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  • Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc: Le fantasme désertique d’un prédicateur du Makhzen

    Maroc, Algérie, Ahmed Raïssouni, Tindouf, Mauritanie, Sahara Occidental,

    Le président de l’Union internationale des oulémas musulmans, le marocain Ahmed Raïssouni se trahit et rend public son fantasme expansionniste.

    Le Mekhzen n’hésite plus à utiliser tous les moyens et les chemins pour exprimer sa haine contre l’Algérie et s’en va jusqu’à instruire un de ses valets de la religion à l’effet d’ouvrir les hostilités sous la forme d’un véritable prêche armé.

    Après les dérapages diplomatiques, politiques, sportifs et culturels, maintenant c’est au tour des responsables religieux, de faire leur devoir…

    le président de l’Union internationale des savants musulmans Ahmed Raissouni a déclaré dans une interview exclusive à l’une des chaînes de télévision : « Si le roi du Maroc appelle au djihad, nous sommes prêts à partir pour marcher par millions sur le Sahara jusqu’à ….Tindouf. Nous y séjournerons… ».

    Le prédicateur du makhzen n’y pas par l’insinuation. Il convoque à sa manière l’histoire et fait ses propres histoires sans se soucier du poids de sa sortie qui équivaut à une déclaration de guerre en bonne et dûe forme .

    Ahmed Raissouni ,ne s’arrêtera pas à ces frontières voire ces limites de fantasmes destinées à séduire sa majesté le roi. Il s’est attaqué également à la Mauritanie dont il qualifie l’existence d’erreur.

    «Le Maroc doit redevenir comme avant la colonisation européenne. la Mauritanie ne est en partie marocaine!!

    Enfin pour Ahmed Raissouni, la question du Sahara est une « fabrication de la colonisation, tout comme la Mauritanie ».

    En Algérie, les réactions n’ont pas tardé. Le FLN, tout comme le MSP et l’Association des Ulémas algériens, ont dénoncé hier cette sortie belliqueuse du marocain et ces déclarations malsaines, d’autant plus que ses déclarations ont suscité une guerre ouverte dans la région.

    Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a fait part de sa surprise face aux déclarations du prédicateur marocain .

    Mokri s’est dit étonné de la sortie médiatique de président de l’Union internationale des savants musulmans.

    «Cette chute dangereuse et vibrante du président de (UISM), organisation dans laquelle il est censé recourir aux équilibres juridiques et aux valeurs islamiques, et non à appeler à la Fitna et aux combats entre musulmans», selon ce qu’il a appelé «le jihad avec l’argent et de l’âme».

    Mokri fait porter toute la responsabilité au prédicateur du Mekhzen.

    «Ahmed Raissouni doit prendre toute la responsabilité de ses déclarations qui sont survenues dans des circonstances internationales et régionales tendues qui ne supportent pas de tels événements qui attisent les feux.. ».

    «Au lieu d’appeler au Jihad, il aurait mieux valu pour lui d’appeler au jihad avec l’argent et l’âme pour la libération de Ceuta et Melilla du Maroc», a souligné Mokri.

    Pour sa part, Le professeur Nour el Sabah Aknouche, du Département des sciences politiques de l’Université d’Alger : « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf », et d’ajouter : « Ces déclarations expriment un état d’inconscience stratégique subi par le Makhzen, qui a perdu la tête, perdu la boussole et a perdu ses mœurs. »

    Le rôle régional de l’Algérie est militaire, économique et diplomatique, ajoutant :

    « Ses semblables doivent faire leurs ablutions avant de parler de Tindouf et du délire du désert oriental, dont la géographie a été dessinée par les martyrs de la révolution et dont l’histoire a été écrite par les héros de novembre et préservée par l’armée d’une nation qui cherche à se sacrifier pour elle et pour une Algérie forte debout contre tout imbécile dont la place est à l’hôpital, pas en politique».

    En Mauritanie et pour le secrétaire général du Forum des savants mauritaniens et africains, le Dr Cheikh Ould El-Zein Ould El-Imam, ce dernier a confirmé que Raissouni avait commis une erreur en retirant l’indépendance de la Mauritanie et en exigeant son annexion au Royaume du Maroc.

    Le Dr Weld El-Imam a souligné : « Et d’après ce que nous voyons, il a commis une erreur, il a ouvert des blessures profondes dans les relations du Maroc avec notre pays.

    Par ailleurs, l’Union mondiale des oulémas musulmans a pris timidement ses distances avec Ahmed Raissouni, en affirmant que les propos qu’il a tenus sur le Sahara occidental ne représentaient pas l’avis de l’organisation.

    Dans un communiqué, l’Union mondiale des oulémas musulmans a toutefois estimé qu’Ahmed Raissouni était libre de dire ce qu’il veut, sans condamner son appel à marcher sur Laâyoune et Tindouf.

    Suite à ces déclarations alarmantes d’un ancien intégriste on ne peut que confirmer que ce n’est plus une guerre froide entre l’Algérie et le Mekhzen .

    Le prédicateur au final , vient de donner la véritable couleur du discours du roi dans lequel , le souverain du Maroc tentait de vendre un contenu pacifique et fraternel, en direction de l’Algérie.

    Ahmed Raissouni est loin d’être libre pour se permettre un tel dérapage. Il exécute des ordres en sujet discipliné…

    Nadi. K

    ABNews, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mauritanie #Sahara_Occidental

  • L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    L’expansionnisme marocain à connotation religieuse

    Maroc, Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental, Tindouf, frontières algéro-marocaines,

    Le samedi 30 juillet 2022, Mohamed VI appelait ses sujets propagandistes à l’occasion de la célébration de la célébration de la fête du Trône à ne plus s’attaquer au Peuple Algérien, le qualifiant de Peuple frère.

    Cette fausse « main tendue » visait à induire les Algériens en erreur, vis à vis des décisions prises par les hautes autorités Algériennes. Cette même fausse « main tendue » avait été exprimée par le roitelet, suivie quelques jours plus tard par des déclarations d’hostilité manifeste du représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale qui se donna le droit de soutenir l’organisation terroriste du MAK, qui sera d’ailleurs le pyromane et l’auteur des feux de forêts ayant ravagé plusieurs wilayas du pays et l’assassinat ignoble de Djamel Bensmail le 11 octobre 2021,dont l’ordre d’élimination a été donné à partir du Maroc.

    Cette année, c’est le même scénario qui se produit, une fausse « main tendue » du roitelet, suivie deux semaines plus tard par les déclarations à connotation religieuse du président de l’Union des Oulémas musulmans, Ahmed Raissouni. Osera-t-il désobéir à son commandeur? Certainement pas. Le supplétif religieux revient à un ancien dossier expansionniste, illustrant bien l’agonie du régime néoféodal et moyenâgeux. Il est clair, que le Makhzen veut exporter sa grave crise socioéconomique et politique, ainsi que la guerre fratricide de succession de Mohamed VI à l’intérieur du Palais royal, vers l’étranger, et il n’y a pas mieux qu’un débile religieux converti en soldat du Commandeur pour appeler à une nouvelle marche pour « récupérer » la Mauritanie, le Sahara Occidental et Tindouf, l’Algérienne. Il est évident que le Makhzen veut détourner l’opinion publique marocaine, en provoquant ses voisins maghrébins à savoir la Mauritanie et l’Algérie, dont les frontières sont bien reconnues et certifiées par l’ONU, qui reconnaît par voie de conséquence les frontières héritées de l’indépendance. Pour ce qui est des frontières algéro-marocaines, les deux pays avait signé les accords de Skhirat sur le bornage des frontières entre les deux pays, ratifiés par la partie algérienne, à l’opposé de la partie marocaine qui demeure otage de sa politique expansionniste, confirmée par la guerre des sables en 1963 et l’agression marocaine contre le Sud Algérien, une année après l’indépendance de l’Algérie, chèrement acquis .

    De Benkirane à Raissouni

    L’année dernière, l’ancien chef du gouvernement marocain et président du parti islamiste du PJD, s’était attaqué à l’Algérie, en revendiquant Tindouf et Bechar, pour occulter l’allégeance de son parti politique au diktat sioniste, sachant que le signataire de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en décembre 2020,n’est autre que Saadeddine El Othmani, qui affirmait quatre mois auparavant que son parti ne trahira jamais la cause palestinienne.

