Étiquette : Sahara Occidental

  • UA: Le Maroc renouera-t-il avec la politique de la chaise vide?

    UA: Le Maroc renouera-t-il avec la politique de la chaise vide?

    Union Africaine, Maroc, Tunisie, TICAD 8, Sahara Occidental,

    Le Maroc a brillé une nouvelle fois à Tunis par la politique de la chaise vide en refusant d’assister à la 8e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD-8) en réaction à la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    Le siège du Maroc est resté vide samedi et dimanche aux travaux de la TICAD-8 pour protester contre l’accueil par le président tunisien Kaïs Saïed, du président sahraoui, Brahim Ghali qui s’est déplacé à Tunis à la tête d’une importante délégation pour représenter son pays – membre fondateur de l’Union africaine (UA) – lors de cet événement.

    L’attitude des autorités marocaines trahit le sentiment d’un échec cinglant dans la réalisation des objectifs de son adhésion en 2017 à l’Union Africaine. Selon Boubker Jamaï, Bourita et son équipe étaient persuadés que l’UA allait chasser la RASD immédiatemet après leur adhésion à l’organisation panafricaine.

    #Maroc #Union_Africaine #Tunisie #TICAD8 #Sahara_Occidental

  • La situation au Maroc vue par des démocrates marocains

    La situation au Maroc vue par des démocrates marocains

    Maroc, Tunisie, Algérie, Sahara Occidental, المغرب

    المشهد السياسي في المغرب: تحليل على ضوء المستجدات

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    #Maroc #Tunisie #Algérie #Sahara_Occidental #TICAD

  • L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    Algérie, France, Turquie, Ukraine, Russie, Maroc, Emmanuel Macron, Maghreb, Europe, Sahara Occidental,

    A son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune n’a pas caché son souhait de redonner du poids à son pays. Alors qu’il vient de signer un partenariat stratégique avec la France et que le contexte international évolue, quelles cartes a à jouer l’Algérie sur la scène régionale et internationale ? La visite de trois jours d’Emmanuel Macron en Algérie a pu surprendre celles et ceux qui en étaient restés à la brouille entre les deux pays de l’automne dernier, quand le président français avait provoqué une crise en parlant de rente mémorielle du système político-militaire algérien. En quelques mois, la guerre en Ukraine d’un côté et le départ des soldats français du Mali de l’autre ont conduit Français et Algériens à envisager de nouveaux rapports.

    Ces événements ont surtout montré que la puissance régionale algérienne mais aussi ses capacités de médiation grâce à ses bonnes relations avec la Russie, les Etats-Unis, la Turquie ou, accessoirement, la Chine sont utiles. Car la présidence Tebboune a pour ambition de reprendre pied en Afrique et ailleurs après des années de discrétion internationale de l’Algérie à la suite de la guerre civile et surtout de la fin du mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

    Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Kader Abderrahim, politologue, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, maître de conférences à Sciences Po Paris et directeur de recherches à l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), Adlene Mohammedi, docteur en géopolitique et spécialiste de la politique arabe de la Russie postsoviétique, directeur du centre d’études stratégiques AESMA et du site Araprism, et Khadija Mohsen-Finan, politologue, enseignante-chercheure à l’université Paris 1, spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes, membre du comité de rédaction d’Orient XXI.

    Principales idées exprimées par les intervenants :

    -Nouveau paradigme qui s’installe entre les deux pays: Tebboune parle de la France comme 1ere puissance en Europe, membre du Conseil de Sécurité, de l’une des premières puissances en Afrique qui est l’Algérie. Il souligne un point qui me paraît le plus important de cette visite: La rencontre pour la première fois en 60 ans des responsables militaires et des services de sécurité en présence des deux Chefs d’Etat. Une manière de souligner aussi, en ce qui concerne l’Algérie, que les militaires et les services de sécurité sont sous l’autorité du président de la République.

