Étiquette : Sahara Occidental

  • UA : Le Maroc dos au mur

    SOMMET DU CONSEIL DE PAIX ET DE SÉCURITÉ DE L’UNION AFRICAINE : Le Maroc dos au mur

    Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) a tenu ce mardi une réunion par visioconférence, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, pour examiner le dossier brûlant du Sahara Occidental occupé, où le Maroc a rompu unilatéralement le cessez-le-feu vieux de 30 ans.
    Cette réunion était prévue dans le cadre du sommet présidentiel du CPS sous la présidence du chef de l’Etat du Kenya, Uhuru Kenyatta. Selon l’APS, qui cite une source proche du dossier, cette réunion de haut de niveau sur le Sahara Occidental a vu le Maroc manœuvrer en vain pour empêcher sa tenue. Rabat a voulu empêcher l’organisation panafricaine d’atteindre le quorum nécessaire pour convoquer cette réunion.
    À signaler qu’il s’agit de la première réunion du genre depuis la reprise de la lutte armée au Sahara Occidental, le 13 novembre 2020. Elle sera consacrée à l’évaluation de la mise en œuvre de la décision du sommet extraordinaire de l’UA de décembre 2020 sur la question sahraouie.
    Rappelons que le 14e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement avait pris la décision de réinscrire la question sahraouie à l’agenda du CPS de l’UA pour la relancer.
    La décision jette la lumière sur les derniers développements au Sahara Occidental, suite à l’agression militaire marocaine contre des manifestants civils sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest de ce territoire non autonome, et intervient pour mettre un terme aux tentatives du Maroc d’écarter l’organisation africaine des efforts visant à trouver une solution à ce conflit, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    La décision «demande au Conseil paix et sécurité de l’UA conformément aux dispositions pertinentes de son protocole d’engager les deux parties (Maroc-RASD), tous les deux membres de l’Union africaine, de remédier à la situation (sur le terrain), en vue de préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit qui prévoit l’autodétermination au Sahara Occidental». Cette solution doit être aussi «conforme aux décisions et résolutions pertinentes de l’Union africaine et de l’ONU, ainsi qu’aux objectifs et principes de l’acte constitutif de l’UA», qui, il y a lieu de rappeler, insiste sur le strict respect du principe d’intangibilité des frontières héritées à l’indépendance.
    Notons que l’initiative de l’Union africaine met à nu les louvoiements de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU ne dispose pas de tous les leviers pour la désignation d’un nouvel envoyé personnel pour le Sahara Occidental, poste vacant depuis la démission de l’ancien Président allemand, Horst Kohler, a déclaré le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric.
    Toutefois, la cause sahraouie est entendue au niveau international. Exemple, la question sahraouie a été, récemment, au centre d’une conférence numérique au Club d’Afrique à lUniversité des relations internationales relevant du ministère russe des Affaires étrangères, a indiqué dimanche l’Agence de presse sahraouie SPS.
    B. T.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité,

  • Inside Arabia : La tentative du Maroc de donner une leçon à l’Allemagne ne fera que retourner l’opinion publique contre lui

    par Martin Jay

    L’élite marocaine a été vexée en décembre lorsque les Allemands ont suggéré que seule l’ONU peut résoudre la question du Sahara Occidental. Mais elles ont réagi de manière excessive et Rabat va maintenant voir à quel point l’Allemagne est puissante au sein de l’UE et comment elle doit travailler rapidement pour mettre fin à l’impasse.

    Comme toute grande nation, l’Allemagne a un certain nombre de mythes attachés à son caractère, peut-être en grande partie en raison de son héritage au cours des 100 dernières années, où elle a changé le cours de l’histoire en déclenchant – et en perdant – deux guerres mondiales. Parmi les contrevérités que les gens aiment à croire à propos des Allemands, la principale est qu’il s’agit d’un peuple minutieux et efficace qui commet rarement des erreurs et qui est sûr de lui et de sa position dans le monde.

    En fait, d’après mon expérience de travail pour la télévision d’État allemande en tant que correspondant étranger indépendant pendant près de dix ans, peu de ces clichés sur les Allemands sont vrais. En réalité, j’ai trouvé que les Allemands étaient des gens peu sûrs d’eux, arrogants et, surtout, farouchement têtus.

    La récente prise de bec du Maroc avec l’Allemagne est intéressante car son issue sera déterminée par les réalités du ministère allemand des affaires étrangères et de son gouvernement. Mais Rabat s’est-il lancé dans un combat dont il ne pourra plus s’en sortir ? Et va-t-il payer un lourd tribut à cette décision capricieuse qui, début mars, a vu le Maroc rompre ses relations avec l’ambassade d’Allemagne ?

    « La dispute, à première vue, semblait être la position de Berlin s’opposant à la décision de Donald Trump de reconnaître officiellement le Sahara occidental comme protectorat légitime du Maroc ».

    La dispute, à première vue, semblait être la position de Berlin s’opposant à la décision de Donald Trump de reconnaître officiellement le Sahara Occidental comme protectorat légitime du Maroc, en quelque sorte. Mais il y avait d’autres questions en arrière-plan qui ont également amené le palais de Rabat à un point de rupture : Berlin n’a pas invité Rabat à une conférence clé sur la Libye (absurde et mesquin, étant donné que le Maroc était le pays hôte d’un accord négocié par l’ONU en 2015), l’obsession de l’Allemagne à créer des chiens de garde de type droits de l’homme à l’intérieur du Maroc, et un récent scandale sur un ressortissant germano-marocain qui a été arrêté à tort par Interpol et a passé un certain temps dans une prison marocaine avant de revenir en Allemagne.

