Étiquette : Sahara Occidental

  • A propos du rapport Tannock

    A propos du rapport Tannock

    Maroc, Sahara Occidental, Sahel, Union Européenne, Rapport Tannock, Charles Tannock,

    Monsieur l’Ambassadeur ;

    Comme suite à votre demande, veuillez trouver, ci-joint, les amendements à apporter au rapport Tannock. Il est entendu que le premier objectif demeure la suppression pure et simple dudit rapport de la section Consacrée au Sahara marocain.

    Compliments

    Nasser Bourita

    I. Un mandat transfiguré

    1. Le projet du député européen Charles Tannock sur « les droits de l’homme dans la région du Sahel », qui consacre des développements consistants à la question du Sahara, est un dépassement caractérisé de son mandat.

    2. En effet, la conférence des Présidents du Parlement européen du 17 janvier 2013 avait entériné la décision de limiter le Rapport Tannock à la région sahélo-saharienne et de pallier les tentatives du rapporteur britannique d’y greffer la question du Sahara marocain au moment où l’attention du Parlement devait se concentrer sur la région du Sahel où la situation sécuritaire et humanitaire est particulièrement préoccupante.

    3. Au mois de mars 2013, le Maroc a appris que le titre du rapport avait fait l’objet d’un second changement pour se concentrer uniquement à « la situation des droits de l’homme dans le Sahel » car le rapporteur ne disposerait pas suffisamment de temps pour couvrir toute la région.

    4. Ainsi, le député est, semble-t-il, animé par une volonté de forcer son mandat pour y incorporer la situation des droits de l’homme au Sahara sous la couverture d’un examen de la situation du Sahel. Cette position dénote son parti pris connu pour les thèses du polisario qu’il défend publiquement dans les instances européennes.

    5. L’eurodéputé s’était engagé à se rendre dans la région, avant la finalisation de son rapport, pour s’enquérir de la situation sur le terrain sur proposition du Président, M. Antonio PANZERI, de la Délégation Maghreb du Parlement européen. Par la suite, les autorités algériennes auraient refusé d’accorder leur autorisation pour permettre au député Tannock de se rendre dans les camps de Tindouf et la situation sécuritaire au Sahel ne permettrait guère un déplacement dans cette zone. Alors qu’il était question d’un déplacement dans notre pays, l’eurodéputé a invoqué des raisons personnelles pour reporter cette visite et a décidé d’élaborer son projet de rapport sans prendre en compte le point de vue des autorités marocaines.

    6. Enfin, l’idée de générer un rapport sur « les droits de l’homme au Sahel » et d’y incorporer le Sahara est en totale contradiction avec les documents de l’UE sur le Sahel qui n’intègrent pas le Sahara dans la région sahélienne.

    II. Une méthodologie biaisée

    7. Le projet est un amalgame indéfendable entre la situation dans le Sahel et la région du Sahara qui jouit d’une stabilité et d’un développement économique et social incontestable comparativement avec les pays cités.

    8. Le rapport est fondé sur une méthodologie biaisée, notamment en se fondant sur des informations non vérifiées et sur d’autres rapports sans aucune visite sur le terrain qui aurait permis d’étayer les faits et les arguments avancés.

    9. Dans le même sens, l’auteur n’a ni pris la peine de nouer des contacts avec le Royaume, ni sollicité des entretiens, ni demandé une documentation afférente sur la question du Sahara qui seraient de nature à éclairer ses perspectives et à insuffler de la crédibilité et du professionnalisme à son rapport.

    10. De plus, ce rapport consacre une section spéciale relative au Sahara comme un conflit particulier alors que les autres développements du rapport sont de nature thématique, trahissant sa volonté cachée de mettre volontairement en valeur un positionnement partial et partiel sur la question du Sahara.

    III. Des faits sélectifs et des données erronées

    11. Le projet contient plusieurs faits sélectifs et se base sur de nombreuses données erronées et biaisées qui orientent le rapport et entachent sa crédibilité et sa neutralité.

    12. Tout d’abord, il y a lieu de s’interroger sur les sources des informations utilisées qui reproduisent des données fallacieuses sur la question du Sahara et qui expriment manifestement la position des adversaires du Maroc.

    13. Le projet affirme « qu’aucun pays ne reconnaît la souveraineté sur le Sahara » (par. H). Une telle assertion ne repose sur aucun fondement. En effet, plusieurs pays reconnaissent officiellement la souveraineté du Maroc sur son Sahara (Notes verbales, communiqués conjoints, ..).

    14. Le document avance le chiffre de « 45 pays reconnaissant la « rasd » » (par. H). Cette estimation est largement inférieure à la réalité. Si une telle liste de pays existe, il serait utile de la publier pour la confronter avec la situation réelle.

    15. Le projet indique « le référendum sur le statut du Sahara n’a pas encore eu lieu » (par. H). Or tout le monde sait que ce sont les Nations Unies qui ont déclaré l’inapplicabilité d’un tel référendum. Ainsi le rapport du Secrétaire Général du Sahara du 17 février 2000 (S/2000/131) indique que «  voila près de neuf ans que la MINURSO a été créée (…) Pourtant, en dépit des efforts considérables qu’elle a déployés (…) , il n’a pas été possible pendant toute cette période d’appliquer dans son intégralité aucune des dispositions principales du plan de règlement des Nations Unies, à l’exception de la surveillance du cessez-le-feu, en vigueur depuis le 6 septembre 1991 »( par.32).

    16. Dans le projet, il est affirmé que « la MINURSO est la seule mission onusienne à ne pas inclure une dimension droits de l’homme dans son mandat ». (par. J). Une simple vérification du mandat des 15 missions de maintien de la paix actuelles montrerait que six ne disposent pas d’un tel mécanisme  sur les droits de l’homme: FINUL (Liban), FNUOD (Syrie, Plateau du Golan), ONUST (Moyen-Orient), UNFICYP (Chypre) et UNMOGIP ( Inde et Pakistan).

    17. De même, le projet exprime « une préoccupation profonde » suite au récent rapport du Rapporteur Spécial contre la torture qui a trouvé « des preuves que les officiels marocains détiennent des individus sur des bases politique » (par.38) alors que le Rapporteur Spécial a clairement indiqué que sa visite au Maroc consacre la volonté du Gouvernement marocain « d’ouvrir le Maroc à un examen indépendant et objectif de sa situation des droits de l’homme » et « perçoit l’émergence d’une culture des droits de l’homme et une volonté de la part de différentes autorités (…) de bâtir une culture institutionnelle qui permette d’interdire et de prévenir la torture et les mauvais traitements » (A/HRC/22/53/Add.2, par. 11).
    18. S’agissant du démantèlement du camp de Gdeim Izik, évoqué dans le projet (par.38), il est à relever que l’eurodéputé n’a pas pris en considération les rapports des observateurs internationaux qui ont affirmé que le jugement des 25 s’est déroulé dans des conditions normales d’un procès équitable et que les condamnés ne sont pas des défendeurs authentiques des droits de l’homme mais des activistes usant de la violence et ayant commis des assassinats.

    19. En outre, le projet réitère « les préoccupations du rapport du Haut Commissariat aux Droits de l’homme de 2006 » sur les restrictions à la liberté d’expression, d’assemblée et d’association (para.39) alors que ce rapport n’a jamais été officiellement publié par le HCDH et n’est pas référencée par les Nations Unies.

