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  • Relations bilatérales Maroc – Espagne (1/2)

    Tags : Maroc, Espagne, Migration, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, coopération sécuritaire,

    Les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne peuvent être qualifiées d’excellentes eu égard au dialogue politique permanent, à un échange de visites denses et régulier entre les hauts responsables des deux pays et à une concertation étroite au niveau des différents instances régionales et internationales.

    Les deux gouvernements se sont engagés à construire des relations solides et exemplaires basées sur la confiance mutuelle et la responsabilité partagée et ce, dans l’objectif de les ériger en un modèle de partenariat en Méditerranée. Cette volonté affichée de part et d’autre s’est traduite parallèlement par un approfondissement des relations d’amitié et une refonte de la coopération ainsi que la mise en place d’actions conformes aux priorités nationales marocaines.

    En effet, lors de sa première visite officielle au Maroc, en janvier 2012, le Président du Gouvernement Mariano Rajoy, a déclaré que son pays appuie fermement le processus de réformes lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, soulignant que ces réformes ont placé le Maroc à «  l’avant-garde  » des pays de la région et constitue un «  exemple  » à suivre… Il a relevé que son pays est convaincu que la sécurité, la stabilité et la prospérité de son voisin du sud est «la sécurité, la stabilité et la prospérité de l’Espagne et de là, ce qui nous unit est beaucoup plus que ce qui nous sépare».

    A l’occasion de la 10ème session de la Réunion de Haut Niveau maroco-espagnole, tenue à Rabat en Octobre 2012, M. Rajoy été reçu en audience par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au Palais Royal à Marrakech.

    Les deux nouveaux gouvernements se sont engagés désormais pour renforcer davantage les relations solides, exemplaires et préférentielles basées sur la confiance réciproque et la responsabilité partagée, et pour faire de leurs rapports privilégiés un modèle de partenariat stratégique, rénové et de bon voisinage sur les deux rives de la Méditerranée, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle étape porteuse de nouvelles opportunités.

    Ainsi, la visite de travail officielle du Roi Juan Carlos d’Espagne au Maroc, den juillet 2013, témoigne, une fois de plus, des relations séculaires qui lient les deux pays de la volonté de consolider davantage le partenariat stratégique entre le Maroc et l’Espagne.

    En plus des 5 Ministres du gouvernement Mariano Rajoy, le Roi Juan Carlos était accompagné de 9 anciens ministres des Affaires étrangères, dont MM. Javier Solana, Miguel Angel Moratinos, Josep Piqué.

    Cette visite royale avait un caractère économique, notamment que le Roi d’Espagne était accompagné d’une trentaine de patrons de grandes entreprises, dont certaines sont déjà opérationnelles au Maroc, telles que «  Acciona  », «  Inditex  », «  Iberia  », «  Ferrovial  », «  Telefonica  », «  Indra  », dans l’objectif de renforcer la présence des entreprises espagnoles au Maroc, notamment dans le cadre des grands chantiers structurants.

    La visite de travail à Madrid, fin octobre 2013, de Monsieur le Ministre Salaheddine Mezouar, juste après sa nomination, témoigne de l’excellence des relations d’amitié et de coopération existant entre le Maroc et l’Espagne et de la volonté des deux parties d’imprimer une nouvelle cadence à leur action commune dans tous les domaines.

    A cette occasion, Monsieur le Ministre a été reçu en audience par Sa Majesté le Roi Juan Carlos I, et par le Chef du gouvernement espagnol, M. Mariano Rajoy, a eu un entretien avec le Président du Sénat, Pio Garcia-Escudero, et un déjeuner de travail avec son homologue espagnol, José Manuel Garcia Margallo, au cours duquel les discussions ont été consacrées au partenariat Maroc-UE.

    Globalement, les orientations des politiques étrangères des deux pays s’inscrivent dans une vision politico-stratégique partagée sur les grandes questions telles que la sécurité en Méditerranée, la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, le trafic de drogues…

    Les Réunions de Haut Niveau (RHN) demeurent le cadre adéquat pour tracer les orientations et les grandes décisions à même de renforcer notre relation bilatérale et en faire un partenariat sans cesse rénové.

    Ainsi, la 10ème Réunion de Haut Niveau, tenue à Rabat, le 3 octobre 2012, sous la co-présidence des deux chefs de gouvernement, MM. Abdel-Ilah Benkiran et Mariano Rajoy, a connu un succès. Au terme de cette RHN, des décisions importantes ont été prises par les deux parties dans l’objectif de raffermir davantage les relations bilatérales à tous les niveaux, notamment économique, culturel et sécuritaire, en plus des relations de coopération entre le Maroc et l’UE et de renforcer la position des deux pays au sein de l’ONU et des instances internationales.

    En plus de la Déclaration Conjointe, les deux Chefs de Gouvernement ont adopté également la « Déclaration de Rabat », une feuille de route pour les années à venir qui confirme la volonté et la détermination des deux pays de consolider davantage leurs relations bilatérales à tous les niveaux.

    Les deux pays ont convenu, à cette occasion, de réactiver ce mécanisme de dialogue, qui sera désormais programmé à titre annuel et de créer au niveau de la Primature un instrument commun de suivi de l’application des engagements et des accords conclus entre les deux parties.

    La RHN a également été couronnée par la signature d’une dizaine d’accords de coopération, portant notamment sur la suppression des visas pour les passeports de service et la facilitation d’octroi de visas, ainsi qu’en matière de tourisme, d’énergie, de formation professionnelle, de coopération industrielle et de coopération sportive et éducative.

    De même, il a été signé un mémorandum d’entente pour la facilitation, de manière réciproque, des procédures de délivrance de visas, et un mémorandum d’entente entre l’Académie diplomatique du Maroc et l’Ecole diplomatique espagnole, ainsi qu’un troisième mémorandum d’entente portant sur la coopération dans le domaine de l’administration électronique et la société de l’information.
    La rencontre entrepreneuriale Maroc-Espagne, organisé en marge de la RHN, a permis aux deux parties de renforcer leurs relations commerciales, de promouvoir les investissements et générer de l’emploi et de la richesse et d’aider les deux pays à surmonter les effets de la crise économique actuelle.

    Il est temps de procéder à l’établissement d’un bilan des réalisations depuis octobre 2012 en vue de la préparation de la prochaine RHN prévue en Espagne avant l’été 2014.

    La diplomatie parlementaire a contribué efficacement à la dynamisation de la nouvelle approche des relations de voisinage entre les deux pays, étant donné l’importance et la capacité de ce mécanisme, qui reflète la volonté du peuple, d’aborder, avec confiance et un langage franc, tous les thèmes d’intérêt commun, et de faciliter le raffermissement entre le Maroc et l’Espagne, notamment le rapprochement des sociétés civiles.

    Ainsi, la tenue de deux Forums parlementaires, respectivement à Rabat en septembre 2012 et à Madrid en septembre 2013, ont permis de contribuer à la consolidation du partenariat stratégique entre les deux pays mettent en exergue l’importance du rôle des parlementaires en matière de rapprochement entre les deux Royaumes et de renforcement du climat d’entente, de dialogue, de coordination et de partenariat et soulignant que la préservation de la sécurité et de la paix en Méditerranéenne constitue une priorité absolue pour la prospérité des deux peuples et un stimulant des investissements et du transfert de technologie.

    Au sujet de la question du Sahara, «  l’Espagne a réitéré son  soutien aux efforts déployés dans le cadre des Nations Unies pour parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara, conformément aux paramètres définis par le Conseil de Sécurité  », selon le communiqué conjoint à l’occasion de la visite officielle au Maroc de Sa Majesté le Roi Juan Carlos 1er d’Espagne.
     
    Il convient de rappeler que, dés son investiture, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, avait indiqué qu’il allait défendre le processus de négociation en cours entre le Maroc et le Polisario, sous l’égide des Nations Unies, en vue de parvenir à une solution conforme aux résolutions du Conseil de Sécurité.

    Dans un entretien accordé au quotidien «  El Pais  », du 21 janvier 2012, le Ministre espagnol des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. José Manuel Garcia-Margallo, a affirmé que l’Espagne souhaite une «  solution politique juste durable et mutuellement acceptable par les parties qui prévoit la libre autodétermination des sahraouis dans le cadre de la Charte des Nations Unies  ».

    M. Margallo a assuré que «  toute solution consentie par les parties pourra compter sur l’appui de l’Espagne  » et de conclure qu’«  il ne revient pas au gouvernement espagnol de dire comment les parties doivent exercer le droit à l’autodétermination».

    Lors de son intervention devant la 67ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Président du Gouvernement espagnol a indiqué que l’Espagne maintient «  son engagement actif en faveur d’une solution politique juste, durablement et mutuellement acceptable au contentieux de Sahara Occidental qui prévoit la libre détermination du peuple sahraoui en accord avec les principes et les buts de la charte des Nations Unies  ». Ajoutant que, en tant que «  membre du Groupe d’Amis, l’Espagne soutient de manière décidée la tâche du Secrétaire Général, de son Envoyé Personnel et de la MINURSO  ».

    En ce qui concerne la décision du Maroc du retrait de confiance de M. Christopher Ross, et après avoir écouté les explications fournies par le Maroc à ce sujet, le Ministre espagnol a déclaré qu’il «  serait bon pour l’Envoyé personnel du Secrétaire général d’avancer plus rapidement dans le dossier du Sahara et de se concentrer sur les questions centrales de ce dossier au lieu de se perdre dans des sujets accessoires  ».

    Dans le cadre d’une tournée dans les pays du Groupe des amis du Sahara, dont l’Espagne fait partie, l’envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, Christopher Ross, a eu, début février 2013, à Madrid, des entretiens avec le Secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires Etrangères, Gonzalo de Benito, qui a «  réitéré le soutien du gouvernement de l’Espagne à la recherche d’une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable  » à la question du Sahara dans le cadre de l’ONU.

    Concernant l’aide humanitaire, l’Espagne est le premier donateur d’aide pour les camps de Tindouf. A titre d’exemple, cette aide a atteint, en 2007, 23,5 millions d’euros, dont 6,5 millions sont apportés par l’AECID (Agence Espagnole d’Aide au Développement International), le reste étant fourni par les communautés autonomes et les entités locales.

    Suite à l’enlèvement des coopérants espagnols dans le camp de Tindouf, en octobre 2011, le Gouvernement espagnol a procédé à l’évacuation de ces coopérants en raison de la montée de l’insécurité et de l’instabilité dans ce camp, en particulier, et dans la région sahélo-saharienne en général.

    En janvier 2013, le gouvernement espagnol a recommandé, aux Espagnols d’éviter de se rendre aux camps de Tindouf, suite aux événements d’In Amenas au sud-est de l’Algérie.

    La question de Sebta, Melilia et les Iles avoisinantes encore sous occupation espagnole, continuent d’être un point de discorde entre les deux pays à cause du refus de l’Espagne de reconnaître les droits légitimes du Maroc.

    Le Maroc a toujours revendiqué les deux villes et les Iles avoisinantes, en privilégiant dès le début le dialogue en vue d’aboutir à une solution qui garantit les droits de souveraineté légitime du Maroc et qui prend en considération les intérêts de l’Espagne.

    Le Maroc n’a pas cessé de lancer des appels aux gouvernements espagnols en vue de trouver une solution à ce contentieux territorial, dans le cadre de la légalité internationale. C’est dans cet esprit que Feu SA Majesté le Roi Hassan II a proposé en 1987 la constitution d’une cellule de réflexion sur l’avenir de des présides.

    De son côté, l’affaire de l’îlot marocain Toura, en juillet 2001, a servi de prétexte pour les autorités espagnoles pour renforcer leur présence militaire dans la zone et par la même occasion porter atteinte de manière répétée à la souveraineté marocaine sur ses eaux territoriales.

    D’autre part, les responsables espagnols ne cessent de multiplier leurs visites à Sebta et Melilia, surtout depuis la crise de Toura, dont celle réalisée durant le mois de novembre 2007 par les Rois d’Espagne. Ces visites qui ont une connotation extrêmement politique, ayant pour objectif principal la consolidation de la situation coloniale et anachronique de nos deux villes, et, par conséquent, «  l’hispanité  » des présides.

    Il y a lieu de signaler que le Parti Populaire au pouvoir maintient une position ferme quant à l’hispanité des deux présides. Lors d’une visite effectuée à Melilia, en novembre 2011, M. Rajoy a déclaré que «  les Espagnols qui vivent dans ces deux villes ont besoin de l’appui, de l’attention et de l’aide pour que ses habitants soient égaux au reste de leurs compatriotes  ».

    Les autorités de Sebta et Melilla ont élaboré, en octobre 2011, un agenda commun de «  revendications  », dont la principale était celle de passer du statut de villes autonomes à celui de Communautés Autonomes.

    En décembre 2011, un groupe parlementaire avait présenté une proposition à l’Assemblée plénière au sujet de l’intégration de la ville de Sebta dans l’Union douanière de l’UE. Le groupe évoque l’exemple des Canaries qui font partie de l’Union Douanière depuis 1986.

    En avril 2012, le Ministre espagnol des Affaires Etrangères a déclaré que son département allait étudier la possibilité d’intégrer les deux présides dans l’Union Européenne pour les faire bénéficier d’un «  fonds spécial  » d’appui. Il a également plaidé pour profiter des bonnes relations avec le Maroc pour arriver à «  un statut satisfaisant et favorable pour les deux parties concernant les zones frontalières du Maroc avec Sebta et Melilia  ».

    Pour sa part, le Maroc considère que la situation des villes occupées de Sebta et Melilia et les Iles avoisinantes représente un fait colonial anachronique en ce début du 21ème siècle, et que les relations maroco-espagnoles ne peuvent ignorer l’existence de ce contentieux.

    Au niveau sécuritaire, la coopération a enregistré des avancées très importantes et est citée comme modèle de partenariat Nord-Sud, compte tenu des résultats importants obtenus.

    En effet, le Maroc et l’Espagne sont satisfaits des résultats obtenus par les opérations de terrain menées conjointement à travers les officiers de liaison et l’échange de renseignements, les patrouilles maritimes et l’appui technique.

    Les deux pays notent avec satisfaction la baisse considérable des mouvements irréguliers à destination de l’Espagne à partir du Maroc et réitèrent leur détermination à lutter contre les réseaux de trafic et les nouvelles routes maritimes clandestines émergentes.

    Par ailleurs, cette coopération a pris une dimension particulière dans les relations entre le  Maroc et l’Espagne, notamment suite aux différents attentats subits par les deux pays, et qui s’est traduite par un renforcement du cadre juridique des mécanismes et instruments de coopération.
    C’est ainsi que les Autorités compétentes des deux pays ont pris, fin 2010, certains nombres de décisions visant à renforcer les mécanismes de coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine, le terrorisme et le trafic de drogue.

    Il s’agit notamment de l’échange des officiers de liaisons aux aéroports de Madrid Barajas et Casablanca Mohammed V, la mise en place de centres de coopération policière transfrontalière aux ports d’Algésiras et de Tanger et la coopération en matière de prévention et de lutte contre le trafic des stupéfiants par les aéronefs.

    En effet, le Maroc et l’Espagne ont procédé, le 28 mai 2012, à l’inauguration de deux Commissariat Conjoints (Centres de Coopération Policière) au port de Tanger-Med et celui d’Algésiras, pour renforcer davantage la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, l’immigration illégale, la délinquance technologique et le trafic d’armes.

    Il existe, également, une collaboration exemplaire entre le Maroc et l’Espagne en matière de la sécurité et de la lutte contre l’immigration clandestine dans le cadre du projet «  Seahorse  » piloté par l’Espagne et de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures «  Frontex  ».

    Par ailleurs, les deux parties sont engagées en faveur de la sécurité et de la stabilité dans l’espace sahélo-saharien, bases de tout progrès économique, et de la nécessité d’une action collective et concertée en vue d’endiguer les menaces sécuritaires qui planent sur les pays de la région.
    Dans sa nouvelle stratégie de sécurité, le Ministre espagnol des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. José Manuel García-Margallo, a souligné, en janvier 2013, que l’Espagne considère le Maroc comme «  un pays partenaire, ami et allié».

    Suite à sa rencontre avec son homologue, M. Cherki Draiss, le 7 octobre 2013 à Rabat, axée notamment sur les moyens de renforcer la coopération sécuritaire, le Secrétaire d’Etat espagnol à la Sécurité, M. Francisco Martinez, s’est félicité des “excellents résultats” obtenus dans les progrès et les efforts déployés par les services de sécurité marocains et leurs homologues espagnols, essentiellement sur les questions d’intérêt commun, tels le trafic de drogue, la traite des êtres humains et l’immigration clandestine. Les deux pays ont convenu à œuvrer de concert pour le renforcement davantage de cette excellente coopération et l’échange d’informations intéressant les autorités compétentes marocaines et espagnoles.

