Étiquette : Sahara Occidental

  • Maroc / Algérie: Jeune Afrique, un magazine pris entre deux ennemis jurés

    Source : The Africa Report, 8 mars 2021

    La question du Sahara occidental a empoisonné plus que les relations maroco-algériennes. Le magazine «Jeune Afrique» continue d’être interdit en Algérie, où il est également devenu une victime des tensions entre les deux pays.

    Ceci est la cinquième partie d’une série en cinq parties .

    En 1964, Mohamed Boudiaf, le plus «marocain» des politiciens algériens, a fait une déclaration prémonitoire: «L’existence d’une atmosphère chargée d’émotion dans laquelle les dirigeants et même les masses, qui restent influencés par un sentiment d’identité régionale et de nationalisme, échangent des insultes, les uns avec les autres crée un fossé entre les gens qui sera difficile à combler. »

    Plus de 50 ans plus tard, à notre grand regret, ses paroles continuent d’être confirmées chaque jour qui passe. Le conflit que les ennemis frères de l’Afrique du Nord entretiennent depuis des décennies est de notoriété publique et a saigné dans de nombreux autres domaines, de la mal nommée Union du Maghreb arabe, qui n’a pas tenu de réunion depuis plus d’une décennie, à l’Union africaine, scènario de discussions animées entre Alger et Rabat. Le Maroc n’a réintégré l’institution qu’en 2017, après 33 ans d’exil volontaire.

    Cette «paix très froide», comme la décrivent les diplomates de la région, dont l’expression la plus absurde est la fermeture d’une frontière de 1 600 km depuis 1994, est toxique pour tout le continent. Mais cela paralyse le Maghreb avant tout.

    Aveuglés par une aversion pavlovienne l’un envers l’autre, l’élite politique, commerciale et intellectuelle de chaque pays insiste pour perpétuer un conflit anachronique. Pire encore, une course folle aux armements se déroule depuis le début de ce siècle, l’Algérie se tournant vers la Russie pour ses biens militaires, tandis que les puissances occidentales approvisionnent le Maroc. Les sommes massives que ces ennemis investissent dans leurs forces armées pourraient certainement être mieux dépensées ailleurs.

    Jeune Afrique (JA) a souvent été victime de cette animosité profondément enracinée, comme celle entre chats et chiens, cet enchevêtrement inextricable de bile et d’amertume. Surtout en ce qui concerne l’Algérie, car les dirigeants du pays ont clairement indiqué que nous devions choisir un camp. Nous avons donc été confrontés à un nœud gordien, qui a provoqué de nombreuses crises. Interdit pendant deux décennies en Algérie, de 1978 à 1998, JA a de nouveau été attaqué par les autorités du pays il y a un peu plus de deux ans.

    Fin mars 2018, notre distributeur algérien a été prévenu par le ministère de la communication – si on peut l’appeler ainsi! – qu’il devrait cesser d’importer JA avec d’autres titres publiés par Jeune Afrique Media Group (The Africa Report) ainsi que ceux sur son orbite, comme La Revue, publiée par notre président-directeur général, Béchir Ben Yahmed, et Afrique Magazine, propriété de Zyad Limam.

    Seuls une centaine d’exemplaires de JA ont été autorisés à circuler en Algérie, mais ils étaient destinés aux membres du gouvernement, au bureau du président et à diverses institutions qui ne pouvaient apparemment pas être privés de leur lecture hebdomadaire du magazine.

    Un diktat à l’envers

    Avec un peu, et même beaucoup, de fouilles, car il est difficile d’obtenir le moins d’informations hors d’Algérie, nous avons pu identifier la raison de ce diktat en arrière. En somme, JA était perçue comme un éclairage trop négatif sur l’Algérie. Et, bien sûr, d’aller trop doucement sur son voisin marocain. La goutte d’eau a été un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, publié dans JA à la mi-mai 2018.