    Ce dernier était probablement une erreur de la part du Maroc. Mais à part cela, Berlin a joué dur avec Rabat depuis un certain temps et un rapport récent, qui a souligné l’opposition de l’Allemagne à la décision de Trump sur le Sahara Occidental, met en lumière Berlin et son besoin comique, sinon désespéré, d’être un acteur international sur la scène mondiale.

    L’Allemagne n’est pas seule à l’ONU et au sein de l’UE lorsque nous parlons de pays qui se tournent maintenant vers l’ONU elle-même pour remettre le dentifrice dans le tube après la décision de Trump. Il était peut-être un peu naïf de la part de l’élite de Rabat de penser qu’elle pouvait étouffer ce bourgeon avant que de telles idées ne se répandent. Rabat verra dans les semaines à venir que le soutien écrasant dont bénéficiait le peuple autochtone du Sahara Occidental avant que Trump ne prenne cette décision, ne fera que se renforcer. Les projecteurs seront de nouveau braqués sur le Maroc, qui devra faire le prochain pas ou faire face à l’épaule froide de la seule organisation internationale au monde où il ne peut vraiment pas se permettre de devenir un ennemi.

    « Le geste de Trump n’a pas fait avancer la question du Sahara Occidental pour Rabat mais est simplement devenu le pistolet de départ d’une toute nouvelle débâcle internationale ».

    Le geste de Trump n’a pas fait avancer la question du Sahara Occidental pour Rabat mais est simplement devenu le pistolet de départ d’une toute nouvelle débâcle internationale alors que des pays comme l’Allemagne s’enfoncent profondément.

    La reconnaissance du Sahara occidental par Trump a ouvert la voie à la normalisation des relations entre Israël et le Maroc, qui portera sans aucun doute ses fruits en termes d’assistance au développement et au commerce. Cela ne fait aucun doute. Mais le prix que le Maroc paiera sera lourd dans le monde entier, car de nombreux pays puissants – qui fermaient auparavant les yeux sur les détails peu recommandables de la façon dont le Maroc mène ses affaires à l’intérieur du Sahara occidental – ne resteront désormais plus silencieux.

    Rabat part du principe que Berlin est seul sur ce sujet et le coup de théâtre consistant à couper les relations n’était probablement pas judicieux. Beaucoup pourraient dire que, étant donné les compétences diplomatiques limitées du Maroc ou, en effet, le manque d’élan de son ministre des affaires étrangères sur le plan international, Rabat n’avait pas vraiment le choix. Il a été acculé dans un coin. Il y a peut-être une part de vérité dans cette affirmation.

    Mais se battre avec le gorille de 600 livres de l’UE ne peut que se terminer en larmes pour le Maroc. Si l’Allemagne est aussi têtue que ses antécédents le montrent, Berlin voudra faire un exemple de cette démarche pour influencer les grands acteurs des Nations unies – les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, par exemple. Elle fera valoir que la situation des droits de l’homme est si mauvaise au Maroc même, comment Rabat pourrait-il bénéficier de l’ancien patronage s’il réagit de la sorte à l’Allemagne ? « Qu’a fait l’Allemagne ? » demanderont les Allemands à leurs amis du Parlement européen. « Si c’est ainsi que Rabat réagit simplement à un point de vue qui s’oppose au leur, alors que pouvons-nous supposer être la véritable histoire au Sahara Occidental ? ». Le ministre allemand des affaires étrangères s’adressera aux autres ministres des affaires étrangères de l’UE à Bruxelles lors de leur rencontre.

    « Le Maroc n’a pas un palmarès impressionnant pour trouver une solution démocratique au problème du Sahara Occidental ».

    Le Maroc n’a pas un palmarès impressionnant pour trouver une solution démocratique au problème du Sahara Occidental. En effet, en 1991, il a jeté un nuage de poussière, lorsque les réalités d’un référendum là-bas ne semblaient pas favorables ou propices à ses objectifs.

    Le problème découle en grande partie de l’absence de tout débat au sein du Maroc lui-même. Lorsqu’une telle politique est appliquée pendant des décennies et que la population, les médias et les fonctionnaires concernés s’habituent à une doctrine appliquée sans cesse, il est facile de comprendre pourquoi le palais a tant de mal à parler aux acteurs internationaux. Au Maroc, la plupart des citoyens qui aiment leur roi sont terrifiés à l’idée même d’aborder le sujet sous un autre angle que celui qui est officiel. Une génération entière a accepté que ce serait une trahison de le faire, et c’est là que réside le cœur du problème. Rabat a étendu cette idéologie à la communauté internationale et s’est ainsi heurté à un mur.

