-La Suisse considère que pour que le Conseil de sécurité puisse apporter une contribution efficace à la paix et à la sécurité internationales, il doit s’adapter aux nouvelles réalités, et refléter les nouveaux rapports de forces politiques du 21e siècle.
-La Suisse souhaite que le Conseil de sécurité soit plus transparent et plus ouvert et qu’il respecte son devoir de rendre compte aux Etats membres.
-La Suisse avec ses partenaires du groupe de pays dit des Small Five, plaide en faveur de l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité.
Opérations de Maintien de la Paix (OMP) :
-La Suisse pense qu’il est plus pertinent pour la communauté internationale d’investir dans la médiation et la prévention des conflits que dans les opérations de maintien de la paix.
-La Suisse participe, avec du personnel civil et militaire, à des opérations de maintien de la paix des Nations Unies (ONU), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne (UE).
-Au 30 juin 2011, la Suisse ne déployait que 21 personnels sous la bannière de l’ONU, pointant au 90ème rang des pays fournisseurs de contingents. En revanche, le pays était, en 2011, le 14ème Etat contributeur au budget de l’ONU avec plus de 26 millions de dollars US (1,08% du budget total de l’ONU).
-Le pays participe actuellement à 6 opérations de maintien de la paix : MONUSCO (République Démocratique du Congo), UNTSO (Moyen Orient), BNUB (Burundi), MINUSS (Soudan du Sud), UNUCI (Côte d’Ivoire), et UNMIL (Libéria).
Désarmement :
-La Suisse considère que la prolifération des armes de destruction massive ainsi que des armes légères et de petit calibre représentent une grave menace à la paix et à la sécurité internationales.
Coopération internationale et gouvernance :
-La Suisse considère qu’une gouvernance globale à travers l’ONU, reflétant les réalités du monde actuel, est nécessaire pour répondre aux défis complexes auxquels fait face la communauté internationale, tels que le changement climatique, la crise financière et économique et la paix et la sécurité.
-Selon la Suisse, il est nécessaire que les Etats membres dépassent leurs divergences d’opinion et mettent en place des plans d’actions et de solutions globales afin de garantir et de renforcer la légitimité et l’efficacité de l’ONU.
-La Suisse considère que si l’ONU ne remplit pas son rôle sur la scène internationale, des groupes régionaux ne bénéficiant pas de la légitimité nécessaire du fait de leur composition, chercheront à jouer un rôle important dans la gouvernance globale, au détriment de la communauté internationale.
Terrorisme :
-La Suisse soutien, aux côtés d’autres pays, la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et considère que cette initiative fournit les cadres humanitaire et éducatif adéquats pour lutter contre le terrorisme.
Violence armée et développement :
-En 2006, la Suisse a organisé en collaboration avec le PNUD la conférence ministérielle à l’issue de laquelle la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement a été adoptée par 42 Etats, appelant les Etats à lutter contre les interactions négatives entre la violence armée et le développement socio-économique d’ici à 2015.
-La Suisse conduit le groupe de 14 Etats œuvrant pour la mise en œuvre de la Déclaration par les Etats signataires.
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) :
-La Suisse appelle la communauté internationale et l’ensemble des Etats membres de l’ONU à aider à la réalisation rapide des OMD.
Réchauffement climatique :
-Il est nécessaire, selon la Suisse, de définir des objectifs de réduction des émissions de CO2 et de mettre en place des mesures propres à chaque pays.
Dans ce sens, la Suisse a déclaré son objectif de réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre pour 2020.
Résolutions soutenues par le Maroc et la Suisse :
-En 2007, le Maroc et la Suisse ont présenté une résolution sur « l’éducation et la formation sur la nature des droits de l’homme », adoptée en 2008.
-Le Maroc a organisé un séminaire à Marrakech pour approfondir la réflexion sur les contours de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme.
-En mars 2011 et à la 16ème session du Conseil des Droits de l’Homme (CDH), la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation en matière des droits de l’homme a été adoptée par consensus et coparrainée par plus de 70 pays.
-La Suisse a soutenu et coparrainé la résolution présentée par le Maroc sur le rôle des Ombudsmans et des institutions de médiation dans la promotion des droits de l’homme.
Moyen-Orient
-La Suisse regrette que le printemps arabe n’ait pas permis de relancer le processus de paix au Proche-Orient.
-La Suisse a émis l’espoir de réussir conjointement avec la Palestine et Israël et de signer un traité qui aurait permis d’accueillir un Etat Palestinien souverain et indépendant, vivant en paix avec Israël, comme nouveau membre au sein de l’ONU.
Printemps Arabe
-La Suisse a déclaré que c’est le manque de liberté politique, allié à l’injustice sociale et à l’absence de perspectives économiques qui a déclenché les changements fondamentaux dans le monde arabe. Syrie :
-La Suisse a été l’un des premiers pays à avoir rappelé son Ambassadeur de Damas, et a soutenu le projet de résolution présenté par le Maroc au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Un expert de l’ONU reporte son voyage au Maroc en raison de désaccords avec les autorités marocaines
Genève, 8 décembre (EFE) – Un expert des droits de l’homme de l’ONU a déclaré aujourd’hui qu’il a dû reporter un voyage prévu au Maroc ce mois-ci parce que les autorités du pays n’ont pas accepté l’itinéraire qu’il voulait suivre.
Le rapporteur des Nations unies spécialisé dans l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Olivier De Schutter, devait se rendre au Maroc du 6 au 19 décembre afin d’examiner les efforts déployés par le gouvernement pour éradiquer la pauvreté.
La visite a été reportée à la demande du gouvernement marocain, selon un communiqué publié à Genève.
Joint par téléphone par EFE, M. De Schutter a déclaré qu’il était en correspondance confidentielle avec les autorités de Rabat, « ce qui m’empêche d’être plus explicite » sur les désaccords spécifiques qui l’ont empêché de mener à bien sa mission.
Les rapporteurs des Nations unies sont des experts indépendants et sont choisis par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour leur qualité professionnelle. Leur travail dans ce domaine s’effectue selon certains critères, qui impliquent qu’ils doivent disposer d’une liberté de mouvement et d’investigation lors de leurs visites dans les pays.
À cette fin, ils doivent avoir la garantie de pouvoir se rendre dans les lieux qu’ils jugent appropriés et de rencontrer les personnes de leur choix, en toute confidentialité et sans la supervision d’agents extérieurs.
Les autorités doivent également garantir qu’aucune personne ayant eu des contacts avec le rapporteur ne fera l’objet de menaces, de harcèlement ou de sanctions.
Schutter a assuré dans le communiqué qu’il coopérera à la recherche d’une solution acceptable pour les deux parties afin que sa visite au Maroc puisse avoir lieu à une date ultérieure.
Tags : Maroc, Union Africaine, Sahara Occidental, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sommet de Malabo,
Planning entretiens Union Africaine pour Ministre Déléguée 28/01/2014 Pour votre information : En pièce jointe le plan de médiatisation que les ministres ont retenue en marge du sommet UA pour la Ministre Déléguée lors de son passage a Addis Abeba. Il s’agit d’un premier planning des entretiens de Madame la Ministre Bouaida à l’occasion de sa participation au sommet de l’Union Africaine. En rouge, les entretiens qui auront lieu sur place à Addis Abeba au centre des conférences, Madame la Ministre pourra si elle le souhaite changer de lieu. Tout le reste des autres entretiens, ça se fera par téléphone :
2 enregistrées dans les conditions du direct (Africa24 TV et Radio BBC Afrique). Pour ces 2 interviews les journalistes contacteront directement la Ministre.
Pour les autres entretiens téléphoniques, la mise en relation entre Madame la Ministre et les journalistes se fera par M. Benjamin Mampuya basé à Paris.
A votre disposition pour plus d’information. PS : Ce planning a deja été transmis à Monsieur le Ministre et Madame la Ministre Deleguée.
J’ai l’honneur de vous faire part de ce que le prochain Sommet de l’Union Africaine aura lieu à Malabo du 20 au 27 juin 2014. Conformément à la décision prise lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba, le Rapport sur la question du Sahara demandé à la Présidente de la Commission, sera présenté à cette occasion.
Les travaux préparatoires au niveau d’Addis Abeba commenceront dès le 9 juin 2014.
Aussi et dans le but d’anticiper des décisions qui pourraient être prises lors du Sommet de Malabo, je vous suggère le programme de travail suivant :
1 Entreprendre dès que possible, une mission à Malabo pour examiner avec les autorités équato-guinéennes les modalités de la présence de la délégation marocaine en marge du Sommet (Appui, facilités etc.…)
Cette visite pourra être l’occasion de présider la 6ème Session de la Commission Mixte dont les travaux préparatoires avaient eu lieu à Malabo du 09 au 11 janvier dernier, et procéder à la signature des accords qui avaient été finalisés (liste en annexe).
2- Envoi d’une délégation dès le 4 juin 2014, à Addis-Abeba pour suivre le travail préparatoire au niveau des Ambassadeurs Représentants Permanents auprès de l’Union Africaine.
Cette délégation qui sera composée du Directeur des Affaires Africaines, de l’Inspecteur Général, du Directeur des Nations Unies, du Directeur Général de l’AMCI et du Chef de Cabinet de Madame la Ministre déléguée, aura pour mission de faire échec à toutes les tentatives du camp adverse de saper les acquis du Maroc au niveau des Nations Unies, sur la question du Sahara et d’empêcher aussi les modifications du format des partenariats bilatéraux avec l’Afrique.
Une fiche détaillée sur les aspects confidentiels de cette mission vous est présentée en annexe.
Une lettre de cadrage de la mission à destination de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, vous sera également proposée.
—————————————————————————————— Fiche sur la Mission à Addis Abéba
⦁ Période : du 4 au 10 juin
⦁ Composition de la délégation : Directeur Afrique – Inspecteur Général – Directeur des Nations Unies – Directeur Général de l’AMCI – Chef de Cabinet de madame la ministre déléguée.
⦁ Objet : Mobilisation des Ambassadeurs Représentants des pays amis.
⦁ Objectifs : 1 Contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara. 2 Promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014. 3 Empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire. 4 Continuer les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore l’entité fictive. 5 Maintenir la connivence avec les délégations amies. 6 Contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire). 7 Effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.
⦁ Déroulement : ⦁ Plusieurs visites. ⦁ Une ou deux réunions avec les Représentants Permanents. ⦁ Organisation de déjeuners : – avec le Groupe des Pays amis – avec certains leaders de ce groupe.
⦁ Moyens : ⦁ Prise en charge intégrale des frais d’hôtellerie. ⦁ Enveloppe pour les frais généraux : location d’un ou deux véhicules, déjeuners…. ⦁ Enveloppes individuelles de 5.000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays).
Liste des pays
Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA).
Le 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), a été le révélateur de l’existence d’une véritable offensive, généralisée et planifiée par les adversaires du Maroc dont l’objectif est de faire d’abord adopter à l’UA une position prônant l’indépendance du sahara et de l’imposer, par la suite, au reste de la communauté internationale, comme seule et unique solution à ce conflit.
L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA constitue un élément clé de la mise en œuvre de cette stratégie, conçue et mise en œuvre essentiellement par l’Algérie et l’Afrique du Sud, appuyés massivement et activement par la quasi-totalité des pays de la SADECet par certains pays de l’Afrique orientale.
Les travaux de ce Sommet ont dévoilé la collusion totale entre l’Afrique du Sud et l’Algérie d’une part et le Secrétariat de l’UA d’autre part qui d’ailleurs n’hésite plus à se départir ouvertement de la neutralité à laquelle il est normalement astreint. Cette collusion d’intérêt entre une partie des Etats membres et le Secrétariat de l’organisation, est un cas unique dans les annales des institutions internationales qu’il conviendra également de dénoncer.
Cette note se propose de faire le point sur les travaux du Conseil Exécutif au sujet du Sahara, d’en tirer quelques enseignements, de décrire la stratégie poursuivie par les adversaires du Maroc, de proposer les éléments de la contre-offensive de notre pays et un plan d’action pour la mener à bien.
