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  • Algérie : « Les pressions de l’Espagne ne nous impressionnent pas »

    Tags : Algérie, Espagne, Union Européenne, UE, Sahara Occidental, Maroc,

    Bruxelles espère que l’Espagne et l’Algérie résoudront la crise commerciale mais prévient qu’elle agira si nécessaire

    Elle rappelle que le commerce est une compétence de l’UE et prévient qu’elle ne tolérera pas de mesures contre les États membres.

    MADRID/BRUXELLES, 17 fév (EUROPA PRESS) – La Commission européenne a déclaré vendredi qu’elle avait bon espoir que l’Espagne et l’Algérie parviendraient à résoudre la crise commerciale résultant de la suspension du traité d’amitié par Alger en juin dernier, mais a précisé que, la politique commerciale étant dévolue à Bruxelles, elle suit de près la question et agira si nécessaire.

    Le gouvernement algérien a décidé de suspendre le traité d’amitié en juin dernier, décision suivie d’un ordre de gel des transactions bancaires, qui a ensuite été annulé. Ces deux décisions ont affecté le commerce de l’Espagne avec le pays du Maghreb, et l’Espagne a demandé à Bruxelles d’intervenir.

    Selon la porte-parole de la Commission en charge du commerce, Miriam García Ferrer, Bruxelles a depuis lors « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d’Alger, « en particulier les exportations bloquées depuis l’Espagne ».

    Dans une interview accordée à Europa Press, le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a reconnu début janvier que des problèmes subsistaient dans certaines opérations commerciales et que, lorsque cela se produisait, le gouvernement le notifiait à la Commission européenne, seul organe habilité à agir sur cette question.

    Ces notifications ont à leur tour été transmises par la délégation de l’UE à Alger aux autorités algériennes, et la question a également été abordée lors d’une réunion technique tenue fin novembre, ainsi que lors d’une réunion du sous-comité commercial UE-Algérie tenue le 8 décembre, selon des sources de l’UE, qui ont précisé que le gouvernement algérien s’est engagé à traiter les expéditions bloquées au cas par cas.

    UNE SOLUTION DANS LES MEILLEURS DÉLAIS

    « L’Algérie est un partenaire important de l’UE au sud de la Méditerranée et un acteur clé de la stabilité régionale », a reconnu la porte-parole de la Commission. Bruxelles espère donc qu’ »au nom de notre amitié forte et de longue date, une solution sera trouvée dès que possible pour le rétablissement complet de relations commerciales et d’investissement sans restriction ».

    « Le dialogue devrait aboutir à des résultats concrets », a insisté la porte-parole du Commerce, qui a précisé que Bruxelles continuera à se coordonner avec le gouvernement espagnol sur cette question et « évaluera les implications » des restrictions commerciales qui pourraient être contraires à l’accord d’association UE-Algérie.

    À cet égard, la Commission européenne a rappelé que « la politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE » et que, par conséquent, Bruxelles « est prête à s’opposer à tout type de mesure appliquée contre un État membre ».

    « Nous continuerons également à analyser tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, pour s’attaquer aux barrières commerciales algériennes », a prévenu le porte-parole dans des déclarations à Europa Press.

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    Bruxelles est confiante dans le fait que l’Espagne et l’Algérie vont résoudre la crise commerciale mais prévient qu’elle agira si nécessaire.

    Elle rappelle que le commerce est une compétence de l’UE et prévient qu’elle ne tolérera pas de mesures à l’encontre des États membres.

    MADRID/BRUXELLES, 17 fév (EUROPA PRESS) – La Commission européenne s’est déclarée vendredi confiante dans la capacité de l’Espagne et de l’Algérie à résoudre la crise commerciale résultant de la suspension du traité d’amitié par Alger en juin dernier, mais a précisé que, la politique commerciale étant dévolue à Bruxelles, elle suit de près la question et agira si nécessaire.

    Le gouvernement algérien a décidé de suspendre le traité d’amitié en juin dernier, décision suivie d’un ordre de gel des transactions bancaires, qui a ensuite été annulé. Ces deux décisions ont affecté le commerce de l’Espagne avec le pays du Maghreb, et l’Espagne a demandé à Bruxelles d’intervenir.

    Selon la porte-parole de la Commission en charge du commerce, Miriam García Ferrer, Bruxelles a depuis lors « régulièrement fait part de ses préoccupations concernant les implications commerciales » de la décision d’Alger, « en particulier les expéditions bloquées depuis l’Espagne ».

    Dans une interview accordée à Europa Press, le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a reconnu début janvier que des problèmes subsistaient dans certaines opérations commerciales et que, lorsque cela se produisait, le gouvernement le notifiait à la Commission européenne, seul organe habilité à agir sur cette question.

    Ces notifications ont à leur tour été transmises par la délégation de l’UE à Alger aux autorités algériennes, et la question a également été abordée lors d’une réunion technique tenue fin novembre, ainsi que lors d’une réunion du sous-comité commercial UE-Algérie tenue le 8 décembre, selon des sources de l’UE, qui ont précisé que le gouvernement algérien s’est engagé à traiter les expéditions bloquées au cas par cas.

    UNE SOLUTION DANS LES PLUS BREFS DÉLAIS

    « L’Algérie est un partenaire important de l’UE au sud de la Méditerranée et un acteur clé de la stabilité régionale », a reconnu le porte-parole de la Commission. Bruxelles espère donc qu’ »au nom de notre amitié forte et de longue date, une solution sera trouvée dès que possible pour le rétablissement complet de relations commerciales et d’investissement sans restriction ».

    « Le dialogue devrait aboutir à des résultats concrets », a insisté le porte-parole du Commerce, qui a précisé que Bruxelles continuera à se coordonner avec le gouvernement espagnol sur cette question et « évaluera les implications » des restrictions commerciales qui pourraient être contraires à l’accord d’association UE-Algérie.

    À cet égard, la Commission européenne a rappelé que « la politique commerciale est la compétence exclusive de l’UE » et que, par conséquent, Bruxelles « est prête à prendre position contre tout type de mesure appliquée contre un État membre ».

    « Nous continuerons également à analyser tous les moyens possibles, y compris au niveau politique, pour nous attaquer aux barrières commerciales algériennes », a prévenu la porte-parole dans des déclarations à Europa Press.

    CRITIQUES DE L’ALGERIE A L’ENCONTRE DE L’ESPAGNE

    Jeudi, un haut fonctionnaire du ministère algérien des affaires étrangères a critiqué l’Espagne à la suite des déclarations faites lors d’une visite à Castellón par Denis Redonnet, directeur général adjoint et chef de la mise en œuvre de la politique commerciale de l’UE, qui a reconnu que cette crise était une cause de « grande préoccupation pour l’UE » et que Bruxelles suivait de près la question.

    Le responsable algérien a reproché au chef de la Commission européenne de ne rien dire « de l’attitude obstructionniste du gouvernement espagnol, qui bloque l’adoption des priorités de partenariat, négociées et conclues il y a des mois dans le cadre de la politique de voisinage de l’UE ».

    Il lui a également reproché de « garder le silence sur l’attitude irresponsable » de l’Espagne, « qui utilise abusivement la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association », l’organe qui, selon l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, doit traiter « toutes les questions politiques, économiques et commerciales ».

    Il a précisé que « ces gestes et pressions de l’Espagne sont contre-productifs et ne nous impressionnent pas », dans une nouvelle escalade de la crise qui a débuté en mars dernier suite au soutien exprimé par le président du gouvernement, Pedro Sánchez, au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, et qui a conduit Alger à rappeler son ambassadeur à Madrid pour consultations, qui n’est toujours pas rentré.

    Source : Europa Press

    #Espagne #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Européenne #UE

  • Sahara : La création de la Troïka et son effet sur d’autres crises

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Troïka, Algérie, CPS, CUA, ONU,

    Lors de son 31e sommet à Nouakchott, en Mauritanie, l’Union africaine (UA) a décidé de limiter ses propres efforts de paix au Sahara occidental afin de soutenir le processus mené par les Nations unies (ONU). Ce soutien se fera par l’intermédiaire d’une troïka de chefs d’État, en collaboration avec le président de la Commission de l’UA (CUA). Cette décision est une grande victoire pour le Maroc, qui estime que les efforts menés par l’UA sont biaisés. Cependant, cela pourrait créer un précédent pour d’autres États membres de l’UA qui désapprouvent les interventions de l’UA.

