Étiquette : Sahara Occidental

  • La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, approvisionnement,

    Selon une note de l’Ambassadeur, Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies citant le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. la Minurso s’approvisionne à l’extérieur du Maroc pour le matériel suivant : véhicules motorisés, pneus, générateurs d’électricité, pompes, équipement de communication, composantes électriques et équipement de bureaux.

    Texte de la note

    Objet: Minurso/Organisation d’un séminaire d’affaires au Maroc

    Réf : CF Nº 1023 en date du 8 mai 2012

    Faisant suite à votre fax cité en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que cette Mission a contacté le Département des achats des Nations unies, en vue d’ibtenir des informations détaillées se rapportant au séminaire d’affaires qui devrait être organisé la dernière semaine du mois de juin prochain.

    Selon le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. Apprximativement 50% de cette somme est dépensé localement, c’est-à-dire, dans l’ensemble du territoire national, y compris les provinces du sud, le reste de cette somme sert à s’approvisionner à l’étranger.

    L’objectif de ce séminaire est d’aider la Minurso d’approcher les entreprises marocaines établies dans les grandes villes du Royaume qui se trouvent particulièrement au nord des privinces du sud en vue de fournir à la mission onusienne du matériel, équipement et services qui sont normalement livrés de l’étranger. Selon le Département des achats, il est regrettable de voir que la foruniture des services et du matériel demeure très limitée au Sahara, ce qui réduit la possibilité pour la Minurso de s’approvisionner localement.

    #Sahara_Occidental #Maroc #ONU #MINURSO

  • La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, approvisionnement,

    Selon une note de l’Ambassadeur, Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies citant le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. la Minurso s’approvisionne à l’extérieur du Maroc pour le matériel suivant : véhicules motorisés, pneus, générateurs d’électricité, pompes, équipement de communication, composantes électriques et équipement de bureaux.

    Texte de la note

    Objet: Minurso/Organisation d’un séminaire d’affaires au Maroc

    Réf : CF Nº 1023 en date du 8 mai 2012

    Faisant suite à votre fax cité en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que cette Mission a contacté le Département des achats des Nations unies, en vue d’ibtenir des informations détaillées se rapportant au séminaire d’affaires qui devrait être organisé la dernière semaine du mois de juin prochain.

    Selon le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. Apprximativement 50% de cette somme est dépensé localement, c’est-à-dire, dans l’ensemble du territoire national, y compris les provinces du sud, le reste de cette somme sert à s’approvisionner à l’étranger.

    L’objectif de ce séminaire est d’aider la Minurso d’approcher les entreprises marocaines établies dans les grandes villes du Royaume qui se trouvent particulièrement au nord des privinces du sud en vue de fournir à la mission onusienne du matériel, équipement et services qui sont normalement livrés de l’étranger. Selon le Département des achats, il est regrettable de voir que la foruniture des services et du matériel demeure très limitée au Sahara, ce qui réduit la possibilité pour la Minurso de s’approvisionner localement.

    Il convient de préciser que la Minurso s’approvisionne à l’extérieur du Maroc pour le matériel suivant : véhicules motorisés, pneus, générateurs d’électricité, pompes, équipement de communication, composantes électriques et équipement de bureaux. Ce matériel pourrait être fourni par des entreprises locales, au lieu de recourir à son importation à un coût onéreux.

    La tenue de ce séminaire devrait permettre in fine aux entreprises marocaines de prendre conscience du pouvoir d’achat du Secrétariat des Nations Unies et les besoin de la Minurso en particulier. Le séminaire devrait se dérouler selon le programme suivant :

    – Présentation par la Division des achats de la méthode suivie par la Minurso dans ses acquisitions ainsi que e matériel qu’elle achète.

    – Identificagion des entreprises locales pouvant fournir le matériel et les services à la Minurso.

    – Procéder à un échange entre la MINURSO et lesdites entreprises et éventuellement signer des contrats.

    Veuillez trouver ci-joint la correspondance transmises par le bureau de la MINURSO à Laayoune, au Gouverneur de la Coordination du Maroc avec la MINURSO.

    Haute considération
    Mohamed Loulichki
    Ambassadeur, Représentant Permanent

    #Maroc #Sahara_Occidental #MINURSO #ONU

  • L’Europe se tourne vers l’Algérie pour le gaz naturel

    L’Europe se tourne vers l’Algérie pour le gaz naturel

    Europe, Union Européenne, UE, Algérie, gaz, Maroc, Sahara Occidental, Espagne,

    FEDERICA SAINI FASANOTTI

    Les pays européens se précipitent pour signer des accords de coopération avec l’Algérie, mais la capacité de production du pays est entravée par des défis structurels.

    Le 5 septembre, le président du Conseil européen, Charles Michel, a atterri en Algérie, le plus grand exportateur de gaz d’Afrique, pour réitérer la nécessité d’une collaboration à un moment extraordinairement difficile pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe. M. Michel a qualifié le pays d’Afrique du Nord de « partenaire fiable, loyal et engagé dans le domaine de la coopération énergétique ».

    La guerre en Ukraine n’a pas seulement entraîné des changements géopolitiques en Europe, en Russie et en Asie, mais aussi sur le continent africain. Soudainement confrontés à une crise énergétique extraordinaire, les dirigeants européens ont commencé à apparaître dans les principales capitales pétrolières et gazières d’Afrique. Le Premier ministre italien Mario Draghi, le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont souvent traversé la Méditerranée ces derniers mois. L’Algérie, après des années d’auto-isolement, a été une destination populaire même si le 2 mars, l’Algérie s’est abstenue lors du vote des Nations Unies sur l’occupation russe de l’Ukraine. Alger veut laisser la porte ouverte à tous les acteurs internationaux. En fait, la Russie et les États-Unis sont venus frapper à la porte ces derniers mois.

    Cette année, l’Algérie a été au centre de l’attention européenne comme jamais auparavant.

    En juillet 2022, la compagnie pétrolière italienne Eni, l’américain Occidental et le français Total ont signé un contrat de partage de production de pétrole et de gaz de 4 milliards de dollars avec l’entreprise publique algérienne Sonatrach, qui fournirait à des pays comme l’Italie des volumes importants de gaz naturel. L’accord est très important. Avant l’occupation russe de l’Ukraine, Alger ne fournissait à l’Union européenne que 11 % de ses besoins en gaz, contre 47 % pour la Russie. Le pays africain exporte environ 83% de son gaz vers l’Europe, la majeure partie vers l’Italie et l’Espagne, qui en 2021, ont reçu 65% des exportations de gaz de l’Algérie. Pourtant, le pays dispose désormais d’une capacité de production limitée qui compromet sérieusement ces plans d’expansion. L’exploration, le développement des infrastructures et les investissements sont tous indispensables.

    L’un des projets les plus pertinents à cet égard est le gazoduc transsaharien, qui augmenterait considérablement le flux d’ approvisionnement vers l’Europe. Le plan a été confirmé fin juillet par les ministres de l’énergie algérien, nigérian et nigérien, faisant ainsi de l’Algérie un pays clé dans le commerce de l’énergie. Environ 70% du pipeline passera par le territoire algérien, permettant au pays de percevoir des redevances considérables qui augmenteront à terme la capacité d’investissement de Sonatrach. Il y a quelques semaines seulement, un nouveau gisement de pétrole a été découvert dans le sud-ouest du pays, Hassi Illatou East-1, qui contient entre 48 et 150 millions de barils selon les premières estimations.

    L’Algérie est-elle la seule bonne réponse ?

    Ces dernières années, les relations extérieures de l’Algérie ont parfois été marquées par des tensions sur les revendications territoriales au Sahara occidental. Le Front Polisario, une organisation exigeant l’autodétermination du Maroc, a reçu le soutien militaire et financier d’Alger au cours de la dernière décennie. En juin 2022, l’Espagne s’est rangée du côté du Maroc dans le conflit et, en représailles, Alger a suspendu son traité de coopération de 2002 avec Madrid – une violation possible des lois commerciales de l’UE.

    Ce n’est pas la première fois que des pays occidentaux se rangent du côté du Maroc – l’administration Trump avait reconnu la souveraineté marocaine sur la zone contestée – mais jamais Alger n’avait réagi de manière aussi agressive. Le Maroc a été de plus en plus affirmé sur la question, gagnant des alliés à l’étranger. En réponse, l’Algérie a cherché à intensifier ses relations avec des partenaires historiques tels que l’Italie et la France. En mai 2022, le président Abdelmadjid Tebboune s’est rendu à Rome pour signer un nouvel accord visant à faire de l’Algérie le premier fournisseur d’énergie de l’Italie.

