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  • Fiche sur le Guatemala et ses relations avec le Maroc

    Fiche sur le Guatemala et ses relations avec le Maroc

    Tags : Guatemala, Maroc, Amérique Latine, Sahara Occidental, relations bilatérales,

    NOTE DE CADRAGE POLITIQUE : MAROC/GUATEMALA

    Sur le plan interne, le Président guatémaltèque, M. Otto Perez Molina (Général à la retraite), de droite, élu en novembre 2011 et investi le 14 janvier 2012 pour un mandat de 4 ans, accorde la priorité à la lutte contre le narcotrafic, le crime organisé et le terrorisme. La violence générée par le crime organisé et les narcotrafiquants, l’impunité et les inégalités figurent en tête des priorités du nouveau gouvernement. M. Otto Pérez a procédé à la création d’un Ministère du développement social et a fait appel à l’armée pour la lutte contre le narcotrafic et la violence, en témoigne la nomination de militaires retraités aux Ministères de la Défense et de l’Intérieur.

    En matière de politique extérieure, le Guatemala, qui accorde la priorité aux questions sécuritaires régionales, a lancé depuis 2012 une offensive diplomatique sur le thème de la dépénalisation des drogues comme alternative pour lutter contre la violence qui affecte l’Amérique Centrale. Le Guatemala entretient des relations privilégiées avec les Etats-Unis. Le gouvernement actuel a appelé à la levée de l’embargo militaire imposé par Washington sur le Guatemala, depuis 1977, pour violation des Droits de l’Homme et a sollicité également l’obtention d’un statut de protection temporaire (TPS) pour les immigrés guatémaltèques résidents aux Etats-Unis, estimés à deux millions.

    Concernant la situation au Moyen Orient, le Guatemala a reconnu officiellement, en avril 2013, la Palestine en tant qu’Etat libre, indépendant et souverain, en exprimant le souhait que cette démarche favoriserait le rétablissement de la paix au Proche-Orient. Suite aux événements récents survenus dans la bande de Gaza, le Guatemala a publié un communiqué conjoint avec le Costa Rica, le 06 août 2014, à travers duquel, les deux parties ont appelé au cessez-le-feu immédiat et définitif, en les exhortant à reprendre les négociations menant à la création de deux Etats coexistant pacifiquement. Lors d’un débat public ministériel au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, tenu le 15 janvier 2013, sur le terrorisme, le Guatemala a appelé à renforcer le cadre normatif de la lutte contre le terrorisme par l’adoption rapide d’une convention générale. Concernant la question syrienne, le Guatemala a condamné la répression contre les populations civiles et appuyé la résolution onusienne en l’objet.

    Le Guatemala maintient des relations diplomatiques avec Taiwan, qui lui verse une aide substantielle pour le développement, mais s’efforce de diversifier ses relations avec la Chine. Par ailleurs, le Guatemala revendique depuis longtemps une part importante du territoire bélizien. Sous les auspices de l’OEA, les deux pays ont signé un accord en 2008, au terme duquel les deux parties ont accordé de soumettre leur différend à la Cour Internationale de Justice (CIJ). L’accord en question qui devait être soumis à un référendum, le 06 octobre 2013, simultanément dans les deux pays, ne s’est toujours pas concrétisé.

    Le Guatemala, en sa qualité de membre observateur au sein de l’Union Africaine, a nommé en janvier 2014, pour la première fois, son Ambassadeur au Royaume Uni, en tant que premier Représentant Permanent du Guatemala auprès de l’Union Africaine.

    Concernant notre Cause Nationale, le Guatemala maintient une position d’appui au Maroc. Le Guatemala qui avait reconnu la pseudo « rasd » en avril 1986 a suspendu cette reconnaissance en juillet 2002 malgré les manœuvres déployées par les séparatistes pour amener ce pays à reconsidérer sa position. A l’occasion des visites effectuées par l’Ex Ministre Délégué, au Guatemala, en janvier et avril 2012 ainsi qu’en avril 2013, les responsables gouvernementaux ont réitéré leur appui à notre Cause Nationale en assurant que la position du Guatemala ne changera en aucune circonstance.

    S’agissant du partenariat politique, le Maroc et le Guatemala entretiennent des relations très étroites, marquées principalement par l’ouverture d’une Ambassade du Maroc avec résidence au Guatemala et la décision du gouvernement guatémaltèque d’ouvrir une Ambassade au Maroc, en 2015, au titre de la réciprocité. En janvier 2012, l’Ex Ministre Délégué, M. Youssef Amrani a représenté Sa Majesté le Roi, Mohammed VI, Que Dieu L’Assiste, aux cérémonies d’investiture du nouveau Président, Otto Pérez Molina. En avril 2012, il a réalisé une visite de travail dans ce pays durant laquelle il a été reçu par le Président et le Ministre des Relations Extérieures.

    En avril 2013, il a effectué une autre visite dans ce pays, à l’occasion de laquelle un accord a été signé entre les deux parties sur la suppression des visas pour les passeports diplomatiques, officiels et de service, lequel est entré en vigueur en février 2014. Lors de ladite visite, une aide financière d’un montant de 50.000 dollars a été accordée au Guatemala, suite au tremblement de terre ayant secoué le pays en novembre 2012. Du côté guatémaltèque, il convient de rappeler la visite à Rabat, de Mme Anamaria Diéguez, Ex Ambassadeur du Guatemala au Maroc avec résidence à Madrid, les 09 et 10 janvier 2013, dans le cadre de la présentation des copies figurées de ses Lettres de Créances.

    Concernant la coopération parlementaire, il convient de signaler qu’en juillet 2013, une délégation de la Chambre des Représentants, présidée par l’actuel Ministre Déléguée chargée de l’Eau, à l’époque où elle était Vice-Présidente de ladite Chambre, s’est rendue à Guatemala City, où elle a tenu une rencontre avec l’ex Vice-Ministre des Relations Extérieures du Guatemala, M. Ivan Espinoza, lequel a réitéré la position de son pays sur la Question Nationale. La délégation de parlementaires marocains a tenu, par ailleurs, une réunion avec les responsables et les présidents des commissions parlementaires en charge des relations extérieures, financières et des affaires de la communauté.  Une invitation a été adressée au président du Parlement du Guatemala pour se rendre au Maroc.

    Il convient de signaler que le Maroc a souvent accompagné le Guatemala dans sa politique de développement social. Au titre de l’année 2010, le Maroc a accordé à ce pays une aide financière d’une valeur de 200.000 dollars, utilisée par le gouvernement guatémaltèque, pour le financement des projets de « mise en œuvre du Système d’Evaluation et de suivi du plan de transformation » et de « Reboisement dans les Aires de plus Grande Vulnérabilité ». De même et suite au tremblement de terre ayant secoué le pays en novembre 2012, une enveloppe d’un montant de 50.000 dollars a été octroyée par notre pays au Guatemala.

    – Concernant le cadre juridique,

    * un Mémorandum d’Entente pour l’établissement de consultations politiques entre les Ministères des Affaires Etrangères des deux pays a été signé à Guatemala City, le 6 septembre 1999, et ratifié par le Guatemala, le 13 juin 2002 ;

    * un accord sous forme d’échanges de lettres entre le Maroc et le Guatemala, relatif à la suppression des visas pour les passeports diplomatiques, officiels et de service a été signé entre le Maroc et le Guatemala, à l’occasion de la visite qu’a effectuée par l’ex Ministre Délégué dans ce pays, en avril 2013. Ledit accord est entré en vigueur en février 2014.

    Projets d’Accords en instance :

    – Projet d’Accord Cadre de Coopération, initié en 2007.

    – Projet d’Accord sur l’encouragement et la protection réciproque des Investissements. Concernant ces deux projets d’accords, des modifications ont été introduites par le gouvernement guatémaltèque, à travers des notes verbales de 2007 et 2011 auxquelles le Maroc n’a toujours pas répondu.

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    ELEMENTS DE LANGAGE MAROC/GUATEMALA

    I/ Partenariat Politique

    – Réitérer les félicitations au Ministre des Relations Extérieures du Guatemala, suite à sa récente nomination dans ses fonctions, sachant qu’une lettre de félicitations lui a été adressée par Monsieur le, Ministre le 16 septembre 2014 ;

    – Se féliciter de la décision du Guatemala d’ouvrir une Ambassade à Rabat, en 2015, en rappelant que ladite ouverture qui intervient après celle du Maroc à Guatemala City, livrera une véritable impulsion aux excellentes relations existant entre nos deux pays ;

    – Exprimer l’intérêt de notre pays de parvenir à la conclusion d’un accord bilatéral en matière de lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue au regard des expériences respectives des deux pays dans ces domaines et mettre en exergue l’importance du partage d’expériences en matière de lutte contre les drogues, thème qui figure parmi les priorités du Président Otto Perez Molina ;

    – Saluer la position d’appui du Guatemala à notre Cause Nationale ;

    – Sensibiliser les autorités guatémaltèques sur les manœuvres menées par les adversaires de notre intégrité territoriale en Amérique centrale et notamment auprès des milieux guatémaltèques de gauche de même que du Parlement centraméricain (PARLACEN), dont le siège se trouve à Guatemala City.

    II/ CADRE JURIDIQUE

    – Se féliciter de l’entrée en vigueur, en février 2014, de l’accord sous forme d’échanges de lettres, entre le Maroc et le Guatemala, relatif à la suppression des visas pour les passeports Diplomatiques, Officiels et de Service.

    II/ PARTENARIAT ECONOMIQUE ET COMMERCIAL

    – Mettre en exergue la ferme volonté du Maroc de renforcer le partenariat économique et commercial avec le Guatemala par une redynamisation du cadre juridique et la mise en œuvre d’actions concrètes pour la consolidation des échanges commerciaux qui restent en deçà des potentialités réelles de nos deux pays ;

    – Rappeler la disposition du Maroc à faire bénéficier le Guatemala de son expérience en matière de tourisme, d’agriculture et d’énergies renouvelables et l’intérêt de parvenir à la mise en œuvre de projets de coopération concrets en l’objet ;

    – Féliciter le Guatemala pour le lancement du projet de construction du couloir interocéanique et souligner son importance dans le renforcement des échanges commerciaux entre nos deux pays ;

    III/ PARTENARIAT MULTILATERAL ET REGIONAL

    – Remercier le Guatemala pour son appui à l’octroi au Maroc du statut de membre observateur au sein du Système d’Intégration Centre-américain (SICA), en rappelant que cette adhésion constituera un vecteur de rapprochement avec l’ensemble des pays centraméricains ;

    – Réitérer la demande d’appui du Guatemala à la candidature de l’Ambassadeur Mohammed Bennouna au poste de Juge International de Justice.

    IV/ COOPERATION CULTURELLE

    – Envisager la possibilité de développer le partenariat culturel et scientifique avec le Guatemala, en insistant sur l’importance de dynamiser le cadre juridique, à travers la conclusion d « ’un Mémorandum d’entente en matière de coopération culturelle et universitaire » ;

    – Souligner l’intérêt de promouvoir les échanges éducatifs entre nos deux pays, à travers notamment l’octroi de bourses et l’organisation d’événements culturels.

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    FICHE ECONOMIQUE

    Données démographiques :
    Population : 15,5 millions d’habitants
    Densité : 130 habitants/km2.
    Espérance de vie : 71,4 ans.
    Taux d’alphabétisation : 75 %
    Religions : catholique (60 %, avec syncrétisme Maya), protestants évangélistes (40 %)
    Indice de développement humain : 0,628 (PNUD 2013)

    Données économiques :
    PIB (2013) : 54,4 Mds $
    PIB par habitant (2013) : 3 500 $
    Transfert d’argent des migrants : 11 % du PIB
    Taux de croissance (2013) : 3,5 %
    Taux de chômage (2013) : 3,2 %
    Taux d’inflation (2013) : 4,4 %
    Déficit budgétaire (2013) : -1,8 % du PIB
    Solde commercial (2013) : – 2,9 % du PIB.
    Principaux clients : Etats-Unis (39 %), pays du SICA (27,7 %), UE (6,6 %)
    Principaux fournisseurs : Etats-Unis (37 %), Mexique (11,2 %), Chine (8,2 %), UE (6,9 %),
    Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale 2012) :
    Agriculture : 11,3 %
    Industrie/mines : 68,5 %
    Services : 20,2 %

    Situation économique :

    La violence, générée par le crime organisé, les narcotrafiquants, l’impunité, mais aussi par les inégalités et la pauvreté (qui touchait encore plus de la moitié de la population en 2013), est le principal problème que doit affronter le pays. Le Guatemala, fréquemment victime de catastrophes naturelles (volcans, ouragans, tremblements de terre), dispose néanmoins d’un potentiel touristique, agricole, hydrologique et minier important.

    Le Guatemala, qui avait été avec le Panama le seul pays à avoir évité une récession économique en 2009, montre depuis 2011 des indicateurs économiques traduisant une bonne stabilité macroéconomique et financière. La reprise des échanges internationaux et les mesures adoptées par le gouvernement ont permis à l’économie nationale de croître régulièrement (3,3% en 2013 après 3,1% en 2012). Le Guatemala dépend fortement de la croissance américaine car ses relations commerciales sont étroites avec ce pays. Le Guatemala a beaucoup amélioré le climat des affaires ces dernières années.

    Les principaux secteurs économiques :

    L’agriculture représente 13,5 % du produit intérieur brut et emploie 28,2% de la population active. Il pèse plus de 70 % dans les exportations du pays.

    Le Guatemala produit et exporte principalement du café, du sucre, des bananes, du coton, du caoutchouc, de la cardamome et diverses variétés de bois précieux et de fruits exotiques. Le pays dispose d’une petite industrie minière et extrait du cuivre, du zinc du fer et du nickel.

    Le secteur industriel a représenté 23,8% du PIB en 2013, employant environ 25% de la population. Il porte principalement sur le textile, les industries du papier, les produits pharmaceutiques ainsi que la transformation du caoutchouc. Il ya lieu de noter que depuis l’entrée du Guatemala dans la Zone de Libre Échange pour les Amériques (ZLEA), mise en place par les États-Unis, les avantages douaniers ont amené un accroissement des investissements et des implantations d’entreprises américaines sur le territoire.

    Le secteur tertiaire représente la plus grande partie du PIB, avec 62,7%. L’industrie du tourisme est très dynamique et continue à croître.
    Points forts/ Evolutions positives :

    -Première économie d’Amérique centrale (hors Panama) et économie « émergente » selon le (FMI) en 2013.

    – Politique prudente d’endettement public : le pays est le moins endetté en Amérique centrale (24,4% du PIB en 2012).

    – Secteur financier solide et rentable peu exposé aux chocs externes : très conservateur, le secteur a été relativement épargné par la crise de 2008-2009 et est faiblement impacté par la crise de la zone euro ;

    – Renforcement des compétences de l’autorité de surveillance en matière de lutte contre
    Le blanchiment et la supervision des entités off-shore à la suite de la réforme de la loi
    Bancaire adoptée en 2012.

    – Forte priorité au développement des investissements : croissance des IDE de 8,5% en 2013 à 1,3% en Md USD.

    – Ratification en 2012 de l’Accord d’Association entre l’Amérique centrale et l’Union Européenne, et qui a entré en vigueur par le Guatemala le 1er décembre 2013.