    Le retour du Maroc à l’UA et l’élection subséquente au Conseil de paix et de sécurité (CPS) en janvier 2018 ont apporté une nouvelle dimension à l’approche de l’UA face à la crise au Sahara occidental. Dans le passé, l’UA décrivait généralement cela comme une question de « décolonisation » et acceptait la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre. Cette adhésion est toujours considérée par le Maroc comme la preuve que l’organisation n’est pas impartiale.

    Le Maroc s’est souvent opposé à la manière dont le CPS – au niveau des ambassadeurs à Addis-Abeba – continue d’appeler à l’indépendance du territoire.

    La décision de l’UA en juillet 2018 de soutenir pleinement le processus de l’ONU afin de résoudre les tensions entre les États membres pourrait donc être considérée comme une victoire pour le Maroc. L’assemblée a appelé les parties au conflit « à reprendre d’urgence les négociations sans conditions préalables et de bonne foi sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, dont le Conseil de sécurité est saisi de la question ».

    Cette décision est également conforme au résultat de la réunion de l’ONU d’avril 2018 qui a exhorté les États membres à soutenir le processus de paix de l’ONU, qui implique des négociations entre les parties.

    Certains considèrent la décision du 31e sommet sur le Sahara occidental comme un compromis pour empêcher la détérioration des relations entre les alliés du Maroc et les fervents partisans du Sahara occidental tels que l’Algérie, l’Afrique du Sud et d’autres pays d’Afrique australe. Garder les discussions hors du CPS pourrait être un moyen d’éviter la confrontation.

    Cependant, la décision a de graves implications pour le CPS, en raison du précédent qu’elle crée pour les autres États membres.

    Annulation des décisions antérieures de l’UA

    La dernière décision d’apporter un soutien décisif au processus de l’ONU est un renversement de la décision de l’UA de janvier 2018, qui appelait à « des pourparlers conjoints facilités par l’UA et l’ONU pour un référendum libre et équitable pour le peuple du Sahara occidental ».

    La nouvelle décision stipule également que l’UA abordera la question principalement au niveau de la troïka nouvellement établie, qui est composée des présidents sortant, actuel et entrant de l’UA et du président de la CUA. La troïka apportera son soutien au processus de l’ONU et rendra compte directement à l’Assemblée de l’UA et, le cas échéant, au CPS, mais uniquement au niveau des chefs d’État.

    La décision annule le comité ad hoc des chefs d’État sur le Sahara occidental qui a été créé en 1978, au cours des premières années des affrontements violents. La décision de Nouakchott ne fait également aucune mention du haut représentant de l’UA pour le Sahara occidental, actuellement l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano.

    Un précédent pour d’autres États membres

    Cette dernière décision concernant le Sahara Occidental est cruciale pour l’UA et le CPS car, pour la première fois, l’UA a pris une décision formelle pour limiter l’implication du CPS dans une crise en Afrique. Depuis la relance de l’organisme continental en tant qu’UA en 2002 et l’opérationnalisation du CPS en 2004, le CPS s’est considéré comme un acteur majeur dans toutes les questions de sécurité sur le continent.

    Conformément au Protocole du CPS, les situations de conflit sur le continent sont discutées par les 15 membres du CPS à tous les niveaux. La plupart du temps, c’est au niveau des représentants permanents basés à Addis-Abeba, qui se réunissent régulièrement sur les questions de sécurité, que les processus de paix soient menés ou non par d’autres organisations intergouvernementales.

    Par exemple, le CPS s’est engagé sur plusieurs questions, notamment les situations en Libye, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, où l’ONU et les acteurs sous-régionaux jouent un rôle dominant. Bien que l’UA puisse jouer un rôle minime dans un processus de paix, les discussions du CPS complètent les processus traditionnels, permettant ainsi à l’UA de remplir son rôle quotidien de gestion des conflits.

    Alors que le CPS a hésité à discuter de certaines menaces sécuritaires émergentes telles que le Cameroun et le Zimbabwe en raison de la pression politique des États membres, aucune décision formelle n’a jamais été prise à cet égard. En conséquence, rien n’empêche le CPS de l’inscrire à l’avenir à l’ordre du jour de ses délibérations au niveau des ambassadeurs.

    Impact sur les méthodes de travail du COPS

    La décision de l’assemblée de limiter le rôle du CPS au Sahara Occidental aux chefs d’État pourrait avoir un impact négatif sur les méthodes de travail du conseil. Les sommets du COPS au niveau des chefs d’État n’ont lieu qu’une ou deux fois par an et sont généralement programmés pour discuter d’une situation de crise brûlante. Les derniers sommets depuis 2016 ont été consacrés à la situation au Soudan du Sud.

    Cela signifie que la question du Sahara occidental pourrait ne pas se rendre aux sommets du CPS et, même si c’est le cas, il se peut qu’il n’y ait pas de décisions contraignantes, étant donné que l’UA est censée soutenir le processus de l’ONU.

    Les implications pour d’autres questions sont évidentes. À l’avenir, les États membres qui ne sont pas d’accord avec l’implication du CPS pourraient insister sur un processus de l’ONU avec le soutien des chefs d’État. Cela affecte non seulement les méthodes de travail du CPS, mais pourrait également nuire à sa pertinence pour faire face à certaines menaces à la sécurité sur le continent.

    Limites de la troïka de l’UA

    L’expérience montre également que les comités de chefs d’État manquent souvent de volonté politique pour faire face aux crises. En outre, la troïka des anciens, actuels et futurs présidents de l’UA est une notion qui n’est pas inscrite dans l’Acte constitutif de l’UA et qui n’a pas de pouvoirs réels en dehors de l’Assemblée de l’UA. Des comités de haut niveau similaires ont été mis en place dans le passé pour régler les conflits en Libye, au Burundi et au Soudan du Sud, mais n’ont enregistré aucune étape majeure dans la définition de l’agenda pour la paix ou la résolution efficace des crises dans ces pays.

    À l’avenir, le président de la CUA a la responsabilité d’inscrire la question du Sahara occidental à l’ordre du jour de l’Assemblée de l’UA et des sommets des chefs d’État du CPS. Cela comprend l’élaboration d’une feuille de route pour que la troïka de l’UA se réunisse régulièrement pour exhorter l’ONU à accélérer les efforts pour résoudre l’une des crises de longue date en Afrique.

    Source

    #Sahara_Occidental #Maroc #Union_Africaine #CUA #CPS #Algérie

  • Algérie-UE : Mise au point d’Alger au sujet de l’Espagne

    Tags : Algérie, Union Européenne, Espagne, Sahara Occidental,

    Un haut responsable au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a indiqué jeudi que le directeur général adjoint de la Direction générale pour le commerce à la Commission européenne, en faisant part de la «préoccupation» de l’Union européenne et en se référant à de prétendues «mesures coercitives» prises par le gouvernement algérien à l’encontre de l’Espagne» entretient sciemment la confusion entre les dimensions politique et commercia-le».

    Ajoutant que «bien entendu, ce responsable ne dit mot sur l’attitude obstructionniste du gouvernement espagnol qui bloque l’adoption des priorités du partenariat, négociées et finalisées depuis de nombreux mois, dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Tout comme il reste muet sur l’attitude irresponsable de ce même pays, l’Espagne, qui instrumentalise de manière abusive, la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d’association, organe politique statutaire chargé d’évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales». Non sans assurer que «ces gesticulations et pressions de l’Espagne sont contre-productives et ne nous impressionnent guère».

