Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara occidental : Violation systématique des droits de l'homme perpétrée par l’occupant

    Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes…

    LE 13 novembre 2020, l’occupant marocain ne s’est pas contenté de s’attaquer à des manifestants civils sahraouis, pacifiques et désarmés, dans la région d’El-Guerguerat et de violer ainsi l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, mais il a, en représailles, intensifié les opérations de répression contre le peuple sahraoui dans les villes occupées. Ces campagnes ciblent particulièrement les militants des droits de l’homme et les journalistes, profitant de l’état de guerre et du vide créé par le blocus et le black-out médiatique imposé à la région.
    Par son action, l’occupant marocain a prouvé, après l’opération d’El Guerguerat, qu’il continue de transgresser et de faire fi des principes fondamentaux des droits de l’homme. Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes… A cela s’ajoute le déploiement de l’armée marocaine et la fermeture des accès des villes sahraouies occupées comme Laâyoune et Boujdour. A titre d’exemple, à Boujdour, le 14 décembre 2020, les forces d’occupation marocaines ont fait irruption au domicile de l’activiste et militante sahraouie des droits de l’homme, Oum Saad Ezzaoui, et l’ont agressée ainsi que les membres de sa famille. Cette lâche agression a d’ailleurs touché plusieurs militants et militantes, dont Hamada Samed, Ibrahim Hamad Samed et bien d’autres.
    Avec la même méthode répressive, les forces de l’occupation marocaines ont violenté, le 23 décembre 2020, des femmes sahraouies, rue Smara, dans la ville de Laâyoune occupée, en les traitant d’une manière indécente, sans tenir compte de leur sexe, et ce, suite à une manifestation féminine pacifique qu’elles ont organisées, en arborant avec fierté le drapeau sahraoui et scandant des slogans revendiquant l’indépendance des territoires occupés. Le makhzen a poursuivi sa campagne de répression à l’encontre du peuple sahraoui, allant jusqu’à prononcer des peines arbitraires et injustifiées à l’encontre de prisonniers sahraouis civils. Les autorités de l’occupation ont prononcé ainsi, le 9 décembre 2020, des peines sévères et injustes à l’encontre des prisonniers Ahmed Habdi El Karkar, Nasrallah El Karhi et Ali Chighali Ouadane, pour leur participation à des manifestations organisées dans la ville de Laâyoune, qui coïncidaient avec l’annonce par le Front Polisario de la reprise des combats armés, après la violation par l’occupation marocaine du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix mois de prison, sans qu’une enquête ne soit menée sur la véracité de leurs déclarations au sujet de la torture qu’ils ont subie ou des aveux qu’ils ont signés sous la contrainte, selon les conclusions de la Ligue pour la protection des prisonniers, tirées des informations obtenues par les familles des détenus.
    Parmi les crimes également commis contre le peuple sahraoui, il y a lieu de noter que le 18 novembre 2020, les autorités d’occupation ont empêché la présidente de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine, Mme Aminatou Haïdar, de se déplacer aux îles Canaries, sous prétexte qu’elle serait atteinte du Covid-19 ! Le vrai motif était la restriction de la liberté de déplacement et de voyage des militants et activistes sahraouis, exposés à des représailles pour leur combat et leur militantisme pour les droits de l’homme, et la dénonciation la politique répressive du Maroc, notamment depuis la création, le 20 décembre 2020, de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine. Sa concitoyenne Sultana Khaya a été, elle aussi, victime de la même décision arbitraire et arrêtée, à son retour d’un voyage, par les services de police au niveau de l’accès nord de ville de Boujdour occupée. A sa grande surprise, elle sera malmenée et menacée. Les forces de police de l’occupant ont fait ensuite irruption à son domicile et s’en sont prises à ses proches. Ces agressions font figure de tentatives des autorités de l’occupation visant à terroriser les militants des territoires occupés et à les empêcher d’adhérer à la dernière décision du front populaire portant sur la reprise du combat armé.
    Désapprobation et condamnation
    Plusieurs organisations internationales ont fait savoir que l’opération d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, a été suivie par d’autres actes de répression, menés par la police royale contre les militants sahraouis. Il s’agit d’incursions aux domiciles, de surveillance et de liquidation d’activistes. C’est ce que la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme a fait mention lors de la 67e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, chargée d’étudier la situation des droits de l’homme sur le continent africain. A l’occasion, elle a affirmé que les autorités de l’occupation marocaine se préparent à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en territoires occupés et ce, pour se venger des participants aux évènements d’El Guerguerat et des manifestants qui revendiquent l’indépendance de ce territoire.
    Le président de la commission sahraouie n’a pas manqué de rappeler aux membres de la commission africaine, à l’assistance constituée des représentants des Etats et gouvernements de l’Union africaine (UA) ainsi que des représentants des organisations nationales et de la société civile, les impératifs et la pertinence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il a évoqué notamment l’article 20, relatif au droit des peuples à l’autodétermination, et l’article 21, relatif à la souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles, indiquant que le Maroc est le seul pays africain à ne pas ratifier ladite charte et ne permet pas à la commission de visiter les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, ce qui va à l’encontre des décisions de l’UA. Cette attitude suscite de nombreuses questions sur cet entêtement et comportement irresponsable du Maroc.
    De même, la commission sahraouie a appelé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à assumer, dans l’immédiat, ses responsabilités pour condamner cette agression contre un pays africain occupé, et de prendre les mesures nécessaires et immédiates qui s’imposent pour la protection des civils sahraouis contre la cruauté de l’occupant, conformément aux dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples mais aussi des conventions internationales pertinentes. La commission a demandé également de procéder, dans les plus brefs délais, à l’organisation d’une visite dans les territoires occupés, en application des décisions de l’UA et d’enquêter, surtout, sur les violations commises contre le peuple sahraoui dans cette dernière colonie d’Afrique que la commission n’a jamais visitée, en dépit des appels qui lui sont lancés.
    Conscient de la gravité de la situation des droits de l’homme, piétinés par l’occupant marocain, notamment après la violation du cessez-le-feu, le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental, composé de 256 organisations non gouvernementales (ONG), a appelé le commissaire des droits de l’homme à dépêcher, au plus vite, une mission de surveillance au Sahara occidental occupé. Il lui a demandé de présenter son rapport pour la prochaine session du Conseil des droits de l’homme afin de se pencher sur les violations des droits de l’homme. Pour sa part, partant des graves violations que subissent les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (Isacom) a fait appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour intervenir rapidement et faire pression sur le Maroc afin de lui imposer le respect de la quatrième convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre, après que le régime marocain ait déclenché une nouvelle guerre contre le peuple sahraoui. L’instance a rappelé la responsabilité du CICR, qu’il a longuement abandonnée, sous prétexte qu’il n’y avait pas de guerre dans le pays, raison infondée depuis le 13 novembre 2020.
    Un registre chargé de violations et de crimes
    Depuis qu’il a posé pied dans les territoires sahraouis en 1975, l’occupant marocain a commis de graves violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité. A ce propos, son «registre» est chargé de transgressions. En effet, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (Codesa) a dénoncé dans son rapport annuel de 2019, les violations colossales des droits de l’homme commises par l’occupant contre les civils sahraouis, avec des données et des preuves témoignant du caractère systématique des crimes contre l’humanité et des violations répétées des droits de l’homme.
    Le rapport indique, dans les statistiques enregistrées, la répression de plus de 170 manifestations pacifiques, qui ont fait 700 victimes sahraouies, tous âges et catégories sociales confondus. Le rapport indique, d’un autre côté, la poursuite des campagnes d’arrestations politiques à l’encontre de toute personne osant exprimer sa position soutenant l’indépendance de son pays. Il a également inclu la liste des procès injustes intentés aux militants, aux défenseurs des droits de l’homme, aux blogueurs et aux étudiants, qui sont loin de répondre aux critères d’un procès équitable. Des observateurs étrangers et les familles des «accusés» ont été empêchés d’assister aux procès.
    Le rapport Codesa affirme que ces violations sont commises à l’ombre du blocus militaire, policier et médiatique et même juridique imposé aux villes sahraouies occupées, fermées par les autorités d’occupation aux délégations de juristes internationaux et observateurs étrangers. Un avis que partage Amnesty international qui déclare, dans un communiqué détaillé publié en octobre 2020, que les restrictions longtemps imposées par les autorités marocaines à l’accès des organisations indépendantes pour les droits de l’homme et des journalistes aux territoires occupés, sont toujours en vigueur au Sahara occidental et ont limité la surveillance des violations des droits de l’homme et permis aux forces de sécurité marocaines d’échapper à la justice. Il est clair que les violations quotidiennes commises par l’occupant, mettent à mal la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara occidental et que les villes occupées servent de prisons dans lesquelles l’occupant marocain peut commettre à sa guise les pires violations des droits de l’homme, à l’abri des regards des observateurs internationaux, échappant ainsi aux sanctions et à la justice internationale.
    C’est à se demander alors où sont les organisations régionales et internationales.
    Source : El Djeich n° 691, février 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, droits de l’homme, CODESA,
  • Sahara Occidental Le Maroc au banc des accusés