    Ahmed Raissouni lui emboîte le pas, et tente de prendre en otage l’Union internationale des Oulemas Musulmans, à l’instar de son commandeur qui réduira à néant le Comité d’Al Qods qu’il préside et qui reste muette face à l’agression sioniste des Lieux Saints de l’Islam à Al Qods et au génocide des palestiniens, enfants , vieillards et femmes dans la bande de Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés.

    L’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de Raissouni

    Dans un communiqué qui vient d’être diffusé, l’Union Internationale des Oulémas Musulmans se démarque de l’attitude et des propos tenus par Ahmed Raissouni, et fera savoir, que les propos exprimés n’engagent que son auteur. Ce dernier est accusé même de soutenir le terrorisme international à l’origine des drames en Libye, Syrie et Yémen. Voir: https://www.facebook.com/watch/?extid=WA-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C-GK2C&v=5691824347508641

    Le Maroc sous tutorat sioniste

    Le prédicateur marocain qui appelle à une nouvelle marche d’occupation des territoires sahraouis, mauritaniens et une partie du territoire algérien, est-t-il au courant que son Commandeur, vient d’autoriser les sionistes à acquérir des terres au Maroc, conformément à la stratégie du régime d’Apartheid de se procurer une terre de rechange, si les sionistes seront chassés des territoires palestiniens occupés. Raissouni devrait se réveiller de son extase de sujet larbin de sa majesté, pour constater de visu l’implantation de colonies sionistes sur la terre du président du Comité d’Al Qods. Et pour en savoir plus, il devra faire une virée de Tafilalt, relevant d’Errachidia.

    L’entité sioniste et le Maroc et la stratégie expansionniste

    L’entité sioniste et le Maroc se partagent un point fondamental en commun, à savoir que les deux entités ne disposent pas de constitutions, délimitant leurs frontières géographiques, à l’opposé de tous les pays du monde dont leurs ressortissant connaissent bien les frontières respectives de leurs Etats. L’entité sioniste ambitionne de bâtir le Grand Israel, en colonisant le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Irak et même l’Egypte, alors que son allié marocain rêve du Sahara Occidental, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et une partie de l’Algérie.

    Mehdi Messaoudi

    Algérie54, 16/08/2022

    #Maroc #Algérie #Raïssouni #Sahara_Occidental

  • Algérie: La FAF s’oppose à l’amendement de l’Article 4

    Algérie: La FAF s’oppose à l’amendement de l’Article 4

    Algérie, FAF, CAF, football, Article 4, Maroc, Sahara Occidental,

    La délégation de la Fédération algérienne de football (FAF), emmenée par le Président Djahid ZEFIZEF, qui était accompagné de M. Djamel MERBOUT, Vice-président de la FAF et Président de la Commission des finances, et M. Mounir D’BICHI, secrétaire général de l’instance fédéral, est de retour sur Alger après avoir pris part à la 44ème Assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football (CAF) qui s’est déroulée mercredi 10 août 2022 dans la belle ville d’Arusha, en Tanzanie.

    Lors de cette session, les membres de l’assemblée générale ont examiné plusieurs points inscrits à un ordre du jour bien chargé ;

    Le président de la CAF, Dr Patrice MOTSEPE a rappelé dans son intervention introductive le ‘’Plan d’action CAF 2021 – 2025’’, prôné par la nouvelle équipe dirigeante, porteur de changements et de réformes fondamentaux, les retombées positives de la dernière CAN TotalEnergies – Cameroun 2021, tout en s’inclinant à la mémoire des victimes de la malheureuse bousculade d’Olembe, d’où la nécessité d’avoir, partout sur le continent, des stades sécurisés et aux standards admis par les instances du football.

    Sur le plan financier, le Président de la CAF a souligné les progrès réalisés par le football continental en matière des prize money des différentes compétitions de la CAF et des dotations ainsi que leurs redistributions.

    La 44ème AGO de la CAF a également abordé d’autres dossiers, comme le partenariat entre la CAF et la FIFA dans le cadre du ‘’Projet ‘’Star de l’arbitrage’’, visant à réformer et améliorer de manière substantielle le niveau des arbitres sur le continent, la poursuite de l’introduction de la VAR pour atteindre un maximum de pénétration dans les différentes compétitions ; la problématique des stades pour les mettre en conformité avec les normes requises par la CAF et la FIFA, et enfin le lancement de la nouvelle et lucrative compétition : ‘l’Africa Super League, dotée d’un prix de 100 millions de dollars.

    Pour sa part, le Président de la FAF a, lors d’une prise de parole, exprimé la position de la Fédération algérienne de football au sujet du projet d’amendement de l’article 4 des Statuts de la CAF, consigné dans le procès-verbal de la 43èmeAssemblée générale ordinaire, tenue à Rabat.

    Dans son intervention, le Président ZEFIZEF a mis l’accent sur le caractère éminemment et exclusivement politique de l’amendement de l’alinéa 1 de l’Article 4 qui porte sérieusement atteinte à l’image de marque de la CAF et qui risque d’entamer sa crédibilité auprès de la FIFA qui, tout comme la CAF d’ailleurs (Article 2.L), bannit rigoureusement toute interférence politique dans la gestion des instances footballistiques.

    La FAF a ainsi sollicité l’adhésion des membres de l’Assemblée générale pour que cette anomalie soit corrigée et annuler ainsi l’amendement de l’Article en question par la suppression de la phrase « dans un pays reconnu comme Etat indépendant et qui est membre de l’ONU ».

    A l’issue des travaux de cette assemblée générale, plusieurs présidents des associations membres se sont rapprochés de la délégation algérienne pour exprimer leur soutien et adhérer à sa démarche de préserver l’instance continentale du football de toute ingérence d’ordre politique.

    Le Président de la FAF a eu également plusieurs discussions en aparté avec le Président de la FIFA, M. Gianni INFANTINO, le Président de la CAF, Dr MOTSEPE, le secrétaire général, M. Mosengo-Omba VERON et bien d’autres personnalités du ballon-rond africain.

    Fédération algérienne de football, 12/08/2022

    #CAF #FAF #Football #Article4 #Maroc

  • Le mystérieux voyage en Algérie d’un avion officiel espagnol

    Le mystérieux voyage en Algérie d’un avion officiel espagnol

    Espagne, Algérie, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, gaz, Maroc,

    L’appareil est resté au total six heures sur le sol algérien

    Vol mystérieux d’un Falcon du gouvernement de Pedro Sánchez à destination de l’ Algérie au milieu de la crise diplomatique déclenchée entre ce pays et l’Espagne. Un avion DASSAULT Falcon 900 T.18-3 s’est envolé ce vendredi de la base aérienne de Torrejón de Ardoz vers Bilda, une ville d’Algérie .

    Le vol est parti à 11h06 et a atterri en Algérie à 12h20. Six heures plus tard, à 18h07 , le même avion a entrepris le voyage de retour, atterrissant à Madrid à 19h12, selon les données obtenues par L’OBJECTIF . Ce journal a contacté la Moncloa et les ministères de la Défense et de la Transition écologique pour savoir qui voyageait dans l’appareil officiel , mais n’a reçu de réponse d’aucun d’entre eux. Des Affaires étrangères, il a été précisé que José Manuel Albares et son « numéro deux », Ángeles Moreno , n’étaient pas dans l’avion .

    Ce voyage, qui n’était prévu dans aucune des prévisions des ministres du gouvernement de Pedro Sánchez -qui ne confirme ni n’infirme le voyage de l’avion-, se déroule au milieu de la crise du prix du gaz et de la menace d’un coupé dans l’approvisionnement de toute l’Europe par la Russie. Le vol arrive également deux mois après qu’Alger ait suspendu le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne .

    L’Espagne importe 42% de gaz algérien en moins
    Les importations de gaz en provenance d’Algérie ont chuté de 42% en glissement annuel sur la période janvier-juillet, tandis que les achats de cette matière première à la Russie ont augmenté de 15,6% et que les États-Unis se sont imposés comme le principal fournisseur, selon le dernier données publiées dans le Bulletin statistique Enagás de juillet.

    Le 8 juin, Alger a décidé de procéder à la suspension « immédiate » du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne . Le mouvement est arrivé le jour même où le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a justifié au Congrès le virage sur le Sahara pour protéger l’intégrité de Ceuta et Melilla.

    «Les autorités espagnoles ont mené une campagne pour justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridiques, morales et politiques en tant que puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarées remplies par les Nations unies », indique un communiqué publié par l’agence de presse algérienne APS.