    L’ONU est une institution qui vit et respire pratiquement selon le mantra que la colonisation sous toutes ses formes ne peut être acceptée. Par défaut, l’institution travaille contre tout modèle de ce type, aussi opaque soit-il. Ce que Rabat a fait en s’opposant à l’Allemagne – qui, bien que ne siégeant pas au Conseil de sécurité, a néanmoins une influence considérable – est autodestructeur. Les déclarations de Rabat qui justifient ce geste par le fait qu’il n’accepte plus de relations avec des pays qui séparent la politique du commerce sont pour le moins naïves. Rabat découvrira, à son détriment, que la politique, l’aide et le commerce ont été séparés à son avantage pendant des décennies par de nombreux amis du Maroc. Insister sur le fait qu’une nouvelle homogénéisation des relations devrait être la nouvelle norme ne fera que se retourner contre ceux qui ont eu l’idée d’essayer de donner une leçon aux Allemands obstinés.

    Inside Arabia, 11 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, ONU, Union Européenne,


  • Afrique: Chakwera lance un appel pour faire taire les armes en Afrique

    Par Mphatso Nkuonera -Mana

    Le président Lazarus Chakwera a lancé un appel à l’Union africaine (UA) et à d’autres organisations internationales pour qu’elles s’associent pour faire taire les armes en Afrique afin de gagner la paix, affirmant que l’état actuel des choses a laissé de nombreuses personnes sans espoir dans leur propre pays.

    Il a fait ces remarques mardi au palais Kamuzu à Lilongwe lorsqu’il s’est adressé aux médias après la tenue du sommet des chefs d’État et de gouvernement au sommet de l’UA qui s’est tenu virtuellement.

    Le 984e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UA sur la paix et le Conseil de sécurité était censé se tenir physiquement à Addis-Abeba, en Éthiopie, mais a eu lieu pratiquement en raison de la pandémie de Covid-19.

    «La réunion avait deux ordres du jour principaux de dirigeants africains débattant des moyens de parvenir à une paix durable en Afrique en mettant l’accent sur le changement climatique et ses effets sur la paix et la sécurité sur le continent.

    « Le deuxième ordre du jour était un suivi de la mise en œuvre de la décision de faire taire les armes qui a été prise lors du 14e sommet extraordinaire », a-t-il dit.

    Le président Chakwera a déclaré que de nombreux pays ont beaucoup souffert alors que des multitudes de personnes ont été déplacées, laissant les femmes et les enfants plus vulnérables dans leurs communautés.

    Il a ajouté que l’UA était très déterminée à faire en sorte que les pays puissent accéder et recevoir la vaccination Covid-19 en Afrique.

    « Nous devons prendre cette vaccination sur un front au niveau international, car si un pays est en retard sur la vaccination, un autre sera également touché, nous devons donc le prendre très au sérieux », a-t-il déclaré.

    S’exprimant plus tôt, le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, qui est le président de l’UA, du Conseil de paix et de sécurité, a déclaré que les États membres de l’UA devraient envisager de transférer la flotte de la route au rail comme un moyen de vaincre le changement climatique.

    Le président de l’Union africaine, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi, a déclaré que le changement climatique avait gravement affecté le continent africain et avait entraîné une augmentation des conflits en raison de la ruée vers des ressources comme l’eau, la nourriture et les terres arables. .

    «Le développement durable est très important pour la réalisation du développement africain, mais malheureusement, nos pays sont plongés dans des conflits politiques ou simplement des insurrections comme au Mozambique, en Guinée équatoriale, au Maroc, en Éthiopie et dans mon propre pays, la RDC et de nombreux autres pays à travers l’Afrique.

    « Nous avons besoin que ceux-ci soient confrontés à un seul front, par le Conseil de sécurité de la paix pour résoudre les conflits qui ont éclaté au Sahara occidental afin que nous fassions taire les armes en Afrique », a-t-il dit.

    Nyasa Times, 9 mars 2021

    Tags : Afrique, Conseil de Paix et Sécurité, Sahara Occidental, conflits,

  • Algérie : Frontières

    Tout ce qui touche aux pays limitrophes à l’Algérie ne peut passer inaperçu, et quand la nouvelle semble aller dans le bon sens, alors c’est évidemment à «prendre» avec intérêt. Celle provenant, hier, de la ville libyenne de Syrte, est à mettre dans la case «espoir». La nouvelle vient éclaircir des cieux d’une région à feu et à sang depuis plus de 10 ans. Ainsi, l’approbation du gouvernement intérimaire libyen par le Parlement, qui s’était réuni dans l’ancien fief de Mouamar Kadhafi, vient conforter un processus politique déclenché juste après le cessez-le feu du 23 octobre 2020. Un acte important en vue de la tenue des élections générales prévues le 24 décembre prochain.

    La réussite de ces étapes en terre libyenne est (tant que la stabilité est au bout) évidemment bénéfique pour l’Algérie. Les guerres fratricides à nos frontières Est, qui durent depuis 2011, ont été la base arrière de l’insécurité qui a régné après en Tunisie, au Niger, et surtout au Mali. Même l’Algérie n’a pas été épargnée, et Tiguentourine est toujours dans les mémoires.
    Du côté libyen, c’est rassurant, mais par contre, à l’Ouest, la situation suscite de plus en plus d’inquiétude. Le dernier foyer colonial en Afrique qu’est le Sahara occidental n’a pas trouvé encore une solution juste et permanente.