    Certes, Bourita n’a pas mâché ses mots sur le sujet d’Alger. Mais est-ce que cela devrait surprendre compte tenu des tensions accrues qui dominent actuellement les relations entre les frères ennemis du Maghreb?

    Ce que le gouvernement algérien omet de dire, c’est qu’outre le fait que nous produisons du journalisme avec le plus d’objectivité possible, nous nous efforçons depuis des années d’essayer de donner une voix aux dirigeants du pays dans nos pages et de leur permettre d’exprimer leurs points de vue.

    Nous avons fait d’innombrables demandes pour interroger différents Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères, des responsables du parti Front de Libération Nationale et des dirigeants d’entreprises publiques. Tous sont restés sans réponse. Nous n’avons jamais pu en tirer le moindre enregistrement audio ou vidéo.

    Il n’y a pas si longtemps, malgré les tensions, les préjugés, les soupçons et les accès de paranoïa, certains canaux de communication étaient encore ouverts. Je peux en témoigner moi-même, après avoir passé de longues heures à discuter de la situation avec Larbi Belkheir, Ali Benflis, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelkader Messahel, Djamel Ould Abbes, Hachemi Djiar et d’autres encore.

    Ces conversations étaient parfois un peu passionnées, mais au moins elles ont eu lieu. Souvent, JA a été critiquée, plus ou moins sournoisement, pour son prétendu parti pris pro-marocain en ce qui concerne la question du Sahara occidental.

    En 2018, alors que l’ère Abdelaziz Bouteflika touchait à sa fin, la présidence, logée au palais El Mouradia, a de nouveau puni JA. Quelques mois après l’élection du président Abdelmadjid Tebboune, lorsque nous avons demandé à la nouvelle administration de lever l’interdiction de nos titres, nous avons enfin pu, pour la première fois depuis longtemps, avoir une conversation avec les dirigeants algériens.

    Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Belaïd Mohand Oussaïd, conseiller à la communication du président, et avec le ministre de la communication, Amar Belhimer, un ancien journaliste connu pour son ouverture d’esprit. La nouvelle Algérie, issue du mouvement de protestation Hirak et de la chute du régime de Bouteflika, a montré des signes de retour à la normale.

    Surprise Surprise

    Mais à notre grande surprise, au cours d’une discussion de plus d’une heure avec Oussaïd, une grande partie du débat tournait encore autour du Maroc, l’ennemi juré, son vœu pieux «colonialiste» au Sahara occidental, la duplicité de ses dirigeants à la tête d’un «Royaume des trafiquants» et, eh bien, vous voyez l’idée.

    Inutile de dire qu’il n’a pas manqué de nous critiquer pour nos tendances pro-marocaines ou de nous inciter à la sagesse. Au lieu du changement annoncé par la nouvelle administration – à tout le moins celui d’un changement de mentalité – nous avons été confrontés à la même vieille chanson obsessionnelle, encore une autre tirade anti-marocaine qui rappelle quelqu’un qui avait une explosion provoquée par le syndrome de Tourette.

    Un tel discours est incompréhensible alors que l’Algérie a tant de défis à relever et de meilleures façons d’utiliser son temps. C’est aussi suicidaire étant donné que l’écrasante majorité de la population souhaite que le gouvernement parle de l’avenir, tandis que les dirigeants algériens de tous bords insistent pour vivre dans le passé, préférant, à la minute où l’opportunité se présente, s’accrocher à de vieilles rancunes contre le Maroc et la France.

    Quelque 57 ans après les propos prémonitoires de Boudiaf, l’Algérie continue de lancer des insultes au Maroc. C’est une situation profondément déchirante pour l’équipe de la JA, car nous suivons de si près l’Algérie moderne, un pays pas comme les autres, depuis la guerre d’indépendance.

    (traduction non officielle)

    Tags : Algérie, Maroc, Jeune Afrique, Sahara Occidental,

  • Sahara Occidental : L'aveu d'échec des Nations Unies

    Dans un point de presse, le porte-parole du Secrétaire Général de l’ONU, Stephane Dujarric, a révélé les difficultés rencontrées par les Nations Unies dans la nomination d’un nouvel Envoyé Personnel pour le Sahara Occidental depuis la démission de l’allemand Horst Koehler en mai 2019.