    Par ailleurs, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Amar Belani a reçu, mercredi au siège du ministère, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, Thomas Eckert, avec lequel il a passé en revue «les prochaines échéances prévues dans le cadre de l’agenda des relations bilatérales et nombre de questions internationales et régionales d’intérêt commun». Sur le plan bilatéral, M. Belani a affirmé à son interlocuteur que «l’Algérie nouvelle, sous l’égide du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, est déterminée et soucieuse d’établir avec l’Union européenne un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique, un partenariat basé sur un traitement d’égal à égal, au mieux des intérêts communs», a indiqué un communiqué du ministère.

    Quant au volet international, «les deux parties ont procédé à un échange de vues concernant la crise russo-ukrainienne et ses défis majeurs imposés à la paix et à la stabilité du monde».

    Source: Le Quotidien d’Oran.

    #Algérie #UE #Union_Européenne #Espagne #Sahara_Occidental

  • Président Bouteflika : « Je ne suis pas Jésus Christ »

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Abdelaziz Bouteflika,

    Câble dans lequel l’Algérie exclut une confrontation avec le Maroc
    Le président Bouteflika assure, lors d’une réunion en 2005, que la question du Sahara ne conduira pas à un « casus belli ».

    Destination : Cet enregistrement est un extrait partiel du câble original. Le texte complet du câble original n’est pas disponible.

    1. (C) Résumé. Commission des affaires étrangères du Sénat

    Le président Richard Lugar, accompagné de l’ambassadeur, du commandant suprême des forces alliées en Europe, le général James Jones, et des membres de sa délégation ont rencontré le président Abdelaziz Bouteflika le matin du 18 août. Après la réunion, le sénateur Lugar et sa délégation sont partis pour Tindouf afin de superviser la libération des 404 derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Polisario.

    M. Lugar a exprimé son appréciation des efforts de M. Bouteflika pour créer un nouvel élan en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental. M. Bouteflika a rappelé l’engagement qu’il avait pris envers le président Bush en 2001 de soutenir James Baker, notant qu’il l’avait fait et avait accepté le plan Baker, mais que lorsque M. Baker a démissionné, il avait laissé un vide qui n’avait pas été comblé.
    Bouteflika a réitéré son assurance que le Sahara occidental ne serait pas un casus belli pour l’Algérie, mais a déclaré que le Polisario avait le droit de reprendre le combat « sur son propre territoire » s’il choisissait de le faire. M. Bouteflika a insisté sur le fait que l’Algérie respecterait le résultat d’un référendum, quel qu’il soit, mais qu’elle ne serait pas partie aux négociations avec le Maroc au nom des Sahraouis. Bouteflika s’est vivement plaint de l’annulation à la dernière minute par le Maroc d’une rencontre prévue avec le roi Mohammed à Rabat en juin par le Premier ministre Ouyahia, déclarant qu’il ne pouvait accepter de « traiter les relations diplomatiques d’une manière aussi irresponsable ». Faisant référence aux conseils des présidents Bush et Chirac qui lui ont demandé de tenir compte de la jeunesse du roi Mohammed, M. Bouteflika a déclaré : « Je ne suis pas Jésus-Christ et je ne tendrai pas l’autre joue. » L’Algérie est prête à discuter des « intérêts objectifs » avec le Maroc, mais seulement si les Marocains sont « sérieux ».

    Le sénateur Lugar a noté que le président Bush lui avait demandé d’entreprendre cette mission humanitaire, ajoutant que les États-Unis souhaitaient que l’Algérie et le Maroc rouvrent la frontière terrestre et renouent le dialogue au plus haut niveau. Bouteflika pense-t-il que les Marocains ont compris sa position sur un référendum ? Bouteflika a déclaré que le Sahara occidental était à l’ordre du jour de l’ONU depuis les années 1970. L’Algérie est favorable au respect du droit international et défend le droit à l’autodétermination, mais n’acceptera pas d’être un partenaire de négociation sur le sort du Sahara occidental avec la France, l’Espagne, le Maroc ou les Etats-Unis.

    MISSION DE LUGAR

    (U) Le sénateur Richard Lugar, président du Sénat chargé des relations extérieures, et sa délégation, qui comprenait le général James Jones, commandant suprême des forces alliées en Europe, se sont rendus en Algérie les 17 et 18 août dans le cadre d’une mission présidentielle visant à superviser la libération des 404 derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario à Tindouf. Le sénateur Lugar, l’ambassadeur, le général Jones et les membres de la délégation de Lugar ont rencontré le président Abdelaziz Bouteflika pendant deux heures et demie le matin du 18 août avant de s’envoler pour Tindouf. Le DAS Gray de l’AEN, le général Gration de l’EUCOM J-5, le directeur du NSC Pounds et le DCM ont également assisté à la réunion, au cours de laquelle Bouteflika était entouré du chef d’état-major présidentiel Belkheir, du chef de la défense le général Gait Saleh, du président du Conseil de la nation Bensalah et du ministre délégué aux affaires maghrébines et africaines Messahel. Septel rapporte que Lugar et Bouteflika ont discuté des relations entre les États-Unis et l’Algérie et d’un certain nombre de questions régionales.

    UNE MISSION HUMANITAIRE

    3. (C) Le sénateur Lugar a commencé par transmettre les salutations du président Bush, qui a pleinement soutenu la mission humanitaire visant à obtenir la libération des prisonniers de guerre marocains. L’initiative prise par Bouteflika devrait créer de nouvelles opportunités pour l’Algérie et le Maroc et développer un élan vers la résolution du conflit du Sahara Occidental. Lugar a noté la nomination d’un nouvel envoyé personnel, van Walsum, comme un signe positif du soutien de l’ONU. Bouteflika a chaleureusement accueilli le sénateur Lugar et sa délégation, ajoutant qu’il était conscient de la capacité du sénateur à trouver un consensus. M. Bouteflika a déclaré qu’il était conscient que la rencontre prévue entre M. Lugar et le chef du Polisario à Tindouf suscitait quelques inquiétudes à Washington, mais qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter puisqu’il s’agissait d’une mission strictement humanitaire. Les Sahraouis, a-t-il dit, parleront de leurs préoccupations, mais cela ne devrait « offenser personne du pays de Washington et de Wilson », le leader d’une guerre d’indépendance et le père fondateur de l’idée d’autodétermination.

    4) (C) Bouteflika se souvient de sa première rencontre avec le Président Bush en 2001, lors de laquelle le Président lui avait demandé s’il était prêt à travailler avec James Baker. Bouteflika avait promis au Président qu’il travaillerait en coopération avec Baker et l’avait fait (en acceptant le plan Baker et en le faisant accepter par le Polisario) jusqu’à la démission de Baker. La démission de Baker a laissé un vide dans le processus de règlement qui n’a toujours pas été comblé. Bouteflika a fait l’éloge de Baker pour sa capacité à voir les besoins des deux parties, le Maroc et le Polisario. Baker « représentait les valeurs américaines que nous admirons ».

    LE SAHARA OCCIDENTAL N’EST PAS UN CASUS BELLI, MAIS LE POLISARIO A LE DROIT DE SE BATTRE

    5. (C) Rappelant l’accord de Houston négocié par Baker avec le Maroc et le Polisario, M. Bouteflika a déclaré qu’il n’était pas encore en politique à l’époque. Mais à l’époque, il avait estimé que l’accord était imparfait parce qu’il ne fixait pas de date limite pour sa mise en œuvre. Il a déclaré que s’il avait été le Polisario, il aurait signé l’accord mais aurait insisté sur le droit de prendre les armes après six mois ou un an s’il n’était pas appliqué. Le Polisario paie maintenant le prix pour ne pas avoir insisté sur un délai.

    6. (C) M. Bouteflika a déclaré que lorsqu’il est devenu président en 1999, il a pris une position qui n’était pas complètement acceptée à l’époque par l’armée et les services de renseignement, à savoir que le Sahara occidental ne serait jamais un casus belli pour l’Algérie. Le Polisario ne peut pas entraîner l’Algérie dans une guerre, a-t-il souligné. Mais s’ils décidaient de se battre « sur leur propre territoire », ce serait leur décision. S’ils le faisaient, ils ne seraient pas autorisés à se battre au Sahara occidental et à revenir ensuite en Algérie comme base.

