Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara occidental : «Camouflets successifs» pour le Maroc

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, jeudi, que le régime marocain avait reçu des «camouflets successifs de la part de la communauté internationale» suite à sa transgression de la légalité internationale et ses tentatives d’imposer une politique du fait accompli au Sahara occidental, dont les résolutions de l’ONU affirment le droit de son peuple à l’autodétermination.

    Dans une déclaration à l’APS en marge d’un sit-in de solidarité avec le peuple sahraoui, et en particulier avec les femmes sahraouies, organisé par le Forum algérien des femmes au siège de l’ambassade sahraouie en Algérie, l’ambassadeur sahraoui a indiqué que le retrait par l’OTAN d’une carte géographique du Maroc qui comprenait des parties du Sahara occidental en la substituant par une autre délimitant clairement les frontières internationalement reconnues entre le Maroc et le Sahara Occidental constituait un «coup dur pour le régime marocain»,
    «Le Makhzen a tenté de faire un tollé et investir dans la première carte de l’OTAN qui n’incluait pas initialement les frontières entre le Maroc et le Sahara occidental internationalement reconnues pensant qu’il s’agissait d’une position définitive «avant que l’Organisation ne remplace l’ancienne carte par une nouvelle carte qui définit clairement les frontières internationalement reconnues», a-t-il expliqué.
    Mardi, l’OTAN a retiré un article sur le programme de renforcement de la formation défense (DEEP) de l’OTAN une carte géographique du Maroc comprenant des parties du Sahara occidental occupé. L’OTAN a remplacé l’ancienne carte par une nouvelle qui délimite clairement les frontières internationalement reconnues.
    Le diplomate sahraoui a souligné que l’exclusion du Sahara occidental occupé par l’Union européenne (UE) de l’accord international de transport de passagers par bus dit «Inter-Bus», constituait «un autre coup dur pour le Makhzen, qui n’a pas digéré l’affaire, et s’est empressé de mobiliser sa presse en vue de nier cette information avant que l’UE ne la divulgue sur son site officiel en publiant le contenu de l’accord qui confirme qu’il n’inclut pas les territoires sahraouis classés comme territoires non autonomes.
    Et les défaites se poursuivent, affirme l’ambassadeur sahraoui, notamment après les déclarations de le secrétaire général de l’Association française pour l’amitié et la solidarité avec les peuples d’Afrique, Michèle Decaster, mercredi, dans lesquelles elle expliquait que «le Maroc a payé les frais de l’ouverture de deux consulats de deux pays» dans chacune des villes sahraouies occupées de Dakhla et Laayoune, alors qu’ils y a pas de ressortissants dans ces régions, soulignant que Mme Michel Decaster «a clairement parlé des ambitions du Royaume du Maroc dans la région». L’ambassadeur a déclaré que la communauté internationale «resserre l’étau autour du régime marocain, en raison de sa persistance à se rebeller contre la légalité internationale et de son mépris des résolutions de l’ONU de manière ouverte, avec la complicité de certaines puissances coloniales qui lui apportent le soutien et la protection au Conseil de sécurité de l’ONU».
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Marruecos #Morocco
  • Sahara occidental : les « arrangements » de l’Europe avec le droit international

    par Ghislain Poissonnier, magistrat

    La récente normalisation des relations entre le Maroc et Israël a remis un coup de projecteur médiatique sur la situation du Sahara occidental. La normalisation entre Rabat et Tel Aviv s’est faite sous pression américaine. Et pour s’assurer les bonnes faveurs marocaines, Donald Trump n’a pas hésité à brader les droits du peuple sahraoui. En effet, dans une déclaration publiée le 10 décembre 2020, les États-Unis « reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental » en estimant « qu’un État sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ».
    Donald Trump prétend ainsi régler un différend au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario. Israël, qui occupe depuis 1967 les territoires palestiniens et envisage d’en annexer une partie (ce qu’il a déjà fait pour Jérusalem-Est et pour le plateau syrien du Golan), n’y a bien évidemment rien trouvé à redire. Les ressemblances entre les politiques marocaine et israélienne d’occupation, de colonisation et de répression sont d’ailleurs flagrantes, comme l’a encore récemment souligné Human Rights Watch.
    Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental reste, quoi qu’en disent le Maroc, les États-Unis et Israël, un territoire occupé. Depuis 1963, il est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations Unies. Son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies (par exemple, Rés. 2229 (XXI) du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de Justice rendu le 16 octobre 1975.
    En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara occidental a été conquise par le Maroc en 1975, qu’il a ensuite annexée, la présence marocaine ayant été qualifiée d’occupation par l’Assemblée générale de l’ONU (Rés. A/34/37, 21 novembre 1979).
    Il en résulte que le Sahara occidental se voit reconnaître un statut séparé et distinct par rapport à celui de tout État, y compris de celui du Maroc. Il en résulte également que sa population dispose d’un droit à l’autodétermination, qui doit être mis en œuvre par la tenue d’un référendum, exigée de longue date par le Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle le Maroc s’oppose, s’en tenant à une offre d’autonomie sous souveraineté marocaine, solution désormais avalisée par les États-Unis.
    Condamner – au moins critiquer – la position de Donald Trump aurait été logique. On pouvait légitimement s’attendre à une réaction forte de la part de l’Union européenne (UE) ou de la France, rappelant les États-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et Israël contre toutes velléités de « normaliser » leurs annexions et occupations respectives. C’est toutefois le silence qui domine, renvoyant l’UE et la France à leurs propres « petits arrangements » avec la légalité internationale.
    En effet, depuis de nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental. Leur application contribue ainsi à renforcer l’emprise politique et économique du Royaume sur ce territoire. Elle conforte également la politique d’installation de colons marocains et d’entreprises marocaines au Sahara occidental.
    L’assurance donnée par les autorités européennes que cette application ne constitue pas une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine est en réalité de peu de poids face à la contribution qu’elle apporte à la position de Rabat, telle qu’elle vient par exemple encore de se manifester dans le cadre de l’accord de normalisation conclu avec Israël et les États-Unis.
    Cette politique économique a pourtant été condamnée par plusieurs décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (21 décembre 2016, Conseil de l’UE c. Front Polisario, et 27 février 2018, Western Sahara Campaign UK c. Commissioners for Her Majesty’s Revenues and Customs, Secretary of State for Environment, Food and Rural Affaires et 30 novembre 2018, Front Polisario c. Conseil de l’UE). La Cour a rappelé qu’au regard du droit international, les accords conclus par l’UE avec le Maroc (sur l’agriculture, sur la pêche, et sur le transport aérien) ne pouvaient s’appliquer au territoire du Sahara occidental, à son espace maritime et à son espace aérien, sans méconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dont le consentement est nécessaire pour toute conclusion de tels accords.
    En méconnaissance des principes rappelés par la Cour de Justice, l’UE a conclu de nouveaux accords économiques avec le Maroc, qui cette fois s’appliquent très explicitement au territoire du Sahara occidental. Et ce sans avoir obtenu le consentement du peuple sahraoui, à travers son représentant, le Front Polisario. Les fruits et légumes, les poissons et crustacés, le phosphate du Sahara occidental, exportés vers les États membres de l’UE, sont ainsi libellés comme produits marocains par Rabat et acceptés comme tels par Bruxelles au motif non vérifié que cela profiterait aux populations locales.
    L’exploitation des ressources naturelles de ce territoire occupé, sans l’accord de son peuple, confinant ainsi à une forme de pillage, semble un fait assumé de la realpolitik européenne. Des recours en annulation ont à nouveau dû être intentés contre ces nouveaux accords, preuve que le respect effectif de leurs obligations par les autorités de l’UE dans le dossier du Sahara occidental ne va pas de soi.
    Entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits sans tenir compte des règles du droit international, et celle plus policée de l’Union européenne, qui affirme des beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, le décalage n’est pas aussi grand qu’il y semble. L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, du contrôle de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme, en faisant passer au second plan les droits des peuples palestinien et sahraoui à l’autodétermination et leurs droits humains.
    Il est donc temps que l’UE condamne très clairement la déclaration américaine concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L’UE doit surtout mettre ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’Union européenne. Tout comme le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain, les produits de ce territoire occupé ne sont pas marocains. Leur exportation sur le territoire de l’UE ne peut se faire qu’en concertation avec le Front Polisario.
    Source : Les crises, 8 jan  2021
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #EtatsUnis #DonaldTrump #Normalisation
  • La terre en échange de la normalisation : Se conformer aux résolutions de l’ONU

