Étiquette : Sahara Occidental

  • L’UE va défendre l’Espagne dans son conflit avec l’Algérie

    L’UE va défendre l’Espagne dans son conflit avec l’Algérie

    Espagne, UE, Algérie, Commission Européenne, Maroc, Sahara Occidental,

    De hauts responsables de l’Union européenne affirment que le bloc traite la crise entre l’Algérie et l’Espagne avec la « plus grande préoccupation ».

    Par Ciarán Giles, Associated Press

    MADRID – De hauts responsables de l’Union européenne ont déclaré vendredi que le bloc traitait la crise entre l’Algérie et l’ Espagne avec la « plus grande préoccupation » et ont averti qu’il était prêt à prendre des mesures pour défendre les intérêts de ses membres.

    Dans une déclaration conjointe, le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, et le chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, ont déclaré que la décision de l’Algérie de suspendre un traité d’amitié vieux de deux décennies avec l’Espagne, gelant potentiellement le commerce entre les deux pays, semblait « être en cours ». violation de l’accord d’association UE-Algérie, notamment dans le domaine du commerce et de l’investissement.

    « Cela conduirait à un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE et nuirait à l’exercice des droits de l’Union en vertu de l’accord », indique le communiqué.

    Tout en appelant au dialogue pour résoudre le différend, les responsables de l’UE ont déclaré que « l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées contre » un pays de l’UE.

    Cette déclaration intervient après que le ministre espagnol des Affaires étrangères José Albares s’est rendu à Bruxelles vendredi pour discuter de la crise du pays avec l’Algérie.

    La suspension du traité était la dernière mesure prise par l’Algérie pour faire pression sur Madrid après que le gouvernement espagnol a changé sa politique de longue date concernant le territoire contesté du Sahara occidental. L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne en mars après que Madrid se soit prononcé en faveur des tentatives du Maroc de maintenir le Sahara occidental sous son contrôle. L’Algérie soutient le mouvement d’indépendance du territoire.

    Après la rencontre avec les responsables de l’UE, Albares a déclaré que « la mesure unilatérale » prise par l’Algérie violait l’accord avec l’UE.

    Il a regretté que l’UE et l’Espagne aient convenu « de défendre fermement nos entreprises et les intérêts de l’Espagne, qui sont aussi des entreprises européennes et les intérêts de l’Union européenne ».

    Albares a insisté sur le fait que « ce que nous voulons, c’est le dialogue et nous n’allons donner aucune excuse pour une quelconque escalade ».

    La déclaration de vendredi est intervenue après que l’UE a exhorté jeudi l’Algérie à revenir sur sa décision.

    La principale inquiétude de l’Espagne est que la suspension pourrait affecter d’importants approvisionnements en gaz en provenance d’Algérie, mais le gouvernement a déclaré que jusqu’à présent, cela ne s’était pas produit. L’Algérie fournit 23 % des besoins en gaz de l’Espagne.

    L’Espagne et le reste du bloc des 27 nations s’efforcent maintenant de trouver des alternatives aux importations d’énergie russes pour protester contre la guerre de la Russie en Ukraine.

    Les chiffres du ministère de l’Industrie montrent que l’Espagne a exporté 2 milliards d’euros (2,1 milliards de dollars) de marchandises vers l’Algérie l’année dernière alors que ses importations étaient évaluées à près de 5 milliards d’euros.

    L’Espagne était la puissance coloniale du Sahara occidental jusqu’à son annexion par le Maroc en 1975. Depuis lors, les voisins algériens et marocains sont en désaccord sur le sort de la région.

    abcNews, 10/06/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #ComissionEuropéenne #UE

  • Le MAE espagnol à Bruxelles pour parler de la crise avec l’Algérie

    Le MAE espagnol à Bruxelles pour parler de la crise avec l’Algérie

    Espagne, Algérie, Union Européenne, Commission européenne, Maroc, Sahara Occidental,

    Albares annule un voyage prévu à Los Angeles pour le Sommet des Amériques afin de rencontrer l’exécutif de la Commission européenne après que l’Algérie a suspendu un traité d’amitié vieux de deux décennies avec l’Espagne.

    MADRID – Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Albares, s’est rendu vendredi à Bruxelles pour discuter de la crise entre l’Espagne et l’Algérie, après que le pays d’Afrique du Nord a suspendu un traité d’amitié vieux de deux décennies, gelant potentiellement les échanges entre les deux pays.

    La suspension était la dernière mesure prise par l’Algérie pour faire pression sur Madrid après que le gouvernement espagnol a changé sa politique de longue date concernant le territoire du Sahara occidental.

