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  • Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

    Tunisie-Maroc : Malaise passager ou crise profonde ?

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    Comment, du jour au lendemain, les relations diplomatiques entre la Tunisie et le Maroc se sont-elles dégradées aussi rapidement ? L’incident diplomatique relatif à l’accueil du chef du Polisario à Tunis en est-il réellement la cause unique et directe ? Le Maroc craint-il un rapprochement quasi-parfait entre la Tunisie et l’Algérie ?

    Entre la Tunisie et le Maroc, une crise diplomatique s’est bien installée au point que les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs. L’incident est simplement dû à l’accueil du chef du Polisario à Tunis à l’occasion de la Ticad 8, mais les causes sont bien plus profondes.

    La crise actuelle entre les deux pays fait étendre son spectre sur l’Union du Maghreb arabe (UMA) déjà affaiblie par la tension interminable entre Alger et Rabat sur la question du Sahara occidental.

    Pour rappel, la Tunisie avait annoncé, il y a dix jours, le rappel de son ambassadeur au Maroc, dans la foulée d’une décision similaire, la veille, de Rabat à l’égard de Tunis pour protester contre l’accueil dans la capitale tunisienne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Une crise qui a marqué les travaux de la Ticad 8 boycottés par le Maroc.

    En annonçant le rappel de son ambassadeur, Tunis a assuré avoir «maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale», prônant une «solution pacifique et acceptable par tous».

    Mais pour le Maroc, l’accueil de Brahim Ghali à la Ticad est «un acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain ». Rabat estime que Tunis a invité «unilatéralement» Brahim Ghali au sommet «contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation».

    «Nous nous apprêtons à ce que la Tunisie mène la médiation entre Alger et Rabat, et nous voilà surpris par une nouvelle crise», se désespérait pour sa part Taieb Baccouche, le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. Ce dernier venait juste de lancer une initiative pour «une retraite» des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres de l’Union dans le but «d’élaborer un plan de paix pour la Libye» et tenir «des réunions bilatérales pour discuter des différences».

    De nouvelles formes

    Au Maroc, cet incident diplomatique a pris de nouvelles formes, et c’est ce qui explique d’une manière ou d’une autre la gravité de la situation et la profondeur de la crise du côté du royaume chérifien. Les médias marocains se sont rapidement précipités à orchestrer une campagne de dénigrement sans précédent, ciblant la Tunisie, ses intérêts et son président.

    Une situation qui n’a pas laissé le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) muet. Le Snjt a fustigé la «campagne médiatique orchestrée par un certain nombre de médias et de sites internet marocains contre l’État tunisien, suite à la polémique enclenchée sur fond de la visite du chef du Front Polisario en Tunisie pour participer à la conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8)».

    Tout en réaffirmant son rejet catégorique des différentes formes de débordement médiatique marocain et les tentatives visant à faire muer le débat politique et diplomatique en des campagnes diffamatoires immorales sciemment orchestrées, visant à ternir l’image de la Tunisie et porter atteinte à ses intérêts, le Snjt prévient dans un communiqué contre «l’implication de certains médias marocains et étrangers dans « la manipulation sans équivoque de l’affaire à des agendas politiques».

    Dans les médias marocains, on est allé jusqu’à qualifier la Tunisie d’un régime sous le protectorat de l’Algérie. Dernièrement, le politologue marocain Mustapha Sehimi a estimé que la Tunisie est sous le protectorat de l’Algérie. Sur le plan économique, plusieurs appels à boycotter les produits tunisiens ont également marqué la scène médiatique marocaine. En effet, suite à l’incident diplomatique entre la Tunisie et le Maroc, c’est notamment l’Association marocaine de défense du consommateur qui a appelé les Marocains à boycotter les produits tunisiens. Un appel qualifié «d’injustifié et d’hostile» par l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC).

    L’ODC annonce ainsi l’arrêt de sa coopération avec l’association marocaine «jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits et s’en tienne aux principes universels pour la protection du consommateur».

    Dans son communiqué, l’association tunisienne a rappelé les principes de fraternité entre les peuples qui doivent primer dans ces associations, «censées protéger la santé et l’intégrité du consommateur quelle que soit son origine». L’ODC s’indigne contre cette «étrange hostilité injustifiée contraire aux pratiques diplomatiques et aux principes qui devraient régir le travail des associations de défense du consommateur».

    Quelles solutions ?

    Cette crise ne profite en rien ni au Maroc ni à la Tunisie, dans une conjoncture internationale et régionale marquée par une crise économique profonde.

    Qualifiant la situation d’« incident », Ahmed Ounaies, ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, a appelé les deux parties à la retenue. Selon ses dires, la Tunisie devrait prendre l’initiative et missionner un messager pour démêler l’affaire — qui ne peut être résolue à coup de communiqués — et ainsi éviter que la situation ne s’envenime davantage et devienne une véritable crise.

    La Presse de Tunisie, 05/09/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Sahara_Occidental #TICADb8

  • Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Média: La réadmission du Maroc à l’UA était-elle une erreur?

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, Tunisie, RASD, Japon, TICAD 8, Mohammed VI,

    Correspondant Gibson Nyikadzino

    Le 8e sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui vient de s’achever en Tunisie la semaine dernière présente des opportunités fondées sur la valeur pour les pays animés par l’éthos panafricain pour mesurer la sincérité du Maroc en tant qu’Union africaine (UA) membre.

    Les développements qui se sont produits, comme ayant été déclenchés par le Maroc, sont un scénario éhonté que le Maroc expose au monde sur sa position contre la présence du chef du Front Polisario qui fait pression pour l’autonomie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD ).

    La présence de la RASD au sommet de la TICAD a exaspéré le Maroc qui a dû rappeler son ambassadeur à Tunis pour « consultation », car il a par la suite annulé sa participation à la conférence sur l’investissement.

    Pour comprendre les actions du Maroc, il faut comprendre les événements qui se sont produits une semaine avant le sommet lorsque le dirigeant du pays, le roi Mohammed VI, a été filmé trébuchant ivre dans les rues de Paris, en France.

    Il possède un palais près de la Tour Eiffel.

    Le maître s’est saoulé

    Une vidéo tendance montre le roi Mohammed VI ivre et titubant à Paris. On voit également des membres de sa sécurité essayer d’empêcher les gens de filmer le moment décevant du monarque marocain.
    Alors qu’il titubait, le roi tenait toujours sa bouteille de boisson alcoolisée.

    Il y a aussi une opinion que depuis son divorce avec la princesse Lalla Salma, le roi Mohammed VI n’est plus lui-même car la structure familiale qui le soutenait depuis 2002 s’est effondrée.

    Plus d’informations qui ont été laissées dans le domaine public indiquent que la vidéo du monarque ivre a été divulguée par des membres d’un service secret d’un pays européen, qui tiennent à montrer au monde que le roi Mohammed VI n’est pas ce qu’il semble être.

    Ligne scénarisée pour influencer l’opinion

    Avant la TICAD des 27 et 28 août, le Maroc a déclenché une querelle diplomatique avec la Tunisie sur la participation de la RASD.

    En principe, la RASD avait le droit d’assister au sommet de la TICAD comme n’importe quel autre membre de l’UA, car il en est un depuis 1984, lorsque le Maroc s’est retiré en signe de protestation et a tenté de rejoindre la Communauté économique (CEC) avanr d’être rejeté.