    20. Par ailleurs, le projet rappelle les conclusions de l’Expert Indépendant sur les droits culturels qui indiquent que « les autorités marocaines répriment certains aspects de la culture sahraouie » (par. 39) alors que dans son rapport elle se félicite de la nouvelle constitution du Royaume qui a introduit des références additionnelles aux droits de l’homme et des libertés fondamentales, notamment les droits culturels y compris la référence à la composante saharo-hassani du Royaume (A/HRC/20/26/add2, par. 12) et été impressionné par le travail du Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes qui a développé des sites web sur la culture et les traditions sahraouis.

    IV. Appréciations politiquement motivées

    21. Le projet de rapport est, manifestement politiquement orientée et sert un agenda connu des adversaires du Royaume dans l’enceinte du Parlement européen.

    22. Le rapport ignore totalement et sciemment l’Initiative d’autonomie et se contente de développements généraux et déséquilibrés sur l’autodétermination en se référant à la résolution 1754 (2007) qui a lancé les négociations politiques entre les parties. Ainsi, il met de côté les résolutions qui ont été adopté annuellement depuis 2007 et qui ont consacré, la prééminence de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc et les paramètres d’une solution politique définitive basée sur le réalisme et l’esprit de compromis.

    23. En outre, le rapport ignore sciemment le rôle de l’Algérie comme partie à ce différend régional et occulte ses responsabilités en tant que pays d’accueil des camps de Tindouf et son refus de permettre au HCR de conduire un recensement et l’enregistrement des populations des camps situés dans le sud de l’Algérie.

    24. Par ailleurs, le projet reste très prudent sur l’infiltration des éléments djihadistes dans les camps et ne cite pas le cas documenté de M. Adnane Abou Walid Sahraoui, ancien militaire du polisario qui a rejoint les rangs de l’organisation terroriste « Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest » (MUJAO) dont il est membre fondateur et porte parole.

    25. Le rapport ne mentionne pas les violations des droits de l’homme dans les camps, notamment le cas de Mouloud Ould Salma et son exil forcé en Mauritanie.

    26. Enfin, le rapport appelle les Nations Unies à établir un nouvel organe qui soit permanent et impartial pour la supervision et le suivi des droits de l’homme et qui couvre la portion du Sahara contrôlé par le Maroc, les camps de Tindouf et le territoire contrôlé par le polisario (par. 46) alors que la résolution 2099 a mis un terme définitif à cette problématique en consacrant la prise en charge de la dimension droits de l’homme à travers les institutions nationales, notamment le Conseil National des Droits de l’homme et ses deux commission régionales dans la région du Sahara.

    #Maroc #Sahara_Occidental #UE #Rapport_Tannock #Sahel

  • Lettre de Helsinki

    Lettre de Helsinki

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, diplomatie, Pays Scandinaves,

    Dans une lettre envoyée à Mohamed Yatim, responsable au PJD et ancien ministre, Brahim Oubamouh, un marocain résident à Helsinki, regrete l’absence de la diplomatie marocaine dans les pays scnadinaves. Voici le son texte:

    Salutations, je vous envoie d’Helsinki, la capitale de la Finlande, où Dieu m’a réuni avec vous lors d’une réunion passagère au Parlement finlandais au début de cette année. Par chance, vous m’avez donné des moments pour connaître de près votre personne, j’ai ressenti pour la première fois ce fort sentiment patriotique, et vous m’avez exhorté à être vigilant sur ce qui se passe ici concernant notre cause nationale.

    Les six mois que j’ai passés au département Afrique du Nord et Moyen-Orient du ministère des Affaires étrangères de la République de Finlande m’ont suffi pour répondre à une question qui me déconcerte depuis plus d’une décennie. Pourquoi et comment le Polisario a-t-il conquis le cœur et l’esprit des Scandinaves ? Comment il a réussi à commercialiser sa thèse avec brio et professionnalisme ? Et comment a-t-il vaincu le Maroc ici ?

    Vous connaissez peut-être la réponse, mais j’en ai personnellement honte en tant que marocain jaloux de son pays et de sa cause. Le Polisario n’a pas gagné la bataille ici, c’est plutôt le Maroc qui s’est retiré et a laissé le champ libre à l’adversaire.

    Une terrible absence d’activité diplomatique marocaine en échange d’une forte présence des ennemis : ils sont vraiment dans une mobilisation permanente, ils ne l’oublient pas. Ils saisissent toutes les occasions de faire entendre leur voix. Activité intense et vigilance sans pareille de la part des associations de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme sympathisantes des séparatistes. Tout cela s’accompagne d’un silence complet et d’une absence totale de toute voix défendant la position du Maroc.

    Les événements récents dans nos provinces du sud ont réveillé un sentiment inné de patriotisme, et en même temps, un sentiment de ressentiment et de tristesse tant que nous ne nous soucions pas de nos affaires et sous-estimons les capacités des ennemis, que les énergies soient ou non mobilisées pour remédier à la pénurie et combler l’immense vide dans l’arène ici.

    Je ne reviendrai pas ici sur cet appel pour abréger votre temps précieux, et je n’entrerai pas dans des matières qu’il n’est pas souhaitable de mentionner dans une lettre dont je ne suis pas sûr du sort. Mais je remets mes données entre vos mains, car j’ai peut-être ce qui peut profiter à notre cas et je voudrais vous consulter dans mon affaire. J’essaierai, si Dieu le veut, de vous contacter par téléphone lors de ma venue au Maroc dans moins d’un mois, et j’espère disposer de quelques minutes de votre temps précieux dans lesquelles vous m’épargnerez vos avis et conseils.

    Lire aussi : Un sommet israélo-arabe au Sahara Occidental ?

    Lire aussi : Sahara Occidental : les piliers du conflit

    #Maroc #Pays_scandinaves #Front_Polisario #diplomatie #Sahara_Occidental

  • Les Algériens vent debout contre le provocateur Raissouni

    Les Algériens vent debout contre le provocateur Raissouni

    Algérie, Maroc, Ahmed Raïssouni, Union internationale des Oulémas musulmans, Tindouf, Sahara Occidental, Mauritanie,

    Le Haut conseil islamique (HCI) a souligné que «cet individu n’a pas tiré d’enseignements suite au camouflet essuyé par son prédécesseur, Allal El Fassi, qui avait parlé de Tindouf en pleine Révolution algérienne».

    Les récentes déclarations du président de l’Union internationale des Oulémas musulmans (UIOM), le Marocain Ahmed Raïssouni, ont mis le monde politique et religieux sens dessus dessous sur l’ensemble des sphères musulmanes. Même si le prédicateur a tenté de se disculper en affirmant que son intention n’était pas de déclarer la guerre au peuple algérien, mais il a néanmoins persisté dans sa dérive en considérant que Tindouf revenait au Maroc et traité les citoyens du Sahara occidental de Marocains emprisonnés par l’Algérie. Cette nouvelle couche de déclarations pour le moins inopportunes, aggrave son cas auprès de toutes les instances politiques et religieuses algériennes. Cette double sortie aux accents ostensiblement provocateurs contredit la mission d’un homme dont l “œuvre doit être celle de donner l”exemple. Mais au lieu de cela, il a fait montre d’une attitude propice à attiser les feux de la Fitna et de susciter, dans la région, des tiraillements aux conséquences graves.