Mission de la délégation marocaine à Addis-Abeba en marge des travaux du Sommet de l’UA
Une délégation conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, a effectué une mission à Addis-Abeba à l’occasion de la tenue du Sommet de l’Union Africaine et de la célébration du cinquantenaire de l’unité africaine.
Cette mission intervenue dans un contexte très particulier, suite à l’inscription, pour la première fois, de la question du Sahara à l’ordre du jour de l’UA, s’est assigné trois objectifs essentiels :
⦁ Demander aux pays africains, amis du Maroc, d’exprimer leur refus de voir l’UA se saisir à nouveau de la question du Sahara et de demander, par conséquent, la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA ;
⦁ Contrer l’adoption par l’UA de toute décision qui ne prendrait pas en considération l’évolution de la question du Sahara au Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
⦁ Faire entendre solennellement au sein de l’UA, par l’entremise de pays amis, la position du Maroc sur cette question.
En préparation à ce Sommet, les démarches ci-après avaient été entreprises par le Maroc auprès des pays africains pour demander la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA :
⦁ Des messages écrits ont été adressés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, aux Présidents du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Gabon et du Burkina Faso.
⦁ Des lettres ont été adressées par le Ministre à l’ensemble des Ministres des Affaires Etrangères des pays africains ;
⦁ Les Ambassadeurs de Sa Majesté le Roi en Afrique ont été instruits pour entreprendre auprès de leurs pays d’accréditation, des démarches pour appuyer cette demande.
⦁ Une lettre de réponse a été adressée par le Ministre à la Présidente de la Commission de l’UA, lui expliquant les raisons pour lesquelles le Maroc considère qu’il n’est pas opportun pour l’UA de réintroduire dans son agenda l’examen de la question du Sahara.
Dans ces démarches, l’argumentaire du Maroc s’articulait essentiellement autour des points suivants :
L’OUA a échoué dans sa médiation pour résoudre le conflit du Sahara et s’est départie de son rôle d’arbitre en préjugeant de l’issue du processus d’autodétermination en admettant en son sein une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté et ce en violation de sa propre Charte et du principe même de l’autodétermination ;
La question du Sahara a divisé et a failli faire éclater l’OUA et qu’il n’est pas opportun de réintroduire à nouveau cette question controversée au sein de l’organisation panafricaine ;
La question du Sahara est aujourd’hui du ressort du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui œuvre à la recherche d’une solution politique négociée et que l’UA devrait éviter d’être en déphasage avec le processus onusien et gagnerait au contraire, en crédibilité, à soutenir ce processus.
Au plan opérationnel et lors des travaux du Conseil Exécutif, la délégation du Sénégal a fait une déclaration demandant la suppression pure et simple de la question du Sahara de l’ordre du jour du Conseil. Le Sénégal a été appuyé par un grand nombre de pays amis, en l’occurrence, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Benin, le Burkina Faso, Djibouti, la Lybie, la RDC, le Congo et les Comores.
Cette demande a été violemment combattue par les partisans du maintien de cette question à l’ordre du jour. Il s’agit des délégations de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, de la Tanzanie, de la Namibie, du Zimbabwe, du Lesotho, de la Zambie, du Botswana, du Soudan du Sud, en plus de la pseudo « rasd ».
Devant cette division, un compromis a été trouvé consistant en l’adoption d’un projet de décision dont les éléments sont :
⦁ Maintien de la question du Sahara à l’ordre du jour et report de son examen à la prochaine session du Conseil Exécutif en Janvier 2014 ;
⦁ Suppression dans le projet de décision initial présenté par le Secrétariat, de deux paragraphes hostiles au Maroc ;
⦁ Demande à la Présidente de la Commission de l’UA de présenter à la prochaine session du Conseil Exécutif d’un rapport complet sur cette question, c’est-à-dire devant tenir compte du point de vue de toutes les parties ;
⦁ Introduction d’un paragraphe faisant référence à la résolution 20.99 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 25 avril 2013.
⦁ Soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question pour parvenir à une solution politique à travers des négociations directes, comme moyen d’autodétermination.
A l’issue des travaux du Conseil Exécutif, il peut être avancé à juste titre que les démarches entreprises dans ce cadre ont permis la réalisation d’objectifs importants.
⦁ Le compromis arraché par les amis du Maroc est en soi une victoire notable ;
⦁ Les adversaires du Maroc ont échoué à faire adopter une décision préparée par la Présidente de la Commission de l’UA et qui était totalement en faveur des thèses séparatistes ;
⦁ Les débats qui ont eu lieu ont permis de constater que malgré son absence de l’OUA/UA depuis 1984, le Maroc continue de disposer d’importants appuis et soutiens en Afrique et d’une grande capacité de mobilisation de pays amis. Ces débats ont été une opportunité pour présenter, par le biais des pays amis, la position du Maroc sur la question du Sahara.
Au-delà des péripéties des travaux proprement dit du 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), un constat plus profond et alarmant s’impose qui décèle la présence d’une stratégie dangereuse menée par les adversaires du Maroc contre ses intérêts vitaux. L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA et la tentative de reprise par l’UA de la question du Sahara, ne sont que les éléments apparents de ce puzzle.
La stratégie anti-marocaine menée par le biais de l’UA
La stratégie des adversaires du Maroc qui se joue sur plusieurs registres, vise comme objectifs principaux, de faire échouer le processus onusien de recherche d’une solution politique négociée, de dépasser la demande du référendum en la remplaçant par l’option de l’indépendance et d’imposer en fin de compte, celle-ci comme la seule et unique alternative possible.
A cette fin, les instigateurs de cette stratégie (Algérie – Afrique du Sud) entreprennent étape par étape avec la complicité avérée de la Présidente de la Commission de l’UA, la déconstruction de l’acquis du Maroc aux Nations Unies, l’imposition de l’UA, au demeurant acquise à leur cause, comme partie prenante du conflit en vue de l’adoption de l’option de l’indépendance comme position commune de l’Afrique pour la porter plus tard, quand les circonstances le permettront, au niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
En vue d’atteindre ces objectifs, la stratégie adverse poursuit la réalisation de séquences qui peuvent être énumérées comme suit :
L’adoption par l’UA d’une position commune, radicale et hostile à l’intégrité territoriale de notre pays, vise à mettre fin à tout débat ou divergence au sein de la famille africaine sur la question du Sahara. L’adoption d’une telle position deviendrait ainsi un engagement contraignant qui obligerait tous les Etats membres à s’y conformer ;
L’anéantissement des positions du Maroc en Afrique et de ses soutiens au sein de l’UA à propos de la question de l’intégrité territoriale ;
L’utilisation de cette position, comme fondement politico-juridique, pour influer sur les décisions des institutions internationales et sur les opinions publiques.
La contre-offensive du Maroc Sur la base du constat décrit ci-dessus, le Maroc n’a d’autre choix que de mettre au point une contre-offensive d’envergure visant fondamentalement à faire échouer la stratégie adverse et à réaliser l’objectif d’évincer la prétendue « rasd » de l’UA et imposer la souveraineté du Maroc sur le Sahara. La contre-offensive du Maroc devra s’appuyer sur l’ensemble de ses atouts et capitaliser sur les acquis réalisés aux Nations Unies dans le cadre du règlement de la question du Sahara.
Une des conditions préalables pour amorcer cette contre-offensive, réside dans la prise de conscience par tous les décideurs du danger et des risques que comporte pour notre pays la stratégie des ennemis du Maroc.
La clé de réussite de la contre-offensive passe par l’organisation et le rassemblement des différents intervenants et la convergence de tous les efforts vers un seul et même objectif, celui de faire échec à la stratégie adverse et de faire consacrer par la communauté internationale, la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
La contre-offensive à engager, compte tenu des forces et des atouts dont dispose notre pays, et des handicaps et difficultés qu’il faudra surmonter, devra être menée sur les fronts diplomatiques et médiatiques et utiliser également la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour dénoncer, auprès du HCR, du Conseil des droits de l’homme, de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et des ONG internationales, ce crime contre l’humanité dont sont coupables l’Algérie et le Polisario.
1/ Les atouts qui consolident la position du Maroc
⦁ La légitimité du recouvrement par le Maroc de son Sahara (fondements juridiques et historiques) ;
⦁ L’effectivité de la présence du Maroc sur le territoire (le processus d’intégration et d’inclusion des populations ainsi que les grandes réalisations économiques et d’infrastructures) ;
⦁ L’unanimité nationale autour de la question du Sahara, qui constitue une question vitale et déterminante pour l’ensemble des marocains ;
⦁ La pertinence et la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution de compromis réaliste, viable et démocratique à la question du Sahara, qualifiée de sérieuse et crédible et soutenue par une grande majorité de pays ;
⦁ Le soutien implicite dont bénéficie le Maroc au niveau international en ce qui concerne la question du Sahara. Aucun pays européen, ni aucun membre permanent du conseil de Sécurité ne reconnaît la « rasd ». En Afrique, 35 pays sur 53, ne reconnaissent pas cette entité.
⦁ La solidité et la stabilité des institutions marocaines, qui lui permettent d’être cité en modèle dans un environnement régional instable et fragile ;
⦁ La crédibilité du Maroc au niveau international en tant que partenaire fiable et pôle de stabilité et de sécurité dans la région, ainsi que le rôle positif du Maroc en tant qu’acteur actif dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ;
⦁ La vigueur et le dynamisme économique et social du pays et l’attractivité qu’exerce le modèle de développement politique, économique, social et culturel du Maroc, dans son environnement régional ;
⦁ La forte présence du Maroc en Afrique de l’Ouest et Centrale, où il compte des alliances sûres qui s’appuient sur les liens historiques ancestraux et sur des relations culturelles profondes, renforcés par une coopération et des partenariats économiques exemplaires.
2/ Les handicaps du Maroc en Afrique
⦁ Le retrait du Maroc de l’OUA/UA, tout en étant fondé, légitime et irréversible tant que dure l’illégalité qui a motivé ce retrait, laisse les mains libres à ses adversaires au sein des instances panafricaines.
⦁ Les effets de cette absence sont accentués par la réduction du niveau de l’Ambassade du Maroc à Addis-Abeba, au moment où il fallait au contraire le renforcer.
⦁ La sous-représentation du Maroc en Afrique Australe et Orientale (6 ambassades pour 24 pays), régions qui comptent le plus grand de pays hostiles à notre cause nationale, constitue une autre difficulté à laquelle il serait nécessaire d’y remédier.
⦁ Le faible poids sur l’échiquier africain des pays francophones qui composent le socle des soutiens du Maroc et qui se reflète par le niveau de moins en moins important de leur influence sur la scène africaine et au sein de l’UA. De plus, ce groupe fait montre d’une certaine mollesse, de timidité voire même d’une certaine indifférence pour défendre ses points de vue.
⦁ La montée en puissance des pays anglophones qui composent le socle des soutiens du clan hostile à notre pays et qui se traduit par le leadership et l’influence prépondérants qu’ils exercent sur l’agenda africain. En outre ce groupe fait montre d’une grande détermination et d’un engagement virulent et agressif voir d’un activisme pour imposer ses points de vue. Les péripéties de l’élection de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA, en est une parfaite illustration.
⦁ La collusion manifeste entre les adversaires du Maroc et la Présidente de la Commission de l’UA, rend plus difficile la tâche de contrer l’offensive adverse.
⦁ L’enlisement du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée à la question du Sahara, est présenté par les adversaires du Maroc comme étant un échec de la proposition marocaine du plan d’autonomie et leur sert d’argument pour demander la réappropriation par l’UA de cette question.
⦁ Le blocage à dessein de l’UMA, en tant qu’organisation africaine régionale, prive le Maroc d’un levier considérable, à travers lequel il pouvait contourner son absence de l’UA et influer sur la décision africaine.