    The Objective, 12/08/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #Maroc #Sahara_Occidental

  • CAF: Les africains contre l’article qui barre la route à la RASD

    CAF: Les africains contre l’article qui barre la route à la RASD

    CAF, Confédération africaine de football, Algérie, Sahara Occidental, sahraoui, Maroc, FAF,

    DROIT DU SAHARA OCCIDENTAL À REJOINDRE LA CAF : Plusieurs Fédérations adhèrent à la position de l’Algérie

    Plusieurs présidents de Fédérations de football en Afrique ont exprimé leur soutien à leur collègue algérien, Djahid Zefizef, pour annuler l’article qui barre la route à la Fédération de la République démocratique sahraouie de rejoindre la CAF.

    Cela s’est produit en marge de l’Assemblée générale de la Confédération africaine de football, dans sa 44e édition, en Tanzanie, mercredi dernier. Après l’intervention du président de la « FAF », Jahid Zefizef, demandant à la « CAF » d’annuler l’article en question qui a été inclus par le régime marocain de Mohammed VI, il y a deux ans, par le biais du président de l’Association de football, Faouzi Lekjaa, avec la complicité de l’ex-patron de la CAF, le Malgache Ahmed Ahmed.

    Il faut dire que la montée au créneau de l’Algérie pour remettre les pendules à l’heure, a été largement soutenue par les membres de l’AG de la CAF. La FAF en a d’ailleurs fait état à travers un communiqué qu’elle a publié sur son site officiel.

    ‘’A l’issue des travaux de cette assemblée générale, plusieurs présidents des associations membres se sont rapprochés de la délégation algérienne pour exprimer leur soutien et adhérer à sa démarche de préserver l’instance continentale du football de toute ingérence d’ordre politique.

    Le président de la FAF a eu également plusieurs discussions en aparté avec le président de la FIFA, M. Gianni Infantino, le président de la CAF, Dr Motsepe, le secrétaire général, M. Mosengo-Omba Veron et bien d’autres personnalités du ballon-rond africain’’, lit-on dans le communiqué. «On a voulu attirer l’attention», a déclaré, pour sa part, le président de la FAF, Djahid Zefizef à son retour au pays, après avoir accompli sa mission. L’homme fort actuel du football algérien, avec beaucoup de confiance, raconte que sa sortie a fait un tabac, d’autant plus que les membres de l’AG avec qui il a échangé ont trouvé le reproche algérien ‘’objectif’’.

    Ils étaient en effet très nombreux à venir l’accoster après les travaux pour lui manifester leur soutien, c’est le cas du controversé président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o, qui s’est rapproché de Zefizef après l’assemblée pour lui apporter tout le soutien de sa fédération ainsi que celui de son pays. La scène a même été immortalisée dans des photos prises par les accompagnateurs de l’ex-star du Barça, la rencontre a eu lieu d’ailleurs en présence de l’inévitable Rabah Madjer, invité d’honneur de la CAF qui a réussi à détendre l’atmosphère entre les deux camps, et faire comme si de rien n’était, car, comme l’a expliqué Zefizef, entre lui et Eto’o, c’était une brève rencontre, et les deux hommes n’ont pas parlé ‘’football’’ histoire de mettre un terme aux spéculations de la rue qui veulent encore entendre parler du fameux match de Blida fin mars dernier.

    Si l’AG a voté en faveur de l’exclusion de certains pays de la CAF, enfreignant toutes les lois de la CAF, de la FIFA et même de l’Union africaine, Motsepe pour sa part a promis d’étudier la demande, et peut-être d’y remédier, car, comme l’a dit Zefizef, la démarche est juste et objective.

    Hakim S.

    Le Courrier d’Algérie, 14/08/2022

    #CAF #FAF #Algérie #RASD #Sahara_Occidental #Sahraoui #Maroc

  • Sáhara Occidental: la peligrosa disputa entre Argelia y España

    Sahara Occidental, Marruecos, Argelia, España, Gas, Unión Europea, Rusia, Ucrania,

    Giorgio Cafiero

    La falta de un mediador en la crisis del Sáhara Occidental amenaza con dañar a largo plazo la relación de Argelia con la UE

    En los últimos años, más gobiernos occidentales y árabes se han movido hacia la adopción de las posiciones y narrativas de Marruecos sobre el conflicto del Sáhara Occidental.

    Esta tendencia enfurece a Argelia, el principal patrocinador estatal del Frente Polisario. En marzo pasado, España, el antiguo gobernante colonial del Sáhara Occidental, respaldó el plan de autonomía marroquí de 2007, alineando a Madrid con Rabat en esta disputa.

    El 8 de junio, los informes sugirieron que Argelia había suspendido el tratado de amistad y cooperación que firmó con España en 2002, aunque Argelia luego lo negó.

    Además, los informes que sugieren que Argelia había ido aún más lejos, suspendiendo las relaciones comerciales con España, también son falsos. Más bien, el estado argelino dejó de proporcionar servicios de cambio de divisas a las empresas argelinas involucradas en el comercio de bienes con España, lo que provocó la suspensión de casi todas las importaciones y exportaciones, excepto los contratos a largo plazo existentes, incluidas las importaciones de gas natural de España.

    Se consideró que la medida tenía la intención de castigar a España por abandonar la neutralidad con respecto al Sáhara Occidental, lo que Argel dijo que era una « violación de las obligaciones legales, morales y políticas [de Madrid] ».

    Dos opciones
    A raíz de la guerra en Ucrania, Italia y otros países de la UE comenzaron a ver a Argelia como un gigante energético que podría ayudarlos a deshacerse rápidamente de los hidrocarburos rusos. Dado que los países europeos probablemente se encontrarán más dependientes del petróleo y el gas de Argelia a medida que las tensiones entre Occidente y Rusia sigan siendo altas, los miembros de la UE deben considerar cuidadosamente los riesgos de las acciones que podrían alterar a Argel en medio de este entorno geopolítico actual.

    Tales circunstancias presentan a la UE, que oficialmente mantiene su neutralidad en el conflicto del Sáhara Occidental, con un dilema difícil, ya que el bloque de 27 miembros debe decidir cómo responder a esta disputa entre Argel y Madrid.

    La UE tiene dos opciones: podría emitir un comunicado increpando a Argelia -sin ir más lejos- y luego esperar a que se enfríen las tensiones. O el bloque podría expresar un alto nivel de solidaridad con España y presionar a Argel para que abandone sus tácticas de presión sobre Madrid.

    « Sospecho que la UE seguirá con España simplemente porque Argelia tiene la reputación de ser un país muy razonable », dijo a Middle East Eye Jalel Harchaoui, investigador especializado en Libia.

    Los países europeos ven a Argelia como un país que tradicionalmente evita la escalada de tensiones con los miembros de la UE. “Argelia no suele jugar deslealmente en este tipo de situaciones. Marruecos es más proclive a amenazar al Estado español -y a Europa indirectamente- con temas de seguridad y migración cuando no logra sus objetivos”, dijo a MEE Leticia Rodríguez, investigadora de la Universidad de Granada.

    “Entonces, ahora que los argelinos están expresando su enojo, la tentación para el bloque de la UE consistirá en ser bastante duro con Argelia y presentarla como una nación irrazonable porque se espera que se comporte de una manera muy agradable”, agregó Harchaoui.

    Preocupaciones de seguridad
    Vale la pena considerar las posibles ramificaciones de esta disputa diplomática desde el punto de vista de la cooperación en seguridad entre Argelia y la UE. En cuanto a los flujos migratorios y el seguimiento de los riesgos de seguridad, tanto Argelia como Marruecos intercambian información crítica con los países del sur de Europa.

    “Argelia es uno de los países más implicados en la lucha contra el terrorismo en el Sahel”, explicó Rodríguez. “La mitad de las operaciones realizadas en los últimos años han sido gracias a intercambios de información entre los servicios de inteligencia europeos y argelinos”.

    Destacado por la crisis de Ceuta de mayo de 2021, que afectó las relaciones marroquíes-españolas, los miembros de la UE nunca han dado por sentada la cooperación de Rabat.

    Según Harchaoui, la decisión de España de abandonar una postura neutral sobre el Sáhara Occidental probablemente se deba a los temores de que Marruecos la chantajee en lo que respecta a los flujos migratorios y otros temas.

