Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental – Maroc : Tel est pris qui croyait prendre

    En décidant, le 13 novembre dernier, d’une agression militaire caractérisée contre des manifestants civils sahraouis qui protestaient pacifiquement contre l’ouverture de la brèche d’El Guergarat, à l’extrême-sud du territoire du Sahara occidental occupé, le Makhzen ne s’attendait pas, à l’évidence, à un rapide retour de manivelle. Que l’annonce, le 10 du mois en cours, par le président américain sortant, Donald Trump, de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental, n’a pu occulté. Surtout que cette annonce a coïncidé avec celle de la normalisation du royaume du Maroc avec l’entité sioniste et que cette coïncidence ne doit rien au hasard. 

    Deux faits qui révèlent, de la manière la plus éclatante qui soit, la totale soumission du Palais royal et de son Makhzen aux intérêts et aux agendas étasuniens et sionistes. De là à dire que ladite reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental – qui, pour la petite histoire, a été annoncée par un simple tweet -, n’est, dans les faits, qu’une vile et gratuite contrepartie à la normalisation, par notre “voisin de l’Ouest”, de ses relations avec l’entité sioniste, il y a un tout petit pas que, à l’instar de beaucoup à travers le monde, nous franchissons allègrement. Une évidence que refuse d’admettre le Makhzen. 
    Avec l’aide de tous ceux qui l’encouragent, depuis de longues années, dans son intransigeance à ne pas vouloir se conformer à la légalité internationale dans la résolution du problème, pendant depuis plus de quatre décades maintenant, du Sahara occidental, ce dernier s’échine plutôt à édulcorer la situation. En clair, à nier que l’évolution de la situation ne va aucunement dans le sens qu’il avait prévu. Agissant de concert, le Makhzen et ses soutiens occidentalo-sionistes appuyés par leurs sous-fifres de la région arabe – tout ce que celle-ci compte de monarchies et certaines républiques aux ordres, en fait – imposent, en effet, un black-out total et sur la reprise, à l’initiative du Front Polisario, des hostilités au Sahara Occidental, et sur les réactions en chaîne, qui vont grandissant à travers le monde, de rejet, tout à la fois, de la reconnaissance, par le président américain sortant, de la marocanité de ce territoire, et de la normalisation, par le royaume de M6, de ses relations avec l’entité sioniste. 
    Concernant le premier point, le Makhzen fait comme si rien ne se passe le long “du mur de la honte et de l’humiliation” et que la situation à El-Guergarat est des plus normales. Un silence démenti toutefois aussi bien par l’ONU qui, à maintes reprises depuis le 13 novembre dernier, a fait état d’accrochages le long de ce mur entre les unités de l’APLS (Armée populaire de libération sahraouie) et la soldatesque marocaine qui y est terrée, que par les communiqués quotidiens du ministère de la Défense nationale sahraoui en faisant état. La teneur de ces derniers, parce que des plus précis sur le déroulement des opérations menées par l’ALPS, ne laisse aucun doute sur la réalité que le Makhzen s’évertue à nier. Mais qu’il a de plus en plus de mal à occulter surtout que ces derniers jours la situation sur le terrain a connu une évolution notable marquée par l’aggravation des pertes, notamment humaines, subies par l’armée royale et l’intervention de son aviation. Jusqu’où ira l’entêtement du Makhzen à nier la réalité des faits, lui, qui s’échine, contre le bon sens, à présenter comme une “victoire diplomatique historique” une reconnaissance twettée, par Donald Trump, de l’illusoire marocanité du Sahara occidental?
     Selon tous les observateurs impartiaux de la scène maghrébine, pas très loin. Et pour cause. Claironnée à longueur de journée par tous les médias, locaux et internationaux, qui lui sont acquis, cette “victoire” a toutes les chances d’être des plus éphémères. Et c’est là, le second fait qui atteste de l’évolution précitée de la situation dans un sens non prévu par le Makhzen. Outre son rejet de l’intérieur même des Etats-Unis et des rangs même du parti républicain, son propre parti, l’initiative de Donald Trump à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental l’est également à l’échelle internationale. 
    Depuis son annonce, concomitamment avec celle de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste, celle-ci fait, en effet, l’objet d’un fort rejet de la part, à la fois, de l’ONU, de nombre pays, de personnalités, politiques et autres, de renom et d’organisations internationales activant dans le domaine des droits de l’Homme. Dans les deux cas, les réactions de rejet ont été motivées par l’attachement de ceux qui les ont exprimées à la légalité internationale que l’initiative en question a, selon eux, clairement et honteusement violée. Des motifs auxquels les nombreuses personnalités américaines – parmi lesquelles, les anciens émissaires onusiens pour le Sahara Occidental, James Baker et Christopher Ross, et l’éminent linguiste, Noam Chomsky – qui n’ont pas apprécié – et c’est peu dire – la décision de leur président sortant, ont ajouté, rejoignant en cela la position exprimée par Stephen Zunes, un universitaire de San Francisco, “l’atteinte à la réputation des Etats-Unis”. Une atteinte que les “opposants de l’intérieur” et ceux de “l’extérieur” – et ils sont chaque jour plus nombreux – souhaitent voir effacée par le 46ème président américain, Joe Biden, et ce, dès sa prise de fonctions officielle, le 20 janvier 2021…
    Mourad Bendris
    Dzair-tube, 19 déc 2020
  • Normalisation Maroc-Israël: implications pour le droit international, la paix régionale et la politique américaine