    LE MAROC DOIT RETOURNER À L’ONU

    7. (C) M. Bouteflika a déclaré qu’il avait exhorté le Maroc à revenir dans le cadre de l’ONU. Lorsque l’Irak a envahi le Koweït, la communauté internationale s’est mobilisée, mais le Sahara occidental a été considéré comme une « simple question tribale » alors qu’il avait été une colonie espagnole. Bouteflika a critiqué l’Espagne, affirmant que les socialistes espagnols n’avaient pas été honnêtes avec les Sahraouis. De temps à autre, l’Espagne a proposé à l’Algérie d’entamer des négociations avec la France, le Maroc et l’Espagne pour résoudre le conflit. L’Algérie, cependant, n’a aucune revendication sur le Sahara occidental et ne négociera pas au nom des Sahraouis. M. Bouteflika a souligné qu’il ne faisait que prôner l’autodétermination, un principe inscrit dans la Charte des Nations unies. Le Maroc souhaite améliorer ses relations avec l’Algérie, mais cette dernière ne répondra que si le Maroc accepte de revenir dans le cadre des Nations unies. La seule chose que l’Algérie demandait au Maroc était d’accepter les résolutions du CSNU et le droit international. C’est mon espoir le plus sincère, a déclaré M. Bouteflika.

    L’ALGERIE ACCEPTERA LE RESULTAT DU REFERENDUM

    8. (C) M. Bouteflika a déclaré qu’il était prêt à signer un document engageant l’Algérie à accepter le résultat d’un référendum, quel qu’il soit. Il a dit qu’il était conscient qu’un référendum était une « boîte de Pandore », mais que l’Algérie accepterait le résultat. L’Algérie défendra le droit à l’autodétermination, même si elle est le dernier État membre des Nations unies à le faire.

    « JE NE SUIS PAS JESUS CHRIST »

    9. C) Selon M. Bouteflika, les relations bilatérales avec le Maroc ont commencé à prendre de l’ampleur au début de l’année. Le Premier ministre Ouyahia était prêt à se rendre à Rabat avec une importante délégation. Il existe de nombreux accords bilatéraux avec le Maroc datant des années 1960 et ils ont sérieusement besoin d’être révisés. Les Marocains ont informé Bouteflika que le roi Mohammed recevrait Ouyahia et sa délégation. Puis, à peine une heure plus tard, les Marocains ont déclaré que « les circonstances n’étaient pas favorables » à la visite, alors qu’elle avait été préparée des mois à l’avance. Bouteflika a souligné qu’il ne pouvait pas accepter de traiter les relations diplomatiques « d’une manière aussi irresponsable. » Le Maroc sera toujours le voisin de l’Algérie, aucun des deux pays ne bougera et ils doivent s’entendre. Mais il était inacceptable de traiter des questions sérieuses d’une « manière infantile ». M. Bouteflika a déclaré que lors de ses discussions avec les présidents Bush et Chirac, entre autres dirigeants, on lui a dit que le roi était jeune alors qu’il était un diplomate chevronné. Mais, a-t-il dit, « je ne suis pas Jésus-Christ » et je ne tendrai pas l’autre joue.

    10. (C) Bouteflika a rappelé qu’il était né au Maroc et qu’il connaissait très bien ce pays. Le Maroc a beaucoup à gagner de la réouverture de la frontière terrestre, car le nord-est du Maroc dépend du commerce avec la région d’Oran en Algérie. Même avec la frontière fermée, le Maroc gagne trois milliards d’euros par an grâce à la contrebande, a-t-il affirmé. Les deux pays ont objectivement intérêt à ce que leurs relations s’améliorent, mais si les Marocains veulent discuter de la normalisation de leurs relations, ils doivent être sérieux quant à la manière dont ils traitent l’Algérie.

    11. (C) Abordant la question de l’Union du Maghreb arabe, M. Bouteflika a déclaré que si les Libyens organisaient un sommet, il y assisterait afin d’en faire un succès, et non pour mettre quelqu’un dans l’embarras. Dès que le Maroc reviendra dans le cadre de l’ONU pour le Sahara occidental, l’Algérie s’engagera dans les relations bilatérales et l’UMA.

    LES ÉTATS-UNIS ESSAIENT DE FAIRE CE QU’IL FAUT

    12. (C) Le sénateur Lugar a déclaré que les Etats-Unis ont essayé d’agir d’une manière conforme aux valeurs démocratiques des droits de l’homme et du respect du droit à l’autodétermination que Bouteflika avait mentionnées. Les États-Unis ont agi même lorsque leurs propres intérêts nationaux n’étaient pas directement engagés, lorsque c’était la bonne chose à faire. C’est dans ce contexte que le Président Bush a demandé au Sénateur d’entreprendre cette mission. Le Président respectait l’initiative de Bouteflika d’obtenir la libération des prisonniers et cherchait des moyens d’améliorer les relations algéro-marocaines. Les États-Unis estiment que les deux pays devraient rouvrir leur frontière et renouer le dialogue au plus haut niveau. Les États-Unis veulent travailler avec l’Algérie pour voir comment ils peuvent faire la différence.

    13. (C) Le sénateur Lugar a demandé si M. Bouteflika pensait que le gouvernement marocain comprenait sa position selon laquelle l’Algérie soutiendrait les résultats d’un référendum, quels qu’ils soient ? La question de savoir qui aurait le droit de vote est-elle toujours une question importante ? Quelles sont les autres questions principales ? Bouteflika a déclaré que le Sahara occidental n’était pas une question nouvelle pour l’ONU. Baker a fait un très bon travail, et l’UNSYG dispose d’une liste complète des électeurs dans un référendum. L’Algérie acceptera les résultats d’un référendum, mais cela ne signifie pas qu’elle « cautionnera les combines marocaines ». Le Sahara Occidental est à l’ordre du jour de l’ONU depuis les années 1970, en même temps que le Brunei, le Suriname, et le Belize, qui sont tous indépendants depuis longtemps. L’Algérie est favorable au respect du droit international. Elle n’accepterait pas d’être un partenaire de négociation sur le Sahara occidental avec la France, l’Espagne, le Maroc ou les États-Unis, mais l’Algérie défendrait le droit à l’autodétermination.

    Source : Wikileaks

  • A propos du Moorish Movement

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Moorish Movement, Mauritanie, Tunisie,

    Alors que le scandale du MarocGate dévoile comment le Maroc a corrompu et manipulé les politiques et les médias en Europe, révélations sur Moorish Movement et ses tentacules dans les réseaux sociaux au service de la politique agressive du Makhzen.

    Moorish Movement est une page Twitter créé en mars 2020 en pleine crise du Covid au côté d’autres pages comme Wealth Of Morocco, Maroc Maure, Moorish Times… La plupart de ses pages ont été créées durant l’année 2020.

    Fort de son succès et de sa galaxie sur Twitter, Moorish Movement s’est lancé à l’assault de Facebook, Instagram ou encore TikTok. L’ensemble des pages de MM sur les réseaux sociaux cumulent à près de 110 000 abonnés.

    La page Moorish Movement se présente avant tout comme un regroupement en faveur de la « valorisation » et de la « protection » du patrimoine marocain. De très nombreux posts de MM sont dédiés au domaine culturel à travers de nombreux tweets dans les réseaux sociaux.

    Pourtant, cette page commence également à crisper les esprits par ces posts hostiles envers l’Algérie, le Sahara Occidental, la Mauritanie et depuis peu envers la Tunisie. MM aligné sur la propagande du Grand Maroc est également dans la ligne politique du Makhzen.