    Pero los países europeos no tienen temores similares sobre Argelia. “A Argelia no le gusta usar el chantaje, usar lo que la gente en la diplomacia llama vinculación: ‘Si no me das esto, dejaré de darte eso’. No está en el ADN de Argelia », dijo Harchaoui.

    Incluso sin chantajear a los países europeos sobre el tema del Sáhara Occidental, la suspensión de Argelia de su tratado de 2002 con España es un avance significativo.

    Un ‘estado proxy’ de Rusia

    Consciente del empeoramiento de la inestabilidad geopolítica derivada de la guerra Rusia-Ucrania y la creciente bifurcación Este-Oeste, esta disputa se ha desarrollado justo cuando la demonización de los países africanos considerados « demasiado cercanos a Rusia » está creciendo en Occidente.

    Esto se extiende a Argelia. Existe una narrativa promovida y explotada por Marruecos para representar a Argel como en deuda con el Kremlin al afirmar que es un « estado proxy » ruso en el Magreb.

    Argelia y Rusia mantienen una “relación especial” arraigada en el período de la Guerra Fría. El país norteafricano compra la mayor parte de sus armas a Rusia. Moscú ha perdonado miles de millones de la deuda argelina y durante el movimiento de protesta de Argelia de 2019, el régimen recurrió al Kremlin en busca de apoyo.

    Además, dado que han aumentado las tensiones entre Argelia y Marruecos tras la entrada de Rabat en los Acuerdos de Abraham para la normalización árabe-israelí en 2020, Argelia ha considerado que su cooperación con Moscú es fundamental para contrarrestar la posición geopolítica de Marruecos en el Magreb.

    Pero Argelia está lejos de ser el « estado proxy » de Rusia: esto se ve subrayado por la negativa de Argel a permitir que los rusos establezcan una base naval en el país, así como por la profundización de las relaciones económicas y energéticas de Argelia con los adversarios europeos de Rusia.

    A principios de marzo, Argelia, a diferencia de Siria, no votó en contra de la resolución de la Asamblea General de la ONU redactada por Estados Unidos que condena la agresión de Rusia en Ucrania. En cambio, fue el único estado árabe que se abstuvo. Además, en la guerra civil de Libia de 2014-2021, Argelia no se alineó con la posición pro-Haftar de Rusia.

    Sin embargo, ese matiz se pierde en las audiencias occidentales en medio de gran parte del discurso sobre las relaciones entre Argelia y Rusia.

    Sin mediador
    “No hay un ejército de periodistas, propagandistas, trolls de las redes sociales o empresas de consultoría en Washington que defiendan la imagen de Argelia”, dijo Harchaoui. adicional.

    El conflicto del Sáhara Occidental carece actualmente de un mediador, lo cual es peligroso. Durante décadas, el apoyo de Estados Unidos a Marruecos amenazó sus pretensiones de ser un intermediario de paz neutral.

    Esto finalmente quedó claro en diciembre de 2020 cuando la administración Trump adoptó la posición de Rabat y reconoció la soberanía de Marruecos sobre el Sáhara Occidental. Hoy, la administración Biden parece tener toda la intención de mantener esta posición.

    España abandonó su neutralidad en marzo. Francia, Turquía y otros miembros de la OTAN no pueden servir como estados neutrales debido a sus posiciones a favor de Rabat. Con la crisis de Ucrania debilitando en gran medida la credibilidad de la ONU, la organización no está posicionada para ayudar a aliviar la crisis en el Sáhara Occidental.

    Como dijo Harchaoui: « Esta crisis probablemente empeorará antes de mejorar ».

    Giorgio Cafiero es el director ejecutivo de Gulf State Analytics (@GulfStateAnalyt), una consultora de riesgos geopolíticos con sede en Washington. Puedes seguirlo en Twitter @GiorgioCafiero

    Middle East Eye, 23/06/2022

    #Argelia #España #Marrcueos #Sahara_Occidental #Gas

  • El Djeïch : Messages du défilé militaire du 5 juillet

    El Djeïch : Messages du défilé militaire du 5 juillet

    Algérie, El Djeïch, ANP, Armée algérienne, défilé militaire, 60e anniversaire, Maroc, Sahara Occidental, Israël,

    L’impressionnant et historique défilé militaire organisé par l’Algérie, après plus de trente années d’interruption, à l’occasion des festivités célébrant le 60e anniversaire de l’Indépendance nationale, une occasion chère au cœur de chaque Algérien, est porteur de nombreux messages et significations. Comme l’a souligné Monsieur le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, ce défilé militaire est porteur d’une profonde signification, en ce qu’il a permis au peuple algérien de constater de lui-même «le professionnalisme et la grande maîtrise des sciences et des techniques militaires atteints par notre puissante armée. C’est un moment porteur également de significations de fidélité aux Martyrs et au message éternel de Novembre». Un des plus importants messages véhiculés par ce défilé est la cohésion totale entre le commandement politique et le commandement militaire sous l’autorité de Monsieur le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, et la confiance placée par ce dernier en l’institution militaire et en son commandement pour mener nos forces armées vers les plus hauts degrés de développement et de modernisation. Une Algérie qui va de l’avant à pas fermes vers le but tracé: la construction d’une Algérie forte, prospère, fidèle à nos vaillants Chouhada et à nos valeureux Moudjahidine.

    Le défilé militaire a fait montre des capacités dont dispose l’ANP tant du point de vue de la disponibilité de l’élément humain qualifié que de celui de l’armement ou encore du développement technologique et scientifique. Mieux encore, il traduit la forte volonté, le dévouement et les efforts intenses visant à atteindre les plus hauts niveaux de développement, sous un commandement militaire qui a fait de la compétence, du travail consciencieux et du dévouement un pilier sur lequel repose le développement de nos forces. A travers ce défilé militaire sans précédent, la solidité du lien Armée – Nation s’est manifestée par la présence massive du public qui n’a cessé de clamer «Vive l’Armée nationale populaire».

    Une image sublime qui reflète la mobilisation du peuple autour de son armée et sa reconnaissance pour les exploits qu’elle a réalisés pour que l’Algérie, avec toutes ses institutions républicaines, demeure forte et debout. De même, ce défilé a permis de conforter la confiance et la sérénité chez les citoyens, preuve que nos forces armées sont au plus haut niveau de disponibilité et tout à fait prêtes à faire face à toute menace éventuelle, quelle que soit sa nature ou son origine. En cela, ils n’en tirent que davantage d’orgueil et de fierté.

    La présence d’invités d’honneur de marque parmi les chefs d’Etat et les représentants de certains pays frères et amis au défilé militaire a également plus d’une signification, dont la plus importante est que l’Algérie est un pays de paix.

    Outre le fait de renforcer l’action internationale et régionale commune pour relever les défis auxquels est confrontée la région, elle est fidèle à ses positions immuables, en continuant de défendre les causes justes.

    Il ne fait pas de doute que la rencontre historique entre le Président palestinien et Ismaïl Haniyeh sur la terre des Chouhada et la présence du Président de la République arabe sahraouie démocratique rappellent à la communauté internationale que le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le continent africain et au Moyen-Orient passe inévitablement par l’exercice des deux peuples palestinien et sahraoui de leur droit à l’autodétermination, pour mettre fin à l’occupation de la Palestine par l’entité sioniste et du Sahara occidental par le Maroc.

    L’Algérie, avec son armée, est une force de paix dont la préoccupation est de relever le défi de la sécurité, conformément à la légitimité internationale. Sa puissance militaire est «vouée exclusivement à la défense de l’Algérie et à la protection de ses frontières et de sa souveraineté», comme n’a pas manqué de le souligner Monsieur le général d’armée, Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP. Ceci est l’autre message porté par ce défilé, loin de toute provocation, comme colporté par certains cercles et milieux hostiles à l’Algérie dans leurs lectures tendancieuses.