    Le sommet de la TICAD est l’un des forums internationaux les plus importants pour la coopération au développement entre les pays africains, le Japon et les instances internationales.

    Les représentants marocains ont tenté en vain de convaincre toutes les délégations africaines de la nécessité d’exclure la RASD en avançant de vains arguments selon lesquels « le partenariat liant les pays africains au Japon ne rentre pas dans le cadre de l’UA ».

    Sur le plan institutionnel, lors d’une réunion de l’UA qui a eu lieu en juillet à Lusaka, en Zambie, les États membres avaient une résolution contraignante selon laquelle la RASD devait participer à la TICAD.

    L’UA, en plus de partager la solidarité et le panafricanisme, est également régie par des valeurs de coopération entre les États membres pour faire avancer les intérêts de l’organisme. Ce qui est lié au niveau institutionnel devrait être reflété par les États membres.

    Comme ce que l’UA a fait dans le cas du dialogue UE-Afrique concernant ses États membres, ils devraient tous être présents. Cela explique pourquoi le président Mnangagwa s’est rendu à Bruxelles.

    Pour le Maroc, il voulait politiser un sommet multilatéral et le présenter comme une question bilatérale à l’UA.

    Cela convient donc à la raison pour laquelle le Maroc a rappelé son ambassadeur.

    Premièrement, le rappel, qui a suivi la vidéo d’un roi Mohammed VI ivre à Paris, était un récit national préparé dans lequel le gouvernement monarchiste de Rabat s’est délibérément déployé pour détourner l’attention régionale afin de couvrir le comportement de son roi.

    En plus d’essayer de déstabiliser l’Afrique du Nord, le Maroc l’a fait pour essayer d’influencer l’opinion publique au niveau national et spécifiquement dans le monde arabe que la position de l’UA de soutenir la RASD ne correspondait pas à sa politique étrangère qui, selon lui, est ancrée sur le maintien de la domination sur la RASD.

    Deuxièmement, tout en influençant l’opinion publique, le roi Mohammed VI a également compris que sa position de chef du comité judéo-arabe serait entachée par la vidéo divulguée, il devait donc trouver un moyen d’expier ses actions depuis son train de normalisation de 2020 avec Israël.

    Provocation et représentation trompeuse

    L’année dernière, la responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Laura Palatini, a déclaré que « le Maroc est l’un des rares pays qui se présente comme un modèle pour la gestion des problèmes d’immigration et le traitement civilisé des étrangers, tout en offrant une vie digne ».

    Palatini a présenté le Maroc comme un réformateur. Mais cette représentation idéaliste s’est avérée trompeuse.
    La mort de 37 migrants africains à Melilla, en Espagne, le 24 juin par collusion hispano-marocaine souligne la politique de sécurité autoritaire du Maroc contre les migrants africains.
    Une telle tragédie n’a reçu que peu ou pas de condamnation de la part de l’UE car, aidé par des fonds européens, le Maroc est à son tour récompensé par le silence face à des catastrophes comme à Melilla.

    Depuis sa réadmission à l’UA en 2017 après que 39 membres de l’UA ont voté pour en faire le 55e membre de l’instance, le Maroc, par son comportement, fait avancer un agenda anti-africain et préserve les intérêts de l’Occident en jouant une carte alliée des États-Unis et l’UE; maltraitant et dans d’autres cas tuant des immigrants africains pour protéger les intérêts de l’UE en servant de tampon pour limiter l’afflux d’Africains en Europe.

    Cela se produit en raison du rôle de longue date du Maroc en tant que partenaire de l’UE dans la politique migratoire de la région de la Méditerranée occidentale, qui vise à empêcher les migrants sans papiers de quitter le territoire marocain pour l’Espagne, une ligne de conduite souvent condamnée pour non-conformité avec le droit international.

    Cela se produit parce que le Maroc a toujours agi en tant que partenaire de l’UE dans sa politique migratoire en Méditerranée occidentale, dans le but d’empêcher les migrants irréguliers de quitter le territoire du pays pour l’Espagne.

    Une politique maintes fois critiquée comme peu compatible avec le droit international.

    Africains à cause des valeurs

    Alors que le continent cherche la bonne voie vers l’Agenda 2063, il est impératif de souligner que ce qui fait de l’UA un organe continental est davantage lié aux valeurs et à l’architecture pan-ubuntuistes de l’Afrique qu’à la géographie.

    La géographie seule ne doit pas être utilisée pour embrasser un pays comme africain car le Maroc a toujours, pendant longtemps, pensé à remplir l’agenda européen et américain plutôt qu’à défendre les valeurs de l’Afrique.

    Dans tous les domaines, l’Afrique a besoin d’une voix unitaire qui ait son mot à dire dans ce monde en mutation, tant pour les membres que pour les étrangers.

    Démolir l’unité qui a été formulée dans la lutte contre le colonialisme en ce moment est une initiative qui ne profitera qu’à ceux qui complotent contre le continent.

    The Herald, 05/09/2022

    #Maroc #Union_Africaine #RASD #Sahara_Occidental #Tunisie #TICAD8

  • Sahara: Le rappeur Morad critiqué pour avoir défendu le Maroc

    Sahara: Le rappeur Morad critiqué pour avoir défendu le Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Morad,

    Le rappeur Morad a essuyé des tirs nourris après avoir publié une vidéo sur TikTok exprimant son soutien au roi Mohammed VI sur la question du Sahara.

    Dans la vidéo, devenue virale, le rappeur d’origine marocaine crie : « Vive le roi. Le Sahara est marocain ». Ce faisant, il a exprimé son soutien au Roi Mohammed VI sur ce dossier sensible.

    La position du rappeur Morad sur la question éminemment politique a provoqué une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux en Espagne. Certains disent ne plus reconnaître l’artiste, qui lutte contre le racisme social et institutionnel.

    Le rappeur de l’Hospitalet de Llobregat a publié la vidéo après un concert au cours duquel il a hissé un drapeau de la République arabe saharienne démocratique (RASD) qui lui a été lancé par un spectateur. Se référant à l’incident, Morad a expliqué qu’il pensait qu’il s’agissait d’un drapeau palestinien et qu’il avait toujours soutenu le Maroc en ce qui concerne le Sahara.

    #Maroc #Sahara_Occidenal #Espagne #Morad

  • Algérie- Espagne: Sanchez prend ses rêves pour des réalités

    Algérie- Espagne: Sanchez prend ses rêves pour des réalités

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, gaz, Maroc, Sahara Occidental,

    Si nul n’ignore que depuis quelques mois, les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne sont animées par de vives tensions au point de se répercuter sur la sphère commerciale, il se trouve que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a évoqué «l’existence de contacts et de concertations pour réorienter les relations avec l’Algérie».

    En effet, celui qui caresse le rêve de se déplacer en Algérie, probablement inspiré par le franc succès de la visite du Président français, Emmanuel Macron, a réitéré sur les ondes de Radio Espagnole Radio Cadena SER, l’engagement de son pays à réformer les relations avec l’Algérie et à surmonter la crise dans laquelle Madrid est plongée depuis des mois. «J’ai toujours soutenu que l’Espagne pouvait avoir d’excellentes relations avec les pays voisins comme le Maroc et l’Algérie, et nous travaillons à réorienter les relations», a-t-il déclaré.

