Étiquette : Sahara Occidental

  • La CJUE donne raison à un groupe opposé aux importations en provenance des colonies israéliennes

    Un tribunal de l’Union européenne s’est prononcé mercredi en faveur des plaignants qui cherchent à interdire l’importation de produits provenant de colonies israéliennes situées sur des terres occupées, annulant la décision prise par l’exécutif de l’Union en 2019 de ne pas enregistrer une pétition citoyenne qu’ils avaient présentée.

    La Commission européenne n’a pas suffisamment motivé sa décision de ne pas enregistrer l’initiative citoyenne européenne(ICE), a déclaré le Tribunal général basé à Luxembourg dans un communiqué.

    Les ICE sont des propositions de législation que la Commission européenne est tenue d’examiner lorsqu’elles sont soutenues par les signatures d’un million de citoyens européens.

    La Commission a expliqué son refus d’enregistrer l’ICE par le fait qu’elle perturberait les relations économiques et financières avec un pays tiers.

    « Un citoyen présentant une telle proposition d’initiative doit avoir la possibilité de comprendre le raisonnement de la Commission », a jugé la Cour.

    Tom Moerenhout, un professeur opposé au commerce avec les colonies israéliennes dans les territoires occupés que les Palestiniens réclament pour un État indépendant, et six autres citoyens ont poursuivi la Commission pour sa décision.

    Leur ICE visait à empêcher les entreprises européennes d’importer des biens produits dans les colonies – qui sont considérées par la plupart des pays comme illégales au regard du droit international – ou d’y exporter des produits, qualifiant un tel commerce d’illégal.

    « Sans mentionner directement les activités de colonisation d’Israël, l’initiative défend des principes pertinents pour tout territoire dans le monde sous occupation militaire », a écrit Moerenhout dans la publication en ligne Electronic Intifada en 2019.

    « Ces principes s’appliqueraient, par exemple, au Sahara occidental, qui est occupé par le Maroc. Nous cherchions simplement à ce que l’UE fasse respecter le droit international. »

    Israël nie que ses colonies enfreignent le droit international.

    Les Palestiniens veulent créer un État sur le territoire occupé par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Ils affirment que l’implantation de colonies sur des terres occupées constitue une violation illégale des conventions de Genève et de nombreuses résolutions des Nations unies.

    Le jugement a été rendu par la deuxième plus haute juridiction de l’UE, dont les décisions peuvent faire l’objet d’un appel devant la Cour de justice de l’UE.

    Reuters, 12 mai 2021

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  • Maroc : Un roi toujours en apprentissage du « métier » de roi.

    Mohammed VI s’est mis Angéla Merkel sur le dos. Son ministre des Affaires Etrangères s’est comporté comme un « bleu ». Il a eu tors de s’emporter et de se confronter à plus fort que lui. Hélas, maintenant, pour reprendre une relation normale, le roi qui était habitué à voir tout les marocains lui faire de longues courbettes et des lèche mains salivants, devra, malheureusement, se prosterner devant la Chancelière et demander des excuses.

    En arriver là, relève de la cupidité de croire que l’on est en droit de tout faire sans tenir compte des devoirs et restrictions diplomatiques. Il est certain que, riche de cette malheureuse expérience, il réfléchira à sept fois avant d’entamer une action. Malgré son âge et son expérience, il est toujours en apprentissage du « métier » de roi.

    Le Maroc a voulu affronter un grand pays qui ne voyait pas cette colonisation sous le même prisme que lui. Il voulait même, par des procédés douteux, lui imposer son point de vue pour profiter de sa mainmise sur le Sahara Occidental. Ce coup de poker n’a, non seulement pas réussi, mais va enfoncer le Maroc dans une confrontation qui est perdue d’avance et qui laissera, incontestablement, des marques indélébiles.

    Le Maroc a joué … Il s’est brûlé et a perdu gros. Une bonne première leçon qu’il doit méditer.

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  • Le Maroc ouvre une double crise diplomatique avec l’Allemagne et l’Espagne

    Dopé par le « deal de Trump » autour du Sahara occidental, Rabat s’offre le luxe de braver Madrid et Berlin dans l’espoir de faire évoluer la position de l’Union européenne.

