Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara occidental : Création d'une équipe internationale de soutien à Soltana Kheya

    Des organisations de différents pays ont créé une équipe de soutien pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation déplorable de la militante sahraouie, Soltana Kheya, assignée arbitrairement à résidence par les autorités d’occupation marocaine depuis plus de trois mois sans mandat, ont rapporté des médias espagnols. « Nous sommes en contact fréquent avec Soltana pour documenter les violations qui sont commises contre elle et sa famille », a affirmé Tone Sorfonn Moe, juriste norvégienne qui travaille volontairement avec le Comité norvégien de soutien au Sahara occidental, est l’une des personnes qui font partie de cette équipe ». « Ce mouvement de solidarité qui travaille dans les territoires occupés du Sahara occidental est composé de personnes du monde entier, d’origines et de nationalités différentes. Nous essayons de coopérer le plus largement possible », a-t-elle soutenu. Au Sahara occidental occupé, « l’un des actes de répression les plus graves de ces derniers mois a été l’attaque visant la militante Soltana Kheya et de sa famille. Des dizaines de policiers et de services de renseignement marocains ont assiégé sa maison dans le but d’infliger douleur et peur à sa famille et, finalement, faire taire la voix de Soltana, mais aussi celle de la communauté sahraouie en général », a condamné la juriste norvégienne.

    Il est clair, pour la juriste, que l’assignation à résidence de Kheya est « aggravée par des actes de violence excessive, de menaces et d’intimidation ». De même, la juriste dénonce que « cette semaine des dizaines de sahraouis ont tenté de franchir les lignes de police pour rendre visite à la famille Kheya et ont tous subi des violences. Maintenant, Soltana continue de souffrir atrocement de ses blessures, surtout après avoir été frappée avec une pierre, la laissant étourdie avec de la difficulté à se lever et à voir », a dénoncé Mme Tone.
    L’ONU doit agir en urgence
    Pour la juriste norvégienne, le rôle de l’Organisation des Nations unies dans des situations comme celle de Soltana est essentiel car « elle a une responsabilité particulière d’agir et de dénoncer lorsqu’elle est informée de telles violations graves ». Mme Tone a estimé que « de telles violations ne doivent pas passer sous silence ». « Elles nécessitent une dénonciation et exigent que nous tenions les auteurs pour responsables. Ma liberté en tant que juriste norvégienne dépend des libertés d’autrui et si les droits de mes voisins sont violés aujourd’hui, demain je perdrai la mienne. Par conséquent, il est du devoir de chacun de lutter contre l’injustice ». Plusieurs organisations, telles que le Front Line Defenders, Democracy Now ou encore Equipe Media ont publié divers rapports qui attestent les mauvais traitements et la torture que la militante et sa famille subissent depuis des mois. « Cela nous rappelle ce qui s’est passé en 2010 et la situation actuelle semble être pire », déclare Nazha Elkhalidi, journaliste pour Equipe Media à Laâyoune occupée. En 2010, les autorités marocaines ont procédé brutalement au démantèlement du camp de Gdeim Izik, à quelques kilomètres de la ville sahraouie occupée El Ayoune, faisant une vingtaine de morts et des centaines de blessés et de disparus. Après cela, les villes du Sahara occidental sont devenues une prison pour les militants et journalistes sahraouis.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Sultana Khaya, répression, 
  • Sahara Occidental : L'occupant marocain "pleinement responsable" des conséquences de son agression contre Soltana Khaya

    L’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) a tenu pour responsables les autorités marocaines de tout ce qui pourrait affecter l’état physique et psychologique de Soltana Khaya, et des membres de sa famille, en raison des agressions menées par l’occupant contre la militante sahraouie des droits de l’Homme, assignée arbitrairement à résidence depuis plus de trois mois. L’ISACOM a, dans un communiqué rendu public lundi, fait savoir qu’elle « suit le combat mené par le membre de l’Assemblée générale de Instance contre la décision injuste des autorités d’occupation prise contre Soltana Khaya le 19 novembre 2020, qui l’a placée ainsi que sa famille en résidence surveillée en assiégeant leur maison et en les empêchant de recevoir des visiteurs ».