    Albares a annulé un voyage prévu à Los Angeles pour le Sommet des Amériques afin de rencontrer le vice-président exécutif de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

    « L’Espagne veut rétablir au plus vite les relations que nous entretenons avec l’Algérie », a déclaré vendredi à la presse le ministre de la Présidence, Félix Bolaos.

    L’Union européenne a exhorté jeudi l’Algérie à revenir sur sa décision.

    Bolaos a déclaré que l’Algérie et l’Espagne étaient des voisins méditerranéens et partageaient des liens commerciaux, culturels et économiques.

    La grande inquiétude de l’Espagne est que la suspension puisse affecter d’importants approvisionnements en gaz en provenance d’Algérie, mais Bolaos a déclaré que jusqu’à présent, cela ne s’était pas produit.

    « Pour le moment, il n’y a aucune donnée, information ou indication que cela va affecter l’approvisionnement en gaz », a déclaré Bolaos. L’Algérie fournit 23 % des besoins en gaz de l’Espagne.

    Les chiffres du ministère de l’Industrie montrent que l’Espagne a exporté quelque 2 milliards d’euros (2,1 milliards de dollars) de marchandises vers l’Algérie l’année dernière alors que ses importations étaient évaluées à près de 5 milliards d’euros.

    L’Algérie a rappelé son ambassadeur en Espagne en mars après que Madrid se soit prononcé en faveur des prétentions du Maroc à maintenir le Sahara occidental sous son contrôle.

    L’Algérie soutient le mouvement indépendantiste du territoire de son rival le Maroc.

    L’Espagne était la puissance coloniale du Sahara occidental jusqu’à son annexion par le Maroc en 1975. Depuis lors, les voisins algériens et marocains sont en désaccord sur le sort de la région, menant à un moment donné une guerre du désert.

    Le virage ouvertement hostile de l’Algérie contre un membre de l’Union européenne survient alors que l’Espagne et le reste du bloc des 27 nations s’efforcent de trouver des alternatives aux importations énergétiques russes pour protester contre la guerre de la Russie en Ukraine.

    La porte-parole de la Commission européenne, Nabila Massrali, a déclaré aux journalistes jeudi que la décision du traité est « profondément préoccupante, et nous appelons donc les autorités algériennes à revoir leur décision ».

    « L’Algérie est un partenaire important de l’Union européenne dans la (région) méditerranéenne et un acteur clé pour la stabilité régionale », a déclaré Massrali. « Nous évaluons l’impact de la décision, et des solutions doivent être trouvées par le dialogue et des moyens diplomatiques. »

    L’impact pratique de la démarche diplomatique reste à voir, bien que l’Algérie ait ordonné à sa banque nationale de cesser de faciliter les paiements avec l’Espagne, ce qui pourrait perturber les échanges.

    MEO, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #UnionEuropéenne #Maroc #SaharaOccidental

  • Bruselas, en contacto con Argelia por la crisis con España

    Union Europea, Argelia, España, Marruecos, Sahara Occidental,

    Bruselas, 10 (EFE).- La Comisión Europea (CE) está en contacto con las autoridades de Argelia para tener conocimiento de la situación tras el anuncio del país magrebí de la suspensión del Tratado de Amistad, Buena Vecindad y Cooperación con España por su postura sobre el Sahara Occidental.

    La Comisión ha recordado que está en sus manos la política comercial del bloque comunitario, de manera que su vocación es resolver cualquier conflicto de esa naturaleza por vías diplomáticas.

    La decisión de Argelia de suspender el acuerdo con España ha tenido como primera consecuencia la congelación de las operaciones bancarias relacionadas con el comercio exterior de productos y servicios con España.

    No obstante, desde Bruselas no se ha observado aún que el comercio entre ese país y la UE se haya visto afectado.

    El vicepresidente ejecutivo de la CE y responsable de Comercio, Valdis Dombrovskis, recibe hoy al ministro español de Exteriores, José Manuel Albares, en el contexto del acuerdo de asociación entre la UE y Argelia que está en vigor desde 2005.

    Albares, además, ha estado en contacto con el alto representante de la UE para Asuntos Exteriores, Josep Borrell -actualmente en aislamiento por haber dado positivo en coronavirus-, desde que Argelia suspendió el acuerdo de amistad con España.

    El acuerdo de asociación entre la UE y Argelia sirve de marco para las relaciones entre el bloque comunitario y el país magrebí en todos los ámbitos, entre ellos el comercial, incluyendo una liberalización recíproca de los intercambios de mercancías, con elementos de asimetría a favor de Argelia.

    Su objetivo era establecer una zona de libre comercio entre la UE y Argelia, incluido el completo desmantelamiento de los aranceles entre las dos partes, para septiembre de 2020, un objetivo que se ha cumplido salvo por algunos aranceles que Argelia aún debe eliminar.