    Source

    #Maroc #Algérie #Moorish #Sahara_Occidental #Mauritanie #Tunisie

  • La diplomacia secreta y el fondo de las relaciones con Marruecos

    Tags : Marruecos, España, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, migración,

    El Sáhara y Ceuta y Melilla
    por Ángel Ballesteros

    He escrito numerosas páginas sobre la diplomacia secreta, sobre su teoría y práctica, en publicaciones clásicas o en otras menos publicitadas, acerca de esa institución fundamental y casi consustancial a la diplomacia que tanto fascinaba a Cambó, muerto a causa de una vacuna para la fiebre amarilla mal puesta, ahora que estamos en época de pandemias, uno de nuestros catalanes más cultos (“a principios de siglo (XX) a veces sólo nos encontrábamos en el museo del Prado el marqués de Comillas y yo” o cuya parte de su fastuosa colección de cuadros, motivó en sus avatares para su repatriación en el menaje de un diplomático que la misión del embajador político Aznar, abuelo del luego presidente español, fuera la más breve de las relaciones bilaterales con Argentina) en su particular vertiente veneciana, todo ello en el recuerdo de Rojas Paz: “siempre me ha admirado que el secreto de los embajadores venecianos, sus relazzioni, se mantuviera tras ser leído ante un senado de 300 miembros”.

    Ejemplar, ciertamente. Hasta el XIX, que marca el fin de la diplomacia clásica, la diplomacia fue esencialmente secreta, pero con la irrupción del fenómeno trascendental de la opinión pública en el juego político, el concepto férreo de diplomacia secreta cuyos eximios practicantes fueron Metternich y Castlereagh comienza a debilitarse. Y serían los británicos, como en tantas otras cuestiones políticas, los precursores en elevar a dogma la public opinion, en la que se apoyaron para incidir en las independencias de Iberoamérica y de Grecia, y Canning y luego Palmerston -seguimos a sir Charles Petrie- darán alas definitivas a la expresión popular, en sus inicios limitada pero suficientemente versada y canalizada a través de la City, con los influyentes industriales, y de un Parlamento con relevante poder y resonancia.

    Diferente sería la situación en España, en aquel país atrasado y colorista, descrito y criticado por una legión de extranjeros y extranjeras, a destacar el cupo de las vecinas galas, que cincelarían expresiones incorrectas y exageradas siguiendo el tenor que nos situaba casi como tierra de moros y que incluso cuando se describían aspectos favorables, resaltando el romanticismo de moda, comenzando por lord Byron, quizá el más citable, que tanto escribió sobre España, “donde todos son nobles menos la nobleza”, sus juicios seudopositivos quedaban sin embargo opacados ante la realidad de un pueblo que no había conseguido ser nación hasta el aldabonazo de la invasión napoleónica, donde campaba la incapacidad crónica de moderados y progresistas, más el juego heterodoxo de los espadones, poniendo y quitando reyes y lo que (les) hiciera falta y marcando un muy peligroso y seguido precedente por estos pagos casi hasta antes de ayer. (Decíamos de lord Byron que acostumbro a citarle, pues para seguir la tradición, ahora que estamos hablando de la diplomacia secreta y de su principal representante lord Castlereagh, que escribió de su puño y letra, claro, el decisivo tratado de Chaumont contra Napoleón, mencionaremos, cierto que traído por los pelos, su conocido, muy baroniano, y elocuente aunque poco delicado dicho sobre la tumba de Castlereagh, que en verdad murió con escasa popularidad: “Stop, traveller and piss”)

    La opinión pública hispánica de la época, amén de menor, semi irrelevante en política, posiblemente pudiera caracterizarse como inmadura, derrotista y/o conformista, por lo que pronto sería fácil presa de la tergiversación que la mediatizaba en los regímenes autocráticos, la propaganda, traduciéndose en que la historia diplomática española contemporánea haya sido rica en diplomacia secreta porque durante las cuatro décadas de franquismo los asuntos exteriores figurarán entre los que comprensiblemente se hurtaron al conocimiento popular, a la masa ignara, dado el cariz que de manera invariable tomaban para la Dictadura obligada a jugar siempre, aquí sin el cautelar casi, a la defensiva.

    No así desde la Restauración, cuando amén de que los secretos oficiales han sido escasos (cuenta Cavo Sotelo en “Memoria viva de la Transición” que cuando asumió la presidencia en 1981, preguntó a su antecesor cuáles eran los secretos de estado y el dimisionario Suárez, mi paisano abulense, se limitó a entregarle unas cuartillas sacadas de la caja fuerte: eran muy pocos los secretos, al menos los escritos) la práctica diplomática correcta a través del control parlamentario, redujo las libertades de nuestros negociadores.

    La diplomacia secreta y su adenda de la diplomacia regia, instrumento excepcional y subsidiario antes que complementario de la acción de gobierno con el que a título casi singular cuenta y ha ejercido España, ya consagrada por una tradición de décadas, en la que participó Don Juan en unas reuniones con Hassan II, en las que la cordialidad se acentuaba por el humo cómplice de dos empedernidos fumadores, y ahora con Felipe VI, que tiene una interlocución menos cómoda que Juan Carlos I, que era casi “fraternal” en la terminología al uso, pero sí “pragmática” como se la ha calificado en Rabat en alguna ocasión y desde luego suficiente en la diplomacia de las coronas. Aquí sólo una matización de técnica diplomática para el gobierno: la diplomacia regia debe de ser personal, reservada, directa; enviar un mensaje a su homólogo a través del cuerpo diplomático, como se ha hecho, no parece ser en estas tan particulares relaciones, la instancia adecuada y al resultado nos remitimos.

    Hasta que se apruebe una nueva ley de secretos oficiales, actualmente en avanzada pero no culminada tramitación, terminando así con otra de nuestras peculiaridades negativas, ésta desde 1968, se acostumbra a acudir a fuentes extranjeras que en el caso de Gibraltar están en la Official Secrets Act y para Ceuta y Melilla y el Sáhara, en los papeles del Departamento de Estado, publicitados por wikileaks. En la actualidad y salvo en el Sáhara, la diplomacia secreta parece -es secreta- no tener especial relevancia en nuestros contenciosos.

    Hasta el XIX, que marca el fin de la diplomacia clásica, la diplomacia fue esencialmente secreta

    Sólo en Gibraltar y antes de las últimas negociaciones, ”hacia un espacio de prosperidad común”, tuvo lugar una entrevista Borrell-Picardo, mencionada aunque no desvelada, “fue secreta, no consta lo que trataron”, por su sucesora González Laya, que hizo lo mismo aunque abiertamente. Tema, pues, menor. Asimismo menor y ocurrido hace años, pero también referido a Gibraltar y además, entre otros efectos, nos permite entrar en el tema, el fondo de las relaciones con Marruecos, esto es, el Sáhara y Ceuta y Melilla, el “Ballesteros, a former diplomat, ambassador, academic, writer, and so on and so forth, so his words are listened to in Spain”, del Gibraltar News sobre unas declaraciones mías acerca del pretendido paralelismo Gibraltar-Ceuta y Melilla, recogidas en prensa marroquí. No fuí yo el autor de la tesis “estratégica” si no Hassan II, a quien tanto escuché y leí en aquellos inolvidables crepúsculos azules del añorado Rabat.

    Y luego Juan Carlos I, con su expresividad típica, zanjaría el asunto en un periódico inglés: “No está en el interés de España recuperar pronto Gibraltar porque inmediatamente el rey de Marruecos reivindicaría Ceuta y Melilla”… Semanas antes de la RAN, yo advertía que “tendría que ser en verdad un ejercicio de alta diplomacia el que permitiera hacer compatible el fomento de las relaciones con la firmeza en los principios”.

    Y así ha sido, es decir, no lo ha sido en la segunda, fundamental parte de la proposición, en los principios, más allá de algún casi gratuito desaire protocolario, y sobre todo de su vertiente positiva, con una veintena de acuerdos de muy amplio espectro además de un protocolo financiero que conlleva sólidas expectativas, por los que hay que felicitarse, más necesarios todavía tras siete, casi ocho años sin recibir invitación rabatí para sentarse a la mesa de negociaciones. (Otro día les hablaré del túnel en el Estrecho, proyecto que conocí en Rabat en sus orígenes en 1979 y seguí en Madrid).

