Étiquette : Sahara Occidental

  • Maroc. La bérézina du Makhzen

    Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, African Lion,

    Il subit trois revers internationaux en l’espace d’une semaine
    Le Pentagone lui retire l’organisation des manoeuvres «African Lion», il échoue à contrer l’Algérie dans le Trans-Saharian Gas-Pipeline et enfin, il reçoit un coup de massue de l’ONG Human Rights Watch.

    Hocine NEFFAH

    En l’espace de quelques jours, le Makhzen reçoit trois gifles. La première est en rapport avec l’annonce faite, mardi dernier, par le général Stephen J.Townsend, commandant en chef du Commandement des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique, selon lequel le Congrès a exigé de l’Africom de déplacer le lieu des manoeuvres militaires «African Lion» du Maroc vers un autre pays du continent africain. Un véritable coup de massue pour le Maroc qui a exploité médiatiquement ces manoeuvres de manière éhontée allant jusqu’à les brandir comme menaces directes contre l’Algérie.

    Le royaume vient de découvrir à ses dépens que la bouée de sauvetage était trouée. Le parapluie américain n’est pas destiné à bomber le torse devant son voisin algérien, comme il ne servirait pas à justifier éternellement l’occupation illégale des territoires sahraouis et, surtout, à asservir ce peuple qui aspire à son autodétermination. Le deuxième revers subi par le Maroc tient à la construction du gazoduc, baptisé Trans-Saharian Gas-Pipeline (Tsgp). Ce vaste projet de transport de gaz, qui relie le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger sur une route d’une longueur d’environ 4000 km est le projet du siècle en Afrique. Il va ouvrir de grandes perspectives économiques aux trois pays, renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et accroître fortement le rôle de l’Algérie au plan géostratégique. C’est justement ce rôle qui dérange au plus haut point le Maroc, qui a usé sa riche cagnotte en lobbyings afin de faire avorter le projet. Peine perdue. C’était sans compter sur la justesses de la démarche algérienne qui a privilégié la réalpolik et la stabilité régionale.

    Enfin, la troisième gifle émane de l’ONG Human Rights Watch qui a chargé le régime marocain du Makhzen. Cette organisation internationale a dénoncé les autorités marocaines qui excellent dans la répression des opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains. Human Rights Watch a envoyé un rapport à l’adresse de la communauté internationale où elle dénonce les pratiques inhumaines et les méthodes de torture exercées par le régime du Makhzen. Le rapport de 143 pages de l’ONG Human Rights Watch a disséqué les pratiques des autorités marocaines en rapport avec la répression et le mode opératoire adopté pour faire taire les opposants politiques et tous ceux qui s’élèvent contre la situation désastreuse qui impacte le Maroc en général. «Ce rapport est extrêmement accablant. Sur la base d’informations recoupées et documentées», a déclaré Amar Belani, envoyé spécial, chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb.

    Pour Belani, «ce revers met à nu le visage hideux du système sauvagement répressif du Makhzen». Il a ajouté qu’aux yeux du monde, «le Maroc et son écosystème répressif -secondé par certains médias spécialisés dans le harcèlement, l’invective et la diffamation- est clairement mis à l’index et est sommé de respecter ses obligations internationales en matière de droits humains». Encore une fois, le vernis prétendûment démocratique d’un système moyenâgeux et les plaidoyers factices et mensongers développés par le Cndh et ses démembrements régionaux (notamment dans le territoire occupé du Sahara occidental) ont volé en éclats.

    L’intitulé du rapport rédigé par l’ONG Human Rights Watch explique et démontre les techniques sournoises du Makhzen par un ouvrage intitulé: de «D’une manière ou d’une autre, ils t’auront: Manuel des techniques de répression au Maroc» (sic). Il s’agit bel et bien d’une répression méthodique conçue et orchestrée sur ordre des hautes autorités du régime marocain. Le rapport décrit les atrocités subies par les opposants marocains, soulignant que «ces techniques, lorsqu’elles sont employées en combinaison, forment un écosystème de répression visant non seulement à museler les voix critiques, mais aussi à effrayer tous les détracteurs potentiels de l’État. La communauté internationale devrait ouvrir les yeux, voir la répression pour ce qu’elle est et exiger qu’elle cesse», rapporte l’ONG Human Rights Watch dans son rapport adressé à l’ONU. Le régime marocain du Makhzen est accablé par des rapports multiples émanant de plusieurs organisations internationales qui traitent de la défense des droits humains et des militants politiques que ce soit à l’intérieur du Maroc ou à l’extérieur, comme c’est le cas pour les militants de la cause du peuple sahraoui.

    L’affaire des migrants africains est un cas flagrant quant aux pratiques répressives et criminelles des autorités marocaines à l’adresse des migrants étrangers et du peuple marocain qui croupit sous la torture et le chantage des plus ahurissants.

    Le Makhzen est honni à l’intérieur et à l’extérieur, c’est la conséquence d’une politique suicidaire qui régente le royaume «chérifien» et ses accointances avec l’entité sioniste qui aggravent sa posture aux niveaux interne et international.

