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    Sahara occidental: Conflit, irrédentisme, nationalisme et intervention internationale

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Espagne, MINURSO, France, Etats-Unis,

    Près de 35 ans se sont écoulés depuis que l’Espagne a abandonné son ancienne colonie à son triste sort de sang et de guerre. En l’état actuel des choses, le conflit est loin d’être résolu. Cet article est une tentative de discerner les motifs et les forces qui sous-tendent le conflit du Sahara occidental depuis la crise de 1975 jusqu’à aujourd’hui, en prenant particulièrement en considération la dimension internationale du conflit. Revêtu des couleurs de la guerre froide et de la guerre contre le terrorisme, le soutien international aux deux parties de ce conflit illustre très clairement les déséquilibres sinistres et les résultats du parrainage interétatique. Des recherches récemment publiées par Mundy[1] ont mis en évidence l’importance du rôle joué par l’Amérique, et surtout par Kissinger, dans la crise de 1975 : castrer efficacement la capacité des institutions internationales et de la négociation pour la résolution des conflits.

    En novembre 1975, alors que le généralissime Francisco Franco agonise à Madrid, des milliers de volontaires de la Marche verte, organisée par le roi du Maroc Hassan II, traversent symboliquement l’ancienne colonie espagnole, marquant ce que les nationalistes marocains considèrent comme la réunification tant attendue du pays. Selon les termes de l’accord de Madrid, le Sahara occidental devait être divisé entre le Maroc et la Mauritanie et tout le personnel espagnol devait se retirer avant le 28 février 1976[2]. Le Front populaire de libération de Seguia El-Hamra et Rio de Oro (POLISARIO), a procédé à l’évacuation de 40 000 Sahraouis vers des camps situés près de la ville algérienne de Tindouf. Le 26 février 1976, le jour où l’Espagne s’est retirée de l’administration tripartite du territoire, le POLISARIO a proclamé la République arabe saharienne démocratique (RASD). Peu après, le POLISARIO est en guerre avec le Maroc et la Mauritanie – bien que des affrontements avec l’armée marocaine aient déjà eu lieu en octobre 1975, avant la pacifique Marche Verte. [3] Bien que le POLISARIO ait réussi en 1978, avec l’aide de l’Algérie, à vaincre l’armée mauritanienne et à forcer le gouvernement mauritanien à renoncer à ses revendications sur le territoire, il n’a pas été capable de mener la guerre à son terme, mais a seulement réussi à contenir les FAR marocaines dans une impasse qui a duré jusqu’au cessez-le-feu de septembre 1991, parrainé par l’ONU. L’objectif de ce cessez-le-feu était d’organiser un référendum d’autodétermination au début de 1992, mais celui-ci n’a jamais eu lieu. D’autres tentatives d’organiser le référendum ont été contrecarrées par les objections des deux parties quant à savoir qui devrait avoir le droit de vote dans un plébiscite qui mettrait fin à toute revendication de souveraineté et de légitimité pour l’une des parties.

    La réticence du Maroc et du POLISARIO à renoncer à leur revendication de souveraineté sur le territoire est au cœur du conflit. Actuellement, le Maroc administre la majeure partie du territoire du Sahara Occidental et sa réticence à mettre en péril sa position actuelle et sa revendication de souveraineté a été inébranlable depuis 1975. Le gouvernement en exil de la RASD s’y oppose avec la même férocité et représente une revendication et un sentiment nationalistes qui, selon Tony Hodge, n’ont été que renforcés par la durée et la férocité de la lutte[4].

    Une autre cause principale du conflit du Sahara Occidental à ce jour est la capacité des deux parties à obtenir un soutien international pour leurs revendications. Ainsi, la pression que les Nations Unies ont pu exercer sur les deux parties a été limitée, et jusqu’à présent inefficace. L’importance du modèle de parrainage international réside dans le fait que les Etats-Unis n’avaient aucun intérêt direct dans le Sahara Occidental, mais ils avaient un intérêt dans le maintien du régime anti-communiste du roi Hassan en Afrique du Nord. Hassan avait été capable de lier la survie de la monarchie à l’issue de la crise du Sahara occidental.

    Pour élucider les motivations derrière le conflit, il est d’abord nécessaire d’explorer les facteurs clés qui ont joué un rôle dans la crise de 1974-75 qui a conduit à l’occupation marocaine. Il s’agit notamment de facteurs internes au Sahara Occidental, à l’Espagne et au Maroc, qui ont provoqué le retrait précipité de l’Espagne et façonné la politique du Maroc. Deuxièmement, il est également nécessaire d’explorer le rôle des principales puissances étrangères impliquées dans la crise : l’Algérie, les États-Unis et la France. Troisièmement, je tenterai de discerner comment les facteurs nationaux et internationaux, y compris le parrainage des grandes puissances, ont évolué jusqu’à aujourd’hui et de vérifier leur pertinence actuelle pour la poursuite du conflit.

    Les facteurs de la crise de 1974-75

    Depuis les derniers jours de la domination espagnole jusqu’à aujourd’hui, les partisans du nationalisme sahraoui et de sa revendication d’autodétermination se sont montrés extraordinairement résistants et déterminés face à l’adversité et à une guerre prolongée dans le désert. Bien que cette résistance ait été, dans une certaine mesure, rendue possible par l’aide de puissances étrangères telles que l’Algérie et la Libye[5], elle trouve ses racines dans un sentiment d’appartenance à une nation qui a pris naissance pendant l’administration espagnole du territoire, et qui a été exacerbé par le conflit. La résistance à l’autorité espagnole s’est manifestée au début de l’occupation espagnole, puis en collaboration avec l’Armée de libération marocaine en 1957-58, et a été réprimée par l’opération franco-espagnole « Ouragan »[6]. [Hodges affirme qu’à ce stade, il est possible que « certains participants sahraouis à cette lutte aient embrassé l’idéal de faire partie du Maroc indépendant, mais il est probable que la plupart […] considéraient leur lutte comme une reprise du ghazzian anticolonial »[7]. En effet, je classerais la résistance au début de l’occupation espagnole comme une résistance primaire, et donc tribale plutôt que nationaliste par essence. En revanche, le mouvement de résistance que l’Espagne et la France ont réprimé dans les années 1950 était de nature plus nationaliste et constituait donc une résistance anticoloniale secondaire, selon la définition de Terence Ranger[8].

    Dans les années 1960 et 1970, l’expérience coloniale, qui avait offert certaines opportunités d’éducation et d’emploi et favorisé la sédentarisation dans les nouveaux centres urbains ainsi que l’intégration dans les cadres sociaux et politiques espagnols, a engendré une nouvelle génération de leaders anticolonialistes qui avaient étudié à l’étranger, en Espagne ou au Maroc, et qui étaient déterminés à obtenir l’indépendance. [En 1967, un mouvement officiel pour l’indépendance, l’Organisation pour la libération de Saquiat al-Hamra et Wad al-Dahab, a été créé par Mohammed Sidi Ibrahim Bassiri, un Reguibi qui avait étudié à Casablanca, au Caire et à Damas. Le mouvement a été brutalement réprimé par les autorités espagnoles en juin 1970, et Bassiri n’a jamais été revu.

    Par la suite, en mai 1973, le Frente Popular para la Liberación de Saguia el Hamra y Rió de Oro (Front POLISARIO) a été créé par de jeunes étudiants et des militants chevronnés dirigés par El Ouali Mustapha Sayed. Les efforts espagnols pour contrer l’influence croissante du POLISARIO – avec un plan d’autonomie interne adopté par la Djemaa (une assemblée consultative de représentants tribaux créée en 1967 par les autorités coloniales) en 1974, et la création du parti pro-espagnol Partido de la Unión Nacional Saharaui (PUNS) – ont été inefficaces. [En mai 1975, une mission d’enquête de l’ONU s’est rendue sur le territoire et a conclu qu’ »il y avait un consensus écrasant parmi les Sahraouis à l’intérieur du territoire en faveur de l’indépendance et contre l’intégration à tout pays voisin » et a assisté à « des manifestations de masse, de soutien à un mouvement, le Front POLISARIO »[12] Il semble clair qu’en 1975, de larges sections de la population du Sahara occidental étaient déterminées à obtenir l’indépendance. Cette détermination est à l’origine du conflit, car elle s’est traduite par un soutien populaire suffisant pour que le POLISARIO s’engage dans la guerre qui a suivi.

    En opposition à la détermination des Sahraouis à obtenir l’indépendance se trouve la revendication fortement défendue par le Maroc de la souveraineté sur le territoire. Cette revendication est fondée sur l’étendue historique de la domination marocaine qui incluait la Mauritanie, de grandes parties de l’ouest de l’Algérie, le nord du Mali et le Sahara occidental et qui était fortement défendue par le parti nationaliste Istiqlal. La nature de la revendication semble difficile à saisir pour les observateurs occidentaux, puisque la « souveraineté » dans ce cas est basée sur l’allégeance personnelle des personnes à la direction religieuse et politique – la Couronne marocaine – plutôt que sur la nature territoriale selon la compréhension occidentale traditionnelle du terme. La revendication marocaine était fondée sur l’allégeance des tribus du territoire au sultanat marocain avant le traité de Fès de 1912. En effet, les liens entre le Maroc précolonial et le Sahara Occidental semblent avoir été très étroits[13] L’Espagne a nié que ces liens constituaient une revendication de souveraineté précoloniale, affirmant que le territoire était terra nullus avant la colonisation, et a annoncé le 21 août 1974 qu’elle organiserait un référendum en 1975 pour accorder l’autodétermination à la colonie.

    Le Maroc, irrité par le fait que le référendum inclurait l’option de la continuation de l’administration espagnole ou de l’indépendance, mais pas de l’intégration au Maroc, a proposé le 17 septembre 1974 de demander à la Cour Internationale de Justice un avis consultatif sur la question de savoir si le Sahara Occidental avait été terra nullus avant la colonisation et, si non, quels avaient été les liens juridiques entre ce territoire et le Maroc et la Mauritanie. L’importance cruciale de cette demande était que, si le territoire avait été trouvé comme ayant des liens de pleine souveraineté avec le Maroc, la solution de décolonisation selon la résolution 1514 (XV), paragraphe 6, de l’Assemblée générale des Nations Unies de 1960 aurait été sa réintégration plutôt qu’un référendum d’autodétermination[14]. Cette clause était destinée à résoudre le statut des petites enclaves, si leur statut de souveraineté précoloniale avait été clair, en les rendant à leur autorité précoloniale. Cependant, elle n’a pas été conçue pour aider à la décolonisation de zones aussi grandes que le Sahara Occidental.

    La Cour a décidé qu’il y avait des liens légaux de fidélité entre certaines tribus individuelles et le Sultan, ainsi que des liens les reliant à une entité mauritanienne, mais que cela ne constituait pas des droits de souveraineté. La CIJ a également affirmé le droit du territoire à l’autodétermination. L’arrêt  » a fait des vainqueurs et des vaincus de toutes les parties intéressées, laissant chacune d’entre elles libre de tirer ses propres conclusions « [15]. Hassan II a salué cette décision comme une reconnaissance mondiale de la revendication du Maroc et a proclamé la Marche Verte pour récupérer le territoire.