    Aux multiples réactions enregistrées en Algérie, on retiendra celle de la Commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs qui a condamné, hier mercredi, les propos provocateurs du Marocain Ahmed Raïssouni, affirmant qu’il a tenté d’allumer les feux de la fitna dans la région, soulignant qu’«il fait ainsi sienne l’idéologie des groupes terroristes extrémistes».

    «Les propos de Raïssouni portent une incitation claire et un appel explicite à attaquer la souveraineté des Etats. Mal lui en a pris d’attiser le discours de haine et d’appeler à allumer les feux de la fitna entre les peuples, les Etats et les gouvernements de la région», a précisé la Commission de la fatwa, ajoutant que Raïssouni «a tenté vainement de revêtir ces élucubrations et ces divagations du sceau du djihad en les reliant à des thèses illusoires et infondées rejetées par la religion, la raison, l’histoire et la réalité, faisant ainsi sienne l’idéologie des groupes terroristes extrémistes».

    «Le véritable djihad est celui dont nos aïeux ont porté l’étendard dans cette terre bénie lorsque, répondant à l’appel de la religion et de la patrie, ils se sont levés contre l’occupation française, sacrifiant leur argent et leurs vies. Et c’est le même djihad mené aujourd’hui par les enfants du peuple palestinien contre l’entité sioniste occupante», ajoutant que «l’auteur de ces propos graves et insensés, qui s’est approprié la doctrine expansionniste du Makhzen, a voulu attenter à la souveraineté de deux états voisins, en l’occurrence l’Algérie et la Mauritanie, faisant fi des règles et des lois internationales et des principes de bon voisinage, ainsi que de la morale islamique dont tout un chacun doit se prévaloir, à fortiori lorsqu’il s’agit d’un individu qui prétend être versé dans les sciences de la Charia islamique», a estimé la commission.

    De son coté, la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a qualifié les déclarations de Raïssouni de bavure qui «a entaché d’opprobre la crédibilité d’un savant et sa réputation en milieux scientifiques, lui qui assure la présidence d’une instance scientifique internationale de renom». Raïssouni «est allé très loin lorsqu’il a appelé les oulémas et prédicateurs marocains, au djihad et à prendre part à une marche millionnaire sur le territoire algérien (…), un appel clair à attiser les feux de la fitna et à creuser davantage le fossé qui sépare les deux pays en jonchant d’épines la voie menant à l’Édifice maghrébin pour lequel a été créée l’Union du Maghreb arabe», précise la Ligue.

    Le président de L’UIOM «aurait dû centrer ses efforts sur les moyens de faire avorter le processus de normalisation qui ouvre la voie à l’entité sioniste et lui assure une présence dans la région du Maghreb, constituant ainsi une menace pour sa sécurité et un complot dangereux ourdis contre ses peuples, car provoquant des conflits et des tensions aux conséquences désastreuses, sans rappeler que la normalisation est en soi une trahison vis-à-vis d’Al-Aqsa et d’Al-Qods, une atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien et un coup de poignard dans le dos de la Nation arabe et musulmane», a déploré la Ligue dans son communiqué.

    Toujours dans la représentation des autorités religieuses du pays, le Haut conseil islamique (HCI) a souligné que «cet individu n’a pas tiré d’enseignements suite au camouflet essuyé par son prédécesseur, Allal El Fassi, qui avait parlé de Tindouf en pleine Révolution algérienne»

    Pour sa part, le président de l’Association des oulémas musulmans algériens, Abderrazak Guessoum, a dénoncé les propos de Raïssouni, soulignant qu’ils «ne servent nullement l’unité des peuples et ne préservent pas le bon voisinage». Selon le même responsable, «Raïssouni qui a brillé par son mutisme au sujet de la trahison de la cause palestinienne par son roi et des visites successives des dirigeants de l’institution militaire sioniste au Maroc, a appelé au djihad contre l’Algérie», en violation flagrante du principe du djihad en Islam. Les Oulémas musulmans «sont appelés à fustiger l’appel à la guerre entre deux pays musulmans frères, lancé par Raïssouni qui doit démissionner de la présidence de l’UIOM ou en être limogé».

    La classe politique n’est pas en reste dans la condamnation sans réserve des propos du président de l’UIOM. Ainsi, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a considéré, par le truchement de son président, Abderrazak Makri, que la sortie médiatique de Raïssouni «est une bourde que l’histoire retiendra et que les générations successives ressasseront à jamais».

    Le FLN a qualifié les déclarations de Raïssouni de «propos irresponsables provenant d’un haineux ignare qui se méprend sur les valeurs de l’Islam et usurpe ses fonctions pour inciter à la Fitna et aux hostilités entre musulmans». De son côté, le Mouvement El Bina El Watani a dénoncé les déclarations subversives de Raïssouni, qui «ont choqué les Algériens et d’autres peuples du Maghreb, tels les Mauritaniens et les Sahraouis».

    Le Front El Moustakbal a dénoncé, dans un communiqué, les déclarations du Marocain Raïssouni qui «souffre d’un vide spirituel chronique, notamment lorsqu’il s’agit de la souveraineté et de l’unité territoriale de l’Algérie et de son peuple». Tajamou Amal El Djazaïr (TAJ) a, lui aussi, condamné «les déclarations saugrenues et irresponsables d’Ahmed Raïssouni», appelant l’UIOM à lui demander des comptes et à le condamner pour ce genre de sorties attentatoires à l’image de l’instance.

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune, 17/08/2022

    #Algérie #Maroc #Ahmed_Raïssouni

  • Algérie: Instrumentalisation des catastrophes naturelles

    Algérie: Instrumentalisation des catastrophes naturelles

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Palestine, incendies, terrorisme,

    Par Tarek Benaldjia

    « Nous sommes confrontés, dans notre pays, à une conspiration monolithique et impitoyable qui compte principalement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d’influence par l’infiltration plutôt que l’invasion, la subversion plutôt que les élections et l’intimidation au lieu du libre-arbitre”.

    Un jeu se joue avec les nerfs des algériens. Une guerre est menée contre l’influence de notre pays. Au moment où l’économie de l’Algérie a beaucoup progressé ces dernières temps et la capacité des autorités algériennes à financer les mesures de réforme s’est fortement développée à un moment où le pays enregistre un excédent budgétaire et rembourse ses dettes internationale. Et cherchait à jouer un rôle plus prononcé dans la gouvernance de l’économie de puissance régionale.
    Oubliez que ses « agents subversifs » viennent en aide à l’Algérie, ils ont saboté les efforts du pays depuis fort longtemps. Ils ont coopéré avec les mouvements terroristes internationaux. Ils ont coopéré avec le Makhzen marocain le capo de l’entité sioniste d’Israël. Alors qu’ils brûlaient des forêts, ils concluaient des accords avec eux. Même pendant cette période de catastrophe nationale, ils ont donné la priorité à leurs gains personnels et à leurs sentiments anti-algériens.