    – Succès du forum de l’investissement de fin mai 2013 en termes de participation d’entreprises internationales et de qualité des projets présentés. Cadre légal favorable aux investissements. Loi sur les partenariats public-privé adoptée en 2011. Premier pays d’Amérique centrale au classement Doing Business 2013 (+5 places par rapport à 2012, 93ème rang sur 185 pays).

    – Réforme institutionnelle pour promouvoir le développement social.

    Points faibles de l’économie guatémaltèque :

    Economie insuffisamment diversifiée, spécialisée dans des secteurs peu intensifs en technologies. Les produits textiles et les produits agricoles représentent près de 40% des exportations ;

    Forte dépendance à l’égard de la conjoncture américaine (39% des exportations et 37% des importations, 16% des IDE en 2013), des hydrocarbures importés (6,3% du PIB en 2012) et des transferts des Migrants (9,8% du PIB en 2012) ;

    – Très forte insécurité (taux d’homicides de 40 pour 100000 habitants en 2012 selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le Crime) ;

    – Forte vulnérabilité aux phénomènes naturels (climatiques, volcaniques, sismiques). Les Dommages des catastrophes naturelles de 2010 sont estimés à 1Md USD (2% du PIB), Ceux de 2011 à 400 MUSD et ceux de 2012 à 0,3% du PIB)

    Principales multinationales établies au Guatemala :

    Kimberly Clark (Production, Etats-Unis), Monsanto (Production chimique), Atento (Centres d’appels, Madrid), Banco Santander, Telefónica, FCC, Gas Natural Fenosa, Mapfre, Abantia, Adolfo Domínguez, Atento, Carolina Herrera, Santillana, Elecnor, Barceló, Iberia, Laboratorios Normon y Rianxeira

    Relations Economiques Maroc- Guatemala :

    Le partenariat économique et commercial reste très faible, notamment en l’absence d’une Commission Mixte entre les deux pays. Le volume global des échanges commerciaux entre les deux pays, a atteint, en 2013, l’équivalent de 8369 milliers de dh. La balance commerciale est déficitaire au détriment de notre pays. Les secteurs énergétique, touristique et agricole pourraient offrir des opportunités pour un partenariat économique renforcé.

    Importations du Maroc depuis le Guatemala 2013 (milliers de dirhams) : 7855 (sucre, café et épices principalement)

    Exportations du Maroc vers le Guatemala 2013 (milliers de dirhams) : 514 (conserves de poisson, légumes, tapis et maroquinerie)

    Balance commerciale 2013(milliers de dirhams) : déficitaire (- 7341) (Source : Ministère du Commerce Extérieur).

    #Marruecos #Guatemala #Sahara_Occidental

  • Sahara Occidental : Position de l’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie

    Sahara Occidental : Position de l’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Autriche, Slovénie, Slovaquie,

    A- Le discours officiel :

    1- Dans les trois capitales, la quintessence de la position officielle se résume comme suit :
    Les trois pays s’alignent sur la position de l’UE. Ils soutiennent les efforts du SG de l’ONU et de son envoyé personnel en vue d’aider les parties à parvenir à une solution politique de compromis, juste, durable et mutuellement acceptable permettant l’autodétermination de la population du Sahara Occidental dans le cadre d’arrangements négociés parrainés par l’ONU conformément aux principes et aux règles du droit international.

    Les trois pays sont conscients du caractère bilatéral du différend. Ils ont, à plusieurs reprises, déploré le manque de dialogue ou de contacts directs entre Alger et Rabat. Ils soutiennent la dynamique de négociation enclenchée par l’initiative marocaine d’autonomie à partir de 2007 et adhérent au contenu de la résolution 1813 (2008) qui renonce à l’option d’indépendance et demande aux parties de « faire preuve de réalisme et d’un esprit de compromis ».

    Les trois pays partagent l’analyse faite par l’ex -envoyé personnel du SG M. Van Walsum sur le fait qu’un « État sahraoui indépendant » n’est pas une option réaliste pour régler ce différend régional et ils ont soutenu en son temps les résolutions du Conseil de Sécurité notamment la résolution 1813 précitée qui souligne l’abandon définitif du référendum et l’option de l’indépendance.

    Ils considèrent le différend comme étant un facteur générateur d’insécurité et de menaces terroristes pour la région du Sahel et admettent que l’Algérie ne facilite pas la tâche de la communauté internationale pour son règlement définitif.

    Ils sont conscients de l’importance stratégique de la région Méditerranée pour l’Europe en ce sens que la frontière de l’Europe ne se limite pas à l’Europe continentale mais s’étend au-delà. Il en résulte que plusieurs questions importantes comme le développement économique et social, l’immigration illégale, la paix et la sécurité, représentent des points communs entre les pays européens et ceux de la rive sud de la Méditerranée. Ce qui nécessite une action de coopération renforcée avec les pays de la rive sud de la Méditerranée pour le développement de laquelle le différend du Sahara, qui perdure depuis plus de trois décennies, constitue un obstacle majeur.

    2- Toutefois, les trois pays affirment avec plus ou moins de nuances ne pas vouloir choisir entre les parties ; et les déclarations publiques concernant la question nationale, exprimées dans les trois capitales, sont marquées du sceau de l’ambivalence, la flexibilité et la prudence que commande le pragmatisme anglo-saxon pour servir une posture prétendument neutre. Il en résulte un partage des rôles sophistiqué entre les mass-médias, les partis politiques, les parlementaires et les ONG étant précisé que la question nationale ne mobilise guère le grand public et concerne surtout le microcosme politique à Vienne et à Ljubljana. Deux exemples ci- après en est l’illustration ;

    3- En février dernier, trois partis politiques autrichiens, à savoir le parti social-démocrate (SPO), le parti du peuple (OVP) de la coalition gouvernementale et les Verts (opposition) ont présenté devant la commission des Affaires Etrangères du Parlement autrichien, une recommandation demandant au Ministre des Affaires Etrangères « de faire pression, au niveau européen, sur le gouvernement marocain pour respecter les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et rendre le territoire accessible aux organisations internationales et aux médias ». Le Ministère des Affaires Etrangères, suite à une démarche entreprise à ce sujet, a fait savoir que la recommandation parlementaire dont il s’agit procède d’une action individuelle entreprise par des députés et par conséquent, elle n’engage en aucune manière le gouvernement autrichien ;

    4- A Ljubljana, Le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de la Slovénie, M Bozo Cerar a affirmé le 20 avril 2013, le soutien de son pays au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination lors de la session du Comité du Parlement slovène du 17 avril 2013 en réponse au député socio-démocrate, Samo Bevk concernant les derniers développements de la question du « Sahara occidental ». Interrogée à ce sujet, le Ministère des Affaires Etrangères slovène a indiqué que le Ministre plaide pour l’application du principe de l’autodétermination sur la base des conditions négociées établies d’un commun accord par les parties.

    5- Au niveau des parlements, les députés et sénateurs qui abordant le sujet s’expriment à titre personnel et n’engagent ni les partis ni les gouvernements. La Presse relate rarement et se limite quand elle le fait à reproduire dans les pages intérieures de courts extraits de dépêches des grandes agences internationales sans commentaires à l’exception du journal Autrichien DER Standard rend compte dans sa version électronique qui traite périodiquement de l’activité des séparatistes.

    6- De manière générale, les partis politiques, à l’exclusion des partis socialistes autrichien et slovène, n’ont pas d’agenda international. Il en est de même pour les mass media qui se mobilisent modérément pour les questions régionales à l’exclusion de celles concernant les Balkans, l’Europe et les relations euro-atlantiques. Le pragmatisme et la prudence observées à l’égard de la question nationale a été également de mise lors des passages des trois pays dans le conseil de sécurité durant les deux dernières décennies et au moment de votes des deux résolutions présentées par l’Algérie en 2004 et en 2006 (cf. Tableau ci-après) comme tentative visant à faire survivre une thèse tronquée et irréaliste du principe de l’autodétermination en le réduisant à l’indépendance.

    PaysVotes 2004Votes 2006

    4ème commissionplénière4ème commissionplénière
    AutricheAbstentionAbstentionPourPour
    SlovaquieAbstentionAbstentionPourPour
    SlovénieAbstentionAbstentionPourPour


    Passage au sein du Conseil de Sécurité :

    Autriche : 1973-1974, 1991-1992 (Rés. : 690-725), 2009-2010 (Rés. : 1871-1920)

    Slovaquie : 2006-2007 (Rés. : 1675, 1720, 1754, 1783)

    Slovénie : 1998-1999 (Rés. : 1148, 1163, 1224, 1238)

    B- Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie :

    1- A l’instar de l’immense majorité des membres de la Communauté internationale, les trois pays considèrent que la solution du différend du Sahara nécessite des concessions réciproques dans le cadre d’une négociation de bonne foi. Ils reconnaissent et saluent à cet égard le courage et les efforts louables consentis par notre pays pour sortir le différend de l’impasse. Ils admettent que l’initiative marocaine peut constituer une base de négociation sérieuse et constructive pour aboutir à une voie d’application de l’autodétermination qui rencontre l’agrément de toutes les parties.

    2- Dans un tel contexte, les diplomaties dans les trois pays ont estimé que l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc constitue un momentum significatif à saisir et ont fait part en son temps de leur adhésion à la résolution 1754 du Conseil de Sécurité adoptée à l’unanimité le 31/10/2007 laquelle prend note de l’Initiative marocaine tout en saluant les efforts sérieux et crédibles du Maroc et en demandant aux parties d’engager des négociations sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable.

    3- Les éléments essentiels de l’initiative marocaine qui ont emporté l’adhésion dans les trois capitales sont les suivants :

    L’accueil favorable et consensuel réservé par la communauté internationale à l’initiative marocaine ;
    L’initiative constitue une réelle opportunité à même de favoriser des négociations en vue d’une solution définitive au différend dans le cadre de la légalité internationale et sur la base d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte de l’ONU ;

    La présence de l’identité Sahraouie dans le projet d’autonomie et son incorporation dans la nouvelle constitution ; ce qui est considéré comme gage de sa stabilité et d’engagement irréversible du Royaume ;
    La soumission du statut d’autonomie, résultat des négociations, à une consultation référendaire des populations concernées. Ce référendum, constitue le libre exercice, par ces populations, de leur droit à l’autodétermination conformément à la légalité internationale.

    Par ailleurs il ya lieu de noter que l’Autriche, alors membre non-permanent du Conseil de Sécurité, s’était proposé avec insistance pour abriter un ou plusieurs rounds de négociations informels engagées sous l’égide des Nations Unies, sur la question nationale. Le 1er round des pourparlers informels a eu lieu DURNSTEIN près de Vienne en 2009. L’Autriche avait proposé également d’offrir sa coopération et son expérience pour la mise en œuvre du principe d’autonomie.

    C- La thématique des droits de l’homme :

    1- La question des droits de l’homme figure dans l’agenda et les priorités de la politique étrangère des trois pays. Les trois diplomaties reconnaissent les efforts de notre pays en matière de réformes et de la promotion de la démocratie des droits de l’homme. Dans les trois capitales l’on admet volontiers que la question des droits de l’homme fait l’objet de manipulation de part est d’autre comme c’est le cas dans tout conflit. De ce fait, la thématique des droits de l’homme ne devrait pas faire partie du mandat de la MINURSO et le mécanisme onusien préconisé pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara est considéré dans les trois capitales comme non pertinent ; les analyses et le point de vue de notre pays en l’objet sont largement partagés. Par conséquent, les trois pays sont réceptifs à notre argumentaire au sujet de l’élargissement du mandat de la MINURSO et font part de leur réserve à l’égard de toute initiative ou amendement du mandat de la MINURSO qui pourrait bloquer ou nuire un processus de négociations en cours ;

    2- Le cas des activistes des événements de Gdim IZIK et d’Aminatou Haider :

    La propagande des séparatistes et de leurs relais à travers l’Europe, conscients qu’ils sont du bénéfice politique qu’ils peuvent tirer des prétendues exactions et violations des droits de l’homme fallacieusement imputées aux forces marocaines, a fonctionné à plein régime pour les deux cas d’espèce, d’autant plus que les deux affaires -ceci expliquant cela- ont été suivies avec intérêt dans les trois capitales et particulièrement à Vienne. Comme à l’accoutumée, la propagande a ciblé notamment les parlementaires, les partis politiques, les mass-médias et la société civile. Elle a été axée sur plusieurs accusations dont notamment « des arrestations arbitraires, torture, traitement inhumain et dégradant, une justice militaire partiale et expéditive pour un procès civil « …etc.

    En résumé, malgré toutes les explications et les arguments réfutant les allégations des séparatistes et démontrant la manipulation par les services militaires et de sécurité algériens, les trois pays ont estimé – avec plus ou moins de nuance- que ces deux affaires ont in fine affecté l’image positive dont jouit notre pays dans le registre des droits de l’homme et dans ses relations avec l’Union Européenne. Dans ce contexte il ya lieu de noter que A.Haidar a été reçue en mars 2010, par la Mission Permanente de l’Autriche à New York. D’un autre côté, M.Ernst Strasser, eurodéputé autrichien appartenant au parti du peuple (OVP), et ancien Ministre de l’Intérieur, était parmi les parlementaires ayant plaidé pour introduire des éléments d’équilibre en faveur de notre pays dans le contenu de la résolution adoptée par le parlement européen suite aux événements de Laayoune.

    3- S’agissant des camps de Tindouf, les trois capitales, conscientes de la gravité de la situation atypique des populations séquestrées dans les camps avec un encadrement militaire, sans liberté de mouvement, sans droits fondamentaux et sans perspectives, sont réceptives aux points de vue de notre pays et admettent clairement la nécessité de l’établissement par le HCR d’un recensement dans les camps et ne s’expliquent pas la pusillanimité du HCR à cet égard. Ils admettent la singularité de la situation des camps de Tindouf au regard du droit humanitaire et pointe la responsabilité de l’Algérie.

    4-Les trois pays partagent les points de vue et les analyses de notre pays sur la situation au Maghreb et au Sahel. Dans les trois capitales, et tout particulièrement à Vienne, les relations euro- méditerranéennes et particulièrement la problématique sécuritaire sont suivis avec grand intérêt. Les trois pays font part à des degrés divers de leur préoccupation au sujet de menaces globales dont notamment, l’immigration illégale, le terrorisme, le radicalisme religieux, les menaces sécuritaires et surtout le phénomène de la criminalité transnationale organisée qui sévit dans le Sahel ou la persistance du différend qui perdure depuis plus de 30ans constitue une menace réelle pour la sécurité et la stabilité dans la région.

    II -Le statut de la représentation du Polisario

    1- L’Autriche, la Slovénie et la Slovaquie ne reconnaissent pas la « RASD ». Toutefois, le Polisario est représenté en Autriche et en Slovénie. Il n’a pas jusqu’à présent de représentant en Slovaquie. Les séparatistes en visite dans les trois pays sont reçus généralement à un niveau administratif au Ministère des Affaires Etrangères. Les innombrables tentatives pour ouvrir des bureaux de représentation ont- jusqu’à présent- échoué. Dans les trois capitales les demandes formulées à ce sujet par le Polisario ont été rejetées.

    2- Les différents responsables et dirigeants du Polisario en visite dans les trois capitales, n’ont pas pu être reçus à un haut niveau. Leurs contacts demeurent au niveau administratif et limités aux quelques parlementaires qui agissent à titre personnel dans le cadre de ce que les règles constitutionnelles appellent dans les trois pays le « mandat libre des députés ».

