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  • Relations et visées du Maroc en Afrique

    Relations et visées du Maroc en Afrique

    Maroc, Union Africaine, Sahara Occidental, RASD, lobbying, CEDEAO, CEN-SAD,

    Le Maroc a toujours considére les relations avec l’Afrique une priorité de la politique étrangère pour plaider sa souveraineté sur le Sahara Occidental. Durant ces derniéres années, il a oeuvré inlassablement pour se positionner en tant qu’acteur important dans l’agenda africain, aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral.

    Sur le plan multilatéral, Mohamed 6 a enchaîné les visites pour renforcer davantage les relations bilatérales avec les principaux partenaires de son pays, qui sont le Sénégal, la Cote d’Ivoire, la Guinée et le Gabon. Ce renforcement du partenariat stratégique avec ses pays-clés est inscrit dans la priorité de l’action diplomatique en Afrique.

    Le deuxiéme cercle est composé de pays d’Afrique Occidentale et Centrale tels que le Burkina Faso, le Niger, le Togo, le Benin, le Tchad, la RDC, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Congo, les Comores et la RCA, avec lesquel le Maroc envisage d’établir également un partenariat stratégique.

    Le Mali a été exclu du champ d’action diplomatique du Maroc, en raison de son soutien à la République Arabe Sahroui Démocratique d’une part et d’autre part du retour en force de l’Algérie sur la scène malienne.

    Le troisième cercle est constitué de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Cap Vert, du Liberia, de la Sierra Leone, de Sao Tomé et Principe, de Djibouti, de l’Erythrée, du Burundi, du Ghana, du Kenya, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles.

    Un quatrième cercle est constitué de l’Angola, de l’Ethiopie, du Rwanda et de la Tanzanie qui, selon leur analystes, offrent des perspectives encourageantes soit sur le plan politique soit sur le plan économique.

    Le dernier cercle est constitué en majorité de pays de l’Afrique australe et orientale dont la majorité sont défaroble au Maroc sur le dossier du Occidental. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de la Namibie et de l’Ouganda.

    Pour le Maroc, l’Afrique du Sud, du fait de son poids politique et économique au niveau continental et mondial et de l’influence déterminante qu’elle exerce dans sa région d’influence, est un pays incontournable avec lequel le Maroc envisageait une amélioration des relations, en établissant des canaux de dialogue politique ainsi qu’avec les autres pays.

    SUR LE PLAN SOUS REGIONAL

    Le Maroc considére vitale la conclusion d’un accord de partenariat économique avec la CEDEAO et avec la CEEAC. Cette nécessité devient urgente pour ce pays du fait de la conclusion par l’Union Européenne des APE avec ces pays, accords destinés à remplacer la Convention de Lomé qui régissait les relations sur le plan commercial entre l’UE et les pays ACP.

    Au plan politique, la CEN-SAD est la seule et unique organisation, qui offre un espace d’ouverture régionale au Maroc, avant son adhésion à l’UA. Cette organisation, qui regroupe 24 pays africains dont la majorité appartient à la zone Saharo-Sahélienne, constitue le cheval de Troie du Maroc pour s’imposer dans la zone Saharo-Sahélienne avec pour objectif de faire échec à l’Algérie dans cette zone stratégique.

    Au plan continental

    L’Union Africaine constituait un obstacle aux aspirations du Maroc en Afrique. Le Maroc voyait d’un mauvais oeil que cette organisation ait entrepris un large processus visant à placer sous son égide tous les processus d’intégration continentale, car craignant que toutes les Conférences ministérielles africaines sectorielles qui préexistaient à l’Union Africaine et auxquelles le Maroc était membre, seront à court terme concernées par cette stratégie.

    Le Maroc voyait également d’un mauvais oeil que l’Union Africaine voulait s’imposer comme l’interlocuteur privilégié voire exclusif des acteurs internationaux dans le cadre des partenariats régionaux avec l’Union Européenne, le Japon, la Chine, la France, les Etats Unis, la Corée, la Ligue Arabe, l’Amérique du Sud, la Turquie, l’Inde, la Russie, la Thaïlande, le Vietnam.

    SAHARA OCCIDENTAL: STRATEGIE DU MAROC EN AFRIQUE

    L’Afrique est au cœur de la politique étrangère du Maroc. Ce continent représente pour le Maroc une opportunité à même de lui permettre de se positionner en tant que leader de ce continent, en pleine mutation et en plein essor. L’Afrique constitue également pour le Maroc un espace vital pour lutter contre la présence de la RASD à l’Union Africaine.

    Cependant la mise en œuvre de sa stratégie en Afrique nécessite le renforcement de son maillage diplomatique notamment dans les régions ou sa présence est faible voire quasi absente, ce qui est le cas en Afrique Orientale et Australe. En 2014, le Maroc ne disposait que de 19 Ambassades en Afrique au Sud du Sahara (8 en Afrique de l’Ouest qui compte 15 pays, 6 en Afrique Centrale qui compte 8 pays, 3 en Afrique Australe qui compte 13 pays et 2 en Afrique Orientale qui compte 10 pays) contre 24 pour l’Algérie, 33 pour l’Afrique du Sud et 32 pour l’Egypte.

    Cette sous représentation en Afrique Australe et Orientale est préjudiciable à ses intérêts tant au plan politique qu’économique. C’est en effet dans ces deux sous régions que se trouve la totalité des pays qui reconnaissent la République Arabe Sahraoui Démocratique.

    Pour y remédier, le Maroc a planifié dans le court terme à l’ouverture d’Ambassades dans les pays suivants : Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Namibie et Botswana. Et dans un deuxième temps, en République du Congo, au Benin, au Togo, aux Comores et au Zimbabwe.

    A travers l’ouverture d’Ambassades dans ces pays d’Afrique australe et orientale, le Maroc veut surtout envoyer un signal politique fort en direction de ces pays et de tous les autres partenaires qui y verraient la manifestation de l’intérêt du Maroc pour l’ensemble du continent et non pas seulement pour les régions francophones traditionnellement proches. Une telle démarche projetterait le Maroc dans une nouvelle dimension et en ferait un véritable pays pivot à l’échelle continentale, est-il envisagé à Rabat.

    L’ouverture d’Ambassades dans ces régions donnerait également au Maroc une nouvelle et plus grande ouverture dans des zones en pleine mutation et en plein essor économique, se traduisant par une amélioration des relations politiques avec ces pays et ouvrant de larges perspectives de coopération pour les entreprises marocaines.

    Les manoeuvres du Maroc au sein de l’Union Africaine

    Depuis ces derniéres années, le Maroc a renforcé le travail de lobbying au niveau de l’Union Africaine car craignant que l’Union Africaine s’accapare et monopolise le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. Pour limiter une telle perspective, le Maroc a toujours oeuvré auprés de ses alliés traditionnelles, de maniére que le rôle qui sera attribué à l’Union Africaine ne soit en aucun cas exclusif et que les Organisation sous-régionales africaines, comme la CEDEAO, la CEEAC, la CEN-SAD, soient confirmée comme des acteurs primordiaux et directement responsables dans ce cadre. Ce qui offrirait au Maroc de continuer à participer aux efforts de paix et de sécurité sur le Continent africain.

