Étiquette : Sahara Occidental

  • Dispute Maroc-Allemagne : Les explications du journal « Bild »

    APRÈS « UNE INCOMPRÉHENSION PROFONDE »
    Le Maroc coupe ses relations diplomatiques avec l’Allemagne

    Le pays d’Afrique du Nord, le Maroc, a apparemment rompu toutes ses relations diplomatiques avec l’Allemagne.

    « Tout contact » avec l’ambassade sera suspendu, selon une lettre du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita publiée sur le site d’information marocain « Medias24 » lundi soir. La raison invoquée dans la lettre unilatérale est «de profonds malentendus» sur «des questions fondamentales sur le Royaume du Maroc».

    Il n’y a eu initialement aucune déclaration officielle du côté marocain. BILD a la lettre du ministre des Affaires étrangères.

    L’ambassade d’Allemagne à Rabat n’a pas encore été contactée sur demande.

    Du ministère des Affaires étrangères de Berlin, il a été entendu que le gouvernement fédéral ne voyait aucune raison de compromettre les bonnes relations diplomatiques avec le Maroc. L’ambassadeur du Maroc à Berlin a donc été sollicité aujourd’hui par le secrétaire d’État du ministère des Affaires étrangères pour une discussion urgente et pour expliquer le processus.

    Dans la lettre du ministère marocain des Affaires étrangères, les autorités marocaines sont invitées à « empêcher tout contact, manipulation ou action de coopération dans tous les cas et sous toutes les formes » – tant avec l’ambassade allemande à Rabat qu’avec les organisations allemandes associées à l’ambassade.

    Les exceptions devraient être explicitement approuvées par le ministère marocain des Affaires étrangères.

    Le bureau de la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ) à Rabat a déclaré mardi être en contact avec l’ambassade d’Allemagne. « Nous travaillons toujours sur nos projets, mais il y a quelques points à clarifier », a déclaré un porte-parole. Les représentants des fondations politiques allemandes dans le pays ont également été surpris.

    «Aujourd’hui, nous sommes les premiers à analyser la situation», a déclaré Sebastian Vagt, chef de projet de la Fondation Friedrich Naumann au Maroc.

    «La situation nous a surpris hier», a déclaré le bureau de la Fondation Hanns Seidel sur la situation actuelle.

    Contexte de la faille jusqu’à présent complètement flou
    Des cercles diplomatiques marocains, on a dit qu’une des raisons pourrait être le différend sur le Sahara occidental. Le Maroc revendique la région peu peuplée, mais cela n’est pas reconnu au niveau international.

    ▶ ︎ Depuis un cessez-le-feu en 1991, le groupe «Front Polisario» contrôle une bande à l’est et au sud du Sahara Occidental de la frontière avec l’Algérie à la côte atlantique, l’ouest est contrôlé par le Maroc.

    Le groupe armé Front Polisario est un allié de l’Algérie. L’Allemagne et l’Algérie entretiennent de très bons contacts – le président algérien a été soigné à l’hôpital en Allemagne fin 2020. Le pays est l’un des partenaires les plus importants de l’industrie de l’armement allemande.

    ▶ ︎ Le 14 décembre, les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental sous l’ancien président Donald Trump (74). À l’époque, la critique allemande de la reconnaissance unilatérale des revendications marocaines sur le Sahara Occidental par les États-Unis a provoqué le mécontentement du Maroc.

    L’Allemagne a toutefois assuré qu’elle soutenait une « solution politique juste, durable et acceptée entre les deux parties sous les auspices des Nations Unies ». Le 21 décembre, l’Allemagne a convoqué une session à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur le sujet.

    En 2016, le Royaume du Maroc a suspendu temporairement ses relations diplomatiques avec l’Union européenne. C’était une protestation contre une décision du tribunal de l’UE à l’époque sur l’accord sur l’agriculture et la pêche entre l’UE et le Maroc. Le tribunal avait déclaré l’accord invalide en partie parce qu’il incluait également les zones du Sahara occidental annexées par le Maroc.

    Bild, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, ONU,

  • Divergences sur le Sahara occidental, le Maroc suspend ses relations diplomatiques avec l’Allemagne

    Gel diplomatique. Également en jeux, les rapports commerciaux et les contrats pour la pêche entre l’Europe et Rabat

    de Stefano Mauro
    « À cause de malentendus profonds avec l’Allemagne sur des questions fondamentales pour le Royaume du Maroc, les départements ministériels sont priés de suspendre tout contact, interaction ou action aussi bien avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liées ».
    La communication officielle du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, remonte à lundi passé. Selon Al-Jazeera la décision de Rabat de suspendre ses relations diplomatiques serait liées à la position de Berlin sur le Sahara Occidental. La chancelière Angela Merkel a critiqué la décision de l’ancien président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. Berlin avait réaffirmé sa volonté de soutenir une « solution politique juste, durable et acceptée entre les deux parties sous les auspices des Nations unies, qui prévoient l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui ».
    D’après le quotidien Ya Biladi, Rabat n’aurait pas non plus apprécié « l’exclusion du Maroc des discussions sur l’avenir politique de la Libye » lors de la conférence de Berlin du 20 janvier 2020.
    Suite à la décision du gouvernement marocain, le ministère allemand des affaires étrangères a convoqué d’urgence l’ambassadeur du Maroc en Allemagne. Selon l’hebdomadaire Bild « pour une discussion urgente et pour expliquer la décision ». Un message indirect pour influencer les choix des différents pays européens sur la question du Sahara occidental. « Rabat semble avoir décidé de pointer du doigt l’Allemagne pour montrer son mécontentement envers toute l’Europe – il écrit Bild – en menaçant ses relations avec les pays de l’UE et soulignant leur hypocrisie, étant donné que de nombreuses entreprises européennes font des affaires au Sahara occidental avec l’exploitation de phosphates, de la pêche et des énergies renouvelables ».
    La référence est à l’audience de ce mercredi de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) sur l’action engagée par le Front Polisario en vue de l’annulation de l’accord commercial entre l’UE et le Maroc, qui, déjà par deux arrêts précédents, avait décrété que « le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc, et que ce dernier n’a pas de souveraineté sur ce territoire, puisque c’est le peuple sahraoui qui doit montrer son approbation comme condition préalable à toute exploitation économique de ses ressources naturelles ».
    Dans une déclaration publiée mercredi par l’agence de presse sahraouie, le représentant du Front Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir, a remercié la solidarité exprimée par tous les pays européens en soulignant que « le seul pays des 27 États membres de l’Union européenne à avoir présenté un mémorandum pour soutenir les positions de Rabat était la France, au mépris de la légalité internationale et du droit européen ».
    Source: Il Manifesto (traduit de l’italien par le Comité Belge de soutien au peuple sahraoui)
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Allemagne, Union Européenne, UE,
  • Burkina Faso : L'esprit de Thomas Sankara bafoué au nom de quelques miettes