    3- A Vienne comme à Ljubljana, la représentation est selon les Ministère des Affaires Etrangères respectifs des deux pays est assimilée à une ONG. Elle est assurée par une seule personne, en l’occurrence, la dénommée Najat Hamdi à Vienne et Mohammed Malainin Bagadah à Ljubljana. L’un et l’autre ne font pas partie du corps diplomatique et ne sont pas reçus au Ministère des Affaires Etrangères qu’au niveau le plus bas de l’échelle des responsables, en l’occurrence, le (desk officer ).

    I- Appuis et soutiens

    A- Autriche :

    1- Le gouvernement : Le gouvernement autrichien accorde une aide humanitaire annuelle de 600.000 euros aux camps de Tindouf à travers l’office européen de l’aide humanitaire. Il a également participé dans le passé à la MINURSO.

    2- Les députés :

    Mme Barbara Prammer, parlementaire, Elle est membre influent du Parti socialiste « SPÖ ». Elle a été reconduite à la tête du Conseil National de l’Autriche, suite aux résultats des élections législatives du 28 septembre 2008.

    Mme Ulrike Lunacek, eurodéputée autrichienne, du Parti des Verts : Parlementaire autrichienne, Parti socio-démocrate (SPÖ).

    Mme Petra Bayr, parlementaire autrichienne, porte-parole du parti socio-démocrate (SPÖ) pour le développement international et membre de la Commission parlementaire des droits de l’homme au sein du Conseil National d’Autriche, affiche un appui personnel à nos adversaires.

    Les parlementaires précités affichent un soutien permanent et ostentatoire aux séparatistes. Elles nourrissent une hostilité totalement irrationnelle -et depuis toujours -à l’égard de notre pays. Elles expriment leur soutien soit par des postures politiques partiales, soit par l’organisation d’actions et d’activités en faveur des thèses des séparatistes.

    3- Les personnalités politiques :

    M. Erwin Lanc, ancien ministre autrichien des Affaires Etrangères, ancien président de l’Institut international pour la paix, et fondateur de « l’association Autriche-Sahara », M. Frischenschlager, ancien Ministre de la Défense et ancien eurodéputé, Président « des européens fédéralistes- Autriche ».

    4- Les ONG:

    L’Association « austro-sahraouie » : Présidée par Mme Karin SCHEELE, représentante du SPÖ au Gouvernement du Land. Apres avoir été membre du Parlement européen de 1999 à 2008, l’intéressée s’est réinstallée en Basse-Autriche, sa province natale. Elle occupe actuellement les fonctions de conseillère régionale chargée de la Santé, des Affaires sociales et de la jeunesse. Elle visite fréquemment les camps de Tindouf et publient des rapports tendancieux et complètement à charge, à l’attention du Parlement européen sur la question des droits de l’homme. Elle organise périodiquement en Autriche des visites d’enfants sahraouis, dans le cadre d’un programme appelé « vacances en paix ». Site Web de l’Association : http://www.oesg.ws

    L’Association « Volkshilfe Österreich » : C’est une alliance internationale de nombreuse ONGs impliquées dans l’action sociale, la coopération internationale, l’aide humanitaire et l’éducation permanente, historiquement liées au mouvement syndical et aux forces progressistes de par le monde. Elle apporte un soutien politique moral et matériel inconditionnel également à l’action aux des séparatistes. Elle était derrière la candidature de la séparatiste Aminatou Haidar pour le prix « Silver Rose Award 2007 ». Site Web : http://www.volkshilfe.at

    L’Association « GEZA » : Cette association dite d’intérêt public pour la coopération au développement a pour objet et pour finalité la lutte contre la pauvreté, les droits de l’homme, la démocratie, le développement économique, l’éducation et la santé. Elle gère des projets en Afrique, en Amérique centrale et en Europe. L’agence reçoit des subventions substantielles de la part de l’agence de développement autrichien. Au plan politique, les positions de l’association sont plutôt équilibrées. Elle a rénové une école primaire dans les camps de Tindouf. Elle contribue aux aides humanitaires destinées officiellement à l’amélioration des conditions de vie des populations de Tindouf. Les coordonnées de l’association : Site web : www.geza.at

    L’Institut Renner Académie Politique du SPÖ : Cet institut organise périodiquement des activités souvent en collaboration avec l’association austro-sahraouie précitée, en faveur des thèses des séparatistes. Site Web : www.renner-institut.at

    L’Institut International pour la paix : Il est présidé par M. Peter SCHIEDER, issu du parti SPÖ et qui a longtemps présidé la commission des Affaires Etrangères au Parlement autrichien. Il a été également président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Très proches des services algériens il organise fréquemment des débats et conférences à la gloire de la diplomatie algérienne, de son rôle en Afrique et son soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Site Web: www.iip.at

    B- Slovénie :

    1- Les députés :

    Mr. Ivo Vajgl du parti Zares (Parti libéral) député européen, ancien Ministre des Affaires Etrangères. L’intéressé est membre du groupe parlementaire européen ADLE. Il n’a pas été autorisé au Maroc, le 07 mars 2013, avec trois autres eurodéputés.

    Mr. SAMO BEVK du Parti socio-démocrate
    M. JANJA kLASNIC, président du comité de la politique étrangère.

    M.BOJKO BUKAR, professeur à la faculté des Sciences sociales de Ljubljana.

    Les deux parlementaires, et le juriste précités sont réputés proches des services algériens. Ils facilitent les contacts et les activités des différents responsables du Polisario qui visitent fréquemment Ljubljana. Lors de la session du Comité du Parlement slovène, tenue le 17 avril 2013, Mr. SAMO BEVK s’est singularisé en posant une question au Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Mr. BOZO CERAR, sur les derniers développements de la question du « Sahara occidental ». Le responsable slovène a répondu en soulignant que la Slovénie soutient le droit des peuples à disposer d’eux –même et le principe de l’autodétermination.

    2- Les ONG :

    « Društvo za podporo zahodni sahari » (Association pour le soutien du Sahara occidental ». Cette association est connue dans les milieux universitaires européens œuvrant dans le domaine de la défense des droits de l’homme et du droit international comme le belge Pierre Galland, le juriste espagnol Carlos Miguel. Elle organise périodiquement des conférences sur différents thèmes qui lui sont suggérés par ses parrains à Alger. Site web de l’Association est : www.geocities.com/zahodna_sahara

    « L’Institut d’études sur le Sahara occidental », présidé par Bliss Wallis Schornsec. Comme son nom le suggère, l’institut a pour objet et pour finalité de sensibiliser le peuple slovène « à la cause des Sahraouis ». Il ne manque pas de moyens pour ce faire. Tout récemment, le centre précité a organisé à Ljubljana, le 10 avril 2013, « la 3ème conférence internationale sur la situation actuelle au Sahara ». Cette conférence a connu la participation des représentants des ONGs locales et de dénommé Mohamed Sidati, soi-disant ministre délégué chargé de l’Europe, ainsi que de la sœur de Said Dembar, décédé lors des événements de démantèlement du camp Gdim Izig.

    II- Les activités :

    1- Les activités du Polisario sont plutôt rares en Autriche et en Slovénie et inexistantes en Slovaquie. Elles sont sans impact médiatique et d’une influence insignifiante sur l’opinion publique. Elles ne mobilisent aucune personnalité gouvernementale, politique ou publique d’envergure, en dehors des députés précités qui s’affichent au demeurant comme des militants pour l’indépendance du Sahara.

    2- La participation du corps diplomatique se limite à des agents administratifs représentant cinq Ambassades, toujours les mêmes, en l’occurrence l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Zimbabwe et Cuba. L’assistance ne dépasse jamais une trentaine de personnes émanant essentiellement de la nébuleuse des ONG, des partis des Verts et de la gauche, principalement les socialistes mobilisés par la députée autrichienne Madame Barbara Prammer.

    3- Les activités s’expriment essentiellement à travers les axes ci-après : 

    Les visites périodiques des responsables de la « RASD » acteurs associatifs du Polisario en Slovénie et en Autriche ;

    La collecte des fonds

    -Les ateliers de stage et de formation en faveur notamment des femmes sahraouies organisation des voyages d’études et des séjours linguistiques en faveur d’étudiants.

    -Invitation des responsables slovènes et autrichiens à visiter les camps de Tindouf.

    -Conférences et tables rondes qui portent toujours sur les mêmes thèmes à savoir : La décolonisation du Sahara occidental, le principe de l’autodétermination, le droit des peuples à disposer d’eux même, la spoliation des ressources naturelles du peuple sahraoui et la thématique des droits humains.

    -Intensification des activités de lobbying menée conjointement et ouvertement avec l’Ambassade d’Algérie à la veille de tout débat dans le cadre multilatéral concernant directement ou indirectement la question nationale.

    -Campagne de propagande basée sur des thématiques récurrentes comme les droits humains, l’autodétermination et le référendum ou à l’occasion des journées mondiales (Droits de l’Homme, contre la torture, la non-violence, la femme, les droits de l’enfant… etc.) ou à l’approche des débats concernant la Question nationale au sein de l’ONU.

    4- Aucune activité- aussi minime soit-elle- ne peut être organisée sans l’appui matériel et logistique fourni par les soutiens locaux. Les parlementaires et les acteurs associatifs précités sont mobilisés de manière appropriée par les services algériens. Ces derniers, pour qui la fin justifie les moyens, use de toute une panoplie de méthodes- et de mode opératoires- variant en fonction des interlocuteurs- pour faire admettre, non sans mal, les thèses des séparatistes dans une opinion publique locale généralement rétive, ne se sentant pas concernée par une cause qu’elle ne comprend par un territoire dont elle ignore jusqu’à la localisation sur la carte du monde. Les défenseurs et les soutiens locaux des séparatistes sont souvent conseillés et encadrés dans leur besogne par l’universitaire belge, Pierre Galland et le juriste espagnol, Carlos Miguel. L’un et l’autre se mobilisent sur injonction de leur employeur à Alger pour servir la cause des séparatistes à Vienne et à Ljubljana


    5- A l’approche des débats sur la question nationale au sein de l’Assemblée Générale ou du Conseil de Sécurité, l’Ambassade d’Algérie concentre son action sur le lobbying en faveur des séparatistes. Elle démultiplie les démarches et les visites de sensibilisation et les moyens de pression pour faire admettre le principe de l’autodétermination à l’algérienne, celui du référendum à option unique et exclusive, celle de l’indépendance.

    Chaque fois que cette mission apprend le projet ou l’existence d’une activité envisagée par les séparatistes, elle en informe en temps utile le Département et alerte les autorités locales concernées, les partis politiques les parlementaires, ainsi que les mass-médias pour dénoncer la compagne de dénigrement dont fait l’objet notre pays de la part des séparatistes et de leurs soutiens, engagés aveuglément pour l’indépendance du Sahara sur la base d’argumentaire spécieux, partial et notoirement hostile au Maroc.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Autriche #Slovénie #Slovaquie

  • Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières, armée,

    Entre les deux géants du Maghreb, les lourds contentieux provenant de la colonisation et de la décolonisation ont rapidement pris une tournure militaire. Aujourd’hui, dos à dos, Alger et Rabat durcissent leur politique de défense : le Maroc crée une nouvelle zone militaire, la zone « est », à sa frontière avec l’Algérie, tandis que les nouveaux accords pour l’acquisition d’équipement militaire ne cessent de renforcer les arsenaux respectifs.

    La question des frontières est l’élément décisif qui va marquer soixante ans d’opposition marqués par des accès de violence directe ou par proxy (le Front Polisario). Elle influence profondément l’élaboration des politiques de défense des deux pays. La France coloniale porte une grande responsabilité dans la genèse de ce différend. Le contentieux des frontières fut le marqueur indépassable de la querelle. Il trouve ses racines dans le découpage desdites frontières par la France, à chaque fois au bénéfice de l’Algérie (alors trois départements français (1). Par ailleurs, le partage du Maroc en zones d’influence hispano-françaises, à la suite de la conférence d’Algésiras du 7 avril 1906 et du traité de Fès du 30 mars 1912, va contraindre le pouvoir chérifien à récupérer son territoire morceau par morceau (« en kit » comme dira Hassan II un jour (2) : le nord espagnol, la zone franche de Tanger, Ifni et le cap Juby et enfin à exiger la restitution du Sahara espagnol qu’il ne récupérera qu’en 1975, dans un coup de force face à un pouvoir franquiste épuisé. Cette restitution tardive favorisa l’émergence d’un acteur local, le Front Polisario, qui refusa l’annexion marocaine et réclama la tenue d’un référendum d’autodétermination. Le Maroc refusa et chassa le mouvement indépendantiste qui prit les armes. L’Algérie, après une hésitation initiale, prit fait et cause pour le Front Polisario et les affrontements se multiplièrent. Les deux armées se heurteront d’ailleurs, en 1976, à Amgala, dans une bataille en deux temps. Mais la prudence prévalut et, pour éviter une guerre sans merci, les deux pays ne s’affrontèrent plus que par Polisario interposé.

    Une lente structuration des politiques de défense

    Au début de la période postcoloniale, les deux États se soucient peu des conditions juridiques et politiques de l’exercice de la défense nationale. Des deux côtés, l’élément principal est l’incarnation. Les deux chefs d’État assument dans leur personne la souveraineté nationale et sont les garants de sa protection. Côté marocain, la simple appellation « forces armées royales » (FAR) de l’armée démontre le caractère propriétaire, néo-patrimonial, assumé de ce corps. En Algérie, l’Armée de libération nationale (ALN) devient l’Armée nationale populaire (ANP) mais demeure sous le contrôle exclusif du président Houari Boumédiène après sa prise de pouvoir en 1965, qui assume aussi la fonction de ministre de la Défense.

    La politique de défense algérienne : grands principes et schéma directeur

    La politique de défense algérienne, depuis l’indépendance, s’appuie sur de grands principes théoriques. Sur le plan interne, le soldat est l’héritier du moujahid de l’ALN et du fellagha de la résistance intérieure. Le maintien de la conscription, qui fit l’objet de grands débats à l’orée des années 2000, est vécu par le pouvoir comme un élément symbolique majeur, et ce, même si la professionnalisation de l’armée a été largement engagée. La terrible guerre civile algérienne (1991-2002) démontra, en ses premières années, l’incapacité des conscrits à tenir l’arrière-pays et surtout à combattre à armes égales avec les jihadistes des Groupements islamiques armés (GIA) et de l’Armée islamique du salut (AIS). Aujourd’hui, le quadrillage efficace du pays (en dehors de quelques endroits reculés) est une réalité.

    Sur le plan des frontières extérieures, l’Algérie a toujours assuré une surveillance étroite de la zone contiguë avec la Libye, toujours inquiète des sautes d’humeur du bouillant colonel Mouammar Kadhafi. Avec la Tunisie, après des années de gel, une coopération réciproque s’établit avec un droit de suite dans le cadre de la lutte contre les maquis antiterroristes. Au sud, l’APN assure le contrôle des maquis et de la guérilla jihadiste repoussée sur les franges maliennes pendant la guerre civile. À l’ouest, la défense de la frontière ouest avec le Maroc est évidemment la priorité, même si l’action militaire potentielle contre le royaume chérifien est dévolue aux forces combattantes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), épigone étatique du Front Polisario, proclamée en 1976, et dont la population est en exil à Tindouf depuis cette date.