    El Djeïch nº 709, août 2022

    #Algérie #ANP #Armée_algérienne #Défilé_militaire #Maroc #Sahara_Occidental #Israël

  • Les ramifications croissantes du fossé maghrébin

    Les ramifications croissantes du fossé maghrébin

    Algérie, Maroc, Union Européenne, Gaz, Ukraine, Russie, Sahara Occidental, Espagne, Pedro Sanchez,

    Les retombées mondiales du conflit en Ukraine ont été particulièrement visibles dans le domaine de l’énergie, où les sanctions mises en place contre la Russie ont contraint l’Europe à chercher ailleurs ses approvisionnements énergétiques. Dans cette ruée vers le gaz, particulièrement controversée car elle reporte irrémédiablement des agendas ambitieux de sortie des énergies fossiles, les Etats membres européens ont déplacé leur attention de l’Est désormais turbulent, où le découplage économique avec Moscou semble inéluctable, vers le Sud, périphérie régionale la plus souvent négligée, et qui n’attire l’attention de Bruxelles et de Washington que lorsque des préoccupations urgentes en matière de sécurité deviennent trop impossibles à ignorer. Dans la plus récente poussée énergétique qui a emmené des diplomates étrangers, des dignitaires et des officiers de haut rang en tournée dans plusieurs capitales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord riches en pétrole, il y a un endroit qui a immédiatement été en tête de liste des plus destinations recherchées capables de compenser en partie la baisse des approvisionnements énergétiques en provenance de Russie : l’Algérie.

    Une opportunité incontournable

    Compte tenu de sa géographie et de ses infrastructures de gazoducs, l’Algérie est un partenaire de longue date de l’Europe dans le secteur de l’énergie. Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, le pays est un important producteur de pétrole et de gaz fortement tributaire des exportations d’hydrocarbures.[1] Par rapport à une Libye de plus en plus instable, où la dernière bifurcation politique a déjà eu un impact sur la fragile industrie pétrolière du pays, l’Algérie offre également des conditions beaucoup plus stables. L’époque du mouvement d’opposition Hirak, lorsque les manifestations de masse ont mis fin au régime du président Abdelaziz Bouteflika en 2019, semble révolue et l’opposition a été muselée par une combinaison de facteurs, notamment un virage autoritaire répressif et la décision des manifestants de suspendre les rassemblements à la suite de la pandémie de COVID-19. La brève transition, qui comprenait des changements cosmétiques à la constitution, une lutte instrumentale contre la corruption et des élections marquées par un faible taux de participation, a abouti à un changement de leadership qui a donné à l’ancien Premier ministre Abdelmajid Tebboune la présidence, tandis que le pouvoir réel repose fermement entre les mains de les militaires guidés par le général de division Saïd Chengriha.

    La transition politique a été caractérisée et partiellement entraînée par un ralentissement économique causé par la chute du pétrole de 2014, qui a considérablement érodé les réserves de change (passant de 121,9 milliards de dollars en octobre 2016 à 42 milliards de dollars en mars 2021). Cependant, la guerre en Ukraine a représenté un tournant, offrant à l’Algérie une occasion incontournable de réaliser ses ambitions pour devenir enfin un hub énergétique capable de satisfaire les exigences des partenaires européens cherchant désespérément à diversifier les approvisionnements en gaz loin de la Russie. Poussé par une demande mondiale plus élevée, le pic pétrolier relance la production pétrolière de l’Algérie, aidant à équilibrer le déficit budgétaire qu’Alger a accumulé au cours des dernières années.[2] La conjoncture économique favorable attire également des investissements directs étrangers (IDE) indispensables qui pourraient contribuer à moderniser une industrie pétrolière vieillissante et à renforcer la capacité de production. Dans ce contexte, les récents accords signés entre la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach et son homologue italien ENI sont particulièrement remarquables. Le protocole d’accord (MoU), signé à l’occasion de la visite de Tebboune à Rome et à Naples en mai 2022, devrait stimuler l’exploration gazière et le développement de l’hydrogène vert en Algérie, et prévoit un projet d’interconnexion électrique via des câbles sous-marins. [3] L’accord a également confirmé l’augmentation des exportations de gaz de l’Algérie vers l’Italie, passant de 22 milliards de mètres cubes (bcm) par an à 31 bcm, suite à un accord conclu en avril lors de la visite du Premier ministre italien Mario Draghi à Alger. Les 9 milliards de m3 supplémentaires de gaz supplémentaire par an (qui, selon le calendrier convenu, seront livrés d’ici 2023-2024) pousseront le gazoduc offshore transméditerranéen (TransMed) reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie à pleine capacité.

    La faille qui coupe les ailes de l’Algérie

    Les accords récents contribueront certainement à consolider la position de l’Algérie en tant que l’un des principaux fournisseurs d’énergie de l’Italie, contribuant à compenser la réduction de l’approvisionnement en gaz de Moscou. Cependant, cette réalisation remarquable ne suffira peut-être pas à réaliser les rêves de l’Algérie de jouer un rôle central dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe à partir de son flanc sud. Parallèlement à des années de sous-investissement dans l’industrie pétrolière, des obstacles politiques sont également susceptibles de limiter la capacité de l’Algérie à augmenter ses exportations de pétrole et de gaz. En effet, le renforcement des relations bilatérales entre Alger et Rome contraste fortement avec la détérioration des relations entre l’Algérie et l’Espagne, toutes deux engagées dans une querelle diplomatique exacerbée par les développements récents. La suspension du traité d’amitié et de coopération de 2002 n’est que la dernière étape d’une détérioration rapide des relations bilatérales principalement motivée par le ressentiment de l’Algérie envers le nouveau cap de politique étrangère fixé par le gouvernement espagnol sur le Sahara occidental, qui a jusqu’à présent été le point principal de discorde qui anime la compétition régionale entre l’Algérie et le Maroc. En effet, dans une décision surprenante annoncée en mars, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé que Madrid reconnaissait enfin le plan d’autonomie du Maroc pour la région contestée comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour résoudre le conflit, soutenant efficacement la position de Rabat.

    Le passage diplomatique d’une approche basée sur le respect des résolutions de l’ONU et du principe d’autodétermination au plan d’autonomie, sur lequel Rabat insiste depuis 2007, est en effet le résultat d’une année de vie dangereuse à travers l’étroit détroit de Gibraltar . L’origine du réalignement en cours doit en effet être recherchée dans une querelle diplomatique qui a opposé en avril 2021 Madrid à Rabat à la suite de l’hospitalisation du chef du Front populaire de libération de Saguia el-Hamra et Rio de Oro (Front Polisario, le groupe rebelle mouvement luttant pour l’indépendance du Sahara Occidental vis-à-vis du Maroc et soutenu par l’Algérie) Brahim Ghali en Espagne pour le COVID-19. Apparemment amené en Espagne par un avion algérien et sous un faux nom, Ghali a passé quelques semaines à l’hôpital de Logroño, provoquant de véhémentes manifestations à Rabat. L’augmentation sans précédent du nombre de migrants tentant d’entrer dans l’enclave espagnole de Ceuta en mai 2021 (avec plus de 9 000 entrées enregistrées en deux jours seulement, dont 1 500 enfants) ressemblait à une représaille inévitable après que des informations suggéraient que la police et les gardes-frontières marocains contrôles détendus.[4] Le nombre croissant de migrants arrivant en Espagne le long de la route de la Méditerranée occidentale a probablement convaincu la Moncloa de revenir sur sa position. Le limogeage de l’ancienne ministre des Affaires étrangères Maria Aranzaz « Arancha » Gonzalez Laya, qui a payé le prix de l’affaire Ghali, a certainement été un premier signe de la réélaboration de la politique du Sahara occidental en cours à Madrid depuis l’été dernier.

    L’épreuve décisive du Sahara occidental

    En intensifiant la pression migratoire vers Ceuta et Melilla, souvent la cible de la rhétorique irrédentiste de Rabat, le Maroc a touché une corde sensible dans le processus décisionnel espagnol, où le gouvernement de coalition minoritaire de Sanchez a récemment subi une pression croissante à la suite de révélations sur son utilisation du puissant logiciel espion Pegasus.[5] Il a également confirmé la confiance croissante du Maroc dans l’imposition de son programme, dont l’objectif principal est de rallier un soutien plus large pour légitimer ses revendications sur un Sahara occidental qui ressemble de plus en plus à un test décisif pour voir où se situent réellement les principaux partenaires dans un Maghreb reconfiguré et multipolaire. L’affirmation du Makhzen s’est certainement accrue après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur les territoires contestés en échange du rétablissement des relations diplomatiques entre Rabat et Israël. L’accord, conclu au crépuscule de l’administration Trump, représentait l’aboutissement d’une politique transactionnelle qui a poussé le Maroc sur le front de la normalisation établi après les accords d’Abraham, qui comprenait Bahreïn, Israël, le Soudan et les Émirats arabes unis. Dans le même temps, le nouveau cap des États-Unis sur le Sahara occidental, qui n’a pas été inversé par l’administration Biden, a certainement contribué à l’escalade militaire dans les territoires contestés, où le Front Polisario avait déjà déclaré la fin du cessez-le-feu le 13 novembre 2020 dans un contexte caractérisé par la reprise des combats dans la zone tampon de Guerguerate.

