Étiquette : Sahara Occidental

  • Après 47 ans, l’occupation marocaine du Sahara arrive à sa fin

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Marche Verte, Front Polisario,

    Nous vivons aujourd’hui la commémoration du 39ème anniversaire de la grande catastrophe des sahraouis. Un jour comme aujourd’hui, mais de l’année 1975, le Makhzen avait envoyé ses hordes de colons marocains qui se comptaient par des milliers pour simuler une invasion pacifique des terres du Sahara Occidental pendant que l’armée marocaine mène, plus à l’Est, dans les localités évacuées par les espagnols, un génocide horrible et une épuration ethnique hideuse contre la population civile sahraouie. C’était une invasion en bonne et due forme qui a poussé le peuple sahraoui à l’exil, la mort, la disparition forcée et les détentions en masse en prélude à un série sans fin de catastrophes et de drames individuels et collectifs pour le peuple sahraoui.

    En dépit, la résilience et la détermination du peuple sahraoui pour exercer son droit légitime à l’auto-détermination s’est amplifié de plus et la tour touristique que le régime de Rabat avait comptée de faire au Sahara Occidental s’est fut tournée en un cauchemar obsédant. La résistance armée des forces sahraouies menées par son avant-garde révolutionnaire le ‘Front Polisario’ a bouleversée tous les calculs du régime d’occupation coloniale marocain, le Makhzen.

    Dès lors, aucun état n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental tandis que la République Sahraoui, qui s’est fut déclaré après l’évacuation du dernier soldat espagnole le 27 février 1976, a engrangé des dizaines de reconnaissances. Néanmoins, comment donc le Maroc a pu maintenir son occupation de ce territoire dénommé par les instances onusiennes comme territoire non-autonome ayant le droit inaliénable à l’auto-détermination ?

    Les tactiques de la peur :

    Le Sahara Occidental fait part de la fameuse résolution onusienne 1514 qui date des années soixante et qui avait pour objectif la décolonisation. En dépit, le Maroc a agi par tous les moyens pour que la justice internationale n’ait plus le droit de cité. A cet égard, il a eu recours à la tactique de la peur pour induire l’Ouest dans ses rivalités contre l’Est faisant croire que sa guerre contre le Polisario faisait partie de la guerre froide. Cette tactique été on l’occurrence l’argument qui avait poussé l’Ouest à l’échelon onusien de donner le feu vert à la monarchie marocaine d’envahir le territoire sahraoui par peur qu’il maintiendrait un rattachement avec l’Est. Le Maroc a étiqueté le Polisario d’organisation marxiste qui menaçait les intérêts de ses alliés occidentaux et par suite un appui inconditionnel à son occupation devrait s’intensifier à titre définitif. Une campagne d’aide militaire, politique et économique était dès lors, mise en œuvre à la disposition de l’autocratie moyenâgeuse du Maroc et c’est ce qui l’a aidé ultérieurement à maintenir une grande incursion dans les terres sahraouies. En revanche, les pays qui reconnaissent la République Sahraouis (RASD) n’ont été pas seulement ceux qui se sont alliés avec l’Est mais aussi et dans un grand nombre ceux qui s’alliaient avec le bloque occidental. Une reconnaissance qui dénomme le Polisario plutôt un mouvement de libération de tendance nationale.

    Après l’achèvement de la guerre froide, il était temps de chercher une autre tactique suivant l’humeur de la peur afin de fayoter les maitres de la nouvelle ère de la mondialisation et conquérir leurs esprits. Dans cette guerre globale contre le terrorisme djihadiste, le Maroc encore une fois a trouvé son élan et cherchait par tous les moyens d’être le gendarme invincible et le parrain incontestable dans la guerre contre ce fléau en Afrique et en Moyen Orient. Pour passer à la mise en scène dans sa nouvelle pièce théâtrale, le Polisario devrait être tiqueté de terrorisme. Un lobbying à tous azimuts s’est mis en place pour objectif de lier le Polisario avec la mouvance terroriste, et faire en sorte que la guerre que la Maroc mène contre le Polisario s’inscrit aussi dans cette guerre acharnée contre le terrorisme. Ce même Polisario qu’on lui avait collé une étiquète de marxisme, miraculeusement deviendra un mouvement Islamiste radicale. Quelle magie!!

    L’approvisionnement et la corruption :

    Il est d’une évidente clarté que ces Secrétaires Générales de l’ONU ont rendu ces instances onusiennes à des pépinières malades, voir en état comateux. Au lieu de résoudre les conflits encore émanant de la période précoloniale de décolonisation, ils ont contribué pas seulement à maintenir leurs statuquos mais aussi à aggraver leurs situations, et malgré les efforts de réanimation menés par les deux derniers dirigeants de l’ONU, notamment Kofi Anan et Ban Ki Moon, les instances onusiennes souffrent encore des entraves d’un héritage très lourd à changer. En effet, l’approvisionnement dont bénéfice les départements onusiens pour financer les opérations de paix et la sécurité à travers la planète est devenus un moyen de népotisme et clientélisme envers ces donneurs, sources de soutien en dépit de leurs péchés de dérapage contre les lois humains et abus flagrant de la légitimité internationale. Le Maroc, qui n’a rien à perdre, procède au pillage des ressources du Sahara Occidental et avec l’argent qu’il encaisse par la vente de sa richesse volée contribue à promouvoir les opérations onusiennes. Une conjoncture qui rend le Maroc, la source d’instabilité au Maghreb, exonéré des engagements internationales afin de décoloniser le Sahara Occidental, à titre d’obligation immédiate.

    Pire encore, et comme vient d’être confirmé par tout un flux de documents accablants pendus sur la toile par le dénommé Chris Coleman, la corruption est au cœur du modus opérandi de la politique marocain. Des sommes faramineuses qui se dilapident vers toutes les directions : journalistes, politiciens, régimes corrompus et bien évidemment des hautes responsables onusiens qui sont devenues, hélas, des complices avec l’occupation par offres de corruption. Toutes ces pratiques sordides confirment, preuves à l’appui, ce qu’on savait déjà à travers des déclarations de quelques responsables honnêtes qui avaient rejeté des tentations ruses du régime marocain et aussi à travers ce silence intrigant de ces départements onusiennes malgré les atrocités flagrantes commis depuis des décennies contre le peuple sahraoui et documentés par les grandes organisations des droits humains.