    L’Expression, 30/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Etats_Unis #African_Lion

  • Maroc-Algérie : L’ultime dérobade de Mohamed VI

    Maroc, Algérie, Mohammed VI, Sahara Occidental, discours du roi, Fête du Trône,

    Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Mohammed VI vient de lancer un appel à l’Algérie pour la réouverture des frontières entre les deux pays. Profitant, samedi, de l’occasion de la fête du trône, le monarque marocain« souhaite » que les frontières « (…) se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…)». Un énième appel qui risque d’être sans écho puisque l’Algérie est décidée de tenir ses frontières fermées. Et ce n’est sûrement pas les « avances » du Makhzen qui vont changer quelque chose même si le roi Mohamed VI affirme vouloir « assurer » « (…) le peuple marocain de (sa) ferme volonté de trouver une issue à la situation actuelle et de favoriser le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples » ou d’aspirer « à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales (…)».

    Le vin est tiré et il faut le boire. Et l’Algérie qui conditionnait la réconciliation avec le Maroc et « le retour à l’ordre qui prévalait avant 1994 » d’abord par « la présentation d’excuses officielles de la part du royaume chérifien » a désormais d’autres exigences. Auparavant, le Président Tebboune, dans une interview accordée au magazine le Point et à la chaine française FR24, affirme que « les frontières entre l’Algérie et le Maroc resteront fermées en raison de la campagne hostile menée contre l’Algérie par le régime marocain » et d’ajouter qu’« On ne peut ouvrir les frontières avec un vis-à-vis qui vous agresse quotidiennement ». Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les actes hostiles du Makhzen envers l’Algérie se sont multipliés et ont gagné en intensité pour atteindre une dimension inédite, notamment après la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste dans le cadre des accords d’Abraham.

    Depuis, les évènements se sont précipités et les choses ont évolués dans le mauvais sens. Le royaume chérifien a réussi à multiplier ses tares et n’a eu de cesse d’afficher son hostilité à l’Algérie. En mauvais voisin, le monarque marocain compte d’un simple appel lancé effacer le lourd passif entre son pays et l’Algérie. L’ardoise est si lourde et faire amende honorable ne suffit plus.

    Une hostilité grandissante

    Il y a eu d’abord l’accusation gratuite de l’Algérie dans l’attentat de Marrakech suivie de l’imposition de visa aux Algériens au milieu des années 90, suscitant des tensions diplomatiques entre les deux pays. Des tensions qui ont persisté, malgré quelques périodes de détente. Mais plus récemment, l’hostilité du Makhzen envers l’Algérie a mené à des agressions en bonne et due forme. Les attaques menées par le représentant du régime marocain à l’ONU, Omar Hilal, soutenant le mouvement terroriste du MAK ou encore ses tentatives d’impliquer notre pays en tant que partie prenante dans le conflit du Sahara occidental en sont l’une des facettes. L’attitude belliqueuse du Makhzen n’a fait que s’affirmer depuis la normalisation avec l’entité sioniste.

    Le lobbying du Maroc en faveur d’Israël pour l’introduire au sein de l’Union africaine et susciter des divisions au sein de l’organisation panafricaine est un sérieux grief que l’on peut reprocher au palais royal. Or, celui-ci ne s’est pas arrêté à ce stade. Le fait qu’il ait permis au ministre des affaires étrangères de l’entité sioniste, Yaïr Lapid, de proférer des menaces à l’encontre de l’Algérie à partir de Rabat, est non seulement inédit mais totalement inexcusable. Sans oublier le fait que le régime marocain se soit investi dans une coopération militaire et de renseignement avec Israël avec pour objectif l’instauration d’une base militaire sioniste à la frontière, ce qui revient à amener l’ennemi à nos portes. Que dire de la guerre hybride que le Makhzen mène activement contre l’Algérie, tantôt en recourant à l’espionnage par le biais du logiciel Pegasus, tantôt par le recours à l’arme de la drogue, un autre par la cyberguerre menée par le moyen du piratage des sites nationaux et la désinformation alimentée sur les réseaux sociaux ou par le biais de centaines de sites créés et financés à cet effet. Mais le Makhzen a franchi le Rubicon lorsqu’il a commandité le meurtre de trois chauffeurs algériens à la frontière mauritanienne par le biais d’un drone de l’armée marocaine. Autant d’hostilités qu’on ne peut balayer d’un revers de la main et accepter de fumer le calumet de la paix. Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Un discours destiné à la consommation interne

    Le fait que Mohamed VI évoque une nouvelle fois la réouverture des frontières relève d’une tentative désespérée de justifier les difficultés économiques marocaines par le seul facteur de la fermeture des ces dernières. C’est en cela que le Dhoubab électronique makhzenien a mené campagne ces derniers jours pour susciter de la sympathie envers des Marocains accablés par la crise qui chercheraient à traverser la frontière pour entrer en Algérie.

    Et dans son discours le roi Mohamed VI associe la crise que traverse son pays à la fermeture des frontières. « (…) Notre ferme engagement à améliorer la situation socio-économique de notre pays n’a d’égal que notre souci constant de gérer les priorités qui sont les siennes aux niveaux régional et international. Notre souhait est que ces frontières se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…) », argua-t-il. Il est clair que le message du roi du Maroc contenu dans son discours de samedi à l’occasion de la fête du trône est beaucoup plus destiné à la consommation interne afin de détourner l’attention du peuple marocain qui bat le pavé depuis quelques mois et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

    La crise multiple qui secoue le royaume chérifien est sans précédent et découle de la gestion chaotique de la pandémie, de la corruption et des conflits d’intérêts au sommet. En plus d’être économique et sociale, celle-ci révèle une dimension politique générée par la normalisation avec l’entité sioniste que les Marocains contestent et considèrent comme une atteinte à leur dignité. Cette royale dérobade sous forme d’invitation à l’Algérie afin de mettre fin au conflit et ouvrir une nouvelle page est loin de duper par son manque de sincérité et sa sournoiserie.