    Par ailleurs, à l’occasion du premier Séminaire maroco-espagnol en matière de sécurité, tenu le 27 novembre 2013 à Cordoue sous le thème « Nouveaux défis, plus de coopération », le Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), M. Bouchaib Rmail, et le directeur général de la Police nationale espagnole, M. Ignacio Cosido le Maroc et l’Espagne, ont décidé la création d’un comité stratégique de police chargé, entre autres, de définir les lignes stratégiques qui guideront la coopération sécuritaire entre les deux pays.

    Ce Comité s’occupera également de fixer les priorités de l’action des services de sécurité des deux pays et d’adopter et évaluer les mesures nécessaires, afin de mettre en œuvre les lignes stratégiques de la coopération bilatérale, souligne le document appelé « Déclaration de Cordoue ». Tenant compte aussi bien de la coopération institutionnelle que celle en matière de la formation et de l’assistance technique mutuelle, les deux parties estiment « nécessaire et opportun » le renforcement des relations existantes entre les deux services de police à travers la tenue de réunions régulières. Une importante délégation marocaine, conduite par M. Rmail, a pris part aux travaux de ce séminaire de haut niveau, le premier du genre organisé entre les deux pays.

    Par ailleurs, après la rencontre tenue les 11 et 12 février 2013, à Madrid, la réunion sur l’initiative maroco-espagnole pour la médiation en Méditerranée, tenue, à Rabat, les 8 et 9 juillet 2013, a constitué une étape importante permettant d’examiner de nouvelles idées et propositions sur ce mécanisme et de jeter les bases pour dégager des objectifs stratégiques sur la voie de la mise en place d’un réseau dédié à la médiation dans la région méditerranéenne. Les deux gouvernements ont voulu ainsi établir une plateforme consacrée à la promotion d’un réseau qui regroupera les gouvernements, les organisations régionales, les institutions nationales, les académies, les centres de recherche, la société civile et les acteurs intéressés par la médiation en Méditerranée. Initiative qui s’inscrit dans le cadre de l’engagement et la contribution des deux pays aux efforts internationaux pour le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde en général et dans la région méditerranéenne en particulier.

    La 3ème Réunion sur l’initiative maroco-espagnole pour la médiation en Méditerranée, se tiendra, le 11 mars 2014, en Slovénie.

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla #Migration #Sahara_Occidental

  • Maroc-Italie : Approche SWOT (strengths, weaknesses, opportunities, threats)

    Maroc-Italie : Approche SWOT (strengths, weaknesses, opportunities, threats)

    Tags : Maroc, Italie, coopération, relations bilatérales, Sahara Occidental,

    Points de Force :

    Le Maroc est le premier pays de la région avec lequel l’Italie a contracté un Traité d’Amitié et de Coopération (novembre 1991)

    Le Maroc est le premier pays de la région avec lequel l’Italie a signé un Protocole pour les « consultations politiques renforcées » (avril 2000).

    Le Maroc est le premier pays récipiendaire de paquets de conversion de la dette (4 opérations) et un volume total de 150 M€.

    Le Maroc est le premier pays avec lequel l’Italie désire conclure un « partenariat stratégique » qui sera un cadre juridique référentiel dans la région.

    L’Italie considère le Maroc (et la Tunisie) les deux pays les plus rapprochés à l’Europe, du point de vue économique et commercial, et s’est ainsi employée à appuyer les nouveaux Plans d’Action de l’UE avec le Maroc (et la Tunisie), orientés pour consolider un « Partenariat stratégique » avec l’UE.

    Création d’une « association d’amitié et de coopération italo-marocaine » à Rome ; fédérant des chercheurs et professeurs italiens des trois plus grands Instituts d’études internationales « IAI » ; « IPALMO » et « ISIAMED » qui ont déjà organisé (avec l’entremise de l’Ambassade) deux séjours à Laayoune et à Tan Tan ; où ils ont pris part à un panel italo-marocain sur l’expérience de régionalisation et d’autonomie en Italie et le projet de régionalisation avancée au Maroc.

    Griefs :

    Absence d’un cadre global structurant régissant la coopération bilatérale et permettant une visibilité et une cohérence des relations entre les deux pays.

    Les retombées négatives de l’accroissement de la population carcérale marocaine en Italie et certains comportements sociaux de nos RME; sur l’image du pays d’origine.

    Le désengagement des membres de la communauté marocaine de la politique italienne (du à la corrélation Nationalité/activisme politique). Le code de la nationalité est le plus rigide en Europe (la nationalité est liée au droit de sang).

    Le grand nombre de marocains clandestins se trouvant en Sicile et leur capacité de nuisance au CG à Palerme.
    Fermeture du « bureau de la coopération italienne au développement » à Rabat au début de 2012.

    L’Ambassade d’Italie à Rabat dispose d’un « staff » très réduit (l’Ambassadeur et deux diplomates).

    Opportunités :

    Le tissu économique des très petites ; petites et moyennes industries et entreprises au Maroc, est un milieu très alléchant pour les industriels et investisseurs italiens.

    Inauguration d’une antenne de l’AMDI à Rome (en juillet 2012).

    L’agriculture ; le tourisme ; l’énergie solaire et le matériel de défense sont des secteurs porteurs d’opportunités réelles de coopération.

    Les marocains en Italie (plus d’un demi million) constituent la première force économique étrangère (16% des postes de chef d’entreprise étrangers).

    L’Italie a enclenché une politique étrangère de « soft power » dans l’après 2011; baptisée « la Grande Méditerranée » ; qui englober l’Afrique du Nord, la Turquie, le Moyen Orient et le Golfe.

    La métropole économique italienne ; Milan ; ambitionne de devenir, d’ici à l’Exposition internationale de 2015, la capitale de la coopération internationale, en accueillant une « agence nationale de coordination et d’innovation en matière de coopération internationale » (Milan accueille 200 organisations du secteur de la coopération pilotant 1.000 projets dans 100 pays).

    L’Italie a mis en place deux initiatives-phares concrètes en faveur du partenariat économique public-privé dans la région MENA : le Fonds du Partenariat Méditerranéen (facilitateur de l’accès au crédit) et le Centre Euro-Méditéranéen pour le développement des PME (fournisseur des Services).

    Dans le cadre de la PEV ; l’Italie considère que des financements adéquats devront être alloués au « Voisinage méridional », et s’est engagée, aux côtés de la France et de l’Espagne, pour que les deux tiers au moins du budget pluriannuel de 18 Milliards € ; proposé par la CE pour la période 2014-2020 ; soient destinés aux partenaires de la rive sud de la Méditerranée.

    L’Italie présidera l’UE dans le 2ème semestre de 2014.

    L’Italie fut un promoteur énergique de l’expansion du mandat de la BERD à la région MENA, et a été l’un des premiers pays à ratifier la modification du Statut de la BERD en ce sens.

    L’Italie s’apprête à revaloriser son Aide au Développement (actuellement de 0,21% du PIB) contre un l’objectif de 0,7% en 2015 ; en l’insérant dans sa Constitution.

    Menaces :

    La position « traditionnelle » de l’Italie à l’encontre de notre cause nationale ; et la posture officielle d’équidistance par rapport au Maroc et à l’Algérie dans ce dossier.

    La constitution de « groupes d’amitié » avec le « polisario » dans une dizaine de conseils régionaux italiens (sur vingt dans tout le pays).

    La contribution des Communes ; Provinces ; Régions et ONG italiennes à des projets de « peuplement et construction » dans la « zone tampon » à l’est du Berme de Défense.

    Visites récurrentes des dirigeants du « polisario » en Italie (Mohammed Abdelaziz et ses pseudo ministres).

    L’accord bilatéral de coopération militaire ; ratifié en novembre 2011 par le Sénat italien ; prévoit un article qui stipule que ledit accord est révocable en cas de « dérapage en matière de protection des droits de l’homme au Sahara ».

    #Maroc #Italie #Algérie #Sahara_Occidental

  • Compte rendu sur l’Entretien avec l’Ambassadeur d’Irlande au Maroc avec résidence à Lisbonne

    Compte rendu sur l’Entretien avec l’Ambassadeur d’Irlande au Maroc avec résidence à Lisbonne

    Tags : Maroc, Irlande, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères
    et de la Coopération
    Direction des Nations Unies
    et des Organisations Internationales

    Objet : Compte rendu sur l’Entretien avec l’Ambassadeur d’Irlande au Maroc avec résidence à Lisbonne.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que Conformément à vos instructions, Monsieur le Secrétaire Général a reçu M. Declan O’DONOVAN, Ambassadeur d’Irlande accrédité au Maroc avec Résidence à Lisbonne, en présence de M. Nabil Adghoughi, Directeur Général des Relations Bilatérales et des Affaires Régionales, et M. Azzeddine Farhane, Directeur des Nations Unies et des Organisations Internationales. Au cours de cette réunion, il lui a été fait part de ce qui suit :

    1. La rencontre entre le Président de l’Irlande et le dénommé Mohamed abdelaziz soi-disant président de la pseudo « rasd », la semaine dernière à Dublin, constitue un « développement dangereux » ;

    2. Cette rencontre suscite des interrogations et des préoccupations sur « l’acte lui-même » par la méthode de sa préparation (préparation en contaminé), le niveau des rencontres (chef d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de l’Agriculture, le contenu des entretiens (communication par l’Algérie et du polisario), ainsi que sur « le fait d’une rencontre » entre un Chef d’Etat d’un pays souverain avec un soi-disant homologue d’un « Etat chimérique » ;

    3. Le geste de l’Irlande et la communication qui en a été faite a été interprétée par la classe politique marocaine comme une position hostile de son pays, d’autant plus qu’ la position actuelle des Nations Unies sur le différend sur le Sahara marocain,;

    4. Le geste de recevoir un soi-disant président d’une entité non reconnue, à un tel niveau, est un parti pris flagrant d’un pays membre de l’Union Européenne. Ce qui met en équation son impartialité et son objectivité ;

    5. L’Irlande a pris une décision grave sachant que le Sahara marocain est une question existentielle pour l’ensemble du peuple marocain ;

    6. Le Maroc a préféré ne pas réagir publiquement et a opté pour les procédés diplomatiques et communiquer sa position a l’Ambassadeur d’Irlande au Maroc. Il a décidé également de rappeler son Ambassadeur pour consultations suite à cet acte grave et incompréhensible.

    En réaction, l’Ambassadeur d’Irlande m’a fait part des éléments suivants :

    1. Les responsables irlandais ont reçu le dénommé mohamed abdelaziz en tant que président d’une organisation non-gouvernementale, sans aucune cérémonie d’honneur réservée habituellement aux Chefs d’Etats (Hymne national, drapeaux… etc.) ;

    2. Le Président de l’Irlande reçoit, sans exception, les Organisations non-gouvernementales ;

    3. Le Président irlandais a des relations de longue date avec le « polisario », a-t-il concédé ;

    4. Selon le Secrétariat Général du Président, ce dernier a fait comprendre au dénommé abdelaziz de trouver un autre langage autre que l’autodétermination, de mener des actions concrètes sur le terrain, et d’engager un dialogue avec tous les sahraouis pour le règlement de ce différend sur le Sahara ;

    5. Selon l’Ambassadeur d’Irlande, et contrairement à d’autres pays européens, la position de l’Irlande sur la question du Sahara est posilitisée entre un grand nombre de personnalités qui soutiennent le polisario et un autre groupe minoritaire qui appuie la position du Maroc;

    6. Les événements du Mali et la concentration de l’organisation d’Al-Qaïda interpellent le Gouvernement irlandais, a-t-il reconnu. « de nombreux diplomates irlandais sommes loin du point de vue du Président » (Many diplomats are too much away from the President’s point of view on this issue). Cependant, le « polisario » est plus actif que le Maroc en Irlande «Nous avons besoin de renforcer notre dialogue politique avec le Maroc » (We need to strengthen our cooperation), a-t-il précisé ;

    J’ai saisi cette occasion pour lui demander que son pays devrait rectifier cet acte grave et ce geste inamical en recevant, par le même niveau des responsables irlandais, d’une délégation marocaine originaire des provinces du Sud du Royaume , pour écouter sa position, sur se faire une idée précise sur la question du Sahara. Ce a quoi, il a répondu que cette demande sera transmise à ses autorités, a-t-il conclu.

    S’agissant de l’arrangement de soutien réciproque conclu entre le Maroc et l’Irlande en 2006, relatif au soutien du Maroc à la candidature de l’Irlande au Conseil des Droits de l’Homme (CDH) pour la période (2012 – 2014), je lui ai confirmé cet arrangement sans pour autant lui faire comprendre que le Maroc voterait en faveur de l’Irlande au CDH, dont les élections sont prévues à New york, le 12 décembre 2012.

    #Maroc #Irlande #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Lmrabet : « Sánchez est capable de vendre sa mère pour rester au pouvoir »

    Lmrabet : « Sánchez est capable de vendre sa mère pour rester au pouvoir »

    Tags : Espagne, Maroc, Espionnage, Pegasus, Pedro Sanchez, Sahara Occidental

    Le journaliste marocain en exil dit dans cette interview qu’un journal espagnol détient les données de deux cents espions d’il y a six mois et ne les publie pas

    Ali Lmrabet (Tétouan, 1959) a consacré toute sa vie à lutter pour la liberté de la presse, et la liberté en général, au Maroc et a dû payer un prix très élevé. Avant de devenir journaliste, il a été diplomate marocain à l’ambassade de Buenos Aires, où il a dénoncé les pratiques de corruption de l’ambassadeur. Il l’a quitté pour se consacrer au journalisme et le Maroc lui a rendu la vie impossible. Trois de ses publications ont été interdites et en 2005, il a été interdit d’exercer la profession pendant dix ans. C’est pourquoi il a émigré à Barcelone, d’où il collabore avec certains médias internationaux.

    L’été dernier, l’ONG Forbidden Stories l’informait qu’il avait été espionné par le Maroc avec Pegasus : en 2017 sur son téléphone marocain et en 2019 sur son téléphone espagnol. « Je suis sûr qu’une partie du CNI espagnol savait que le Maroc m’espionnait », dit-il. Il rapporte qu’un journal espagnol, dont il ne peut révéler le nom, possède une liste de deux cents noms de personnes espionnées avec Pégase en Espagne. On parle de cet espionnage et des relations tumultueuses entre l’Espagne et le Maroc.

    —Votre téléphone a été publié dans Le Monde sur la liste des espions au Maroc avec Pégase. Comment l’avez-vous appris ?

    — En juillet de l’année dernière, ils ont rendu publique une liste mondiale de ceux espionnés par Pegasus et je n’y figurais pas. J’ai pensé à deux options : soit que les services secrets du Maroc, après trente ans, m’avaient oublié, soit que j’avais pu les éviter grâce aux précautions que je prends, car je change souvent de portable et nettoie les informations. Puis, en août, alors que je suis allé faire un reportage en Grèce, j’ai reçu un appel de Forbidden Stories pour me dire que j’avais été espionné avec Pegasus ; à la fois mon téléphone espagnol et un vieux téléphone marocain, que personne n’avait sauf ma famille et mes amis au Maroc. Je ne me souvenais même pas de ce téléphone. Ils m’ont dit le jour exact où j’avais été infecté par Pegasus sur les deux mobiles : l’espagnol en 2019 et le marocain en 2017.

    — Que pensez-vous qu’ils cherchaient dans votre cas ?

    —Contacts, messages… Je suis l’un des rares journalistes marocains à avoir des sources du Front Polisario. Au Maroc, un journaliste marocain ne peut pas avoir de sources du Polisario. Je les appelle, les Sahraouis et les Algériens, et ils répondent. Et les Français aussi. Pour ne pas dire qu’ils n’ont rien à dire. Les Marocains, en revanche, ne raccrochent même pas le téléphone. Dans mon cas, de plus, ils ont cherché des vêtements sales pour justifier la persécution pendant des décennies. Considérez que l’adultère et l’homosexualité sont illégaux au Maroc. Récemment, quelques journalistes ont été ainsi réprimés.

    —Avec Pégase, ils contrôlent votre vie.

    – Ils contrôlent tout. Et vous n’avez pas à décrocher le téléphone ou quoi que ce soit. Avec un appel manqué, ils peuvent vous infecter. Ils entrent dans tout et le visitent tranquillement. Ils peuvent vous donner un appel manqué à deux heures du matin et ils ont accès à toute votre vie.

    —Le Maroc nie avoir jamais acheté ce logiciel.

    — Il y a quelques jours, la porte-parole de la Commission européenne a déclaré qu’il était probable que le Maroc ait utilisé Pegasus pour espionner, au-delà de ses frontières. Le Maroc, s’il veut espionner les Marocains, le fait déjà sans avoir besoin de Pegasus. Le roi possède l’une des compagnies de téléphone. Mais à l’étranger, vous avez besoin de Pegasus. Il a espionné des dizaines de milliers de téléphones portables algériens. L’une des causes du problème avec l’Algérie est celle-ci. Une fois que vous avez acheté Pegasus, vous pouvez espionner qui vous voulez ; ils ne se soucient pas de qui vous espionnez, ils n’interdisent que les mobiles britanniques et américains.