    Un signe des temps. Le Maroc, qui cherche à projeter à l’extérieur l’image d’une assurance diplomatique décomplexée, s’offre le luxe de braver deux Etats européens : l’Espagne et l’Allemagne. Une double fâcherie assumée, orchestrée même, qui illustre une fierté nationale dopée par les récentes percées sur le dossier du Sahara occidental tout autant que l’inquiétude que ces acquis butent sur des limites.

    Autant l’épreuve de force avec Madrid s’inscrit dans une relation déjà tourmentée – proximité géographique oblige –, autant la crise avec Berlin est inédite et donc hautement révélatrice des nouvelles postures de Rabat. L’épilogue que connaîtra cette double bouderie pèsera, au-delà de la relation bilatérale avec ces deux capitales, sur la relation entre le Maroc et l’Union européenne (UE).

    Le chef du Polisario hospitalisé près de Saragosse

    Le conflit avec l’Espagne est directement lié à la question du Sahara occidental, source de friction récurrente entre les deux pays. Le 25 avril, Rabat a fait connaître à Madrid son « exaspération » à la suite de l’hospitalisation dans un établissement près de Saragosse, une semaine plus tôt, de Brahim Ghali, le secrétaire général du Front Polisario, le mouvement indépendantiste sahraoui en lutte contre « l’occupation marocaine ».

    Selon le quotidien espagnol El Pais, Madrid aurait accédé à une requête d’Alger, directement formulée par le ministre algérien des affaires étrangères, Sabri Boukadoum, demandant un accueil sur le sol espagnol pour traitement médical du dirigeant sahraoui, en « danger de mort » après avoir été contaminé par le Covid-19.

    Depuis la nouvelle éventée – vraisemblablement par les services marocains – de cette hospitalisation censée demeurer secrète, Brahim Ghali ayant été admis à l’hôpital sous un nom d’emprunt, Rabat n’a cessé de faire monter la pression sur Madrid. Rappelant que le chef sahraoui est visé par des plaintes – y compris en Espagne – pour « viol, torture et violations massives de droits humains », le ministère marocain des affaires étrangères a qualifié le 8 mai la décision espagnole d’« acte grave et contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage ».

    Le Maroc « en tirera toutes les conséquences », ajoute Rabat, qui enjoint Madrid à ne pas « minimiser l’impact » de l’incident, invoquant notamment la « sauvegarde des intérêts stratégiques des deux pays ». Si la rhétorique officielle reste allusive, certains organes de presse marocains proches du régime sont légèrement plus explicites sur la nature de ces « conséquences ». Apparaissent ainsi des allusions à des effets négatifs sur « la coopération sécuritaire », laquelle a permis de « déjouer plusieurs attentats terroristes en Espagne ».

    Lire la suite depuis la source : Le Monde

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  • Podemos demande au Maroc de « respecter la souveraineté de l’Espagne »

    Podemos s’est prononcé officiellement sur l’hospitalisation en Espagne du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.

    Dans un tweet, le parti de gauche espagnol a indiqué que « le doit respecter la souveraineté de l’Espagne pour accueillir qui elle veut, en l’occurrence le leader du Front Polisario Brahim Ghali pour des raisons humanitaires ».

    « Toute relation entre pays voisins doit être fondée sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures », ajoute-t-il.

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  • Presse Allemande : « L’Allemagne et le Maroc surpris par une crise diplomatique »

    Berlin/Rabat (Agence de presse dts) – Une crise diplomatique entre le Maroc et le gouvernement allemand a conduit à un arrêt de la coopération entre les agences de sécurité des deux pays. L’absence d’échange d’informations est sensible, car les Marocains ont, par le passé, fourni des informations sur d’éventuels terroristes en Allemagne – comme le kamikaze du marché de Noël de Berlin.

    Il existe également des points d’achoppement entre Berlin et Rabat dans d’autres domaines, écrit Der Spiegel. Les futures expulsions vers le Maroc, qui sont actuellement suspendues en raison de la pandémie de Corona, ne peuvent être préparées. Il n’est pas possible d’obtenir les papiers de passeport nécessaires ou d’obtenir de l’aide pour clarifier l’identité des citoyens marocains, selon les documents internes des autorités. Le Maroc en ressent également les effets économiques, par exemple dans la coopération au développement.