    Depuis sa création, l’Organisation des Nations unies a toujours eu pour vocation d’œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et ce, afin d’épargner au monde les affres de la guerre et des conflits armés. Ceci, outre de donner l’opportunité aux peuples des pays colonisés de décider de leur destin, ce qui est le cas de la République arabe sahraouie démocratique qui demeure, comme tout le monde le sait, la dernière colonie en Afrique. 
    Nassim Boubertakh 
    En vertu de la charte des Nations unies, tous les Etats membres de l’Assemblée générale sont tenus de se conformer exclusivement aux résolutions du seul Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, il n’est jamais mentionné, dans les textes de la charte, que les Etats doivent se conformer aux décisions d’un quelconque pays, quelle que soit sa place et son influence au sein de la communauté internationale. L’Organisation des Nations unies a fait du droit des peuples à l’autodétermination un principe immuable et un des éléments fondamentaux sur lesquels repose la notion de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en plus d’être un droit reconnu par tous les pays. En effet, le deuxième paragraphe de l’article 1 de la charte appelle au respect de l’égalité entre les peuples et de leur droit à l’autodétermination, principe duquel l’Algérie a fait un des principaux piliers de sa politique étrangère et la source d’inspiration de la feuille de route de ses principes auxquels elle n’a jamais dérogé. 
    Le 30 août 1988, le Plan de règlement de l’Organisation des Nations unies a imposé au royaume du Maroc d’accepter l’activation de la solution politique et de négocier avec le Front Polisario. Ceci a été couronné par l’annonce du cessez-le-feu, suivi du déploiement de la mission de l’ONU (Minurso) chargée de la surveillance de son application après l’entrée en vigueur de ce dernier, le 6 septembre 1991, auquel tait adjointe la promesse d’organiser un référendum sur l’indépendance, l’année suivant sa signature, comme solution au conflit. Ce référendum n’a cependant pas vu le jour, en raison de l’attitude passive de l’ONU du fait de la pression exercée par de grandes puissances, d’une part, et l’obstination de la partie marocaine qui s’est traduite sur le terrain par les multiples violations perpétrées par ses forces militaires, d’autre part. La dernière en date a été les attaques lancées en novembre 2020, le long du mur de séparation, dans la zone adjacente au passage illégal de Guerguerat, considérées par le Front Polisario comme une transgression et une violation flagrante de l’accord de paix susmentionné. Cependant, on peut dire que ces agissements du royaume du Maroc ne sont guère nouveaux par rapport à la question du règlement. Il compte une longue expérience en matière de violations de la trêve et d’entrave aux efforts des missions de la Minurso, ce qui a incité de nombreux envoyés onusiens à présenter leur démission, à l’exemple du diplomate suisse Johannes Manz ainsi que de James Baker et Christopher Ross. 
    Ces agissements que le Maroc perpétue délibérément sont accueillis par un silence étrange et déconcertant de la communauté internationale, voire ils bénéficient de la bénédiction des grands pays qui font commerce des résolutions de l’ONU, des droits de l’homme et de la défense de la liberté d’expression et il apparaît clairement aujourd’hui, que le royaume du Maroc, à l’ombre du régime actuel, est de plus en plus soumis à des agendas étrangers. Il en est pour preuve l’accord suspect signé entre les décideurs au Maroc et le président américain sortant, Donald Trump. 
    Le deal de la honte que l’histoire ne pardonnera pas 
    Le 10 décembre de l’année écoulée, le très controversé président américain, Donald Trump, avait déclaré, à travers un tweet sur son compte, ce qui suit : «Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.» Il a ajouté que «la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables» !!! Cette décision douteuse annoncée par le président américain a suscité une large polémique dans les cercles internationaux du fait qu’elle est en totale contradiction avec les résolutions de l’ONU et l’approche onusienne visant à régler la question sahraouie. Par ailleurs, quelques observations ont été retenues et se sont imposées sur la forme et le contenu de ce cadeau que le président américain a offert au royaume du Maroc dans le dernier quart d’heure de son mandat. Ces observations sont: 
    -Du point de vue de la forme, depuis quand la prise de décision internationale d’une importance cruciale est annoncée via les réseaux sociaux ? Ceci outre que M. Trump soit connu pour le grand embarras dans lequel il met chaque fois ses collaborateurs au sein de l’administration américaine à cause de ses tweets. 
    -Dans son tweet, Donald www.mdn.dz El-Djeich N° 690 Janvier 2021 61 Trump a explicitement utilisé l’appellation du Sahara occidental, ce qui constitue une preuve concluante qu’au fond de lui-même, il ne croit pas à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais qu’il voulait plutôt conclure un accord avec le Maroc en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste, c’est-à-dire la terre en échange de la normalisation. 
    -Seules les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes et imposent aux Etats de les mettre en œuvre. Quant à l’annonce du président américain du 10 décembre 2020, elle n’engage personne et est considérée du point de vue juridique comme un non-événement. 
    -M. Trump est libre d’exprimer sa position -qui n’engage que lui-en considérant que «la proposition d’autonomie du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables !!!». 