    — Comment payent-ils cet espionnage, aussi cher soit-il ?

    —Puisqu’il est très coûteux d’espionner avec Pegasus, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il y a deux probabilités : soit les Emirats Arabes Unis ont payé Pegasus au Maroc, soit l’Etat d’Israël a rendu service au Maroc parce qu’ils y entretiennent des relations secrètes depuis le années soixante, même si elles ne sont plus très secrètes maintenant. Israël a besoin d’États arabes qui sont ses amis, en termes géopolitiques.

    — Dans le cas des Emirats, serait-ce plutôt une influence politique ?
    « Les Émirats arabes unis ont dépensé beaucoup d’argent au Maroc. Il a même acheté des médias maghrébins qu’ils utilisent à son avantage. Ils le font parce qu’ils y trouvent un intérêt diplomatique et politique. C’est la même chose avec les Israéliens. C’est le ministère israélien de la Défense qui autorise la vente de ce logiciel. Aujourd’hui, les relations du Maroc avec Israël se sont normalisées. Il y a quelques années, c’était impensable et maintenant nous avons des militaires israéliens au Maroc et des militaires marocains qui se rendent en Israël. Toutes les informations que ces gens obtiennent de Grande-Marlaska, ils les ont aussi en Israël.

    — Quel intérêt le gouvernement marocain y a-t-il ?

    —Le Maroc espionne tout le monde, en gros. La France est l’un des principaux alliés du Maroc, historiquement. La France ne soutient pas le Maroc dans certaines régions, comme le Sahara occidental ou l’Espagne. Lapid s’est rendu en France à l’automne 2021 parce que les Français voulaient savoir si Israël avait permis au Maroc d’espionner le gouvernement français, y compris Emmanuel Macron. C’est l’un des facteurs qui ont dégradé les relations entre le Maroc et la France, au-delà de l’immigration. Lapid est interviewé par Le Monde et on lui demande si Israël a retiré la licence au Maroc. Si le Maroc n’avait pas Pegasus, je l’aurais dit ou du moins dit que je ne savais pas. Mais il a dit : « La licence Pegasus est très stricte. » Et période C’est une façon de dire que le Maroc avait acheté Pégase. Il aurait pu mentir ou le nier et il ne l’a pas fait. Même si le Maroc le nie, il existe une liste de deux cents téléphones espagnols qui ont été espionnés, dont le mien, ainsi que celui de l’ex-correspondant au Maroc Ignacio Cembrero. Un journal espagnol dispose de ces données de mai 2022 ; ils ont été livrés par Forbidden Stories.

    – Quel journal ?

    — Un journal espagnol, je ne peux pas dire le nom, mais je l’ai vérifié. Je ne comprends pas pourquoi ils ne le rendent pas public. Je pense que c’est parce qu’il y a des téléphones espionnés au Maroc qui ne veulent pas qu’ils sortent. Le gouvernement espagnol fait pression pour qu’ils ne soient pas publiés. Je pense que certains téléphones et certains noms de cette liste sont des bombes. Il y aura un scandale politique et diplomatique. De plus, personne ne m’a approché comme étant affecté par l’espionnage dans une enquête me concernant. Je sais qu’il y a des médias qui prennent le temps de faire leurs recherches, mais le travail est déjà fait par Forbidden Stories. Je suis très surprise.

    —Pourquoi ont-ils mis un an à le rendre public ?

    — Il suffit d’observer les dates. Je suis certain, selon mes sources, que le gouvernement savait déjà qu’entre juin et août, il avait été espionné. El CNI espanyol ja havia espiat els catalans. Lorsque le programme entre dans un téléphone, qu’il y prenne des informations ou non, il laisse une trace, un code, qui marque qui espionne. Lorsque vous possédez le programme, comme l’est la CNI, la première chose que vous faites est de vérifier si vous avez été espionné. Difficile de croire qu’il ne l’a pas fait.

    — Vous avez dit que Sánchez savait déjà que le régime marocain l’espionnait, et il s’en est servi comme excuse pour dissimuler le Catalangate.

    —Penso que el gouverne l’espanyol utilitza el Catalangate. Ils savent que la liste d’espionnage de Pegasus en Espagne va sortir. Je ne sais pas quelle partie de l’Espagne correspond au CNI et quelle partie au Maroc ; Je ne pense pas que les deux cents noms viennent uniquement du CNI. Je ne saurais dire si 120 correspondent au Maroc et 80 au CNI. Je ne sais pas. Ce journal qui a l’information doit savoir mieux. Et la CNI le sait aussi. Et ils avancent. Quand le Catalangate sort, pour détourner l’attention, ils disent qu’eux aussi ont été espionnés. Je suis sûr qu’une partie du CNI espagnol savait que le Maroc m’espionnait, et cela avec la complicité du gouvernement espagnol. Et je peux le défendre devant un tribunal.

    — Le gouvernement espagnol dit qu’ils les ont espionnés, mais ils les espionnent aussi. Se mettent-ils au même niveau que le Maroc dans l’espionnage des dissidents ?

    — Que le régime marocain m’espionne est, entre guillemets, une chose normale. Je m’y attendais. C’est une dictature, une monarchie absolue totale, en politique, en économie et en religion. Però que el govern espanyol espiï els catalans… Em considero un marroquí a l’estranger i no em fico en conflictes que no tinguin a veure amb el meu país. Je ne l’ai fait que lorsque j’ai vu la police espagnole battre des gens, et il y a des choses qui vous choquent. Et que le gouvernement espagnol espionne les opposants politiques le met au même niveau que le gouvernement marocain. Ça a dû être un gros scandale. Car aujourd’hui ce sont les Catalans, mais demain ils peuvent espionner le PP, le Parti communiste, Esquerra Unida, Podemos… Et ils l’ont déjà fait. En 2017, à la suite du Hirak del Rif, soulèvements populaires, Soraya Saenz de Santamaria a affirmé que le CNI avait aidé les services secrets marocains à espionner les Marocains d’origine rifaine qui soutenaient la contestation et les politiciens de gauche espagnols qui la soutenaient. Le gouvernement actuel est allé encore plus loin.

    — Comment se fait-il que le Catalangate n’ait pas été un scandale en Espagne ?

    — Parce que c’est en Catalogne, et que c’est un sujet délicat. Il y a un certain consensus espagnol contre la Catalogne. Si cela s’était produit avec des politiciens d’une autre partie de l’Espagne, cela aurait été plus important. Je pense que l’espionnage menace la démocratie. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas eu de commission d’enquête européenne sur Pegasus en Espagne. L’Union européenne a récemment envoyé une mission en Grèce, qui espionne également les dissidents avec des logiciels israéliens ; Je ne comprends pas pourquoi ils n’envoient pas de délégation en Espagne. Ils ne peuvent pas nous dire que nous sommes dans un état de droit. En tant que partie lésée, j’attends toujours une réponse. S’ils ne viennent pas, j’écrirai à la Commission européenne pour savoir pourquoi il n’y a pas d’enquête.

    — Pensez-vous que l’espionnage de Sánchez l’a incité à basculer sur la question du Sahara et à reconnaître la souveraineté marocaine ? Comme le chantage ?

    – En partie, oui. La chute sur le Sahara est brutale, elle ne se comprend pas. L’argument que le ministre des Affaires étrangères a un jour donné est que le Maroc peut leur faire beaucoup de mal, plus que l’Algérie. Mais maintenant, nous voyons que l’Algérie fait plus de mal à l’Espagne qu’au Maroc. Que peut faire le Maroc ? Je pense que la crise migratoire peut être résolue. Je pense qu’il y a autre chose que nous ne savons pas. Quand je vois la quantité d’informations qu’ils ont prises auprès du ministre de l’Intérieur, Marlaska, 6GB, j’y pense. Et Pedro Sànchez, sûrement, bien plus. Je pense que c’est du chantage en tout cas, pour l’immigration ou autre chose. Tout à fait. Zapatero, Miguel Ángel Moratinos et José Bono sont officiellement devenus des lobbyistes pour le Maroc, qui visitent le pays tous les mois, et sont socialistes, ils restent membres du parti. Un ex-président du gouvernement, un ex-ministre des… Affaires étrangères… De ces trois-là, un vient d’acheter une maison à Tanger. Je pense qu’il y a un feu vert du gouvernement espagnol pour qu’ils deviennent des lobbyistes au Maroc. Il y a une grande opération du PSOE concernant les relations avec le Maroc. Ils sont allés plus loin que tout autre gouvernement.

    — Jusqu’où veulent-ils aller avec cette grosse opération ?

    – Ils veulent se perpétuer au pouvoir. Pedro Sánchez est capable de vendre sa famille pour rester au pouvoir. Cela n’a pas de commencement, je ne parle pas seulement du Sahara Occidental. Je pense que c’est une énorme bénédiction pour ERC, pour Bildu, parce que ces gens l’ont – pour le dire vulgairement – par la peau du cou. Ce monsieur est capable de vendre son père et sa mère, et je le répète : il n’a aucun principe, aucun. Nous avons rencontré des présidents du gouvernement espagnol imprésentables, mais jamais un gentleman comme celui-ci.

    —Quelle est la réponse à cette complicité du gouvernement espagnol pour avoir accès à votre téléphone portable ?

    — C’est juste que je ne m’intéresse pas au gouvernement espagnol. Je ne suis pas un opposant, je suis un étranger. Et j’ai un passeport européen. Si j’ai un problème demain, j’irai à Perpignan et c’est tout.

    -Et alors? Un échange de faveurs ?

    « Il y a une énorme négligence espagnole envers le Maroc. Il y a beaucoup d’informations et de chiffons sales qui ne sortent pas, et c’est parce qu’il y a des gens qui ne sont pas intéressés à ce qu’ils sortent.

    -Par exemple?

    —Le cas de Gustavo de Aristegui, ex-député et ambassadeur d’Espagne en Inde, marié à une Marocaine, qui s’est avéré travailler pour les services secrets marocains. J’ai toute la documentation pour cela, et le Maroc ne l’a pas nié. Il y a beaucoup de cas comme celui-ci, ou comme le cas Pegasus. Pourquoi un journal espagnol qui a tous les moyens de mener une enquête approfondie et sérieuse ne rend-il pas publique l’information alors qu’il l’a depuis six mois ? Si mon nom est sur la liste des deux cents espions, et que je le sais, pourquoi ne m’ont-ils pas appelé depuis six mois ?

    -Dernièrement, nous voyons un Maroc très audacieux avec l’Espagne, revendiquant même la souveraineté de Ceuta et Melilla. Quelle image ont-ils de Pedro Sánchez ?

    —Le Maroc essaie toujours de tenter. Avec Aznar ça n’a pas marché pour eux dans l’affaire du permis de pêche, il n’a pas cédé au chantage. Il a également revendiqué la souveraineté sur l’îlot Perejil et a déclaré qu’ils l’occuperaient. Ils y ont envoyé les forces auxiliaires, la force de sécurité la plus basse, puis ont reculé, sous la pression de l’armée espagnole. Pedro Sánchez souhaite terminer la législature. Le Maroc le tire au sort. Ils ont trouvé une autoroute car ce monsieur donne ce qu’il faut pour se perpétuer au pouvoir. L’Espagne est dans l’OTAN. Pensons-nous vraiment qu’il a peur de l’armée marocaine ? L’Espagne a-t-elle peur de l’immigration ? L’immigration qui arrive du sud est minime, la majorité de ceux qui arrivent en Espagne entrent par l’aéroport. Mais l’image des gens qui arrivent en péniche, au péril de leur vie, est évidemment très négative. L’intérêt de ce monsieur est que le Maroc le laisse tranquille et qu’il puisse terminer la législature.

    Vilaweb, 17/11/2022

    #Espagne #Espionaje #Pegasus #Ali_Lmrabet #Catangate

  • Rapport de mission de Thione Niang

    Rapport de mission de Thione Niang

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Thione Niang, Jeunes Démocrates d’Amérique, lobbying,

    Résumé
    À mon retour à Tindouf, j’ai organisé des réunions à DC pour parler à des personnes clés afin de les informer de la situation dans les camps et de mes recommandations d’un jeune leader américain.

    Conférence téléphonique avec le conseil exécutif national de la YDA

    La semaine de notre retour à DC, Chris Anderson et moi avons tenu une conférence téléphonique sur le voyage et les étapes à suivre vers une résolution avec le conseil exécutif national de YDA (Young Democrats of America).
    Résultat : Cela continue encore une fois à sensibiliser les jeunes leaders à travers le pays qui ne savaient rien sur la question du Sahara avant notre implication.

    Lettres au Département d’État

    À mon retour à Tindouf, j’envoie une lettre de demande de rendez-vous pour informer le Département d’État américain et la Maison Blanche de mon voyage à Tindouf et au Maroc et partager mes réflexions avec eux. Ma principale préoccupation avec eux sera la nécessité pour les États-Unis d’agir pour notre sécurité. J’étais avec Tashea Brodgins qui m’aide à organiser la rencontre à Washington avec les jeunes marocains et les jeunes des camps.

    Rencontre avec le membre du Congrès Payne

    Contexte sur Conyers :

    Le membre du Congrès Conyers est le président du Black Caucus. Il a écrit la lettre au président Obama pour faire pression sur le Maroc afin qu’il enquête sur les récents problèmes de Laayoune. Il est une personne importante sur cette question à DC.

    Lors de cette réunion, j’ai rendu compte de nos voyages à Tindouf et au Maroc, de ce que nous avons vu des deux côtés et de la nécessité pour les États-Unis d’agir rapidement.

    J’ai également souligné la nécessité pour le Black Caucus d’enquêter très attentivement sur toutes les informations qu’il reçoit de toutes les parties. Parce que quand je suis arrivé à la réunion, j’ai eu l’impression que l’autre partie leur avait donné leur travail de base sur les événements récents à Layoone. En conséquence, le bureau de Payne a remis une lettre au président pour faire pression sur le Maroc pour qu’il enquête sur la mort d’un jeune garçon.

    Je les ai informés que lors de mon tout récent voyage au Maroc la semaine dernière, ces photos n’étaient pas réelles et j’ai souligné la nécessité de prendre le temps d’enquêter.

    J’ai également indiqué qu’il serait dans l’intérêt de notre pays et de notre réputation de jeter un coup d’œil des deux côtés pour avoir une meilleure image de la situation comme je viens de le faire et ils l’ont promis.

    Problème : Dans cette affaire, j’ai appris que la base de l’autre côté a été très forte à DC et a réussi à mettre le Maroc contre le mode de défense.

    Il n’y a pas assez de pression du Maroc sur le terrain pour faire la même chose ou au moins équilibrer les choses. En conséquence, l’image du Maroc ici doit être protégée et je serai juste honnête.

    Résultat de cette rencontre :

    Le membre du Congrès, son bureau et de nombreuses personnes, y compris moi-même, reçoivent chaque semaine de nombreux e-mails des autres côtés sur chaque petite chose qui se passe à Layoone ou à Dakhla et pour cela, ils deviennent sensibles à la question. J’ai personnellement transmis tous les e-mails que j’ai reçus depuis le Layoone de l’autre côté.
    J’ai donc partagé avec le membre du Congrès ce que j’ai entendu du Maroc, à savoir que ces images que les journaux espagnols utilisent simplement pour donner une mauvaise image du Maroc, mais il y a plus d’histoires inédites là-bas. Il m’a demandé de partager ces informations avec Algene et de faire un suivi avec elle.

    Une autre rencontre avec Algene Sajery

    Informations sur Algene : Elle est l’auteur de la lettre que le membre du Congrès a écrite et est la personne ressource qui s’occupe de cette question au sein du sous-comité Afrique. Depuis la semaine dernière, elle est devenue la nouvelle directrice du personnel du comité. Elle est également importante car sa position a tendance à influencer celle des Payne.

    Algene et moi nous sommes retrouvés quelques jours après la première rencontre pour parler de l’événement sur lequel je travaille pour amener les jeunes marocains et les jeunes de Tindouf sur la table ici. Mais surtout, suivez avec elle la demande de Payne. Lors de cette réunion, j’ai insisté sur la nécessité pour elle d’aller à Tindouf afin qu’elle puisse voir la différence.

    Elle est très sensible aux gens dans les camps, je crois, à cause des photos qu’ils leur ont montrées et il n’y a personne jusqu’à présent qui leur dit le contraire et je suppose que c’est ce que je fais à ce stade avec elle et le reste des membres que j’ai rencontrés.