Les éléments de la contre-offensive du Maroc
La contre-offensive que le Maroc est appelé à engager pourra être menée sur plusieurs niveaux et viser à mettre en échec les tentatives de l’implication de l’UA dans la question du sahara, faire reconnaître par l’UA la centralité du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée au conflit et acculer l’Algérie sur la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
Les actions pour contrer l’offensive au sein de l’UA
Le premier échelon de la contre-offensive marocaine devra viser d’abord de faire échec à la stratégie adverse à l’occasion de la prochaine session du Conseil Exécutif de l’UA en janvier 2014.
Un premier objectif consiste à empêcher l’adoption par ce conseil d’une décision qui réintroduit dans le débat le plan de règlement de l’OUA devenu caduc ainsi que les résolutions de l’UA de 2009 appelant à l’organisation d’un referendum d’autodétermination dans le territoire du sahara. La décision qui devra être adoptée à cette occasion devrait prendre en compte exclusivement, en les soutenant, les efforts de la communauté internationale visant la recherche d’une solution politique négociée.
Pour atteindre ce premier objectif, il est nécessaire d’entreprendre une vaste campagne diplomatique visant la mobilisation d’un maximum de pays africains y compris ceux qui ont montré un certain agacement à voir à nouveau l’UA s’embarquer dans des combats idéologiques d’un autre temps. Cette action devrait viser également la neutralisation de la Présidente de la Commission de l’UA par la dénonciation de son parti pris en faveur des adversaires du Maroc.
A cet effet, sur le plan opérationnel, il peut être procédé à l’engagement des actions suivantes :
Des émissaires porteurs de Messages Royaux pourraient être dépêchés auprès des Chefs d’Etat des pays amis, en l’occurrence, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, la Guinée Equatoriale, La Gambie, le Congo, la RDC, le Benin, du Cap Vert, le Togo, le Niger, le Tchad, Les Comores, Djibouti, de l’Erythrée, le Cameroun, les Seychelles, de la Lybie, de la Tunisie de l’Egypte, du Sierra Léone, du Liberia, du Soudan du Kenya et Rwanda.
Cette démarche devrait être relayée au niveau des Ministres des Affaires Etrangères de ces pays ainsi qu’auprès de tous les autres échelons : les Ambassadeurs africains à Rabat, les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Représentants permanents à Addis-Abeba.
Un mémorandum complet sur la question du Sahara devra être préparé et remis à tous les interlocuteurs comme support à ces démarches.
Un rapport exhaustif sur la question du Sahara devra être adressé à la Présidence de l’UA et à la Présidente de la Commission de l’UA, pour qu’il soit pris en compte dans le rapport complet que cette dernière devra présenter devant le Conseil Exécutif en janvier 2014. Ce rapport devra également être remis aux représentants de tous les Etats membres, à l’exception de l’Algérie.
Il serait indiqué de faire en sorte de mieux organiser le groupe des pays amis du Maroc comme l’est celui des adversaires de notre pays, afin d’en faire le véritable relais de la stratégie marocaine. A cette fin, une réunion regroupant les Ministres des pays qui constituent le noyau dur des soutiens du Maroc, devrait être organisée dans une capitale africaine pour asseoir, de manière concertée, le plan d’action à engager au niveau de l’UA.
Cette action qui n’a comme but que de contrer l’offensive des adversaires du Maroc à l’UA, devrait être accompagnée par une contre-attaque sur d’autres fronts afin de mettre en difficulté l’Algérie et le Polisario.
2/ La contre-offensive du Maroc
⦁ La dénonciation de la situation des populations séquestrées à Tindouf
Le Maroc devra par l’intermédiaire des pays amis entreprendre une action auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour l’amener à prendre en charge la question du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Un mémorandum devrait être remis à cette instance sur cette question pour lui demander de s’acquitter de ses obligations à l’égard de ces populations maintenues de force dans ces camps.
Parallèlement, il faudrait entreprendre avec détermination des démarches auprès du HCR, du CDH et des ONG d’audience internationales pour les contraindre à se saisir sérieusement de la question de la violation des droits des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie et du Polisario sur ce crime. Cette démarche renforcée par les résolutions du Conseil de Sécurité, vise à acculer l’Algérie et à la mettre au banc des accusés sur une question où elle la plus inconfortable et la plus vulnérable.
La mobilisation des médias nationaux et internationaux ainsi que les ONG marocaines et internationales de défense des droits de l’homme, est à cet égard indispensable.
⦁ Les relations Maroc-Algérie
Dénoncer auprès des différents interlocuteurs africains et étrangers et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler la duplicité de son langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.
Cette posture de l’Algérie tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise en fin de compte à les démobiliser.
Le durcissement du ton à l’égard e l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera une menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragilisée. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.
⦁ La confirmation de la centralité du processus de l’ONU dans le règlement de la question du Sahara
Crédibiliser le processus onusien d’une solution politique en le remettant d’actualité et en évitant son enlisement afin de donner à la communauté internationale les raisons de continuer à y croire. Ce processus est actuellement en panne, ce qui tend à faire accréditer l’idée, véhiculée par l’Algérie, de son échec. Sa réactivation d’une façon ou d’une autre peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires de notre pays.
Des démarches doivent être entreprises auprès du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’informer des manœuvres visant à saboter le processus de négociation et justifier ainsi la réappropriation par l’UA du dossier du Sahara. Il faudra également faire part au Secrétaire Général des Nations Unies du refus du Maroc de voir son Envoyé Personnel rendre compte à l’UA de son mandat.
La mise en œuvre de cette stratégie du Maroc devra s’appuyer sur une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalités nationales et étrangères ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale et d’académiciens. Cette task force devra disposer de ressources et moyens conséquents à la hauteur des enjeux.
Le succès de cette entreprise dépendra également dans une grande mesure du renforcement substantielles des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et du renforcement de la présence marocaine dans les régions africaines ou notre pays est sous représentée. L’Ambassade du Royaume du Maroc à Addis-Abeba doit constituer un élément central de la mise en œuvre de cette stratégie et devra être dotée de ressources et de moyens lui permettant de jouer pleinement cette nouvelle mission.
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05/06/2014, Réunion avec les ambassadeurs du Sénégal et du Côte d’Ivoire
Honneur porter votre attention que nous avons Monsieur Sitri et moi-même en présence de l’Ambassadeur eu des entretiens approfondis avec les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire au sujet des préparatifs du Sommet de l’UA. Ces entretiens ont permis de savoir que le projet de l’Ordre du Jour adopté par le Comité des Représentants Permanents ne comporte pas de point concernant la question du Sahara. Malgré cela il n’y a aucune certitude qu’un Rapport distinct sur le Sahara prévu par la décision de Janvier 2013 ne soit présente par le Conseil Paix et Sécurité (CPS)qui est une instance a composition restreinte et dont le Commissaire est M. Chergui de nationalité algérienne et qui a succédé à Laamamra. C’est un risque toujours d’actualité. De commun accord les contacts seront poursuivis notamment avec les représentants des pays amis membres du CPS pour s’informer sur ce point particulier. Les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire nous ont renouvelé leur détermination à contrer toutes les manœuvres tendant a instrumentaliser l’UA sur la question. L’Ambassadeur du Senegal m’a affirmé avoir attiré l’attention de Mme Zuma sur le risque pour elle de s’embarquer dans une croisade contre notre pays. En outre un déjeuner de travail sera organisé a la Résidence du Senegal le Samedi auquel seront conviés un grand nombre d’Ambassadeurs des pays amis. Ce déjeuner sera déterminant pour la mobilisation des amis. M. Kadmiri qui a été retenu arrivera Jeudi. Une délégation est également attendue pour demain. Nous avons également rencontré la délégation du Ministère de l’Energie conduite par le Ministre Aamara venue dans le cadre du volet Énergie du Sommet USA-Afrique. Cette réunion se déroule sans accroc. Haute considération ———————————————————————- 06/06/2014 Dîner avec les pays du noyau central
Honneur porter votre connaissance qu’un diner en l’honneur des Ambassadeurs des pays africains représentant le noyau central des amis du Maroc a été organisé ce jour dans un restaurant de la ville. Étaient présents outre l’Ambassadeur Abdeljabar Brahim et les membres de la délégation marocaine, les ambassadeurs du Senegal,de Cote d’Ivoire, du Burkina Faso, du Benin et du Gabon, et les charges d’affaires du Niger, de la Guinee et de la Gambie. Les Ambassadeurs de ces derniers pays se trouvent à New York dans le cadre de la mission du CPS dont ils sont membres aux Nations Unies. L’Ambassadeur Abdeljabar Brahim a été désigné pour présider le diner dans le but renforcer sa position auprès de ces collègues. Mission dont il s’est acquitté avec beaucoup de talent. L’atmosphère était très cordiale et l’ambiance très détendue. Après avoir remercié les Ambassadeurs et Charges d’Affaires d’avoir répondu à l’invitation, notre délégation a souligné que notre pays les considère comme ses représentants et qu’il compte sur leur engagement pour la défense de sa juste cause et pour faire entendre la voix de la raison et de la justice et faire contrepoids aux manœuvres de ceux qui tendent a diviser les rangs de l’Afrique et a l’embarquer dans des querelles d’un autre temps. Tous ont été anonymes pour remercier notre pays et Sa Majesté le Roi pour son engagement pour la prospérité et la paix en Afrique et ont fait part de leur détermination sans faille a contrer toutes les tentatives visant à réintroduire la question du Sahara dans l’agenda de l’organisation panafricaine. Ils ont souligné toute leur détermination à rester vigilants face aux manœuvres occultes des adversaires dont ils ont saisi les motivations. Ils ont fait part de leur assurance et optimisme du fait que la question n’est pas inscrite à l’ordre du jour du Sommet et qu’il n’a pas encore été fait mention de la présentation du Rapport sur le Sahara pour le Sommet de Malabo. Ils n’ont cependant pas exclu que la question soit à nouveau évoquée au sein du CPS comme cela a été tenté l’année passée mais ils vont rester vigilants et prêts à rejeter toute tentative allant dans ce sens. Tous ont apprécié que notre pays ait délégué une délégation de haut niveau pour maintenir le contact avec eux et ont été très reconnaissants pour cette marque d’estime et de confiance. Demain un déjeuner plus élargi aura lieu à la résidence du Senegal qui a de sa propre initiative décidée d’y inviter le Kenya et le Ghana car a t il estime pour montrer que le Maroc n’exclut personne. Certains ambassadeurs en aparté ont estimé qu’il est nécessaire que le Maroc soit représenté à Malabo par une forte délégation pour continuer à marquer notre intérêt pour l’Afrique et aussi pour être en mesure de contrer toute tentative d’introduction de la question a la dernière minute devant les Chefs d’Etat. Le Senegal a cependant ajouté qu’étant membre du Comité de rédaction il sera aux aguets pour donner l’alerte à tout moment. En conclusion nous proposons que MMS Taleb chef de division et ancien d´Addis ainsi que Farahat chef de division se rendent à Addis des Mardi prochain pour assister l’Ambassadeur dans le suivi des travaux du COREP qui débutent dès le Lundi. Il serait également souhaitable de prévoir qu’un émissaire se rende en Guinee Équatoriale pour rencontrer le Président Obiang et s’assurer de sa coopération pendant le Sommet. L’optimisme reste de mise mais la vigilance est nécessaire pour faire face aux manœuvres adverses dans un terrain ou ils conservent l’initiative. Haute considération
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07/06/2014 Dîner organisé par l’ambassadeur du Sénégal
Honneur porter a votre connaissance que comme convenu l’Ambassadeur du Senegal a organisé aujourd’hui un déjeuner-debat auquel ont pris part les Ambassadeurs du Kenya (sœur du President), du Ghana, de Cote d’Ivoire, du Benin, de Mauritanie, de Guinee, du Gabon, du Burkina Faso, de Gambie, de Tunisie, du Niger et de Centrafrique, A cette occasion les membres de la délégation marocaine ont pris chacun la parole pour expliquer l’ensemble des aspects de la question nationale et de répondre aux nombreuses interrogations des diplomates precites . Les éclaircissements apportes par la délégation marocaine ont porté essentiellement sur la responsabilité de l’Algerie dans la persistance de ce differend , l’évolution du dossier au niveau des Nations Unies (résolution 2152), la situation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf au mépris du Droit International humanitaire, et surtout des efforts déployés par le Maroc pour parvenir à une solution politique definitive . L’objectif principal de cet exercice consistait à démontrer le refus catégorique du Maroc de toute ingérence de l’Union Africaine dans le règlement de cette question et de sauvegarder le processus de négociation mene , exclusivement par les Nations Unies sous la responsabilité du Conseil de Sécurité La présence des Ambassadeurs du Kenya et du Ghana, voulue par l’Ambassadeur du Senegal a eu l’effet escompte dans la mesure où ils ont affirmé que ce débat leur a permis de saisir les enjeux de la question et de comprendre certains aspects qu’ils ignoraient. Tous ont promis d’oeuvrer pour que cette question ne soit pas réintroduite dans l’Agenda de l’Union Africaine. Les Ambassadeurs présents se sont felicités du role de Sa Majesté le Roi en Afrique et de l’impact très positif que les dernières visites Royales ont eu auprès des opinions publiques africaines. Ils ont également exprime leur satisfaction de l’initiative de la visite de la délégation et ont tous fait part de leur souhait de disposer de façon régulière de documents et d’informations sur la question du Sahara afin de mieux défendre la position de notre pays au sein des instances de l UA Cet exercice nous a permis de tirer les enseignements suivants : 1- L’Ambassadeur du Senegal , leader du camp des amis du Maroc , a été conforte dans cette position aux yeux de ses collègues 2-La présence de la délégation marocaine a été hautement appréciée par tous. Le groupe des amis s’est senti valorisé et renforcé. Les autres interlocuteurs ont saisi l’importance que le Maroc accorde à son Continent d’appartenance 3-Cet exercice a permis de relever le déficit en matière de communication qui handicape l’action du Maroc en Afrique ce qui nécessite qu’un effort substantiel soit fait dans ce domaine Il serait souhaitable d’envisager dans un proche avenir d’inviter un groupe d’Ambassadeurs en poste à Addis Abeba à effectuer une visite au Maroc y compris dans les provinces du Sud pour se rendre compte de la réalité sur le terrain et de démystifier la propagande des adversaires de intégrité territoriale de notre pays En conclusion on peut affirmer que cette visite a atteint ses objectifs à savoir mobiliser et sensibiliser le plus grand nombre possible des Ambassadeurs Représentants Permanents pour que la question du Sahara ne soit pas récupérée au sein de l UA par les adversaires du Maroc, et pour mieux défendre les positions et les intérêts de notre pays au sein de cette organisation notamment à l’occasion du Sommet de Malabo Haute consideration
J’ai l’honneur de porter a votre connaissance que suite a mon initiative de vouloir rencontrer M. Jean-Baptiste Natama, Chef de cabinet de Mme Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA), celui-ci a eu l’amabilité de répondre en m’invitant à déjeuner, ce jour, chez lui en famille.
