publié début avril, il avait déjà pointé une situation peu reluisante au Maroc, et dévoilé des cas de torture, disparitions forcées, et graves restrictions à la liberté d’expression dans lesquels seraient impliqués des membres des forces de sécurité. Un mois après, soit le début mai, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, invitera les autorités marocaines à réaffirmer leur engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’Homme.
    Le régime marocain « étouffe » la société
    Dans ce contexte, l’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme, a déclaré, dans un rapport détaillé publié lundi, que les autorités marocaines ont « sévèrement restreint », depuis des années, la liberté d’opinion et d’expression et la liberté de la presse, et ont utilisé des méthodes « illégales » pour détenir, poursuivre et diffamer des activistes et des journalistes. Selon l’organisme, les autorités du Maroc détiennent ou poursuivent toujours 21 journalistes et militants des droits civils et humains pour avoir exprimé leurs opinions à travers les médias ou les réseaux sociaux. Durant les deux dernières années et au cours de cette année, des suivis judiciaires contre des journalistes et des activistes ont été prononcés, et certains d’entre eux ont été condamnés à de lourdes peines, d’après le rapport. Selon Euro-Med Monitor, l’absence de garanties constitutionnelles et légales suffisantes pour protéger le droit fondamental à la liberté d’opinion, d’expression et de travail journalistique a conduit à l’exacerbation des violations officielles et des abus envers l’exercice de ces libertés. 
    Le rapport de l’Observatoire Euro-Méditerranéen, intitulé « Le Maroc… étouffe les autres opinions « , s’est basé sur les témoignages de 15 journalistes et militants marocains ou de leurs familles, qui ont fait l’objet de mesures de persécution, de détention ou de diffamation, en raison de leurs activités journalistiques et politiques, et de l’expression de leurs opinions sur un certain nombre d’incidents au Maroc. Aussi, le rapport a souligné que les opposants et les journalistes sont visés par des campagnes de diffamation et de déformation dans les médias visuels, les réseaux sociaux et les sites web, afin de les empêcher de critiquer les politiques du Royaume.
    De son coté, Reporters sans frontières (RSF) particulièrement préoccupé par la condamnation arbitraire de Souleiman Raissouni, a signalé que ce dernier n’était pas au tribunal lorsque le juge a annoncé sa condamnation à cinq ans de prison pour « agression sexuelle », des faits qu’il a toujours contesté. La condamnation de Souleiman Raissouni a été prononcée après 4 mois d’une procédure émaillée par de multiples irrégularités. Le parquet avait requis la peine maximale, soit 10 ans de prison ferme au prétexte que notamment que les déclarations du journaliste étaient « contradictoires » tandis que celles du plaignant étaient « concordantes et cohérentes », selon RSF.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, droits de l’homme, Soulaiman Raïssouni, Omar Radi, presse, journalistes,
  • ONU – SAHARA OCCIDENTAL : Lamamra appelle à accélérer la nomination d’un Envoyé personnel

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris part hier, par visioconférence, à la Conférence ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés (PNA), sous la présidence de la République d’Azerbaïdjan, selon un communiqué du ministère rendu public.