    Il est vrai que, conscient que la brouille avec l’Algérie a mis l’Espagne dans une position peu enviable, le premier ministre espagnol, n’a eu de cesse de faire du pied aux autorités algériennes dans le but de réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays.

    Plus concrètement, Pedro Sanchez, pour la deuxième fois en une semaine, renouvelle les efforts de son gouvernement pour renouer avec la partie algérienne, qui a retiré son ambassadeur de Madrid il y a des mois, suspendu l’accord d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne et stoppé le mouvement d’exportation et d’importation vers et depuis l’Espagne.

    D’ailleurs, se trouvant en Allemagne mardi dernier, Pedro Sanchez a émis le vœu de se rendre à tout moment en Algérie, mais il n’avait pas encore reçu de réponse de l’Algérie, et Sanchez n’a pas précisé dans son discours les contacts et les consultations visant à réorienter les relations avec l’Algérie et à contourner la crise diplomatique. Alger n’a pas donné suite aux agitations du Premier ministre espagnol et ne le fera, probablement pas de sitôt.

    Ce qui est certain, c’est que, sur fond de chaos énergétique en Europe, les craintes de l’Espagne concernant l’approvisionnement en gaz se multiplient, en particulier avec l’arrivée de l’hiver et l’absence de nouveaux contrats avec l’Algérie. D’ailleurs, c’est la raison qui pousse Madrid à faire les yeux doux à Alger dans l’espoir de renouer les relations.

    Maghreb Info, 04/09/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental

  • Guterres soutient le Maroc dans la question du Sahara

    Guterres soutient le Maroc dans la question du Sahara

    Maroc, Sahara Occidental, Antonio Guterres, HCR, Omar Hilale, recensement, aide humanitaire, réfugiés sahraouis,

    Lors de l’annonce de sa candidature pour succéder le coréen Ban Ki-moon, la presse marocaine n’a pas caché sa joie. Il est très apprécié au Maroc, sentiment clairement manifesté dans une lettre qu’il a reçu de l’ancien ministre marocain des affaires étrangères et aujourd’hui Premier Ministre, Saadeddine El Othmani et où il disait que son institution, le HCR, « joue, incontestablement, un rôle positif dans le différend régional sur le Sahara marocain ».

    Deux ans après son arrivée à la tête du HCR, en 2007 plus précisément, Antonio Guterres a voyagé au Maroc où il a conclu avec le gouvernement marocain un accord de coopération entre le HCR et le Maroc. Rabat lui fournira chaque année un million de dollars comme contribution au budget de l’institution onusienne. Une méthode de soudoiement que Rabat a utilisé aussi avec le HCDH et avec laquelle il a réussi á neutraliser Mme Navi Pillay.

    En 2009, Guterres aura toujours une oreille très attentive auprès des marocains. Il se déplace aux camps des réfugiés sahraouis en Algérie et il va mettre sur table une revendication très chère au Maroc : le recensement des réfugiés sahraouis. En réaction à la réponse négative des autorités sahraouies, Guterres réduit l’aide humanitaire en l’ajustant au chiffre de 90.000 personnes. Ainsi, il a mis définitivement, début 2010, fin à la version des 160.000 réfugiés donné par le Front Polisario. En 2013, il déclina une rencontre sollicitée par le défunt président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.

    Selon un courrier confidentiel de la diplomatie marocaine, l’ambassadeur, à l’époque, du Maroc à Genève, Omar Hilale, explique que son argumentaire tenu auprès d’Athar Sultan Khan, chef de cabinet d’António Guterres, a permis de convaincre le Haut-commissaire aux réfugiés de décliner une rencontre avec l’ancien dirigent du Polisario. Suite aux révélations sur la collaboration et le parti pris du suédois Anders Kompass avec le Maroc, le président du HCDH a pris le soin de l’éloigner des bureaux de l’ONU. Cependant, la taupe marocaine au HCR n’a pas été dérangé et il continue, jusuqu’à présent, à exercer le poste de chef de cabinet du président du HCR.

    Selon Omar Hilal, Antonio Guterres a une attitude bienveillante à l’égard du Maroc sur le dossier du Sahara:

    Griefs retenus contre Guterres quand il était à la tête du HCR:

    – A refusé de recevoir le défunt Président de la RASD
    – A accordé des audiences à une délégation du CORCAS et autres représentant du Makhzen
    – A fermé les yeux sur la corruption de ses proches collaborateurs (Athar Khan, el Hilo etc…)
    – A participé à la fête du trône
    – A répondu favorablement à la demande du Maroc concernant le recensement des réfugiés sahraouis des camps de Tindouf;
    – Ne s’est pas opposé à la correction du rapport conjoint PAM-HCR sous la pression du Maroc;

    (Dans ce document, Hillal a remis un argumentaire à Guterres afin de le convaincre de ne pas recevoir le défunt Président de la RASD)

    Dans cette note, le Maroc marque sa « satisfaction quant à la relation de coopération et de partenariat exemplaire qu’il entretient avec votre agence, notamment pour la mise à niveau de son cadre juridique et institutionnel national pour la protection des réfugiés: Parallèlement, le Maroc se réjouit des liens de confiance qu’il a tissés avec le Haut Commissariat, permettant ainsi de clarifier, dans le dialogue et la transparence, les interrogation ou incompréhensions pouvant survenait occasionnellement ».

    La question du recensement des réfugiés sahraouis de Tindouf:

    Dans le but de répondre aux exigeances marocaines, Guterres a réduit l’aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis en réduisant leur chiffre de 120.000 à 90.000.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #HCR #Réfugiés_sahraouis #Antonio_Guterres

  • Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Union Européenne, Christopher Ross, hacker Chris Coleman,

    L’étau se resserre sur la diplomatie marocaine, notamment pour ce qui est du dossier du Sahara occidental. Cette vérité cachée au peuple marocain par le palais royal est révélée par le «hacker» Chris Coleman qui, en publiant un document officiel prouve que la communauté internationale est agacée par l’entêtement du Maroc à vouloir bafouer le droit international et la Charte des Nations unies.

    L’ONU, les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont exprimé leur soutien total au diplomate américain Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente vainement d’obtenir le remplacement de ce diplomate américain par un autre qui cautionnerait son occupation du Sahara occidental. La position de l’Union européenne (UE) a été exprimée par Mme Catherine Ashton dans une note envoyée à l’ambassadeur marocain à Bruxelles et révélée par le hacker Chris Coleman.

    «Soyez rassurés que la Haute représentante soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.»

    L’UE est préoccupée par la longue durée de ce conflit et espère que le retrait par le Maroc de sa confiance en Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, ne retardera pas d’avantage les négociations. La Haute représentante marque son soutien à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2044 (2012) du 24 avril 2012 prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2013.

    La Haute représentante note, en particulier, que la résolution souligne l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf. Elle encourage aussi les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations découlant du droit international.

    La dite résolution se félicite également de l’ouverture des commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et El Ayoun, et les mesures prises par le Maroc pour assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Nations unies des droits de l’homme.

    Tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question du Sahara occidental partagent la position de Mme Ashton, à savoir le soutien total au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, la nécessité de résoudre ce conflit de longue date par la voie des résolutions des Nations unies, le respect des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et la participation de la population sahraouie dans l’exploitation de ses ressources naturelles», est-il écrit dans ce document révélé par Chris Coleman.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #diplomatie_marocaine #Lobbying #UE #Christopher_Ross

  • Admission du Maroc à l’UA: une victoire à la Pyrrhus

    Admission du Maroc à l’UA: une victoire à la Pyrrhus

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine,

    L’admission du Maroc à l’Union africaine après des décennies d’absence a été reçue comme une victoire, mais qu’est-ce que cela signifie pour le Sahara occidental ?

    Abdelkader Abderrahmane*

    Un verre à moitié plein ou à moitié vide ?
    L’adhésion du Maroc à l’UA peut être vue sous deux angles différents, mais ce n’est, après tout, rien d’autre qu’un mouvement naturel. Certains disent même que l’absence du Maroc dans la famille panafricaine depuis 1984 est une anomalie.

    Il serait présomptueux de croire que les choses iront désormais sans heurts pour Rabat et ses alliés.

    Pour rejoindre l’UA, Rabat devait remplir les conditions d’admission, notamment la reconnaissance de l’intangibilité des frontières nationales héritées du colonialisme. Plus important encore, comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, non seulement « le Maroc n’a pas imposé de conditions, mais sa présence « dans la même pièce » permettrait à la RASD de faire pression sur les Marocains pour qu’ils respectent leurs obligations, permettant ainsi un référendum conformément à une décision de 1975 de la Cour internationale de justice.

    Il serait présomptueux de croire que les choses iront désormais sans heurts pour Rabat et ses alliés. En effet, il y a des signes clairs indiquant que le Maroc sera étroitement surveillé et tenu de respecter les règles de l’UA.

    En fait, le Maroc n’a pas obtenu le soutien des puissances continentales, à savoir le Nigeria, l’Algérie et l’Afrique du Sud (ainsi que d’autres nations comme le Zimbabwe, la Namibie et l’Ouganda). En Afrique du Sud, l’admission du Maroc a même été une vraie déception. L’Assemblée nationale africaine (ANC) a publié un communiqué déclarant qu’ »elle regrette la décision de l’UA de réadmettre le Maroc dans l’organisation ».

    De même, le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a déclaré que « le vote pour réadmettre le Maroc à l’UA montre un manque d’idéologie chez certains dirigeants africains […] qui n’ont pas eu la même expérience révolutionnaire que nous tous, et qui sont trop dépendants de leur passé ». colonisateurs ».

    Par ailleurs, le Maroc espérait voir le Sénégalais Abdoulaye Bathily élu président de l’UA. Allié historique et ardent défenseur de l’intégration du Maroc, le Sénégal, à travers Abdoulaye Bathily, aurait poursuivi son lobbying auprès de l’UA et des Nations unies, pour une solution durable en faveur de Rabat sur le conflit du Sahara occidental. Mais c’est plutôt le Tchadien Moussa Faki Mahamat qui a été élu, candidat plus consensuel et favorable à l’autodétermination des Sahraouis.

    Gardez vos amis proches et vos ennemis plus proches encore
    Le Maroc pourra indéniablement travailler au sein de l’UA pour rallier davantage de soutien à sa cause, mais il sera surveillé de près et scruté par les Sahraouis et les autres membres de l’UA, rappelant toujours à Rabat ses obligations en tant qu’État membre de l’UA.

    De plus, en signe clair de son empressement à trouver une solution durable au conflit du Sahara occidental, immédiatement après l’admission du Maroc, l’UA a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) à « assumer ses responsabilités et à rétablir le « plein fonctionnement » du Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui est essentielle pour la supervision du cessez-le-feu et l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

    Dans le même communiqué, l’UA a également appelé le CSNU à « trouver des solutions aux problèmes des droits de l’homme et de l’exploration et de l’exploitation illégales des ressources naturelles sur son territoire, suite à la décision prise par l’Union européenne (UE) le 21 décembre 2016 ». sur les accords signés en 2012 entre l’UE et le Maroc sur la libéralisation mutuelle des échanges de produits agricoles et de la pêche.

    La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé en décembre 2016 que l’accord entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc « doit être interprété, conformément aux règles pertinentes du droit international applicables aux relations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc, comme signifiant qu’il ne s’applique pas au territoire du Sahara Occidental », soulignant désormais que ni le Maroc ni l’Union européenne (UE) n’ont le droit d’exploiter les ressources du Sahara Occidental.

    L’admission du Maroc au sein de l’UA ne doit être considérée comme rien d’exceptionnel, mais plutôt comme une décision naturelle

    Cette décision de justice rappelle la résolution 1803 (XVII) de l’ONU qui stipule que « les États et les organisations internationales doivent respecter strictement et consciencieusement la souveraineté des peuples et des nations sur leurs richesses et ressources naturelles conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes contenus dans La résolution ». A cet égard, dans son rapport d’avril 2014, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a souligné qu’il était opportun d’appeler tous les acteurs concernés à « reconnaître le principe selon lequel les intérêts des habitants de ces territoires [du Sahara occidental] sont primordiale, conformément au chapitre XI de l’ONU, article 73 de la Charte.

    Une victoire à la Pyrrhus

    L’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc est une violation du droit international. En 1963, le Sahara occidental a été inclus dans une liste de territoires, identifiée par l’ONU, qui a demandé l’autodétermination. La notion d’autodétermination était déjà inscrite dans la Charte des Nations Unies et est soutenue par la résolution 1514 de l’ONU qui stipule que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination ». Cela a été soutenu par la CIJ dans un arrêt du 16 octobre 1975 lorsqu’elle a déclaré que le Sahara occidental n’était pas un territoire sans maître (terra nullius) au moment de sa colonisation par l’Espagne. Le jugement de la CIJ a donc déclaré que le Maroc n’avait aucune revendication valable sur le Sahara fondée sur un titre historique et que, même si c’était le cas, le droit international contemporain accordait la priorité au droit sahraoui à l’autodétermination. Au passage, le prince marocain, Moulay Hicham, a expliqué lors d’une interview donnée au quotidien français Le Monde en avril 2014, que toute négociation sur le Sahara Occidental doit être menée dans le respect du droit international.

    Siéger dans les mêmes locaux que la RASD à Addis-Abeba est pourtant une reconnaissance implicite de cette dernière par Rabat.

    Si les Marocains et leurs alliés ont célébré haut et fort leur admission à l’UA, le Maroc siégeant dans les mêmes locaux que la RASD à Addis-Abeba n’en est pas moins une reconnaissance implicite de cette dernière par Rabat. Confirmant donc ce que la CIJ, l’ONU et la CJUE ont déjà dit, à savoir que Rabat n’a aucune autorité sur le territoire occupé du Sahara Occidental.

    L’admission du Maroc au sein de l’UA ne doit être considérée comme rien d’exceptionnel, mais plutôt comme une décision naturelle pour cette nation nord-africaine qui a quitté l’Organisation de l’Union africaine (OUA) en 1984 pour protester contre l’admission de la RASD dans l’organisation africaine de l’époque. Si Rabat n’abandonnera pas son rêve de « Grand Maroc », les Etats membres de l’UA avides de justice et de dignité n’hésiteront certainement pas à lui rappeler ses obligations vis-à-vis non seulement du territoire occupé du Sahara Occidental mais aussi de ses pairs africains. En attendant, chacun est libre de voir son verre comme il l’entend : à moitié plein ou à moitié vide !

