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    Le partenariat Maroc-UE

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    Le partenariat Maroc-Union européenne, initié dans le cadre de l’accord d’association et de la politique européenne de voisinage, a permis un renforcement des relations politiques, économiques et commerciales ainsi qu’un développement soutenu des échanges culturels et humains.

    Ce partenariat traite des domaines stratégiques liés à la sécurité collective, à la coopération régionale, à la résolution des conflits, à la bonne gouvernance, à la lutte contre le terrorisme, à la régulation des flux migratoires, à la promotion des droits de l’homme et à la coopération en matière d’emploi et affaires sociales. Il s’étend à de nouveaux domaines tels que la coopération énergétique, la recherche et l’innovation, l’environnement et le développement durable.

    Dans cette perspective, le renforcement des relations bilatérales a pour ambition d’accompagner la dynamique endogène que connaît le Maroc et d’accélérer le mouvement du partenariat Maroc- Union européenne. Sa concrétisation sera mutuellement bénéfique.

    I. PARTENARIAT MAROC-UE

    Le Maroc se réjouit de l’évolution positive et sereine de ses relations avec l’Union européenne qui ont connu ses dernières années un saut qualitatif marqué notamment par l’adoption du document conjoint sur le statut avancé en octobre 2008 et par la tenue en mars 2010 du 1er Sommet Maroc-UE à Grenade, ainsi que de la création de la CPM Maroc-UE.

    Le Royaume se félicite également des réalisations récentes au niveau de la coopération bilatérale caractérisée en particulier par :

    -L’adoption du Protocole relatif à la participation du Maroc aux programmes et agences de l’UE,

    -L’adoption par le Parlement européen en février dernier de l’Accord Agricole

    -La signature, en avril 2012, par le Maroc, de la Convention régionale sur les règles d’origine préférentielles pan-euro-méditerranéennes,

    -La tenue de la 10ème session du Conseil d’Association en avril 2012.

    -Et enfin par la tenue de la 4ème session annuelle de la CPM à Rabat ainsi que le lancement des travaux des binômes.

    -Exprimer une satisfaction concernant l’agenda étoffé du partenariat Maroc-Union européenne, marqué, entre autres, par le démarrage :

    1. Des réunions exploratoires en vue d’entamer des négociations sur la conclusion d’un nouvel Accord de pêche,

    2. Du dialogue sur la migration, la mobilité et la sécurité en vue d’établir un Partenariat sur la Mobilité ;

    3. Des discussions sur la conclusion d’un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), et en fin par

    4. La finalisation imminente du Plan d’action sur la mise en œuvre du Statut avancé.

    -Exprimer votre confiance quant à la CPM, qui aidera les deux parties à faire évoluer leurs relations bilatérales vers des perspectives plus ambitieuses ouvrant la voie à la conclusion d’un nouveau lien contractuel, qui permettra au plan d’action de prendre le relai du présent Accord d’Association du Statut avancé. Cette nouvelle étape statutaire fera également aboutir à un ‘Partenariat Privilégié’ qui est à même de contribuer à réaliser l’ambition d’établir un espace économique commun imprégné de paix de sécurité et de prospérité.

    II. POLITIQUE DU VOISINAGE

    Aujourd’hui, le Maroc continue de s’inscrire pleinement dans les principes de la Politique européenne de voisinage renouvelée, et se félicite d’être le seul pays du voisinage ayant répondu à la demande de l’UE en apportant une contribution écrite à la nouvelle PEV.

    Le Maroc se réjouit de la réponse proactive et substantielle de l’UE au lendemain des évolutions et les turbulences qu’a connues le monde arabe.

    Encore une fois, grâce aux efforts inlassables de la partie européenne, nous constatons, aujourd’hui, avec satisfaction son implication accrue dans les problèmes de la région.

    Le Maroc a pris note, avec intérêt, des observations et des recommandations pertinentes de l’UE concernant des objectifs qui restent à réaliser.

    Ceci dit, et vu les efforts de réformes considérables déployées par le Maroc, l’Union Européenne est appelé plus que jamais à conforter le Maroc dans son ambition légitime du toujours plus et du toujours mieux qui s’inscrit, en fin de compte, dans la logique de ‘more for more’ de l’UE.

    III. PROCESSUS DE REFORMES DEMOCRATIQUES AU MAROC

    Depuis l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur le Trône, le 30 juillet 1999, le Royaume du Maroc a connu un mouvement de réformes sans précédent, dans tous les domaines autant politique, social qu’économique.

    Réforme du Code de la Famille, qui a révolutionné le statut et l’émancipation de la femme au Maroc,

    Lancement de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) la reforme de la justice,

    Les grands chantiers du Royaume du Maroc ont atteint leur point culminant dernièrement avec la réforme de la Constitution marocaine qui consacre une Monarchie citoyenne dans le cadre d’un nouveau contrat entre l’Etat et le peuple :

    1. La nouvelle Constitution représente un tournant historique dans le parachèvement de la construction de l’Etat de droit marocain.

    2. Elle représente, également, au travers des profonds amendements qui ont été apportés, un aboutissement dans le processus démocratique du Royaume du Maroc.

    3. Elle assure la constitutionnalisation des droits de l’Homme

    4. Elle traduit l’attachement aux constantes immuables de la nation marocaine;

    5. La volonté de conforter et de consacrer les attributs et les mécanismes qu’induit le caractère parlementaire du régime politique marocain ;

    6. Elle garantit la mise en place de l’amazighe comme langue officielle du Royaume, au côté de la langue arabe.

    7. Elle prévoit, également, la promotion de toutes les expressions linguistiques et culturelles marocaines, en premier lieu, le hassani, marquant de la sorte l’attachement indéniable du Maroc à ses racines sahariennes.

    8. Elle repose sur les grands principes de séparation, de collaboration et d’équilibre des pouvoirs ;

    9. Le statut constitutionnel du Premier Ministre a été élevé à celui de Chef de Gouvernement, qui sera désigné au sein du parti arrivé en tête des élections de la Chambre des Représentants ;

    10. l’un des principaux apports de la nouvelle Constitution réside dans l’élargissement des compétences du pouvoir parlementaire en matière de législation et de contrôle ;

    11. la constitution pose les bases nécessaires pour donner un souffle nouveau au Parlement, en prévoyant notamment la restructuration de la Chambre des Conseillers, la prééminence de la Chambre des Représentants, l’élargissement du champ de la loi, la constitutionnalisation des droits de l’opposition, le renforcement des moyens de contrôle du gouvernement ainsi que la moralisation de l’action parlementaire.

    12. la Constitution stipule la consécration d’un pouvoir judiciaire indépendant vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif ;

    13. La Constitution, procède également à la mise en place d’un Maroc qui uni des Régions, fondé sur une décentralisation élargie, vouée à la démocratie et dédiée au développement humain, durable et intégré, dans le cadre de l’unité de l’Etat et de la Nation, et de l’intégrité territoriale et dans le respect des principes d’équilibre et de solidarité nationale et régionale.

    IV. EN MATIERE DES DROITS DE L’HOMME

    Le Maroc s’est investi, très tôt, dans la construction d’un espace de liberté et de respect des Droits de l’Homme. Il a développé, à cet égard, une expérience originale en matière de promotion et de protection des Droits de l’Homme, en suivant un cheminement propre et un rythme approprié qui tient compte de ses fondamentaux, de ses choix stratégiques et de ses spécificités.

    1. Le Maroc avait ouvert un vaste chantier de rénovation politique, économique et sociale visant la mise en place d’une société moderne, démocratique et solidaire ancrant, de manière définitive et irréversible, le Royaume dans la démocratie et l’Etat de droit.

    2. Le Maroc a accordé un intérêt premier à l’élargissement du champ des libertés fondamentales, à l’enracinement des pratiques démocratiques et au renforcement des institutions, dans le cadre d’une nouvelle conception de l’autorité qui place le citoyen au centre de toute action publique.

    3. Cette expérience dans la voie de la démocratisation et de la modernisation est originale dans la mesure où elle est le fruit de choix stratégiques décidés au lendemain de l’indépendance.

    4. Ainsi, le Royaume a opté pour le pluralisme politique, la tolérance et le légalisme comme fondements de sa vie politique et institutionnelle. L’économie de marché, la liberté d’entreprise et l’ouverture à la concurrence ont constitué, par ailleurs, les piliers de son développement économique et social.

    5. S’agissant du volet culturel, le respect de la diversité, le dialogue et l’inclusion ont toujours été le moteur de son action.

    V. EN MATIERE DE REGIONALISATION AVANCEE

    Le 9 mars 2011, le Maroc entre de plein pied dans la deuxième phase du processus d’instauration du système de régionalisation avancée.

    La première phase avait été entamée le 30 juillet 2010 par la mise en place d’une Commission Consultative chargée de la question.

    1. La régionalisation n’est pas un simple aménagement technique ou administratif mais plutôt, une option résolue pour la rénovation et la modernisation des structures de l’Etat, et pour la consolidation du développement intégré. Elle ne se réduira pas non plus à une simple redistribution des compétences entre le centre et les régions.

    2. De même, cette régionalisation constitue un tournant majeur dans les modes de gouvernance territoriale, et ce, en prélude à une nouvelle dynamique de réforme institutionnelle profonde.

    3. Le projet de nouvelle régionalisation au Maroc, constitue un bouleversement par rapport à toutes les conceptions antérieures de la décentralisation. Il s’agit d’une nouvelle architecture qui rompt complètement avec le passé, aussi bien dans sa conception, dans ses buts, ses attentes, que par ses objectifs. C’est une étape d’un processus ininterrompu de démocratisation de la vie politique et sociale

    4. La logique de cette démarche s’explique notamment par le choix de la voie de la régionalisation depuis de nombreuses années, en vue d’enraciner la démocratie territoriale au Maroc et d’éviter, également, la création d’une grande disparité entre l’ensemble des régions du Royaume, notamment les Provinces du Sud.

    5. D’essence démocratique, cette régionalisation a comme objectif le renforcement du rôle de la région au Maroc, ce qui implique des changements majeurs dans la répartition des pouvoirs entre Etat central et acteurs locaux. C’est le transfert des pouvoirs du centre vers la périphérie et une volonté de multiplier les centres de décision et de les rapprocher des populations. Dans ce sens, les principes de l’autonomie de décision et de l’autonomie financière seront un important pas en avant dans la voie de la consécration des pouvoirs effectifs de la région.

    6. Par ailleurs, concernant la question du Sahara, la régionalisation représente également la perception marocaine d’une solution au différend.

    7. En effet, la régionalisation avancée du Maroc, prévue dans la réforme constitutionnelle ainsi que sa mise en œuvre constituent le complément jumelé de l’offre marocaine dynamique et durable au conflit du Sahara.

    8. Pour atteindre les objectifs de la régionalisation, le plan prévoit d’étendre les pouvoirs des présidents des conseils régionaux qui vont posséder un pouvoir exécutif. Ils ne dépendront plus des gouverneurs et des walis. Il leur sera attribué la gestion totale des budgets des assemblées communales et seront responsables devant la population et la loi.

    9. Dans cet ordre d’idées, la consécration constitutionnelle de l’autonomie de gestion et de l’autonomie administrative, contribuent à consacrer le principe de la séparation des pouvoirs et de leur répartition entre le centre et les collectivités locales.

    10. Il s’agit également de veiller au renforcement de la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et, d’une manière générale, à l’exercice des droits politiques, notamment à travers l’égal accès des hommes et des femmes aux fonctions électives.

    11. Ce projet de régionalisation concerne de façon particulière les provinces sud du Royaume qui bénéficieront de droits et prérogatives, dans le cadre « d’une bonne gouvernance permettant une nouvelle répartition équitable, non seulement des attributions, mais aussi des moyens, entre le centre et les régions.

    Conclusion :

    Enfin, le Parlement marocain ne cesse d’innover et de créer des occasions permettant des rencontres entre parlementaires marocains et européens à tous les niveaux et à cet effet, il a actionné la CPM pour garder un contact régulier avec les eurodéputés et leur fournir des explications concernant toute ambiguïté ou incompréhension, de même étudier les voies et moyens à même de rehausser la coopération avec l’UE dans tous les domaines.