    Publier:

    Elle m’a informé qu’ils travaillaient sur une autre lettre pour le Congrès et la Maison Blanche sur laquelle ils travaillaient et cette fois pour les questions de droits de l’homme à Layoone. Elle avait également reçu beaucoup de courriels et d’informations de l’autre côté. Ils envoient quotidiennement des informations là où il n’y a rien du Maroc en retour.

    Résultat de cette rencontre :

    J’ai réussi à la convaincre de prendre son temps pour regarder les deux côtés car il y a évidemment de la propagande ici en ce qui concerne les informations qu’elle reçoit de l’autre côté et je me soucie plus que tout de la crédibilité de notre Nation. Je lui ai montré les vidéos que j’ai reçues de Manelle et des photos, ce qui l’a aidée à penser les choses un peu différemment, mais il reste encore beaucoup de travail à faire avec elle et je suis prêt à continuer.

    Besoins:

    Continuer à travailler avec le bureau du membre du Congrès Payne et continuer à faire pression sur eux pour leur faire savoir qu’il n’est pas acceptable de prendre des décisions brutales sans conséquences. La façon de le faire est de surveiller les actions et de toujours suivre tout ce qui se présente. Nous ne pouvons pas attendre que les choses se passent pour réagir, il devrait y avoir une opération permanente en cours à DC que je mettrai en évidence dans mes recommandations.

    Rencontre avec le membre du Congrès Conyers et ses affaires

    Historique de Conyers : Il est le fondateur du Black Caucus et siège au Congrès depuis 1965. Il est président du Comité judiciaire du Congrès américain. Il est maintenant le deuxième membre le plus ancien du Congrès américain.

    Lors de notre premier voyage au Maroc, il s’est arrangé pour que la CIA nous remette un rapport sur la question et a organisé une réunion pour que notre délégation soit reçue par son ami l’ambassadeur américain Kaplan à Rabat.

    Réunion:

    Lors de la réunion, je lui ai donné un rapport complet de la déchirure au Maroc et à Tindouf. Je lui ai partagé ce que j’ai vu à Layoone, le progrès, le développement, ma rencontre avec les familles qui sont revenues des camps, les Cheikhs, les Organisations des Droits de l’Homme qui m’ont assuré que tout allait bien de ce côté, etc… J’ai également partagé avec lui la situation dans les camps et à quel point c’est difficile pour les gens là-bas, et que notre gouvernement devrait faire quelque chose immédiatement. Parce qu’il est en charge de la sécurité de notre nation, de la CIA, du FBI et de la sécurité intérieure, nous avons discuté de l’aspect sécurité où je l’ai averti de la menace potentielle si nous n’agissons pas rapidement en raison de la vulnérabilité des jeunes dans les camps qui peut être capté par Al-aeda si nous ne faisons rien.

    J’ai partagé avec lui des photos des deux côtés. Il a demandé à son membre du personnel Isaac Robinson présent à la réunion de noter la partie sécurité et il convoquera une réunion pour entendre le Département d’État pour voir ce qui a été fait et nous partons de là. Il a été informé maintenant et il va prendre des mesures et je continuerai à le suivre car je l’aide également pour un projet de loi qui lui tient à cœur, à savoir la loi sur l’eau pour le monde dont j’ai témoigné au Congrès mercredi dernier. J’ai également organisé une conférence téléphonique pour lui avec le Conseil national des jeunes démocrates d’Amérique. C’est donc un pas énorme de travailler pour l’avoir à nos côtés car il est très écouté à Washington DC. Je l’ai également exhorté à la propagande de l’autre côté au cas où il recevrait quelque chose d’eux ou du bureau de Payne.

    Résultat de cette rencontre

    Lors de cette réunion, j’ai donné au membre du Congrès un rapport complet de mes deux voyages. Il a chargé son conseiller Isaac Robinson (vice-président des Jeunes démocrates d’Amérique que j’ai amené au Maroc avec moi) et travaille avec moi sur le suivi avec le Département d’État et voit ce qui a été fait et il fera les pas en avant. Je suis prêt à suivre cela aussi

    Rencontre avec le personnel du membre du Congrès Bobby Rush (Angelle Kwemo)

    Contexte de Bobby Rush : Il est membre senior et également président du comité du commerce et des échanges. Il est également l’un des seniors du Black Caucus. Il est très proche du président. Le membre du Congrès a signé la première lettre envoyée au président pour faire pression sur le Maroc.

    Angelle Kwemo : Elle est la conseillère juridique du membre du Congrès et conseille le membre du Congrès sur cette question particulière.

    Une fois que j’ai reçu la lettre qui est allée à la Maison Blanche, j’ai immédiatement convoqué une réunion avec Angelle Kwemo qui est une bonne amie à moi et nous servons tous les deux à la Congressional African Staff Association (cette association est pour tous les membres du personnel nés en Afrique ou anciens membres du personnel de Congrès américain) dont elle est la présidente et je suis le directeur de la communication. J’ai pu clarifier les choses avec Angelle, lui montrer les vidéos que j’ai reçues de Manele. Elle a été choquée d’apprendre cela du point de vue du Maroc. Quelques jours plus tard, elle a parlé au membre du Congrès et a décidé de ne PAS SIGNÉ UNE AUTRE lettre et ils à partir de maintenant, alors que je les exhortais à enquêter sur toutes les informations qu’ils recevaient de chaque côté.

    Article

    A mon retour, j’ai écrit un article envoyé au Washington Post et au New York Times, qui n’a pas été publié à ce jour.

    Préoccupations :

    Je suis conscient que vous avez insisté sur l’importance de cet article dans votre dernier email mais je pense que si cet article était publié Ok ce serait bien pour le Maroc pour un jour ou deux mais à long terme je serai très limité à ce que je peux faire pour aider à mettre fin à ce problème. De nombreux articles ont été publiés sur la question tant dans le New York Times que dans le Post et/ou des lettres de soutien parfois par des membres mais les situations n’ont toujours pas changé si elles ne se sont pas aggravées. Par conséquent, je pense que nous devons adopter une approche différente. Et cette approche doit être la base et aussi pour que je puisse naviguer autour de DC en gardant à l’esprit que l’objectif final est de montrer que le plan d’autonomie est l’idéal pour résoudre ce problème. Je ne peux pas y parvenir en sautant ouvertement à la conclusion si tôt. Il y a beaucoup de travail à faire et on ne peut pas le minimiser.

    Le Maroc est loin derrière en ce qui concerne la base aux États-Unis. Tout le monde a des infos de l’autre côté mais aucun bureau où je suis allé n’avait rien du Maroc sur les événements récents à Laayoune. Si je m’avance ouvertement, l’autre côté criera au reste des gens à DC qui peuvent m’écouter que je suis acheté par le Maroc donc je ne suis pas crédible pour parler. Je dois au moins essayer d’apporter des solutions. C’est ainsi que je dois être vu. Et pour être honnête, c’est ce que je ressens parce que je veux voir la fin de tout ça.

    Donc, le travail de terrain que j’ai fait est bien plus important qu’une lettre ou un article publié parce que je suis capable de savoir qui pense quoi et je travaille à changer la perception de la situation et spécialement du Maroc.

    Remarque : Je n’exclus pas la lettre de soutien, mais je veux juste qu’elle soit plus rapide et plus efficace. Écrire une lettre pour simplement l’écrire n’aidera pas.

    Exemple : L’autre côté a accepté de laisser ses jeunes venir rencontrer leurs homologues du Maroc et si je fais la lettre maintenant, ils fermeront toutes leurs portes immédiatement et nous n’aurons aucun progrès. On recommencera à zéro. Mais si j’essaie ces étapes, je pourrai avoir l’oreille de mon gouvernement par la suite lorsque j’enverrai une lettre ou que j’irai au Congrès et témoignerai de ce que j’ai l’intention de faire. Ce sera important au Congrès quand je témoignerai pour montrer que j’ai pris les mesures nécessaires et je crois après tout que le Plan d’Autonomie du Maroc est la solution. Pour l’instant c’est prématuré et n’aidera pas du tout le Maroc.

    Recommandations

    Ce qui manque clairement à DC pour le Maroc, c’est l’aspect de base je le répète. L’autre côté a une longueur d’avance sur vous sur cette question très importante pour vous. En conséquence, le Maroc est toujours du côté de la défense, ce qui n’est pas très bon.

    Nous devons créer un plan de sensibilisation stratégique pour construire un portefeuille de base à DC pour cibler les parties concernées et avoir une opération très constante. Nous pouvons vous aider, en particulier avec les énormes bases de données que nous possédons. Je suis prêt à en discuter une fois que nous aurons dégagé cet élément. Si besoin, nous vous préparerons une proposition. Ce sera avec mon équipe, car il faudra plus de travail d’équipe pour faire le travail.

    Thione NIANG,

    Président de la commission des affaires internationales
    Jeunes Démocrates d’Amérique

    #Maroc #Etats_Unis #Lobbying #Sahara_Occidental

  • Fiche multilatérale de la France

    Fiche multilatérale de la France

    Tags : Maroc, France, Sahara Occidental, Palestine, Iran, Sahel, Syrie, Conseil de Sécurité,

    Question nationale 

    • La France n’a jamais reconnu la pseudo « rasd » ;
    • Paris renouvelle le soutien de la France au processus de négociations entre les parties, mené sous l’égide de l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, M. Christopher Ross ;
    • La France a qualifié le plan d’autonomie proposé par le Maroc de « base sérieuse et crédible de négociations pour une résolution définitive du problème du Sahara »;
    • Paris a indiqué que le Maroc a fait des efforts considérables en s’ouvrant notamment sur les procédures des Nations Unies sur la question des droits de l’Homme.
    1. Questions multilatérales 
    2. Réforme du Conseil de sécurité
    • La France estime que le Conseil de sécurité doit mieux refléter la réalité du monde d’aujourd’hui, et soutient la demande d’élargissement formulée par l’Allemagne, le Japon, l’Inde et le Brésil. Elle est également favorable à une présence accrue de l’Afrique, y compris parmi les membres permanents ;
    • Paris est favorable à un élargissement du nombre de sièges permanents et non-permanents au Conseil de Sécurité ;
    • La France soutient l’accession à un siège de membre permanent de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon ainsi qu’une représentation permanente de l’Afrique et défend le principe d’une représentation arabe ;
    • La France, en partenariat avec le Royaume-Uni, avait proposé lors du Sommet franco-britannique du 27 mars 2008 l’option d’une réforme intérimaire qui pourrait inclure une nouvelle catégorie de sièges, pourvus d’un mandat plus long que celui des membres actuellement élus. A l’issue de cette phase intérimaire, il pourrait être décidé de transformer ces nouveaux sièges en sièges permanents. Cette proposition de réforme intérimaire a été renouvelée lors du Sommet franco-britannique du 6 juillet 2009.
    • Paris se dit préoccupée que les grandes décisions puissent se prendre à l’extérieur de l’ONU si celle-ci demeure non réformée.
    1. Opérations de Maintien de la Paix (OMP) des Nations Unies
    • En avril 2014, la France participe aux 8 opérations de maintien de la paix des Nations unies suivantes: FINUL, MINUL, MINURSO, MINUSTAH, MONUSCO, ONUCI, ONUST et MINUSMA ;
    • La France est membre des organisations intergouvernementales suivantes engagées dans la conduite d’opérations de maintien de la paix : l’ONU (1945), l’OTAN (1949), l’Union européenne (1951) et l’OSCE (1975) ;
    • La présence française est particulièrement notable au sein de la FINUL (Liban) avec un personnel total de 857. Elle est également forte au sein de la MINUSTAH (27). Le reste des effectifs français est réparti essentiellement sous forme d’observateurs militaires et d’officiers d’état-major ;
    • Pour 2013-2015, la France est le 5ème contributeur au budget des opérations de maintien de la paix des Nations Unies avec une quote-part de 7.21% ;
    • A cette contribution directe, s’ajoute un engagement important de Paris au sein des forces de stabilisation autorisées par les Nations unies.
    1. Désarmement et non prolifération nucléaires
    • La France considère que le renforcement du régime de non prolifération est une priorité absolue, avec notamment le renforcement des garanties de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), la généralisation du Protocole Additionnel, l’entrée en vigueur du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires et l’ouverture de la négociation de la négociation d’un Traité  » cut-off  » ;
    • Paris estime que la plus grave des menaces qui pèse sur la stabilité du monde est la prolifération des armes nucléaires ;
    • La lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs est une des priorités de l’action de la France et passe par trois grands axes : une réponse résolue aux crises de prolifération, le renforcement du dispositif international de lutte contre la prolifération et des efforts concrets accrus de prévention et d’entrave de la prolifération ;
    • La France considère qu’il est indispensable de soutenir et renforcer le régime international de non-prolifération nucléaire et appuie les efforts de l’AIEA, qui continue de tenir une place centrale dans le régime international de non-prolifération nucléaire, pour faire en sorte que son système de garanties demeure pleinement efficace et crédible ;
    • Paris est engagée en faveur du renforcement du régime international de non-prolifération par l’assistance, en cas de besoin, à la non-prolifération, et en particulier par le soutien qu’elle apporte aux mécanismes multilatéraux pour le cycle du combustible nucléaire et aux zones exemptes d’armes nucléaires.
    1. Environnement/Changements climatiques
    • Lors de la 19e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Varsovie (COP19), la France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 : Paris Climat 2015.
    • La France signale que la protection de l’environnement et les questions de développement économique et social sont reconnues par la communauté internationale comme les trois piliers fondamentaux du développement durable, un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs  » ;
    • La France estime qu’une des déceptions du sommet de Rio a été le fait de ne pas pouvoir aboutir à un accord pour la création d’une Organisation des Nations unies pour l’environnement ;
    • Concernant la mise en place d’une stratégie européenne d’adaptation, la France souligne qu’il est important que l’ensemble des effets indésirables du changement climatique soient pris en compte. Selon Paris, il faut éviter de se limiter à l’analyse des conséquences principales du changement climatique en poussant plus loin l’analyse et en développant une vision systémique ;
    • Au niveau global, afin de permettre cohérence et efficacité dans l’action, la France plaide pour la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME) qui aurait à la fois vocation à suivre la mise en œuvre des engagements pris à Copenhague en 2009, et à servir de clef de voûte pour fédérer des dispositions aujourd’hui dispersées. Elle contribuerait ainsi également à renforcer le pilier environnemental du droit international.
    1. Questions régionales :
    2. Conflit israélo-palestinien
    • La France, au sein des organes compétents des Nations Unies, favorise un accord sur la création d’un Etat palestinien viable, moderne, indépendant et démocratique, vivant en paix aux côtés d’Israël dans des frontières sûres et reconnues ;
    • Paris affirme que le monde a trop attendu pour rétablir la paix au Moyen-Orient en donnant au peuple palestinien cet Etat qui lui est dû, au nom du droit et de la justice ;
    • La France a de même affirmé que le monde s’est attardé à garantir au peuple d’Israël le droit de vivre en sécurité, que les tragédies de l’Histoire lui ont rendu si nécessaire ;
    • Paris estime que la paix doit être faite par les Israéliens et les Palestiniens et personne d’autre ;
    • Selon la France, les éléments d’une solution sont connus : la Conférence de Madrid de 1991, le discours du Président Obama du 19 mai 2011, la feuille de route, l’initiative arabe de la paix et les paramètres agréés par l’Union européenne ;
    • Paris réaffirme son engagement à contribuer de toutes ses forces à restaurer les bases d’une négociation devant déboucher sur la coexistence de deux États qui est d’après elle la seule solution pour qu’il puisse y avoir une paix juste et durable dans la région.
    1. Syrie :
    • La France a accueilli avec prudence la proposition russe de mise sous contrôle international puis de destruction de l’arsenal chimique de la Syrie ;
    • Selon Paris, l’engagement du président syrien de mettre sous contrôle international et de détruire l’ensemble de son arsenal chimique doit se faire sur la base d’une « résolution contraignante » du Conseil de sécurité de l’ONU, avec un « calendrier court » et des « conséquences fermes » s’il ne respecte pas ses engagements. Aussi, les responsables du massacre de civils par des armes chimiques, le 21 août à Damas, « ne doivent pas rester impunis » et la Cour pénale internationale (CPI) doit être saisie ;
    • La France avait auparavant déclaré sa volonté d’agir militairement en Syrie au côté des Américains en affirmant qu’elle disposait «d’un faisceau d’indices qui vont dans le sens de la responsabilité» du régime Assad dans l’attaque chimique du 21 août. Elle estime qu’un «coup d’arrêt» doit être porté «à un régime qui commet l’irréparable sur sa population» ;
    • Selon Paris, l’initiative russe est un « revirement » de sa diplomatie sur le dossier syrien qu’elle a attribué à la « fermeté » des Occidentaux et à la volonté de Moscou de prendre du recul vis-à-vis de le Syrie ;
    • La France a reconnu le 23 novembre 2011, le Conseil national syrien comme « l’interlocuteur légitime », puis le 24 février 2012 comme représentant légal du peuple syrien ;
    • Paris demande que les Nations unies accordent au peuple syrien toute l’aide et tout le soutien qu’il sollicite, notamment que soient protégées les zones libérées, et que soit assurée une aide humanitaire aux réfugiés ;
    • La France estime que le double veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité a conforté le régime syrien dans sa logique de « tueur », mais déclare que ce double veto n’empêchera pas la communauté internationale de rester mobilisée dans la défense du peuple syrien ;
    • La France affirme que les efforts de la communauté internationale doivent converger pour appuyer l’initiative arabe.
    1. Programme nucléaire iranien
    • Depuis le début de la crise nucléaire iranienne, la France se prévaut d’une politique consistant à rechercher une solution diplomatique de long terme ;
    • Paris défend, avec ses partenaires, un objectif clair, le caractère inacceptable de l’accès de l’Iran à des capacités nucléaires militaires, et une méthode, la double approche qui allie ouverture au dialogue et fermeté face aux agissements iraniens, soutenue par l’adoption de sanctions de plus en plus fortes à l’encontre de Téhéran ;
    • La France estime que le développement clandestin par l’Iran d’un programme nucléaire en violation du Traité de Non-prolifération, constitue une crise de sécurité internationale majeure de nature à fragiliser gravement le régime de lutte contre la prolifération nucléaire ;
    • Paris a exprimé avec solennité aux dirigeants iraniens, qu’en misant sur la passivité de la communauté internationale pour poursuivre leur programme nucléaire militaire, ils commettraient une erreur tragique ;
    • Elle estime que l’Iran ignore depuis des années les exigences de la communauté internationale, et s’affranchit des contrôles de l’AIEA, et pas davantage des résolutions du Conseil de sécurité ;
    • La France se déclare prête à prendre de nouvelles sanctions, pour dire à ses dirigeants qu’il convient de reprendre la négociation avant qu’il ne soit trop tard.
    1. Sahel
    • L’intervention française au Mali a permis de réduire significativement le potentiel des djihadistes opérant au Sahel ;
    • L’opération Serval a toutefois révélé des carences, notamment capacitaires, et mis en avant la nécessité d’apporter un soutien durable à l’armée malienne qui ne pourra faire face, même appuyée par une force onusienne, à une possible reconstitution des groupes djihadistes ;
    • Paris qualifie la situation créée par l’occupation d’un territoire au Nord-Mali par des groupes terroristes d »’insupportable, inadmissible, inacceptable, pas seulement pour le Mali mais pour tous les pays de la région et, au-delà de la région » ;
    • La France annonce son soutien à toutes les initiatives permettant que les Africains eux-mêmes règlent cette question dans le cadre de la légalité internationale avec un mandat clair du Conseil de sécurité ;
    • La France déclare qu’il est obligatoire que le Mali préserve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel.