    Ce faisant, cela va à l’encontre de la position onusienne et met la prochaine administration américaine dirigée par Joe Biden dans un grand embarras. Selon la tradition américaine, la période suivant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle est utilisée afin que les deux équipes, celle du président élu et du président sortant, procèdent au transfert du pouvoir, en raison de la complexité qui caractérise la scène politique américaine. Cependant, M. Donald Trump a brisé toutes les barrières et a pris des décisions contraires à la légitimité internationale, qui viennent s’ajouter à la longue liste de décisions controversées prises pendant son mandat électoral. Ce qui n’est pas étrange de la part d’un président qui a suggéré d’injecter du désinfectant alcoolique dans le corps humain pour faire face au virus de la Covid-19 en évoquant les recherches sur la découverte d’un vaccin efficace contre la pandémie, au grand dam de la communauté médicale et scientifique internationale. 
    Concernant la position de l’Organisation des Nations unies par rapport au décret américain, le porte-parole du secrétaire général de l’organisation a estimé que la position d’Antonio Guterres est inchangée concernant la question du Sahara occidental et qu’il est encore possible de parvenir à une solution sur la base des seules résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le même contexte, le ministère des Affaires étrangères russe a exprimé le rejet par son pays de l’annonce américaine, soulignant par là même qu’elle constitue un obstacle supplémentaire aux efforts des Nations unies et qu’elle portait atteinte aux fondements juridiques reconnus sur la scène internationale, relatifs au règlement du problème du Sahara occidental et qui nécessite de déterminer le statut final de ce territoire à travers la tenue d’un référendum. A l’opposé, l’histoire retiendra que le royaume du Maroc, dont le chef de la diplomatie avait ouvertement déclaré l’existence d’un bureau de liaison entre son pays et l’entité sioniste et ce, depuis 1994, vient de sacrifier la cause palestinienne, suite à la déclaration américaine, soutenant sa position injuste concernant la question sahraouie. Pire encore, les responsables marocains ont justifié cet acte de normalisation des relations avec l’entité sioniste, en soulignant que cela ne se ferait pas au détriment de la cause palestinienne ! Ici, une question nous interpelle : comment le royaume du Maroc prétend-t-il la cause palestinienne alors qu’il ouvre son espace aérien, des bureaux de liaison de l’entité sioniste et en normalisant les relations diplomatiques dans tous les domaines ? 
    L’Algérie : des positions constantes 
    L’Algérie a exprimé sa position ferme et constante de soutien aux causes de libération et au droit des peuples à l’autodétermination. Une position découlant des référents et principes historiques édictés par la Déclaration du 1er Novembre. Par conséquent, ses positions sont immuables. Elle vient de réitérer sa position à travers une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères concernant les développements récents, affirmant que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être réglée que par l’application du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies et de l’Union africaine. C’est-à-dire que l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance est inaliénable, conformément à la résolution de l’ONU n°1514 qui stipule l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Résolution, dont la communauté internationale vient de célébrer le soixantième anniversaire l’année écoulée. La position algérienne considère également que l’annonce du président américain sortant n’a aucune valeur juridique, du fait de son incompatibilité avec toutes les résolutions des Nations unies, en particulier celles du Conseil de sécurité se rapportant à la question du Sahara occidental, dont la dernière en date est la résolution 2548, adoptée le 30 octobre 2020, qui a d’ailleurs été formulée et défendue par la partie américaine elle-même. 
    Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a conclu que l’Algérie, dont la position se réfère à la légitimité internationale, est contre l’imposition de la force et la conclusion d’accords douteux et renouvelle par là même son soutien ferme à la juste cause du peuple sahraoui. Ceux qui nourrissent l’illusion que l’évolution de la situation dans le proche voisinage géographique de l’Algérie pourrait la faire dévier de ses positions et la dissuader d’exprimer ses positions honorables, seront bien déçus. Bien au contraire, l’Algérie représente une force stabilisatrice importante dans une région minée par les conflits et les guerres. C’est ce qui l’a poussée à fédérer la plupart des efforts visant à assurer la sécurité, en veillant toujours à apporter sa contribution au règlement des différends et conflits par des moyens pacifiques, conformément aux résolutions de l’ONU. Son poids militaire, géographique et économique l’a qualifiée à tenir ce rôle pivot. L’Algérie qui sait parfaitement ce que «vivre sous le joug du colonial » veut dire, qui connaît également l’ivresse que procure le recouvrement de sa liberté, de sa souveraineté nationale et d’arracher son territoire des griffes du colonialisme, ne pourra jamais dévier de ses principes et continuera d’activer auprès de la communauté internationale pour la convaincre de traiter la juste cause du Sahara occidental conformément à la légalité internationale qui stipule le respect du droit des peuples à l’autodétermination.
    El Djeich, janvier 2021
    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Polisario #ONU #DonaldTrump #Israël #Normalisation
  • Aboubakr Jamaï : Le Maroc n'a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël

    Dans une interview en vidéoconférence, Aboubakr Jamaï, Enseignant de Relations Internationale à l’Université Américaine d’Aix en Provence, a déclaré que le Maroc n’a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël qu’il a qualifié de « moralement corrompu ». Voici la transcription de l’intégralité de sa déclaration à ce sujet:

    Qu’est-ce qu’on a gagné avec ce deal? On a gagné, c’est vrai, la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis d’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique n’est pas n’importe quel pays, c’est la première puissance mondiale. C’est ce que l’État marocain nous a expliqué en large et en travers. « C’est une performance extraordinaire de notre diplomatie ». Très bien, creusons un peu. Qu’est-ce que le Maroc essaie d’obtenir aujourd’hui? Quel est le combat du Maroc ? Je parle du Maroc qui se bat pour la reconnaissance de son intégrité territoriale et donc de la marocanité du Sahara Occidental.

    Ce Maroc se bat pour que les Nations Unies reconnaissent cette souveraineté. Pas que les Etats-Unis la reconnaisse ou que la France la reconnaisse. Pourquoi ?Parce que, d’un côté que les Etats-Unis reconnaisse ou ne reconnaisse pas ne change pas grand chose parce que le Maroc, il faut bien le dire, bénéficie déjà de l’amitié américaine, du soutien français et américain . Les américains ne nous ont jamais puni du fait qu’on « occupait », ce que disent les indépendantistes sahraouis, cette région de l’Afrique que les Nations Unies nous disent n’est pas la nôtre. Que nous disent les Nations Unies selon le droit international?. Ça c’est le droit, ce n’est pas une prise de position de ma part, c’est le droit internationale qui dit qu’il faut le peuple sahraoui qui est reconnu comme peuple et le Polisario est reconnu encore une fois par le droit international comme étant son représentant légitime, ont le droit à l’autodétermination. Ça, c’est les règles de l’ONU, ce n’est pas moi qui ai mis en place ces règles, des « règles » qui ont été acceptées par le Maroc puisque le Maroc, lui-même, à un moment, a accepté à ce qu’il y ait un référendum, donc le droit à l’autodétermination.

    Malgré le fait que le Maroc est présent et contrôle la grande majorité du territoire qui s’appelle le Sahara Occidental en droit international et que nous, au Maroc, on appelle nos provinces du sud, cela ne nous a pas empêché d’être un acteur régional et mondial important, à avoir, en termes de relations avec l’UE, l’UE ne nous a jamais puni réellement du fait qu’on occupe cette partie de ce que nous considérons comme notre pays, les Etats-Unis de même, les relations commerciales sont totalement ouvertes, ne sont pas diminuées par le fait que nous y sommes déjà.

    Donc, sur le plan pratique, à part peut-être de mettre un drapeau américain à Dakhla, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, ne change pas grand chose, en réalité. Nous y sommes déjà, nous exploitons le phosphate du Sahara, nous exploitons les richesses halieutiques du Sahara. Tout ça, on l’a déjà, même si parfois il y a quelques petits soucis, le monde pratiquement entier travaille avec nous malgré cela. Donc, ce qui compte pour nous. Donc, ce qui compte pour nous, ce n’est pas de nous assurer quant à nos relations avec les Etats-Unis ou avec l’UE soient plus développées et plus importantes parce qu’elles le sont déjà. Ce qui importe pour nous, c’est que les Nations Unies nous disent officiellement « il n’y a plus de droit d’autodétermination pour le peuple sahraoui, le Sahara marocain vous appartient, c’est le Maroc ». Donc, il faut convaincre les Nations Unies et donc convaincre le Conseil de Sécurité.

    Or, qu’est-ce qui s’est passé? Au lendemain de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les américains? Il s’est passé que l’Allemagne qui est, probablement, le pays le plus puissant d’Europe, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité. Au lendemain de cette réunion d’urgence provoquée par cette reconnaissance, les allemands ont publié un communiqué qui était très largement en défaveur du Maroc puisque les allemands nous ont dit, officiellement, que le Conseil de Sécurité restait attaché aux résolutions de l’ONU. Donc, on est toujours dans le cadre de l’autodétermination, même si, effectivement, dans les résolutions de l’ONU on parle de la possibilité d’étudier la solution de l’autonomie, mais le principe reste l’autodétermination. Donc, on bouge pas, personne n’a suivi les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui nous intéresse beaucoup, ce sont nos alliés. La France n’a pas suivi les Etats-Unis d’Amérique. La France n’ pas emboîté le pas aux Etats-Unis en disant, après tout, « nous aussi nous reconnaissons la marocanité du Sahara Occidental ». Et évidemment, les allemands. Juste un petit détail qui a quand même son importance. Lorsque vous lisez ce communiqué, les allemands, au début de ce communiqué parlent un peu de l’historique de ce conflit et dans l’historique de ce conflit ils parlent du référendum. Et pour parler du référendum, ils disent que le Maroc a envoyé 10000 colons au Sahara Occidental pour le référendum, ce qui est, évidemment, la position du Polisario vis-à-vis de l’attitude marocaine. Eh bien, cette position est épousée par l’Allemagne qui est un Etat très important en Europe.