    A la question d’un journaliste sur « la raison pour laquelle, depuis deux ans, le Secrétaire général n’a pas pu trouver un envoyé personnel pour faire ce travail ? Personne ne veut ce travail ? », M. Dujarric a répondu: « permettez-moi de le dire ainsi », indiquant que « ce n’est pas le travail le plus facile de l’agenda des Nations unies ». « C’est un travail d’une importance capitale. Le Secrétaire général s’est efforcé de nommer ce poste, mais comme dans beaucoup de ces nominations, tous les leviers ne sont pas entre ses mains, mais il fait ce qu’il pouvait » a-t-il ajouté.
    Ainsi, l’institution onusienne avoue son échec après 30 ans d’un processus de paix dont le but s’est avéré d’imposer la pseudo-solution autonomique marocaine au nom d’intérêts géopolitiques lorgnant les richesses naturelles du peuple sahraoui.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, 
  • Sahara Occidental : Une responsable sahraouie appelle les organisations féminines à travers le monde à protéger les sahraouies des exactions marocaines

    La membre du secrétariat national du Front Polisario et wali d’Aousserd, Meriem Salek Hamada, a appelé samedi les organisations féminines à travers le monde à intervenir pour protéger les femmes sahraouies des graves exactions perpétrées par les forces d’occupation marocaines, qualifiant les pratiques répressives du régime du Makhzen à l’encontre des civils sahraouis sans défense de « crime contre l’humanité ».

    Dans une déclaration à l’APS, à partir d’Aousserd dans les camps de réfugiés sahraouis, Mme Meriem Salek Hamada a appelé les organisations féminines à travers le monde, notamment celles de défense des droits de l’homme, à intervenir pour faire cesser les graves exactions dont sont victimes les femmes sahraouies dans les villes occupées du Sahara occidental.
    La responsable sahraouie a dénoncé les pratiques barbares auxquelles se livrent les forces d’occupation marocaines contre des militantes sahraouies des droits de l’homme, citant les exactions systématiques dont sont victimes la militante Sultana Khaya et sa famille. Les femmes sahraouies sont emprisonnées, battues, enlevées et violées, a-t-elle dit, dénonçant le mutisme international devant ces exactions.
    Elle a de nouveau appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à intervenir en urgence pour protéger les civils sahraouis de la folie du régime marocain qui a perdu la raison depuis la reprise de la lutte armée par le peuple sahraoui, le 13 novembre 2020. Depuis sa résidence surveillée dans la ville occupée de Boujdour, la militante sahraouie Sultana Khaya a été victime de plusieurs tentatives de liquidation physique, la dernière en date vendredi. Elle subit des « agressions successives » depuis que sa maison a été attaquée, le 13 février dernier, par jets de pierres, lui causant une blessure grave à l’œil droit et au visage ».
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, femme,
  • L’Allemagne évoque une dégradation de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental

    Le gouvernement allemand a évoqué de nouveau «la dégradation» de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, en se référant à des rapports sur les pratiques répressives exercées par l’occupation marocaine contre des civils et des militants sahraouis, indiquent des sources médiatiques.