    Aussi, le travail des binômes entre parlementaires marocains et européens permettrait surement de fonder de grandes initiatives originales sous forme de processus régionaux dans plusieurs autres domaines suscitant un intérêt commun.

    Quant au Partenariat pour la mobilité, il tendra surement à faciliter le mouvement des personnes et la migration légale entre le Maroc et les pays européens et permettra de développer une véritable coopération sur la migration et le développement, de même, prévenir et de combattre la migration clandestine, le trafic de migrants et la traite des êtres humains

    Argumentaire sur le Sahara marocain et les Droit de l’Homme

    l- UE-Maroc et la question du Sahara.

    La question du Sahara a toujours fait partie du dialogue politique avancé UE-Maroc.

    La position de l’Union européenne telle qu’elle est exprimée au cours de la l0ème session du Conseil d’association UE-Maroc qui s’est tenue à Luxembourg encourage toutes les parties concernées par la question du Sahara à continuer à œuvrer avec l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU afin de progresser dans la recherche d’une solution dans un esprit de réalisme et de compromis.

    Une position qui réaffirme également l’attachement de l’UE à régler la question du Sahara s’explique par son appui aux efforts déployés par le Secrétaire Général et son Envoyé Personnel pour aider les parties à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable.

    L’Union européenne est appelée à se conformer à cette position de principe et être compatible avec les résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

    Il est utile de souligner que l’Assemblé e Générale des Nations (4ème commission, 67ème session de l’AG de l’ONU) a adopté par consensus une résolution sur la question du Sahara, qui conserve le même langage depuis le lancement du processus de négociation en 2007.

    Elle souligne également le rôle central du processus politique, et appelle à l’impératif de réalisme et d’esprit de compromis comme facteurs déterminants pour le succès des négociations, afin de parvenir à une solution politique, sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Il est également utile de rappeler que le Maroc a fait l’objet d’une triple colonisation, française, espagnole et internationale (dans la ville de Tanger).

    Le Royaume a dû négocier par étapes, la rétrocession des différentes parties de son territoire en conformité avec les principes et objectifs de l’Organisation des Nations Unies.

    Il avait suivi la même démarche pour récupérer ses zones sahariennes de son territoire sous l’administration espagnole et donc il a récupéré Tarfaya en 1958 et Sidi Ifni en 1969.

    Le polisario n’existait même pas pendant la période coloniale espagnole et le Maroc était l’unique partie qui revendiquait le territoire du Sahara au niveau international.

    En outre, le polisario n’est pas reconnu comme un mouvement de libération et n’est pas le « représentant exclusif et légitime» de la population sahraouie.

    En ce qui concerne les efforts du Maroc pour trouver une solution à la question du Sahara, il est significatif de noter que l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc est considérée comme réaliste, crédible et sérieuse et a été largement soutenue par la communauté internationale et constitue une base solide pour les négociations pour mettre fin à ce conflit régional.

    Malheureusement, l’initiative marocaine continue d’être obstinément rejetée par le Polisario et l’Algérie. Des puissances internationales jugent cette obstination incompatible avec les changements en cours dans toute la région.

    Par conséquent, l’UE, qui est désormais pleinement consciente des risques énormes de déstabilisation dans la zone du Sahara et du Sahel, est appelé à exercer la pression nécessaire sur l’Algérie pour mettre fin à ce différend artificiel.

    Selon des informations fournies par l’AFP, des centaines de djihadistes ont été envoyés du Soudan et des camps de Tindouf vers le Mali pour soutenir les islamistes qui contrôlent le nord en perspective d’une une intervention régionale.

    Le Maroc estime que le règlement rapide de la question du Sahara est maintenant plus important que jamais, compte tenu des menaces sécuritaires, que pose la zone sahélo-saharienne, non seulement pour la région mais aussi pour l’Europe.

    2-Les relations UE-Maroc et le processus de démocratisation et les réformes au Maroc.

    Les amendements proposés dans le dernier rapport sur les droits de l’homme au sein du parlement européen, semblent ignorer les résultats tangibles et les progrès significatifs déployés par le Maroc dans le domaine de la démocratisation et de la primauté de la loi en particulier à la lumière des changements qui ont eu lieu dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

    À cet égard, il est utile de souligner que le soutien politique de l’UE apporté au Maroc a été appuyé par les responsables de l’UE à de nombreuses reprises:

    Ils ont salué la décision de Sa Majesté le Roi du Maroc, d’organiser un référendum sur une nouvelle constitution marocaine, le qualifiant d’une étape importante et marque un engagement clair pour la démocratie et le respect des droits de l’homme ». Ils ont également souligné que la constitution touche sur des éléments clés de la réforme et de la modernisation, comme la séparation des pouvoirs, le renforcement du rôle de l’État, l’indépendance du pouvoir judiciaire, de la régionalisation et de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.

    Par ailleurs, la représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le commissaire européen en charge du voisinage ont également salué les élections législatives qui ont eu lieu au Maroc en tant qu’« étape importante dans le processus de réforme démocratique».

    3 – Droits de l’Homme au Maroc.

    Renforcer le processus de promotion des droits de l’homme au Maroc est un choix stratégique irréversible.

    Grâce aux acquis réalisés dans le domaine des droits de l’homme, le Maroc continue de respecter ses engagements internationaux et de contribuer substantiellement au développement du droit international des droits de l’homme, ce qui lui a permis d’obtenir le « statut avancé » avec l’Union européenne et « Partenaire pour la démocratie» auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Cette reconnaissance par les institutions européennes de l’expérience marocaine dans le domaine du renforcement des droits de l’homme exige un effort supplémentaire de la part du PE pour accompagner ce statut et l’adaptation de l’arsenal législatif juridique national avec les normes de l’Union européenne et les conventions internationales (droits des femmes/ l’égalité / le droits des enfants et d’autres questions).

    Le processus de promotion des droits de l’homme au Maroc qui a été lancé il ya deux décennies a été qualifié par les partenaires du Maroc, dont l’Union européenne  «d’unique dans la région » y compris l’expérience de la justice transitionnelle à travers l’Instance Equité et Réconciliation et de l’enracinement de ses recommandations en la Loi fondamentale de 201l, en particulier les réalisations et les dispositions contenues dans la nouvelle constitution pour la promotion des droits de l’homme.

    Il sied de souligner, entre autres, la naissance d’une nouvelle constitution fondée sur des principes universels des droits de l’homme, en prenant des mesures positives sur les arrestations politiques, la création et la restructuration de certaines institutions officielles de droits de l’homme et le Conseil National pour les Droits de l’Homme a été bien accueillie comme une étape positive et encourageante.
    Il est pertinent d’indiquer ici que le Conseil onusien des Droits de l’Homme a adopté récemment l’Examen périodique universel sur le Maroc. Les recommandations contenues dans le rapport qui a été accepté par le Maroc, étaient toutes partie intégrante du processus structuré des ré formes entreprises et certaines d’entre eux avaient déjà été mises en œuvre. Par ailleurs, le Maroc s’était porté volontaire pour soumettre un rapport intérimaire sur le suivi réservé aux recommandations dans deux ans.

    Conformément à ses engagements, le Maroc a continué à promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales et avait commencé, entre autres, les procédures de ratification de la Convention sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et le Protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

    Conformément à ces engagements et dans un souci de transparence, le Maroc a reçu cette année le Rapporteur spécial sur la torture. Compte tenu de son attachement au rôle du pouvoir judiciaire dans la promotion et la protection des droits de l’homme, le Maroc avait également lancé un processus de réforme du système judiciaire, et a mis en place un Haut Conseil pour assurer un dialogue national à se pencher sur une réforme globale dans lequel toutes les parties concernées seraient impliqués.

    4-Allégations de violations de droits de l’homme dans les provinces sahariennes du Maroc.

    Il est significatif de noter que l’UE a exprimé son attachement au respect des droits de l’homme et a rappelé les obligations de chacune des parties au conflit du Sahara à cet égard. Il s’est félicité de la constitutionnalisation du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et la revalorisation de son rôle en ce qui concerne le suivi de la situation des droits de l’homme, même dans la région du Sahara.

    En réponse aux appels internationaux pour une meilleure surveillance des droits humains dans les provinces sahariennes du Maroc, le Conseil national des droits de l’homme a étendu sa présence sur le territoire. Le CNDH a ouvert un bureau à Dakhla en Octobre 2011, complétant un, existant déjà à Laayoune.

    Contrairement à ce que l’amendement proposé (article158 27 bis) essaie d’insinuer, les autorités marocaines concernées ont permis des sit-in, manifestations non violentes ainsi que des marches de protestations pacifiques. Les autorités ne découragent pas les réunions politiques des groupes organisés associés à des activistes de droits de l’homme ou des militants indépendantistes.
    A cet égard, il est utile de souligner que plus de 1120 manifestations ou marches ont eu lieu au Sahara. La majorité d’entre elles est liée à des revendications et questions socio-économiques comme les problèmes du chômage et du logement. Mais certains d’entre elles avaient des objectifs politiques comme les sit-in organisés par des proches de personnes ou prisonniers politiques présumés.
    En ce qui concerne la participation des citoyens des provinces sahariennes du Maroc aux élections législatives de novembre 2011, le taux de participation dans cette région était supérieure à la moyenne nationale. Des rapports internationaux crédibles ont affirmé qu’il n’y avait aucune indication que le gouvernement a empêché des candidats pro-indépendantistes de se présenter à ces élections.
    Contrairement aux allégations dans l’amendement (158, 27 bis), il n’ya pas de prisonniers ou de détenus politiques dans les provinces du Sahara/ et tous ceux qui sont incarcérés sont condamnés pour des crimes relevant de droit commun.

    Des rapports indépendants et crédibles ont souligné que le Maroc n’a pas entravé le travail sur le terrain des groupes internationaux des droits de l’homme qui ont opéré sans aucune restriction gouvernementale, faisant des enquêtes et publiant leurs conclusions sur des questions de droits humains.

    Dans ce cadre, le Centre Robert F. Kennedy pour la Justice et Droits de l’Homme a effectué une visite à Rabat et à Laayoune (24 à 31 Août 2012), et a publié un rapport préliminaire sur la situation des droits de l’homme au Sahara.

    La visite de la délégation de la Fondation américaine confirme clairement la liberté d’accès des organisations étrangères et des observateurs indépendants au Sahara marocain et démontre la coopération active des autorités marocaines dans ce domaine. Dans ce sens, il faut rappeler que des eurodéputés font l’amalgame entre les camps de Tindouf et le Sahara marocain.

    En faisant allusion au rapport en question, l’amendement (179, paragraphe 34), tend à faire écho des mêmes conclusions trompeuses de ce centre de lobbying.

    Les conclusions sont peu surprenantes et largement prévisibles, étant donné les positions antérieures du centre et son activisme contre l’administration américaine et les instances de l’ONU sur la question du Sahara. Le document est biaisé, asymétrique et orienté dans le but de soutenir la thèse du Polisario et de l’Algérie.

    Le Lobbysme pro Polisario est réalisé par une entreprise professionnelle dans le domaine, et cette entreprise travaille pour le compte de Robert F. Kennedy Center. C’est cette entreprise de Lobbyiste qui gère l’image d’Aminatu Haidar. Elle s’appelle Barbara Becker. Et c’est une professionnelle du domaine. Elle a une entreprise dont le métier est de faire du Lobbysme et s’appelle « Equal Shot ». Barbara Becker rédige aussi des articles sur Huffington Post en décrivant Aminatou Haidar comme la « Ghandi du Sahara ».

    Elle n’hésite pas à diffuser de fausses informations sur Aminatu Haidar, la décrivant comme ayant été nominée au prix Nobel, alors que le site même du prix Nobel stipule que l’identité des nominés aux prix Nobel ne sera connu que 50 ans après.

    Le rapport de la Fondation GFK center est par conséquent l’aboutissement logique d’une visite qu’il a effectué à travers une approche partielle et de parti-pris. En d’autres termes, le document de la fondation sur laquelle se sont basés des eurodéputés pour présenter des amendements ciblés contre le Maroc dans le cadre du rapport des droits de l’homme pour l’année 2011, ne peut pas être objectif, crédible et neutre en épousant les revendications du Polisario et de son mentor, l’Algérie.