    Ceux qui sont toujours à l’affût des angles morts de l’Algérie, ont simultanément retroussé leurs manches pour passer à l’action et répandre la haine, au lieu « d’apporter une contribution », ou aider à découvrir pourquoi ou comment les incendies ont éclaté, comment ils pourraient être tous éteints au moment de l’impact, ce qu’il faudrait faire, ou de choisi de courir un risque pour tenter d’aider quelqu’un qui était en détresse, qui était désavantagé et qui se faisait meurtri par des éraflures et des brulures nécessitant des secours.

    Ils ont montré une fois de plus qu’ils n’avaient pas de sentiment national à l’égard de l’Algérie. Ils ont révélé que leur perception de la nation ne va pas au-delà des organisations terroristes, des groupes de pressions, des gains personnels et des camps idéologiques et des camps politiques au niveau mondial reconnus hostiles u pays. Ils ont révélé leur incapacité, à comprendre « la notion d’Etat», (ou de son équivalent), qui doit probablement être complétée au cas par cas. Une perception nationale positive commune et pluriethnique de la société algérienne. Ils ont révélé que la pérennité, paradigme des algériens n’est pas leur combat de tous les jours.

    En fait, ils ne se sont jamais impliqués dans aucune des luttes de l’Algérie. Au contraire, ils agissent comme les porte-parole légitimes des forces assaillantes et bloquantes contre l’axe national. Nous avons été témoins de cela à plusieurs reprises.

    En cas de catastrophe naturelle, une lutte nationale est indispensable. Cela va au-delà de la politique. Mais les agents ne possèdent pas cette maturité. Ils se sont tous avérés être des opportunistes se cachant derrière le Makhzen opèrent dans un milieu social qui les entoure et les soutient et qui est leur vivier. En outre quelques organisations terroristes internationales ont cherché à mettre en place des « cellules dormantes » attendant insidieusement de profiter de la situation composées d’agents clandestins dont le but est de mener une existence aussi anodine que possible pendant une longue période , jusqu’à ce qu’ils soient « activés ».

    Ceux ci, se développent en tandem et se rapprochent les uns des autres, dans un processus complexe d’adaptation mutuelle. Au lieu d’informer sur la réalité du système en place (réalité économique, bancaire, impérialiste et esclavagiste), auxquelles le peuple s’est interrogé sur les moyens qui ont permis à une poignée de personnes d’amasser des richesses immenses par des voies illégales. Ceux-là, préfèrent portés à l’ordre du jour les problèmes, des mouvements populaires d’opposition, des personnes arrêtées, jetées en prison et de tous ce qui peut participer aux attaques envers la présidence de la république et l’institution militaire.

    De quelle sorte de décalage d’axe s’agit-il ? De quelle sorte de déviation s’agit-il ? Être dans l’opposition bloquantes signifie-t-il se tenir contre l’Algérie? Cela signifie-t-il ignorer le pays simplement parce que quelqu’un nationaliste est au pouvoir ? Ce questionnement ne se réfère pas seulement aux parties concernées, il se réfère à tous ceux qui font des ravages et répandent la haine à ces moments propices auxquels le pays est actuellement confronté.

    Regardez les déclarations postées par les uns comme les autres. Il n’y a pas de grandes d’idées ou de consciences à de grands projets qui empêcheront toutes tentatives susceptibles de tirer le pouvoir en place de la catastrophe, de transformer la douleur collective en une opportunité et d’exploiter les faiblesses du pays. C’est dommage. Nous n’avons pas non plus vu d’autres partis politiques, organisation engagés ou leurs dirigeants venir en aide au pays. Pourtant, ce qui se passe est une catastrophe nationale. Il ne devrait y avoir aucune distinction entre les partis, les groupes ou les organisations. C’est une douleur collective que l’on n’a pas véritablement réussi à bien traiter jusqu’à maintenant.

    A ces agents subversifs, nous leur disons que nous ne sommes pas prêts à les appuyer et à travailler pour eux et leur espace de chaos politique, même s’ils croulent sous une masse de problèmes et de stress. Lâchez vos armes de propagande et rejoignez l’Algérie compatissante dans cette lutte!
    Ne pouvant vaincre l’Algérie sur tous les plans, ils s’orientent vers les feux de forets. Il est évident que cela avait été découvert par les stratèges gardiens de la bête et leurs alliés dans leurs recherches préparatoires sur l’Algérie, mais ils ont largement sous-estimé la nation vis-à-vis de ses forces vives du pays, en pensant qu’ils pourraient avec succès provoquer un retour aux années des coups d’Etats successifs et déstabilisateurs des le début des indépendances en Afrique.

    Les indices ne manquent pas

    Contrairement à la gouvernance de plusieurs pays arabes, l’Algérie a refusé de rejoindre la grande coalition saoudienne, soutenue par les occidentaux, dans son intervention armée au Yémen. En outre, depuis le début du conflit syrien l’Algérie a entretenu de bonnes relations avec celle de Bachar el Assad en Syrie et refusé de participer à la curée et au démembrement de ce pays programmé par les occidentaux et certains de leurs alliés arabes au profit de l’État hébreu. Ajouter à cela l’autodétermination du peuple Sahraoui, si longuement débattu, se trouve dans l’impasse.

    Enfin, l’Algérie des principes de novembre reste l’un des derniers bastions arabes dans la défense de la cause palestinienne. Le président Abdelmadjid Tebboune a évoqué la possibilité que l’Algérie adhère aux BRICS. Chacun peut comprendre que cette position indispose le Makhzen et son puissant allié l’État sioniste d’Israël qui peuvent y voir un obstacle sérieux au « deal du siècle » qui présente un énorme avantage pour l’économie et la croissance du pays.

    Tous ces énoncés sont le résultat de tentatives des agents subversifs en Algérie. C’est une des caractéristiques qui fonctionne le mieux à l’avantage de ces bandes criminelles organisées actives sur le territoire. Ils peuvent bien essayer de maquiller la réalité à leur avantage tant qu’ils veulent, mais cela ne change rien aux faits. Les algériens sont déterminés à ne pas abandonner les richesses et les ressources de leur pays à ceux qui s’alimentent des crises et du chaos.

    Aujourd’hui, il y a une Algérie qui est confiante, qui connaît son potentiel, consciente de son pouvoir réel et de sa capacité de manœuvre, et qui peut transformer le soutien reçu en résultats concrets. Comme ça, ils comprendront que le pays a le pouvoir politique, économique et militaire de déchirer les cartes et les documents immoraux qui lui sont imposés.

    #Algérie

  • Lutte contre la carte du Maroc amputée du Sahara Occidental

    Lutte contre la carte du Maroc amputée du Sahara Occidental

    Maroc, Sahara Occidental, carte du Maroc, Windows, Google,

    Bonjour M. Le Ministre,
    Parmi les idées à développer dans la stratégie du MAEC et qu’on a déjà soulevées, l’axe de la cartographie sur les encyclopédies, les dictionnaires, etc. qui amputent les provinces du sahara de la carte du Maroc. La preuve que c’est possible et qu’il faut juste tracer un plan en partenariat avec les milieux académiques, universitaires, etc. et exercer un peu de lobbying loin des show médiatiques pour atteindre cet objectif.
    voir l’extrait d’un article ci-dessous.

    Direction concernée: Direction des Affaires Culturelles au MAEC (et partiellement la Direction de Communication)
    Plan d’action à développer avec les Fac de Géographie dans les universités marocaines, Ministère de l’Enseignement Sup, Min de la Culture et Min de la communication.
    Cybles: les maisons d’édition des grandes encyclopédies et des Dictionnaire en langues En, Fr, Es (papier et web) comme Encyclopédia Britanica, les Sites Web, etc.