    Le Maroc appréhendait que le Partenariat France-Afrique, traditionnellement fondé sur les relations entre la France et les pays africains, devient comme les autres partenariats avec l’Afrique, c’est à dire un partenariat France-Union Africaine. Ce pays voyait d’un mauvaise oeil que la France s’écarte de la « françafrique », au nom d’une certaine normalité, ce qui risquait de porter préjudice à ses relations privilégiées avec certains pays africains, notamment, francophones. « Une tendance lourde semble se dessiner à la veille du Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique qui aura lieu à Paris les 6 et 7 Décembre 2013, est que la France pourrait concéder dans le cadre de la nouvelle alliance France-Afrique, un rôle central à l’Union Africaine, notamment en matière de paix et de sécurité. A cet égard, et en vue de permettre à l’Afrique de capitaliser sur l’ensemble de ses acquis et des ses expériences, il sera de mise à ce que le rôle de l’UA ne pourra aucunement être exclusif et devra être conforté par le renforcement de la responsabilité directe des organisations régionales africaines qui au demeurant ont accumulé une grande expérience et expertise dans ce domaine et disposent d’atouts pertinents, eu égard à la particularité du continent africain, pour se positionner comme partenaire central en matière de paix et de sécurité », remarque Tagma.

    Le renforcement de l’UA, sous hégémonie de l’Algérie et de l’Afrique du sud – et plus généralement de l’Afrique anglophone-, va affaiblir davantage l’Afrique francophone qui constitue le prolongement stratégique du Maroc.

    Le Maroc appréhendait aussi que l’Union Africaine s’ingére dans le processus de règlement de la question du Sahara Occidental. Ce pays voulait que cela reléve du ressort exclusif du Conseil de Sécurité de l’ONU, en insistant sur la nécessité de la persévération du processus politique onusien en cours, tel que confirmé par la résolution 2152/2014 du Conseil de Sécurité et le maintien de la centralité de la proposition marocaine d’autonomie.

    Le format des partenariats stratégique de l’Afrique avec le reste du Monde, constituait également un souci pour le Maroc car il impliquait l’Union Africaine dans ce processus. Il compte sur ses alliés traditionnels tels que le Sénégal qui a été toujours à l’avant garde du combat pour défendre la marocanité du Sahara Occidental, ainsi que la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso

    Le Maroc considère le Conseil Paix et sécurité (CPS), qui était à l’époque présidé par l’Algérien Chergui, un risque pour les intérêts du Maroc. Pour miniser ce risque, le Maroc compte mobiliser ses alliés, membres du Conseil Paix et Sécurité pour faire barrage à toute initiative visant à présenter un rapport sur le Sahara Occidental.

    Lors du Sommet de juin 2014 à Malabo, le Maroc avait dépêché une délégation, conduite par Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires Africaines, pour mener des investigation sur le Conseil Paix et sécurité (CPS), afin de déceler toute manoeuvres contraires aux intérêt du Maroc. Sur place, cette délégation avait relevé que sur les 15 pays composant le CPS, 8 étaient défavorables au Maroc dans le cadre du dossier du Sahara Occidental (Algérie-Afrique du Sud-Nigeria-Tanzanie-Mozambique-Namibie-Ouganda-Éthiopie-). En face, le Maroc ne pouvait compter que sur la Guinee-la Guinee Équatoriale -la Gambie -le Niger -le Burundi et le Tchad-le 15eme étant la Libye.

    Cette délégation avait également pour objectif de:

    – contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara Occidental.
    – promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.
    – empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.
    – poursuivre les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore la République Arabe Sahraoui Démocratique.
    – maintenir la connivence avec les délégations alliés du Maroc.
    – contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire).
    – effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.

    Les actions prioritaires du Maroc en Afrique:

    Parmi les actions prioritaires du Maroc en Afrique figure la CENSAD qui constitue la meilleure réponse pour contrecarrer les initiatives sur le dossier du Sahara Occidental. Cet espace qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge est l’endroit idoine pour le le Maroc afin de faire prévaloir son leadership et démontrer l’inanité du jeu des alliés de la République Arabe Sahraoui déocratique.

    Dans sa stratégie, le Maroc avait prévu trois mesures:

    – Organiser un sommet de la CENSAD au Maroc
    – Réunir un atelier ministériel sur la Migration au Maroc
    – Convoquer une réunion à Rabat des plénipotentiaires pour l’adoption de la Stratégie CENSAD pour le SAHEL.

    Le deuxième axe de renforcement du positionnement du Maroc en Afrique concernait la création de l’espace Nord-Ouest-Africain, consistant de réunir dans le cadre d’un forum de coopération politique et économique les pays de cette région de l’Afrique : MAROC-SENEGAL-CAP VERT-MAURITANIE et l’Espagne à travers les ILES CANARIES. Une réunion préparatoire entre les hauts fonctionnaires devait être organisée par le Maroc au cours de laquelle les axes de coopération devaient être discutés. Une mission de consultation devait être entreprise auprès de ces pays avant d’entamer les démarches devant conduire à la tenue de cette réunion préparatoire.

    Le troisième axe concerne la conclusion d’un accord de coopération économique et d’investissement avec l’UEMOA et avec la CEDEAO. A cet effet les Ministères marocains concernés devaient entreprendre des démarches dans ce sens.

    Le quatrième axe concernait la tenue en priorité des Commissions Mixtes avec les pays de la zone SAHEL ainsi qu’avec certains pays fragiles (Guinée Bissau, Sao Tome et Principe, Liberia, Sierra Leone) et les forums économiques avec le TCHAD et le NIGER.

     NOTE SUR L’OUVERTURE D’AMBASSADES EN AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE  

    L’Afrique, placée par Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, au cœur de la politique étrangère du Maroc, représente une opportunité à même de permettre à notre pays de se positionner en tant que leader d’un continent en pleine mutation et en plein essor.

    L’Afrique constitue également pour notre pays son espace vital naturel de rayonnement politique, culturel et économique.

    Cependant la mise en œuvre de la stratégie de notre pays en Afrique demande le renforcement du maillage diplomatique notamment dans les régions ou la présence de notre pays est faible voire quasi absente, ce qui est le cas en Afrique Orientale et Australe.

    Notre pays ne dispose que de 19 Ambassades en Afrique au Sud du Sahara (8 en Afrique de l’Ouest qui compte 15 pays, 6 en Afrique Centrale qui compte 8 pays, 3 en Afrique Australe qui compte 13 pays et 2 en Afrique Orientale qui compte 10 pays) contre 24 pour l’Algérie, 33 pour l’Afrique du Sud et 32 pour l’Egypte.

    Cette sous représentation en Afrique Australe et Orientale est préjudiciable aux intérêts de notre pays tant au plan politique qu’économique. C’est en effet dans ces deux sous régions que se trouve la totalité des pays (19) qui reconnaissent l’entité fictive. L’absence d’Ambassades explique dans une large mesure ce fait.

    Une des mesures immédiates pour corriger cette carence consiste à procéder dans le court terme à l’ouverture d’Ambassades dans les pays suivants : Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Namibie et Botswana. Dans un deuxième temps il serait souhaitable d’envisager l’ouverture de représentations diplomatiques en République du Congo, au Benin, au Togo, aux Comores et au Zimbabwe.

    L’ouverture d’Ambassades dans ces pays d’Afrique australe et orientale serait un signal politique fort en direction de ces pays et de tous les autres partenaires qui y verraient la manifestation de l’intérêt du Maroc pour l’ensemble du continent et non pas seulement pour les régions francophones traditionnellement proches.

    Une telle démarche projetterait le Maroc dans une nouvelle dimension et en ferait un véritable pays pivot à l’échelle continentale.

    L’ouverture d’Ambassades dans ces régions donnerait également à notre pays une nouvelle et plus grande ouverture dans des zones en pleine mutation et en plein essor économique.

    Cette ouverture se traduirait par une amélioration des relations politiques avec ces pays et ouvrirait également de larges perspectives de coopération pour les entreprises marocaines.