    Intervenants : 

    Intissar Fakir : Fellow et rédacteur en chef de Sada, programme Moyen-Orient, Carnegie Endowment for International Peace
    Allison L. Mc Manus : Directrice de recherche, The Freedom Initiative
    Yousef Munayyer : Senior non-résident Fellow, Arab Center Washington DC
    Stephen Zunes : Professeur de politique et d’études internationales, Université de San Francisco
    Tamara Kharroub – Modératrice : Directrice exécutive adjointe et Senior Fellow, Arab Center Washington DC
    À propos du webinaire
    Le 17 décembre 2020, le Centre arabe de Washington DC (ACW) a organisé un webinaire intitulé «Normalisation Maroc-Israël: Implications sur le droit international, la paix régionale et la politique américaine». Les panélistes étaient Intissar Fakir, membre du Carnegie Endowment for International Peace et rédacteur en chef de Sada, Allison McManus, chercheur auprès de la Freedom Initiative, Stephen Zunes, professeur de politique et d’études internationales à l’Université de San Francisco, et Yousef Munayyer, chercheur principal non-résident de l’ACW. Tamara Kharroub, directrice exécutive adjointe de l’ACW et chargée de recherche principale a animé la session.
    Fakir a commencé sa présentation en soulignant le point de vue du Maroc sur la question du Sahara occidental, affirmant qu’il s’agit d’une considération cruciale pour l’État marocain et la population du pays. Elle a déclaré que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur la région a fourni au royaume une victoire importante en politique étrangère qui lui a été refusée pendant des décennies. Elle a déclaré que le Maroc n’avait jusqu’à présent pas réussi à obtenir le soutien des pays européens et que la décision du président américain Donald Trump était une «reconnaissance très appréciée». Fakir a déclaré que les Marocains considèrent que le Sahara occidental est un territoire national non occupé. Elle a également déclaré que l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton avait contribué à retarder la dernière étape de la Maison Blanche parce qu’il voulait que le Maroc organise le référendum soutenu par les Nations Unies sur le sort du territoire. Elle a déclaré que la décision de Trump mettait le monde occidental tout entier dans une position difficile. La nouvelle administration Biden se trouvera dans une situation très difficile à l’avenir car elle doit équilibrer ses relations avec un allié traditionnel, le Maroc, avec son accent déclaré sur les droits de l’homme et l’autodétermination. Commentant la position de l’Algérie, Fakir a douté qu’elle agisse rapidement ou de manière irrationnelle, préférant voir comment la question évoluera à l’avenir. 
    McManusa abordé la question des droits de l’homme dans la région du Sahara occidental ainsi qu’au Maroc lui-même, affirmant qu’il y avait eu de graves violations des libertés de parole, d’expression et de réunion. Elle a déclaré que le récit sur la région était étroitement contrôlé, à la fois sur le territoire et au Maroc lui-même. McManus a déclaré qu’en plus d’obtenir la promesse d’un accord d’armement d’un milliard de dollars de la part des États-Unis, la reconnaissance par l’administration Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental encourage l’appareil de sécurité du royaume à augmenter ces violations. Une chose est sûre, cependant, on ne sait pas grand-chose sur les sentiments du public sahraoui sur l’avenir et sur la manière dont il se tient réellement sur le référendum que l’ONU est censée y organiser. McManus a déclaré que la pandémie de coronavirus fait des ravages au Sahara occidental et que le peuple ne reçoit pas beaucoup d’aide du Maroc. Au lieu de cela, ils comptent autant que possible sur l’aide que l’Algérie peut leur apporter. Elle a convenu avec Fakir que l’administration Biden sera dans une position très difficile lorsqu’elle entrera en fonction, car l’accent mis sur le respect des droits de l’homme et le respect du droit international se heurtera à la reconnaissance par l’administration actuelle de la souveraineté du Maroc sur la région.
    Zunes a souligné les questions du droit et de l’ordre internationaux dans ses remarques. Il a déclaré que la proclamation de Trump sur le Sahara occidental était en violation évidente du droit international et des normes internationales et affecterait d’autres problèmes comme l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Zunes a comparé la décision sur le Sahara occidental à celle sur les hauteurs du Golan syrien occupé. Ce qui inquiète également Zunes, c’est le fait que le Sahara occidental, représenté par le Front Polisario, soit membre de l’Union africaine et reconnu par quelque 80 pays à travers le monde. Cette reconnaissance est inscrite, a-t-il dit, dans la charte des Nations Unies que les États-Unis eux-mêmes ont maintes fois utilisé pour justifier leurs propres politiques, comme la guerre contre l’Irak. Zunes a déclaré que le peuple sahraoui n’est pas marocain; ils ont leur propre culture, langue et dialecte, conditions sociales, et l’identité nationale. En fait, les conditions des femmes sahraouies sont meilleures que celles du Maroc. Il a dit que la question du Sahara occidental est une question d’autodétermination et que les Sahraouis doivent être autorisés à décider de leur propre avenir. D’autre part, Zunes a écarté l’efficacité de la lutte armée pour la libération. Au lieu de cela, comme ce fut le cas avec l’indépendance du Timor oriental et de l’Indonésie, la participation de la société civile internationale est le seul moyen d’aider les Sahraouis à atteindre leur indépendance nationale.
    Munayyer a également lié la question de la normalisation Maroc-Israël à l’occupation par Israël des terres palestiniennes et à sa position au Moyen-Orient. Il a déclaré que l’accord de normalisation avec le Maroc indique que les États arabes voient une petite fenêtre d’opportunité avec Donald Trump à la Maison Blanche et qu’ils veulent l’exploiter. Ils pensent qu’ils peuvent obtenir tout ce qu’ils veulent de Trump avant que Biden n’entre et impose un processus institutionnel pour les relations avec les États. Munayyer a également déclaré que certains États arabes assistent à la fin de tout processus de paix avec Israël et pensent qu’il serait bon d’être en bons termes avec les acteurs puissants de la région, dans ce cas Israël. Dans cette veine, Munayyer estime qu’il y a de bonnes chances qu’il y ait d’autres normalisateurs arabes. Cependant, il a souligné l’importance de la normalisation du Maroc et a déclaré que c’était probablement la plus logique car environ un million de juifs en Israël ont un héritage marocain et les liens entre les deux pays sont réels, contrairement à ceux avec les EAU et Bahreïn. Certes, a-t-il déclaré, cet accord de normalisation fait plus de mal aux Palestiniens que tout autre accord. Mais il l’a quand même critiqué parce qu’il consacre l’occupation israélienne des terres palestiniennes et légalise le principe de «la justice de la force». 
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Isral #USA #DonaldTrump #JoeBiden
  • A l'approche de la réunion du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental : Baker et Bolton reviennent à la charge