    Como en cualquier tratado comercial, el acuerdo UE-Argelia incluye un mecanismo de resolución de disputas que se podría iniciar si una de las partes considera que la otra está incumpliendo el pacto.

    Como Argelia no forma parte de la Organización Mundial del Comercio (OMC), el panel de arbitraje se conformaría eligiendo la Comisión Europea a un juez, Argel a otro y el Consejo de Asociación a un tercer juez neutral.

    La UE es el principal socio comercial de Argelia y representa la mayor parte del comercio internacional del país (el 46,7 % en 2019), mientras que el estado norteafricano ocupa el puesto 28 entre los socios comerciales de la UE y representó el 0,7 % del comercio total de mercancías de la UE en 2020. EFE

    Swissinfo, 10 jun 2022

    #Argelia #España #Marruecos #SaharaOccidental #UE

  • Espagne-Algérie: la note sera très salée pour Madrid -média-

    Espagne-Algérie: la note sera très salée pour Madrid -média-

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    La récente décision de l’Algérie de suspendre les opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne pourrait avoir de très lourdes conséquences sur l’économie du royaume ibérique, révèle ce jeudi le quotidien espagnol The Objective.

    Selon la même source, les pertes espagnoles pourraient dépasser « les 6 milliards d’euros » , « rien que pour le commerce extérieur », « sans compter les projets d’énergie et d’infrastructures engagés par les entreprises espagnoles, évalués à plusieurs milliards supplémentaires ».

    Ces pertes ont été confirmées par le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, devant les sénateurs de son pays, explique The Objective.

    Dans une note envoyée aux directeurs généraux des banques et des établissements financiers, l’Association des banques et établissements financiers d’Algérie(ABEF) a ordonné le gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et de services de et vers l’Espagne.

    L’article revient en détail sur les derniers chiffres des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne, évalués à 6,7 milliards de dollars, tout en rappelant que le royaume ibérique était le 5e fournisseur de l’Algérie en 2020, tandis que l’Algérie est le deuxième client de l’Espagne en Afrique.

    L’Algérie aujourd’hui, 09/06/2022

    Lire aussi : L’Algérie serre la vis aux mandataires espagnols

    Lire aussi : Laya : « Sanchez et ses ministres étaient mis sur écoute »

    Lire aussi : L’Algérie punit l’Espagne – Edito d’ABC-

    #Algérie #Espagne #PedroSanchez #SaharaOccidental #Maroc

  • Alger poursuit les sanctions économiques contre Madrid

    Alger poursuit les sanctions économiques contre Madrid

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    Les banques algériennes ont reçu, ce mercredi en fin de journée, une instruction portant sur le gel de toutes les domiciliations bancaires des opérations commerciales de et vers l’Espagne. Il s’agit de la première mesure prise, côté algérien, dans la foulée de la suspension du traité d’amitié avec l’Espagne, annoncée, mercredi, par la présidence algérienne.

    « Suite à la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec le Royaume d’Espagne, il vous est demandé de procéder au gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne, à compter de jeudi 9 juin », a indiqué l’association algérienne professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) dans une instruction adressée aux directeurs des banques.

    L’instruction portant le numéro 350 exige une « application stricte de cette mesure ». Cette décision pourrait avoir un impact, y compris, sur la vente du gaz algérien à l’Espagne. Pour l’instant, l’ABEF n’a pas donné de précisions sur ce sujet. Pour rappel, la présidence algérienne a décidé de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec l’Espagne.

    Une décision prise suite à l’attitude du gouvernement espagnol qui a apporté, en mars dernier, son soutien au « plan marocain de l’autonomie du Sahara Occidental ». «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies », a indiqué la même source.


    Pour la présidence « ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux».

    La position du premier ministre espagnol et son gouvernement, a ajouté la même déclaration, «s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations Unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuent directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région ».

    Alger a rappelé son ambassadeur à Madrid depuis le mois dernier en réaction à la décision du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez d’apporter son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental. Une décision qu’Alger qualifie de « revirement brusque et injustifié ».

    Fil d’Algérie, 06/06/2022

    #Espagne #Algérie #PedroSanchez #SaharaOccidental #Maroc

  • Algérie-Espagne: l’UE réagit

    Algérie-Espagne: l’UE réagit

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc, Union Européenne, UE,

    Au lendemain de la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié avec son partenaire espagnol, l’Union européenne (UE) s’est exprimée, pour la première fois, sur les tensions entre les deux pays voisins.

    Nabila Massrali, porte-parole des affaires étrangères de l’UE, a indiqué que Bruxelles était « extrêmement préoccupée » par la situation.