     Le président Thomas Sankara est mort il y a 33 ans sous l’instigation de la France colonialiste. Sa mort est purement physique parce que son esprit est toujours vivant non seulement au Burkina Faso, mais en Afrique et au monde entier. Trente-trois ans après, le peuple burkinabé rend hommage au président qui lui a donné l’espoir et montré le chemin de la dignité et du progrès.

    Au niveau international, les peuples assoifés de liberté se rappelleront toujours de ce jeune burkinabé qui a brillé par sa solidarité et son soutien aux justes causes, plus particulièrement ce peuple qui se bat pour son indépendance depuis plus de 4 décennies et dont les aspirations, à l’instar du peuple burkinabé, ont été étouffées par la même puissance colonialiste qui a assassiné Sankara. Il s’agit du peuple sahraoui qui se rappellera toujours de ce premier président à lui rendre visite dans ses terres d’exile en Algérie.

    Oui, Thomas Sankara a été le premier Chef d’Etat à rendre visite aux réfugiés sahraouis qui vivent dans la région de Tindouf depuis 1975, date de l’invasion de son pays par le Maroc, soutenu par la France et les Etats-Unis. Immédiatement après, le Conseil national de la révolution et le gouvernement révolutionnaire du Haute-Volta ont pris le 4 mars 1984, la décision souveraine de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique et de lui apporter leur soutien actif pour jouir de tous les droits attachés à l’indépendance et à la souveraineté nationale.

    Malheureusement, l’esprit de Sankara a été bafoué par gouvernants actuels du Burkina qui ont voulu porter atteinte aux droits du peuple sahraoui en procédant à l’ouverture d’un consulat fictif dans le territoire non autonome du Sahara Occidental. Au nom de quelques miettes qui iront dans les poches de la clique qui a succédé le sanguinaire Blaise Compaoré. Le Maroc traverse une crise économique de grande envergure. Il n’a rien à donner si ce n’est 

    L’intérêt économique n’est pas le mobile de cette trahison parce que le Maroc n’a rien à donner si ce n’est quelques promesses qui ressemblent à un chèque sans provision puisque le Maroc traverse une crise économique aiguë. Par conséquence, elle n’aportera rien au peuple burkinabé. Les quelques miettes que Rabat déboursera iront aux poches des dirigents de la Terre des Hommes Libres devenu la terre des hommes corrompus par le Maroc.

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Burkina Faso, Thomas Sankara,

  • Le Maroc a installé 140 milles nouveaux colons dans les terres sahraouies occupées

    Le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis, Abdeslam Omar Lahcen, a affirmé ce mercredi que le Maroc a installé 140 milles nouveaux colons dans les terres sahraouies occupées, après l’installation de 200 000 à 300 000 Marocains en plus des 100 000 à 150 000 militaires, avec comme conséquence la “minorisation” des Sahraouis.

    S’exprimant sur les ondes de la radio chaîne 3 ,Abdeslam Omar déplore les plans du royaume chérifien qui contenu à entreprendre une politique de colonisation s’inspirant du modèle de l’entité sioniste, en envoyant de nombreux colons résider au Sahara occidental.
    L’activiste sahraoui a dénoncé l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par Rabat, et le pillage des ressources de ce territoire colonisé au regard du droit international.
    Par ailleurs, le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis a fait état d’un « rapport accablant » sur « la gravité de la situation et particulièrement celle des activistes et défenseurs des droits de l’homme », ajoutant le refus du Maroc d’assumer sa responsabilité pour le crime perpétré sur les enfants sahraouis et dévoiler les lieux de tous les Sahraouis victimes de disparition forcée depuis l’invasion marocaine sur le territoire du Sahara Occidental en 1975 comme arme de guerre, accuse le président de l’Association des disparus sahraouis.
    Le Maroc a toujours refusé de faire la lumière sur les camps de détention des Sahraouis, a-t-il indiqué mercredi sur les ondes de la radio chaine 3, ajoutant que « sous la pression de l’opinion internationale, le royaume a cédé pour dévoiler certaines exactions », estimant que « le taux des disparitions est le plus grand à travers le monde ».
    Omar Abdeslam déplore qu’il y a plus 4500 cas de disparus desquels pas moins 500 détenus sont encore disparus. Il rappela que l’approche menée par les forces d’occupation a été de nier l’existence de ces disparus jusqu’en 1992. Et jusqu’au cessez-le-feu, le Maroc n’a libéré que 300 individus. Il a exprimé sa préoccupation “face à l’exacerbation de la souffrance du peuple sahraoui” suite à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020.
    Rappelons que , les travaux de la première audience e la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans l’affaire enregistrée sous le n (T-279/19) ont débuté mardi matin. Une autre audience est prévue ce mercredi devant la CJUE qui, “devrait rendre son délibéré fin juin ou début juillet prochain.
    Maghreb Info, 3 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, 
  • Le traité commercial entre l’UE et le Maroc contesté : Le dossier du Sahara occidental revient devant la justice européenne

    Les indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont de nouveau contesté mardi devant la justice européenne le traité commercial signé entre l’UE et le Maroc, qui permet à Rabat d’exporter des produits agricoles de l’ancienne colonie espagnole. Une audience prévue sur deux jours s’est ouverte devant le tribunal de l’UE à Luxembourg. Nouvel épisode dans un long feuilleton diplomatico-économico-judiciaire, elle portait mardi sur les tarifs douaniers préférentiels accordés aux produits du Sahara occidental importés sur le marché européen. 