    La propagande et l’oppression :

    L’empiétement massif des colons marocains sur la terre du Sahara Occidental qui a eu lieu après des opérations militaires de ratissage sanguinaire de grande envergure contre les sahraouis était accompagné par une campagne de propagande inédite. Une propagande propagée à longueur de journée au cours du quelle toutes les décisions internationales, notamment de l’ONU et la Cour internationale de Justice sont manipulés pour endoctriner le peuple marocain et éloigner le plus grand danger qui avait menacé l’existence de la monarchie Alaouite, l’armée. Ainsi, les propagandistes à la solde du Makhzen pullulent partout pour maintenir à fond les thèses mensongères du régime expansionniste de Rabat.

    Incapable de transcender ses thèses coloniales à l’échelon international, le Maroc s’est lancé dans une immense opération de lobbying et achat des consciences pour propager sa propagande. Une campagne qui s’étalait sur plusieurs front et dont laquelle des milliards de dollars ont été dépensé. En dépit, aucun n’est dupe pour en croire ses moindres allégations même ceux qui sont tombés dans ses filets de corruption.

    Par ailleurs, vu les facteurs cités ci-dessus, le Maroc perpètre ces crimes contre les sahraouis en toute impunité. Dès lors, le territoire du Sahara Occidental est devenu une prison ouverte au ciel où tous formes de media sont interdits, et où les abus hideux contre les droits humains sont à la quotidienne. Human Rights Watch, Amnesty International, RFK Center et autres ONG internationaux vivement dénoncent les pratiques répressives de dispositif sécuritaire colonialiste marocain. La répression raide est omniprésente dans toutes les sphères et sur tous les niveaux, politique, sociale, culturel et économique.

    L’occupation marocaine du Sahara Occidental s’est maintenue donc à travers la répression, la corruption et les mensonges. En revanche et au fil des années, tous les arguments marocains sont démentis, voir même ridiculisés. Toutes ses tactiques qui font usage de la peur, la corruption, la propagande et la répression sont mises à nu où tout le monde n’en croit plus.

    Après 47 ans, l’occupation marocaine du Sahara Occidental par conséquent s’avère plus que jamais vouée à sa fin.

    Khalil Asmar

    #Maroc #Sahara_Occidental #Marche_verte

  • Sahara occidental : le rêve vire au cauchemar -Opinion-

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Hassan II, Ceuta, Melilla, MINURSO,

    Par Chertat Ould Ejjembe

    Il y a quarante ans, à une année près, Hassan II, roi du Maroc, et la Mauritanie de Mokhtar Ould Dada, ont envahi le Sahara occidental, vidé de l’occupation espagnole. Hassan II a dit que ce pays lui appartenait, après avoir appartenu à ses ancêtres, sans expliquer alors pourquoi il le partageait avec un pays, dont il disait aussi qu’il lui appartenait. Il n’a pas dit, non plus, pourquoi il n’a pas organisé, avant ce jour, sa folklorique et ridicule «marche verte», ni pourquoi il ne l’a pas revendiqué à l’Espagne. Comme il ne dira pas pourquoi il ne regardait même pas du côté du nord de son royaume, vers Ceuta et Melilla.

    Son fils et successeur au trône, sur les traces du père, continue de suer sang et eau pour garder «son Sahara», délaissant les 20% reconquis par le Front Polisario, sans regarder vers ces morceaux de son fief spoliés par les Espagnols. Il continue de braver l’ONU, en ignorant ses résolutions, notamment celle qui ordonne l’organisation d’un référendum d’autodétermination au profit des Sahraouis. S’il peut avoir ce privilège, au même titre que l’entité sioniste, de bafouer la légalité internationale et de nier un peuple, ce n’est pas du tout dû à sa puissance militaire.

    Son armée a été taillée en pièces par la résistance sahraouie et le cessez-le-feu onusien l’a sauvée du désastre. Un cessez-le-feu concédé il y a 31 ans, en contrepartie d’un référendum qui devait se tenir il y a 31 ans, sous la supervision de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui attend toujours d’accomplir la tâche pour laquelle elle a été désignée. Un cessez-le-feu extorqué grâce à un parjure de la France et des Etats-Unis, chefs de file de l’ignominie. Il fallait sauver, à la fois, le Makhzen de l’effondrement et faire contrepoids contre l’Algérie. Car il s’agit bien de cela.

    Cependant, les Sahraouis devaient finir par disparaître de la scène. Et l’eau a coulé sous les ponts. Les Sahraouis sont toujours aussi déterminés à récupérer les 80% occupés de leurs pays et leur cause gagne du terrain. Progressivement, avec la reconfiguration de la carte des intérêts impérialistes, le Makhzen voit s’écrouler ses certitudes sur un soutien occidental sans faille. Exemple, le 9 octobre 2014, la Cour de Justice de l’Union européenne a décidé d’exclure «toute possibilité pour les navires communautaires d’exercer des activités de pêche dans les zones de pêche marocaines sur le fondement d’une licence délivrée par les autorités marocaines sans l’intervention des autorités compétentes de l’Union européenne».

    Autre exemple, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, vient de déclarer que son gouvernement allait se «pencher sur le cas du Sahara occidental après un examen approfondi de la situation actuelle». Les sionistes eux-mêmes, devant les reconnaissances en cascade d’un Etat palestinien, font un parallèle avec le statut du Sahara occidental. Emmanuel Navon, chef du Département de Science politique et de Communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem, s’insurge ainsi : «Comme la RASD (République Sahraouie), l’Autorité palestinienne (AP) ne contrôle que partiellement le territoire qu’elle revendique» Pour lui, en reconnaissant la Palestine en tant qu’Etat, «la Suède pratique une politique de deux poids deux mesures» Et enfin, cette affirmation du sous-secrétaire d’État parlementaire des Affaires étrangères, Tobias Ellwood, où est reconnu «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

    Mohammed VI est bien dans ses petits souliers. Le Polisario a bien d’autres soutiens, au contraire de ce qu’il dit et de ce que disent tous les médias qui, systématiquement, quand il le cite accolent la formule «soutenu par l’Algérie».

    #Sahara_Occidental #Maroc #Algérie #Front_Polisario

  • Palestiniens et Sahraouis : victimes de l’indifférence de l’ONU

    Tags : Sahara Occidental, Palestine, Israël, Maroc, ONU,

    Ces derniers jours, l’opinion publique mondiale a fermement condamné l’opération punitive infligée aux attaques à la roquette par l’organisation Hamas. Les attaques ont mis fin à la vie de plus de 2 000 civils palestiniens dans la bande de Gaza souffrante, sans oublier les victimes israéliennes innocentes.