    La banque publique KfW est actuellement dans l’incapacité de débourser les prêts d’aide à Corona d’un montant de 225 millions d’euros. Le prêt était destiné à assurer la « survie dans la crise » des petites et moyennes entreprises, qui représentent environ 90 % de l’économie marocaine. D’autres contrats de prêt d’un volume d’environ 12 millions d’euros ont également été affectés par ce report, a indiqué le ministère fédéral de la Coopération économique. L’une des raisons de cette crise est le différend concernant un activiste germano-marocain qui dénonce le royaume via YouTube depuis Duisbourg.

    Il accuse l’État de l’avoir emprisonné et torturé pendant des années sous de fausses accusations de terrorisme. Le Maroc a déposé des accusations criminelles contre lui en Allemagne et a remis plusieurs de ses postes à la police. Les autorités allemandes n’ont pu découvrir aucun contenu illégal. Le Maroc a considérablement réduit ses contacts avec l’Allemagne depuis le mois de mars.

    On ne voit pas comment mettre fin à la brouille diplomatique. Jeudi, le gouvernement de Rabat a rappelé son ambassadeur, selon les informations du « Spiegel », à la grande surprise du ministère allemand des affaires étrangères.

     Oldenburger onlinezeitung, 07 mai 2021

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  • Presse Allemande : « Crise entre le Maroc et Berlin »

    Le Royaume a rappelé son ambassadeur pour des consultations. Rabat est en colère contre la position de l’Allemagne sur le conflit du Sahara Occidental, et le gouvernement allemand est étonné.

    Par Paul-Anton Krüger, Munich

    La crise diplomatique qui couve entre le Maroc et l’Allemagne a atteint un nouveau point culminant : jeudi, le royaume a rappelé son ambassadeur de Berlin pour des consultations. Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères a critiqué la position de l’Allemagne sur le conflit du Sahara occidental. En décembre, le président américain de l’époque, Donald Trump, avait reconnu unilatéralement la revendication du Maroc sur ce territoire en contrepartie de la décision du roi Mohammed VI de normaliser les relations du pays arabe avec Israël.

    L’Allemagne a alors saisi le Conseil de sécurité des Nations unies et a adopté la position, partagée par une majorité de l’ONU et de l’UE, selon laquelle le statut, au regard du droit international, du territoire largement annexé par le Maroc devait être clarifié par des négociations sous l’égide des Nations unies. L’organisation du Front Polisario, soutenue par l’Algérie, lutte pour un État indépendant et contrôle des pans entiers de terres dans le sud et l’est du territoire depuis le retrait de la puissance coloniale espagnole en 1975. Fin 2020, des combats ont éclaté près de la frontière sud avec la Mauritanie.

    Rabat a qualifié les actions de l’Allemagne d’ »acte hostile » qui porte atteinte aux intérêts supérieurs du Maroc. En mars, elle avait déjà interdit aux agences d’État de coopérer avec les missions allemandes au Maroc. Le Maroc a également critiqué le fait de ne pas avoir été invité à la conférence de Berlin sur la Libye et a accusé l’Allemagne de tenter de repousser l’influence du pays. Il a également déclaré que les autorités allemandes avaient transmis des informations des services de renseignement marocains à un résident allemand condamné pour terrorisme – une référence au militant Mohamed Hajib, qui vit à Duisburg. Il critique le roi et la situation politique au Maroc sur les médias sociaux.

    La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Adebahr, a déclaré vendredi à Berlin que le gouvernement allemand n’avait pas été informé du rappel de l’ambassadeur et avait demandé des explications au Maroc. Elle a déclaré que cette procédure était « plutôt inhabituelle et aussi pas une manière très appropriée de résoudre une crise diplomatique ». Les accusations et le choix des mots dans la déclaration de Rabat « ne reposent sur aucune base » et sont incompréhensibles. Il a ajouté que ce développement était regrettable, notamment parce que le gouvernement allemand avait fait des efforts ces dernières semaines pour engager le dialogue et résoudre la crise.