    Les capacités de l’Algérie à projeter ses forces avaient été entravées dès l’origine par le refus initial de ses constitutionnalistes d’autoriser les interventions extérieures (ce principe fit l’objet d’une exception pendant les guerres israélo-arabes.) Cette autocensure était liée au traumatisme initial de sa propre guerre d’indépendance et voulait éviter que le pays ne s’engageât dans des « aventures » coloniales ou impérialistes. L’Algérie ne prit pas moins part à quelques opérations des Nations Unies, mais sans commune mesure avec l’activisme du Maroc dans ce domaine. La politique de défense algérienne est fortement marquée par la guerre d’indépendance. Le renvoi perpétuel aux « martyrs » (chahid) comme mémoire et exemplarité en est l’illustration. La dernière révision de la Constitution (en 2020, après l’ère Bouteflika) donne les principes suivants : « Digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, l’Armée Nationale Populaire assume ses missions constitutionnelles avec un engagement exemplaire ainsi qu’une disponibilité héroïque au sacrifice, […]. Le peuple algérien nourrit une fierté et une reconnaissance légitimes à l’endroit de son Armée Nationale Populaire, pour la préservation du pays contre toute menace extérieure, et pour sa contribution essentielle à la protection des citoyens, des institutions et des biens, contre le fléau du terrorisme, […]. »

    L’État veille à la professionnalisation et à la modernisation de l’ANP, de sorte qu’elle dispose des capacités requises pour la sauvegarde de l’indépendance nationale, de la défense de la souveraineté nationale, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, ainsi que de la protection de son espace terrestre, aérien et maritime (3).

    La mission de l’ANP est prioritairement dédiée à la défense du pays, mais cette dernière mouture constitutionnelle n’interdit plus à cette force militaire d’intervenir au-delà de la frontière.

    Même si le texte est plus explicite sur le maintien de la paix, c’est aussi la possibilité d’un droit de suite qui est ainsi libéré.

    Algérie : un regard de plus en plus sudiste

    Au début, le jeune État algérien s’est peu préoccupé des régions sahariennes. Dès 1963, avec la guerre des sables opposant l’Algérie et le Maroc, l’ouest fut la préoccupation principale. Au fil du temps, un colonel, Mouammar  Kadhafi —  de plus en plus imprévisible  —, la nécessité de détruire les convois de jihadistes remontant les armes des vieux dépôts tchadiens, et les infiltrations dans ces zones moins défendues, conduisirent les responsables militaires à investir sur la défense du sud. Trois nouvelles régions militaires furent alors créées  : Ouargla, Tamanrasset, Illizi.

    Le renforcement de la frontière sud se poursuivit car l’effectif était notoirement insuffisant : « Seule 10 % de l’armée algérienne est positionnée dans la zone saharienne (la moitié étant positionnée à la frontière avec le Maroc) (4). » Mais ce désintérêt est en cours de correction active depuis  2012  (5). Vis-à-vis des voisins, un embryon de coopération existe : un «  comité d’état-major opérationnel conjoint » (CEMOC) avec la Mauritanie, le Mali et le Niger, mais il n’a donné que peu de résultats depuis sa création en 2010. La nouvelle stratégie algérienne a été conçue pour tenter de répondre plus efficacement à la fluidité et à la rapidité des groupes jihadistes (6).

    En résumé, la politique de défense algérienne s’accroche toujours à ses fondamentaux (esprit moujahid, défense nationale du territoire contre toutes les menaces, obsession marocaine) mais elle tente également de s’adapter à un environnement fluctuant et plus conflictuel. La guerre en Libye, pour abattre Kadhafi, a traumatisé l’exécutif et la haute hiérarchie militaire. Les attaques venues des jihadistes du Sahel aussi. Sur le plan multilatéral, l’Algérie a perdu la prééminence absolue en matière de sécurité qu’elle avait à l’Union africaine. Le Maroc est revenu dans l’organisation. La RASD est affaiblie. La chute du clan Bouteflika, la mort du puissant chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, et la reconstitution d’un nouveau pouvoir, ont entraîné un repliement sur les fondamentaux de défense traditionnels. Parmi ceux-ci, le Sahara occidental revient en première ligne.

    Le Maroc : présent sur deux fronts ?

    Depuis le référendum constitutionnel du 7 juillet 1962, le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Les quatre autres constitutions ne modifieront pas ce principe. Cependant, si la souveraineté revient au peuple, le monarque est le cœur à partir duquel convergent tous les pouvoirs et notamment celui de conduire les armées. Comme nous le disions, « le Roi est la figure centrale et absolue du dispositif de défense. On peut même dire, avec Abdelwahab  Maalmi, que le Roi, pris en tant qu’organe de l’État, est le “véritable producteur de sens” » (7).

    Les coups d’État de 1971-1972, dans lesquels l’armée a été impliquée à tous les niveaux, entraînent un raidissement du pouvoir et conduisent à une purge profonde puis à une centralisation accrue avec tous les pouvoirs dans les mains royales. Si le dispositif s’est en partie décentralisé, à partir de la deuxième moitié de la guerre du Sahara, pour pouvoir répondre à la mobilité de l’adversaire, le Palais exerce cependant un contrôle étroit sur la haute hiérarchie.

    Dans la dernière constitution du 1er juillet 2010, le roi demeure l’élément central, à la fois politique et symbolique, des principes et de l’organisation de la défense. Le préambule précise qu’en tant qu’« État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible  ». L’article  42, qui détaille les pouvoirs et les compétences royales, stipule que le monarque est « le Garant de l’indépendance du pays et de l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques ». L’article 53, quant à lui, précise que le roi est le « Chef Suprême et Chef d’État-major Général des Forces Armées Royales ». Comme le note Brahim Saydi, « la politique de défense marocaine a toujours été définie en fonction de son combat pour l’intégrité territoriale du pays et des menaces que représentent ses voisins. La principale composante de cette menace est associée à l’Algérie […]. Les relations hispano-marocaines constituent le deuxième élément de cette perception de la menace » (8)

    Les notions d’indivisibilité et d’authenticité des frontières font référence, bien évidemment, au Sahara occidental mais aussi aux présides, ces possessions espagnoles au nord que sont les villes de Ceuta et Melilla, les îlots Leïla/Perejil et les îles Chaffarines. La récupération de ces petits territoires demeure un élément central du récit nationaliste marocain — lui-même contesté par l’Espagne, qui fait valoir une antériorité historique sur ces terres africaines (9). Cette préoccupation n’est pas totalement anecdotique, et le Maroc poursuit l’Espagne sur le terrain des instruments internationaux de décolonisation. Elle utilise aussi désormais l’arme des migrants. À deux reprises, en 2021 et en mars 2022, elle a laissé 8.000 puis 1.200 migrants prendre d’assaut les barbelés des deux villes, et par la mer. Les défenses furent saturées. Mais la véritable affaire demeure celle de l’opposition avec l’Algérie et la question du Sahara occidental. Depuis le succès de la stratégie des murs à partir de 1981, le Maroc contrôle l’essentiel du territoire contesté, renvoyant la RASD aux confins de la Mauritanie et de l’Algérie. Le dispositif de défense s’est perfectionné et l’investissement financier pour le développement du territoire a été considérable, mais rien n’est réglé sur le fond. Le référendum d’autodétermination prévu par les plans Baker n’a jamais pu se tenir et les deux camps se renvoient depuis la responsabilité de l’échec (10).

    Pendant presque vingt ans, la situation du territoire est restée figée. Le référendum s’est enlisé alors que des crises politiques chez les Sahraouis limitaient leur capacité d’action. La guerre civile algérienne n’arrangea rien car le pouvoir algérien se replia sur la survie. Depuis quelques années, le réarmement algérien, rendu possible par la remontée du prix des hydrocarbures et l’élimination de la menace intérieure, a permis de relancer l’intérêt pour la cause de la RASD. La question sahraouie est devenue un enjeu de politique interne en Algérie. L’armée en a fait aussi une cause sacrée.

    Conclusion : une paix armée ?

    La période Bouteflika a été celle d’un réarmement massif de l’Algérie, devenue la deuxième armée d’Afrique (11). Des achats d’armements colossaux à la Russie ont fait progresser ses capacités militaires dans tous les domaines. En face, le Maroc — ne pouvant pas s’aligner au niveau financier — joue la carte de la qualité et s’approvisionne, surtout aux États-Unis, en matériel de très haute technologie. Les nombreuses coopérations de ce pays visent également à mettre les armées à la pointe de la technologie. Dans cet environnement militarisé, il n’y a pas d’ouverture de paix prévisible. Le nouveau gouvernement algérien s’est engouffré dans le dossier sahraoui pour renforcer, si besoin était, sa légitimité en revenant aux fondamentaux et le Maroc a lancé une offensive diplomatique tous azimuts pour bétonner sa position politique. Au milieu, des accrochages commencent à se produire, impliquant d’un côté la RASD et de l’autre les forces marocaines. La volatilité de la situation stratégique mondiale et, dans l’affaire ukrainienne, la réhabilitation de l’usage de la guerre par la Russie comme règlement des contentieux peuvent faciliter la libération de volontés jusqu’alors contenues par un environnement international juridique et politique positif. Le face-à face-va donc continuer…

    Jean-François Daguzan

    Notes

    (1) Voir, entre autres, Michel Foucher, Fronts et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard, 1991, p. 207-211.

    (2) Hassan II & Éric Laurant, La mémoire d’un Roi : entretiens avec Éric Laurent, Paris, Plon, 1993.

    (3) «  Algérie  : Constitution de  1996 (version consolidée du 30 décembre 2020) », Digithèque MJP (https://mjp.univ-perp.fr/constit/ dz2020.htm).

    (4) Jean-Pierre Dufau, « Rapport autorisant l’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la défense entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire  », Assemblée nationale, 7  novembre  2012 (https://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r0343.asp).

    (5) Voir Salim Chena, « L’Algérie : de la puissance idéologique à l’hégémonie sécuritaire », in Mansouria Mokhefi & Alain Antil, Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés, IFRI, CNRS éditions, Paris, 2012, p. 19-37 (https:// books.openedition.org/editionscnrs/22836?lang=fr).

    (6) Abdennour Benantar, « Sécurité aux frontières : portée et limites de la stratégie algérienne », L’année du Maghreb, 14, juin 2016, p. 147-163 (https://journals.openedition.org/anneemaghreb/2712?lang=ar).

    (7) Jean-François  Daguzan, Le dernier rempart  ?  : forces armées et politiques de défense au Maghreb, Publisud-FMES-FED, Paris, 1998, p. 138.

    (8) Brahim Saidy, « La politique de défense marocaine : articulation de l’interne et de l’externe  », Maghreb-Machrek, n°202, hiver  2009-2010, p. 124 (https://www.cairn.info/revue-maghreb-machrek-2009-4-page-115. htm).

    (9) Leila ou Perejil (persil) selon que l’on parle du Maroc ou d’Espagne. Pour la dimension historique et politique, voir Yves Zurlo, Ceuta et Melilla : histoire, représentations et devenir de deux enclaves espagnoles, L’Harmattan, Paris, 2005.

    (10) Du nom de l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker III, chargé de la médiation par l’ONU. Voir Lucile  Martin, «  Le dossier du Sahara occidental », Les Cahiers de l’Orient, 2011/2, n°102, p. 43-57 (https://www. cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2011-2-page-43.htm).

    (11) «  Le Maroc 55e   puissance militaire au rang mondial  », Challenge, 21 janvier 2022 (https://www.challenge.ma/le-maroc-55eme-puissancemilitaire-au-rang-mondial-231143/)

    Source : Diplomatie SciencesPo

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Frontières

  • UA : Mme Dlamini Zuma, le cauchemar du Maroc

    UA : Mme Dlamini Zuma, le cauchemar du Maroc

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Algérie, Afrique du Sud, Dlamini Zuma,

    Rabat, le 2 juin 2013

    Stratégie pour contrer l’offensive de l’Algérie et de l’Afrique du Sud au sujet de la question du Sahara marocain

    Le 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), a été le révélateur de l’existence d’une véritable offensive, généralisée et planifiée par les adversaires du Maroc dont l’objectif est de faire d’abord adopter à l’UA une position prônant l’indépendance du sahara et de l’imposer, par la suite, au reste de la communauté internationale, comme seule et unique solution à ce conflit.

    L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA constitue un élément clé de la mise en œuvre de cette stratégie, conçue et mise en œuvre essentiellement par l’Algérie et l’Afrique du Sud, appuyés massivement et activement par la quasi-totalité des pays de la SADEC et par certains pays de l’Afrique orientale.

    Les travaux de ce Sommet ont dévoilé la collusion totale entre l’Afrique du Sud et l’Algérie d’une part et le Secrétariat de l’UA d’autre part qui d’ailleurs n’hésite plus à se départir ouvertement de la neutralité à laquelle il est normalement astreint. Cette collusion d’intérêt entre une partie des Etats membres et le Secrétariat de l’organisation, est un cas unique dans les annales des institutions internationales qu’il conviendra également de dénoncer.

    Cette note se propose de faire le point sur les travaux du Conseil Exécutif au sujet du Sahara, d’en tirer quelques enseignements, de décrire la stratégie poursuivie par les adversaires du Maroc, de proposer les éléments de la contre-offensive de notre pays et un plan d’action pour la mener à bien.

    Mission de la délégation marocaine à Addis-Abeba en marge des travaux du Sommet de l’UA

    Une délégation conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, a effectué une mission à Addis-Abeba à l’occasion de la tenue du Sommet de l’Union Africaine et de la célébration du cinquantenaire de l’unité africaine.

    Cette mission intervenue dans un contexte très particulier, suite à l’inscription, pour la première fois, de la question du Sahara à l’ordre du jour de l’UA, s’est assigné trois objectifs essentiels :

    Demander aux pays africains, amis du Maroc, d’exprimer leur refus de voir l’UA se saisir à nouveau de la question du Sahara et de demander, par conséquent, la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA ;

    Contrer l’adoption par l’UA de toute décision qui ne prendrait pas en considération l’évolution de la question du Sahara au Conseil de Sécurité des Nations Unies ;

    Faire entendre solennellement au sein de l’UA, par l’entremise de pays amis, la position du Maroc sur cette question.

    En préparation à ce Sommet, les démarches ci-après avaient été entreprises par le Maroc auprès des pays africains pour demander la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA :

    Des messages écrits ont été adressés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, aux Présidents du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Gabon et du Burkina Faso.

    Des lettres ont été adressées par le Ministre à l’ensemble des Ministres des Affaires Etrangères des pays africains ;

    Les Ambassadeurs de Sa Majesté le Roi en Afrique ont été instruits pour entreprendre auprès de leurs pays d’accréditation, des démarches pour appuyer cette demande.

    Une lettre de réponse a été adressée par le Ministre à la Présidente de la Commission de l’UA, lui expliquant les raisons pour lesquelles le Maroc considère qu’il n’est pas opportun pour l’UA de réintroduire dans son agenda l’examen de la question du Sahara.

    Dans ces démarches, l’argumentaire du Maroc s’articulait essentiellement autour des points suivants :

    1. L’OUA a échoué dans sa médiation pour résoudre le conflit du Sahara et s’est départie de son rôle d’arbitre en préjugeant de l’issue du processus d’autodétermination en admettant en son sein une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté et ce en violation de sa propre Charte et du principe même de l’autodétermination ;

    2. La question du sahara a divisé et a failli faire éclater l’OUA et qu’il n’est pas opportun de réintroduire à nouveau cette question controversée au sein de l’organisation panafricaine ;

    3. La question du Sahara est aujourd’hui du ressort du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui œuvre à la recherche d’une solution politique négociée et que l’UA devrait éviter d’être en déphasage avec le processus onusien et gagnerait au contraire, en crédibilité, à soutenir ce processus.