    L’Instance a rappelé dans son communiqué que le dernier épisode des agressions marocaines contre la militante sahraouie remonte à dimanche, 21 février, lorsqu’elle a été agressée physiquement en lui confisquant son téléphone portable, sous le coup de menaces. « Après cet acte criminel mené par l’occupant marocain », a ajouté la même source, Soltana Kheya, accompagnée de sa sœur et de leur mère, ont décidé de s’asseoir devant la maison et d’entamer une grève de la faim illimitée, à partir de dimanche jusqu’à la récupération du téléphone portable de la militante et la levée du siège imposé à leur maison. Par ailleurs, des organisations de différents pays ont créé une équipe de soutien pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation déplorable de la militante sahraouie, Soltana Khaya. « Nous sommes en contact fréquent avec Soltana pour documenter les violations qui sont commises contre elle et sa famille », a affirmé Tone Sorfonn Moe, juriste norvégienne qui travaille volontairement avec le Comité norvégien de soutien au Sahara occidental, et qui est l’une des personnes qui font partie de cette équipe.
    Au Sahara occidental occupé, « l’un des actes de répression les plus graves de ces derniers mois a été l’attaque visant la militante Soltana Khaya et de sa famille. Des dizaines de policiers et de services de renseignement marocains ont assiégé sa maison dans le but d’infliger douleur et peur à sa famille et, finalement, faire taire la voix de Soltana, mais aussi celle de la communauté sahraouie en général », a ainsi condamné la juriste norvégienne. Récemment, Soltana Kheya avait affirmé à l’APS que les forces de l’occupation marocaine cherchaient à la liquider physiquement à travers l’agression brutale sur son domicile et sa famille, appelant à cet effet les instances internationales des droits de l’Homme à l’ »impératif de protéger les civils sahraouis des pratiques répressives du Makhzen ». Le 13 novembre dernier, le cessez-le-feu en vigueur dans les territoires sahraouis occupés a été rompu suite à l’agression marocaine contre des civils sahraouis dans la zone tampon d’EL-Guerguerat (au sud -ouest du Sahara occidental). Le cessez-le-feu était en vigueur depuis 1991. Depuis, le régime marocain viole, de manière systématique, les droits de l’Homme dans les territoires occupés, où il mène aussi une escalade « dangereuse » et « hystérique » à l’encontre des civils sahraouis sans défense.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Sultana Khaya, répression, 
  • Maroc/Sahara Occidental : Détérioration de l’état de santé en détention de Mohamed Lamin Haddi

    MAR 002 / 0221 / OBS 022

    Mauvais traitements /
    Dégradation de l’état de santé /
    Détention arbitraire
    Maroc/ Sahara Occidental
    19 février 2021
    L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la FIDH, vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante au Maroc/ Sahara Occidental.
    Description de la situation :
    L’Observatoire a été informé de la dégradation de l’état de santé et des mauvais traitements dont a été victime Mohamed Lamin Haddi, journaliste qui avait couvert différents sujets en lien avec les manifestations et les activités organisées dans le camp de Gdeim Izik, situé à proximité de la ville de Laâyoune, au Sahara Occidental, avant son démantèlement en 2010. Le 19 juillet 2017, la Cour d’appel de Salé a confirmé la peine de 25 ans de prison prononcée par le Tribunal militaire de Rabat à l’encontre de Mohamed Lamin Haddi, détenu depuis lors à la prison de Tiflet 2 au Maroc.
    Le 13 janvier 2021, M. Haddi a entamé une grève de la faim illimitée afin de dénoncer les mauvais traitements lui ayant été infligés par les fonctionnaires de Tiflet 2, dont un isolement d’une durée de trois ans, l’absence de lumière dans sa cellule et le refus de soins médicaux. Depuis le début de sa grève de la faim, son état de santé s’est considérablement dégradé. D’après les membres de sa famille, sa mobilité est à présent réduite et il éprouve des difficultés à s’exprimer.
    L’Observatoire rappelle que Mohamed Lamin Haddi a été arrêté arbitrairement le 20 novembre 2010 par des fonctionnaires des services secrets marocains à Laâyoune, alors qu’il s’apprêtait à rencontrer deux médecins belges pour les accompagner lors de leur visite auprès de plusieurs victimes blessées par balle au cours du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Le 17 février 2013, le Tribunal de Rabat a condamné M. Haddi à 25 ans de prison pour « actes violents envers des fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions, avec intention de donner la mort » (article 267 du Code pénal du Royaume du Maroc), dans le contexte du macro-procès de Gdeim Izik.
    L’Observatoire exprime son inquiétude quant aux allégations de mauvais traitements et à la dégradation de l’état de santé de Mohamed Lamin Haddi et appelle les autorités marocaines à adopter immédiatement des mesures appropriées afin de garantir sa sécurité, son intégrité physique et son bien-être psychologique.
    En outre, l’Observatoire exhorte les autorités compétentes à libérer immédiatement Mohamed Lamin Haddi pour raisons humanitaires au vu de sa situation médicale, et à mener une enquête indépendante, exhaustive et impartiale sur les allégations de mauvais traitements mentionnées ci-dessus dans le but d’identifier les responsables et d’appliquer les sanctions pénales et/ou administratives prévues par la loi.
    Actions requises :
    L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités marocaines en leur demandant de :
    i. Procéder à la libération immédiate de Mohamed Lamin Haddi pour raisons humanitaires au vu de sa situation médicale ;
    ii. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et le bien-être psychologique de Mohamed Lamin Haddi ;
    iii. Mener une enquête prompte, exhaustive, impartiale et transparente à propos des allégations de mauvais traitements à l’encontre de Mohamed Lamin Haddi afin d’identifier les responsables et d’appliquer les sanctions pénales et/ ou administratives prévues par la loi.
    iv. Mettre fin à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de Mohamed Lamin Haddi et de l’ensemble de défenseurs des droits humains au Sahara occidental.
    Adresses :
    • M. Saad Dine El Otmani, Premier Ministre du Maroc. Fax : +212 37 76 99 95/37 76 86 56
    • M. Nasser Bourita, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc. E-mail : ministere@maec.gov.ma
    • M. Mohamed Ben Abdelkader, Ministre de la justice. E-mail : ccdh@ccdh.org.ma
    • M. Mustapha Ramid, Ministre d’État chargé des droits de l’Homme. E-mail : contact@didh.gov.ma
    • Mme. Amina Bouayach, Présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Email : cndh@cndh.org.ma
    • S.E. M. Omar Zniber, Représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et des autres organisations internationales en Suisse. Email : mission.maroc@ties.itu.int / maroc.ge@maec.gov.ma
    • M. Alem Menouar, Ambassadeur, Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne. E-mail : mission.maroc@skynet.be
    Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques du Maroc dans vos pays respectifs.
    ***
    Genève- Paris, 19 février 2021
    Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes les actions entreprises en indiquant le code de cet appel.
    L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (l’Observatoire) est un programme créé en 1997 par l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la FIDH. Il a vocation à protéger les défenseur.e.s des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’OMCT et la FIDH sont membres de ProtectDefenders.eu, le Mécanisme de l’Union européenne pour les défenseur.e.s des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.
    Pour contacter l’Observatoire, appeler la ligne d’urgence :
    • E-mail : Appeals@fidh-omct.org
    • Tél. OMCT : + 41 22 809 49 39
    • Tél. FIDH : + 33 1 43 55 25 18
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Western Sahara,
  • Etats-Unis -Sahara Occidental : Camouflet pour le Maroc