    A bien lire, Mohammed VI tente de détourner les regards de ses sujets et éluder la revendication socio économique de la rue marocaine en leur présentant notre pays comme la cause principale de leurs tracas. Une autre façon machiavélique de diaboliser l’Algérie, « l’ennemi par qui arrivent tous les malheurs des marocains » et susciter l’empathie des citoyens marocains afin de les cristalliser autour d’un roi malade, symbole d’un régime finissant. La ruse est au Makhzen ce qu’est la langue fourchue est au serpent. Le roi du Maroc qui feint « la fraternité » est conscient qu’il est allé loin dans son animosité envers l’Algérie. Et « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise » disait le vieil adage.

    Azzedine Belferag

    La Sentinelle, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Ukraine : Brahim Saadoun, victime du conflit du Sahara

    Ukraine, Maroc, Russie, Brahim Saadoun, Sahara Occidental,

    Selon Le Monde qui cite ses amis ukrainiens, Brahim Saadoun était « tombé amoureux de l’Ukraine » et voulait rendre la pareille à ce pays qui lui a tant donné » en s’engageant dans l’armée de ce pays à l’automne 2021. C’est dans l’uniforme de la 36e brigade d’infanterie de marine de Marioupol qu’il a été capturé en avril dernier dans le Donbass, précise-t-il.

    D’après le journal français, cette triple condamnation à mort a, en revanche, été qualifiée de « crime de guerre » par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, tandis que la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné à Moscou de surseoir à l’exécution de Brahim Saadoun.

    De la part de Rabat, c’est le silence radio. « La seule déclaration officielle est venue de l’ambassade du Maroc à Kiev : elle s’est limitée à confirmer que Brahim Saadoun portait « l’uniforme de l’armée d’État ukrainienne » lors de sa capture, ajoutant qu’il « était actuellement emprisonné par une entité que ni l’ONU ni le Maroc ne reconnaissent ». Une telle absence de reconnaissance des autorités de facto de Donetsk justifie une forme de passivité officielle à Rabat, en termes d’assistance consulaire à Brahim Saadoun ». « Cette affaire est donc portée au Maroc par les seules organisations de défense des droits de l’homme, alors que le père de Brahim Saadoun, policier à la retraite, a publiquement demandé la clémence du président russe Vladimir Poutine, sans recevoir aucune réponse du Kremlin », ajoute-t-il.

    Pour le quotidien gaulois, « l’embarras du Maroc, généralement plus prompt à défendre ses ressortissants à l’étranger, renvoie à l’ambiguïté de sa position sur le conflit ukrainien. Le Maroc a en effet décidé de ne pas participer au vote de l’Assemblée Générale qui, le 2 mars, a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Rabat n’a pas osé aller aussi loin, mais a souhaité, en ne participant pas à ce vote très symbolique, épargner la Russie, premier partenaire militaire de son rival algérien. Le Maroc, qui occupe la majeure partie de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, et qui en revendique l’intégralité, veut aussi s’épargner l’hostilité de Moscou au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est ainsi que de tels calculs diplomatiques pèsent sur le sort de Brahim Saadoun ».

    #Maroc #Ukraine #Russie #Brahim_Saadoun

  • African Lion lâche le Maroc

    African Lion, Maroc, Etats-Unis, exercices militaires, Sahara Occidental,

    Le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) est en train d’explorer d’autres lieux que le Maroc pour organiser les manœuvres « African lion », a annoncé mardi le général Stephen J. Townsend, Commandant en chef de ce Commandement.

    »La réponse la plus courte est oui. Nous sommes en train de le faire car le Congrès nous a demandé de déplacer ces exercices ou une grande partie des exercices vers d’autres lieux du continent », a déclaré le général Townsend en réponse à une question de savoir si l’Africom allait explorer d’autres lieux en Afrique pour organiser ces manœuvres, lors d’une conférence de presse en ligne.

    Il a dans le même sens expliqué que le nouveau budget de défense pour l’année fiscale 2022, adopté par le Congrès, exige que « nous nous penchions sur une diversification des exercices militaires et par diversification, il s’agit d’essayer de déplacer les exercices ou en tout cas certains éléments des exercices dans d’autres lieux du continent ».

    De nombreux membres du Congrès et des militaires américains avaient exigé du Pentagone de retirer du Maroc les exercices qui mettent en péril les intérêts américains avec des partenaires stratégiques, tout en exacerbant la tension dans la région du Maghreb.

    Le sénateur républicain Jim Inhofe a appelé cette semaine l’administration Biden à trouver un autre lieu pour organiser ces exercices militaires que le Maroc, en raison de l’ »absence de volonté et de sérieux » de Rabat pour résoudre la question du Sahara occidental.