Son compatriote, l’ambassadeur Malik Sarr Représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès de l’UA a pris part également a ce déjeuner informel.
En aparté, et me basant sur les éléments d’information contenues dans les comptes-rendus de mission effectuée par M. l’Ambasadeur Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires africaines et le Chef de Cabinet de Madame la Ministre Déléguée, M. Mohammed Sitri, j’ai expose a M. Natama les points suivants :
Le rapport sur le Sahara devant être presente par Mme Zuma lors du XXIIIe Sommet de l’UA, prévu a Malabo du 23 au 28 juin 2014 ;
L’hégémonie montante du CPS au détriment des tentatives constructives du Maroc vis-à-vis de l’UA en privilégiant les intérêts du continent et au détriment des propres organes de l’UA qui sont en train d’être relégués au second plan, comme le COREP voire la CUA ;
La désignation de l’ex-Président mozambicain Chissano qui est appelée à un échec certain et qui ne fera qu’envenimer une ambiance déjà trouble par des actions téléguidées depuis l’Algérie et ses acolytes ;
Les tentatives du CPS de nuire au processus de règlement onusien en essayant vainement d’introduire la question du Sahara dans l’agenda de la 8eme réunion de consultations entre le CPS et le Conseil de sécurité de l’ONU, en debut du mois courant, s’il n’y avait la vigilance de la MP du Maroc a New York et la compréhension constructive des P5 et surtout du Président du CS.
En réponse, mon hôte a fait le commentaire suivant :
A supposer que rapport il y ait à Malabo, ce ne sera que de la « littérature de circonstance » sans importance ;
M. Natama a admis la montée en puissance du CPS sous Achergui. Il en veut au manque de vigilance et de perspicacité du groupe francophone de l’UA qui devait se manifester bien avant, à l’occasion de la passation du témoin par Laamamra. Dans tous les cas M. Natama reste optimiste pour la succession du Commissaire Achergui qui devrait revenir à la région Afrique du Nord ou mieux a celle de l’Ouest puisqu’il ne pense pas qu’il y ait un pays nord-africain qui « oserait » présenter une candidature. Il a concédé que le CPS reste motivé par des intentions hégémonistes et a admis que la question est évoquée mais pour le moment en sourdine. L’échéance des élections en 2016 s’annoncent déterminantes pour l’avenir cet organe et par ricochet de l’UA, selon M, Natama.
Mon interlocuteur a affirmé comprendre les appréhensions du Maroc quant a la nomination de Chissano mais a reconnu une tendance chez sa présidente à accepter, lors de ses déplacements certaines propositions qui lui sont faites par ses interlocuteurs et qu’il ne peut instruire ni donner son avis qu’a posteriori. En tout état de cause, cette nomination est à mettre sur le compte d’affinités partagées dans un passe « militantiste ».
M. Natama n’a pas caché sa surprise d’apprendre de moi la mission du CPS a New York et son ignorance d’un quelconque Communique publie a l’issue de cette réunion ni même ayant recu de compte-rendu qui devait normalement être adresse a la Présidente de la CUA. Il a mis la question sur le compte du constat fait de l’hégémonie du CPS.
En réaction, j’ai insisté auprès de M. Natama pour une bonne et intelligente prise en charge de la question du Rapport de sa presidente en continuant, comme il l’a toujours fait, à « le mettre sous le coude » ; ce qui, à terme, le viderait de toute substance et de s’interposer par tous les moyens en son pouvoir, à une présentation dudit rapport par le CPS, lors du XXIIIe Sommet de l’UA à Malabo.
M. Natama s’est montré compréhensif et a promis de faire tout ce qui est en ses moyens ; et ce, en « témoignage amitié sincere pour le Maroc, de la grande idee qu’il se fait de son Roi Sa Majesté Mohammed VI et des sentiments de fraternite non compromise pour les marocains ».
Dans cet élan affectif, j’ai pris sur moi d’inviter M. Natama en compagnie de son épouse au Maroc a une période de sa convenance et de lui organiser, à cette occasion, des contacts « a titre informel » avec des personnalités marocaines indépendantes qui seraient a meme échanger avec le brillant intellectuel qu’il était ; invitation qu’il a affirmé accepter avec joie.
Rendez-vous a été, ainsi, pris a Malabo pour une action concertée qui avortera toute intention velléitaire contre le Maroc.
J’ai pris congé de mon hôte en retenant idée de nous rencontrer avant mon départ d’Addis, le 18 juin, si le besoin se présentait.
Par ailleurs, a l’occasion de nos échanges à table, M. SARR, que j’ai eu l’occasion de côtoyer à l’occasion de mes fonctions à l’Ambassade du Maroc à Paris et de nos rencontres périodiques à l’Agence de la Francophonie, a émis le souhait d’avoir des contacts avec la délégation marocaine et m’a demandé de faire part des à présent du souhait du Conseiller spécial du Président Diouf d’avoir des entretiens avec des membres de la délégation marocaine qui sera présente à Malabo. Le propos est d’avoir un échange autour des possibilités qu’offrirait le Groupe des Ambassadeurs africains en termes de relais des attentes du Maroc.
Enfin, sauf objection éventuelle de votre part et en concertation avec M. l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, je compte avoir des entretiens avec l’ambassadeur d’Afrique du sud dont notre relation remonte au temps où on exerçait ensemble à Pékin ainsi qu’avec les ambassadeurs de Tunisie, du Tchad et du Nigeria. L’objectif est d’attirer leur attention sur la dérive de certains organes de l’UA, le CPS en l’occurrence, des desseins et des attentes mis dans cette organisation pour servir les questions de développement, d’intégration régionale et continentale et les besoins en bonne gouvernance et en actions de proximité sociale dont le citoyen africain a le plus besoin comme nous le proclamons, d’ailleurs, ensemble sans discrimination dans le cadre des partenariats régionaux.
Honneur porter votre connaissance qu’en prévision du Sommet de l’Union Africaine la situation se présente comme suit :
-Le travail de lobbying qui a été effectué tant à Addis Abeba qu’à Rabat auprès des ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité et de l’Espagne a donné ses fruits.
La question du Sahara ne figure pas à l’Ordre du Jour du Sommet
-Le Rapport sur la question du Sahara a été différé à plus tard (Janvier 2015)
-Le Conseil de la Paix et de la Sécurité de l’UA (CPS) aborde la question et reprend comme on pouvait s’y attendre les points du dernier rapport du SG des NU qui sont favorables aux thèses de l’autre partie
-Le CPS dans son rapport essaie d’introduire la question du Sahara comme une question de décolonisation et de façon pernicieuse essaie de faire valider par les Chefs d’État les initiatives de Madame Zuma tendant à interférer dans le processus de règlement.
Malgré qu’il n’y a pas de risque de voir le Sommet traiter de la question il serait souhaitable de maintenir la pression et les contacts avec les pays amis .
Sur un plan pratique il est recommandé de réduire la voilure de la délégation et la limiter au strict minimum.
Des questions intéressant hautement notre pays seront également abordées au cours ou en marge du Sommet : -Partenariats USA/Afrique -Désignation du futur Secrétaire Général de l’OIF -Situation au MALI et dans le SAHEL -Situation dans le Nord du Nigeria
Au plan bilatéral le Gouvernement Equato Guinéen ne cesse de faire des relances concernant la visite de Monsieur le Ministre pour la tenue de la Commission Mixte
D’autres dossiers sont en instance : Partenariat dans le Transport Aérien, Partenariat dans le domaine portuaire, Projet de Visite Privée du Président de la République
Conformément à vos instructions je me rendrai à Malabo dès le 19 Juin pour maintenir le contact avec les pays amis et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de surprise de dernière minute
Haute Considération
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Rapport de mission ( sommet UA de Malabo ,20-27/6/2014
Conformément au plan d’action et a la feuille de route découlant de la stratégie pour s’opposer aux manœuvres de l’UA d’interférer et de s’impliquer dans le processus onusien de règlement de la » question du Sahara » ,nous nous sommes rendus M.Kadmiri et moi même a Malabo des le 19 courant afin de suivre les travaux du 23eme sommet de l UA (20-27juin2014).
L’objectif étant d’assurer le suivi du travail déjà initie par la même délégation à Addis Abeba,une quinzaine de jours auparavant.
En effet,grâce à l’appui du noyau dur de nos amis (les RP des pays amis accrédités auprès de l’UA) avec le Sénégal comme chef de file et grâce a notre présence effective au sein du centre de conférences , les résultats suivants ont été atteints:
-Les dispositions contenues dans le « rapport du conseil de paix et de sécurité sur le Sahara « élaboré et adopté à Addis Abeba n’ont pas été amendées a Malabo
Haute considération
Le Sommet n’a pas été saisi d’une décision spécifique sur le Sahara -la Commission de l’UA n’a pas reçu de mandat pour interférer dans le processus onusien de règlement de la question du Sahara , -Le Rapport de la présidente de la commission de l’UA sur le Sahara a été reporte au prochain Sommet.