    LES ÉTATS-UNIS SOUTIENNENT LE PROCESSUS ONUSIEN POUR LA RÉSOLUTION DU CONFLIT AU SAHARA OCCIDENTAL : Camouflet pour le Maroc

    Les États-Unis vont continuer à soutenir le processus onusien en vue d’une solution « juste » et « durable » au différend de longue date au Sahara occidental. L’affirmation vient de Ned Price, porte-parole du département d’État américain dirigé par Antony Blinken, en conférence de presse lundi. La déclaration a fait l’effet d’une bombe au Maroc, à tel point que la propagande médiatique du Makhzen a été actionnée à l’effet de pervertir les propos du porte-parole du département d’État us.
    «Ce que nous avons dit reste globalement valable au sujet de la question du Sahara occidental, a déclaré Ned Price, précisant qu’ « il n’y a aucune mise à jour pour le moment ». « Nous continuerons à soutenir le processus des Nations unies pour mettre en œuvre une solution juste et durable à ce différend de longue date entre le Maroc et le Front Polisario, a ajouté le porte-parole du département d’État américain, lors d’un point de presse en réponse à une question sur la position de la nouvelle administration américain quant au conflit au Sahara occidental.
    Voilà donc un camouflet pour la diplomatie marocaine qui continue à croire que la supposée marocanité du Sahara occidental, proclamée par l’ex-président Trump, est une décision « irréversible » alors que l’administration de Joe Biden opère un examen approfondi en vue de revenir sur la décision de Donald Trump.
    Et non seulement l’administration de Biden tient au processus de l’ONU pour le règlement de la question sahraouie, mais aussi elle soutient la mission de la MINURSO. Pour le département d’Etat US en effet, les États-unis vont également continuer « d’appuyer le travail de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour surveiller le cessez-le-feu et prévenir la violence dans la région ».
    À rappeler que le 10 décembre dernier, l’ex-président américain, Donald Trump avait annoncé reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste. Cette proclamation a été dénoncée aussi bien aux Etats-Unis que par la communauté internationale qui a rappelé son caractère illégale et a invité, le nouveau locataire de la maison blanche, Joe Biden à revenir sur cette décision unilatérale.
    L’organisation des Nations unies considère les territoires sahraouis occupés comme des territoires non autonomes où un référendum d’autodétermination est prévu depuis 1991. Suite à l’annonce de Trump, l’ONU avait rappelé que sa position vis-à-vis de la question sahraouie restait inchangée. Qui plus est la déclaration du porte-parole de la Maison Blanche est pour le moins contradictoire : l’appui à la Minurso , dont la mission est précisément d’organiser le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ,ne peut se faire sans la remise en cause de la scandaleuse décision de Donald Trump , qui s’est fait manipuler comme un enfant de cœur par son gendre Jared Kouchner , instrument du sioniste Netanyahou , obnubilé par sa réélection pour empêcher son inculpation pour corruption.
    De fait la déclaration du porte-parole de la Maison Blanche laisse croire que Washington risque de s’aligner sur la position de la France et donc serait disqualifié à être le «pen Holder» -rédacteur- de la résolution du conseil de sécurité devant renouveler le mandat de la Minurso lors de la réunion du Conseil de sécurité en Avril prochain.
    M. Bendib
    #Maroc #Israël #Normalisation #SaharaOccidental #WesternSahara
  • Sahara occidental: Washington continue de soutenir le processus onusien

    Les Etats-Unis vont continuer à soutenir le processus onusien en vue d’une solution «juste» et «durable» au différend de longue date au Sahara occidental, a affirmé lundi le porte-parole du département d’Etat américain
    Ned Price.

