Étiquette : Sahara Occidental

  • Logroño est devenue le lieu de prédilection des espions du Maroc

    Des espions marocains pris dans un hôpital de Logroño

    Sa capitale, La Rioja, n’est plus focalisée sur ses beaux paysages mais sur ses problèmes politiques.
    La ville de Logroño est devenue le lieu de prédilection des espions marocains. Et il convient de tenir compte du fait que La Rioja est la deuxième plus petite communauté autonome d’Espagne, qu’elle dépasse à peine les 5 000 kilomètres carrés et qu’elle est habitée par moins de 350 000 personnes, ce qui en fait la moins peuplée du pays.

    Cependant, sa capitale, Logroño, n’est pas devenue célèbre pour ses rives de l’Ebre, son paysage boisé, ses beaux quartiers, mais pour son accueil du leader sahraoui, Brahim Ghali. Il est toujours à l’hôpital de San Pedro à cause du Covid-19. Les nouvelles les plus importantes proviennent d’un média largement lu.

    Des espions marocains qui ont défié la sécurité espagnole pour le leader du Front Polisario

    Dans cette ville, de nombreux espions marocains, ont campé au mépris de la sécurité espagnole. Selon le journal espagnol proche des milieux de la droite espagnole, les forces de sécurité espagnoles ont détecté une augmentation des agents marocains à Logroño. C’est là que toute cette situation controversée a commencé pour tout le monde.

    Le ministère espagnol de l’Intérieur, sous le commandement de Fernando Grande Marlaska, a chargé plusieurs policiers de faire un travail de surveillance autour de l’hôpital de San Pedro, où le Ghali est admis. Mais tout cela s’est produit dans un but précis.

    La déclaration du Ghali sera volontaire le 1er juin en raison des différentes plaintes.

    À Logroño, les espions marocains, agents doubles ou triples, membres des services secrets ou mujabarat, comme on dit en arabe, agissent à l’aise. Ceci, en profitant de la faiblesse de l’État de coalition de Pedro Sánchez. Aussi, la fragmentation de leurs identités politiques ou le silence de leurs élites face à la crise avec le Maroc.

    Les services de sécurité de l’État espagnol ont détecté que le Maroc a déployé ses antennes à Logroño. Car Rabat a piloté l’hôpital de San Pedro, où est détenu le chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Ainsi, le Ghali fera une déclaration volontaire devant le magistrat de l’Audiencia Nacional.

    Gol Digital, 30 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, espions marocains, espionnage,

  • le Maroc prépare une « marche bleue » sur les îles Canaries (IPC)

    L’initiative populaire des Canaries estime que le Maroc prépare une « marche bleue » sur les îles.

    Selon le groupe, Rabat utilisera l’immigration pour que l’Espagne reconnaisse sa pleine souveraineté sur le Sahara Occidental.

    L’Iniciativa Popular Canaria (IPC) estime que le Maroc prépare une « Marche bleue » sur les îles pour que l’Espagne reconnaisse sa pleine souveraineté sur le Sahara occidental. Le groupe estime que l’arrivée de plus de 8 000 personnes à Ceuta la semaine dernière est la réponse de Rabat à l’accueil du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, dans un hôpital espagnol. En outre, la CIP considère également que l’augmentation du nombre de Marocains arrivant dans des petites embarcations et des cayucos dans l’archipel a été le « préambule » de cette « Marche bleue », en référence à la Marche verte envoyée par Hassan II en 1975 au Sahara.

    L’IPC avertit que le Maroc continuera à utiliser comme  »chair à canon » les personnes en situation de pauvreté et de vulnérabilité dans leur pays, qui tentent de réunir des fonds pour atteindre l’Europe par la route des Canaries, l’accès le plus meurtrier au continent. « Dans le cas de la Marche bleue, ils n’auront rien à payer, seulement à être sélectionnés par les services secrets marocains », a déclaré l’IPC dans un communiqué.

    « Ces migrations planifiées atténuent les problèmes causés par la marginalisation à l’origine, agissant comme une soupape d’échappement et un écran de fumée contre d’éventuels débordements sociaux. Avec ce type de manœuvres, le Royaume Alaouite démontre son absence totale de scrupules pour profiter de la misère et du sous-développement que son propre système économico-social néolibéral et féodal génère sur les secteurs populaires marocains », souligne le communiqué.

    Le rôle des États-Unis

    Les États-Unis ont donné un « coup de pied dans la planche de la légalité internationale », déclare l’IPC. La reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par les États-Unis est une « compensation pour les relations diplomatiques avec Israël », souligne la déclaration. C’est aussi un exemple de la « non-résignation de Washington à perdre son influence mondiale au profit d’autres puissances ».

    « En Afrique du Nord-Ouest, l’alliance des États-Unis avec le Maroc tente de contrer l’influence croissante de la Chine en Afrique, avec l’établissement de la base AFRICOM à Tan Tan, en face des îles Canaries, pour contrôler le Sahara et le Sahel, et la multiplication des manœuvres conjointes aériennes et terrestres », souligne le CPI.

    Faiblesse espagnole

    Le conflit d’intérêts entre l’Espagne et le Maroc a, selon le CPI, plusieurs fronts, à commencer par les revendications territoriales de Rabat sur les enclaves africaines de Ceuta, Melilla et le rocher de Velez de La Gomera, les îles Chafarinas et les îlots d’Al Hoceima, Islas de Tierra y Mar, et Perejil.

    La position de négociation de l’Espagne « ne pourrait pas être plus faible ». L’Iniciativa Popular Canaria insiste sur le fait que Rabat gère le phénomène migratoire selon sa convenance à un moment donné. « Cette faiblesse de négociation, ils tentent de la masquer avec leur condition de membre de l’Union européenne, qui éviterait les excès de Rabat sous peine de retirer son aide. Mais au-delà des déclarations grandiloquentes de Bruxelles, il est très perceptible que – dans la réalité – ils continuent à pratiquer leur politique habituelle de chantage à volonté ».

    Les îles Canaries en paient les conséquences

    « Il ne s’agit pas seulement de reconnaître la faiblesse espagnole face au Maroc, mais aussi de constater que les Canaries finissent toujours par en payer les conséquences, comme monnaie d’échange, pour compenser les désaccords hispano-marocains », estime le CPI, se justifiant dans le démantèlement du secteur de la pêche.

    L’alternative est, selon la formation, la « dignité ». L’archipel « doit cesser d’être un instrument destiné à renforcer le rare protagonisme international de l’État ».  »Pour cela, il est urgent de sortir des feux croisés hispano-marocains, de cesser d’être l’objet de leur troc, de devenir un véritable sujet de droit international ».

    ElDiario.es, 29 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Iles Canaries, L’iciativa Popular Canaria, IPC, expansionismo marroquí, Sahara Occidental,

  • Sahara Occidental : Qui est Ramdane Mesaoud, l'homme derrière la plainte contre Brahim Ghali?

