Étiquette : Sahara Occidental

  • Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Fadel Breica, CNI, Brahim Ghali, espionnage, Pegasus,

    «Les renseignements marocains sont derrière la plainte déposée par Fadel Breika qui prétend avoir subi des tortures par le Front Polisario», précise le quotidien espagnol.

    Fadel Breika «s’est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis pour provoquer le commandement du Polisario et le pousser, ainsi, à le détenir», selon des sources médiatiques espagnoles qui affirment que les revenus de cet individu proviennent exclusivement des services marocains.

    Selon Publico, les deux rapports élaborés par les services de renseignements espagnols mettent en évidence la relation directe entre Breika et la Direction générale des études et de la documentation (DGED), relevant des services de renseignements marocains.

    D’après la lettre de l’avocat du SG du Polisario, M. Manuel Ollé, «ces rapports classifiés» prouvent que les «services de renseignements marocains ont recouru à une double stratégie (judiciaire et médiatique) pour harceler Ghali, limiter ses déplacements et obtenir le soutien de l’opinion publique espagnole vis-à-vis des affaires intentées à son encontre».

    Les deux rapports ont été établis en pleine crise déclenchée entre le Maroc et l’Espagne en mai 2021.

    Un rapport daté du 24 juin 2021 avait accusé Breika d’être membre de l’Initiative sahraouie pour le changement, avant de rallier le «Mouvement sahraoui pour la paix», «deux organisations vitrines pour les renseignements marocains», précise Publico.

    Le Maroc continue d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale.

    Il ne s’agit pas de l’unique scandale dévoilé par les médias espagnols, le quotidien El Pais ayant cité récemment dans son rapport des tentatives marocaines d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale au Sahara Occidental.

    Le quotidien a affirmé, dans ce sens, que «le mouvement sahraoui pour la paix» avait reçu, à l’instar de personnalités et d’autres organisations, des fonds colossaux des services de renseignements marocains pour faire la promotion des thèses coloniales (Maroc) au Sahara Occidental.

    Selon le quotidien espagnol, ledit mouvement fondé par l’ancien diplomate Hadj Ahmed est une simple couverture des activités des services de renseignements marocains.

    Parmi les actions menées par le mouvement en question en faveur du régime marocain, ses actions juridiques et médiatiques pendant le séjour du Président sahraoui en Espagne dans le cadre des soins médicaux.

    Les services de renseignements espagnols ont rappelé dans leur rapport que les services de renseignements marocains ont lancé une stratégie juridique et médiatique pendant le séjour de Ghali en Espagne, note le journal, précisant que l’objectif était de «déranger», voire «d’immobiliser» Ghali et de «créer une certaine opinion chez la presse espagnole à son égard».

    Le document établi en juin dernier, montre que Rabat a utilisé «plusieurs ressources, y compris économiques pour relancer toutes les plaintes et actions intentées contre le Front Polisario et son dirigeant devant la justice espagnole».

    APS

    La Nouvelle République, 14 juin 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #BrahimGhali #Espionnage #Pegasus #FadelBreica

  • Le conflit algéro-marocain s’étend comme une tache d’huile

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Maghreb, Etats-Unis, Israël, Grand Maroc, espionnage, Pegasus,

    Le Maghreb reste soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave encore, elle tient en otage de nombreux États de la région.
    KHADIJA MOHSEN-FINAN

    Le conflit entre l’Algérie et le Maroc ne date pas d’hier. Au départ, il s’agissait d’une frontière conçue par la France et beaucoup plus favorable à l’Algérie. Le Maroc s’est senti lésé et, dès 1956, a revendiqué une partie de ce territoire, arguant qu’il faisait partie du « Maroc historique ». Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne, ne s’y oppose pas, mais rencontre Hassan II en juillet 1961, et les deux signent un accord dans lequel ils s’engagent à renégocier le statut de la partie occidentale de l’Algérie une fois le pays devenu indépendant. Mais au moment de l’indépendance, un an plus tard, et avant même la ratification de l’accord, la coalition dirigée par Ben Bella, soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN), expulse Ferhat Abbas du gouvernement et refuse de restituer le territoire qui, selon la formule approuvée, avait été « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II s’est senti trahi, et dès lors, une rivalité sourde est née entre deux classes politiques, algérienne et marocaine, qui s’étaient auparavant montrées solidaires dans la lutte pour mettre fin à la colonisation française. Ben Bella veut se présenter comme le garant de tout le territoire hérité de la colonisation française, tandis que le Maroc se sent enfermé dans son territoire, beaucoup plus petit que celui de son voisin. Hassan a ensuite présenté la carte du Grand Maroc, conçue par le parti de l’Istiqlal, qui vise à faire comprendre que les frontières du Maroc sont définies en fonction de la loyauté manifestée au Sultan du Maroc à travers les âges. Entre les terres acquises avec  » le sang des martyrs  » et l’accent mis sur les droits historiques, s’amorce une longue confrontation entre deux conceptions du territoire, du droit et de l’histoire, avec l’opposition entre deux États et deux systèmes politiques radicalement différents dans le contexte international de la guerre froide : l’Algérie, proche de l’Union soviétique, et le Maroc, libéral et ouvertement porté vers les États-Unis et le monde occidental.