    Non seulement, l’Allemagne a publié un communiqué, mais l’Afrique du Sud qui est un pays quand même très important. Toute la politique marocaine de retour vers nos racines africaines, etc, était basée sur la notion d’essayer de convaincre donc les pilliers de l’Afrique de la marocanité du Sahara, petit à petit, et l’un des pillier les plus importants, avec le Nigeria, le Ghana, c’est l’Afrique du Sud. Avec son pouvoir symbolique extrêmement important, l’Afrique du Sud c’est le pays de Nelson Mandela. Eh bien, le représentant de l’Afrique du Sud à l’ONU a fait une déclaration extrêmement négative pour le Maroc en disant que l’Afrique restait attachée au processus d’autodétermination et au soutien du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Pourquoi est-ce qu’il y a eu ces réactions qu’on peut considérer comme négatives malgré tous les mensonges qu’on raconte aux marocains à travers les médias officiels? Parce que les Etats-Unis qui ont reconnu la souveraineté du Maroc, c’est pas les Etats-Unis d’Amérique, c’est Donald Trump. C’est vrai, c’est le président des Etats-Unis. Donc, institutionnellement; on peut dire que c’est les Etats-Unis mais c’est Donald Trump. Depuis quand Donald Trump prend des décisions sages en terme de relations internationales? Ce que je veux dire, c’est que la valeur de cette proclamation présidentielle est d’autant plus diminuée que la crédibilité de celui qui en est l’auteur et qui est, elle-même, diminuée. Or, il se trouve que c’est Donald Trump. Et Donald Trump, justement, est très fortement critiqué, d’ailleurs, pas seulement par les démocrates, mais aussi par les républicains parce que sa politique étrangère a aliéné les alliés traditionnels. je ne parle des ennemis des Etats-Unis, je parle même des alliés traditionnels et que l’un des éléments importants de la politique future de Biden, d’ailleurs c’est ce que l’équipe de Biden elle-même, a proclamé, c’est d’essayer justement de rétablir, de reconnecter les Etats-Unis avec ses alliés traditionnels. Donc, vous imaginez bien que lorsque demain y aura l’administration Biden, que le dossier du Sahara va être étudié, et que les Allemands auront la position qu’ils ont aujourd’hui et que, évidemment, la Russie, la Chine, etc, aussi parce que c’est, à minima, c’est de s’attacher aux résolutions de l’ONU, vous pouvez très bien imaginer une administration américaine qui sent revenir, parce que je ne sais pas sûr qu’ »ils reviennent sur la proclamation de Trump, mais en fait ne lui donne pas de substance derrière, c’est que les Etats-Unis peuvent toujours dire « on reconnaît mais ça ne veut pas dire que l’ONU elle reconnaît et que pour résoudre le problème on va suivre, en fait, le travail de l’ONU et on va confirmer et soutenir l’approche qui contient en elle le droit à l’autodétermination des sahraouis. Pourquoi? Parce que le reste du Conseil de Sécurité est attaché à ce principe » qui, il faut pas l’oublier, est un principe essentiel. En fait, on découvre que nous, les marocains, on n’est pas très bien informés sur la réalité juridique de ce conflit. Il faut bien comprendre que nous on dit « l’intégrité territoriale ». C’est vrai que le concept de l’intégrité territoriale est dans la charte de l’ONU et qu’il est important sauf que dans notre cas à nous, cette intégrité territoriale à nous n’est pas opposable aux autres légalement. Pourquoi? Parce que le concept d’intégrité territoriale est opposable lorsque l’ONU vous reconnaît cette intégrité territoriale. Or, l’ONU ne nous a jamais reconnu la marocanité du Sahara. Donc, le concept qui est dominateur dans le dossier c’est le concept d’autodétermination qui lui aussi et l’autre concept de l’intégrité territoriale qui est essentiel à la construction de l’ordre international et qui est, peut-être, avec la souveraineté des Etats et donc de l’intégrité territoriale, un des éléments les plus importants de la Charte de l’ONU.

    Pour ces raisons, je considère que même sur l’affaire du Sahara, je ne suis pas persuadé de l’extraordinaire impact positif de cette reconnaissance d’autant plus que le Maroc n’est pas, malheureusement, institutionnellement équipé pour, justement gérer une autonomie du Sahara acceptable pour le reste de la communauté internationale. Parce que, ce qu’il faut bien comprendre c’est que le Maroc aujourd’hui dit que la seule solution, en ce qui nous concerne dans le conflit du Sahara Occidental, c’est la souveraineté marocaine et nous concédons que cette région aura une autonomie avancée. Le problème, c’est que lorsque vous étudiez les cas internationaux d’autonomie, d’autodétermination, etc, l’élément majeur qui détermine l’attitude de la communauté internationale à travers l’ONU pour, justement, accepter ou ne pas accepter la souveraineté d’un Etat sur un territoire c’est la démocratie et le respect des droits de l’homme. La communauté internationale ne peut pas venir chez vous qui n’avez pas de justice indépendante, qui violez les droits de vos propres citoyens de façon régulière et vous dire « voilà un autre peuple, le peuple sahraoui puisque l’ONU considère que c’est un autre peuple, d’abord on va vous le confier et c’est vous qui allez gérer ses affaires ». Elle ne peut pas le faire. Donc, même dans le cadre de la solution marocaine, nous sommes dans une contradition qui est nodale, qui est absolument essentielle, qui est de demander une solution pour laquelle nous, les marocains, nous sommes pas équipés institutionnellement. C’est-à-dire que si demain, une véritable étude du plan d’autonomie marocaine l’ONU et que le Polisario accepte de parler d’autonomie tout de suite les défauts de la cuirasse, le sous-développement institutionnel marocain va faire en sorte que ça va être une proposition très difficile à accepter, pas seulement par les sahraouis, mais aussi par le reste du monde. Et c’est en cela d’ailleurs, et je lis les deux sujets majeurs dont on a parlé aujourd’hui, que les violations des droits de l’homme, que ces mascarades de procès et de poursuites judiciaires dont sont coupables nos confrères, nos collègues et nos intellectuels, au fond va à l’encontre de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Paradoxalement et ironiquement. Parce que, encore une fois, on ne peut pas être crédible à demander à ce qu’il y ait une résolution du conflit à travers un projet d’autonomie alors que notre système politique est un système politique qui est sous-développé et autoritaire.
    Question : Donc, si je vous suis bien, on peut dire qu’à cette heure précise, le véritable gagnant de cette normalisation n’est pas le Maroc?
    Réponse : Le gagnant, ça ne concerne pas seulement le Maroc, mais c’est l’une des caractéristiques des Etats autoritaires c’est que les intérêts des élites au pouvoir prennent le pas sur les intérêts du pays. Donc, il faut différencier, lorsque les gens, si vous voulez, se félicitent d’un quelconque succès, en l’occurrence; ce succès c’est peut-être le succès des élites, d’ailleurs, à court terme, autoritaires marocaines. Mais, très franchement, il m’est difficile de voir en quoi le Maroc a fait avancer sa cause par ce deal qui, comme je l’ai dit et je le répète est moralement corrompu, d’un côté, et d’un autre côté, même sur un plan purement instrumental, ne me paraît pas, évidemment, à l’avantage du Maroc.
    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #EtatsUnis #DonaldTrump #Israël  #Normalisation
  • Sahara occidental: une rétractation de Biden au sujet de l'annonce de Trump prévisible