    Une tendance quasi générale se fait de plus en plus nette quant au rejet du troc de la honte conclu par le Makhzen, la reconnaissance de l’Etat d’Israël en échange de la «marocanité» du Sahara Occidental sous les auspices de l’ex-Président américain Donald Trump.
    L’intervention armée d’El Guerguerat qui a rompu le cessez-le-feu conclu, sous l’égide de l’ONU, a eu un effet de boomerang. En effet, loin d’entériner le fait accompli, la cause du peuple sahraoui connaît une donne nouvelle quant à la justesse du combat pour l’autodétermination et l’indépendance.
    Dans le même temps, la prétendue solution de l’autonomie présentée à grand renfort de publicité par le Maroc se trouve définitivement enterrée. C’est pourquoi le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, déclare : «le statu quo d’avant le 13 novembre est définitivement dépassé .»
    Et d’ailleurs, le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine annonce un sommet en février pour examiner le règlement du conflit dans ce territoire non-autonome. Conscient que le vent commence à tourner, l’occupant marocain multiple les manœuvres pour faire avaliser le fait accompli, comme la tentative de faire passer deux projets d’infrastructure traversant le Sahara Occidental vers les pays de l’Afrique de l’Ouest. Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères sahraoui, souligne que «le Maroc pense que cacher ses manœuvres derrière l’argent et l’économie peut tromper une organisation (UA), qui fait du rejet de l’acquisition de territoires par la force et du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats membres parmi ses grands principes et objectifs».
    Paradoxalement, le conflit du Sahara Occidental est sorti de l’indifférence dans laquelle il était plongé dans la communauté internationale. Des personnalités politiques, des intellectuels de renom en appellent au rétablissement du droit du peuple sahraoui à la liberté.
    En Espagne, ancienne puissance occupante, Plus de 150 députés espagnols se sont adressés au nouveau Président américain, Joe Biden, pour annuler «la décision unilatérale» de son prédécesseur concernant le Sahara Occidental et la «reconnaissance illégale» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    «Nous avons, en effet, l’espoir que cette nouvelle administration à Washington puisse réexaminer, sinon revenir sur la proclamation de Donald Trump, en contradiction totale avec le droit international et avec les principes fondateurs de la politique étrangère des Etats-Unis», a déclaré, quant à lui, Oubi Bouchraya Bachir. Toutefois, a-t-il poursuivi, «l’avenir de notre pays, la cause du Sahara Occidental et l’issue du conflit ne dépendent pas de la position d’un seul pays, aussi puissant soit-il», bien que les Etats-Unis, rappelle le représentant sahraoui, soient «la première puissance mondiale ayant tenu la plume pour rédiger les résolutions du Conseil de sécurité en 1991 sur le Sahara Occidental».
    La réaction du Makhzen ne surprend guère devant les soutiens à la cause sahraouie.
    Comme à son habitude, il recourt à la répression de ses militants dans les territoires occupés.
    Il reste que si le Front Polisario rappelle sa disponibilité à revenir à la table des négociations, sur le terrain, l’armée sahraouie poursuit ses attaques contre les positions de l’occupant derrière le mur de sable.
    B. T.
    Le corps d’un disparu sahraoui retrouvé sans vie
    Disparu depuis 20 jours dans des circonstances mystérieuses, le corps sans vie du jeune Sahraoui Mohamed Salem Fahim a été retrouvé, vendredi dernier, au matin, à l’hôpital de la ville de Laâyoune occupée. La communauté internationale est appelée à intervenir pour protéger les Sahraouis de la répression de l’occupant marocain qui n’est pas à son premier crime, en sus des enlèvements.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine,
  • Assignation à résidence et agression physique de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya

    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya est assignée à résidence depuis près de 11 semaines à son domicile à Boujdour. Le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont imposé un siège autour de sa maison, au cours duquel la défenseuse des droits humains a été soumise à des agressions physiques et verbales.

    Sultana Khaya est une défenseuse des droits humains sahraouie dont le travail se concentre sur la promotion du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en participant à plusieurs manifestations pacifiques. La défenseuse des droits humains est présidente de l’organisation Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles à Boujdour. Dans les territoires occupés, Sultana Khaya est une figure de premier plan en première ligne de l’occupation marocaine, participant à des manifestations et plaidant pour la fin de l’occupation et dénonçant la violence contre les femmes sahraouies. La défenseuse des droits humains a voyagé dans le monde entier pour participer à des conférences et autres événements liés à la situation des droits humains au Sahara Occidental et elle a participé à deux reprises au Conseil des droits humains des Nations Unies.
    Le 19 novembre 2020, alors que la défenseuse des droits humains se rendait de la ville d’El Ayoun à Boujdour, elle a été arbitrairement détenue par la police marocaine à un point de contrôle entre les deux villes. La défenseuse des droits humains a déclaré qu’elle avait été soumise à des interrogatoires, à une inspection physique et à des agressions verbales. Après avoir été détenue pendant 20 minutes, elle a été libérée. Le même jour, plusieurs véhicules de police ont imposé un siège autour de la maison de Sultana Khaya, et un policier est entré dans la maison et aurait agressé physiquement la mère et la sœur de la défenseuse des droits humains. La mère de Sultana Khaya a été blessée au dos et à la tête et elle a été assommée suite à l’intervention de la police. Après plusieurs heures de négociations avec la police marocaine,
    Le 20 novembre 2020, la police marocaine a fait une descente au domicile de la défenseuse des droits humains, après que plusieurs membres de la famille aient tenté de rendre visite à la mère malade. Au cours du raid, la sœur de Sultana Khaya aurait été physiquement maltraitée et blessée par la police qui lui aurait frappé le cou et la tête.
    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya et sa famille sont toujours assignées à résidence, ce qui a été imposé sans ordonnance du tribunal ni aucune base légale. Des véhicules de police continuent de bloquer l’entrée de la maison. À plusieurs reprises, alors qu’elle tentait de quitter la maison, la défenseuse des droits humains a déclaré avoir été agressée physiquement et forcée de se retirer dans la maison. À deux reprises, la police a recouvert les fenêtres de plastique noir pour empêcher Sultana Khaya de prendre des photos et de documenter le siège de la maison imposé à elle et à sa famille par la police marocaine.
    Les autorités marocaines ont intensifié le harcèlement contre les défenseurs des droits humains sahraouis au cours des derniers mois en imposant une surveillance physique à d’éminents défenseurs des droits humains, en utilisant une force excessive pour disperser des manifestations pacifiques, en maltraitant les défenseurs des droits humains emprisonnés et en prenant des mesures disciplinaires arbitraires contre les défenseurs des droits humains. dans leur emploi. Par exemple, le 28 novembre 2020, les forces de sécurité marocaines ont attaqué la maison de l’éminent défenseur des droits humains et co-fondateur et membre dirigeant du Collectif sahraoui des défenseurs des droits humains Ali Salem Tamek dans la ville de Laayoune alors qu’il organisait un événement familial où certains chants traditionnels sahraouis où joués. Certains membres des forces de sécurité marocaines ont lancé des pierres sur sa maison, terrifiant sa famille et ses invités.
    Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’assignation à résidence injustifiée de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya et de sa famille. Front Line Defenders pense que la défenseuse des droits humains et sa famille sont harcelées, agressées physiquement et assignées à résidence illégalement uniquement en raison des activités pacifiques et légitimes de Sultana Khaya en faveur des droits humains.
    Source : Frontline defenders, 5 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Sultana Khaya,
  • Un polar d’actualité sur le Sahara Occidental