    À partir de 1975, le soutien de l’Algérie au Front Polisario, le mouvement indépendantiste né deux ans plus tôt pour récupérer l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, aggrave la tension déjà permanente entre Alger et Rabat. En d’autres termes, deux conflits se sont ajoutés et superposés : entre Alger et Rabat pour le leadership dans la région et celui du Sahara occidental, dernier conflit de décolonisation sur le continent africain. Ce mélange des deux conflits a rendu le conflit du Sahara impossible à résoudre, et en 1991, l’ONU a été chargée de trouver une solution.

    Le référendum d’autodétermination pour décider qui a la souveraineté sur le Sahara occidental, que le Front Polisario et l’Algérie souhaitaient et que le Maroc a accepté en 1981, est désormais impossible à organiser. Le Maroc ne voit aucune raison de risquer de perdre la souveraineté qu’il exerce déjà depuis 1975 sur 80 % du territoire sahraoui en le soumettant à une consultation ; d’abord parce qu’il ne reconnaît pas l’identité sahraouie. Depuis 2007, Rabat propose une autonomie au sein d’un Maroc souverain, mais l’autre partie rejette cette proposition.

    L’incapacité de l’ONU à résoudre ce conflit, faussé par le différend algéro-marocain, a conduit à la paralysie. Les deux parties belligérantes, chacune à sa manière, ont tenté de contourner le processus des Nations unies. Le Front Polisario a lancé une bataille juridique contre l’exploitation et la commercialisation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental. Par deux fois, en 2016 et 2018, la Cour européenne de justice lui a donné raison. Cependant, Rabat, grâce à sa capacité à faire pression sur la Commission européenne, a réussi à renégocier l’accord de pêche qui avait été invalidé après l’arrêt de la Cour européenne.

    Pour sa part, le Maroc utilise une stratégie différente. Son plan pour contourner l’ONU est d’amener le plus grand nombre possible d’Etats à reconnaître le Sahara Occidental comme marocain. Après avoir obtenu la reconnaissance de plusieurs États africains, il a remporté une victoire majeure en décembre 2020, lorsqu’il a signé un accord avec Donald Trump stipulant que Rabat normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le soutien inconditionnel de Washington à Rabat sur une question aussi sensible a déséquilibré la relation entre le Maroc et l’Algérie et introduit un nouvel acteur au Maghreb : Israël.

    Ce double parrainage américano-israélien transforme la situation régionale et donne le dessus à Rabat. L’Algérie, face à l’agressivité de ces grands bailleurs de fonds, a adopté une posture défensive en disant : « Nous avons le Mossad à nos portes ». La révélation de l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus donne raison à l’Algérie : 6 000 numéros de téléphone algériens ont été espionnés, dont ceux de membres de la classe politique.

    Le fait que la stratégie de Rabat ait porté ses fruits a encore irrité Alger. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont reconnu que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est sérieux et représente la meilleure issue possible à un conflit qui n’a que trop duré.

    Alger a réagi au succès du Maroc en utilisant son arme principale, le gaz. Le contrat entre Sonatrach et l’Organisation nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du Maroc, qui devait expirer fin octobre, n’a pas été renouvelé, et Madrid a reçu l’ordre de ne pas revendre de gaz algérien au Maroc. Mais l’Algérie va encore plus loin et, pour punir l’Espagne de son soutien au Maroc, a gelé le traité d’amitié et de coopération hispano-algérien signé en 2002.

    Plus de 60 ans se sont écoulés depuis l’indépendance, et le Maghreb est toujours soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave, elle prend en otage de nombreux Etats de la région et laisse le Maghreb en marge des grandes dynamiques des relations internationales.