    -Il y a une volonté de la part des deux exécutifs de démontrer qu’il y a un tournant, qu’on est dans une ère nouvelle qui s’inscrit dans le prolongement de quelque chose de nouveau. L’Article 91 de la nouvelle Constitution qui mentionne bien l’envoi d’unités de l’ANP à l’étranger et ça c’est très important au moment où la France s’est retiré du Mali mais n’a pas l’intention de se désengager totalement du Sahel. Il y avait une tradition non interventionniste de l’Algérie et cette dernière y tenait beaucoup. Donc, là, on est déjà dans une rupture et ça prolonge la rupture et annonce un projet stratégique commun entre la France et l’Algérie au Sahel.

    -Kader : Il y a la volonté de la part de l’Algérie au devant de la scène internationale. Le choix du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra est une manière de souligner que l’Algérie est présente, mais surtout elle est de retour. Reste un grand point d’interrogation, c’est quel projet? Pour le moment, tout cela reste conjoncturel, mais on ne voit pas un projet sur le long terme.

    -En termes de médiation au Mali, l’Algérie a une capacité incontournable. Le CEMOC pourrait être réactivé. Du point de vue français, l’Algérie n’est plus une poche de risque. La signature du « partenariat stratégique »

    -Le Maghreb devient un enjeu stratégique pour la sécurité de l’Europe. Ce sont des paradigmes importants du point de vue de la géopolitique dans le contexte de la guerre en Ukraine. nous voyons émerger sous nos yeux un nouvel ordre mondial dans lequel chacun tente de jouer une partition, de présenter son meilleur profil pour être là, à la table des vainqueurs lorsque se fera la nouvelle répartition des rapports de force.

    -Un petit changement dans la politique extérieure algérienne. Alger s’est bien accommodée de la présence turque en Libye. La Turquie apparaît comme un modèle intéressant pour l’Algérie qui n’était pas mécontente de voir Ankara repousser l’offensive du Maréchal Haftar soutenue par les troupes de Wagner.

    – L’Algérie veut être présente dans le dossier libyen, comme le veut dans le dossier malien et du Sahel.

    Radio France, 29/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Maghreb

  • Diplomatie : à quoi joue le Maroc ?

    Diplomatie : à quoi joue le Maroc ?

    Maroc, Tunisie, TICAD 8, Union Africaine, Sahara Occidental, Brahim Ghali,

    Depuis vendredi, le Maroc et la Tunisie sont brouillés. Le royaume reproche la présence du président de la RASD à Tunis, pour le sommet Japon-Afrique. Une invitation pourtant prévue de longue date et légitime…

    Août 2017, à Yokohama, au Japon. Alors que la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) se termine, les chefs d’Etat et ministres des Affaires étrangères invités au sommet Japon-Afrique posent ensemble, unis. Sur la photo souvenir, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, souriant, pose aux côtés de ses homologues. A seulement quelques rangs de lui sur la gauche, on aperçoit Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le Japon a toujours pris soin d’inviter ce dernier, sur recommandation de l’Union africaine (UA), depuis le lancement de la Conférence de Tokyo.

    Mais cette année, le Maroc a joué des coudes pour que Brahim Ghali ne soit pas présent, à Tunis. Mais ce vendredi, le président de la RASD était bien sur le tarmac de l’aéroport Tunis-Carthage. Le patron du Polisario y a été accueilli dès la descente de son avion par le président tunisien Kaïs Saïed, comme ce dernier l’a fait avec tous les présidents invités au sommet Japon-Afrique. Saïed et Ghali ont ensuite discuté dans le salon présidentiel de l’aéroport. De quoi provoquer l’ire du Maroc, qui a immédiatement annoncé sa non-participation après l’événement après cet « acte grave et inédit ».

    La RASD invités aux précédentes éditions

    Inédit ? Pas tant que cela. En 2017, au Mozambique, en pleine Ticad, une bagarre avait éclaté entre représentants marocains et sahraouis. La cérémonie d’ouverture avait d’ailleurs dû être retardée de trois heures après ces heurts. Le ministre des affaires étrangères sahraoui Mohamed Salem Ould Salek avait finalement pu s’asseoir, malgré les pressions marocaines… au sein de la délégation mozambicaine.