     De : Ursula A.

    Il y a vingt ans que j’ai traversée pour la première fois le Sahara Occidental. Une route rectiligne qui semblait se contenter de séparer l’Océan à l’Ouest du désert à l’Est. Quelques villes clairsemées, des habitants presque invisibles et partout : des militaires, des gendarmes, des policiers, en uniformes comme en civils. Il a fallu que je m’égare dans les dunes pour que le hasard me pousse à entrer dans une tente, invitée à me reposer et à me rafraîchir, et surtout à écouter l’histoire que tous les Sahraouis que j’ai rencontrée depuis, s’efforcent avec passion ou nécessité de raconter.

    Le Sahara Occidental est encore aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique et les Sahraouis, ses habitants, ont bien compris une chose, c’est qu’on leur a volé leur pays. Pour comprendre, il faut remonter au temps des Indépendances, puis de l’invasion d’un nouveau colon, le Maroc, dans les années soixante-dix, dans les années sombres de la guerre de 16 ans, pour finir dans les trente dernières années de « ni-guerre, ni-paix » où les Sahraouis vivent soit sous occupation, soit dans les camps de réfugiés.

    Pour comprendre l’un des plus ancien conflit du monde, il faut mettre tout ceci en perspective. Mais surtout trouver le moyen d’expliquer le Sahara Occidental, une guerre oubliée des médias et des politiques, de rendre visible la face cachée du Maroc, grand ami de la France, de révéler un crime qui dure depuis cinquante ans.

    Crime. Le mot s’est imposé de lui même et a donné le ton à mon travail des dernières années. J’enquêtais sur une crime et voulais le faire connaître au plus grand nombre. La forme est devenue une évidence. L’Histoire du Sahara Occidental est celle d’un roman noir. J’écrirai donc un polar.

    « La dernière poignée de sable » s’est construit avec l’ambition d’informer et d’expliquer ce conflit à travers le prisme du thriller, de réunir dans un roman des données permettant de comprendre ses racines, ses enjeux et les perspectives soulevées par les Sahraouis.

    Une enquête qui s’est chaque jour encrée dans le présent jusqu’aux derniers instants de son écriture. Comme un pied de nez à l’immobilisme des trente dernières années, le 13 novembre 2020, alors que le livre allait partir chez l’imprimeur, le Sahara Occidental s’est à nouveau soulevé et le conflit éteins depuis le cessez-le-feu de 1991 s’est réveillé, les armées mobilisées, ouvrant à une nouvelle phase. Les négociations promises ont échouées et le Front Polisario qui défend les droits des Sahraouis clame sa légitimité au retour aux armes.

    Le Sahara Occidental, plus d’actualité que jamais. Comme pour en rajouter une dernière couche, l’une des dernières mesure du président Trump à quelques jours de son départ de la Maison Blanche fut justement… la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental et l’ouverture d’une ambassade sur ses terres. En échange ? Le Maroc reconnaît la souveraineté d’Israël et normalise ses relations avec l’État hébreu.

    Une histoire pas comme les autres. Un crime pas comme les autres. Pour faire comprendre l’Histoire d’un peuple dont les luttes ont traversées les dernières décennies sans jamais baisser les bras. Les Sahraouis ont été suffisamment patients. Il est plus que temps que l’on écoute leurs revendications.