    À L’APPROCHE DE LA TENUE D’UNE RÉUNION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

    James Baker et John Bolton reviennent à la charge sur le Sahara Occidental
    par Tarek Hafid
    James Baker et John Bolton ont une nouvelle fois critiqué la décision du Président Donald Trump de reconnaître la «marocanité» du Sahara Occidental. Des sorties publiques qui interviennent à quelques jours d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au dossier sahraoui. 
    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Dans une tribune publiée jeudi dans le Washington Post, James Baker a une nouvelle fois condamné la signature par le Président américain sortant d’une proclamation reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
    « La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental par l’administration Trump est un revirement majeur et regrettable dans une politique américaine au long cours défendue aussi bien par les démocrates que par les républicains. Les États-Unis ont abandonné de manière imprudente leurs principes pour quelque chose qui ne changera rien à la position de la communauté internationale en ce qui concerne la résolution du conflit», a écrit l’ancien secrétaire d’État américain et ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental. Selon lui, cette reconnaissante risque de provoquer une situation chaotique au Maghreb et au Sahel avec «la possibilité d’une montée des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario redoutant qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’autres groupes terroristes puissent exploiter la situation». 
    James Baker a appelé le Président élu Joe Biden à «annuler cette décision téméraire et cynique». Auparavant, Baker n’avait pas hésité à qualifier de «chantage absurde sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». 
    Selon lui, «l’administration américaine aurait pu se passer d’un tel marchandage et promouvoir un accord de normalisation entre Israël et le Maroc, similaire à celui signé avec les Émirats arabes et Bahreïn». 
    «Minimiser les dommages»
    C’est également à travers une tribune que John Bolton, ancien conseiller à la Sécurité nationale du Président Donald Trump, a choisi de s’exprimer sur la question du dossier sahraoui. Dans ce long texte publié par Foreign Policy, il appelle lui aussi Joe Biden à ne pas prendre en considération la décision de son prédécesseur. «Du point de vue de la politique américaine, le meilleur résultat serait pour Biden, une fois inauguré, d’annuler l’acquiescement de Trump à la souveraineté marocaine. Ce ne sera pas facile, étant donné les attentes — si erronées soient-elles — déjà construites à Rabat et à Jérusalem. Si Biden veut faire un virage à 180 degrés, il doit le faire immédiatement lors de sa prise de fonction, ce qui minimiserait les dommages.» Il estime que la décision que prendra Biden n’aura pas de conséquences sur les intérêts des États de la région, y compris pour Israël. 
    «Pour l’Algérie, la Mauritanie, Israël et les dirigeants européens, il n’y a pas grand-chose à perdre si Biden annule la décision malavisée de Trump. Ce sera un soulagement bienvenu que la perspective d’un conflit avec le Maroc ait au moins été reportée. Ces États devraient tous insister sur le fait que l’avenir du Sahara Occidental ne doit pas être mis de côté, un développement qui ne profite qu’au Maroc, étant donné son contrôle de facto sur la majeure partie du territoire. Bahreïn et les Émirats arabes unis ont déjà libéré Israël de l’isolement diplomatique formel auquel il était confronté depuis de nombreuses années. Tout ce que le Maroc fait en réponse à une nouvelle politique Biden qui réaffirme le statu quo du Sahara Occidental n’affectera que légèrement Israël», précise Bolton dans cette tribune.
    Forcing US
    Ces sorties médiatiques interviennent quelques jours avant la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU durant laquelle la question du Sahara Occidental sera débattue. Programmée lundi 21 décembre, cette réunion à huis clos a été convoquée à la demande de l’Allemagne, membre non-permanent du Conseil de sécurité. 