    1. Découverte. La photo de Ramdane Ould Messaoud.

    Le président de l’ASADEH (Association pour la défense des droits humains) qui est à l’origine de la plainte pour « génocide » contre Brahim Ghali (plainte déjà rejetée une 1ère fois en 2020), est un vieux connu.

    Le monde est petit.

    2. C’est lui, avec d’autres sahraouis à la solde de la #DST et de la #DGED, qui en 2005 avait organisé un sit-in violent à Rabat devant le siège de l’Association marocaine des droits humains, l’AMDH qui est une vraie association de défense des droits de l’homme.

    3. L’un des membres de cette structure fantôme, employé à la wilaya de Laâyoune, Ahmed Lekhra (Ahmed La Merde) avait été à l’origine de la plainte diligentée par les services secrets contre moi pour m’interdire l’exercice de la profession de journaliste pendant 10 ans.

    4. Coutumier de déclarations fracassantes, Ramdane avait accusé dans le passé le @Polisario_ de « financer Al Qaïda avec l’argent de la drogue ».

    Ce qu’aucun service secret étranger n’a jamais relevé. Pas le moindre soupçon. Comme pour l’affaire du Hezbollah

    5. Ce que peu de gens se rappellent ou ne veulent pas se rappeler c’est qu’après ses agitations patriotiques pro-marocaines, Ramdane Ould Messaoud décida un beau jour de fuir le Maroc et de s’installer en Espagne, dont il possède la nationalité.

    6. Depuis l’Espagne, il m’avait appelé pour se solidariser avec moiVisage rigolardet me raconter comment les services secrets avaient monté toute l’opération contre l’AMDH et moi en 2005.

    Il commença alors une très dure campagne de dénigrement contre le Maroc et ses institutions.

    7. En Espagne, il tenta aussi de se rapprocher des positions indépendantistes du Front Polisario qui le rejeta par crainte d’une infiltration de la #DGED. 

    Je me rappelle parfaitement que la presse marocaine l’avait accusé d’être retombé dans le « séparatisme »

    8. Puis, il se passa une chose étrange.

    Quelque temps après, Ramdane Ould Messaoud fut agressé par des inconnus dans la rue en Espagne.

    Il accusa dans un communiqué, non pas le Front Polisario mais plutôt les services secrets marocains.

    Encore une fois tout est dans la presse.

    9. Après, bizarrement, il rentra discrètement au bercail.

    Il vit actuellement à Laâyoune.

    Je connais très bien cet oiseau.

    Je peux vous assurer d’ores et déjà que sa plainte, qui émane de la DGED, terminera dans la poubelle de l’Audience nationale.

    Je prends les paris.

    Source : Compte Twitter d’Ali Lmrabet

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  • Allemagne : « L’UE ne doit pas se soumettre au chantage » du Maroc

    MICHAEL ROTH : SECRÉTAIRE D’ÉTAT ALLEMAND AUX AFFAIRES EUROPÉENNES
    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth, regrette que le Maroc utilise ses jeunes sans perspectives comme monnaie d’échange politique.

    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth (Heringen, Allemagne, 50 ans), répond à la fois de sa position au sein de la grande coalition gouvernementale d’Angela Merkel et de son militantisme social-démocrate. Comme Olaf Scholz, le candidat de son parti pour les élections générales en Allemagne en septembre, il est favorable à l’avancement de la réforme économique de l’UE et à l’émission d’euro-obligations, ce que les conservateurs rejettent. Après la crise migratoire de Ceuta et les arrivées incessantes à Lampedusa, il estime qu’un pacte européen sur les migrations et l’asile est plus urgent que jamais. Dans un entretien virtuel avec EL PAÍS et deux autres correspondants de l’alliance de journaux européens LENA, M. Roth se félicite de la réponse rapide de l’UE au « terrorisme d’État » du président biélorusse Aleksandr Lukashenko, qui a détourné un avion dimanche dernier pour détenir un militant.

    Question : Comment Lukashenko peut-il être tenu personnellement responsable s’il ne libère pas le blogueur dissident Roman Protasevich ?

    Réponse. Des sanctions personnelles ont déjà été imposées à des individus biélorusses. Ceci en réponse au refus des dirigeants d’autoriser des élections libres et à leur pratique de persécution et d’emprisonnement des opposants. M. Lukashenko peut être assuré que nous le surveillons de près. Nous devons nous concentrer, avant tout, sur le réseau financier qui approvisionne le régime de Minsk.

    P. On ne sait pas encore si la Russie a participé à l’opération, mais le Kremlin ne l’a pas condamnée et certains politiciens de haut niveau à Moscou l’ont applaudie. Quelles en sont les conséquences ?

    R. Tout d’abord, ce qui s’est passé doit être éclairci rapidement et complètement. Nous ne pouvons pas laisser passer ça. Tout le monde sait que les relations entre l’Europe et la Russie sont dans un moment compliqué. En effet, la Russie mène une politique destructrice qui viole le droit international et vise à désinformer l’Europe, et l’Allemagne en particulier. Toutefois, je suis encouragé par les derniers signaux en provenance des États-Unis. Le président Biden a accepté une rencontre à haut niveau avec Poutine en juin. Il serait très inquiétant que la Russie n’accepte pas cette main tendue pour engager enfin des pourparlers.

    P. Malgré tout, l’Allemagne poursuit la construction du gazoduc Nord Stream 2 en provenance de Russie, même après les protestations des partenaires européens. Comment les deux s’articulent-ils ?

    R. Nous sommes préoccupés par la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’ensemble de l’Europe. Des dizaines d’entreprises de 12 États membres de l’UE participent au projet Nord Stream 2. La chancelière allemande, Mme Merkel, a convenu avec le président Poutine que l’Ukraine bénéficierait également du transit de gaz. La clé de l’indépendance vis-à-vis de la Russie à moyen et à long terme réside dans la diversification de l’énergie et dans l’amélioration de sa durabilité et de son efficacité.

    P. Récemment, les États-Unis ont annoncé par surprise qu’ils n’avaient pas l’intention d’imposer de nouvelles sanctions à Nord Stream 2. L’Allemagne a-t-elle fait des concessions, par exemple en achetant le gaz que les États-Unis obtiennent par fracturation ?

    R. Il n’y a pas d’engagement de ce type. On aurait pu s’attendre à de telles exigences de la part de l’administration précédente, mais pas de l’actuelle. Le projet est presque terminé et ne doit pas être utilisé comme un jouet dans les relations transatlantiques. La politique européenne et allemande doit assurer l’approvisionnement de tous les pays partenaires. L’objectif premier est le passage structurel aux énergies renouvelables, mais nous avons également besoin d’un approvisionnement fiable pour cette transition.