    Si le Maroc feint aujourd’hui la surprise de découvrir la présence de Brahim Ghali à Tunis, on est loin d’un événement inédit. Selon plusieurs sources proches de l’Union africaine, en juillet dernier, le Maroc avait tenté de convaincre l’UA de faire exclure la RASD de la liste des invités de la Ticad 2022. Mais le Conseil exécutif de l’UA avait appelé à la participation du Sahara occidental au sommet de Tunis. Après les déclarations marocaines de ce week-end, le ministère tunisien des Affaires étrangères a rappelé que « la Tunisie respecte les résolutions des Nations unies et celle de l’Union africaine » et indique que l’invitation de la RASD provenait de la diplomatie japonaise, là où le Maroc assurait que la Tunisie avait invité « unilatéralement » Brahim Ghali, « contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation ».

    Dans les coulisses du palais de Carthage, l’agacement est de mise. Une source proche du président tunisien estime que « le Maroc a manqué de respect aux hôtes du sommet, la Tunisie et le Japon ». Une « indélicatesse diplomatique » de la part du royaume, qui appelait ses partenaires, il y a quelques jours encore, via le roi Mohammed VI, à se prononcer en faveur du plan marocain au Sahara occidental. Ce sont surtout les propos marocains qui ont choqué Tunis : l’acte dénoncé par Rabat, selon les mots de la diplomatie marocaine, « heurte profondément les sentiments du peuple marocain ». « Les autorités marocaines tentent de dire qu’ils sont soutenus par leur peuple, mais c’est faux. Les Marocains sont majoritairement contre la normalisation des relations marocaines avec Israël », précise un ancien ministre tunisien des Affaires étrangères qui voit là une « israélisation de la diplomatie marocaine ». Autrement dit, une diplomatie de plus en plus agressive.

    Un simple prétexte de la part du Maroc ?

    D’autant que la brouille entre les deux pays au sujet de la RASD est tout de même étonnante lorsque l’on sait à quel point la Tunisie a toujours affirmé sa volonté de neutralité vis-à-vis de ce dossier. Cet accrochage avec la Tunisie ne serait-il pas un prétexte, pour le royaume, de créer un rapport de force avec la Tunisie ? Quitte à réécrire les événements. Car comme le précise le ministère tunisien des Affaires étrangères, la Tunisie est étonnée de « la désinformation pratiquée par le Maroc ». Selon le politologue tunisien Khelil Rekik, « le Maroc n’a jamais pardonné à la Tunisie le fait qu’elle soit parvenue à obtenir l’organisation de la Ticad et du sommet de la francophonie, prévu en novembre, auxquels les Marocains aspiraient ».

    Il y a en effet peu de raisons pour le Maroc d’être étonné de la présence sahraouie à Tunis. « Pourquoi est-ce que Mohammed VI et Nasser Bourita avaient alors accepté d’être sur la même photo que le président Ghali lors des trois dernières éditions de la Ticad », demande un journaliste tunisien.

    Reste désormais à savoir quelle sera la suite, après les rappels des ambassadeurs respectifs de deux pays. Du côté de l’Union africaine, Macky Sall tentera certainement d’entamer des discussions entre les deux parties. De son côté, le président de la Cedeao et président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, aurait lui aussi quitté la Tunisie et refusé de participer à la Ticad pour protester contre la présence de la RASD. Là aussi, la réaction du patron de la Cedeao étonne à Tunis.

    Mongi Khadraoui est journaliste, ancien secrétaire général du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

    Le journal de l’Afrique, 29/08/2022

    #Maroc #Tunisie #TICAD8 #Sahara_Occidental #Union_Africaine

  • Maroc : Mbarka Bouaida et la malédiction des sahraouis

    Maroc : Mbarka Bouaida et la malédiction des sahraouis

    Maroc, Sahara Occidental, hacker Chris Coleman, Mbarka Bouaida,

    Les sahraouis croient profondément en la malédiction, notamment celle qu’ils appellent « tazobba ». Selon eux, tout méfait se retourne contre celui qui l’a commis par un acte de providence. C’est le cas de Mbarka Bouaida qui a nié ses origines sahraouies en acceptant le poste de ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et en participant aux complots concoctés par le Maroc contre la RASD au sein de l’Union Africaine. C’est la raison pour laquelle, elle a été la première victime du hacker Chris Coleman.