    #Maroc #France #Sahara_Occidental #Palestine #Sahel #Iran

  • Fiche sur le Madagascar

    Fiche sur le Madagascar

    Tags : Madagascar, Maroc, Sahara Occidental, RASD,

    REPUBLIQUE DE MADAGASCAR

    Données géographiques, économiques et politiques :

    • Nom officiel : République de Madagascar
    • Superficie :592.000Km²
    • Capitale : Antananarivo
    • Villes principales : Tananarive, Tamatave, Majunga
    • Langues officielles : malgache, français, anglais
    • Langues courantes : malgache, français
    • Monnaie courante : Ariary (2.938 ariary pour 1 €, en décembre 2012, Banque de France)
    • Fête nationale : 26 juin
    • Population : 21.3 millions d’habitants (Banque mondiale, 2011)
    • Croissance démographique : 2,9 % (Banque mondiale, 2011
    • Taux d’alphabétisation : 66 % (Banque mondiale, 2010)
    • Religion : Fond commun traditionnel axé sur le respect des ancêtres (50 %) ; Christianisme (45 %), dont 25 % de Catholiques et 20 % de Protestants ; Islam (5 %)
    • Indice du développement humain : 151ème sur 187 pays (PNUD, 2011)
    • Date d’indépendance : 26 juin
    • Président :Hery Rajaonarimampianina ( 17 janvier 2014)
    • Premier Ministre : M. KOLO Laurent Roger Christophe
    • Ministre des Affaires Etrangères : Madame Arisoa Lala Razafitrimo
    • Type de régime politique : présidentiel
    • Principaux partis politiques : TIM, TGV
    • PIB : 9,94 Mds $ (Banque mondiale : 2011)
    • Taux de croissance : 1,0 % (Banque mondiale : 2011) :
    • Taux d’inflation : 9,48 % (Banque mondiale : 2011) 
    • Balance commerciale
    • Principaux clients : France (32,8% en 2010), Allemagne (7,4%), Chine (6,3%), Etats-Unis Principaux fournisseurs : Chine (15,4%), Etats-Unis (8,3%), France (7,4% en 2010, contre 6% en 2009), Afrique du Sud (7,1%), Bahreïn (6,5%)
    • Part secteurs d’activité : agriculture : 28 % (Riz) ; industrie : 15 % (Textile), services : 57 % (Tourisme, TIC…).

    Données sur les relations bilatérales :

    • Communauté marocaine à Madagascar: 20
    • Communauté malgache au Maroc : 250
    • Date d’établissements des relations diplomatiques : janvier 2003
    • Ambassadeur du Maroc à Antananarivo : Mohammed AMAR

    Situation interne à Madagascar

    • Histoire :

    Le peuplement de Madagascar par des Indonésiens et par des Africains est très ancien (avant JC). Dès le XIIème siècle, des comptoirs commerciaux arabes sont fondés, la grande Ile devient un territoire auquel s’intéressent les Européens, après sa découverte par un portugais, Diego Diaz, en 1500.

    En 1643, les Français fondent Fort Dauphin, et au XIXème siècle l’île passe peu à peu sous influence française. Tamatave est occupée par la France en 1883, et Madagascar devient un protectorat français en 1885, pour finalement devenir une colonie française en 1896. Cependant, en 1947 et 1948, une insurrection indépendantiste et sa répression auraient provoqué plusieurs milliers de morts.

    Le 14 octobre 1958, la République malgache est proclamée. Le 29 avril 1959, la constitution de la première République est adoptée et Philibert Tsiranana est élu Président. Le 26 juin 1960, l’indépendance de Madagascar est proclamée.

    M. Didier Ratsiraka, accède au pouvoir en 1975, après 3 années d’instabilité politique, marquées par des grèves, la contestation du régime politique et le rejet de la présence française.

    La république socialiste de Ratsiraka et ses orientations marxistes ont eu, entre 1975 et 1980, des répercussions négatives sur les relations entre la France et Madagascar : nationalisation des entreprises françaises, confiscation des terres et collectivisation des plantations des anciens colons, sortie de la zone franc et de la mouvance francophone, « malgachisation » de l’enseignement, avec notamment la suppression de l’enseignement du français dans le primaire et le secondaire.

    En 1991, le régime du Président Ratsiraka est contesté. Les manifestations entraînent la fin du régime et la mise en place d’une période transitoire entre 1991 et 1992, pendant laquelle l’ancien Président et l’homme fort issu de la contestation, Albert Zafy, « cohabitent ». Le 19 août 1992, la loi fondamentale de la République de Madagascar est adoptée par référendum. Elle marque le début de la troisième République et permet l’élection comme Président en février 1993 d’Albert Zafy. Cependant, en janvier 1997, à la faveur de la destitution de Zafy par la Haute Cour Constitutionnelle, M. Ratsiraka est réélu à la présidence de la République pour cinq ans (1997-2002).

    2. Situation politique :

    Au pouvoir depuis 1976, Didier Ratsiraka, a dû, après sa défaite aux élections présidentielles de 1992, céder son poste à M. Albert Zafy, leader de l’opposition. Toutefois et suite à une crise constitutionnelle entre la majorité parlementaire hostile au régime et l’exécutif, l’Assemblée nationale a destitué le chef de l’Etat en septembre 1996. Ainsi, Albert Zafy fut remplacé par son Premier Ministre Norbert Ratsirahonana, Président par intérim.

    Les élections présidentielles anticipées, qui ont été organisées, en janvier 1997, se sont soldées par le retour de Didier Ratsiraka à la tête de l’Etat.

    Par ailleurs, une autre consultation a été organisée le 16 décembre 2001, en vue d’élire un nouveau Président de la République et la Haute Cour Constitutionnelle avait alors prononcé les résultats officiels qui donnaient à Marc Ravalomanana, représentant du parti de l’opposition (TIM), 46,21% des voix contre 40,89% pour le Président sortant Didier Ratsiraka.

    Cependant, le candidat de l’opposition, se déclarant vainqueur avec 52,15% des suffrages, assure qu’il était déjà élu au premier tour et rejette les résultats officiels qui le contraignaient à un second tour.

    Après l’annulation par la Cour Suprême des résultats du premier tour, les deux protagonistes sont parvenus à signer à Dakar, le 18 avril 2002, un accord prévoyant la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale de transition chargé de l’organisation d’un référendum.

    Par la suite, et, à l’issue d’un nouveau décompte des voix par la Cour Constitutionnelle, M. Ravalomanana a été déclaré vainqueur et a été investi officiellement, le 6 mai 2002.La contestation de l’investiture de Ravalomanana par le Président sortant a déclenché des affrontements meurtriers entre les deux camps.

    Toutefois, le soutien apporté à Ravalomanana par la majorité de l’armée malgache conjuguée à la reconnaissance de son régime par un bon nombre de pays a largement contribué au dénouement de cette crise.

    Après le départ définitif du Président sortant pour la France, Ravalomanana a dû prendre, sous la pression de la communauté internationale et des bailleurs de fonds, une série de mesures susceptibles d’assurer au pays une certaine stabilité politique notamment la formation, le 14 mai 2002, d’un gouvernement d’Union Nationale et la convocation des élections législatives anticipées.

    Ainsi, l’Assemblée Nationale a été dissoute le 16 octobre 2002 et des élections législatives ont été organisées le 15 décembre 2002, au terme desquelles le parti « TIM » de Ravalomanana et ses alliés de l’Alliance nationale ont obtenu la majorité des sièges en remportant 132 sur les 160 que compte le parlement.

    Le nouveau pouvoir a relancé la décentralisation, avec la création en juin 2004, de 22 régions qui sont à la fois des collectivités territoriales décentralisées et des circonscriptions administratives.

    Lors du scrutin qui s’est déroulé le 3 décembre 2006, le Président candidat M. Marc Ravalomanana a remporté, dès le premier tour, les élections présidentielles avec 54,80% alors que le candidat de l’opposition, M. Jean LAHINIRIKO n’a recueilli que 11,68%. La cérémonie d’investiture s’est déroulée le 19 janvier 2007.

    En avril 2007, les malgaches ont adopté une réforme sur la constitution, prévoyant un renforcement des pouvoirs du Président de la République. Le « oui » a recueilli 75,38% des suffrages exprimés contre 24,62% pour le « non ». La participation a été de 43,72%.

    En décembre 2008, le Ministre de la Communication de Marc Ravalomanana a fermé la TV Viva du Maire d’Antananarivo, Andry Rajoalina, ayant diffusé un reportage sur l’ancien Président Didier Ratsiraka s’en suivent protestations et manifestations. Ainsi, en janvier et février 2009, des violentes émeutes ont secoué la capitale ce qui a entraîné la mort d’une centaine de personnes.

    Le rejet par la Haute Cour Constitutionnelle (HHC), le 03 février 2009, du dossier déposé par le Maire d’Antananarivo réclamant la destitution du Président Ravalomanana a été suivi plutôt par la destitution de M. Andry Rajoelina de ses fonctions par le Ministère malgache de l’Intérieur.

    Devant cette donne, le Maire de la capitale a appelé à de nouvelles manifestations et avait annoncé, le 07 février 2009, la formation d’un gouvernement de transition avec pour Premier Ministre, M. Monja Roindefo.

    Depuis lors, les tentatives de médiation se sont multipliées pour trouver une solution à la crise malgache. L’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Haïle Menkerios a exhorté les deux rivaux à parvenir à un accord pacifique et conforme à la légalité.

    Pour sa part, lacommunauté internationale (Union Africaine, Union Européenne, France, Etats-Unis…) n’ont cessé, depuis le déclenchement de la crise politique malgache, d’exhorter les parties au conflit au respect de l’ordre constitutionnel et à surmonter la crise par le dialogue.

    Le 14 mars 2009, le Président malgache Marc Ravalomanana a proposé la tenue un référendum pour résoudre la crise ouverte avec l’opposition. Cette proposition a été rejetée par le chef de l’opposition malgache, Andry Rajoelina qui a demandé aux forces de l’ordre d’arrêter sans retard M. Ravalomanana.

    Sous la pression de l’armée malgache, le Président Marc Ravalomanana, a confié le 17 mars 2009, le plein pouvoir à un directoire militaire qui aurait pour mission de préparer les assises nationales supposées aider à résoudre la crise. Ce directoire a transféré, plus tard, le pouvoir au chef de l’opposition Andry Rajoelina pour qu’il devienne Président d’une Haute Autorité de Transition.

    L’ensemble de la Communauté internationale a condamné ce changement de régime. Une mission de médiation a été confiée par la SADC et l’UA à l’ancien Président mozambicain, Joaquim Chissano. Des accords de sortie de crise sont conclus fin 2009 entre Andry Rajoelina et les chefs de trois autres mouvances politiques (Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Didier Ratsiraka), mais leur mise en œuvre échoue.

    En 2010, M. Rajoelina a poursuivi sans la médiation, un travail de réconciliation nationale issu de l’Accord d’Ivato et de la Conférence nationale (août et septembre 2010). Un projet de constitution proposé par la H.A.T est validé par référendum le 17 novembre 2010.

    Une nouvelle médiation de la SADC engagée fin 2010 a abouti à la signature d’une « feuille de route », le 17 septembre 2011, par les principales formations politiques malgaches. Elle a réformé les institutions de la Transition et a visé à la tenue d’élections crédibles, avec l’aide de la Communauté internationale.

    En application des dispositions de cette feuille de route, un Premier Ministre de Transition, M. Jean-Omer Beriziky, est nommé le 28 octobre 2011 et un Gouvernement d’Union Nationale de Transition est formé le 21 novembre 2011.
    Les institutions de la transition (le Congrès de Transition, le Conseil Supérieur de Transition) ont été élargies et ont ratifié la Feuille de Route début décembre. En mars 2012, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI-T) est mise en place et une loi d’amnistie a été adoptée en avril 2012.

    Parallèlement à ce processus, la SADC a obtenu fin 2012 / début 2013 des deux principaux protagonistes de la crise un engagement à ne se pas se présenter aux élections présidentielles – formule dite du « ni-ni » qui crée les conditions d’élections crédibles, dans un climat apaisé. Au terme de plusieurs tractations, la Cour Electorale Spéciale (CES) a finalement publié le 21 août 2013 une liste définitive de 33 candidats qui ont entériné cette formule.

    Selon le calendrier électoral défini conjointement par la CENIT et les Nations Unies, le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra le 25 octobre et le second tour le 20 décembre, en même temps que les élections législatives (à un seul tour).

    Ce processus électoral a bénéficié du fort soutien de la communauté internationale. Plusieurs organisations ont apporté expertise technique (Nations Unies, SADC, OIF/COI) et financement (à hauteur de 17 M€ pour l’Union européenne). Une mission préparatoire à la mission d’observation électorale de l’Union européenne était à Madagascar en janvier-février 2013. La France a prévu de contribuer au financement de ces élections à hauteur de 4,5 millions d’euros (3,3 millions à travers le canal UE et 1,2 M€ à travers les organisations régionales : Union africaine, SADC, COI, OIF).

    La Commission électorale de Madagascar (CENIT) a annoncé, le 22 novembre 2013, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est déroulé le 25 octobre 2013. Le second tour, qui est prévu pour le 20 décembre 2013, a opposé M. Robinson Jean-Louis, le candidat adoubé par l’ancien Président malgache, Marc Ravalomanana, à Hery Rajaonarimampianina qui, lui, est soutenu par le Président de la Transition, M. Andry Rajoelina. Selon le décompte officiel, les deux hommes ont recueilli respectivement 21,16 % et 15,85 % des voix. Les deux candidats ont très largement distancé les 31 autres candidats.

    Ces résultats ont été proclamés lors d’une cérémonie officielle en présence des représentants de la communauté internationale qui a, en grande partie, financé le scrutin. La présence à cette cérémonie du corps diplomatique et du médiateur de la SADC (Communauté de Développement d’Afrique Australe) pour la résolution de la crise malgache atteste de l’importance que la communauté internationale attache à la normalisation de la vie politique à Madagascar.