    L’intervention du Président Tebboune lors de la réunion, en visioconférence, du CPS (Conseil de paix et de sécurité) de l’UA (Union africaine) est venue rappeler la position algérienne envers ce dossier de décolonisation qui n’a que trop tardé. Une fidélité à la cause sahraouie qui n’est pas du goût du Makhzen, et il le démontre par ses «réactions». Ces dernières ne sont pas uniquement affichées par les médias marocains, mais d’autres formes ont été actionnées, et avec force. Il s’agit surtout des attaques électroniques qui ne sont pas négligeables et dont l’impact est parfois ahurissant sur les réseaux sociaux algériens.

    La manipulation et les Fake news qui pullulent sur la toile sont très souvent élaborés dans les laboratoires de Rabat. C’est pour au moins ces raisons qu’il est primordial de riposter, mais avec intelligence. Peut-être que la journée d’étude, portant sur la guerre de l’information, organisée samedi passé par l’INESG (Institut national d’études de stratégie globale) va pouvoir apporter du «concret».

    Reporters, 11 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Mali, Sahel,

  • Conflit au Sahara occidental :Tebboune appelle à une "solution durable"

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé, mardi, la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le royaume du Maroc à s’engager dans des pourparlers « directs et sérieux », sous l’égide de l’Union africaine (UA) et de l’Onu…

    Le chef de l’État a affirmé que « ce conflit ne saurait être réglé sans un processus politique qui se réfère aux principes fondateurs de l’Organisation continentale ». Dans son allocution lors de la réunion, en visioconférence, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA au niveau des chefs d’État et de gouvernement, le Président Tebboune a déclaré : « l’occasion nous est donnée aujourd’hui d’examiner la situation grave au Sahara occidental avec l’espoir de voir nos délibérations aboutir à des mesures concrètes et efficaces pour cristalliser une solution durable à ce conflit, qui n’a que trop duré mais qui ne saurait avoir de délais de prescription ». « Notre réunion intervient, comme c’est déjà expliqué, dans l’objectif de réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu entre la RASD et le royaume du Maroc, et d’oeuvrer à la réalisation d’une solution juste et permanente à même de garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et clore définitivement les dossiers de décolonisation en Afrique », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que « l’Afrique qui a vaincu l’occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l’Apartheid, se doit aujourd’hui d’en finir avec le dernier foyer colonial dans notre continent.
    L’échec du cessez-le-feu suite à la violation d’un accord en vigueur depuis 1991 et l’escalade dangereuse que connaît le conflit au Sahara occidental n’est que la résultante de décennies de politique de blocage et de ralentissement systématiques des Plans de règlement, de contournement du processus de négociations et de tentatives récurrentes d’imposer le fait accompli dans le territoire d’un État membre fondateur de l’UA », a fait observer le Président Tebboune. Il a cité, entre autres, « l’exploitation illégale des richesses, les démarches visant le changement de la composition démographique des territoires occupés, les violation systématiques menées à l’encontre de citoyennes et de citoyens sahraouis sans défense, outre les tentatives illégales pour modifier le statut du Sahara occidental ». C’est pour cette raison, ajoute le Président Tebboune, « nous invitons notre honorable organisation à joindre sa voix à la notre pour demander au Secrétaire général de l’Onu de désigner immédiatement son représentant au Sahara occidental, de même que nous invitons l’Onu à donner, avec l’appui de l’UA, à la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), des ordres pour faire face aux violations es droits de l’homme au Sahara occidental ».
    Pour le président de la République, « l’absence de prise en charge de la tragé ie du peuple sahraoui qui en a assez des atermoiements de l’Onu dans l’organisation d’un référendum, convenu depuis 30 ans, mais aussi le blocage sans précédent du processus politique ont extrêmement exacerbé la situation ». « Face à ces développements dangereux, notre organisation continentale qui avait eu un rôle historique dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien ne peut rester silencieuse ou mise à l’écart. Il est inconcevable d’entendre, après le déclenchement d’une guerre entre deux Etats membres de notre Organisation, des voix, ça et là, tentant d’avancer des (arguments) fallacieux pour la justifier », a-t-il souligné. « S’agissant de la non soumission de ce dossier à l’UA sous prétexte que la question est inscrite à l’agenda de l’Onu », Tebboune a rappelé que « toutes les questions africaines abordées par notre Organisation sont inscrites, en même temps, auprès de l’Onu, en tête desquelles la question libyenne ». « Toutes les questions de paix et de sécurité en Afrique, sans exception aucune, sont inscrites à l’agenda de l’Onu, ce qui n’a pas empêché notre organisation d’y apporter de précieuses contributions hautement saluées par tous pour le règlement de ces questions », a-t-il soutenu. Un blocage sans précédent Quant au règlement de ce conflit,Tebboune a affirmé que le « processus politique pour le règlement de la question sahraouie sous les auspices de l’Onu, fait face à un blocage sans précédent inexpliqué, au vu des impacts graves de la reprise de la lutte armée ».
    « La présence de réfugiés sahraouis dans le territoire de la République algérienne démocratique et populaire, nous mène au constat que ceux qui sont nés le jour de l’occupation du Sahara occidental sont aujourd’hui des hommes (…) Ils n’accepteront guère de rester, ni de mourir en tant que refugiés sur la terre bénie d l’Algérie où nos frères sahraouis sont les bienvenus », ajoute le chef de l’État dans son allocution. Face aux répercussions de ce conflit susceptible de compromettre la paix et la sécurité dans toute la région, le Président Tebboune a plaidé pour « l’activation du rôle du CPS, en vertu des dispositions de son protocole constitutif afin d’apaiser la situation et d’oeuvrer à trouver une solution durable et équitable, conformément aux résolutions pertinentes de l’UA et de l’Onu ». « Les tentatives désespérées et récurrentes visant à consacrer et à donner une légitimité à l’occupation marocaine des territoires d’un pays membre fondateur de notre organisation, en niant, constamment, la réalité sahraouie et les aspirations de ce peuple, ne feront que prolonger ce conflit à près de cinq décennies, d’où l’impératif de rappeler les références et réalités consacrées aux niveaux onusien et continental, stipulant toutes que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation, comme classée par l’Onu », a-t-il insisté.
    Le Président Tebboune a mis en avant la « nécessité impérieuse de mettre fin à ce conflit, préconisant le retour aux principes fondateurs de notre organisation continentale, notamment les dispositions de l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA sur le respect des frontières héritées à l’indépendance, le règlement pacifique des conflits avec l’interdiction de l’usage de la force et des menaces entre les Etats membres et l’importance de la coexistence pacifique ». Rappelant que la RASD et le Maroc son membres de l’UA, le président de la République « a invité les deux États à s’engager dans des pourparlers directs et sérieux, sous l’égide de l’UA et de l’Onu, pour parvenir à un nouvel accord de cessezle- feu, et réunir les conditions nécessaires pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination ».
    En conclusion, le Président Tebboune a formé le voeu sincère de voir les parties au conflit « prôner le dialogue et faire preuve de sagesse pour la relance du processus de règlement du conflit qui a trop duré, en garantissant au peuple sahraoui le droit à une vie décente dans le cadre de la liberté, de la sécurité et de la stabilité, et partant concourir à la réalisation des aspirations de l’ensemble de nos peuples au progrès, à l’unité et à l’intégration ». « Il s’agit là des idéaux pour lesquels les pères fondateurs de notre organisation continentale ont milité et auxquels nous demeurons attachés », a-t-il conclu.
    Par : LAKHDARI BRAHIM
    Le Midi Libre, 11 mars 2021
    Tags : Algérie, Sahara Occidental, Maroc, 
  • Algérie : Tebboune refuse une aide proposée par les EAU