    La guerre en Ukraine a mis en évidence l’anachronisme de ce différend. Les autorités des deux pays partagent les vues de Vladimir Poutine sur de nombreuses questions. Comme lui, ils pensent que le pouvoir reste sur le territoire. Lorsqu’ils s’arment de manière aussi disproportionnée et se menacent mutuellement, ils démontrent qu’ils pensent que la guerre n’est qu’une affaire de deux États et qu’elle n’affecte pas la société. Et ils croient que les alliances sont durables, alors qu’aujourd’hui elles ne sont que temporaires, autour de problèmes spécifiques.

    Khadija Mohsen-Finan est politologue et spécialiste du Maghreb.

    Traduction de María Luisa Rodríguez Tapia.

    El Pais, 13 JUIN 2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Maghreb #Israël #EtatsUnis #Pegasus #Espionnage

  • L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    Algérie, Espagne, Allemagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    Pour Berlin et Rome, les sanctions prises par l’Algérie contre l’Espagne n’affecteront nullement les relations entre Alger et Bruxelles.

    Il s’agit d’une nouvelle gifle au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez qui avait tenté d’impliquer l’Union Européenne dans son récent conflit diplomatique avec l’Algérie, né suite à l’alignement de Madrid à la position coloniale de Rabat sur la question de décolonisation au Sahara Occidental, en violation du droit international, dont celui affirmé par la Cour Européenne interdisant l’exploitation des territoires sahraouis occupés.

    Le premier désaveu européen de Madrid vient de Berlin via Katja Keul, secrétaire d’Etat allemand des affaires étrangères, reçue ce lundi par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. « L’Algérie est un acteur important dans la résolution des conflits régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il est donc important pour moi d’intensifier le dialogue politique avec les responsables algériens », a déclaré Keul, politiquement lié aux Verts. Et d’ajouter « Je proposerai au gouvernement algérien une coopération plus étroite pour développer nos relations énergétiques. Je suis convaincu que nous devons tirer davantage parti du potentiel des énergies renouvelables pour nos relations bilatérales ».

    Pour sa part, le ministère italien des affaires étrangères a annoncé ce lundi qu’il prépare activement la tenue de la rencontre de haut niveau intergouvernemental avec l’Algérie qui se tiendra le mois prochain, destinée à la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays. Selon la même source, le secrétaire général du ministère transalpin et l’ambassadeur d’Algérie à Rome ont abordé « la situation en Méditerranée, les conséquences de la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique et alimentaire ».

    Algérie54, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Allemagne #Italie

  • España desautorizada por Alemania, Italia y Francia

    España, Argelia, Alemania, Italia, Francia, Marruecos, Sahara Occidental, Pedro Sanchez

    Las sanciones adoptadas por Argelia contra España no afectarán a las relaciones entre Argel y Bruselas.

    Se trata de una nueva bofetada al gobierno español de Pedro Sánchez, que había intentado implicar a la Unión Europea en su reciente conflicto diplomático con Argelia, tras el alineamiento de Madrid con la posición colonial de Marruecos en la cuestión de la descolonización del Sáhara Occidental, en violación del derecho internacional, incluido el afirmado por el Tribunal Europeo que prohíbe la explotación de los territorios saharauis ocupados.

    La primera desautorización europea a Madrid llega desde Berlín a través de Katja Keul, secretaria de Estado alemana de Asuntos Exteriores, recibida este lunes por el jefe de la diplomacia argelina Ramtane Lamamra. « Argelia es un actor importante en la resolución de conflictos regionales en el norte y el oeste de África. Por eso es importante para mí intensificar el diálogo político con los funcionarios argelinos », dijo Keul, que tiene vínculos políticos con los Verdes. Y añadió: « Propondré al gobierno argelino una cooperación más estrecha para desarrollar nuestras relaciones energéticas. Estoy convencido de que debemos aprovechar más el potencial de las energías renovables para nuestras relaciones bilaterales.

    Por su parte, el Ministerio de Asuntos Exteriores italiano anunció el lunes que está preparando activamente la reunión intergubernamental de alto nivel con Argelia que se celebrará el próximo mes, con el fin de consolidar las relaciones políticas y económicas entre ambos países. Según la misma fuente, el Secretario General del Ministerio italiano y el Embajador argelino en Roma discutieron « la situación en el Mediterráneo, las consecuencias de la guerra en Ucrania, la energía y la seguridad alimentaria ».

    Argelia – Entrevista de Catherine Colonna con su homólogo (13 de junio de 2022)

    Según la página web des Ministerio francés de asuntos exteriores, Catherine Colonna, Ministra de Europa y Asuntos Exteriores, ha hablado el lunes por teléfono con su homólogo argelino, Ramtane Lamamra.

    Los dos ministros han afirmado su voluntad de continuar la dinámica positiva de las relaciones bilaterales entre Francia y Argelia, en todas sus dimensiones, con vistas a los próximos plazos bilaterales.