    En effet, lors de son apparition, en octobre 2014, Mbarka a été la première à être contactée par Coleman pour l’inviter à découvrir sa page Facebook: « Visiter ma page facebook « les nouvelles du Makhzen » dont voici le texte :

    Vous y trouverez des informations confidentielles concernant les coulisses du pouvoir marocain.

    Récemment nous venons de mettre sur ligne les thèmes ci-après, enrichis par des documents authentiques:

    – La vie privée de la Ministre Mme Mbarka Bouaida (la naissance de sa fille Sarah, les difficultés du couple, l’alcoolisme du mari etc…)

    – Les avoirs à l’étranger de Mme Assia Bensalah Alaoui

    – La fille du Ministre Salah Eddine Mezouar

    D’autres révélations sont prévues dans un proche avenir.


    Dans cette page, Coleman a pendu les photos du mariage de Mme Bouaida, le certificat de naissance de sa fille Sarah ainsi qu’une lettre qu’elle avait rédigée à l’attention de son mari dans laquelle elle parlait des difficultés que le couple traverse à cause de ses absences continues dans ses missions à l’étranger. Pire encore, elle dévoile l’alcoolisme de son époux. Voici le texte intégral de cette lettre:

    Le 25 mai 2014

    Cher MEHDI

    Que me reproches-tu au juste? Depuis notre mariage, depuis ma nomination, depuis le début de la grossesse…ça fait bcp de changement tout ça, sans parler du déménagement de casa a Rabat, ville « fantôme ».

    Et maintenant la naissance de notre princesse Sarah.

    Tu me reproches mes priorités: je suis dans un poste de responsabilité que tu méprises. C ton droit, je le considère comme une responsabilité que je dois honorer. Je n’y gagne peut etre rien, je perds bcp bien au contraire, mais c’est une responsabilite que je dois assumer. Tu penses que je le fais au détriment de notrte couple. Oui, surement c t le cas au début, mais avec le temps, j’ai pu corriger bcp de choses (ne pas travailler les we, ne plus répondre au téléphone ni aux mails le soir, ne plus lire le courrier le soir ni les we, prendre plusieurs vendredi ou je n ai pas travaille même si on n’en a même pas profite).

    Tu me reproches qu’on s’installe a Rabat. Je te l’accorde, et on a décidé de rentrer a Casa en Septembre.

    Tu me reproches de ne plus avoir de vie: je t’ai suivi toutes les fois ou j’ai pu…a casa. On a fait quelques diners, soirées a Rabat.

    Tu me reproches de médiatiser notre fille, ce n’est pas de ma faute si la presse en a parle. Heureusement, ça a toujours été en bien. Personne ne te dira que ton epouse a une mauvaise presse.

    Tu me reproches d’etre une mauvaise mere…tu n’en sais rien encore, moi non plus…mais je sais que je veux reussir ce pari. Sarah est ma priorite plus que tout au monde.

    Tu me reproches d’avoir eu plus que ce que j’attendais a tous les niveaux, au point ou je pense que tout est acquis….oui, je suis reconnaissante au bon dieu de tout ce qu’il m’a toujours donne, en bien et en mal. Cela dit, tu sais très bien combien je suis détachée des choses matérielles…pour moi, l’acquis, ce sont nos valeurs, nos sentiments profonds. Ce ne sont pas les titres qui font la personne, c’est bien la personne qui fait son environnement.

    Tu me reproches d’être dans le paraitre. Pour rien au monde, je ne suis ni serai dans le paraitre. Et pas la peine de te donner des preuves.

    Si j’ai ecrit ces lignes, ce n’est pas pour me justifier, mais bien Pour essayer de comprendre.

    Je comprends hélas une chose: ton amour pour moi s’est éteint, ou peut être il n’a jamais existe.

    Maintenant, a moi de te dire ce que je pense de toi.