    Cette rencontre sera importante dans le sens qu’elle permettra de confirmer la position des États-Unis, membre permanent de ce conseil, vis-à-vis du dossier du Sahara Occidental. Il est peu probable que l’administration Trump change de position puisque sa représentante à l’ONU, Kelly Craft, a soumis la proclamation de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental au secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, et aux membres du Conseil de sécurité. 
    Un acte perçu comme un forcing de la part de l’équipe du Président sortant, surtout que cette proclamation n’a pas de valeur juridique aux États-Unis puisqu’elle n’a pas été adoptée par les membres du Congrès.
    T. H.
    Le Soir d’Algérie, 19 déc 2020

  • Sahara Occidental : La décision de Trump « n’y changera rien » (James Baker)

    POSITION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SUR LA RÉSOLUTION DU CONFLIT AU SAHARA OCCIDENTAL : La décision de Trump « n’y changera rien », selon James Baker

    La reconnaissance, par le président sortant Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental risque de créer un climat d’instabilité en Afrique du Nord, a indiqué, l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker. Dans une tribune publiée dans le Washington Post, M. Baker n’a pas écarté « la possibilité d’une montée des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario », estimant que la décision « téméraire » du président américain sortant pourrait ainsi avoir de « sérieuses répercussions ». 
    Trump avait annoncé, le 10 décembre courant, reconnaître le Sahara occidental comme faisant partie du territoire marocain en contrepartie de la normalisation par le Maroc de ses relations avec l’entité sionsite. D’autre part, cette décision, selon Baker pourrait « compliquer » les relations entre les États-Unis et l’Algérie « un important partenaire stratégique ». « La détérioration de nos relations avec l’Algérie, principal défenseur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination pourrait affecter l’avenir de nos relations commerciales ainsi que notre coopération militaire et en matière de lutte anti-terroriste », a-t-il soutenu. 
    James Baker a considéré la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental comme « un étonnant abandon des principes du Droit international par les États-Unis ainsi que ses propres principes diplomatiques « . Il a déclaré, que « Les États-Unis ont abandonné de manière imprudente leurs principes pour quelque chose qui ne changera rien à la position de la communauté internationale en ce qui concerne la résolution du conflit », a-t-il assuré, appelant le président Biden à annuler cette décision téméraire et cynique ». « L’action téméraire (de Trump) présentée comme une (démarche) diplomatique aggravera une situation déjà dans l’impasse, celle du règlement du long conflit opposant le Maroc au peuple sahraoui autour du territoire (sahraoui) », a déploré l’ancien émissaire de l’ONU. 
    Qualifiant la décision prise par Trump de « cynique », Baker a insisté sur le fait que les Etats-Unis « ne devaient pas tourner le dos au peuple sahraoui » en tentant, a-t-il ajouté « de rendre meilleures les relations entre Israël et ses voisins ». « Dès 1975, lorsque le Maroc a pris le contrôle du Sahara occidental par la force après le retrait de l’Espagne, les États-Unis et la plupart des membres de la communauté internationale ont refusé de reconnaître la légitimité de cette revendication ( la souveraineté sur le Sahara occidental) », a rappelé l’ancien secrétaire d’État. 
    « La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental par l’administration Trump est un revirement majeur et regrettable dans une politique américaine au long cours défendue aussi bien par les Démocrates que par les Républicains », a-t-il signalé notant que l’annonce faite par Trump pourrait affecter l’image des États-Unis et mettre en doute ses engagements sur le plan international. 
    Le président Joe Biden occupera ses fonctions de président des États-Unis à partir du 20 janvier prochain.
    M. B.
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara
  • En dépit de l'obstruction du Maroc : Le Conseil de sécurité va examiner la situation au Sahara occidental