    P. Les crises de Ceuta et Lampedusa montrent que la question des migrations n’est toujours pas résolue dans l’UE. L’Allemagne est-elle prête à accueillir des migrants en provenance d’Italie ?

    R. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’une politique européenne commune en matière de migration et d’asile. Nous devons maintenir cette question en tête des priorités. Et nous ne devons pas permettre à certains États membres de fermer les yeux ou de refuser catégoriquement de trouver une solution. Mais si un pacte commun sur les migrations échoue, il ne restera qu’une seule chose : une coalition fiable, solidaire et humaine de quelques États qui se défendront mutuellement et veilleront à ce que les règles soient respectées et que plus personne n’ait à craindre pour sa vie en Méditerranée.

    Q. Est-il juste de donner de l’argent à certains pays pour qu’ils accueillent des migrants alors que d’autres refusent ?

    R. Je dis cela du point de vue d’un social-démocrate : on discute de points avec lesquels il est difficile d’être d’accord. Mais la question est maintenant de savoir si l’UE peut obtenir un pacte qui puisse aller de l’avant. Nous avons eu la même chose pendant des années. Les solutions ad hoc qui ont été trouvées, dans lesquelles l’Allemagne est toujours impliquée, sont laborieuses, prennent du temps et sont tout sauf durables. Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Certains peuvent avoir du mal à accepter que certains États membres ne veulent pas accueillir un seul immigrant. La proposition de la Commission n’est pas idéale, mais elle tente de rassembler différents intérêts de manière pragmatique.

    P. L’UE verse des millions au Maroc et, tout à coup, le pays ouvre sa frontière. Pensez-vous que ce qui s’est passé à Ceuta relève du chantage et peut se répéter avec d’autres pays ?

    R. L’UE aide des pays comme le Maroc à donner une perspective à leurs jeunes, à créer des emplois. Mais j’ai l’impression que les jeunes sans perspectives deviennent une monnaie d’échange politique pour ceux qui sont au pouvoir. C’est cynique. L’UE ne doit pas se laisser aller au chantage. A cet égard, je suis très choqué par les images de Ceuta.

    P. Lampedusa a une fois de plus donné un haut-parleur aux populistes de droite en Italie, comme Matteo Salvini. Le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni a dépassé le Parti démocratique dans les sondages. En Espagne, Vox tente de tirer parti de la crise de Ceuta. Craignez-vous que la question de la migration ne donne à nouveau des ailes à la droite en Europe ?

    R. Je suis très reconnaissant au Premier ministre italien, Mario Draghi, d’avoir voulu inscrire la question des migrations à l’ordre du jour d’un des prochains sommets européens. Nous sommes en retard sur les réformes fondamentales de la politique de migration et d’asile. Et il n’est pas dans notre intérêt que l’échec d’une politique commune en matière de migration et d’asile incite les nationalistes et les populistes à se renforcer et à mettre davantage la démocratie sous pression. Ce ne sont plus des questions domestiques. Nous sommes tous étroitement interconnectés dans l’Union européenne. Nous devons construire un pare-feu contre la propagande et contre les campagnes de peur et les mensonges des nationalistes et des populistes dans toute l’Union européenne.

    P. Le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas, a récemment prévenu que les candidats à l’adhésion à l’UE dans les Balkans occidentaux deviennent financièrement dépendants de Pékin. Que peut-on faire à ce sujet ?

    R. Cela montre déjà le problème : la Chine parvient à créer la fausse impression que ses investissements dans les Balkans occidentaux sont indispensables. Mais il n’y a aucune base pour cela. En réalité, l’UE est de loin le plus gros investisseur dans la région. Nous devons être plus agressifs dans la lutte contre les campagnes de désinformation de la Chine.

    Q. Quelles concessions l’UE doit-elle faire dans les Balkans ?

    R. Je serais heureux si tous les membres de l’UE reconnaissaient le grand danger d’un retrait stratégique de l’Europe. Le vide serait immédiatement comblé par des pays qui ne partagent pas nos valeurs. Nous devons nous en tenir à notre calendrier, par exemple en ce qui concerne la libéralisation des visas avec le Kosovo. Je ne m’engage pas sur des dates, mais l’Albanie et la Macédoine du Nord remplissent depuis longtemps les conditions d’ouverture des négociations d’adhésion. S’y opposer est politiquement peu clairvoyant. Les Balkans occidentaux sont les voisins de l’Europe ; si la réconciliation, la paix, la stabilité, la liberté et la démocratie y sont menacées, nous avons un énorme problème.

    P. Dans certains pays de l’UE, comme la Bulgarie ou la Roumanie, par exemple, l’État de droit est un problème majeur. Comment l’UE entend-elle éviter que cela ne se reproduise avec les nouveaux candidats ?

    R. Lors des précédents élargissements, l’accent a souvent été mis sur les détails techniques du marché intérieur. Passons maintenant aux choses sérieuses : qu’en est-il de l’indépendance du pouvoir judiciaire ? Qu’en est-il de la diversité des médias ? L’objectif n’est pas seulement le progrès économique et la politique de cohésion. Si nous éclaircissons ce point une fois pour toutes maintenant, nous gagnerons beaucoup de temps par la suite.

    P. La Chine a également beaucoup d’influence dans des pays de l’UE comme la Hongrie, le Portugal et la Grèce. Ils peuvent devenir la porte d’entrée de Pékin en Europe.

    R. Je n’ai pas l’impression que des pays comme la Hongrie veulent se passer des milliards qu’ils reçoivent de l’UE pour construire des infrastructures. Mais en fin de compte, ces pays doivent aussi décider eux-mêmes dans quelle mesure ils veulent être des membres de l’UE respectueux des traités et, en même temps, prendre des engagements envers la Chine. Il n’y a rien contre le commerce avec la Chine, comme l’Allemagne le fait aussi. Mais il doit toujours être clair que nous ne nous laisserons pas faire du chantage ; il ne doit jamais y avoir de concessions sur les droits de l’homme, par exemple.

    P. Il a été difficile d’introduire un mécanisme de sanctions financières pour les violations de l’État de droit. Toutefois, la Cour constitutionnelle de Varsovie pourrait bientôt décider que le droit communautaire n’est pas contraignant en Pologne, et il existe une opposition similaire en Hongrie. Il existe une opposition similaire en Hongrie. Quelle est la crédibilité de ce mécanisme ?

    R. Le mécanisme doit encore recevoir le feu vert de la Cour de justice européenne. Mais je n’ai aucun doute à ce sujet. Au final, personne ne pourra s’en sortir. C’est ce que tous les États membres devraient comprendre. Nous ne pouvons défendre de manière crédible la démocratie et l’État de droit au niveau international que si nous ne laissons aucune place au doute au sein de l’UE quant au renforcement et à la défense de nos valeurs fondamentales.

    « LA PROSPÉRITÉ DE L’ALLEMAGNE DÉPEND DE NOS VOISINS ».