    *Expert à l’Institut des Etudes de Sécurité (ISS)

    Open Democracy, 06/02/2017

    #Maroc #Sahara_Occidental #Union_Africaine #RASD

  • L’Algérie et le Général Hiver

    L’Algérie et le Général Hiver

    Algérie, Russie, exercices militaires, gaz, Sahara Occidental, Maroc, Espagne, France,

    Enrique Juliana
    09/04/2022 00:30
    La Russie a commencé jeudi dernier des exercices militaires à grande échelle dans l’extrême est du plus grand pays du monde. Démonstration de force et démonstration d’alliances en Sibérie orientale. Cinquante mille soldats de treize pays, 140 avions et 60 navires de guerre répartis sur sept zones d’entraînement, dont la mer du Japon et, plus au nord, la mer d’Okhotsk, séparée de l’océan Pacifique par la péninsule du Kamtchatka et les îles Kouriles. Mercredi prochain, Vladimir Poutine sera présent aux exercices Vostok 2022.

    La participation de la Chine et de l’Inde à ces exercices, ainsi que des troupes de dix autres pays amis, vise à faire passer le message que la Russie n’est pas isolée six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine. La République populaire de Chine a déjà participé aux dernières manœuvres Vostok, menées en 2018, mais à cette occasion sa présence envoie un avertissement clair aux États-Unis et à Taïwan : la Russie et la Chine ne se séparent pas. Plus remarquable encore est la présence de troupes indiennes en Sibérie. L’Inde est le rival historique de la Chine en Asie et participe à la Quad Alliance, avec les États-Unis, le Japon et l’Australie, qui tente de contrer la force de la Chine dans l’océan Indien et le Pacifique. L’Inde n’est pas une amie de la Chine, mais elle ne veut pas trop s’éloigner de la Russie. L’Inde nationaliste joue des deux côtés.

    En Sibérie orientale, il y a aussi l’Algérie. L’armée algérienne a envoyé une unité de combat aux manœuvres de Vostok, en guise d’apéritif aux exercices militaires qui auront lieu en novembre près de la ville de Béchar, à 50 kilomètres de la frontière avec le Maroc, sous le nom pompeux de Bouclier du désert. Des parachutistes et de l’infanterie mécanisée russes participeront à ces manœuvres, qui simuleront une opération anti-terroriste. Ce sera la première fois que les troupes russes effectueront officiellement des exercices militaires sur le sol algérien.

    Desert Shield est une réponse à African Lion, les gigantesques manœuvres militaires que le Maroc et les États-Unis réalisent chaque année, avec la participation d’autres pays invités. Le Lion d’Afrique de cette année a déployé plus de 7 000 soldats au Maroc en juin pour des exercices tactiques près de la frontière algérienne. L’Espagne n’a finalement pas participé aux manœuvres, malgré le fait que sa présence avait été annoncée par le commandement nord-américain.

    L’Algérie ne s’est pas séparée de la Russie depuis que, dans les années 1960, l’Union soviétique a apporté son plein soutien à l’indépendance de la plus grande colonie française d’Afrique. Les principaux commandants militaires et les hauts responsables du puissant service de renseignement algérien parlent russe, puisqu’ils ont reçu une formation à Moscou. Poutine s’intéresse beaucoup à l’Algérie, comme il s’intéresse aussi à la désastreuse Libye, comme il s’intéresse à l’Italie, où la Russie dispose d’un important réseau d’influence, comme nous le verrons dans les temps à venir en fonction du résultat des élections législatives du 25 septembre.

    L’Algérie reste le principal allié de la Russie en Méditerranée et la Russie est le premier fournisseur d’armes de l’armée algérienne, considérée comme la deuxième plus puissante d’Afrique, après l’Egypte. C’est le marché.

    L’Algérie ne se sépare pas de la Russie sur le plan militaire et on se demande si elle s’éloignera de Moscou dans la guerre de l’énergie, le vrai nom de la guerre en Ukraine. Le Général Hiver approche et il n’y a pas d’opinions concordantes parmi les experts du marché du gaz qui connaissent bien l’Algérie. Les plus optimistes estiment qu’en cas de coupure totale des approvisionnements russes vers l’Europe, l’Algérie fera passer ses intérêts commerciaux avant l’alliance politico-militaire avec la Russie et restera fidèle aux contrats signés avec l’Italie, l’Espagne et la France. L’entreprise publique algérienne Sonatrach n’a jamais déçu ses clients. L’Algérie veut maintenir son amitié avec la Russie, qui garantit l’approvisionnement en armes de son armée, mais la guerre en Ukraine lui ouvre aussi la possibilité d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe. (Avec une précision : pour exporter plus de gaz vers l’Europe, l’Algérie a besoin d’investissements importants dans les techniques d’extraction).

    Les observateurs les plus pessimistes craignent que l’Algérie ne puisse prendre complètement ses distances avec la Russie si le général Winter met à exécution ses pires menaces. Dans ce scénario, l’Espagne serait dans une situation très exposée après la crise diplomatique sur le Sahara Occidental et la réconciliation avec le Maroc. L’Italie et la France ont courtisé l’Algérie ces derniers mois, mais les téléphones entre Madrid et Alger ne fonctionnent plus. Peut-être un jour le gazoduc Medgaz (Algérie-Almería) rencontrera-t-il des problèmes « techniques », comme en a à plusieurs reprises le gazoduc Nord Stream 1 qui envoie du gaz russe en Allemagne. La presse algérienne a rappelé ces derniers jours qu’un accord n’a pas encore été conclu entre Sonatrach et ses clients espagnols sur les nouveaux prix du gaz. Ils négocient depuis des mois.

    Un problème « technique » sur le gazoduc Medgaz pourrait compliquer la vie en Espagne

    Depuis la fin de l’année dernière, depuis la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (décision algérienne de punir le Maroc), l’Espagne achète moins de méthane à l’Algérie, mais sa part d’approvisionnement ne descend pas en dessous de 24% à cette heure. Un problème « technique » dans le Medgaz ne serait pas une mince affaire en hiver. Pour cette raison, Pedro Sánchez a déclaré mardi dernier à Berlin qu’il aimerait aussi se rendre prochainement à Alger, comme Mario Draghi et Emmanuel Macron l’ont fait ces derniers mois. Le problème est que les téléphones fonctionnent à peine.

    Dans ce contexte, l’Espagne et l’Allemagne poursuivront les discussions avec la France sur Midcat, le gazoduc oublié.