    El pueblo palestino, luego de la intempestiva retirada británica, por no decir abandono de sus obligaciones como potencia administradora (como España luego de los fatídicos acuerdos de Madrid) en 1948 comenzaría la Nakba (“Catástrofe”) obligando a millares de familias a huir de Guerre. Ceux qui sont restés ont dû subir et subissent encore le régime d’occupation militaire, privés de leurs droits et toujours soumis à l’arbitraire de la puissance occupante. Le régime d’autonomie après les accords d’Oslo, en tant qu’étape vers la création d’un État palestinien libre, a été abandonné en raison de l’intolérance, de l’indifférence de la communauté internationale. Les années d’occupation, l’absence d’ »Etat », l’usurpation de leurs terres avec l’arrivée des colons, les divisions dans le mouvement nationaliste et le sectarisme, soutenus par des agents extérieurs opportunistes, ils ont conduit de nombreux Palestiniens au pire de la violence. Les Nations Unies, la Ligue arabe, l’Union européenne et les États-Unis ont rempli les Palestiniens de promesses.

    Les accords d’Oslo et la « feuille de route » et bien d’autres plans de paix sont lettre morte dans un contexte sombre pour les Palestiniens. Des milliers de personnes restent dans des camps de réfugiés, continuant à être des citoyens de seconde classe (maintenant menacés par la guerre civile syrienne, les forçant à s’exiler davantage) et dépendant de l’aide internationale. La soi-disant « Autorité nationale palestinienne » – un titre pompeux, comme l’a dit un journaliste espagnol – pour une sorte de gouvernement municipal a en pratique obtenu des succès significatifs, en obtenant des dizaines de pays (par exemple, une grande partie de l’Amérique latine) reconnaître l’existence d’un État palestinien. Même cet État palestinien fait partie de l’UNESCO. Malgré cela, l’illégalité, l’oppression et la souffrance perdurent au quotidien. C’est une leçon claire pour les promesses du régime d’autonomie proposé par le roi du Maroc, pour le cas sahraoui. Le cas palestinien est un bon exemple, au cas où ils voudraient appliquer les « accords d’Oslo » dans une version pour le cas sahraoui.

    Le drame palestinien, victime des machinations des grands intérêts indicibles, ressemble largement au drame du peuple sahraoui qui, contrairement aux Palestiniens, est un peuple oublié. Ils ne font la une d’aucun média de masse, malgré leur longue souffrance. D’une part des milliers sont des citoyens de seconde classe dans les territoires occupés par le Maroc et d’autre part, des milliers vivent dans une situation précaire dans les territoires libérés et dans les camps de réfugiés de Tindouf, toujours dépendants d’une aide internationale en diminution.

    Les Sahraouis, ont vu comment les Palestiniens, la puissance administrante, lorsqu’elle a estimé que continuer à remplir ses obligations ne lui convenait plus, ont fait les malts et les ont laissés à eux-mêmes. Les Sahraouis n’ont pas eu la chance des Palestiniens qui sont venus cinq armées pour les aider. Ils ont dû mener seuls une guerre qui, dès le début, semblait perdue.

    En ces jours où les caméras de la presse internationale montraient les ruines de Gaza, les sans-abris par les attaques aériennes et l’exil de milliers de personnes, le drame de Tifariti, Um Dreiga et d’autres noms immortalisés par les bombardements 70 avec les colonnes me vint à l’esprit réfugiés, fuyant les crimes du roi Hassan II.

    Les Sahraouis, comme les Palestiniens, leur ont fait des promesses qui sont tombées dans l’oreille d’un sourd et constatent dans cette longue attente à quel point l’illégalité semble triompher devant des Nations Unies totalement indifférentes. Un comportement qui a coûté de nombreuses vies. Dans le cas sahraoui, l’ONU demandera-t-elle un jour pardon au peuple sahraoui comme dans le cas de la tragédie syrienne ? Non seulement le pardon doit être accordé à des milliers de personnes qui attendent depuis des décennies de rentrer chez eux, de retrouver leurs proches, leurs amis, mais ils doivent également mériter une réparation historique. Une responsabilité que l’ONU ne pourra pas se soustraire. Si vous le faites, vous ne serez rien de plus qu’un complice de crimes internationaux très graves.

    #Sahara_Occidental #Maroc #Palestine #Israël

  • Contribution : Que cherche le Makhzen ? La guerre ?

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental,

    Par Samia Benajla

    “Parler de paix tout en pensant à la guerre”

    Depuis le 20 mai 1973, il y a une guerre de suprématie au Sahara occidental, menée par le Makhzen.

    Des milliers de personnes sont mortes durant ces trente neuf dernières années à la suite de l’occupation du territoire par les troupes marocaines.

    Si la question du Sahara occidental pouvait trouver une solution maghrébine avant la signature, en novembre 1975, de l’accord tripartite, la “marche verte” de Hassan II organisée en vue de l’occupation du territoire contesté, a donné une dimension internationale au conflit sur lequel la Cour internationale de justice a eu à se prononcer à la demande de Rabat.

    Dans son avis, la CIJ n’a trouvé aucun lien juridique voire historique susceptibles de rattacher le Sahara occidental au Maroc, lui-même au prise avec un bled Es-siba dans le sud du pays.

    D’ailleurs, au moment de l’indépendance du Maroc en mars 1956, des personnalités de l’Armée de libération marocaine avaient refusé de déposer les armes tant que Tarfaya, Ifni, Ceuta et Mellila, n’auront pas été libérées de la domination espagnole.

    Le Sahara occidental n’ayant pas été considéré comme une partie du territoire marocain à libérer, malgré les incessantes revendications de Allal El Fassi pour la récupération de e qu’il appelait “les territoires spoliés”, citant en juin 1956, “Tanger, le Sahara sous influence espagnole et française, de Tindouf à Colomb Béchar, Touat, Kenadza et l’ensemble de la Mauritanie”.

    Si Tanger a été récupérée huit mois après la proclamation de l’indépendance du Maroc, elle est restée sous un statut spécial jusqu’en 1960, Tarfaya ne lui a été restituée qu’en 1958 et Ifni est demeurée sous la tutelle espagnole jusqu’au 30 juin 1969 par une décision de l’ONU qui considérait ce territoire non autonome.

    L’armée de libération marocaine dans son refus de rendre les armes, parce qu’elle considérait l’indépendance du Maroc incomplète, n’avait revendiqué ni les territoires algériens ni le Sahara occidental ni la Mauritanie que le roi Hassan II a fini par reconnaître en 1969.