    El inexplicado -ni ante el parlamento ni con la oposición, ni en su partido, ni siquiera dentro de su gobierno, Podemos no ha asistido a causa de la nueva posición sobre el Sáhara, fuera de un elíptico “la situación era insostenible”- movimiento sanchista ¿sólo suyo o con algún acólito? Y de su motivación, “hasta qué punto es independiente Sánchez de Rabat para soportar el ninguneo”, se preguntan algunos, entre ellos González Pons, futuro titular de Santa Cruz con el PP, a fin de alinearse, inequívocamente, con Rabat sobre el Sáhara (Aprovecho para corregir un error en mi artículo anterior “La técnica diplomática en las controversias territoriales españolas”: no hace veinticuatro años sino cuarenta y cinco, que fui el primer y único diplomático enviado al Sáhara para ocuparme de los 339 compatriotas que allí habían quedado a los que censé, y como estamos en la diplomacia secreta, me quedo ahí, como ya he escrito, quizá una de las mayores operaciones de protección de españoles del XX) Con lo que comporta de carga heterodoxa en su atingencia a la legalidad internacional; al equilibrio en zona hipersensible vecina, con el delicado juego de alianzas y colaterales aspectos económicos; a los derechos humanos; a nuestra responsabilidad histórica, y del que hay que salir cuanto antes, ha pasado la cumbre tal cual fue.

    Y el paraguas de no afectar los espacios de soberanía de la otra parte, declaración de Madrid unilateral y verbal, no significa, no puede implicar nada respecto de Ceuta, Melilla, islas y peñones: Rabat, naturalmente, la omite en el acta, puesto que constituye reivindicación programática e irrenunciable, es histórica e imprescriptible.

    #Marruecos #España #Ceuta #Melilla #Migración #Sahara_Occidental

  • Kenya : Des politiciens piratés par Team Jorge

    Tags : Team Jorge, William Ruto, Tal Hanane, Forbidden Stories, Sahara Occidental, Maroc,

    Des assistants politiques ont été piratés par « Team Jorge » à l’approche des élections au Kenya.
    Une révélation montre les dangers que représentent les mauvais acteurs et les agents rémunérés pour les systèmes démocratiques en Afrique.

    Une enquête a révélé qu’un spécialiste israélien de la désinformation, engagé pour mener des campagnes secrètes de coups bas lors d’élections africaines, a piraté des conseillers politiques proches du président kenyan, William Ruto, à l’approche des élections de l’année dernière.

    L’ingérence n’a pas empêché Ruto de remporter le scrutin, ni le transfert pacifique du pouvoir au Kenya, mais cette révélation met en lumière les risques croissants que pose l’implication de mauvais acteurs et d’agents rémunérés dans les systèmes et institutions démocratiques relativement récents d’Afrique.

    Tal Hanan, qui se décrit comme le « président » de « Team Jorge », une opération israélienne menée depuis un parc industriel situé à 30 km au nord de Tel-Aviv, s’est vanté auprès de journalistes sous couverture d’être en mesure de perturber les élections grâce à des opérations secrètes et des services de désinformation.

    Quelques jours avant les élections de 2022 au Kenya, il a fait une démonstration de ses capacités, montrant comment il pouvait utiliser des techniques de piratage pour infiltrer les messages des conseillers politiques.

    Les opérations d’Hanan ont été exposées mercredi par le Guardian et un consortium international de reporters dirigé par l’organisation française à but non lucratif Forbidden Stories. Dans une déclaration sur l’enquête, Hanan a dit : « Je nie tout acte répréhensible ».

    Lors de ses rencontres avec les reporters sous couverture, Hanan n’a jamais confirmé explicitement qu’il avait été engagé pour travailler au Kenya et, le cas échéant, qui pouvait être son client. Cependant, lorsqu’il a démontré les capacités de Team Jorge aux journalistes, qui se faisaient passer pour des clients potentiels, Hanan a semblé leur montrer des démonstrations « en direct » de piratages ciblant trois aides proches de Ruto, qui était candidat à la présidence à l’époque.

    Le twit publié et supprimé sur le compte du président Ruto

    L’un d’eux impliquait une infiltration apparente de Gmail, les deux autres des comptes Telegram.

    « Donc, juste pour vous donner un exemple, c’est dans les nouvelles ces derniers jours, nous sommes maintenant … impliqués dans une … élections [sic] et … en Afrique », a déclaré Hanan aux journalistes le 25 juillet de l’année dernière. Le vote au Kenya a eu lieu le 9 août.

    Au cours de la même réunion, Hanan a affirmé avoir « mené à bien 33 campagnes différentes, des campagnes de niveau présidentiel » et a laissé entendre qu’une proportion importante de celles-ci se déroulait en Afrique.

    La démonstration de Hanan soulève des questions quant à savoir si son ingérence dans l’élection kenyane était plus étendue que les brefs exemples montrés aux reporters sous couverture. Rien ne permet de savoir qui a pu être à l’origine de ces interférences ni si les conseillers politiques étaient au courant de ces piratages.

    Hanan, 50 ans, ancien spécialiste des explosifs dans l’armée israélienne, a montré comment, une fois qu’il avait obtenu l’accès à un compte, Team Jorge pouvait envoyer des messages à l’insu de l’utilisateur et sans son consentement. Son objectif était souvent de « créer la confusion » pendant une campagne, a-t-il dit, expliquant que « le plus important est de mettre des bâtons entre les bonnes personnes ».

    L’un des comptes Telegram que Hanan a infiltré avant l’élection kenyane appartenait à un stratège qui est maintenant un assistant du président. En faisant défiler le compte Telegram et les discussions personnelles lors d’une démonstration aux journalistes sous couverture, Hanan a montré comment, une fois que les pirates avaient accès aux comptes, ils pouvaient envoyer des messages à leurs contacts.

    Pour illustrer cela, il a envoyé un message oblique – le chiffre 11 – avant de l’effacer.

    Cependant, Hanan a commis une erreur critique et n’a pas entièrement supprimé le message. Un examen du téléphone du destinataire a confirmé la réception du message falsifié. Hanan a également semblé fouiller dans les fichiers de la victime du piratage, semblant récupérer des données de sondage internes relatives aux prochaines élections.

    Dans d’autres manifestations, il a semblé entrer dans le compte Gmail et le compte Telegram de deux autres proches conseillers de Ruto. On ignore laquelle de ces tactiques, le cas échéant, Hanan a déployé lors de l’élection kenyane et quel a été leur effet.

    Google, qui gère le service Gmail, s’est refusé à tout commentaire.

    Telegram a déclaré : « Les comptes sur n’importe quel réseau de médias sociaux ou application de messagerie massivement populaire peuvent être vulnérables au piratage ou à l’usurpation d’identité, à moins que les utilisateurs ne suivent les recommandations de sécurité et ne prennent les précautions nécessaires pour sécuriser leurs comptes. »

    La présentation de Hanan aux journalistes sous couverture souligne la façon dont un groupe international de « consultants » a exploité l’utilisation croissante des médias sociaux et la pénétration d’Internet en Afrique pour manipuler et interférer avec les processus démocratiques dans des pays stratégiquement importants.

    Ces dernières années, des dizaines de scrutins à travers le continent ont été entachés d’allégations selon lesquelles des acteurs politiques auraient engagé des sociétés étrangères pour fournir une variété de services, allant des sondages légitimes et du travail de relations publiques à la suppression d’électeurs.

    Des documents divulgués au Guardian confirment que Team Jorge a été impliqué dans les élections de 2015 au Nigeria. Une analyse de milliers de bots associés à son logiciel de désinformation suggère également que l’équipe a participé à la diffusion de désinformation lors de l’élection présidentielle de 2019 au Sénégal.

    Hanan a également montré aux journalistes sous couverture des captures d’écran qui suggéraient qu’il pouvait accéder aux boîtes aux lettres électroniques de hauts fonctionnaires ailleurs sur le continent, et a décrit des employés se faisant passer pour des journalistes pour recueillir des informations utiles pendant les campagnes électorales en Afrique.

    Bien que les deux parties au scrutin de 2022 au Kenya aient été accusées de manipulation, de désinformation et de coups bas, les élections dans ce pays d’Afrique de l’Est ont été considérées comme une réussite significative pour ses institutions démocratiques et importantes pour le renforcement de la stabilité régionale.