    A l’issue de second tour des élections présidentielles, qui s’est tenu le 20 décembre 2013, l’ancien Ministre des Finances, M. Hery Rajaonarimampianina, soutenu par l’homme fort du régime de transition, Andry Rajoelina, a recueilli 53,49% des voix devant Dr Jean Louis Robinson, soutenu par l’ancien Président Marc Ravalomanana, qui a été crédité de 46,51% des voix. Le taux de participation étant de 50,72% sur un nombre d’électeurs inscrits s’élevant à 7.971.790.

    Le candidat vaincu Dr Jean Louis Robinson, a contesté ces résultats et a interpellé la communauté internationale pour qu’elle réclame un nouveau décompte des bulletins.

    De son côté, la communauté internationale, qui a salué les résultats les résultats du scrutin présidentiel, a invité le Président élu et toutes les parties prenantes au processus électoral à la retenue et au respect des procédures juridiques établies dans le cadre de ce processus.

    La cérémonie de passation des pouvoirs et d’investiture de M. Hery Rajaonarimampianina, 1er Président de la quatrième République de Madagascar, s’est déroulée respectivement les 24 et 25 janvier 2014 à Antananarivo.

    Le Conseil de l’Union Européenne a décidé, le 19 mai 2014, d’abroger la décision qu’il avait prise à l’égard de Madagascar entraînant ainsi la reprise complète de la coopération au développement de l’UE avec ce pays.

    De leur côté, les Etats-Unis ont levé, en mai 2014, les restrictions restantes sur son aide directe au gouvernement malgache. Cette suppression des restrictions peut être considérée comme une réussite pour le régime actuel, étant donné que les Etats-Unis étaient le pays le plus hostile à la levée des sanctions et qui étaient, de loin, les plus durs imposées à Madagascar.

    1. Situation économique :

    Madagascar continue de figurer parmi les pays les plus pauvres du monde, en 151ème position sur 187 pays selon l’Indicateur de développement humain (PNUD 2011). D’après les chiffres du PAM en 2011, près de 50% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 76% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

    Depuis début 2009, la crise politique interne contribue à amplifier les effets de la crise économique mondiale ; la plupart des secteurs économiques sont touchés, qu’ils soient tournés vers l’exportation (les clients internationaux craignant pour la sécurité de leurs approvisionnements) ou vers le marché intérieur qui s’est effondré. En 2011, la croissance a été de 1%, contre 7,1% en 2008 (Banque Mondiale).

    Le secteur primaire (agriculture, pêche et secteur forestier) représente 28% du PIB et a augmenté de +4,1% en 2008. L’agriculture occupe 70% de la population active et représente 20% des exportations. Les produits de la mer, dont la crevetticulture et la pêche, sont à l’origine de la moitié des exportations du secteur, en déficit depuis 2008. Viennent ensuite le riz, les fruits tropicaux, les cultures de rente (girofle, cacao, café, poivre).

    Le secteur secondaire représente près de 15 % du PIB. Sa croissance a été solide en 2008 (+10,8%) grâce à la construction des grands projets miniers (+28% pour les industries extractives), et une amélioration de la fourniture en électricité aux industries (+6%). Avant la crise, le gouvernement souhaitait développer l’exploitation des ressources minières dont le pétrole, le fer, la bauxite, l’uranium et le charbon.

    Le secteur tertiaire, qui représente 57% du PIB, tirait en 2008 la croissance vers le haut (+15,6%). Les secteurs phares étaient le BTP et les infrastructures (+64%), les télécommunications (+48,7%), les transports (+11%). Le secteur des télécommunications a connu une forte accélération pendant la période 2005-2010 grâce à une progression rapide du nombre d’abonnés de la première liaison internet à débit en fibre optique grâce au câble Lion en service depuis 2009. De nouvelles liaisons haut-débit sont attendues (Eassy, Seacom). Ces nouvelles liaisons de Madagascar aux grands réseaux internationaux constituent un axe de développement clé pour le pays. Les entreprises du secteur prospectent pour implanter des centres d’appel, des plateformes de traitement des données, logiciels et gestion de sites internet. Le secteur a connu un véritable essor ces dernières années.

    Le secteur touristique a bénéficié d’une augmentation d’environ 10,5% des arrivées de touristes entre 2006 et 2008. Il est traditionnellement le premier pourvoyeur de devises du pays devant le textile et la crevetticulture. On comptait environ 25 000 emplois directs dans le tourisme en 2008 ? Mais la crise de 2009 a fortement touché ce secteur.

    Dans son rapport économique du 2013, la Banque Mondiale qui a suspendu ses financements en raison du coup d’Etat en mars 2009 a indiqué notamment : « les tendances positives observées l’année précédente (2012) semblent même s’inverser et la stabilité macroéconomique acquise au cours des précédentes années se fragilise de plus en plus. Seules les activités minières en cours d’exploitation sont isolées à un certain degré de l’effet de la crise politique. Les finances publiques, qui ont malmenées depuis le début de la crise malgache continue de subir les effets de décisions qui ne servent pas forcément l’intérêt général. Et la faible capacité de l’Etat ne lui permet pas de faire face convenablement à la vulnérabilité de Madagascar aux catastrophes naturelles, dont actuellement le problème lié à l’invasion acridienne ».

    1. Politique extérieure :

    Depuis mars 2009, et en raison de la crise politique, certains partenaires bilatéraux ont annoncé le gel total de leur aide. Les Etats-Unis ont annoncé le 23 décembre 2009 le retrait de Madagascar des bénéficiaires de l’AGOA.

    Comme l’ensemble de la Communauté internationale, l’Union Européenne a dénoncé le changement de régime anticonstitutionnel au profit de M. Andry Rajoelina. Elle a suspendu, à titre conservatoire, la coopération communautaire : 630 M €, dont 577 M € au titre du 10ème FED (30 % d’ABG -170 M €- ; 40 % pour les infrastructures de transport -240 M €- ; 20 % pour le développement rural, l’agriculture et la sécurité alimentaire -120 M €).

    Faute de voir émerger une solution consensuelle à la crise politique, l’Union Européenne a adopté en juin 2010 une décision clôturant les consultations au titre de l’article 96 de Cotonou et pris des « mesures appropriées » en ce qui concerne la coopération (Fonds européen de développement). La signature de la Feuille de Route et la nomination du Premier ministre de Transition ont conduit l’Union européenne à revoir ses mesures appropriées. Ainsi la décision du Conseil du 5 décembre 2011 prévoit une reprise progressive de la coopération (et notamment un soutien au processus électoral) dans le cadre d’un dialogue politique renforcé avec les autorités malgaches. Le Premier ministre de Transition, Jean-Omer Beriziky, s’est à ce titre rendu à Bruxelles, début juillet 2012.

    Relations Bilatérales entre le Maroc et Madagascar

    1. Relations politiques :

    Les relations maroco-malgaches restent associées à une épopée héroïque de l’histoire du Maroc, incarnée par la déposition et l’exil forcé de Feu S.M le Roi Mohammed V à Madagascar.

    Sans qu’il y ait eu des relations étroites, sans doute du fait de l’éloignement entre les deux pays, Madagascar a, cependant, continué à occuper dans la mémoire collective des Marocains une place particulière.

    Malheureusement, cette image a été ternie lorsque le régime de l’ex-Président Ratsiraka, a adopté une attitude inamicale à l’égard du Maroc en reconnaissant la pseudo « rasd » le 28 février 1976.

    A l’avant garde du courant marxiste en Afrique, Madagascar n’a pas cessé de manifester, depuis lors, une hostilité démesurée envers le Maroc et le parachèvement de son intégrité territoriale.

    Dans le but d’une reprise de contact entre les deux pays, un échange de visites a été entamé, dès le début des années 90, entre les hauts responsables marocains et malgaches. Ainsi, plusieurs hauts responsables malgaches ont effectué des visites au Maroc, notamment l’ancien Président Ratsiraka, qui a assisté aux obsèques de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, en juillet 1999, l’ex 1er Vice Premier Ministre F. Ravonyen, en mai 1993, le Ministre des Affaires Etrangères, en avril 1994 et le Ministre de l’Intérieur en juin 1994.

    Du côté marocain, on notera la visite, en mars 2000, de l’Emissaire Royal, M. Thami El Khayari et la mission de contact et d’information du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération en août 1996.

    Toutes ces démarches n’ont contribué, ni au rétablissement des relations entre les deux pays, ni au changement de la position de Madagascar vis-à-vis de la question du Sahara marocain.

    Lors des discussions sur la question de la présence de la fantomatique « rasd » au sein de l’OUA (34ème Sommet à Ouagadougou, en juin 1998 et Conseil des Ministres d’Addis-Abeba, en mars 1999), Madagascar s’est comportée en alliée de l’Algérie en soutenant les thèses de nos adversaires.

    Dès l’avènement au pouvoir du nouveau Président, M. Marc Ravalomanana, en avril 2002, un rapprochement a été amorcé entre les deux pays. Ainsi, Madagascar a proposé l’accréditation du 1er Ambassadeur malgache au Maroc, avec résidence à Dakar.

    Par ailleurs, S.A.R la Princesse Lalla Amina a effectué, en janvier 2003, une visite à Madagascar, porteur d’un message Royal au Président Marc Ravalomanana.

    Lors de cette visite, S.A.R la Princesse Lalla Amina a assisté à la cérémonie de l’inauguration de la place Mohammed V à Antsirabé et a été décorée par le Président, Marc Ravalomanana, de « l’Officier de l’Ordre du Mérite Malgache ».

    M. Taïb Fassi Fihri, alors Ministre Délégué, qui faisait partie de la délégation accompagnant la Princesse, a eu, de son côté, des entretiens avec M. Marcel Ranjeva, Ministre des Affaires Etrangères de Madagascar qui ont porté sur les voies et moyens de promouvoir les relations bilatérales entre les deux pays.

    A l’issue de cette visite, le Maroc et Madagascar ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques avec ouverture d’un consulat honoraire du Royaume à Antananarivo.

    Au mois de mars 2008, l’Ambassadeur de Madagascar accrédité à Rabat, avec résidence à Dakar, a présenté à Mme.Latifa AKHARBACHE, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération les copies figurées de ses lettres de créance.

    De son côté, le Maroc a procédé, en décembre 2004, à l’accréditation de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Nairobi, en tant qu’Ambassadeur non-résident du Royaume à Madagascar.

    A l’occasion de la visite officielle effectuée au Maroc en avril 2005 par le Président malgache M. Marc Ravalomanana, Madagascar a décidé de geler sa reconnaissance de la pseudo RASD.

    Dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays et dans le but de consolider davantage les relations de coopération entre le Maroc et Madagascar, le gouvernement marocain a décidé l’ouverture à compter du 1er février 2006, d’une Ambassade à Antananarivo.

    Il convient de signaler que le Président de la Transition à Madagascar, M. Andry Rajoelina a fait état en 2011 à notre Ambassadeur à Antananarivo des pressions « considérables » qu’exercent sur lui les séparatistes pour l’acculer à reconnaître la pseudo « rasd » et à les autoriser à ouvrir une ambassade de cette dernière à Antananarivo.

    En raison de la crise politique qu a connu Madagascar entre mars 2009 et décembre 2013, il a été décidé de suspendre toutes les actions de coopération avec Madagascar à l’exception de la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et militaire (des militaires inscrits du temps de l’ancien Président Marc Ravalomanana).

    1. Cadre juridique :

    Le Cadre juridique Maroc / Madagascar comprend cinq accords :

    • Accord cadre de coopération ;
    • Mémorandum d’Entente pour l’Etablissement de Consultations entre les MAE des deux pays ;
    • Accord portant Création d’une Commission Mixte de Coopération. 
    • Accord Culturel et Scientifique ;
    • Accord de Coopération Technique en matière de Tourisme.
    1. Coopération bilatérale :
    1. Commission Mixte de coopération :

    La Première session de la commission Mixte maroco-malgache était en principe prévue pour le mois d’octobre 2007 à Rabat. La partie malgache a proposé la dernière semaine du mois d’octobre 2008. Mais en vain.

    1. Les échanges commerciaux :

    Valeur en Milliers de Dirhams


    2008200920102011
    Importations65727355624624776209
    Exportations28306119571806133753
    • Coopération économique, technique et culturelle  :

    La seule action de coopération réalisée par les deux pays porte sur lamission au Maroc, en avril 2004, d’une délégation malgache du Ministère des Finances pour s’inspirer de l’expérience marocaine en vue de préparer la mise en place à Madagascar d’une Inspection Générale des Finances.

    En matière de formation des cadres, Madagascar a bénéficié de 37 bourses d’études au titre de l’année universitaire 2007/2008.

    L’AMCI a marqué en avril 2006 sa disposition à prendre en charge les frais de séjour de quelques stages de formation (hormis les frais de transports aérien) et à programmer des bourses au profit d’étudiants malgaches, dans les domaines de l’agriculture, des pêches, de l’élevage et du sport.

    Plusieurs cadres malgaches ont également bénéficié de stages de formation dans le cadre de la coopération triangulaire (JICA) entre 2001 et 2012.

    Au titre de l’année académique 2007/2008, plusieurs officiers militaires malgaches ont bénéficié d’une formation au Maroc.

    Dans le domaine protocolaire, 12 cadres malgaches ont suivi un stage au Maroc (la Direction du protocole s’est chargée de cette formation).

    Par ailleurs, le Maroc a accordé à Madagascar une aide financière (250.000 $) en guise de don humanitaire suite aux deux cyclones qui ont frappé ce pays successivement en février et mars 2004.

    En juin 2005, suite à la visite au Maroc du Président malgache (05-07 avril 2005), un don de 80.000 doses d’insuline humaine à 40 UI a été octroyé à Madagascar.

    Le Maroc a, par ailleurs, accordé, en 2005, une aide pour financer un projet sur la valorisation de la soie sauvage des forêts de Tapia d’Ambohitsoa de Madagascar.

    En matière de sports, le Maroc a assuré la formation, pendant trois mois (mai- juin – juillet 2006) de dix stagiaires malgaches (huit athlètes et deux formateurs). Le Maroc a pris en charge la totalité des frais y afférents.

    D’autre part, en septembre 2006, le Maroc a mis gracieusement à la disposition des 351 malgaches vivant au Liban, un avion militaire C130 pour leur évacuation.

    En février 2007, sur Hautes Instructions de S.M. le Roi, une aide humanitaire urgente, constituée de 300 tentes, de 10 tonnes de médicaments et de 150 tonnes de riz blanc, a été accordée à la partie malgache, suite aux inondations généralisées qu’a connues ce pays.

    La Fondation Alaouite pour le Développement Humain Durable a construit (5) écoles à Antananarivo et à Antsirabé et ce, sur instructions de Sa Majesté le Roi.

    En mai 2009, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné ses Hautes instructions pour que des quantités importantes de riz à hauteur de 600.000 dollars américains soient accordées aux populations du Sud de la Grande Ile qui souffrent de la sécheresse qui sévit dans cette région.

    En octobre 2013, le Maroc a fait un don en pesticide (200.000 litres) à Madagascar par le biais de la FAO, pour lutter contre l’invasion des criquets

    1. Echanges de visites :
    1. Côté malgache:
    1. Visites effectuées au Maroc par certains responsables malgaches notamment celles de l’ex 1er Vice Premier Ministre F. Ravony en mai 1993, du Ministre des Affaires Etrangères en avril 1994 et du Ministre de l’Intérieur en juin 1994 ;
    2. Participation de l’ancien Président Ratsiraka aux obsèques de Feu Sa Majesté Hassan II, en juillet 1999 ;
    3. Visite officielle au Maroc en avril 2005 de S.E.M Marc Ravalomanana, ancien Président de la République de Madagascar.
    4. Visite au Maroc du 09 au 18 novembre 2005, d’une délégation malgache conduite par le Ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (initiation d’une coopération bilatérale entre le Maroc et Madagascar en matière de l’aménagement du territoire) ;
    5. Participation du 15 au 17 novembre 2005 du fils de l’ex- Président malgache, M. RAVALOMANANA aux cérémonies du cinquantième anniversaire du retour d’exil de Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V ;
    6. Visite privée au Maroc, en juillet 2011, de Monsieur Andry Rajoelina, Président de la Haute Autorité de la Transition à Madagascar.
    1. Côté marocain :
    1. Mission de contact et d’information à Tananarivo, en 1996, d’une délégation marocaine du Ministère des Affaires Etrangères ;
    2. Mission à Madagascar, en mars 2000, de l’Emissaire Royal, M. Thami El Khayari ;
    3. Visite à Madagascar de la Princesse Lalla Amina, en janvier 2003, au cours de laquelle elle a remis un message de Sa Majesté le Roi au Président Marc Ravalomanana ;
    4. M. Mohamed Benaïssa, a représenté Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture de l’ancien Président malgache Marc RAVAOMANANA, qui s’est déroulée le 19 janvier 2007.
    5. Monsieur le Ministre a représenté, en février 2014, Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture du Président malgache M. Hery RAJAONARIMAMPIANINA. Il a été reçu par le Chef d’Etat malgache.
    6. Perspectives :
    1. Projet de Visite au Maroc du Ministre des Affaires Etrangères Madame Arisoa Lala Razafitrimo (une lettre d’invitation lui a été adressée en avril 2014)
    2. Le Président malgache Hery RAJAONARIMAMPIANINA a émis le souhait d’effectuer une visite au Maroc pour prendre connaissance de visu des grands projets réalisés par notre pays dans les domaines suivants : Energie solaire, tourisme, habitat social, agriculture ;
    3. Tenue de la 1ère session de la Commission Mixte de Coopération.
    4. Tenue à Madagascar de la commission mixte spécialisée en matière d’Habitat, de l’Aménagement du Territoire et de la Réforme Foncière.