    WASHINGTON- Le chercheur et analyste américain, Doug Bandow, également ancien assistant spécial du président Ronald Reagan, a qualifié l’annonce de Trump à propos de la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental de « véritable agression », prévoyant le retour de la Direction de Biden à la position initiale de Washington.

    « La déclaration de Trump ne change pas la nature de la cause sahraouie selon le droit international », a écrit le chercheur dans un article publié par des médias américains.
    Et d’affirmer que « personne au monde ne reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, tandis que ce pays, membre à part entière de l’UA, a gagné la reconnaissance de plusieurs pays ».
    Le monde « se souviendra de cette position qui émane plutôt de la direction de Trump que d’un changement dans la politique américaine, et qui constitue, instinctivement, une source de doute ».
    Selon Doug Bandow, « personne ne voit en Pompeo ou Trump, des représentants d’un leadership international fondé sur des principes » et « la future Direction de Biden pourrait revenir aisément sur la position initiale de Washington ».
    Il n’existe « aucune échappatoire possible aux changements dans la politique extérieure, à commencer par la guerre économique déclarée par la Direction contre l’Iran », dira-t-il.
    Invitant à ne pas faire le blackout sur la spoliation géopolitique de Rabat, comme étant une partie d’un deal perverti, dans l’objectif d’entrainer un allié douteux de la Direction dans un problème politique, l’analyste américain a mis l’accent sur l’impératif de protéger les droits du peuple sahraoui.
    APS
  • Le Maroc tourne le dos aux palestiniens : Tel-Aviv prépare le tapis rouge à Mohammed VI

    IL SOUTIENT NETANYAHOU ET TOURNE LE DOS AUX PALESTNIIENS : Tel-Aviv prépare le tapis rouge à Mohammed VI

    Des proches collaborateurs du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se penchent sur les préparatifs de la visite du roi du Maroc Mohammed VI en Israël « dès que possible », rapportent des médias israéliens citant de hauts responsables de l’entité sioniste.
    Qualifiant le déplacement en Israël de celui qui est à la tête du Comité d’El-Qods, Mohamed VI, en l’occurrence, «de visite historique »,celle-ci, fait savoir la presse israélienne, aura une grande résonance au profit d’un premier ministre en course électorale pour rester aux commandes de l’entité sioniste, alors qu’il est affaiblit et acculé, par une large opinion israélienne qui lui est hostile.
    Si du côté israélien, la visite en vue du roi marocain chez l’entité sioniste aura un impact positif sur le destin politique de Natanyahu, voulant rester coûte que coûte, à la tête du gouvernement, celui-ci visant à gagner la voix de milliers d’électeurs israéliens d’origine marocaine, compte bien recevoir, en grandes pompes, Mohamed VI. Son père, Hassen II avait affirmé en 1992, faut-il le rappeler, que « peu de pays pouvaient se vanter d’avoir comme le Maroc 750 000 fils comme ambassadeurs en Israël» allusion aux générations de colons israéliens d’origine marocaine, qui ont répondu, depuis 1948, à l’appel du sionisme mondiale, pour coloniser la Palestine, depuis sept décennies et dont un grand nombre, encouragé, par Hassen II, ont quitté le Maroc, pour Israël. 
    Alors que la majorité du peuple marocain continue de manifester son opposition de voir le Maroc avoir des relations officielles, après avoir été des années durant, officieuses, avec l’entité sioniste, notamment par des manifestations de rues ou à travers les réseaux sociaux, leur roi fait la sourde oreille, laissant le Makhzen et le Parti islamiste du chef du gouvernement, Saâd Eddine el-Othmani recevoir les critiques, les condamnations, pensant ainsi mettre à l’abris sa responsabilité première, dans l’établissement officiel, des relations entre sa monarchie et Israël. Pour faire face à l’expression et la colère des citoyens marocains contre la décision en question du Palais royal, endossée, sans surprise, par le gouvernement d’El-Othmani, le patron de l’exécutif et de son parti islamiste n’ont trouvé de réponse que l’expression « le Sahara avant la Palestine » et pour Natanyahu « Israël avant la Palestine ». 
    Deux systèmes coloniaux, au Sahara occidental et en Palestine qui vont à contre sens du cours de l’Histoire, que façonnent les peuples colonisés, palestinien et sahraoui, en lutte pour leur indépendance et liberté, de génération en génération, que l’annonce de Trump ne saurait, ni les freiner ni même changer la nature juridique et politique de ces deux conflits. Peu de jours après la visite officielle de hauts responsables israéliens, à Rabat, décembre dernier, durant laquelle des accords ont été signé entre le Maroc et l’entité sioniste, Netanyahu a invité Mohamed VI, à se rendre en Israël, lors d’une conversation téléphonique. Auparavant le chef du Conseil de sécurité nationale, Meir Ben Shabat, en visite à Rabat, a invité également le roi marocain au nom du premier ministre Netanyahu, sans qu’une date ne soit fixé pour la visite.
    Karima Bennour
    #SaharaOccidental #WesternSahara #Maroc #Marruecos #Morocco
  • Sahara occidental- Maroc: «Deux territoires distincts», souligne le texte d’un accord européen