    «Ce que nous avons dit reste globalement valable» au sujet de la question du Sahara occidental, a déclaré Ned Price, disant «qu’il n’y a aucune mise à jour pour le moment».
    «Nous continuerons à soutenir le processus des Nations Unies pour mettre en œuvre une solution juste et durable à ce différend de longue date» entre le Maroc et le Front Polisario, a ajouté le porte-parole du département d’Etat américain, lors d’un point de presse en réponse à une question sur la position de la nouvelle administration américain quant au conflit au Sahara occidental. Il a indiqué que les Etats Unis vont également continuer «d’appuyer le travail de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour surveiller le cessez-le-feu et prévenir la violence dans la région». Le 10 décembre dernier, l’ex-président américain, Donald Trump avait annoncé reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste.
    Cette proclamation a été dénoncée aussi bien aux Etats-Unis que par la communauté internationale qui a rappelé son caractère illégal et a invité, le nouveau locataire de la maison blanche, Joe Biden à revenir sur cette décision «unilatérale». L’organisation des Nations Unies considère les territoires sahraouis occupés comme des territoires non autonomes où un référendum d’autodétermination est prévu depuis 1991. Suite à l’annonce de Trump, l’ONU avait rappelé que sa position vis-à-vis de la question sahraouie restait inchangée.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Joe Biden, Western Sahara,
  • L'enlèvement de deux détenus politiques sahraouis après 48 heures soumis à une détention politique dans la prison locale d’ El-ayoune occupée.

    La force d’occupation marocaine a enlevé, de nouveau, deux prisonniers politiques sahraouis de la prison locale d’El-Ayoune / Sahara Occidental occupé, profitant de la quarantaine mondiale associée à l’épidémie de Coronavirus COVID19, où il est interdit aux détenus de bénéficier de leur droit à une visite familiale.

    Dans ce contexte, les familles des deux prisonniers politiques sahraouis enlevés, « Ghali Hamdi Albu Baih Bouhalla »( 33 ans) et « Mohamed Nafeh Othman Boutsoufra » (33 ans), ont été surpris par la nouvelle acte d’enlèvement du prison locale susmentionnée vers les prisons locales 01 et 02 à Ait Melloul / Maroc après avoir passé seulement 48 heures dans le premier prison.
    Le 15 février 2021, ils ont comparus pour la première fois à distance en utilisant la technologie vidéo devant le tribunal de la première instance à El-Ayoune occupé, suite à la demande de leur commission de défense, l’audition de leur affaire fabriquée sera reportée au 22 février 2021 suite.
    Dans le cadre de cette situation délicate, la famille du prisonnier politique sahraoui, « Mohamed Nafeh Othman Boutsoufra » n’a été informé que le 16 février 2021 par un prisonnier que leur fils est transféré dans la prison locale 02 à Ait Melloul / Maroc.
    Dans autre sens la famille du prisonnier politique sahraoui « Ghali Hamdi Albu Baih Bouhalla » a ignoré l’endroit où se trouvait leur fils jusqu’au 17 février 2021. le détenu se trouvait finalement dans la prison locale 01 à Ait Melloul / Maroc sans fournir aucune explication sur les raisons de son transfert..
    Avec amertume, les deux familles expriment leur crainte à l’avenir de cette mesure arbitraire et de représailles contre la vie, la sûreté et la sécurité de leurs deux fils.
    En outre, cette mesure de rétorsion constituera une pression psychologique sur les deux prisonniers politiques sahraouis, qui sont transférés dans une prison située à plus de 650 kilomètres de leur siège de suivi dans le tribunal illégal.
    Pendant cette période, ils seront privés de contact avec leur famille et leur défense, qui avait soumis une demande de visite au prison locale d’El-Ayoune pour les écouter et préparer leur procès avant d’être également surpris par leur expulsion et leur distribution dans deux prisons d’une même ville.
    La force d’occupation marocaine avait l’habitude de transférer les prisonniers politiques sahraouis et de les expulser de leurs familles dans les villes occupées du Sahara occidental.
    Il reste à noter que la force d’occupation marocaine en 01 août 2005, a enlevé 05 défenseurs des droits humains sahraouis de l’intérieur de la prison locale de Laâyoune / Sahara occidental après avoir passé seulement une semaine en détention politique dans cette prison sans procès, cela revient à:
    + L’ancien prisonnier politique sahraoui Ali Salem Tamek , qui a été transféré au prison locale d’Ait Melloul / Maroc.
    + Les anciens prisonniers politiques sahraouis «Ibrahim Noumria», «Hussein Lidri», «Mohamed Al-Moutaoikel» et «Lrabi Messaoud», transférés au complexe pénitentiaire d’Okasha à Casablanca / Maroc.
    Laâyoune / Sahara Occidental occupé: 17 février 2021
    Le bureau exécutif Collectif des défenseurs Sahraouis des Droits Humains au Sahara Occidental
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc,
  • Maroc : le retour de Tebboune fait trembler le Makhzen