    #Maroc #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #RASD #Lobbying

  • Maroc: 5000 euros pour les ambassadeurs de 30 pays africains

    Maroc: 5000 euros pour les ambassadeurs de 30 pays africains

    Maroc, Union Africaine, Sommet de Malabo, Sahara Occidental, RASD, lobbying, corruption,

    En date du 05/05/2014, Moha tagma, Directeur des affaires africaines transmet à plusieurs correspondants dont le Ministre des affaires Etrangéres et de la Copération, SalahEddine Mezouar, une note sur les propositions relatives à la préparation du prochain Sommet de l’Union Africaine:

    Il joint à son mail trois documents:

    -Le premier est une fiche sur la Mission à Addis Abéba

    -Le deuxiéme sur le Sommet de l’Union Africaine

    -Le troisième sur les Accords finalisés suite à la réunion préparatoire de la sixième session de la Grande Commission Mixte de coopération Royaume du Maroc/République de Guinée Equatoriale.

    Interessons-nous au premier document concernant la fiche sur la Mission à Addis Abéba, car il renferme des indications précises sur les méthodes de corruption utilisées par les autorités marocaines afin d’amener les diplomates africains à défendre leurs revendications sur le Sahara Occidental.

    En effet, Tagma rappelle l’existence de « enveloppes individuelles de 5 000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays) ». Ensuite, il énumère ces pays: « Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA) ».

    Le document parle de lui même. Le Makhzen a remis de l’argent à la veille de la tenue du Sommet de Malabo dans le but de encourager les ambassadeurs des pays cités à s’opposer à l’inscription de la question sahraouie dans l’agenda du Sommet de l’Union Africaine célébré à Malabo, en Guinée Equatoriale.

    Mission accomplie, écrira Tagma dans un courrier envoyé à ses supérieurs à Rabat après ce sommet qui s’est clôturé sans parler du conflit du Sahara Occidental.

    Fiche sur la Mission à Addis Abéba


    ⦁ Période  : du 4 au 10 juin

    ⦁ Composition  de la délégation : Directeur Afrique – Inspecteur Général – Directeur des Nations Unies – Directeur Général de l’AMCI – Chef de Cabinet de madame la ministre déléguée.

    ⦁ Objet  : Mobilisation des Ambassadeurs Représentants des pays amis.

    ⦁ Objectifs  :

    1- Contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara.

    2- Promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.

    3- Empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.

    4- Continuer les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore l’entité fictive.

    5- Maintenir la connivence avec les délégations amies.

    6- Contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France  ; Espagne  ; Etats-Unis  ; Russie  ; Chine, et plus si nécessaire).

    7- Effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.

    ⦁ Déroulement  :

    ⦁ Plusieurs visites.

    ⦁ Une ou deux réunions avec les Représentants Permanents.

    ⦁ Organisation de déjeuners  : – avec le Groupe des Pays amis – avec certains leaders de ce groupe.

    ⦁ Moyens  :

    ⦁ Prise en charge intégrale des frais d’hôtellerie.

    ⦁ Enveloppe pour les frais généraux  : location d’un ou deux véhicules, déjeuners…..

    ⦁ Enveloppes individuelles de 5  000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays).

    Liste des pays

    Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA).

    ———————–


    Note à Monsieur le Ministre

    Objet  : Sommet de l’Union Africaine

    J’ai l’honneur de vous faire part de ce que le prochain Sommet de l’Union Africaine aura lieu à Malabo du 20 au 27 juin 2014. Conformément à la décision prise lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba, le Rapport sur la question du Sahara demandé à la Présidente de la Commission, sera présenté à cette occasion.

    Les travaux préparatoires au niveau d’Addis Abeba commenceront dès le 9 juin 2014.

    Aussi et dans le but d’anticiper des décisions qui pourraient être prises lors du Sommet de Malabo, je vous suggère le programme de travail suivant  :

    1 – Entreprendre dès que possible, une mission à Malabo pour examiner avec les autorités équato-guinéennes les modalités de la présence de la délégation marocaine en marge du Sommet (Appui, facilités etc.…)

    Cette visite pourra être l’occasion de présider la 6ème Session de la Commission Mixte dont les travaux préparatoires avaient eu lieu à Malabo du 09 au 11 janvier dernier, et procéder à la signature des accords qui avaient été finalisés (liste en annexe).

    2- Envoi d’une délégation dès le 4 juin 2014, à Addis-Abeba pour suivre le travail préparatoire au niveau des Ambassadeurs Représentants Permanents auprès de l’Union Africaine.

    Cette délégation qui sera composée du Directeur des Affaires Africaines, de l’Inspecteur Général, du Directeur des Nations Unies, du Directeur Général de l’AMCI et du Chef de Cabinet de Madame la Ministre déléguée, aura pour mission de faire échec à toutes les tentatives du camp adverse de saper les acquis du Maroc au niveau des Nations Unies, sur la question du Sahara et d’empêcher aussi les modifications du format des partenariats bilatéraux avec l’Afrique.

    Une fiche détaillée sur les aspects confidentiels de cette mission vous est présentée en annexe.

    Une lettre de cadrage de la mission à destination de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, vous sera également proposée.

    Haute considération.

    ———————————————–


    Dans le même sillage, la mission a été précédé de la signature de quelques accords avec le pays anfitrion qui assumera la présidence de l’organisation. Une note rappelle ces accords:

    Accords finalisés suite à la réunion préparatoire de la sixième session de la Grande Commission  Mixte de coopération Royaume du Maroc/République de Guinée Equatoriale

    (Malabo, 09-11 janvier 2014)

    ⦁ Projet d’Accord en matière de formation et de gestion des établissements pénitentiaires  ;

    ⦁ Projet d’Accord en matière de la jeunesse et des sports  ;

    ⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de l’aviation civile  ;

    ⦁ Projet d’Accord pour la mise à niveau de la compagnie aérienne CEIBA  ;

    ⦁ Projet d’Accord entre le Ministère de l’Intérieur et la société marocaine MWPC sur l’alimentation en eau potable dans les communes de la région de Mongamo.

    ⦁ Accords en cours de finalisation  :

    ⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de sécurité intérieur  ;

    ⦁ Projet de Protocole d’Entente relatif à la coopération dans le domaine de la santé  ;

    ⦁ Projet d’Accord de coopération dans le domaine de la communication  ;

    ⦁ Projet d’Accord relatif aux services aériens  ;

    ⦁ Projet de Convention tendant à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu  ;

    ⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de défense nationale  ;

    ⦁ Projet d’Accord cadre en matière de formation portuaire  ;

    ⦁ Projet de Mémorandum de coopération entre l’Agence Nationale des Ports et l’Autorité Portuaire de la Guinée Equatoriale  ;

    ⦁ Projet d’Accord de coopération en matière de protection civile.

    #Maroc #Union_Africaine #Sommet_de_Malabo #Sahara_Occidental #RASD

  • Fuerteventura et Lanzarote, avec 53% des arrivées aux Canaries

    Fuerteventura et Lanzarote, avec 53% des arrivées aux Canaries

    Espagne, Iles Canaries, pateras, immigration, Maroc, Sahara Occidental, Dakhla, Mauritanie, Sénégal,

    La route maritime dite des Canaries s’oriente de plus en plus vers des routes « courtes » du Maroc et du nord du Sahara à Lanzarote et Fuerteventura, îles qui représentent déjà plus de 53% des arrivées, réalisées majoritairement par des bateaux pneumatiques, tandis que les traversées les plus longues perdent du poids, depuis Dajla, la Mauritanie ou le Sénégal.