    Suddeutsche, 07 mai 2021

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  • Die Welt : « Pourquoi il est risqué pour l’Allemagne de se frotter au Maroc »

    Par Alfred Hackensberger

    Le Maroc a encore aggravé son différend avec l’Allemagne. En apparence, il s’agit d’espionnage, mais les véritables raisons sont plus profondes. Ce conflit pourrait avoir de lourdes conséquences. Après tout, le Maroc est le gardien de la frontière extérieure de l’Europe en Afrique.

    Les organisations étrangères allemandes sont en état d’urgence dans le royaume d’Afrique du Nord – et personne ne sait combien de temps cela va durer. L’élément déclencheur a été un ordre du ministère marocain des affaires étrangères, début mars, suspendant « tous les contacts et interactions avec l’ambassade d’Allemagne et les institutions qui lui sont associées ».

    La semaine dernière, le royaume a ordonné à son ambassadeur de quitter Berlin et a porté de graves accusations contre le gouvernement allemand. Dans un communiqué, Rabat a pour la première fois donné les raisons de la rupture :  » La multiplication des actions hostiles  » de l’Allemagne  » diamétralement opposées aux intérêts du Royaume.  » Sont énumérés l’espionnage, le dénigrement du Maroc et le torpillage délibéré de la politique du pays.

    Les relations germano-marocaines sont à un niveau historiquement bas

    Ce qui, à première vue, ressemble à un conflit bilatéral, pourrait toutefois avoir de lourdes conséquences. Après tout, le Maroc est le gardien de la frontière extérieure de l’Europe en Afrique et empêche des centaines de milliers de migrants de passer en Espagne. Le royaume est un allié fiable de l’Occident dans la lutte contre le terrorisme international. Rabat a, à plusieurs reprises, fourni des renseignements qui ont permis de déjouer des attentats en Europe.

    « Brusque et excessive », c’est ainsi que les milieux diplomatiques qualifient l’approche du Maroc envers l’Allemagne. Le ministère allemand des affaires étrangères s’est dit « surpris » et ne peut « comprendre les accusations du Maroc ». Alors, qu’est-ce qui pousse le royaume à se lancer dans une confrontation avec l’Allemagne, l’une des principales nations industrielles et un membre important de l’UE ? Un pays dont il vient de recevoir 1,4 milliard d’euros d’aide pendant la pandémie ?

    L’accusation d’espionnage n’est qu’un détail. Il s’agit du transfert présumé de données sensibles du Maroc à Mohamed Hajib. Ce germano-marocain s’agite depuis Duisburg sur Internet contre le Maroc, où il a été emprisonné pendant sept ans en tant qu’islamiste radical. La plainte selon laquelle l’Allemagne ignore le rôle important du Maroc dans le processus de paix libyen n’est pas différente. La chancellerie n’a pas invité le royaume à la conférence sur la Libye il y a un an, bien qu’elle ait été à l’origine de quelques cycles de discussions des représentants libyens au Maroc.

    La principale raison du comportement offensif de Rabat est la région désertique du Sahara occidental, riche en phosphate et en lieux de pêche le long de la côte atlantique. Le Maroc avait annexé la région après la fin de la période coloniale espagnole en 1975. Jusqu’à ce jour, le droit international n’a pas clarifié qui devrait gouverner le Sahara Occidental. Selon les résolutions de l’ONU, un référendum devrait décider : L’affiliation au Maroc ou un état indépendant du mouvement de libération sahraoui POLISARIO. Cependant, le vote n’a jamais eu lieu. Rabat a donc élaboré un plan d’autonomie pour la région – en tant que partie du territoire marocain.