    Han debatido sobre los últimos acontecimientos en las relaciones argelino-españolas. La ministra subrayó su profundo apego a las buenas relaciones entre nuestros socios europeos y nuestros vecinos de la orilla sur del Mediterráneo y su confianza en que el diálogo nos permitirá superar los retos comunes.

    Los dos ministros hablaron de las crisis regionales, especialmente en Malí y Libia, donde la cooperación entre nuestros dos países es fundamental.

    #España #Argelia #Italia #Alemania #Francia #Marruecos #SaharaOccidental

  • Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie, Espagne, Russie, Ukraine, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Jsé Manuel Albares,

    La «main de Moscou» invoquée dans la crise avec l’Algérie : L’Espagne perd la tête

    Dans sa fuite en avant, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez s’est non seulement réfugié sous le parapluie de Bruxelles, mais aussi invoqué la «main de Moscou» pour tenter de mobiliser son pays contre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié entre les deux pays, et, de là, à défendre sa nouvelle position sur le Sahara occidental.

    La trouvaille d’Albares

    Pour une trouvaille, c’en est une. Sanchez et son chef de la diplomatie Albares, croyaient certainement avoir trouvé une parade, susceptible de les aider à recoller les morceaux de la coalition gouvernementale et la sauver du désastre politico-économique auquel elle fera face dans pas longtemps.

    Mais, la couleuvre est grosse à faire avaler, y compris dans son camp. Car, comment expliquer que l’Algérie ait subi la pression russe pour suspendre un Traité d’amitié ou pour rompre les contrats commerciaux, sans se faire démentir ? La réalité du terrain voudrait que l’on ait plutôt recours au gaz comme moyen de pression, un produit qui a acquis son importance stratégique à l’aune de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

    Or, de ce côté là, l’Algérie a rassuré par la voix de sa plus haute autorité politique que les contrats d’approvisionnement en gaz seront respectés. Mais, comme le ridicule ne tue point, le MAE espagnol a voulu faire avaler la couleuvre à son entourage, groupes parlementaires et chefs de partis en inventant de toutes pièces le complot russe qu’il a endossé à la communauté européenne. C’est en fait l’histoire de l’homme qui a vu l’ours. Parce que de «complot», il n’en était guerre question dans le dernier communiqué de l’ensemble européen, mais pour Albares uniquement qui le rapportait.

    Délirium

    A son retour de Bruxelles, le chef de la diplomatie espagnole a, en effet, insinué que Poutine a encouragé Alger à prendre des mesures contre les entreprises espagnoles, une hypothèse à laquelle les experts ne croient guère. Moscou entend « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’Otan à Madrid, a-t-il affirmé en citant des sources communautaires européennes, qui arguent du fait que «les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement.

    À son retour de Bruxelles, vendredi soir, en effet, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenté de rameuter tout le monde contre l’Algérie : groupes parlementaires et homme d’affaires espagnols ayant des intérêts en Algérie, entre autres. Lors de sa tournée téléphonique nocturne, il a déclaré avoir été informé lors de sa virée bruxelloise, où il a rencontré Valis Dombroyskis, vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, que l’Algérie avait été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment son tissu commercial.

    Difficile d’y croire puisque l’ambassade d’Algérie auprès de l’UE avait démenti vendredi dans sa réponse à la Commission européenne que le commerce avec l’Espagne avait été interdit. Mais, Albares n’a fourni aucune donnée précise sur l’impulsion supposée donnée par Moscou à Alger. Il a souligné que l’objectif du dirigeant russe, Vladimir Poutine, était, au fond, de briser l’UE par le sud, opposant l’Espagne à l’Italie. Ce pays où Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’Etat de trois jours à Rome en mai.

    Le ministre a fini par lâcher le morceau devant certains de ses interlocuteurs, qu’a défaut de soutenir le gouvernement face à l’Algérie, il réclamerait de l’aide pour les entreprises qui risquaient de perdre un marché et qui en 2019, avaient vendu des produits «made in Spain» pour 2,75 milliards d’euros, rapportent les médias espagnols. Une pirouette à laquelle personne ne croit, venant d’un chef de la diplomatie qualifié de tous les noms, au sein des couloirs des AE espagnols. «Voyou», «incendiaire» ou directement «incompétent», sont les quolibets qui collent désormais à Albares qui est qualifié de «risée de l’Europe», comme l’a affirmé un diplomate espagnol dans des déclarations au journal El Independiente.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 13 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Russie #Ukraine #OTAN #SaharaOccidental


  • Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

    Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Pauvre Pedro! Comme son compatriote Don Quichotte de la Mancha qui s’en est allé combattre des moulins à vent, Sanchez mène l’Espagne tout droit vers une embouchure infestée de harragas, un nouveau type de squales, vivant quelque part au pays de la fumette pas bien loin de Ceuta et Mellila.