    Au plan opérationnel et lors des travaux du Conseil Exécutif, la délégation du Sénégal a fait une déclaration demandant la suppression pure et simple de la question du sahara de l’ordre du jour du Conseil. Le Sénégal a été appuyé par un grand nombre de pays amis, en l’occurrence, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Benin, le Burkina Faso, Djibouti, la Lybie, la RDC, le Congo et les Comores.

    Cette demande a été violemment combattue par les partisans du maintien de cette question à l’ordre du jour. Il s’agit des délégations de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, de la Tanzanie, de la Namibie, du Zimbabwe, du Lesotho, de la Zambie, du Botswana, du Soudan du Sud, en plus de la pseudo « rasd ».

    Devant cette division, un compromis a été trouvé consistant en l’adoption d’un projet de décision dont les éléments sont :

    Maintien de la question du sahara à l’ordre du jour et report de son examen à la prochaine session du Conseil Exécutif en Janvier 2014 ;

    Suppression dans le projet de décision initial présenté par le Secrétariat, de deux paragraphes hostiles au Maroc ;

    Demande à la Présidente de la Commission de l’UA de présenter à la prochaine session du Conseil Exécutif d’un rapport complet sur cette question, c’est-à-dire devant tenir compte du point de vue de toutes les parties ;

    Introduction d’un paragraphe faisant référence à la résolution 20.99 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 25 avril 2013.

    Soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question pour parvenir à une solution politique à travers des négociations directes, comme moyen d’autodétermination.

    A l’issue des travaux du Conseil Exécutif, il peut être avancé à juste titre que les démarches entreprises dans ce cadre ont permis la réalisation d’objectifs importants.  

    Le compromis arraché par les amis du Maroc est en soi une victoire notable ;

    Les adversaires du Maroc ont échoué à faire adopter une décision préparée par la Présidente de la Commission de l’UA et qui était totalement en faveur des thèses séparatistes ;

    Les débats qui ont eu lieu ont permis de constater que malgré son absence de l’OUA/UA depuis 1984, le Maroc continue de disposer d’importants appuis et soutiens en Afrique et d’une grande capacité de mobilisation de pays amis. Ces débats ont été une opportunité pour présenter, par le biais des pays amis, la position du Maroc sur la question du Sahara.

    Au-delà des péripéties des travaux proprement dit du 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), un constat plus profond et alarmant s’impose qui décèle la présence d’une stratégie dangereuse menée par les adversaires du Maroc contre ses intérêts vitaux. L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA et la tentative de reprise par l’UA de la question du sahara, ne sont que les éléments apparents de ce puzzle.

    La stratégie anti-marocaine menée par le biais de l’UA

    La stratégie des adversaires du Maroc qui se joue sur plusieurs registres, vise comme objectifs principaux, de faire échouer le processus onusien de recherche d’une solution politique négociée, de dépasser la demande du référendum en la remplaçant par l’option de l’indépendance et d’imposer en fin de compte, celle-ci comme la seule et unique alternative possible.

    A cette fin, les instigateurs de cette stratégie (Algérie – Afrique du Sud) entreprennent étape par étape avec la complicité avérée de la Présidente de la Commission de l’UA, la déconstruction de l’acquis du Maroc aux Nations Unies, l’imposition de l’UA, au demeurant acquise à leur cause, comme partie prenante du conflit en vue de l’adoption de l’option de l’indépendance comme position commune de l’Afrique pour la porter plus tard, quand les circonstances le permettront, au niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    En vue d’atteindre ces objectifs, la stratégie adverse poursuit la réalisation de séquences qui peuvent être énumérées comme suit :

    1. L’adoption par l’UA d’une position commune, radicale et hostile à l’intégrité territoriale de notre pays, vise à mettre fin à tout débat ou divergence au sein de la famille africaine sur la question du Sahara. L’adoption d’une telle position deviendrait ainsi un engagement contraignant qui obligerait tous les Etats membres à s’y conformer ;

    2. L’anéantissement des positions du Maroc en Afrique et de ses soutiens au sein de l’UA à propos de la question de l’intégrité territoriale ;

    3. L’utilisation de cette position, comme fondement politico-juridique, pour influer sur les décisions des institutions internationales et sur les opinions publiques.

    La contre-offensive du Maroc

    Sur la base du constat décrit ci-dessus, le Maroc n’a d’autre choix que de mettre au point une contre-offensive d’envergure visant fondamentalement à faire échouer la stratégie adverse et à réaliser l’objectif d’évincer la prétendue « rasd » de l’UA et imposer la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
    La contre-offensive du Maroc devra s’appuyer sur l’ensemble de ses atouts et capitaliser sur les acquis réalisés aux Nations Unies dans le cadre du règlement de la question du sahara.

    Une des conditions préalables pour amorcer cette contre-offensive, réside dans la prise de conscience par tous les décideurs du danger et des risques que comporte pour notre pays la stratégie des ennemis du Maroc.

    La clé de réussite de la contre-offensive passe par l’organisation et le rassemblement des différents intervenants et la convergence de tous les efforts vers un seul et même objectif, celui de faire échec à la stratégie adverse et de faire consacrer par la communauté internationale, la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

    La contre-offensive à engager, compte tenu des forces et des atouts dont dispose notre pays, et des handicaps et difficultés qu’il faudra surmonter, devra être menée sur les fronts diplomatiques et médiatiques et utiliser également la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour dénoncer, auprès du HCR, du Conseil des droits de l’homme, de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et des ONG internationales, ce crime contre l’humanité dont sont coupables l’Algérie et le Polisario.

    1/ Les atouts qui consolident la position du Maroc

    La légitimité du recouvrement par le Maroc de son sahara (fondements juridiques et historiques) ;

    L’effectivité de la présence du Maroc sur le territoire (le processus d’intégration et d’inclusion des populations ainsi que les grandes réalisations économiques et d’infrastructures) ;

    L’unanimité nationale autour de la question du sahara, qui constitue une question vitale et déterminante pour l’ensemble des marocains ;

    La pertinence et la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution de compromis réaliste, viable et démocratique à la question du Sahara, qualifiée de sérieuse et crédible et soutenue par une grande majorité de pays ;

    Le soutien implicite dont bénéficie le Maroc au niveau international en ce qui concerne la question du Sahara. Aucun pays européen, ni aucun membre permanent du conseil de Sécurité ne reconnaît la « rasd ». En Afrique, 35 pays sur 53, ne reconnaissent pas cette entité.

    La solidité et la stabilité des institutions marocaines, qui lui permettent d’être cité en modèle dans un environnement régional instable et fragile ;

    La crédibilité du Maroc au niveau international en tant que partenaire fiable et pôle de stabilité et de sécurité dans la région, ainsi que le rôle positif du Maroc en tant qu’acteur actif dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ;

    La vigueur et le dynamisme économique et social du pays et l’attractivité qu’exerce le modèle de développement politique, économique, social et culturel du Maroc, dans son environnement régional ;

    La forte présence du Maroc en Afrique de l’Ouest et Centrale, où il compte des alliances sûres qui s’appuient sur les liens historiques ancestraux et sur des relations culturelles profondes, renforcés par une coopération et des partenariats économiques exemplaires.


    2/ Les handicaps du Maroc en Afrique

    Le retrait du Maroc de l’OUA/UA, tout en étant fondé, légitime et irréversible tant que dure l’illégalité qui a motivé ce retrait, laisse les mains libres à ses adversaires au sein des instances panafricaines.

    Les effets de cette absence sont accentués par la réduction du niveau de l’Ambassade du Maroc à Addis-Abeba, au moment où il fallait au contraire le renforcer.

    La sous-représentation du Maroc en Afrique Australe et Orientale (6 ambassades pour 24 pays), régions qui comptent le plus grand de pays hostiles à notre cause nationale, constitue une autre difficulté à laquelle il serait nécessaire d’y remédier.


    Le faible poids sur l’échiquier africain des pays francophones qui composent le socle des soutiens du Maroc et qui se reflète par le niveau de moins en moins important de leur influence sur la scène africaine et au sein de l’UA. De plus, ce groupe fait montre d’une certaine mollesse, de timidité voire même d’une certaine indifférence pour défendre ses points de vue.

    La montée en puissance des pays anglophones qui composent le socle des soutiens du clan hostile à notre pays et qui se traduit par le leadership et l’influence prépondérants qu’ils exercent sur l’agenda africain. En outre ce groupe fait montre d’une grande détermination et d’un engagement virulent et agressif voir d’un activisme pour imposer ses points de vue. Les péripéties de l’élection de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA, en est une parfaite illustration.

    La collusion manifeste entre les adversaires du Maroc et la Présidente de la Commission de l’UA, rend plus difficile la tâche de contrer l’offensive adverse.

    L’enlisement du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée à la question du Sahara, est présenté par les adversaires du Maroc comme étant un échec de la proposition marocaine du plan d’autonomie et leur sert d’argument pour demander la réappropriation par l’UA de cette question.

    Le blocage à dessein de l’UMA, en tant qu’organisation africaine régionale, prive le Maroc d’un levier considérable, à travers lequel il pouvait contourner son absence de l’UA et influer sur la décision africaine.


    Les éléments de la contre-offensive du Maroc

    La contre-offensive que le Maroc est appelé à engager pourra être menée sur plusieurs niveaux et viser à mettre en échec les tentatives de l’implication de l’UA dans la question du Sahara, faire reconnaître par l’UA la centralité du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée au conflit et acculer l’Algérie sur la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.

    1. Les actions pour contrer l’offensive au sein de l’UA

    Le premier échelon de la contre-offensive marocaine devra viser d’abord de faire échec à la stratégie adverse à l’occasion de la prochaine session du Conseil Exécutif de l’UA en janvier 2014.

    Un premier objectif consiste à empêcher l’adoption par ce conseil d’une décision qui réintroduit dans le débat le plan de règlement de l’OUA devenu caduc ainsi que les résolutions de l’UA de 2009 appelant à l’organisation d’un referendum d’autodétermination dans le territoire du Sahara. La décision qui devra être adoptée à cette occasion devrait prendre en compte exclusivement, en les soutenant, les efforts de la communauté internationale visant la recherche d’une solution politique négociée.

    Pour atteindre ce premier objectif, il est nécessaire d’entreprendre une vaste campagne diplomatique visant la mobilisation d’un maximum de pays africains y compris ceux qui ont montré un certain agacement à voir à nouveau l’UA s’embarquer dans des combats idéologiques d’un autre temps. Cette action devrait viser également la neutralisation de la Présidente de la Commission de l’UA par la dénonciation de son parti pris en faveur des adversaires du Maroc.

    A cet effet, sur le plan opérationnel, il peut être procédé à l’engagement des actions suivantes :

    Des émissaires porteurs de Messages Royaux pourraient être dépêchés auprès des Chefs d’Etat des pays amis, en l’occurrence, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, la Guinée Equatoriale, La Gambie, le Congo, la RDC, le Benin, du Cap Vert, le Togo, le Niger, le Tchad, Les Comores, Djibouti, de l’Erythrée, le Cameroun, les Seychelles, de la Lybie, de la Tunisie de l’Egypte, du Sierra Léone, du Liberia, du Soudan du Kenya et Rwanda.

    Cette démarche devrait être relayée au niveau des Ministres des Affaires Etrangères de ces pays ainsi qu’auprès de tous les autres échelons : les Ambassadeurs africains à Rabat, les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Représentants permanents à Addis-Abeba.

    Un mémorandum complet sur la question du Sahara devra être préparé et remis à tous les interlocuteurs comme support à ces démarches.

    Un rapport exhaustif sur la question du Sahara devra être adressé à la Présidence de l’UA et à la Présidente de la Commission de l’UA, pour qu’il soit pris en compte dans le rapport complet que cette dernière devra présenter devant le Conseil Exécutif en janvier 2014. Ce rapport devra également être remis aux représentants de tous les Etats membres, à l’exception de l’Algérie.

    Il serait indiqué de faire en sorte de mieux organiser le groupe des pays amis du Maroc comme l’est celui des adversaires de notre pays, afin d’en faire le véritable relais de la stratégie marocaine. A cette fin, une réunion regroupant les Ministres des pays qui constituent le noyau dur des soutiens du Maroc, devrait être organisée dans une capitale africaine pour asseoir, de manière concertée, le plan d’action à engager au niveau de l’UA.

    Cette action qui n’a comme but que de contrer l’offensive des adversaires du Maroc à l’UA, devrait être accompagnée par une contre-attaque sur d’autres fronts afin de mettre en difficulté l’Algérie et le Polisario.

    2/ La contre-offensive du Maroc

    La dénonciation de la situation des populations séquestrées à Tindouf

    Le Maroc devra par l’intermédiaire des pays amis entreprendre une action auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour l’amener à prendre en charge la question du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Un mémorandum devrait être remis à cette instance sur cette question pour lui demander de s’acquitter de ses obligations à l’égard de ces populations maintenues de force dans ces camps.

    Parallèlement, il faudrait entreprendre avec détermination des démarches auprès du HCR, du CDH et des ONG d’audience internationales pour les contraindre à se saisir sérieusement de la question de la violation des droits des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie et du Polisario sur ce crime. Cette démarche renforcée par les résolutions du Conseil de Sécurité, vise à acculer l’Algérie et à la mettre au banc des accusés sur une question où elle la plus inconfortable et la plus vulnérable.

    La mobilisation des médias nationaux et internationaux ainsi que les ONG marocaines et internationales de défense des droits de l’homme, sont à cet égard indispensable.

    Les relations Maroc-Algérie

    Dénoncer auprès des différents interlocuteurs africains et étrangers et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler la duplicité de son langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.

    Cette posture de l’Algérie tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise en fin de compte à les démobiliser.

    Le durcissement du ton à l’égard e l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera une menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragilisée. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.

    La confirmation de la centralité du processus de l’ONU dans le règlement de la question du Sahara

    Crédibiliser le processus onusien d’une solution politique en le remettant d’actualité et en évitant son enlisement afin de donner à la communauté internationale les raisons de continuer à y croire. Ce processus est actuellement en panne, ce qui tend à faire accréditer l’idée, véhiculée par l’Algérie, de son échec. Sa réactivation d’une façon ou d’une autre peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires de notre pays.

    Des démarches doivent être entreprises auprès du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’informer des manœuvres visant à saboter le processus de négociation et justifier ainsi la réappropriation par l’UA du dossier du Sahara. Il faudra également faire part au Secrétaire Général des Nations Unies du refus du Maroc de voir son Envoyé Personnel rendre compte à l’UA de son mandat.

    La mise en œuvre de cette stratégie du Maroc devra s’appuyer sur une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalités nationales et étrangères ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale et d’académiciens. Cette task force devra disposer de ressources et moyens conséquents à la hauteur des enjeux.

    Le succès de cette entreprise dépendra également dans une grande mesure du renforcement substantielles des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et du renforcement de la présence marocaine dans les régions africaines ou notre pays est sous représentée. L’Ambassade du Royaume du Maroc à Addis-Abeba doit constituer un élément central de la mise en œuvre de cette stratégie et devra être dotée de ressources et de moyens lui permettant de jouer pleinement cette nouvelle mission.