    La détermination d’Hassan à récupérer le Sahara occidental n’était cependant pas seulement motivée par des revendications historiques. En plus d’être extrêmement riche en poissons, le Sahara Occidental était le sixième exportateur mondial de phosphates ; le seul concurrent potentiel pour l’industrie d’exportation de phosphates du Maroc. Il est cependant plus important de considérer que la monarchie connaissait un point bas dans sa popularité et sa stabilité après deux tentatives de coup d’état en juillet 1971 et août 1972 qui avaient menacé la vie du roi. La deuxième tentative de coup d’État a impliqué le ministre de la défense, le général Oukfir, et a été suivie d’une rébellion rurale et d’émeutes urbaines en mars 1973. Ces événements reflètent un mécontentement plus large à l’égard de la situation économique et politique du pays. Face à cette situation,  » Hassan savait qu’il devait reconstruire le système politique marocain et forger un objectif commun avec l’opposition nationaliste « [16] ainsi qu’un consensus national plus large autour de son pouvoir. La récupération du Sahara occidental est devenue un point de ralliement pour l’opinion publique marocaine. L’appel à 350 000 volontaires pour la Marche verte a connu un grand succès, puisqu’ils ont été 524 000. Plus important encore,  » les partis d’opposition se sont empressés de le soutenir, tout comme l’OLP et de nombreux gouvernements arabes « [17]. La cause de l’union nationale avait fourni un objectif qui unissait l’opinion populaire, les partis nationalistes et la monarchie, qui pouvait  » reprendre l’hégémonie nationale par la domination du discours nationaliste « [18].

    Un matin froid de la fin octobre 1975, dans la salle habituelle du conseil du palais du Pardo, on assiste à la dernière scène de l’agonie du Caudillo. La pièce adjacente dissimule la machinerie complexe qui maintient le dictateur en vie grâce à une multitude de tubes et de fils. Franco est amené par deux médecins en uniforme militaire ; il est vêtu d’une tenue militaire complète, signifiant qu’il dirige les trois forces armées. A côté de lui est assis Jose Luis Solis. Arias Navarro expose la situation pressante au Sahara espagnol et la position du Maroc. La réponse du dictateur est claire et sèche :  » Declarad guerra a Marruecos « . 19] Cependant, la guerre n’a jamais été déclarée. Il me semble que les ministres du dictateur mourant ont conclu qu’une transition en douceur après sa mort était plus importante que l’engagement de l’Espagne envers sa colonie.

    La position du prince Juan Carlos dans la crise est également ambiguë. Sa visite fringante du territoire et des troupes d’élite qui le défendent a peut-être été conçue pour s’attirer les bonnes grâces de l’armée et des résidents espagnols du territoire, qui ont été évacués peu après vers l’Espagne, plutôt que pour affirmer la détermination de l’Espagne à défendre le territoire. En tout état de cause, son amitié durable avec le roi Hassan et son fils suggère que la position du roi d’Espagne a au moins évolué vers une acceptation de la perte du Sahara occidental au profit du Maroc.

    Les préoccupations du régime espagnol concernant la succession de Franco et une transition pacifique ont été parmi les facteurs les plus déterminants de la politique espagnole pendant la crise. Le pays était en proie à des troubles depuis l’assassinat du Premier ministre, l’amiral Carrero Blanco, par l’ETA en 1973. Arias-Navarro lui a succédé et a présidé aux divisions du cabinet, aux dernières périodes de maladie de Franco, aux appels à la démocratie ainsi qu’à la violence croissante des séparatistes basques. Même si les forces militaires marocaines n’étaient pas de taille à affronter les troupes espagnoles stationnées dans la colonie, [20] les conséquences politiques d’une guerre auraient pu être catastrophiques pour le régime. Le gouvernement espagnol subit également la pression des États-Unis et de la France[21] pour laisser le territoire au Maroc, éventuellement après un accord pour sauver la face, car la déstabilisation de la monarchie marocaine aurait été aussi indésirable que les effets d’une guerre coloniale sur l’Espagne. [Même si le ministre des Affaires étrangères Cortina y Maurí a essayé d’insister sur la tenue d’un référendum et a peut-être rencontré le leader du POLISARIO El-Ouali en septembre 1975,[23] il semble avoir été dépassé par la faction plus radicale dirigée par Solís Ruiz, qui était prête à se soumettre aux conditions d’Hassan[24] Une transition sans heurts après la mort de Franco était d’une plus grande importance politique que l’engagement de l’Espagne envers l’autodétermination de son ancienne colonie.

    La dimension internationale

    Le rôle de la communauté internationale a été crucial pour déterminer l’issue de la crise de 1975. Tout d’abord, l’Algérie était, depuis son indépendance en 1962, opposée au Maroc. Leur inimitié découle d’une rivalité régionale alimentée par une confrontation idéologique. Le Maroc était une monarchie conservatrice et pro-occidentale, tandis que l’Algérie était un État issu de la révolution et le champion du mouvement des non-alignés. Le Maroc avait revendiqué de grandes parties de l’Algérie occidentale pour des raisons historiques et rejeté le principe de l’uti possidetis ; cette confrontation a conduit à la guerre des sables de 1963[25]. Des arguments similaires ont été utilisés par le Maroc[26] pour justifier la souveraineté sur le Sahara occidental. Le rejet à peine voilé de l’autodétermination par le Maroc, que l’Algérie défendait, a alarmé le gouvernement de Boumedienne, car Hassan  » ramenait à la vie les vieux démons du Grand Maroc « [27] Il a été suggéré[28] que les scrupules de l’Algérie à l’égard des revendications marocaines sur le territoire pouvaient également être le résultat de son désir d’obtenir une route vers l’Atlantique à travers le Sahara occidental pour son minerai de fer[29], ainsi que des intérêts liés aux ressources du territoire. Hodges, cependant, rejette les raisons idéologiques et économiques et met en avant les préoccupations algériennes selon lesquelles  » l’équilibre régional entre l’Algérie et le Maroc pencherait dangereusement à l’avantage de Hassan « [30] et du bloc occidental. Je suggère que la position algérienne était le résultat de facteurs idéologiques et d’un désir de saper le régime marocain. Après de nombreuses hésitations, l’Algérie a embrassé la cause du POLISARIO, engageant même ses propres troupes au tout début de la guerre, et a commencé à apporter un soutien diplomatique et économique ainsi qu’à fournir du matériel militaire de fabrication soviétique. Le soutien de l’Algérie s’est avéré plus important que celui de la Libye voisine et a permis au Front d’expulser les Mauritaniens et de maintenir les Marocains dans une impasse militaire coûteuse.

    La crise de 1975 s’inscrit dans la logique globale de la guerre froide, ce qui a contribué à la prolongation du conflit. Des hypothèses sur l’importance du Maroc en Afrique et dans le monde arabe, sa position stratégique, son opposition au communisme, au nationalisme arabe et son rôle dans la stabilité régionale ont conduit la France, les États-Unis et même l’Espagne à conclure que la stabilité de la monarchie marocaine était d’une importance capitale[31].

    Cet alignement stratégique s’est traduit par un parrainage très solide des États-Unis et de la France, qui s’est traduit par un soutien substantiel en termes de fournitures d’armes,[32]d’aide économique et de soutien diplomatique. Ce dernier a été crucial dans le développement de la crise de 1975 et la poursuite du conflit jusqu’à ce jour. Mundy soutient de manière convaincante que pour assurer la survie politique d’Hassan, les États-Unis n’ont pas seulement ralenti et contenu les actions du Conseil de sécurité, mais ont également reçu « une directive explicite du président Ford pour poursuivre une politique pro-marocaine sans ambiguïté »[33]. [33] L’ambassadeur américain à l’ONU en 1975-76, Daniel Patrick Moynihan, a écrit que l’objectif premier des États-Unis était que « l’ONU se révèle totalement inefficace dans toutes les mesures qu’elle entreprend »[34]. Cela s’est traduit par des pressions pour des résolutions faibles en faveur du Maroc et peut-être même par la facilitation d’un « vote [référendaire] truqué de l’ONU »[35], ainsi que par des pressions sur le gouvernement espagnol pour négocier directement avec le Maroc. Le secrétaire général de la colonie Luis Rodriguez de Viguri, témoignant devant les Cortes dans le cadre des enquêtes parlementaires espagnoles sur le retrait de la colonie, a blâmé les gouvernements américain et français pour les pressions qui ont abouti à la rétrocession au Maroc[36].

    Il semble clair que le soutien diplomatique des Etats-Unis et de la France était essentiel pour garantir l’issue de la crise en faveur du Maroc, contre les principes d’autodétermination des Nations Unies, afin d’assurer « la stabilité du trône chancelant du roi Hassan ». [La conséquence du contournement du droit international par le Maroc, au point même d’éviter un référendum « truqué » en 1975, a été (comme au Timor oriental et en Palestine) un arrangement précaire basé sur le pouvoir de facto et la force militaire, et constitue, à ce jour, l’une des principales causes du conflit.

    Les principes du conflit aujourd’hui

    L’impasse militaire des deux décennies suivantes a été brisée par l’accord de cessez-le-feu de 1991, parrainé par les Nations unies, qui prévoyait un référendum au début de 1992 et l’établissement d’une force de maintien de la paix, la MINURSO. Le référendum n’a jamais eu lieu ; le cessez-le-feu a été occasionnellement rompu par les deux parties, les réfugiés ne sont pas rentrés, et le Maroc a pu profiter militairement du cessez-le-feu pour étendre son contrôle sur le territoire[38].

    Pendant les dix années qui ont suivi le cessez-le-feu, le conflit s’est concentré sur la question de savoir qui devait voter au référendum. Le POLISARIO fait campagne pour une liste électorale basée sur le référendum espagnol de 1974, affirmant que le Maroc a depuis changé la conformation démographique du territoire et que les immigrants marocains ne devraient pas avoir le droit de vote. Le Maroc soutient que des milliers de Sahraouis (comme les descendants des survivants de l’ »Opération Ouragan »[39]) ont été exclus des listes électorales et n’accepte pas les différentes listes établies par la MINURSO. Des recours interminables ont fait que les parties n’ont jamais pu se mettre effectivement d’accord sur une liste électorale qui ne favorise pas leur revendication. En effet, le référendum est un concours de type  » winner takes all « [40] qui déterminera la survie de l’une ou l’autre des causes.

    En 2001, le nouvel envoyé du Secrétaire général, James Baker, a conclu que le plan de règlement de 1991 ne pouvait être mis en œuvre et a proposé un accord-cadre suggérant une administration marocaine en préparation d’un référendum, avec une liste électorale incluant tous les résidents permanents du territoire depuis le 31 octobre 1998, ce qui a été rejeté par POLISARIO. En 2002, Kofi Annan a proposé que le Conseil de sécurité choisisse l’une des quatre options (1 : le plan de règlement, 2 : l’accord-cadre, 3 : la division du territoire et 4 : la fin de la MINURSO) que Baker devait développer et qui serait imposée par le Conseil de sécurité aux parties sans nouvelles négociations. Le Conseil de sécurité n’a pu se mettre d’accord sur aucune de ces options. En 2003, Baker a proposé un « plan de paix » basé sur un référendum qui inclurait la liste électorale existante de la MINURSO et la liste du HCR des exilés et résidents sahraouis depuis le 30 décembre 2003, l’ONU ayant le dernier mot sur l’éligibilité ; le POLISARIO a accepté mais pas le Maroc, mécontent des aspects non négociables du plan.