    L’effondrement d’un conflit gelé, qui s’est jusqu’à présent limité à des raids sporadiques du Polisario contre l’avant-poste des Forces Armées Royales (FAR, l’armée marocaine) et à des frappes aériennes et de drones marocains contre des combattants sahraouis, a réintroduit une nouvelle point chaud en Afrique du Nord. Conjuguée au conflit gelé en Libye et à la spirale de la violence djihadiste au Sahel, la reprise de la lutte au Sahara occidental risque de plonger toute la région nord-africaine dans une nouvelle saison de chaos, une décennie après les bouleversements politiques du printemps arabe. Le contrôle des dégâts a jusqu’à présent réussi à contenir les tensions, et les exercices militaires des deux côtés de la frontière (fermée depuis 1994) ressemblent plus à une posture qu’à de véritables menaces à la paix et à la sécurité de la région. Tant à Alger qu’à Rabat, il n’y a clairement aucun appétit pour une nouvelle guerre des sables ou un nouveau conflit sur le Sahara occidental. Le Maroc tire parti du changement de politique étrangère des États-Unis pour consolider sa position, poussant les partenaires européens à embarquer dans la reconnaissance de son contrôle territorial sur le territoire contesté. Dans le même temps, les difficultés intérieures ont certainement découragé l’Algérie d’utiliser son pouvoir dur pour soutenir le Polisario pour le moment. Cependant, alors que le régime cherche à consolider sa légitimité et que de nouveaux amendements constitutionnels permettent à l’Armée nationale populaire (ANP, l’armée algérienne) d’assumer une approche proactive dans la région, le Sahara occidental peut encore être une carte utile à jouer pour unir l’opinion publique contre un ennemi commun tout en détournant l’attention de problèmes nationaux plus urgents.

    La militarisation de tout

    De manière générale, les nouvelles générations en Algérie semblent beaucoup plus soucieuses d’accroître leur représentativité et d’instaurer un véritable système démocratique que de soutenir une cause qui plonge ses racines dans un passé très lointain et lointain. Pour cette raison, il apparaît de plus en plus évident que les tensions diplomatiques les plus récentes entre l’Algérie et le Maroc ont été beaucoup plus motivées par la tendance à la normalisation et la décision de Rabat de rétablir les liens avec Israël que par la reprise du conflit au Sahara Occidental. En effet, la décision d’Alger de resserrer les relations diplomatiques avec le Maroc est intervenue immédiatement après la visite du ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid à Rabat en août 2021. Il est intéressant de noter qu’à cette occasion, Lapid a déclaré que l’Algérie se rapprochait de l’Iran, un indication supplémentaire d’une politique étrangère élaborée en fonction de la constitution de nouveaux blocs régionaux issus du réalignement impulsé par le processus de normalisation. La remarque de Lapid a certainement contribué à la rupture diplomatique algéro-marocaine, dans un contexte marqué par l’escalade des tensions suite au soutien de Rabat à l’autodétermination de la région kabyle en Algérie, qui faisait le parallèle avec le soutien d’Alger au Polisario.[6]

    La nouvelle fracture maghrébine a également produit des externalités négatives qui sont allées au-delà du contexte local déjà clivant, notamment après la décision de l’Algérie de ne pas renouveler le contrat de 25 ans pour la fourniture de gaz au Portugal et à l’Espagne via le Maroc via le Gazoduc Maghreb-Europe (MEGP) . Le gazoduc de 12 milliards de m3 par an a cessé ses activités en octobre 2021, privant de fait le royaume alaouite de ses redevances d’une valeur de 0,5 milliard de m3 de gaz, qui représentaient la moitié de la consommation intérieure moyenne du Maroc par an. Alors que l’Algérie a confirmé qu’elle continuerait néanmoins à respecter son engagement d’approvisionner Madrid en gaz naturel via le gazoduc offshore Medgaz de 10,5 milliards de mètres cubes par an, et en stimulant l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis ses ports, la politique pétrolière est devenue la nouvelle frontière de l’affrontement entre les deux rivaux maghrébins.[7] Tout comme les pressions migratoires sur l’Espagne facilitées par Rabat lors de l’affaire Ghali, la décision de l’Algérie de fermer le MEGP pour punir le Maroc de s’être rapproché d’Israël s’inscrit dans ce qui a été décrit avec succès comme une militarisation de tout[8], dans laquelle les prétendants utilisent tous les moyens et toutes les mesures à l’exception de la guerre pour atteindre leurs objectifs stratégiques.

    A posteriori, la fermeture du MEGP pourrait bien être interprétée comme une blessure auto-infligée à l’Algérie, surtout en période de manne gazière. À y regarder de plus près, cependant, la hausse des prix sur le marché du pétrole cette année signifie que les revenus continueront à être importants, permettant également aux autorités algériennes de choisir de déplacer une partie de leurs approvisionnements en gaz des contrats à long terme les moins rentables vers les plus marché au comptant lucratif. Ayant déjà réduit de moitié le volume de gaz exporté vers l’Espagne avant l’actuelle querelle diplomatique avec Madrid, l’Algérie se sent certainement plus confiante pour trouver un juste équilibre entre la tentation de tout mettre en œuvre et de couper complètement l’approvisionnement en gaz de Madrid pour sa politique remaniée au Sahara Occidental et le maintien le flux constant de revenus entrant dans ses coffres. Les menaces d’augmentation du prix du gaz livré aux clients espagnols, proférées en avril par le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar, en sont un exemple et sont intervenues, pas par hasard, alors que les relations entre Alger et Madrid allaient de mal en pis. En effet, à cette époque, le Maroc et l’Espagne discutaient de la manière de détourner le flux de la MEGP pour fournir à Rabat du gaz naturel acheté sur les marchés internationaux. Les discussions ont mis Alger de plus en plus mal à l’aise, poussant le gouvernement algérien à menacer de résilier le contrat avec l’Espagne si le gaz naturel en provenance d’Algérie était détourné vers le Maroc.

    La ruée vers le gaz africain

    L’hybridation de la guerre transforme non seulement les États membres de l’UE en importateurs nets de la spirale du fossé maghrébin, mais pousse également leurs politiques pétrolières sur une trajectoire de collision, selon les différentes politiques adoptées sur la question du Sahara occidental. En outre, les ramifications de cette lutte pour la suprématie régionale s’étendent également au continent africain, où les politiques régionales d’Alger et de Rabat sont toujours empêtrées dans le jeu à somme nulle qui alimente déjà la détérioration de leurs relations bilatérales. En particulier, le secteur de l’énergie devient un champ de bataille, où la ruée vers le gaz africain s’est accélérée, notamment au lendemain du conflit en Ukraine. Le Maroc, par exemple, a accéléré ses plans à long terme pour rivaliser avec son voisin oriental, sur la base d’une stratégie ambitieuse qui ferait à terme de Rabat une puissance dans l’exportation de combustibles fossiles et d’énergies renouvelables. Dans le cadre de sa nouvelle politique africaine, soulignée par le retour de Rabat à l’Union africaine (UA) en 2017, le gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) de 5 560 km a récemment été accéléré suite à l’approbation du gouvernement d’Abuja. Le gazoduc serait une extension du gazoduc existant qui fournit du gaz nigérian au Bénin, au Ghana et au Togo depuis 2010. Le 2 juin, le gouvernement nigérian a chargé la Nigeria National Petroleum Company de conclure un accord avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour la construction du gazoduc, qui acheminera à terme le gaz nigérian vers l’Afrique de l’Ouest et le Maroc, et de là vers l’Europe également à partir de 2046.