    Le roi Mohamed V lui-même ne commençait à s’intėresser au Sahara occidental qu’en 1958 devant les fortes pressions de Allal El Fassi et de son parti l’Istiqlal, et au moment où la France avait créé l’Ocrs (organisation commune des régions sahariennes).

    En tout cas, cette “revendication” des populations, des tribus qu’il a nommées, et non de la terre, avait laissé planer le doute sur la position officielle du trône. D’autant que Mohamed V, dans une déclaration faite au journal français “Le Monde” du 9 mars 1956, quelques jours seulement après la proclamation de l’indépendance, affirmait :

    “… Nos efforts seront sans effets tant que le sol national restera morcelé, soumis à des statuts et des régions divers, et cela en dépit de la maturité du peuple marocain et de la conscience qu’il a prise de la nécessaire réunification du pays , ne se trouve-t-il pas déjà uni le peuple autour du même trône , sous le même drapeau, dans cette communion de sentiments qu’inspire l’appartenance à la même nation.”

    Tout est dit. Mohamed V ne semblait se préoccuper que des zones reconnues marocaines occupées par l’Espagne (Ifni, Ceuta, Melilla, Tarfaya).Il ne formule aucune prétention explicite sur la Saguiet El Hamra et le Rio de Oro. Et le 27 mars 1956, il confirme :
    “Le Maroc va réaliser son unité à l’intérieur de ses frontières historiques (…). L’unité du Maroc est en marche. Il n’y aura plus de zone (…). Il ne reste plus maintenant qu’à consacrer par des accords politiques et juridiques son unité déjà pratiquement réalisée.”

    Curieusement, cette déclaration a été faite quelques jours seulement avant son départ en Espagne où il devait rencontrer le général Franco.

    Du reste, le Makhzen ne formule aucune protestation lorsque l’Espagne et la France menèrent une opération militaire sanglante, l’opération Ecouvillon, en février 1958, le Maroc se préoccupait de négocier le retour de Tarfaya à la mère patrie.

    En vérité, depuis la fin des années 50, le problème du Sahara est devenu un problème de politique intérieure marocaine qui aurait pu coûter son trône à Hassan II devant l’intransigeance des partis politiques sur les questions des libertés publiques. La revendication du Sahara occidental a soudé, de gré ou de force, l’unité nationale.

    De la même manière que l’Algérie, le Maroc confronté à une profonde revendication démocratique venant de partisans d’une monarchie constitutionnelle et de républicains cherche, en excitant le nationalisme de ses ressortissants, à réaliser, comme l’avait fait Hassan II en 1975, une sorte d’union sacrée.

    Le seul moyen d’y parvenir est d’accuser l’Algérie non seulement d’empêcher la “réunification” du Maroc de tentatives d’agression. Aussi, seule façon, aujourd’hui, de sortir de ce conflit est de se conformer aux résolutions pertinentes des Nations Unies, notamment la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, la résolution du Comité spécial de l’ONU du 16 octobre 1964, les résolutions 2229 (XXI) du 20 décembre 1966, 2354 (XXII) du 19 décembre 1967, 2428 (XXIII) du 18 décembre 1968, 2591 (XXIV) du 16 décembre 1969, 2711 (XXV) du 19 janvier 1971, 2883 (XXVII) du 14 décembre 1972, 3162 (XXVIII) du 14 décembre 1973 et toutes celles qui les ont suivi…

    Toutes les résolutions, sans exception, ont réaffirmé “leur attachement au principe de l’autodétermination et leur souci de voir appliquer ce principe dans un cadre qui garantisse aux habitants du Sahara sous domination espagnole l’expression libre et authentique de leur volonté”.

    Le départ de l’Espagne en 1975 n’a changé en rien la position de l’ONU quant au statut du Sahara occidental qui demeure un territoire sous domination.

    Les manoeuvres dilatoires du Maroc ne changeront rien au problème qui est celui de l’indépendance du territoire par la voie du référendum.

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Contribution : Le palais marocain aux abois

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières,

    Par Ali Bouziane

    Parce qu’elle a rappelé ses positions constantes à l’égard de la question sahraouie, l’Algérie a eu droit à une volée de bois vert de la part du Maroc. Et c’est son agence de presse officielle qui s’est chargée de mener les attaques contre notre pays.

    C’est dire que ce royaume se sent réellement morveux. Sinon, en quoi le rappel de positions, maintes fois réitérées, le gêneraient-ils. Le respect des droits de l’homme fait partie intégrante de la déclaration universelle des droits de l’homme. Et si le Maroc respectait le principe de la libre expression et circulation, il aurait certainement fait l’économie d’attaques que rien ne justifie.

    Pour sa part, Mohamed VI n’a pas tari de critiques virulentes à l’égard de l’Algérie. C’était à l’occasion d’un discours qu’il a prononcé devant ses parlementaires à l’occasion de l’ouverture de leur session. Il a été jusqu’à qualifier sans la citer l’Algérie d’ennemi. Ce qui s’apparente à une véritable déclaration de guerre. Totalement sur la défensive, il a battu le rappel de ses troupes pour déverser tout le venin sur l’Algérie. Il a même sommé ses parlementaires de s’y mettre sérieusement.

    « Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d’aborder notre cause nationale primordiale, nonobstant les initiatives sérieuses entreprises par certains parlementaires, mais qui demeurent, malgré tout, insuffisantes. Voilà qui est de nature à encourager nos adversaires à passer à la vitesse supérieure dans leurs manœuvres pour porter préjudice à notre pays ». Le mot est lâché. Le successeur de Hassan II considère l’Algérie comme adversaire de son pays et un ennemi déclaré qu’il faudra contrecarrer.

    Il faut savoir raison garder

    Ce discours a été relayé par l’agence de presse marocaine qui s’en est donné à cœur joie en jetant tout son fiel sur notre pays. Des propos qui n’ont pas laissé de glace le chef de la diplomatie algérienne. Lequel a estimé inadmissibles et inacceptables de telles attaques. Cela, en dépit du fait que l’Algérie s’est imposée de la retenue. Une retenue que n’a pas su adopter la partie marocaine. D’où l’acharnement médiatique. A chaque fois que l’Algérie « éternue, le Maroc est atteint de grippe ».

    En fait, cette animosité envers l’Algérie et la multiplication de ces attaques gratuites trouve son origine dans la décision de fermeture des frontières terrestres décidée par l’Algérie en 1994. Une décision intervenue après que le royaume chérifien eut décidé d’imposer le visa aux Algériens à la suite de l’attentat de Marakech. Le Maroc n’a pas hésité à pointer du doigt les services de sécurité algériens les accusant d’être derrière cet attentat, oubliant qu’il a lui-même déroulé le tapis rouge à un terroriste qui était recherché (El Ayada) en tentant de l’utiliser contre son voisin de l’est.