    Bien que séparés par près de cinq siècles, le Don Quichotte des temps modernes croit lui aussi voir des êtres maléfiques au fin fond du désert supposé royal qu’il doit combattre pour protéger les « opprimés » du roi de la schnouff. Il ignorait, comme son compatriote, qu’il puisse exister une Nation, un État et un peuple sahraoui vivant paisiblement sur ses terres. Mais il faut déjà être lucide.

    Et tout comme le pauvre Hidalgo de la Mancha, Sanchez a la vue troublée par les effets toxiques du chanvre au point de se tromper de cible et d’amis. Il cessera jusqu’à entendre les cris de détresse de ses propres compatriotes navrés de perdre, par la faute de leur chimérique Don Quichotte, une belle amitié, une vraie celle-là.

    Mais le pauvre Pedro qui refuse d’entendre, d’écouter, préfère « lâcher la proie pour l’ombre » comme il se dit, et tant pis pour l’amitié des peuples ! Au royaume de la came tout est beau, tout est sublime, fût- ce un mirage.

    La Sentinelle, 09/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie-Espagne: Madrid est « le grand perdant »

    Algérie-Espagne: Madrid est « le grand perdant »

    Algérie, Espagne, PedroSanchez, Maroc, Sahara Occidental,

    MADRID- Le chercheur à l’Université de Séville (Espagne) et analyste politique, El-Bachir Mohamed Lahcène a affirmé que l’Espagne était « le grand perdant » après la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre les deux pays.

    M. Lahcène a précisé, dans un article, que le traité signé entre les deux parties en 2002 était l’accord « le plus important » dans les relations étrangères de l’Espagne -en dehors de ses relations avec l’OTAN et l’UE-, en ce sens qu’il constituait « un accord stratégique notamment en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et l’immigration ou encore les garde-frontières ».

    Il a rappelé que la décision de l’Algérie a coïncidé avec la comparution, pour la troisième fois, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez devant le Congrès, afin de s’expliquer sur son revirement vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, un revirement qui « a provoqué le mécontentement de l’opinion publique espagnole et de la classe politique qui exige désormais du responsable davantage de justifications par rapport à cette position qui n’a que terni l’image de l’Espagne ».

    Madrid estimait que « la question était sans importance et qu’elle allait passer inaperçue »- en ce sens que Sanchez et son ministre des Affaires étrangères avaient rassuré l’opinion publique espagnole que le revirement n’allait en aucun cas affecter les accords avec l’Algérie, a-t-il relevé.

    « Le gouvernement espagnol s’est toutefois retrouvé isolé en raison des fustigations qu’il a dues subir en plus du rejet de Sanchez par tous les groupes politiques au Parlement, y compris les partis de droite et les partis de la coalition. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol est contraint à faire face à la décision de l’Algérie », a soutenu El-Bachir Mohamed Lahcène.

    La classe politique espagnole a dénoncé la politique de Pedro Sanchez vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, où il a réitéré son soutien au sinistre « plan d’autonomie » du Maroc lors de sa dernière intervention au Congrès, portant un sérieux coup aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuant directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région.

    Le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur le conflit au Sahara occidental, a été « la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie », a regretté samedi le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo.

    De son côté, l’ancien Premier ministre José Maria Aznar a considéré que le gouvernement espagnol avait fait un pas « ridicule colossal » avec l’Algérie et laissé le pays dans une « situation délicate ».

    « Il est difficile de trouver une plus grande erreur dans la politique espagnole », en référence au revirement du gouvernement sur le Sahara occidental, a résumé celui qui, du côté de Madrid, avait signé le Traité d’amitié avec l’Algérie en 2002.

    Pour sa part, le parti Vox a appelé tout simplement à la démission de Pedro Sanchez, qui a « détérioré » les relations avec l’Algérie.

    APS

    #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #Maroc

  • Espagne: Ciudadanos qualifie Sanchez de danger public

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ciudadanos, Inés Arrimadas,

    La dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos, Inés Arrimadas, a qualifié, dimanche , le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, de «danger public», à la suite de son revirement dans le dossier du Sahara occidental et la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne.