    La détermination marocaine à annexer le territoire n’a pas été diminuée par les coûts extrêmement élevés de la guerre et la crise économique des années 1980. La légitimité de la monarchie est si inextricablement liée au Sahara occidental qu’elle ne peut abandonner la course à la souveraineté, d’autant plus qu’au Maroc, le territoire est considéré par les autorités comme faisant partie intégrante de la nation. En septembre 1996, le gouvernement a salué la participation des Sahraouis à un référendum constitutionnel comme une preuve de leur allégeance.[41] Cette position est également dénotée par l’accord signé en octobre 2001 avec Kerr-McGee et TotalFinaElf pour l’exploration pétrolière dans les eaux sahariennes.[42] Les enjeux n’ont fait qu’augmenter avec la découverte de pétrole. La politique marocaine consiste désormais à rechercher un accord avec le POLISARIO qui légitimerait son contrôle de fait du territoire[43], comme il a tenté de le faire en juin 2007 lors de pourparlers à Manhasset (New York)[44].

    Les problèmes intérieurs de l’Algérie ont réduit la marge de manœuvre du POLISARIO, puisque l’aide matérielle au POLISARIO a été réduite et que l’Algérie attend désormais du Front qu’il poursuive ses objectifs par la diplomatie plutôt que par les armes[45]. La Libye a également retiré son aide, le colonel Kadhafi estimant qu’un soutien continu au Front pourrait  » balkaniser  » le Maghreb[46]. Cependant, comme l’ont montré les récents échecs des négociations, l’Algérie soutient toujours le POLISARIO, notamment en termes d’activité diplomatique et de soutien aux négociations. Cela ne devrait pas être surprenant, car l’actuel président Bouteflika était le ministre des affaires étrangères qui a soutenu POLISARIO pour la première fois en 1975. L’observateur doit également tenir compte de la concurrence du Maroc et de l’Algérie pour l’hégémonie régionale. En effet, leur quête est pratiquement terminée, et le Sahara occidental est un facteur majeur, car l’annexion formelle du territoire par le Maroc pourrait saper la position de l’Algérie.

    Le Maroc a bénéficié d’un grand soutien des États-Unis et de la France pendant sa guerre contre le POLISARIO avant le cessez-le-feu, la France étant le principal fournisseur d’armes et les États-Unis fournissant de grandes quantités d’aide financière, de prêts et de matériel militaire[47]. L’Espagne n’a jamais pris de mesures sérieuses pour rectifier ses engagements trahis en faveur de l’autodétermination de son ancienne colonie. Le Maroc a bénéficié d’un soutien international continu, en particulier depuis qu’il s’est révélé être un allié clé dans la guerre contre le terrorisme[48]. Il conserve un soutien diplomatique suffisant de la part de la France et des États-Unis pour garantir qu’aucune résolution ne lui sera imposée par le Conseil de sécurité. En octobre 2003, le président Chirac a déclaré que la France soutenait la position marocaine au Conseil de sécurité et qu’ »une solution nécessite l’accord des parties, en particulier celui des deux parties principales, et ne peut être imposée par la communauté internationale contre la volonté de l’une des parties »[49]. [John Bolton, représentant des Etats-Unis à l’ONU en 2005-2006, a écrit dans ses mémoires que, bien qu’il soit clair qu’un référendum équitable aboutirait à l’indépendance, cela « déstabiliserait le Maroc et risquerait une prise de pouvoir par des islamistes extrémistes » et qu’ »il n’y avait aucun doute que la stabilité pour le roi Mohammed VI l’emportait sur l’autodétermination ». [Le soutien de la France et des Etats-Unis, mais aussi le soutien tacite et la reconnaissance[51] accordée par d’autres puissances comme le Royaume-Uni, l’Espagne et l’UE[52] au Maroc signifie non seulement qu’aucun plan de paix ne sera appliqué contre ses intérêts, mais aussi que le sort de ceux dont les droits de l’homme sont violés au Sahara Occidental[53] et dans les camps autour de Tindouf continuera à être ignoré[54].

    Il est clair que le soutien de la position marocaine par la France et surtout les Etats-Unis est la clé de la poursuite de l’effort militaire du Maroc contre le POLISARIO ainsi que sa capacité à bloquer toute action de l’ONU en s’assurant que, sous la menace du veto, le Conseil de Sécurité ne rendra aucune proposition de paix applicable au Maroc. La même influence qui a permis aux Etats-Unis eux-mêmes de contourner l’ONU lors de l’invasion de l’Irak en 2003 est utilisée par le Maroc dans sa violation des processus d’autodétermination de l’ONU et sa conquête effective du territoire.

    Par conséquent, les forces à l’origine du conflit du Sahara occidental sont : premièrement, l’incapacité et le manque de volonté de l’Espagne de résister à la pression marocaine pour une cession sans référendum en 1975, ce qui a abouti au statut non résolu du territoire. À ce jour, les gouvernements espagnols n’ont pris aucune mesure pour résoudre cette situation[55]Deuxièmement, la position de la monarchie marocaine et du POLISARIO est d’une importance capitale : Mohammed VI serait sérieusement endommagé par une capitulation sur la question, car cela détruirait complètement l’initiative nationaliste de la monarchie. Aucune des deux parties n’est prête à renoncer à sa souveraineté. En tout état de cause, le contrôle marocain du territoire est très poussé et serait très difficilement renversé militairement par le POLISARIO, car le soutien limité que le Front reçoit actuellement de l’Algérie ne lui permettrait pas de reproduire les campagnes plus réussies des années 1970 et 1980. Troisièmement, le parrainage explicite et le soutien international implicite du Maroc excluent toute solution qui lui serait imposée par l’ONU, ce qui signifie qu’il est maintenant en mesure de pousser à une solution basée sur l’autonomie partielle plutôt que sur l’indépendance en raison du fait accompli de son pouvoir sur le territoire.

    L’impasse diplomatique continue parce que les deux parties sont toujours résolues à poursuivre la souveraineté sur le Sahara Occidental. La clé de l’impasse actuelle est la réticence des deux parties à parvenir à un accord et la réticence du Conseil de sécurité à prendre des mesures pour en imposer un, grâce au parrainage efficace du Maroc par la France et les États-Unis[56]. Toutes les mesures que l’ONU a prises jusqu’à présent pour résoudre la question ont été basées sur les initiatives de bons offices du Secrétaire général (en vertu du chapitre VI de la Charte des Nations unies), et sont donc susceptibles d’échouer parce que le Conseil général n’est pas disposé à imposer une partie d’une initiative de paix aux parties.

    Les perspectives de paix nécessiteraient une action plus énergique de la part de l’ONU, ce qui exigerait le soutien des Américains et des Français, mais entraînerait des critiques et une instabilité pour la monarchie marocaine. En attendant, des centaines de milliers de réfugiés sahraouis vivent dans des conditions honteuses dans les camps de Tindouf, avec peu de perspectives de changement. La communauté diplomatique exprime sa sympathie pour le sort des Sahraouis, mais n’est pas prête à agir.[57] Une réévaluation décisive par Barak Obama sur les politiques de collaboration contre le terrorisme et les droits de l’homme ont le potentiel de mettre en danger le soutien international qui rend la position marocaine tenable, mais malheureusement, cela semble peu probable.

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    Okere, BO, ‘The Western Sahara Case’, International and Comparative Law Quarterly, Vol 28, 2 (avril 1979) pp. 396-312.
    Pennell, C, Morocco since 1830, Hurst & Co. (Londres, 2000).
    Ranger, TO, ‘Connexions between ‘Primary Resistance’ Movements and Modern Mass Nationalism in East and Central Africa : II’, The Journal of African History, Vol. 9, No. 4 (1968), pp. 631-641.
    Ross, C, Independent Diplomat, Hurst & Company (Londres, 2007)
    Sater, JN, Civil society and Change in Morocco, Routledge (Londres, 2007)
    Seddon, D, ‘Morocco and the Western Sahara’, Review of African Political Economy, 38, (April 1987), pp. 24-47.
    Seddon, D, ‘Western Sahara Referendum Sabotaged’, Review of African Political Economy, No. 53, (March 1992), pp. 101-104.
    Seddon, D, ‘Western Sahara Tug-of-War’, Review of African Political Economy, No. 52, (November 1991) pp. 109-114
    Thobani, A, ‘Western Sahara Since 1975 Under Moroccan Administration’, Edwin Mellen (New York, 2002)
    Western Sahara Campaign, ‘Oil : Shifts in the Balance’, Review of African Political Economy, Vol 30, 96 (juin 2003), pp. 339-340.
    The Guardian,
    Conférence de presse, Président Jacques Chirac, , consulté le 23 janvier 2009 et traduit par Pablo de Orellana.
    Yara, AO, L’insurrection Saharaouie, de la guerre à l’état 1973-2003, L’Harmattan (Paris, 2003).
    [1] J. Mundy, ‘The United States and the 1975 Moroccan Takeover of the Spanish Sahara’, The Journal of North African Studies Vol11, 3, pp. 275-306.
    [2] A. Thobani, Le Sahara occidental depuis 1975 sous administration marocaine, pp. 58.
    [3] T. Hodges, Sahara Occidental : Les racines d’une guerre du désert, pp. 220.
    [4] Hodges, ‘The Origins of Saharawi Nationalism’, pp56.
    [5] G. Joffé, ‘Western Sahara : Un conflit sans fin ? Le Monde Diplomatique, édition espagnole, février 2009.
    [6] T. Marks, ‘Spanish Sahara – Background to Conflict’, African Affairs, Vol. 25, 298, p.p6.
    [7] Hodges, Origines du nationalisme sahraoui, p. 32.
    [8] T. O. Ranger, ‘Connexions between ‘Primary Resistance’ Movements and Modern Mass Nationalism in East and Central Africa : II’, The Journal of African History, Vol. 9, No. 4 (1968), pp. 631-641.
    [9] George Joffé, ‘Conflict in the Western Sahara’, Conflict in Africa, ed Oliver Furley, pp119.
    [10] Thobani, pp48
    [11] Ibid, pp49
    [12] Rapport de la mission de visite de l’ONU au Sahara espagnol, 1975, cité dans Hodges, The Roots of a Desert War, pp. 199.
    [13] Joffé, ‘Conflit au Sahara Occidental’, pp116.
    [14] G. Joffé, ‘ICJ and the Western Sahara’, War and Refugees : Le conflit du Sahara occidental, pp. 21
    [15] B. O. Okere, ‘The Western Sahara Case’, International and Comparative Law Quarterly, Volp28,2, pp312.
    [16] C. Pennell, Morocco since 1830, pp333.
    [17] Ibid, pp339
    [18] J. Sater, Société civile et changement au Maroc, pp44.
    [19] Communication privée de Solis et du chirurgien personnel de Franco, le Dr Pozuelo.
    [20] Hodges, Roots of a Desert War, p. 215.
    [21] Ibid, pp215
    [22] Le récent renversement de l’Estado Novo portugais, miné par les guerres coloniales, par des révolutionnaires socialistes a dû peser lourd sur les politiciens espagnols.
    [23] Hodges, p. 205.
    [24] J. Mundy, p. 290.
    [25] AA Heggoy, ‘Colonial Origins of the Algerian-Moroccan Border Conflict of October 1963′, African Studies Review, Vol13,1, pp21.
    [26]  » Le Maroc a fondé ses arguments sur la situation telle qu’elle était avant l’intrusion des Européens « ,Ibid, pp20.
    [27] Hodges, Roots of a Desert War, pp. 191.
    [28] Notamment par le Secrétaire d’État Kissinger. Mundy, pp297
    [29] extrait dans le sud-ouest de l’Algérie, loin des usines de fusion de la côte méditerranéenne.
    [30] Hodges, Roots of a Desert War, p. 194.
    [31] Joffé, « Conflit au Sahara Occidental », pp. 125.
    [32] Seddon, ‘Morocco and the Western Sahara’, Review of African Political Economy, 38, pp. 24-47.
    [33] Mundy, pp. 300
    [34] Daniel Moynihan, A Dangerous Place, p. 247.
    [35] Conversation entre Kissinger et le Président Ford, 11 novembre 1975, Mundy, pp. 300.
    [36] Ibid, pp290
    [37] T. Franck, ‘The Stealing of the Sahara’, The American Journal of International Law, Vol70, No4, pp696.
    [38] D. Seddon, ‘Western Sahara Tug-of-War’, Review of African Political Economy, No. 52, pp112.
    [39] Joffé, ‘Conflict in the Western Sahara’, pp117.
    [40] E. Jensen, Sahara Occidental, Anatomie d’une impasse, pp13.
    [41] Pennell, pp379
    [42] Western Sahara Campaign, ‘Oil : Shifts in the Balance’, Review of African Political Economy, Vol30,96, pp340.
    [43] Simon Tisdall, ThepGuardian, 13.3.2007
    [44] Ian Black, ThepGuardian, 18.6.2007
    [45] Joffé, ‘Sahara Occidental : Conflit sans fin ?
    [46] Ibid.