    « Le Maroc n’a montré aucune volonté ni fait preuve de sérieux pour résoudre la question du Sahara occidental », a déploré Jim Inhofe dans une intervention publiée sur son compte Twitter, avant d’ajouter : « Les Etats-Unis devraient trouver un emplacement alternatif pour accueillir leur exercice militaire annuel qui se déroule chaque année au Maroc ».

    Par ailleurs, Jim Inhofe s’est dit « heureux » que les candidats pour diriger l’Africom et le commandement américain des opérations spéciales (US SO Command) « aient accepté de soutenir » son évaluation.

    #Maroc #African_Lion #Etats_Unis #Sahara_Occidental

  • Maroc : main tendue mais vide

    Maroc, Algérie, Israël, normalisation, Sahara Occidental,

    Dans un contexte de relations envenimées entre son pays et l’Algérie, et dans une intervention solennelle, samedi 30 juillet, le roi du Maroc s’est exprimé sur le sujet sur le ton de l’apaisement.

    Par Feriel Nourine

    «Les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente», a-t-il souligné.

    Son souhait, a-t-il affirmé, est que les «frontières» qui séparent les deux voisins «se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur et d’offrir un bel exemple de concorde aux autres peuples maghrébins».
    Dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, le monarque s’est adonné au rôle du réconciliateur maghrébin, exhortant «les Marocains à préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui les anime à l’égard (…) des frères algériens.

    A ces derniers, il a assuré «qu’en toute circonstance, le Maroc et les Marocains se tiendront toujours à leurs côtés» : des mots de sympathie et de fraternité dont la sémantique rappelle celle qu’il a utilisée l’année dernière, pour la même occasion et le même anniversaire de son accession au trône.

    Dans les deux textes, c’est «le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples» qui sont mis en avant suivant un rituel protocolaire bien rodé, mais sans relation, cette fois, avec la réalité bien compliquée et pleine de menaces de la relation entre Alger et Rabat. Un bilatéral qui était jusqu’au 24 août 2021, date de l’interruption des relations par l’Algérie de ses relations avec le Maroc après son rapprochement stratégique avec Israël, marqué par le «cheveu de Muawiya» et le souci d’éviter toute rupture malgré les oppositions de vues et d’intérêts. Mais qui, depuis bientôt une année, a viré au contentieux le plus noir, rappelant les tristes épisodes des années 1960 et 1970 quand le Palais ne s’embarrassait pas à étaler ses ambitions hégémoniques dans la sous-région.

    Depuis l’été 2021, aucun signe n’est venu des autorités marocaines confirmer une volonté de leur part d’inscrire ce discours dans la réalité. Bien au contraire, les relations entre les deux pays voisins se sont détériorées davantage, sous l’impact d’une série de provocations marocaines. Comment alors interpréter le discours de Mohamed VI appelant les hautes autorités algériennes à travailler «la main dans la main» pour un retour à la normale entre les deux pays ? Son appel à travailler la «main dans la main» et à l’établissement de relations normales entre «deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin» reste un discours à consommation interne destinée à une opinion marocaine agacée par la normalisation avec Israël et inquiétée par les développements négatifs que ce processus pourrait avoir à l’avenir. Il demeure sans autre contenu que celui de se montrer auprès des partenaires du royaume – et ils ne sont pas négligeables y compris dans le monde arabe – comme le bon voisin qui cherche la détente.

    Dans la réalité, c’est un prône sans contenu politique réel. C’est une démarche qui risque, néanmoins, de rester lettre morte auprès de la présidence algérienne, relève un observateur qui rappelle «l’attitude hostile et à tous les niveaux» de Rabat vis-à-vis de l’Algérie. La déclaration du roi du Maroc n’a même pas de valeur diplomatique, confirme le diplomate et ex-ministre, Abdelaziz Rahab. «Elle ne peut représenter un événement diplomatique ni ouvrir des perspectives», a-t-il affirmé dans un post sur sa page officielle Facebook, soulignant que «la tradition et les usages internationaux recommandent que la bonne volonté ou une offre de dialogue soient précédés de mesures conséquences, qualitatives et à la hauteur de l’objectif déclaré».

    Or, sur le terrain, la partie marocaine fait preuve d’une position allant à l’inverse de ces principes, constate M. Rahabi. Lequel voit dans le discours de Mohamed VI un jeu visant à faire endosser à «enfoncer l’Algérie et à réserver à son pays le beau rôle de la victime disposée à dialoguer».
    Dans cet objectif, «une fois encore, il rend l’Algérie responsable de l’échec de la construction maghrébine, du mauvais état des relations bilatérales et cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime mais disposé au dialogue», explique le diplomate.

    Mais, «bien au contraire, le Maroc officiel anime une opération de diabolisation de l’Algérie en la présentant comme un allié des puissances et groupes antioccidentaux et sa diplomatie comme hostile aux intérêts américains et européens dont il serait le meilleur défenseur», poursuit-il
    Sur le plan bilatéral, le Maroc poursuit «une stratégie franchement hostile à l’Algérie en cherchant à déprécier et à falsifier notre longue et riche histoire, à s’attaquer notamment, dans ses réseaux sociaux , à l’institution présidentielle qu’il désigne librement par ailleurs, comme l’interlocuteur privilégié et à mener une guerre systématique contre l’armée algérienne et son commandement», soutient encore l’intervenant, insistant sur le fait que «les conditions qui ont prévalu à la rupture entre les deux pays sont encore présentes et n’ont pas été évoquées par le roi».