    Ursula A. « La dernière poignée de sable » Apso Editions 2020, 280 pages https://apsoeditions.wixsite.com/home

    Source : Bellaciao, 4 février 2021

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, 

  • Sahara occidental : L’UA rejette les manœuvres du Maroc

    Autre coup dur au Makhzen. L’Union africaine a rejeté les projets marocains au Sahara occidental, considérés comme attentatoires à la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique. Les sahraouis souhaitent que l’UA, lors de son 34e sommet qui s’est ouvert ce samedi, donne un nouveau souffle à la cause sahraouie et s’acquitter de son véritable rôle, celui d’imposer ses décisions au Maroc

    Dans une déclaration, l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, s’est félicité du rejet par le Conseil exécutif des ministres des affaires étrangères de l’UA, de la tentative du régime marocain, au sein du Comité technique spécialisé des transports, des infrastructures transcontinentales et interrégionales, de faire passer des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la RASD, tels que les fibres optiques et le réseau électrique.
    Le revers marocain est important, puisque Rabat a voulu consacrer, à travers ses pseudos projets de développement, le fait accompli et l’occupation. Rabat a voulu se servir de l’UA pour imposer son diktat et faire échouer toutes les récentes initiatives diplomatiques tendant à renégocier un accord de cessez-le-feu et faire démarrer des négociations politiques.
    Le diplomate sahraoui a cité, à ce propos, les autres décisions importantes du Conseil exécutif de l’UA sur la question des réfugiés et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, des décisions qui nourrissent “l’espoir de voir le 34ème sommet africain donner un nouveau souffle et conférer un véritable rôle à l’UA dans le règlement de la question sahraouie”.
    “Ce que nous attendons de l’UA est l’application de ses décisions relatives au dossier sahraoui et des clauses de son acte constitutif, en vertu desquelles le Maroc est tenu de se conformer à la légalité internationale”, notamment les décisions de la 14ème session extraordinaire du sommet africain organisée sous le thème “Faire taire les armes en Afrique”.
    “Cette session extraordinaire a plaidé pour la tenue de négociations entre la RASD et le Maroc en tant qu’Etats membres de l’UA dans le cadre du respect des chartes continentales.
    Mettant en avant la dernière décision des ministres africains de la Défense concernant “le recours à la force pour instaurer la sécurité et la paix dans la région”, le responsable sahraoui a mis en garde contre les manœuvres de l’occupation marocaine qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région. “Les manœuvres de l’occupation marocaine constituent une grave atteinte au référentiel juridique de l’UA qui garantit son unité et le respect de ses droits et principes, a-t-il soutenu.
    “En l’absence de sanctions contre le Maroc, tout autre pays peut imiter ce dernier, en s’attaquant à un autre, ouvrant ainsi la voie à l’anarchie et au désordre au sein du continent africain, en violation de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’article 4 relatif au respect des frontières héritées au lendemain de l’Indépendance”, a-t-il estimé.
    L’ambassadeur sahraoui à Alger s’est dit étonné de voir l’UA procéder au gel de la qualité de membre de tout pays africain ayant connu un coup d’Etat ou un renversement brutal du pouvoir, alors que l’occupation d’un Etat souverain par le Maroc et la modification par la force de ses cartes sont plus graves que les coups d’Etat”, d’où l’impératif de prendre des sanctions sévères à son encontre.
    Sur le front, les combats se poursuivent. Les unités de l’armée sahraouie ont mené, ce vendredi, des bombardements ciblant des cantonnements des forces marocaines dans la zone Raous Aslouguia (secteur Farsia) et la zone de Raous Choydhamia (secteur El Mahbes)”, selon un communiqué militaire de la RASD, rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Les bombardements ont également ciblé, selon la même source, des positions de l’armée marocaine à Agueraret Lahdid (Farsia) et la zone Lethrathiat (secteur Kelta)”.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Union Africaine, UA, 
  • Résolution du conflit au Sahara occidental: Lamamra et Chergui crèvent l’abcès

    L’Union africaine a programmé un sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) pour examiner le dossier brûlant concernant la situation au Sahara occidental où une guerre silencieuse se déroule depuis le début du mois de novembre dernier suite à l’agression de civils sahraouis par l’armée d’occupation marocaine.