    Selon le décompte des arrivées jusqu’au 5 septembre géré par la Croix-Rouge, auquel EFE a eu accès, cette année, 11.057 immigrants ont débarqué aux îles Canaries, dont 13,46% de mineurs.

    Par îles, Gran Canaria a accueilli 4 754 personnes (42,99 % du total) ; Lanzarote, 3 957 (35,78 %) ; Fuerteventura, à 1 941 (17,55 %) ; Ténérife, 222 (2,00 %) ; El Hierro, 94 ans (0,85%); et La Gomera, 89 (80 pour cent).

    Gran Canaria est à l’avant-garde des statistiques depuis la réactivation de la Route, à l’été 2019, mais ses chiffres sont en baisse : en 2020, elle représentait 70,59 % des arrivées, alors qu’en 2021, elle n’en a reçu que 41,88 %, un pourcentage qui reste en 2022 avec seulement un trimestre pour terminer l’année (42,99%).

    En revanche, si l’accent est mis sur Lanzarote et Fuerteventura, les deux îles les plus proches du continent, dont elles sont distantes d’à peine 100 kilomètres dans le passage le plus étroit, on observe la tendance inverse : en 2020, elles ne représentaient ensemble que 9,86 % de le trafic sur la Route, en 2021, ils sont passés à 46,2 % (déjà au-dessus de Gran Canaria) et, à cette époque, ils représentent déjà plus de la moitié des entrées (53,34 %).

    Les alertes reçues par Salvamento Marítimo et les ONG qui travaillent dans la région, comme Caminando Fronteras ou Alarm Phone, concordent avec ces chiffres : la plupart des départs de bateaux notifiés aux autorités espagnoles ces derniers mois proviennent d’une bande de côte qui Il va de Tan-Tan (Maroc) à Bojador (Sahara).

    En particulier, depuis les environs de deux villes : El Aaiún et Tarfaya, les plus proches de Fuerteventura et de Lanzarote, îles que les pneumatiques peuvent atteindre en 24 ou 36 heures, s’ils ne subissent pas d’accidents.

    En revanche, les arrivées de Dakhla (trois ou quatre jours de traversée) ou du nord de la Mauritanie (cinq ou six jours) ont été considérablement réduites, ce qui se reflète dans les statistiques de Gran Canaria, l’île où ils terminent habituellement ces itinéraires .

    Dans le même temps, les expéditions d’une dizaine de jours ou plus (du sud de la Mauritanie, du Sénégal ou de la Gambie) jouent à peine un rôle prédominant, comme le montrent les données des îles où elles aboutissaient : Tenerife (si le voyage se passe bien ) et El Hierro (si dérive vers l’ouest)

    Tenerife représentait 15,73% des arrivées aux îles Canaries en 2020 (3 669 personnes), lorsqu’un certain rebond des traversées en canoë a été perçu par rapport aux années précédentes. En 2021, sa part sur la Route est tombée à 5,69 % (1 289 personnes) et, cette année, elle ne représente que 2 % (222 personnes)

    La même tendance peut être observée à El Hierro : c’était la destination de 3,22 % des arrivées en 2020 (732 personnes) et de 5,42 % en 2021 (1 229 personnes), mais maintenant elle n’atteint même pas 1 % (94 personnes).

    Les données de la Croix-Rouge montrent également que les pourcentages de présence de femmes et de mineurs sur la route qui étaient déjà observés en 2021 se répètent, lorsqu’ils ont fait un bond significatif par rapport aux chiffres de 2020, une année avec plus de poids d’hommes adultes.

    Les mineurs représentent 13,46 % des arrivées cumulées en 2022 (1 489 personnes) et les femmes, 14,94 % (1 652).

    Le solde total des mineurs comprend 91 bébés, 197 enfants de 3 à 11 ans et 1 183 adolescents de 12 à 17 ans.

    Fuerteventura FM, 08/09/2022

    #Espagne #Pateras #Canaries #Immigration #Maroc #Sahara_Occidental #Dakhla #Mauritanie #Sénégal

  • Espagne : Les importations de gaz bondissent de 27 % en juillet

    Espagne : Les importations de gaz bondissent de 27 % en juillet

    Espagne, gaz, importations, Etats-Unis, Russie, GNL, Algérie, Sahara Occidental, Maroc,

    8 septembre (Reuters) – Les importations de gaz de l’Espagne en juillet ont bondi de 27% par rapport à l’année précédente alors que les expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL), principalement en provenance des États-Unis et de Russie, ont grimpé en flèche, selon des données gouvernementales publiées jeudi.

    L’Espagne a importé l’équivalent de 36 606 gigawattheures (GWh) de gaz naturel en juillet, a déclaré Cores, une branche du ministère de l’Énergie et de l’Environnement.

    Les expéditions de GNL ont plus que doublé et représentaient 72% des importations totales, tandis que les achats par pipelines, principalement depuis l’Algérie, ont chuté de 38%, a indiqué Cores dans le communiqué.

    La consommation de gaz en Espagne a augmenté au cours de l’été, plusieurs vagues de chaleur ayant stimulé la demande de climatisation et la sécheresse ayant freiné la production d’hydroélectricité.

    Le pays dépend des livraisons de GNL par voie maritime et d’une liaison par pipeline vers l’Algérie, qui est en conflit diplomatique avec l’Espagne au sujet du Sahara occidental.

    La crise énergétique en Europe s’est aggravée depuis que la Russie a interrompu son gazoduc Nord Stream 1 et que le président russe Vladimir Poutine a menacé de couper tous les approvisionnements en pétrole et en gaz si l’Europe imposait des plafonds de prix.

    Le mois dernier, les compagnies gazières espagnoles ont rempli le stockage à 80 % de leur capacité, selon l’opérateur de réseau Enagas.

    En juillet, le gaz russe représentait 14,5 % des importations espagnoles, deux fois plus qu’un an plus tôt, tandis que le gaz en provenance des États-Unis représentait 23 % des importations, contre 9,2 %.

    Les entreprises espagnoles ont augmenté leurs importations de GNL en provenance de Russie au cours de l’été, mais les livraisons annuelles resteront à environ 7% des importations comme d’habitude, a déclaré cette semaine la ministre de l’Énergie Teresa Ribera.

    L’Espagne a réexporté l’équivalent de 4 329 gigawattheures de gaz, principalement vers la France.

    Reuters, 08/09/2022

    #Espagne #Gaz #Importations

  • L’Ambassadeur d’Espagne, José de Carvajal, au service du Maroc

    L’Ambassadeur d’Espagne, José de Carvajal, au service du Maroc

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, José de Carvajal, autonomie, Wikileaks,

    A l’instar de l’Ambassade de France à Rabat, l’Ambassade d’Espagne aussi collabore avec le Maroc en matière de renseignement. Dans cet email confidentiel, José de Carvajal, informe le MAEC marocain de l’arrivée imminente en Espagne du mozambicain Joachim Chissano, envoyé spécial de l’Union Africaine pour le Sahara Occidental.

    Carvajal reïtère le soutien de l’Espagne au Maroc dans sa tentative d’éloigner l’organisation panafricaine du dossier du Sahara Occidental. Selon le mail de Nabil Adghoghi, « la partie espagnole va lui réitérer sa position de principe à savoir que la question du Sahara est traitée au niveau conseil de sécurité des NU et que ce format devra rester en tant que tel ».

    « Par ailleurs le diplomate espagnol m a informé que Chissano visitera auparavant Washington londres et paris. Il se rendra après le 13 à Moscou et à Pékin. Je suggère que des démarches soient enteprises au niveau de ces capitales pour rappeler la position du Maroc concernant cette question », ajoute ce courrier confidentiel de la diplomatie marocaine.