    Selon des rapports sahraouis citant des médias allemands, le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires étrangères, Miguel Berger a affirmé que son pays «suit avec intérêt la situation au Sahara occidental, au moment où des rapports inquiétants lui sont parvenus». Selon lesdits documents, Berlin accorde «un grand intérêt» à la situation prévalant au Sahara occidental, sur fond des récents rapports faisant état d’exactions contre les civils sahraouis «victimes de discrimination et de persécution judiciaire». Les médias ont mis en exergue l’attachement du gouvernement allemand, dans une réponse au parti de la gauche unie «Die Linke», à sa «ferme position» vis-à-vis des violations marocaines des droits de l’homme dans les parties occupées du Sahara occidental, qualifiées de crimes dans les rapports et appels lancés par plusieurs organisations sahraouies et internationales des droits de l’homme, notamment après la reprise de la guerre au Sahara occidental suite à l’agression marocaine du 13 novembre dernier, menée en violation de l’accord de cessez-le-feu. La présidente du groupe parlementaire de «Die Linke» au Parlement allemand, Sevim Dagdelen, a appelé le gouvernement de son pays «à ne pas reconnaître les convoitises constantes du Maroc au Sahara occidental, au détriment du droit international», préconisant de «concourir sérieusement à l’organisation d’un référendum sous l’égide de l’ONU».
    La position de Berlin intervient, selon la presse allemande, après la décision du Maroc de «suspendre toute forme de communication» avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, en réaction à ce qu’il avait qualifié de «différends profonds» induits par la position de Berlin rejetant la décision unilatérale de l’ex-président américain sur la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. La même intervenante a critiqué «le Gouvernement fédéral qui continue de traiter le Maroc avec clémence», appelant, dans ce sens, «l’Allemagne à œuvrer sérieusement pour organiser un référendum onusien sur l’avenir du Sahara occidental et interdire au Maroc d’entraver cet effort à travers la politique d’implantations de colonies illégales dans les territoires occupés». Après de longues attentes et la poursuite des campagnes d’intimidations marocaines, les Sahraouis ont perdu patience notamment suite à l’agression marocaine contre les civils sahraouis à la brèche illégale d’El Guerguerat ce qui a conduit à la reprise de la lutte armée. «Cette route est utilisée dans le pillage des ressources naturelles sahraouies, d’où l’impératif de la fermer car n’existant pas auparavant», a-t-elle souligné. Et d’ajouter: «En dépit de la reprise de la guerre et de l’existence de rapports sur les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, le Gouvernement fédéral reste inactif», soulignant que «le Gouvernement fédéral n’a pris aucune initiative au sein de l’Union européenne pour imposer des sanctions en ce qui concerne le conflit au Sahara occidental».
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Frente Polisario, Maroc, Allemagne,
  • Média Allemand : À cause du Sahara occidental, Berlin aiguise le conflit avec le Maroc

    Source : RP Online, 4 mars 2021

    Par Gregor Mayntz

    Dans le conflit avec le Royaume du Maroc, le gouvernement allemand a réitéré sa position critique sur la gestion du Sahara occidental par le Maroc. Dans une réponse du gouvernement fédéral à une question du Parti de gauche, datée de mardi de cette semaine et dont nous avons une copie, le ministère des Affaires étrangères fait référence à des rapports en provenance du Sahara occidental, selon lesquels il y a une discrimination jet des poursuites pénales contre des personnes qui s’expriment ouvertement contre la revendication de souveraineté du Maroc. « Le gouvernement allemand observe cela avec inquiétude », a déclaré à ce sujet le secrétaire d’État au ministère des affaires étrangères, Miguel Berger. Auparavant, le Maroc avait mis fin à sa coopération avec les agences allemandes, selon les journaux.

    L’expert en affaires étrangères de l’Union, Jürgen Hardt, a rappelé jeudi le très large soutien de l’Allemagne. « Le Maroc reçoit une aide financière de 1,4 milliard d’euros de la seule Allemagne dans le cadre de la coopération au développement », a déclaré M. Hardt à notre rédaction. L’apparente décision du gouvernement marocain de ne plus coopérer avec les agences allemandes a été accueillie avec une « incompréhension flagrante » à Berlin.

    Le Maroc, a-t-il dit, est un partenaire de longue date avec lequel l’Allemagne travaille étroitement sur une série de questions et de conflits régionaux. « Nous avons également d’autres grands projets dans le cadre de notre coopération avec le Maroc, notamment l’expansion du développement de l’hydrogène vert », a annoncé M. Hardt. « Le Maroc doit maintenant s’expliquer et jeter les bases d’une coopération continue le plus rapidement possible », a demandé l’expert en affaires étrangères. Dans ce contexte, a-t-il dit, il est également important que les fondations présentes au Maroc puissent collaborer sans entrave avec la société civile marocaine.