    Le secrétaire d’État allemand aux affaires européennes, Michael Roth, souligne l’ambition du fonds de relance de l’UE et plaide pour une plus grande intégration européenne.

    P. Olaf Scholz, candidat de votre parti aux élections allemandes, considère le fonds de reconstruction de l’UE comme une sorte de « moment Hamilton », c’est-à-dire qu’il compare le financement commun de la dette à la fondation des États-Unis. Y aura-t-il bientôt une dette commune sous forme d’euro-obligations ?

    R. Je suis très reconnaissant qu’avec Next Generation EU, nous ayons réussi à créer un paquet de solidarité vraiment ambitieux. En tant que social-démocrate, je soutiens naturellement la politique de notre candidat Olaf Scholz. Le SPD souhaite une intégration européenne plus poussée vers des États-Unis d’Europe. Nous avons besoin de plus de coordination sociale, économique et aussi fiscale. Et avec un caractère contraignant.

    P. Les conservateurs considèrent la dette commune comme une « rupture du barrage ». Comment expliquez-vous au contribuable allemand que vous allez être responsable des dettes d’autres pays ?

    R. La prospérité, la stabilité sociale et l’emploi en Allemagne dépendent dans une large mesure de la situation de nos voisins. Plus de 60 % de nos exportations sont destinées à l’UE. Le chômage élevé, la faiblesse économique et les troubles sociaux dans d’autres pays de l’UE sont très dangereux pour nous. Nous sommes tous dans le même bateau.

    El Pais, 28 mi 2021

    Etiquettes : Allemagne, Michael Roth, Espagne, Maroc, ñigration, chantage, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, marocain, sahraoui, espagnol, Ceuta, Melilla, enclave,

  • Qu’est-ce qui se cache derrière la crise migratoire à Ceuta ?

    Après l’intensification de la vague migratoire vers l’enclave espagnole en territoire africain, la ville autonome de Ceuta, la spécialiste en études arabes et islamiques, Ana Laura de León, s’est entretenue avec GPS International pour analyser comment cela influencera les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc.

    Le conflit diplomatique qui oppose l’Espagne et le Maroc trouve son expression la plus visible dans la vague de migrants marocains et subsahariens vers Ceuta, encouragée par Rabat. Selon les experts, cela serait motivé par la tentative du Maroc d’imposer à l’UE l’agenda de Trump sur le Sahara occidental. À cet égard, « bien que ce phénomène ne soit pas nouveau, le nombre de personnes en si peu de temps l’est », a déclaré M. De León.

    La tension politique monte face à la vague de migrants

    À cet égard, « la situation est devenue plus complexe en raison d’une vague de migrants sans précédent, au cours de laquelle on estime que près de 10 000 personnes ont tenté de passer dans l’enclave espagnole, dont 6 000 ont été renvoyées sur le territoire marocain », a déclaré le directeur du Centre d’études arabes et islamiques. Le processus de réintégration devrait se poursuivre, « mais il y a des problèmes avec les mineurs et les personnes qui pourraient subir de graves conséquences dans leur pays d’origine », a-t-elle déclaré.

    Parmi les principaux facteurs, « nous pourrions mentionner l’omission de la protection des frontières par Rabat, qui est étroitement liée aux divergences sur le territoire correspondant au Sahara occidental », a-t-il déclaré. Pour sa part, « bien que l’Espagne ait reçu la solidarité du reste des pays européens, qui ont exhorté le Maroc à coopérer pour désamorcer la situation, ce fait remet sur la table le débat sur la politique migratoire européenne », a-t-il conclu.

    Sputnik et Radio M24 ont également été en contact avec l’internationaliste argentin Juan Pablo de Maria, avec qui nous avons parlé de la situation politique actuelle en Argentine.

    Sputnik, 29 mai 2021

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Donald Trump, Front Polisario, Espagne, Ceuta, chantage à la migration,

  • Le jour où Mohammed VI a « trumpisé » ses relations avec l’Espagne

    La politique étrangère de nos voisins d’Afrique du Nord change, comme une girouette, au gré des vents de l’histoire.

    Le Maroc n’a jamais été caractérisé par une politique étrangère définie. Il a toujours suivi le soleil qui souffle le plus fort, en fonction de la façon dont le vent souffle. Lorsque l’Espagne est faible en raison de circonstances historiques, il est temps de revendiquer Ceuta et Melilla ; lorsque les Espagnols se remettent de leurs oiseaux historiques, les liens d’amitié, de coopération et de bon voisinage se renforcent. Depuis quelques jours, le royaume alaouite est entré dans une nouvelle phase de sa diplomatie avec Madrid : serrer la corde au maximum.

    La vague d’immigrants qu’a connue Ceuta, préméditée par le régime de Rabat, n’est que la conséquence de la nouvelle stratégie. Depuis un certain temps déjà, Mohammed VI avait entrepris de baiser le riche voisin du nord et de le mettre dans les cordes afin de récupérer la souveraineté sur le Sahara occidental. Finies les années de bonnes manières et de savoir-vivre avec le roi Juan Carlos I.

    Pour ce faire, le monarque marocain a préparé le terrain : il a scellé une alliance indéfectible avec Trump, rompu avec les pays frères (le monarque ne participe plus aux sommets de la Ligue arabe) et s’est également rapproché de l’axe Moscou-Pékin, toujours neutre sur la question sahraouie, une position aseptisée qui convient très bien au Maroc. D’une certaine manière, le successeur d’Hassan II a bouleversé ses relations avec l’Espagne, pour le dire crûment et directement.

    Logiquement, nos voisins du sud changent leur politique internationale parce que Washington et Bruxelles changent également leur approche de l’épineux conflit sahraoui. Il est donc impossible de savoir ce que les Marocains feront demain matin.

    La donne a changé depuis que l’Espagne a décidé d’accueillir Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, pour des raisons de santé.

    En tout cas, la donne a changé depuis que l’Espagne a décidé d’accueillir Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, pour des raisons de santé. C’était l’excuse parfaite pour un nouveau retournement de situation et pour pouvoir exiger la souveraineté sur le Sahara occidental. « À court terme, il semble que Mohamed VI – qui passe plus de temps à l’extérieur qu’à l’intérieur de son pays – maintiendra ses deux principaux objectifs à court terme : obtenir un soutien dans le conflit du Sahara occidental et, deuxièmement, une aide économique pour soulager la situation intérieure désastreuse de la monarchie. À cette fin, le monarque continuera à changer d’alliés, ainsi que les chefs de son service extérieur. En d’autres termes, une diplomatie sans direction et sans tête stable », déclare l’analyste Abdo Taleb Omar dans La Voz del Sur.

    Hier, les autorités marocaines ont accusé l’Espagne d’avoir la « volonté de créer des problèmes », au milieu de la crise diplomatique déclenchée par l’hospitalisation du Ghali.