Néanmoins ,a l’instigation de la présidence ougandaise du CPS ,le qualificatif « illégales » a été ajoute a l’expression « l’exploitation des ressources naturelles » dans le texte qui a été soumis aux chefs d États .
Ce préjudice est le résultat de la présence majoritaire de nos adversaires au sein du CPS , lesquels sont : l’Ouganda , l’Algérie ,l’Afrique du sud , la Tanzanie, le Mozambique, la Namibie contre seulement la présence du Niger …. Des démarches seront entreprises auprès des délégations amies pour tenter de rejeter cet ajout.
Il est a souligner ,que bien que la question du Sahara n’ait pas figure ,officiellement ,dans l’ordre du jour du sommet , la Tanzanie dans son intervention lors de l’examen du point relatif a l’Agenda 2063, a évoqué la question comme étant « une affaire de décolonisation a laquelle il faudrait trouver une solution sans délai. » Par ailleurs , des contacts ont été principalement entrepris ,au sein de l’enceinte du palais abritant le sommet de l UA ,avec les Ministres et les membres des délégations des pays suivants : le Sénégal,le Niger ,le Kenya,la Gambie ,la Mauritanie et surtout avec le chef du cabinet Mme Zuma, le burkinabé Jean Baptiste Natama.
Ce dernier nous a été d un grand apport notamment en nous remettant a l’avance toute la documentation afférente aux travaux du sommet .A ce titre, je suggére Monsieur le Ministre de remettre au Burkinabé 2500 dollars à titre de prime d’encouragement, afin de l’amener à poursuivre sa collaboration avec nous.
Aussi peut il être avance que la mission a atteint ses objectifs .
Néanmoins des efforts accrus doivent être entrepris par la consolidation des relations et des rapports avec les pays traditionnellement amis et par une ouverture sur ceux de l’Afrique australe ,qui constituent la base des soutiens des adversaires de l’intégrité territoriale de notre pays.
I- Introduction : Principaux repères sur l’Afrique :
– La superficie de l’Afrique est de 30 millions de krn², soit 20,3 % des terres émergées. La population est estimée à près d’un milliard d’habitants soit 1/6 de la population mondiale.
– Un tiers des ressources minières mondiales se trouve en Afrique. Le continent produit 10 % de pétrole et 20 % de l’or.
– L’Afrique abrite 60 % du total mondial des terres arables et non encore cultivées.
– L’Afrique réalise 2 000 milliards du PIS soit plus que l’Inde et moins que le Brésil. La taille de l’économie africaine a triplé depuis 2000 notamment grâce à l’Afrique subsaharienne qui a vu sa production quadruplée sur la même période.
– La part de l’Afrique dans les projets IDE (Investissements Directs Etrangers) est passée de 3,2 % en 2007 à 5,6 % en 2012.
– 35 pays africains sont classés devant la Chine selon l’indice de démocratie.
– 35 des pays africains sont classés devant la Russie selon l’indice de perception de la corruption.
– 17 des pays africains sont classés devant l’Inde selon l’indice « Doing Business » de la Banque Mondiale.
Pendant longtemps, l’Afrique a été perçue comme un continent à la dérive, en proie aux conflits armés, aux troubles sociaux, aux endémies et aux catastrophes naturelles (sécheresse, inondations, etc.). Depuis une dizaine d’années, l’afro-pessimisme a cédé le pas à l’afro-optimisme. L’Afrique est devenue un continent courtisé, à forte attractivité pour les investissements.
II – Défense des Intérêts du Maroc en Afrique :
Volet Economique :
– L’Afrique sub-saharienne constitue une profondeur stratégique pour notre pays. La vingtaine de visites que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a effectuées dans une quinzaine de pays africains illustre cette réalité géopolitique.
– Ces visites ont drainé dans leur sillage une présence de plus en plus croissante du secteur privé marocain. Les domaines concernés par cet engouement pour l’Afrique ont trait aux BTP, aux télécoms, la Banque, l’assurance, les Mines, le transport aérien, l’agro-industrie, l’eau et l’électricité et les produits pharmaceutiques.
Cette présence est dictée par le besoin de nos groupes de s’ouvrir à l’international pour pouvoir assurer leur développement et maintenir leur compétitivité. L’Afrique offre également un espace approprié du fait de sa proximité géographique, des liens séculaires entretenus par notre pays avec de nombreux Etats sub-sahariens et de l’attractivité du continent africain.
Cette attractivité peut être appréhendée à travers les quelques indicateurs ci-après :
– L’Afrique réalise depuis plusieurs années une forte croissance du PIB de l’ordre de 5 %.
– D’après la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), la rentabilité des IDE en Afrique est plus importante que dans n’importe quelle autre région. Une part significative de la croissance africaine tire son origine de la consommation domestique et ne dépend plus de la seule exportation des ressources naturelles.
– Il est désormais admis que l’Afrique sera à l’avenir le moteur de la croissance mondiale, ce qui incite de plus en plus d -investisseurs à parier sur la rentabilité de l’Afrique. Le nombre de projets d’investissements directs étrangers a bondi de 87 % en moins de 10 ans et la tendance,’ devrait s’accentuer. 150 milliards de dollars d’investissements sont attendus en 2015. Selon une étude du Cabinet Ernest & Young réalisée en 2012, l’Afrique continuera à attirer les investisseurs étrangers en raison du fort potentiel de croissance de ce continent. L’étude attribue cette croissance à un processus de démocratisation qui s’enracine dans la plus grande partie du continent, à des améliorations constantes du climat des affaires, à une augmentation exponentielle du commerce et à des améliorations des conditions de vie des populations. Aujourd’hui on estime à 300 millions le nombre de la classe moyenne en Afrique. Ce nombre pourra doubler dans les 20 années à venir.
– Le Maroc est sur la bonne voie. Il est devenu le 2ème investisseur africain sur le continent avec un montant de 2,2 milliards de dirhams et le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest.
Au Plan Commercial :
– Il existe un fort potentiel de croissance pour notre commerce extérieur qui enregistre lin déficit chronique. Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique sub-saharienne ont représenté 11,7 milliards de dirhams en 2010 contre 3,6 milliards en 2000, soit trois fois plus en une décennie. Le solde commercial s’est amélioré passant d’un déficit de près de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2,7 milliards de dirhams. Toutefois, ces échanges restent faibles et ne représentent que 2,6 % de la valeur globale de la balance extérieure du Royaume.
– Les processus d’intégration régionaux offrent à notre pays de réelles opportunités de croissance pour son commerce extérieur. Le Maroc a négocié un accord de libre – échange avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Toutefois, cet accord, déjà paraphé, tarde à être signé en raison de divergences sur les listes de produits devant bénéficier d’une exonération progressive des droits de douane.
Quelques Propositions pour améliorer notre présence économique en Afrique :
– Nécessité d’élaborer une stratégie globale et intégrée qui serait le fruit d’un travail en commun mené par les institutionnels gouvernementaux et les institutionnels du privé. Cette stratégie, sorte de feuille de route, donnerait plus de visibilité et d’efficacité à notre présence en Afrique.
– L’investissement en Afrique est le moyen le plus approprié pour défendre nos intérêts y compris politiques en Afrique. Ce moyen rendrait notre pays moins dépendant des aléas politiques et des soubresauts qui affectent le continent.
– Le Maroc est appelé à tirer profit de sa position géographique en tant que trait d’union entre l’Afrique, l’Europe, la Méditerranée et les pays arabes. Cette position offre des perspectives prometteuses à notre pays.
– L’expertise et le savoir-faire acquis par nos opérateurs économiques notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale devraient être mis au service d’une coopération triangulaire.
– Nécessité d’opérer une refondation de notre coopération qui la départirait de la logique de l’assistanat au profit d’une logique de partenariat gagnant-gagnant. A cet effet, l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCl) est appelée à jouer un rôle prépondérant et novateur. La valorisation des ressources humaines devra continuer à être un secteur stratégique. En effet, les cadres africains – formés au Maroc – sont les meilleurs relais pour la promotion de notre pays.
– Pour aller vers davantage d’investissements en Afrique, il serait utile de mettre en place une banque destinée à accompagner nos opérateurs économiques.
III- Volet Politique des Relations du Maroc avec l’Afrique
– L’Afrique représente un enjeu considérable pour notre cause nationale.
-L’OUA, devenue ensuite UA, est la seule organisation au monde à admettre en son sein la prétendue «rasd ». Le plus grand nombre de reconnaissances de cette entité fantoche est en Afrique : 18 reconnaissances. Certes des progrès importants ont été réalisés par notre diplomatie qui se sont traduits par des retraits ou des gels de reconnaissances, mais la tâche demeure encore rude.
– Les préoccupations majeures concernant notre cause nationale sont encore intimement liées à l’Afrique. La voix de l’UA est écoutée dans le reste du monde notamment aux Nations Unies.
– La majorité de nos adversaires sur la question du Sahara se recrutent en Afrique et au sein de cette majorité, les pays africains anglophones sont les plus virulents à notre égard.
– Sur les 18 reconnaissances en Afrique sub-saharienne, 14 sont le fait de pays anglophones et parmi ces pays, il y a le noyau dur formé par l’Afrique du Sud et le Nigéria. Ces derniers exercent une influence néfaste sur la scène régionale et internationale. Les deux pays, perçus comme des leaders sur le continent africain, agissent contre nos intérêts. L’Afrique du Sud a une capacité de nuisance dont elle use au niveau continental et international. Les Etats de l’Afrique australe sont devenus pratiquement des satellites de l’Afrique du Sud.
– C’est en Afrique francophone que le Maroc compte le plus grand nombre d’amis qui le soutiennent sur la question du Sahara. Sur les 15 pays francophones, seul le Mali maintient encore sa reconnaissance de la prétendue « rasd ». Les menaces que représente le voisinage algérien dissuadent tout changement de position.
– Il existe une corrélation entre le niveau de représentation diplomatique de notre pays en Afrique et le nombre de reconnaissances. Là où nous sommes davantage présents, c’est-à-dire en Afrique francophone, la quasi-totalité des pays de cette zone n’a jamais reconnu ou a retiré sa reconnaissance de la soi-disant « rasd ».
– A contrario, là où nous avons un déficit de présence diplomatique, le nombre de reconnaissances est plus important. Notre appareil diplomatique ne couvre que 5 pays anglophones sur 18 alors qu’il en couvre 12 pays francophones sur 15.
– L’apport de la diplomatie parlementaire et des acteurs non étatiques tels que les partis politiques, les ONG pourra s’avérer utile dans nos démarches visant à convaincre les pays hostiles ou hésitants du bienfondé de notre cause nationale.
– Il existe un fort déséquilibre en matière d’échanges de visites avec les pays africains. Le Maroc est appelé à faire des efforts supplémentaires pour combler le déficit enregistré dans ce domaine.
– L’absence de notre pays de l’UA nous interpelle car elle nous met dans une position inconfortable pour la défense de nos intérêts et de notre cause nationale. Le Maroc est contraint de recourir à des pays amis pour agir à sa place.
– De même, le Maroc est amené, au prix d’efforts sans cesse croissants, à mobiliser ses amis pour faire valoir son droit à participer à des fora bi-régionaux UA/partenaires bilatéraux ou multilatéraux.
– Les manœuvres de la nouvelle direction de la Commission de l’UA tendant à réserver la participation à ces exercices aux seuls Etats membres de l’UA est de nature à nous compliquer la tâche.
– Dans ces conditions, la question se pose de savoir si notre pays doit continuer à rester en dehors de I’UA ou si le temps est venu de revoir cette position. Les deux options ne sont pas dénuées de risques. Maintenir le statu quo implique pour notre pays d’évoluer dans un environnement hostile.
– A l’inverse, réintégrer ru A est également porteur de risques dont le premier et non des moindre est celui de légitimer et de banaliser la présence de la prétendue « rasd », au sein de l’UA. Notre pays aurait du mal à convaincre les Etats qui ne l’ont pas encore fait de retirer leurs reconnaissances.