    Le royaume obtient pour cela l’approbation de nombreux États, dont la France. Mais le jackpot est arrivé en décembre, lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ceci en échange de l’établissement de relations diplomatiques avec Israël. Le royaume a été le quatrième pays arabe à bénéficier de l’ »accord d’Abraham », initié par le président de l’époque, Donald Trump. Le Maroc est un partenaire stratégique important en Afrique du Nord, avec lequel il est lié par une amitié vieille de 200 ans – le Maroc a été le premier pays à reconnaître l’indépendance des États-Unis. C’est également ce qu’a souligné le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’une conversation téléphonique confidentielle avec son homologue marocain Nasser Bourita en avril. Washington ne songe pas à revenir sur la décision de l’administration Trump concernant le Sahara occidental.
    Les rapports selon lesquels la milice chiite du Hezbollah formait le POLISARIO aux armes iraniennes peuvent également avoir joué un rôle dans les délibérations américaines. Le Maroc est nécessaire en tant qu’allié contre une éventuelle nouvelle milice mandataire iranienne en Afrique. L’État maghrébin se sent en pleine ascension avec les États-Unis à ses côtés et veut enfin clore le dossier du Sahara occidental en sa faveur. Quiconque s’immisce, le Maroc l’affronte avec force.

    Le Maroc se voit en position de force car sans l’intervention marocaine en Méditerranée, des dizaines de milliers de migrants débarqueraient sur les côtes espagnoles mois après mois. Aux yeux du Maroc, le gouvernement allemand torpille délibérément sa politique du Sahara occidental. Car à peine les États-Unis ont-ils reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental que l’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Lors de cette réunion, Heusgen a pris ses distances avec l’initiative américaine et a appelé à une solution dans le cadre de l’ONU.

    Le représentant du gouvernement allemand a explicitement reproché à Rabat l’échec de toutes les négociations précédentes depuis les années 1990. Heusgen a fait référence aux colons marocains envoyés au Sahara Occidental pour décider d’un éventuel référendum pour Rabat. C’était une performance malheureuse du diplomate allemand de l’ONU et un affront au Maroc. L’argument avec les colons est vieux de 30 ans. Ils vivent maintenant au Sahara Occidental en deuxième et troisième génération. Doivent-ils maintenant être déportés ? En outre, vous ne résolvez pas les conflits en attribuant des blâmes – surtout si vous vous concentrez seulement sur une partie du conflit.
    Heusgen n’a pas dit un mot sur l’Algérie, qui continue à soutenir et à instrumentaliser le POLISARIO à ce jour. Les Sahraouis font partie intégrante de la politique de confrontation de l’Algérie avec le Maroc depuis des décennies. L’Algérie ne veut pas d’une détente des relations avec l’Etat voisin et refuse même de rouvrir la frontière commune. Du point de vue de Rabat, une république indépendante au Sahara occidental serait un État satellite algérien et un risque pour la sécurité nationale du Maroc.

    Die Welt, 12 mai 2021

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  • Algérie/ La feuille de mûrier est tombée

    Près d’un mois après que le Haut conseil de sécurité ait noté des activités et des dépassements sans précédent, portant sur des actions subversives orchestrées par des milieux séparatistes et des mouvements illégaux proches du terrorisme, voilà qu’aujourd’hui la situation paraît plus claire, après qu’un grave complot visant la sécurité et la stabilité de notre pays a été déjoué et dont les auteurs sont des traîtres et des mercenaires affiliés au «mouvement séparatiste MAK». L’un d’eux a décidé enfin de parler et de témoigner sur leurs «activités» et leurs «soutiens» et dénoncer leurs plans qui consistent à terroriser le peuple. L’idée est de permettre à des mercenaires à leur solde d’infiltrer les rassemblements pacifiques et d’exécuter leurs opérations criminelles dans le cadre d’une grande stratégie qui vise à frapper la sécurité et la stabilité de l’Algériedans des tentatives pour déstabiliser la stabilité du pays et démolir l’unité nationale.

    Ces stratégies sont essentiellement connues, elles sont fondées sur l’exploitation des dimensions et aspects identitaires propres au peuple algérien. Partant de là, la concordance et le lien solide entre «le mouvement séparatiste» et le «mouvement rachad» est plus qu’apparent. Il s’agit en faite de deux facettes d’une même devise. La mission d’exploiter la dimension religieuse à des fins politiques a été confiée à rachad. En revanche, le deuxième mouvement, plus idéologique et ethnique, cherche à s’attirer des sympathisants. Les deux mouvements partagent le même discours basé, en somme, sur «la discrimination et la haine». Le plus frappant dans les tenants et aboutissants de ce complot, c’est que les éléments de la cellule criminelle ont bénéficié d’un financement d’Etats et d’entités étrangères et reçu des entraînements de combat pour exécuter le plan prévu. selon une simple règle en criminologie, dans le cas d’une impossibilité d’identifier «le coupable», il suffit de chercher à qui profite le crime.