    EN DÉPIT DE L’OBSTRUCTION DU MAROC : Le Conseil de sécurité va examiner la situation au Sahara occidental 

    Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira, ce lundi, à la demande de l’Allemagne, pour discuter du conflit au Sahara occidental, a-t-on indiqué de source diplomatique aux Nations unies.
    Cette réunion, qui est un sérieux revers pour le Maroc, intervient au lendemain de la grave décision de Trump et de son vil marchandage engageant les États-Unis dans une impasse diplomatique sur la question du Sahara occidental.
    Prévue à huis clos, cette réunion se tiendra en effet après la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaitre la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste. Mardi, en violation du droit international, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, a transmis une copie de la proclamation de Trump sur le Sahara occidental au SG de l’ONU, Antonio Guterres et au Conseil de sécurité. L’annonce unilatérale par Trump a suscité une véritable levée de boucliers aux États-Unis, où plusieurs sénateurs démocrates et républicains et d’anciens hauts responsables dont James Baker , architecte du plan de paix et John Bolton, président du Conseil national de sécurité (avril 2018 – septembre 2019) de Donald Trump, sont montés au créneau pour dénoncer une décision irréfléchie, remettant en cause l’engagement des États-Unis à l’égard des principes de l’annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies.
    Tant James Baker que Christopher Ross, tous deux anciens émissaires de l’ONU pour le Sahara occidental, ont évoqué une « décision insensée et irréfléchie ». La réunion du Conseil de sécurité devrait donner une indication sur la démarche US- du moins jusqu’à la fin du mandat de Trump – à l’ONU qui a réaffirmé que le statut du territoire non autonome reste inchangé et alors que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant a des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario en vue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
    Joe Biden pourrait annuler la décision de son prédécesseur
    Pour nombre d’observateurs, le président élu américain Joe Biden, qui succédera à Trump le 20 janvier, devra trancher sur la décision de Trump, qui met en porte à faux son pays membre permanent du Conseil de sécurité et qui plus est, rédacteur des avant projets du conseil de sécurité. Il n’en demeure pas moins que pour l’ONU, « la position reste inchangée » vis-à-vis de la question sahraouie. « Le SG de l’ONU reste convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental est possible, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité », avait déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujaric en réaction à la décision de Trump.
    Pour rappel, le Conseil de sécurité composé de 15 membres a prolongé d’un an la mission onusienne pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Pour Stephen Zunes, professeur de politique à l’Université de San Francisco, l’annonce du président sortant américain, Donald Trump, sur une reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental « porte préjudice à la réputation des États-Unis » et placerait le président élu Joe Biden « dans un dilemme ». Il souligne à cet égard que si le prochain président US pourrait annuler la reconnaissance par les États-Unis de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental « d’un trait de plume », le régime marocain pourrait en réaction renoncer à la normalisation des relations avec Israël. Donc, poursuit l’analyste américain, le président Biden se trouverait « sous une pression considérable pour ne pas saper ce que beaucoup considèrent comme une avancée importante ».
    Inquiétudes au Congrès chez même des « pro-israéliens »
    Évoquant la position de certains membres influents de la classe politique américaine, le journaliste du Washington Post indique que de puissants membres « pro-israéliens » du Congrès ont exprimé des inquiétudes quant à la déclaration de Trump, à l’instar du président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, Eliot L. Engel, qui a noté que la décision de Trump « bouleverse un processus onusien crédible et international ».
    De même que le sénateur Jim Inhofe, président de la commission sénatoriale des services armés, qui a déclaré qu’il était « attristé par le fait que les droits du peuple sahraoui aient été troquées », considérant la déclaration de Trump comme « choquante et profondément décevante ».
    Abordant le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome, Stephen Zunes a souligné l’impératif d’un référendum d’autodétermination supervisé par la communauté internationale à « condition de proposer dans ce référendum l’indépendance comme option au peuple sahraoui ». Toutefois, « le Maroc et maintenant les Etats-Unis ont catégoriquement exclu cette option », considère-il.
    L’auteur rappelle ensuite que depuis la proclamation par le Front Polisario de la création de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976, un nombre de 84 pays ont reconnu le Sahara occidental comme un État indépendant, en précisant que la RASD « demeure un État membre à part entière de l’Union africaine », dont la Charte interdit les changements de manière unilatérale des frontières héritées de la période coloniale.
    M. Bendib 
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara
  • Sahara Occidental : HRW épingle le Maroc