    Ces accords récents ont permis à Alger de mettre en place des mesures de sécurité sociale et des subventions pour ses citoyens. Pourtant, l’Algérie a été critiquée pour plusieurs violations des droits de l’homme, comme la répression politique et les mauvais traitements infligés aux minorités – des questions sur lesquelles l’Europe devra fermer les yeux pour l’instant. Certes, la richesse énergétique du pays atténuera la pression sur les dirigeants pour qu’ils s’attaquent à des problèmes de longue date comme le chômage des jeunes et la réforme économique.

    Passé inconfortable, avenir radieux

    L’Algérie a célébré le 5 juillet 2022 le 60e anniversaire de son indépendance. Cette année, le pays a été au centre de l’attention européenne comme jamais auparavant. Paris a tenté de raccommoder les clivages postcoloniaux, comme en témoigne le voyage de trois jours du président Emmanuel Macron fin août après cinq ans d’absence. Le président français était accompagné d’une délégation de 90 personnes dont six ministres et plusieurs chefs d’entreprise comme le PDG de l’énergéticien ENGIE.

    Bien que cette année ait été remarquable pour l’Algérie, l’administration Tebboune – élue démocratiquement en 2019 – ne semble pas à la hauteur, et pas seulement sur le plan des relations internationales comme le montrent les tensions avec le Maroc ou l’Espagne. Il existe de nombreuses preuves que la classe politique algérienne reste profondément corrompue.

    Compte tenu de la menace terroriste persistante et des tensions régionales avec le Maroc, l’augmentation des revenus énergétiques ira probablement dans les coffres du puissant appareil militaire algérien.

    M. Tebboune est arrivé au pouvoir avec le soutien de l’armée au lendemain du soulèvement du Hirak de 2019. Mais de nombreux segments de la population algérienne ne le soutiennent pas, et la dissidence doit être tenue sous silence. L’armée algérienne reste un acteur politique profondément influent.

    Scénarios

    Compte tenu de la menace terroriste persistante et des tensions régionales avec le Maroc, l’augmentation des revenus énergétiques ira probablement dans les coffres du puissant appareil militaire algérien.

    La collaboration entre l’armée algérienne et la Russie sera probablement mise à l’honneur. Bien que l’armée ait tenté de maintenir une certaine neutralité, entre 2016 et 2020, Moscou a vendu environ 4,2 milliards de dollars d’armes à Alger, devenant ainsi son principal fournisseur. Bien que la scène géopolitique ait changé à cause de la guerre en Ukraine, rien n’indique qu’il y aura un abandon de la Russie à cet égard.

    Liens plus étroits avec la Russie et recul démocratique

    C’est le scénario le plus probable, puisque les relations entre Alger et Moscou datent de plusieurs décennies et qu’il existe un schéma tout aussi ancien d’ingérence militaire dans la vie politique du pays. Un rapprochement plus poussé avec la Russie serait certainement exploité pour accroître les tensions avec le Maroc et les nations qui le soutiennent, comme cela s’est déjà produit avec l’Espagne. L’Europe devra réévaluer ses priorités et décider si elle veut ignorer les violations des droits de l’homme et l’amitié d’Alger avec Moscou.

    L’Algérie s’aligne sur l’Occident et se détourne de la Russie

    Cette éventualité est très peu probable. Mais dans ce cas, la transition du pays vers une démocratie fonctionnelle s’accélérerait probablement. Les investissements occidentaux augmenteraient, non seulement dans les infrastructures mais aussi dans la lutte contre la corruption, qui est le véritable mal endémique en Algérie.

    Un conflit armé éclate à cause des tensions avec le Maroc
    Si cela devait se produire, la communauté internationale serait appelée à intervenir, augmentant la polarisation des acteurs extérieurs pour ou contre le Maroc, surtout maintenant que le rôle énergétique de l’Algérie est si important. La Russie bénéficierait de ce résultat car il augmenterait les frictions globales entre l’Europe et les pays d’Afrique du Nord. Mais c’est un scénario peu probable à court et moyen terme.

    GIS Report Online, 20/10/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Maroc #Sahara_Occidental

  • Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

    Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

    Maroc, Espagne , Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, immigration, Ceuta, Melilla,

    Toutes les attaques marocaines contre l’Espagne au cours de la dernière année et demie

    Depuis 18 mois, le royaume alaouite met en œuvre une stratégie agressive de confrontation contre le gouvernement de Sánchez, dont il a obtenu de nombreuses missions, comme le remplacement aux Affaires étrangères ou la déviation sur le Sahara.

    La crise actuelle entre le Maroc et l’Espagne, dont le dernier chapitre n’a probablement pas été écrit, est déclenchée par l’arrivée du chef du Front Polisario , Brahim Ghali , en Espagne le 18 avril 2021. Le militaire et homme politique -également président de la République sahraouie – entre en Espagne pour être hospitalisé à Logroño après avoir contracté le coronavirus . Lorsque la nouvelle a été rendue publique – son entrée est un secret d’État –, le Maroc a qualifié l’acte du gouvernement espagnol de « contraire à l’esprit d’association et de bon voisinage ». A partir de ce moment, les attaques commencent.

    1.- Crise migratoire à Ceuta

    Le 17 mai 2021, il y a un afflux massif de migrants à Ceuta . Les images de la gendarmerie marocaine ouvrant les portes pour faciliter leur passage inondent les télévisions et les réseaux sociaux. 8 000 migrants – pour la plupart des mineurs – arrivent dans la ville autonome en deux jours . L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich , peu après la crise migratoire, a fait des déclarations éclairantes : « Il y a des actes qui ont des conséquences et il faut les accepter.

    2.- Appel à consultations de l’ambassadeur du Maroc en Espagne

    Le 18 mai 2021, le Maroc convoque son ambassadrice en Espagne, Karima Benyaich , pour des consultations . Les relations entre les deux pays sont pratiquement rompues.

    3.- Annulation de l’opération Traversée du détroit

    Le 6 juin 2021, le Maroc annule l’Opération Traversée du Détroit (OPE), citant la pandémie comme cause. Cependant, Rabat maintient des liaisons depuis la France , l’Italie ou le Portugal . L’OPE représente une incitation économique pour l’Espagne pendant les mois d’été, puisqu’entre le 15 juin et le 15 septembre, des centaines de milliers de Marocains de toute l’Europe traversent le territoire espagnol pour rejoindre leur pays natal. L’annulation de l’OPE implique donc un manque à gagner notable pour l’Espagne.

    4.- Licenciement de Laya, arrivée d’Albares

    Sánchez, comme premier geste de conciliation envers le royaume alaouite, sacrifie la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya , le 10 juillet 2021 , pour la remplacer par José Manuel Albares , jusqu’alors affecté à l’ambassade d’Espagne à Paris . Le profil pro-français d’Albares cherche à apaiser les eaux avec Rabat . Malgré le geste, le Maroc continue de démentir toute visite d’un haut responsable du gouvernement espagnol à Rabat, se cachant toujours derrière la situation sanitaire compliquée causée par le COVID-19.

    5.- Le drapeau de l’Espagne, à l’envers

    Lors de la visite de Pedro Sánchez à Rabat le 7 avril 2022, qui vise à clore la crise aiguë entre le Maroc et l’Espagne, il y a un geste qui ne passe pas inaperçu auprès de l’opinion publique. Lors du dîner entre Mohamed VI et Sánchez , le drapeau espagnol est placé à l’envers. Il y a des spéculations quant à savoir s’il pourrait s’agir d’un acte intentionnel , puisque les symboles des réunions d’État sont soigneusement examinés par l’équipe du protocole.

    6.- Fuite de la lettre de Sánchez

    Le 18 mars 2022, la Maison royale du Maroc annonce que le président du gouvernement espagnol a adressé une lettre à Mohamed VI , datée du 14 mars, dans laquelle il assure que « la proposition marocaine d’autonomie » constitue « la proposition la plus sérieuse, la plus crédible et réaliste » pour résoudre la question du Sahara Occidental.

    La publication de la lettre de Sánchez – par le Maroc – prend par surprise le gouvernement lui-même et les partis qui soutiennent l’exécutif. L’opposition ne le sait pas non plus. Reste à savoir si le président en informe préalablement Felipe VI . Les détails que Moncloa offre sont minimes et Sánchez décide de ne pas comparaître au Congrès avant le 30 de ce mois. Après cinq jours de silence, la lettre de Sánchez à Mohammed VI est rendue publique dans son intégralité par sa fuite dans un journal.

    7.- Reconnaissance espagnole de l’annexion du Sahara par le Maroc

    Pedro Sánchez, dans la lettre qu’il adresse à Mohamed VI , soutient en effet que le plan d’autonomie du Sahara Occidental proposé par le Maroc en 2007 constitue « la base la plus sérieuse et la plus réaliste » pour parvenir à une solution à ce conflit. Sánchez exprime également sa volonté de « construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la communication permanente, le respect mutuel et les accords signés entre les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale ».