    Le Premier ministre marocain, Saadedin Ozmani, a dirigé jeudi après-midi une réunion avec plusieurs ministres et dirigeants des partis politiques représentés au Parlement, au cours de laquelle le responsable du ministère des Affaires étrangères, Naser Burita, a présenté un rapport sur la situation.

    Après cela, le porte-parole de l’exécutif, Saaid Amzazi, a souligné que les participants ont déploré que « l’Espagne soit emportée par la volonté de créer des problèmes, de frustrer les efforts du Maroc pour consacrer son intégrité territoriale et de tenter de faire pression » sur Rabat.

    La dynamique négative de Mohamed VI

    « Les participants ont estimé que les positions de l’Espagne, qui vont à l’encontre de la cause nationale qui fait l’objet d’un consensus entre tous les Marocains, ont porté atteinte à la confiance et au respect mutuels », a affirmé M. Amzazi lors de la lecture du communiqué final à l’issue de la réunion.

    Il a indiqué que les participants ont estimé qu’il s’agit d’une « attitude inappropriée de la part d’un pays ami lié au Maroc par d’importants partenariats stratégiques », avant de souligner que « la question de l’intégrité territoriale (du Maroc) connaît une dynamique positive grâce au soutien politique international ».

    D’autre part, les participants ont souligné le soutien des partis au roi Mohamed VI et ont affirmé que les causes de la crise sont liées à la situation au Sahara occidental, une question qui « concerne tous les Marocains », comme le rapporte l’agence de presse étatique marocaine, la MAP.

    Selon ces informations, les participants à la réunion ont « condamné les tentatives de détourner le débat » sur les causes de la crise et ont souligné que la raison est l’entrée de Ghali « avec des documents falsifiés et une identité usurpée », malgré le fait qu’il soit recherché par les tribunaux.

    Auparavant, l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, avait accusé la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, de faire des déclarations « inappropriées » et de présenter des « faits erronés » dans la crise politique actuelle, dans laquelle le « respect mutuel » entre les deux pays est en jeu.

    Auparavant, l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, avait accusé la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, de faire des déclarations « inappropriées » et de présenter des « faits erronés » dans la crise politique actuelle, dans laquelle le « respect mutuel » entre les deux pays serait en jeu.

    M. Benyaich, que Rabat a appelé pour des consultations, a directement accusé M. Laya pour ses déclarations publiques, qu’il considère comme le résultat de « l’agitation et de la nervosité » et a soutenu que la crise « a révélé les véritables intentions et motivations implicites de certains cercles en Espagne, qui persistent à vouloir nuire aux intérêts supérieurs du Royaume (du Maroc) depuis la récupération du Sahara marocain en 1975 ».

    A cet égard, il se demande si les déclarations de Laya (que l’agence officielle ne précise pas) sont dues à une « bévue » ou s’il existe un arrière-plan contraire à « l’intégrité territoriale » du Maroc, une cause que Benyaich a qualifiée de « sacrée ». « Le Maroc prend note et agira en conséquence », a-t-il déclaré. Ce qu’il fera, personne ne le sait.

    Diario16, 29 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, marocains, espagnos, sahraouis, hospitalisation, Logrono,

  • L’Espagne refuse de participer aux manœuvres américaines pour éviter de légitimer l’occupation du Sahara

    La défense invoque des raisons budgétaires pour refuser de participer aux exercices du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) dans l’ancienne colonie espagnole.

    L’Espagne a refusé de participer à African Lion 2021, les plus importants exercices militaires jamais organisés en Afrique, qui se dérouleront du 7 au 18 juin au Maroc, en Tunisie et au Sénégal. La Défense a décliné l’invitation du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) en invoquant des raisons budgétaires, mais des sources gouvernementales admettent que la raison sous-jacente est qu’une grande partie de ces exercices, auxquels l’Espagne a participé chaque année, auront lieu pour la première fois au Sahara occidental. L’envoi de soldats espagnols sur place légitimerait l’occupation de l’ancienne colonie par le Maroc.

    Les manœuvres organisées par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), en coopération avec le Maroc, impliqueront 7 800 soldats de neuf pays, 67 avions (21 de combat et 46 de soutien) et deux composantes navales. Il coûtera 28 millions de dollars.

    Les forces armées espagnoles ont participé chaque année à ces exercices (qui ont été suspendus en 2020 en raison de la pandémie), dont l’objectif est d’améliorer l’interopérabilité des troupes occidentales avec les troupes africaines dans la lutte contre la menace djihadiste, une question qui intéresse au plus haut point l’Espagne. Cependant, cette année, la Défense a décliné l’invitation, affirmant que les ajustements budgétaires l’obligent à donner la priorité aux exercices auxquels elle participe. Et elle n’a même pas envoyé d’observateurs, comme l’ont fait 20 autres pays.

    La raison sous-jacente est que, pour la première fois depuis leur inauguration il y a presque trois décennies, une grande partie des exercices se déroulera dans le Sahara occidental occupé par le Maroc. Envoyer des soldats à ces exercices reviendrait à légitimer l’occupation marocaine 45 ans après le départ des dernières troupes espagnoles de l’ancienne colonie. Rabat a choisi les zones de Tan Tan (au sud du Maroc, en face des îles Canaries, où il dispose d’un camp de manœuvre construit par les États-Unis), Mahbes (au nord-est du Sahara occidental, à un peu plus de 100 kilomètres des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, en Algérie) et Dakhla (l’ancienne Villa Cisneros, au sud-ouest de l’ancienne colonie espagnole) comme sites.

    La tenue du Lion d’Afrique au Sahara occidental est une étape supplémentaire dans la reconnaissance de sa marocanité, entérinée le 10 décembre dernier par l’administration Trump et non remise en cause jusqu’à présent par l’administration Biden, bien qu’elle s’inscrive dans une stratégie à plus long terme.

    En octobre dernier, le chef du Pentagone de l’époque, Mark Esper, a signé à Rabat la « feuille de route » pour la coopération en matière de défense entre les États-Unis et le Maroc pour la décennie 2020-2030 ; un accord à long terme qui contraste avec le fait que l’accord entre l’Espagne et les États-Unis a déjà expiré et est automatiquement prolongé pour des périodes d’un an.

    L’accord entre Washington et Rabat a servi de parapluie pour un important paquet de fournitures militaires américaines qui, selon certains experts, vaut environ 20 milliards de dollars. Sans être exhaustive, la liste des armements américains vendus ces dernières années au Maroc comprend 200 chars de combat Abrams, 20 chasseurs F-16 de dernière génération (plus la modernisation de 23 anciens), 24 hélicoptères d’attaque Apache (avec une option pour 12 autres) et quatre drones armés MQ-9 Sea Guardian.