    Le rapport du Centre RFK ne peut prétendre d’être une source d’information crédible sur la situation des droits de l’homme au Sahara. La section consacrée aux camps de Tindouf en Algérie, indique un flagrant délit, particulièrement en ce qui concerne d’abord:

    Le rapport ne mentionne pas la question du recensement même si c’est une recommandation du Secrétaire général de l’ONU, qui constitue un préalable indispensable à la protection des populations vivant à Tindouf;

    Aucune violation de droits de l’homme n’est mentionnée en dépit de nombreux témoignages recueillis par d’autres ONG internationales reconnues telles que « Human Rights Watch »;

    Aucune voix dissidente n’a été relayée et le cas de Mustapha Salma qui est largement diffusé et connu de tous n’est même pas mentionné ;

    Les auteurs entretiennent la confusion délibérée entre le polisario et la soi-disant « rasd »;

    Contrairement aux affirmations de nombreux observateurs y compris des gouvernements étrangers qui ont exprimé leur préoccupation au sujet du manque de sécurité dans la région et la dérive terroriste de certains membres du Polisario le Centre RFK estime que « la bonne gestion» du Polisario est une garantie de « la stabilité et la « normalité » ;

    Bien que la délégation de ce Centre ait également effectué une visite à Alger, elle est restée prudente de ne pas la mentionner dans le rapport occultant ainsi le lien entre l’Algérie et le Polisario, en niant l’implication de l’Algérie dans le conflit et l’acquittant de ses responsabilités vis-à – vis des camps qui se trouvent sur son territoire;

    Les conclusions préconçues du centre RFK ont été largement discréditées par d’autres observateurs spécialisés et intéressés, qui s’occupent des droits de l’homme, tels que le « Leadership Council for Human Rights and Teach the Children International », qui a effectué une visite sur le terrain dans les camps de Tindouf.

    A cet égard, le « Leadership Council for Human Rights and Teach the Children International », représenté par Kathryn Cameron Porter et Nancy Huff, a effectué une visite de travail au Sahara, pour s’enquérir de la situation des droits de l’homme dans la région.

    Ils ont fait valoir que le plan d’autonomie est une expérience réussie dans plusieurs régions du monde et est une excellente solution pour la réunification des familles sahraouies qui leur permettrait de vivre dans des conditions de dignité et de droits dans leur pays, le Maroc où ils ont rencontré un large éventail d’organisations, d’ONG et de particuliers ainsi que des rapatriés des camps de Tindouf en Algérie.

    Ils ont également rencontré des responsables en éducation afin de créer des écoles et des échanges d’enseignants. Ils ont appris en détail les difficultés endurées par les rapatriés dont beaucoup ont été soumis à la torture, l’emprisonnement et l’intimidation par le Polisario.

    Argumentaire en cas d’entretiens avec des responsables de Commissions des Affaires Etrangères du Parlement européen, ou de Présidents de Groupes ou Eurodéputés

    Question du Sahara marocain et le vote de l’amendement 2 (41a) de la Proposition de résolution Paragraphe 41 bis (nouveau) du Rapport annuel 2011 sur les droits de l’homme

    Le Maroc a connu depuis les années 20, un émiettement du territoire marocain à travers l’histoire, les convoitises et les alliances coloniales, la rétrocession des provinces marocaines du Nord au Sud, l’implication aujourd’hui de l’Algérie dans ce conflit qui a opté pour la création absurde d’une entité invivable, sans attributs d’Etat, qui porte en elle-même les germes de son autodestruction.

    La question du Sahara a toujours fait partie du dialogue politique avancé UE-Maroc. L’Union européenne est appelée à se conformer à cette position de principe et être compatible avec les résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

    Dans cette perspective, il est utile de souligner que l’Assemblée Générale des Nations (4ème commission, 67ème session de l’AG de l’ONU) a adopté par consensus une résolution sur la question du Sahara, qui conserve le même langage depuis le lancement du processus de négociation en 2007, elle souligne également le rôle central du processus politique, et appelle à l’impératif de réalisme et d’esprit de compromis comme facteurs déterminants pour le succès des négociations, afin de parvenir à une solution politique, sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Il est également utile de rappeler que le Maroc a fait l’objet d’une triple colonisation, française, espagnole et internationale (dans la ville de Tanger).

    Le Royaume a dû négocier par étapes, la rétrocession des différentes parties de son territoire en conformité avec les principes et objectifs de l’Organisation des Nations Unies. Il avait suivi la même démarche pour récupérer ses zones sahariennes de son territoire sous l’administration espagnole et donc il a récupéré Tarfaya en 1958 et Sidi Ifni en 1969.

    Le polisario n’existait même pas pendant la période coloniale espagnole et le Maroc était l’unique partie qui revendiquait le territoire du Sahara au niveau international.

    En outre, le polisario n’est pas reconnu comme un mouvement de libération et n’est pas le « représentant exclusif et légitime» de la population sahraouie.

    Ceci dit, nous avons malheureusement était surpris du vote de l’amendement 2 (41a) de la Proposition de résolution Paragraphe 41 bis (nouveau) du Rapport annuel 2011 sur les droits de l’homme, adopté par 348 voix pour et 248 contre le 13 décembre 2012 lors de la séance plénière tenue à Strasbourg du 10 au 13 décembre 2012, et qui a été presenté par l’intergroupe parlementaire pour le soutien du « peuple sahraoui » représenté par Pino Arlacchi (Italie), Norbert Neuser (Allemagne), Marco Scurria (Italie), Ivo Vajgl (Slovénie), Raül Romeva i Rueda (Espagne), Willy Meyer (Espagne), Charles Tannock (GB) et autres.

    Le Parlement du Maroc considère ce vote comme étant un dangereux précédent qui aurait une incidence sur les bonnes relations qui existent entre le Parlement Royaume du Maroc et le Parlement européen marquées par une excellente durabilité des relations humaines et l’historique qui les unis depuis des siècles.

    Cela pourrait avoir aussi un impact négatif sur le niveau de coopération dans le domaine parlementaire, qui constitue l’un des piliers de la politique étrangère du Maroc.

    Depuis l’octroi au Maroc du Statut avancé et du statut de partenaire pour la démocratie, le Maroc a tenu à consolider l’amitié qu’il entretient avec le l’UE, en s’appuyant sur le principe du dialogue constructif et du respect réciproque, de la non-ingérence dans les affaires intérieures, la recherche de régler les différends par des moyens pacifiques en conformité avec les conventions et pactes internationaux des Nations Unies et organisations internationales et régionales, et de promouvoir le droit et la justice, et à contribuer activement et de manière constructive à soutenir la stabilité et la paix mondiales.

    À cet égard, parallèlement à la nécessité de s’engager totalement dans le contexte des changements régionaux et internationaux connus au monde d’aujourd’hui et l’ouverture à la réalité d’un nouvel ordre économique international, le Parlement du Maroc ne ménage aucun effort en ce qui concerne la recherche d’une solution politique, consensuelle et définitive au conflit artificiel sur le Sahara marocain et l’intégrité territoriale du Royaume.

    Cette démarche entreprise par le Parlement européen, vient contraire à l’esprit de coopération qui existe entre le Royaume du Maroc et le Parlement européen et avec les pays européens qui ont démontré plus de compréhension à la position marocaine, exprimant une objectivité au sujet de notre intégrité territoriale.

    En outre, les parlements de la plupart des grands pays membres du Conseil de sécurité et non membres du Conseil de Sécurité s’accordent aujourd’hui sur l’importance de l’adoption d’une politique de règlement à l’amiable du différend du Sahara marocain, dans le cadre de l’actuel processus de négociations sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour parvenir à une solution politique négociée et réaliste de ce différend régional artificiel.

    Sur la base de ce qui précède, je ne peux qu’exprimer mon regret pour le vote de cet amendement et qui ne reflète pas le niveau des relations historiques entre le Parlement marocain et le Parlement européen et les intérêts communs qui nous lient sachant que le Maroc bénéficie du statut de «partenaire pour la démocratie» avec Conseil de l’Europe et le « statut avancé » en tant que partenaire stratégique de l’Union européenne, où il joue un rôle clé dans le développement des relations euro-méditerranéennes, la stabilité et la sécurité dans les deux régions.

    Pour que le Parlement marocain puisse continuer de booster les relations de coopération qui le lient au parlement européen et travailler ensemble pour surmonter tout ce qui pourrait entraver les efforts visant à les améliorer dans le cadre de la coopération Nord – Sud, vous pouvez nous rendre visite au Maroc et notamment dans les provinces du Sud , afin de constater par vous même les progrès réalisés dans ces provinces de même que les efforts déployés par le Maroc pour trouver une solution durable à ce conflit artificiel et les obstacles et la désinformation des méthodes immorales utilisées par les adversaires de notre intégrité territoriale, et j’espère que si vous entamer prochainement une visite au Maroc avec des membres de votre commission ou (groupe politique) , nous pourrions ouvrir un dialogue sur ce sujet et échanger des vues et des données avec toutes les composantes politiques du Parlement marocain, en vue de développer plusieurs sujets dont la responsabilité de l’Algérie, l’engagement du Maroc pour la recherche d’une solution politique au conflit, les conditions de détention des prisonniers de guerre marocains et sur les conditions des populations sahraouies séquestrées à Tindouf que le HCR n’arrive pas jusqu’à aujourd’hui a recenser vu qu’il a toujours été interdit de le faire par l’Algérie. Les manœuvres de l’Algérie et sa persistance dans ses visées hégémoniques dans le Maghreb aux dépens de l’intégrité territoriale du Maroc, démontre de la responsabilité directe de l’Algérie qui fait obstruction à toutes les initiatives de bonne volonté en vue de mettre un terme à ce conflit artificiel.

    #Maroc #UE #Sahara_Occidental

  • La politique étrangère britannique sous Cameron/Hague

    La politique étrangère britannique sous Cameron/Hague

    Tags : Royaume Uni, Maroc, Sahara Occidental, politique étrangère, David Cameron, William Hague,

    J’ai parlé avec Cameron, qui était au courant de mes conversations avec sa sœur concernant l’UKUN, et je voulais partager quelques réflexions/clarifications supplémentaires sur la politique étrangère du Royaume-Uni et le processus de prise de décision.

    Fondamentalement, la politique étrangère provient à la fois de Whitehall (fonction publique/bureau des affaires étrangères) et du 10 Downing (PM/Cabinet). Les fonctionnaires de Whitehall développeront plusieurs options politiques qu’ils présenteront ensuite au ministre des Affaires étrangères qui décidera de l’option politique à prendre. Il peut ou non consulter le PM en fonction du problème / des précédents du problème, mais il est probablement en phase avec le PM. C’est particulièrement le cas avec Hague et Cameron, car Hague est un ancien chef de parti et loyaliste, plutôt qu’un expert avec une solide expérience en politique étrangère. Hague aime également se voir présenter quelques options simples de Whitehall selon un récent article de presse (Cameron recherche toujours cela).

    Quant à la relation avec l’ONU, basée sur des conversations avec la sœur de Cameron, qui est première secrétaire, le personnel là-bas ne fait que mettre en œuvre et gérer la politique. La seule personne qui peut être en mesure de fournir plus d’informations sur la prise de décision du WS est l’ambassadeur auprès de l’ONU lui-même, qui est également la seule personne qui peut éventuellement avoir son mot à dire sur la politique. Bien que les fonctionnaires présentent les options, elles sont généralement conformes à la politique générale. Je m’excuse que cela ne parle pas spécifiquement de la manière dont la politique du Sahara est guidée, mais je crains de ne pas pouvoir obtenir plus d’informations que la sœur de Cameron n’a déjà partagées avec moi, étant donné qu’elle n’en sait que trop.

    Il y a deux autres choses importantes à retenir sur la politique étrangère du Royaume-Uni (comme l’a souligné Cameron – nous voyons les choses d’un point de vue américain !). Premièrement, les membres du Cabinet sont tous des députés élus, puis nommés, de sorte qu’ils ont un mandat un peu différent de celui des membres nommés de notre Cabinet. Deuxièmement, le lobbying là-bas ne fonctionne pas comme ici. Bien qu’il existe certainement des groupes d’intérêts, ils n’ont pas autant d’argent ou d’influence que les groupes américains – il n’y a pas d’équivalent à K Street.