    Même avec la levée de l’exigence du visa, l’Algérie a maintenu les frontières terrestres fermées, consciente des enjeux économiques, dès lors que les dites frontières sont devenues un passage privilégié pour la contrebande. Tous les produits algériens subventionnés ou pas par l’Etat transitaient frauduleusement par la frontière ouest, faisant les beaux jours du royaume. La guerre menée par les services des gardes frontières, de l’ANP et de la gendarmerie contre les « Hallaba » pour empêcher la fuite du carburant vers le Maroc n’a pas arrangé les affaires du Palais, contraint d’augmenter le prix de l’essence à la pompe. Ce qui a provoqué le courroux de ses sujets et donc l’éventualité d’une fronde sociale.

    Avec cette fermeture des frontières, le Maroc a compris qu’il perdait beaucoup sur le plan économique, puisque le flux des touristes algériens s’amenuisait de plus en plus. C’est don un manque à gagner en devises pour les caisses du Trésor marocain.

    Ce n’est pas tout. Depuis la réalisation du medgaz (souterrain), le Maroc n’a plus le droit de regard sur le gaz algérien qui transitait par son territoirei moyennant une taxe de 7% exigée par le voisin de l’ouest, alors que la Tunisie n’en exigeait que 5%. Le Medgaz souterrain est donc venu mettre un terme à ce chantage. Ce qui n’est pas du goût du Mekhzen qui perd également dans l’affaire. D’où le déclenchement des représailles.

    Avec en prime l’inondation de notre territoires de centaines de tonnes de drogue, dont il est l’un des plus importants producteurs du monde en sachant que les plus grandes terres de culture de cannabis appartiennent au palais. Le rappel des positions de l’Algérie sur l’autodétermination du Sahara occidental et l’exigence pour la Minurso de s’élargir pour veiller au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés ne sont qu’un prétexte fallacieux qu’a trouvé Mohamed VI pour se venger des décisions souveraines de l’Algérie qui lui portent un préjudice économique important. D’où son recours récurrent au FMI pour l’aider à sortir de sa crise.

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Terrorisme

  • Compte rendu de la réunion avec Mme Chammas et David Greene

    Tags : Maroc, Etats-Unis, Judith Chammas, David Greene, Melilla, Sahara Occidental,

    Objet : Compte rendu de la réunion avec Mme Judith A. Chammas, Ministre Conseiller près l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Rabat, et M. David Greene, Conseiller Politique près la même Ambassade.

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai reçu, ce jour, en compagnie de Mme Farida Loudaya, Directeur des Affaires Américaines, et à sa demande, Mme Judith A. Chammas, Ministre Conseiller près l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Rabat, et M. David Greene, Conseiller Politique près la même Ambassade.

    Il convient de retenir de cette rencontre les points suivants :  

    Mme Chammas a évoqué  la réunion ministérielle préparatoire au 9ème Forum de l’avenir sur le proche orient et l’Afrique du Nord (BMENA), prévu en décembre à Tunis, en mettant en exergue la participation de la Secrétaire d’Etat américaine à cette manifestation. Réagissant à ces propos, et tout en soulevant la prochaine réunion du Groupe des Amis de la Syrie, qui devrait être organisée au Royaume, je n’ai pas manqué de souligner qu’il est convenable de la tenir les 14 et 15 décembre prochain, profitant ainsi de la présence de Mme Clinton dans la région. J’ai également ajouté que la tenue de cette conférence, cinq mois après celle organisée a Paris, est d’une grande importance, étant donné que tout retard pourrait constituer un effritement de la mobilisation internationale sur ce sujet.

    Sur le même registre, j’ai fait part aux diplomates américains que la tenue de cette conférence au Maroc dans les plus brefs délais, est une étape parfaitement logique, notamment suite à la réunion de Doha, qui devrait aboutir à un accord sur la formation d’un gouvernement transitoire syrien, que ladite conférence pourrait  « légitimiser » encore plus.  

    Mme chammas s’est également interrogée sur la prochaine visite dans notre pays de M. Christopher Ross. A cet égard, j’ai souligné à mon interlocutrice que l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU devrait arriver dimanche prochain à Rabat, afin de s’entretenir avec Monsieur le Ministre.

    S’agissant du Kosovo, la diplomate américaine s’est interrogée sur la position du Maroc concernant l’adhésion de ce pays à la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD). A ce sujet, j’ai souligné que le Maroc a soumis son vote initial au Canada, étant donné que l’administrateur canadien au sein de cette organisation représente également le Maroc.

    Mme Chammas s’est interogée également sur la réunion qui sera consacrée au suivi des préparatifs de la participation arabe à la conférence d’Helsinki sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen Orient, prévue fin décembre prochain. Sur ce dossier j’ai tenu à préciser qu’en 2010, la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a adopté un plan de travail concernant le Moyen-Orient ainsi qu’un document final présentant toutes les mesures requises pour organiser une conférence internationale en 2012 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans cette région. J’ai ajouté que pour le Maroc, il s’agit d’une question qui a un caractère globale d’où l’importance de lui apporter des solutions globales, en indiquant que ces mesures devraient être traduites dans la réalité pratique avant de tenir une conférence.

    En ce qui a trait aux journalistes espagnoles et norvégiens, déclarés persona non grata par les autorités marocaines, j’ai attiré l’attention des diplomates américains sur le fait que lesdits journalistes, étant donné que le Maroc n’exige pas de visas pour les ressortissants de leurs deux pays, sont entrées au Royaume en se présentant comme des touristes et se sont livrés à des activités professionnelles dès leur arrivée au Maroc, alors qu’ils devaient prendre les dispositions nécessaires, en application des lois régissant l’exercice de leur profession au Royaume.

    La diplomate américaine a également informé d’une visite que compte effectuer l’Ambassadeur américain en Espagne à Melilla, afin de participer à une conférence qui sera organisée fin novembre. Réagissant à ces informations, et tout en Rappelant que l’Ambassadeur américain à Rabat n’a jamais effectué de visites officielles à Laayoune, j’ai indiqué qu’une telle visite aura certainement des conséquences politiques et qu’elle sera vraisemblablement  interprétée comme un acte de reconnaissance, eu égard que la ville de Melilla représente aussi un territoire disputé.

    Mme chammas n’a pas manqué de soulever la question du statut des écoles américaines au Maroc, et a émis le souhait que ce département exerce une pression sur les autorités locales de Rabat dans le but de les pousser à revoir à la baisse le montant du prix de location du terrain exploité par le centre américain dans cette ville.