    Bien que le budget de la Défense du pays maghrébin ait augmenté de 29 % depuis 2019 et absorbe 4,3 % de son PIB, la majeure partie de ce budget sert à payer le personnel, surtout après la réintroduction du service militaire, si bien que de sérieux doutes planent sur le financement de ces achats. « Le grand problème est l’opacité, il n’y a pas de données fiables, mais il est clair que les comptes ne s’additionnent pas », déclare Guillem Colom, coauteur du rapport Le Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne, de l’Institut pour la sécurité et la culture.

    Ce que l’on sait, souligne-t-il, c’est que l’achat des F-16 a été cofinancé par l’Arabie saoudite, soi-disant en remerciement de sa participation à la guerre au Yémen, au cours de laquelle un F-16 marocain a été abattu. D’autres sources désignent les Émirats arabes unis (EAU), l’un des signataires arabes – avec le Bahreïn – des accords d’Abraham, auxquels le royaume alaouite a adhéré en reconnaissant Israël, comme le financier du réarmement marocain.

    En théorie, l’objectif de la course aux armements marocaine est de disputer l’hégémonie régionale à l’Algérie, qui consacre 6,7 % de son PIB à la défense, mais les sources militaires reconnaissent que l’équilibre avec l’Espagne a également été modifié : il existe des capacités pour lesquelles les deux pays sont presque à égalité et d’autres pour lesquelles le Maroc a pris l’avance technologique. Par exemple, soulignent les mêmes sources, Rabat a acheté la dernière version du missile Harpoon (l’AGM-84L Block II) pour le F-16, la même que la variante navale que l’Espagne veut acquérir pour son futur sous-marin S-81.

    Outre les achats aux Etats-Unis, le Maroc a continué à s’équiper en France (qui lui a fourni ses premiers satellites espions) et même en Chine, où il aurait acheté des missiles anti-aériens, en attendant que Washington accepte de lui fournir des batteries anti-missiles Patriot.

    Après une décennie (2008-2018) au cours de laquelle l’Espagne a paralysé les investissements dans la Défense, des sources militaires soutiennent que « l’avantage militaire que l’Espagne avait sur le Maroc s’est réduit et le facteur de dissuasion que cela représentait s’affaiblit ».

    M. Colom, titulaire d’un doctorat en sécurité internationale, estime également que « si l’écart [de puissance militaire entre les deux pays] se réduit, le calcul stratégique pourrait changer ; et la stabilité du détroit, qui reposait précisément sur ce déséquilibre des forces, pourrait s’affaiblir », prévient-il.

    Les commandants espagnols chevronnés préviennent que le fait de disposer d’un armement de pointe peut ne pas être décisif si l’entretien ou la formation échouent, mais sur cet aspect également, l’armée marocaine semble avoir fait des progrès notables ces dernières années, comme en témoigne l’assassinat, à l’aide d’un drone, du chef de la Garde nationale sahraouie, Adaj el Bendir, début avril. Les fréquentes manœuvres avec les États-Unis leur permettent également de mettre à jour leurs procédures.

    Le changement d’attitude de Washington est devenu évident dans la crise de Ceuta, déclenchée par l’entrée irrégulière de plus de 8 000 immigrants. Si en 2002, après la prise de Perejil, les Etats-Unis ont prêté main forte à l’Espagne, tandis que l’UE restait sur la touche, cette fois-ci Madrid a reçu le soutien de ses partenaires européens face à un Washington équidistant, qui s’est contenté d’inviter les deux parties à trouver un accord. Il est probable, prévient Colom, que ce soit la position des Etats-Unis à l’avenir, étant donné le rôle croissant du Maroc dans leur stratégie de sécurité.

    Le contingent espagnol au Mali s’élève à 530 soldats

    L’Espagne a porté son contingent au Mali à 530 soldats, le maximum approuvé en décembre dernier par le Conseil des ministres, contre 278 il y a un an. Le général espagnol Fernando Gracia commande la mission européenne (EUTM Mali), qui est passée d’un entraînement statique sur la base de Kulikoro à des patrouilles mobiles, qui accompagnent les forces maliennes.

    Pour faciliter le déploiement, l’Allemagne a proposé de construire une nouvelle base à Sevare, à plus de 600 kilomètres au nord-est de la capitale, Bamako. L’Espagne a promis d’envoyer deux hélicoptères de transport NH-90.

    La situation reste très dangereuse, de grandes parties du nord et de l’est du pays étant en proie à des violences ethniques alimentées par des djihadistes et des criminels. À cela s’ajoute l’instabilité du gouvernement, qui a connu lundi dernier « un coup d’État dans un coup d’État », selon les termes du président français Emmanuel Macron.

    El Pais, 29 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Sahara Occidental, Maroc, African Lion, Africom, exercices militaires, lutte antiterroriste,

  • De Volkskrant se moque de la presse marocaine

    Crise autour de Ceuta ? L’agence de presse marocaine n’écrit que « lorsque le gouvernement a déterminé sa position ».

    Comment les médias marocains traitent-ils la crise de Ceuta ? L’agence de presse attend, un hebdomadaire est indispensable, dit le correspondant Dion Mebius.

    Dion Mebius

    Neuf mille Marocains ont envahi l’enclave espagnole de Ceuta à la nage ou en canot pneumatique. Ce qui s’est passé la semaine dernière à la frontière hispano-marocaine en Afrique n’est rien de moins que la plus grande crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc depuis près de vingt ans. La version marocaine de l’agence de presse ANP s’est donc lancée dans… rien.

    La MAP, comme on appelle l’agence de presse nationale marocaine, n’a absolument rien publié au cours des trois premiers jours sur la migration vers Ceuta. Le silence était si assourdissant que d’autres médias marocains ont commencé à poser des questions. Ne vous inquiétez pas tant, a répondu le directeur de la MAP le deuxième jour, alors que l’Espagne avait déjà déployé l’armée : cette crise ne va pas disparaître. Son agence de presse commencera sa couverture « lorsque le gouvernement aura défini sa position ».

    Une petite phrase négligée, qui dit pourtant tout du paysage médiatique au Maroc. L’une d’entre elles est constituée en grande partie de médias qui copient la lecture officielle et/ou sont directement liés à la puissante maison royale. Les médias « propres » sont un moyen pour le makhzen, comme on appelle le pouvoir au Maroc, de partager son opinion sans publier immédiatement un communiqué de presse. Elle offre souvent aux journalistes la seule vision (trouble) de la véritable position du Maroc. Une version du Kremlin, mais à Rabat.

    Des voix critiques

    Il existe aussi des médias plus critiques, comme TelQuel, l’hebdomadaire francophone qui a exigé des explications de l’agence de presse MAP. TelQuel a osé commenter la façon dont le Maroc n’a pas empêché ou même encouragé ses propres citoyens à se rendre à Ceuta à la nage, les utilisant ainsi comme des pions pour mater l’Espagne. Un homme est mort ; un bébé vient d’être sauvé de la noyade par la police espagnole. Elle a montré peu d’intérêt pour « la vie et la dignité des citoyens marocains », écrit TelQuel.