    [47] David Seddon, « Le Maroc et le Sahara Occidental », pp29.
    [48] « […] les Etats-Unis auraient envoyé des suspects terroristes au Maroc pour interrogatoire dans le cadre du programme connu sous le nom de « restitution extraordinaire » ». C. Ross, Independent Diplomat, p. 125
    [49] Conférence de presse 11/11/2003 (myttranslation)
    [50] J. Bolton, Surrender is not an option, pp368
    [51] Ross, p. 113
    [52] Javier Solana, lors d’une récente visite au Maroc, a déclaré que l’UE considère le Maroc comme « un partenaire de premier plan dans la région méditerranéenne », Thobani, pp297.
    [53] HumanpRightspWatchpWorldpReportp2007
    [54] Thobani, pp247
    [55] L’action de l’Espagne à ce jour s’est limitée au faible volontarisme de particuliers accueillant des enfants sahraouis pour passer l’été en Espagne.
    [56] Jensen, p. 112.
    [57] Ross, p 114

    #Sahara_Occidental #Maroc #France #Espagne #Etats_Unis

  • Sahara Occ. : Position de la France, selon un document confidentiel

    Tags : France, Maroc, Sahara Occidental,

    La France demeure la première puissance internationale qui appuie le plan d’autonomie marocain, tel qu’il avait été présenté en 2007, et qui, selon Paris, « constitue la base sérieuse et crédible d’une solution négociée ».

    La France soutient que la question du Sahara relève des enjeux de taille :

    – Enjeux politiques : le différend entretient des tensions entre le Maroc et l’Algérie, de manière bilatérale comme dans les enceintes internationales, au détriment des peuples de la région et de l’UE.

    – Enjeux sécuritaires : le différend accroît le risque sécuritaire, dans le contexte d’instabilité que connaît la région du Sahel.

    – Enjeux humanitaires : les familles sont séparées et les habitants des camps de Tindouf dépendent entièrement de l’assistance humanitaire internationale, à laquelle la France participe.

    La France est consciente de la complexité du règlement de ce différend qui implique plusieurs acteurs, avec lesquels la France dialogue : tout d’abord le Maroc, en soutenant son plan d’autonomie comme base sérieuse et crédible pour une solution négociée ; ensuite le polisario ; et enfin l’Algérie qui indique qu’elle se conformera à toute solution qui sera acceptée par le polisario.

    La France dit être « attachée à l’amélioration des droits de l’homme au Sahara et dans les camps », rappelant le dialogue régulier avec les autorités marocaines sur cette question. Néanmoins, la France dit aussi que « le sujet des droits de l’homme doit être remis dans son contexte », en reconnaissant que depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « le Maroc a effectué d’importants progrès en la matière : adoption d’une nouvelle constitution en juillet 2011 ; renforcement de l’indépendance du CNDH ; invitation de plusieurs rapporteurs spéciaux du CDH des Nations Unies ». La France affirme notamment que ces mesures « s’appliquent aussi au Sahara permettant un suivi de la situation des droits de l’homme », tout en indiquant qu’elle souhaite « voir le polisario prendre des mesures semblables ».


    La France, en tant que membre du Groupe des amis du Sahara, soutient pleinement les efforts de l’ONU et qualifie la diplomatie de navette de l’Envoyé Christopher Ross de « bonne méthode ».

    Le Président François Hollande, lors de sa visite en Algérie (19-20 décembre 2012), avait rappelé que ce sont les Nations Unies qui mènent la médiation entre les parties.

    « Nous sommes favorables aux résolutions de l’ONU et rien que celles-ci. Nous devons aller vers l’application de toutes ces résolutions ».

    Lors de sa visite officielle au Maroc, le 13 décembre 2012, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a déclaré que « C’est le plan d’autonomie marocain que nous soutenons. Ce conflit n’a que trop duré. Sa résolution est plus urgente encore dans le contexte des tensions que connaît aujourd’hui la région sahélo-saharienne ».

    La France encourage les efforts de rapprochement entre Rabat et Alger. Le Ministre des Affaires étrangères Laurent FABIUS a appelé l’Algérie et le Maroc à travailler ensemble sur le dossier du Sahara.

    Le 25 avril 2012, le Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, a salué l’adoption de la Résolution 2044 à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « adresse un message de soutien clair aux réformes engagées par le Maroc, notamment en matière de droits de l’Homme», et rappelle l’effort consenti par la communauté internationale pour favoriser un règlement juste, durable et mutuellement acceptable de la question du Sahara. La France s’est également montrée surprise face à « l’initiative américaine visant l’élargissement du mandat de la MINURSO… », la qualifiant d’initiative « non concertée, inappropriée, inopportune et dans un mauvais sens».

    Source : Maroc-leaks, 09/11/2022

    #France #Maroc #Sahara_Occidental

  • Question du Sahara : Position de la France

    Tags : France, Maroc, Sahara Occidental,

    La France demeure la première puissance internationale qui appuie le plan d’autonomie marocain, tel qu’il avait été présenté en 2007, et qui, selon Paris, « constitue la base sérieuse et crédible d’une solution négociée ».

    La France soutient que la question du Sahara relève des enjeux de taille :

    – Enjeux politiques : le différend entretient des tensions entre le Maroc et l’Algérie, de manière bilatérale comme dans les enceintes internationales, au détriment des peuples de la région et de l’UE.

    – Enjeux sécuritaires : le différend accroît le risque sécuritaire, dans le contexte d’instabilité que connaît la région du Sahel.

    – Enjeux humanitaires : les familles sont séparées et les habitants des camps de Tindouf dépendent entièrement de l’assistance humanitaire internationale, à laquelle la France participe.

    La France est consciente de la complexité du règlement de ce différend qui implique plusieurs acteurs, avec lesquels la France dialogue : tout d’abord le Maroc, en soutenant son plan d’autonomie comme base sérieuse et crédible pour une solution négociée ; ensuite le polisario ; et enfin l’Algérie qui indique qu’elle se conformera à toute solution qui sera acceptée par le polisario.

    La France dit être « attachée à l’amélioration des droits de l’homme au Sahara et dans les camps », rappelant le dialogue régulier avec les autorités marocaines sur cette question. Néanmoins, la France dit aussi que « le sujet des droits de l’homme doit être remis dans son contexte », en reconnaissant que depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, « le Maroc a effectué d’importants progrès en la matière : adoption d’une nouvelle constitution en juillet 2011 ; renforcement de l’indépendance du CNDH ; invitation de plusieurs rapporteurs spéciaux du CDH des Nations Unies ». La France affirme notamment que ces mesures « s’appliquent aussi au Sahara permettant un suivi de la situation des droits de l’homme », tout en indiquant qu’elle souhaite « voir le polisario prendre des mesures semblables ».

    La France, en tant que membre du Groupe des amis du Sahara, soutient pleinement les efforts de l’ONU et qualifie la diplomatie de navette de l’Envoyé Christopher Ross de « bonne méthode ».

    Le Président François Hollande, lors de sa visite en Algérie (19-20 décembre 2012), avait rappelé que ce sont les Nations Unies qui mènent la médiation entre les parties.

    « Nous sommes favorables aux résolutions de l’ONU et rien que celles-ci. Nous devons aller vers l’application de toutes ces résolutions ».

    Lors de sa visite officielle au Maroc, le 13 décembre 2012, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a déclaré que « C’est le plan d’autonomie marocain que nous soutenons. Ce conflit n’a que trop duré. Sa résolution est plus urgente encore dans le contexte des tensions que connaît aujourd’hui la région sahélo-saharienne ».

    La France encourage les efforts de rapprochement entre Rabat et Alger. Le Ministre des Affaires étrangères Laurent FABIUS a appelé l’Algérie et le Maroc à travailler ensemble sur le dossier du Sahara.

    Le 25 avril 2012, le Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, a salué l’adoption de la Résolution 2044 à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui « adresse un message de soutien clair aux réformes engagées par le Maroc, notamment en matière de droits de l’Homme», et rappelle l’effort consenti par la communauté internationale pour favoriser un règlement juste, durable et mutuellement acceptable de la question du Sahara. La France s’est également montrée surprise face à « l’initiative américaine visant l’élargissement du mandat de la MINURSO… », la qualifiant d’initiative « non concertée, inappropriée, inopportune et dans un mauvais sens».

    #France #Maroc #Sahara_Occidental

  • Maroc : La brouille avec Paris persiste

    Tags : Maroc, France, Emmmanuel Macron, Espagne, Sahara Occidental,

    Dans un article paru dimanche, El Confidencial analyse la brouille qui caractérise les relations franco-marocaines. « L’absence d’ambassadeurs à Paris et à Rabat – longtemps le pays d’Afrique du Nord le plus choyé par les présidents successifs de la République française – est révélatrice de la crise persistante entre la France et le Maroc depuis l’été 2021 » rappellant qu’aucune visite officielle ni dialogue n’a eu lieu entre Paris et Rabat, à l’exception du vice-ministre français du commerce extérieur, Olivier Becht, qui a participé à un forum d’investissement africain à Casablanca en octobre.

    D’après le journal espagnol, le Maroc souhaite que la France emboîte le pas au président du gouvernement espagnol dans son soutien déclaré à la proposition d’autonomie comme « base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour la résolution du conflit ». Pourtant, rappelle Khadija Finan, professeur à l’université de la Sorbonne, malgré que « la France a toujours été du côté » du Maroc et que c’est Paris qui a soufflé, il y a 15 ans l’idée de l’autonomie aux autorités marocaines, « maintenant, elle ne veut pas laisser Rabat lui dicter la conduite de sa diplomatie ».