    Ainsi, bien qu’il puisse y avoir de puissants défenseurs du Polisario, il est peu probable qu’ils exercent une influence négative, voire pas du tout. Il est également possible qu’il y ait des fonctionnaires pro-Polisario qui aident à diriger une politique, mais la position du Royaume-Uni est également logique à la lumière de ses priorités en matière de politique étrangère. Et je n’ai aucune indication que le premier secrétaire en charge du dossier Sahara ait des sentiments pro-Polisario, sinon je pense que j’en aurais entendu parler. Au lieu de cela, la sœur de Cameron rit à chaque fois que je demande quoi que ce soit !

    En ce qui concerne les décisions relatives aux droits de l’homme à l’ONU et les problèmes généraux que nous avons rencontrés avec les journaux britanniques, vous trouverez ci-dessous un article qui jette un éclairage sur la politique étrangère britannique qui a une certaine pertinence pour notre problème. Cameron semble penser que cela n’a rien à voir avec le fait que les Britanniques soient pro-Polisario, mais plutôt leur insistance sur les normes des droits de l’homme et leur conviction que le Maroc peut réellement se réformer, contrairement aux autres pays de la région. Il a suggéré de jeter un coup d’œil à la façon dont la presse britannique juge la Jordanie pour voir s’il y a un parti pris ou s’il y a simplement une insistance plus forte sur les droits de l’homme, la démocratie, etc. Il a également pensé qu’il était sage de souligner que les journaux britanniques ont tendance à être simplement plus négatifs en général, ne serait-ce qu’à voir comme plus objectif. Quant au fait que les journaux sont généralement très pessimistes à propos du Maroc, eh bien ce sont des Britanniques après tout…..

    Cameron a déclaré qu’il serait plus qu’heureux de partager tout ce qu’il a appris des conversations avec sa sœur, de la lecture de journaux britanniques ou du fait d’être un Britannique s’intéressant à la politique étrangère en général, mais il semblait penser qu’un peu de cela pourrait être obtenu à partir de quelques comparaisons/recherches de la presse britannique.

    Faites-moi savoir si vous avez d’autres pensées ou préoccupations.

    Caitlin Chering,

    Responsable de la recherche et des projets spéciaux au Centre marocain américain pour la politique (MACP). Fiancée de David Cameron qui est aussi le frère de la première secrétaire de la mission britannique auprès des Nations Unies. D’après cette info, il semble que l’affaire du Sahara Occidental soit traitée à un niveau subalterne au sein du gouvernement britannique sans réelle implication du Premier Ministre ou du Ministère des Affaires Etrangères.

  • Mise au point au sujet des relations avec l’Equateur

    Tags : Maroc, Equateur, Sahara Occidental, RASD,

    En parcourant la presse j’ai appris que notre pays vient de signer jeudi 02 octobre une convention avec l’Équateur dans le domaine de la promotion des exportations en présence du Ministre Abbou qui affirme que nos deux pays « ont toujours entretenu des relations privilégiées en soulignant l’excellence des relations politiques entre le Maroc et l’Equateur »???????? ( ci-joint article publié dans Le Matin)

    Or il convient de rappeler qu’au chapitre des relations bilatérales, l’Equateur a reconnu la «rasd» le 14 novembre 1983 et a régulièrement voté en faveur des résolutions algériennes à la quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    Les relations entre le Maroc et l’Equateur se trouvent actuellement au point mort, ce, en raison de la position hostile que ce pays affiche ouvertement à l’égard de notre Cause Nationale, sachant que le Président équatorien a toujours apporté son soutien aux séparatistes, qui s’est traduit par le renforcement des liens avec la pseudo « rasd », notamment avec la signature, en juillet 2012, d’un Mémorandum d’entente sur des consultations politiques entre le Ministère des Relations Extérieures équatorien et cette entité fantoche.

    La position équatorienne d’hostilité à l’égard du Maroc a d’ailleurs été exprimée, à nouveau, au terme d’un communiqué conjoint avec l’Algérie, publié à l’issue d’une visite effectuée le 09 avril 2014, à Alger, par le Vice-ministre équatorien des Relations Extérieures et de l’Intégration Politique, M. Leonardo Arizaga, appelant à « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental» et à « l’élargissement du mandat de la MINURSO par la mise en place d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme », en plus de la décision des autorités équatoriennes d’ouvrir prochainement une Ambassade à Alger.

    De plus, selon une dépêche de la soi-disant « Sps », publiée le 07 août 2014, les séparatistes s’apprêteraient à ouvrir une soi-disant « ambassade » à Quito, décision qui serait intervenue à l’issue d’une rencontre entre le Ministre équatorien des Relations Extérieures et de Mobilité Humaine, M. Ricardo Patiño et le soi-disant « ministre délégué » de la pseudo « rasd » pour l’Amérique latine, le dénommé Haj Ahmed, le 06 août 2014. La même dépêche signale que l’Equateur soutient « la lutte pour l’auto-détermination et le respect des Droits de l’Homme du peuple sahraoui ».

    On constate malheureusement encore une fois que les départements ne prennent pas la peine en amont de s’informer sur l’état des relations bilatérales avec les autres pays pour leur permettre d’adapter leur actions et déclarations en conséquence.

    Anyway….Aid moubarak

    Bien à vous,

    Farida Loudaya

    ———————–

    ARTICLE LE MATIN:
    Exportations : Le Maroc et l’Equateur renforcent leurs relations bilatérales

    Publié le : 3 octobre 2014 – Hafsa Sakhi, LE MATIN

    L’objectif de cet accord, signé entre «Maroc Export» et Pro Ecuador, est de favoriser les échanges d’informations et d’expertises entre les deux institutions.

    Le Maroc et l’Equateur viennent de signer une convention de partenariat dans le domaine de la promotion des exportations, et ce dans le cadre du développement des relations bilatérales entre les deux pays. En effet, Mohammed Abbou, ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique chargé du Commerce Extérieur, a présidé hier, 2 octobre, cette cérémonie de signature entre le Centre Marocain de la Promotion des Exportations «Maroc Export» et l’Institut de Promotion des Exportations et des Investissements Etrangers «PRO Ecuador».

    «L’objectif de cet accord est de favoriser les échanges d’informations et d’expertises entre les deux institutions (Activités promotionnelles, assistance et accompagnement, planification et bonnes pratiques, couverture médiatique internationale et lobbying) et vise également à faire bénéficier le Maroc et l’Equateur de la synergie des efforts déployés pour la promotion des exportations, et de l’offre des stratégies sectorielles», explique le ministère chargé du Commerce Extérieur.

    La convention de partenariat prévoit ainsi de renforcer la coopération institutionnelle et le développement des activités promotionnelles à même de dynamiser les relations commerciales entre les entreprises marocaines et leurs homologues équatoriennes, et sera matérialisé par un plan d’actions opérationnel.

    «Le Maroc et l’Equateur ont toujours entretenu des relations privilégiées qui témoignent de l’excellence des relations politiques entre les deux pays, sauf que les relations économiques restent en deçà des potentialités que recèlent les deux parties, dans la mesure où les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Equateur ne dépassent pas les 48 MDH», a déclaré Abbou, lors de sa rencontre avec Antonio Ruales, le Directeur général de PRO Ecuador, qui est en visite au Maroc depuis le 29 septembre.

    #Maroc #Equateur

  • La présence accrue d’Israël en Afrique du Nord creuse l’écart entre l’Algérie et le Maroc

    La présence accrue d’Israël en Afrique du Nord creuse l’écart entre l’Algérie et le Maroc

    Tags : Algérie, Maroc, Israël, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Rapport de Washington sur les affaires du Moyen-Orient, novembre/décembre 2022, p. 30-32

    Rapport spécial
    Par Mustafa Fetouri

    LES PROBLÈMES DANS LES RELATIONS ALGÉRIENNES-MAROCAINES se cachent toujours juste sous la surface, attendant qu’un déclencheur se transforme en une crise diplomatique et politique tentaculaire qui prend généralement plus de temps que prévu à se résoudre. Les relations bilatérales entre les deux pays d’Afrique du Nord ont été tendues, une pomme de discorde majeure étant le soutien apporté par chaque pays aux mouvements séparatistes de l’autre pays. La bande désertique du Sahara occidental sur la côte atlantique est revendiquée par le Maroc mais le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, la revendique comme un pays indépendant pour le peuple sahraoui. En juillet 2021, l’ambassadeur du Maroc aux Nations Unies a ouvertement soutenu l’autodétermination de la région de Kabylie dans le nord de l’Algérie en réponse à son soutien au Front Polisario.

    En raison de ces tensions (et d’autres), les frontières entre les deux pays sont fermées depuis 1994. Les agriculteurs marocains qui cultivaient des terres de l’autre côté de la frontière algérienne ont été expulsés, divisant davantage les familles déjà séparées par la fermeture des frontières. Les appels de Rabat pour résoudre la situation sont tombés dans l’oreille d’un sourd.

    L’impact négatif de ces tensions affecte les problèmes régionaux, rendant la coopération d’autant plus difficile. L’Union du Maghreb arabe a été créée en 1989 pour promouvoir le libre-échange, la libre circulation des capitaux et des personnes et davantage de coopération économique régionale entre cinq pays d’Afrique du Nord : l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Mais à la suite des querelles politiques algéro-marocaines, l’union, qui avait représenté un énorme espoir pour des millions de personnes, n’a jamais vraiment réalisé grand-chose en 33 ans.

    Même pendant la pandémie de COVID-19, alors que la coopération était indispensable, la politique a empêché les pays de la région de se rassembler pour le bien commun.

    ISRAËL UNE FORCE DÉSTABILISANTE

    La dernière détérioration des relations s’est produite à l’été 2021 avec, cette fois, un déclencheur externe plutôt que bilatéral ou régional. Il y avait un nouveau joueur dans le mélange : Israël.

    En juillet 2021, les médias ont rapporté que le Maroc avait utilisé le logiciel espion israélien Pegasus pour pirater les téléphones des responsables algériens. En février 2022, Rabat et Tel-Aviv ont signé un accord militaire de 500 millions de dollars : Israël fournirait au Maroc des systèmes de défense aérienne et antimissile Barak MX. Rabat avait déjà acquis le système anti-drone israélien Skylock en 2020.

    En juillet 2022, le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, Aviv Kochavi, s’est rendu au Maroc pour rencontrer son homologue marocain après que son patron, le ministre de la Défense Benny Gantz, a signé un accord de sécurité avec le Maroc en novembre 2021. Israël fournit désormais au Maroc diverses technologies militaires. , y compris les drones. Fin septembre 2022, Rabat recevait des systèmes aériens, y compris des systèmes montés sur drones pour les drones marocains fournis par la Turquie et les Israéliens. Le contrat de 30 mois coûterait environ 70 millions de dollars.

    Les observateurs régionaux se demandent pourquoi le Maroc acquiert autant d’armes à un moment de fortes tensions avec l’Algérie. Alors que personne ne s’attend à une confrontation militaire entre les deux pays, le potentiel existe

    Le gouvernement algérien est furieux de voir le Maroc acheter autant d’armes israéliennes et accueillir les Israéliens à bras ouverts. Beaucoup pensent que l’Algérie est punie pour sa diplomatie anti-israélienne en Afrique et son soutien aux Palestiniens. En août 2021, Alger a mené la dernière campagne politique et diplomatique au sein de l’Union africaine pour maintenir Israël hors de l’organisation continentale. La position classique de l’Algérie consistant à soutenir les Palestiniens n’a pas changé depuis des décennies ; elle rejette toute normalisation avec Israël, une position qui le met en porte-à-faux avec un quart des pays de la Ligue arabe, qui ont noué des relations avec Israël. En fait, en mai, les législateurs algériens ont soumis au parlement un projet de loi criminalisant la normalisation avec Israël, comprenant des articles interdisant les voyages ou tout contact direct ou indirect avec Tel-Aviv.

    DIVISER ET NORMALISER
    Tout comme les Britanniques ont développé la doctrine politique du « diviser pour régner » en Inde, Israël développe ce que l’on pourrait appeler « diviser pour régner ». L’idée est de diviser ses voisins arabes autour de leur cause centrale, la Palestine, malgré le soutien public écrasant dont bénéficient les Palestiniens dans le monde arabe. Israël veut que la question palestinienne soit considérée comme une affaire intérieure réglée dans le cadre de sa politique intérieure, et non comme un cas de colonisation.