    La Vanguardia, 04/09/2022

    #Algérie #Union_Européenne #UE #Russie #Gaz #Espagne #Sahara_Occidental

  • Pourquoi le Maroc voulait absolument adhérer la CEDEAO

    Pourquoi le Maroc voulait absolument adhérer la CEDEAO

    Maroc, CEDEAO, Union Africaine, Sahara Occidental, Sénégal, Abdoulaye Bathily,

    Le 1er août 2014, le Ministère marocain des affaires étrangères a élaboré une note de présentation de la CEDEAO dans laquelle il énumère, entre autres, les avantages d’une éventuelle adhesion à cette organisation :

    -Accroitre l’influence politique de notre pays afin de marginaliser l’Algérie;
    -Utilisation de cet espace comme tribune pour véhiculer des message favorable au Maroc au sein de l’UA
    -Consolider le rôle de leadership du maroc en matiére de lutte contre le terrorisme au détriment de l’Algérie qui jusqu’à présent occupe ce rôle;
    -Renforcer les relations diplomatiques avec certains pays, membre de la CEDEAO notamment ceux reconnaissant la RASD en vue de les amener à retirer cette reconnaissance;

    La demande d’adhesion à la CEDEAO vise les objectifs suivants :

    1- Isoler et affaiblir l’Algérie sur la scéne africaine et ce, dans la perspective d’atteindre son objectif final qui est celui d’exclure la RASD de l’Union Africaine.

    2- Réduire l’influence de l’Algérie au Sahel où elle jouit d’un poids considérable, notamment aux yeux de l’Union Européenne qui a désigné le 18 mars 2013, un Représentant Spécial de l’UE pour le Sahel.
    3- Lutter contre l’engagement de plus en plus de l’Union Africaine, et surtout la Commission Africaine, dans la défense du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Pour arriver à ses fins, le Maroc compte sur ses alliés dont la majorité sont des pays membres de la CEDEAO. Ceux-ci lui ont conseillé de s’adhérer á l’Union Africaine pour leur donner un argument pour défendre ses intérêts. L’adhésion du Maroc à l’organisation panafricaine était le plan A.

    Le plan B vint de Dakar, mais il a échoué, avec l’échec de la candidature du sénégalais Abdoulaye Bathily pour succéder Mme Dlamini Zuma à la tête de la Commission Africaine.

    L’adhésion du Maroc à la CEDEAO serait le plan C pour s’assurer davantage de soutien des pays membres de cette organisation et bénéficier des avantages économiques offerts par l’Union Européenne à cette assemblée régionale.

    Une fois le loup dans la bergèrie, il pourra sévir en toute liberté, notamment en utilisant l’arme dans laquelle le Maroc excelle : la corruption.

    P.S. : Lors de son message adressé au Somment des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO tenu à Yamoussoukrou (Côte d’Ivoire) en mars 2013, le roi du Maroc a déclaré que « « La CEDEAO constitue aujourd’hui un cadre fédérateur des aspirations légitimes des peuples de la région ouest-africaine et un acteur privilégié pour ses partenaires africains et internationaux. A la faveur des évolutions constatées et des ambitions partagées, Je confirme aujourd’hui la volonté du Royaume du Maroc à approfondir davantage sa coopération avec la CEDEAO, en élargissant à de nouveaux horizons son statut de membre observateur, lui conférant un contenu significatif et singulier, sur les plans politique, économique, socio-culturel et stratégique »

    #Maroc #CEDEAO #Sénégal #Abdoulaye_Bathily #Union_Africaine

  • Maroc: Notes confidentielles sur la Guinée Bissau

    Maroc: Notes confidentielles sur la Guinée Bissau

    Maroc, Guinée Bissau, Sahara Occidental, CEDEAO, Union Africaine,

    De : Moha Tagma m.ouali.tagma@gmail.com
    Date : 22/10/2013 12:50 (GMT+00:00)
    A : Mohammed sitri sitri@maec.gov.ma
    Objet : GUINEE BISSAU

    Guinée Bissau

    La Guinée Bissau , ancienne colonie portugaise, depuis son indépendance le 10 Septembre 1974 connaît une instabilité chronique et une succession de Coups d’Etat et des retours épisodiques a l’ordre constitutionnel qui ne durent guère que quelques années.

    Cette situation assez atypique par rapport a la sous région de la CEDEAO trouve son origine dans la période post- guerre de libération. Les guérilleros du PAIGC, mouvement de libération fondé par Amilcar Cabral , n’ont en réalité jamais déposé les armes même après l’indépendance.

    Le pays est devenue depuis ces dix dernières une plaque tournante pour le trafic de la drogue en provenance de l’Amérique Latine et à destination de l’Europe.

    La Guinée Bissau, qui a une frontière commune avec le Sénégal a également pendant longtemps abrité les indépendantistes Casamançais , région du sud du Sénégal où un mouvement indépendantiste , le MFDC, a mené des actions armées contre l’armée sénégalaise.

    Le pays est actuellement dirigé par un Président intérimaire, M . Manuel Serifo Nhamadjo après un Coup d’Etat militaire qui a interrompu le processus électoral organisé après le décès du Président Malam Bacai SANHA. Les résultats ayant donné la victoire à l’ex Premier Ministre Carlos Gomes Junior, actuellement en exil au Portugal, ont été contestés par l’ex Parti au pouvoir ( PAIGC).

    Des nouvelles élections sont prévues le 24 Novembre 2013. La CEDEAO, l’Union Européenne et les Nations Unies font pression pour que les élections aient lieu à la date prévue.

    Le financement, soit 20 Millions de Dollars sera assuré par les pays de l’Union Européenne et par la CEDEAO.

    Le Sénégal met cependant un veto à ce que Carlos Gomes Junior puisse se présenter en raison du soutien affiché qu’il apporte au mouvement séparatiste Casamançais.

    Le Portugal et les autres pays lusophones, l’Angola notamment, sont des parties prenantes incontournables dans tout ce qui concerne la Guinée Bissau.


    Note sur
    la Guinée-Bissau

    I- Les origines de la crise en Guinée-Bissau

    1 – La Guinée-Bissau est marquée par une instabilité politique et par de fréquents soulèvements de l’armée. la stabilité du pays est hypothéquée par les tensions entre le pouvoir civil et militaire, les luttes de pouvoir et la collusion avec le trafic de drogue. L’ancienne colonie portugaise a toujours connu une fragilité institutionnelle faisant face à la corruption persistante et au trafic de drogue. L’apogée de la crise Bissau-guinéenne a été atteint le 2 mars 2009 avec l’assassinat du chef d’état major, le général Batista Tagmé Na Waie et le président Joao Bernardo Vieira.

    2 – La présence des Nations Unies (Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS), depuis 2010 a permis de stabiliser relativement la situation dans ce pays mais l’année 2011 a connu une reprise de tensions politiques et une tentative de coup d’Etat accentuée par le décès, le 9 janvier 2012, du Président Malam Bacai Sanha.

    3 – Les élections présidentielles organisées en mars 2012, ont permis à M. Carlos Gomes Junior, Premier Ministre de remporter 48,97% des voix dans des élections jugées « libres et transparentes » par les observateurs de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Devant la contestation de ces résultats par l’ex parti au pouvoir, PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), un coup d’Etat est perpétré, le 12 avril 2012.

    4 – Des tractations entre la junte militaire et les partis politiques sous les pressions de la communauté internationale et des organisations régionales (CEDEAO) , a débouché sur la création d’un Conseil national de transition et la mise en place d’une période de transition de deux ans. Un président de la République intérimaire Manuel Sherifo Nhamadjo est nommé.

    5 – Un Pacte de Transition politique, a été signé, le 17 janvier 2013, par tous les Partis politiques de la Guinée Bissau, y compris le PAIGC, pour assurer une plus grande participation politique à la gestion de la période de transition.