    Pour rappel, des câbles Wikileaks ont révélé l’alignement de l’Espagne au Maroc dans la question du Sahara Occidental. Dans un article publié par El País le 13 décembre 2010 sous le titre de « Au Sahara, l’Espagne a soutenu une solution favorable au Maroc », il a été révélé que Madrid a « encouragé Rabat a élaborer sa proposition d’autonomie et lui y a offert son aide ». « Le Ministère des affaires Etrangères espagnol a proposé par écrit que le Sahara soit « comme la Catalogne. Le président algérien a qualifié le PSOE d’être « malhonnette » avec les sahraouis ».

    #Maroc #Espagne #PSOE #Sahara_Occidental #José_de_Carvajal

  • Sahara : L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc

    Sahara : L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc

    Maroc, Espagne, Sahara Occidental, autonomie, Aminatou Haidar, Wikileaks, Rodriguez Zapatero,

    L’Espagne appuyait une solution favorable au Maroc dans le conflit du Sahara, allant même jusqu’à encourager et aider Rabat à élaborer sa proposition d’autonomie qui serait calculée sur celle de la Catalogne (Région autonome au Nord Est de l’Espagne), ce qui a provoqué la colère du président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a accusé le PSOE d’être « malhonnête envers les Sahraouis », affirme mardi le journal « El Pais » qui publie des câbles de la diplomatie américaine rendus publics par « Wikileaks ».

    « Depuis leur arrivée au pouvoir en Espagne en 2004, des socialistes se sont efforcés en apparence de maintenir une position distante dans le conflit du Sahara Occidental, mais dans les coulisses ils ont appuyé et même proposé au Maroc de le conseiller sur la façon d’élaborer sa proposition d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine », affirme le journaliste Ignacio Cembrero dans un article intitulé « L’Espagne appuyait, dans le conflit du Sahara, une solution favorable au Maroc ».

    « Des dizaines de câbles de l’ambassade américaine à Madrid, Rabat et Paris, font ressortir une ambiguïté apparente de la position espagnole sur le conflit du Sahara, certains câbles la décrivent comme « confuse », mais finalement l’Espagne s’aligne, avec nuance, sur les thèses marocaines », ajoute le journal.

    Malaise Algérien

    « Les socialistes espagnols n’ont pas été honnête avec les Sahraouis », aurait affirmé le président algérien en août 2005 au Sénateur US, Richard Lugar, président du comité des relations extérieures du Sénat qu’il avait reçu à Alger.

    Selon « El Pais », cette phrase illustre le malaise de l’Algérie à l’égard de la politique extérieure des successifs gouvernements socialistes depuis six ans, d’où la hausse de 20 pc du gaz algérien à destination de l’Espagne, décrétée de façon unilatérale.

    « D’aucuns estiment que cette hausse subite du gaz algérien serait en relation avec les commentaires faits par Zapatero durant sa dernière visite au Maroc », selon une note confidentielle de l’ambassadeur US, Eduardo Aguirre.

    L’Espagne propose au Maroc de l’aider à élaborer sa proposition d’Autonomie

    Après avoir rejeté le plan de James Baker pour le Sahara qui avait obtenu l’aval du conseil de sécurité de l’ONU, Rabat est arrivée à la conclusion qu’il ne suffisait plus de dire « Non » et qu’elle devait présenter une contre-proposition à savoir son projet d’autonomie qui est sorti au grand jour en 2007.

    Dès les premiers moments, l’Espagne a appuyé le Maroc dans cette direction. « Le Maroc doit présenter un plan crédible d’autonomie », aurait affirmé l’ambassadeur espagnol à Rabat, Luis Planas à son homologue américain, Thomas Riley en 2006. « Mais avant de se prononcer sur ce plan, le gouvernement espagnol doit d’abord l’examiner. Mais entre temps, il aidera le Maroc à se sentir à l’aise et l’appuiera à rédiger un projet sérieux », toujours selon Planas.

    La même année, Miguel Angel Moratinos, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, élabore « un non papier » comme on l’appelle dans le jargon diplomatique, c’est à dire un document sans entête où sont écrites quelques idées sur le Sahara, et le remet aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Dans ce document, l’exécutif espagnol propose d’abandonner les termes de « décolonisation, souveraineté et indépendance » et de les substituer par des termes comme « régionalisation, autonomie et autogouvernement ». Il suggère pour le Sahara « une solution similaire à celle donnée par l’Espagne à la Catalogne ».

    La proposition d’autonomie marocaine n’enthousiasme pas le gouvernement espagnol

    Une délégation marocaine de haut niveau se rend à Madrid et dans d’autres capitales en février 2007 pour faire connaître le plan d’autonomie que Rabat voulait convertir en le principal axe de la négociation avec le Polisario. Le projet en question faisait référence au modèle d’autonomie espagnol et Allemand, mais sans entrer dans les détails. La proposition marocaine n’a pas enthousiasmé la diplomatie espagnole et Moratinos aurait même demandé aux marocains d’être plus généreux.

    Le conseiller politique de l’ambassade d’Espagne à Rabat a invité ses homologues de France, Usa, Royaume Uni et l’Allemagne, à une réunion d’évaluation le 14 mars 2007 : « notre amphitryon espagnol n’était pas du tout content (de la proposition marocaine », signale son homologue US Craig Karp, dans une note confidentielle.

    Mais les nombreuses conversations maintenues entre les diplomates US et espagnols sur le Sahara font ressortir « la coïncidence de leurs points de vue : les deux puissances sympathisent, avec des nuances, avec la proposition d’autonomie. L’Espagne, par contre, se montre, critique envers la France à qui elle reproche son alignement aveugle envers le Maroc ce qui l’empêche d’exercer efficacement son influence ». Jacques Chirac et « plus pro-Marocain que le Roi du Maroc », aurait ironisé Bernardino Leon, après avoir été nommé comme numéro deux du ministère espagnol des AE.

    Bernardino et le ministre Moratinos ont essayé en 2004 que « Paris se rapproche de la neutralité, mais sans réussir ».

    Jacques Chirac et Nicolas Sarkosy ont été les partisans inconditionnels du Maroc. Même Yassine Mansouri, le chef du plus puissant service secret marocain (DGED) aurait reconnu devant Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara que « Rabat avait indiqué à Sarkosy qu’il serait préférable pour la France de ne pas être perçue comme trop pro-marocaine en relation avec le Sahara Occidental « .

    Les deux « Non » de Zapatero au Roi Mohammed VI

    Par deux fois, le président du gouvernement espagnol, José Luis rodriguez Zapatero aurait dit « non » au monarque Alaouite. La première fois à Oujda, à 13 km de la frontière avec l’Algérie lorsque le Roi du Maroc l’avait reçu en 2008 et voulait que son invité espagnol fasse une déclaration en faveur de la réouverture des frontières que l’Algérie maintient fermée depuis 2004, en vain, selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat.

    Durant cette même visite, Zapatero aurait proposé ses bons offices pour une médiation entre l’Algérie et le Maroc, chose que le souverain marocain aurait décliné : « le moment n’est pas approprié », lui aurait répondu le Roi Mohammed VI. D’autres chefs Etats notamment Jacques Chirac et le président Russe Vladimir Poutine, auraient proposé eux aussi leurs bon offices mais en vain.

    Le deuxième « non » opposé par l’exécutif Zapatero remonte à seulement quelques jours lorsque la ministre espagnole des AE, Trinidad Jimenez a plaidé « pour la première fois », pour que « la Minurso s’occupe également de la question des droits de l’Homme » au Sahara, après l’assaut et le démantèlement du campement de protestation Sahraoui.