    Ainsi donc en plus de la présence militaire au Sahara occidentale et de la normalisation opérée avec l’entité sioniste aux dépens de la cause palestinienne, le Makhzen continue à développer un jeu diplomatie malsain à l’égard de l’Algérie. Du coup, les propos de Mohamed VI ne sont que littérature. Au détriment des peuples algérien et marocain dont les liens de fraternité ne sont pas à prouver.

    Reporters, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Mohammed_VI

  • Maroc-Sahara: Le Pentagone enterre la décision de Trump!

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    C’est parce que le Maroc continue à dénier aux Sahraouis le droit à l’autodétermination, à défier la légalité internationale et vu que le Maroc compromet les intérêts américains avec des partenaires stratégiques et exacerbe la tension dans la région, le Pentagone décide de retirer définitivement l’exercice militaire African Lion du Royaume.

    Le Maroc, qui se gargarise d’avoir abrité depuis 18 ans maintenant l’exercice militaire conjoint « African Lion » en défiant le droit international au détriment du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, lorsqu’encore, par sa politique expansionniste aventureuse il met en péril la paix et la sécurité dans toute la région, ne sera entretenir cette illusion désormais. Le Maroc qui a joué sur son rapprochement officiel avec l’état sioniste conclu dans le cadre des Accords d’Abraham sous le parrainage de l’ex-Président américain pour se faire l’étoffe d’une puissance, a, à vrai dire, bâti sa supposée force sur un terrain de sable. Non seulement, les accords de normalisation lui ont porté un sale coup, mais l’actuelle administration américaine continue à abandonner peu à peu l’héritage empoisonné de Trump.

    Pour preuve, la dernière sortie publique du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique qui, interpellé par le Congrès à propos du danger que constitue le régime marocain sur la sécurité dans la région à travers sa politique défiant le droit international, décide de délocaliser l’African Lion sous d’autres cieux africains. Peu importe le pays d’accueil, pourvu qu’il ne sera plus question, à partir de 2023, de s’encombrer d’un partenaire marocain qui compromet sérieusement les intérêts stratégiques américains.
    En effet, lors d’une conférence de presse organisée ce mardi, le général Stephen J. Townsend, Commandant en chef de l’Africom, a fait savoir que le Commandement est en train d’explorer d’autres lieux que le territoire marocain pour organiser les manœuvres militaires African lion. Et la décision de retirer ou pas cet exercice conjoint est irréversible à croire les propos du chef de l’Africom qui affirme texto que « la réponse la plus courte » à cette question « est oui ». « Nous sommes en train de le faire car le Congrès nous a demandé de déplacer ces exercices ou une grande partie des exercices vers d’autres lieux du continent », a déclaré le général Townsend en réponse à une question de savoir si l’Africom lion allait explorer d’autres lieux en Afrique pour organiser ces manœuvres.

    Poursuivant, il a indiqué le nouveau budget de défense américaine pour l’année fiscale 2022, tel qu’il a été adopté par le Congrès, exige que « nous nous penchions sur une diversification des exercices militaires et par diversification, il s’agit d’essayer de déplacer les exercices ou en tout cas certains éléments des exercices dans d’autres lieux du continent ».

    C’est le cas en effet de le dire puisque de nombreux membres du Congrès et des militaires américains avaient exigé du Pentagone de retirer du Maroc les exercices African Lion qui compromettent les intérêts américains avec des partenaires stratégiques, tout en exacerbant la tension dans toute la région du Maghreb.

    Dont acte, le sénateur républicain Jim Inhofe qui, il y a une semaine, a appelé le Bureau Ovale à trouver un autre lieu pour organiser ces exercices que le royaume marocain. Cet influent sénateur dans l’establishment américain met en avant un argument de poids et la taille de la légalité internationale dans le dossier sahraoui. L’« absence de volonté et de sérieux » de Rabat pour résoudre la question du Sahara occidental. « Le Maroc « n’a montré aucune volonté ni fait preuve de sérieux pour résoudre la question du Sahara occidental », a déploré Jim Inhofe dans une intervention publiée sur son compte Twitter, avant d’ajouter : « Les Etats-Unis devraient trouver un emplacement alternatif pour accueillir leur exercice militaire annuel qui se déroule chaque année au Maroc ».
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 28/07/2022

    #Maroc #Etats_Unis #AFRICOM #African_Lion #Sahara_Occidental

  • Maroc-propagande: La carte de l’African Lion brûlée

    Maroc, African Lion, Etats-Unis, Sahara Occidental,

    Amar Belani au JI : « L’exploitation politique de African Lion par le Maroc est sérieusement affectée »
    Par S. Ould Brahim

    L’envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et du Maghreb au ministère des affaires étrangères, Amar Belani, a souligné dans un entretien au Jeune Indépendant que désormais « l’exploitation politique et médiatique de ces exercices par le Maroc est sérieusement et durablement affectée ».

    Le diplomate réagit, dans cet entretien, à l’annonce faite mardi par le général Stephen J.Townsend, commandant en chef du Commandement des Etats Unis d’Amérique pour l’Afrique que le Congrès a exigé de l’Africom de déplacer le lieu des manœuvres militaires « African Lion » du Maroc vers un autre pays sur le continent africain.