    Le tournant politique est d’une telle envergure historique que les partenaires du gouvernement de Sánchez se retournent contre lui. ERC , Más País , EH-Bildu et IU rejettent le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara Occidental au Congrès parce qu’ils le considèrent comme contraire aux résolutions de l’ONU, tandis que PP et Vox choisissent de s’abstenir. Quelque chose d’inhabituel; tous accusent le gouvernement de s’éloigner de « la position correcte ». Le virage brutal de la politique étrangère a également provoqué un rejet direct de l’ Algérie et une dégradation drastique des relations de ce pays avec l’Espagne.

    8.- Vol d’informations avec Pegasus

    Le 2 mai 2022, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños , reconnaît lors d’une conférence de presse le vol d’informations du téléphone portable de Pedro Sánchez et ancien ministre González Laya. Dans le cas de Sánchez, on suppose que le vol de données dépasse deux Go . Les dates de l’assaut informatique coïncident avec le paroxysme de la crise diplomatique avec le pays voisin ; c’est-à-dire en mai 2021. L’exécutif de Sánchez ne reconnaît pas la responsabilité du Maroc dans cet événement, bien qu’il assure qu’il s’agit « d’une attaque extérieure ».

    9.- Destitution de Paz Esteban

    Après 39 ans de travail dans les services de renseignement espagnols, le gouvernement de Pedro Sánchez limoge le 10 mai le directeur du Centre national de renseignement (CNI), Paz Esteban.

    10.- Assaut sur la clôture de Melilla

    « S’il y a un responsable, ce sont les mafias qui font le trafic d’êtres humains », affirme Sánchez le 25 juin 2022 à propos de l’assaut massif sur la clôture de Melilla par plus de 2 000 immigrés , qui a fait 27 morts selon certaines ONG , et 49 gardes civils blessés. Le président, qui avait précédemment remercié la « coopération extraordinaire » du pays voisin, soutient une nouvelle fois le travail du Maroc, évitant ainsi de condamner les violences policières marocaines disproportionnées.

    11.- L’Espagne livre 20 millions d’euros au Maroc

    Le 11 octobre, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à la société financière marocaine Jaida SA , imputé au Fonds pour la promotion du développement géré par le ministère marocain des Affaires étrangères, et avec une durée de remboursement de quatre ans.

    Le gouvernement de Pedro Sánchez justifie cette aide par le fait que l’entreprise « joue un rôle clé dans le soutien de l’inclusion financière au Maroc », et qu’elle contribuera ainsi au « développement économique, en promouvant les opportunités économiques pour les plus pauvres ».

    El Debate, 19/10/2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Algérie #Immigration

  • L’Algérie augmente ses dépenses de défense de 130 %

    L’Algérie augmente ses dépenses de défense de 130 %

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Bayraktar TB2, drones, Espagne,

    L’Algérie augmente ses dépenses de défense de 130 % pour moderniser une armée obsolète calquée sur le modèle russe.

    L’Algérie augmente ses dépenses de 130 % pour atteindre 23,3 milliards d’euros, soit presque deux fois plus que l’Espagne (12,137 milliards) et quatre fois plus (5,2 milliards) que le Maroc.

    Le Maghreb s’arme à pas de géant et, grâce à l’explosion de ses revenus d’hydrocarbures, l’Algérie montre la voie. Son budget de défense pour 2023 est en hausse de près de 130 %, à 23,3 milliards d’euros, soit près du double des 12,137 milliards d’euros alloués au ministère espagnol de la défense et quatre fois les 5,2 milliards que dépensera le Maroc.

    L’Algérie est le pays africain qui investit le plus dans ses forces armées. La loi de finances, comme on l’appelle en Algérie, stipule que les dépenses de défense équivalent à 15 % du produit intérieur brut (PIB) et représentent 23 % du budget général de l’État. Les petits caractères de ce poste budgétaire – qui ne sera pas débattu au Parlement parce qu’il est considéré comme secret – minimisent quelque peu la portée de cette augmentation record, révélée en exclusivité lundi par Akram Kharief, directeur du site web militaire algérien « Mena Défense ». Le budget de défense de l’Algérie ne dépassera que nominalement celui de l’Espagne en 2023. Si l’on ajoute au budget que gérera le département de Margarita Robles les ressources que le ministère de l’Industrie consacrera aux programmes d’armement et les crédits dits de contingence, le budget réel de l’Espagne en 2023 s’élèvera à 26,341 milliards d’euros (2,18 % du PIB en 2021). Ce chiffre dépasse légèrement l’engagement pris par les membres de l’OTAN de consacrer un peu plus de 2 % de leur PIB à leurs forces armées. Le PIB de l’Espagne est 8,8 fois celui de l’Algérie et 11,3 fois celui du Maroc.

    Les dépenses réelles du Maroc en matière de défense nécessitent également des calculs. Les prévisions pour 2023 n’ont pas encore été rendues publiques, mais elles dépasseront nominalement les 5,5 milliards. À ce montant s’ajoutent les crédits anticipés pour l’achat d’armes, ce qui donne un budget réel deux fois plus élevé que celui officiellement alloué à l’administration de la défense, comme on appelle le ministère de la défense à Rabat. « Il n’est pas dans les habitudes du gouvernement ou du ministère de la Défense [dont le portefeuille est détenu par le président algérien Abdelmajid Tebboune] de donner des détails sur les besoins budgétaires [des forces armées], car ils relèvent du secret d’État », note Mena Défense. Malgré cela, la publication spécialisée note que les dépenses de défense algériennes sont divisées en trois chapitres principaux. Le premier comprend une augmentation des pensions et des réparations pour les militaires blessés pendant la guerre civile du pays dans les années 1990. La seconde servira à financer les achats d’armes qui « s’inscrivent dans le cadre du renouvellement du matériel obsolète et de la modernisation des forces armées ». Le troisième semble indiquer que les forces armées se prépareront à mener des « opérations au-delà des frontières » de l’Algérie. La cible n’est pas le Maroc, mais les États semi-faillibles du Sahel, dont certains, comme le Mali, ne sont maintenus en vie que par la présence de mercenaires du groupe russe Wagner.

    Rénovation des antiquités russes

    Selon des sources non algériennes connaissant le pays, d’autres raisons expliquent cette forte augmentation du budget. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a montré à quel point les armes de fabrication russe sont dépassées par rapport aux armes occidentales que les États-Unis et plusieurs pays européens fournissent actuellement à l’armée du président ukrainien Volodymir Zelensky. Les revers de la Russie dans la guerre s’expliquent par la vétusté de son armement, ainsi que par la corruption de ses officiers et le faible moral de ses troupes. L’Algérie a été le troisième plus grand client pour les armes russes au cours de la dernière décennie, après la Chine et l’Inde. Plus des deux tiers des armes de ses armées sont russes, tandis que celles du Maroc proviennent des États-Unis (90 %) et de la France (9 %). Rabat diversifie désormais ses achats en acquérant, par exemple, des drones israéliens (WanderB et ThunderB) et turcs (Bayraktar TB2). Ces derniers ont été utilisés dans la guerre du Sahara occidental contre le Front Polisario.

    Alger a des raisons de s’inquiéter. La leçon qu’elle commence à tirer de ce qui s’est passé en Ukraine est que sa supériorité en matière d’armement sur le Maroc, son grand rival, n’est que théorique. Pour qu’il n’en soit pas ainsi, elle doit acheter de nouvelles armes, peut-être auprès d’autres clients dont les produits ne sont pas aussi dépassés que ceux de la Russie. « Peut-être que la Chine, et dans une moindre mesure la Turquie et l’Inde, remplaceront la Russie à l’avenir », prédit un responsable de l’OTAN qui a passé de nombreuses années sur le flanc sud de l’Europe. S’il y a un domaine dans lequel l’Algérie est à la traîne, ce sont les drones, ainsi que la cybersécurité. Elle vient de passer une première commande à Turkish Aerospace pour six drones de combat stratégique TAI Aksungur. La dépendance de l’Algérie vis-à-vis de la Russie en matière d’armement présente d’autres inconvénients. À la mi-septembre, le sénateur républicain Marcos Rubio a été à l’origine d’une initiative de 27 membres du Congrès américain appelant la Maison Blanche à sanctionner Alger pour ses relations étroites avec Moscou. Aucune sanction ne sera prise, surtout à l’heure où les Européens, alliés de Washington, font un pèlerinage à Alger pour acheter le gaz qui ne leur parvient plus de la Russie. Néanmoins, le porte-parole du département d’État, Vedant Patel, a déclaré que les achats de l’Algérie à la Russie étaient « profondément troublants ». Le mois prochain, l’Algérie fournira un nouveau test de ses liens avec la Russie. Les deux armées effectueront des exercices conjoints autour de la base militaire de Hammaguir, dans la province de Béchar, non loin de la frontière avec le Maroc. Cet exercice conjoint, bien que frappant, est purement symbolique et ne concernera que 80 soldats des forces spéciales russes.