    Omid Nouripour, expert des affaires étrangères des Verts, a également l’impression que « l’Allemagne n’a pas contribué au problème ». Il espère donc que les « crispations seront bientôt résolues ». Alexander Graf Lambsdorff, chef adjoint du groupe parlementaire du FDP, soupçonne que la manœuvre du Maroc est basée sur la crainte que le président américain Joe Biden révise la décision de son prédécesseur de reconnaître la revendication du Sahara occidental et donc d’augmenter la pression. Il a déclaré qu’il s’agissait maintenant de résoudre cette question conformément au droit international et d’éviter en même temps la suspension de relations diplomatiques importantes. Le Maroc, a-t-il dit, reste un partenaire important non seulement dans la lutte contre le terrorisme. « Le ministre des affaires étrangères Heiko Maas doit être plus actif sur le plan diplomatique afin de maintenir les relations avec le Maroc », a exigé l’expert en affaires étrangères du FDP.

    L’expert en politique étrangère de gauche Sevim Dagdelen a appelé le gouvernement allemand « à ne pas reconnaître la poursuite de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, qui est contraire au droit international, et à ne pas céder aux pressions de Rabat ». Au lieu de courtiser le royaume avec des accords économiques et un partenariat privilégié, a-t-elle déclaré, le gouvernement allemand doit enfin prendre des mesures actives pour que le référendum des Nations unies sur l’avenir du Sahara occidental ne soit pas davantage bloqué par le Maroc et miné par « l’installation d’une partie de sa propre population dans les territoires occupés en violation du droit international ».

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Western Sahara,

  • Maroc-Allemagne : Qui s’y frotte s’y pique

    par Brahim Taouchichet

    Empêtré dans les sables du Sahara Occidental, tout porte à croire que le Makhzen fonce droit dans le mur par son alignement aveugle sur les causes perdues.

    C’est dans un communiqué publié sur son site web, que l’ambassade allemande avait annoncé, hier vendredi, que les visas Schengen ne seront plus délivrés aux citoyens marocains, sauf pour certaines catégories.

    Cette décision annoncée par l’ambassade d’Allemagne à Rabat ressemble à une mesure de rétorsion en réponse aux déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a intimé l’ordre aux services du Premier ministère de Saâd Eddine El Osmani de rompre tout contact avec la représentation diplomatique de Berlin.

    Rappelons que les autorités marocaines avaient décidé de suspendre, en début de la semaine écoulée, «tout contact, interaction, ou action de coopération» avec les autorités et les fondations politiques allemandes. Le Maroc tenait ainsi à protester contre la position de l’Allemagne jugée favorable à la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance, d’autant que Berlin est l’initiatrice de l’inscription de la question pour un débat sur le Sahara Occidental.

    L’Allemagne, en tant qu’acteur majeur de l’Union européenne (UE), encourage une solution pacifique à travers le respect des règles et la mise en œuvre des résolutions de Conseil de sécurité. Dans cet esprit, l’ambassadeur allemand à l’ONU avait également mis en garde contre le décision prise par l’ex-Président Donald Trump, dans le troc honteux de reconnaissance de la prétendue souveraineté de royaume marocain sur les territoires occupés du Sahara Occidental, en échange de la normalisation des relations du royaume alaouite avec l’État d’Israël.