    Le Directeur des Affaires Américaines

    MAEC

    #Maroc #Etats_Unis

  • Sahara Occidental : Confidences de Gonzalo de Benito

    Tags : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Christopher Ross,

    Lors d’un entretien avec le Directeur des Nations Unies et des Organisations Internationales du ministère marocain des affaires étrangères en marge du 1er séminaire sur l’initiative maroco-espagnole pour « la promotion de la médiation en Méditerranée », M. Gonzalo De Benito, Secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires Etrangères, a fait part des éléments, ci-après, qu’il a retenu de son entretien avec M. Christopher Ross, lors de sa visite à Madrid :

    1. Le Polisario maintient toujours la même position selon laquelle le processus de négociations doit aboutir à la tenue d’un référendum d’autodétermination ;

    2. Les événements au Mali et la situation sécuritaire précaire dans l’espace sahélo-saharien incitent la communauté internationale à la recherche d’une solution urgente à la question du Sahara ;

    3. La tournée de M. Ross en Europe a pour objectif principal la demande de l’appui de la communauté internationale à la recherche d’une solution politique, négociée et définitive à la question du Sahara.

    Le Secrétaire d’Etat espagnol, M. De Benito, m’a laissé, par la suite, entendre ce qui suit :

    1. M. Ross n’a, pour l’instant, ni une vision claire ni des propositions concrètes pour la conduite du processus de négociations ;

    2. Les visites de M. Ross cherchent, uniquement, à « meubler » sa partie du rapport du Secrétaire Général sur le Sahara, qui sera soumis, en avril 2013, au Conseil de sécurité des Nations Unies ;

    3. M. De Benito a réitéré la position de l’Espagne d’appui au processus de négociations et à la recherche d’une solution politique, négociée et définitive à la question du Sahara. Le Maroc, étant un partenaire stratégique de son pays, peut compter sur l’Espagne, membre du groupe des Amis du Secrétaire Général pour le Sahara, afin d’aider à la facilitation de la recherche d’une solution politique consensuelle au différend sur le Sahara, a-t-il conclu.

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental

  • Relation politique entre le Maroc et les Îles Canaries

    Tags : Maroc, Espagne, Îles Canaries, Sahara Occidental,

    Les relations politiques entre le Royaume du Maroc et le gouvernement canarien répondent à la volonté de raffermir et développer davantage les liens d’amitié, de bon voisinage et de garantir aussi un climat d’entente et de dialogue permanent entre les dirigeants politiques des deux gouvernements, afin de garantir et développer les intérêts stratégiques mutuels dans les domaines économique et sécuritaire en particulier, sachant que les relations institutionnelles de deux parties sont très fluides et s’améliorent d’année en année, ce qui est un grand succès pour la diplomatie marocaine surtout si l’on tient compte du fait que le parti qui gouverne les Iles Canaries depuis 14 ans, est « Coalicion Canaria », qui regroupe les partis nationalistes appartenant à chaque ile (Iniciativa Canaria de Gran Canaria, ATI « Agrupacion de Tenerife Independiente » et « Asamblea Majorera de Fuerteventura », etc…

    Au sein de Coalicion Canaria cohabitent plusieurs courants tels que le constitutionnalisme (qui appuie l’union avec l’Espagne), la souveraineté (comme Etat libre associé de l’Espagne.

    Les unionistes avec l’Espagne et les souverainistes, en général, voient de bon gré l’unité du Maroc et appuient le projet d’autonomie de nos provinces du Sud, ils souhaitent même renforcer les relations politiques et économiques avec notre pays, vu que le Maroc représente pour les Iles Canaries la porte de l’Afrique.

    Les petits partis qui n’ont pas de représentation parlementaire peuvent se diviser en deux groupes ; les berbéristes qui soutiennent le Maroc (FREPI AWANAK, PIL) et les africanistes et atlantistes qui soutiennent les séparatistes (Nueva Canaria, PCC, PNC, etc).

    Le leader du Parti Populaire aux Iles Canaries, José Manuel Soria, également Vice-président et ministre régional de l’Economie et des Finances du gouvernement autonome canarien (à l’époque) a exprimé, lors d’un entretien officiel le 2 mai 2010, avec M. Thami Khyari, Secrétaire National du Front des Forces Démocratiques, la volonté des Iles Canaries de promouvoir de bonnes relations avec le Royaume du Maroc, soulignant que le Maroc, pays voisin, constitue une priorité et une nécessité pour le développement de l’économie canarienne.

    S’agissant de la question de notre intégrité territoriale, la plupart des déclarations officielles présentées par les responsables canariens appuient toute solution négociable qui puisse satisfaire les parties en litige. L’exemple à citer à ce sujet de M. Antonio Castro Cordobez, Président du Parlement des Iles Canaries qui a déclaré, lors d’un déjeuner de travail au Consulat Général le 25 mars 2010, en présence aussi du Porte-parole du groupe parlementaire de Coalicion Canaria, M. José Barragàn que si le Maroc applique l’autonomie au Sahara, ce sera un pas vers la solution définitive du problème.

    Dans le même contexte, le Président du gouvernement canarien, Paulino Rivero, a demandé l’intervention de l’Union Européenne pour trouver une solution au conflit du Sahara, en précisant que la meilleure voie pour trouver une issue à ce problème reste « le dialogue, la sagesse et le droit international » (MAP-novembre 2010).

    2) L’affaire du Sahara

    Actuellement, les hautes personnalités de la politique canarienne et un ample secteur des trois grands partis canariens (PSOEPSC, CC et PP), voient d’un bon œil une autonomie de nos provinces du sud sous souveraineté marocaine comme par exemple certains membres du
    gouvernement autonome, les ex-présidents du gouvernement autonome et les membres du
    Parlement Canarien.

    Cependant, il existe un groupe de parlementaires qui sympathisent encore avec la cause séparatiste et des secteurs dans ces mêmes partis qui continuent à soutenir les séparatistes. Ces secteurs se situent entre les jeunes militants, la plupart influencés depuis leur enfance par la propagande quotidienne dans les moyens de communication, dans la rue, à l’école, etc… et surtout celle des comités d’appui au peuple sahraoui. Il existe dans chaque île un comité avec représentation dans chaque municipalité, à cela il faut ajouter tous les petits partis séparatistes, les petits partis de gauche nationaux, tels que IU, les Verts, UPyD (Union du Progrès et de la Démocratie), les syndicats, certains moyens de communication, tous ces groupes de pression exercent encore une influence dans la société à cause de leur martèlement quotidien en faveur du polisario et de l’Algérie.