    La non-adhésion de l’Algérie au grand projet sioniste et son refus de normalisation a suscité la colère et l’ire de «l’entité sioniste». De même que le combat de l’Algérie contre le colonialisme et sa lutte continuelle et inflexible pour déjouer «les nouveaux plans de colonisation» dérange certainement l’ennemi traditionnel et le régime du Makhzen expansionniste qui vit en ces moments l’ivresse de la normalisation avec l’entité sioniste qui le soutient dans son occupation du sahara occidental. D’ailleurs, il n’a jamais défendu ces territoires à l’époque de l’occupation espagnole, simplement parce que le sahara occidental n’a jamais fait partie de son territoire et il ne le sera guère.

    Autrement dit, les intérêts des parties opposées ou contraires aux positions immuables de l’Algérie se croisent, ce qui explique leur soutien aux mouvements, «séparatistes et extrémistes», conformément à des objectifs bien déterminés et partagés. Les tribunes de certains médias sont mises à leur disposition et le financement est loin de s’interrompre car le seul et unique objectif est de prendre pour cible tout ce qui est algérien, notamment après leur échec à entraver le processus démocratique engagé par notre pays, en plus de leurs tentatives désespérées de frapper le lien fort qui unit le peuple algérien à son armée, et ce, à travers de vastes campagnes de «désinformation» menées dans le cadre d’une «guerre électronique», dictées par leurs mercenaires dans le but de produire des crises et tisser des scénarios pour embraser la situation sociale en général.

    Il est question aussi d’ambivalence dans les positions. Ainsi, au nom du droit international et des droits de l’homme, les mouvements de libération et de lutte contre le colonialisme sont inclus dans la case des organisations terroristes, contre le financement des mouvements séparatistes extrémistes pour frapper la sécurité et la stabilité des pays, sous couvert de prétendus droits de l’homme et de démocratie.

    C’est comme si l’histoire se répète. Au début des années 1980, en pleine période de ce qui était appelé «l’éveil» (sahoua), certains de ceux qui ont été induits en erreur ont été entraînés au combat et ont bénéficié d’un soutien pour glorifier le nom d’«Allah» et le «djihad», comme ils croyaient, à raison ou à tort, se transformant ainsi en machine terroriste qui a tout rasé sur son passage, dont l’Algérie a été la plus exposée à ce terrorisme barbare.

    Le hasard a voulu que les parties dont les territoires servaient de «base arrière» pour le terrorisme dans les années 1990, sont celles-là mêmes qui ont mené une campagne tout azimut contre l’Algérie, propageant des mensonges de «Qui tue qui ?» et tenté d’imposer «un blocus diplomatique» à notre pays. Cependant, l’Algérie a pu, grâce à son peuple et la sagesse de son armée, avorter le projet terroriste, seule, sans l’aide de quiconque pour devenir une référence pour les Etats touchés par ce fléau désirant ainsi s’inspirer de son expérience.

    La scène se répète aujourd’hui, ces mêmes parties ne cachent pas leur mécontentement vis-à-vis du processus d’édification de la nouvelle Algérie. Ceci conduira forcément à l’avènement d’un Etat puissant dans la région qui menacerait leurs intérêts et mettrait à nu leur stratégie malsaine fondée sur l’exploitation des richesses et des ressources des peuples de la région, contre de simples illusions, au nom des libertés et des droits de l’homme, comme ce fut le cas dans certains pays auxquels on a exporté une démocratie «amputée» qui les aura transformés en lieu de prédilection de l’extrémisme, du terrorisme et de l’instabilité, afin de continuer à piller les richesses de ces pays et s’assurer des ressources précieuses à bas prix.