    El Confidencial, 19/10/2022

    #Algérie #Maroc #Armée #armes

  • Algérie: L’achat de drones turcs Anka pour bientôt

    Algérie: L’achat de drones turcs Anka pour bientôt

    Algérie, Turquie, drones, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Anka, Bayraktar TB2,

    Alger était furieux lorsqu’un Bayraktar TB2 marocain a été soupçonné d’avoir tué trois Algériens au Sahara occidental, alors la Turquie a également proposé de vendre des drones à l’Algérie

    Par Ragip Soylu à Ankara

    Lorsqu’une frappe de drone marocain présumé a tué trois Algériens en novembre 2021 près de la ville de Bir Lahlou au Sahara occidental, Alger, furieuse, a accusé la Turquie.

    Bien qu’il n’y ait aucune preuve concrète, les responsables algériens pensent que le Maroc, qui combat depuis un an le Front Polisario indépendantiste sur le territoire, a utilisé des drones Bayraktar TB2 de fabrication turque dans l’attaque contre un convoi de camions.

    Alger était furieuse, accusant Ankara de prendre parti entre deux pays d’Afrique du Nord. La Turquie entretient des relations amicales de longue date avec les deux.

    En septembre 2021, le Maroc a reçu le premier des 13 drones armés qu’il a achetés pour 70 millions de dollars à la société privée turque Baykar.

    Des frappes de drones marocains contre des cibles du Polisario ont rapidement suivi, bien que le mouvement indépendantiste sahraoui ait affirmé que des drones de fabrication chinoise et israélienne avaient également été utilisés contre eux.

    En réponse, les diplomates turcs ont adopté une approche plus équilibrée, ont déclaré plusieurs sources à Middle East Eye. En ce qui concerne l’épineuse question du Sahara occidental, contrôlé à 80% par le Maroc mais revendiqué par le Front Polisario soutenu par l’Algérie comme un pays indépendant, Ankara a été équivoque. Il n’a jamais reconnu l’indépendance du Sahara occidental, mais a néanmoins soutenu les efforts menés par l’ONU pour résoudre le problème.

    Lors de conversations ultérieures, Ankara a transmis à Alger un message simple par l’intermédiaire de son ambassadeur : nous sommes également ouverts aux affaires avec vous.

    Pendant des mois de négociations, l’Algérie a inspecté tous les drones de combat turcs disponibles. Les pourparlers ont progressé avec l’aide de l’ambassadeur turc Mahinur Ozdemir, un interlocuteur parlant couramment le français et un politicien de renommée avec une ligne directe avec le président turc Recep Tayyip Erdogan en cas de problème.

    En fin de compte, les Algériens ont opté contre les célèbres Bayraktar TB2, de gros drones de combat ayant une expérience avérée en Ukraine , ainsi qu’en Syrie , en Libye et au Haut-Karabakh. Au lieu de cela, Alger a acheté 10 unités de drones Anka-S, produits par la société d’État Turkish Aerospace Inc, ont déclaré à MEE deux sources proches des négociations.

    L’Anka-S est un véhicule aérien sans pilote (UAV MALE) à moyenne altitude et longue endurance, qui peut voler pendant 30 heures sans escale. Grâce à sa liaison satellite, l’Anka-S peut couvrir une zone beaucoup plus grande que les autres options, ce qui signifie qu’il est utile dans des endroits comme l’Afrique du Nord avec ses milliers de kilomètres de désert.

    Des sources affirment maintenant que l’accord a été finalisé la semaine dernière et que l’Algérie devrait l’approuver officiellement dans les semaines à venir. On ne sait pas immédiatement quelle sera la réaction marocaine.

    Rabat entretient une relation tendue avec Ankara, car il considère le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie comme une force islamiste qui a résonné au Maroc lorsque le parti marocain du même nom était au gouvernement, de 2011 à 2021.

    Le nouveau gouvernement marocain n’a pas hésité à critiquer Ankara par le biais de ses journaux proches du pouvoir alors que la Turquie était en désaccord avec l’Arabie saoudite.

    Le gouvernement algérien a été approché pour commentaires.

    Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont au plus bas, Alger coupant toutes les relations diplomatiques avec Rabat en 2021, invoquant des « actes hostiles ».

    L’Algérie soutient le Front Polisario dans sa lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, qui a éclaté en conflit après la rupture d’un cessez-le-feu de trois décennies en novembre 2020.

    Le Maroc, quant à lui, a été accusé d’avoir piraté les téléphones des responsables algériens avec le logiciel espion israélien Pegasus et a exprimé son soutien à un mouvement dissident en Algérie.

    Middle East Eye, 19/10/2022

    #Algérie #Turquie #Maroc #Sahara_Occidental #Drones

  • Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

    Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

    Giorgia Meloni, Italie, monde arabe, extrême droite, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Movimento Sociale Italiano, Tunisie,

    L’Italie a récemment élu un leader d’extrême droite. Voici comment le monde arabe a réagi à la nouvelle.
    Par Karim Mezran et Nour Dabboussi

    Au cours des dix dernières semaines, les médias européens et américains ont accordé une grande attention à l’évolution de la situation politique en Italie avant les élections du 25 septembre. En particulier, cette attention médiatique s’est concentrée sur l’histoire personnelle et les opinions de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia, le parti que les sondages prévoyaient à juste titre comme le vainqueur des élections législatives italiennes. Une grande partie de l’attention des médias s’est concentrée sur les doutes concernant ses références démocratiques, étant donné que ses origines politiques se trouvent dans le Movimento Sociale Italiano (MSI), un mouvement politique considéré comme une émanation directe du Parti national fasciste historique fondé par Benito Mussolini en 1921.

    Ces origines n’ont jamais été niées par Meloni, qui prétend avoir dépassé cette association et s’est suffisamment appuyée sur sa carrière politique pour être considérée comme une politicienne conservatrice modérée et démocrate. Certains l’accusent d’avoir un ton nationaliste excessif qui, craignent-ils, ne se traduira par des sentiments anti-Union européenne (UE) , à l’ instar de ce qu’a exprimé le Premier ministre hongrois d’extrême droite, Viktor Orbán. Ces arguments ont été largement débattus dans la presse internationale alors que beaucoup moins d’attention a été accordée à la vision de Meloni pour la mer Méditerranée vis-à-vis du Moyen-Orient élargi.

    Les appels forts de Meloni au contrôle de l’immigration clandestine sont soulignés par la rhétorique islamophobe. Tout en hésitant, Meloni a attribué les exacerbations économiques et sécuritaires de l’Italie à l’afflux de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 . Meloni a appelé à « non à la violence de l’islam, oui à des frontières plus sûres ». Elle a également plaidé pour la mise en place d’un blocus militaire maritime – en partenariat avec l’UE et la Libye – au large des côtes de l’Afrique du Nord pour empêcher les migrants de traverser la Méditerranée – une décision considérée par certains de ses opposants politiques comme « un acte de guerre ».

    Les propos tenus par Meloni et d’autres membres de son parti concernant un nouveau rôle de l’Italie en Méditerranée, c’est-à-dire l’affirmation d’un plus grand respect des intérêts nationaux souverains du pays, ont été apprivoisés et profondément modifiés pendant la campagne électorale. Comme on pouvait s’y attendre, les contraintes systémiques internationales opérant depuis la Seconde Guerre mondiale limiteront effectivement les marges de manœuvre de la nouvelle coalition gouvernementale italienne en termes de politique étrangère fiscale, juridique et économique. Ainsi, les craintes exprimées par les adversaires politiques quant au retour du fascisme et à la poussée renouvelée de l’Italie vers le colonialisme ne sont que de la propagande politique.

    Les politiques réelles qui finiront par se concrétiser à partir de la rhétorique d’immigration de Meloni pourraient expliquer pourquoi certains dirigeants nord-africains traitent avec prudence la montée de Fratelli d’Italia, d’autant plus que les gouvernements algérien, libyen, tunisien et marocain n’ont pas officiellement abordé la nouvelle. Fait remarquable, au cours de la même semaine de la victoire de Meloni, le compte rendu officiel du président tunisien Kais Saied et les médias locaux tunisiens ont annoncé la rencontre de Saied avec l’ambassadeur d’Italie en Tunisie à l’occasion de la fin de son mandat, où les deux ont souligné la volonté de leurs pays de consolider leurs « liens d’amitié historiques » plus loin, mais rien n’a été mentionné concernant les élections italiennes.

    Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été publiée, les médias locaux nord-africains ont profité de l’occasion pour réfléchir aux implications de la victoire de Meloni. Sur le front libyen, les analystes politiques ont exprimé leurs inquiétudes quant au leadership de Meloni, notamment par le chef de l’Organisation libyenne pour le développement politique, Jamal Al-Falah, qui considère les Fratelli d’Italia comme un parti qui « embrasse les idées fascistes qui ont eu un mauvais effet ». empreinte en Libye par des meurtres et des exécutions. Commentant la politique étrangère de Fratelli D’Italia envers la Libye, il a déclaré que leurs décisions seraient principalement influencées par leurs intérêts pétroliers en Méditerranée, en particulier à la lumière de la crise pétrolière mondiale actuelle. Il est allé plus loin en affirmantqu’ »il est possible que la force militaire soit utilisée dans le dossier libyen, qui est l’une des zones d’influence de l’Italie », car elle « voit la Libye comme une colonie de ses anciennes colonies, et elle peut même envoyer des cuirassés italiens en Libye afin protéger ses intérêts. »

    Ce serait une très bonne nouvelle si un gouvernement dirigé par Meloni pouvait vraiment pousser l’establishment politique italien timoré à utiliser son poids économique et politique constant pour un engagement diplomatique efficace qui s’attaquerait à certains des problèmes les plus épineux de la région méditerranéenne. Mais un haut degré de scepticisme devrait demeurer. Les intentions d’opérer plus fortement en Libye, par exemple, seront limitées par le manque traditionnel de volonté de l’Italie de soutenir ses décisions d’adopter éventuellement l’instrument militaire. Cela va également au-delà de la rare possibilité pour le gouvernement et le parlement d’être capables de rédiger une définition claire des positions et des intérêts de l’Italie dans la situation hautement fragmentée et volatile de ce pays d’Afrique du Nord.

    De plus, la position de l’Italie dans l’UE et le difficile rapport de force au sein de celle-ci détermineront sa position vis-à-vis de la Méditerranée orientale, indépendamment des souhaits et des volontés de Meloni, notamment en ce qui concerne l’activisme régional de la Turquie. En d’autres termes, il pourrait être plus juste de voir une continuation de la politique étrangère actuelle de l’Italie, plutôt qu’un changement traumatique dans un proche avenir.

    Au Maroc, l’éminent bulletin d’information en ligne Morocco World News a rapporté que « le changement politique de l’Italie pourrait être inquiétant pour les près d’un demi-million de Marocains qui vivent en Italie », car Meloni pourrait rapprocher l’Italie « de sa politique nationale la plus d’extrême droite depuis le mouvement fasciste ». régime de Benito Mussolini. Outre ses craintes xénophobes, le Maroc a d’autres problèmes de sécurité qui pourraient expliquer sa réaction de précaution face à la victoire de Meloni. Un membredu Comité parlementaire italien pour la solidarité avec le peuple sahraoui, la dirigeante de droite a exprimé à plusieurs reprises son soutien à un Sahara occidental autonome – désormais contrôlé par le Maroc – et a exprimé sa sympathie envers les réfugiés sahraouis, qu’elle a visités deux fois dans des camps. Alors qu’une escalade des actions politiques de Meloni vers l’indépendance du Sahara Occidental mettrait certainement à rude épreuve les relations bilatérales de l’Italie avec le Maroc, les médias algériens ont rapporté que le soutien de Meloni au peuple sahraoui serait un atout supplémentaire pour les « relations stratégiques profondes entre l’Algérie et l’Italie ».

    L’accueil du nouveau gouvernement italien par les pays du Maghreb a donc été effectué avec précaution afin de ne pas attiser le mécontentement intérieur, mais aussi d’éviter tout jugement prématuré sur les implications qui pourraient découler de la politique des Frères d’Italie envers la région . Les habitants de la région ne veulent pas paraître trop accueillants ou trop critiques, pour l’instant. Par conséquent, à partir d’un aperçu général des premières réactions des médias arabes, il est possible de déterminer qu’après avoir réfléchi aux mêmes questions concernant le néo-colonialisme et le néo-fascisme, les pays du Maghreb sont arrivés aux mêmes conclusions que nous avons décrites ci-dessus : non beaucoup changera dans la stratégie de la politique étrangère italienne envers la région.

    Les résultats de l’élection ont été accueillis plus positivement du côté oriental de la Méditerranée. Après avoir félicité Meloni, le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a déclaré qu’il était impatient de « travailler avec elle dans le cadre du partenariat bien établi que l’Égypte et l’Italie partagent pour renforcer davantage les relations bilatérales dans tous les domaines ». Alors qu’elle était parmi les pays du Golfe, Meloni a remercié le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, et le vice-président et gouverneur de Dubaï, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, pour leurs messages de félicitations et a exprimé son empressement à « travailler ensemble pour des relations bilatérales fructueuses ». coopération et la stabilité du Moyen-Orient.

    De même, des vœux de félicitations ont également été adressés par le prince héritier et Premier ministre de Bahreïn , Salman bin Hamad Al Khalifa. Bien que les accords économiques et d’investissement prévus jouent certainement un rôle dans l’avancement de ces partenariats stratégiques, peut-être qu’un sentiment commun de nationalisme, bien que différent dans son essence, lie également ces pays d’un point de vue idéologique.

    Néanmoins, les liens de l’Italie avec les pays du Golfe pourraient commencer à traverser une corde raide délicate si le gouvernement Fratelli d’Italia poursuit une stratégie politique qui marginalise effectivement les Arabes et les musulmans au niveau national.

    À l’avenir, le gouvernement de Meloni devrait soigneusement examiner la manière dont il gère son discours nationaliste pour éviter toute controverse islamophobe qui pourrait finalement déclencher un retour de flammes de condamnations de la part de ses alliés dans le monde arabe.

    Karim Mezran est directeur de l’Initiative pour l’Afrique du Nord et chercheur principal résident du Centre Rafik Hariri et des programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique.

    Nour Dabboussi est chercheur sur le Moyen-Orient et récemment diplômé de Columbia University et de Sciences Po.

    Atlantic Council, 17/10/2022

    #Italie #Extrême_droite #Giorgia_Meloni #Monde_arabe #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental

  • Un consulat du Tchad à Dakhla: Quelles leçons géopolitiques?

    Un consulat du Tchad à Dakhla: Quelles leçons géopolitiques?

    Tchad, Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Dakhla, consulat,

    Ce 7 septembre 2022, l’Etat tchadien a déclaré son intention d’établir un Consulat général à Dakhla, dans le territoire Sahraoui, lequel faisant objet de contradiction diplomatique et rivalité géopolitique entre deux (2) Etats du continent africain et pas de moindres, en l’occurrence l’Algérie et le Maroc. C’est un territoire qui met en conflit le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario (soutenus par le pouvoir Algérien). Inscrit comme territoire non autonome par les Nations Unies (UN) et membre de l’Union Africaine (UA), le Sahara Occidental, fait entrer, toute décision étatique, dans la danse ou le jeu diplomatico-stratégique, tenu par le Maroc et l’Algérie.

    Le Tchad a décidé d’établir un Consulat General. Quelles leçons géopolitiques, faut-il en tirer ? Quels sont enjeux ? Autant des questions qui animent les esprits éclairés et interpellent les intelligences. Cette décision tchadienne intervient dans des contextes particuliers, non dépourvus des revers vis-à-vis de la diplomatie marocaine : la résurgence de la question, lors de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD-8), du Sommet TICAD (Afrique-Japon) durant lequel, le leader des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, a été accueilli avec un protocole réservé à un chef d’État. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue, d’abord, la position critique du chef de la Diplomatie Allemande envers la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine dans le Sahara Occidental. Depuis lors, le Royaume Chérifien, s’est lancé dans une vaste campagne diplomatique tous azimuts, pour faire adhérer des Etats à sa cause. Le Tchad vient d’entrer dans la danse.

    QUEL INTERET POUR LE TCHAD ?

    La diplomatie est déterminée par des calculs stratégiques, des intérêts croisés et des enjeux rationnels, et guidée par des principes juridiques primaires des relations internationales, tels que la réciprocité. Dès lors, l’établissement d’un consulat serait déterminé par l’existence des intérêts économiques et commerciaux dans le pays d’accueil. En revanche, Dakhla, ville encore quasiment vierge, économiquement, ne comptant pas jusque-là, des intérêts économiques, ni des ressortissants tchadiens, raisons essentielles d’une implantation consulaire. Celle-ci pourrait s’agir, d’une confirmation de la marocanisation ou la marocanité du Sahara Occidental et la reconnaissance tacite ou expresse de la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé. Par ailleurs, il fallut se rendre à l’évidence, que, dans une logique de politique et d’intégration africaine, cela n’est plus ou moins qu’une claque diplomatique pour contrecarrer l’appétence géopolitique algérienne.