    L’article, signée par Ignacio Cembrero, grand connaisseur du Maghreb, indique que la colère de Macron ne s’est pas calmée depuis que Forbidden Stories, une association regroupant 17 grands médias et Amnesty International ont révélé le 18 juillet 2021 que les téléphones portables de M. Macron, de son Premier ministre, Édouard Philippe, et de 14 de ses ministres avaient été mis sur écoute par les services secrets marocains.

    « Contrairement à Israël, le Maroc n’a donné aucune explication aux autorités françaises. C’est pourquoi les visites ministérielles entre les deux pays sont, en pratique, suspendues, et que Macron n’a pas reçu le roi Mohammed VI pendant les quatre mois presque ininterrompus qu’il a passés à Paris », précise-t-il.

    #Maroc #France #Espagne #Sahara_Occidental #Pegasus

  • Complicité franco-marocaine en Afrique

    Tags : Maroc, France, Union Africaine, Sahara Occidental,

    CONSULTATIONS MAROC-FRANCE SUR L’AFRIQUE
    PARIS, le 9 SEPTEMBRE 2013
    COMPTE RENDU

    Lors de la rencontre avec l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en France et L’Ambassadeur-Directeur des Affaires Africaines, les responsables français ont fait part de leur volonté « d’africaniser les relations bilatérales entre le Maroc et la France ».

    Mme le Gal et M. Beillard ont émis le souhait d’organiser une visite à Rabat pour poursuivre les consultations politiques avec le Maroc sur les questions africaines et également pour préparer le Sommet de l’Elysée. (M. Beillard a souhaité renforcer la coordination au niveau de New York, Paris, Rabat et Addis Abeba en précisant que des instructions seront données dans ce sens aux ambassades françaises dans ces capitales). Il ressort de ces rencontres les éléments d’information suivants :

    La question nationale au sein de l’Union Africaine

    – La partie française a marqué son étonnement et son incompréhension envers la position adoptée par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Zuma, au sujet de la question nationale. Les responsables français ont indiqué que Mme Zuma est très active sur cette question et que sa position ne reflète pas celle de la majorité des Etats africains sur la question nationale.

    – M. Beillard a indiqué avoir constaté « un certain agacement » face à la présence forte sudafricaine et algérienne au sein de l’UA. Pour le responsable français, les autres grands pays d’Afrique, notamment le Nigéria et l’Ethiopie comptent reprendre la place qui leur revient et que cela pourrait constituer un élément de positionnement positif pour le Maroc. Le prochain renouvellement du poste de Commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité ne reviendrait probablement pas à l’Algérie.

    – Il convient de souligner que Mme Le Gal a fait savoir que le Président de la République française compte effectuer prochainement une visite en Afrique du Sud.

    La question nationale, notamment la possibilité de tempérer les positions à l’encontre de notre pays pourrait être évoquée avec les autorités sudafricaines.

    L’appréciation des autorités françaises du rôle joué par le Maroc au Sahel

    – Les responsables français ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Maroc d’avoir soutenu la France dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Ils ont fait part de leur conviction sur la profondeur historique, culturel et stratégique du Maroc au Sahel et en Afrique et de leur condamnation des manoeuvres visant à exclure notre pays des questions sahéliennes.

    – La partie française a également manifesté ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation dans cette région. Les éléments d’appréciation dont elle dispose font état d’un déplacement de la menace au Sud de la Libye au Soudan et au Niger.

    – A cet égard, les responsables français ont fait part de la nécessité de trouver un cadre de coopération qui englobe l’ensemble des pays concernés, y compris le Maroc et l’Algérie. Ils ont marqué leur intérêt quant à l’éventualité de l’élargissement de la CENSAD à l’Algerie. Le cadre 5+5 élargi aux pays du Sahel pourrait aussi présenter un intérêt, même s’il est informel.

    – M. Beillard a souhaité voir le Maroc jouer un rôle stabilisateur dans la région sahélienne sur le plan religieux. Il a indiqué que la France accorde un intérêt particulier à la profondeur soufie du Maroc qui pourrait constituer un contrepoids essentiel aux mouvances islamistes extrémistes dans la région.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #France #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #Sahel

  • Maroc – France : Consultations sur l’Afrique

    Tags : Maroc, France, Union Africaine, Sahara Occidental,

    Lors de la rencontre avec l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en France et L’Ambassadeur-Directeur des Affaires Africaines, les responsables français ont fait part de leur volonté « d’africaniser les relations bilatérales entre le Maroc et la France ».

    Mme le Gal et M. Beillard ont émis le souhait d’organiser une visite à Rabat pour poursuivre les consultations politiques avec le Maroc sur les questions africaines et également pour préparer le Sommet de l’Elysée. (M. Beillard a souhaité renforcer la coordination au niveau de New York, Paris, Rabat et Addis Abeba en précisant que des instructions seront données dans ce sens aux ambassades françaises dans ces capitales). Il ressort de ces rencontres les éléments d’information suivants :

    La question nationale au sein de l’Union Africaine

    – La partie française a marqué son étonnement et son incompréhension envers la position adoptée par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Zuma, au sujet de la question nationale. Les responsables français ont indiqué que Mme Zuma est très active sur cette question et que sa position ne reflète pas celle de la majorité des Etats africains sur la question nationale.

    – M. Beillard a indiqué avoir constaté « un certain agacement » face à la présence forte sudafricaine et algérienne au sein de l’UA. Pour le responsable français, les autres grands pays d’Afrique, notamment le Nigéria et l’Ethiopie comptent reprendre la place qui leur revient et que cela pourrait constituer un élément de positionnement positif pour le Maroc. Le prochain renouvellement du poste de Commissaire de l’Union africaine à la paix et à la sécurité ne reviendrait probablement pas à l’Algérie.

    – Il convient de souligner que Mme Le Gal a fait savoir que le Président de la République française compte effectuer prochainement une visite en Afrique du Sud.

    La question nationale, notamment la possibilité de tempérer les positions à l’encontre de notre pays pourrait être évoquée avec les autorités sudafricaines.

    L’appréciation des autorités françaises du rôle joué par le Maroc au Sahel

    – Les responsables français ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Maroc d’avoir soutenu la France dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Ils ont fait part de leur conviction sur la profondeur historique, culturel et stratégique du Maroc au Sahel et en Afrique et de leur condamnation des manoeuvres visant à exclure notre pays des questions sahéliennes.

    – La partie française a également manifesté ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation dans cette région. Les éléments d’appréciation dont elle dispose font état d’un déplacement de la menace au Sud de la Libye au Soudan et au Niger.

    – A cet égard, les responsables français ont fait part de la nécessité de trouver un cadre de coopération qui englobe l’ensemble des pays concernés, y compris le Maroc et l’Algérie. Ils ont marqué leur intérêt quant à l’éventualité de l’élargissement de la CENSAD à l’Algerie. Le cadre 5+5 élargi aux pays du Sahel pourrait aussi présenter un intérêt, même s’il est informel.

    – M. Beillard a souhaité voir le Maroc jouer un rôle stabilisateur dans la région sahélienne sur le plan religieux. Il a indiqué que la France accorde un intérêt particulier à la profondeur soufie du Maroc qui pourrait constituer un contrepoids essentiel aux mouvances islamistes extrémistes dans la région.

    La situation au Sahel et en Afrique Centrale

    – Sur la situation au Mali, les responsables français ont exprimé leur satisfaction quant aux déroulements des élections présidentielles. M. Beillard a fait savoir que la France continuera de rester vigilante sur la question du Mali en maintenant une présence militaire (1000 soldats) et en suivant de près la question de la réconciliation nationale.

    M. Beillard a estimé que le nouveau Président malien entretient de bonnes relations avec l’Algérie. Il s’est interrogé sur l’orientation du nouveau Ministre des Affaires Etrangères en soulignant que pour la France il s’agira pour le gouvernement malien de faire preuve d’équilibre.

    Tout en faisant part du jeu trouble de l’Algérie au Mali et au Sahel (la question touareg, ses relations avec Ansar Dine et avec le Capitaine Sanogo devenu Géneral depuis ), M. Beillard a marqué son inquiétude sur le rôle que jouera l’Algérie notamment après les prochaines élections présidentielles.

    – La situation en République Centre-Africaine a également été abordée. M. Beillard a indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais compte plutôt interpeller ses partenaires européens et au Conseil de Sécurité sur la situation « dramatique et dangereuse » dans ce pays, qui peut avoir un impact régional.

    Tout en se félicitant de la décision de l’UA d’envoyer des troupes en RCA, M. Beillard a souligné que la France est en consultation avec les Etats Unis d’Amérique pour examiner la possibilité d’aider au déploiement des troupes africaines. Une nouvelle résolution sera soumise au Conseil de Sécurité pour soutenir l’UA et la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale.

    – Le responsable français a également marqué les inquiétudes de la France au sujet de la situation au Soudan. Tout en soulignant la déception des pays occidentaux, notamment des Etats Unis, par rapport au Soudan du Sud, M. Beillard a fait état d’un rapprochement dangereux entre le Président soudanais, l’Iran et le Hamas ce qui suscite le mécontentement de l’Arabie Saoudite. Il a également fait état d’incursion israélienne dans le territoire soudanais pour stopper la livraison d’armes au Hamas.

    La situation en Afrique de l’Ouest et en Golfe de Guinée

    – Les responsables français ont fait savoir que la piraterie dans le golfe de guinée, d’où proviennent la majorité des importations pétrolières de la France, constitue également une source de préoccupation. La France y a relevé une augmentation considérable des actes de la piraterie en off shore, estime que l’UE pourrait aider les pays africains à lutter contre ce fléau.

    – Tout en remerciant le Maroc pour l’aide apportée aux autorités gabonaises en matière de Sécurité, les responsables français ont indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais estime nécessaire de sensibiliser les pays de la région, notamment le Nigéria qui dispose d’une marine efficace, sur les dangers de la piraterie.

    – S’agissant de la Guinée Bissau, M. Beillard a indiqué que la France encourage le gouvernement de la Guinée Bissau à plus de transparence et à l’organisation d’élections. Il a confié la réticence du Portugal et de l’Angola de voir une grande implication française dans ce pays. Il a estimé que la situation pourrait évoluer positivement notamment à travers l’implication de la CEDEAO et de la Communauté des pays lusophones.

    – Mme Le Gal a pour sa part fait savoir que les procédures judicaires dans le cadre des affaires « dites de bien mal acquis » vont suivre leurs cours. Elle a indiqué que le Président français a expressément interdit toute intervention de l’exécutif dans la justice. Mme Le Gal a ajouté que seule la Guinée Equatoriale continue d’effectuer des démarches en France à ce sujet.

    La région des grands Lacs

    – M. Beillard a estimé que la situation dans la région des Grands Lacs évolue positivement. Il a indiqué que la résolution 2098 marque l’émergence d’une nouvelle doctrine au sein des OMP en autorisant le déploiement d’une force musclé. Il a souligné que les efforts se poursuivent avec l’ensemble des acteurs de la région pour substituer le pillage de la RDC à une nouvelle forme de coopération permettant
    l’exportation des biens à travers l’océan indien au profit de tous les pays de la région.

    – Le responsable français a fait savoir que le Rwanda a oeuvré pour faire échouer ce processus. Les Etats Unis d’Amérique et la Grande Bretagne ont marqué leur mécontentement au sujet des agissements du Rwanda et du M23. Il a indiqué qu’au sein de l’administration américaine seule Mme Susan Rice continue de soutenir ce pays.