    Même un média comme TelQuel sait qu’il y a des limites. Les franchir peut signifier la fin de votre journal ou magazine, comme le montre l’histoire récente des médias au Maroc. Le magazine frère de langue arabe de TelQuel, Nichane, a été contraint de fermer ses portes en 2010 après un boycott des annonceurs. Un an plus tôt, le gouvernement marocain avait déjà détruit 100 000 exemplaires de Nichane en raison de la publication d’un sondage d’opinion sur le roi Mohammed VI, alors que 91 % des personnes interrogées étaient favorables. On ne questionne pas sur le roi.

    Trahison de l’Espagne

    La MAP ne souffre pas de telles interventions. Après trois jours, le directeur du service de presse a rompu son silence. Il l’a fait dès le début, en parlant avec force de la « trahison » de l’Espagne, qui a soigné un ennemi de l’État marocain dans un hôpital espagnol depuis la mi-avril.

    Cet ennemi, Brahim Ghali, est le chef du Polisario, un mouvement de guérilla qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental occupé par le Maroc. Et voilà que « nos amis ibériques », s’emporte le directeur de la MAP, agissent comme s’ils avaient le nez en sang ? C’est ridicule !

    D’autres médias à l’esprit makhzen ont accusé l’Espagne de néocolonialisme en s’ingérant dans le conflit du Sahara occidental, ancienne colonie de l’Espagne. Sánchez revêt le masque de Franco », titrait le média Le360 à propos du Premier ministre espagnol.

    Mais ce qui a le plus marqué ces derniers jours, ce sont les mots durs qui n’ont pas été servis par un intermédiaire, mais directement par le gouvernement marocain. L’Espagne devrait savoir que le prix à payer pour discréditer le Maroc est élevé », a écrit, par exemple, Mustapha Ramid, un ministre marocain, sur sa propre page Facebook.

    Le fait qu’il n’est pas nécessaire d’être un observateur Makhzen pour faire cela, c’est ce qui m’inquiète vraiment dans ce conflit.

    Dion Mebius est correspondant à Madrid.

    De Volkskrant, 27 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, sahraouis, marocains; espagnols, migration, chantage à la migration, pression migratoire,

  • Anadolou : Le cadre géopolitique de la crise migratoire à la frontière entre l’Espagne et le Maroc

    La semaine dernière, environ huit mille personnes d’origine maghrébine et subsaharienne ont été jetées sur le territoire espagnol avec la permissivité des autorités marocaines, qui ont ainsi voulu envoyer un message fort.

    Par : Santiago Sánchez B.

    Quarante jours avant de quitter la Maison Blanche, Donald Trump a fait trois tweets pour soutenir la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara occidental, dans le conflit qui l’oppose depuis plus de quarante ans à la « République arabe sahraouie démocratique ». Le 10 décembre 2020, le président des États-Unis de l’époque a signé une proclamation officialisant la position de son gouvernement.

    Cette déclaration, irréfléchie pour beaucoup et aujourd’hui enterrée dans son compte Twitter suspendu, s’inscrit dans le cadre géopolitique qui explique en grande partie la crise qui a éclaté la semaine dernière à la frontière de Ceuta, au cours de laquelle, pendant 48 heures, environ huit mille personnes d’origine nord-africaine et subsaharienne ont été jetées sur le territoire espagnol avec la permissivité des autorités marocaines.

    Si la fausse promesse de voir jouer Cristiano Ronaldo – comme l’ont rapporté certains médias – a probablement attiré les plus jeunes, la vérité est que l’asphyxie sociale et économique laissée par la pandémie a également poussé nombre d’entre eux à l’odyssée de rejoindre l’Europe à tout prix. Cependant, les images dépeignent le scénario prévisible : la migration irrégulière, alimentée par le désespoir, a rapidement tourné au cauchemar. En quelques heures, une crise humanitaire a dépassé la capacité de réaction de l’Espagne et, probablement, les calculs politiques de Rabat.

    Enflammer le nationalisme

    Comme une cicatrice qui évoque une dispute sans fin, un mur de plus de 2 000 kilomètres sépare les territoires du Sahara occidental qui sont aux mains des Marocains d’un côté et des Sahraouis de l’autre. Ce morceau du continent africain, qui a été pendant plus de 90 ans une colonie espagnole, oppose le Royaume du Maroc à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et à son mouvement de libération nationale, le Front Polisario. Les deux parties au conflit sont reconnues par les Nations unies. Après quatre décennies de violence et d’accords non respectés, la tension persiste et rien ne laisse présager une fin prochaine. Cette question de souveraineté est un enjeu majeur de politique étrangère pour le Maroc.

    D’où la pertinence de l’appui de Trump. « Au niveau du droit international, aucun grand pays démocratique, à l’exception des États-Unis, ne reconnaît cette souveraineté du Maroc », affirme Haizam Amirah-Fernandez, chercheur principal à l’Institut royal Elcano, qui explique ce fait comme « un échange de reconnaissance » en échange de la normalisation par le Maroc de ses relations avec Israël. « C’était une faveur de Trump et de son gendre, Jared Kushner, à Netanyahou », le Premier ministre israélien, note-t-il.

    « En politique internationale, les espaces vides n’existent pas, ils sont remplis », explique Pau Solanilla, spécialiste de la diplomatie et de la réputation des entreprises. « L’Europe a laissé un espace dans le contexte du COVID-19. Le Maroc avait besoin de se renforcer et cet espace est occupé par les États-Unis », explique-t-il. Pour Solanilla, ces dernières années, l’Union européenne et l’Espagne, plongées dans la crise, ont oublié leur voisin alaouite.

    Ainsi, avec le clin d’œil américain, une diplomatie marocaine plus « enhardie » espérait obtenir le soutien de la communauté internationale. Cela ne s’est pas produit et maintenant, avec un nouveau président aux États-Unis, elle vacille face à la possibilité d’un changement d’approche à Washington.

    En fait, souligne Amirah-Fernandez, en février dernier, un groupe de 27 sénateurs américains a demandé au président Biden, dans une communication, de revenir sur la décision de Trump et l’a averti des effets qu’elle pourrait avoir sur le continent africain. « On voit maintenant qu’elle génère plus de tensions en Afrique du Nord, entre le Maroc et l’Algérie, mais aussi entre le Maroc et les pays européens, d’abord avec l’Allemagne et maintenant avec l’Espagne », explique-t-il.

    Enfin, l’hospitalisation secrète en Espagne du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, pour « raisons humanitaires », a été le déclencheur, le gouvernement du roi Mohammed IV y voyant une provocation et un signe de déloyauté. « On ne manœuvre pas dans le dos de ses partenaires », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Naser Bourita.