    ALGERIE, UN POIDS INCONTESTABLE

    La question Sahraouie est un point névralgique, considéré comme une question de sécurité nationale par Alger. Cette décision intervient, notamment, au moment où Alger s’active intensément pour le renforcement de ses liens avec tous les pays du Sahel, avec des coopérations multiformes, avec un intérêt particulier pour le Tchad. La récente visite du ministre de la sécurité Idriss Dokony Adiker et le dernier échange entre le chef de la diplomatie tchadienne, l’Ambassadeur Cherif Mahamat Zene avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, en est une parfaite illustration.

    L’Algérie, géant économique du continent, qui regorge d’énormes réserves pétrolières et gazières. Etat pivot méditerranéen, puissance régionale incontournable, grand pôle gazier continental. Aussi, l’Algérie est membre fondateur de l’Union Africaine (UA), et un de ses grands contributeurs financiers et réguliers. Membre fondateur de G4 (Groupe des quatre (4) pays puissants de l’UA), avec l’Ethiopie, l’Afrique du Sud et le Nigéria (voisinage immédiat du Tchad), avec un PIB estimé à près de 170 milliards (2023) et des réserves nationales de change estimées 50,02 milliards USD (2023). L’Algérie, un acteur clé dans le Sahel et le Maghreb, partenaire stratégique dans le contreterrorisme au Sahel et pionnier dans le mégaprojet de la construction de la route saharienne, où le Tchad est membre. Le Tchad et l’Algérie, sont liés par une gamme de coopérations multiformes, notamment dans le domaine de la coopération scientifiques, industrielle, de sécurité, des micro-entreprises et la transformation des matières premières.

    LE CONFLIT RUSSO-UKRAINIEN

    La guerre en Ukraine, permet à l’Algérie, aujourd’hui, de marquer davantage sa présence sur la scène diplomatique internationale et lui offre des cartes géopolitiques importantes. L’Europe, en tirant les leçons de l’arme économique russe, s’efforce de trouver des alternatives d’approvisionnements, auprès des quelques pôles, au nombre desquels, l’Algérie. Car, cet Etat dispose d’un facteur géopolitique, constituant un atout naturel, du fait de sa proximité géographique. Elle est connectée à l’Europe par trois (3) gazoducs sous-marins à la péninsule Ibérique et à l’Italie. Ainsi, elle est sollicitée et adulée, d’une part, par l’Europe en raison de son potentiel gazier, et séduit, d’autre part, par la Russie, (la visite de Serguei LAVROV, en mai 2022).

    LA RETRACTION TCHADIENNE

    Au moment où cet Etat, désir de jouer les cartes, il fait face à la rétraction tchadienne sur la question Saharaouie, où nombre d’Etats, ont préféré la neutralité, plutôt que le positionnement. Le Tchad vit une étape cruciale de sa vie politique, en raison des tensions et crises internes. Cette période transitoire est un facteur de fragilité et un invariant géopolitique, susceptible de faire du Tchad un « nain diplomatique), à l’épreuve de cette bataille géopolitique algéro-marocaine. Le Tchad, peut-il faire face à un éventuel rouleau compresseur algérien ? Car, la capacité algérienne, ne fait aucun doute, et son poids diplomatique n’est nullement négligeable.

    LA LEÇON DU PASSÉ

    Le Tchad ne semble pas pour l’heure, prendre conscience et tirer la leçon du passé, pour se surpasser de son rôle de prestation des services et de suivisme. Après avoir été roulé dans la farine, voire humilié, dans le cas Glencore, où le Qatar est l’actionnaire majoritaire, le Tchad se met encore dans une nouvelle danse géopolitique. Il est désormais pris dans l’armure diplomatique marocaine.

    Mais jusqu’à quand ? Il faut se surpasser des tutelles stratégiques et penser à amorcer son autonomie diplomatique.

    Ali M. Khayar, Chercheur Doctoral, Spécialiste des Politiques Étrangères.

    Source : Facebook

    #Maroc #Sahara_Occidental #Tchad #Consulat #Dakhla #Algérie

  • Bouteflika: Nous avons un voisin qui a des frontières mobiles

    Abdelaziz Bouteflika, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Henry Kissinger,

    « Nous avons un voisin qui a des frontières mobiles. » C’était l’expression utilisée par le Ministre des Affaires Etrangères algérien, Abdelaziz Bouteflika pour qualifier les ambitions expansionistes du Maroc. L’occasion est un face-à-face avec le Chancelier américain, Henry Kissinger tenu le 17/12/1975, un peu plus d’un mois après l’agression marocaine contre le peuple du Sahara Occidental.
    Les propos se trouvent dans un document déclassé par le Département d’Etat américain dont voici l’extrait concernant le problème du Sahara occidental. Voici son contenu intégral:

    K : Let’s talk about the Sahara. You should know we put no pressure on Spain for any particular solution. In fact, we attempted to dissuade the King Hassan II for marching in. Did you hear what Moynihan said? He said if the russian took over the Sahara, there would soon be a shortage of sand (laughter) We frankly want to stay out of the Sahara question. It is not a heroic posture.

    B: I Think if we want to adresse the problem correctly we are obliged to speak frankly, and directly. The problem of the Sahara is a precedent for the world ans is a problem whiwh is important also for the Middle East.

    K : Why for the ME?

    B: If there is an accord between Egypt, Syria, Jordan and Israel, do you think also that the Arab world would abandon the Palestinians? It is the same problem; You can’t abandon the people of Sahara, or anymore the people of Namibia. We have Morocco and Mauritania involved, and they try to settle it. Now there is a decision of the International Court of Justice.

    K: It was ambiguous.

    B: No, it considered each side’s brief in detail and came out for the one peaceful solution.

    K: I don’t know what self-determination means for the Sahara. I can understand it for the Palestinians, but it is a alightly different problem.

    B: The population of Qatar is no more important.

    K : But they had a sheikh. They had an independent state.

    B : But they can be independent also. Have you been to Dubai?

    K : No. Because our security people think my reception would be too enthusiastic. They won’t let me (laughter)

    B : I don’t think either side – those who encouraged ou or thoe who discouraged you – have any right to do so. They are countries that are worthy of being seen.

    K : What will happen in the Sahara?

    B : I would want to see if you could give your consideration to proposing a solution, because it i important.

    K : What solution?

    B : There is only one kind of solution. It is a problem of principle. There could be a referendum, and Algeria would accept the results of the referendum. If they want to be with Morocco or with Mauritania, Algeria would have no problem. Or to be independent.

    K: Can the referendum take place while the Moroccans are there?

    B : There would have to be guarantees. There can’t be a referendum under a bayonet. They could have done it under the Spanish, because they were leaving.

    K : The mauritanians are there too. Did they split it half and half?

    B: Maybe half and half, but there are many aspects of the problem. Fishing; there is the political problem and the economic problem and the sovereignity problem. It is absolutely excluded that Morocco follow neither the ICJ pr the UNO. The Ivory Coast can’t judge right. One of the judges on the ICJ said it was a question of monarchical solidarity. He told me. In the Hague.

    K : One of the few international bodies which you don’t dominate.

    B: It’s the same for the U.S.!

    K : I repeat, we have no interest in the problem, as such.

    B : But you, yourself, should look at it.

    K : Why?

    B: Because you work with great subtetly. I have to tell you frankly – perhaps it was not by you.

    K : It was done by you.

    B : Your position was one of principle, it was very clear. Your presse – Newsweek, The New York Times – were very objective on the problem. And we find that the U.S. could have stopped the Green March. The U.S. could have stopped it, or favored it.

    K : That’s not true.

    B : We think on the contrary that France played a crude role. There was no delicacy, no subtlety. Bourguiba, Senghor – they tried to use what influence remained in France/ bongo. No finesse, no research. I don’t know if thi corresponds to our situation; but there are sentiments, an we were very affected because we thought it was an anti-algerian position.

    K : we don’t have an anti-algerian position. The only question was how much to invest. To prevent the Green March would have meant hurting our relations completely with Morocco, in effect an embargo.

    B : You could have done it. You could stop economic aid and military aid.

    K : But that would have meant ruining our relations with Morocco completely.

    B : No. The king of Morocco would not have gone to the Soviets.

    K : But we don’t have that interest in the Sahara.

    B : But you have interests in Spain, ans in Morocco.

    K : And in Algeria.

    B : An you favored one.

    K : I don’t think we favored ne side. We tried to stay out of it.

    B : Your role could never be marginal or devoid of interest because obviously there was military cooperation with Morocco. So, given that, you could not be neutral between Morocco and Algeria. So, I understand you had to be, or appear to be, favoring Morocco, because of that.

    K : (To Sabbagh, who is interpreting) But what the Foreing Minister complains about is that we didn’t favor Algeria. To take his position, we would have had to reverse positions completely.