    Dans le même temps, le Haut représentant de l’Union africaine pour le projet «Faire taire les armes», Ramtan Lamamra, interpelle la communauté internationale au sujet de la décolonisation du Sahara occidental qui tarde à aboutir. Offensive de deux diplomates algériens qui secouent l’UA, citadelle de la légitimité historique panafricaniste face à la diplomatie marchande du colonisateur marocain.
    Smail Chergui, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, s’est exprimé sur les ondes de la Radio publique, Chaîne 1, pour confirmer le rendez-vous très important du CPS de l’UA pour examiner la situation au Sahara occidental en guerre : «Le retour de la guerre entre le royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), et avec ce qui s’est passé dans la région de Guerguerat confirme la fragilité de la situation, et conforte la nécessité d’agir pour le retour aux discussions afin de parvenir à une solution mutuellement satisfaisante. Une solution garantissant au peuple sahraoui le droit d’exercer son droit à l’autodétermination via un référendum.»
    Vocation du CPS
    La rencontre des membres du CPS doit se tenir très bientôt : «Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine tiendra un sommet sur la question au moment opportun, et la Troïka pourrait se réunir dans les prochains jours pour trouver des idées et faire des suggestions.»
    Ainsi, rappelant les missions essentielles de l’institution qu’il dirige, le diplomate algérien a déclaré «la priorité du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) est d’essayer de trouver une solution pacifique en faisant pression politique sur les pays qui occupent encore des zones du continent africain.»
    M. Chergui a aussi fait valoir que la question du Sahara occidental a été abordée par l’Assemblée générale de l’ONU et qu’elle demeure un dossier de décolonisation en attente depuis l’année 1975. «Ce qui est également attendu, c’est la décision des Nations unies de nommer un envoyé personnel, et que les deux organisations s’associent pour trouver une solution pacifique au conflit.»
    Légitimité panafricaine
    De son côté, Ramtane Lamamra, ex-ministre des Affaires étrangères en Algérie, actuellement Haut représentant de l’Union africaine pour le projet «Faire taire les armes», a déclaré dans une publication au Centre africain pour la résolution constructive des conflits, que le traitement réservé au dossier de décolonisation sans solution depuis des décennies est très «préoccupant.»
    Le diplomate algérien intervenant au sujet des conflits en Afrique a toujours plaidé pour un ressourcement géopolitique dans la légitimité historique panafricaniste face aux spoliations, face à la diplomatie marchande du colonisateur marocain en ce qui concerne l’occupation du Sahara occidental.
    Il s’agit donc d’une véritable offensive légaliste des deux diplomates algériens qui interpellent la communauté internationale à travers les structures africaines pour mettre un terme à un déni de droit qui empoisonne le continent et a poussé à la reprise d’un conflit armé qui pourrait dégénérer si une solution urgente, fondée sur l’autodéter-mination d’un peuple qui a trop attendu.
    Nordine Mzala
    Crésus Quotidien, 4 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine,
  • L’UA rejette deux projets marocains portant atteinte au Sahara Occidental

    Le Conseil exécutif de l’Union africaine a rejeté, lors de sa séance tenue ce jeudi, la tentative du Royaume Chérifien de faire passer deux méga projets d’infrastructure à travers les territoires occupés de la République sahraouie vers les pays d’Afrique de l’Ouest.

    En effet, le rejet des deux projets liés aux fibres optiques et au réseau électrique était tel un coup de massue sur le Makhzen.
    Selon l’Agence de Presse Sahraouie,ce projet porte atteinte à la souveraineté et relève parfaitement des ambitions expansionnistes de Rabat, et ce au détriment des lois de l’UA.
    Selon la même source, l’Algérie, pour a sa part, fait face à une conspiration similaire, ou deux autres projets qui devaient traverser son sol national à son insu ou sans son approbation, ont notamment été présentés.
    Pour faire face à cette tentative, le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, a rejeté avec la manière la plus ferme cette tentative désespérée, soulignant que tout complot qui se trame visant la stabilité du pays est voué à l’échec.
    Echourouk, 5 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, 
  • Sahara occidental : le sort de la légalité internationale en jeu