    L’Algérie a tout à fait le droit de s’inquiéter de la présence israélienne accrue sur sa frontière poreuse longue de 1 400 km, compte tenu de l’histoire de l’État d’apartheid en matière de déstabilisation de ses ennemis. L’année dernière, l’Algérie a accusé Israël et le Maroc d’avoir des liens avec les propres groupes séparatistes de l’Algérie, en particulier dans ses régions du nord. Il a même affirmé que de tels groupes avaient déclenché les incendies de forêt dévastateurs de 2021 qui ont coûté la vie à plus de 90 personnes et brûlé des centaines d’acres. (Cependant, il n’a produit aucune preuve à l’appui de ses affirmations.)

    La présence israélienne accrue en Afrique du Nord empoisonne les relations déjà troublées entre Rabat et Alger. Le 24 août 2021, l’Algérie a coupé tous les ponts avec le Maroc. Annonçant la décision, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a cité la normalisation entre Israël et le Maroc comme un facteur. Lors de sa visite à Rabat quelques jours plus tôt, le ministre israélien des Affaires étrangères de l’époque, Yair Lapid, avait reconnu avoir discuté de l’Algérie avec son hôte marocain. Il a ensuite reproché à l’Algérie de se rapprocher de l’Iran. La réponse de Lamamra : « Depuis 1948 [la création d’Israël], nous n’avons entendu aucun membre d’un gouvernement israélien prononcer des jugements ou envoyer des messages agressifs depuis le territoire d’un pays arabe contre un autre pays arabe.

    L’Algérie, qui se retrouve isolée, cherchera naturellement des alliés, dont l’Iran, l’ennemi juré d’Israël. Là encore, l’élargissement des échanges politiques et militaires entre Rabat et Tel-Aviv a entraîné la région dans les animosités établies entre l’Iran et Israël, rendant encore plus difficile toute réconciliation algéro-marocaine. Cela entraîne également Israël dans le problème du Sahara Occidental.

    LES ACCORDS D’ABRAHAM
    Un autre facteur contribuant à la récente détérioration des relations entre l’Algérie et le Maroc est l’initiative de politique étrangère de l’administration Trump connue sous le nom d’Accords d’Abraham. Les accords ont permis à Rabat de normaliser ses relations avec Israël, comme l’ont fait d’autres pays arabes, dont Bahreïn et les Émirats arabes unis. En retour, Rabat a obtenu ce à quoi il ne s’attendait pas : une reconnaissance officielle par les États-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental. Rabat a signé les accords en septembre 2020, et trois mois plus tard, Washington a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental – un changement majeur dans la politique étrangère américaine. De toute évidence, cela ne plaît pas à l’Algérie et n’aide pas non plus l’ONU, qui s’efforce depuis des décennies de trouver une solution négociée au différend du Sahara occidental.

    Trump était clairement déterminé à aider Tel-Aviv et ne se souciait pas des conséquences à long terme dans la région et sans doute pas des intérêts américains. Les Accords d’Abraham n’ont pas favorisé la paix entre Israël et les Palestiniens ; il a aliéné la partie la plus faible, les Palestiniens, et rendu la solution à deux États, qui était théoriquement la politique officielle des États-Unis, encore moins probable.

    Grâce aux accords d’Abraham, Tel-Aviv a réussi à normaliser ses relations avec quatre pays arabes, marginalisant les Palestiniens mais se moquant également des positions américaines de longue date dans la région. Les États-Unis, qui contreviennent désormais au droit international, reconnaissent l’annexion par Israël des hauteurs du Golan et de Jérusalem-Est comme faisant partie d’Israël. Les accords ont rendu encore plus difficile l’amélioration des relations entre Rabat et Alger.

    UN ESPOIR DE RAPPROCHEMENT ?
    Y a-t-il un espoir de rapprochement algéro-marocain dans un futur proche ?

    L’Algérie accueille le sommet de la Ligue arabe (1-2 novembre), mais les différends algéro-marocains ne sont même pas à l’ordre du jour. Il est également peu probable que le sommet produise une condamnation ferme, comme c’est généralement le cas, de l’oppression des Palestiniens par Israël. Près d’un quart des membres de la Ligue arabe ont maintenant des relations avec Israël et ils sont susceptibles de s’opposer à toute déclaration ferme contre Tel-Aviv.

    Pendant que tout cela se passe, un autre élément déclencheur se profile pour compliquer davantage la situation entre l’Algérie et le Maroc. Le 1er octobre, le ministère marocain de la Culture a envoyé une lettre au fabricant allemand de vêtements de sport Adidas après que la société a dévoilé son nouveau design de maillot de football algérien, l’accusant de « s’approprier » la culture marocaine dans le nouveau design. Cet épisode n’a pas encore déclenché de nouveaux troubles entre l’Algérie et le Maroc, mais il a certainement le potentiel de le faire.

    Mustafa Fetouri est un universitaire libyen et journaliste indépendant. Il est récipiendaire du prix européen de la liberté de la presse. Il a beaucoup écrit pour divers médias sur les questions libyennes et MENA. Il a publié trois livres en arabe. Son email est mustafafetouri@hotmail.comet Twitter : @MFetouri.

    WRMEA

    #Algérie #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • USA-Algérie: les conseils d’un ancien officier de l’US Navy

    USA-Algérie: les conseils d’un ancien officier de l’US Navy

    Tags : Algérie, Etats-Unis, gaz, gazoduc Nigeria-Europe, Maroc, Sahara Occidental,

    Les relations USA-Algérie attirent l’attention de plus en plus de chercheurs et de connaisseur de l’establishment américain.

    Pourquoi Washington a besoin d’une approche plus conviviale avec l’Algérie ? C’est à cette question que répond la publication américaine spécialisée dans le secteur de l’énergie «Oil Price» qui, sous la signature de James Durso, suggère aux décideurs américains de ne pas s’aliéner un pays avec lequel l’Union européenne cherche un «partenariat stratégique à long terme» pour le gaz naturel et l’électricité.

    Mais pas que. Dans son argumentaire, cet ancien officier de la marine américaine et chercheur dans plusieurs groupes rappelle quelques éléments de compréhension de l’Algérie qu’il a décrite notamment comme «un important producteur de pétrole et de gaz naturel qui exporte 85% de son gaz vers l’Europe».

    Aussi, sur le plan de la politique étrangère, «le pays trace une voie indépendante, ne se mêle pas des affaires locales et entretient des liens étroits avec la Russie et la Chine. L’Algérie critique sévèrement Israël, s’est opposée à l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et à l’intervention de l’Otan en Libye en 2011, a dénoncé les accords d’Abraham qui reconnaissaient la revendication du Maroc voisin sur le Sahara occidental, et entretient des relations avec le gouvernement Assad en Syrie», a-t-il indiqué. Également, «l’Algérie a mené deux guerres d’indépendance : la guerre de 1954-1962 contre les colonisateurs français, et la guerre de 1991-2002 contre les islamistes, menée par le Groupe islamique armé».

    USA-Algérie: « l’Algérie est la quatrième économie d’Afrique »

    Et au chapitre économique, il a estimé que «l’Algérie possède respectivement les 11e et 16e plus grandes réserves prouvées de gaz naturel et de pétrole au monde, et était le 10e plus grand producteur de gaz naturel en 2019. On estime également qu’elle a la 3e plus grande réserve de gaz de schiste récupérable».

    Il a ajouté que «l’Algérie est la quatrième économie d’Afrique avec un PIB de 167,98 milliards de dollars en 2021. Les revenus pétroliers et gaziers ont augmenté de 70% au premier semestre 2022, et les revenus énergétiques devraient atteindre 50 milliards de dollars d’ici la fin de l’année».

    La Banque mondiale a indiqué que l’économie algérienne «a augmenté de 3,9% en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2021, après s’être contractée de 5,5% en 2020, en grande partie en raison de l’augmentation de la demande européenne de gaz. Les hydrocarbures représentent 95% des recettes d’exportation et environ 40% des recettes publiques».

    Appel à l’Europe de financer le gazoduc Nigeria-Algérie

    Après avoir abordé les relations bilatérales de l’Algérie avec les États-Unis qui «ont démarré lentement dans les années 1960, mais ont généralement été positives», James Durso a vivement recommandé aux décideurs à Washington de ne pas s’aliéner l’Algérie avec laquelle l’Union européenne cherche un «partenariat stratégique à long terme» pour le gaz naturel et l’électricité. «La France cherche à réparer les relations via la coopération économique», a-t-il indiqué, en soulignant la rivalité de la Chine qu’il présente déjà comme «le plus grand partenaire commercial de l’Algérie».

    Aussi a-t-il préconisé à l’Europe de «peut-être trouver de l’argent pour financer l’expansion de la production, ou participer au gazoduc transsaharien de 1500 milles qui acheminera le gaz nigérian vers l’Europe via l’Algérie».

    Et ce, avant de conclure en suggérant que «l’intérêt de l’Amérique dans une Europe sûre est mieux servi par une Algérie cordiale avec les États-Unis mais indépendante, ne cherchant qu’à progresser en des relations mutuellement respectueuses avec des partenaires pratiques».

    Par Djamel Belbey

    L’Algérie aujourd’hui, 14/11/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Gaz #Maroc #Sahara_Occidental #Gazoduc_nigeria-europe

  • Maroc : Note sur le président équatorien Rafael Correa

    Maroc : Note sur le président équatorien Rafael Correa

    Tags : Maroc, Equateur, Rafael Correa, Sahara Occidental,

    Sur le plan interne, l’actuel Président équatorien, M. Rafael Correa a remporté le scrutin présidentiel du 17 février 2013, pour un troisième mandat consécutif, après avoir été élu en 2006, puis en 2009. L’Equateur a ainsi connu ces dernières années d’importants changements politiques et institutionnels, suite notamment à l’adoption par référendum d’une nouvelle constitution en septembre 2008. Toutefois, la situation politique équatorienne reste marquée par les divisions internes, la mauvaise gouvernance et l’incertitude politique, aggravée par les fréquents remaniements ministériels.

    Avec un score de 57 ,17% à l’élection présidentielle, dès le premier tour, et une large majorité des sièges à l’Assemblée Nationale, M. Correa jouit d’une grande popularité, en raison de son bilan social (réduction des inégalités à la faveur de la hausse des cours du pétrole) et de l’absence d’opposition structurée (quatre candidats à l’élection présidentielle de 2013). Revendiquant l’instauration du « socialisme du XXIe siècle », le Président équatorien a engagé son pays dans un processus de profondes transformations sociales, économiques et politiques appelé « révolution citoyenne », dont les objectifs sont la lutte contre les inégalités, la modernisation de la « matrice productive » et la réforme institutionnelle, renforçant le rôle de l’Etat dans l’économie (renégociation de la dette et des contrats pétroliers avec les compagnies privées) et dans le domaine social (réforme des services de santé et d’éducation).

    En dépit de réelles avancées obtenues lors de son troisième mandat et d’un incontestable charisme de M. Correa, « Alianza Pais (AP) » a connu un revers lors des récentes élections locales du 23 février 2014. Certes « AP » reste bien la première force du pays, comptabilisant la moitié des préfectures, le tiers des mairies et près de 40 % des postes de conseillers municipaux. Son implantation nationale lui assure une présence et une couverture bien meilleure que celle des autres partis, mais la perte des grandes villes, l’ampleur de la défaite à Quito et l’émergence d’une nouvelle élite à droite ont surpris les dirigeants après sept années de succès ininterrompus.

    Concernant les prochaines élections de 2017, le Président équatorien a annoncé la possibilité de se présenter pour un quatrième mandat et ce, afin de faire barrage à la droite conservatrice.

    En matière de politique extérieure, l’Equateur est membre de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis le 24 juin 2009, de l’Organisation des Nations Unies, de la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (Celac), dont la présidence Pro-Tempore sera assurée par l’Equateur en 2015, et de nombreux groupes régionaux, y compris le Groupe de Rio, l’Organisation de l’Energie en Amérique latine, l’Union des Nations Sud-américaines (UNASUR), dont le siège est à Quito, l’Organisation des Etats Américains (OEA) et la Communauté Andine des Nations.