    «La politique étrangère d’un pays est quelque chose qui n’appartient pas à un président du gouvernement, car c’est l’image de l’Espagne. Cela peut avoir des conséquences géopolitiques très graves», a déclaré Mme Arrimadas dans une interview publiée par La Razon, qualifiant Pedro Sanchez de «danger public à la Moncloa», siège du gouvernement. La cheffe du parti a averti que les conséquences du revirement de Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui et les «dommages» causés par son gouvernement dureront dans le temps, même après le départ de celui-ci.

    L’ensemble de la classe politique espagnole a dénoncé la politique de Pedro Sanchez vis-à-vis du conflit au Sahara occidental. Après que l’Algérie a décidé, mercredi dernier, de procéder à la suspension «immédiate» du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec Madrid, l’Exécutif espagnol s’est immédiatement plaint auprès de la Commission européenne.

    A ce propos, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a dénoncé dans un tweet le «deux poids, deux mesures» de Madrid.

    «L’Espagne eut aussi des raisons de se plaindre du Maroc (fermeture des douanes de Melilla, discrimination aux ports d’Andalousie, l’affaire d’espionnage Pegasus, etc.), mais elle ne le fit pas. Deux poids, 2 mesures?», s’est-il interrogé.

    Horizons, 12/06/2022

    #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #Maroc #Ciudadanos

  • Espionnage par le Maroc: Sanchez se mure dans le silence

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Espionnage, Pegasus,

    Espionnage par le Makhzen, tensions diplomatiques avec l’Algérie et revirement sur le Sahara occidental : Sanchez sommé de rendre des comptes !

    Le Gouvernement de Pedro Sanchez est sur la sellette. Les agissements de Pedro Sanchez, qui ont induit de grandes tensions entre l’Algérie et l’Espagne, inquiètent au plus haut point la classe politique espagnole.

    Le Parlement espagnol exige des comptes à Sanchez sur l’espionnage dont il a été la cible lui et son gouvernement par le biais du logiciel israélien Pegasus. Ils s’interrogent sur les données volées, dans ce contexte, par le Makhzen, et le rapport que cette affaire a avec le dernier revirement sur la question du Sahara occidental et les tensions diplomatiques avec l’Algérie. Cependant, Sanchez se mure dans le silence. Un silence qui lui vaut des critiques acerbes de la classe politique qui l’accuse de mener une politique qui va à l’encontre des intérêts de l’Espagne et la menace. D’ailleurs, la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos (parti des citoyens), Inés Arrimadas a accusé Sanchez d’être « un danger public». Dans une interview publiée hier par «La Razon (la Raison)», la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos a rappelé les règles à observer en tant que décideur, notamment en ce qui concerne les questions liées à la diplomatie étrangère.

    «La politique étrangère d’un pays est quelque chose qui n’appartient pas à un président du gouvernement», a-t-elle rappelé. Car, a-t-elle souligné, «il s’agit de l’image de l’Espagne». «Cela peut avoir des conséquences géopolitiques très graves», a-t-elle expliqué. «Les conséquences du revirement de Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui et les dommages causés par son gouvernement, dureront dans le temps, même après le départ de celui-ci », a-t-elle averti. Sanchez est en perte de terrain. Il est de plus en plus isolé. La classe politique espagnole affiche son mécontentement.

    Le prix d’une mauvaise gestion

    Samedi, le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo, a indiqué que «le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol concernant le conflit au Sahara occidental, est la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie». D’un ton acerbe, il a critiqué le gouvernement de Sanchez et lui impute la responsabilité «d’avoir porté un coup sans précédent à la politique étrangère de l’Espagne », regrettant que «ce sont les Espagnols qui iront payer les conséquences de cette mauvaise gestion».

    Le Figaro a récemment estimé que la convocation de «Sanchez au Parlement avait mis en évidence son isolement profond. Son seul soutien à ce sujet est sa formation politique, le Parti socialiste espagnol, force parlementaire, mais sans majorité absolue ». La Gauche radicale, UNIDAS Podemos (l’Unité) qui participe au gouvernement de Sanchez avec cinq portefeuilles ministériels, a vivement réagi en lâchant Sanchez, manifestant par là même son entière «solidarité avec les Sahraouis, conformément aux traditions politiques de la Gauche espagnole». Le porte-parole du parti, Pablo Eshenik, a pointé du doigt le Maroc, le qualifiant de «puissance occupante», tout en soutenant que «le peuple sahraoui était le peuple agressé», et appelé «à la nécessité de défendre la position du peuple agressé». «C’est aussi la position des Nations unies», a-t-il rappelé.