    La majorité de ces groupes soutiennent le polisario :

    1) Par solidarité idéologique, pensant que le polisario est un mouvement de libération d’idéologie progressiste,

    2) A cause de leur méconnaissance des réalités historiques, culturelles, d’identité, etc… de nos provinces du sud,

    3) Ils pensent qu’il existe un peuple appelé « peuple sahraoui » ayant sa propre histoire et identité,

    4) Par manque de communication suffisante entre les dirigeants politiques des deux gouvernements et de la part de la société civile. Le Maroc est appelé à prendre l’initiative afin d’éclaircir ces points de vue concernant ces provinces du Sud et essayer de convaincre les secteurs politiques pro-polisario par l’intensification des contacts politiques et socioculturels avec l’élite politique et intellectuelle canarienne.

    Cependant, des changements favorables à notre cause sont en train de se produire grâce aux événements qui se succèdent actuellement dans la région et dans toute l’Afrique : les pays dont les gouvernements sont faibles commencent à effrayer les Canariens car ces derniers perçoivent que s’ils ne peuvent pas contrôler leurs frontières ; ils seront une proie facile pour Al-Qaeda et les différents réseaux qui opèrent en dehors de la loi comme par exemple les derniers enlèvements d’Européens par Al-Qaeda du Maghreb arabe dans la région du Sahel et des coopérants espagnols en Mauritanie.

    Le secteur plus intellectuel de ces groupes comme déjà à reconnaître que grâce au Maroc, les Iles Canaries sont beaucoup plus protégés.

    Par conséquent, tous les intellectuels canariens reconnaissent que le seul pays du Maghreb qui peut leur offrir sécurité et de très bonnes relations de voisinage c’est le Maroc.

    De même, les Chambres de Commerce canariennes, la Fédération des Entrepreneurs canariens, aussi bien de la province de Las Palmas que celle de Tenerife, ainsi que tous les entrepreneurs en général ne cessent de faire pression sur le gouvernement et sur les partis politiques pour continuer à développer et consolider les bonnes relations avec le Maroc.

    3) Associations pro-polisario :

    Aux Iles Canaries, il existe trois principales associations pro-polisariennes ayant leur siège
    dans les capitales des deux provinces canariennes :

    a) Asociacion Canaria de Slidaridad con el Pueblo Saharaui (Las Palmas)

    b) Asociacion Canaria de Amistad con el Pueblo Saharaui (Tenerife)

    c) Coordinadora Sindical de Apoyo al Pueblo Saharaui (Las Palmas)

    Toutes ces associations sont des organisations non-gouvernementales ayant des finalités très similaires, à savoir :

    – Encourager et organiser l’aide humanitaire au peuple sahraoui ;

    – Conseiller, informer et défendre les droits du peuple sahraoui ;

    – Revaloriser, dignifier et faire connaître aux Espagnols les particularités et les traditions
    sahraouies ;

    – Intensifier les contacts humains et culturels avec le peuple sahraoui

    – Organiser des voyages culturels, récréatifs et touristiques au Sahara ;

    – Coopérer avec tous les organismes internationaux qui assument les buts de ces associations et particulièrement avec l’Organisation des Nations-Unies et la Croix Rouge Internationale ;
    – Obtenir des actions efficaces des autorités correspondantes pour la consécration de leurs
    finalités,

    – Diffuser et appuyer les Résolutions de l’ONU sur les droits à l’autodétermination des
    peuples ;

    – Appuyer et exiger la célébration d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui

    Pour accomplir leurs finalités, les associations développent tous types d’activités, comme des causeries d’information, des activités culturelles, des jumelages de municipalités canariennes avec des « wilayas sahraouies », des campagnes de sensibilisation, des voyages aux camps, des concentrations, envoi d’aide humanitaire, ainsi que la réalisation de programme d’accueil des enfants sahraouis dans des familles canariennes.

    D’autre part, le site web de l’Asociacion Canaria de Solidaridad con el Pueblo Saharaui souligne que l’association est née pour collaborer avec beaucoup d’autres associations qui existent dans la majorité des villes et villages espagnols avec la finalité de donner appui et solidarité au peuple sahraoui et que cet appui se traduit fondamentalement dans l’envoi d’aliments, médicaments, chaussures, vêtements, matériel scolaire, effets et matériels divers, matériel hospitalier, … en collaborant, à partir d’ici, pour que leur rêve de terre et de liberté puissent se réaliser. Elle ajoute que les sahraouis, obligés à vivre loin de leur terre, dans un lieu inhabitable du désert, conservent l’espoir de pouvoir retourner un jour à leur pays et reconstruire leurs vies sur la terre de leurs ancêtres.

    Il est à mettre en exergue, également, que l’Asociacion Canaria de Amistad con el Pueblo Saharaui a reçu le Prix Canaries 2007 dans sa modalité « Actions Altruistes et Solidaires », un des prix les plus importants concédé par la Communauté Autonome des Iles Canaries car, selon le jury, son activité suppose pour les Iles Canaries, étendre des ponts de tolérance. Il s’agit d’une reconnaissance pour la constante sensibilisation au peuple canarien sur les situations que vit le peuple sahraoui dans les camps des réfugiés de Tindouf.

    A souligner, également, que le Coordinadora Sindical de Apoyo al Pueblo Saharaui (Coordinatrice Syndicale d’Appui au Peuple Sahraoui) a pour objectif de collaborer dans la lutte pour les droits sociaux et du travail du peuple sahraoui et essayera d’éviter les agressions et dénoncer ceux qui les provoquent, la défense des droits humains au Sahara et la fin « des activités de persécution et de harcèlement ». Que l’Espagne reconnaisse la « RASD » comme un Etat souverain, que le gouvernement marocain mette fin à sa présence au Sahara Occidental et qu’il cesse l’exploitation des ressources naturelles du Sahara sont d’autres de ses objectifs.

    Il est à signaler, également, que les syndicats CC.OO (Commissions Ouvrières), UGT (Union Général des Travailleurs), Intersindical Canaria, COBA et Convergancia Sindical Canaria, viennent de s’unir à cette association de coordination, avec l’intention de défendre le respect des droits humains et sociaux au Sahara.

    D’après des estimations émanant des représentations associatives, l’Algérie aurait destiné près de 300 millions $ aux lobbies et médias espagnols pro-polisario. Le Parti Populaire espagnol aurait alloué 100 millions $ à des actions visant à instrumentaliser la question du Sahara pour des visées électorales et pour faire pression sur le gouvernement socialiste, quand celui-ci était au pouvoir.