    Les observateurs électoraux ont qualifié le dernier scrutin de « largement pacifique et transparent ». Les précédentes élections au Kenya ont été entachées de violences généralisées. En 2007, les scrutins ont déclenché une crise et fait plus de 1 000 morts.

    Raila Odinga, l’homme politique chevronné dont la coalition Azimio la Umoja a perdu les élections de 2022 par moins de 2 %, a affirmé à plusieurs reprises que les résultats du scrutin étaient frauduleux. La Cour suprême du Kenya a rejeté ses allégations et a déclaré qu’elles étaient fondées sur des « preuves falsifiées » dans un jugement rendu en septembre. Des analystes indépendants ont également déclaré que ces allégations n’étaient pas fondées.

    M. Odinga continue d’affirmer que le scrutin a été truqué, citant les déclarations d’un ancien fonctionnaire de la commission électorale non identifié et un dossier qui suscite toujours la controverse au Kenya. Il n’a pas répondu aux demandes de commentaires.

    The Guardian, 16/02/2023

    #Israel #Maroc #BFMTV #Team_Jorge #Tal_Hanane #Kenya

  • Le conflit Espagne-Algérie met en péril l’avenir de l’industrie de la céramique

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne dure depuis des mois: La pression persiste sur Pedro Sánchez

    La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne dure depuis des mois. En effet, depuis que l’Espagne a ouvertement exprimé son soutien au Maroc dans le dossier du Sahara Occidental. Cette crise diplomatique a aussi entrainé la rupture des relations économiques, ce qui conduit plusieurs personnalités politiques et économiques à tirer la sonnette d’alarme quant à la baisse des exportations vers l’Algérie et mettre la pression à Pedro Sanchez.

    D’après un article du journal local Castellón Plaza la présidente du Parti populaire de la province de Castellón, Marta Barrachina, demande au président du gouvernement, Pedro Sánchez, des solutions urgentes au conflit avec l’Algérie compte tenu des pertes pour l’économie de la province de Castellón après six mois de blocus commercial.

    Le gouvernement algérien a suspendu le traité d’amitié entre l’Algérie et l’Espagne en juin dernier et a mis en péril un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros par an entre la province de Castellón et l’Algérie.

    Plus de 300 entreprises de cette province exportaient régulièrement vers l’Algérie en 2021, en majorité dans le secteur de la céramique. « Les fabricants de frittes et d’émaux céramiques ont perdu ce qui était leur premier marché étranger car Sánchez fait le contraire de ce qu’on attend d’un gouvernement, il crée des problèmes au lieu d’apporter des solutions », déplore Marta Barrachina.

    Le secteur de la céramique de la province de Castellón perd 28% des ventes vers l’Algérie

    « Les conséquences de la rupture des relations commerciales avec l’Algérie qui se poursuit depuis juin dernier sont très graves pour la province de Castellón et pour le secteur de la céramique, en particulier pour les fabricants de frittes et d’émaux et pour les fabricants de technologie et de machines céramiques », indique la même intervenante.

    Les fabricants de frittes et d’émaux céramiques constatent que le conflit se reflète déjà dans leurs exportations, avec une baisse de 28 % de la valeur des ventes à l’Algérie cumulée de janvier à octobre, selon les dernières données du commerce extérieur publiées.

    « Le panorama est décourageant car la perte de l’Algérie en tant que destination commerciale s’ajoute à la situation déplorable que connaît le secteur de la céramique en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie », explique Barrachina.

    Le conflit Espagne -Algérie met en péril l’avenir de l’industrie de la céramique

    Les prévisions d’exportation de l’industrie de la fritte et de l’émail vers l’Algérie étaient record pour l’exercice 2022, puisque l’année dernière elles ont facturé 90 millions d’euros dans ce pays, pour ce pays l’estimation était supérieure à 120 millions d’euros. « Si le gouvernement de Sánchez continue d’ignorer les aides dont le secteur de la céramique a besoin et si, en plus, il ne cherche pas de solution au conflit né en Algérie, l’avenir de l’industrie est de plus en plus compliqué, et le risque de délocalisation est plus important, avec l’effet que cela peut avoir sur l’emploi », souligne la leader populaire.

    « Nous exigeons du Parti populaire que le gouvernement approuve une fois pour toutes l’aide maximale de 150 millions d’euros par entreprise que l’Union européenne autorise pour alléger les coûts de l’énergie et que des travaux soient menés pour résoudre le blocus commercial avec l’Algérie », a-t-elle déclaré.

    Pour conclure, la présidente provincial du Parti Populaire de Castellón rappelle qu’il y a près d’un mois, Sánchez s’est rendu à Castellón et a annoncé une aide à l’industrie de la céramique, mais celle-ci n’a pas encore été approuvée. Le Parti populaire a lancé le compteur sur le Web où est enregistré le non-respect de Sánchez de l’avenir de la province.

    #Espagne #

  • Sahara: Madrid reconnaît ne pas avoir mesuré les conséquences de sa décision

    Sahara: Madrid reconnaît ne pas avoir mesuré les conséquences de sa décision

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Algérie, Pedro Sanchez,

    Le ministère dirigé par Reyes Maroto a encouragé les entreprises touchées par la fermeture commerciale décrétée par l’Algérie en représailles au tournant copernicien dans le conflit du Sahara occidental à « changer de pays ».

    Un an après la lettre qui a mis en scène le tournant copernicien dans le conflit du Sahara occidental, le gouvernement admet pour la première fois qu’il n’a pas mesuré les conséquences qu’une décision de politique étrangère espagnole annoncée par la Maison royale marocaine pourrait avoir sur les relations commerciales avec l’Algérie, jusqu’alors principal partenaire gazier du pays. Le slogan est désormais de tout miser sur la carte du Maroc.

    Comme l’a appris El Independiente, cette reconnaissance est le message clair que les hauts fonctionnaires du ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme – toujours dirigé par Reyes Maroto, pourtant candidat du PSOE à la mairie de Madrid – ont transmis à certains des hommes d’affaires espagnols touchés par la crise avec Alger. En juillet dernier, le régime d’Abdelmadjid Tebboune a rompu unilatéralement le traité de bon voisinage et imposé un blocus sur les opérations de commerce extérieur avec l’Espagne, en représailles au changement de position historique de Moncloa dans le conflit sur le Sahara occidental, l’ancienne colonie espagnole qui, après 47 ans d’occupation marocaine, est le dernier territoire d’Afrique à être décolonisé.

    « Les conséquences n’auraient pas pu être prévues ».

    Lors de l’une des réunions organisées au ministère, les entreprises espagnoles basées de l’autre côté de la Méditerranée – pour la plupart des petites et moyennes entreprises réparties sur tout le territoire – ont reçu comme réponse, après des mois d’incertitude, que de la part de l’exécutif « elles ne pouvaient pas savoir ou prévoir les conséquences » d’une décision qui reconnaît le plan marocain d’autonomie pour le Sahara comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit, réactivé par la fin du cessez-le-feu du Front Polisario en novembre 2020.

    Ces déclarations sont considérées par les milieux d’affaires participants comme la confirmation que le changement – une action unilatérale du PSOE, sans le soutien de l’aile violette de la coalition gouvernementale ni le soutien parlementaire – est « une démarche politique pour satisfaire les exigences du Maroc sans tenir compte des dommages que cela pourrait entraîner pour les relations avec l’Algérie ». Selon des sources consultées par ce journal, les pertes accumulées par les entreprises espagnoles ayant des activités en Algérie dépassent aujourd’hui 600 millions d’euros, un gouffre qui – sans aucun signe de résolution rapide – accumule chaque jour de nouveaux chiffres rouges.

    En 2021, les exportations de l’Espagne vers l’Algérie se sont élevées à 2,7 milliards d’euros, contre près de 9,5 milliards d’euros pour les exportations vers le Maroc. Un chiffre que le ministère évoque pour illustrer le déclin progressif des ventes vers Alger, produit des obstacles bureaucratiques et du refroidissement des relations commerciales. Une stratégie qui a été clairement exposée lors de la réunion de haut niveau entre l’Espagne et le Maroc, qui s’est tenue à Rabat. Malgré la rebuffade de Mohamed VI à l’égard de Pedro Sánchez, les deux pays ont signé une vingtaine de protocoles d’accord dans divers secteurs et un protocole financier de 800 millions d’euros pour faciliter les investissements espagnols dans le pays du Maghreb. En échange, un engagement réciproque a été pris de « ne pas s’offenser » en matière de souveraineté.