    Je me suis mariée avec toi par amour, grand Amour. J’ai rêvé pour nous deux, même dans les moments les plus difficiles. Je tiens a notre couple, a notre vie de famille. Je crois en toi, en tes valeurs, en ta force.

    Je ne te critique jamais, je n’interfère jamais dans tes choix professionnels, je te laisse tranquille. Oui, tu me diras que je te demande d’arrêter le cafe, ou de ne plus mettre le doigt dans ton nez…ce ne sont pas la des choses de fond. Je ne remets jamais en cause tes priorités, même quand je peux le faire, et a raison. Je ne te fais jamais de remarques malveillantes.

    Même pour l’alcool, que j’avoue me préoccuper. Je ne te dis jamais rien.

    Tout ca parce que je te fais confiance. J’ai confiance en ton intégrité, honnêteté intellectuelle, et en ton intelligence.

    Agâcée et la rage au ventre, Mbarka demander à un de ses collègues, Mohamed Methqal en l’occurrence, de voler à son secours. Voici ses conseils envoyés par email:

    Pour les sahraouis, le calvaire vécu à cause du hacker Chris Coleman est une punition de la divinité pour les méfaits commis contre les siens.

    Suite à l’échec de sa mission à Addis Abeba en 2014, son mandat de ministre déléguée n’a pas été renouvelé, mais le Makhzen est intervenu pour qu’elle remporte le poste de Wali de la Région de Goulimim.

    #Maroc #Sahara_Occidental



  • Isolé, le Maroc gagné par l’hystérie

    Isolé, le Maroc gagné par l’hystérie

    Maroc, Tunisie, Sahara Occidental, TICAD 8, Union Européenne, Josep Borrell, Union Africaine, Japon,

    Le qualificatif qui sied le plus au comportement du Makhzen est incontestablement «hystérique». Oui, le Maroc de Mohammed VI est gagné par l’hystérie. Ce sentiment qui révèle un état d’extrême panique s’explique notamment par le fait que ses innombrables tentatives pour faire main basse sur le Sahara Occidental se sont toutes soldées par des échecs patents. Cela vaut autant pour le plan juridique que pour le domaine diplomatique.

    Au niveau juridique, le Makhzen a perdu toutes batailles. Et cela depuis longtemps. Aucune institution internationale et aucun ensemble géopolitique ne reconnaît la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental. Malgré les sommes colossales investies dans le lobbying et l’achat de personnalités politiques notamment en Europe, Rabat ne compte, à ce jour, aucun allié de poids sur la scène internationale capable de faire pencher la balance en sa faveur au Conseil de sécurité de l’ONU. Même les Etats-Unis qui ont souvent affiché une certaine complaisance à l’égard du Makhzen reviennent doucement mais sûrement sur la décision de Trump.

    L’Union européenne qui semblait acquise à Mohammed VI s’en tient aussi aux résolutions de l’ONU sur le conflit du Sahara Occidental. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Joseph Borrell, a d’ailleurs fait la semaine dernière une déclaration à la chaîne publique espagnole TVE 1, dans laquelle il a souligné la nécessité de consulter le peuple sahraoui qui est le seul à même de décider de son avenir. La sortie du chef de la diplomatie européenne a fait beaucoup de mal aux autorités marocaines qui se gargarisaient il y a peu d’avoir mis les Européens dans leur poche. Cela à tel point que le MAE marocain a annulé une rencontre avec Joseph Borrell.

    L’autre balle assassine est venue des Allemands qui, malgré qu’ils ont accepté de jeter un coup d’œil à l’arnaque politique appelée « plan d’autonomie marocain » restent respectueux des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU se rapportant au conflit du Sahara Occidental. La ministre fédérale allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a réitéré à ce propos jeudi le soutien de son pays au processus mené par les Nations unies pour une solution politique « réaliste » et « durable » au dossier du Sahara occidental. Dans le document, tous les observateurs auront noté qu’il est question du « Sahara occidental », appellation que Rabat a acceptée pour désigner les territoires occupés. Les deux parties ont convenu, en outre, de « l’exclusivité de l’ONU dans le processus politique » et « réaffirment également leur soutien à la MINURSO » (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), un aveu implicite du Maroc que la solution à ce dossier passe par la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.