    B : Maybe it would have been easy to take the principle of self-determination as a starting point. Now we have a neighbor which has mobile frontiers –with Mauritania, with Niger, and with Algeria. Moving frontiers; if Morocco occupies it with a minimum of legality, it’s a significant precedent. If in the region there is the precedent of broken frontiers, there is the risk of conflict. It’s not too late for you to aid a path to a solution. It would have to have the maximum of guarantees of the UN for a referendum, and Algeria would accept it. Neither the ICJ not the UN recognized the rights of Morocco or Mauritania.

    K : Let me think about this ans I’ll contact you through our ambassador.  When you will send us an ambassador to Washington?

    B : Effectively, your remark is pertinent. At the beginning of the year we will designate someone. I think sincerely that it is in out interest to pick someone appropriate. I will solve the problem very, very rapidly.

    K : It would be helpful if we had someone in Washington.

    B : I wan to find someone of enough stature to fit into that position.

    K : He will be well received in Washington.

    B : This is the way we think about it, Dr Kissinger, and we have established such a wonderful rapport based on cooperation, and in the economic field we have established a tremendous cooperation that we will never forget. In the political field, the Middle East, Dr Kissinger can have no complaints.

    K : No, you have been very helpful.

    B : If you had a problem with Cuba or Vietnam or Cambodia, we would be very glad, discreetly…

    K : Our UN people don’t always understand our relationship. But I agree we have had a very positive relationship, which I have valued.

    K : I repeat and emphasize we are true friends. We have nothing to hide; we don’t maneuver. Just this gesture that we are here at the table as your guests indicates it. You could have said, « Let’s go off into a corner somewhere. »

    K : Exactly. Let me into the question of a referendum.

    B : Yes, you said provided withdrawal is not a factor. But it must be also provided there are enough strong guarantees that the people can decide freely. You know assassinations can be rife. We don’t want remaining problem. Genocide.

    K : in the Sahara?

    B : I’m completely positive. It is a problem of ingterests. I don’t know why Mauritania wants frontiers like that or why Algeria has to be frightened. It is not healthy. If Morocco and Mauritania partition it, it is not politics.

    K : We have not played a very acive role. Because we have enough problems wigthout taking on new ones. But I will look into it and I will be in touch.

    B : Think about it.

    K : I will think about it.

    B : I don’t think you want a new state in the region.

    K : If it had developed, we would have accepted it. Guinea Bissau, Cape Verde, we have accepted.

    B : There is great wealth there. In 10 or 12 years, it will be the Kuwait of the region.

    K : But we didn’t oppose it. We had no particular interest.

    B : The equilibrium that we worked fot in the region, it is important that it be maintained. I don’t have the feeling that in the region your interests coincide with disorder.

    K : I agree with you.

    B : I was astonished to see France and Tunisia working together as « Mediterranean powers ». With the problems in the Middle East and Cyprus, with the problems existing in Maghreb, to speak of the Mediterranean is to be optimistic.

    K : We were basicalle inactive. We were not doing a great deal on either side. We didn’t help you, but not Morocco either.

    B : In the Middle East you have seen the situation of occupation of territory, and fait accomplis, and everyone speaks of negotiations. If you speak with the Mauritanians, there is no reason to defy the decision of the ICJ. It was the Ivory Coast and the others. I woud add this whatever elements favored Morocco were disintoxicated after the decision of the ICJ. It was a kind of mystification.

    K : Let me think about what if anything can be done. I’ll think about it. I never like to promise anything I cannot do.

    B : If you can.

    #Maroc #Algérie #Abdelaziz_Bouteflika #Sahara_Occidental #Henry_Kissinger

  • Sahara occidental: Principaux points du rapport du SG de l’ONU

    Sahara occidental: Principaux points du rapport du SG de l’ONU

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Front Polisario, rapport du SG de l’ONU,

    -La plupart des incidents de tirs à travers le mur de sable rapportés à la MINURSO par les parties étaient concentrés dans le nord du territoire, près de Mahbas. Selon les calculs de la MINURSO basés sur les incidents rapportés, les incidents de tirs rapportés par les parties ont régulièrement diminué depuis janvier 2021. Bien que la MINURSO n’ait pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre et la localisation des incidents de tirs signalés, leur impact est resté l’objet de revendications divergentes.

    -La MINURSO a continué à noter des rapports de frappes menées par des drones de l’Armée royale marocaine à l’est du mur de sable. Dans certains cas, les médias ont indiqué que des civils avaient été victimes de ces frappes aériennes. En raison du temps nécessaire pour obtenir l’autorisation des parties de visiter ces sites, la MINURSO n’a pu confirmer de manière indépendante que des pertes humaines à une seule occasion, le 16 novembre 2021 dans la zone de Mijek. De plus, la MINURSO a observé des traces de restes humains sur quatre autres sites.

    -Les hostilités de faible intensité dans la zone de la Mission entre l’Armée royale marocaine et le Front POLISARIO se sont poursuivies tout au long de la période considérée et ont continué à avoir un impact sur les activités aériennes et terrestres de la MINURSO. La présence de munitions non explosées et de restes explosifs de guerre a également constitué une menace potentielle pour le personnel, les biens et les ressources des Nations Unies.

    -La Mission a introduit des mesures préventives pour répondre aux problèmes de sécurité. Les patrouilles terrestres et les vols de reconnaissance par hélicoptère à l’ouest du mur de sable ont maintenu une distance de sécurité par rapport aux zones de tirs réels. À l’est du mur de sable, les restrictions existantes concernant les patrouilles au sol et les vols de reconnaissance par hélicoptère ont également contribué à réduire les risques pour la sécurité. Les vols qui ont eu lieu ont été soigneusement coordonnés avec les deux parties. Le risque résiduel évalué pour le personnel, les opérations et les biens des Nations Unies a été considéré comme moyen à Laayoune et à Tindouf, mais élevé dans les zones situées à l’ouest et à l’est du mur de sable, à l’extérieur de Laayoune.

    -La présence de trafiquants de drogue et d’autres éléments criminels sur le territoire, ainsi que le risque d’éventuelles attaques terroristes, restaient préoccupants.

    -Le Maroc et le Front POLISARIO ont conservé la responsabilité principale de la sûreté et de la sécurité du personnel, des biens et des ressources des Nations Unies à l’ouest et à l’est du mur de sable, respectivement, et la MINURSO a continué d’avoir confiance dans l’engagement et les capacités des deux parties.

    -Au cours de la période considérée, sept accidents de la route impliquant le personnel de la Mission ont été enregistrés, dont un accident près de Laayoune le 7 juillet 2022 qui a fait un mort et plusieurs blessés parmi le personnel de la Mission. A Tindouf, la situation est restée stable avec un incident de harcèlement contre le personnel de l’ONU signalé.

    -Le manque d’accès aux zones proches du mur de sable a continué de poser des problèmes importants aux activités d’observation de la MINURSO et à la capacité de la mission d’obtenir des informations de première main et de vérifier les développements signalés sur le terrain. Mon Représentant spécial n’a toujours pas pu rencontrer les représentants du Front POLISARIO à Rabouni, conformément à la pratique établie.

    -Les contraintes qui pèsent sur la chaîne logistique d’approvisionnement et d’entretien de la MINURSO sur les sites des équipes à l’est du mur de sable ont continué d’avoir des conséquences de plus en plus graves sur la capacité de la Mission à maintenir ses présences sur le terrain dans les conditions austères et difficiles du territoire. Cela a eu des répercussions négatives sur la livraison de carburant, la réparation et l’entretien des équipements, installations et logements essentiels qui se dégradent rapidement, ainsi que sur la rotation des véhicules et le transport des équipements lourds qui ne peuvent être transportés par avion. Les efforts de la mission pour mettre en œuvre la stratégie des Nations Unies en matière d’environnement durable ont été freinés et les moyens de subsistance, notamment la nourriture, l’eau en vrac et le réapprovisionnement en carburant, ont été considérablement affectés.

    -Au début du mois d’août, la MINURSO a dû interrompre le réapprovisionnement en carburant de ses bases d’opérations à l’est du mur de sable à la suite d’un incident survenu le 2 août au cours duquel un camion-citerne du Front POLISARIO utilisé pour fournir de l’eau en vrac à la MINURSO a été détruit par une frappe aérienne à proximité de la base d’opérations de la MINURSO à Agwanit. Les experts UNMAS de la MINURSO ont visité le site de l’incident le 4 août et ont observé un camion à eau avec des dommages correspondant à l’utilisation d’une munition air-sol. Le 4 août, le coordinateur du Front POLISARIO avec la MINURSO a écrit à mon Représentant spécial pour lui dire que  » le Front POLISARIO n’avait pas d’autre choix que de reconsidérer les arrangements existants avec la MINURSO, y compris les assurances données à la Mission pour qu’elle puisse effectuer ses vols réguliers de passagers et de logistique et d’autres opérations « . En conséquence, les livraisons de carburant à tous les sites d’équipes à l’est du mur de sable ont été interrompues. Sans réapprovisionnement, la MINURSO a estimé que les réserves de carburant d’au moins deux bases d’opérations à l’est du mur de sable atteindraient un niveau critique début septembre. Les interventions de haut niveau de la MINURSO et du Secrétariat auprès des deux parties ont été activées en même temps que les efforts pour trouver des options alternatives pour permettre la poursuite des opérations des sites d’équipes. Le 24 août, l’Armée royale marocaine a écrit à la MINURSO pour lui faire part de ses assurances, « à titre exceptionnel » et « pour une seule fois », concernant le ravitaillement des cinq sites d’équipes à l’est du mur de sable.