    Vaste étendue désertique de 266.000 km2 situé au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé: le Maroc en contrôle plus de 80% à l’ouest, le Front Polisario moins de 20% à l’est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle des Casques bleus de l’ONU. Fin 2020, les Etats-Unis de Donald Trump ont reconnu la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, brisant le consensus international sur le statut actuel du territoire disputé. Par la voix de son avocat, Me Gilles Devers, le Polisario a de nouveau dénoncé mardi un «pillage» de ses ressources, «un vol de marchandises pour financer la politique d’annexion» du Sahara occidental par Rabat. 
    «Occupez-vous de vos affaires. Laissez-nous tranquilles», a lancé Me Devers devant les juges européens. Pour nous, le problème avait «été réglé», a-t-il assuré. Fin 2016, le Polisario avait remporté une manche quand la Cour de justice de l’UE avait estimé que l’accord de libre-échange entre le Maroc et son principal partenaire commercial, l’UE, ne pouvait s’appliquer au Sahara occidental. Depuis, selon Me Devers, le Parlement européen a contourné cet avis en adoptant en janvier 2019 un texte étendant au territoire disputé les tarifs douaniers préférentiels octroyés par un accord signé en 2012 entre l’UE et le Maroc. 
    Lors de cette nouvelle audience, le Conseil de l’Union européenne (instance représentant les 27 pays membres), la France, la Commission européenne et la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) ont contesté la recevabilité du recours introduit par le Polisario. «Le requérant n’est pas une personne morale ayant la capacité juridique», a affirmé Vincent Piessevaux au nom du Conseil de l’UE. «Il n’a jamais été reconnu comme interlocuteur de l’Union», a plaidé ce juriste. 
    Le Front Polisario «n’est pas le représentant unique du peuple sahraoui», a fait valoir de son côté le conseil de la Comader, Me Nathalie Colin. Elle a reproché à Me Devers de chercher à obtenir que la justice européenne «interfère dans une procédure en cours devant les Nations unies» (de définition du statut de l’ex-colonie, ndr), ce qui «n’est pas son rôle». 
    Les plaidoiries doivent concerner jusqu’à mercredi plusieurs recours en annulation introduits par le Polisario. Les décisions seront rendues dans les prochains mois.
    Reporters, 3 mars 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, 
  • Londres "suit de près" la situation au Sahara occidental

    LONDRES- Le ministre d’Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), James Cleverly a affirmé, mardi, que son pays suit de près la situation au Sahara occidental occupé, est en contact permanent avec les parties au conflit (Front Polisario et Royaume marocain) et mène des discussions régulières avec l’ONU et les membres du Conseil de sécurité à ce sujet.

    En réponse écrite à une question du député Graham Maurice, citée par le site sahraoui « Sumoudsh.net », James Cleverly a précisé que « l’Angleterre suit de près la situation au Sahara occidental depuis le 13 novembre 2020 », date de l’agression marocaine contre les civils sahraouis sans défense dans la zone tampon de Guerguerat et de la violation du cessez-le-feu.
    Il a souligné que le Gouvernement de son pays prend acte des rapports faisant état d’affrontements militaires entre l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et les forces de l’armée royale marocaine.
    Le responsable britannique a rappelé que son pays « continue d’exhorter chacun à éviter l’escalade, à retourner à l’accord du cessez-le-feu et à s’engager à nouveau dans le processus politique sous l’égide de l’ONU », affirmant l’appui de Londres aux efforts du Secrétaire général onusien pour désigner un envoyé personnel au Sahara occidental dans les plus brefs délais.
    L’ONU n’a pas encore désigné un envoyé personnel au Sahara occidental depuis 22 mois après la démission de Horst Kohler, ancien président allemand, pour des raisons de santé.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, Royaume Uni,
  • L’ONU confirme la poursuite des affrontements militaires au Sahara occidental

    NEW YORK (Nations unies) – Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Stephane Dujarric, a confirmé, lundi, la poursuite des affrontements militaires au Sahara occidental, alors que le Maroc continue de verser dans le déni de la réalité de la guerre qui fait rage dans les territoires sahraouis occupés et dans certaines localités du sud du Maroc depuis le 13 novembre dernier.

    La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) continue de recevoir des rapports faisant état de tirs sporadiques le long du mur de sable marocain, a indiqué M. Dujarric lors d’un point de presse quotidien au siège de l’ONU à New York.
    Il a souligné, que « la Mission continue de suivre la situation dans tout le territoire, y compris à El-Guerguerat (au sud-ouest du Sahara occidental), dans la mesure du possible compte tenu de ses capacités tout en exhortant les parties (Maroc/Front Polisario) à faire preuve de retenue ».
    La déclaration du porte-parole du secrétaire général de l’ONU vient réfuter une fois de plus les allégations de Rabat, qui s’efforce de dissimuler la guerre qui fait rage au Sahara occidental et dans certaines régions du sud du Maroc depuis plus de trois mois.
    Malgré les tentatives marocaines de minimiser la gravité de la situation, les attaques de l’armée de libération populaire sahraouie (ALPS) se poursuivent contre les sites de retranchement des soldats de l’occupation marocaine, qui ont subi davantage de pertes en vies humaines et matériels le long du mur de la honte, affirme l’armée sahraouie.
    L’armée marocaine dont le moral est au plus bas, selon des experts militaires, a subi de nombreuses pertes en équipements et en vies humaines, selon l’armée sahraouie.
    Les forces armées marocaines ont mené le 13 novembre 2020, en violation du cessez-le-feu de l’ONU de 1991, une agression militaire à El Gurguerat où des Sahraouis civils manifestaient pacifiquement pour réclamer la fermeture définitive de la brèche illégale créée par le Maroc le long du mur de sable.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, ONU, MINURSO, 
  • Algérie : « Nul ne peut arrêter le cours du changement » (président Tebboune)

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre avec des responsables de médias, a rappelé que la dynamique de changement, revendiquée par le peuple dans sa large majorité, est en marche et que rien ne peut l’arrêter.