– Faire dépendre cette réintégration de l’exclusion de la « rasd » de l’UA est un exercice difficile. L’Algérie et ses soutiens ne se laisseront pas faire d’autant que notre voisin de l’Est dispose d’un atout majeur : Le Commissaire en charge de la Paix et de la Sécurité est un algérien, en la personne de M. Lamamra Ramtane, ancien Secrétaire Général du Ministère des Affaires Étrangères. Par sa présence à ce poste stratégique, l’Algérie a la mainmise sur toutes les questions ayant trait à notre cause nationale.
– Nonobstant ce qui précède, notre pays pourrait explorer la voie du gel de la présence de la « rasd ».
– Enfin, l’Afrique continuera à représenter un grand défi pour notre pays et notre diplomatie. Nous devons donc redoubler d’efforts pour faire valoir notre position sur la question du Sahara.
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Nick Brooks
Es posible que haya escuchado o no que el alto el fuego que se ha mantenido durante casi 30 años en el Sáhara Occidental se rompió ayer y el territorio ahora está en guerra nuevamente. No hay nada en el sitio web de noticias de la BBC al respecto en el momento de escribir este artículo, aunque recibió una breve mención en el Servicio Mundial y hay un artículo del New York Times.
Ambos lados en el conflicto, Marruecos y el Polisario, tienen sus versiones de lo que sucedió, y es probable que Marruecos tenga la voz más alta. Así que aquí está mi opinión.
Marruecos invadió el Sáhara Occidental en 1975, cuando España se retiró. El Polisario, formado unos años antes para luchar por la independencia de España, se opuso a la ocupación de Marruecos. Se libró una guerra hasta 1991, cuando la ONU negoció un alto el fuego e instaló una fuerza de mantenimiento de la paz: la Misión de las Naciones Unidas para el Referéndum en el Sáhara Occidental, conocida por su acrónimo en francés, MINURSO. Como su nombre lo indica, esta fuerza recibió el mandato de organizar un referéndum sobre la autodeterminación. Esto nunca ha sucedido y la MINURSO sigue siendo la única fuerza de mantenimiento de la paz sin un mandato de supervisión de los derechos humanos. El Sáhara Occidental sigue siendo un territorio no autónomo según lo definido por el Comité de Descolonización de la ONU. En otras palabras, el proceso de descolonizaciónaún no se ha competido. El Sáhara Occidental se conoce a menudo como la última colonia de África .
A lo largo del conflicto de 1975-1991, Marruecos aseguró el territorio que había tomado detrás de terraplenes defensivos o bermas . Para 1991, estos se habían fusionado en una sola estructura, The Berm , que se extiende 2700 km (alrededor de 1700 millas) a lo largo del territorio, dividiéndolo efectivamente en una zona controlada por Marruecos al oeste y al norte, y una zona controlada por el Polisario al este y al sur. (Figura 1). Garfi (2014) proporciona un análisis detallado de la berma y su evolución .
Figura 1 . Sáhara Occidental bajo el alto el fuego, que muestra la partición de la berma marroquí, las ubicaciones clave y el despliegue de las fuerzas de mantenimiento de la paz de la MINURSO. Mapa de MINURSO/ONU Mantenimiento de la paz.
i) una Franja de Amortiguamiento que se extiende por 5 km al este y al sur de la berma en el lado del Polisario, que es efectivamente una zona de exclusión o tierra de nadie, en la que no se permite personal o equipo militar;
ii) dos Áreas Restringidas, que se extienden por 30 km a ambos lados de la berma, en las que están prohibidas las actividades militares; y
iii) dos Áreas con Restricciones Limitadas, que incluyen todo el resto del territorio del Sáhara Occidental, en las que se pueden desarrollar actividades militares normales a excepción de aquellas que supongan una escalada de la situación militar.
Figura 2. Esquema que muestra las diferentes áreas definidas bajo el alto el fuego.
La información anterior, incluidos los mapas que muestran las diferentes zonas y el texto del alto el fuego ( Acuerdo Militar #1 ), solía estar en el sitio web de la MINURSO, pero se eliminó hace algunos años. Cuando se les preguntó, MINURSO y el mantenimiento de la paz de la ONU no explicaron por qué, lo que llevó a muchos a concluir que esto fue el resultado del cabildeo marroquí. La narrativa de Marruecos es que controla todo el Sáhara Occidental excepto una franja de seguridad establecida por la ONU para su protección, y que el Polisario no tiene presencia en el Sáhara Occidental. Los mapas y el acuerdo militar lo contradicen claramente.
Desde 1991, Marruecos ha estado afianzando su ocupación del Sáhara Occidental y desarrollando sus recursos naturales, en contra de las convenciones internacionales que prohíben a las potencias ocupantes explotar los recursos en los territorios ocupados para su propio beneficio. Estos recursos incluyen fosfatos, pesca y recursos hídricos: Marruecos ha desarrollado la agricultura en el Sáhara Occidental ocupado, incluida la producción de cultivos que requieren mucha agua, como los tomates (incluida la marca Azera).
Algunos de estos recursos y los productos derivados de ellos transitan por Mauritania hacia el sur, por ejemplo, los productos pesqueros de las aguas ocupadas del Sáhara Occidental que se destinan a los mercados africanos a través del puerto de Nouadhibouin Mauritania. Esta ruta involucra el tráfico que pasa a través de la berma al sur del asentamiento de Guergerat (Figura 3), luego atraviesa la franja de protección durante 5 km hasta la frontera con Mauritania (Figura 4).
Figura 3. Ubicación de Guergerat en el extremo suroeste del Sáhara Occidental.
A fines de octubre de 2020, los manifestantes saharauis comenzaron a bloquear la carretera entre el cruce de Guergerat Berm y la frontera con Mauritania (Figura 4), dentro de la franja de seguridad. Protestaban contra la exportación de recursos naturales, incluido el pescado destinado al puerto mauritano de Nouadhibou, desde el Sáhara Occidental ocupado por Marruecos. También acusaron a Marruecos de facilitar el tráfico de drogas y personas a través de Guergerat.
Figura 4. La carretera que atraviesa la berma (arriba) al sur de Guergerat, atravesando la franja de protección de 5 km establecida bajo el alto el fuego de 1991 , hasta la frontera entre el Sáhara Occidental y Mauritania. Ver figura
Los días 12 y 13 de noviembre, Marruecos envió tropas para dispersar a los manifestantes y tomar el control del tramo de carretera que atraviesa la Franja de Amortiguamiento. Simplemente entrando en la Franja de Amortiguamiento, Marruecos violó el alto el fuego. El 13 de noviembre, el Polisario declaró que esta ruptura marcaba el final del alto el fuego y la reanudación de las hostilidades, y que ahora estaban en guerra con Marruecos. Más tarde, el día 13, Marruecos informó de enfrentamientos a lo largo de la berma en el norte del Sáhara Occidental, y el 14 parecía que se estaban produciendo combates en las cercanías de Mahbes y Hauza en el norte del Sáhara Occidental, y Aouserd y Guergerat en el sur. .
Todo esto se produce en un contexto de 45 años de conflicto y exilio para los saharauis. En algún lugar alrededor de 100.000 saharauis viven bajo la ocupación marroquí, mientras que quizás alrededor de 200.000 viven en cinco campos de refugiados en el desierto de Argelia alrededor de la ciudad de Tinduf. Estos campos están gobernados por el Polisario y son efectivamente una sociedad y un estado en el exilio. El Polisario también controla las áreas al este y al sur de la Berma, conocidas por los saharauis como la Zona Libre.
Durante décadas, el descontento en los campamentos ha ido en aumento, particularmente entre los jóvenes saharauis, en respuesta al estancamiento, el fracaso de la ONU para organizar el referéndum largamente prometido y la comprensible percepción de que han sido olvidados y abandonados por el resto de mundo. Muchos ven el regreso a la guerra como la única forma de tener alguna esperanza de resolver el conflicto, ya sea a través de medios militares o como resultado de la diplomacia facilitada por lo que esperan sea un nuevo foco de atención en el territorio si se reanudan las hostilidades. Durante muchos años, el Polisario ha logrado contener este descontento y ha evitado el conflicto. Parece que la última provocación de Marruecos ha sido demasiado flagrante para que este enfoque siga siendo viable.
Nick Brooks ha viajado mucho por el Sáhara Occidental, como codirector del Proyecto del Sáhara Occidental , un proyecto de investigación centrado en la arqueología y el cambio ambiental pasado en el territorio. Entre 2002 y 2009 dirigió seis temporadas de trabajo de campo en la zona del Sáhara Occidental controlada por el Polisario, y viajó al territorio en siete ocasiones, pasando también un tiempo en los campos de refugiados saharauis alrededor de Tinduf. El trabajo de campo implicó frecuentes desvíos hacia Mauritania para evitar la berma marroquí.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Front Polisario, MINURSO, mur de sable,
Vous avez peut-être ou pas entendu que le cessez-le-feu qui a tenu pendant près de 30 ans au Sahara Occidental a été rompu hier, et le territoire est maintenant de nouveau en guerre. Il n’y a rien sur le site de la BBC à ce sujet à l’heure où j’écris ces lignes, bien que cela ait été brièvement mentionné sur le World Service et qu’il y ait cet article du New York Times.
Les deux parties au conflit – le Maroc et le Polisario – ont leur version des faits, et le Maroc est susceptible d’avoir la voix la plus forte. Voici donc mon point de vue.
Le Maroc a envahi le Sahara Occidental en 1975, quand l’Espagne s’est retirée. Le Polisario, formé quelques années plus tôt pour lutter pour l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne, s’est opposé à l’occupation marocaine. Une guerre a été menée jusqu’en 1991, lorsque les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu et installé une force de maintien de la paix – la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, connue sous son acronyme français, MINURSO. Comme son nom l’indique, cette force avait pour mandat d’organiser un référendum d’autodétermination. Celui-ci n’a jamais eu lieu, et la MINURSO reste la seule force de maintien de la paix sans mandat de surveillance des droits de l’homme. Le Sahara occidental reste un territoire non autonome tel que défini par le Comité de décolonisation de l’ONU. En d’autres termes, le processus de décolonisation n’est pas encore achevé. Le Sahara Occidental est souvent appelé la dernière colonie d’Afrique.
Tout au long du conflit de 1975-1991, le Maroc a sécurisé le territoire qu’il avait pris derrière des remblais défensifs ou des bermes. En 1991, ceux-ci ont fusionné en une structure unique – le Berm – qui s’étend sur 2700 km (environ 1700 miles) à travers le territoire, le divisant effectivement en une zone contrôlée par le Maroc à l’ouest et au nord, et une zone contrôlée par le Polisario à l’est et au sud (Figure 1). Une analyse détaillée du Berm et de son évolution est fournie par Garfi (2014).
Figure 1 . Sahara occidental sous le cessez-le-feu, montrant la partition par le Berm marocain, les emplacements clés et le déploiement des soldats de la paix de la MINURSO. Carte de la MINURSO/Maintien de la paix des Nations Unies.
Selon les termes du cessez-le-feu, le Sahara occidental est divisé en trois zones (Figure 1) :
i) une bande tampon s’étendant sur 5 km à l’est et au sud du Berm du côté du Polisario, qui est effectivement une zone d’exclusion ou un no man’s land, dans lequel aucun personnel ou équipement militaire n’est autorisé ;
ii) deux zones à restrictions, s’étendant sur 30 km de part et d’autre du mur de sable, dans lesquelles les activités militaires sont interdites ; et
iii) deux zones à restrictions limitées, qui comprennent tout le territoire restant du Sahara occidental, dans lesquelles des activités militaires normales peuvent être menées, à l’exception de celles qui représentent une escalade de la situation militaire.