    Deich Mohamed Saleh الديش محمد الصالح

    Si la nouvelle administration usaméricaine n’accélère pas la réparation des dommages causés aux normes internationales du fait de la politique de « contreparties » suivie par l’administration précédente, il n’y aura pas de consensus international. Une telle inclination insensée sape les aspirations de l’humanité au progrès, à la sécurité et à la stabilité. Au contraire, elle encouragera l’injustice, l’autocratie, la tendance à l’expansion et le terrorisme d’État.
    L’annulation par le président Biden d’un certain nombre de décisions de son prédécesseur, immédiatement après sa cérémonie d’investiture, inspire l’optimisme quant à l’annulation de la reconnaissance illégale de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    La reconnaissance par Donald Trump de l’annexion du Sahara occidental par le Royaume du Maroc, le 10 décembre dernier, a porté un coup à la Charte et aux résolutions des Nations unies, qui classent toujours le territoire comme non autonome. Cependant, cette décision constitue un précédent de malmenage et de trahison des valeurs et des principes sur lesquels les Nations unies ont été fondées et de ceux des USA. De nombreux pays arabes, dont le Maroc, se sont empressés de normaliser leurs relations avec Israël, non pas dans une quête de paix, mais en échange de la protection de leurs régimes répressifs et corrompus.
    Le Sahara occidental est situé sur une vaste zone de la côte atlantique au nord-ouest de l’Afrique. Il est bordé par le Maroc au nord, l’Algérie à l’est et la Mauritanie au sud et au sud-est. Le territoire était connu, dans le passé, par un système de règles distinguées dans lequel sa composition était basée sur une nomination tribale, et sa présidence était délibérée entre les membres. L’Espagne avait pris le contrôle du territoire depuis la Conférence de Berlin de 1884 jusqu’en 1976. Le Sahara occidental, ou Sahara espagnol comme il était appelé pendant cette domination, figure sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1963, suite à la transmission d’informations par l’Espagne au titre de l’article 73 (e) de la Charte des Nations unies. Dans sa première résolution de 1965, l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à l’Espagne de décoloniser le territoire. En 1974, l’Espagne a accepté d’organiser un référendum d’autodétermination, mais celui-ci a été retardé car le Maroc revendiquait le territoire. À la demande de l’Assemblée générale des Nations unies, la Cour internationale de justice a émis un avis consultatif le 16 novembre 1975, par lequel elle a rejeté les revendications marocaines sur le territoire. La CIJ a déclaré qu’elle « n’a pas trouvé de liens juridiques de nature à affecter l’application de la résolution 1514 (XV) pour la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, du principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ».
    La résistance locale incessante au colonialisme espagnol a culminé avec la création, en 1973, du mouvement de libération nationale, le Front Polisario (Frente Popular para la Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro), et la proclamation de la lutte armée. Trois ans plus tôt, les habitants ont exigé la fin du colonialisme espagnol lors des manifestations de juin 1970, au cours desquelles les forces espagnoles ont ouvert le feu contre les manifestants et ont arrêté leur chef, dont le sort est encore inconnu à ce jour. Une fois que le colonialisme espagnol est apparu faible face à la pression du Polisario, un sale complot s’est élaboré entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie pour contourner la décision de la CIJ et occuper le Sahara occidental par la force. Les trois pays ont signé un accord, le 14 novembre 1975 à Madrid, par lequel l’Espagne cédait le territoire au Maroc et à la Mauritanie.
    Les forces marocaines et mauritaniennes ont envahi le Sahara occidental quelques jours avant que l’Espagne ne se retire du territoire, interrompant ainsi le transfert de pouvoir aux autorités de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), qui a été proclamée par le Front Polisario le 27 février 1976. Ainsi, la guerre a éclaté entre les trois pays, causant de grandes souffrances à la population du territoire. La Mauritanie s’est retirée en 1979, suite à un accord avec le Front Polisario, qui a conduit à la reconnaissance de la RASD.
    Un cessez-le-feu a été conclu en 1991 pour mettre fin à 16 ans de guerre, après que le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision de l’ONU et de l’Organisation de l’unité africaine / maintenant l’Union africaine, eurent accepté un référendum d’autodétermination comme le meilleur compromis pour leur conflit. Mais dès que les Nations unies eurent publié la liste provisoire des électeurs admissibles, le Royaume du Maroc a refusé d’aller de l’avant, ignorant près de 30 ans d’efforts de l’ONU dans lesquels les USA avaient joué un rôle majeur. Des personnalités éminentes telles que James Inhofe, James Baker, John Bolton, Christopher Ross et d’autres, qui ont travaillé de près sur la question du Sahara occidental, ont fortement mis en garde contre les mauvaises conséquences d’un non-respect de la légalité internationale au Sahara occidental. L’adhésion de la RASD à l’Union africaine et le soutien important dont elle bénéficie au sein de ce bloc sont d’une grande importance et ne peuvent être ignorés. De plus, le peuple sahraoui s’accroche à son pays et est prêt à mourir pour lui.
    À cet égard, le mépris de Trump pour le statut juridique du Sahara occidental et le droit inaliénable de son peuple à l’autodétermination et à l’indépendance révèle la faiblesse des Nations unies, ce qui entraîne une perte de confiance dans le rôle qu’elles pourraient jouer dans la résolution des conflits. Il y a eu une réaction contre le parti pris de Trump en faveur des ambitions expansionnistes du régime marocain, qui a terni la réputation des USA à l’étranger et a dilapidé leur influence aux Nations unies, en tant que parrain de l’ordre mondial. Au contraire, cela va aggraver les tensions dans toute la région et compliquer le rétablissement de la paix.
    Le régime marocain s’est engagé à troquer son allégeance aux USA et à la France en échange de leur silence sur ses violations du droit international au Sahara occidental et à maintenir le dossier gelé. Les Nations unies n’ont pas pu imposer le référendum, parce que le Maroc l’a rejeté. Le Conseil de sécurité ne pouvait pas inclure la surveillance des droits humains dans le mandat de la Mission des Nations Unies (MINURSO), parce que cela révélerait la vérité sur les crimes commis par les forces marocaines contre les civils sahraouis dans le territoire occupé du Sahara occidental. Beaucoup ont fermé les yeux sur le pillage par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental, parce qu’ils en tirent profit. Finalement, c’est le Maroc qui décide sur le Sahara occidental, pas les Nations Unies.
    Récemment, le 13 novembre dernier, dans la zone tampon de Guerguerat au sud du Sahara occidental, les forces marocaines ont violé le cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis qui manifestaient pour que cesse le pillage de leurs ressources naturelles. La Mission des Nations unies (MINURSO) n’a rien fait, malgré sa présence sur le terrain. Cette violation flagrante des dispositions de l’accord de cessez-le-feu a fait que le Front Polisario et le gouvernement de la RASD ont annoncé la fin de la trêve. Ils avaient averti à plusieurs reprises que l’impasse dans laquelle se trouvait le processus politique entraînerait de telles conséquences. Aujourd’hui, la guerre a éclaté à nouveau et l’escalade pourrait affecter l’ensemble du Maghreb et de la région du Sahel.
    Le peuple sahraoui est à bout de patience en raison de sa déception à l’égard des Nations unies après près de trente ans d’attente du mirage d’un plébiscite démocratique juste et libre pour lui permettre de décider de son avenir. Toute tentative de rapprochement entre les deux parties sera vouée à l’échec si elle ne tient pas compte des conditions sahraouies pour un nouvel accord.
    L’Union africaine – lors de son 14ème sommet extraordinaire sur le thème « Faire taire les armes » en décembre dernier – a convenu des grandes lignes d’une nouvelle approche qui conduirait à un nouvel accord entre les deux États membres. Les acteurs internationaux, et en particulier le groupe des amis du Sahara occidental, doivent collaborer avec l’Union africaine pour mettre cette approche sur les rails.
    Il est temps que la communauté internationale consolide les valeurs et les principes de démocratie et de justice, en donnant la priorité à la mise en œuvre de l’autodétermination au Sahara occidental car c’est le principe sur lequel tous les pays des Nations unies ont été fondés. Que l’histoire retienne un consensus universel sur la question du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, qui n’a que trop duré.
  • Sahara occidental : Des députés et des sénateurs algériens écrivent au président américain Joe Biden