    Le Jeune Indépendant: Le Pentagone a décidé de déplacer les manœuvres de Lion Africa, conduite par l’Africom hors du Maroc, quelle lecture faite-vous de cette décision?

    Amar Belani: Tout d’abord, il faut rendre un vibrant hommage au sénateur James Inhofe, et ses autres collègues influents de la commission des forces armées, dont le sénateur Mike Rounds, pour leur ténacité et leur engagement actif en faveur de la décolonisation du Sahara occidental.

    Le Maroc doit se rendre à l’évidence que l’exploitation politique et médiatique éhontée de l’exercice militaire African Lion est sérieusement et durablement affectée par la tournure des débats qui ont eu lieu au cours de l’audience de confirmation des candidats à la direction du Commandement Afrique et du Commandement des opérations spéciales.

    Selon les différentes déclarations faites par les membres de la commission des forces armées du Senat américain, le Pentagone est appelé à plancher sur la diversification, la rotation et la recherche de lieux alternatifs pour les prochaines éditions du plus grand exercice militaire en Afrique même si quelques modules pratiques pourraient éventuellement se tenir, dans un cadre dérogatoire, sur le territoire du Maroc, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues.

    Le makhzen a toujours puisé autour de la tenue de ces exercices annuels pour se construire une puissance régionale factice. La diplomatie marocaine a longtemps usé et abusé de African Lion. Comment voyez-vous la suite étant donné que ces exercices se déroulaient pas loin d’un territoire occupé et en guerre, et dans une région sous tension ?

    Nonobstant les raisons géopolitiques et d’influence qui se recoupent avec cette volonté américaine de diversifier les sites et les pays hôtes de l’exercice en question, il est clair que les campagnes de propagande et de manipulation marocaines sur la prétendue « consécration de la reconnaissance américaine du Sahara marocain” comme le déclarait benoîtement l’ancien premier ministre marocain, El Otmani, sont désormais périmées.

    Le deuxième message important, est que le blocage planifié et systématique par le makhzen institutionnel du processus de règlement politique de la question du Sahara Occidental a un prix à payer, que les leviers de pression existent et que rien n’est gratuit en politique.

    Les conditions inacceptables posées, encore récemment, par le Maroc pour entraver le projet de visite de l’envoyé personnel, Staffan De Mistura, dans les villes occupées de Laayoune et Dakhla finiront par susciter davantage de pressions salutaires sur la partie qui veut résolument faire capoter les efforts du Secrétaire Général de l’ONU et de son envoyé personnel, afin de perpétuer le fait colonial dans un territoire occupé militairement en violation flagrante du droit international.

    Pensez-vous que le Maroc va activer ses réseaux et ses appuis pour faire capoter cette décision en vue de maintenir le statu quo dans la région que ce soit la tension avec l’Algérie ou le blocage sur la question sahraouie?

    Il est évident que ces lobbies, divers et variés, seront activement actionnés ; il est cependant prématuré d’en évaluer les résultats hypothétiques.

    Le Jeune Indépendant, 27 juil. 2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #African_Lion #Etats_Unis

  • Coup dur pour le Maroc: L’African Lion déménage

    Maroc, Etats-Unis, African Lion, Sahara Occidental,

    Le général Stephen J. Townsend, commandant de l’Africom, a confirmé que l’exercice militaire international African Lion ne se déroulerait plus au Maroc. Un retrait qui est à mettre sur les pressions exercées par le sénateur américain James Inhofe qui a dénoncé «le manque de sérieux et de volonté» de Rabat dans la résolution du conflit du Sahara Occidental.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) African Lion quitte le Maroc, la queue entre les jambes. Une décision confirmée, hier mardi, par le chef du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (USAFricom), le général Stephen J. Townsend, lors d’un point de presse animé par audioconférence. À la question d’une journaliste marocaine sur la recherche, par le département américain de la Défense, «d’un autre lieu pour l’exercice militaire African Lion», l’officier a indiqué : «La réponse courte est oui, en effet nous le faisons.» «Le Congrès a adopté la loi sur la Défense pour l’année fiscale 2022 qui exige que nous nous penchions sur une diversification des exercices militaires. Par diversification, il s’agit d’essayer de déplacer les exercices, en tout cas, certains éléments des exercices dans d’autres lieux du continent. Donc, nous nous sommes engagés à le faire, tout d’abord parce que nous croyons au contrôle civil de l’armée, nous respectons les leaders de notre gouvernement qui nous ont dit qu’il fallait le faire. Nous participons maintenant à cet effort. Nous essayons de trouver d’autres endroits où nous pourrons effectuer cet exercice African Lion, en tout cas, un volet de l’exercice», a-t-il dit.

    Cet exercice, où les Forces armées royales jouaient uniquement un rôle de figuration, lui donnait une fausse image de puissance régionale.