    Le Front Polisario attire l’attention sur le fait que la déclaration du président Trump n’a été qu’un «rideau de fumée»

    La désignation du Sahara occidental et du Royaume du Maroc comme deux territoires distincts dans le cadre d’un accord en cours entre l’Union européenne et le Maroc est «une avancée importante», a indiqué mardi le Front Polisario qui s’est réjoui du fait que la position affichée, en décembre, par le président américain sortant concernant le Sahara occidental n’ait pas eu d’effet sur les pays européens. «Une avancée importante: dans l’accord Interbus, l’Union européenne distingue le territoire du Royaume du Maroc et celui du Sahara occidental», se félicite la représentation du Polisario en Europe et à l’Union européenne dans une déclaration écrite, évoquant un accord relatif au transport routier.
    «Dans une communication du 30 novembre 2020, récemment mise en ligne, la Commission européenne publie une proposition de décision du Conseil de l’Union européenne concernant la modification de l’accord relatif au transport international de voyageurs par autocar -L’accord «Interbus- en vue de permettre l’adhésion au Royaume du Maroc», précise la même source. «Bien qu’il s’agisse d’un acte préparatoire à la décision du Conseil, ce texte exprime exactement les intentions et la politique des dirigeants européens», poursuit la représentation du Polisario.
    Elle ajoute que dans l’exposé des motifs, la Commission européenne décrit l’intérêt de l’adhésion du Royaume du Maroc à l’accord «Interbus», mais renvoie à une note en bas de page qui résume sa position. La note en question indique que «compte tenu de la jurisprudence de la Cour dans les affaires C-266/16, C-104/16P, T-275/18 et T-180/14, l’accord sera applicable au territoire du Royaume du Maroc, mais ne sera pas applicable sur le territoire non autonome du Sahara occidental». «Ces quatre décisions sont bien connues, et forment la jurisprudence de la Cour de Justice de l’Union européenne sur le Sahara occidental, s’agissant de l’Accord d’association UE-Maroc (arrêt C-104/16 du 21 décembre 2016), de l’accord de pêche UE-Maroc (arrêt C-266/16 du 27 février 2018 et T-180/14 du 19 juillet 2018) et de l’accord d’aviation UE-Maroc (ordonnance T-275/18 du 30 novembre 2018)», rappelle le Front Polisario. «Nous saluons cette attitude que nous considérons comme une avancée importante. Vu les enjeux du moment, le transport par autocar n’est certes pas une question stratégique, mais il en va différemment de ce texte qui entérine la jurisprudence européenne», ajoute le texte.
    Le Front Polisario considère, en outre, que «ce projet rédigé par la Commission entérine l’opposition entre le «territoire du Royaume du Maroc» et le «territoire non autonome du Sahara occidental», considérant qu’il s’agit d’une «victoire importante» que «de voir la direction européenne rejoindre les analyses du Front Polisario, qui ont triomphé devant la Cour de justice de l’Union européenne en 2016».
    Le Front Polisario attire l’attention sur le fait que la déclaration du président Trump n’a été qu’un «rideau de fumée», en référence à l’annonce faite, le 10 décembre dernier, par le président américain sortant au sujet de la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste. «S’agissant du Sahara occidental, les dirigeants européens retiennent une lecture fondée sur le droit international qui est celle des juridictions européennes depuis 2016. Cela montre qu’il n’existe pas la moindre crédibilité à la proclamation du président Trump et que les forces marocaines d’occupation qui ont cru que les Etats européens suivraient le mouvement, reçoivent un démenti cinglant», conclut le Front Polisario.
    Sud-Horizons, 7 jan 2021
    Tags : #SaharaOccidental #Maroc  #Polisario
  • Le Maroc aurait-il payé l’ouverture de consulats dans les terres sahraouies ?

     

    La secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) Michèle Decaster, a affirmé mercredi que le Maroc a acheté des consulats dans les terres sahraouis occupés.

    S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Decaster a déclaré : “le Maroc a payé pour l’ouverture de consulats à Dakhla et à Laâyoune alors qu’aucune communauté appartenant à ces pays ne vit dans ces zones”. Elle évoque plutôt “la volonté du Royaume marocain d’influencer les instances onusiennes d’une manière détournée”, malgré un fort consensus parmi les membres du Conseil de sécurité sur le statut juridique de la question du Sahara Occidental, une position positive qui sert le règlement politique du conflit au Sahara Occidentale.

    La secrétaire générale de l’AFASPA, a souligné que depuis 2014, “le Maroc a expulsé 283 citoyens sahraouis des terres occupées”, signalent un black out total sur le dossier. Elle a estimé que le rejet des membres du Conseil de sécurité des décisions unilatérales prises par le président sortant américain Donald Trump à cet égard, est une « position positive » qui servira, à l’avenir, le processus politique parrainé par les Nations Unies.

    Michèle Decaster a exprimé l’espoir que la nouvelle administration américaine serait en mesure de revenir sur cette décision qui, a-t-il affirmé, avait mis fin à trois décennies de soutien américain au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers la mise en œuvre de la résolution 690 de 1991 du Conseil de sécurité.

    La désignation du Sahara occidental et du Royaume du Maroc comme deux territoires distincts dans le cadre d’un accord en cours entre l’Union européenne et le Maroc est “une avancée importante”, a indiqué Michèle Decaster qui s’est réjouie du fait que la position affichée, en décembre, par le président américain sortant concernant le Sahara occidental n’ait pas eu d’effet sur les pays européens.

    Echourouk, 7 jan 2021
    #SaharaOccidental #Maroc #Afrique #Consulats
  • Grosse désillusion pour le Maroc : l’OTAN retire une carte géographique controversée, désarçonne les tenants de la marocanité du Sahara occidental

    Grosse désillusion pour le Maroc et ses relais médiatiques, navigant à coups de fake news.