    Haute considération,
    Ahmed NOUREDDINE
    ——————————–

    Samir Benmakhlouf, Microsoft : «sur Windows 8, le Sahara est marocain»
    Propos recueillis par Dalal Saddiqi
    Mardi 4 juin 2013 à 17h05
    Source: Medias24

    Samir Benmakhlouf, DG de Microsoft Maroc, présente la plateforme Windows 8 aux développeurs. Il explique ce qu’il peut leur offrir.
    ..
    Windows8 est le premier système d’exploitation à offrir la langue amazighe, cela a-t-il été développé au Maroc ?

    La langue amazighe n’a pas été développée au Maroc mais au niveau de Microsoft Corp, conjointement avec l’Institut royal de la Culture amazighe afin de bénéficier d’une expertise locale.

    Lorsque la langue amazighe a été inscrite dans la constitution, j’ai convaincu Microsoft en leur expliquant qu’à l’avenir les appels d’offres de logiciels ne vont accepter que ceux qui seront compatibles avec la langue amazighe.

    L’idée est donc d’être à l’écoute de notre environnement, de nous positionner et d’être avant-gardistes.

    Notamment, l’un de nos avantages par rapport aux autres plateformes est que sur Windows 8, le Sahara est marocain. Aussi, lorsqu’une personne se connecte depuis le Maroc, elle le voit sur sa carte Bing Maps. L’avantage pour les développeurs est qu’ils ne sont pas embarrassés lorsqu’ils voudront créer des applications en relation avec le gouvernement et le citoyen marocains.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Carte_du_Maroc

  • La Mauritanie condamne les déclarations de Raïssouni

    La Mauritanie condamne les déclarations de Raïssouni

    Mauritanie, Maroc, Ahmed Raïssouni, Sahara Occidental, Algérie, Tindouf,

    Nouakchott condamne les propos d’un religieux qui a déclaré que la Mauritanie était une « erreur »
    Nouakchott, 18 août (EFE).- Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Malainine uld Eyih, a condamné les propos du clergé marocain Ahmed Raisuni, président de l’Union internationale des savants musulmans, qui, dans une récente interview, a défini l’existence de la Mauritanie comme  » une erreur » et a parlé de marcher sur Tindouf (en Algérie) pour résoudre le conflit du Sahara occidental, qui a déclenché une grande polémique au Maghreb.

    « Ce sont des propos condamnables qui ne reposent sur aucune notion d’histoire et n’ont aucune crédibilité », a dénoncé Eyih lors d’une conférence de presse hier soir.

    Le ministre mauritanien – qui préside également le parti au pouvoir dans le pays – a ajouté que les déclarations de Raisuni sont contraires au droit international et au comportement « de ceux qui devraient répandre le calme et le respect de l’autre au lieu de se livrer à la provocation ».

    Il s’agit de la première réaction officielle aux propos du religieux en Mauritanie après une série de réactions de condamnation sur les réseaux sociaux et par la classe politique, parlementaires et religieux du pays maghrébin, qui ont exigé que l’ecclésiastique marocain s’excuse.

    Dans une interview publiée le 2 août par un média marocain local, Raisuni a déclaré que le Maroc avait hérité du conflit du Sahara occidental de l’ère coloniale, notant que le pays devrait « retrouver ses frontières historiques avant l’occupation européenne », faisant référence aux Français et aux Espagnols. Protectorat (1912-).

    L’ecclésiastique marocain, qui a critiqué la normalisation des relations avec Israël en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, a déclaré que les Marocains « sont prêts à marcher sur Tindouf si le roi lance cet appel ».

    Raisuni dans ses déclarations était favorable au « Grand Maghreb ou Grand Maroc », un concept développé par Allal el Fassi (1910-1974), leader du nationalisme marocain et fondateur du parti historique de l’Istiqlal, qui revendiquait les frontières historiques du Maroc avant les protectorats français et espagnol qui comprennent le territoire sahraoui, l’ensemble du territoire mauritanien, certaines parties de l’ouest algérien et les villes espagnoles de Ceuta et Melilla.

    Les propos de Raisuni ont également fait grand bruit en Algérie, pays qui a rompu les relations diplomatiques et fermé l’espace aérien avec le Maroc depuis août 2021, et de nombreux médias, hommes politiques, religieux et parlementaires ont dénoncé ses propos.

    La polémique a conduit la même organisation présidée par Raisuni, fondée en 2004 et basée au Qatar, à préciser hier que les propos du religieux se limitaient au « champ d’une opinion personnelle » qui n’implique pas l’organisation.

    Raisuni lui-même a publié hier sur son site internet une mise au point dans laquelle il indique que la Mauritanie est un pays internationalement reconnu et justifie ses propos par son ambition de réaliser l’unité entre les peuples maghrébins. EFE

    Swissinfo, 18/08/2022

  • Analyse : L’Algérie confiante monte en flèche -Reuters-

    Analyse : L’Algérie confiante monte en flèche -Reuters-

    Algérie, Union Européenne, gaz, Ukraine, Russie, pétrole, Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Hirak,

    -Revenus énergétiques de l’Algérie beaucoup plus élevés
    -La demande de gaz renforce le poids régional
    -Mouvement de protestation réprimé

    ALGER, 18 août (Reuters) – Les tentatives de l’Europe de se sevrer du gaz russe ont donné un coup de fouet à l’Algérie.

    Fortes des revenus énergétiques après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la demande de pétrole et de gaz a explosé, les autorités dépensent davantage pour les prestations sociales et adoptent une position plus affirmée à l’étranger, après des années de baisse de la richesse et le bouleversement politique d’un mouvement de protestation de masse.

    Le président Abdulmadjid Tebboune a annoncé les augmentations attendues des salaires, des retraites et des allocations de chômage du secteur public, revenant à un modèle de dépenses sociales généreuses auquel les Algériens sont habitués depuis longtemps.

    Le gouvernement a également adopté une position plus audacieuse envers les pays européens rendus plus dépendants du gaz nord-africain par la guerre d’Ukraine, comme l’Espagne, répondant aux efforts plus actifs de son principal rival, le Maroc, pour obtenir leur soutien sur les questions régionales.

    « Le gouvernement n’est plus sous pression sociale et politique comme c’était le cas en 2019 et 2020 », a déclaré un conseiller travaillant pour le gouvernement.

    « Le Hirak (le mouvement de protestation de masse) est terminé. Le COVID-19 est sous contrôle et les revenus sont en hausse. »

    Le contraste avec le passé récent est saisissant.

    De 2019 à 2020, des manifestations de masse hebdomadaires ont secoué l’establishment, conduisant l’armée à expulser le président vétéran Abdelaziz Bouteflika et d’autres personnalités de premier plan.

    Une forte baisse des revenus énergétiques et des réserves de devises étrangères après la chute des prix du pétrole en 2014 avait entre-temps forcé de fortes réductions des dépenses publiques qui risquaient de déclencher de nouveaux troubles.