    4) Délimitation des eaux territoriales

    Le contrôle des eaux internationales a toujours été une revendication constante du gouvernement autonome canarien dirigé par Coalicion Canaria depuis 1996. Ce sujet est l’un des problèmes qui préoccupe le plus les forces vives canariennes. Les Canariens souhaitent que le tracé de leurs frontières maritimes avec notre pays soit traité comme si c’était un Etat Archipélagique prenant comme exemple pour appuyer leur thèse les deux archipels portugais des Iles Madeira et des Açores, qui bénéficient de ce statut.

    Le gouvernement canarien, les partis politiques, le parlement canarien, etc.. vont utiliser tous les arguments possibles pour obtenir gain de cause tels que l’immigration irrégulière, la sécurité, le trafic de stupéfiants, la protection de l’environnement en relation avec les fuites d’hydrocarbures des grands pétroliers qui passent par les îles dans leur route vers le Moyen-Orient ou vers l’Amérique, la protection des cétacés et surtout les raisons économiques car les fonds marins qui entourent les îles peuvent cacher beaucoup de richesses.

    En 2004, l’Espagne avait présenté une pétition à l’Assemblée de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) demandant un statut de Zone Maritime Spécialement Sensible (ZMSS).

    Après deux ans d’études et de travail, cette institution a déclaré, en mars 2006, les eaux canariennes Zone Maritime Spécialement Sensible. Avec cette mesure, le gouvernement canarien obtient le pouvoir de contrôler et inspecter tous les bateaux qui circulent dans ses eaux interinsulaires.

    Cette mesure a, en outre, été appuyée par une autre loi beaucoup plus importante, la loi votée par les « Cortes » espagnoles, le 31 décembre 2010, qui reconnaît au gouvernement canarien le contrôle des eaux interinsulaires. Ces deux mesures très importantes pour les Canariens, les ont encouragés à revendiquer la ligne médiane comme tracé de la frontière maritime entre les îles et notre pays, ce qui est contraire au Droit International.

    Plusieurs professeurs d’universités en droit international public l’ont rappelé au gouvernement central espagnol à maintes reprises, dans la presse et dans les moyens audiovisuels, parmi ces derniers se trouve Carlos Jiménez de l’Université d’Alcalà de Henares (Madrid. Ce professeur a affirmé que l’Espagne a le contrôle sur les douze miles nautiques proches aux côtes de chaque île, mais pas sur toute la superficie maritime qui les sépare.

    #Maroc #Espagne #Iles_Canaries #Sahara_Occidental

  • Maroc : La CIA dévoile la vérité sur la  » marche verte « 

    Tags : Maroc, Sahara occidental, Espagne, Juan Carlos, marche verte,

    Juan Carlos a secrètement convenu des termes de la Marche verte avec Hassan II.

    Le prince de l’époque a accepté le retrait des troupes et a autorisé 50 Marocains à dépasser la frontière.

    Le prince Juan Carlos assure l’intérim du chef de l’État face à la faiblesse physique de Francisco Franco, et les revendications en provenance du Sahara nécessitent l’intervention de la plus haute autorité nationale : le roi Hassan II du Maroc a conçu une invasion du territoire – et entend l’annexer à son pays – qu’il baptise la Marche verte. « Tout ce qui est nécessaire sera fait pour que notre armée garde intacts son prestige et son honneur », a déclaré le prince Juan Carlos lors d’une visite à El Aaiún à la veille des événements.

    Mais les documents de la CIA détaillent que le rôle du roi émérite ne s’est pas limité à la médiation pour résoudre un conflit qui s’est terminé par le retrait de l’armée espagnole du Sahara. C’est en tout cas ce que le prince Juan Carlos a avoué à l’ambassadeur américain Wells Stabller : « Madrid et Rabat ont convenu que les manifestants n’entreraient que sur quelques kilomètres dans le Sahara espagnol et qu’ils resteraient peu de temps à la frontière, où il n’y a plus de troupes espagnoles ».

    Texte intégral del telegrama de la CIA :

    L’Espagne et le Maroc ont conclu un accord visant à réduire la menace d’un affrontement majeur lors de la marche de volontaires marocains non armés vers le Sahara espagnol, dont le roi Hassan a annoncé le début aujourd’hui. Malgré cela, une certaine violence est probable.

    Le Prince Juan Carlos a déclaré à l’Ambassadeur Stabler que Madrid et Rabat se sont mis d’accord pour que les marcheurs ne pénètrent que de quelques kilomètres dans le Sahara espagnol et ne restent que quelques instants dans la zone frontalière, d’où les troupes espagnoles ont été retirées. Le Prince a ajouté qu’une délégation symbolique d’environ 50 Marocains sera autorisée à se rendre dans la capitale territoriale d’El Aaiun.


    La zone au-delà de laquelle les marcheurs ne sont pas censés aller est délimitée par des champs de mines clairement marqués, selon un autre responsable espagnol. Juan Carlos a déclaré que les forces espagnoles utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour empêcher les Marocains de dépasser la zone convenue.

    Le roi Hassan n’a fait aucune mention de l’accord avec Madrid lors de son bref discours d’hier annonçant que sa marche verte aurait lieu aujourd’hui. Dans le même temps, il n’a donné aucune indication sur la distance que les marcheurs allaient parcourir sur le territoire, ce qui laisse penser qu’il pourrait avoir l’intention de respecter l’accord.

    Hassan a souligné la nécessité de maintenir l’ordre et la discipline pendant la marche et a demandé aux volontaires marocains d’être  » hospitaliers  » envers les Espagnols qu’ils rencontreraient. Hassan n’a pas menacé d’utiliser la force si les Espagnols opposaient une résistance armée, mais il a assuré les marcheurs que si  » quelqu’un d’autre  » tirait sur eux, l’armée marocaine les défendrait. Il faisait évidemment référence à l’Algérie et au Front Polisario, un groupe indépendantiste de Sahraouis soutenu par l’Algérie.

    Une fois que les marcheurs auront franchi la frontière, la situation pourrait facilement devenir incontrôlable (…)

    Le Front Polisario va très certainement tenter d’attaquer les marcheurs. Certains membres du groupe se trouvent déjà dans la zone d’où les troupes espagnoles ont été retirées et pourraient se trouver dans la zone côtière où les Marocains doivent franchir la frontière.

    Source : CIA

    #Maroc #Sahara occidental #Espagne #Juan_Carlos #Marche_verte