    Thèmes d’entretien

    • les relations politiques maroco-malgaches ont connu une amélioration notable sous l’ère de l’ex-Président M. Marc Ravalomanana, après la décision prise par Madagascar en avril 2005 de geler sa reconnaissance de la pseudo « rasd ». Il est à signaler que Madagascar était, sous la présidence Ratsiraka, le tout premier pays à reconnaître les séparatistes et à leur ouvrir une « ambassade » à Antananarivo ;
    • Dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays et dans le but de consolider davantage les relations de coopération entre le Maroc et Madagascar, le gouvernement marocain a décidé l’ouverture à compter du 1er février 2006, d’une Ambassade à Antananarivo ;
    • Il convient de signaler que l’ex-Président de la Transition à Madagascar, M. Andry Rajoelina (Mars 2009-Décembre 2014) a fait état à notre Ambassadeur à Antananarivo des pressions « considérables » qu’exercent sur lui les séparatistes pour l’acculer à reconnaître la pseudo « rasd » et à les autoriser à ouvrir une ambassade de cette dernière à Antananarivo ;
    • S’agissant de l’impact que pourraient avoir les derniers développements politiques survenus sur la scène politique malgache sur les relations entre le Maroc et Madagascar, il sied de signaler selon les informations recueillies par notre ambassade à Antananarivo, l’Afrique du Sud et l’Algérie s’apprêtent à réitérer leurs précédentes tentatives de pression sur les nouveaux décideurs malgaches pour obtenir leur accord pour l’ouverture d’une ambassade de la « rasd » à Madagascar moyennant « des offres difficiles à refuser » ;
    • En raison de la confusion qui a régné au sein de la scène politique malgache entre mars 2009 et décembre 2014, le Maroc a préféré suspendre la plupart des actions de coopération avec ce pays et de les limiter à certaines actions dans les domaines de l’enseignement supérieur  et de la formation militaire;
    • afin d’éviter d’entreprendre toute manœuvre susceptible d’affecter, pendant la période de la transition, la position malgache à l’égard de notre question nationale, notre pays n’a opéré aucun changement dans sa politique vis-à-vis de ce pays qui a prôné jusqu’à présent la neutralité et la promotion de la coopération bilatérale.
    • Monsieur le Ministre a représenté, en février 2014, Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture du Président malgache M. Hery RAJAONARIMAMPIANINA. Il a été reçu par le Chef d’Etat malgache, qui a émis le souhait d’effectuer une visite au Maroc pour prendre connaissance de visu des grands projets réalisés par notre pays dans les domaines suivants : Energie solaire, tourisme, habitat social, agriculture ;
    • Une lettre d’invitation a été adressée, en avril 2014, au chef de la diplomatie malgache pour effectuer une visite de travail dans notre pays, qui sera l’occasion pour la signature de plusieurs instruments juridiques ;
    • Le Cadre juridique Maroc / Madagascar comprend cinq accords dont celui portant création d’une Commission Mixte de Coopération qui n’a pas encore tenu sa première session).

    #Madagascar #Maroc #Sahara_Occidental #RASD

  • Le Maroc et le 4ème Sommet Europe-Union Africaine

    Tags : Union Européenne, Union Africaine, 4ème Sommet UE-UA, Maroc, RASD, Sahara Occidental, Algérie,

    Dans le cadre de ses contacts avec les responsables du Service d’Action Extérieure (SEAE) de la Commission de l’Union Européenne, M. l’Ambassadeur, Représentant permanant du Maroc auprès de l’UE, a appris que les adversaires de notre pays s’activent pour assurer une présence physique des éléments de la pseudo-RASD, par le moyen de leur dilution dans la composition de la délégation de l’Union Africaine qui prendra part au 4ème Sommet du Partenariat Afrique-UE.

    Les interlocuteurs de M. l’Ambassadeur ont reconnu par la même leur « impuissance » pour réagir par rapport a une situation qui demeure sinon surannée et inédite, du moins empreinte d’absurdité et de non-conformité par rapport aux fondamentaux dudit partenariat.

    En effet, d’un coté, l’UA utilise délibérément l’ambiguïté et l’opacité de ses procédures pour faire valoir des comites propres à son organigramme et les imposer dans la procédure de suivi et de préparation, en l’occurrence, les travaux de rédaction des documents et de pilotage.

    La Direction Afrique du SEAE, de l’autre coté, aborde la thématique du Partenariat Afrique-UE et la problématique, qui se profile à quelques semaines de la tenue du 4ème sommet, selon une perspective étriquée qui fait abstraction des engagements de l’UE en termes d’accords d’associations, de politique de voisinage et des principes de la primauté du droit pour prendre le risque d’inviter l’UE dans les inconvenances des nouvelles menaces de déstabilisation et de crises en gestation sur le continent africain.

    Cette situation, si elle perdure et se confirme, sera nuisible pour les intérêts de notre pays et compromettrait sérieusement sa participation audit sommet.

    Aussi, êtes-vous instamment instruit pour entamer d’urgence, des démarches auprès des autorités compétentes de votre pays d’accréditation pour leur exposer, en vous appuyant sur l’argumentaire et le compte-rendu de la Mission permanente du Maroc auprès de l’UE, les conditions de préparation du 4ème sommet, empreintes de détournement délibéré des possibilités statutaires offertes à la Commission de l’Union africaine pour servir les desseins personnels de sa présidente et les agendas velléitaires des Etats de « l’axe Alger-Abuja-Pretoria » et leurs acolytes.

    Les 28 pays de l’UE et les hautes autorités de celle-ci doivent être amplement briefées sur l’amplitude de cette situation saugrenue et invitées à réagir dans le sens de préserver les fondamentaux qui ont donné naissance à ce partenariat et les intérêts d’un pays membre fondateur de ce partenariat, certes non-membre de l’UA mais lié a l’UE et à sa politique de voisinage.

    Youssef Alamrani

    Secrétaire Général

    MAED

    #Maroc #Union_Africaine #Union_Européenne #RASD #Sahara_Occidental

  • Algérie : « Un régime pourri sauvé, pour l’instant, par le gaz » -The Economist-

    Algérie : « Un régime pourri sauvé, pour l’instant, par le gaz » -The Economist-

    Tags : Algérie, économie, investissement, Hirak, répression, pétrole, gaz, Maroc, France, Sahara Occidental,

    Le magazine britannique The Ecomist a publié récemment un article très critique sur la situation économique, politique et sociale en Algérie qu’il qualifie de lamentable.

    « … L’économie et la politique de l’Algérie sont à la fois sclérosées, son leadership répressif mais faible, son rôle en Afrique et dans le monde arabe égoïste mais méconnu. » C’est en ces termes que l’article résume la situation dans le pays, dont les habitants, « surtout les jeunes, sont malheureux, frustrés et craignent l’autorité ».

    L’auteur de l’article a examiné la situation économique en soulignant qu’en dehors du gaz et du pétrole, l’économie est lamentable et la plus grande compagnie pétrolière, Sonatrach, est un mastodonte mal géré qui domine le secteur de l’énergie.

    « La croissance économique a souvent été à la traîne par rapport à la population en plein essor, qui compte aujourd’hui environ 45 millions d’habitants. Et l’augmentation de la consommation intérieure de gaz limite les possibilités d’en exporter davantage. Le chômage est d’environ 15%, et beaucoup plus élevé pour les jeunes », explique l’article, qui s’attarde également sur le climat d’investissement morose dans le pays, affirmant que l’obligation pour les ministres ou les hauts fonctionnaires de signer pratiquement n’importe quel accord, ainsi que la léthargie et la l’incompétence de l’administration, rendent les affaires extraordinairement délicates.

    De plus, les lois adoptées en 2019 qui étaient censées ouvrir l’investissement aux étrangers n’ont pas convaincu les investisseurs car la plupart des hommes d’affaires étrangers restent déconcertés par les nouvelles lois et leurs petits caractères. « Les banques occidentales et le FMI, considérés avec suspicion dans les milieux officiels algériens, restent prudents face à l’enchevêtrement. Les obstacles bureaucratiques, l’incompétence flagrante et l’attitude hostile envers les capitaux étrangers, notamment français et américains, dissuadent toujours les étrangers », a déclaré The Economist, énumérant les autres plaintes constantes des investisseurs.

    Sur la situation sociale qui prévaut en Algérie, le magazine souligne que deux mots du lexique local résument le malaise algérien : hogra et haraga. « Le premier englobe une gamme de sentiments sombres qui affectent les Algériens : un sentiment d’humiliation et d’oppression, un déni de dignité. Cela conduit au deuxième mot de plus en plus courant, signifiant littéralement « ceux qui brûlent », a souligné The Economist, expliquant que Haraga s’applique au nombre croissant d’Algériens souhaitant émigrer illégalement pour avoir une vie meilleure à l’étranger, impliquant la combustion de papiers d’identité. « Jusqu’à présent cette année, quelque 13 000 personnes ont atteint l’Espagne dans des bateaux branlants », a-t-il rappelé.

    L’article qui rappelait le mouvement Hirak qui a renversé feu Abdelaziz bouteflika a souligné qu’il est vite devenu clair que le nouveau régime d’Abdelmadjid Tebboune, était à peu près le même que son prédécesseur et qu’il n’a été sauvé que par l’apparition du covid-19 en 2020, qui a fait s’effondrer le Hirak, et par la flambée des prix du gaz et du pétrole qui permettent à l’État de subventionner les aliments de base, l’électricité, l’huile de cuisine, l’essence et le logement.

    L’article qui analysait la situation lamentable des droits de l’homme dans le pays critiquait également les médias officiels comme étant « pathétiquement flagorneurs » alors que la presse occidentale est considérée comme hostile et les médias d’opposition et le Hirak comme infiltrés par le Mossad, le service de renseignement israélien, et étaient souvent soudoyé par le Maroc.

    Les déclarations officielles ont tendance à être imprégnées d’un mélange de vantardise et de paranoïa. Les évaluations sincères sont furieusement rejetées comme racistes ou motivées par un désir haineux de déstabiliser le pays.

    Le magazine note à cet égard une constante dans les médias officiels algériens, qui sont, dit-il, « également d’une virulence obsessionnelle envers le Maroc voisin, d’autant plus que le vent diplomatique pourrait se retourner contre l’Algérie dans sa campagne pour obtenir l’indépendance du Sahara Occidental de l’occupation marocaine ».

    #Algérie #Economie #Hirak #Maroc #France #Investissement #Pétrole #Gaz

  • Les « réalités du Sahara Occidental », selon l’ambassade USA à Rabat

    Les « réalités du Sahara Occidental », selon l’ambassade USA à Rabat

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Algérie,

    Source : Réalités du Sahara Occidental (Câble Wikileaks)

    Le gouvernement du Maroc (GOM) a investi d’énormes ressources dans le territoire, et certains observateurs estiment qu’il dépense 2,7 milliards de dollars par an sur le territoire et ses 385 000 habitants. Le niveau de développement et de services sociaux dépasse nettement le niveau du Maroc proprement dit.

    Une participation électorale importante ) – malgré un appel du Polisario au boycott – aux élections locales du 12 juin peut être un signe que le soutien à l’indépendance est en déclin bien que le soutien à
    l’autonomie est réelle. De graves auteurs de violations des droits de l’homme ont été transférés et le respect des droits de l’homme sur le territoire s’est considérablement amélioré, atteignant le même niveau qu’en Maroc. Cependant, prôner l’indépendance reste une ligne rouge, et le GOM refuse d’enregistrer les ONG pro-Polisario.

    Donner plus d’autonomie au territoire, améliorer les relations algéro-marocaines, renforcer l’intégration régionale, instaurer une réelle confiance et s’adresser à toutes les parties, la propagande semble essentielle pour résoudre le conflit. Fin du résumé.

    Depuis que le roi Hassan II a lancé la Marche verte en 1975, la question du Sahara occidental est intimement liée à la stabilité du trône et du Maroc lui-même. Hassan, deux fois victime de tentatives de coup d’État et pendant des années en guerre avec la gauche, a utilisé le Sahara occidental pour renforcer le nationalisme et parquer son armée au loin dans le désert. Plus récemment, cependant, ce lien s’est estompé. Le roi Mohammed VI est plus en sécurité, maintenu au pouvoir plus par amour que par peur et ne faisant face à aucune menace intérieure majeure apparente. Cependant, il s’est récemment quelque peu éloigné de la question et n’a pas visité le territoire depuis trois ans, un contraste frappant avec sa coupe de ruban itinérante à travers le Royaume.

    Le GOM continue de subventionner le territoire et d’accorder des exonérations fiscales et douanières qui constituent la base d’une grande partie des fortunes privées (principalement des clans clés fidèles au trône et quelques militaires supérieurs). Malgré quelques détournements, l’investissement a produit des niveaux de développement urbain plus élevés que dans des villes de taille comparable au Maroc proprement dit et a fait de la capitale, Laayoune, la première ville sans bidonvilles. Les indicateurs sociaux tels que l’accès et le niveau d’éducation et la disponibilité des soins de santé et des équipements sociaux dépassent les normes marocaines et dépassent de loin ceux des villes marocaines de taille comparable. La croissance au Maroc a rendu ces dépenses beaucoup plus supportables pour le Trésor public de Rabat qu’elles ne l’étaient auparavant.

    En avril 2009, un magazine d’information hebdomadaire local TelQuel a publié un article exposant et exagérant probablement même ce que le Sahara coûtait au Maroc. TelQuel a affirmé que le GOM a dépensé 1 200 milliards de dirhams sur le territoire depuis 1975 et dépense 3 % du PIB ou 2,7 milliards de dollars par an, y compris les fonds nécessaires au maintien des deux tiers des Forces armées royales au Sahara occidental. (Remarque : TelQuel n’a fait face à aucune conséquence pour l’article. Même avec l’expansion relative de la liberté de la presse au Maroc pour couvrir des sujets autrefois tabous, c’était étonnant. Note de fin.)

    Lors des élections locales du 12 juin, le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) du &Premier ami8 Fouad Ali el Himma a défié l’homme fort local de Laayoune et chef du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) Kalihenna Ould er Rachid. Le PAM a perdu, malgré l’installation d’un protégé d’el Himma. La famille et le clan Ould er Rachid contrôlent la machine du parti Istiqlal, semblable à Tammany Hall, qui dirige le territoire depuis de nombreuses années et a joué un rôle majeur dans la conquête du poste de Premier ministre par le chef du parti Abbas El Fassi. La participation électorale au Sahara, attisée par les rivalités claniques, était bien au-dessus de la norme, malgré un boycott déclaré par le Polisario. Certains Sahraouis indépendantistes auraient voté pour Ould er Rachid parce qu’eux seuls étaient jugés assez forts pour tenir tête au gouvernement de Rabat. Cette véritable compétition politique, même si elle n’est peut-être pas démocratique, semble bien plus ouverte que le système cubain du Polisario. Cela souligne le fait qu’il y a une partie importante de la population du territoire sahraoui, en plus de la plupart des immigrés, qui soutiennent la souveraineté marocaine.

    Après avoir pris le contrôle du Sahara occidental, le Maroc a tenté d’influencer tout vote en favorisant l’immigration de ses ressortissants, qui représentent désormais bien plus de la moitié des quelque 385 000 habitants du territoire. Cependant, peut-être que la moitié des immigrants étaient eux-mêmes des Sahraouis, originaires de régions situées juste au nord de la ligne de démarcation qui abritaient également certains des Sahraouis les plus nationalistes. Dans un référendum qui pourrait inclure l’indépendance, ils ne sont pas considérés par le GOM comme des électeurs fiables, ce qui explique en partie la réticence du GOM à aller voter.

    (Commentaire : Curieusement, nous ne connaissons aucun partisan de l’indépendance qui ait jamais revendiqué les territoires &sahraouis8 au Maroc, en Algérie ou en Mauritanie comme faisant partie d’un foyer national, bien que certains membres du CORCAS aient tenté en vain d’inclure les parties marocaines dans la région autonome, L’absence d’un tel nationalisme plus large, ainsi que la guerre du Polisario en 1970 contre la Mauritanie – le seul État sahraoui au monde – suggèrent que le conflit est moins nationaliste que géopolitique, lié à des conflits beaucoup plus anciens. différend entre l’Algérie et le Maroc, et ne renforce guère les arguments en faveur d’un État indépendant. Fin de commentaire.)