    Avec le retour d’Abdelmajid Tebboune, tous les espoirs du Makhzen de voir l’Algérie sombrer dans la guerre civile se sont écroulés. Rabat rêvait de voir le président algérien sur un fauteuil roulant à cause de l’infection au coronavirus. En le voyant debout, sain et sauf, les nervis de Mohammed VI ont dû maudire le destin qui a contrarié leurs espoirs.

    Pour les gouvernanats marocains, Tebboune représente l’incarnation de feu président Houari Boumediène, par son courage, sa détermination et surtout son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux marocains, les sahraouis ont chanté et dansé de joie le jour oè il a mis les pieds sur le sol de l’aéroport de Boufarik. Par sa baraka, ils ont pu rompre le joug du prétendu processus de paix onusien qui visait à leur imposer une pseudo-solution sous la souveraineté d’un Etat voyou qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme ni les principes de démocratie, un Etat qui excelle dans la répression, le terrorisme et le trafic de drogues.
    L’Algérie s’est enfin réveillé après le long sommeil causé par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Son réveil fait trembler le Makhzen. Il craint son retour sur la scène internationale, notamment sur la scène sahélienne où l’armée algérienne pourrait intervenir dans le cadre d’un contingent militaire panafricain dirigé et financé par l’Algérie. De là, les intox du Makhzen sur une participation de l’ANP au G5. Il s’agit, en fait d’un sondage sur la position d’Alger à ce sujet après les multiples contacts apr téléphone entre les présidents Maroc et Abdelmajid Tebboune.
    Depuis son arrivée, Tebboune a déjè damé le pion au roi du Maroc en libérant les activistes du Hirak. Son programme destiné à bâtir un Etat de droit préoccupe à Rabat où le régime s’accroche à des pratiques révolues et condamnées par la communauté internationale.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Union Africaine,
  • Maroc : La normalisation avec Israël met à nu la lâcheté des élites marocaines

    Les américains soutiennent la position marocaine dans la question du Sahara Occidental. La preuve se trouve dans le texte de la résolution qu’ils rédigent chaque année au Conseil de Sécurité et qui invite les sahraouis à embrasser la proposition d’autonomie marocaine. D’ailleurs, Hillary Clinton l’a clairement déclaré à l’occasion d’une de ses visites au Maroc. Par conséquent, cette histoire de deal entre Rabat et Donald Trump n’est qu’un leurre visant à justifier le vieux rêve marocain de suivre les pas de l’Egypte et de la Jordanie et établir des relations officielles avec l’entité sioniste en vue de profiter de l’argent des juifs d’origine marocaine.

    Le Makhzen, conscient de l’obsession des marocains pour le territoire du Sahara Occidental, n’a pas trouvé d’autre moyen de les faire avaler la pilule de la normalisation avec les bourreaux du peuple palestinien. Ainsi, les élites marocaines ont exprimé leur soutien à la trahison de leur roi par le silence. Ne dit-on pas que celui qui se tait consent? L’amertume de cette position a été exprimé par le leader du PJD, le parti islamiste qui a toujours déclaré que la question palestinienne était une ligne rouge. Aujourd’hui, Benkirane, tel un enfant pris en flagrant délit, crit : « C’est pas nous, c’est le roi qui en a décidé de cela et nous ne pouvons pas contrarier les décisions souveraines ».
    Ainsi, plus de 45 après la prétendue Marche Verte, la question du Sahara Occidental continue d’être l’arme du régime pour museler les voix dissidentes. Dans ce cas, à l’aide de Benjamin Netanyahou, un homme qui pour sauver sa tête n’a pas hésité à utiliser la ruse pour tromper un roi connu pour son incompétence.
    Tags : Maroc, Israël, Normalisation, Sahara Occidental, Western Sahara,
  • Sahara Occidental : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale » (diplomate)

    MOHAMED SIDATI, DIPLOMATE SAHRAOUI : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale »

    Dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie , Mohamed Sidati , représentant du Front Polisario en France, dresse , à l’approche du 45ème anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le bilan des acquis et des succès de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental .

    Le Courrier d’Algérie : À l’approche de la commémoration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, quel bilan faites-vous des acquis aux plans diplomatique et militaire du peuple sahraoui ?
    Mohamed Sidati : Je dirais qu’après 45 ans de lutte et de sacrifices le peuple sahraoui peut s’enorgueillir de son État, la RASD, dont les institutions se consolident de jour en jour. La RASD, j’écrivais, il y a 30 ans : « c’est la somme de nos sacrifices, le cumul de nos douleurs et de nos espérances, c’est l’addition de nos certitudes, le refuge de nos identités. » La RASD est non seulement membre fondateur de l’Union africaine mais membre actif, fier d’appartenir à la famille africaine et qui bénéficie de la sympathie et de la solidarité des membres de l’UA, et sa cause pour la liberté résonne dans toutes les enceintes Africaines. Le Maroc, qui occupe illégalement la RASD et siège à côté de celle-ci, est perçu comme un occupant qui viole par cette occupation un principe constitutif.(Article quatre) cardinal de la charte de l’Union africaine. Je ne saurai énumérer les nombreux acquis obtenus durant ces décennies, non seulement la reconnaissance du droit légitime à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais aussi le respect de son combat en Afrique et dans le monde, dont une visibilité en Europe et ailleurs , notamment les décisions de la Cour européenne de justice . Jamais le peuple sahraoui n’a été aussi uni et aussi fort comme aujourd’hui. J’en veux pour preuve, la réponse du peuple à l’appel du Front Polisario lors de la rupture du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre. Oui le peuple sahraoui témoigne par son combat par lui-même de sa vitalité et de sa force. Après s’être senti floué par l’ONU qui reste redevable du parachèvement du processus de décolonisation, contrarié par le Maroc avec l’appui de la France, du Sahara occidental. Le peuple sahraoui a renoué avec la lutte armée en légitime défense, pour faire prévaloir ses droits universels à l’autodétermination et à l’indépendance et pour envoyer un message clair a l’occupant marocain qui a violé le cessez-le-feu le 13 novembre 2020, que lorsqu’il recourt à la force, il n’a pas le monopole de l’usage de la force lui qui croit que la force prime sur le droit, et tente toujours de faire faux bond à la communauté internationale.

    LCA : Pensez- vous que la reprise de la lutte armée a consolidé davantage la cohésion du peuple sahraoui, dans son combat pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental ?

    M. Sidati : Il y a un consensus jamais démenti du peuple sahraoui quant à sa lutte jusqu’à la culmination de celle-ci à l’autodétermination et à l’indépendance .Aujourd’hui vous avez pu observer l’entrain, l’enthousiasme, bref la mobilisation de ce peuple pour en découdre avec les forces brutales de l’occupation et de l’expansionnisme marocain. Le Maroc a provoqué et recherché la guerre, nous voyons l’élan patriotique qui s’est emparé de tous les Sahraouis qui réagissent à l’unisson pour réclamer leur dû. Eux qui disent « nous mourrons unis mais nous ne vivrons jamais désunis ». La reprise de la guerre s’est traduite également par une résistance accrue des populations des territoires occupés, ce qui explique la nervosité, voire la panique du système fissuré de l’occupation où la réaction disproportionnée des sbires du « makhzen » qui redoublent de férocité et de violences à l’endroit des populations civiles sahraouies. Le cas de Sultana Khaya et de sa famille est illustratif. Toute une famille vouée aux gémonies du makhzen. Oui, dans les territoires occupés les populations sahraouies sont assiégées, réprimées ; pourquoi la communauté internationale ne réagit pas, n’invoque pas la nécessité d’intervenir pour venir en aide à une population en danger. Où est l’ONU, où est le CICR ?

    LCA : En votre qualité de représentant du Front Polisario en France, quel commentaire faites-vous des déclarations de l’ambassadeur de France à Alger qui réaffirme le soutien de son pays à la solution marocaine « l’autonomie » ?

    M. Sidati : J’ai toujours soutenu que n’eut été la politique néfaste de la France concernant le Sahara occidental, le conflit serait déjà résolu il y a belle lurette. La question donc est comment faire entendre la voix de la raison, de la légalité internationale, et de l’impérieuse nécessité pour les dirigeants français que la seule voie qui vaille est celle du droit international. Le parti-pris de l’expansionnisme marocain au Sahara occidental n’a fait que générer et alimenter les tensions, la déstabilisation et l’insécurité dans notre région. Je ne désespère pas que la France prenne un jour conscience de la gravité des conséquences de sa politique partisane au Sahara occidental pour toute la région. L’acceptation et le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par la France permettra à la région de retrouver la paix, la stabilité dont elle a grandement besoin, et redonnera du tonus et une impulsion aux relations franco-maghrébines certes. Avec son soutien aveugle à la politique d’occupation marocaine au Sahara occidental, la France s’aliène la confiance des peuples de la région, mais surtout démontre, à juste raison, que la France serait à l’origine des obstacles majeurs devant l’avènement d’une solution juste pacifique et définitive du conflit du Sahara occidental conforme au droit international. Un pays comme la France, de surcroît membre du Conseil de sécurité, ne peut et ne doit se prévaloir de solutions boîteuses qui font durer l’épreuve et le calvaire de tout un peuple, le peuple sahraoui, sous le faux prétexte de préserver la pérennité d’un régime dont la politique d’agression représente une menace permanente pour la paix et pour les voisins. Nous disons donc à la France que le conflit du Sahara occidental en tant que problème de décolonisation, ne saurait trouver sa solution définitive en dehors de l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Entretien réalisé par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, France,