    Parier sur le Maroc, la stratégie de la Moncloa

    Un plan qui consiste à profiter des investissements lancés à Rabat pour attirer les investissements privés. Parmi les projets en quête d’un partenaire étranger figure l’achat à court terme de quatre-vingts à cent nouveaux trains, pouvant atteindre une vitesse de 200 km/heure, pour un coût d’environ 839 millions d’euros. Talgo et Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) ont manifesté leur intérêt pour l’appel d’offres, dont le résultat devrait être rendu public au cours du premier semestre 2023.

    L’extension de la ligne à grande vitesse vers les villes méridionales de Kenitra et Marrakech, avec un budget de 3,8 milliards d’euros, qui se connecterait à la ligne actuelle reliant Tanger et Casablanca, est également intéressante. Dans les deux cas, l’Espagne devra faire face à une forte concurrence de la France, déjà implantée dans le pays, et de la Chine.

    Un autre secteur où, si l’instabilité historique des relations hispano-marocaines le permet, des opportunités s’ouvrent est celui de la construction d’usines de dessalement, à commencer par celle de Casablanca, qu’Acciona et des entreprises locales aspirent à construire. L’objectif final est de doubler le nombre actuel d’usines de dessalement – à peine neuf – en sept ans.

    Les entreprises concernées contredisent le gouvernement

    Les entreprises concernées par la fermeture du marché algérien, dont le chiffre d’affaires se situe entre 2 et 12 millions d’euros, ne partagent pas l’analyse de la nécessité d’opter pour l’un des deux marchés. « Nous transmettons notre désaccord total avec les raisons invoquées et corrigeons leur conclusion. Nous devons faire une lecture correcte des causes, comme la pandémie de covidés et les graves problèmes politiques internes causés par le changement de président. Tout cela a contribué à un refroidissement significatif de l’économie algérienne, la seule et principale cause directe de la réduction des importations en provenance d’Algérie au niveau général et non spécifique au marché espagnol », souligne l’un des hommes d’affaires présents à la réunion. Ils soulignent également que le montant des exportations vers le Maroc n’inclut pas le pourcentage représenté par la revente de gaz depuis l’Espagne.

    Lors de la réunion, les personnes concernées ont fait part à leurs interlocuteurs de l’extrême faiblesse de certaines des entreprises, qui dépendent entièrement de leurs affaires avec le pays arabe. Ils ont trouvé la réponse du gouvernement déconcertante. « Ils nous ont littéralement dit que nous n’aurions pas dû mettre tous nos œufs dans le même panier, alors que dans de nombreux cas, nous sommes entrés sur le marché algérien avec le soutien de l’administration espagnole », se sont plaintes les entreprises. Lors d’une conversation téléphonique, plusieurs semaines après la réunion susmentionnée, le ministère de Reyes Maroto n’a apporté aucune solution, dénoncent les hommes d’affaires.

    Interrogé par les entreprises, qui ont même suggéré une rectification du ministère des affaires étrangères qui pourrait ouvrir la voie, le ministère s’est limité à admettre que la situation avec l’Algérie, qui affecte tous les domaines d’interlocution, est « compliquée à résoudre ». L’Espagne, soulignent les hommes d’affaires, a décidé de sacrifier sa relation stratégique avec l’Algérie – que l’Italie occupe sans cérémonie. « Nous trouvons ses commentaires frustrants. Il montre un manque d’empathie pour les entreprises qui ont investi des efforts, du dévouement et des ressources depuis 1999 dans l’ouverture et la consolidation d’un marché aussi particulier et exigeant que l’Algérie. S’il n’y est pas remédié, nous serons condamnés à perdre notre position stratégique en Algérie, à devoir repartir de zéro avec la perte d’un marché où nous sommes déjà établis », soulignent-ils.

    Ces lamentations ont trouvé une justification peu enthousiaste dans les bureaux du ministère. Ils insistent sur le fait que « les intérêts commerciaux avec le Maroc sont plus importants que ceux de l’Algérie » et préviennent que le gouvernement n’est pas prêt maintenant à « apporter des corrections qui pourraient, dans ce cas, compromettre les relations commerciales avec le Maroc en toutes circonstances ». Un engagement que les responsables de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme ont accompagné d’une suggestion : « changer de pays ».

    Les milieux d’affaires soulignent également la passivité du département dirigé par M. Maroto, qui n’a pas encore précisé quand il quittera le ministère pour se rendre à la campagne des élections municipales en mai prochain. Ils se méfient même des informations qu’ils ont reçues de Madrid, qui contrastent avec l’ambiance dans les bureaux à Alger et ce que transmet l’ambassade d’Espagne dans la capitale algérienne. « Il n’y a pas la moindre négociation », affirment les entreprises, qui sont confrontées au scénario de la résiliation du contrat.

    Parmi les promesses qui sont tombées dans l’oreille d’un sourd, il y a l’engagement du ministère d’accorder des aides aux personnes touchées pour tenter de surmonter la tempête. La douzaine d’entreprises participant à la réunion de mardi chiffrent à elles seules les pertes à environ 150 millions d’euros, la plupart étant des PME réalisant entre 2 et 12 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Il n’y a rien », se plaignent-elles. L’ »immobilisme » et l’ »abandon » conduiront à la formation d’une association des personnes concernées dans les prochains jours. « Ce que nous leur avons dit, c’est que nous n’acceptons pas que ‘nous ne pouvions pas savoir’ la réaction de l’Algérie. Maintenant, ils le savent déjà », répondent-ils.

    Source

    #Algérie #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Sahara Occidental: Question posée par Tarabella qu PE

    Tags : Union Européenne, Conseil Européen, Sahara Occidental, Marc Tarabella,

    Question Nationale/position du Conseil Européen
    fyad abderrahman [fyad@missionmaroc-ue.be]
    Date d’envoi : mardi 1 juillet 2014 08:31
    À :
    abder.atmoun@gmail.com; doumouabdelali@gmail.com; ybaddou@menara.ma; f.layadi@gmail.com; rachida.tah@gmail.com; morsli_jalila@hotmail.com; dsqalli5@yahoo.fr; sbrahimkhaya@gmail.com; eleulj.lahbib@gmail.com; h.kouskous@hotmail.fr; kadfouad73@gmail.com; youssefballa@alice.it; khalid elbattachi; ghderrous@yahoo.fr; Mounir El jaffali; saidibntaleb@hotmail.fr; saad_ghazi_parliament@yahoo.fr; anisbirrou@gmail.com

    Bonjour,

    Pour info

    Fyad

    Ci-après, la position du Conseil Européen concernant notre Question Nationale, exprimée lors d’une réponse à une question parlementaire écrite posée par l’eurodéputé belge (S&D), M. Marc Tarabella, membre du groupe d’amitié UE-Maroc au PE :

    · L’UE soutient les efforts du Secrétaire général de l’ONU visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies.

    · L’UE encourage les parties à rechercher une solution négociée au conflit et salue les efforts déployés par l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, M. Christopher Ross, et la MINURSO (mission de maintien de la paix de l’ONU).

    · Elle est préoccupée par la longue durée du conflit et par les conséquences de celui-ci pour la sécurité, le respect des Droits de l’homme et l’intégration dans la région.

    · Elle appelle toutes les parties à s’abstenir de tout acte de violence et les encourage à poursuivre les efforts qu’elles déploient pour renforcer la promotion et la protection des Droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf.

    · Dans l’éventualité où une solution politique au conflit serait proche, l’UE envisagerait des mesures de soutien afin de faciliter la mise en œuvre de cette solution.

    A. Fyad

    Minister Counsellor

    European Parliament

    Permanent Mission of Morocco to the EU.

    2, Avenue Franklin Roosevelt, 1050 Bruseels

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