    Cette réunion qui s’est déroulée du 13 au 14 du mois courant intervient dans le contexte de la célébration, cette année, du 60ème anniversaire de la création du Mouvement des PNA, porte sur le thème « le Mouvement des Non-alignés au centre des efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux ».
    Dans son intervention, Lamamra a souligné « la nécessité pour tous les États membres du Mouvement de réaffirmer leur attachement aux idéaux et aux principes de celui-ci ». Il a, au nom du président de la République Abdelmadjid Tebboune et du peuple algérien, rendu « un hommage bien mérité à tous les pères fondateurs du Mouvement, y compris les dirigeants du Mouvement de libération nationale algérien et du gouvernement provisoire de la République algérienne ». 
    En outre, s’exprimant sur la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la Covid19, ainsi que sur les autres défis à caractère transnational, dont le phénomène du terrorisme, le crime organisé, les conflits armés et les changements climatiques, Lamamra a plaidé pour « la promotion de la coopération internationale et le renforcement du système multilatéral, dans le respect des objectifs et principes de la Charte des Nations unies ». 
    À cet égard, Lamamra a confirmé que l’Algérie « continuera à promouvoir les valeurs du multilatéralisme dans tous ses efforts visant à faire avancer des solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage et au-delà, ainsi que dans ses nombreuses initiatives ayant pour objectif de stimuler l’intégration économique régionale et continentale ». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a, également, rappelé « le soutien constant apporté par le Mouvement des PNA depuis sa création aux causes justes de la décolonisation à travers le monde, en soulignant la nécessité pour celui-ci de demeurer solidaire avec les Peuples palestinien et sahraoui ».
    Au sujet de la Palestine, le chef de la diplomatie algérienne a appelé les membres du Mouvement à « apporter leur soutien aux efforts internationaux visant à s’attaquer aux causes profondes du conflit », en soulignant « l’impératif de mettre fin à l’occupation et de permettre au peuple palestinien de créer effectivement son État indépendant avec Al-Qods comme capitale ».
    S’agissant du Sahara occidental, Lamamra a indiqué que « la reprise du conflit armé, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, mérite une plus grande attention de la communauté internationale ». Il a appelé le secrétaire général de l’ONU à « accélérer la nomination de son Envoyé Personnel et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui assurera l’autodétermination du peuple de la République sahraouie, membre fondateur de l’Union africaine (UA) ». Enfin, il convient de noter que la Conférence a été conclue par l’adoption d’une Déclaration politique, aux termes de laquelle les participants ont réaffirmé « la validité de l’ensemble des principes fondateurs du Mouvement, ainsi que leur volonté d’œuvrer afin d’instaurer des relations internationales équilibrées, pacifiques et démocratiques ».
    M. B.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, ONU, envoyé personnel du SG de l’ONU,
  • Ramtane Lamamra au Mouvement des Pays Non-alignés

    M. Ramtane LAMAMRA, a pris part, par visioconférence, à la Conférence Ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés

    Communique de presse
    Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, M. Ramtane LAMAMRA, a pris part, par visioconférence, à la Conférence Ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés, sous la Présidence de la République d’Azerbaïdjan.Cette réunion qui intervient dans le contexte de la célébration, cette année, du 60ème anniversaire de la création du Mouvement des PNA, a porté sur le thème «le Mouvement des Non-alignés au centre des efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux».
    Dans son intervention, le Ministre a souligné la nécessité pour tous les Etats membres du Mouvement de réaffirmer leur attachement aux idéaux et aux principes de celui-ci. Il a, au nom du Président Abdelmadjid TEBBOUNE et du peuple algérien, rendu un hommage bien mérité à tous les pères fondateurs du Mouvement, y compris les dirigeants du Mouvement de libération nationale algérien et du Gouvernement Provisoire de la République algérienne.
    En outre, s’exprimant sur la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la Covid-19, ainsi que sur les autres défis à caractère transnational, dont le phénomène du terrorisme, le crime organisé, les conflits armés et les changements climatiques, M. LAMAMRA a plaidé pour la promotion de la coopération internationale et le renforcement du système multilatéral, dans le respect des objectifs et principes de la Charte des Nations Unies. A cet égard, il a confirmé que l’Algérie continuera à promouvoir les valeurs du multilatéralisme dans tous ses efforts visant à faire avancer des solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage et au-delà, ainsi que dans ses nombreuses initiatives ayant pour objectif de stimuler l’intégration économique régionale et continentale.
    Le Ministre des Affaires Etrangères a, également, rappelé le soutien constant apporté par le Mouvement des PNA depuis sa création aux causes justes de la décolonisation à travers le monde, en soulignant la nécessité pour celui-ci de demeurer solidaire avec les peuples palestinien et sahraoui.
    Au sujet de la Palestine, le Ministre a appelé les membres du Mouvement à apporter leur soutien aux efforts internationaux visant à s’attaquer aux causes profondes du conflit, en soulignant l’impératif de mettre fin à l’occupation et de permettre au peuple palestinien de créer effectivement son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale.
    S’agissant du Sahara Occidental, M. LAMAMRA a indiqué que la reprise du conflit armé, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, mérite une plus grande attention de la communauté internationale. Il a appelé le Secrétaire Général de l’ONU à accélérer la nomination de son Envoyé Personnel et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui assurera l’autodétermination du peuple de la République Sahraouie, Membre fondateur de l’Union Africaine.
    Enfin, il convient de noter que la Conférence a été conclue par l’adoption d’une Déclaration Politique, aux termes de laquelle les participants ont réaffirmé la validité de l’ensemble des principes fondateurs du Mouvement, ainsi que leur volonté d’œuvrer afin d’instaurer des relations internationales équilibrées, pacifiques et démocratiques.
    APS
    Etiquettes : Algérie, Sahara Occidental, Mouvement des Pays Non-alignés, Palestine, 
  • Le gouvernement sahraoui presse la communauté internationale à agir face à la répression marocaine