    Il a souligné, au cours de cette entrevue diffusée lundi soir, que l’Algérie nouvelle est en marche et que les changements sociétaux induisant forcément une mue des institutions pour les mettre en phase avec les attentes de la société. Tebboune a appelé ceux qui appellent au changement tout en tentant de discréditer les voies qui y mènent à changer de mentalités et à s’inscrire dans le processus de mutation vers un État bâti sur des Institutions fortes et crédibles. « Nul ne peut stopper le cours du changement. L’État a mis en branle un processus de changement revendiqué par le peuple algérien, au moment où des personnes limitées, à la mentalité sclérosée réclament le changement, tout en refusant eux-mêmes de changer. Le développement de l’État passe par l’évolution de son peuple », a-t-il indiqué. Dans ses réponses aux questions des responsables de certains médias, Tebboune est revenu sur les rumeurs colportées contre sa personne notamment celles liées à ses relations avec l’armée, son état de santé ou encore sa prétendu démission, en affirmant qu’il ne décevra pas le peuple qui lui a accordé sa confiance tout en indiquant que « ces fake-news », ont été distillées, à partir de l’Europe via des sites électroniques hébergés dans un pays voisin.

    L’armée est mon plus fort soutien

    Abordant ses relations avec l’Armée et le Commandement de l’Anp, le président Tebboune a affirmé qu’elle est son premier soutien. «L’Anp a atteint un niveau de professionnalisme qui la tient à l’écart de la politique. C’est une armée disciplinée qui applique les instructions du Président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale. Elle est mon plus fort soutien. Elle protège la patrie, la Constitution et les frontières, et sans elle, les terroristes auraient pu infiltrer les marches populaires. Ce sont l’Armée et les services de la sécurité qui veillent à protéger le peuple pour qu’il puisse s’exprimer librement », a soutenu le président de la République. Il a rappelé, dans ce contexte, que l’armée se consacre aujourd’hui à ses missions constitutionnelles et qu’elle est en état de veille pour parer aux dangers qui guettent le pays qui se retrouve cerné par des zones de tensions et de conflits. Le chef de l’État a été clair dans ses propos en affirmant que le temps où l’Institution militaire avait ses représentants dans le comité central du FLN est révolu. Il a souligné que l’Anp est le bouclier qui protège le pays et qui veille à l’intégrité de ses frontières et sa sécurité tout en assurant que « notre armée ne sera pas envoyée à l’étranger. Notre mission étant d’aider nos voisins à surmonter les étapes difficiles et les crises qu’ils traversent », a-t-il précisé.

    Le Makhzen et ses « 98 sites » hostiles à l’Algérie

    Le président de la République a indiqué, au cours de son entrevue, que le Maroc s’emploie à attaquer l’Algérie via des sites électroniques. Il a cité le chiffre de 98 sites « hostiles », à l’Algérie, connus et répertoriés qui diffusent des rumeurs et des contre-vérités sur l’Algérie. Cette guerre électronique à laquelle a fait allusion le président de la République, a été dénoncée, il y a plus d’un mois par le porte-parole du gouvernement, ministre de la Communication qui avait affirmé que le Makhzen s’est investi dans une guerre électronique contre l’Algérie. Il avait souligné que les attaques de hackers visaient les sites de certaines institutions et qu’un flot de rumeurs est déversé via des sites électroniques marocains proches du Makhzen. Cela confirme également les dernières déclarations du Chef d’état-major, le Général de corps d’armée, Saïd Chengriha, qui avait affirmé que notre pays faisait face à une véritable guerre menée par le Makhzen et ses relais, qui vise à inonder le pays de drogue et le mettre à la merci des narcotrafiquants et leurs alliés. Il avait dénoncé le comportement hostile du Maroc à l’égard de notre pays.

    En outre, le président de la République a affirmé que l’Algérie n’abandonnera pas la cause du peuple sahraoui, ce qui laisse supposer que cette position de principe défendue par notre pays, contre vents et marées, pourrait décupler les réactions hostiles du Makhzen et ses relais. C’est pourquoi Tebboune a appelé à la vigilance car les ennemis du pays ne désarmeront pas et guettent la moindre opportunité pour redoubler de férocité dans leurs attaques.
    Slimane Ben

    Le Courrier d’Algérie, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Sahara Occidental, Sahel, Libye, Maroc,

  • Selon François Soudan, il y a risque d’affrontement entre le Maroc et l’Algérie

    Maroc – Algérie: le conflit du Sahara occidental montre des signes d’escalade

    Par François Soudan

    Les tensions entre l’Algérie et le Maroc n’ont jamais été aussi tendues depuis 45 ans. Novembre 2020 a déclenché la boîte de pandore suite à l’intervention militaire à Guerguerat et à la reconnaissance par Washington de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.

    Ceci est la partie 1 d’une série en 5 parties.

    Depuis le 13 novembre 2020, jour où l’armée marocaine a «sécurisé» plusieurs centaines de mètres de la route goudronnée reliant le petit village de Guerguerat et la Mauritanie, l’ancien protectorat espagnol du Sahara occidental est aux en proie à une histoire alternative.

    Ce genre littéraire et cinématographique – actuellement à la mode, comme en témoigne le récent succès de la série dramatique de la période Netflix Bridgerton – consiste à ré-imaginer des événements historiques passés dans des histoires fictives, créant une sorte de réalité alternative et contrefactuelle.