Figure 2. Schéma montrant les différentes zones définies dans le cadre du cessez-le-feu
Les informations ci-dessus, y compris les cartes montrant les différentes zones et le texte du cessez-le-feu (Accord Militaire #1) se trouvaient sur le site web de la MINURSO mais ont été retirées il y a quelques années. Lorsqu’on leur a demandé, la MINURSO et les forces de maintien de la paix de l’ONU n’ont pas voulu expliquer pourquoi, ce qui a amené beaucoup de gens à conclure que c’était le résultat du lobbying marocain. La version du Maroc est qu’il contrôle tout le Sahara Occidental à l’exception d’une bande tampon établie par l’ONU pour sa protection, et que le Polisario n’a aucune présence au Sahara Occidental. Les cartes et l’accord militaire le contredisent clairement.
Depuis 1991, le Maroc a consolidé son occupation du Sahara Occidental et a développé ses ressources naturelles, contre les conventions internationales qui interdisent aux puissances occupantes d’exploiter les ressources des territoires occupés pour leur propre bénéfice. Ces ressources incluent les phosphates, la pêche et les ressources en eau – Le Maroc a développé l’agriculture au Sahara Occidental occupé, y compris la production de cultures gourmandes en eau telles que les tomates (dont la marque Azera).
Certaines de ces ressources et les produits qui en sont dérivés transitent par la Mauritanie vers le sud, par exemple, les produits de la pêche provenant des eaux du Sahara Occidental occupé qui sont destinés aux marchés africains via le port de Nouadhibouin en Mauritanie. Cette route implique que le trafic passe par le mur de sable au sud de l’établissement de Guergerat (Figure 3), puis traverse la bande tampon sur 5 km jusqu’à la frontière avec la Mauritanie (Figure 4).
Figure 3. Emplacement de Guergerat dans l’extrême sud-ouest du Sahara occidental.
Fin octobre 2020, des manifestants sahraouis ont commencé à bloquer la route entre le passage du Berm de Guergerat et la frontière mauritanienne (Figure 4), à l’intérieur de la bande tampon. Ils protestaient contre l’exportation de ressources naturelles, notamment de poissons destinés au port mauritanien de Nouadhibou, depuis le Sahara occidental occupé par le Maroc. Ils ont également accusé le Maroc de faciliter le trafic de drogue et de personnes via Guergerat.
Figure 4. La route qui traverse la berme (en haut) au sud de Guergerat, traversant la bande tampon de 5 km établie sous le cessez-le-feu de 1991 , jusqu’à la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Voir la figure
Le 12/13 novembre, le Maroc a envoyé des troupes pour disperser les manifestants et prendre le contrôle de la section de la route traversant la bande tampon. En entrant simplement dans la bande tampon, le Maroc a rompu le cessez-le-feu. Le 13 novembre, le Polisario a déclaré que cette violation marquait la fin du cessez-le-feu et la reprise des hostilités, et qu’il était désormais en guerre avec le Maroc. Plus tard le 13, le Maroc a rapporté des affrontements le long du Berm dans le nord du Sahara Occidental, et le 14 il est apparu que des combats avaient lieu dans les environs de Mahbes et Hauza dans le nord du Sahara Occidental, et Aouserd et Guergerat dans le sud.
Tout ceci intervient dans un contexte de 45 ans de conflit et d’exil pour les Sahraouis. Environ 100 000 Sahraouis vivent sous l’occupation marocaine, tandis qu’environ 200 000 vivent dans cinq camps de réfugiés dans le désert algérien autour de la ville de Tindouf. Ces camps sont gouvernés par le Polisario, qui constitue en fait une société et un État en exil. Le Polisario contrôle également les zones situées à l’est et au sud du Berm, que les Sahraouis appellent la zone libre.
Depuis des décennies, le mécontentement dans les camps ne cesse de croître, en particulier chez les jeunes Sahraouis, en réaction à l’impasse, à l’incapacité des Nations unies à organiser le référendum promis depuis longtemps et à la perception compréhensible qu’ils ont été oubliés et abandonnés par le reste du monde. Beaucoup considèrent le retour à la guerre comme le seul moyen d’avoir un quelconque espoir de résoudre le conflit, que ce soit par des moyens militaires ou comme le résultat d’une diplomatie facilitée par ce qu’ils espèrent être un nouveau coup de projecteur sur le territoire si les hostilités reprennent. Pendant de nombreuses années, le Polisario a réussi à contenir ce mécontentement et à éviter le conflit. Il semble que la dernière provocation du Maroc ait été trop flagrante pour que cette approche reste viable.
Nick Brooks a beaucoup voyagé au Sahara occidental, en tant que co-directeur du Projet Sahara occidental, un projet de recherche axé sur l’archéologie et les changements environnementaux passés dans le territoire. Entre 2002 et 2009, il a dirigé six saisons de travail de terrain dans la zone du Sahara Occidental contrôlée par le Polisario, et a voyagé dans le territoire à sept reprises, passant également du temps dans les camps de réfugiés sahraouis autour de Tindouf. Le travail de terrain impliquait de fréquents détours par la Mauritanie pour éviter le mur de sable marocain.
Depuis l’avènement de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, la politique africaine du Royaume s’est inscrite dans une nouvelle dynamique dont les fondements reposent sur la coopération sud-sud et la solidarité.
L’Afrique est érigée en priorité selon la volonté politique exprimée au plus haut niveau.
Les visites Royales en Afrique subsaharienne sont venues accompagner et revigorer sur le terrain, l’action diplomatique que mène le Département en direction des pays d’Afrique.
Désormais, le positionnement du Maroc dans la partie subsaharienne de notre continent, est un objectif stratégique qu’il appartient à notre Diplomatie de mettre en œuvre.
I/ Defense des intérêts du continent et quete de soutien politique a notre cause nationale
A/ Le Maroc a inscrit au premier rang des préoccupations de son action diplomatique, la défense des intérêts vitaux de notre continent.
Cela se vérifie dans le cadre de la lutte pour l’indépendance des pays lusophones d’Afrique, des interventions dans le cadre d’organisations Internationales spécialisées et à l’occasion de ses mandats au sein du conseil de sécurité des Nations Unies et particulièrement le mandat actuellement en cours où la crise malienne a été au cœur des actions de la présidence marocaine.
B/ A l’occasion des grandes réunions internationales ou interafricaines, des démarches sont engagées en vue d’un soutien politique à nos positions et à l’endroit de notre cause nationale.
Dans la pratique, les visites Royales ont permis une plus grande compréhension et disponibilité des autorités visitées à l’égard de notre question nationale.
En plus des autorités politiques, d’autres actions sont menées envers les parlementaires, les partis politiques, les médias, les ONG et la société civile à travers le tissu associatif auprès desquels sont souvent enrôlés les pétitionnaires devant la quatrième commission des Nations Unies.
II/ Partenariat au Développement et Ouverture Economique et Commerciale aux Marchés Régionaux du Continent
A/ -La coopération sud-sud est l’un des concepts visant à privilégier la mise en place d’un partenariat avec les pays africains, que Sa Majesté Le Roi a voulu « stratégique, multiforme et volontariste ».
Coopération sud-sud, mais aussi coopération tripartite, notamment à travers les domaines où le Maroc dispose d’une expertise avérée et d’un savoir-faire reconnu par nos partenaires au développement, et ce, spécifiquement dans les secteurs ci-après :
– La formation des ressources humaines ;
– L’Agriculture, la Pêche ;
– Les pluies provoquées ;
– La lutte anti- acridienne ;
– Les secteurs financiers, bancaires et des assurances ;
– Celui des Mines et des BTP ;
– L’Electrification Rurale…
C’est ainsi que plusieurs projets de partenariat et de coopération tripartite, sont exécutés par nos experts et pilotés par l’AMCI.
B/ -Sur un autre plan, la promotion économique et commerciale du Royaume demeure l’une des missions primordiales de nos Représentations Diplomatiques en Afrique.
Il s’agit principalement de favoriser la pénétration par nos entreprises, des marchés régionaux de notre continent et particulièrement les marchés de proximité que sont d’une part, l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et d’autre part, la CEDEAO et la CEMAC.
Pour l’UEMOA, il est à noter que depuis l’entrée en vigueur du Tarif Extérieur Commun en L’an 2000, tous les accords commerciaux bilatéraux avec des pays hors de l’Union, avaient été suspendus. Le Royaume du Maroc avait été le premier pays à proposer la conclusion d’un nouvel accord commercial et d’investissement avec l’UEMOA. Les listes avaient été finalisées après neuf rounds de négociations en 2008.
Certains pays membres craignant pour leurs industries naissantes et embryonnaires n’ont pas permis la signature de l’Accord, d’autant plus que d’autres pays d’Afrique du Nord et ceux du Conseil de coopération du Golf emboitent le pas au Maroc.
L’UEMOA qui récuse le libre-échange a également mis en veilleuse la signature des Accords de partenariat économique avec l’Union Européenne.
Je voudrais préciser que l’intérêt grandissant du Royaume pour le renforcement de la présence effective de nos entreprises dans les pays subsahariens, notamment en Afrique de l’Ouest, a érigé cet espace régional, en première zone destinataire de nos Investissements directs à l’Etranger.
L’orientation stratégique étant fixée, nos Représentations Diplomatiques sont appelées à s’investir dans le sens d’accompagner et de soutenir nos entreprises dans leur prospection, leurs contacts et leur positionnement sur les marchés porteurs.
Quant à nos sociétés nationales, elles sont exhortées à plus d’audace pour la conquête de marchés et à œuvrer dans un esprit de crédibilité visant le respect des engagements pris.
Permettez-moi avant de conclure, de donner un petit aperçu sur un aspect de la tradition diplomatique du Maroc dans l’espace Ouest Africain, lié à la présence religieuse du Maroc dans cette région.
Coopération culturelle
Comme vous le savez, le Royaume repose sur deux piliers, la Monarchie et l’Islam « Sunnite ».
Sa Majesté le Roi est considéré dans sa qualité de Amir AL Mouminine et les familles religieuses de la Tijania organisent annuellement leurs journées culturelles sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Aujourd’hui, la coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest a pris de l’ampleur à travers la Zawiya Tijania et aussi de la Kadiria dans certains pays.
C’est un instrument d’influence et de proximité avec la population, la société civile et même les autorités politiques.
Proposition : Il est important pour le Maroc à travers ce volet, d’assurer la continuité de sa présence religieuse en Afrique de l’Ouest par une meilleure implantation de sunnisme qui ferait obstacle à l’avancée du wahabisme et du chiisme dans les pays de l’Ouest Africain. C’est primordial, il y va de nos intérêts.
Conclusion : Difficultés et Défis
A/ L’absence du Maroc de l’Union Africaine pose la problématique de l’ensemble des difficultés auxquelles notre Diplomatie est confrontée au quotidien.
Il est utile de noter à ce sujet que des pays africains dans leur majorité, ont tendance à vouloir naturellement placer les réunions sectorielles ministérielles ou d’experts, sous l’égide de l’Union Africaine, ce qui exclue d’office le Maroc de ces réunions.
Depuis l’élection de la sud-africaine, Madame Nkosazana Dlamini-Zuma, à la tête de la Commission de l’UA, les tenants de l’axe Afrique du Sud-Nigéria-Algérie ont plus de facilités d’actions hostiles au Maroc, ce qui appelle de notre part une plus grande vigilance et une stratégie visant à annihiler ces actions préjudiciables.
Que proposer dans ce cadre ?
Pour l’instant et en attendant cette échéance du retour, ou plutôt d’adhésion, il est souhaitable de créer au sein du Département et la Direction Afrique, un Service ou une Division, dédiée exclusivement au suivi des rencontres, sommets, ainsi que décisions et recommandations de l’Union Africaine, afin de mieux asseoir notre stratégie vis-à-vis de l’Union Africaine. Concernant le prochain rapport de l’Union Africaine, visant à réintroduire la question du Sahara à l’ordre du jour de l’Union Africaine, et celui sur les Droits de l’Homme au Sahara, il serait utile d’anticiper et d’approcher les pays Amis à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
Quel est le message à faire véhiculer auprès de ces pays ?
En plus des éclaircissements sur l’évolution de la Question nationale et sur les enjeux ponctuels, leur demander surtout de prendre la parole lors de la prochaine réunion d’experts et celles des Ministres de l’Union Africaine pour rejeter à nouveau les conclusions de ce rapport tendancieux.