    Le ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés sahraouies à l’étranger dénonce les violences et les pratiques d’intimidation commises par les forces d’occupation marocaines à l’encontre de la famille de Sultana Khaya, appelant à traduire en justice les responsables de ces crimes. «La famille de Khaya continue de subir un siège policier depuis 237 jours consécutifs avec plusieurs incursions dans sa maison », relate, dans un communiqué, le ministère sahraoui. 

    « La famille subit des mauvais traitements et des humiliations, en particulier les filles, Sultana et Al-Waara, qui souffrent de harcèlement sexuel. Leurs biens sont également volés », décrit encore le ministère sahraoui qui met en garde contre «la situation mentale et physique préoccupante de la famille Khaya dans la ville occupée de Boudjdour ». Toujours selon ce communiqué, « les forces d’occupation marocaines ont jeté des substances inconnues, nauséabondes, dans la maison, semant la panique et la peur parmi les membres, parmi lesquels, la mère de quatrevingt-quatre ans, Minatu Embeirik, et un enfant mineur, Fadel Embeirik ».
    Le gouvernement sahraoui prévient : « Nous tenons les forces d’occupation marocaines responsables des conséquences de leur siège et de l’assignation à résidence imposée à la famille Khaya pendant près de huit mois et nous exigeons que toutes les personnes impliquées dans le harcèlement sexuel de leurs filles, ainsi que les responsables, soient traduits en justice pour les traitements dégradants et discriminatoires à l’encontre de cette famille et de toutes les familles sahraouies des zones occupées. » Le gouvernement sahraoui prend la communauté internationale à témoin.
    Dans le même communiqué, le gouvernement sahraoui appelle le Comité international de la Croix-Rouge à «prendre ses responsabilités et faire pression sur l’Etat marocain pour qu’il respecte les droits de l’Homme, libère immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques sahraouis, révèle le sort des disparus, ainsi que l’ouverture de la partie occupée du territoire de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales qui souhaitent s’y rendre».
    Début juillet, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des Droits de l’homme, Mary Lawlor, a appelé le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des Droits de l’homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. Lawlor a cité, entre autres, les cas des défenseurs des Droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.
    Le Maroc épinglé par l’ONU
    « Non seulement les défenseurs des Droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux Droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d’être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture », a déclaré Lawlor.
    L’experte onusienne s’est également prononcée contre « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des Droits de l’homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’association et d’expression ». Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les Droits de l’homme, y compris ceux qui s’engagent avec l’ONU, «est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble», a-t-elle regretté. 
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, répression, ONU, droits de l’homme,