    Un exemple concret: les hauts gradés du Front Polisario envoient des rapports quotidiens triomphants que le service de presse officiel algérien, Algérie Presse Service, reprend régulièrement.

    À en croire les rapports de cet univers parallèle, le 13 novembre 2020 a été le point de départ d’une guerre qui fait rage le long du mur de défense du Maroc, qui s’étend sur quelque 2 500 kilomètres et que le peuple sahraoui appelle le «mur de la honte».

    Le 22 février 2021, alors que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) célébrait le 45e anniversaire de son indépendance en exil dans les camps de réfugiés de la Hamada de Tindouf, l’Armée de libération du peuple sahraoui (SPLA) en était à sa 102e parte de guerra, ou rapport de guerre.

    Selon ces informations, presque toutes les positions militaires marocaines à l’ouest de la berme, d’Al Mahbes à Bir Gandus, et même certaines garnisons frontalières de la province de Guelmim et de la région de Souss-Massa, en dehors du Sahara occidental, ont subi trois mois de «bombardements intenses raids » et « attaques violentes », entraînant des dommages aussi importants que« la destruction de pans entiers du mur » et d’une base de commandement. Les rapports décrivent également les Forces armées royales marocaines (FAR) comme ayant subi des pertes «dévastatrices», alors que le Polisario n’a enregistré aucun décès.

    Ces mises à jour sur le conflit, si consciencieusement reprises par les médias d’État algériens mais ignorées ailleurs, ne reflétaient avec précision qu’un seul événement du monde réel. Le 13 novembre 2020, le Polisario a lancé une attaque à la roquette sur Guerguerat, mais il n’a pas coupé la route ni fait des morts.

    Une source de l’état-major des FAR l’a décrit comme «une tentative d’intimidation» qui était «sans incident» et la situation comme «sous contrôle et assez calme», avant d’ajouter: «Les dirigeants du Polisario savent que leurs milices ne peuvent pas faire de différence sur le terrain, de sorte que ces rapports ne sont rien d’autre qu’une propagande de masse visant leurs partisans ».

    Assauts sanglants
    Hormis le fait qu’aucun expert ou rapport indépendant n’a été en mesure de confirmer la réalité sur le terrain dans ce dernier chapitre de la guerre des sables, il est hautement improbable que les séparatistes sahraouis aient les capacités de mener une telle guerre.

    Le Polisario est loin de ce qu’il était dans les années 1980 et qui a conduit à l’établissement du cessez-le-feu il y a près de 30 ans, lorsque ses katibas [unités] ont utilisé un canon de 106 mm pour lancer des assauts sanglants sur les flancs de l’armée marocaine, ses missiles SAM-7 ont abattu des avions de combat Mirage F1 en l’air et ses 2000 prisonniers de guerre languissaient dans les prisons des camps de Tindouf.

    Les dirigeants sahraouis ne sont plus à leur apogée, à commencer par le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, âgé de 71 ans, et on peut en dire autant de l’arsenal du mouvement rebelle. Une grande partie du matériel fourni par la Libye (sous le règne de Mouammar Kadhafi), la Corée du Nord et l’Algérie, en plus des véhicules blindés pris à l’armée marocaine au début du conflit, n’est plus en état de marche.

    La liste des fournitures du Polisario en baisse comprend une flotte de véhicules Toyota 4 × 4 équipés de mitrailleuses de 14 mm, de lance-roquettes multiples de fabrication russe, de mortiers de 120 mm et de chars T-62 de fabrication soviétique.

    Face à une ligne de défense flanquée de champs de mines, parsemée de systèmes de détection, surveillés par des drones et protégés par des forces d’intervention rapide, les séparatistes, qui comptent au plus entre 3000 et 5000 hommes, n’ont d’autre choix que d’utiliser des frappes et des balles et exécuter des tactiques qui infligent peu de dégâts.

    Selon toute vraisemblance, c’est ce qui passe pour «guerre» au Sahara Occidental depuis le 13 novembre 2020, loin d’être la mère de toutes les batailles qui se déroulent chaque soir sur RASD TV, la chaîne de télévision d’Etat sahraouie.

    Ce serait une erreur, cependant, de conclure sur la base de cette description de ce qui semble théâtral pour les forces militaires que toute cette action sert à maintenir le statu quo au Sahara.

    Si le Polisario n’a pas été, à proprement parler, créé par le gouvernement algérien – il s’agit plutôt d’une initiative conjointe algéro-libyenne datant des années 1970, alors que le nationalisme sahraoui était en plein essor – Alger est depuis un certain temps l’un de ses moteurs.

    Toute décision prise dans les camps de Tindouf est soumise à l’approbation des dirigeants algériens, et à moins que vous ne pensiez que ces derniers ont renoncé à leur souveraineté sur une partie de leur territoire, cela est parfaitement logique.

    La réalité alternative est donc un écran de fumée qui occulte une réalité bien plus inquiétante: les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont atteint un niveau jamais vu depuis la fin des années 1970.

    Outre les gouvernements d’Europe (en particulier la France et l’Espagne), les États-Unis et la Russie, la partie la plus concernée est probablement le secrétaire général de l’ONU, António Guterres. L’ONU a maintenu une mission de maintien de la paix de 462 personnes (dont 245 militaires) au Sahara occidental – la Mission pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) – au cours des trois dernières décennies. Actuellement dirigée par un diplomate canadien et un commandant des forces pakistanaises, la mission coûte 62 millions de dollars par an.

    Cette petite force de bérets bleus est chargée de patrouiller dans une zone s’étendant du no man’s land à l’est du mur jusqu’à la frontière avec la Mauritanie, représentant 20% du territoire de l’ancien protectorat espagnol – une zone interdite à part entière. Le Polisario considère comme «libéré», un pays qui regorge de mines terrestres et souvent parcouru par des migrants se dirigeant vers le nord, des mineurs d’or illégaux et des trafiquants de drogue. En d’autres termes, les troupes de l’ONU sont en première ligne.