    Pour aggraver les inquiétudes, le secteur de l’énergie était en difficulté, avec des investissements minimes dans les gisements de pétrole et de gaz, des volumes d’exportation plus faibles et un flot de talents de la société d’État Sonatrach, qui au cours des dernières décennies a enregistré en moyenne une nouvelle tête tous les 20 mois.

    La flambée des prix mondiaux du pétrole et du gaz à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a contribué à stabiliser la situation, à remplir les caisses de l’État et à renforcer la confiance.

    Les analystes affirment néanmoins que l’Algérie n’a d’autre choix que de poursuivre des réformes potentiellement difficiles pour protéger son économie des futurs effondrements du marché de l’énergie.

    Tebboune a promis de le faire et a pris des mesures pour stimuler le commerce avec certains pays africains, mais les efforts du gouvernement pour ouvrir l’une des économies les plus fermées du monde ont jusqu’à présent peu progressé.

    « Oui, les revenus sont en hausse. Mais l’économie a encore besoin de réformes pour fonctionner », a déclaré un ancien ministre du gouvernement.

    POIDS

    La crise de l’énergie en Europe n’a pas seulement augmenté les prix, elle a créé une plus grande demande d’approvisionnement en gaz qui ne sera pas affectée par la guerre en Ukraine, donnant plus de poids à l’Algérie.

    Les approvisionnements algériens représentent plus d’un quart de la demande de gaz en Espagne et en Italie et Sonatrach est le troisième exportateur vers l’Europe après la Russie et la Norvège.

    Sonatrach a déclaré que les revenus pétroliers et gaziers atteindraient 50 milliards de dollars cette année, contre 34 milliards de dollars l’année dernière et 20 milliards de dollars en 2020, tandis que les chiffres officiels prévoient que les exportations non pétrolières atteindraient 7 milliards de dollars, un record.

    Les règles visant à encourager la participation étrangère dans le secteur énergétique algérien ont contribué à accroître les investissements et à développer de nouveaux projets.

    En juin, Sonatrach a annoncé une nouvelle découverte dans son plus grand champ gazier, Hassi Rmel, ajoutant 100 à 340 milliards de mètres cubes de condensat de gaz aux réserves avec une production supplémentaire attendue de 10 millions de mètres cubes de gaz par jour à partir de novembre.

    Un accord d’approvisionnement en gaz considérablement élargi avec l’Italie pourrait entre-temps rappeler aux États européens les avantages de l’amitié avec l’Algérie.

    L’Espagne, qui dépend du gaz algérien, a changé cette année pour soutenir le Maroc sur le Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme le sien mais où l’Algérie soutient un mouvement indépendantiste.

    L’Algérie a retiré son ambassadeur en conséquence et a coupé certains échanges. Bien qu’il ait clairement indiqué qu’il honorerait les termes de son contrat d’approvisionnement en gaz, il semble peu enclin à se montrer généreux à l’approche des négociations tarifaires prévues.

    « Nul doute que la carte gaz a servi l’Algérie. Elle est courtisée, et il ne se passe pas un jour sans que les pays européens ne contactent les autorités pour discuter d’éventuelles ventes », a déclaré un responsable algérien de l’énergie à la retraite.

    REVENU

    Pourtant, malgré l’influence diplomatique supplémentaire qu’elle a acquise grâce à une demande énergétique plus élevée, l’Algérie devrait rester concentrée sur la maximisation des revenus de la hausse des prix pour apaiser une population qui avait commencé à devenir rétive.

    « Je suis contente de toucher 13 000 dinars par mois », a déclaré Mouna Belgacem, une diplômée de 24 ans qui fait partie du million d’Algériens qui perçoivent des allocations de chômage après avoir passé trois ans à chercher un emploi.

    S’exprimant ce mois-ci, Tebboune a déclaré: « Tant qu’il y aura des revenus supplémentaires cette année, je m’engage à augmenter les salaires et les allocations de chômage », ajoutant que l’Algérie luttait pour « restaurer sa dignité ».

    Les prestations et les salaires de l’État devraient augmenter l’année prochaine.

    Il n’est pas clair si le financement plus facile d’un modèle économique fortement étatique sur lequel l’Algérie s’est appuyée pendant des décennies entravera les réformes visant à stimuler l’emploi et la richesse par le biais du secteur privé.

    À long terme, les autorités doivent savoir que les frustrations économiques pourraient susciter des troubles publics malgré une approche sécuritaire sans compromis.

    Les dirigeants du mouvement de protestation de masse « Hirak » ont été arrêtés à plusieurs reprises depuis que les manifestations se sont interrompues pendant la pandémie, sans atteindre leurs objectifs ultimes d’une purge de l’élite dirigeante et de l’abandon de la politique par l’armée.

    Samir Belarbi, figure éminente du Hirak, a été arrêté deux fois et a purgé une peine de prison pour « atteinte à l’intégrité territoriale » et « diffusion ou détention de publications portant atteinte aux intérêts nationaux ».

    Il dit que le mouvement va continuer.

    « Nous devons maintenant trouver de nouveaux moyens de lutter pacifiquement pour une justice libre, une presse libre, un gouvernement responsable et la transparence », a-t-il déclaré.

    Reuters, 18/08/2022

    #Algérie #Pétrole #Gaz #UE #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Hirak

  • Paris fraternise avec l’Algérie, et Madrid, avec le Maroc

    Paris fraternise avec l’Algérie, et Madrid, avec le Maroc

    Maroc, Algérie, France, Espagne, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Parcours différent de l’Espagne et de la France au Maghreb : Paris fraternise avec Alger, et Madrid, avec Rabat
    Le président Macron se rend en Algérie dans une semaine, mais ne pardonne pas au Maroc son espionnage avec Pegasus. Le gouvernement Sánchez, en revanche, réduit sa dépendance au gaz algérien

    Par Ignacio Cembrero

    L’Espagne vit une lune de miel avec le Maroc ; La France, en revanche, entretient des relations tendues avec le royaume alaouite. L’Espagne est en crise avec l’Algérie ; La France traverse une étape de grande cordialité avec sa dernière grande colonie africaine. La politique étrangère des deux pays européens les plus impliqués au Maghreb, avec l’Italie, suit depuis des mois des voies très différentes. Le gouvernement espagnol s’est réconcilié avec le Maroc après que le président Pedro Sánchez a renoncé à la neutralité traditionnelle de l’Espagne. Dans une lettre envoyée au roi Mohamed VI le 14 mars, il a soutenu la solution régionale prônée par le monarque pour résoudre le conflit au Sahara occidental. Elle a ainsi déclenché une crise avec l’Algérie, dont le paroxysme a été atteint le 8 juin lorsque le président Abdelmajid Tebboune a suspendu le traité d’amitié hispano-algérien.

    La présidence de la République française s’est fâchée contre le Maroc – et contre Israël – après que, le 20 juillet 2021, le consortium journalistique Forbidden Stories a révélé qu’un des téléphones portables du président Emmanuel Macron, celui de son premier ministre et ceux de 14 ministres avait été la cible de l’espionnage marocain avec le programme malveillant Pegasus. La France a été le premier pays européen à soutenir publiquement le plan marocain d’autonomie au Sahara et l’a réitéré le 22 mars. Son soutien est un peu moins enthousiaste que celui de Sánchez, qui dans sa lettre au roi qualifie la proposition marocaine de « base la plus sérieuse, crédible et réaliste ». Pour la diplomatie française, ce n’est qu’ »une base de discussion sérieuse et crédible ».