    Le Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique

    – M. Hugo Sada et Mme le Gal ont présenté les grandes lignes du prochain Sommet l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique. La partie française a indiqué que la France souhaite à la fois s’inscrire dans la continuité des précédents exercices (au niveau du format) et marqué la différence en établissant un partenariat d’égal à égal et gagnant-gagnant. Environ une quarantaine de Chefs d’Etat sont attendus à
    cet événement.

    – Les responsables français ont ajouté que le Sommet de l’Elysée marque le début d’une séquence qui permettra à la France de plaider et de faire la promotion de l’Afrique au niveau Européen. Le Sommet de l’Elysée sera suivi en Décembre par le Conseil de Défense Européen et par le Sommet UE-Afrique en avril 2014.

    Trois thèmes seront abordés lors de ce Sommet de l’Elysée:

    – La question de la Paix et de la Sécurité: Pour la partie française il s’agira de tirer les enseignements pour pouvoir mieux assister le contient africain. La France compte oeuvrer pour aider les pays africains à renforcer leurs capacités à trois niveaux, au niveau national, sous régional, et régional.

    – La question de l’aide à la mise en place de la force de réaction rapide de l’UA est également envisagée. D’autres thématiques seront également abordées notamment la lutte contre le terrorisme, le narco trafic et la piraterie maritime.

    Il convient de souligner que la partie française a également annoncé la volonté de la France d’organiser, en 2014 un Sommet UE-Amérique-Afrique sur le trafic de la drogue. Le soutien des pays africains à cette
    initiative pourrait être demandé lors du Sommet de l’Elysée.

    – La question du développement: Les responsables français ont indiqué qu’il s’agira d’examiner les moyens de renforcer le partenariat entre la France et l’Afrique et au delà entre l’UE et l’Afrique dans une logique gagnant-gagnant. Plusieurs pistes de réflexions sont à l’étude notamment, les échanges humains et intellectuels, la mise en place d’instruments de financement au service de la Croissance et l’accélération de la croissance par le partenariat public-privé.

    – La question du changement climatique: les responsables français ont indiqué que le Sommet de l’Elysée constituera une occasion idoine pour fédérer les efforts et harmoniser les positions en prévision de la conclusion d’un nouvel accord international sur le climat lors de la Conférence des Etats Parties Cop21 en 2015 à Paris.

    – La partie française qui souhaiterait une forte participation des pays africains anglophones et lusophones, a indiqué que les pays suspendus de l’UA ne seront pas conviés au Sommet. Pour l’instant l’Egypte n’est pas conviée à ce sommet, mais cette position pourrait évoluer, en fonction des avancées politiques que connaitra ce pays. Elle a fait savoir que l’ensemble des délégations pourra intervenir lors des tables rondes mais que la priorité sera accordée aux délégations représentées au niveau de chefs d’Etat. A cet égard, Mme Le Gal a souhaité connaitre la table ronde au cours de laquelle le Maroc souhaiterait intervenir afin de pouvoir inscrire notre pays dans l’agenda.

    #Maroc #France #Afrique #Union_Africaine

  • Maroc – Espagne : Note succincte sur les relations bilatérales

    Tags : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, migration,

    RELATIONS DIPLOMATIQUES

    Le Maroc et l’Espagne entretiennent des relations diplomatiques depuis le 11 février 1957, date de la signature du traité diplomatique.

    M. M. Ahmadou Ould Souilem, est Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Madrid.

    M. Alberto NAVARRO est Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Maroc.

    RELATIONS POLITIQUES

    Les relations maroco-espagnoles sont régies, entre autres, par le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération de 1991 qui prévoit des réunions régulières de Haut Niveau (RHN).

    Les visites d’Etat effectuées de part et d’autre du Détroit de Gibraltar, ainsi que le rythme et la régularité des rencontres entre les différents responsables des deux pays contribuent largement au raffermissement des liens exceptionnels qui unissent le Maroc et l’Espagne.

    Les orientations des politiques étrangères des deux pays s’inscrivent dans une vision politico-stratégique partagée sur les grandes questions telles que la sécurité en Méditerranée, la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, le trafic de drogue, etc.

    En décembre dernier, Mariano Rajoy a affirmé son intention de récupérer l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne. Il a même souligné l’importance économique de cet accord pour l’Espagne. Devant le Congrès espagnol le second jour de son investiture, Rajoy a exprimé sa détermination à entretenir de fortes relations de partenariat avec le Maroc.

    Le Roi Mohamed VI a reçu, début janvier un appel téléphonique du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Le Roi Mohamed VI et le chef du gouvernement espagnol ont insisté, lors de cet entretien téléphonique, sur la nécessité de renforcer les liens entre les deux pays. Dans ce cadre, Mariano Rajoy a déclaré son intention d’effectuer une visite au Royaume. Une visite d’amitié mais aussi de travail.

    M. Rajoy a également contacté par téléphone, le Chef du Gouvernement M. Abdelilah Benkirane pour confirmer sa venue au Maroc mais la date n’a pas encore été fixée.

    REUNION DE HAUT NIVEAU

    La 9èmeRéunion de Haut Niveau (RHN) maroco-espagnole, a été tenue le 16 décembre 2008,à Madrid, sous la présidence de l’Ex Premier Ministre M. Abbas El Fassi et de l’Ex Chef du Gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

    Cette rencontre a été, marquée par la signature d’un nouvel accord de coopération financière portant sur une enveloppe financière de 520 millions euros.

    Par la même occasion, le Maroc et l’Espagne ont signé un mémorandum d’entente établissant un cadre formel de coopération entre les deux pays dans le domaine d’appui à la protection de l’enfance. Cet accord s’inscrit dans la stratégie du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité pour la période 2008-2012.

    La prochaine RHN est prévue au Maroc au premier semestre 2012.

    QUESTION NATIONALE

    – Position du gouvernement sortant (socialiste)

    Avec l’avènement du gouvernement Zapatero, l’Espagne conforte sa position de neutralité constructive dans le sens qu’elle œuvre, en concertation avec la France et les Etats-Unis à la recherche d’une solution politique acceptable pour les parties, et en s’octroyant un rôle d’intermédiaire entre le Maroc et les autres parties.

    Au sujet de l’initiative marocaine, le Chef du Gouvernement espagnol avait souligné que son pays « accueillait la proposition d’autonomie avec intérêt et considère qu’elle pourrait déclencher une nouvelle dynamique de dialogue pour surmonter l’impasse actuelle et progresser sur cette base pour parvenir à un règlement de ce différend qui assure le principe de l’autodétermination ».

    Le gouvernement espagnol a, par la voix de sa MAEC, Mme Trinidad Jiménez estimé, le 20 janvier 2011, qu’il existe d’autres alternatives que le référendum pour résoudre le conflit du Sahara. Elle a affirmé « qu’il faut être conscient de la difficulté de la tenue d’un référendum pour résoudre ce contentieux. Le Polisario lui-même reconnaît le caractère complexe de la tenue de cette consultation, il est d’ailleurs dans l’incapacité de fournir un recensement des personnes qui pourraient y participer ».

    La chef de la diplomatie espagnole a ajouté que « l’Espagne applique le principe de neutralité active, elle tente d’être constructive et essaie de rapprocher – même si c’est difficile – les positions du Maroc et du Polisario ».

    Pour Madrid, a-t-elle encore souligné, « la meilleure solution est celle qui sera le fruit d’un accord entre les parties. Nous voulons que ce problème soit résolu dans le cadre de la communauté internationale au sein des Nations Unies », a conclu Trinidad Jimenez.

    Cette déclaration de la chef de la diplomatie espagnole intervient au moment ou le ministre espagnol de la présidence, Ramon Jauregui, a conseillé au Polisario de ne pas rejeter l’option d’autonomie au Sahara, proposée par le Maroc, comme solution à ce conflit qu’il a qualifié d’ « artificiel ». « Si j’étais le président du Front Polisario, a-t-il dit, je ne rejetterai pas l’option d’autonomie ».

    Dans une déclaration à la radio nationale d’Espagne (RNE), le 18 octobre 2011, la ministre espagnole des Affaires Etrangères a affirmé que « nous n’avons pas la capacité de mettre fin au conflit ou de trouver la solution parceque nous ne somme pas un acteur directement impliqué dans les pourparlers. Ces acteurs sont le peuple sahraoui à travers le front polisario et le Maroc qui mènent des négociations sous les auspices des Nations Unis »

    Concernant le mandat de la MINURSO, le Ministre espagnol des affaires Etrangères avait, lors de son audition, en mars 2010, par la Commission des Affaires étrangères du parlement espagnol, déclaré que le gouvernement espagnol n’avait aucun problème quant à la possibilité d’élargir le mandat de la MINURSOaux droits de l’homme. De son côté, la Vice-présidente du gouvernement espagnol avait soutenu, au terme d’une réunion avec le Secrétaire Général de l’ONU, l’idée d’élargir le mandat de la MINURSO. Cette question a été également évoquée par la nouvelle MAE espagnol, Mme. Trinidad Jiminez, lors de ses rencontres en novembre avec la Secrétaire d’Etat américaine et le MAE britannique.
    A l’occasion des incidents de Gdeim Izik, le gouvernement Zapatero a adopté une position prudente refusant de céder aux pressions (visant la condamnation du Maroc) d’une presse qui s’est montrée particulièrement hostile au Maroc et d’une opposition, menée par le PP, décidée à utiliser tous les moyens susceptibles d’affaiblir davantage Zapatero, et par la même occasion porter préjudice aux intérêt du Maroc comme en atteste la mobilisation des euro-députés du PP pour faire passer, le 25 novembre 2010 au parlement européen, une résolutions sur les incidents de Gdeim Izik.

    – Position du gouvernement de M. Rajoy (PP)
    Au sujet de la question du Sahara, le président du gouvernement espagnol a indiqué après sa nomination qu’il allait défendre le processus de négociation en cours entre le Maroc et le Polisario sous l’égide des Nations Unis, en vue de parvenir à une solution conforme aux résolutions du conseil de Sécurité et du droit International. Il soutient ainsi une position de « neutralité positive » vis-à-vis de ce dossier.

    S’agissant se Sebta et Mélilia, le PP a maintenu depuis sa création en tant qu’alliance populaire, une position ferme quand à l’hispanité des deux présides. A cet effet, M. Rajoy a déclaré lors d’une visite effectuée à Mélilia en marge de la campagne électorale des élections législatives du 20 novembre 2011, « que les espagnols qui vivent dans les deux villes autonomes ont besoin de l’appui, de l’attention et de l’aide pour que ses habitants soient égaux au reste de leurs compatriotes »

    Il est à signaler que le Parti Populaire a rejeté en novembre 2011, lors de la séance plénière du conseil municipal à Madrid, une proposition conjointe de l’Union Progrès et Démocratie (UPyD) et de la Gauche unie (IU) sur le Sahara marocain, le PSOE s’est abstenu mais a refusé néanmoins certains termes du texte proposé en considérant que les questions de la politique étrangère devront être discutées au Parlement.

    – Aide humanitaire

    L’Espagne est le premier donateur d’aide pour les camps de Tindouf. Cette aide a augmenté depuis l’arrivée des socialistes en 2004 pour atteindre en 2007 un montant de 23,5 millions d’euros dont 6.5 millions d’euros sont apportés par l’AECID (agence espagnole d’aide au développement internationale) et le reste est fournis par les communautés autonomes et les entités locales.