    Le Figaro a également souligné que Sanchez est au cœur des critiques de l’ensemble des partis de la droite espagnole. La porte-parole du Parti populaire, Coca Gamarra, a estimé que «ce que Pedro Sanchez a pris comme décision n’était pas la position du gouvernement, mais le point de vue de la personne dirigeant une partie du gouvernement, en disant que ce dernier n’avait ni le soutien ni le mandat pour changer la position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental». Désormais, Pedro Sanchez est aussi sommé de s’expliquer et dénoncer le chantage et l’espionnage marocains. Jeudi, le Parti populaire espagnol l’a appelé à reconnaître qu’il avait été victime de chantage par les services de renseignement marocains, plutôt que de justifier sa décision sur la question de la décolonisation au Sahara Occidental.

    Amar Malki

    La Sentinelle, 13/06/2022

    #Espagne #PedroSanchez #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus




  • Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Maroc, Sahara Occidental, droit international,

    Dans le conflit avec l’Espagne, l’Algérie a le droit international de son côté

    Cette semaine, nous avons été témoins de nouveaux malentendus sur la question du Sahara occidental. Depuis son retour sur la scène internationale en novembre 2020 en raison des incidents entre le Maroc et le Front Polisario au poste frontière de Guerguerat, le conflit autour des territoires sahraouis ne cesse de gagner en intensité et en présence médiatique. Depuis lors, les événements ont oscillé entre actions et réactions politiques et discussions sur le cadre juridique applicable.

    Dans des articles précédents, nous avons détaillé les différences entre la réponse offerte par le droit international à ce conflit, qui dure depuis plus de 47 ans, et les différentes actions politiques.

    Chronologiquement, depuis la rupture du cessez-le-feu due au non-respect des accords militaires par le Maroc, quatre étapes ont marqué le positionnement des différents acteurs :

    -La déclaration de Donald Trump de reconnaissance de la souveraineté sur le territoire.

    Assistance médicale en Espagne pour Brahim Gali, affecté par le covid-19.

    -La réaction diplomatique et migratoire du Maroc.

    -Le changement politique de la position du gouvernement espagnol sur les solutions possibles au conflit.

    Violations du droit international

    Ce changement de position n’affecte pas la nature du territoire du Sahara Occidental en tant que Territoire Non Autonome, ni le statut des parties. Toutefois, cela signifie que le gouvernement espagnol prend ses distances par rapport au droit international et à ses responsabilités légales en tant que puissance administrante du territoire. L’Association espagnole des professeurs de droit international public et de relations internationales (AEPDIRI) l’a rappelé au ministre Albares.

    -Cette association a souligné que ce changement entraîne plusieurs violations du droit international applicable au cas sahraoui en raison de :

    -Le non-respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel qu’énoncé dans de multiples résolutions des Nations Unies.

    -Non-respect de l’obligation de garantir la tenue du référendum d’autodétermination.

    -Ignorance des violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis, documentées et dénoncées par diverses organisations internationales.

    La réaction algérienne

    Après avoir clarifié les répercussions juridiques, il convient d’analyser la réaction de l’Algérie, qui a annoncé cette semaine la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération et le gel des échanges avec l’Espagne.

    Il ne s’agit pas de la première réaction algérienne au changement de position de l’Espagne, mais plutôt d’une mesure qui s’ajoute à des décisions antérieures telles que le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour consultations, ou la suspension des liaisons aériennes avec l’Espagne.

    Afin de comprendre comment ces actions s’inscrivent dans le cadre juridique international, nous examinerons en détail cette dernière mesure, qui a suscité un grand émoi médiatique, politique et juridique.

    Où en est l’autodétermination ?

    La décision du gouvernement espagnol de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental est une double violation du droit international. D’une part, il s’agit d’une violation grave d’un impératif général, et donc obligatoire pour tous les Etats, de respecter le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale, en l’occurrence le peuple sahraoui.

    Deuxièmement, la violation particulière de l’obligation qui lui incombe en tant que puissance administrante de l’ancienne colonie : garantir, précisément, l’exercice de l’autodétermination de son ancienne colonie. Cette obligation a été affirmée tant par la Cour internationale de justice que par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Le système juridique international n’est pas insensible à de tels manquements, surtout lorsqu’il s’agit de violations d’obligations découlant de normes impératives et dont les conséquences sont prévues. Ainsi, lorsque l’Espagne viole gravement une norme qui est un élément structurel de l’ordre juridique international, elle ne peut pas s’attendre à une absence de réaction.

    Au contraire, les règles internationales sur la responsabilité internationale pour fait illicite de l’État prévoient des conséquences lourdes et rapides pour les pays qui violent gravement une obligation découlant d’une norme impérative.