    La tentative de mettre à genoux le peuple algérien et de le faire basculer dans le chaos, à travers des complots ourdis et des manigances abjectes, est vouée à l’échec car le peule algérien est très conscient des faits et peut ressentir la dangerosité que représentent ces agendas et ces manigances tissés dans des «laboratoires», financés par «des mouvements» au nom des droits de l’homme et qui, malheureusement, sont exécutés par des «mercenaires» et ceux qui ont vendu leur conscience aux ennemis de la nation, n’hésitant pas à trahir leur Patrie pour le plus offrant. L’Algérie avec son Armée nationale populaire et ses institutions sécuritaires, sur les pas de ses aïeux, se dresse face à tous les ennemis afin de préserver le sacrifice des Chouhada.

    El Djeïch n°694

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  • Algérie/ Maroc-Israël : Khaoua-khaoua… à nos frontières !

    par Maâmar Farah

    Même si vous ne savez pas que les sionistes sont arrivés en grande pompe au Maroc (ils y étaient déjà, mais là, c’est officiel), même si vous n’avez pas vu cette photo face à la frontière algérienne où les emblèmes d’Israël et du Makhzen font «khaoua-khaoua», il suffit de suivre l’actualité en Palestine et au Sahara Occidental occupés pour savoir que les méthodes de là-bas sont déjà arrivées au Maghreb : la maison d’une militante sahraouie a été détruite et les drones commencent à viser les chefs militaires de la RASD !

    Question tueries et répression, le Makhzen, malgré sa longue pratique des deux, a beaucoup à apprendre de son amour de toujours : Israël.

    M. F.

    Le Soir d’Algérie, 12 mai 2021

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  • Algérie : le président Tebboune somme plusieurs entreprises algériennes de rompre leurs contrats avec des sociétés marocaines

    L’Algérie invoque le transfert d’informations sensibles pour la sécurité du pays, mais aussi la sortie de devises dont le pays a besoin. Le tout sur fond de forte crise diplomatique avec son voisin.

    Gros coup de colère du président Abdelmadjid Tebboune. Plusieurs entreprises algériennes ont reçu ordre de rompre leurs contrats avec des sociétés étrangères, susceptibles de « porter atteinte » au pays et « à sa sécurité ».

    Dix jours pour rompre les contrats

    Selon une missive écrite par Abdelmadjid Tebboune datée du 25 avril 2021, mais évoquée cette semaine par la presse algérienne, ces contrats mettent « à la disposition d’entités étrangères » des « données » et « informations sensibles ». Ces entreprises ont un délai de dix jours pour se conformer à l’instruction du président Tebboune, faute de quoi des poursuites seront engagées contre les responsables pour « concussion et complicité ».

    D’après le média privé Ennahar, le président algérien a laissé éclater sa colère après avoir appris que l’opérateur téléphonique Djezzy (Optimum Télecom), la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) et la Société nationale d’assurance (SAA) ont signé des contrats avec des entreprises de pays « hostiles » à l’Algérie dont le Maroc.

    Au moins trois entreprises sur la sellette

    Le président algérien a sommé Djezzy (détenu à 51% par l’Etat algérien), la CAAR et la SAA (deux sociétés publiques d’assurance) de résilier ces contrats et/ou de ne plus y songer. Il a instruit le ministre Benabderrahmane d’interdire tout transfert à l’étranger de dividendes liés à ces contrats.

    Cette décision soudaine ferait suite à des transferts de devises vers l’étranger pour des « prestations » qualifiées d’ »à peine moyennes », alors que le pays traverse une crise économique en raison de la baisse des prix du pétrole et du gaz. Face à cette crise, le président Tebboune avait ordonné dès mars 2020 aux entreprises publiques de ne plus avoir recours à des cabinets d’expertise étrangers afin d’économiser jusqu’à 7 milliards de dollars par an.

    Contexte de crise politique avec le Maroc

    Traditionnellement difficiles, les relations entre l’Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation, notamment sur le dossier du Sahara occidental qui empoisonne leurs relations depuis quarante ans.

    Ces derniers mois, Alger a aussi fustigé la normalisation des relations du Maroc avec Israël, en échange d’une position accomodante des Etats-unis sur le Sahara occidental. Alger dénonce des « manœuvres étrangères » visant à la déstabiliser. Des décisions très politiques, à un mois d’élections législatives anticipées.

    Franceinfo, 12 mai 2021

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