    Fait intéressant, l’accélération est intervenue après les récents progrès réalisés par l’Algérie dans l’avancement d’un projet rival connu sous le nom de gazoduc transsaharien (TSGP). D’une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an, le TGSP est un projet de 4 128 km qui acheminerait à terme le gaz naturel du Nigéria vers l’Algérie via le Niger, renforçant la capacité d’Alger à satisfaire ses besoins intérieurs et à stimuler les exportations de gaz vers l’Europe. La déclaration de Niamey signée en février 2022 entre les ministres du pétrole algérien, nigérien et nigérian a relancé le projet, qui était en sommeil depuis plusieurs années en partie en raison de problèmes de sécurité concernant le pipeline transitant par une région sahélienne de plus en plus instable, où plusieurs groupes terroristes sont actifs. . Compte tenu de ses réserves abondantes, le Nigeria est évidemment bien placé pour fournir à l’Europe une quantité croissante de gaz naturel qui compenserait en partie l’approvisionnement réduit de la Russie en raison du conflit en cours en Ukraine. En outre, le NMGP et le TSGP seraient évidemment des instruments précieux pour satisfaire la demande intérieure croissante des États en développement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb. Le risque, cependant, est que ces projets de gazoducs soient victimes de l’approfondissement du fossé entre l’Algérie et le Maroc, qui oblige à la fois les exportateurs de pétrole et de gaz en Afrique (comme le Nigeria) et les importateurs d’énergie en Europe (comme l’Italie et l’Espagne) à naviguer un contexte hautement conflictuel et clivant, irradié par une rivalité régionale qui s’étend bien au-delà des frontières traditionnelles du Maghreb.

    Références

    [1] Selon les données de la Banque mondiale, sur la période 2015-2020, les exportations pétrolières algériennes représentaient 19 % du produit intérieur brut (PIB), 94 % des exportations totales et 40 % des recettes budgétaires : https://thedocs. worldbank.org/en/doc/65cf93926fdb3ea23b72f277fc249a72-0500042021/related/mpo-dza.pdf.

    [2] La production de pétrole est déjà passée de 175,9 millions de tonnes d’équivalent pétrole (tep) en 2020 à 185,2 millions en 2021, tandis que les recettes d’exportation sont passées de 20 milliards de dollars à 34,5 milliards de dollars. Voir, Francisco Serrano, « Higher Oil Prices are Giving Algeria’s Regime Breathing Room », 25 mai 2022, Middle East Institute, https://www.mei.edu/publications/higher-oil-prices-are-giving-algerias- régime-respiratoire.

    [3] La production de gaz dans les zones couvertes par le protocole d’accord devrait atteindre 3 milliards de mètres cubes (bcm) par an et contribuera à augmenter la capacité d’exportation de gaz de l’Algérie vers l’Italie. Le protocole d’accord couvre également l’évaluation technique et économique d’un projet d’hydrogène vert à Bir Rebaa Nord. Voir, « Le géant italien de l’énergie Eni signe un accord pour stimuler l’approvisionnement en gaz algérien », Al-Jazeera, 26 mai 2022, https://www.aljazeera.com/economy/2022/5/26/italys-power-giant-eni -encres-deal-pour-booster-les-importations-de-gaz-algeriennes.

    [4] Umberto Profazio, « Les relations Maroc-Europe atteignent un point d’inflexion », 6 septembre 2021, Institut international d’études stratégiques (IISS), https://www.iiss.org/blogs/analysis/2021/09/morocco -relations-européennes.

    [5] Le gouvernement a été accusé d’avoir utilisé le logiciel espion de la société israélienne NSO Group pour pirater les téléphones portables de personnalités politiques des mouvements indépendants de Catalogne. Les révélations, qui ont provoqué le limogeage de Paz Esteban (chef de l’agence de renseignement espagnole), ont également conduit à une tournure inattendue, après que le gouvernement a déclaré que les téléphones portables de Sanchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles avaient également été piratés par un tiers anonyme. faire la fête. Voir, Raphael Minder, « Spain Says Cell Phones of Prime Minister and Defence Minister Were Hacked », 2 mai 2022, New York Times, https://www.nytimes.com/2022/05/02/world/europe/spain -premier-ministre-pegasus-spyware.html. Les allégations selon lesquelles le Maroc aurait fréquemment utilisé Pegasus sont apparues l’année dernière mais ont toujours été démenties par Rabat.

    [6]Dans le même temps, Alger a décidé d’aller de l’avant avec l’inscription sur la liste noire du mouvement séparatiste pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et a blâmé le Maroc pour les incendies qui ont englouti la région agitée à l’est d’Alger au cours de l’été de l’année dernière .

    [7] Umberto Profazio, « Oil Politics Set to Worsen the Maghreb Rift », 29 septembre 2021, Fondation du Collège de défense de l’OTAN, https://www.natofoundation.org/maghreb/oil-politics-set-to-worsen-the -maghreb-rift/.

    [8] Mark Galeotti, The Weaponization of Everything : A Field Guide to the New Way of War (New Haven et Londres : Yale University Press, 2022).

    Dr. Umberto Profazio

    Trends, 11/08/2022

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #UE #Gaz #Espagne #Maghreb

  • Le Maroc continue de déverser les immigrants sur l’Espagne

    Le Maroc continue de déverser les immigrants sur l’Espagne

    Maroc, Espagne, Immigration, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    En dépit du revirement de la position du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez qui s’est honteusement aligné sur la politique coloniale du Maroc concernant la cause sahraoui, après avoir cédé au chantage du Makhzen qui a brandi la menace de l’immigration clandestine, les Marocains sont la première nationalité des immigrants illégaux en Espagne.

    En effet, selon le rapport du Commissariat général à l’immigration et aux frontières (CGEF), au 31 juillet 2022, 40% des immigrés clandestins rentrés en Espagne sont de nationalité marocaine et 85% d’entre eux ont emprunté les routes migratoires marocaines. C’est-à-dire qu’il est parti du Maroc.

    Le reste a emprunté la route qui relie le SAHEL aux îles Canaries, 1,16% l’ont fait au départ de la Mauritanie et 0,45% sont partis des ports du Sénégal.

    Dans le cas spécifique des îles Canaries, à l’heure actuelle, l’organisme révèle que «la majeure partie de l’immigration illégale se fait à partir du Maroc ou des côtes du Sahara occidental colonisé par les autorités marocaines». Dajla, Cabo Bojador, El Aaiún, Tan-Tan, Agadir ou Safi sont les routes marocaines d’où partent des milliers de Marocains vers l’archipel des Canaries.

    Plus de 17 000 immigrants illégaux sont arrivés En Espagne

    Concernant le nombre total d’immigrants illégaux qui sont entrés en Espagne jusqu’à présent cette année, le dernier rapport publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) détaille un total de 16 981 accès illégaux au territoire national au 31 juillet.

    Il faut ajouter ceux reflétés dans les dernières enquêtes policières consultées par ce moyen, si bien que le chiffre s’élève à plus de 17 000 immigrés illégaux jusqu’à présent cette année.

    Au cours de cette dernière semaine, l’un des itinéraires le plus utilisé a été celui qui relie l’Algérie à l’ archipel des Baléares.

    Jusqu’à présent, pour cette année, les îles Baléares comptent déjà un total de 859 accès, soit près de 50 % de plus que les 578 enregistrés à cette date en 2021.

    Les îles Baléares sont suivies par la province d’Alicante , qui a enregistré l’accès de 79 immigrants dans les eaux proches des villes de Calpe, Alicante, Santa Pola et Torrevieja au cours de la semaine dernière.

    De leur côté, Ceuta et Melilla ont détecté l’entrée de 11 et 7 immigrants illégaux, respectivement, au cours des sept derniers jours. Et dans les eaux de la province de Cadix, un total de 19 ont été interceptés le week-end dernier. Ils voyageaient à bord de deux bateaux en direction de la côte de la ville cadix de Tarifa.

    En bref, au 8 août, un total de 17 266 immigrants illégaux sont arrivés. L’augmentation de près de 50% (48%) détectée aux îles Baléares par rapport aux données de 2021 et l’augmentation des entrées illégales -plus de 28%- aux îles Canaries se distinguent, passant de 7 534 enregistrés l’année dernière à 9 670 comptabilisés par le HCR au 31 juillet.

    Fil d’Algérie, 10/08/2022

    #Maroc #Espagne #Immigration #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Le dangereux litige entre l’Algérie et l’Espagne sur le Sahara

    Le dangereux litige entre l’Algérie et l’Espagne sur le Sahara

    Sahara Occidental, Algérie, Union Européenne, Gaz, Espagne, Italie,

    Giorgio Cafiero

    L’absence de médiateur dans la crise du Sahara occidental risque, sur le long terme, de nuire aux relations entre l’Algérie et l’Union européenne

    Ces dernières années, les gouvernements occidentaux et arabes se sont rapprochés des positions et des discours du Maroc sur le conflit au Sahara occidental.