    Tous les États de la communauté internationale doivent, à partir du moment où ils ne respectent pas les règles, réagir pour obliger l’État à l’origine de ce comportement à les respecter. Ainsi, la violation flagrante et grave par l’Espagne du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que la reconnaissance des conséquences de l’invasion militaire du régime marocain, obligent tous les États à exiger que l’Espagne revienne à la légalité.

    Si cette demande n’est pas satisfaite, comme dans le cas du gouvernement espagnol, les États peuvent, et doivent, mettre en œuvre des mesures de pression pour forcer la cessation de ce comportement. Et nous disons « devrait » parce que les États sont tenus de préserver les principes clés de l’ordre international, et la passivité n’est pas une option.

    L’Algérie a le droit international de son côté.

    Ces mesures, connues sous le nom de contre-mesures (en réponse à un comportement illégal antérieur) ou, en termes plus familiers, de représailles, comprennent la possibilité de suspendre les accords antérieurs avec l’État non conforme. Ce droit et cette obligation ont été appliqués par le gouvernement algérien dans le strict respect du droit international. L’Espagne viole gravement le droit international et l’Algérie a l’obligation de réagir.

    L’Espagne n’ayant pas donné suite aux demandes de retour à la légalité de l’Algérie, la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne est une contre-mesure aussi légale que nécessaire et attendue. Les contre-mesures, pour être légales, doivent être réversibles, proportionnelles et exclure le recours à la force.

    La décision du gouvernement algérien est parfaitement conforme à ces critères : la reconnaissance immédiate par le gouvernement espagnol du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui suffit à le désactiver. Il ne s’agit que de la suspension d’un traité, elle est donc facilement réversible.

    Elle est également proportionnelle, dans la mesure où elle n’affecte pas l’ordre international. Contrairement à la décision de l’Espagne, elle protège les droits de l’homme de la population sahraouie et n’affecte pas ceux des citoyens espagnols.

    Mesures, contre-mesures, représailles

    L’impossibilité de prendre un territoire par la force devrait être aussi valable pour le Maroc que pour la Russie. Et il s’agit toujours de défendre un élément central du droit international. La suspension d’un traité bilatéral de coopération commerciale est évidemment loin d’atteindre le degré de gravité des actions de l’Espagne (ou du Maroc ou de la Russie).

    L’Espagne savait, ou aurait dû savoir, que jouer le jeu avec le régime marocain signifiait violer une règle structurelle de l’ordre international. Elle aurait également dû savoir que l’Algérie, un partenaire majeur de l’Espagne (grâce à l’Algérie, l’Espagne n’a pas été touchée par la crise du gaz qui affecte le reste de l’Europe), mais aussi du Sahara occidental, réagirait sévèrement.

    Les exigences et les menaces de l’Espagne et de l’UE envers le gouvernement algérien pour qu’il réactive les accords commerciaux sont en dehors de la légalité internationale, car il ne s’agit pas d’un acte unilatéral du pays du Maghreb, mais d’une réponse nécessaire à l’attaque flagrante et préalable de l’Espagne contre le droit international.

    L’Espagne et l’UE ne peuvent pas prendre de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Algérie car celle-ci n’a violé aucune norme internationale. L’État du Maghreb peut et doit mettre en œuvre des mesures de pression, qui sont légales, même si elles impliquent la rupture d’accords antérieurs, jusqu’à ce que l’Espagne abandonne sa position indéfendable d’alignement sur le Maroc. C’est la particularité des contre-mesures : elles permettent et tolèrent la violation de règles mineures pour parvenir à respecter des règles impératives.

    Pouvoir ou devoir

    Le régime marocain est politiquement puissant grâce au soutien des États-Unis, de la France et de l’Espagne, mais ses actions manquent de soutien juridique. Dans ce conflit, l’UE et l’Espagne sont du côté de la violation du droit international, tandis que l’Algérie se positionne comme un défenseur du droit international.

    L’Espagne doit immédiatement revenir au cadre juridique international. L’UE doit protéger le droit international. Cela n’a aucun sens, d’un point de vue éthique, de faire de grandes déclarations sur l’invasion inacceptable de l’Ukraine par la Russie tout en protégeant l’invasion du Sahara occidental par le Maroc.

    Ce conflit ne peut être un triangle des Bermudes dans lequel la légalité internationale disparaît. La perte de poids diplomatique de l’Espagne et de l’UE s’explique précisément par leur manque absolu de cohérence, de respect du droit international et leur politique de deux poids, deux mesures.

    The Conversation, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #UE #Maroc #SaharaOccidental #DroitInternational