    Visiblement, le Makhzen n’est pas au bout de ses déboires dans son aventure au Sahara Occidental. Depuis la violation du cessez-le-feu conclu entre les deux parties belligérantes sous les auspices de l’ONU, au mois de novembre dernier, l’effet boomerang frappe de plein fouet les autorités marocaines qui ne s’attendaient pas à ce retour de manivelle aussi violent. Pis, l’affaire Guerguerate aura plutôt permis de briser l’omerta de 30 ans sur l’occupation des territoires sahraouis. L’agression marocaine a donc l’avantage de ruiner une fois de plus les illusions du royaume du Maroc, en faisant éclater devant l’opinion publique mondiale la question du droit des Sahraouis à l’autodétermination et à l’indépendance. La célébration du 45e anniversaire a démontré au besoin le soutien renouvelé de nombreux États et organisations internationales à la lutte des Sahraouis, lesquels mènent depuis cinq mois une offensive armée contre les garnisons du royaume basées le long du mur de sable. Le projet d’un deuxième mur est un aveu de l’échec de l’expansionnisme marocain, malgré le black-out imposé sur les pertes humaines et matérielles sur le terrain des affrontements.

    Par ailleurs, certains observateurs ne manquent pas de montrer du doigt les autres sources de friction entre les deux pays. C’est le cas de la Conférence de Berlin sur la Libye, initiée par la chancelière Angela Merkel, qui n’a pas jugé utile de convier à cette rencontre le royaume du Maroc.

    Rappelons que celle-ci avait, dans une communication téléphonique, transmis l’invitation à Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité de Président de pays frontalier et du rôle d’avant-garde de l’Algérie dans la recherche d’une sortie de crise de ce pays frontalier. Nasser Bourita met les pieds dans le plat en exprimant publiquement son mécontentement, arguant des accords de Skhirat.

    La chancelière allemande, qui n’est pas née de la dernière pluie, sait très bien que le Maroc que séparent des milliers de kilomètres de la Libye, objet « du désir », cache un jeu qu’elle n’ignore pas, à savoir de « rouler » pour un agenda étranger, c’est-à-dire la France, en perte de vitesse dans ce dossier libyen. Visiblement, la diplomatie marocaine sous la conduite de son actuel ministre des Affaires étrangères va de mal en pis.

    Empêtrée dans les sables du Sahara Occidental, tout porte à croire qu’elle fonce droit dans le mur par son alignement aveugle sur les causes perdues.
    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 6 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Libye,

  • Le lobbying intensif du Maroc sur le Sahara Occidental à l’égard de l’Union Européenne subit un “NEIN”

    par Hussein Flamand6 mars 2021

    Fort de son succès auprès de Trump avec la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, Mohammed 6 s’est lancé à l’assaut de l’Europe afin de confirmer son occupation du territoire. Mais les menaces marocaines sur l’immigration ou encore la lutte contre le terrorisme ont provoqué une réaction allemande qui met le Maroc dans l’embarras.

    Les pressions marocaines sur l’Union Européenne

    Depuis plusieurs années avec l’aide discrète de la France, le Maroc a tenté à plusieurs reprises de rapprocher les instances européennes sur le principe de la souveraineté marocaine au Sahara Occidental à travers son projet d’autonomie. Les résultats de ce lobbying ont été un grand échec car l’Union européenne n’a jamais modifié sa position sur la résolution de la crise au Sahara Occidental qui est celle d’une solution négociée à travers le principe d’autodétermination. La cour de justice de l’Union européenne dans deux avis juridiques en 2016 et 2018 a confirmé que le Sahara Occidental n’était pas un territoire sous souveraineté marocaine provoquant une crise politique entre Bruxelles et Rabat. Le Maroc a l’habitude de provoquer l’envoi de migrants dans les villes espagnoles de Ceuta et Melilla pour exprimer sa colère. Cependant, les choses ont fortement évolué depuis.

    Grâce à Donald Trump, la diplomatie marocaine se sentant plus forte décide d’annuler sur le champ la visite du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez arguant d’une indisponibilité médicale du souverain marocain. Le 21 décembre, le Premier ministre marocain, El Othmani en mission pour le Makhzen déclare que Ceuta et Melilla sont des “territoires marocains sous occupation espagnole”. Rabat veut faire comprendre aux 27 que les règles changent et que le Maroc va dicter ses choix. L’Espagne, ancien colonisateur du Sahara Occidental où une grande partie de son opinion soutien la cause sahraouie tente actuellement de négocier avec l’administration Biden pour une abrogation de la reconnaissance américaine. La réponse marocaine est immédiate. Depuis plusieurs semaines, de nombreux observateurs espagnols assistent à une explosion du nombre de migrants illégaux qui tentent d’entrer dans les territoires espagnols comme à Melilla et Ceuta mais également et fait rare depuis le Sahara Occidental sous occupation de l’armée marocaine.