    La diplomatie du « jeu dure »

    Il y a une série de hauts et de bas entre le royaume alaouite et l’Espagne. De l’avis d’experts tels que Solanilla et Amirah-Fernández, les relations entre les deux pays, normalement bonnes, ont permis des périodes de grand progrès, des liens à tous les niveaux et une coopération en matière de personnes, de sécurité et, bien sûr, d’économie.

    Cependant, explique Solanilla, « de manière cyclique, une certaine dynamique de frictions et de malentendus est générée, ce qui tend à conduire à un conflit qui peut se manifester de diverses manières ». « Le Maroc a l’habitude d’envoyer des messages non pas par les voies diplomatiques, mais par des actions et souvent en jouant au dur », souligne Mme Amirah-Fernández. « Ce qui s’est passé à Ceuta est une de ces façons pour le pouvoir marocain, au plus haut niveau, d’envoyer un message », ajoute-t-elle.

    Et elle l’a fait avec l’une des questions les plus sensibles pour l’Europe : l’immigration irrégulière en provenance d’Afrique. Le Maroc est un axe de stabilité – ou le contraire s’il le souhaite – pour l’Union européenne. Un allié indispensable en raison de la frontière espagnole – et européenne – de Ceuta et Melilla. « La question est que la crise migratoire est intimement liée à la géopolitique. On ne peut pas séparer les deux », affirme Claudia Fitonelli, professeur de relations internationales, de coopération et de mobilité à l’université Complutense.

    Dans le cas de l’Union européenne, l’efficacité de ce « hard game » est liée, selon Fitonelli, à l’externalisation des frontières, qui n’est rien d’autre que le transfert à d’autres pays de la responsabilité de prévenir la migration irrégulière. L’Italie l’a fait avec la Libye et l’Espagne avec le Maroc.

    « Le problème est que ces pays ont leurs propres intérêts. Le Maroc n’a pas envie de devoir traiter avec le Mali ou quiconque se trouve à ses frontières, en lui renvoyant des migrants, il ne veut pas apparaître à ses autres alliés comme le vassal de l’Union européenne », explique Fitonelli, qui ajoute que s’il y a une situation de chantage avec des personnes comme celle qui vient d’être présentée, « la façon d’éviter que cela se produise est d’éviter la possibilité de chantage ».

    « Parfois, lorsque le Maroc joue au dur, il est blessé », déclare Amirah-Fernandez. Et les événements de Ceuta peuvent se retourner contre ses intérêts. À commencer par les États-Unis, qui, confrontés à leurs propres problèmes de migration, risquent de ne pas apprécier l’attitude d’un pays qui crée délibérément les circonstances permettant à des familles, des jeunes et des enfants sans papiers de risquer leur vie en essayant de franchir une frontière, violant ainsi les principes de sécurité et de coopération avec ses voisins.

    De même, le rejet de la Commission européenne a été véhément. Le roi d’Espagne a rappelé que les frontières de son pays appartiennent à l’Europe et la politique des partis espagnols s’est à nouveau agitée autour d’une question qui alimente le discours de l’extrême droite. « Est-il dans l’intérêt du Maroc de générer ce genre de discours et la détérioration de son image et de celle de son monarque ? », demande Amirah-Fernandez.

    Il est clair, maintenant que le point le plus urgent de la crise semble avoir été surmonté, que cela aura ses conséquences politiques, économiques et sociales. Quelles qu’elles soient, Solanilla prévient qu’un tel épisode « ne profite jamais à une seule partie, c’est un perdant pour tout le monde ». C’est ce que signifie « jouer au dur » avec des alliés comme s’ils étaient des ennemis.

    *L’auteur est journaliste, correspondant et consultant en communication et affaires publiques en Espagne. MPA en gouvernement et gestion publique.

    Agence Anadolou, 27 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, sahraouis, Ceuta, Melilla, migration, frontières entre l’Espagne et le Maroc, frontières entre l’UE et le Maroc, chantage, pression migratoire, marocains, espagnols,

  • Maroc / Elites du néo-makhzen, où vous terrez-vous ??

    Le Maroc est dans l’antichambre de la modernité depuis des lustres, mais le déclic tarde à se concrétiser. La commission pour le « nouveau projet de développement » permettait certains espoirs. Elle les a malheureusement déçus, sinon trahis. Alors que les constats déclarés par le roi lui-même amenaient à la conclusion simple et unique de l’échec de ladite monarchie exécutive, la recommandation de la CSMD peut se résumer à « Nous avons besoin de plus de monarchie exécutive » !!!

    En pointant les dysfonctionnements liés aux interférences entre le pouvoir royal et les pouvoirs gouvernementaux, la commission a osé effleurer notre problème nodal : l’absolutisme monarchique. En évoquant les interférences du pouvoir monarchique avec les autres institutions, elle a laissé espérer un déplacement de l’espace royal vers lasphère du symbolique, ou à tout le moins sa délimitation dans un cadre moins hégémonique et son assujetissement à une transparence radicale. Malheureusement, le document aboutit littéralement au contraire :

    * un document d’orientations qui ne permet de rien changer dans l’ordre makhzénien,
    * le renforcement de la référence à la centralité du monarque,
    * l’appel à faire du « projet » une bible qui s’imposerait à chaque acteur politique,
    * le renforcement de l’hégémonie des walis sur les territoires au détriment des élus et des autres services gouvernementaux décentralisés, et
    * l’appel à la mise en place d’une instance présidée par le roi qui aurait la haute main sur tout ce que le roi considérerait comme « stratégique », et marginaliserait encore plus les instances élues et celles appelées à la reddition des comptes…

    Mesdames et messieurs de la commission, vous êtes certaiement, pour nombre parmi vous, des personnes extrêmement appréciables. Malheureusement, votre produit est simplement décevant. Il est temps que nous nommions les problèmes par leur nom : autoritarisme monarchique, ploutocratie, rentièrisme, corruption et népotisme, et ce qui en découle comme prédation, militarisme et court-termisme. Tout ce qui ne contribue pas à s’attaquer à ces noeuds de notre sous-développement social, économique et politique contribue à le renforcer, et menace de nous emporter ensemble, que nous soyons passagers de première classe ou clandestins dans la soute ! Et demain, devant la chute qui nous attend, l’entourage royal se dédouanera en disant : « Nous avons bien cherché des propositions d’alternatives, mais tous les bien-pensants du royaume nous ont dit : Ne changez rien surtout, et continuez comme avant… ».


    قال أول المشتكين من فيل الملك : الفيل يا ملك الزمان !
    قال الملك : ما لو ؟
    فلما سكت الحشد المفروض فيه أن يشرح أضرار الفيل أعادها الناطق الأول : الفيل يا ملك الزمان…
    فأعاد الملك سؤاله : قل لنا ما لو ؟
    فلما سكت الحشد من جديد صرخ الناطق الأول يائسا : تخصه فيلة نْعَماسْ…

    Source : Facebook

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Saleh Tamek,