    ——————————————-

    Projet de Note à la Très Haute attention de Sa Majesté le Roi

    J’ai l’insigne honneur de soumettre à la très haute attention de Votre Majesté les propositions, ci-après, dans le cadre la stratégie du Maroc pour expliquer aux Etats Africains la légalité de la position du Maroc au sujet du différend régional sur le Sahara marocain, et ce, en perspective des travaux du Sommet de l’Union Africaine prévus à Addis-Abeba, du 25 au 27 Mai 2013.

    1. Demander aux Pays Africains, amis du Maroc, (entre autres, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Burkina Faso, la Gambie, ………) d’adresser des notes à la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, afin d’exprimer leur refus que l’Union Africaine s’autosaisisse de la question du Sahara, en raison du transfert de ce dossier aux Nations Unies après l’admission de la ‘’pseudo-rasd’’ au sein de l’Union Africaine ;
    1. Elaborer une déclaration, reprenant l’évolution de la question du Sahara aux Nations Unies, qui serait lue par le représentant d’un pays ami (Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie) au nom d’un groupe d’Etats amis et demander à ce que cette déclaration soit consignée dans le Procès-verbal de la réunion du Conseil Exécutif de l’Union Africaine ;
    1. Médiatiser le contenu et la teneur de cette déclaration qui a l’avantage d’introduire dans le débat de l’Union Africaine le point de vue des Nations Unies au sujet de l’évolution de la question du Sahara.

    Cette démarche qui s’inscrit dans le cadre de la dynamique créée par les récentes visites de Votre Majesté en Afrique a pour objectifs de :

    1. Briser les tentatives de Mme ZUMA de pousser l’Union Africaine à adopter une position en déphasage avec celle des Nations Unies sur la question du Sahara,
    1. Faire entendre solennellement la voix des pays amis dans l’enceinte de l’Union Africaine sur cette question, et partant permettre aux représentants des Etats membres de cette organisation d’être au fait de l’évolution actuelle de la question du Sahara aux Nations Unies.
    1. Consigner désormais la position des pays amis et donc du Maroc dans la littérature de l’Union Africaine sur la question du Sahara.

    A cet effet, un mémorandum sur l’évolution de la question du Sahara, ainsi qu’une déclaration seront préparés par ce Département et remis, après l’accord de Votre Majesté, aux pays africains amis qui seront chargés de mener à bien cette action.

    Pour cela, je propose à Votre Majesté de me rendre dans les capitales des pays africains amis, porteur de Lettres de Votre Majesté, pour leur demander d’être les portes parole du Maroc à travers la présentation de l’évolution réelle de la question du Sahara dans l’enceinte de l’Union Africaine.

    Je saurais gré à Votre Majesté des Hautes Instructions que vous voudriez bien me donner à ce sujet.

    ———————————————–

    Note à l’attention de Monsieur le Ministre

    Objet : Question du Sahara Marocain à l’Union Africaine/Proposition de démarche en réponse à la lettre de Mme Zuma

    La présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA) vous a écrit pour demander au Maroc de lui faire part de ses vues sur la situation actuelle au Sahara et les perspectives de règlement de la question et ce dans le cadre de la décision du Conseil Exécutif de l’UA en date du 25 janvier 2013 qui appelle à la mise en œuvre de « l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple su Sahara occidental ».
    Dans cette lettre, la Présidente de la Commission de l’UA se réfère au plan de règlement de 1988 et fait abstraction de tous les développements ultérieurs de la question.
    Dans ce cadre, j’ai tenu cet après-midi une réunion de travail avec le Directeur des Affaires Africaines et le Directeur des Nations Unies et des Organisations Internationales à l’issue de laquelle il a été convenu de soumettre à votre appréciation les éléments ci-après de la démarche suivante :
    1 Ne pas répondre à la lettre de Madame Zuma pour éviter de réintroduire l’implication de l’UA dans le règlement du différend sur le Sahara sans aucune garantie que le point de vue du Maroc soit reflété in extenso dans le rapport de Conseil Exécutif de l’UA.

    2 Demander à un Etat membre de l’UA, parmi les pays amis du Maroc Sénégal, d’adresser une note à la Présidente de la Commission de l’UA afin de l’insérer comme contribution au débat sur la question du Sahara dans le but de faire figurer le point de vue du Maroc dans le rapport.

    3- Elaborer une déclaration, reprenant l’évolution de la question du Sahara aux Nations Unies, qui serait lue par le représentant d’un pays ami (Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie) au nom d’un groupe d’Etats amis et demander à Mme Zuma qu’elle soit consignée dans le Procès-Verbal de la réunion du Conseil Exécutif.
    4- Médiatiser le contenu et la teneur de cette déclaration qui a l’avantage d’introduire dans le débat de l’UA un autre point de vue (celui de notre pays), en phase avec l’évolution de la question du Sahara aux Nations Unies.

    5- Permettre aux représentants des Etats membres de l’UA d’être au fait de l’évolution actuelle de la question du Sahara au Nations Unies.
    Cette démarche qui s’inscrit dans le cadre de la dynamique créée par les récentes visites royales en Afrique a pour objectifs :
    1.- Briser le consensus sur la position de l’UA par rapport à celle des Nations Unies sur la question du Sahara,
    2.- Diviser les membres de l’UA sur cette question et faire entendre la voix des pays amis dans l’enceinte de l’UA sur cette question,
    3.- Consigner désormais la position des pays amis et donc du Maroc dans la littérature partiale de l’UA sur la question du Sahara.

    A cet effet un mémorandum sur l’évolution de la question du Sahara, ainsi qu’une déclaration seront préparés par le Département et remis aux pays amis qui seront chargés de mener à bien cette action.
    Pour cela, il est souhaitable d’entreprendre des démarches, dans les plus brefs délais, dans les capitales de pays amis pour leur demander d’être les portes parole du Maroc à travers la présentation de l’évolution réelle de la question du Sahara aux Nations Unies dans l’enceinte de l’Union Africaine.
    Je vous saurais gré des instructions que vous voudriez bien me donner au sujet de cette proposition de démarche.

    —————————————————————————-

    Fwd : Manœuvres pour la Présidence de la Commission de l’UA

    SALAHEDDINE MEZOUAR

    Date d’envoi : samedi 25 janvier 2014 14:03
    À : Lotfi Bouchaara

    Envoyé de mon iPhone
    Début du message transféré :

    Expéditeur : Tagma

    Date : 25 janvier 2014 12:55:23 UTC

    Destinataire : SALAHEDDINE MEZOUAR , Mbarka Bouaida

    Objet : Manœuvres pour la Présidence de la Commission de l’UA

    Honneur porter votre attention que selon diverses sources des consultations informelles ont lieu entre certains pays pour réfléchir à après Zuma au cas ou celle-ci devrait se présenter aux élections présidentielles dans son pays.

    Certaines sources avancent le nom de Lamamra pour lui succéder. D’autres souhaitent que ce soit un africain noir francophone.

    Il serait souhaitable d’en parler avec nos amis pour éventuellement pousser un candidat qui aurait des chances de succéder à Zuma.

    Haute considération
    M. O. Tagma
    Envoyé de mon iPhone

    Source : Maroc-leaks.com

    —————————————-

    #Sahara_Occidental #Maroc #Union_Africaine #Algérie #Afrique_du_sud #Dlamini_Zuma

  • Note de la diplomatie marocaine sur le Cameroun

    Note de la diplomatie marocaine sur le Cameroun

    Tags : Cameroun, Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine,

    Le système de gouvernement au Cameroun est très centralisé. Toutes les décisions, même les plus simples (nomination de commissaires, simple mouvement diplomatique …) sont soumises pour instruction explicite du Chef de l’Etat.

    Le Cameroun est connu pour adopter une politique étrangère très discrète qui évite de se prononcer sur des questions politiques internationales même celles liées à ses relations avec les pays voisins. Les différentes chancelleries accréditées à Yaoundé se plaignent de la lenteur qui caractérise les prises de positions camerounaises vis-à-vis des questions bilatérales, régionales et internationales.

    Le Ministre des Relations Extérieures, M. Pierre Moukoko Mbonjo, professeur universitaire de carrière, est un simple exécutant qui se réfère toujours à la hiérarchie pour toutes les questions les plus élémentaires.
    Il a refusé à cet effet de manière catégorique de mentionner dans la déclaration finale sanctionnant les travaux de la 2ème Session de la Commission Mixte maroco-camerounaire, organisée à Yaoundé au mois de septembre 2012, les questions politiques abordées, notamment la question de notre intégrité territoriale, avec M. le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération.

    Il n’a pas répondu à l’invitation qui lui a été adressée concernant sa participation aux travaux du Conseil Exécutif de la CEN-SAD (Rabat, juin 2012). Le Cameron, par la voix du Ministre Délégué auprès du Ministre des Relations Extérieures Chargé de la Coopération avec le Monde Musulman avait, lors de son entretien avec le Directeur des Affaires Africaines à Yaoundé, donné son accord de principe pour adhérer au CEN-SAD, d’où l’invitation en question. La réponse par note verbale du Ministère camerounais des relations extérieures souligne qu’elle accuse réception de l’invitation et que la réaction à cette invitation sera connue après autorisation sollicitée, dans ce sens, à la Présidence de la République.

    Le Ministère camerounais des Relations Extérieures, invité à prendre part à la 4ème Conférence du groupe des amis du peuple syrien (Marrakech le 12/12/2012) n’a pas répondu à l’invitation sous prétexte qu’il n’a pas reçu les instructions du Chef de l’Etat.

    Si le volet économique a connu ces deux dernières années une nette amélioration à travers la présence d’opérateurs marocains au Cameroun, il y a lieu de constater la rareté des visites d’officiels marocains de haut niveau, dans un cadre bilatéral, depuis 2005.

    Source : Maroc-leaks, 03/12/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Cameroun #Union_Afr

  • Note de la diplomatie marocaine sur le Cameroun

    Note de la diplomatie marocaine sur le Cameroun

    Tags : Cameroun, Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine,

    Le système de gouvernement au Cameroun est très centralisé. Toutes les décisions, même les plus simples (nomination de commissaires, simple mouvement diplomatique …) sont soumises pour instruction explicite du Chef de l’Etat.

    Le Cameroun est connu pour adopter une politique étrangère très discrète qui évite de se prononcer sur des questions politiques internationales même celles liées à ses relations avec les pays voisins. Les différentes chancelleries accréditées à Yaoundé se plaignent de la lenteur qui caractérise les prises de positions camerounaises vis-à-vis des questions bilatérales, régionales et internationales.

    Le Ministre des Relations Extérieures, M. Pierre Moukoko Mbonjo, professeur universitaire de carrière, est un simple exécutant qui se réfère toujours à la hiérarchie pour toutes les questions les plus élémentaires.
    Il a refusé à cet effet de manière catégorique de mentionner dans la déclaration finale sanctionnant les travaux de la 2ème Session de la Commission Mixte maroco-camerounaire, organisée à Yaoundé au mois de septembre 2012, les questions politiques abordées, notamment la question de notre intégrité territoriale, avec M. le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération.

    Il n’a pas répondu à l’invitation qui lui a été adressée concernant sa participation aux travaux du Conseil Exécutif de la CEN-SAD (Rabat, juin 2012). Le Cameron, par la voix du Ministre Délégué auprès du Ministre des Relations Extérieures Chargé de la Coopération avec le Monde Musulman avait, lors de son entretien avec le Directeur des Affaires Africaines à Yaoundé, donné son accord de principe pour adhérer au CEN-SAD, d’où l’invitation en question. La réponse par note verbale du Ministère camerounais des relations extérieures souligne qu’elle accuse réception de l’invitation et que la réaction à cette invitation sera connue après autorisation sollicitée, dans ce sens, à la Présidence de la République.

    Le Ministère camerounais des Relations Extérieures, invité à prendre part à la 4ème Conférence du groupe des amis du peuple syrien (Marrakech le 12/12/2012) n’a pas répondu à l’invitation sous prétexte qu’il n’a pas reçu les instructions du Chef de l’Etat.

    Si le volet économique a connu ces deux dernières années une nette amélioration à travers la présence d’opérateurs marocains au Cameroun, il y a lieu de constater la rareté des visites d’officiels marocains de haut niveau, dans un cadre bilatéral, depuis 2005.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Cameroun #Union_Africaine

  • Sénégal : Teranga, gifles au Parlement et Françafrique

    Sénégal : Teranga, gifles au Parlement et Françafrique

    Tags : Sénégal, corruption, Françafrique, Maroc, Mankeur Ndiaye, Macky Sall, Sahara Occidental, Union Africaine,

    La tension était vive le jeudi 1er décembre à l’Assemblée nationale du Sénégal entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition, au cours de la séance plénière consacrée au budget du ministère de la Justice.

    Dans une video qui a fait la une des reseaux sociaux, la députée nationale, Amy Ndiaye, de la majorité, a reçu une gifle d’un élu de l’opposition. Et s’en est suivi d’une bagarre entre les élus de deux camps. En effet, en pleine séance de l’assemblée nationale du Sénégal, le député, Massata Samb a foncé sur la dame pour la gifler.

    L’Assemblée nationale du Sénégal est devenue coutumière de ces scènes de pugilat entre députés, représentants du peuple qui se battent. Un scénario qui illustre le niveau médiocre des politiciens sénégalais. Non sans raison, ils sont les plus corrompues du continent africain. Le hacker français qui sévissait sous le pseudonyme de Chris Coleman a dévoilé comment l’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, se rendait chaque année à l’Ambassade du Maroc à Dakar pour quémander de l’argent sous prétexte de vouloir offrir le pèlerinage à des membres de sa famille.

    Pire encore, il s’en prenait à celui qui a été son ami, mais surtout son patron à la tête du ministère des Affaires Etrangères, Monsieur Cheikh Tidiane Gadio. Un épisode qui révèle les coups tordus qui caractérisent la mission de Monsieur Ndiaye á la tête de la diplomatie sénégalaise.

    Lorsque Ndiaye accepte de l’argent du Maroc, il n’est pas guidé par des convictions de nature politique. Il s’agit de pure mercenariat. En échange, Ndiaye doit défendre les intérêts du royaume chérifien auprès de l’Union Africaine. Notamment s’en prendre aux sahraouis et au membership de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique) dans l’organisation panafricaine. Même après avoir été limogé de son poste de ministre des affaires étrangères, il poursuit l’agenda tracée à Rabat. Le 7 novembre dernier, il faisait partie d’un « groupe d’anciens responsables africains » qui, depuis le Maroc, ont lancé ce qu’ils ont dénommé « l’Appel de Tanger » dans lequel ils appellent à l’expulsion de la RASD de l’UA.

    Dans son offensive contre les sahraouis, Ndiaye est soutenu par le président Macky Sall dans le cadre de leurs efforts de maintenir en vie la Françafrique dont le Maroc, le Sénégal et le Côte d’Ivoire constituent les derniers vestiges.

    #Sénégal #Maroc

  • Le festival du film le plus éloigné du monde

    Le festival du film le plus éloigné du monde

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Festival de Cinéma, FiSahara,

    Au plus profond du désert algérien, un événement organisé par des Sahraouis met la lutte de libération du Sahara occidental sur grand écran.

    Par Ariel Sophia Bardi, écrivaine et photographe indépendante basée à Rome.