    Annulation de la décision de Trump sur le Sahara occidental : Des députés et des sénateurs algériens écrivent au président américain Joe Biden

    Les groupes parlementaires à l’Assemblée populaire nationale (APN) et au Conseil de la nation ont appelé le président américain Joe Biden à revoir la décision de l’ex-président Donald Trump concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, affirmant que la déclaration de Trump « est en contradiction avec les positions américaines vis-à-vis de cette question classée par les Nations Unies en tant que question de décolonisation« .
    Dans une lettre adressée au président américain Joe Biden, les parlementaires ont affirmé que « le droit des peuples à l’autodétermination constitue un principe consacré dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique et une règle fondamentale en droit international », soulignant la contribution des Etats-Unis à la » promotion de cette règle juridique qui a permis à de nombreux pays de réaliser leur souveraineté nationale« , ainsi que la lutte du peuple américain pour l’indépendance et la liberté et sa contribution à la libération de nombreux peuples à travers le monde du joug de la colonisation.
    Cette lettre adressée au nouveau président américain a pour objectif de « préserver cet héritage historique positif », ont-ils expliqué, appelant Biden à « revoir le décret signé par l’ex-président Donald Trump concernant le Sahara occidental, étant en contradiction avec les positions américaines vis-à-vis de cette question inscrite par les Nations Unies en tant que question de décolonisation, impliquant pour le peuple sahraoui l’activation du principe d’autodétermination ».
    APS
  • Les produits sahraouis introduits au Royaume-Uni doivent comporter un étiquetage d'origine

    LONDRES- Les produits provenant du Sahara occidental introduits au Royaume-Uni ne sont pas considérés comme des produits originaires du Maroc et doivent comporter des indications claires concernant leur vraie origine, a déclaré la sous-secrétaire d’Etat britannique à l’environnement et aux affaires alimentaires et rurales, Victoria Prentis.

    « Afin de se conformer à la disposition légale interdisant de tromper le client, en vertu de l’article 7.1 du règlement 1169/2011 relatif à la fourniture d’informations aux consommateurs sur les denrées alimentaires, les produits provenant du Sahara occidental doivent comporter un étiquetage indiquant qu’elles proviennent du Sahara occidental et non du Maroc », a expliqué Victoria Prentis en réponse à une question adressée par le député britannique, Ben lake, membre de la Chambre des communes.
    Elle a rappelé, dans ce sillage, que « toute information trompeuse, y compris sur l’origine ou la provenance des denrées alimentaires, est interdite », précisant que les principes sous-jacents des règles d’étiquetage des denrées alimentaires, impliquent que « les informations fournies sur les denrées alimentaires doivent permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés ».
    Par ailleurs, Victoria Prentis a expliqué que le nouvel accord d’association Royaume-Uni-Maroc, en vigueur depuis le début de l’année en cours, « s’applique de la même manière que les accords UE-Maroc » et ce, conformément à l’arrêt de la Cour de justice européenne sur cette question et à la modification ultérieure de l’accord d’association UE-Maroc.
    La sous secrétaire d’Etat a affirmé que le gouvernement britannique considérait le Sahara Occidental comme un territoire dont le statut est « indéterminée ».
    Le 28 janvier dernier, le ministre d’Etat pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et le Commonwealth Office, James Cleverly, a répondu à une question similaire adressée par la député travailliste, Kim Johnson.
    « Le Sahara occidental n’est pas inclus dans le territoire couvert par l’accord d’association conclu entre le Royaume-Uni et le Maroc, comme le précise l’article de l’accord relatif à l’aspect territorial », avait-il indiqué.
    APS