    En effet, L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a retiré, hier mardi, de son article sur le Programme de renforcement de la formation défense (DEEP) de l’Alliance, une carte géographique, largement relayée, par la presse marocaine pour tenter de bâtir l’idée d’une pseudo «reconnaissance» par l’OTAN de «la marocanité» du Sahara occidental et l’a remplacé par une carte rectifiée, en indiquant clairement les frontières, internationalement reconnues, entre le Sahara occidental et le Maroc.
    Pour rappel, la presse marocaine a largement relayé, ces derniers jours, une information selon laquelle l’OTAN «a reconnu la marocanité du Sahara occidental» et «a adopté la carte complète du Maroc».
    De fait, le journal électronique, 360.ma, a souligné, dans son édition du 1er janvier, que «L’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN) vient d’adopter la carte complète du Maroc, incluant son Sahara», alors que hespress.com a souligné qu’«Après les Etats Unis d’Amérique, c’est au tour de l’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN) d’adopter une carte qui consacre la pleine souveraineté du Royaume sur son Sahara».
    Il faut savoir que la presse marocaine a utilisé comme argument, dans sa machine de fake news, une carte publiée, le 15 décembre passé, dans le cadre d’une mise à jour d’un article intitulé ‘’Programme de renforcement de la formation défense (DEEP)’’, en la décontextualisant du contenu de l’article qui vise à donner un aperçu sur le programme DEEP et qui ne vise en aucun cas une quelconque reconnaissance de «la marocanité du territoire du Sahara occidental», comme le prétend la machine propagandiste du Makhzen, ceci sachant que l’OTAN n’a jamais publié de communiqué sur «la marocanité du Sahara» ou sur «l’adoption de la carte du Maroc », ni sur son site-web, ni par le biais de sa porte-parole ou à travers son Conseil de l’Atlantique Nord.
    D’ évidence, cette action de désinformation marocaine a sciemment ignoré la cartographie de l’OTAN, publiée sur son site-web officiel et la carte publiée dans le rapport annuel du Secrétaire général de l’Organisation en 2019, page 20, dans lesquelles le Sahara occidental est bien distinct du territoire marocain.
    Algérie1, 6 jan 2021
  • Le Haut conseil de sécurité se penche sur la politique belliqueuse de Rabat

    La réunion du Haut Conseil de sécurité lundi n’est pas passée inaperçue pour les observateurs. Elle ne peut être de routine ou fortuite, bien qu’elle intervient après plusieurs semaines d’absence du chef de l’État pour des soins médicaux et une longue convalescence.

    Selon le communiqué, la convocation de la plus haute instance où siègent les plus hauts responsables civils et militaires du pays, est intimement liée à la conjoncture complexe à tous les niveaux sur les plans interne et externe.
    Pour la présidence, il s’agit d’une réunion « consacrée à l’évaluation de la situation générale, notamment politique et économique, ainsi que des derniers développements dans l’environnement régional direct et international ». Autant dire d’un vaste examen des dossiers les plus brûlants qui font aujourd’hui l’actualité et remuent encore les tensions dans la région.
    L’une des plus inquiétantes, est certainement la situation délicate sur le plan régional à l’ouest, au sud et à l’est de nos frontières. En plus des profondes mutations et effervescences que connaissent les mouvements terroristes dans les zones sahéliennes, revigorés par les récentes tractations et paiements de rançons de la part de l’État français, c’est le déclenchement de la seconde guerre au Sahara occidental qui semble bouleverser toutes les données. Une guerre de libération, menée par les sahraouis, qui va sans doute bouger des certitudes et créer une nouvelle configuration géostratégique. Car, en quelques semaines de la violation du cessez-le-feu par le makhzen, Rabat annonce officiellement des accords importants avec l’entité sioniste, dans un marché de vente concomitante, avec Washington.
    La politique belliqueuse du voisin marocain est une nouvelle fois prouvée par des agressions de type inédit, celles d’inonder nos frontières et notre littoral de quantités incroyables de drogue. La menace marocaine sur la stabilité de l’Afrique du nord est désormais avérée et devient source de tension réelle. Car, en plus de ses agitations subversives et sa volonté d’affaiblir l’Algérie, Rabat a mis tout son poids dans le dossier épineux de la Libye, juste pour contrecarrer les intérêts diplomatiques et économiques algériens.
    D’ailleurs, certains observateurs et diplomates estiment qu’il serait opportun maintenant de repenser complètement nos rapports avec le régime monarchique de Mohamed VI, de réévaluer tous les contentieux et d’opter carrément pour une politique diplomatique, économique et médiatique offensive avec cet encombrant voisin.
    L’Algérie possède des atouts et des cartes à faire valoir pour sortir de la léthargie et de la mollesse qui l’ont impactés durant de longues années face aux politiques belliqueuses et sournoises du Maroc, devenu ennemi de la stabilité et de la paix dans la région.
    Le communiqué de la présidence est clair, bien qu’il soit allusif, quand il précise que « le Président Tebboune a salué les efforts déployés pour la préservation de la stabilité générale dans un environnement régional tendu et très complexe ».
    Ajoutant que le président de la République a “insisté sur le maintien de la vigilance à tous les niveaux afin de permettre à l’Algérie d’enclencher les étapes importantes à venir en adéquation avec les défis de l’année 2021, à la lumière des développements inédits survenus récemment dans la région, particulièrement dans l’espace régional voisin”.
    Au menu de cette réunion du Haut Conseil de sécurité, Tebboune a examiné la situation politique et économique du pays à la lumière des derniers développements. Avec le prochain début de la campagne de vaccination contre la Covid-19, l’Algérie entre maintenant dans une nouvelle période post-pandémie, où il est question de relancer l’économie, d’impulser une dynamique dans la croissance et mettre en place un plan d’urgence.
    Il est évident que sur le plan politique, l’opinion s’attend à des annonces, comme promis, celles de la tenue des élections législatives et communales anticipées, pour renouveler les composantes humaines de ces Assemblées populaires, fer de lance de toute mobilisation et renforcement du front interne.
    Tags : #Algérie, #Maroc, #SaharaOccidental