    Aznar et le Maroc

    « Le politicien espagnol qui a le plus appuyé l’administration du président US George Bush a été l’unique à être en désaccord avec le rôle au Maghreb. Début 2007, lorsque Rabat avait commencé à présenter au monde son plan d’autonomie, José Maria Aznar aurait déclaré +catégoriquement+ à l’ambassadeur US à Madrid que la politique de l’Usa de se rapprocher du Maroc était +une mauvaise idée+. Si Washington fait des concessions à Rabat et lui propose assistance, le Maroc +abusera de ces choses+ », l’aurait-il averti.

    La visite des Rois d’Espagne à Ceuta et le fait qu’elle ait coïncidé avec la célébration de la marche verte rend furieux le Maroc

    Bien que le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri aurait assuré à Moratinos, en visite au Maroc en octobre 2007 pour préparer et sonder la réaction marocaine sur la future visite des Rois d’Espagne à Sebta et Mellilia, que « les choses vont rester les mêmes » (Business as usual), selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 7 novembre 2007, « la réaction furieuse » du Maroc avait pris par surprise les diplomates espagnols à Rabat.

    Cette réaction stridente a été probablement exacerbé car la visite de Juan Carlos a commencé le 5 novembre, la veille de la célébration de la marche verte, selon l’ambassade US qui s’est demandé si « l’Espagne avait choisi exprès cette date-là ».

    Rabat a géré de façon « désastreuse » le cas Aminatou Haidar

    Selon une note confidentielle de l’ambassade US à Rabat datant du 18 décembre 2009, le Maroc avait géré de « façon désastreuse » le cas de Aminatou Haidar. « Finalement, le gouvernement marocain a mis trop tardivement fin à ce terrible épisode », selon Robert Jackson, le numéro deux de l’ambassade US, qui aurait affirmé que  » sa gestion agressive de cette affaire et sa démarche diplomatique maladroite ont mis en péril les relations avec l’Espagne et avec d’autres alliés ».

    Les résultats de cette affaire ont rendu le gouvernement marocain « furieux » et « durement secoué », selon l’ambassade, qui affirme que « la colère et les doutes du gouvernement marocain étaient surtout dirigés contre l’Algérie.

    La gestion de cette affaire par les autorités marocaines a été critiqué par des élites du pays, selon la consul US à Casablanca, Elisabeth Millard qui fait état de critiques contre Taieb Fassi Fihri à qui ses interlocuteurs marocains reprochait « de ne pas avoir mieux conseillé le Roi Mohammed VI sur les possibles conséquences et la réaction mondiale de l’expulsion » de Aminatou Haidar.

    Madrid, 14 Déc 2010 (MAP)

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Autonomie #Zapatero

  • Sahara : Les conseils de l’Ambassade de France au Maroc

    Sahara : Les conseils de l’Ambassade de France au Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, France, Syrie, Véronique Aulagnon,

    Dans un email envoyé dix jours avant, au secrétaire général du MAR marocain à l’époque, Nasser Bourita et Aziz Farhane, chef de la Direction des Nations Unies et des Organisations Internationales, elle remet aux marocains les drafts du projet de rapport du Secrétaire Général de l’ONU sur la MINURSO et celui de la résolution du Conseil de Sécurité.

    Les consultations sur le dossier du Sahara Occidental entre le Maroc et la France sont permanentes au niveau des trois ambassades : Rabat, Paris, Washington ety New York. Dans cette note, l’ambassadeur de la France à Washington donne des conseils au Maroc après sa décision de retirer sa confiance à l’Envoyé de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross.

    Alors que le Conseil de sécurité ne s’est pas encore réuni pour débattre du dossier du Sahara Occidental, la France tient une réunion en secret avec le makhzen pour dégager les actions appropriées afin de bloquer toutes initiative permettant d’appliquer ou d’adopter les résolutions permettant aux sahraouis de décider de leur sort. Véronique Aulagnon, de l’Ambassade de France à Rabat a joué un rôle prépondérant dans les contacts entre le Maroc et la France dans le dossier du Sahara Occidental et la Syrie. Dans ce mail, elle apporte ses conseils au sujet des ressources naturelles sahraouies:

    Les conseils d’une diplomate de l’Ambassade de France à Rabat au Maroc pour porsuivre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental:


    Séminaire international consacré à la « la gestion des ressources naturelles dans les statuts d’autonomie ».
    AULAGNON Veronique [veronique.aulagnon@diplomatie.gouv.fr]
    Date d’envoi : mardi 3 avril 2012 10:53
    À :
    farhane
    Cher Azzedine,

    Peux-tu m’en dire plus sur cette initiative qui figure sur le site Internet du MAEC?

    « Le Maroc organisera également le 4 juin 2012 un autre séminaire international consacré à la « La gestion des ressources naturelles dans les statuts d’autonomie ». »

    Avez-vous par ailleurs jamais envisagé de produire un document écrit sur la gestion des ressources naturelles au Sahara, et plus largement sur la gestion économique du Sahara (gestion des ressources naturelles, investissements, mesures sociales, etc.)? Il est en effet très difficile de trouver des informations factuelles et détaillées sur ce sujet sur les sites officiels marocains. A mon sens, cela serait très utile, y compris pour diffusion comme argumentaire auprès des députés européens et/ou dans le cadre de vos prochaines discussions sur le renouvellement du protocole à l’accord de pêche.

    Bien à toi,

    Véronique


    Message envoyé le 27 février 2012

    URGENT – suspension de la participation de la Syrie à deux comités de l’UNESCO
    AULAGNON Veronique
    Ce message a été envoyé avec une importance haute.
    Date d’envoi : lundi 27 février 2012 18:24

    À :
    farhane
    Pièces jointes :
    Non papier Suspension Syrie UNESCO-doc.zip? (3 Ko?); Projet de décision suspension Syrie comités UNESCO-DOC.zip? (4 Ko?); composition du conseil exécutif UNESCO-pdf.zip? (23 Ko?); Liste co-parrains-DOC.zip? (4 Ko?)

    Cher Azzedine,

    J’ai tenté de te joindre aujourd’hui pour faire une démarche concernant la Syrie.

    Je t’en fais passer les éléments en pièce jointe de ce mail compte tenu de l’urgence, un projet de texte devant être déposé le 28 au soir plus tard pour pouvoir être examiné lors du prochain Conseil exécutif à compter du 1er mars.

    Merci par avance de ton retour.

    Bien à toi,

    VA

    Véronique Aulagnon
    Deuxième Conseillère (Sahara – Politique extérieure)
    Ambassade de France au Maroc
    3, rue Sahnoun
    Agdal, Rabat
    Maroc
    Tél: 00 212 5 37 68 97 11
    Fax: 00 212 5 37 77 56 19

    D’autres documents sur la collaboration franco-marocaine:

    Véronique Aulagnon sollicite l’intervention du Maroc contre le Syrie à l’UNESCO:

    Non papier

    Suspension de la participation de la Syrie au Comité des recommandations de l’UNESCO et au Comité des ONG

    Après la réunion du groupe des amis du peuple syrien de Tunis du 24 février dernier, il est essentiel de continuer à marquer notre condamnation des agissements du régime syrien, contraires aux valeurs et aux actions de l’UNESCO.

    La France encourage les pays arabes membres du Conseil exécutif de l’UNESCO autres que la Syrie (Algérie, Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Tunisie) à présenter un projet de décision du Conseil en vue de la suspension de la participation de la Syrie de deux comités de cette organisation : le Comité des recommandations, compétent pour les droits de l’homme, et le Comité des ONG. Un texte a fait l’objet de discussions informelles à l’UNESCO entre pays favorables à une telle démarche, ainsi qu’avec les membres du groupe arabe.