  • Sahara Occidental : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain » (diplomate)

    OUBBI BOUCHRAYA BACHIR, REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO EN EUROPE ET À L’UE, AU COURRIER D’ALGÉRIE : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain »

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, dresse, dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie, le bilan de l’action diplomatique sahraouie en Europe et à l’Union Européenne à la faveur du 45eme anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.
    Le Courrier d’Algérie : Cette année le 45eme anniversaire de la proclamation de la RASD coïncide avec la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui pour son indépendance. Quelle action diplomatique est entreprise au niveau de l’UE et d’autres pays européens pour gagner davantage de soutiens à la cause sahraouie et des batailles juridico-diplomatiques ?
    Oubi Bouchraya : Comme toutes les expériences passées des luttes de libération nationale, il y a des phases et des cycles qui diffèrent les uns des autres mais qui convergent et s’intègrent permettant, au final, aux peuples combattants la réalisation de l’objectif ultime, à savoir la libération et l’indépendance nationale. En ce qui concerne le peuple sahraoui, une nouvelle phase a commencé depuis le 13 novembre 2020 caractérisée principalement par la reprise de la lutte armée. Elle tient compte des échecs des expériences passées et des leçons tirées de ces 30 ans de cruelle et frustrante attente d’un référendum promis mais jamais réalisé. En revanche, cette nouvelle phase bénéficie de nombreux acquis accumulés par le peuple sahraoui, qui n’a jamais cessé de lutter et de résister tout au long de cette longue période, malgré le silence des armes. À ce propos, notons que l’Union Européenne a été, et continue de l’être, un lieu important pour notre action diplomatique et qu’elle a été le théâtre d’âpres combats contre l’ennemi, notamment au cours des dernières années, combats qui nous ont permis de marquer de nombreux points positifs, parmi lesquels, la possibilité d’accéder à de larges pans de l’opinion publique européenne, la constitution de centaines de comités de soutien, d’organes et de groupes parlementaires de solidarité, la capacité de dénoncer les violations des droits des Sahraouis commises par le Maroc et, récemment, parvenir à d’importantes décisions juridiques émises par des instances judiciaires européennes, notamment par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) et par certaines juridictions, au niveau national.
    Nous disposons d’outils d’action significatifs pour accompagner la lutte de notre peuple dans cette nouvelle étape de sa lutte armée et nous sommes décidés d’arracher de nouveaux acquis par les actions et programmes que mènent nos représentations au niveau de l’Europe, en compagnie des diverses institutions et comités qui soutiennent la cause sahraouie.
    Pouvez-vous nous expliquer davantage ?
    Nous agissons sur plusieurs volets, Il y a le volet politique, qui est l’axe le plus important, et nous nous y sommes déjà impliqués fortement depuis la crise de Guergarat et le déclenchement de la lutte armée. Nous nous sommes attelés à expliquer la position du Front Polisario devant les diverses et multiples instances officielles et populaires, en tenant le Maroc pour responsable des conséquences qui découlent de sa décision d’avoir gravement violé le cessez-le-feu.
    Le deuxième volet est lié à notre action pour une mobilisation accrue en faveur des droits de l’Homme gravement et systématiquement violés par le Maroc et en faveur de l’Intifada de l’indépendance dans les villes occupées ainsi que de l’appui humanitaire au profit des réfugiés sahraouis. Le troisième volet concerne l’aspect médiatique qui vise à transmettre le message du peuple sahraoui et faire connaître davantage sa cause à l’opinion publique européenne. Les deux plus gros problèmes auxquels la cause sahraouie est confrontée en Europe sont tout d’abord une certaine ignorance de l’opinion publique vis-à-vis de la cause et, deuxièmement, l’implication négative de la France et, dans une moindre mesure, de l’Espagne dans l’adoption de la plupart des positions de l’Union relatives au conflit. Pour informer au mieux l’opinion publique européenne, agir face à la presse et aux divers médias constitue un volet fondamental dans l’agenda de nos Représentants déployés à travers l’Europe, s’y ajoute le rôle important que joue la communauté nationale établie à l’étranger, à travers son implication active dans les réseaux sociaux et vis-à-vis des médias locaux.
    Qu’en est-il du rôle de la France et de l’ancienne puissance coloniale au Sahara Occidental, l’Espagne ?
    En ce qui concerne le rôle joué par la France et l’Espagne, nous considérons qu’il faut convaincre la France et l’Espagne que le référendum et une solution démocratique conforme à la légalité internationale et reste la meilleure solution à même de garantir une paix juste et définitive dans la région, le contraire de cela serait vouloir perpétuer le conflit et au mieux retarder sa solution. La France doit reconsidérer sa position à l’égard du conflit, l’Espagne est appelée à se libérer de cette soumission, devenue coutumière, au chantage marocain.