    Positions de l’Algérie : le ‘non’ catégorique de Tebboune

    Selon des informations rapportées par le site Araby Post, Abou Dhabi aurait proposé à l’Algérie, au mois de février écoulé, de lui fournir un lot de vaccin anti-covid19, au titre d’une aide que le royaume aurait décidée pour aider l’Algérie à surmonter ‘la crise économique qu’elle traverse’.

    Toujours selon le même site, le président Tebboune aurait opposé un ‘non’ catégorique à cette aide venant d’un pays qui a normalisé ses relations avec l’entité sioniste et qui a ouvert un consulat à El Ayoune au Sahara Occidental, en porte-à-faux avec toutes les décisions onusiennes sur cette question.

    Au cas où cette proposition d’aide a été réellement faite comme le rapporte Araby Post, la réponse du président Abdelmadjid Tebboune était prévisible car il faut dire que l’Algérie n’est pas en crise financière, comme l’a d’ailleurs rappelé dernièrement le président de la république et n’a donc pas besoin d’aides. Surtout de pays qui ont trahi la cause palestinienne et foulé aux pieds les décisions des Nations Unies concernant l’autodétermination du Sahara Occidental et le droit aux peuple – à tous les peuples- à disposer d’eux-mêmes.

    L’Algérie, faut-il le rappeler, a toujours bâti ses relations internationales sur le respect mutuel et sur la base des lois internationales et ne saurait renier ses principes fondamentaux, pris déjà à l’aube de sa révolution armée pour recouvrer sa liberté et son indépendance.

    Les relations de l’Algérie, qu’elles soient avec ses voisins, et ou avec « les traditionnels » alliés ont été en effet, bâties sur une « coopération pacifique entre tous les pays dans un esprit dépouillé de tout préjugé et sur la base du respect mutuel entre les peuples ».

    En outre, parmi les principes constants de l’Algérie, le soutien aux mouvements révolutionnaires des peuples n’a jamais failli, de telle sorte qu’Alger était qualifiée de ‘Mecque des mouvements révolutionnaires ».

    Le président Abdelmadjid Tebboune et l’Etat algérien soutiennent encore les causes justes pour la libération des peuples des jougs coloniaux, ce qui ne saurait cohabiter avec une politique qui ne respecte pas ces principes.

    Cette position inchangée de l’Algérie n’est pas du goût de certains « leaders », chefs d’Etats et autre monarques et faire une proposition de ce genre à l’Algérie – si l’information est juste bien sur- ne peut jamais être fait de manière innocente et l’Algérie n’a jamais mangé de ce pain-là.

    N’oublions n’a pas également les efforts déployés par Abou Dhabi, l’Égypte, le Maroc et le Qatar pour contrecarrer la candidature de Ramtane Lamamra, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, pour le poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, car cela aurait contrecarré les volontés hégémonistes de nombre de ces pays.