    Le général Stephen J. Townsend a donné l’impression de regretter que le Maroc soit privé de cet exercice qu’il accueille depuis sa création il y a 18 ans. « Il va être très difficile de trouver des pays en Afrique qui soient à la hauteur de ce qu’a pu réaliser le Maroc au cours de 18 ans. Cela va être très dur pour la première année de cette diversification. Donc voici la situation : on nous a demandé de diversifier mais le Maroc a été un partenaire d’excellence pour ces exercices, donc nous allons avancer comme cela », a-t-il dit. «Nous savons que le Maroc a une immense capacité à organiser ces exercices (…) Nous employions une approche où nous avons un pôle et une antenne, donc le pôle se trouvait au Maroc et l’antenne en Tunisie, avec 500 membres du personnel. Nous avions également une antenne au Sénégal et une antenne au Ghana. Nous allons explorer les manières de diversifier davantage l’exercice African Lion et j’aimerais beaucoup qu’il y ait davantage de pays africains qui se portent volontaires pour coorganiser certaines activités de l’exercice ou l’ensemble de l’exercice. Des évaluations vont être faites et des enquêtes vont être envoyées à cet effet et nous serons très heureux de diversifier cet exercice», a ajouté le commandant d’Africom dans son dernier point de presse de sa carrière de militaire puisqu’il a été admis à la retraite.

    C’est un coup dur pour le Maroc, notamment pour son armée, puisque cet exercice, où les Forces armées royales jouaient uniquement un rôle de figuration, lui donnait une fausse image de puissance régionale.

    Inhofe aux commandes

    En fait, la fin de la récréation a été sonnée par le sénateur de l’Oklahoma James Inhofe lors d’une audience de confirmation pour les candidats à la direction d’Africom et du Commandement des opérations spéciales Socom.

    «J’ai poussé (le département de la Défense) à chercher d’autres lieux pour l’exercice militaire annuel African Lion qui se déroulait auparavant au Maroc. Je suis heureux que (le secrétaire à la Défense Lloyd Austin) soit d’accord avec moi sur cette question», avait-il souligné, en précisant avoir obtenu l’accord de Lloyd Austin «lors d’une réunion privée».

    «Parce que le Maroc n’a montré aucune volonté de résoudre la question du Sahara Occidental, les États-Unis devraient évaluer des emplacements alternatifs pour y accueillir nos exercices militaires annuels.»

    Fervent défenseur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, James Inhofe a annoncé publiquement les raisons qui l’ont conduit à s’opposer au maintien du format actuel d’African Lion : «Pendant plus de cinq décennies, le peuple sahraoui a été soumis à des promesses non tenues et à des attaques vicieuses de la part du gouvernement marocain.» «Parce que le Maroc n’a montré aucune volonté de résoudre la question du Sahara Occidental, les États-Unis devraient évaluer des emplacements alternatifs pour y accueillir nos exercices militaires annuels. Je suis heureux que nos candidats pour diriger Africom et Socom aient accepté de soutenir cette évaluation», a ajouté Inhofe sur son compte Twitter.

    Le Soir d’Algérie, 27/07/2022

    #Maroc #African_Lion #Sahara_Occidental

  • La visite d’Aviv Kochavi au Maroc vue par un expert espagnol

    Maroc, Israël, Aviv Kochavi, Algérie, Palestine, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Dans une première historique, le chef de l’armée israélienne, le général Aviv Kochavi, est arrivé le 18 juillet au Maroc, pour une visite officielle. Il était accompagné du commandant de la coopération internationale de l’armée, le général Effie Defrin, et le chef de la division de recherche et du renseignement, le général Amit Saar.

    Le 19 juillet, il a été reçu par le ministre marocain de la Défense, le général Abdellatif Loudiyi. Il a ensuite rencontré son homologue marocain, le général Belkhir El Farouk et le chef du renseignement militaire, Brahim Hassani.

    L’état-major marocain a indiqué dans une note que Rabat avait exprimé «son intérêt à monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc». Sur le plan militaire, «cette visite a permis d’examiner les opportunités de développer davantage les axes de la coopération portant principalement sur la formation, le transfert de technologies ainsi que sur le partage d’expériences et d’expertises», ajoute-t-elle.

    Analyse de Carlos Ruiz Miguel, Professeur en droit constitutionnel et directeur du centre d’études sur le Sahara Occidental de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, à Madrid.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=w4VOUen8j0E&w=560&h=315]

    #Maroc #Israël #Aviv_Kochavi #Palestine #Algérie #Sahara_Occidental

  • Le Pentagone envisage de priver le Maroc de l’African Lion

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    Le Pentagone envisage de retirer le Maroc comme hôte du plus grand exercice militaire en Afrique

    Par Bryant Harris

    WASHINGTON – Le ministère de la Défense envisage d’autres sites pour le plus grand exercice militaire en Afrique, alors que le Sénat fait pression pour que le Maroc cesse d’être l’hôte annuel de ces exercices.

    Le sénateur James Inhofe, R-Okla, le membre le plus haut placé de la commission des services armés, a mené la charge contre le fait que le Maroc accueille l’exercice African Lion pour repousser son contrôle du Sahara occidental contesté.

    « Pendant plus de cinq décennies, le peuple sahraoui a été soumis à des promesses non tenues et à des attaques vicieuses de la part du gouvernement marocain », a déclaré M. Inhofe la semaine dernière lors d’une audience de confirmation pour les candidats à la direction du Commandement Afrique et du Commandement des opérations spéciales.