    Les autorités françaises n’ont jamais reconnu publiquement le « piratage » de leurs téléphones, bien qu’elles l’aient admis lors de réunions « off the record » avec des journalistes. Il y a des gestes révélateurs de la colère présidentielle. Mohamed VI vit, presque sans interruption, depuis le 1er juin à Paris et dans son château de Betz (département de l’Oise), à ​​environ 75 kilomètres de la capitale. Contrairement à ce qui était habituel lors de ses séjours privés, Macron ne l’a pas reçu à Elíseo. Plusieurs personnalités liées au Maroc, dont l’ancien ministre socialiste Jack Lang, ont tenté d’amener Macron à faire un geste auprès du souverain alaouite. En vain. Il ne l’a même pas appelé pour s’enquérir de son état de santé lorsque, le 16 juin, un communiqué rédigé à Paris par son médecin personnel annonçait qu’il avait le covid.

    Le gouvernement espagnol a révélé en mai que les téléphones portables du président et des ministres de la Défense et de l’Intérieur avaient été infectés par Pegasus au printemps 2021, mais n’a nommé personne et a omis de préciser qu’Arancha González Laya, ministre des Affaires étrangères , également à ce moment-là, il a été attaqué avec un ‘malware’. Les dates de la cyberattaque coïncident avec le paroxysme de la crise entre l’Espagne et le Maroc, avec l’entrée massive d’immigrants marocains à Ceuta. Avec sa prudence, l’exécutif a sans doute voulu éviter de gâcher une réconciliation qui jusqu’à présent n’avait eu qu’une seule contrepartie : une baisse de l’immigration clandestine qui débarque en Espagne, même si depuis le début de la semaine elle a recommencé à flamber aux Canaries avec plus plus de 700 Arrivées. 60% des « sans papiers » qui mettent les pieds en Espagne le font dans cet archipel et viennent du sud du Maroc et du Sahara Occidental, contrôlés par les autorités marocaines.

    Les relations de la France avec ses anciennes colonies d’Afrique du Nord se sont détériorées en septembre dernier. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a annoncé une réduction de 50% des visas délivrés aux Marocains (69.400 en 2021 ; 346.000 en 2019) et Algériens (63.650 en 2021 ; 274.500 en 2019) et de 30% aux Tunisiens. « C’est une décision nécessaire car ces pays n’acceptent pas de rapatrier leurs ressortissants » que la France souhaite expulser. Cet été, les consulats de France au Maroc ont refusé des visas à d’anciens ministres, actuels hauts fonctionnaires, hommes d’affaires marocains qui souhaitaient faire du tourisme ou rendre visite à des proches – il y a 1,5 million de Marocains – en France. Ces rejets sont vécus comme une véritable humiliation par les élites du pays, à en juger par leurs commentaires sur les réseaux sociaux. Le Parlement marocain a exhorté le gouvernement à défendre « la dignité marocaine ».

    Le refus français d’accorder des visas Schengen incite les élites marocaines à frapper à la porte de l’Espagne pour les obtenir. En théorie, après un refus d’un Etat signataire du traité de Schengen, six mois doivent s’écouler avant que le demandeur puisse engager les démarches auprès du consulat d’un autre pays. Les consulats espagnols sont plus souples que les français et accordent à ces élites le précieux document de voyage. Ceux qui l’obtiennent devraient, en théorie, entrer dans l’espace Schengen par le pays qui a apposé le visa sur leur passeport. Les Marocains font escale dans un aéroport espagnol puis poursuivent leur voyage vers la France. Ce subterfuge permet à des centaines – peut-être des milliers – de Marocains de contourner la sanction française et provoque un malaise au ministère français des Affaires étrangères, selon des sources diplomatiques. La restriction française sur les visas a également touché l’Algérie, mais avec ce pays il y a des « progrès » concernant les Algériens que la France souhaite expulser, selon le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 28 juillet. Avec les Algériens, le pays le plus inflexible est désormais probablement l’Espagne, bien qu’aucune autorité ne l’ait reconnu.

    Le « progrès » dont parle le ministre français s’inscrit dans une amélioration constante des relations entre Paris et Alger depuis qu’ils se sont fâchés en septembre. Macron a reconnu les crimes perpétrés par l’armée française pendant la guerre coloniale en Algérie, mais en septembre dernier, il a fait un lapsus et s’en est pris au système « politico-militaire » algérien qui tente de profiter d’une « histoire officielle » qui « n’est pas maigre ». sur la vérité. » Il a déclenché une mini-crise avec l’Algérie, qui a appelé son ambassadeur, Mohamed Antar Daoud, pour des consultations, qui est aujourd’hui surmontée. Preuve en est que le président effectuera une visite officielle à Alger le 25 août. Il ne s’est plus rendu à Rabat depuis 2017. Le gaz, l’immigration et la situation au Sahel seront les trois principaux sujets de conversation avec son homologue Tebboune. La France a retiré lundi ses dernières troupes du Mali, pays frontalier de l’Algérie, après avoir combattu pendant plus de neuf ans avec les jihadistes. Macron suit les traces du Premier ministre italien Mario Draghi, qui s’est rendu à Alger deux fois cette année et a fait de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie, renversant la Russie.

    Avant même le déplacement présidentiel à Alger, les entreprises françaises renforcent la relation énergétique avec l’ancienne colonie. Le Medgaz, seul gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, sert également à pomper du gaz vers la France. Sonatrach, le mastodonte algérien des hydrocarbures, a renouvelé en juin son accord avec la société française Engie. Le mois suivant, Sonatrach signe à nouveau un accord, d’un montant de 4 milliards de dollars, avec l’italien ENI et le français Total Energies, pour exploiter conjointement le gisement de Berkine, dans le sud-est du pays, pendant 25 ans. Les entreprises espagnoles n’ont cependant obtenu aucun contrat pertinent en Algérie depuis mars et en ont perdu certains qui leur avaient été promis. Ce qui a été pendant des décennies le principal fournisseur d’énergie de l’Espagne a vu ses exportations de gaz diminuer de 42 % au cours des sept premiers mois de cette année. Seuls 24,5 % du gaz consommé cette année en Espagne étaient d’origine algérienne, soit 20 points de moins qu’en 2021. Les États-Unis sont désormais le premier fournisseur de l’Espagne, bien que son gaz naturel liquéfié, transporté dans des méthaniers et regazéifié dans les usines du compagnie Enagas, est plus chère que celle exportée par l’Algérie à travers le Medgaz.

    El Confidencial, 17/08/2022

    #France #Maroc #Algérie #Espagne

  • Le Maroc veut-il la guerre?

    Le Maroc veut-il la guerre?

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Il a missionné un dignitaire islamiste pour appeler à envahir Tindouf

    Le successeur du prédicateur Youssef al-Qaradawi a appelé, dans une interview télévisée, le roi Mohammed VI à ordonner à son peuple de marcher sur Tindouf.

    Mohamed TOUATI

    Une déclaration de guerre. Les propos du leader islamiste marocain «résonnent comme un pari sur le pire». Après avoir utilisé tous les canaux et moyens possibles, politiques, sportifs, culturels, pour déstabiliser le pays, le Maroc passe le témoin à son «bras armé religieux», pour en faire son porte-parole et lui faire dire ce qu’il n’a pas eu le courage d’ouvertement déclarer: la confrontation armée. Le Marocain Ahmed Raïssouni, président de l’Union internationale des savants musulmans a été, vraisemblablement, chargé de lancer une fetwa contre l’Algérie.