    CAMP DE RÉFUGIÉS D’AUSERD, Algérie— Vers 22 heures, au milieu du désert du Sahara, seules deux lumières brillaient : la lune et un écran de projection. Environ 70 personnes se sont rassemblées devant l’écran alors qu’un film y était diffusé depuis un camion à 16 roues. Certains étaient assis sur des tapis, déroulés sur du sable rocheux et rougeâtre ; d’autres étaient accroupis sur des dunes basses. Ils ont tous regardé attentivement une voix retentir des haut-parleurs :

    « Ceux qui ne connaissent pas le Sahara pensent qu’il n’y a ici que du sable. Mais le Sahara est un pays occupé. Et un peuple en exil.

    C’était la deuxième soirée de la 17e édition de FiSahara , le Festival international du film du Sahara occidental, qui s’est tenu du 11 au 16 octobre dans le camp de réfugiés d’Auserd, dans la province algérienne la plus occidentale de Tindouf, qui borde la Mauritanie, le Maroc et le Sahara occidental. Auserd – ainsi que quatre autres camps voisins – s’est formé au milieu des années 1970, lorsque le Maroc a envahi le Sahara occidental après la décolonisation espagnole et qu’environ 50 000 des Sahraouis indigènes de la région ont fui.

    Plus de 45 ans plus tard, le Maroc continue d’occuper la majeure partie du Sahara occidental. Le Front Polisario – le mouvement de libération sahraoui – a réussi à reprendre une étroite bande de désert à l’est, qui forme la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée. Un tiers de tous les Sahraouis vivent en tant que réfugiés dans les cinq camps algériens gérés par le Front Polisario – un sombre vide pour une communauté traditionnellement nomade.

    Des cinéastes espagnols ont créé le festival FiSahara de cinq jours en 2003 pour sensibiliser le public à l’occupation marocaine du Sahara occidental. Bien qu’il continue de recevoir le soutien de partenaires en Espagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, l’événement est désormais entièrement géré par les Sahraouis. Les participants étrangers, la presse, les cinéastes, les artistes et les équipes de production arrivent ensemble sur un seul vol affrété Air Algérie au départ de Madrid. Cette année, FiSahara a projeté plus de 20 films.

    « La culture est quelque chose qui nous unit tous. … Grâce à la culture, nous pouvons raconter notre histoire, qui est bien sûr aussi politique », a déclaré Tiba Chagaf, un cinéaste sahraoui qui réalise FiSahara. Il est né au Sahara occidental mais a été contraint de fuir et de s’installer dans les camps alors qu’il était tout petit.

    « Notre peuple s’est toujours déplacé », a déclaré Chagaf à Foreign Policy . « Depuis le moment du conflit, nous sommes faits pour être coincés ici. Depuis, nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour nous libérer et redevenir nomades.

    En 1975, le roi Hassan II du Maroc apparaît à la télévision et annonce la Marche verte , une manifestation de masse pour prendre le Sahara occidental, alors appelé Sahara espagnol. La bande de terre riche en ressources était un territoire colonial espagnol depuis 1884, mais le Maroc – qui avait obtenu son indépendance de la France en 1956 – revendiquait sa propre souveraineté territoriale de la domination coloniale. La Cour internationale de justice s’est prononcée contre la demande du Maroc en octobre 1975, provoquant l’invasion d’Hassan.

    Mohammad Salim, aujourd’hui âgé de 73 ans, regardait avec effroi depuis son domicile de Laayoune, la capitale du territoire. Bientôt, l’armée marocaine a commencé à bombarder. « Je n’ai même pas eu le temps de comprendre. Je me suis retrouvé à courir avec un groupe de personnes que je ne connaissais pas, juste pour me sauver », a-t-il déclaré à Foreign Policy.

    À l’époque, le Front Polisario n’avait que 2 ans – un mouvement anti-espagnol et indépendantiste qui a rapidement pivoté pour s’attaquer au Maroc. Salim a rejoint son régime militaire et s’est retrouvé dans une fusillade avec les troupes marocaines près de la frontière algérienne. Une bombe est tombée, apparemment de nulle part. « Nous ne connaissions pas les avions », a déclaré Salim. Après une blessure à la tête et une crise d’amnésie, il s’est retrouvé à Auserd, l’un des cinq nouveaux camps de réfugiés.

    Ce sont des femmes sahraouies qui ont construit les camps. Les hommes étaient absents, combattant en première ligne. Au début, « il n’y avait rien du tout. Seul désert », a déclaré Mariam Ahmada, la gouverneure du camp de Smara, situé au sud d’Auserd. Ahmada avait 9 ans lorsque sa famille a fui le Sahara Occidental. « Ne comptez pas mon âge maintenant », a-t-elle plaisanté.

    À l’époque, les femmes utilisaient des châles traditionnels pour construire des tentes. Tout a été fabriqué à partir de matériaux récupérés – encore visibles dans les portes de voiture rouillées qui servent d’enclos pour les chèvres et les chameaux – donnant aux camps une ingéniosité surréaliste de dépotoir. Chacun des cinq camps porte le nom d’une ville laissée au Sahara occidental : Auserd, Smara, Bojador, Laayoune et Dakhla.

    « Parfois, la situation des réfugiés devient votre nouvelle réalité. Nous ne voulions pas que nos enfants oublient d’où ils venaient », a déclaré Ahmada.

    Les conditions dans les camps sont dures. Ils sont fréquemment frappés par des tempêtes de sable et les températures estivales peuvent dépasser 120 degrés Fahrenheit. Bien que chaque camp ait sa propre école et son propre hôpital, le diabète et les problèmes nutritionnels sont endémiques. Un consortium d’organisations non gouvernementales a averti pendant FiSahara que 180 000 résidents du camp sont confrontés à une crise alimentaire dans un contexte de réduction de l’aide internationale. L’Algérie soutient l’indépendance sahraouie mais n’est pas impliquée dans l’administration du camp, qui est supervisée par le Front Polisario.

    Le FiSahara de cette année a été le premier organisé depuis 2020, lorsque le cessez-le-feu négocié par les Nations Unies en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario a pris fin et que l’administration Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. (Le président américain Joe Biden n’a pas encore renversé cette politique et ne semble pas enclin à le faire.) En mars, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a emboîté le pas après avoir fait face à d’intenses pressions du Maroc, qui a menacé d’alléger ses contrôles aux frontières et de laisser les migrants entrer dans le pays. Enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en Afrique du Nord.

    La cause sahraouie compte de nombreux défenseurs en Espagne, dont beaucoup reprochent à l’Espagne de ne pas avoir de plan clair pour l’indépendance sahraouie après la décolonisation. Les Sahraouis parlent également l’espagnol comme deuxième langue et fréquentent en grand nombre les universités espagnoles. Les Espagnols de FiSahara ont rapidement noté que la décision de Sánchez ne parlait pas pour eux, ni pour tous les responsables espagnols. « C’est une décision personnelle, pas une décision légale, et cela ne représente pas tous les parlementaires espagnols », a déclaré Abdulah Arabi, le représentant du Front Polisario en Espagne, à Foreign Policy .

    Au cours des deux dernières années, la guerre a de nouveau éclaté le long du mur de sable de 1 600 milles construit par le Maroc qui sépare la République arabe sahraouie démocratique du Sahara occidental sous contrôle marocain, connu sous le nom de Berm. Criblé de mines terrestres, le Berm fait 16 fois la taille du mur de Berlin et presque la longueur de la frontière américano-mexicaine. Les tensions régionales n’ont fait qu’élargir la portée du conflit : l’Algérie et le Maroc ont rompu leurs liens dans un contexte d’escalade des différends frontaliers en 2021, et en août, le Maroc a rappelé son ambassadeur en Tunisie après que Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, a été invité à participer à une conférence là-bas.

    Les discussions sur la ligne de front ont rempli le festival. « Nous avons vu 16 éditions du FiSahara, et elles étaient complètement différentes de cette édition. Pourquoi? Nous sommes en temps de guerre », a déclaré Ghali, qui est apparu au festival du film. Lors d’un point de presse, Ghali a qualifié le Sahara occidental de « dernière colonie d’Afrique » et a rappelé un référendum promis soutenu par l’ONU dans les années 1990 qui ne s’est jamais concrétisé.

    « Trente ans d’attente pour que l’ONU applique ses engagements envers les Sahraouis. En fin de compte, ils ont permis au régime marocain de faire ce qu’il voulait, et maintenant nous sommes de retour à la guerre.

    Le thème de FiSahara cette année était « Décoloniser ». De retour à l’extérieur lors de la projection nocturne, une chèvre en stop-motion est apparue à l’écran et baah-ed. Le film – Pequeño Sahara , ou Little Sahara, réalisé par le cinéaste espagnol Emilio Martí – était un court documentaire d’animation raconté par un enfant fictif d’un camp sahraoui. Beaucoup dans la foule n’avaient jamais vu leur communauté représentée à l’écran auparavant, puisque les 17 éditions précédentes comportaient davantage de films espagnols et internationaux. La voix off a évoqué le référendum longtemps retardé : « Nous savons tous que le Sahara occidental choisirait d’être libre et indépendant ». Les familles sahraouies qui regardaient ont applaudi et hurlé sauvagement.

    A proximité, à l’intérieur de tentes en tissu noir, des tambours battaient et des danseurs faisaient tournoyer des mains au henné. L’une d’elles a étendu son bras et enroulé un doigt autour d’une gâchette imaginaire, comme si elle imitait un tireur d’élite. Un autre attrapa un pistolet à hélice scintillant. Le drapeau rayé du Sahara occidental était suspendu derrière eux.

    Selon Martí, les Sahraouis ont commencé à développer et à diffuser leurs propres médias lorsqu’ils ont été contraints de se sédentariser. Avant l’occupation, « ils étaient occupés à voyager autour du Sahara Occidental, autour de la Mauritanie. Ils n’ont pas eu le temps de développer des médias. C’est maintenant qu’ils n’ont plus leur propre terre qu’ils s’organisent », a-t-il déclaré.

    Quelques nuits après le début du festival, FiSahara a envoyé un convoi de Land Cruisers dans une dune isolée du désert pour un concert. Des enfants sahraouis ont sauté et ont fait des backflips dans le sable. Des clowns au nez rouge de Pallasos en Rebeldía , un groupe de solidarité latino-américain qui effectue également des tournées en Cisjordanie et à Gaza, ont exécuté des cascades dans des costumes lumineux. Leur finale était une pyramide humaine debout, le clown du haut agitant le drapeau du Sahara occidental. Puis les chanteurs traditionnels sahraouis ont pris la scène. La dune était parsemée de faisceaux oscillants provenant de lampes de poche pour téléphones portables.

    FiSahara a conclu un jour plus tard avec une cérémonie de remise des prix. Wanibik : Les gens qui vivent devant leur terre , du réalisateur algérien Rabah Slimani, a remporté le premier prix : un chameau blanc. Le chameau a été amené sur scène, des rênes de corde tirant sa bouche dans un sourire pendant que le public applaudissait. Wanibik est un méta-documentaire, un film-sur-un-film qui raconte l’histoire d’un groupe d’étudiants sahraouis essayant de réaliser un documentaire sur la Berm. La guerre qui a commencé en 2020 a gêné.

    L’école présentée dans le film, Abidin Kaid Saleh Audiovisual School, est située dans le camp de Bojador et dirigée par le directeur de FiSahara Chagaf. Il compte actuellement 27 étudiants d’âge universitaire, dont la moitié sont des femmes. Leur travail est également inclus dans la programmation du festival de cette année et comprend une sitcom sahraouie. Mais faire des films documentaires s’est avéré plus populaire. « La plupart des gens préfèrent refléter la réalité actuelle. De toute façon, notre réalité ressemble presque à de la fiction », a plaisanté Chagaf.

    La réalisation de films est plus difficile au Sahara Occidental occupé par le Maroc, où les militants sahraouis sont intimidés et emprisonnés , souvent pour des délits aléatoires ; sont battus et torturés ; et le journalisme est supprimé. (Le Maroc se classe 135e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.) fait partie de la distribution de Wanibik . « Ils ont l’idée que nous sommes des criminels. Que nous vivons dans le désert. Que nous sommes presque comme des monstres. Que nous sommes l’ennemi de l’État.

    Dans les territoires sous contrôle marocain, le cinéma sahraoui n’est pas seulement un acte d’expression et de résistance. Il peut également devenir un élément de preuve précieux pour documenter les abus marocains. « Notre premier devoir est de montrer la vérité sur les Sahraouis, ici et dans les territoires occupés », a déclaré Bachir Dkhili, 26 ans, membre de la Fondation Nushatta, une organisation de jeunesse qui documente les violations des droits humains au Sahara Occidental occupé par le Maroc. . « Il n’y a pas de famille sahraouie qui n’ait pas un martyr ou quelqu’un qui a disparu ou quelqu’un qui souffre de l’occupation. » En mars, la Fondation Nushatta a soumis au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies des documents sur la torture, la surveillance et les restrictions de mouvement des Sahraouis vivant au Sahara occidental sous contrôle marocain.

    Dkhili se souvient avoir été contraint de se lever et de réciter l’hymne national marocain à l’école lorsqu’il était enfant. « Dans le système éducatif marocain, ils enseignent que le Sahara Occidental est le Maroc et que la Marche Verte était la meilleure chose qui soit arrivée au territoire. … Le Maroc ne veut pas que nous voyions nos pères et nos grands-pères avec des chameaux, que nous voyions notre ancien mode de vie », a-t-il déclaré.

    Au moins pendant la semaine du festival, cet ancien mode de vie a bénéficié d’un bref renouveau. Le dernier jour de FiSahara, une flotte de Land Cruisers est arrivée pour emmener les cinéastes et les participants à l’aéroport de Tindouf pour leur vol de retour vers Madrid. Le festival s’était terminé quelques heures auparavant, mais les tapis avaient déjà été enroulés et les tentes en tissu noir emballées. La parcelle de terrain était à nouveau vide de sable, identifiable uniquement par les drapeaux du Sahara occidental qui restaient.

    Foreign Policy, 25/11/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #fisahara #Cinéma



  • Maroc-Allemagne : Relations bilatérales

    Maroc-Allemagne : Relations bilatérales

    Tags : Maroc, Allemagne, coopération, Sahara Occidental,

    RELATIONS POLITIQUES

    Le Maroc et l’Allemagne ont signé le 12 septembre 2013 « la Déclaration de Rabat » adoptant un nouveau mécanisme de consultations basé sur un format élargi de coopération. Ce nouveau mécanisme un pour but l’amélioration de la visibilité du partenariat maroco-allemand et le renforcement de la cohérence entre les différents domaines de coopération bilatérale.

    La déclaration de Rabat souligne, notamment, la qualité exceptionnelle des relations qui existent entre les deux pays et réitère le rôle que joue le Maroc pour assurer la stabilité, la sécurité et le développement durable en Afrique du Nord.

    Elle met l’accent sur la pertinence de la concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun.

    Elle énumère, également, les différents domaines dans lesquels il est opportun de hisser le niveau de coopération bilatérale, notamment le renforcement du processus démocratique, la bonne gouvernance, les parlements, l’énergie, l’enseignement, la culture etc.


    Dialogue Politique de Haut Niveau :

    -Les relations maroco-allemandes sont excellentes et ont été dynamisées, ces dernières années, par des visites de haut rang des deux parties et par le renforcement du dialogue politique.