    « J’ai poussé [le ministère de la Défense] à chercher d’autres lieux pour l’exercice militaire annuel African Lion qui se déroulait auparavant au Maroc », a ajouté M. Inhofe. « Je suis heureux que [le secrétaire à la Défense Lloyd Austin] soit d’accord avec moi sur cette question ».

    Le bureau de Inhofe a déclaré à Defense News qu’il avait obtenu l’engagement de Austin, lors d’une réunion privée, d’examiner d’autres lieux pour l’exercice annuel, que les États-Unis et 10 pays partenaires mènent conjointement au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et au Ghana.

    Le rapport accompagnant la version du Sénat de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2023 demande également à Austin de « développer un plan de rotation des arrangements d’accueil et des lieux » de tous les exercices multilatéraux, y compris African Lion, dans le cadre de l’AFRICOM et de soumettre un rapport d’ici décembre.

    Le lieutenant-général Michael Langley et le lieutenant-général Bryan Fenton, nommés respectivement à la tête de l’AFRICOM et du SOCOM, ont déclaré à Inhofe, lors de leur audition de confirmation, qu’ils étaient d’accord pour trouver d’autres lieux pour les exercices African Lion.

    « Je vais assurer le suivi de cette question sérieuse », a déclaré Langley. « Je sais que le ministère de la Défense s’est penché sur la question. Je pense qu’il est temps de voir si le Maroc fait des progrès. »

    Inhofe a longtemps critiqué le contrôle du Maroc sur le Sahara occidental, qui oppose Rabat au Front Polisario soutenu par l’Algérie – un mouvement indépendantiste sahraoui.

    Il a qualifié de « choquant et profondément décevant » le fait que l’ancien président Donald Trump ait bouleversé des décennies de politique américaine en reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental au moment même où le Maroc signait les accords d’Abraham normalisant les liens avec Israël. Le président Joe Biden a laissé la politique de Trump intacte.

    L’ancien premier ministre marocain Saadeddine Othmani a tweeté l’année dernière que l’exercice du Lion d’Afrique, qui a lieu depuis près de deux décennies, « marque la consécration de la reconnaissance américaine du Sahara marocain. » Othamni a tweeté à l’époque qu’une partie des exercices de 2021 se déroulerait au Sahara occidental, mais a supprimé le tweet après qu’AFRICOM ait démenti que l’exercice se tienne dans le territoire contesté.

    Après cela, le Sénat a ajouté une disposition au NDAA 2022 interdisant aux forces américaines de participer à des exercices multilatéraux accueillis au Maroc, sauf si le secrétaire à la défense certifie que le pays est « engagé dans la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental. »

    Austin n’a pas fait cette certification pour les exercices de cette année, qui ont eu lieu le mois dernier, et a plutôt soumis une dérogation de sécurité nationale autorisée par la NDAA 2022 pour permettre aux exercices d’avoir lieu.

    « L’U.S. Africa Command continue d’explorer des alternatives pour diversifier davantage les lieux d’exercices multilatéraux et continue de consulter étroitement le ministère de la Défense et le département d’État pour assurer la pleine conformité avec les exigences futures, comme indiqué par la NDAA », a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense à Defense News dans un communiqué.

    Ni la version du Sénat ni celle de la Chambre des représentants de la NDAA 2023 ne contiennent le langage interdisant au Maroc d’accueillir des exercices dirigés par les États-Unis que le Congrès a ajouté au projet de loi de l’année dernière. Cependant, le rapport du Sénat accompagnant le projet de loi de cette année autorise 10 millions de dollars pour l’AFRICOM afin d’ »évaluer les lieux alternatifs et les arrangements d’accueil pour les exercices multilatéraux avec les partenaires africains. »

    « La commission estime en outre que la diversification des hôtes et des lieux de ces exercices peut aider le [ministère de la Défense] à élargir les partenariats en Afrique, à accroître les capacités des partenaires africains et à favoriser l’accès et l’influence des États-Unis sur le continent », indique le rapport.

    Parmi les autres exercices dirigés par l’AFRICOM, citons le Cutlass Express de la Marine près de la Corne de l’Afrique, l’Obangame Express sur la côte ouest de l’Afrique et le Phoenix Express en Méditerranée.

    Avec le départ à la retraite d’Inhofe à la fin de l’année, les Sahraouis vont perdre l’un de leurs plus puissants défenseurs au Capitole. Mais le statut du Maroc en tant qu’hôte clé de l’exercice African Lion pourrait rester en péril.

    Le Sénateur Mike Rounds, R-S.D., siège également au Comité des Services Armés et a indiqué lors de l’audition de confirmation de la semaine dernière qu’il a l’intention de continuer à pousser le Maroc sur sa politique du Sahara Occidental. Il a exprimé sa crainte que le conflit qui couvait depuis longtemps avec le Front Polisario puisse à nouveau dégénérer en guerre ouverte.

    « Cela pourrait être un baril de poudre », a déclaré Rounds. « Avec d’autres intérêts extérieurs qui amorcent la pompe, si nous ne parvenons pas à résoudre cette question, cela pourrait être un autre de ces points chauds qui ne disparaissent pas et un peu d’attention maintenant pourrait faire un long chemin. »

    DefenseNews, 25/07/2022

    #Maroc #African_Lion #James_Inhofe #Sahara_Occidental