    Admission d’impuissance
    Sentant une escalade du conflit, Guterres a noté dans son dernier rapport, daté d’octobre 2020, au Conseil de sécurité de l’ONU que les milices du Polisario étaient «beaucoup moins coopératives que par le passé», refusant au personnel de la MINURSO l’accès à leurs sites, augmentant ainsi la fréquence d’incursions dans la zone tampon et de la mise en place d’unités militaires dans plusieurs localités proches du mur de défense marocain, sous couvert de la mise en place de centres d’isolement pour les personnes infectées par le Covid-19.

    L’inquiétude de Guterres est aussi un aveu d’impuissance, car l’ancien envoyé de l’ONU au Sahara occidental, Horst Köhler de l’Allemagne, qui a démissionné en mai 2019 «pour des raisons de santé», n’a pas encore été remplacé en raison de l’absence d’un candidat convenant aux deux côtés. Cela signifie qu’il n’y a plus de médiateur entre l’Algérie et le Maroc.

    Ajoutez à cette poudrière l’annonce faite le 10 décembre 2020 par Donald Trump que les États-Unis reconnaîtraient la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental – l’une de ses dernières initiatives de politique étrangère – et soudain la situation est sur le point d’exploser.

    Au risque d’écarter le fantasme diplomatique selon lequel l’Algérie n’est qu’une «partie intéressée», et non une «partie au conflit» en ce qui concerne la question du Sahara occidental, Alger est immédiatement parvenue à la conclusion que les États-Unis visaient son gouvernement en prenant une telle décision et en normalisant simultanément les relations israélo-marocaines.

    Et lorsque les pages d’El Djeich, la publication très influente de l’Armée nationale populaire (ANP), évoquent «les menaces imminentes que certaines parties ennemies font peser sur la sécurité de la région», elles font allusion à ces récentes décisions.

    Qu’ils y adhèrent ou non, le récit des dirigeants algériens est clair: le royaume marocain a fait en sorte que «l’entité sioniste» se profile désormais aux frontières du pays. Ceci explique la double réponse d’Alger.

    Sur le plan diplomatique, l’Algérie a envoyé des messages à Moscou pour confirmer que la Russie, en tant que fournisseur de longue date d’armes à l’ANP, aurait son soutien, si nécessaire, et a intensifié ses efforts pour faire pression sur la nouvelle administration américaine afin qu’elle annule l’ordre de Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    C’est dans cet esprit que des représentants de tous les groupes parlementaires à l’Assemblée nationale algérienne et à la chambre haute de la législature, le Conseil de la Nation, ont adressé le 2 février 2021 une lettre à Joe Biden dans laquelle ils le pressent de renverser la décisionde son prédécesseur.

    Biden écoutera-t-il leur plaidoyer? Si un tel renversement est techniquement possible, il est peu probable, car les deux côtés de l’accord (Sahara occidental et Israël) sont étroitement liés.

    Sur le front militaire, la réponse de l’Algérie se veut ouvertement menaçante. Les 17 et 18 janvier derniers, l’ANP a attiré l’attention des médias en procédant à des exercices militaires à grande échelle dans la région de Tindouf, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec le Maroc.

    Mené par le chef d’état-major de l’ANP, le général Saïd Chengriha, l’exercice «Al-Hazm 2021» a été une démonstration de force et une occasion de mettre en valeur les équipements russes de nouvelle génération de l’armée (y compris les chasseurs Sukhoi Su-30, T- 72 chars, hélicoptères Mi-35 et missiles Iskander), ces biens précieux qui ont coûté un précieux prix à l’Algérie: 100 milliards de dollars entre 2010 et 2020, soit plus du double du montant des dépenses militaires du Maroc sur la même période.

    Une dépendance coûteuse
    Certes, l’Algérie a 6 700 kilomètres de frontières à protéger, contre 3 600 kilomètres au Maroc, mais tous les experts s’accordent à dire que la frénésie de magasinage dans le pays qui a commencé en 2006 dépasse de loin ses besoins en matière de sécurité dans son pays et à l’étranger.

    La volonté affichée de l’Algérie de devenir la première puissance militaire de la région n’explique que partiellement la frénésie des dépenses, qui est désormais encore plus coûteuse depuis l’effondrement des revenus pétroliers. Également en jeu, comme l’écrivait fin 2013 le chercheur Laurent Touchard dans son blog de défense, c’est «le souci de l’Algérie de mettre la mainmise financière sur son rival marocain, qui sera contraint d’augmenter son budget militaire alors même que sa marge de manœuvre financière est loin d’être proche de l’Algérie » et « la négociation opaque d’un haut commandement militaire activement impliqué dans la finalisation de gros contrats ».

    Sept ans plus tard, et l’évaluation de Touchard sonne toujours vraie aujourd’hui, tout comme la rupture des communications de chaque côté de la frontière, qui a été fermée en 1994 et n’a jamais été rouverte, a été étanche pendant des décennies.

    Au Maroc, le Sahara occidental est une cause nationale qui rallie tout le monde sauf une frange ultra-minoritaire à l’extrême gauche. En Algérie, c’est une cause politico-militaire, mais pas précisément populaire, et il est extrêmement rare que des voix de premier plan se hasardent à exprimer un point de vue contraire. Ceux qui ont osé s’exprimer – Ferhat Abbas, Benyoucef Benkhedda, Mohamed Boudiaf et, plus récemment, Khaled Nezzar – ont été farouchement maîtrisés.

    L’histoire des affrontements armés directs entre les armées algérienne et marocaine nous en apprend peu sur ce qui se passerait si le conflit s’intensifiait. Gagnée sur le front militaire par le Maroc sous le roi Hassan II et sur le front diplomatique par l’Algérie sous Ahmed Ben Bella, la guerre du sable d’octobre 1963 est une série d’escarmouches le long d’une zone peu peuplée entre les villes de Tindouf et Figuig.