    Non, l’Algérie n’est pas en crise, elle ne tend pas la main et ne peut être achetée pour se départir de ses principes. L’Algérie est, depuis le 1er novembre 1954, un exemple de courage, d’abnégation, de don de soi et ne saurait, pour quelque raison que ce soit, se soumettre ou abdiquer.

    La Patrie News, 10 mars 2021

    Tags : Algérie, EAU, Sahara Occidental, Palestine,

  • La décision du TJUE pourrait déclencher une crise grave avec le Maroc (principal conseiller de la CE)

    Selon El Confidencial, « la prochaine crise avec le Maroc a une date : le début de l’été ». La raison? Le verdict de la Cour Européenne de Justice qui doit doit décider si elle annule les accords de partenariat et de pêche entre la Commission européenne et Rabat parce qu’ils incluent à nouveau le Sahara occidental.

    Le journal espagnol rapporte que « Fernando Castillo de la Torre, conseiller juridique principal de la Commission européenne, a mis en garde les cinq juges en face de lui contre les graves répercussions de l’arrêt qu’ils rendront au début de l’été ». « Leur verdict pourrait ébranler les relations du Maroc avec l’Union européenne et surtout avec l’Espagne, son voisin le plus immédiat », a-t-il indiqué.

    Pour rappel, la CJUE a débattu le 3 mars dernier le recours présenté par l’avocat du Front Polisario contre l’inclusion du Sahara Occidental dans les accords commerciaux de l’UE avec le Maroc. En cas de verdict défavorable, Rabat pourrait lâcher son contrôle des frontières provoquant une vague déferlante de migrants.

    Tags : Espagne, Union Européenne, Maroc, Cour Européenne de Justice, TJUE, Sahara Occidental, Western Sahara,

  • Maroc : Une affaire d’espionnage au cœur de la tension entre Berlin et Rabat

    Par Mohamed K.

    Depuis plusieurs semaines, le Maroc a créé une vive tension dans ses relations avec l’Allemagne. Sans aucune explication et contrairement aux usages diplomatiques, Rabat a instruit tous ses ministères et autres organismes ou entreprises à couper tout rapport d’ordre professionnel, universitaire ou même amical avec leurs homologues allemands.

    Pour de nombreux observateurs, cette virevoltante position du makhzen est liée étroitement aux positions de principe de Berlin sur la question du Sahara occidental et son soutien aux résolutions onusiennes quant au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Avec le silence du gouvernement allemand et l’absence de toute réaction sur cette incompréhensible agressivité marocaine à son égard, le doute s’installe sur les véritables motivations de l’affaire. De fil en aiguille, la presse internationale a commencé à s’intéresser de plus près à cette tension. Et les journalistes d’investigation n’ont pas finit de découvrir des surprises.

    Ainsi, c’est bel est bien toute une affaire d’espionnage qui est au cœur de cette tension et la levée des boucliers de Rabat contre Berlin. Des agents allemands auraient révélés les plans du Maroc en Europe centrale.
    En effet, le quotidien EL ESPAÑOL rapporte que «selon des sources de renseignements étrangers, le contre-espionnage allemand a obtenu des informations secrètes et sensibles au Maroc sur ses plans d’action dans les pays européens».
    «L’intention était de s’affirmer comme un allié de l’Allemagne dans la lutte contre le crime organisé. En retour, Rabat voulait que Berlin reconnaisse la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», explique la publication de la droite espagnole.

    Cette dernière détaille ce plan en expliquant que «le Maroc a cherché à mettre en place un schéma de coopération bilatérale en Europe centrale similaire à celui qu’il entretient avec ses grands alliés sur le continent, tels l’Espagne et la France (…) dans le contrôle du trafic de drogue et les migrations.» Les deux sujets sont très sensibles dans le vieux continent qui subit depuis de longues années une déferlante de migrants maghrébins et subsahariens, voire moyen-orientaux, ainsi qu’une excroissance énigmatique dans le trafic de drogue et l’apparition de nouveaux réseaux.

    Or, ce plan a lamentablement échoué grâce à l’inflexibilité de Berlin sur les questions internationales. L’auteur de l’article affirme encore que : «Néanmoins la position ferme de l’Allemagne sur le respect du droit international» a contrarié les plans marocains.
    «La décision allemande a ensuite «infecté» le reste des pays européens à l’heure de prendre position sur le conflit au Sahara occidental, selon des rapports de Paris et Rabat», révèle toujours la publication.

    Sur ce point, il semble qu’à l’heure ou le Maroc a acquis le tweet de l’ex président américain Donald Trump sur une prétendue marocanité du territoire sahraoui, le Roi M6 voulait arracher la même reconnaissance chez les pays membres de l’Union européenne, notamment ceux de l’Europe centrale. Les services marocains ont tout œuvré pour gagner cette bataille au prix de manœuvres liées à la coopération policière. Le flop du makhzen s’est amplifié quand Berlin a déjoué le plan, révélé les dessous et informé surtout les autres pays voisins, encore sensibles et très proches de la doctrine allemande. C’est cet échec qui explique la colère et la rage du gouvernement de Rabat contre un seul pays de l’UE, en l’occurrence l’Allemagne.