    6 – Ainsi, la Guinée-Bissau est confrontée à d’autres problèmes d’ordre sécuritaire dont le crime organisé, les conflits armés, la corruption et le trafic de drogues, d’armes, d’organes, de femmes et d’enfants. L’économie bissau-guinéenne est minée particulièrement par le poids d’une dette très lourde et par un chômage touchant près de 40% de la population active. Des doutes subsistent autour d’une probable implication des forces armées dans le trafic de drogues sont inquiétantes.

    7 – Par ailleurs, l’Armée ne veut pas perdre ses prérogatives liées à la détention de la réalité du pouvoir politique dans le pays. Les militaires n’accepteront jamais le retour de Carlos Junior à la tête du gouvernement.

    II- Les Elections présidentielles de 2013

    1 – Les élections générales sont prévues pour le 24 novembre 2013. Les principaux candidats à ces élections sont Carlos Gomes Júnior, le Premier ministre sortant, candidat du PAIGC (gauche) ;

    Kumba Ialá, président de la République de 2000 à 2003 (renversé par un coup d’État), candidat du Parti pour le renouveau social (PRS ; centre-gauche) ;

    Manuel Serifo Nhamadjo, dissident du PAIGC, se présentant sans étiquette ;
    Henrique Rosa, ancien homme d’affaires, président de la République par intérim de 2003 à 2005, candidat sans étiquette.

    Baciro Dja – ministre de la Défense le plus jeune candidat (33 ans) et membre dissident du PAIGC, se présentant à la présidentielle sans étiquette.

    2 – La Mission des Nations Unies pour évaluer les besoins électoraux a été installée le 3 juillet 2013 et le Représentant spécial du SGNU, José Ramos-Horta a relevé le 15 Juillet 2013, au cours d’une rencontre avec le Président de la transition la détermination des acteurs politiques de tenir les élections comme prévu, le 24 novembre 2013 mais a clairement indiqué qu’il existe « la possibilité de report des élections ».

    3 – Faute de moyens de recensement biométrique des populations et suite aux lenteurs dans le déblocage des fonds nécessaires (corps électoral estimé à 550.000), ces élections pourraient être reportées pour l’organisation du scrutin. Les experts électoraux des Nations unies prévoit un report au mois de février 2014, ou même mai 2014 pour permettre la préparation pour l’utilisation d’un logiciel informatique spécial.

    III- Relations bilatérales :

    1 – Pendant le mandat du Feu le Président Vieira, les relations entre le Maroc et la Guinée-Bissau étaient bonnes. Plusieurs Ministres et hauts responsables bissau-guinéens avaient effectué plusieurs visites au Maroc. Les relations avec le gouvernement de transition sont équilibrées.

    2 – Le Maroc a condamné le coup de force militaire et réitéré sa ferme opposition à toute prise de pouvoir par la force, réaffirmant son attachement au respect de l’ordre constitutionnel. , appréciant et appuyant les efforts de la CEDEAO ainsi que la réaction immédiate africaine.

    3 – S’agissant de la question du Sahara, la Guinée Bissau a eu des positions changeantes à ce sujet, après avoir reconnu la pseudo « rasd » en 1976 et soutenu, pendant longtemps, les thèses algériennes, la Guinée-Bissau a décidé , sous le mandat du Président Vieira, en mars 1997, de retirer sa reconnaissance. En mai 2009 elle rétablie, une autre fois, des relations diplomatiques avec la pseudo « rasd » et le 31 mars 2010, elle ne la reconnaît plus et soutient l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.

    4 – La Commission Mixte créée par l’Accord du 15 mai 1996, a tenu sa première session les 14 et 15 mai 1996 à Rabat. La deuxième session a eu lieu à Rabat en 2008. La 3ème session de la Commission Mixte prévue a Bissau en 2011, n’a pu se tenir à cause de la situation de transition.

    5 – La coopération économique entre les deux pays est presque inexistante hormis les bourses (50 places) par an), une assistance financière et technique et des stages de formation professionnelle

    6 – Le 14 décembre 2011, la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) a ouvert une ligne aérienne reliant Casablanca à Bissau. Les entreprises marocaines ont également exploré la possibilité de construire des logements sociaux et une cimenterie. Des investissements marocains peuvent aussi concerner, notamment le secteur des télécommunications, l’exploration et exploitation minières, tourisme, pêches maritimes et les banques.

    Fiche sur la République de Guinée-Bissau
    (septembre 2013)

    Données générales :

    Nom officiel : La République de Guinée-Bissau
    Superficie : 36.125 Km²
    Capitale : Bissau
    Villes principales : Bissao, Cacheu, Bafata, Gabu
    Langue officielle : Portugais
    Monnaie : Franc CFA (100 FCFA= 0.15 €)
    Fête nationale : 24 septembre (fête de l’indépendance)

    Données démographiques :

    Population : 10503,182 hab. (2008)
    Croissance démographique : 3% (PNUD 2008)
    Taux d’alphabétisation : 39.6 % (PNUD 2005)
    Religion : Musulmans (55%), chrétiens (10%), animistes (35%)
    Indice du développement humain (IDH) : 0,374, 175ème pays (PNUD 2007-2008)

    Données politiques :

    Date d’indépendance : 10 septembre 1974
    Président : M. Manuel Serifo Nhamadjo (président de transition pour un an)
    Premier ministre : M. Rui Duarte Barros
    Ministre des Affaires Etrangères (MAE) : M. Fernando Delfilm da Silva juin 2013
    Date des prochaines élections : décembre 2013
    Type du régime politique : République multipartite représentative semi-présidentielle
    Principaux partis politiques : PAIGC, PRS
    Appartenance aux CER : CEDEAO, UEMOA, CEN-SAD

    Données économiques :
    PIB : 878 MUSD (2009)
    Taux de croissance : 3,5 (2009)
    Taux d’inflation : -1,7 % (2009)
    Balance commerciale : -82,6 MUSD (2010)
    Principaux clients : Inde (45%), Nigeria (33%), Espagne (5%)
    Principaux fournisseurs : Portugal (29,5%), Sénégal (25,4%), Brésil (8%)
    Part secteurs d’activité : Agriculture: 56% ; industrie : 12, 8% ; services : 31,2%
    Exportations : Noix de cajou
    Importations : Riz, boissons, bien de consommation

    Données bilatérales :

    Ambassadeur de la Guinée-Bissau à Rabat :
    Ambassadeur du Maroc : M. Taleb Barrada avec résidence à Dakar
    Question du Sahara : Suspension de la reconnaissance de la « rasd » le 31 mars 2010 et soutien l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc
    Dernière Commission Mixte : 2008 à Rabat

    A – Le pays

    1 – Situation politique intérieure :

    L’histoire récente de la Guinée-Bissau est marquée par une instabilité politique et par des fréquents soulèvements de l’armée. L’ancienne colonie portugaise fait face à un processus de décomposition politique et économique due à la fragilité de ses institutions, à la corruption persistante et au trafique de drogue. Le pays est présenté comme un important point de transit de la cocaïne sud-américaine vers l’Europe.

    L’apogée de la crise Bissau- guinéenne semble avoir été atteint le 2 mars 2009 avec l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira et en juin de la même année, les 13 candidats à l’élection présidentielle anticipée.