    Sous l’administration de M. Correa, l’Equateur a augmenté ses efforts pour renforcer et diversifier ses liens politiques et économiques avec les pays d’Amérique latine, ainsi qu’avec l’Europe et l’Asie. Dans la région latino-américaine, Quito entretient de très bonnes relations avec le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et Cuba, avec lesquels il a noué des liens privilégiés en raison de leur proximité idéologique et de leur commune appartenance à l’ALBA. Cette orientation a amené l’Equateur à s’abstenir de rejoindre l’Alliance du Pacifique, regroupant pourtant ses deux voisins, la Colombie et le Pérou, jugeant cette nouvelle organisation trop libérale économiquement, et trop proche politiquement des pays occidentaux.

    En 2013, la politique étrangère de l’Equateur s’est caractérisée par un « calendrier actif » d’intégration avec la région latino-américaine : participation active au 2ème Sommet extraordinaire de l’ALBA et au


    Sommet des Chefs d’Etat du Mercosur qui a eu lieu à Montevideo. L’entrée de l’Equateur au sein du Mercosur constitue le troisième événement marquant de l’année 2013.

    Ses relations avec le Chili sont traditionnellement bonnes, de ce fait M. Correa a réalisé, en mai 2014, une visite de travail où il s’est entretenu avec son homologue Mme Michelle Bachelet. Avec le Pérou, les relations se sont améliorées depuis l’accord de paix d’octobre 1998. En outre, ses relations diplomatiques avec la Colombie, rompues en mars 2008 suite à l’incursion militaire colombienne en territoire équatorien, ont été officiellement rétablies en décembre 2010, suite à la réconciliation entre les deux pays, notamment après l’arrivée au pouvoir de M. Manuel Santos en août 2010. Le Président Correa a fortement développé les relations avec le Brésil, surtout sur le plan commercial et militaire. En avril 2014, l’Equateur a signé un accord avec le Costa Rica pour délimiter la frontière maritime, mettant fin à plus de 30 ans de négociations, et précisant ainsi les limites de ses frontières maritimes et terrestres avec tous ses voisins.

    Les relations avec les Etats-Unis, semblent connaître une lente normalisation après l’expulsion de l’Ambassadeur de l’Equateur à Washington, le 7 avril 2011, quelques heures après que l’Équateur ait décidé d’en faire de même avec l’Ambassadeur des Etats-Unis à Quito, celle-ci avait été accusée par l’Équateur – à la suite de la publication d’un câble diplomatique divulgué par WikiLeaks – de laisser entendre que M. Correa était au courant de certains actes de corruption politique qui auraient prétendument eu lieu dans son pays.

    Toutefois, M. Correa qui a multiplié les critiques à l’égard des Etats-Unis, a signé début février 2014 son retrait du Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque (TIAR), un accord de défense datant de la guerre froide. En avril 2014, le gouvernement équatorien a réclamé le départ de vingt militaires de l’Ambassade américaine à Quito, décision déplorée par Washington qui a annoncé mettre un terme à ses programmes de coopération en matière de sécurité avec le pays latino-américain. Lors de la 44ème Assemblée Générale de l’Organisation des États Américains (OEA), tenue le 04 juin 2014, le Président équatorien a exhorté les dirigeants de l’Amérique latine à être « attentifs au néo-colonialisme mondial » (en allusion à la droite américaine), et a proposé de transférer de Washington à un autre lieu, les sièges de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH), donnant l’argument que ces entités ne devraient pas être aux États-Unis, pays qui n’a pas ratifié le pacte de San José, lequel constitue la base du système interaméricain des Droits de l’Homme, ajoutant que « Washington est en train de violer ouvertement la charte de fondation de l’OEA en appliquant le blocus économique contre Cuba et en maintenant une prison dans la base navale de Guantanamo ». En décembre 2013, M. Correa avait mis fin aux activités de l’Agence américaine pour le Développement International (Usaid) dans le pays, l’accusant de financer l’opposition.

    L’Equateur resserre ses liens avec les grands pays asiatiques tel que la Chine, l’Inde, et la Corée du Sud ainsi que la Russie. Il a également développé ses relations avec l’Iran et cherche à développer une coopération « Sud-Sud » en se rapprochant avec les pays arabes et africains (Qatar et les Emirats Arabes Unis). Il est à signaler que l’Equateur ne compte que deux Ambassades sur le continent africain, une à l’Egypte et une autre en Afrique du Sud.

    Enfin, Quito réalise environ 13% de son commerce extérieur avec l’Union Européenne (UE), qui lui ouvre un large accès au marché européen à travers le SPG+ (Système de Préférences généralisées). L’UE a proposé à l’Equateur un projet d’Accord de Libre Echange (ALE), s’inscrivant dans le même esprit que celui qui a été récemment négocié avec la Colombie et le Pérou. Les négociations ont été ouvertes en janvier 2014 à Bruxelles. Toutefois, le Président Correa a indiqué que son gouvernement ne fera aucune concession au sujet des points de l’ALE qui impliquent une atteinte à la souveraineté du pays.

    Concernant la cause palestinienne, l’Equateur a reconnu la Palestine comme Etat indépendant en décembre 2010. S’agissant de la crise à Gaza, l’Equateur a rappelé, le 17 juillet 2014, son Ambassadeur à Tel-Aviv pour protester contre « l’usage disproportionné de la force par Israël » dans la bande de Gaza.

    Par ailleurs, ayant condamné à plusieurs reprises «l’intervention militaire étrangère» en Libye, le pays andin ne reconnaît pas le Conseil National de Transition de la Libye.

    En ce qui a trait à la crise ukrainienne, l’Equateur s’est abstenu au vote de la résolution adoptée par l’Assemblée Générale le 27 mars 2014, qui dénonce le référendum en Crimée sur le rattachement de la péninsule à la Russie, estimant que ledit référendum ne saurait être considéré comme inédit.

    Au plan multilatéral, l’Equateur abritera le prochain Sommet Amérique du Sud / Afrique (ASA) en 2016. Une première réunion préparatoire du Groupe de travail ad hoc sur la préparation dudit Sommet a eu lieu, les 28 et 29 août 2014, à Quito, sans la participation de notre pays.

    Au chapitre des relations bilatérales, l’Equateur a reconnu la «rasd» le 14 novembre 1983 et a régulièrement voté en faveur des résolutions algériennes à la quatrième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    Les relations entre le Maroc et l’Equateur se trouvent actuellement au point mort, ce, en raison de la position hostile que ce pays affiche ouvertement à l’égard de notre Cause Nationale, sachant que le Président équatorien a toujours apporté son soutien aux séparatistes, qui s’est traduit par le renforcement des liens avec la pseudo « rasd », notamment avec la signature, en juillet 2012, d’un Mémorandum d’entente sur des consultations politiques entre le Ministère des Relations Extérieures équatorien et cette entité fantoche.

    Ladite position d’hostilité à l’égard du Maroc a d’ailleurs été exprimée, à nouveau, au terme d’un communiqué conjoint avec l’Algérie, publié à l’issue d’une visite effectuée le 09 avril 2014, à Alger, par le Vice-ministre équatorien des Relations Extérieures et de l’Intégration Politique, M. Leonardo Arizaga, appelant à « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental» et à « l’élargissement du mandat de la MINURSO par la mise en place d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme », en plus de la décision des autorités équatoriennes d’ouvrir prochainement une Ambassade à Alger.

    A rappeler que l’Equateur a fait part à notre pays, en septembre 2012, de son souhait d’ouvrir un bureau commercial en Afrique, en précisant que le choix pourrait être porté éventuellement sur le Maroc. L’Equateur avait sollicité dans ce cadre des informations sur les charges et les coûts d’une telle ouverture. Cette demande est restée sans suite de la part de notre pays.

    Lors du séminaire Régional pour le Pacifique du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, tenu à Nadi, aux Fidji, du 21 au 23 mai 2014, le représentant de l’Équateur, M. Proñao a déclaré que son pays soutient «le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination».

    Il sied de signaler que selon une dépêche de la soi-disant « Sps », publiée le 07 août 2014, les séparatistes s’apprêteraient à ouvrir une soi-disant « ambassade » à Quito, décision qui serait intervenue à l’issue d’une rencontre entre le Ministre équatorien des Relations Extérieures et de Mobilité Humaine, M. Ricardo Patiño et le soi-disant « ministre délégué » de la pseudo « rasd » pour l’Amérique latine, le dénommé Haj Ahmed, le 06 août 2014. La même dépêche signale que l’Equateur soutient « la lutte pour l’auto-détermination et le respect des Droits de l’Homme du peuple sahraoui ».

    Il y a lieu de rappeler que le Maroc a pris part aux cérémonies d’investiture du Président Correa, célébrées en mai 2013, en assurant une représentation au niveau de notre Ambassadeur accrédité en Equateur avec résidence en Colombie, M. Noreddine Khalifa.

    S’agissant de la coopération parlementaire, il sied de signaler qu’une délégation parlementaire équatorienne, conduite par M. Edison Gustavo Chavez Vargas, ancien Vice-président du Congrès a effectué une visite de travail au Maroc du 25 au 27 mai 2007. Les députés équatoriens ont souligné qu’ils œuvreront « au soutien du projet marocain d’autonomie de nos provinces du sud, en Equateur, à travers la présentation d’un rapport dans ce sens au Parlement de leur pays pour approbation ». Ils ont à cet égard, affirmé « comprendre la position du Maroc concernant son intégrité territoriale ». Ils ont, également, appelé au renforcement des relations politiques à travers l’ouverture d’une Ambassade du Maroc dans leur pays. Durant leur séjour à Laâyoune, les Députés équatoriens ont eu une rencontre avec les élus de la Ville, les représentants de la société civile, ainsi qu’avec les autorités publiques. A cette occasion, une Déclaration d’Entente et de jumelage entre les villes de Laâyoune et de Tenna, a été signé par M. Hamdi Ould Errachid, Vice-président du Conseil Municipal et M. Washington Ballera, membre du Parlement équatorien et Maire de la ville de Tenna.

    Les échanges commerciaux entre nos deux pays restent en deçà des potentialités réelles, sachant que le volume globale des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Equateur, au titre de la période janvier/décembre 2013 est de 58.721 milliers de Dhs.

    #Maroc #Equateur #Rafael_Correa

  • Le Sahara Occidental déclenchera-t-il la prochaine crise ?

    Le Sahara Occidental déclenchera-t-il la prochaine crise ?

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Front Polisario,

    Les tensions restent vives entre l’Algérie et le Maroc sur leurs positions opposées sur le statut du Sahara Occidental. Heureusement, d’autres priorités limiteront probablement le conflit.

    Pour comprendre l’évolution et la trajectoire récentes du Maroc, il est nécessaire d’analyser ses relations avec les autres pays d’Afrique du Nord de la région du Maghreb.

    Le plus important d’entre eux est l’Algérie, son plus grand voisin en termes de population et de taille. L’hostilité entre les deux nations est de longue date et principalement liée à la volonté d’autodétermination du Front Polisario – soutenu par l’Algérie et opposé par le Maroc, qui considère le Sahara occidental, autrefois colonie espagnole, comme faisant partie intégrante de son territoire. et l’influence régionale.

    En vertu des accords de Madrid de novembre 1975, le Sahara occidental a été attribué pour les deux tiers au Maroc et pour un tiers à la Mauritanie, un autre voisin maghrébin. Le mouvement indépendantiste du Front Polisario contre le Maroc était initialement soutenu par l’Algérie et la Libye. Alors que le soutien de Tripoli au Polisario a pris fin avec la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, le soutien d’Alger reste bel et bien vivant.

    Depuis 1976, date à laquelle la République arabe sahraouie démocratique dominée par le Polisario a été fondée dans la ville algérienne de Tindouf, beaucoup de choses ont changé, comme les relations avec la Mauritanie, qui a cédé sa tranche de terre au Polisario. Ce territoire apparemment stérile n’est pas seulement un emplacement stratégiquement important, mais il est également riche en minéraux comme les phosphates .

    Le chemin de la détente

    Le Conseil de sécurité des Nations unies discute de la proposition marocaine d’autonomie limitée dans la région du Sahara occidental, malgré un plan de 1991 désormais en sommeil visant à organiser un référendum qui permettrait à ses citoyens de voter sur l’intégration au Maroc ou l’indépendance.