    Au total, 350 hommes ont perdu la vie dans la guerre et le chef d’état-major de l’armée algérienne a connu de première main les limites opérationnelles de la confrontation d’une armée populaire issue de la lutte pour l’indépendance contre une force traditionnelle en terrain découvert.

    Combat mobile
    Quelque 13 ans plus tard, lors des première et deuxième batailles d’Amgala, qui se sont déroulées dans la partie nord du Sahara occidental, les forces des FAR ont repris l’oasis en janvier 1976, mais les Algériens l’ont reprise en février suivant.

    Alors que l’on craignait à l’époque que les combats sanglants ne se transforment en conflit à grande échelle entre les deux voisins, il était limité à une petite zone géographique.

    Serait-ce encore le cas aujourd’hui si la balance basculait vers une guerre totale? Rien de moins sûr puisque, à en juger par la configuration de la dernière série d’exercices méga-militaires de l’armée algérienne, Alger se prépare à mener une guerre conventionnelle de haute intensité.

    Ce conflit – qui pourrait avoir des conséquences économiques et humaines désastreuses – serait avant tout une confrontation entre deux doctrines militaires opposées.

    La partie algérienne a adopté la méthode soviétique, qui est basée sur l’utilisation à grande échelle de véhicules blindés soutenus par l’armée de l’air pour mener des offensives stratégiquement agiles et tactiquement rigides. La partie marocaine, quant à elle, a une approche plus franco-américaine axée sur le combat mobile, les opérations de contre-offensive et l’initiative de manœuvre des commandants.

    Le conflit serait également entre deux armées qui diffèrent considérablement dans toutes les mesures sauf la taille. L’Algérie est de loin la mieux équipée des deux en termes de quantité d’équipements modernes, mais le Maroc a ses propres avantages, notamment une plus grande proportion de soldats professionnels, des normes de gestion plus élevées et une logistique mieux organisée.

    «Bien paraître sur le papier»
    Interrogé sur les raisons pour lesquelles l’armée marocaine se classe 26 places derrière l’Algérie dans le dernier classement des forces militaires de Global Firepower, notre source de l’état-major des FAR a déclaré qu’il n’accordait guère d’importance à «bien paraître sur le papier».

    Il a ajouté: «Le programme de modernisation lancé par Sa Majesté en tant que commandant en chef et chef d’état-major des FAR donne la priorité absolue à l’élément humain. Les armes sont inutiles sans courage, savoir-faire et patriotisme. Notre stratégie n’a jamais été basée sur la compétition militaire. Cela dit, lorsque le Maroc décide de mettre fin aux provocations de l’Algérie, il le fait de manière agressive et définitive. Guerguerat est un excellent exemple de cette approche.

    Comme notre source l’indique, la supériorité quantitative de l’Algérie se heurte à l’avantage qualitatif du Maroc. Si cette évaluation n’est pas sacro-sainte, elle résume assez bien la situation. Lorsque l’auteur de cette histoire a interrogé un général marocain il y a quelques années sur le scénario le plus probable en cas d’éclatement d’une guerre, il a expliqué que le premier agresseur – qui à ses yeux ne pouvait évidemment être que l’Algérie – aurait peu de mal à pénétrer 100 kilomètres en «territoire ennemi», avant de le payer cher par la suite. Un général algérien serait sans doute d’accord avec la version inverse de ce scénario.

    Tout comme les Américains et les Soviétiques au plus fort de la guerre froide, les deux nations nord-africaines éloignées se préparent à une guerre chaude. Ils espèrent qu’ils n’auront pas à subir une telle mission suicide, mais ils n’ont jamais été aussi proches de la guerre depuis les batailles d’Amgala il y a 45 ans. L’adage latin si vis pacem, para bellum («si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre») est dangereux dans cette partie du monde.

    The Africa Report, 2 mars 2021 (traduction non officielle)

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, ONU, MINURSO,

  • Deutsche Welle : Derrière la crise diplomatique maroco-allemande, une liste de rancunes

    Une lettre divulguée suggère que le Maroc pourrait suspendre ses relations diplomatiques avec l’Allemagne. Selon les médias marocains, la proposition tarde à venir.

    Lundi, une lettre a été divulguée dans laquelle le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a suggéré à son Premier ministre que tous les bureaux du gouvernement marocain suspendent leurs relations avec l’ambassade d’Allemagne dans la capitale, Rabat, ainsi qu’avec d’autres organisations culturelles et politiques allemandes dans le pays. . Bourita a déclaré que cela était nécessaire en raison de « profonds malentendus » sur « des questions fondamentales pour le Maroc ».

    Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que son ministère avait déjà suspendu les contacts avec la représentation diplomatique allemande à Rabat. L’ambassade d’Allemagne se trouve dans la capitale marocaine et dispose de deux consulats à Casablanca et à Agadir.

    Bien qu’il n’y ait pas eu de déclaration officielle du gouvernement allemand à ce sujet, le mot de Berlin est que le gouvernement allemand ne voit aucune raison de perturber les bonnes relations entre les deux nations de cette manière. L’ambassadeur du Maroc avait été invité à se rendre d’urgence au ministère allemand des Affaires étrangères et à expliquer la lettre, ont déclaré des initiés.

    Fuite délibérée

    Comme une source travaillant dans une organisation culturelle allemande basée à Rabat, a déclaré à DW, la proposition du ministre des Affaires étrangères semblait « être une fuite très délibérée ». La source n’a pu être nommée en raison de la sensibilité de la situation politique actuelle. Mardi, on ne savait toujours pas comment le développement diplomatique aurait un impact sur leur organisation. « La lettre a été publiée pour la première fois sur les réseaux sociaux et les canaux de messagerie comme WhatsApp », a raconté la source. « Mais les médias locaux semblaient également l’avoir en même temps. Une fuite coordonnée comme celle-là, et une lettre comme celle-là, ne se seraient pas produites sans que les hauts dirigeants le sachent. »

    La source estime que la lettre peut être considérée comme un « claquement de sabre » et « une accumulation de rancunes marocaines ».