    Le dépôt d’un tel projet de décision par des délégations arabes aura bien plus de poids que s’il était effectué par d’autres Etats. La France, avec d’autres, se tiendra naturellement aux côtés des délégations arabes pour assurer la promotion de ce texte. A la date du 22 février, 35 pays ont exprimé leur disponibilité à co-parrainer ce texte, dont 21 sont membres du Conseil exécutif (qui en compte, pour mémoire, 58) et un est membre du groupe arabe (Emirats Arabes Unis). Ce projet doit en tout état de caise être déposé le 28 février au soir au plus tard.

    Le Maroc ne participe pas au Conseil exécutif de l’UNESCO, mais en tant que pays assurant la Présidence du groupe arabe à l’UNESCO, il pourrait intervenir auprès de la Tunisie, de l’Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et de l’Egypte pour les inciter à présenter un projet de décision visant à suspendre la Syrie des deux comités évoqués ci-dessus.

    Il est par ailleurs essentiel que l’inscription de la question de la Syrie à l’ordre du jour du Conseil exécutif soit confirmée lors de la séance plénière inaugurale du Conseil, le 1er mars au matin, et que l’examen d’un projet de décision visant à suspendre la Syrie des deux comités évoqués plus haut ne se heurte pas à un vote adverse sur la procédure, mais puisse effectivement avoir lieu et se traduire, si possible, par un vote positif.

    Il semble qu’il y ait un partage des rôles entre la France et le Maroc. La Fance défend la positions du Maroc dans le dossier du Sahara Occidental auprés des institutions internationales (UE, ONU etc…). Rabat, de son côté, défend les positions de la France auprés des groupes régionaux en Afrique tels que la CEDEAO, et maintenat l’UA, y compris la Ligue Arabe, car un diplomate français demandait à Azzedine Farhane d’agir auprés des pays arabes pour adopter des résolutions de sanctions contre la Syrie.

    Le département a mal apprécié la position du Maroc quant il a retiré sa confiance à Ross, vu que ce dernier est un ancien diplomate américain. Cette situation risquait de mettre en difficulté ou en mal les relations bilatérales. Voilà que l’Ambassadeur français pour aporter ses conseil au makhzen pour le faire sortir de cet imbroglio diplomatique. Les marocains ont suivi à la lettre les conseils du Français, car par la suite ils ont entrepris des actions allant dans le sens de l’amélioration des relations bilatérales.




    #Sahara_Occidental #Maroc #France #Syrie

  • Tunisie-Maroc : Dilemme diplomatique

    Tunisie-Maroc : Dilemme diplomatique

    Tunisie, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, TICAD 8, Israël, normalisation,

    Faouzi Bouzaiene

    De mémoire d’homme, jamais il n’y a eu une telle tension entre la Tunisie et le Maroc. Les deux pays respectant, chacun de son côté, la souveraineté de l’autre.

    Ceci dit, que le Maroc prenne mal que Brahim Ghali soit accueilli à l’aéroport peut se comprendre, ce qui ne l’est pas, c’est la réaction plus que disproportionnée qui en a résulté et qui relève plus de l’ingérence dans les affaires internes de notre pays qui reste souverain et en droit de recevoir qui il veut sur son territoire.

    En fait, la réaction marocaine a dévoilé que la crise couvait depuis longtemps et l’incident diplomatique provoqué à l’occasion de la TICAD 8 n’aura été que l’étincelle pour allumer la mèche.

    Disons-le d’emblée, le Roi du Maroc a le vent en poupe depuis qu’il a consolidé les relations de son pays avec l’entité sioniste dans tous les domaines, y compris militaire. Et partant, avec l’Occident, en tête les Etats-Unis d’Amérique. Donc, il décide et impose ses choix. En interne, cela ne concerne que les Marocains. Hors des frontières marocaines, il y a, forcément, problèmes. Tous les pays n’ont pas les mêmes intérêts que lui, ni les mêmes objectifs, sans pour autant être hostiles ou inamicaux. Cependant, pour le souverain marocain, cette règle ne s’applique pas au dossier du Sahara occidental, qu’il considère désormais clos et pour lequel il appelle et exhorte tous les pays à trancher entre lui et les séparatistes sahraouis en affichant une position claire « sans équivoque ».

    Il s’agit de soutenir sa vision pour le Sahara occidental, c’est-à-dire un territoire autonome sous souveraineté marocaine contre celle des séparatistes du Front Polisario (soutenus par l’Algérie) qui réclament un référendum d’autodétermination. Le roi du Maroc a multiplié les initiatives pour mobiliser le maximum de reconnaissance à l’échelle mondiale autour de sa vision depuis que l’ancien président des Etats-Unis a reconnu « la marocanité » de ce territoire en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste dans le cadre des Accords d’Abraham (décembre 2020), un processus soutenu par Washington. Le Maroc est un pays souverain, ses décisions sont souveraines, la Tunisie n’a exprimé ni son avis, ni fait des commentaires, ni sur cette affaire, ni sur les Accords d’Abraham, sachant que la Tunisie se réserve le droit d’être pour ou contre la normalisation sans avoir à donner des justifications pour qui que ce soit. D’autant que cette normalisation s’est faite avec une entité ennemie qui avait bombardé la Tunisie en 1985 (Hammam Chott). Notre pays a respecté la souveraineté de ce pays ami et son droit de nouer des relations avec qui il veut en n’émettant aucune réserve. Il n’a pas non plus rappelé son ambassadeur.

    Idem pour le Sahara occidental que l’ONU considère comme un territoire « non autonome », et n’ayant jamais reconnu « la marocanité » de ce territoire contrôlé à 80% par le Maroc. En octobre 2021, le Conseil de sécurité des Nations unies avait prorogé d’un an le mandat de sa Mission pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental. La résolution 2602 (2021) avait été adoptée par 13 voix, zéro contre, 2 abstentions (la Tunisie et la Russie). Le renouvellement du mandat n’a donc pas fait l’objet de consensus et a suscité des critiques. La résolution réitère « la nécessité de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable » qui repose sur le compromis. Le Conseil indique, en outre, appuyer pleinement les efforts du Secrétaire général des NU et de son envoyé spécial « pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental ». La Tunisie s’est abstenue de voter. C’est clair. Le mobile peut être le choix de la neutralité ou le soutien à des négociations qui conduiraient à une solution acceptable par toutes les parties. C’est cette dernière voie qui semble être celle retenue par Kaïs Saïed et qui a été indiquée dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères en réponse à celui du royaume du Maroc.

    Faut-il souligner ici que de Bourguiba à Béji Caïd Essebsi en passant par Ben Ali, l’affaire du Sahara occidental est presque un sujet tabou dont on évite de parler et la diplomatie tunisienne a toujours su, voire réussi, à ménager Algériens et Marocains à travers l’adoption d’une politique de neutralité prudente que les défunts grand père et père de Mohammed VI respectaient.

    Un nouveau Conseil de sécurité devrait toutefois, se pencher à nouveau sur la question en octobre prochain (2022), et la Tunisie aura ainsi tout le temps de réfléchir et de peser le pour et le contre de la position la plus adéquate à adopter, celle qui tienne compte de ses intérêts d’abord.