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    La coupure des contacts du Maroc à l’égard de l’Allemagne, symbole de la panique marocaine sur le retour de Berlin dans le dossier sahraoui
    Nacer Bourita, puissant ministre des affaires étrangères fait fuiter dans la presse marocaine, un communiqué de texte très vague expliquant la fin de tout contact avec l’Allemagne au sujet des “questions fondamentales du Maroc”.

    La surprenante réaction marocaine à l’égard de l’Allemagne cache en fait une panique du royaume sur la position allemande concernant le dossier du Sahara Occidental mais également sur les informations du renseignement allemand à l’égard des activités marocaines sur l’immigration et le terrorisme.

    Depuis plusieurs mois, la diplomatie allemande s’active sur le dossier sahraoui en rappelant que toute solution dans la crise au Sahara Occidental doit se régler à travers le principe de l’autodétermination. Lors de la reconnaissance de Trump, l’Allemagne avait même convoqué le conseil de sécurité en urgence pour rappeler que cette reconnaissance ne peut remettre en cause les négociations de l’ONU.

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    Cependant, le Maroc craint aussi les services de renseignements allemands qui d’après plusieurs sources auraient depuis le Maroc découvert des preuves de l’implication marocaine dans le chantage à l’immigration illégale que subit l’Europe à travers l’Espagne. Rabat sait que Berlin est au courant également des liens directs entre le renseignement marocain et le terrorisme. Lors de l’attentat de Berlin, le 19 décembre 2016, le terroriste avait eu comme complice, un agent du renseignement marocain qui a pu être exfiltré à temps avant que la presse allemande puisse faire la révélation:

    L’Allemagne qui est le leader de l’Europe n’a pas cédé aux caprices du roi marocain, bien au contraire. Elle a convoqué l’ambassadrice du Maroc à Berlin, rappelé sa position sur le conflit du Sahara Occidental basé sur le principe de l’autodétermination et au passage suspend tous les visas aux marocains désirant se rendre en Allemagne. Il semblerait que les allemands soient moins sensibles au plaisir de la chair à Marrakech comme c’est le cas des voisins français…

    Hussein Le Flamand

    Source : Kassaman, 6 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, terrorisme, migration,

  • Sahara Occidental : Sultana Khaya victime d'une tentative d'élimination physique

    Depuis sa résidence surveillée dans la ville occupée de Boujdour, la militante sahraouie, Mme Sultana Khaya a précisé à l’APS dans un appel téléphonique que « des baltaguia cagoulés des forces d’occupation marocaine ont attaqué son domicile, en lui jetant une substance dangereuse, qui pourrait être un mélange de brai et d’acide ». Elle exhorte tous les Hommes épris de liberté dans le Monde à agir en urgence pour la protection des civils sahraouis sans défense contre « la répression systématique » du régime du Makhzen.