    Cette tendance suscite la colère de l’Algérie, principal soutien étatique du Front Polisario. En mars, l’Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a approuvé le plan d’autonomie marocain de 2007, alignant ainsi les positions de Madrid et Rabat.

    En réponse, l’Algérie a pris une série de mesures en guise de sanctions, puis, le 8 juin, a suspendu le traité d’amitié et de coopération signé avec l’Espagne en 2002, une information que l’Algérie a ensuite démentie. Il a par ailleurs été rapporté que l’Algérie serait allée encore plus loin en suspendant les relations commerciales avec l’Espagne, ce qui est faux.

    En revanche, l’État algérien a cessé de faciliter les opérations de change pour les entreprises algériennes pratiquant différents commerces de marchandises avec l’Espagne, ce qui a entraîné la suspension de la quasi-totalité des importations et exportations, à l’exception des contrats à long terme existants, notamment les importations espagnoles de gaz naturel.

    Cette décision est considérée comme une sanction contre l’Espagne pour avoir abandonné sa neutralité vis-à-vis du Sahara occidental, ce qui constitue selon Alger une « violation [des] obligations légales, morales et politiques » de Madrid.

    L’UE a deux options
    Dans le sillage de la guerre en Ukraine, l’Italie et d’autres pays de l’Union européenne (UE) ont commencé à considérer l’Algérie comme un géant de l’énergie qui pourrait les aider à se sevrer rapidement des hydrocarbures russes.

    Étant donné que les pays européens développeront probablement une plus grande dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz algériens, et alors que les tensions entre l’Occident et la Russie demeurent vives, les membres de l’UE doivent examiner attentivement les risques liés à des mesures susceptibles de contrarier Alger dans le contexte géopolitique actuel.

    Ces circonstances placent l’UE, qui maintient officiellement sa neutralité dans le conflit au Sahara occidental, face à un dilemme délicat, puisque le bloc de 27 membres doit convenir de la réponse à apporter à ce litige entre Alger et Madrid.

    L’UE a deux options : elle pourrait publier un communiqué pour réprimander l’Algérie – sans aller plus loin – et attendre que les tensions se calment. Autrement, le bloc pourrait exprimer une forte solidarité avec l’Espagne et faire pression sur Alger en vue d’un abandon de ses moyens de pression sur Madrid.

    « J’imagine que l’UE préférera l’Espagne, simplement parce que l’Algérie a la réputation d’être un pays très raisonnable », indique à Middle East Eye Jalel Harchaoui, chercheur spécialiste de la Libye.

    Les pays européens considèrent l’Algérie comme un pays qui évite traditionnellement l’escalade des tensions avec les membres de l’UE.

    « En général, dans de telles situations, l’Algérie ne se montre pas déloyale. Le Maroc est plus enclin à menacer l’État espagnol – et l’Europe indirectement – avec des questions liées à la sécurité et aux flux migratoires lorsqu’il ne répond pas aux objectifs [de Rabat] », explique à MEE Leticia Rodriguez, chercheuse à l’université de Grenade.

    « Ainsi, maintenant que les Algériens expriment leur colère, le bloc européen sera tenté de se montrer assez dur envers l’Algérie en la dépeignant comme une nation déraisonnable parce qu’on attend d’elle une très bonne attitude », ajoute Jalel Harchaoui.

    Il convient d’examiner les ramifications potentielles de cette querelle diplomatique du point de vue de la coopération entre l’Algérie et l’UE en matière de sécurité.

    En ce qui concerne les flux migratoires et la surveillance des risques sécuritaires, l’Algérie comme le Maroc échangent des informations cruciales avec les pays d’Europe du Sud.

    « L’Algérie est l’un des pays les plus impliqués dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », précise Leticia Rodriguez. « La moitié des opérations menées ces dernières années l’ont été grâce à des échanges d’informations entre les services de renseignement européens et algériens. »

    Comme l’a souligné la crise de Ceuta en mai 2021, qui a mis à mal les relations entre le Maroc et l’Espagne, les membres de l’UE n’ont jamais considéré la coopération de Rabat comme acquise.

    Relation avec la Russie
    Selon Jalel Harchaoui, la décision de l’Espagne d’abandonner sa position de neutralité au Sahara occidental est probablement liée à la crainte d’un chantage du Maroc autour des flux migratoires et d’autres questions.

    En revanche, les pays européens n’ont pas les mêmes craintes vis-à-vis de l’Algérie. « L’Algérie n’aime pas utiliser le chantage, ce que l’on appelle “linkage” dans le milieu de la diplomatie : “Si vous ne me donnez pas ceci, j’arrêterai de vous donner cela.” Ce n’est pas dans l’ADN de l’Algérie », souligne Jalel Harchaoui.

    Même sans faire de chantage aux pays européens sur la question du Sahara occidental, la suspension par l’Algérie de son traité de 2002 avec l’Espagne est un développement significatif.

    Compte tenu de l’instabilité géopolitique croissante résultant de la guerre en Ukraine et de l’accroissement du clivage est-ouest, cette querelle se déroule dans un contexte où la diabolisation des pays africains jugés « trop proches de la Russie » s’intensifie en Occident.

    L’Algérie et la Russie entretiennent effectivement une relation spéciale remontant à la guerre froide.

    Le pays d’Afrique du Nord achète la plupart de ses armes à la Russie. Moscou a effacé 4,7 milliards de dettes algériennes et lors du mouvement de protestation de 2019 en Algérie, le régime s’est tourné vers le Kremlin pour obtenir un soutien.

    Il existe par ailleurs un discours, vendu et exploité par le Maroc, qui affirme qu’Alger est redevable envers le Kremlin et constitue un « intermédiaire » de la Russie au Maghreb.

    Par ailleurs, compte tenu de la recrudescence des tensions entre l’Algérie et le Maroc à la suite de l’adhésion de Rabat aux accords d’Abraham en vue d’une normalisation israélo-arabe en 2020, l’Algérie a considéré sa coopération avec Moscou comme essentielle pour contrer la position géopolitique du Maroc au Maghreb.

    Néanmoins, l’Algérie est loin d’être un « intermédiaire » de la Russie, comme le soulignent le refus d’Alger d’autoriser les Russes à établir une base navale sur son territoire et l’approfondissement des relations économiques et énergétiques entre l’Algérie et les adversaires européens de la Russie.

    Début mars, l’Algérie – au contraire de la Syrie – n’a pas voté contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies rédigée par les États-Unis et condamnant l’agression russe en Ukraine. Elle a été le seul État arabe à s’abstenir. De plus, dans la guerre civile libyenne de 2014 à 2021, l’Algérie n’a pas suivi la position pro-Haftar de la Russie.

    Pourtant, cette nuance ne parvient pas aux spectateurs occidentaux dans le discours sur les relations russo-algériennes.

    L’absence de médiateur
    « Il n’y a pas d’armée de journalistes, de propagandistes, de trolls ou de sociétés de conseil à Washington pour défendre l’image de l’Algérie », poursuit Jalel Harchaoui, qui ajoute que l’Algérie ne dispose pas des lobbies et du soft power que l’on attribue davantage à des pays comme Israël, le Maroc et les Émirats arabes unis.

    Le conflit au Sahara occidental manque actuellement d’un médiateur, ce qui présente un danger. Pendant des décennies, le soutien des États-Unis au Maroc a menacé leurs prétentions à servir de médiateur neutre en vue de la paix.

    Les choses ont fini par être claires en décembre 2020 lorsque l’administration Trump a adopté la position de Rabat et reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Aujourd’hui, l’administration Biden semble avoir la ferme intention de maintenir cette position.

    L’Espagne a renoncé à sa neutralité en mars. La France, la Turquie et d’autres pays membres de l’OTAN ne peuvent pas servir d’États neutres compte tenu de leurs positions pro-Rabat.

    Avec la crise ukrainienne qui affaiblit considérablement la crédibilité de l’ONU, cette dernière n’est pas en mesure de contribuer à la résolution de la crise au Sahara occidental. Ainsi, comme l’affirme Jalel Harchaoui, « cette crise va probablement s’aggraver avant que les choses ne s’améliorent ».

    – Giorgio Cafiero est le PDG de Gulf State Analytics (@GulfStateAnalyt), une société de conseil en risques géopolitiques basée à Washington. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @GiorgioCafiero.

    Middle East Eye, 10/08/2022

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