    Pour rappel, le ministère marocain des Affaires étrangères a enjoint, le lundi 1er mars, au chef du gouvernement et aux ministres de «suspendre tout contact avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc. En raison des malentendus profonds avec la République fédérale de l’Allemagne au sujet des questions fondamentales du Royaume du Maroc», selon ses propres termes.

    Pour détourner les regards, certains médias du makhzen ont diffusé de fausses informations visant l’ambassade d’Allemagne et ses organismes ou fondations installées dans le royaume, les accusant implicitement d’espionnage. Or dans ce cas précis, l’ambassadeur germanique n’a jamais été considéré comme personna non grata, ni lui ni aucun autre fonctionnaire allemand.

    Il faut noter que des points de discorde existaient entre les deux pays, depuis de longues années, comme celle de l’affaire du marocain Mohamed Hajjib, torturé et lourdement condamné par un tribunal marocain, des fondations allemandes dont leurs dynamismes irritent l’influence des réseaux pro-français, ou celles de la mise à l’écart du lobbying marocain sur le dossier libyen.

    Le Jeune Indépendant, 9 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, espionnage, Sahara Occidental, Western Sahara, Polisario, Union Européenne, UE,

  • Sahara Occidental-Algérie : L'Université de Souk-Ahras exprime son soutien au peuple sahraoui

    L’UNIVERSITÉ MOHAMED CHÉRIF MESSAADIA DE SOUK-AHRAS HÔTE D’UNE DÉLÉGATION DE LA RÉPUBLIQUE ARABE SAHRAOUIE.

    Afin d’informer l’opinion publique et de mettre les universitaires au courant de ce qui ce passe sur les terres de la République Arabe Sahraouie Démocratique, une délégation de la RASD présidée par le responsable des affaires des étudiants a effectuée une visite le 06 mars 2021 au pole universitaire Mohamed Chérif Messaadia. 
    Au cours de la conférence organisée spécialement à ce sujet, M. Gouasmia Abdelkrim, recteur de cette institution a souligné qu’à travers l’histoire et la lutte du peuple sahraoui, l’Algérie se remémore son histoire et sa résistance face à l’occupation française, ‘’ nous restons mobilisés aux cotés de nos frères sahraouis en leur réaffirmant notre soutien indéfectible et inconditionnel au droit à l’autodétermination’’.
    De son coté M. Moulay Ahmed Brahim, responsable de la délégation, a en premier lieu félicité tous les algériens en particulier la famille universitaire de Souk-Ahras de l’accueil chaleureux qui a été réservé à son groupe, avant de décortiquer la situation et le développement diplomatique, politique, social et militaire sur la scène continentale et internationale du conflit qui oppose les deux voisins en l’occurrence le Maroc et la République Arabe Sahraouie, suite aux agressions militaires répétées de ce pays, indiquant que la présence de sa délégation en Algérie a pour but d’informer l’opinion publique régional et international sur les multiples dépassements de l’armée marocaine et de saisir les universitaires algériens de tout ce qui ce passe sur les terres de la R A S D, notamment durant les étapes en cours liées aux événements accélérés qui entourent le dossier du droit du peuple sahraouis à l’autodétermination.
    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Western Sahara, Université de Souk Ahras,
  • Aljazeera : Qu’y a-t-il derrière le différend diplomatique Maroc-Allemagne?

    Le Maroc a suspendu ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes, ce qui a provoqué des des réponses de la bergère au berger.

    Par Graham Keeley

    Au milieu d’un différend diplomatique entre le Maroc et l’Allemagne, largement compris comme étant dû à des différends sur le territoire contesté du Sahara occidental, l’Espagne, qui a gouverné la région désertique en tant que colonie jusqu’en 1975, a déclaré qu’elle chercherait une solution négociée par l’ONU.

    Le Maroc a suspendu lundi dernier ses contacts avec l’ambassade d’Allemagne et les organisations culturelles allemandes dans ce pays d’Afrique du Nord, ce qui a incité l’Allemagne à une réponse similaire.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a déclaré que Madrid comptait sur l’ONU pour négocier un accord entre les deux parties.

    « L’Espagne maintient une position ferme et constante qui soutient la recherche d’une solution qui doit être politique, juste, durable et mutuellement acceptable comme établi par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t- elle déclaré dans un communiqué.

    «Il n’appartient pas à l’Espagne de promouvoir une solution concrète mais de soutenir les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution mutuellement acceptable pour les parties.»

    Rabat a annoncé sa décision la semaine dernière en invoquant «de profonds malentendus» sur «des questions fondamentales pour le Maroc».

    Certains analystes estiment que les mesures sont une tentative de l’État nord-africain de prendre position sur sa revendication de la souveraineté du Sahara occidental contesté.

    La semaine dernière également, la Cour européenne de justice – comme prévu précédemment – a entendu des observations sur l’accord commercial Maroc-Union européenne qui sont contestées par le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.

    À Rabat, la colère monte face aux critiques de l’Allemagne contre la décision de l’ancien président américain Donald Trump en janvier de cette année de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Trump a rompu avec des décennies de tradition diplomatique américaine pour reconnaître la revendication marocaine sur le territoire contesté en échange de la normalisation par Rabat de ses relations avec Israël.