    Mohammed VI a sans doute ses raisons pour chercher à gagner du temps, mais ses desiderata ne sont en aucune manière des ordres, sauf pour ses sujets. Le Roi du Maroc ne se soucie que de ses propres intérêts et ne fait preuve d’aucune compréhension pour les intérêts et les contraintes des autres pays. En déclarant dans son discours de la fête de la Révolution du Roi et du Peuple (20 août 2022) que « le dossier du Sahara occidental est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international… » et que « c’est… l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats… », Mohammed VI fait tout simplement du chantage, autant à ses amis qu’aux autres, les neutres et les contre. Le chantage, personne n’aime cela et bien souvent il suscite des réactions non spontanées.

    Quant à l’incident diplomatique, il résulte d’une réaction démesurée des dirigeants marocains contre un geste de Kaïs Saïed, que l’on peut interpréter différemment selon que l’on se range derrière le Maroc ou en face, dans cette affaire du Sahara occidental. Kaïs Saïed était peut-être de bonne foi puisque Brahim Ghali était dans le même avion que le président du Burundi et a ainsi bénéficié du même accueil réservé à un chef d’Etat. Son geste peut être aussi considéré comme un faux pas diplomatique dont la responsabilité est à chercher ailleurs.

    Ceci dit, la campagne au ras du caniveau menée par certains médias marocains contre la Tunisie et le président de la République tunisienne ne mérite même pas de contre-campagne. Les mouches à m…, il faut les éviter pour ne pas être infectés.

    Maintenant, faut-il regretter cet incident diplomatique ? Sans doute. Comme on regrette la mort clinique d’un Maghreb arabe qui a tout pour être une région unie, prospère, où il fait bon vivre. Cela restera un rêve désormais inaccessible dès lors que l’entité sioniste y a posé le pied, sans doute pas pour apporter la paix et la prospérité.

    Quant au Maroc, il pourrait préserver certaines amitiés de proximité s’il cessait de voir l’Algérie dans la Tunisie et vice-versa. L’Algérie et la Tunisie sont deux pays indépendants et souverains et leurs deux peuples tiennent à le rester.

    Réalités online, 03/09/2022

    #Tunisie #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Israël #Normalisation

  • Espagne-Algérie : Pedro Sanchez mis sous pression

    Espagne-Algérie : Pedro Sanchez mis sous pression

    Espagne, Algérie, Pedro Sanchez, Maroc, Sahara Occidental,

    Le ministre espagnol de l’Économie, Rafael Clement, a averti que les pertes économiques pour les entreprises exportatrices pourraient dépasser 250 millions d’euros à cause de la crise avec l’Algérie.

    En outre, le ministre de l’Economie durable, des Secteurs productifs, du Commerce et du Travail a pressé le gouvernement central espagnol à résoudre le différend diplomatique entre l’Espagne et l’Algérie, qui maintient les échanges commerciaux entre les deux pays.

    Depuis que l’Algérie a décidé de rompre le traité d’amitié avec l’Espagne le 8 juin et de cesser d’expédier des marchandises, le ministère espagnol de l’Économie durable a affiché son souhait d’un rapide retour politique à la normal et s’est positionné aux côtés des secteurs productifs et des entreprises subitement mises sous pression.

    Dès le début de la crise, le ministre Clément a exigé du gouvernement central une réponse diplomatique rapide et sérieuse pour résoudre la crise des relations avec l’Algérie. En plus de convoquer les Communautés autonomes à rendre compte de l’impact économique de cette situation et des mesures pour atténuer la crise face aux incertitudes des entreprises exportatrices.

    En outre, la Direction générale espagnole pour les Exportations a invité le Comité de suivi à défendre les intérêts productifs et de recenser les secteurs exportateurs les plus touchés, invitant à faire des propositions pour les généraliser à tous les niveaux institutionnels, et ce, après avoir reçu ces dernières semaines des nouvelles informations inquiétantes sur les répercussions de cette crise.

    Le marché algérien est un marché stratégique pour divers secteurs d’exportation, tels que les matériaux verriers, les produits céramiques et les machines mécaniques. Parmi les autres secteurs qui ont été touchés par la crise figurent les produits électriques, les composants de chaussures et de vêtements, les plastiques et les produits chimiques.

    L’Express, 06/09/2022

    #Algérie #Espagne #Pedro_Sanchez

  • Algérie : Les enjeux du redéploiement africain

    Algérie : Les enjeux du redéploiement africain

    Algérie, Afrique, Sahel, Mali, Libye, Maroc, Sahara Occidental, diplomatie,

    La diplomatie algérienne connaît un regain de dynamisme : Les enjeux du redéploiement africain

    La diplomatie algérienne connaît un regain de dynamisme aux niveaux africain et arabe. Après sa visite au Mali et qui s’est terminée par un succès probant, Ramtane Lamamra a reçu, hier, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Cette visite s’inscrit dans le cadre des concertations et les échanges sur les modalités quant à la résolution de la question du Sahara occidental.

    A ce propos, l’échange s’est focalisé sur « les derniers développements de la question sahraouie et les perspectives de renforcement des efforts onusiens en vue d’une reprise des négociations directes entre les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, dans l’objectif de parvenir à une solution politique juste, durable et acceptée par les deux parties garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU et sa doctrine en matière de décolonisation », précise-t-on. Une réponse nette au vacarme répandu par la propagande makhzénienne sur le semblant d’exploit soi-disant glané par le Makhzen à propos de la question du Sahara occidental.

    Le retour de l’émissaire personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura sur les lieux du conflit, atteste d’une manière manifeste que la question sahraouie est bel et bien une affaire de décolonisation dont l’autodétermination est la seule issue pour l’ONU.

    Il est clair que la diplomatie algérienne est en train de retrouver son aura d’antan. Le retour de cette diplomatie a été remarqué lors de la participation du président Abdelmadjid Tebboune en février 2020, au 33 ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Depuis cette participation à un événement africain, l’Algérie n’a cessé d’intensifier ses efforts dans la perspective d’afficher sa présence dans tous les événements régionaux et internationaux pour faire entendre sa voix après une absence de deux décennies sur la scène africaine et internationale.

    Depuis, l’Algérie a relancé sa stratégie consistant à se redéployer en Afrique pour retrouver son rôle d’un Etat pivot dans la région. Un redéploiement qui permet aujourd’hui à l’Algérie de peser de tout son poids sur la résolution des conflits régionaux notamment au Sahel, notamment au Mali et en Libye. L’Algérie se tourne vers sa profondeur africaine, espace vital sur le plan stratégique et diplomatique.

    Cette doctrine remonte à la période du mouvement de libération et après l’indépendance où l’Algérie avait joué un rôle déterminant dans le mouvement panafricain qui visait à asseoir le processus de la décolonisation de tout le continent africain. Cette doctrine s’est ancrée dans la tradition diplomatique algérienne qui s’inspire des principes énumérés dans la charte onusienne qui soutient le processus de la décolonisation et de l’autodétermination en respectant la légalité internationale.

    Le changement dans la stratégie de défense nationale a permis à l’Algérie de développer et améliorer les capacités de la défense du pays en se dotant de technologies et de moyens à la hauteur des enjeux et des risques qui guettent la sécurité nationale du pays. C’est ce lien organique entre le recentrage stratégique en rapport avec la sécurité nationale et de redéploiement diplomatique que l’Algérie arrive aujourd’hui à faire entendre sa voix sur la scène régionale et internationale. Ce retour diplomatique affirme une chose, que l’Algérie a su saisir l’opportunité de la crise internationale et ses retombées sur le plan énergétique pour pouvoir rebattre les cartes au niveau régional et s’imposer comme un interlocuteur incontournable comme puissance régionale et une force de paix dans le monde.

    Rachid Nassouti

    La Sentinelle, 06/09/2022

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