    SEBTA ET MELILIA

    La question de Sebta et Melilia figure parmi les différends latents qui risquent à tout moment de compromettre les efforts des deux pays en vue d’instaurer une relation apaisée et durable. Aussi, la sensibilité de cette question quant à la marocanité de ces enclaves a-t-elle toujours été abordée avec subtilité.
    Il est à rappeler qu’au titre des années 2006 et 2007 les visites respectives du Chef du Gouvernement espagnol et des Rois d’Espagne à Sebta et Melilia, avaient suscité une nouvelle tension entre les deux pays.

    En décembre 2011, le groupe parlementaire « coalicion Caballas » de Sebta avait présenté uen proposition à l’Assemblée plenière au sujet de l’intégration de la ville de Sebta dans l’union dounière, avec un régime similaire aux régions ultrapériphériques. Le groupe évoque l’exemple des Canaries qui font partie de l’Union Douanière depuis 1986.

    En janvier 2012, M. Abdelmalek El Berkani (PP) a été nommé délégué du gouvernement espagnol à Mélilia.

    RELATIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES

    1- COOPERATION FINANCIERE

    A l’occasion de la 9èmeRéunion de Haut Niveau, en décembre 2008, un nouvel Accord financier pour la période 2009-2011 portant sur un montant de 520 millions d´euros, a été signé entre les deux Parties. Celui-ci se présente comme suit :

    Crédits concessionnels pour un montant de 400 millions d’euros pour financer des projets publics réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc, étant prioritaires les secteurs de l´énergie, l’environnement et les infrastructures, en particulier dans les domaines des télécommunications et des transports.

    Crédits concessionnels non liés pour un montant de 100 millions d’euros pour financer des projets publics.
    Crédit non remboursable d’un montant de 20 millions d’euros, destiné au financement des études de faisabilité et d’assistance dans les secteurs de l´électricité, l´énergie, l’environnement, les infrastructures, les transports, les télécommunications et les services publics.

    RELATIONS COMMERCIALES

    En 2010, les importations marocaines d’Espagne ont atteint en moyenne 31,4 MMDH et les exportations vers ce pays se sont établies à 25 MM DH, soit un taux moyen de couverture de l’ordre de 79,7%.

    Le montant des importations au titre du premier semestre 2011 s’élève à 19,48 MMDH et les exportations à un montant de 15,83 MMDH ce qui fait de l’Espagne le 2ème fournisseur et le 2ème client du Maroc.

    3- INVESTISSEMENTS ESPAGNOLS AU MAROC (EN MILLIONS DE DH)

    Les investissements espagnols ont augmenté de 76% en 2010. C’est le secteur de l’automobile qui a suscité le plus l’intérêt des investisseurs espagnols, suivi de l’aéronautique, l’électronique, le Nearshoring, l’industrie du textile et de l’agroalimentaire, précise la même source. Ces secteurs ont permis la création de 15.000 postes d’emploi en 2010. Inaugurée officiellement en septembre 2010, la représentation de l’AMDI à Madrid s’est fixée comme objectifs de renforcer l’image économique du Maroc en Espagne et de promouvoir les investissements espagnols dans le Royaume. En 2011, une Chambre de commerce, d’industrie et de services du Maroc en Espagne (CCISME) a été inaugurée à Madrid.

    TRANSFERTS DES MRE

    En 2010, les Marocains résidant en Espagne ont transféré quelques 295 millions d’euros, soit plus de 3,3 milliards de dirhams marocains. Les transferts réalisés par la communauté marocaine d’Espagne en 2010, sont en baisse. Les chiffres affichent, en effet, une régression de 1,67%, soit 4,8 millions d’euros en moins transférés en 2010, en comparaison avec l’année précédente.

    Tourisme

    Entre janvier et juin 2011, le nombre de touristes espagnols arrivés au Maroc est de 845.844 touristes
    DETTE A L’EGARD DE L’ESPAGNE
    L’encours de la dette marocaine à l’égard de l’Espagne s’est établi à fin décembre 2008 à 4,64 MM DH. Les deux gouvernements ont conclu cinq Accords de conversion de la dette en investissements privés, successivement, en 1996, 1997, 2000, 2003 et 2006 portant sur un montant total de 155 M€ et un Accord de conversion de la dette en investissements publics, en 2003, portant sur montant de 50 M€.

    IV- GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURE

    1- PROJET DE LIAISON FIXE A TRAVERS LE DETROIT DE GIBRALTAR

    Le projet de la liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar représente le symbole de la collaboration entre les deux pays autour d’un projet ambitieux qui reliera les deux continents par un tunnel ferroviaire. La sociéténationale des études du détroit «SNED» au Maroc et la société nationale de la communication fixe« SECEG » en Espagne, ont réalisé plusieurs campagnes géologiques et topographiques, des forages profonds et des galeries d’expérimentation d’une grande importance pour le projet.

    Un Comité mixte a été mis en place pour assurer le suivi du projet. La 42èmeréunion de ce comité mixte s’est tenue le 29 octobre 2009, à Tanger.

    2- CENTRALE THERMIQUE DE TAHADDART

    C’est un projet opérationnel depuis 2005, développé en partenariat entre l’ONE (48%), ENDESA qui est une compagnie espagnole (32%) et Siemens (20%). Cette centrale fournira 17% de la demande nationale en électricité. Le montant de l’investissement est de 285 millions d’euros.

    3- L’INTERCONNEXION ELECTRIQUE

    Les deux pays ont posé le premier câble sous-marin, en 1997, rapprochant ainsi davantage les deux rives de la Méditerranée.

    Un deuxième câble a été inauguréà Tarifa, le 05/03/2007. Ce nouveau câble permet de doubler la capacité d’échange (75 MW) entre les deux pays et d’améliorer la sécurité et la fiabilité des deux systèmes.

    Les échanges électriques entre le Maroc et l’Espagne ont connu ces dernières années un développement remarquable qui justifie aujourd’hui le renforcement de l’interconnexion par la réalisation d’une troisième ligne tel que constaté par les deux parties lors de la 9èmeRHN (décembre 2008).

    V- COOPERATION EN MATIERE D’IMMIGRATION

    La communauté marocaine en Espagne s’élève à plus de 800.000 personnes. Cette communauté est confrontée à plusieurs problèmes, notamment d’intégration. Sa situation s’est détériorée dans le contexte de la crise économique qui a durement frappé l’Espagne.
    L’Espagne peine à élaborer une stratégie réelle de l’immigration. En effet, depuis la loi de 2000, quatre textes ont été adoptés par le Gouvernement dont le dernier de la série endurcit davantage les conditions de séjour des étrangers.

    Dans ce contexte, certaines mesures ont été prises, notamment parla municipalité de Vic (Catalogne) de ne plus autoriser la délivrance de certificats de résidence aux étrangers en situation irrégulière.

    La communauté marocaine en Espagne a été fortement touchée par la crise économique et financière par laquelle passe l’Espagne, celle qui travaille dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie, de l’agriculture et des services.

    En 2009, le taux de chômage des marocains en Espagne s’élevait à 47%, soit 209.351 chômeurs, résidant principalement en Catalogne, en Andalousie et à Madrid.
    En 2010, la situation n’en finit pas de s’aggraver et enregistre au 1ersemestre un taux de chômage de marocains qui s’élève à 42,4%.

    Les marocains sans emploi représentent le taux de chômage le plus élevé des immigrés. 120.000 d’entre eux sont au chômage depuis plus d’un an et 140.000 ne perçoivent plus d’allocations chômage.

    VI- COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

    Cette coopération est régie par l’Accord de coopération scientifique et technique signé le 08/11/1979. Une commission mixte, prévue par cet accord, se réunit périodiquement pour faire le bilan des actions de coopération et arrêter un nouveau programme de coopération. Cette commission mixte a tenu six sessions, dont la dernière a eu lieu à Madrid, en 2006.

    Le Maroc figure en tête de liste des pays bénéficiaires de la coopération espagnole au développement tel qu’il ressort des Plans directeurs espagnols de 2001-2004 et de 2005-2008.

    Les zones Nord et Nord-Est du Royaume sont les principaux bénéficiaires de cette aide puisqu’elles bénéficient de plus des ¾ des investissements réalisés au Maroc dans le cadre de cette coopération. Les secteurs prioritaires étant principalement la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme et la protection de l’environnement.

    Outre les fonds alloués par l’Agence Espagnole de la Coopération Internationale au Développement (AECID), certaines communautés autonomes apportent également une contribution dans ce domaine.

    En effet, de 2000 à 2007 le montant de l’Aide Officielle au Développement a atteint les 400 millions d’euros. Ces ressources ont doublé entre 2005 et 2007 passant de 43,24 à 81,43 millions d’euros. Durant cette même période, ce soutien a avoisiné les 200 millions d’euros. Le total des projets en exécution s’élève à 137.

    VII. COOPERATION CULTURELLE

    Cette coopération, régie par l’Accord culturel du 14 octobre 1980, porte essentiellement sur l’enseignement, les affaires culturelles, la communication, le tourisme et la jeunesse et sports. Un Programme d’Application est adopté dans le cadre d’une Commission Mixte culturelle qui se réunit alternativement au Maroc et en Espagne.

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla #Sahara_Occidental #Migration

  • Maroc-Sénégal : Une alliance au nom de la Françafrique

    Tags : Maroc, Sénégal, Sahara Occidental, Mauritanie, Mankeur Ndiaye, Cheikh Tidiane Gadio,

    Le Maroc et le Sénégal sont, certes, liées par des solides relations idéologiques. Ils partagent le rêve commun d’étendre leurs frontières au-delà de celles tracées lors de leur indépendance. C’est ce qui justifie leur alliance contre la Mauritanie. Le Sénégal revendique la partie sud de la Mauritanie dont les habitants sont d’origine négro-africaine en plus de la Gambie dont le territoire est entouré par le pays de la Teranga. Leur alliance consacre l’union des derniers bastions de la Françafrique. L’engagement de Dakar contre la RASD au sein de l’Union Africaine fait partie d’un agenda visant à sauver ce qui reste de la présence française en Afrique. La base militaire installée à Ouakam est là pour réagir contre les récalcitrants.

    Mais, en plus des liens idéologiques, il y a aussi la politique des faveurs. Toutes les classes sociales au Sénégal ont été corrompues par le Maroc. Ce dernier, grâce à l’argent distribué tout azimuth au Sénégal, il y a créée un vaste lobby prêt à vendre son âme au diable s’il le faut.

    Dans ce lobby se trouve des personnalités du gouvernement comme le ministre des Affaires Etrangères, Mankeur Ndiaye qui a été éclaboussé par un scandale qui a été largement repris par la presse sénégalaise qui, grâce aux documents révélés par le cyber-activiste Chris Coleman, a découvert que ses leaders se rabaissent au point de demander l’aumont auprès des ambassades accréditées au Sénégal. Dans ce cas, Ndiaye quémanda à l’ambassade marocaine à Dakar l’équivalent de trois places de pèlerinage. Un montant qui, bien évidemment, gardera dans sa poche.

    Cheikh Tidiane Gadio, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, ancien Envoyé Spécial de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) pour la RCA. En 2014, chargé en octobre 2014 par Macky Sall d’organiser le Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, n’hésite pas à se proclamer confident de la DGED, le service des renseignements extérieurs du Maroc, lorsque ces derniers l’invitent à visiter le Maroc. Il veut arriver seul si les responsables marocains désirent une « rencontre confidentielle » avec lui.