    En septembre 2009, M. Malam Bacaï Sanha, candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC, parti au pouvoir), a été élu Président de la République. En janvier 2012, suite à son décès, une élection présidentielle anticipée ont eu lieu en mars 2012.

    Carlos Gomes Junior, a remporté le 1er tour avec 48,97% et  Kumba Yala, avec23,36% . Ces résultats ont été rejetés par L’ensemble des candidats adversaires de M.Gomes et ont décidé de boycotter le deuxième tour du scrutin déclarant les fraudes massives orchestrées par le candidat vainqueur.

    Le 12 avril 2012, un coup d’Etat militaire a eu lieu le président de la République par intérim, Raimundo Pereira, et le Premier ministre, Carlos Gomes Junior ont été séquestrés. La junte militaire , en accord avec quelques partis de l’opposition, ont décidé de la dissolution des institutions de l’Etat et de la création d’un Conseil national de transition.

    Le 11 mai 2012, une délégation de la de la CEDEAO a désigné, après consultation, avec le commandement militaire, les partis politiques, les chefs religieux et le mouvement de la société civile. Manuel Serifo Nhamadjo, Président de la République de transition de la Guinée-Bissau pour une période d’un an.

    Le 17 Janvier 2013 : un Pacte de Transition Politique, a été signé par les Partis politiques de la Guinée Bissau, y compris le PAIGC, ancien parti au pouvoir, majoritaire dans le pays et écarté par le Coup d’Etat d’avril 2012. la Signature de ce pacte a pour objectif d’assurer une plus grande participation à la gestion de la période de transition politique que connaît le pays.
    Les prochaines élections sont prévues en décembre 2013

    2 –Situation économique :

    Sur le plan économique et budgétaire, la Guinée-Bissau demeure fragile, mais nombre de réformes sont en cours, réformes qui visent des résultats positifs en matière de stabilisation macroéconomique et croissance économique.

    L’économie bissau-guinéenne est minée particulièrement par le poids d’une dette très lourde et par un chômage touchant près de 40% de la population active. Depuis 1986, la politique économique a radicalement changé; le gouvernement ayant renoncé au dirigisme. Des programmes d’ajustement structurel successifs, touchant également l’agriculture et accompagnés d’une politique de stabilisation économique, ont été mis en œuvre depuis 1987, avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Cette politique semble porter ses fruits mais n’a pas réussit à réduire l’extrême fragilité de l’économie.

    L’économie de la Guinée-Bissau est principalement agricole. L’agriculture (environ 56% du PIB) occupe entre 75 et 80% de la population active, avec une production vivrière destinée au marché local et surtout la culture de la noix de cajou, qui représente 90% des recettes d’exportation. Les activités dans les secteurs secondaire (12% du PIB) et tertiaire (30% du PIB) se rapportent essentiellement à la transformation de la noix de cajou et aux activités de services liées (transport, banque, commerce…). Même si la Guinée-Bissau se réjouit d’une importante façade maritime, la pêche reste un secteur d’activité peu développé, dont la contribution au PIB reste faible. Un potentiel existe dans le secteur minier, avec des ressources en bauxite et phosphate, sous condition d’investissement dans les infrastructures portuaires. L’activité économique reste fortement pénalisée par l’état très dégradé des infrastructures, notamment dans le secteur énergétique, le pays étant quasiment privé de production d’électricité (une capacité de production de 5 MW, pour une production effective de 1,5 MW).

    3 Politique extérieure :

    La Guinée Bissau est le seul pays lusophone d’Afrique de l’ouest avec le Cap-Vert, qui est longtemps restée isolée en raison de son alignement sur l’URSS. Elle fut néanmoins membre fondateur de la CEDEAO en 1975 et de l’Union africaine en 2000, et a adhéré au traité UEMOA le 2 mai 1997. La Guinée-Bissau est devenue membre de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad) en 2004 et a organisé avec succès le 6ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) en juillet 2006.

    La Guinée-Bissau entretient des relations étroites avec le Sénégal sur le dossier de la Casamance. En 2006 en concertation avec Dakar, l’Armée a conduit une offensive le long de la frontière avec le Sénégal contre les bases de Salif Sadio, chef d’une frange radicale du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) qui utilisait le territoire bissau-guinéen comme sanctuaire.

    Devant le besoin pressant de ressources financières, la politique étrangère de la Guinée-Bissau est avant tout dirigée vers la recherche de nouvelles aides extérieures. La seconde réunion du Groupe international de contact sur la Guinée-Bissau s’est tenue à Lisbonne le 26 mars 2012. Un appel a été lancé au renforcement de laide des partenaires étrangers.

    Les Nations unies sont représentées en Guinée-Bissau par le Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS. L’objectif de BINUGBIS est d’appuyer un processus national de dialogue et de réconciliation, soutenir la mise en œuvre de la stratégie de sécurité RSS, assister à la lutte contre le trafic d’armes et de drogues, ainsi que de renforcer la coopération avec les organisations régionales.

    La Guinée-Bissau est l’un des cinq pays inscrit à l’ordre du jour de la Commission de Consolidation de la Paix de l’ONU.

    B – Les relations bilatérales :

    1- Les relations politiques :
    Pendant le mandat du Feu le Président Vieira, les relations entre le Maroc et la Guinée-Bissau étaient bonnes. Plusieurs Ministres et hauts responsables bissau-guinéens avaient effectué des visites au Maroc. Les relations avec le gouvernement de transition sont équilibrées.

    S’agissant de la question du Sahara, la Guinée Bissau a des positions changeantes à ce sujet, après avoir reconnu la pseudo « rasd » en 1976 et soutenu, pendant longtemps, les thèses algériennes, la Guinée-Bissau a décidé ,sous le mandat du Président Vieira, en mars1997,de retirer sa reconnaissance. En mai 2009 elle rétablie, une autre fois, des relations diplomatiques avec la pseudo « rasd » et le 31 mars 2010, elle ne la reconnaît plus et soutient l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc.
    La Guinéé Bissau n’a pas participé à l’atelier tenu du 22 au 25 février 2013 à Tindouf, sur l’approbation des ressources naturelles des pays africains, et ce en marge de la réunion d’Alger sur l’examen des statuts du Comité du Renseignement et des services de sécurité de l’U A

    2 – Coopération bilatérale

    Commission Mixte :
    Créée par l’Accord du 15 mai 1996, elle a tenu sa première session les 14 et 15 mai 1996 à Rabat. La deuxième session a eu lieu à Rabat en 2008.
    La 3ème session de la Commission Mixte devant se tenir a Bissau en 2011 a été reportée à cause de la situation de transition que le pays vie actuellement.

    Coopération économique
    La coopération entre les deux pays est presque inexistante hormis les bourses et quelques stages de formation professionnelle

    Le 14 décembre 2011, la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) a ouvert une ligne aérienne reliant Casablanca à Bissau.

    Les autorités bissau-guinéennes avaient exprimé le souhait que soit débloqué le montant de 150.000 Euros, assistance financière que Monsieur le Premier Ministre, Driss Jettou, s’était engagé à accorder à Feu le Président de la République Joao Bernardo Vieira, à la demande de ce dernier.

    #Maroc #Guinée_Bissau #Sahara_Occidental #CEDEAO