    A cette époque, le Maroc se sentait déjà snobé par l’Allemagne, qui n’avait pas réussi à inviter les responsables marocains à un congrès à Berlin en janvier 2020 pour discuter de l’avenir de la Libye.

    «Cette dispute avec l’Allemagne est une tentative du Maroc de faire pression sur l’Union européenne, et en particulier sur l’Espagne en tant qu’ancienne puissance coloniale, pour qu’elle adopte sa revendication sur le Sahara occidental», a déclaré à Al Jazeera Ignacio Cembrero, journaliste et auteur basé à Madrid qui a beaucoup écrit sur Maroc.

    « Cependant, il semble peu probable que l’UE fasse cela pour le moment – du moins en public. »

    Crise en attente?

    Rabat a surtout entretenu de bonnes relations avec Berlin, qui est le septième partenaire commercial de l’État nord-africain et a fourni au Maroc 1,3 milliard d’euros de prêts et de dons en 2020.

    Mais la décision de la CJE pourrait provoquer une nouvelle crise dans les relations entre Rabat et l’Europe, selon les analystes, si les juges se prononcent en faveur du Front Polisario.

    Le Front Polisario soutient que les exportations marocaines du territoire désertique reviennent à piller ses ressources naturelles, qui comprennent les phosphates, les produits agricoles et les poissons pêchés dans les eaux au large du Sahara occidental.

    Gilles Devers, un avocat représentant le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, a déclaré à l’agence de presse AFP que le Polisario menait une guerre contre la «colonisation marocaine».

    Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré à l’agence de presse officielle MAP Rabat qu’il repousserait ce qu’il a appelé ce «harcèlement judiciaire» et défendrait le partenariat du royaume avec l’Europe.

    Cembrero pense que l’arrêt de la CJCE, qui n’est attendu que plus tard cette année, pourrait aller en faveur du Front Polisario.

    «Si la décision va en faveur du Front Polisario, le Maroc pourrait réagir. On ne sait pas comment en ce moment. Le commerce avec l’Europe est très important pour le Maroc et ils peuvent se venger si le tribunal se prononce contre eux », a-t-il déclaré.

    Isaias Barreñada, un expert du Sahara occidental basé à Madrid, estime que le Maroc a choisi d’entamer un différend diplomatique avec l’Allemagne parce que le pays européen est membre du Conseil de sécurité de l’ONU.

    «L’Europe ne pliera pas dans son soutien à la recherche d’une solution onusienne. Mais l’Allemagne est au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est peut-être pour cela que le Maroc a choisi de faire le point avec Berlin. Il essaie peut-être de signaler qu’il ne sera pas bousculé », a déclaré à Al Jazeera Barreñada, qui enseigne les relations internationales à l’Université Complutense de Madrid, .

    Importance économique

    Loin d’être une zone isolée de désert, le Sahara occidental a une importance économique considérable pour le Maroc.

    En 2019, Rabat a exporté pour 524 millions de dollars de poisson, de tomates et de melons du Sahara occidental vers l’Europe, selon les chiffres de la Commission européenne.

    En 2018, la CJUE a statué qu’un accord de pêche UE-Maroc ne s’appliquait pas au Sahara occidental puisque le consentement pour la pêche par le peuple sahraoui n’avait pas été obtenu via un référendum.

    Afin de contourner l’arrêt de la CJUE, le Parlement européen a envoyé une mission d’enquête pour consulter les groupes sahraouis mais des analystes et certains observateurs ont affirmé que ces groupes avaient été approuvés par le Maroc.

    Mais l’UE a déclaré par la suite que cela répondait aux demandes de la CJUE voulant que les Sahraouis soient consultés.

    Le Front Polisario a affirmé que cela permettait à Bruxelles d’exploiter les ressources du Sahara occidental sans que l’UE reconnaisse officiellement la souveraineté marocaine sur le territoire.

    Le Maroc a longtemps insisté sur le fait que sa revendication de souveraineté sur le Sahara occidental n’est pas négociable.

    Dès que l’Espagne a abandonné le contrôle de la colonie en 1975, Rabat a mené une guerre contre le Front Polisario qui a duré jusqu’en 1991.

    Un cessez-le-feu en 1991 devait être suivi d’un référendum d’autodétermination pour la région, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

    L’ONU a cherché à négocier des pourparlers sur l’avenir du territoire et, bien que les deux parties aient déclaré qu’elles viendraient à la table des négociations, aucune solution n’a été trouvée. Les dernières discussions ont été interrompues en 2019.

    Les tensions militaires ont augmenté en novembre lorsque le Maroc a envoyé des troupes dans une zone tampon pour rouvrir la seule route entre le Maroc et la Mauritanie et le reste de l’Afrique de l’Ouest.

    Le soutien international à la partie marocaine dans le différend semble augmenter, un certain nombre d’États africains et arabes reconnaissant la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.

    Cependant, certains États d’Afrique et d’Europe de l’Est continuent de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique que les dirigeants du Polisario ont proclamée en 1976.

    «Ce qui est le plus important pour Rabat, c’est de maintenir les droits commerciaux sur le Sahara occidental et il ne reculera pas sur le jalonnement de sa revendication», a déclaré Barreñada.

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,

    https://www.aljazeera.com/news/2021/3/8/whats-behind-the-morocco-germany-diplomatic-row