    Compte tenu de la faible population en jeu, l’octroi par l’Espagne de la nationalité espagnole, avec la possibilité de migrer vers l’Espagne, ses îles Canaries voisines ou ailleurs en Europe, est important et, en effet, en des temps meilleurs, la réinstallation pourrait être un moyen simple de résoudre le sort des réfugiés.

    Qui compte ?

    Le processus de l’ONU reconnaît les parties aux négociations comme étant le Maroc et le Polisario. Cette asymétrie rend difficile tout règlement, car elle ne reconnaît pas le rôle déterminant d’Alger, que les Marocains considèrent comme leur véritable adversaire dans ce différend. Il néglige également les opinions diverses parmi les Sahraouis.

    Droits de l’homme : des progrès mais une paranoïa persistante

    La situation des droits de l’homme dans le territoire s’est considérablement améliorée depuis une brève &intifada8 en 2005. Comme le Maroc lui-même, le Sahara occidental a parcouru un très long chemin depuis les disparitions massives des &années de plomb8 sous le règne de Hassan II. Les Sahraouis pro-Polisario peuvent s’organiser sous la rubrique des militants des droits de l’homme, ce que la plupart d’entre eux poursuivent légitimement, comme l’année dernière, la lauréate du prix RFK, Aminatou Haidar du Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA). En un peu plus d’un an, les restrictions sur leurs voyages internationaux ont disparu.

    Depuis la mi-2008, les passages à tabac et les emprisonnements arbitraires autrefois courants ont également essentiellement cessé. L’une des clés de la réduction des abus l’année dernière a été le transfert de responsables de la sécurité de longue date ayant des antécédents cohérents en tant qu’agresseurs. Des militants et des responsables ont confirmé en juillet 2009 que d’autres transferts (dont beaucoup par promotion) avaient eu lieu récemment et que la plupart des agresseurs bien connus auraient maintenant disparu. Toutes les sources rapportent que le territoire est calme, les habitants espérant des progrès politiques.

    Ce que les opposants au Maroc ne peuvent pas faire, c’est s’organiser explicitement en faveur de l’indépendance ou d’un référendum sur celle-ci, ni publier ni même diffuser des tracts sur le sujet. En outre, le gouvernement leur refuse le droit d’opérer en tant qu’entités juridiques. L’établissement de ces droits serait non seulement juste, mais contribuerait à renforcer la confiance dans une solution consensuelle qui impliquerait la réintégration. L’Association sahraouie des victimes des droits de l’homme (ASVDH) a même obtenu l’approbation du tribunal pour son enregistrement en tant qu’ONG et a gagné en appel interjeté par le ministère de l’Intérieur (MOI), mais n’a pas réussi à faire accepter son enregistrement par les autorités locales. L’USG a poussé pour cela pendant un certain temps. Nous avons récemment appris que le Wali local a proposé au MOI d’accepter l’enregistrement, mais la décision est en attente. Nous devrions faire pression sur le GOM ici et à Washington.

    Malgré ces progrès substantiels, qui laissent la situation des droits de l’homme au Sahara occidental presque équivalente à celle du Maroc, le Maroc a fait campagne pendant la majeure partie de l’année et a dépensé peu de capitaux diplomatiques dans un effort réussi pour repousser les propositions visant à ce que l’ONU ait un rôle de surveillance sur cette question. .

    Il est possible qu’ils aient compris les coûts d’opportunité de cette stratégie et semblent plus récemment avoir été un peu moins virulents sur la question.

    Ce que les gens veulent

    Des entretiens approfondis et des sources indépendantes sur le territoire suggèrent que l’objectif principal de la plupart des Sahraouis est davantage l’autonomie gouvernementale que l’autodétermination ; une volonté de protection et d’identité plus que d’indépendance, une armée et des ambassades. La petite minorité vocalement pro-Polisario, comprenant de nombreux militants des droits de l’homme, bénéficiait autrefois du soutien de la majorité silencieuse8 de ces Sahraouis, en particulier pendant les périodes de répression.

    Le développement et la réduction de l’oppression ont réduit ce soutien. La majorité sahraouie et silencieuse8 du territoire a été intriguée par la perspective de l’autonomie et a généralement attendu tranquillement son développement. Récemment, un militant pro-Polisario, interrogé, nous a confié qu’il pensait que lors d’une élection libre tenue maintenant, une majorité d’électeurs du territoire choisiraient l’autonomie.

    (Commentaire : Curieusement, nous ne connaissons aucun partisan de l’indépendance qui ait jamais revendiqué les territoires &sahraouis8 au Maroc, en Algérie ou en Mauritanie comme faisant partie d’un foyer national, bien que certains membres du CORCAS aient tenté en vain d’inclure les parties marocaines dans la région autonome, L’absence d’un tel nationalisme plus large, ainsi que la guerre du Polisario en 1970 contre la Mauritanie – le seul État sahraoui au monde – suggèrent que le conflit est moins nationaliste que géopolitique, lié à des conflits beaucoup plus anciens. différend entre l’Algérie et le Maroc, et ne renforce guère les arguments en faveur d’un État indépendant. Fin de commentaire.)

    Compte tenu de la faible population en jeu, l’octroi par l’Espagne de la nationalité espagnole, avec la possibilité de migrer vers l’Espagne, ses îles Canaries voisines ou ailleurs en Europe, est important et, en effet, en des temps meilleurs, la réinstallation pourrait être un moyen simple de résoudre le sort des réfugiés.

    Qui compte ?

    Le processus de l’ONU reconnaît les parties aux négociations comme étant le Maroc et le Polisario. Cette asymétrie rend difficile tout règlement, car elle ne reconnaît pas le rôle déterminant d’Alger, que les Marocains considèrent comme leur véritable adversaire dans ce différend. Il néglige également les opinions diverses parmi les Sahraouis.

    Droits de l’homme : des progrès mais une paranoïa persistante

    La situation des droits de l’homme dans le territoire s’est considérablement améliorée depuis une brève &intifada8 en 2005. Comme le Maroc lui-même, le Sahara occidental a parcouru un très long chemin depuis les disparitions massives des &années de plomb8 sous le règne de Hassan II. Les Sahraouis pro-Polisario peuvent s’organiser sous la rubrique des militants des droits de l’homme, ce que la plupart d’entre eux poursuivent légitimement, comme l’année dernière, la lauréate du prix RFK, Aminatou Haidar du Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA). En un peu plus d’un an, les restrictions sur leurs voyages internationaux ont disparu.

    Depuis la mi-2008, les passages à tabac et les emprisonnements arbitraires autrefois courants ont également essentiellement cessé. L’une des clés de la réduction des abus l’année dernière a été le transfert de responsables de la sécurité de longue date ayant des antécédents cohérents en tant qu’agresseurs. Des militants et des responsables ont confirmé en juillet 2009 que d’autres transferts (dont beaucoup par promotion) avaient eu lieu récemment et que la plupart des agresseurs bien connus auraient maintenant disparu. Toutes les sources rapportent que le territoire est calme, les habitants espérant des progrès politiques.

    Ce que les opposants au Maroc ne peuvent pas faire, c’est s’organiser explicitement en faveur de l’indépendance ou d’un référendum sur celle-ci, ni publier ni même diffuser des tracts sur le sujet. En outre, le gouvernement leur refuse le droit d’opérer en tant qu’entités juridiques. L’établissement de ces droits serait non seulement juste, mais contribuerait à renforcer la confiance dans une solution consensuelle qui impliquerait la réintégration. L’Association sahraouie des victimes des droits de l’homme (ASVDH) a même obtenu l’approbation du tribunal pour son enregistrement en tant qu’ONG et a gagné en appel interjeté par le ministère de l’Intérieur (MOI), mais n’a pas réussi à faire accepter son enregistrement par les autorités locales. L’USG a poussé pour cela pendant un certain temps. Nous avons récemment appris que le Wali local a proposé au MOI d’accepter l’enregistrement, mais la décision est en attente. Nous devrions faire pression sur le GOM ici et à Washington.

    Malgré ces progrès substantiels, qui laissent la situation des droits de l’homme au Sahara occidental presque équivalente à celle du Maroc, le Maroc a fait campagne pendant la majeure partie de l’année et a dépensé peu de capitaux diplomatiques dans un effort réussi pour repousser les propositions visant à ce que l’ONU ait un rôle de surveillance sur cette question. .

    Il est possible qu’ils aient compris les coûts d’opportunité de cette stratégie et semblent plus récemment avoir été un peu moins virulents sur la question.

    Ce que les gens veulent

    Des entretiens approfondis et des sources indépendantes sur le territoire suggèrent que l’objectif principal de la plupart des Sahraouis est davantage l’autonomie gouvernementale que l’autodétermination ; une volonté de protection et d’identité plus que d’indépendance, une armée et des ambassades. La petite minorité vocalement pro-Polisario, comprenant de nombreux militants des droits de l’homme, bénéficiait autrefois du soutien de la majorité silencieuse8 de ces Sahraouis, en particulier pendant les périodes de répression.

    Le développement et la réduction de l’oppression ont réduit ce soutien. La majorité sahraouie et silencieuse8 du territoire a été intriguée par la perspective de l’autonomie et a généralement attendu tranquillement son développement. Récemment, un militant pro-Polisario, interrogé, nous a confié qu’il pensait que lors d’une élection libre tenue maintenant, une majorité d’électeurs du territoire choisiraient l’autonomie.

    De l’autre côté de la berme

    Bien que n’étant pas la mission compétente pour commenter le Polisario ou les camps, l’ambassade de Rabat comprend que la situation des réfugiés à Tindouf est difficile mais le soutien au Polisario semble fort. Néanmoins, nous entendons des Sahraouis crédibles dire qu’il y a un intérêt croissant là-bas pour une solution négociée, démentant les histoires de bruits de sabre irréalistes, fréquemment attribués à la jeunesse sahraouie. Les appels du GOM à un recensement et à un audit des programmes internationaux nous paraissent raisonnables. Enfin, s’il n’y a pas de perspective de solution, la réinstallation doit être considérée comme une option. La décision espagnole de 2008 d’accorder des passeports aux résidents de 1975 de son ancienne colonie pourrait être mise en œuvre à Tindouf comme elle l’a été à Laayoune (mais pas dans le climat économique actuel).

    Négociations gelées

    (C) Pendant ce temps, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental a lutté pour remettre les négociations de l’ONU sur les rails. Le processus de négociation a repris en 2007, après que le Maroc a déposé une proposition d’autonomie qui avait été soigneusement négociée avec l’administration Bush. Le principal moteur de la production du plan a été la menace (octobre 2006) du représentant permanent de l’USUN, John Bolton, de mettre fin au mandat de la MINURSO. Lors de sa première publication, l’USG a qualifié la proposition d’autonomie de « sérieuse et crédible ».8

    Sur le fond, la proposition était sérieuse, incluant la police locale et une certaine indépendance de la justice, et s’accompagnait d’une volonté affichée de négocier. Il a également été considéré comme crédible par la communauté internationale, y compris explicitement la Russie et implicitement la Chine, qui a presque universellement exprimé sa volonté d’accepter cela comme un résultat possible, s’il était convenu. La crédibilité était un problème, cependant, parmi les Sahraouis des deux côtés de la berme, car il y avait peu de confiance, compte tenu des évasions marocaines passées, que même s’il était d’accord, le GOM mettrait en œuvre le plan. Cet écart de crédibilité s’est réduit, mais seulement légèrement, en raison de l’amélioration de la situation des droits de l’homme. La crédibilité est donc essentielle pour gagner les cœurs et les esprits.

    En avril 2007, le Conseil de sécurité des Nations Unies a prolongé le mandat de la MINURSO à 12 mois (au lieu de six) et les pourparlers de &Manhasset8 (du nom de la ville de Long Island, New York, où ils se sont tenus) ont commencé. Les Marocains, tout en négociant avec le Polisario, ne leur ont montré aucun crédit et ont envoyé des Sahraouis marocains chercher des transfuges. Le chef du CORCAS, Kalihenna, a mis en cause le droit du Polisario d’être là. Le Polisario a enfreint le protocole diplomatique et moyen-oriental en refusant de serrer la main des Sahraouis de la délégation marocaine et est sorti ou s’est détourné lorsqu’ils parlaient.

    Aucune des deux parties n’a proposé de compromis ni pris en compte les arguments de l’autre. Celle-ci s’est durcie lorsque, fin 2007, le roi Mohammed VI a publiquement instruit sa délégation de ne discuter d’autre solution que l’autonomie, laissant peu de place à la discussion. Cette position intransigeante a peut-être été renforcée par ce qui était perçu au Palais comme un soutien sans réserve de la part de Washington. En fin de compte, il n’y a eu aucun résultat après quatre tours de retraitement rotatif des positions statiques. L’ancien envoyé personnel de l’ONU, Peter Van Walsum, a cité l’engagement marocain inébranlable de conserver sa souveraineté et a qualifié la perspective d’indépendance d’irréaliste. Pour cette franchise inhabituelle, l’ONU a laissé partir Van Walsum, sur l’insistance de l’Algérie et du Polisario.

    Le nouvel envoyé personnel, l’ambassadeur Christopher Ross, longtemps l’une des stars de la diplomatie américaine dans la région, semble mieux placé que quiconque pour faire bouger le président Bouteflika et son gouvernement. En reconnaissance, il s’est vu confier le mandat supplémentaire d’aider à améliorer les relations maroco-algériennes. Le roi Mohammed VI en a pris note et a transmis par l’intermédiaire de Ross une offre de pourparlers bilatéraux inconditionnels, à tous les niveaux et sur tous les sujets. Ross a obtenu de l’Algérie qu’elle accepte d’aller aux &informelles8 mais seulement en tant qu’observateurs. Il n’a obtenu aucune réponse sur la question bilatérale, bien qu’il soit encore tôt dans le nouveau mandat de Bouteflika. La réunion informelle de ce mois-ci à Vienne a au moins relancé les négociations.

    Lien régional : Algérie-Maroc clé de la solution au Sahara

    L’Algérie et le Maroc sont démographiquement similaires mais avec des différences d’expérience historique qui remontent à des centaines d’années. Environ un an après l’indépendance durement gagnée de l’Algérie, elle et le Maroc se sont battus dans la guerre des sables,8 sur leur frontière alors contestée, tracée par la France coloniale.

    En 1975, lorsque les Algériens ont abrité le Polisario, c’était au moins autant le reflet de leur rivalité historique que le soutien idéologique à un autre mouvement de libération. Le roi Hassan II a réussi à élaborer un accord frontalier avec les Algériens qui, selon le GOM, a été ratifié et n’a besoin que d’un échange d’instruments de ratification. La fermeture subséquente de la frontière algéro-marocaine est désormais une anomalie dans une région méditerranéenne aux liens croissants. Il y a eu une croissance modeste des liens fonctionnels ces dernières années, la plupart sous les auspices de l’Union du Maghreb arabe et en 2008, certains accords techniques ont été signés. Mais la communication directe de haut niveau reste coupée et les ouvertures discrètes et publiques du GOM pour le rouvrir ont été repoussées. Le gouvernement algérien (GOA) a refusé l’invitation de la secrétaire d’État Rice à une réunion ministérielle trilatérale en marge de l’AGNU de 2008.

    Commentaire

    Le différend entre l’Algérie, le Maroc et le Sahara occidental est une affaire de poule et d’œuf. L’Algérie a indiqué que les relations ne peuvent pas s’améliorer tant qu’il n’y aura pas l’autodétermination au Sahara Occidental. Le Maroc, suite aux liens étroits entre la direction du Polisario et ses hôtes algériens, reste convaincu qu’il n’y aura pas d’accord si les relations avec Alger ne s’améliorent pas. En réponse, dès juin 2009, les Marocains ont soutenu que leur objectif principal est désormais le rapprochement avec l’Algérie, qui pourrait être discuté séparément.

    La communauté internationale est prête à soutenir le rapprochement et l’intégration du Maghreb, qui ne peuvent se faire qu’en parallèle avec un règlement du différend de longue date sur le Sahara occidental et la réinstallation des réfugiés qui souffrent depuis longtemps. Le président russe de l’époque, Poutine, a exhorté en vain un compromis algéro-marocain, tout comme l’ont fait les Français, les Espagnols et l’USG. Nous n’avons connaissance d’aucun des P-5 opposés à une solution fondée sur l’autonomie, et nous n’avons pas non plus constaté de véritable urgence ou priorité pour la communauté internationale de résoudre un différend pour lequel il n’y a pas eu de véritables combats depuis 18 ans. Commentaire de fin.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Algérie