    La CJUE doit se prononcer sur le recours du Front Polisario, que peut-on en attendre ?
    Oubi Bouchraya ; Nous sommes optimistes quant à la nature des jugements attendus. Il y aura deux auditions publiques sur les deux recours déposés par le Front Polisario devant la Cour européenne. Nous sommes optimistes pour trois raisons: premièrement notre cause est juste, deuxièmement les jugements rendus en 2015, 2016 et 2018 constituent une base déjà existante que l’on ne peut contourner. Troisièmement la situation est maintenant différente de celle de 2016; le Sahara occidental étant désormais directement et clairement concerné par les deux nouveaux accords à travers le mécanisme d’extension géographique qui inclut le Sahara occidental et qui a été explicitement approuvé en 2019 entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc. Nous attendons de la justice européenne qu’elle face triompher les mêmes principes qu’elle a approuvés lors d’occasions précédentes, et nous espérons que les institutions européennes cesseront de chercher à contourner les décisions judiciaires afin d’abolir immédiatement ces accords qui violent le droit international, le droit européen et le droit africain. L’Europe donne au monde une mauvaise image d’elle-même en violant de manière flagrante ses lois au Sahara occidental, en encourageant la poursuite de l’occupation militaire de ce territoire et la confiscation de tous les droits politiques, économiques et culturels de son peuple.
    On observe une montée sans précèdent de la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés, notamment à aâyoune et Boujdour. Qu’elle action entreprendre au niveau international pour faire cesser cette répression ?
    Le conflit du Sahara occidental en général et la permanente et catastrophique situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental posent un problème majeur à la conscience humaine. Ce conflit est l’exemple parfait de la prédominance de la politique du double standard et des intérêts étroits au sein du système international au détriment du droit et des principes régissant le droit international. Au Sahara occidental, de graves violations des droits de l’Homme ont été perpétrées à quelques mètres de la MINURSO sans que celle-ci ne s’en émeuve ou lève le petit doigt. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas voulu donner à cette Mission le pouvoir de surveiller les droits de l’Homme malgré de nombreux appels internationaux. Ce qui se passe actuellement est en fait la continuation des mêmes pratiques, sauf que maintenant il y a la guerre, ce qui donne à l’occupant le prétexte d’accroître sa répression, et suscite son désir de se venger contre les civils sahraouis pour les pertes que ses troupes subissent sous les frappes de l’armée sahraouie. Ce qui arrive, par la répression et les violences de l’occupant marocain , à Sultana Khaya et à sa famille actuellement est une sorte d’écho des attaques que lancent les combattants sahraouis contre le mur militaire marocain, depuis le 13 novembre dernier. La situation actuelle est insupportable et la communauté internationale est appelée à agir afin de mettre un terme à cette tragédie. Parmi les raisons qui ont fait perdre au peuple sahraoui la confiance en l’ONU, au-delà du fait qu’elle n’a pas été capable d’organiser le référendum, c’est justement cette autre incapacité à fournir la protection la plus élémentaire aux civils sahraouis. L’ONU et ses divers organes ont une responsabilité centrale à cet égard. Quant à la Croix-Rouge International, sa responsabilité est directe, d’autant plus que le Front Polisario est partie prenante de la quatrième Convention de Genève. L’intervention du CICR doit être immédiate après la reprise des hostilités militaires. Face à cette inertie, il faut souligner la campagne vigoureuse menée par le mouvement de solidarité à travers le monde, par les organisations de défense des droits humains internationales et sahraouies. Espérons que cette campagne sera entendue par la communauté internationale. Il est tout à fait inacceptable que le royaume du Maroc puisse continuer de bénéficier d’une impunité que certains voudraient permanente. Venir par la suite faire l’apologie d’une solution politique tout en faisant semblant de ne pas voir que le Maroc est en train de commettre l’irréparable est tout de même un comble.
    Pensez-vous qu’il convient de saisir le tribunal pénal international au vu du degré de la répression de l’occupant marocain contre les Sahraouis qui ne connaît aucune limite ?
    En principe, rien ne l’empêche. Mais l’analogie avec le précédent palestinien est une analogie partielle et ne correspond pas parfaitement. Bien que les deux conflits soient identiques sur le plan politique et juridique, de nombreuses questions de procédure diffèrent entre eux. De manière générale, la question nécessite une décision politique de la part de la direction du Front, une décision que nous ne prendrons qu’après une étude minutieuse et approfondie de la question.
    Propos recueillis par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Espagne,