    Babacar Diallo, Directeur Général du Centre d’Etudes, Diplomatiques et Stratégiques de Dakar,Directeur de l’Ecole Panafricaine d’Intelligence Economique et de Stratégie, a été engagé par la DGED pour défendre, le 8 octobre 2014, les thèses marocaines en tant que pétitionnaire à l’Assemblée Générale de l’ONU.

    Bacre Waly Ndiaye, Directeur de la Division des Organes des Traités, au Haut Commissariat des Droits de l’Homme, était un confident de l’ancien ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale. Celui-ci a invité ses supérieurs à l’inviter, en tant que « fervent Tijane », pour un pèlerinage à Fès dans des lignes qui en disent long sur la politique sénégalaise du Maroc.

    Le mystérieux hacker a aussi mis en ligne une nouvelle révélation sur le lobby marocain au Sénégal. Il s’agit d’un email envoyé par Lamine Tall, de l’association d’anciens étudiants sénégalais au Maroc, dans lequel l’amicale demande au roi du Maroc de l’argent pour financer son travail non sans rappeler leur soutien à Rabat « dans son combat contre les ennemis de son intégrité territoriale ».

    Non sans raison, les sénégalais sont assassinés et brutalisés au Maroc sans que les autorités sénégalaises fassent le moindre geste pour exprimer leur condamnation de ces actes.

    #Maroc #Sénégal #Mankeur_Ndiaye #Corruption

  • Au Sahara, les forces du fait accompli mènent le jeu

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, décolonisation,

    A la fin de la Seconde guerre mondiale et à la création de l’ONU, plus de 800 millions d’habitants étaient encore sous domination de puissances étrangères

    Par Nadir Bacha

    A la fin de la Seconde guerre mondiale et à la création de l’ONU, plus de 800 millions d’habitants étaient encore sous domination de puissances étrangères. Autrement dit, le tiers de la population mondiale vivait encore sous le joug de certains pays industrialisés, comme la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, les Etats-Unis et, à un degré moindre, la Belgique, pour le cas du Congo, avec la France.

    Selon les estimations des experts des Nations unies, un peu plus de 2 millions demeurent dans le cas de la colonisation classique, à travers moins d’une vingtaine de territoires dans le monde. Tel celui des îles Samoa et de Guam, par exemple, sous la tutelle des Etats-Unis. De la Nouvelle-Calédonie et de Gibraltar, sous celles de la France et du Royaume-Uni. Tandis que le Sahara occidental est déclaré (par l’ONU) sous aucune tutelle. Quand la Palestine, Ceuta et Melilla – enclaves espagnoles dans les territoires marocains- ne sont pas mentionnées.

    La Charte des Nations unies, dans le cadre de la gestion des territoires « litigieux», a établi un régime international de tutelle, stipulé dans les articles de 75 à 85 au chapitre XII, ainsi qu’un Conseil de tutelle (Chapitre XII, articles de 86 à 91) dans le but de surveiller certains territoires désignés par l’appellation «territoires sous tutelles» – aucune Assemblée générale des Nations unies, depuis la décision de l’Espagne de se retirer des territoires du Sahara occidental, n’a considéré ces territoires sous une quelconque tutelle étatique qui soit.

    Dans le souci d’activer le processus de décolonisation, l’Assemblée générale a adopté en 1960 une Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés -la guerre d’Algérie qui faisait rage alors et l’activité des politiques du FLN ailleurs ont pour ainsi dire influencé les divers points de vue concernant l’idéologie du colonialisme. Cette déclaration, donc, sur la décolonisation stipule que tous les peuples ont le droit à la libre détermination et proclame la nécessité de cesser au plus vite, inconditionnellement, le colonialisme.

    Deux années plus tard -à l’indépendance officielle de l’Algérie- l’Assemblée générale des Nations unies a mis sur place un Comité spécial pour suivre l’application de la déclaration et formulé des recommandations relatives à son application. Des pays comme le Vietnam, l’Angola, le Mozambique, le Cap Vert, alors, ont depuis acquis leur indépendance après avoir lutté contre l’occupant, pour le premier cité d’une manière endurante et acharnée contre le France, ensuite contre les Etats-Unis. Mais entre-temps, en 1967, Israël, durant la guerre des Six jours, occupe le Golan, le Sinaï et la Palestine, dans les territoires de Ghaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en urgence le 22 novembre 1967 et parvient, à la majorité absolue des quinze membres, à la Résolution 242, condamnant implicitement l’occupation des territoires et stipulant le retrait des troupes israéliennes. Mais elle y adjoint une littérature concernant un processus de paix régionale globale, qui ménage la susceptibilité des superpuissances, les USA partie prenante avec Israël et l’Urss, sympathisante avec les Arabes et le Palestiniens. Un processus de paix qui va durant longtemps, jusqu’à maintenant, noyer la véritable revendication palestinienne. Qui est le recouvrement souverain des territoires arrêtés selon les dispositions du plan de partage en 1947, consacré par la Résolution 181 de l’Assemblé générale de l’ONU. Mais Israël ne se réfère pas aux résolutions lorsqu’il manœuvre dans les territoires anciennement contrôlés par le Royaume-Uni et la France, récupérés à la chute définitive de l’empire ottoman, à travers les accords secrets de Sykes-Picot en pleine guerre mondiale, en 1916.

    Ceuta et Melilla et le rêve de Bruxelles

    Mais bref, sous la protection des Etats-Unis, Israël brave toutes les tentatives de règlements internationaux. Le gouvernement israélien décide, en 1980, d’élever Jérusalem -de l’ouest comme de l’est- en tant que capitale d’Israël, le monde entier est contre lui, y compris les USA, pour la première fois. Le Conseil de sécurité adopte le 20 juin 1980 la Résolution 476 demandant instamment à Israël, la puissance occupante, de se conformer à la présente résolution et d’interrompre les mesures affectant le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem.

    La subtilité est remarquée ici, dès lors que les Etats-Unis n’opposent pas de véto, qui ne dit pas que Jérusalem-Est appartient aux Palestiniens, une partie constituante de la Palestine, mais une ville sainte représentant les trois obédiences abrahamiques.

    Les instances des Nations unies ne cessent de ressasser le discours de la décolonisation. Ses structures demeurent impuissantes pour y parvenir. L’Assemblée générale en 1990 a affirmé que les années 1990-2000 seraient la Décennie de l’élimination du colonialisme. Parce que l’empire soviétique s’est effiloché de lui-même, de même pour le regroupement de la Yougoslavie et la scission de la Tchécoslovaquie, où le redimensionnement des nouveaux Etats s’est produit sans intervention quelconque des Nations unies. D’une Assemblée générale à l’autre, jusqu’à celle de 2011, proclamant la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, il ne ressort absolument rien de concret sur le terrain des revendications. Israël agit en toute liberté dans le fait accompli. Il fait ce qu’il veut dans les territoires soi-disant libérés de Ghaza – se permettant même d’y pratiquer le génocide après l’avoir asphyxier sous l’embargo. D’orchestrer la judaïcité dans les territoires qu’il contrôle, de façon à démontrer au monde, en toute impunité, sa ségrégation anti arabe et anti chrétienne aussi. Pendant que les Etats-Unis confortent autour d’eux le noyau des puissances mondiales contre la reconnaissance de l’Etat de la Palestine. Malgré tout, ça et là, des sursauts «héroïques», symboliques et isolés, qui regardent dans la réalité de la Palestine. La Suède a été l’exemple le plus magistral donné aux autres Etats-membres de l’ONU, les Etats économiquement puissants, capables d’agir sur le plan de la sanction commerciale.

    Il reste le conflit du Sahara occidental. La dernière colonie d’Afrique, si l’on excepte celle de Ceuta et Melilla -puisque le royaume du Maroc lui-même ne semble pas en faire cas. Une colonisation que la totalité des Etats du continent condamne. Au point où le pays colonisateur veut intégrer l’Union européenne. Et rien ne dit -dans ce vaste processus mondial de l’abandon de l’Afrique, si ce n’est l’intérêt pour ses matières premières, aujourd’hui, risques de contamination obligent, même pas pour sa main-d’œuvre-, que Bruxelles n’intégrera pas Rabat en même temps qu’Ankara. Histoire de raconter que le Vieux continent n’est pas si vieux que certains le pensent. Comme les Etats-Unis et la Chine, par exemple. Tentant de consommer la planète par les deux bouts.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Algérie #ONU #Décolonisation

  • Sahara : Le triple engagement de Mohamed VI devant Obama

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Barack Obama, droits de l’homme, Mohammed VI,

    Lors de sa visite de travail à Washington en 2013, le roi Mohamed VI du Maroc a pris un triple engagement discret auprès de son amphitryon, le président Barack Obama, sur le Sahara occidental. Le communiqué officiel n’a pas repris cela.

    L’accord signé a été mis à la lumière grâce à Chris Coleman, un profil Twitter anonyme qui a divulgué des dizaines de documents confidentiels de la diplomatie marocaine. L’accord est défini par un câble que l’ambassadeur adjoint du Maroc auprès de l’ONU, Abderrazzak Laassel, a envoyé le 1er Août dernier à son ministre en lui rendant compte de la conversation avec son homologue américaine Rosemary DiCarlo.

    Un an plus tôt, en Avril 2013, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a tenté de modifier la résolution que le Conseil de sécurité vote chaque année au mois d’Avril sur le Sahara prorogeant le mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployés dans l’ancienne colonie espagnole. Rice a proposé d’amplifier ses compétences pour qu’elle puisse surveiller la situation des droits de l’homme, mais Rabat, soutenue par plusieurs capitales européennes, l’a rejeté.

    Sept mois après, l’administration Obama est revenu à la charge avec d’autres idées et a arraché un triple engagement au monarque. Le roi accepta d’établir un programme de visites sur le Sahara du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme; légaliser un grand nombre d’ONG sahraouies et renoncer à faire juger les civils sahraouis, et les marocains, par des tribunaux militaires.

    Dans quelle mesure Mohamed VI a respecté son engagement? Eric Goldstein, qui est le directeur adjoint pour la région de l’ONG Human Rights Watch (HRW) et qui a une grande connaissance du Maroc, répond à la question. « Le bilan des événements depuis lors par rapport aux visites pour enquêter sur les droits de l’homme est positif», répond-il. « Rapporteurs spéciaux et délégations ont pu s’y rendre et travailler dans de bonnes conditions», dit-il.

    Le deuxième point, cependant, n’a pas été accompli. Le Maroc n’a légalisé au Sahara occidental qu’une seule association : l’ASVDH.

    Le dernier grand procès de civils par des militaires a eu lieu en Février 2013. Vingt-cinq Sahraouis ont été condamnés à des peines allant de deux ans de prison á la perpétuité. Le tribunal les a reconnus coupables de la mort d’onze policiers antiémeutes marocains lors du démantèlement du camp de protestation sahraoui de Gdim Izik en Novembre 2010, près de El Aaiún. Amnesty International et HRW ont violemment critiqué le manque de garanties procédurales pour les accusés.

    Les exigences formulées par l’administration Obama au souverain alaouite peuvent apparaître, du point de vue des droits humains, petites ou timides, mais aucun pays européen, parmi ceux qui entretiennent des relations étroites avec le Maroc, a osé les faire.

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