    Premier sur la liste des problèmes, Ulrich Lechte, un homme politique allemand qui dirige la sous-commission parlementaire sur les questions concernant les Nations Unies, a déclaré à DW, la perception que l’Allemagne travaille contre les revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. « L’impulsion exacte [de la lettre], ce qui se passait en arrière-plan, doit maintenant être clarifiée », a déclaré Lechte.

    Le conflit du Sahara Occidental concerne une ancienne colonie espagnole, le Maroc, annexée en 1975. Dans l’un des conflits territoriaux les plus anciens au monde, un groupe appelé Front Polisario conteste l’annexion du Maroc. Les militants indépendantistes ont appelé à un référendum sur l’autodétermination dans la région, qui est partiellement contrôlée par eux et partiellement par le Maroc. Un cessez-le-feu surveillé par l’ONU entre les deux forces opposées est en vigueur depuis 1991 et les diplomates de l’Union européenne préconisent une solution politique.

    ‘Juste et durable’

    Le contrôle du territoire du Sahara occidental est l’un des impératifs de politique étrangère les plus importants du Maroc et en décembre dernier, le gouvernement américain, toujours dirigé par Donald Trump à l’époque, a reconnu la souveraineté marocaine sur le territoire contesté. La décision controversée de l’administration Trump a été largement considérée comme un remerciement au Maroc pour le rétablissement officiel des liens avec Israël. Cela a été largement critiqué.

    Alors que le gouvernement allemand s’est félicité de la normalisation des relations entre Israël et le Maroc à l’époque, le ministère allemand des Affaires étrangères a également déclaré que sa « position sur le conflit concernant le Sahara occidental reste inchangée. Nous recherchons une solution politique équitable et durable sous la médiation de l’ONU qui est acceptable pour toutes les parties. « 

    En décembre de l’année dernière, l’Allemagne a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à tenir une réunion à huis clos sur la décision américaine et la détérioration de la situation au Sahara occidental, après que le cessez-le-feu de longue date semble en danger. « Nous avons besoin d’une revitalisation du processus politique », a déclaré l’ambassadeur d’Allemagne à l’ONU, Christoph Heusgen.

    Cette rencontre n’était évidemment pas dans l’intérêt du Maroc, a concédé Lechte. « Le Maroc aimerait beaucoup que l’UE – et l’Allemagne, en tant que l’un de ses États les plus puissants – reconnaisse simplement la décision de Trump. Mais comme nous l’avons fait auparavant, nous nous appuyons sur un processus de l’ONU. »

    Un drapeau contesté

    Un autre problème qui a été mentionné par les critiques marocains de l’Allemagne est que, le 27 février, le parlement de l’État allemand de Brême a hissé le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique – le territoire autoproclamé du mouvement indépendantiste du Sahara occidental – au-dessus de ses bâtiments. Sur leur page Facebook officielle, les politiciens de l’État ont déclaré l’avoir fait pour marquer le 45e anniversaire de la fondation de la République sahraouie.

    Les responsables marocains sont également apparemment encore mal à l’aise parce qu’ils n’ont pas été invités à une conférence de janvier 2020 sur le conflit libyen à Berlin. Le mouvement d’indépendance du Front Polisario est soutenu par l’Algérie voisine et ce pays a été invité aux pourparlers, contrairement au Maroc. L’Allemagne et le Maroc ont des objectifs similaires pour la souveraineté libyenne et les Marocains se considèrent comme des intermédiaires régionaux et des négociateurs de bonne foi.

    Allégations d’espionnage

    Un autre point de friction mentionné par les médias marocains est le refus de l’Allemagne de poursuivre le militant maroco-allemand Mohamed Hajib, qui a passé sept ans dans une prison marocaine. Un groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a découvert que Hajib avait été arrêté sur la base d’une confession obtenue sous la torture. Après la libération de Hajib en février 2017, il est retourné en Allemagne où il a consacré ses flux de médias sociaux à la critique du gouvernement marocain et des agences de sécurité. A son tour, ce dernier a émis un mandat d’arrêt international contre son arrestation bien qu’il ait été annulé par Interpol en février.

    Certains médias marocains ont également fait état de vagues allégations d’espionnage, apparemment fondées sur le fait qu’un chercheur allemand s’est rendu dans la région du Sahara occidental, et d’autres médias ont mentionné qu’un rapport récent de Transparency International, dont le siège est à Berlin, a également bouleversé le gouvernement marocain. Le rapport, publié en février, a conclu que le Maroc avait « un niveau de corruption sévère et systémique » qui n’avait fait qu’empirer pendant la pandémie.

    Sur les réseaux sociaux, les Marocains ordinaires ont discuté de nombre de ces prétendues provocations. Des commentateurs plus nationalistes ont fait valoir que «le Maroc d’abord» devrait être la priorité de la politique étrangère de leur pays et ont affirmé que l’Allemagne «empiétait sur la souveraineté du Maroc» avec sa position «pro-séparatiste partiale» sur le Sahara occidental.

    Une coopération significative

    Les Marocains sur les réseaux sociaux ne considéraient pas cela comme un différend facilement résolu ou temporaire. Certains pensaient même que le mouvement contre l’Allemagne signifiait des attitudes marocaines plus dures envers l’Europe, en général.

    Tout cela malgré la coopération continue entre le Maroc et l’Allemagne dans de nombreux domaines, et le fait que l’Allemagne est un important donateur d’aide étrangère pour ce pays d’Afrique du Nord. En décembre 2020, le Maroc a reçu 1,3 milliard d’euros (1,57 milliard de dollars) de soutien financier de l’Allemagne, destiné, entre autres, à des prêts bancaires aux entrepreneurs locaux, à des réformes financières, à des investissements dans les énergies renouvelables et à un fonds COVID-19.

    Avec les contributions de Gasia Trtrian.

    Source : Deutshce Welle, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Allemagne, Sahara Occidental, Libye,