    Un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario a duré près de trois décennies jusqu’à la reprise des hostilités en 2020. Bien qu’elles ne soient pas aussi violentes qu’auparavant, les tensions restent élevées. En novembre 2020, le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Le développement a porté atteinte à la position du Maroc auprès du Front Polisario et de ses soutiens algériens. Les relations diplomatiques entre Rabat et Alger ont rompu en 2021.

    De plus, en juillet 2022, le Maroc a rappelé son ambassadeur à Tunis et n’a pas assisté à une conférence africaine sur l’investissement après que le président tunisien Kais Saied ait accueilli le chef et président du Front Polisario Brahim Ghali. La décision du président Saied a souligné à quel point il est difficile pour la Tunisie d’abandonner l’Algérie au profit du Maroc et pourquoi. L’Algérie fournit environ les deux tiers du gaz naturel dont a besoin la Tunisie ainsi que d’importants volumes d’ électricité .

    Pour sa part, le Polisario a décrit un discours du roi du Maroc Mohammed VI comme plein de mensonges et de propagande perverse au milieu d’un récent revirement de politique espagnol qui a porté un coup aux espoirs d’indépendance du Sahara occidental. L’Espagne est passée de la neutralité au soutien de la proposition de Rabat de 2007 pour une autonomie limitée du Sahara Occidental . En conséquence, l’Algérie a suspendu son traité d’amitié signé en 2002 avec Madrid et imposé des restrictions commerciales, malgré la crise énergétique que traverse l’Europe, principalement due à la guerre russe contre l’Ukraine.

    Contrôler les flux de migrants

    Les tensions en Afrique de l’Ouest ont poussé Alger à ne pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe, qui alimentait en gaz l’Espagne via le Maroc. Mais si l’Algérie a une influence à travers son gaz et son pétrole, le Maroc a la sienne sous la forme du contrôle des flux migratoires. En effet, ce n’est pas un hasard si le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a souligné à plusieurs reprises les excellentes relations entre Rabat et Madrid : « A l’heure où toutes les routes d’immigration irrégulière empruntées par les mafias qui font le trafic d’êtres humains se multiplient en Europe, la seule route qui n’augmente pas mais diminue est précisément celle qui, à travers le détroit de Gibraltar, atteint les côtes andalouses ».

    Une autre source de tension régionale est la migration illégale. Les deux petites villes de Ceuta et Melilla – avec moins de 80 000 habitants chacune – sont des enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc, distantes de 385 kilomètres par voie terrestre. Renforcés par des murs anti-immigration construits dans les années 1990, ils représentent un avant-poste européen sur le continent africain et la preuve matérielle de la difficulté à contenir les flux migratoires . Au fil des ans, les deux villes ont été à plusieurs reprises la destination cible de milliers de personnes des régions subsaharienne et maghrébine .

    Le Maroc a tenté d’endiguer ce phénomène – comme en témoigne la loi pro-européenne sur l’immigration de 2003 – mais sans grand succès, en partie à cause du manque de soutien algérien.

    Droits de l’homme et pauvreté

    Bien que le Maroc soit l’un des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) qui a le mieux résisté à l’instabilité du printemps arabe, de nombreux problèmes subsistent : le régime a montré ces dernières années un poing dur contre les militants des droits de l’homme, souvent condamnés par simulacre essais. Pour compliquer les choses, en juillet 2021, la nouvelle a éclaté de l’utilisation par le gouvernement marocain du logiciel israélien Pegasus dans le but de pirater les données de certains de ses citoyens qui épousaient le sentiment anti-régime.

    Si l’on regarde les indices de la Banque mondiale, près d’un quart de la population marocaine est pauvre ou risque de le devenir, et l’écart entre les classes les plus riches et les plus pauvres est considérable : en effet, l’indice des inégalités n’a pas changé depuis le début du nouveau millénaire et la pauvreté au Maroc reste parmi les plus élevées de toute la Méditerranée. Environ 15 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et 12 % du chômage touche principalement les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

    Ce n’est bien sûr pas une bonne nouvelle pour le roi Mohammed VI – qui a fêté ses 23 ans sur le trône en juillet 2022 – et son gouvernement, qui a eu recours à la force et à des détentions arbitraires pour réprimer les manifestations. De plus, les droits des femmes et des minorités sont encore peu respectés, comme le souligne Human Rights Watch . De plus, 90 000 réfugiés du Sahara Occidental restent dans les camps de réfugiés algériens de Tindouf.

    Préoccupations liées au changement climatique

    Le Maroc est très vulnérable au changement climatique. Un exemple étonnant est lié à la sécheresse. Le niveau d’eau de ses barrages est passé de 49,5% en 2021 à 32,4% en juin 2022, principalement en raison d’un déficit pluviométrique de 64%. De septembre 2021 à janvier 2022, les précipitations moyennes ont été d’environ 38,8 millimètres. Normalement, ce chiffre serait d’environ 106,8 millimètres. Si la sécheresse au Maroc se produisait une fois tous les cinq ans avant 1990, de 1990 à 2000, la tendance est passée à une fois tous les deux ans .

    Les vagues de chaleur se multiplient également. Sur une période de 56 ans (1961-2017), une augmentation généralisée des températures a été documentée dans tout le pays, avec une augmentation maximale de 2,6 degrés Celsius enregistrée dans la province centrale de Taza, supérieure aux 2 degrés Celsius recherchés par les objectifs climatiques de l’ONU. .

    La poursuite du réchauffement nuira à la production agricole. En ce qui concerne l’eau, les effets mondiaux de la fonte des glaces et de l’élévation du niveau de la mer pourraient faire des ravages sur le vaste littoral marocain de 2 500 kilomètres, qui s’étend de l’Atlantique à la Méditerranée. La montée des mers pourrait nuire au tourisme dont dépendent de nombreuses villes et villages côtiers, en plus de causer des dommages à l’écosystème et à la production agricole.

    Le gouvernement n’a pas sous-estimé l’urgence et a privilégié des investissements robustes, en plus d’avoir déjà adhéré au sommet de Rio depuis 1992, au protocole de Kyoto de 2002, aux accords de Paris de 2015 et à la COP 22 de 2016.

    En 2022, le Maroc a glissé de la septième à la huitième place dans l’indice de performance du changement climatique, toujours impressionnant par rapport aux États-Unis, qui se classent 55. Mohammed VI a montré qu’il était très sérieux au sujet du climat, investissant massivement dans les énergies renouvelables et recherchant des alternatives pratiques. aux malheurs agricoles .

    Scénarios
    Deux éléments sont susceptibles de stresser particulièrement la société marocaine à moyen terme : le changement climatique et les relations avec l’Algérie sur le statut du Sahara Occidental, qui sont également susceptibles d’affecter les pays voisins comme la Tunisie et ceux étroitement liés à Rabat comme l’Espagne. . Au moins trois scénarios sont possibles.

    La tension monte entre le Maroc et l’Algérie
    C’est le scénario le plus probable à court terme. La réponse dure d’Alger au changement de politique de Madrid semble être plus un aboiement qu’une morsure. L’Algérie a d’autres priorités au-delà de la Méditerranée, parmi lesquelles son propre repositionnement sur la scène mondiale en tant que grand exportateur d’énergie.

    L’Algérie accepte la position du Maroc
    Grâce à la crise énergétique provoquée par la guerre russe, l’Algérie se concentrera davantage sur ses relations extérieures, notamment avec les pays européens, évaluant la rivalité avec le Maroc comme inutile et finalement contre-productive. Ceci, malheureusement, est un scénario peu probable.

    La crise devient violente
    C’est un scénario hautement improbable, du moins dans l’immédiat. L’Europe tient à maintenir le calme dans une région déjà secouée par la guerre civile libyenne. Un conflit militaire entre le Maroc et l’Algérie nuirait également aux accords énergétiques et ne profiterait à personne.

    Geopolitical Intelligence Services AG

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Compte rendu de la rencontre avec l’Ambassadeur du Royaume Uni

    Tags : Maroc, Royaume Uni, Sahara Occidental, Algérie,

    Le Ministre Délégué a reçu, le 28 Mai, M. Tim Morris, Ambassadeur du Royaume Uni au Maroc. A cette occasion, la Question Nationale a été au centre des discussions.

    Après avoir informé l’Ambassadeur britannique de la teneur de sa conversation téléphonique avec M. Alistair Burt, vendredi dernier, M. le Ministre a réitéré le soutien du Maroc au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, et au processus de négociation mené par l’ONU. M. Amrani a ajouté que la priorité pour le Maroc était de maintenir et de préserver le processus politique enclenché en redonnant aux négociations une dynamique positive, ce qui implique de mettre un terme aux différentes dérives qui ont été constatées et de renouer avec les paramètres clairs censés encadrer et guider le processus politique. Le statu quo n’est pas tenable, le temps est venu de sortir de l’impasse et d’aller de l’avant a-t-il poursuivi, en faisant remarqué que le Maroc n’avait épargné aucun effort pour contribuer positivement à ce processus. Qu’ont fait les autres parties ? Qu’ont-elles amené sur la table, s’est-il interrogé en s’adressant à M. Morris. Il a également souligné qu’il était aujourd’hui nécessaire d’impliquer concrètement l’Algérie dans ce processus en expliquant que ce pays détient la clé de la solution.

    L’Ambassadeur Morris a répondu combien Alistair Burt était enthousiaste quant au potentiel de développement des relations bilatérales. Selon l’Ambassadeur britannique, M. Burt se félicite de l’évolution positive de cette relation et affirme qu’il y a aujourd’hui une véritable volonté d’aller de l’avant. Concernant la Question Nationale, M. Morris a dit qu’il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo.

    Il a poursuivi en affirmant que dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enougn », cependant, a-t-il ajouté, à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général. Selon le représentant britannique, l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme étant dure et contreproductive. Il a également noté qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross.

    L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».

    Au sujet de la Minurso, Tim Morris a dit comprendre le point de vue du Maroc sur la nécessité de ne pas polluer le mandat de la mission onusienne tout en notant que le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire. Il a ensuite déclaré soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».

    Monsieur le Ministre a répondu à son interlocuteur en lui posant une série de question. Y a-t-il un problème avec le Royaume Uni ? Avons-nous failli dans la mise en œuvre de nos engagements ? Etes vous satisfait de la stagnation du processus de négociation ? Etes vous satisfait des résultats obtenus dans le cadre des réunions informelles? Voulez vous voir l’impasse se poursuivre ? Voulez vous vraiment préserver ce processus ? Comment voyez vous les perspectives d’évolution de ce processus politique ?

    M. Amrani a poursuivi en faisant savoir que le Maroc avait le sentiment d’être pénalisé malgré tous les efforts déployés pour soutenir ce processus et pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des paramètres de négociation arrêtés. Le statut quo est intenable a-t-il rappelé, avant de réitérer la volonté du Maroc de préserver le processus en le sortant de l’enlisement et en mettant un terme aux dérives répétées et inacceptables qui ont été constatées à plusieurs reprises malgré les mises en garde du Royaume.

    M. Amrani a également relevé que C. Ross était censé être le facilitateur, ce que le Maroc n’a malheureusement pas constaté. Par ailleurs, M. Ross n’a pas su ou pu impliquer l’Algérie alors que tout le monde sait, y compris à l’ONU, que cette question concerne directement le Maroc et l’Algérie. M. le Ministre a ensuite insisté sur le fait que la pression ne doit pas s’exercer uniquement sur le Maroc, ce qui est également une cause de frustration pour le Royaume.

    L’ambassadeur anglais a rétorqué qu’il n’y avait pas de moyen de mettre la pression sur l’Algérie. Il a encouragé le Maroc à envisager une nouvelle approche et offert dans ce cadre l’aide du Royaume Uni. Il a ajouté « nous savons où sont nos amis, vous avez notre intérêt, nous voulons aider ». Dans ce sens, il a précisé qu’il était réaliste et qu’il n’envisageait pas de demander au Maroc de faire « marche arrière », mais de faire preuve de psychologie afin de changer la donne créée par la décision marocaine de retirer sa confiance à C. Ross. Si votre position est rigide a-t-il poursuivi, elle ne sera pas perçue comme étant crédible. L’Ambassadeur a soutenu que le Maroc « devra faire des compromis » pour rectifier le tir et évacuer les « énergies négatives » générées par la décision marocaine. Il a ajouté que son « sentiment personnel c’est qu’il faudra un certain temps pour dépasser cette phase ».