    Le successeur du prédicateur Youssef al-Qaradawi a appelé, dans une interview télévisée, le roi Mohammed VI à ordonner à son peuple de marcher sur Tindouf. «Au Maroc, nous sommes 35 millions, et le peuple marocain est prêt au djihad et à la mobilisation, ses oulémas en premier, que ce soit par les moyens financiers ou le sacrifice de soi, pour en finir avec les espoirs de ceux qui veulent couper le pays de son Sahara», car «comme cela a été le cas pour la Marche verte, nous sommes prêts, et nous serons des millions à marcher sur Tindouf si le Roi nous le demande», a déclaré le leader islamiste qui n’a pas hésité une seule seconde à montrer qu’il avait les yeux plus gros que le ventre. Le dignitaire religieux a clairement affiché les visées expansionnistes auquel n’a pas renoncé le Makhzen.

    «Personnellement, je me revendique de l’héritage de Allal El Fassi (ex- chef de l’Istiqlal, décédé en 1974, premier parti politique, fondé pour obtenir l’indépendance du Maroc, ndlr) et je ne m’en suis jamais caché. L’existence même de la Mauritanie est une erreur. Le Maroc doit revenir à ses frontières d’avant la colonisation européenne. Si le lien qui unit les populations du Sahara au Royaume est celui de l’allégeance, celle des tribus mauritaniennes envers le Trône est également établie», soulignera Ahmed Raïssouni. Un dérapage de plus qui porte atteinte à la souveraineté à un pays voisin, la Mauritanie et remet sur la table la question sahraouie. Un dossier qui agite le Makhzen dès qu’il sent une évolution jugée défavorable aux thèses marocaines. «Les agissements du Maroc sont l’expression d’une nervosité non maîtrisée pour faire diversion et occulter une question essentielle, celle de la nécessité de la décolonisation du Sahara occidental», avait fait remarquer le Représentant du Front Polisario pour la France, Mohamed Sidati.

    Cette nouvelle provocation contre l’Algérie n’a cependant d’autre objectif que de faire diversion. Le Maroc étant en effet en proie à une situation économique et politique explosive. Endetté jusqu’au cou, plus de 80 milliards de dollars, il est tombé entre les fourches Caudines du FMI. L’annulation des festivités de la fête du Trône par le roi Mohammed VI dont la maladie est un secret de Polichinelle a rajouté une couche d’inquiétude quant à des lendemains qui s’annonçaient déjà incertains pour les Marocains. Pour tenir un discours guerrier, l’ultra conservateur marocain, dont le pré carré reste celui du «fiqh maqasid», une méthode de pensée qui priorise la finalité et l’esprit du texte religieux plutôt que de son caractère littéral, ne pouvait se prononcer sur des questions de géopolitique ultra-sensibles qui relèvent de prérogatives exclusivement royales, sans avoir été mandaté.

    Une intervention qui intervient deux semaines après le discours prononcé le 30 juillet par le monarque marocain à l’occasion du 23e anniversaire de son accession au trône où certains y ont relevé la «main tendue» de l’héritier de feu Hassan II envers l’Algérie. Mohammed VI s’est engagé à «trouver une issue à la situation actuelle et à favoriser le rapprochement et la compréhension entre les deux peuples». Une vue de l’esprit! Une manoeuvre! Le bellicisme affiché par le président de l’Union internationale des savants musulmans l’atteste.

    Le Maroc a tendu une autre main: celle qui sépare. Il n’a pas renoncé à ses attaques insidieuses contre l’Algérie. Les limites ont été dépassées.

    L’Expression, 17/08/2022

    #Maroc #Algérie #Ahmed_Raissouni

  • Maroc-Algérie: Quand le Makhzen lâche ses sbires

    Maroc-Algérie: Quand le Makhzen lâche ses sbires

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Les attaques contre l’Algérie des sbires du Makhzen se répètent. Ils vont même crescendo dans l’agressivité. Rien n’arrêtera apparemment ces attaques qui attestent d’une rare animosité à l’égard de l’Algérie.

    C’est carrément de la haine que déversent les sbires du roi contre un pays voisin. Cette fois-ci, cependant, on est encore allé trop loin de par la teneur dès les propos d’abord et du personnage qui en est l’auteur ensuite. En effet c’est un célèbre prédicateur marocain, qui préside de surcroît l’Union des oulémas musulmans, qui est monté au créneau pour remettre en cause la souveraineté territoriale de l’Algérie. Poussant le bouchon encore plus loin, ce prédicateur, qui porte le nom d’Ahmed Raissouni, n’a pas hésité un seul instant en appelant à la guerre entre les deux pays.

    « Le peuple marocain est prêt à marcher sur Laayoune et Tindouf. Il est prêt à y rester des semaines entières », a-t-il dit notamment déclaré lors d’un entretien avec une chaîne de télévision locale alors qu’il était question de l’affaire du Sahara Occidental. Il a presque imploré le roi Mohamed VI de donner l’ordre aux marocains pour qu’ils entament cette marche en direction du territoire algérien.

    Selon lui, les marocains étaient prêts à se « sacrifier » et à « se mobiliser » pour « marcher par millions sur Laayoune et Tindouf, si le roi le demande.» Dans la foulée, il s’en est également pris à un autre pays souverain, la Mauritanie en l’occurrence. « Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne » en ajoutant que la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie. »

    Quelle mouche a piqué ce prédicateur qui se revendique comme un disciple de Allal El Fassi un ancien homme politique marocain qui rêvait de ce qu’il appelait le « Grand Maroc », dont les frontières s’étendent jusqu’au Sénégal et comprennent aussi de larges proportions du territoire algérien, à l’exemple de Tindouf et Bechar, voire même au-delà. Face à cette violente diatribe, l’Union internationale des Oulémas est vite sortie du silence pour dire que ces propos n’engagent que la personne de Raissouni et non l’organisation.

    Ces graves propos ont été unanimement condamnés en Algérie. La classe politique et les organisations de la société civile ont dénoncé ce grave dérapage. Les partis du MSP et du mouvement El Bina, qui ont les mêmes affinités idéologiques comme Raissouni puisque proches de la Confrérie des frères musulmans, n’ont pas tardé à réagir. Le président du MSP, Abderazak Makri, a demandé à l’Union des Oulémas de démettre Raissouni non sans rappeler à ce dernier son appartenance au parti marocain du PJD qui était à la tête du gouvernement et qui a signé l’accord de normalisation des relations avec Israël.

    En tout cas cette nouvelle attaque contre l’Algérie atteste, s’il en était encore besoin, de la poursuite de la dérive du Makhzen qui favorise la propagation de l’animosité et la haine à l’égard de l’Algérie . Cette féroce campagne est monté de plusieurs crans depuis la normalisation des relations avec Israël. C’est dire que les provocations du Maroc et ses sbires s’inscrivent dans une stratégie claire nette et précise.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 17/08/2022

    #Algérie #Maroc #Ahmed_Raïssouni #Mauritanie #Sahara_Occidental #Tindouf