B/ Concernant les défis sécuritaires, il est à noter que la région sahélo-saharienne constitue la profondeur stratégique et sécuritaire du Royaume.
Notre sécurité commence dans cette région, dont les pays entretiennent des relations historiques avec le Maroc.
On ne saurait accepter que ces pays amis soient déstabilisés, ce qui constituerait une menace pour notre sécurité et notre quiétude avec les défis, que constituent l’immigration clandestine et le terrorisme en passant par les trafics illégaux de toutes sortes.
De ce fait, la coopération sécuritaire avec les pays du Sahel s’avère de plus en plus primordial et indispensable.
Tags : Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, drones, civiles,
L’ancien ministre mauritanien met en garde le Maroc contre le meurtre de civils mauritaniens et la confrontation avec les forces du Polisario
L’ancien ministre mauritanien de la Culture et de l’Information et chef du parti au pouvoir, l’Union pour la République, Sidi Mohamed Ould Maham, a mis en garde hier le Maroc contre ce qu’il a appelé : « L’assassinat délibéré de civils mauritaniens sans défense par des drones et l’incapacité à faire face aux forces du Polisario ».
« Les attaques répétées de drones marocains, venant de derrière le mur de séparation au Sahara occidental, contre des civils mauritaniens sans défense dans les terres désertiques est une question qui nécessite un avertissement qu’il est difficile de contenir la population des deux côtés de la ligne frontalière mauritano-saharienne et de les forcer à des frontières qui n’ont aucun repère et aucun signe pour les définir », a écrit Ould Maham dans un post remarquable sur son compte Facebook.
L’ancien ministre mauritanien, proche de l’autorité mauritanienne et connu pour ses positions de soutien, poursuit : « Nous sommes surpris que ces drones attaquent impitoyablement les civils mauritaniens sans avertissement. Nous ne les voyons pas affronter les bases du Front Polisario et ses unités militaires, qui sont immensément réparties dans la région, et qui mènent des opérations qualitatives et quasi quotidiennes le long du mur. La plupart de ces opérations ont causé de lourdes pertes à l’armée marocaine au Sahara occidental.
« Nous sommes conscients de la capacité logistique de l’armée marocaine à distinguer les cibles civiles des cibles militaires, par conséquent, lorsqu’elle utilise la force contre des civils pacifiques, elle devrait le justifier dans ses déclarations et clarifier publiquement ses motifs et ses raisons. Au minimum, il devrait s’excuser, même si cela ne ramènera pas les morts et ne consolera pas les blessés, d’autant plus que l’affaire concerne des opérations répétées qui sont sur le point de devenir un comportement normal des forces marocaines présentes au Sahara Occidental », a ajouté Ould Maham.
Il a souligné : « Le mépris du sang mauritanien est une affaire qui ne peut être tolérée. Notre pays est capable de protéger ses enfants par tous les moyens, et l’effusion de sang ne sera pas le meilleur moyen d’imposer une politique de facto ».
Les drones ont tué des dizaines de civils mauritaniens, notamment des chercheurs d’or et des éleveurs de bétail, dans la zone frontalière du nord de la Mauritanie. Cette situation s’est répétée la semaine dernière avec le meurtre de sept civils mauritaniens. Le gouvernement mauritanien n’a pas encore fait de commentaires à ce sujet, pas plus que le Maroc.
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Le match entre l’Espagne et le Maroc rassemblera des millions de fans des deux côtés du détroit de Gibraltar autour des écrans dans les bars et les salons pour voir quel pays pourra se qualifier pour les quarts de finale.
Dans le minuscule territoire nord-africain de l’Espagne, Ceuta, les sentiments entre espagnols et marocains, musulmans et chrétiens se mélangent souvent de manière imprévisible.
Sulaika Houseïn, 26 ans, originaire de Ceuta, se sent « 100% espagnole ». Pourtant, lorsque le match débutera mardi au Qatar, ses sympathies pencheront vers le Maroc, la terre de son grand-père.
« Je suis espagnole et je veux que l’Espagne gagne, mais je suis pour le Maroc. … Quand le Maroc joue, quelque chose bouge en moi », a-t-elle déclaré dans le parc de jeux couvert où elle travaille. « Qu’ils gagnent quelque chose, pour que les gens puissent dire, ‘regardez, le Maroc n’est pas seulement un ‘pays pauvre. »
Certains matchs de la Coupe du monde deviennent surchargés de couches de symbolisme politique, comme le match entre les États-Unis et l’Iran la semaine dernière. L’Espagne et le Maroc sont loin d’être des rivaux géopolitiques, mais leur relation longue et complexe fera sans aucun doute partie de la toile de fond du match à Al Raillane.
Ceuta, perchée sur un isthme avec un promontoire historiquement considéré comme le plus petit des piliers d’Hercule de l’Antiquité, est une possession espagnole depuis 1580. Sa population mixte, composée de chrétiens et de musulmans, de résidents et de travailleurs journaliers espagnols et marocains, vit en relative harmonie derrière une clôture frontalière que de nombreux migrants désespérés venus de toute l’Afrique considèrent comme leur dernière barrière vers une vie meilleure.
Cependant, cette ville de 85.000 habitants est récemment devenue le point de mire de la plus grande crise diplomatique de l’histoire récente entre Madrid et Rabat.
En mai 2021, le gouvernement marocain a laissé des milliers de jeunes migrants originaires du Maroc et des pays subsahariens se déverser à Ceuta, que le Maroc ne reconnaît pas officiellement comme territoire espagnol.
Cette décision a été interprétée comme une riposte du Maroc à la décision de l’Espagne d’autoriser un dirigeant indépendantiste de la région disputée du Sahara occidental à être traité pour le COVID-19 dans un hôpital espagnol. Cette décision, combinée à la fermeture de la frontière par le Maroc pendant deux ans pour contrôler la pandémie, a porté préjudice à l’économie des deux côtés de la frontière. Les tensions n’ont été apaisées et la frontière rouverte qu’après la rencontre du premier ministre espagnol avec le roi du Maroc Mohammed VI en avril.
Mais pour de nombreuses personnes comme Housseïn, qui vivent ou travaillent à Ceuta, il n’est pas déchiré en deux par le jeu. Il s’agit plutôt d’un scénario gagnant-gagnant : Ils seront heureux que l’Espagne ou le Maroc atteignent les quarts de finale et feront tout pour que le vainqueur aille jusqu’au bout et porte le trophée de la Coupe du monde au Qatar.
Mohamed Laarbi, 28 ans, gère un bar à Ceuta qui diffuse tous les matchs de la Coupe du monde. Il est espagnol de troisième génération et soutient pleinement l’Espagne. Quel que soit le résultat, il ne s’attend pas à ce que le match entraîne de graves problèmes comme les émeutes qui ont eu lieu en Belgique et aux Pays-Bas après la victoire du Maroc sur la Belgique.
« Le Maroc joue bien, mais quand ils rencontreront l’Espagne, ils se heurteront à un mur », a-t-il plaisanté. « Et alors le match sera terminé. C’est tout. »
Malgré tout, Laarbi reconnaît que lui et les autres musulmans de Ceuta ou de l’autre territoire espagnol de Melilla, plus à l’est sur la côte, sont pris dans un no man’s land. « Les Marocains disent que nous ne sommes pas marocains, que nous sommes des fils d’Espagnols, tandis que les Espagnols de la péninsule (ibérique) disent que nous ne sommes pas Espagnols », a-t-il dit. « Il y a des gens de la péninsule qui, quand vous dites que vous êtes de Ceuta, vous devez leur montrer où c’est, et ils disent « c’est l’Afrique ». »
L’équipe du Maroc est le reflet des liens avec l’Espagne, où les Marocains constituent la plus grande communauté étrangère avec 800.000 résidents dans un pays de 47 millions d’habitants. Plusieurs joueurs marocains jouent dans des clubs espagnols, notamment l’attaquant de Séville Youssef En-Nesyri et le gardien de but Yassine Bounou. Le talentueux arrière-droit Achraf Hakimi, joueur du Paris Saint-Germain, est né à Madrid.
Pour Mohamed Touzani, coiffeur de 35 ans à Ceuta, le message est clair : profiter du jeu.
Originaire du centre du Maroc, Touzani vit dans différentes régions d’Espagne depuis 15 ans et dit que c’est « comme chez moi ». Comme beaucoup de personnes ayant des racines marocaines, il a une maison de l’autre côté de la frontière. Il prévoit de regarder le match avec des amis espagnols dans ce qu’il appelle un bar « chrétien » de Ceuta. Il encouragera le Maroc.
« Le football est le football, et la politique est la politique. Nous allons donc jouer un match de football et passer un bon moment, mais dans le respect. C’est la chose la plus importante », a-t-il déclaré. « Le Maroc a le rouge et le vert (dans son drapeau), l’Espagne a le rouge et le jaune. Nous avons cela en commun. Nous sommes voisins, et nous devons vivre comme si nous étions frères. »
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Note A Monsieur le Ministre
J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-joint, le projet final tel qu’amendé par le Conseil exécutif, de la décision de l’UA sur « le rapport d’activité de la Présidente de la Commission sur le Sahara occidental ».
Ce texte est presque fidèle au consensus agréé lors de la réunion du Conseil Exécutif entre les amis du Maroc et ses adversaires. Seul le paragraphe 1, a introduit un ajout prenant note (en plus du rapport intérimaire de la Présidente de la Commission) des « recommandations du Comité des Représentants Permanents (COREP) » adoptés lors de leur réunion du 19 et 20 mai. Or, les recommandations reflètent les termes du consensus en question.
Ainsi, d’après une première lecture de ce texte, on peut avancer que, grâce à l’activisme des amis du Maroc, le projet initial de la décision a été amendé pour supprimer les références, notamment, à la question des droits de l’Homme au Sahara, ainsi qu’à la visite demandée de Christopher Ross à l’UA.
Très Haute Considération
Driss Isbayene
TEXTE FINAL AMENDE*
Décision sur le premier rapport d’activité de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara Occidental
Le Conseil exécutif,
1/ PREND NOTE du premier rapport intérimaire de la Présidente de la Commission sur la situation au Sahara occidental ; ainsi que les recommandations du COREP a ce sujet ;
2/PREND NOTE de la résolution 2099 (2013) du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
3/ EXPRIME LA PROFONDE PREOCCUPATION DE L’UA face à l’impasse persistante dans le conflit sur le Sahara occidental, notant que tous les efforts visant à trouver une solution à ce conflit, depuis son déclenchement, il y a près de quatre décennies, ont, à ce jour échoué ;
4/ EXPRIME ENCORE LA PROFONDE PREOCCUPATION de l’UA face à la détérioration persistante de la situation des droits de l’Homme et APPELLE à un engagement plus soutenu de la communauté internationale en vue d’assurer la protection et la promotion des droits de l’Homme sur le territoire du Sahara occidental ;
3/ REITERE les décisions et déclarations antérieures de l’OUA/UA sur la situation au Sahara occidental, notamment les dispositions pertinentes du Plan d’action adopté par la session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits, tenue le 31 aout 2009, et le soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question, en particulier l’appel à des négociations directes entre les deux parties, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui assure l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ;
4/ DEMANDE à la Présidente de la Commission de poursuivre ses efforts, tel qu’indiqué dans son rapport, notamment d’entreprendre de nouvelles consultations avec les parties, de continuer le dialogue avec les Nations Unies, dans la perspective de la visite que doit effectuer l’Envoyé personnel du Secrétaire General des Nations Unies, Christopher Ross, au siège de l’UA à Addis-Abeba, ainsi que les consultations avec les pays voisins et les autres parties prenantes internationales concernées, en particulier les amis du Sahara occidental ;
5/ DEMANDE en outre a la Présidente de la Commission de présenter un autre rapport intérimaire complet sur la situation au Sahara occidental lors de sa prochaine session ordinaire du Conseil exécutif, en janvier 2014 ;
6/DECIDE de rester activement saisi de la question.