    RÉPRESSION DES MILITANTS SAHRAOUIS : HRW épingle le Maroc

    Croyant à tort s’être tiré d’affaire face à la répression des Sahraouis dans les territoires occupés, au lendemain de l’acte de normalisation avec l’État sioniste, le Maroc a été lessivé par une salve de condamnations à l’intérieur comme à l’international.
    Désormais, il devra aussi composer avec un autre front, celui des droits de l’homme, dont l’ONG Human Rights Watch venait à clouer les autorités royales au pilori. Ainsi, par la voix du directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord, Eric Goldstein, HRW a condamné vivement la répression du peuple sahraoui, les violences subies par ses militants et les poursuites judiciaires pour lesquelles ils sont détenus arbitrairement. Si en tant que telle, l’ONG est restée en dehors du conflit opposant le Maroc au Polisario, en situation d’affrontement dans la région d’El Guerguerat depuis la violation par Rabat du cessez-le-feu, auquel état de fait s’ajoute le pacte consolidé du Makhzen avec l’entité sioniste, il n’en demeure pas moins que l’oppression d’un peuple qui aspire au droit d’autodétermination ne doit pas passer sous silence et encore moins rester impunie. Autrement, déclare HRW, « cela n’autorise en rien le Maroc à réprimer des civils sahraouis qui s’opposent pacifiquement à son administration du territoire ».
    « Les autorités marocaines contiennent fortement, depuis longtemps, toutes les manifestations d’opposition à leur administration du Sahara occidental. Elles empêchent les rassemblements de soutien à l’autodétermination sahraouie, soumettent les activistes indépendantistes à des violences, dans la rue ou en garde à vue, les emprisonnent, les condamnent au terme de procès entachés d’irrégularités ou d’actes de torture, entravent leur liberté de déplacement, et les font suivre ouvertement », a noté, en effet, l’ONG dans un communiqué. HRW, dont le siège est élu à Washington, a rappelé dans ce sens que « les forces de sécurité marocaines ont brutalement dispersé après l’incident d’El Guerguerat des manifestations en faveur de l’indépendance du Sahara occidental. Elles ont aussi harcelé, frappé ou arrêté plusieurs activistes, ou encore attaqué leurs domiciles »
    Dans le même contexte, l’ONG a rapporté le sort inhumain infligé à Hayat Diyya, une fille sahraouie âgée de 12 ans, dans son collège de Laâyoune, et ce, « après qu’un membre du personnel de l’école a signalé qu’elle portait une veste de type militaire et qu’elle avait cousu, sur son uniforme scolaire, un écusson représentant le drapeau sahraoui. « Les policiers l’ont retenue pendant cinq heures, l’ont giflée, lui ont tiré les cheveux, et l’ont frappée brutalement sur plusieurs parties de son corps. Ils l’ont aussi forcée à s’agenouiller et à chanter l’hymne national du Maroc face à un portrait du roi. Depuis, elle fait régulièrement des cauchemars », a déclaré Lahbiba Diyya, la mère de Hayat, à l’ONG. En outre, HRW souligne que « les autorités marocaines font systématiquement obstruction au travail des associations qui plaident pour l’autodétermination au Sahara occidental.
    Les Sahraouis ont le droit de s’opposer pacifiquement
    À ce propos, l’ONG relève que le 29 septembre, en réponse à la création de l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine, un nouveau groupe militant pour l’autodétermination du peuple sahraoui, fondé entre autres par la célèbre militante, Aminatou Haidar, un procureur de Laayoune a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour » activités visant à porter atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume « . « La police a encerclé, le même jour, le domicile de six membres de ce nouveau groupe, dont Haidar », a ajouté l’ONG. Le directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch a indiqué, par ailleurs, « que les Sahraouis ont tout à fait le droit de s’opposer pacifiquement contre la volonté du Maroc d’annexer leurs territoires et que personne ne peut leur ôter ce droit ». « Ni la reconnaissance de Trump de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ni la répression du Maroc, ne peuvent ôter aux Sahraouis leur droit fondamental de s’opposer pacifiquement à l’administration du territoire par le Maroc », a indiqué Eric Goldstein.
    HRW a rappelé, par ailleurs, « que la reconnaissance du président américain sortant Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ne change en rien à son statut de territoire non autonome, tel que déterminé par les Nations unies ». « Les Nations unies ne reconnaissent pas l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, et ont fait savoir que leur position demeurait « inchangée « malgré l’annonce du président Trump. « Le Maroc a toujours refusé que le mandat de la mission des Nations unies pour le maintien de la paix au Sahara occidental (Minurso) soit élargie afin d’englober le suivi des droits humains » a déploré l’ONG. Enfin, dans son communiqué HRW a appelé à un tel élargissement à plusieurs reprises, afin d’aligner cette mission sur la quasi-totalité des opérations modernes de maintien de la paix menées sous les auspices de l’ONU.
    F. Guellil
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara
  • Algérie : Le site d’Alnaft hacké par des marocains