    Et enfin, le coup de grâce a été porté jeudi au Maroc par le président tunisien Kaïs Saied qui a refusé d’obéir aux injonctions du Makhzen et d’interdire au président de la République arabe Sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, de participer aux travaux de la TICAD 8 (Sommet Afrique-Japon) qui se tiennent actuellement à Tunis. L’exigence du Makhzen est surréaliste du moment que la RASD est membre fondateur de l’Union africaine (UA). Rien qu’à ce titre, les Sahraouis ont le droit le plus absolu de participer à tous les rendez-vous de UA. Même Kaïs Saied n’aurait pas eu le droit de tenir à l’écart le président de la RASD. La réaction hystérique du MAE marocain Nacer Bourita à l’égard de la Tunisie a étonné les observateurs surtout que Mohammed VI a fini par prendre l’habitude de croiser Brahim Ghali dans le sommet de l’Union africaine et surtout de se faire à l’idée que la RASD est une réalité incontournable. La décision de Bourita de rappeler l’ambassadeur du Maroc à Tunis traduit en réalité le profond désarroi du Makhzen sur la question du Sahara Occidental.

    Nullement impressionné par les gesticulations du Maroc, la Tunisie a elle aussi rappelé son ambassadeur à Rabat pour consultations suite à la réaction marocaine « inacceptable ». Dans un communiqué publié, hier, le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé ainsi son « profond étonnement face à ce qui a été déclaré dans un communiqué du Royaume du Maroc ». Insistant sur « sa neutralité et son respect pour la légalité internationale », la Tunisie s’est dite engagée « à respecter les résolutions onusiennes au même titre que celles de l’Union africaine (UA) dont le pays est l’un des membres fondateurs ». « Il convient de préciser dans ce cadre que l’Union africaine, en tant que principal participant à cette conférence, avait appelé tous ses membres, y compris la RASD, à y prendre part », ajoute la même source.

    Balayant d’un revers de la main les allégations mensongères de la diplomatie marocaine, le ministère tunisien des Affaires étrangères n’a pas manqué également de préciser que l’UA avait ensuite adressé une invitation individuelle, à la RASD, en application des décisions de son Conseil exécutif lors de la réunion les 14 et 15 juillet à Lusaka, en présence d’une délégation marocaine. Il n’y a pas à dire, le Maroc est isolé et dos au mur. De plus, il a été pris en flagrant délit de mensonge. Au-delà, le Makhzen confirme qu’il est un danger pour toute la région.

    La Sentinelle, 28/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #TICAD

  • Panique au Maroc

    Panique au Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Occident, Israël, normalisation,

    par Rabah Toubal*

    Profitant de l’offensive entreprise par l’administration Trump, dans le cadre de son «plan Abraham» lancé, il y a quelques années, en direction des pays arabes pour normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël, en contrepartie de promesses économiques et financières vaporeuses, le roi Mohammed 6 avait obtenu contre la sienne, le soutien officiel par les Etats-Unis d’Amérique et Tel-Aviv aux thèses de la «marocanité du Sahara Occidental, développée par le Maroc.

    Sous la pression conjointe de Washington et de Tel-Aviv, l’Espagne a emboîté le pas à ces deux pays pour entériner cette option.

    Par ailleurs, toutes sortes d’influences sont actuellement exercées sur le SG de l’ONU, le Portugais M. Antonio Guterres, pour apporter la bénédiction de cette organisation internationale à ce plan dont le modus operandi et l’évolution ont été complètement remis en question après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, en mars 2022, que l’Occident et son bras armé l’OTAN n’ont rien fait pour l’éviter. Bien au contraire !

    Ils sont co-responsables de ses conséquences désastreuses sur l’équilibre géostratégique du monde et la paix et la sécurité internationale car leur alignement diplomatique sur les provocations répétées et les positions extrémistes du gouvernement ukrainien et leur assistance militaire massive font peur à la majorité des pays des cinq continents, qui désapprouvent cette montée dangereuse d’arrogance et de mépris de l’Occident, sous la houlette d’une Amérique guerrière, en mal de conquêtes.