    -Je reste profondément préoccupé par l’évolution de la situation au Sahara occidental. La reprise des hostilités entre le Maroc et le Front POLISARIO reste un revers majeur pour la réalisation d’une solution politique à ce différend de longue date. Les incursions quotidiennes dans la bande tampon adjacente au mur de sable et les hostilités entre les parties dans cette zone violent son statut de zone démilitarisée qui devrait au contraire rester la pierre angulaire d’une solution pacifique à la situation du Sahara Occidental. L’absence continue d’un cessez-le-feu effectif menace la stabilité de la région, avec un risque d’escalade tant que les hostilités persistent. La conduite de frappes aériennes et de tirs à travers le mur de sable continue de contribuer à l’augmentation des tensions.

    -Malgré ce contexte difficile, je reste convaincu qu’une solution politique à la question du Sahara occidental est possible, à condition que toutes les parties concernées s’engagent de bonne foi et que la communauté internationale maintienne son soutien. Les Nations Unies restent disponibles pour réunir tous ceux qui sont concernés par la question du Sahara Occidental dans la recherche d’une solution pacifique. Les efforts de mon Envoyé personnel offrent une opportunité que j’exhorte tous à saisir. Une volonté politique forte est nécessaire pour trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021).

    -À cette fin, j’exhorte toutes les parties concernées à aborder la facilitation du processus par mon Envoyé personnel avec un esprit ouvert, et à renoncer aux conditions préalables au processus politique. Pour guider les approches actuelles et futures, il convient de tenir dûment compte des précédents établis par mes précédents Envoyés personnels dans le cadre des résolutions existantes du Conseil de sécurité.

    -J’ai le regret de constater que le manque de confiance continue d’imprégner la région. Sur le territoire, les actions affirmatives unilatérales et les gestes symboliques en cours sont une source de tension persistante et ont un impact négatif sur la situation. J’encourage les parties à se concentrer sur les intérêts solides qu’elles ont en commun et je leur demande instamment de s’abstenir d’aggraver la situation par leurs discours et leurs actes.

    -Tout en réaffirmant le rôle crucial des États voisins dans la recherche d’une solution à la question du Sahara occidental, je réitère l’expression de ma préoccupation face à la détérioration des relations entre le Maroc et l’Algérie. J’encourage les deux pays à rétablir le dialogue en vue de l’apaisement de leurs relations et de la reprise des efforts visant à la coopération régionale, notamment en vue d’un environnement propice à la paix et à la sécurité.

    -La MINURSO a opéré dans un contexte opérationnel et politique fondamentalement différent depuis la reprise des hostilités et a entrepris un large éventail d’efforts pour s’adapter aux nouvelles circonstances, notamment en mettant à nouveau l’accent sur la planification opérationnelle. Cependant, les restrictions continues à la liberté de mouvement ont empêché la MINURSO d’accéder en toute sécurité aux zones situées à l’intérieur ou à proximité du mur de sable ou de la bande tampon et d’exploiter une chaîne logistique, d’entretien et de réapprovisionnement sûre et fiable pour les sites de l’équipe à l’est du mur de sable. Le rétablissement complet de la capacité de la MINURSO à observer la situation dans l’ensemble du territoire et à assurer la maintenance critique de ses bases d’opérations à l’est du mur de sable est intrinsèque à sa durabilité et est plus urgent que jamais. Je demande instamment au Front POLISARIO de lever toutes les restrictions à la libre circulation des observateurs militaires, des convois terrestres, des moyens aériens et du personnel de la MINURSO à l’est du mur de sable. Il reste également essentiel que l’Armée royale marocaine s’abstienne de mener des activités militaires qui pourraient avoir un impact direct ou indirect sur les opérations de la MINURSO à l’est du mur de sable. Je crains que, sans une pleine liberté de mouvement, la MINURSO ne soit bientôt plus en mesure de maintenir sa présence à l’est du mur de sable.

    -Je me félicite de la reprise des contacts entre le Maroc et mon Représentant spécial et j’exhorte le Front POLISARIO à reprendre des contacts réguliers en personne avec les dirigeants de la MINURSO, tant civils que militaires.

    -Je reste préoccupé par la suspension continue des opérations régulières de déminage à l’est du mur de sable, à l’exception du dégagement des routes par les patrouilles terrestres, des services d’urgence et du soutien aux enquêtes de la MINURSO sur les sites où l’on soupçonne des frappes aériennes. Je suis toutefois encouragé par la volonté affichée par les deux parties de permettre la reprise des opérations de déminage et j’appelle les deux parties à parvenir à un accord final avec la MINURSO à cet égard, qui permette la reprise de ce travail qui sauve des vies. J’invite également les deux parties à s’engager avec le service de déminage de la MINURSO pour faciliter l’enlèvement des mines terrestres et des restes explosifs de guerre dans tout le territoire, conformément aux normes internationales de déminage humanitaire.

    -Je tiens à exprimer ma gratitude aux pays fournisseurs de contingents de la Mission pour leur soutien aux efforts de la MINURSO en vue de parvenir à un équilibre complet entre les sexes parmi ses observateurs militaires, conformément aux objectifs de l’initiative « Action for Peacekeeping ». Je reste convaincu que la participation accrue des femmes au maintien de la paix améliore la performance des opérations de paix des Nations Unies et renforce leur efficacité.

    -Je réitère ma sincère gratitude au Maroc, au Front POLISARIO et à l’Algérie pour leur coopération dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, et en particulier pour la générosité du Maroc et de l’Algérie qui continuent à fournir des vaccins au personnel civil et militaire de la MINURSO.

    -Je suis préoccupé par la nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans les camps de réfugiés près de Tindouf. Le niveau de vie des réfugiés vulnérables vivant dans les camps s’est détérioré en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’impact de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. En conséquence, la situation devient de plus en plus alarmante avec de graves menaces à court terme sur la sécurité alimentaire de la population réfugiée et l’accès aux services de base. Je remercie la communauté internationale et le
    Je remercie la communauté internationale et le gouvernement algérien pour son assistance aux réfugiés sahraouis et souhaite me faire l’écho de l’appel du HCR, de l’UNICEF et du PAM à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts et fournisse un soutien supplémentaire et urgent afin d’apporter une réponse appropriée à cette urgence.

    -Je reste également préoccupé par le manque continu d’accès du HCDH au territoire. Je réitère une fois de plus mon appel aux parties pour qu’elles respectent, protègent et promeuvent les droits de l’homme de tous les habitants du Sahara occidental, notamment en réglant les questions en suspens relatives aux droits de l’homme et en renforçant la coopération avec le HCDH et les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, et pour faciliter leurs missions de surveillance. Une surveillance indépendante, impartiale, complète et soutenue de la situation des droits de l’homme est nécessaire pour assurer la protection de toutes les personnes au Sahara occidental.

    -La MINURSO reste la principale et souvent unique source d’informations et de conseils impartiaux pour moi, le Conseil de sécurité, les États Membres et le Secrétariat concernant l’évolution de la situation dans le territoire et les questions connexes. Elle continue de remplir ce rôle malgré les défis de plus en plus sérieux auxquels elle est confrontée dans un environnement opérationnel et politique fondamentalement modifié et des capacités de planification stratégique intégrées insuffisantes pour répondre à la situation actuelle sur le terrain. La MINURSO représente l’engagement de l’ONU et de la communauté internationale en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021). Je recommande donc au Conseil de proroger le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2023.

    -Je félicite mon nouvel Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour les efforts qu’il a déployés depuis sa prise de fonctions. Je remercie également mon Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, ainsi que l’ancien commandant de la force, le général de division Zia Ur Rehman, et le commandant de la force par intérim, le commodore Faustina Boakyewaa Anokye, pour leur direction dévouée de la MINURSO. Je souhaite également me souvenir et honorer l’ancien commandant adjoint de la force, le général de brigade Constance Emefa Edjeani-Afenu, qui est décédé subitement le 24 janvier 2022, peu après avoir quitté la Mission le 19 décembre 2021, pour son leadership distingué et son service dévoué aux Nations Unies. Enfin, je remercie les hommes et les femmes de la MINURSO pour leur engagement continu, dans des circonstances difficiles et stimulantes, à remplir le mandat de la Mission.

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