    Visite de Travail de l’ex-Ministre des Affaire étrangères et de la Coopération Dr Saad-Dine El Othmani à Berlin en Novembre 2012

    -Visite de travail de M. le Secrétaire Général Nasser Bourita à Berlin, le 22 mai 2014.

    -Visite au Maroc du Président du Parlement allemand, Monsieur Nobert Lammert, le 12 Février 2013.

    Cause Nationale :

    -La déclaration de Rabat signée en septembre 2013 note clairement la position officielle de l’Allemagne sur le conflit du Sahara. » L’Allemagne renouvelle son soutien aux négociations en cours menées par les Nations Unies afin de parvenir à une solution politique, pacifique, durable et mutuellement acceptable du conflit du Sahara occidental ». « Les deux parties notent que « le Conseil de sécurité des Nations Unies a qualifié les efforts du Maroc pour faire avancer le processus de règlement de ce différend de sérieux et crédibles ».

    -Le Chef de la MINURSO M. Wolfgang Weisbrod-Weber est de nationalité allemande. Son mandat expire le 31 juillet 2014.

    -L’Allemagne participe à l’application des mesures de confiances en versant au HCR une contribution annuelle de 200 000 euros (de 2008 à 2012).

    -L’Allemagne a assorti son soutien à l’Accord de Pêche avec l’Union Européenne d’une déclaration explicative conjointe avec l’Autriche et l’Irlande. Selon cette déclaration, ces trois pays demandent à la Commission d’informer le Conseil régulièrement des contreparties reçues par la population sahraouie et l’état des stocks halieutiques de la région.

    Coopération parlementaire :

    Un groupe d’amitié parlementaire Maroc-Allemagne est créé au sein de la Chambre des Représentants marocain. Il est présidé par le député Ahmed Zaïdi de l’USFP.

    Une Association d’amitié parlementaire Maroc-Allemagne portant le nom de « Association des Amis du Maroc » a été créée le 20 avril 2007 à Hambourg. Elle est présidée par Jurgen Klimke, Député CDU et membre des Commissions des Affaires étrangères et des droits de l’Homme au Bundestag.

    Outre les nombreuses visites effectuées au Maroc par des délégations parlementaires (commission Tourisme, des Droits de l’Homme, Groupe Maghreb…) les secrétaires généraux de la Chambre des Conseillers et du Bundesrat (Chambre haute du parlement fédéral allemand) ont signé à Berlin le 5 juillet 2011, un mémorandum d’entente sur le partenariat et la coopération technique entre les deux institutions législatives.

    La déclaration de Rabat convient la création d’un Forum Parlementaire.

    Communauté marocaine :

    -Estimé à plus de 120.000 personnes, la communauté marocaine en République Fédérale d’Allemagne constitue la première communauté arabe et africaine.

    -L’Allemagne accueille plus de 8.500 étudiants marocains. Un programme d’accompagnement et de réintégration au Maroc des compétences marocaines installées en Allemagne a été initié depuis quelques années par le Ministère Fédérale allemand de la Coopération avec d’autres acteurs comme la Chambre allemande de Commerce et d’Industrie au Maroc, le Centre international de migration et de développement et le World University Service.

    RELATIONS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES

    Mécanismes régissant la coopération bilatérale 

    Les relations de coopération financière et technique entre le Maroc et l’Allemagne sont régies par l’Accord de Coopération économique du 24 novembre 1966. En vertu de cet Accord, les négociations intergouvernementales maroco-allemandes se tiennent tous les deux ans alternativement à Rabat et à Bonn.

    Échanges commerciaux

    -L’Allemagne est le 6ème partenaire commercial du Maroc après la France, l’Espagne, la Chine, les Etats-Unis et l’Italie.

    -Les échanges commerciaux entre les deux pays ont totalisé 2,4 milliards d’euros en 2012, contre 2,26 milliard d’euros en 2011, soit une hausse de 12,6%.

    -En 2012, le Maroc a exporté vers l’Allemagne, 792,2 millions d’euros (+6,7%) de marchandises et a importé 1,6 milliard (+6%), selon les données fournies par l’Office allemand de la Statistique « destatis ».

    -La balance commerciale affiche un solde positif en faveur de l’Allemagne, avec 820 millions d’euros. Toutefois le taux de couverture des exportations/importations marocaines a légèrement augmenté de 48,8% à 49,1% en 2012.

    -Les principaux produits exportés sont des produits traditionnels comme le textile, le cuir, les chaussures et les conserves. Les importations consistent essentiellement en machines industrielles, en produits chimiques, et en voitures.

    Commission Économique Mixte

    Faisant suite à la volonté exprimée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI et la Chancelière Madame Angela Merkel, lors de leur rencontre en marge des travaux de l’Assemblée des Nations Unies en septembre 2010, le Maroc et l’Allemagne ont procédé le 18 mai 2012 à la signature de l’Accord portant sur la création d’une commission économique mixte.

    A l’issue des travaux de la 1ère réunion de la Commission Economique Mixte maroco-allemande, tenue à Berlin le 24 octobre 2012, M. Abdelkader Amara, ex-Ministre de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies et de Mme Anne-Ruth Herkes, ex-Secrétaire d’Etat au Ministère fédéral de l’Economie et de la Technologie ont signé une déclaration conjointe qui retient un ensemble d’actions renforçant la coopération entre les deux pays, notamment la promotion des opportunités d’investissements et de partenariat de PME des deux pays dans le domaines des énergies renouvelables, de l’Industrie de l’Agriculture, du transport, de la formation professionnelle et de la santé.

    La deuxième session de la commission économique mixte se tiendra les 30 septembre et 1er octobre 2014 à Rabat. Un forum économique sur le secteur de l’automobile sera organisé en marge de cette session.

    Partenariat énergétique- Énergies renouvelables

    Le Maroc et l’Allemagne ont signé le 3 juillet 2012 à Berlin la déclaration d’intention commune pour la mise en place d’un partenariat énergétique entre le Royaume du Maroc et la République fédérale d’Allemagne.

    Cet accord a pour but de permettre la mise en place de conditions cadre d’une coopération élargie entre les deux Parties dans le domaine de l’énergie, notamment des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sous forme d’une coopération étatique dans les domaines de l’énergie, de l’intégration industrielle, la formation ainsi que la promotion de la Recherche et Développement.

    En vertu de cet accord, des réunions de groupes de travail : « Energies renouvelables et Directive européenne », « Accompagnement du projet DESERTEC au Maroc » et « Coopération au Développement » se tiennent régulièrement à Rabat et à Berlin.

    La banque KFW (l’agence d’exécution du gouvernement fédéral allemand) est l’un des premiers bailleurs de fonds du Plan solaire et du plan solaire (2000 MW) et du Plan éolien (2000MW). L’appui de la KFW consiste en un prêt concessionnel qui s’élève à 100 millions d’euros et en un don de 1,5 millions d’euros pour MASEN (l’accord a été signé à Marrakech en novembre 2012). La KFW envisage également d’appuyer la deuxième phase du projet d’Ouarzazate.

    S’agissant du plan éolien, la Banque allemande KFW a signé un contrat de prêt d’un montant de 50 millions d’euros destiné au financement du projet du parc éolien de Taza de 150 MW, (accord signé à Rabat en décembre 2012)

    Agriculture

    Après la participation de l’Allemagne en tant qu’invité d’honneur au salon SIAM de Meknès en avril 2010, une dynamique s’est déclenchée dans le domaine de la coopération agricole. Elle s’est traduite par la signature :

    -d’une convention dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments en avril 2010 à Meknès en marge du SIAM d’une convention dans le domaine bio en marge du salon SIFEL d’Agadir en décembre 2010 d’une déclaration commune dans le domaine des coopératives agricoles en marge du salon de la semaine verte de Berlin en janvier 2011.

    -d’une déclaration d’intention relative à la création d’un centre d’excellence maroc-allemande pour l’agriculture, signé en marge du SIAM – 2012. (229 ha- région du Gharb)
    Dans le cadre de cette coopération, il est prévu de créer trois centres d’Excellence, dédiés au développement de la mécanisation agricole, l’élevage bovin et la formation professionnelle.

    Un premier Centre d’excellence de Conseil Agricole maroco-allemand (CECAMA) a été inauguré le 26 avril 2014 à Sidi Slimane conjointement par le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime M. Aziz Akhennouch et le Secrétaire d’Etat au Ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture M. Peter Bleser, en marge de la 7ème édition du Salon d’Agriculture tenue à Meknès du 23 au 27 avril 2014.
    Le Maroc tient à participer chaque année à la Semaine Verte et au Salon « Fruit Logistica » de Berlin.

    Cette année, le Maroc a présenté sa candidature pour participer en tant que partenaire officielle de l’édition 2016 de la semaine verte de Berlin.

    Logistique

    Signature de l’accord de coopération le 13 avril 2011 entre l’Agence Nationale des (APN) et l’Institut Allemand de l’Economie de la Navigation et de la Logistique (ISL)

    Tourisme

    En 2010, 207.417 touristes allemands ont visité le Maroc contre 1.2 millions pour l’Égypte et 520.000 pour la Tunisie. Malgré une hausse de 18% par rapport à 2009, ce chiffre reste bien modeste par rapport au potentiel du tourisme marocain compte tenu de l’importance de l’Allemagne, en tant que premier pourvoyeur de touristes dans le monde avec plus de 35 millions de visiteurs et un marché de 85 milliards d’euros (2010).

    Coopération au Développement /Fonds alloués au Maroc

    Depuis le début des années 60, l’Allemagne a alloué au Maroc plus de 1.7 milliard d’euros pour la mise en œuvre d’une multitude de projets de coopération. Le Maroc est ainsi l’un des principaux bénéficiaires de la coopération allemande.

    Les négociations intergouvernementales maroco-allemandes menées les 22 et 23 mai 2012 à Bonn ont permis d’augmenter substantiellement l’enveloppe financière accordée par la République Fédérale d’Allemagne pour atteindre 164,5 millions d’euros (augmentation de 18% par rapport à la période précédente) variant comme suit :

    -126,9 millions d’euros pour les projets de Solaire et de l’Eolien ;

    -32,5 millions d’euros pour les projets de l’Hydraulique ;

    -3,4 millions d’euros pour l’appui aux PME ;

    -2,7 millions d’euros pour la coopération technique.

    En plus des axes prioritaires susmentionnés, la coopération bilatérale au développement touche également aux domaines de la santé, du genre, de la réduction de la pauvreté, de la bonne gouvernance, de la promotion de la démocratie, la société civile et la décentralisation.

    L’accord de coopération financière 2012-2013 ainsi que des contrats de garantie des prêts en vertu desquels KFW met à la disposition de l’office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) des financements d’un montant global de 180,2 millions d’euros ont été signé le 27 mars 2013. Cet Accord va permettre la mise en œuvre des programmes et projet s’inscrivant dans le cadre des secteurs prioritaires de notre pays, notamment, dans les domaines de l’Environnement et des Energies renouvelables (116 millions d’euros) et dans la gestion des ressources en eau (12,5 millions d’euros).

    Fondations Politiques :

    Sur les 6 fondations politiques allemandes, 5 sont représentées au Maroc. Konrad Adenauer/CDU (Union des Chrétiens-démocrates); Friedrich Ebert/SPD (Parti Social-démocrate), Friedrich Naumann/FDP (Parti Libéral-démocrate), Hanns Seidel/CSU (Union Sociale-chrétienne), Heinrich Böll /B90/Grünen (le parti des écologistes).

    Elles travaillent en collaboration avec les milieux politiques et scientifiques ainsi qu’avec l’administration et la société civile. Elles organisent des échanges et des débats d’idées entre le Maroc et l’Allemagne ou entre le Maghreb et l’Europe.

    La dernière fondation qui a demandé à s’installer au Maroc est Heinrich Böll qui a ouvert un Bureau de Représentation en juillet 2012. Le choix du Maroc (qui figurait sur une liste avec la Tunisie et l’Egypte, a été fait pour les réformes réalisées en matière de promotion et de protection des droits humains, notamment ceux de la femme. Cette fondation compte concentrer ses interventions sur 2 axes prioritaires à savoir, la protection de l’environnement et la consolidation de droits de la femme.

    #Maroc #Allemagne

  • Normalisation du Maroc avec Israël : Les aveux hypocrites de l’ex chef de l’exécutif

    Normalisation du Maroc avec Israël : Les aveux hypocrites de l’ex chef de l’exécutif

    Tags : Maroc, Israël, normalisation, Saadeddine El Othmani, Sahara Occidental, Etats-Unis,

    Par Mohamed Kouini

    On le connait dans son rôle « d’équilibriste », « pseudo-pragmatique », un véritable avaleur de couleuvres. Le signataire avec ses propres mains de l’accord de normalisation entre l’entité sioniste et le Makhzen vient de faire son mea-culpa. L’ancien chef du gouvernement marocain, Saad Eddine El Othmani, a avoué qu’il fut forcé de signer cet accord, alors qu’il était le principal chef de file du courant islamiste au royaume.

    Dans une interview accordée à la chaîne El Arabi Al Jadid, El Othmani a tenté de se dédouaner, assurant avoir été contraint de signer cet accord avec les sionistes. Selon ses déclarations, c’était la volonté du roi Mohamed VI.

    El Othmani dira: “le moment était douloureux et difficile”, avant de relativiser: “Mais c’était la décision de l’Etat et j’étais alors chef du gouvernement”.

    L’ancien chef de l’exécutif du makhzen a cherché durant cet entretien à donner de fallacieux prétextes pour expliquer les raisons qui ont poussé Rabat à signer cet accord de normalisation. Cependant, il n’expliquera pas pourquoi le palais royal est allé trop loin dans son rapprochement avec l’entité sioniste, en signant des accords de défense et en établissant une coopération étroite dans le domaine du renseignement et de l’armement, allant jusqu’à menacer son voisin algérien et créant une vive tension dans toute la région de l’Afrique du nord.

    El Othmani n’expliquera pas comment lui-même et son parti politique d’obédience islamique ont pu accepter une telle position, alors qu’il défendait par le passé les droits du peuple palestinien. D’une manière lapidaire, il dira que sa signature des accords avec l’entité sioniste n’était pas contraire aux principes d’il défendait sur la question palestinienne.

    Selon ses propres aveux hypocrites, « le plus important était la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », en référence au fameux tweet de l’ancien président des Etats Unis, Donald Trump. Une réponse qui prouve le degré de « respect » de ses propres principes politiques et idéologiques, en acceptant de vils marchandages sur un territoire colonisé par la force et qui demeure toujours une question de décolonisation au sein des Nations Unies.

    Plus outrageux que jamais dans ses mensonges, El Othmani prétend que son pays a signé cet accord avec Tel Aviv pour créer de l’emploi aux ouvriers marocains. « Oui, c’était dans le but d’envoyer d’ouvriers pour construire de nouvelles colonies en Israël, mais cela ne signifie en rien que l’on renonce au droit du peuple palestinien d’édifier son Etat avec El Qods comme capitale ».

    Il y a quelques mois, ce personnage disait à la presse, à propos de la normalisation, que « dans la vie des États, certains choix sont difficiles, car ils peuvent apparaitre comme contraire à leurs principes ou portant préjudice à leurs causes suprêmes, et c’est à cela que je faisais allusion quand j’ai parlé de « choix difficile ».

    Le jeune Indépendant, 23/11/2022

    #Maroc #Israël #Normalisation #El_Othmani #Sahara_Occidental