    Le site électronique de l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures algérienne a été piraté ce jeudi par des hackers marocains.

    Des hackers se faisant appelés « team marocan revolution » ont pris le contrôle du site en désactivant son DNS (domain name system).

    Le site est depuis la mi-journée de ce jeudi inaccessible, affichant au même temps qu’il est hacké sur les moteurs de recherches.

    Le ministère de l’énergie avait publié un communiqué dans lequel il avait exhorté l’ensemble des internautes à éviter de s’y introduire en attendant de remédier la situation.

    L’acte exprime la colère du Makhzen suite aux échecs subis sur le dossier du Sahara Occidental et son obsession à s’approprier les terres des autres. C’est cet échec qui a poussé le Maroc à officialiser ses relations de longue date avec l’entité sioniste. Cette initiative est conçue comme la dernière balle marocaine en vue d’imposer le fait accompli.

    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #ONU #Algérie #Makhzen #Hackers #Alnaftal #Piratage

  • Sahara Occidental : Quelle Trumperie !

    par Maâmar Farah

    Trump, dont j’avais une bonne impression par rapport à sa politique d’autonomie de décision, ne m’a jamais convaincu, par contre, sur le dossier palestinien. Le secret de son aveuglement vient du fait qu’il ne peut pas dire non à sa fille Ivanka, laquelle ne peut pas dire non à Jared Kuchner, son sioniste d’époux ! 
    D’ailleurs, c’est ce dernier qui a concocté les épisodes de normalisation ; c’est lui qui a conseillé à son beau-père de «donner» le Sahara Occidental au roitelet d’à côté contre la reconnaissance d’Israël par le Maroc…
    Quel monde pourri et quelle foutue communauté internationale ! Trump et son gendre donnent et prennent des territoires qui ne leur appartiennent pas, comme s’ils jouaient au poker en famille : cela n’émeut pas la presse et les médias occidentaux ! Il y a plus important : faut-il autoriser un ou deux invités étrangers lors du repas de Noël ?
    M. F.
    Le Soir d’Algérie, 17 déc 2020
  • John Bolton : Donald Trump "ne connaissait même pas le Sahara occidental"

    Par Djamil Mesrer

    John Bolton, le turbulent néo-conservateur et non moins va-t-en-guerre américain, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, vient de révéler dans une tribune publiée par la revue Foreign Policy, que le président américain n’avait jamais entendu parler du Sahara occidental».
    L’ex-conseiller à la Sécurité nationale du Président américain, a indiqué que ce dernier ignore jusqu’à «l’existence du Sahara occidental», et pour preuve il rapporte une discussion tenue dans le bureau ovale, entre Donald Trump et le sénateur républicain de l’Oklahoma, James Mountain Inhofe, président de la commission des Forces armées au Sénat, défenseur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    «J’étais présent à cette réunion tenue dans le bureau ovale le 1er mai 2019, lorsque le sénateur de l’Oklahoma a tenté d’expliquer les raisons de son soutien à un référendum, écrit Bolton dans sa tribune. «Trump avait affirmé qu’il n’avait jamais entendu parler du Sahara occidental, et Inhofe a rétorqué: « Oh, nous en avons déjà parlé, mais vous n’avez pas écouté ».
    «James Inhofe avait parfaitement raison lorsqu’il a déclaré dans un discours le 11 décembre au Sénat que Trump « aurait pu conclure cet accord sans sacrifier les droits de ce peuple sans voix ».
    Trump a détruit un engagement diplomatique de 30 ans
    Et Bolton d’expliquer que «les relations chaleureuses mais non officielles entre Israël et le Maroc ne sont pas nouvelles. Le Maroc a longtemps envisagé de reconnaître Israël, et feu le roi Hassan II a poursuivi agressivement cette politique au cours des années 1990. Depuis, les contacts secrets israélo-marocains sont monnaie courante.
    Et d’ajouter qu’Il est « parfaitement approprié pour une nation de modifier ses responsabilités internationales à la lumière de l’évolution des circonstances liées à sa sécurité nationale. Cependant, rien ne justifie le fait de détruire gratuitement un engagement sans consultation, simplement pour conclure un prétendu accord de normalisation dans un contexte complètement différent».
    « Malheureusement, écrit l’ancien conseiller, les Sahraouis ne sont pas les seuls à subir ce genre d’agression de la part de Donald Trump. Avec son attitude d’homme d’affaires qui pense que tout peut faire l’objet d’une transaction commerciale. Trump a mis en danger même les intérêts des États-Unis, notamment au sein de l’Otan».
    Ni le Polisario, ni l’Algérie ni la Mauritanie n’ont été consultés
    John Bolton regrette le fait que «pour prendre sa décision irréfléchie, Trump n’ait consulté personne. Ni le Front Polisario, ni l’Algérie et la Mauritanie, les deux pays voisins les plus concernés, ni personne d’autre».
    Et d’indiquer que le Maroc, aidé par la France et d’autres alliés au conseil de sécurité, «a passé près de trois décennies à empêcher la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».
    « Le Polisario est à un moment crucial de sa vie et il serait pleinement justifié s’il choisissait de retourner sur le champ de bataille».
    Et enfin d’espérer que le Président élu des États-Unis, «Joe Biden devrait annuler la décision de Trump concernant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cela ne sera pas facile, étant donné les attentes, si erronées soient-elles, déjà envisagées au Maroc et en Israël».
    Algérie1, 17 déc 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #ONU
  • «La souveraineté du Sahara occidental n’appartient ni à Donald Trump ni au Maroc»