    Relatant dans une vidéo les détails de « l’attaque brutale » dont elle a fait l’objet, la militante des droits de l’homme affirme que « l’Etat d’occupation marocaine cherche à l’éliminer physiquement ainsi que sa sœur », rappelant « les tentatives de l’occupant marocain de l’éborgner ».
    Elle a fait savoir, en outre, que la substance que lui ont jeté « les baltaguia du régime marocain » lui a causé une thrombose de l’œil gauche », rappelant qu’elle avait « déjà du mal à voir avec cet œil en raison d’une précédente attaque par des éléments du Makhzen lors d’une manifestation estudiantine contre l’occupation marocaine ».
    La vidéo de la nouvelle attaque des éléments de la sécurité marocaine filmée par la militante sahraouie montre des personnes cagoulées et confirme la présence d’une substance noire sur son visage.
    Sultana Khaya rappelle,dans le même contexte, que son domicile avait été « jeudi vers 02h00 la cible d’une tentative d’introduction par « les forces de l’occupation marocaine »
    Affirmant que sa vie et celle de sa famille est en danger, elle dénonce également « la torture psychologique et la répression barbare », appelant tous les Hommes épris de liberté dans le Monde à agir en urgence pour protéger les civils sahraouis de « la répression menée par les forces de l’occupation marocaine »
    Pour la militante sahraouie Sultana Khaya « la répression systématique » dans les villes sahraouies occupées est une honte pour toute l’Humanité », assurant que « le peuple sahraoui ne renoncera point à son droit légitime à l’édification de la RASD sur l’ensemble de ses territoires ».
    Sultana Khaya qui a subi des « agressions successives » depuis l’attaque de sa maison, le 13 février dernier, a échappé mardi passé, à une tentative d’assassinat.
    Algérie Medinfo
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Sultana Khaya, répression, 
  • Sahara Occidental : La famille de Haddi empêchée de lui rendre visite et détenue

    La police marocaine de Tifelt a arrêté la mère, le frère et la sœur du prisonnier politique sahraoui Mohamed Al Amin Haddi après qu’ils aient déclaré qu’ils allaient effectuer des sit-in devant la prison de Tiflet 2 pour exiger de rendre visite à Mohamed Al Amin.

    Une unité spéciale de la police a arrêté Mounina -la mère- et ses deux enfants et les a emmenés au poste de police. À ce moment-là, Équipe Média a perdu le contact avec eux. Les raisons de son arrestation ne sont pas encore connues.
    La Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire et de la Réintégration a publié hier une déclaration dans laquelle elle affirmait qu’elle permettait à la famille de rendre visite à Mohamed Al Amin à condition qu’elle se conforme aux mesures préventives contre le COVID-19, tandis que la famille a déclaré qu’en fait il n’y a eu ni discussion ni condition. L’administration pénitentiaire retardait l’affaire et les empêchait de rendre visite à leur fils, qui est en grève de la faim depuis 50 jours. Et que la discussion présumée par l’administration pénitentiaire était en fait une menace, la famille ayant publié une vidéo montrant le moment où un gardien de la prison leur dit qu’ils n’étaient pas autorisés à visiter Haddi.
    Equipe Media, 3 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mohamed Lamin Haddi, 
  • Journal allemand se déchaîne contre le Maroc

    Interdiction de parler à cause du Sahara occidental
    Cyrus Salimi-Asl sur le boycott des institutions allemandes par le Maroc
    Par Cyrus Salimi-Asl

    Source : Neues Deutschland, 3 mars 2021

    Le gouvernement marocain ne s’amuse pas en ce qui concerne le Sahara occidental: l’ancienne colonie espagnole fait partie de son propre territoire national. Point! Quiconque osera contredire cette annexion, qui est contraire au droit international, aura des ennuis. Même si vous ne vous parlez plus. Le Maroc «punit» désormais l’Allemagne exactement de la même manière que les petits enfants le font avec leurs camarades de jeu. Curieusement, le gouvernement fédéral ne l’a appris que par les médias marocains.

    L’incident a un système: le Maroc travaille depuis des décennies pour créer un fait accompli avec le Sahara Occidental. Quiconque conduit le pays sur le côté doit s’attendre à des sanctions. Le gouvernement marocain trouve également des partisans de sa propre position. Par exemple, l’ancien président américain Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en décembre, évincant ainsi les Sahraouis, qui se battent pour leur indépendance depuis des décennies.

    Le gouvernement fédéral doit rejeter les revendications territoriales du Maroc sur le Sahara occidental et prôner systématiquement le référendum sur l’indépendance. Le Maroc a besoin de l’Allemagne en tant que partenaire commercial et donateur – la colère à Rabat devrait donc bientôt s’évaporer.

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental,