Étiquette : Sahara Occidental

  • Propos de Raïssouni contre l’Algérie: Un dérapage impuni

    Propos de Raïssouni contre l’Algérie: Un dérapage impuni

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Mohammed VI, Tindouf,

    Plus d’une semaine après le grave dérapage du président de l’Union international des Oulémas musulmans (UIOM), les réactions en Algérie ne se sont pas du tout estompées.

    Dans cette cascade de réactions, les propos de ce prédicateur marocain sont assez forts. Il faut dire aussi que Ahmed Raissouni a commis l’irréparable en s’en prenant violemment à l’Algérie en des termes qui ont choqué plus d’un observateur. En effet, dés lors qu’il a ouvertement appelé à l’invasion du territoire algérien pour, selon lui, récupérer des territoires qui revenaient de plein droit au Maroc, ce soit disant savant musulman , a dépassé toutes les lignes rouges .

    L’ensemble de la classe politique et les organisations de la société civile, choqués qu’ils étaient par la teneur de ces propos, ont condamnés avec les termes le plus forts cette position d’un prédicateur qui est plutôt censé prêcher la bonne parole . L’association des Oulémas musulmans algériens(AOMA), qui est membre de l’Organisation que préside Raïssouni, a usé des termes le plus forts pour dénoncer ce prédicateur qui s’est avéré n’être qu’un sbire au service de ses maîtres du Makhzen.

    Les Oulémas algériens ont même décidé de geler ses activités au sein de cette organisation internationale. Dans une déclaration à la télévision algérienne, le président de l’AOMA, Abderezzak Guessoum, a en effet annoncé le gel des activités de l’Association à l’UIOM, jusqu’à ce que « des excuses solennelles et sans équivoque » soient faites par son président, Ahmed Raïssouni, ou sa démission de ce poste. Il a également appelé « tous les Oulémas musulmans à appuyer la décision de l’AOMA et à exiger le départ de Raïssouni. »

    Pour rappel Ahmed Raissouni s’est permis de remettre en cause la Souveraineté de l’Algérie sur plusieurs portions de son territoire. Poussant le bouchon encore plus loin, ce prédicateur n’a pas hésité un seul instant en appelant à la guerre entre les deux pays.

    « Le peuple marocain est prêt à marcher sur Laayoune et Tindouf. Il est prêt à y rester des semaines entières », a-t-il dit notamment déclaré lors d’un entretien avec une chaîne de télévision locale alors qu’il était question de l’affaire du Sahara Occidental. Il a presque imploré le roi Mohamed VI de donner l’ordre aux marocains pour qu’ils entament cette marche en direction du territoire algérien.

    Selon lui, les marocains étaient prêts à se « sacrifier » et à « se mobiliser » pour « marcher par millions sur Laayoune et Tindouf, si le roi le demande. » Il s’en est également pris à un autre pays, la Mauritanie, en remettant là encore sa Souveraineté territoriale. C’est dire combien ses propos sont d’une extrême gravité. Pourtant l’Organisation internationale qu’il préside tarde à prendre les mesures qui s’imposent en pareille circonstance.

    Pour l’heure cette organisation s’est juste contentée d’émettre un communiqué selon lequel les propos tenus par son président n’engagent que sa propre personne. Certes , mais un président , prédicateur de surcroit, qui appelle à la guerre entre les musulmans, est quand même d’une extrême gravité .

    Ce qui mérite, par voie de conséquence, un châtiment exemplaire. Or jusqu’à présent Raïssouni reste impuni alors que l’organisation internationale des Oulémas musulmane, dont la crédibilité est sérieusement écornée, fait dans la fuite en avant.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 23/08/2022

    #Algérie #Maroc #Ahmed_Raïssouni #Sahara_Occidental #Mauritanie

  • Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Maroc, Sahara Occidental, Ukraine, Russie, Occident, OTAN, Algérie,

    Unherd, 20/08/2022

    Les loyautés divisées du pays le rendent vulnérable aux manipulations des grandes puissances.

    Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, un allié américain crucial en Afrique du Nord a tenté de maintenir une position neutre : le Maroc. Lors des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies début mars, le Maroc s’est abstenu de condamner l’ »opération militaire spéciale » de la Russie. Cette position était en grande partie le résultat des fortes relations commerciales entre Rabat et Moscou, le Maroc étant le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique.

    Cependant, signe que le monde se divise de plus en plus en deux camps, cette position de neutralité a été abandonnée. Cela est dû en partie à la pression diplomatique considérable exercée par Washington, qui a finalement conduit le Maroc à participer à un sommet militaire dirigé par les États-Unis en Allemagne. Rabat s’est joint aux membres de l’OTAN et à 13 autres pays non membres de l’OTAN pour promettre un soutien accru à l’Ukraine.

    Ce changement peut également refléter un durcissement de l’opinion publique au Maroc. La Russie est perçue par beaucoup en Afrique du Nord et au Moyen-Orient comme responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires dans la région. Le blocus naval russe des exportations ukrainiennes de céréales dans la mer Noire a perturbé l’approvisionnement mondial et contribué à l’augmentation de l’inflation pour les produits essentiels. Les Marocains ont également été indignés après qu’un double national marocain et ukrainien, Brahim Saaudun, a été condamné à mort par les séparatistes russes à Donetsk, aux côtés des Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner.

    Alors que Rabat est désireux de ne pas exprimer son soutien à l’Ukraine trop bruyamment, et a été particulièrement silencieux sur le sort de Brahim Saaudun, l’alignement clair du Maroc avec les États-Unis sur cette question pourrait avoir des ramifications importantes au Sahara occidental. Depuis que l’Espagne s’est retirée de son ancienne colonie en 1975, le Maroc revendique la souveraineté sur le territoire, tandis que l’Algérie voisine soutient le peuple sahraoui dans sa quête d’autodétermination. L’Algérie a également versé de l’argent et des armes au Front Polisario, un mouvement indépendantiste fréquemment engagé dans une lutte armée contre le Maroc.

    Alors que le Maroc continue d’occuper environ 75 % du Sahara occidental, certains signes indiquent que le conflit en Ukraine pourrait bouleverser l’équilibre des forces dans la région. D’une part, le resserrement de l’offre mondiale de pétrole et de gaz a offert une plus grande influence à l’Algérie, exportatrice d’énergie. Par le passé, Alger a coupé les livraisons de gaz à l’Europe, via des pipelines au Maroc, afin de faire pression sur la question du Sahara occidental.

    En outre, le Front Polisario a longtemps fait appel au soutien de Moscou, qui a parfois flirté avec le soutien du groupe – principalement comme moyen de pression sur Rabat et Washington en cas de besoin. Maintenant que le Maroc a abandonné sa position neutre, il est fort possible que la Russie riposte en offrant davantage d’encouragements et de ressources au Front Polisario.

    En effet, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a récemment effectué une visite inopinée au principal adversaire du Maroc, l’Algérie, Moscou déclarant que « les deux pays sont d’accord sur toutes les questions clés de la politique internationale ». La Russie pourrait-elle être sur le point de rejoindre l’Algérie en soutenant de manière affirmée les séparatistes du Sahara occidental ?

    Les groupes alignés sur le Kremlin ont contribué à déstabiliser divers pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – de la Libye au Mali en passant par le Soudan – et il y a des raisons de penser que Moscou pourrait maintenant tenter le même coup au Sahara Occidental. On sait que l’instabilité et les tensions au Maghreb favorisent les conditions dans lesquelles l’extrémisme et le crime organisé prospèrent, sapant ainsi la sécurité dans la région et au-delà.

    Le conflit en Ukraine affecte la politique mondiale de manière inattendue et dangereuse. Le Sahara occidental est une autre région où les tensions augmentent, avec des conséquences imprévisibles.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Russie #Occident #OTAN #Ukraine


  • Maroc. Discours royal : flagrant délit de plagiat

    Maroc. Discours royal : flagrant délit de plagiat

    Maroc, Mohammed VI, Sahara Occidental, Ignacio Cembrero,

    Commémorant la dénommée « Révolution du roi et du peuple », le Maroc a prononcé un discours dont une grande partie a été dédiée à la question du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole dont l’indépendance est revendiquée par les sahraouis, habitants authoctones du territoire. Mohammed VI a affirmé que « le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ». Une expression qui a un goût de déjà vu.

    En effet, c’est exactement l’expression utilisée par le journaliste espagnol Ignacio Cembrero pour exprimer la concentration des efforts de la diplomatie marocaine sur la question sahraouie. Sous le tire de « Le monde vu à travers le prisme du Sahara Occidental », Cembrero commente l’apparition d’un hacker activant sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ce dernier avait mis en ligne des milliers de documents confidentiels du Ministère marocain des affaires étrangères et de la DGED.

    Sept ans après, Mohammed VI utilise la même expression dans le but de lancer un message d’intransigeance sur une question qualifiée par le pouvoir marocain de « cause nationale numéro 1 » dont la perte pourrait signifier la fin de la monarchie au Maroc.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Mohammed_VI #Discours_royal



  • L’UE ordonne de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie

    L’UE ordonne de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie

    REPowerEU, Union Européenne, Gaz, Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Italie,

    Source: Libre mercado, 21/08/2022

    L’UE ordonne « de relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie » après que Sánchez a dynamité les achats de gaz

    La menace réelle que Poutine ordonne la coupure totale de l’approvisionnement en gaz russe oblige l’UE à rechercher des alternatives.

    L’alerte énergétique que connaît l’Europe a conduit l’UE à ordonner aux États membres de « relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie ». Bruxelles veut à tout prix des sources de gaz face à la menace d’une coupure totale de l’approvisionnement de la Russie. L’Italie est le pays le plus avancé dans ces relations avec l’ancien partenaire espagnol et envisage de développer des gazoducs pour acheminer ce gaz vers l’Europe. Il se trouve que la demande arrive, en fait, après que Pedro Sánchez a fait exploser les traités d’amitié avec l’Algérie pour avoir donné le Sahara au Maroc. Une décision qui a conduit à réduire de moitié l’entrée du gaz algérien par l’Espagne.

    La mesure fait partie du plan REPowerEU. Vous pouvez y lire une section sous le titre « Travailler avec des partenaires internationaux ». Et dans son libellé, la stratégie suivante est indiquée : « Nous voulons construire des associations à long terme mutuellement bénéfiques, promouvant les énergies renouvelables et augmentant l’efficacité énergétique dans le monde entier et coopérant dans les technologies vertes et l’innovation ». En outre, « la nouvelle plateforme énergétique de l’UE jouera un rôle clé dans la mutualisation de la demande, la coordination de l’utilisation des infrastructures, la négociation avec les partenaires internationaux et la préparation d’achats conjoints de gaz et d’hydrogène ». Et, sur la base de tout cela, une série « d’actions » seront développées.

    La première, l’ »augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis les Etats-Unis et le Canada et par gazoduc et GNL depuis la Norvège ». La deuxième action consiste à « intensifier la coopération avec l’Azerbaïdjan, en particulier dans le corridor gazier sud ». Le troisième est de conclure « des accords politiques avec des fournisseurs de gaz comme l’Egypte et Israël pour augmenter l’approvisionnement en GNL ». Et dans le quatrième point il y a toute une leçon pour Pedro Sánchez : « Relancer le dialogue énergétique avec l’Algérie ». Il se trouve que ce dialogue était parfait jusqu’à ce que, en premier lieu, Sánchez envoie sa ministre Teresa Ribera pour négocier les futurs prix du gaz avec l’Algérie et elle leur explique que l’Espagne était contre le développement du gaz parce qu’elle voulait donner la priorité à l’énergie éolienne et solaire dans le respect de l’agenda 2030 ; et, deuxièmement et surtout, depuis que Pedro Sánchez lui-même a donné le Sahara convoité au Maroc, provoquant l’une des plus grandes crises diplomatiques avec le pays exportateur de gaz ces derniers temps. C’est pourquoi, à présent, l’UE souhaite que l’État membre qui puisse – l’Espagne aura la tâche compliquée en raison du niveau de tension avec l’Algérie et l’Italie aura tout le soutien communautaire – parvienne à rétablir ce dialogue pour mettre fin à la baisse des entrées de gaz en Europe.

    Le reste des actions exigées par l’UE comprend « la poursuite de la coopération avec les principaux producteurs du Golfe, y compris le Qatar, ainsi qu’avec l’Australie », « la coordination avec les acheteurs de gaz tels que le Japon, la Chine et la Corée » et « l’exploration du potentiel d’exportation de pays d’Afrique subsaharienne tels que le Nigeria, le Sénégal et l’Angola.

    En outre, l’UE « continuera également à travailler avec le G7, le G20 et d’autres forums internationaux, tels que l’OPEP et l’AIE, pour garantir le bon fonctionnement des marchés pétroliers mondiaux ».

    #Algérie #UE #Gaz

  • Stratégie du Maroc envers l’Union Africaine

    Stratégie du Maroc envers l’Union Africaine

    Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental, Algérie,

    Rabat, le 3 juin 2013

    Le 21ème Sommet de l’Union Africaine tenu à Addis Abéba du 22 au 28 mai 2013 a été le révélateur de l’existence d’une véritable stratégie globale planifié par l’Algérie et l’Afrique du Sud dont l’Union Africaine est le terrain privilégié et qui vise à faire adopter à celle-ci puis par la suite à la communauté internationale l’option de l’indépendance comme la seule et unique solution au conflit du Sahara.

    Notre pays a pu lors de ce sommet déjouer partiellement la stratégie adverse et a obtenu des gains importants au regard du contexte et du rapport de force.

    Cette stratégie menée sur plusieurs fronts et sur plusieurs registres vise à faire croire à l’échec du processus de négociation mené sous l’égide du Conseil de Sécurité pour justifier son abandon et l’introduction de l’indépendance non pas comme une des alternatives possibles mais comme la seule alternative.

    L’Union Africaine constitue le terrain le plus favorable pour la réalisation de cet objectif, en raison, d’une part, de l’absence de notre pays et d’autre part de la collusion entre l’Algérie et l’Afrique du Sud avec la Présidente de la Commission, ce qui leur assure la mainmise sur les rouages de l’organisation.

    C’est sur ce terrain que cette offensive devra être contrée en premier lieu par la mobilisation de tous les pays amis ainsi que les pays qui craignent de plus en plus l’hégémonie de l’Afrique du Sud sur le continent et sur l’agenda de l’organisation panafricaine.

    Notre pays devra mettre au point et en œuvre une stratégie d’envergure dont l’objectif devra être de contrer la stratégie adverse, de passer à l’offensive sur certaines question liées aux droits de l’homme (réfugiés), de faire échec à la stratégie globale de l’Algérie, d’imposer la solution politique comme seule alternative crédible, possible et réaliste et d’évincer en fin de compte la prétendue « RASD » de l’organisation de l’Union Africaine.

    Plusieurs séquences s’imposent pour mener à bien cette stratégie :

    1)- Mener une vaste campagne diplomatique à tous les niveaux pour faire échec à la manœuvre de l’Algérie et de l’Afrique du Sud en prévision du prochain sommet de l’UA en janvier 2014 à Addis Abéba.

    * Cette campagne consistera en l’envoi d’émissaires porteurs de Messages Royaux à plusieurs Chefs d’Etat africains amis : Sénégal – Guinée – Côte d’Ivoire – Burkina Faso – Bénin – Togo – Gambie –Guinée Equatoriale – Congo – RDC – Cameroun.

    * Mobiliser les Ministres des Affaires Etrangères de tous les pays amis.

    *Faire relayer cette démarche par les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Ambassadeurs des pays africains à Rabat.

    * Une démarche semblable devra viser les Représentants Permanents à Addis Abéba pour les préparer à contrer la manœuvre adverse lors des réunions préparatoires de l’échéance de janvier 2014 de l’UA.

    2)- Les ONG marocaines devront être mobilisées pour entreprendre des démarches à Banjul auprès de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), pour dénoncer son parti pris et lui demander de se saisir du crime contre l’unanimité et du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf.

    3)- Entreprendre avec détermination des démarches au niveau du HCR et des ONG d’audience internationale et les amener à se saisir de la question de la violation des droits des populations des camps de Tindouf à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie sur cette situation. Cette démarche peut être entreprise à la fois au niveau officiel et par les ONG marocaines de défense des droits de l’homme.

    La mobilisation des médias nationaux et internationaux est à cet égard indispensable.

    L’objectif étant d’acculer l’Algérie et de la mettre au banc des accusés sur une question où elle est la plus inconfortable et la plus vulnérable.

    4)- Crédibiliser le processus onusien de négociation d’une solution politique en évitant son enlisement et donner à la communauté internationale les raisons de continuer d’y croire. Le retour à la table des négociations peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires et les empêcher ainsi d’avancer que ce processus a échoué.

    5)- Dénoncer auprès des différents interlocuteurs et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler son double langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.

    Cette posture très vicieuse tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise à les démobiliser en fin de compte.

    Le durcissement du ton à l’égard de l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera un menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragile. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.

    Cette stratégie devra être menée par une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalité ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale. Elle devra disposer de moyens conséquents à la mesure de l’enjeu et des capacités de l’adversaire.

    Le succès de cette entreprise dépendra également du renforcement substantiel et en qualité des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et particulièrement à Addis-Abeba.

    L’Ambassadeur, Directeur des Affaires Africaines
    Moha Ouali TAGMA

    #Maroc #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #Algérie

  • Plan pour renforcer la diplomatie du Maroc en Afrique

    Plan pour renforcer la diplomatie du Maroc en Afrique

    Maroc, diplomatie, Afrique, Sahara Occidental

    Rabat, le 3 juin 2013

    Note
    à l’attention de Monsieur le Ministre
    Au sujet du renforcement des capacités diplomatique du Maroc en Afrique

    L’Afrique concentre l’attention du monde entier, qui a pu observer le rythme soutenu de la croissance économique de ce continent au cours de ces dernières années. L’Afrique est aujourd’hui, plus que par le passé, devenue la nouvelle frontière de l’économie mondiale.

    Cette situation se reflète, en effet, dans le rush de toutes les puissances vers le continent africain. Le renforcement de la présence diplomatique et la multiplication des partenariats avec ce Continent (Chine-Afrique, Japon-Afrique, Brésil-Afrique, Turquie-Afrique, Union Européenne-Afrique..), en sont la preuve.

    « Qui dominera l’Afrique, dominera le monde ». Cette citation prend aujourd’hui dans un monde en panne de croissance, toute sa dimension.

    Pour notre pays, l’Afrique n’est pas seulement un débouché pour le commerce et l’investissement. Mais c’est en Afrique que le Maroc trouve la profondeur de son rayonnement stratégique et le lieu de son expression politique.

    Les difficultés rencontrées par notre pays dans l’affaire du sahara trouvent leur origine, en grande partie, dans la position hostile prise dans les années 70 et 80 par nombreux pays africains. Cette tendance a certes été atténuée, mais il n’en demeure pas moins que 18 pays, soit le tiers des pays africains, continuent à reconnaître la soi-disant « rasd » et à la défendre farouchement.

    Depuis son intronisation, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, a hissé l’Afrique comme priorité stratégique de la politique extérieure du Maroc. Cette Haute Orientation et malgré les efforts engagés, n’arrive pas à trouver sa pleine traduction au niveau diplomatique, qui nécessite un renouveau conceptuel et un renouvellement des instruments d’accompagnement.

    Les Ambassades du Maroc en Afrique continuent à être les moins bien dotées en ressources comparativement aux Ambassades, notamment, en Europe.

    Le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun et le Burkina Faso sont pour notre pays d’une importance capitale.

    Les postes en Afrique sont perçus encore comme une affectation de seconde zone, les indemnités et les dotations budgétaires ne sont pas motivants. Le budget « action diplomatique » est dans sa quasi-totalité affecté aux postes diplomatiques en Europe et en Amérique.

    Les Ambassadeurs sont une pièce maîtresse de toute action diplomatique. Leur rôle est primordial et conditionne l’échec ou la réussite de toute entreprise d’envergure. Il convient donc que ceux affectés en Afrique soient en mesure de traduire dans les faits les ambitions diplomatiques de notre pays.

    De plus, le Maroc ne peut indéfiniment continuer à tourner le dos à l’Afrique Australe et Orientale. Six Ambassades seulement pour vingt quatre pays, c’est un ratio très bas pour prétendre renverser le rapport de force actuellement très favorables au camp adverse.

    L’inversion de cette situation et une condition sine qua non pour la réussite de toute stratégie vers l’Afrique. Il faudrait procéder à la nomination d’Ambassadeurs chevronnés et de personnel expérimenté partout où cela est nécessaire à Dakar, Libreville, Abidjan, Ouagadougou, Yaoundé et Addis-Abeba.

    La Mission du Maroc à Addis-Abeba est réduire à sa plus simple expression alors qu’elle devrait être au diapason des représentations diplomatiques à Genève, Bruxelles ou New York.

    De même qu’il faudrait doter ces Missions de moyens conséquents leur permettant de jouer pleinement leurs rôles.

    Il faudrait également procéder à l’ouverture d’Ambassades, même embryonnaires dans un premier temps, en Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Rwanda, Namibie et Mozambique (le budget moyen d’une Ambassade ne dépasse pas trois millions de dirhams et n’est pas au dessus des moyens de notre pays).

    #Maroc #Afrique #Diplomatie

  • Algérie: La France doit faire son mea-culpa

    Algérie: La France doit faire son mea-culpa

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Mali, Libye,

    Si la France veut profiter des opportunités que lui offre l’Algérie Il faudra qu’elle lâche un peu de lest et accepte de faire son mea-culpa

    Au mois de février dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
    a affirmé qu’  » il y a un dégel dans les relations  » entre l’Algérie et la France, soulignant que l’Algérie demeurerait  » une puissance africaine avérée « .


    S’exprimant lors d’une entrevue périodique avec les représentants de la presse, et répondant à une question sur un récent entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, le président Tebboune a affirmé qu’  » il y a un dégel dans les relations avec la France  » et que  » l’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique et une puissance africaine avérée « .  » De manière générale, les choses se sont tassées « , a-t-il dit rappelant les résultats  » très positifs  » ayant couronné une réunion tenue à Alger entre une délégation française conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français avec une délégation conduite également par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien.

    Depuis et plus particulièrement après la réélection d’Emmanuel Macron, les contacts entre les deux chefs d’Etat se sont multipliés afin de donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays après une grave crise diplomatique ayant astreint l’Algérie à rappeler son ambassadeur à Paris en octobre dernier en réaction à des propos du président français affirmant que l’Algérie après son indépendance en 1962 qui a mis fin à 132 ans de colonisation française, s’était construite sur  » une rente mémorielle « , entretenue par  » le système politico-militaire « .

    La visite de Macron en Algérie à partir de jeudi est vue par certains observateurs comme une voie d’accroître la coopération bilatérale, mais aussi une façon pour lui de soigner son image auprès du peuple algérien écornée par ses déclarations précédentes concernant l’histoire de la nation algérienne.

     » En choisissant Alger comme destination pour le début de son mandat, le président Macron montre que l’Algérie est en train de revenir sur la scène régionale et internationale « , relève Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève ».  » L’Algérie ne peut pas non plus faire l’impasse sur une bonne entente entre Alger avec Paris », estime-t-il, en pointant notamment l’importance du dossier du Sahara occidental aux yeux des Algériens face à leur voisin marocain. D’où cet intérêt des deux pays d’une telle visite susceptible d’apporter de grands changements dans leurs relations et la mise à niveau de certains dossiers sensibles.

    A la veille de cette visite, un communiqué de la présidence française publié après un appel téléphonique entre Macron et le président Abdelmadjid Tebboune a noté que  » cette visite contribuera à l’approfondissement des relations bilatérales à l’avenir… et en renforcement de la coopération franco- algérienne face aux problèmes régionaux « , défis et continuer à travailler sur la mémoire de la période coloniale.

    Cette visite est d’abord symbolique et au-delà de la courtoisie, les retrouvailles entre les deux chefs d’Etat revêtent des enjeux de taille. Le premier concerne évidemment, indirectement, le conflit en Ukraine. Depuis que la Russie a engagé les hostilités avec Kiev, la crise énergétique menace l’Europe. Face à cette situation, l’Europe s’est tournée, petit à petit, vers l’Algérie pour tenter de compenser son déficit énergétique. Outre les questions économiques, il sera forcément question des dossiers africains, à l’instar de la Libye, confrontée à un blocage politique sans précédent, ou encore le Sahel, le Mali. Mais si Paris veut profiter des opportunités économiques qui lui offre l’Algérie, il faudra que la France lâche un peu de lest et accepte de faire un mea culpa.

    Effectivement, ce sont autant de préalables qui peuvent contribuer à accélérer la refondation des relations algero-françaises et ainsi amorcer un tournant décisif dans la coopération bilatérale. Pour nombre d’observateurs et de commentaires, l’enjeu premier de cette visite du président français en Algérie reste sans aucun doute le  » réchauffement  » des relations entre la France et l’Algérie. En terrain algérien, ce sera certainement à Emmanuel Macron de faire un premier pas en direction de son homologue algérien.  » L’Algérie entend ne pas être considérée sous la vision d’un peuple simple marché et qu’il faille favoriser un partenariat gagnant-gagnant « , a souligné le professeur des universités Abderrahmane Mebtoul. Et c’est dans ce cadre que doit rentrer la coopération entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination « .

    Dans une tribune publiée le 7 août dernier dans le Figaro, l’ancien président français François Hollande prône  » une relance du partenariat avec le Maghreb « .  » Au moment où les bouleversements internationaux et notamment la guerre en Ukraine se répercutant implacablement sur l’économie mondiale , provoquant une hausse générale des prix qui pèsent sur le niveau de vie des populations des deux côtés de la Méditerranée, nous avons plus que jamais besoin d’approfondir cette relation et de lui redonner tout son sens, celui de la solidarité et de l’action « , à écrit l’es-président français ; Et c’est, selon François Hollande, à Emmanuel Macron de  » montrer sa disponibilité « .

    L’ancien président rappelle que la décision de Macron de réduire les quotas de visas attribués aux ressortissants nord-africains était risquée ; Il sera d’ailleurs certainement question ; les 25 et 26 août, de la question migratoire.
    A.Z.

    Lemaghreb.dz, 22/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Mémoire

  • Angoissé, le Maroc attend la visite de Macron en Algérie

    Angoissé, le Maroc attend la visite de Macron en Algérie

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Sahel, Mali,

    by Djilali B & Abdellah B

    Les personnalités qui accompagnent le président français Emmanuel Macron lors de sa visite de trois jours en Algérie à partir de ce jeudi, renseignent à tout le moins sur les dossiers qui seront au menu.

    Le dossier économique avec en tête l’approvisionnement en gaz algérien de la France et de l’Europe, les visas et les Algériens en situation irrégulière en France et enfin la question mémorielle.

    Le dossier régional concernera la question sahraouie et le Sahel avec au centre le Mali. La presse française, dont Libération, le JDD et le Point, met l’accent sur la question énergétique considérant que l’Algérie est un grand pays gazier appelé à augmenter ses volumes destinés au marché européen. C’est le rôle du ministre de l’économie, Bruno Le Maire ; présent dans la délégation de M. Macron. L’Algérie est aussi en attente des investissements français qui accusent un retard devant l’offensive des Chinois et des Turcs.

    Le président français pourrait aller encore plus loin dans le traitement du dossier de la mémoire. Ce qui explique la présence dans sa délégation de l’historien et conseiller à la mémoire, Benjamin Stora. Il est question également de la venue du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dont les chiffres sur les émigrés clandestins algériens en France avaient irrité le président Tebboune, attendu au sujet de la réduction drastique des visas, estimé, y compris par la presse marocaine, comme un moyen de faire pression sur les pays du Maghreb, tous les trois concernés par la mesure sur les visas.

    Raison, entre autres, pour laquelle, le Point a titré «Trois jours à risque pour Emmanuel Macron». Autre dossier litigieux, le Sahara occidental. Mais il est du ressort des Affaires étrangères représentées par sa cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna, qui évoquera également avec son homologue algérien Ramtane Lamamra la situation dans le Sahel, particulièrement au Mali après le retrait des forces françaises de ce pays.

    L’impact «anticipé» de cette visite est ressenti du côté de l’Espagne où l’on estime que le président Macron va refaire le coup du président du Conseil italien Mario Draghi au sujet de l’approvisionnement de son pays en gaz algérien.

    L’enjeu du gaz laisse l’Espagne à la traîne

    C’est ce que semble déceler le journal espagnol El Espanol qui voit que la volonté du président Macron de calmer le climat de tension entre Alger et Paris découle de cet objectif : garantir pour la France un approvisionnement en gaz sans risque de rupture. «Ainsi, Emmanuel Macron prend les devants vis-à-vis de l’Espagne, qui entretient des relations figées depuis des mois après avoir reconnu l’autonomie du Sahara», s’est désolé le journal dans son édition d’hier. Pour la publication, «Macron entend suivre la voie de Mario Draghi qui, en deux visites, a réussi à faire de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie».

    La préoccupation majeure de l’Europe demeure le gaz, le vieux continent cherche à tout prix des alternatives au gaz russe, mais chaque pays semble agir seul. Autre argument pour El Espanol, le rejet du projet de construction du gazoduc Midcat, la France estimant que le projet serait trop long à construire et qu’il ne serait pas en mesure de répondre à la crise énergétique actuelle. Pour le journal, la France étudie la possibilité de «devenir un partenaire privilégié pour obtenir du gaz algérien, comme l’a fait l’Italie».

    Un autre écho de cette visite est venu du Maroc par le journaliste Ali Lmrabet qui a estimé qu’Emmanuel Macron est fâché contre le Maroc et a décidé de se rendre en Algérie, selon Maroc Confidentiel repris par Moroccomail. «Pour preuve, écrit le journaliste, il y a quelques semaines, Macron n’a pas voulu appeler le roi Mohamed VI pour s’enquérir de son état de santé quand celui-ci s’est rendu à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce pour un petit souci».

    Le scandale Pegasus dans lequel, selon Lmrabet, les Français ont confirmé auprès des Israéliens son utilisation par le Maroc pour «écouter» des responsables français dont le président Macron. Il a également évoqué un réseau d’espionnage marocain en France qui travaille pour le compte d’Israël. Des activités qui ont fâché Macron au point d’ignorer le Maroc et son souverain. Sa visite en Algérie est perçue de ce point de vue, comme une punition pour le Maroc.

    Trois ministres, des personnalités religieuses et un historien l’accompagneront
    Pour sa première visite en tant que président français réélu, Emmanuel Macron se rendra en Algérie du 25 au 27 du mois courant, accompagné de trois ministres en gestion de dossiers très lourds.

    En effet pour aborder la question des visas, un dossier qui avait suscité de vives tensions diplomatiques durant plusieurs mois entre l’Algérie et la France, le président français sera accompagné de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais l’une des questions principales de sa visite, semble-t-il, est liée au secteur énergétique et la crise qui prévaut actuellement dans le vieux continent dont la France d’Emmanuel Macron assure la présidence.

    De ce fait, Macron a fait appel à Catherine Colonna, sa ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, et son ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui seront chargés d’étudier la possibilité d’ouvrir une «nouvelle page» de la relation franco-algérienne et surtout de trouver une solution à la crise énergétique qui sévit en Europe après la menace russe de couper tout approvisionnement de l’Europe en gaz.

    Pour ce qui est du dossier de «la mémoire», le président français sera accompagné de l’historien de l’Algérie, Benjamin Stora, et d’autres experts du monde arabe Jean-Pierre Filiu et l’islamologue Gilles Kepel.

    Parmi d’autres personnalités citées par le Journal du Dimanche pour l’accompagnement de Macron en Algérie, on trouve le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Mohamed Hafiz, et «le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui serait la première personnalité juive au sein d’une délégation officielle à visiter l’Algérie», rapporte la même source qui met en avant les origines algériennes du rabbin. «Ce dernier, né en France n’a jamais connu le pays de ses parents», ajoute la même source.

    D.B & A.B

    L’Algérie aujourd’hui, 22/08/2022

    Lire aussi : Algérie-France : La fin d’une année mouvementée

    Lire aussi : Algérie-France: crever l’abcès

    Lire aussi : Pourquoi la France n’arrive pas à faire son deuil de l’Algérie

    #Maroc #Algérie #France #Macron #Mémoire #Sahara_Occidental

  • Le roi du Maroc, a-t-il été dupé par Trump?

    Le roi du Maroc, a-t-il été dupé par Trump?

    Maroc, Etats-Unis, Donald Trump, Algérie, Sahara Occidental, African Lion, crise sociale, crise alimentaire, normalisation,

    Tout ce que le roi du Maroc a récolté de la normalisation avec Israël est le discrédit aux yeux de la population marocaine, de la communauté arabe et des Palestiniens. Pour preuve, les menaces à peine voilées exprimées par le souverain marocain dans son dernier discours à l’occasion de la commémoration de la dénommée « Révolution du roi et du peuple ».

    Les Accords Abraham sur lesquels il comptait pour augmenter son emprise sur le Sahara Occidental n’ont rien donné. Un revers qui s’ajoute à la dernière décision du gouvernement américain de déménager ses exercices militaires connus sous le nom d’African Lion.

    La mobilisation de la société civile marocaine contre les relations avec l’entité sioniste va en crescendo. A cela s’ajoute une situation sociale qui s’aggrave au jour le jour en raison de la crise alimentaire engendrée par le guerre ukrainienne et les sequelle de deux ans de pandémie. Il ne se passe pratiquement plus une journée sans que ne soient signalées sur les réseaux sociaux des grèves et des marches de protestations pour dénoncer les conditions de vie indignes dans lesquelles vivent les marocains et la répression féroce qui s’abat sur les journalistes, les militants politiques et les journalistes.

    Pour faire taire les voix discordantes, le Makhzen fait tourner à plein régime la machine répressive. Il emprisonne à tour de bras. Vivant dans la hantise d’une révolte généralisée, Mohammed VI a appelé même en renfort les Israéliens pour former sa police politique aux techniques de répression des foules.

    Malgré les importantes opérations de marketing, lancées à coups de millions de dollars, pour vendre à l’étranger l’image d’un Maroc où tout va bien, le Makhzen est bien au bord de la crise de nerfs. Et ce ne sont certainement pas les nombreux documentaires diffusés en boucle par la chaîne pro-israélienne i24 news sur la beauté des paysages marocains ou le raffinement de la gastronomie de Rabat qui y changera quelque chose à cet état de fait.

    Depuis plusieurs mois, Mohammed VI et sa cour font face à une importante fronde sociale qui risque à tout moment d’emporter le Makhzen. Étouffée durant ces deux dernières années à cause de la pandémie de Covid-19, la protestation sociale a refait son apparition et gagne chaque jour en intensité. Les Marocains sont à bout et n’ont plus peur de le faire savoir.

    Comme lors des événements du Rif en octobre 2016 qui a vu la population de cette région se lever comme un seul homme pour dénoncer sa marginalisation, la gabegie du Makhzen et la corruption endémique qui gangrène l’administration marocaine, la colère qui couve actuellement dans les villes et le Maroc profond est une lame de fond.

    Traditionnellement complaisants à l’égard de cette monarchie moyenâgeuse, les médias occidentaux n’en parlent évidemment pas. Il ne se passe pratiquement plus une journée sans que ne soient signalées sur les réseaux sociaux des grèves et des marches de protestations pour dénoncer les conditions de vie indignes dans lesquelles vivent les marocains et la répression féroce qui s’abat sur les journalistes, les militants politiques et les journalistes. Pour faire taire les voix discordantes, le Makhzen fait tourner à plein régime la machine répressive. Il emprisonne à tour de bras.

    Vivant dans la hantise d’une révolte généralisée, Mohammed VI a appelé même en renfort les Israéliens pour former sa police politique aux techniques de répression des foules.

    Tous ces éléments ont eu pour effet de plonger dans un profond doute les décideurs marocains aujourd’hui à la solde des sionistes à commencer par Nacer Bourita. Ce doute et cette crainte d’un avenir incertain transparait clairement dans le message de samedi de Mohammed VI, dont la santé est chancelante. Dans ce message à la fois curieux et insolite, il appelle les partenaires du Maroc à « clarifier » leur position sur la question du Sahara occidental et à le soutenir « sans aucune équivoque ». « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde: le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », a-t-il déclaré. « C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit », a-t-il souligné.

    Mohammed VI est-il naïf vraiment au point de penser que quelqu’un va voler à son secours dans un contexte mondial devenu une jungle et dont le devise est plus que jamais « chacun pour soi… » ? Quoiqu’il en soit, il s’agit là d’un signe de panique évident. Il est évident qu’aucun pays ne va accepter de sacrifier ses intérêts nationaux pour faire plaisir à un roi dont la cause est perdue depuis longtemps.

    #Maroc #Israël #Normalisation #Palestine #AlQods #Algérie

  • Visite de Macron en Algérie: Du pain sur la planche

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Mali, Sahel,

    by Djilali B.

    L’Elysée a précisé hier la date de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, son probable ordre du jour et son déplacement d’Alger à Oran. «Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir (…), à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires», a déclaré la présidence française à l’issue d’un entretien téléphonique entre le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Le président français se rendra à Alger et Oran, a précisé la présidence française.

    Par ailleurs, les deux chefs d’Etat se sont entretenus hier au téléphone, et le président Macron a présenté ses condoléances à Abdelmadjid Tebboune pour les dizaines de victimes des feux de forêt qui ont ravagé l’Algérie ces derniers jours.

    Selon le même communiqué, les deux présidents «ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement (…) particulièrement après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat», a indiqué la présidence française dans son document publié sur Twitter. Ils ont également évoqué dans leur entretien «plusieurs dossiers, en tête desquels celui du Sahel et de la situation en Libye, outre des questions régionales et internationales d’intérêt commun».

    Entre Alger et Paris, la relation a toujours été caractérisée par une passion qui paradoxalement ressurgit régulièrement comme un leitmotiv qui régule cette relation, sans toucher fondamentalement à leur fondement. Episodique, puisque les relations retrouvent le cours normal lorsque les responsables des deux pays reprennent langue, comme c’est le cas actuel avec cet appel téléphonique de Macron à Tebboune.

    Au plan politique, c’est à l’international que les deux chefs d’Etat auront certainement à essayer de rapprocher leurs positions. Les zones en crise, il va sans dire, à l’instar de la Syrie et de la Libye où la France tente de se replacer en adoptant une autre stratégie qui tranche nettement avec celle des prédécesseurs d’Emmanuel Macron, très marquée par l’engagement militaire sur le terrain. Il sera également question de la région du Sahel où la France marque le pas. Notamment au Mali où elle est déclarée indésirable. La France a été accusée par les autorités de Bamako de financer les groupes terroristes. Les forces françaises de l’opération Barkhane quittent le Mali et risquent aussi de limiter leur présence dans la sous-région où la présence militaire française est contestée.

    La France est confrontée à une rare défiance dans la région du Sahel qu’elle devrait quitter, sans doute, si elle n’abandonne pas l’ancienne philosophie de sa présence contestée en raison de son soubassement strictement militaire et sans contrepartie économique ou en investissements. Ce qui est appelé communément la Françafrique.

    Cette nouvelle donne induit indubitablement un effort sécuritaire supplémentaire pour l’Algérie, appelée désormais à surveiller les activités des groupes terroristes qui ont trouvé un terreau dans le Sahel où les Etats sont dans une situation de déstabilisation chronique. Et incapables de faire face aux menaces des groupes radicalisés.

    Au niveau bilatéral, les deux chefs d’Etat vont sans doute évoquer la question des visas réduits drastiquement par Macron et essayer de relancer les relations, économiques, bien entendu, avec au centre l’approvisionnement en gaz ; l’issue de la guerre en Ukraine étant la plus grande inconnue, le combustible algérien sera davantage sollicité, notamment en France. La France a tout intérêt à adopter une nouvelle politique avec ses voisins de la rive sud de la Méditerranée après son échec dans la région du Sahel.

    Il y a dans ce nouvel élan évoqué par l’Elysée une part d’économie, mais une grande part de mémoire, d’histoire commune à «apurer» pour réellement instaurer une relation apaisée. Une revendication algérienne qui attend d’ailleurs d’autres pas de la part de l’ancien colonisateur, qui, lui aussi, fait face à ses contingences internes et la difficulté à se défaire de ce sacro-saint principe de la Françafrique qui perdure.

    Ce sera une occasion pour le président Emmanuel Macron de faire un nouveau pas sur la question mémorielle, d’autant plus que cette visite, la seconde depuis sa visite lors de son premier mandat en 2017, intervient dans le sillage de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
    Il va sans dire que le dossier des visas sera aussi au menu lors de cette visite du président français

    D. B.

    L’Algérie aujourd’hui, août 21, 2022

    #Algérie #France #Mémoire #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Mali #Sahel