    Christopher Ross, ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental

    L’ancien envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a estimé, hier lundi, que la souveraineté du Sahara occidental n’appartient ni au président américain sortant, Donald Trump, ni au Maroc.
    «La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, prise par le Président américain sortant Donald Trump, est insensée, irréfléchie et dangereuse», a-t-il indiqué. S’exprimant dans un entretien accordé aujourd’hui à la Chaîne III, Christopher Ross a relevé que cette décision ne change rien à l’approche de la communauté internationale sur le dossier du Sahara occidental, et il y a une nécessité urgente d’appliquer les résolutions successives du conseil de sécurité. «En niant ce droit, les États-Unis, tournent le dos, non seulement à des siècles de soutien à ce principe y compris en Algérie en 1959, mais aussi au principe de la non-acquisition de territoire par la force», a-t-il dit. Pour l’ancien émissaire de l’ONU (2009/ 2017) pour le Sahara occidental, la position de Donald Trump risque d’avoir un impact négatif sur les relations bilatérales entre les Etats-Unis, et l’Algérie vu l’émergence soudaine d’une divergence profonde au sujet du Sahara occidental.
    «L’administration de Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain fera bien d’annuler la décision de son prédécesseur», a poursuivi Christopher Ross, rappelant que les intérêts de l’Amérique en Afrique du Nord exigent une approche prudente et équilibrée. On se demande tous, a ajouté Christopher Ross, pourquoi le président américain sortant Donald Trump a fait cette déclaration vu que depuis le début de son mandat il y avait de fortes voix qui lui disaient qu’il ne fallait pas changer la position des Etats-Unis. Soutenant que la décision de Trump va compliquer l’arrivée à un accord et va contribuer à une tension dangereuse et croissante qui menace la paix et la sécurité dans la région. Avant-hier dimanche, Christopher Ross a qualifié la reconnaissance par le Président américain sortant, Donald Trump de la prétendue ‘’marocanité’’ du Sahara occidental de décision «insensée et irréfléchie» qui va, a-t-il écrit dans un post sur sa page Facebook, à l’encontre du droit des peuples à l’autodétermination.
    «Cette décision insensée et irréfléchie va à l’encontre de l’engagement des Etats-Unis à l’égard des principes de l’annexion de territoires par la force et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, tous deux inscrits dans la Charte des Nations unies», a-t-il poursuivi. Il est vrai, a ajouté l’ancien médiateur de l’ONU pour le Sahara occidental, que nous avons ignoré ces principes en ce qui concerne Israël et d’autres. Mais, a-t-il observé, cela n’exonère pas de les ignorer au Sahara occidental et d’encourir des coûts importants en termes de stabilité et de sécurité régionales et de nos relations avec l’Algérie. Dont la position, a-t-il rappelé, est claire. «L’Algérie soutient le droit des peuples à l’autodétermination», a-t-il dit encore, relevant que l’Administration de Trump fait fi de ce besoin de la manière la plus flagrante, en tournant le dos au principe de l’autodétermination.
    Rabah Mokhtari
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #ONU