    C’est cette évolution imprévue de la situation mondiale et la guerre froide subséquente, notamment contre la Russie et la Chine principalement visées par les pays occidentaux, en plus de la détérioration visible à l’œil nu, de l’état de santé du monarque Mohammed 6 et les risques certains de plonger le royaume dans une crise politique, économique et sociale, qui l’ont poussé à pratiquement sommer, samedi 20 août 2022, dans le discours prononcé à l’occasion de la «fête de la Révolution du roi et du peuple», «certains pays, qui comptent parmi nos partenaires traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës à clarifier et à revoir le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque».

    Le long discours, prononcé à l’occasion de la fête du trône, le 31 juillet 2022, dans lequel le roi Mohammed 6 cherche à vendre à notre pays le fait accompli de ses thèses et les récentes déclarations enflammées contre notre pays du président de l’Association des oulémas musulmans, le cheikh Ahmed Raïssouni, certainement effectuées avec le feu vert du palais royal, qui demande aux oulémas marocains «à marcher sur Tindouf pour la libérer», procèdent également de cette logique d’une peur certaine de l’avenir et donc de clore le plus tôt possible ce dossier.

    Les uns après les autres, les BRICS et même les pays du G20 et la majorité des pays sont de plus en plus excédés par les agissements néo-coloniaux et néo-impérialistes des pays occidentaux, dont le soutien inconditionnel aux régimes ukrainien et taïwanais, entre autres, et des initiatives comme celles de «Jérusalem capitale de l’Etat hébreux» ou celle relative à la «marocanité du Sahara Occidental», qui incarnent les abus démentiels de l’Occident, dont les valeurs politiques, sociales et morales sont de plus en plus contestées en son sein et ailleurs dans le monde.

    En tout état de cause, le camp des pays, qui comme le nôtre, ont résisté à ces aberrations, ne fera que s’élargir et se renforcer pour tempérer les ardeurs malsaines, cupides et obstinées d’un Occident malade, plus que jamais violent et dangereux, qui ne ménage aujourd’hui ni individus ni peuples.

    En conclusion, pour paraphraser les célèbres paroles d’un diplomate et homme politique algérien, M. Réda Malek, en l’occurrence, un des grands négociateurs des Accords d’Evian, je dirai : «Le doute est en train de changer de camp».

    Les idéaux et principes respectés finiront par triompher un jour ou l’autre, et l’Algérie, fidèle aux valeurs universelles de sa glorieuse révolution du 1er novembre 1954, n’a jamais cessé de soutenir les causes justes.

    *Diplomate à la retraite et écrivain

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Maroc : Délire diplomatique

    Maroc : Délire diplomatique

    Maroc, Tunisie, TICAD, Sahara Occidental,

    C’est la brouille diplomatique entre le Maroc et la Tunisie. Un premier heurt diplomatique enregistré après le discours du roi Mohammed VI, prononcé le 20 août dernier, à travers lequel il a averti ses partenaires, traditionnels ou nouveaux, à clarifier leur position à propos de son « plan d’autonomie » pour le Sahara occidental, un « prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », avait-il souligné.

    Le Maroc a décidé de rappeler immédiatement en consultation son ambassadeur à Tunis suite à une invitation adressée au président du Sahara occidental pour participer à la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), qui se tient en Tunisie.

    Pour le Maroc, l’invitation en question est un « acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives ». Bien sûr, dans cet ordre d’idées, le Maroc a décidé de ne pas participer à ce sommet.

    Pourtant, la Tunisie n’a commis aucune offense en invitant un chef d’Etat membre de l’Union africaine (UA).

    C’est le contraire qui aurait constitué une entorse au cadre diplomatique régional. En tant que pays hôte de ce sommet, la Tunisie n’a fait qu’adresser une invitation à tous les pays membres de l’Union africaine, dont le Sahara occidental, tant qu’il s’agit d’une conférence Japon-Afrique. Rien de personnel ou de lien direct entre la Tunisie et le Sahara occidental, pour ainsi dire. D’ailleurs, la Tunisie, qui a également rappelé son ambassadeur au Maroc, a précisé que c’est le président de l’UA qui a envoyé les invitations aux pays membres.

    Le Maroc entre-t-il dans une phase de délire diplomatique ? Et quelles seraient ses conséquences sur la stabilité de la région et le continent ? Car, à ce rythme des choses, le Maroc va tout droit vers des conflits avec une majeure partie des pays africains, qui entretiennent de bonnes relations avec les dirigeants du Sahara occidental d’Etat à Etat ou dans le cadre de l’UA, et ne lui reconnaissent aucune souveraineté sur le Sahara occidental.

    Source

    #Maroc #Tunisie #Sahara_Occidental #TICAD

  • Ahmed Raissouni a fini par démissionner

    Ahmed Raissouni a fini par démissionner

    Ahmed Raïssouni, Maroc, Union internationale des Oulémas musulmans, Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Le président de l’Union internationale des Oulémas musulmans (UIOM), Ahmed Raïssouni, a fini par annoncer, ce matin, sa démission de la présidence de l’organisation.

    Le prédicateur marocain se plie ainsi aux pressions de plusieurs instances, suite à ses dernières déclarations virulentes contre l’Algérie, la Mauritanie et le Sahara occidental.

    Dans une sortie qualifiée d’irresponsable et provocatrice, Raissouni avait appelé les marocains à marcher sur Tindouf et Laâyoune, expliquant que « le Maroc doit redevenir comme il était avant l’invasion européenne, quand la Mauritanie faisait partie de son territoire ».

    Ces déclarations avaient provoqué un tollé général et le secrétaire général de l’Union a dû intervenir pour s’en démarquer.

    Il y a quelques jours, l’Association des Oulémas musulmans algériens a décidé de geler ses activités au sein de l’UIOM en exigeant la démission de Raïssouni.

    Ce qui est désormais fait. Dans sa lettre de ce matin, Raisounni a expliqué avoir présenté sa démission afin de pouvoir « s’exprimer librement sans aucune condition ni pression ».

    LSA, 28/08/2022

    #Maroc #Ahmed_Raïssouni #Oulemas

  • Maroc : Note confidentielle sur une mission au Rwanda

    Maroc : Note confidentielle sur une mission au Rwanda

    Maroc, Rwanda, Sahara Occidental, Union Africaine,

    Honneur porter votre connaissance que conformément a vos instructions l’ambassadeur de S. M. le Roi au Rwanda avec résidence à Nairobi et moi-même avons été reçus ce jour à Kigali au MAE par le DG des relations multilatérales en charge du Conseil de Sécurité et par le DG des relations bilatérales accompagné du desk Maroc.

    La MAE absente de Kigali a donné ses instructions pour que entretiens portent aussi sur sa prochaine visite à Rabat et sur la nécessité de commencer un partenariat économique entre les deux pays.

    Les entretiens se sont très bien passés. Nos interlocuteurs ont fait le parallèle entre la situation du Rwanda et celle du Maroc et ont relevé les similitudes qui existent (Situation au Nord Kivu et Tindouf)

    Ils ont promis d’apporter le soutien du Rwanda pour que le processus onusien de recherche d’une solution politique négociée ne soit pas pollue et ne s’écarte pas de la résolution 2099 de l’an passé.

    Concernant la question de fond, ils ont déclaré que le Rwanda réfléchit à un retour à une neutralité sur la question pour être en conformité avec les résolutions du Conseil de Sécurité et la communauté internationale.

    Nos interlocuteurs ont insisté sur l’importance d’éviter la mort du processus Onusien pour éviter à la sous-région un nouveau foyer de tension.

    Concernant le Nigeria, je n’ai pas encore de RDV à cause des fêtes de Pacques. Si cela va au delà du 20, je suggère que je rentre.

    Haute considération
    Ouali Tagma, 17/04/2014
    Envoyé de mon iPhone