    Le responsable britannique a réitéré à plusieurs reprises la disposition du Royaume Uni à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle approche se concentrant sur les questions politiques. Dans ce cadre, Tim Morris a proposé d’envisager quatre initiatives en particulier :

    Accepter que la France fasse du lobbying à l’adresse du Maroc et de l’Algérie. Tim Morris a suggéré de mettre en œuvre cette idée « immédiatement ».

    Organiser une rencontre avec le polisario à Rabat, comme cela a déjà été le cas auparavant, pourrait créer un message positif. Cela permettrait selon T. Morris de donner plus de visibilité aux mesures de confiance et de les intégrer dans une certaine vision.

    La mise en œuvre de la régionalisation constitue selon l’Ambassadeur « une autre voie intéressante ».

    « La liberté de mouvement de la Minurso ». Selon le représentant britannique, la véritable question au sujet de la mission onusienne ce n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU. Selon lui, les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place. Il a ajouté à ce sujet que « si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ». Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.

    M. Amrani a souligné que le Maroc est transparent et de bonne foi, mais cela ne doit pas pour autant le conduire à tout accepter et à laisser la Minurso faire tout ce qu’elle veut sans considération pour le cadre précis de son mandat. Il a ajouté qu’il était établi que certaines personnes tentaient d’instrumentaliser la situation dans les provinces du Sud, ce que le Royaume ne peut accepter. L’Ambassadeur Morris a qualifié de contreproductive l’interprétation stricte du Maroc relative au mandat de la MINURSO.

    Monsieur le Ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus de négociation avec le concours d’un médiateur impartial. Il a également ajouté que le Royaume veut créer une nouvelle dynamique pour aller de l’avant vers une solution dans le cadre du processus actuel. Nous voulons continuer à travailler dans le respect des paramètres arrêtés, et nous comptons sur le soutien de nos amis, a-t-il fait savoir à son interlocuteur en réitérant la nécessité d’impliquer l’Algérie. Il a par ailleurs noté que le projet de communiqué du GoF n’était pas constructif, tout en faisant observer la différence de traitement avec le cas de M. Van Walsum, lorsque ce dernier a perdu la confiance des autres parties.

    Il a conclut en affirmant que le Maroc avait le droit d’exprimer son point de vue et que personne ne pouvait être imposé. « Le Maroc ne veut plus perdre son temps. Le statu quo est intenable. Nous avons toute confiance en le SG Ban Ki Moon, et restons confiants quant à la décision qu’il prendra pour relancer les négociations en renouant avec une dynamique positive.

    Commentaires

    Tim Morris a précisé à plusieurs reprises qu’il n’était pas porteur d’un message de Londres et qu’il souhaitait avoir cette rencontre avec Monsieur Amrani pour échanger de façon informelle. Cependant, malgré l’insistance de certaines questions, T. Morris n’a pas répondu et avait manifestement un message à passer ;

    La position de l’ambassadeur Morris est de toute évidence figée ;

    Le Royaume Uni semble penser que le moment est opportun pour faire pression sur le Maroc pour le forcer à accepter une certaine politisation tacite du mandat de la Minurso, à travers l’octroi d’une plus grande marge de manœuvre aux membres de cette mission ;

    Dans une approche opportuniste, le Royaume Uni semble vouloir utiliser l’évolution récente du contexte pour imposer ses vues et négocier le renvoi de C. Ross contre des concessions politiques ;

    Le Royaume Uni semble également vouloir renforcer le statut du polisario en promouvant des rencontres au Maroc, et à terme, obtenir du Maroc plus de concessions ;

    L’Ambassadeur a lui-même avoué que le GoF n’avait pas les moyens de faire pression sur l’Algérie, ce qui revient à dire que les seules initiatives visant à faire évoluer cette situation pèseront sur le Maroc ;

    La proposition de demander à la France de jouer un quelconque rôle de lobbying entre le Maroc et l’Algérie apparaît, dans la nouvelle configuration politique actuelle comme un piège. Le Président Hollande, et le parti socialiste en particulier ayant mis l’emphase sur le respect des droits de l’homme dans leur politique étrangère, il sera difficile au Maroc de refuser de faire des concessions sur ce plan sans en payer le prix en terme de soutien de son principal allié. L’objectif recherché serait donc de fissurer le rempart français protégeant le Maroc d’un élargissement du mandat de la Minurso.

    Karim Amrani, Ministre Délégué

  • Un diplomate sahraoui tente d’arnaquer le Maroc

    Un diplomate sahraoui tente d’arnaquer le Maroc

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Salama Ould Hennan, embajador en Nicaragua, Brahim Houssein Oumoussa,

    Il s’agit d’une révélation d’une grande importance pour le Polisario. Un de ses ambassadeurs en Amérique Latine joue l’espion au profit du Maroc en vue de lui soustraire de l’argent.

    Profitant, apparemment, du fait que l’ambassadeur marocain à Caracas est une ancienne connaissance de la ville de Dakhla, Salama Ould Hennan, ambassadeur de la RASD au Nicaragua, a voulu remplir ses poches en livrant des informations sensibles sur la situation politique dans les rangs du mouvement de libération sahraoui.

    L’ambassadeur marocain, un diplomate d’origine sahraouie du nom de Brahim Houssein Oumoussa, a été contacté en octobre 2008 par Ould Hennan. Selon celui-ci , « un mécontentement très fort règne actuellement au sein du Polisario, notamment parmi les membres de la tribu Oulad Dlim ». Selon M. Sliman ce mécontentement touche également certaines personnalités des tribus suivantes : Oulad Tidrarine, Ait Lahcen, Ait Baamran et une large frange de la confédération des tribus Tekna ». Salama a indiqué que ledit mécontentement « s’ explique essentiellement par le favoritisme flagrant qu’exerce le Polisario au profit des membres de la tribu Rguibatte ».

    « C’est le moment idéal pour mener une action au sein du Polisario, afin de l’affaiblir davantage et d’unifier les opposants de ce mouvement autour du projet de I’autonomie », indique la note de l’mbassadeur marocain.

    « Pour ce faire, M. Sliman m’a confié qu’il dispose déjà de l’accord des personnalités suivantes : – Ahmed ould Souilem, Ministre délégué chargé des pays arabes, natif de Dakhla, tribu Oulad Dlim, fraction Oulad Tagadi, fils de Souilem Ould Ahmed Brahim, ancien maire de Dakhla sous occupation espagnole et ex membre des Cortes espagnoles pendant la période franquiste. – Mahfoud Ould Ahmed Zine, ex ministre de la pretendue rasd, à deux reprises, et actuel chef d’une région militaire, un poste équivalent au poste qu’ occupait M. Ayoube avant son retour a la mère patrie. – Mansour, ex ministre des affaires étrangères de la prétendue rasd, et actuel représentant du polisario a Paris, natif de Dakhla, tribu Oulad Dlim », ajoute l’ambassadeur dans la note publié par le hacker Chris Coleman.

    Selon Houssein Ou Moussa, Salama a expliqué que « l’action qui devrait être menée au sein du polisario consiste à prendre attaches auprès des personnalités précitées, pour les convaincre davantage des points suivants: I’utilité de se constituer en groupe opposant du polisario, faire une déclaration solennelle à ce sujet, lors d’une conférence de presse, à Madrid ou dans un autre pays qui sera désigné par vos soins et annoncer publiquement le soutien du Projet d’Autonomie par ledit groupe ». Il « se propose également pour mener une action diplomatique en Amérique centrale, avec votre accord, afin de contrecarrer la tournée qu’une délégation algérienne compte effectuer très prochainement dans la région, en vue de demander I’adhésion des pays de la zone aux thèses séparatistes algériennes ».

    « Concernant le Panama, M. Sliman m’a indiqué que les autorités panamiennes manifestent un certain malaise envers notre pays, du fait que notre gouvernement n’a pas répondu au geste du Panama, qui a déclaré officiellement ne pas admettre d’Ambassadeur sahraoui à Panama City, en réduisant, de ce fait, la représentativité de la prétendue rasd au Panama, la limitant au niveau de charge d’affaires a.i.. Pour M. Sliman notre pays devrait faire un geste de remerciement envers ce pays, par l’envoi d’un émissaire marocain, par exemple, pour remercier le gouvernement panamien de sa décision et lui demander de continuer sur la même voie. Pour M. Sliman un tel geste serait à même de barrer la route à I’Algérie et au Polisario qui tenteraient d’aligner ce pays sur leur position comme dans le passé », souligne la note ». « Selon M. Sliman, vue I’urgence de ces actions qui devraient être menées au sein du polisario et en Amérique centrale, il demande avec insistance d’avoir un entretien avec vous ou avec un représentant que vous désignerait pour traiter avec lui en détails ces questions. Le téléphone de M. Sliman au Panama est le suivant : 00 507 65 11 96 60 », prcécise-t-il.

    L’ambassadeur marocain conclue que « de l’avis de cette Ambassade, il serait souhaitable d’avoir une réunion de travail avec M. Sliman, qui pourrait être utile pour notre cause nationale. Sur la base des résultats de cette réunion, et si le service jugerait sincères et efficaces les propos de M. Sliman, cette Ambassade vous propose de I’encourager à travailler avec notre pays en tant qu’agent infiltré dans les rangs du polisario pour mener à bien un programme de travail qui devrait être élaboré à ce sujet, en coordination avec vos services ».

    #Sahara_Occidental #Maroc

  • Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, résolution 1514, droit à l’autodétermination, ONU, MINURSO,

    L’acte juridique de référence est la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’Assemblée Générale de l’ONU, dite « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés ». Le fondement juridique résulte de la Charte des Nations-Unies, à savoir l’article 1, paragraphe 2, définissant comme l’un des buts des Nations-Unies de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes».

    L’ONU a listé les territoires non autonomes (TNA), et le Sahara Occidental a été répertorié comme en 1963. L’Espagne n’a pu ignorer ce mouvement général et, en 1966, prend position en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. La tension est montée entre l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie… et le Front Polisario, mouvement regroupant les nationalistes sahraouis, créé en 1973. Les positions des uns et des autres, reposant toutes sur des revendications de souveraineté, l’AG del’ONU a choisi de saisir la Cour internationale de justice pour recueillir un avis consultatif.

    La CIJ a rendu son avis en 1975, concluant que s’il y avait eu des liens précoloniaux entre le Maroc et certaines tribus dans le territoire du Sahara occidental et sur certains points avec la Mauritanie, ces liens étaient très insuffisants pour établir une souveraineté, autre que celle du peuple sahraoui. Pour la Cour, lesdonnées de fait ne remettent pas en cause l’applicationde la résolution 1514 (XV) sur la décolonisation et, en particulier, « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté despopulations du territoire». Pour la CIJ, le processus de décolonisation du Sahara occidental doit se poursuivre « sansque le Maroc puisse évoquer une remise encause de son intégrité territoriale».

    Alors que l’avis était extrêmement clair, condamnant les prétentions du Maroc, le roi Hassan II a soutenu une interprétation ouvertement contraire, concluant qu’il revenait au Maroc «d’occuper son territoire», puis a donné le signal de la « Marche Verte», marquant la prise de possession du territoire. Le Conseil de sécurité a immédiatement réagi par sa résolution 377/1975 du 22 octobre 1975. Visant l’article 34 de la Charte, relatif aux menaces sur la paix internationale, il a alors réaffirmé les principes de la résolution 1514 (XV) de l’AG de l’ONU, ce qui revient à condamner l’action du Maroc et toute forme d’annexion par la force armée.

    Le Maroc passant outre, ont suivi deux résolutions, la 379 du 3 novembre 1975 et la 380 du 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité dénonçant clairement, dans cette dernière, une occupation étrangère injustifiée et demandant au Maroc «de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche».

    Toutefois, cette marche a été une réussite sur le terrain, d’où elle a conduit l’Espagne à rejoindre le point de vue marocain et conclure un accord à Madrid avec ce pays, le 14 novembre 1975. En application de cet accord, l´Espagne s’est retirée de ce territoire, en 1976, au profit du Maroc. L’ONU a toujours refusé de reconnaître la moindre valeur à cet accord, dès lors que ni l’Espagne ni le Maroc ne peuvent faire valoir de souveraineté sur le Sahara occidental.

    #Maroc #Sahara_Occidental #MINURSO