    « Nous demandons à la partie algérienne de revoir cette décision », a-t-elle déclaré, exhortant l’Algérie et l’Espagne à travailler par la voie diplomatique pour résoudre le différend.

    Plus tôt dans la journée, le ministre espagnol des Affaires étrangères espagnols a indiqué que son gouvernement préparait une « réponse adéquate, sereine et constructive, mais ferme, pour la défense des intérêts espagnols et des entreprises espagnoles », ajoutant que les implications et la portée pratique du gel des échanges avec l’Espagne au niveau national et européen sont en cours d’analyse.

    Selon le journal espagnol El Pais les pertes de l’Espagne avoisineraient les 2,9 milliards de dollars par an.

    José Albares a fait savoir que la volonté du gouvernement de son pays est de maintenir les meilleures relations avec l’Algérie, comme avec les autres pays voisins, sur la base des principes de l’accord d’amitié et qui sont le respect de la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures et la coopération dans l’intérêt mutuel des deux peuples, selon le journal espagnol El Pais.

    Pour rappel, l’Algérie et l’Union européenne ont signé un accord d’association en 2002 et entré en vigueur en 2005.

    Reporters, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #UnionEuropéenne #UE

  • Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

    Un « Wikileaks marocain » qui secoue le pouvoir

    Wikileaks, Marocleaks, Maroc, Sahara Occidental, hacker Chris Coleman, DGED, lobbying,

    Le monde vu à travers le prisme du Sahara occidental · Depuis deux mois, un faux profil met en ligne sur Twitter les secrets du royaume. Gouvernement et partis politiques n’osent ni analyser ni débattre des conséquences du piratage de milliers de câbles de la diplomatie marocaine.

    En apparence il n’est pas très professionnel, et pourtant il a réussi à mettre sens dessus dessous les autorités du pays réputé le plus stable de l’Afrique du Nord : le Maroc. Depuis le 2 octobre, un profil anonyme (@chris_coleman24)1 distille sur Twitter des centaines de câbles de la diplomatie marocaine, de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) — l’équivalent marocain de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine ou de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française — et aussi des courriels d’hommes de presse apparemment proches. Il a même mis en ligne des photos privées, comme celles du mariage de la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, Mbarka Bouaida, qui n’ont guère d’intérêt.

    Tout cela est déversé sur le réseau dans le désordre le plus total — certains documents sont même mis en ligne trois fois — et dans les formats les plus divers. Celui qui se fait passer pour Chris Coleman, l’entraîneur de la sélection de football galloise, a commencé son déballage sur Facebook. Sa page a été fermée. Il a alors émigré sur Twitter, mais son compte a subi le même sort jusqu’à ce qu’il parvienne à convaincre l’entreprise de le rouvrir.

    Ses tweets renvoyaient à des documents mis en ligne sur des sites de stockage et de partage de fichiers tels Dropbox, Mediafire ou 4Shared, mais sur ces supports, ses comptes ont été clôturés. « C’est vrai que depuis quelques jours, le Makhzen2 a multiplié ses menaces pour me décourager », se plaignait-il sur Twitter. « Il a mobilisé d’importantes ressources, notamment financières, pour empêcher la diffusion des informations », ajoutait-il, tout en promettant de continuer à se battre au risque de sa vie. Les métadonnées qui accompagnent ses tweets donnent à penser qu’il est au Maroc, mais il se peut qu’il ait réussi le tour de force de tromper Twitter sur l’endroit où il se trouve.

    UN ÉTAT FÂCHÉ AVEC LES NATIONS UNIES

    Ce jeu du chat et de la souris démontre à quel point celui qui se cache derrière ce profil anonyme est, en apparence, aux antipodes du professionnalisme d’un Julien Assange, l’homme qui avait défié les États-Unis en 2010 en divulguant, avec la collaboration de quatre grands médias, 250 000 télégrammes du département d’État américain.

    Dans un de ses rares commentaires, « Chris Coleman », qui affiche ses sympathies pour l’indépendantisme saharaoui, a expliqué que son but était de « déstabiliser le Maroc ». Il n’a certes pas réussi à le faire, mais malgré son amateurisme sur les réseaux il a secoué le Makhzen.

    La qualité du matériel mis en ligne y est pour quelque chose. On y découvre un État marocain fâché avec le secrétariat général des Nations unies et dont les rapports sont également tendus avec le département d’État américain. Par exemple, le Maroc refuse depuis mai 2014 la prise de fonctions à Laayoune de la canadienne Kim Bolduc, nommée à la tête de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), le contingent de l’ONU déployé dans cette ancienne colonie espagnole.

    Rabat met aussi constamment des bâtons dans les roues de la mission de l’américain Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon au Sahara, un médiateur sourcilleux sur les droits humains et dans le fond favorable à l’octroi de l’autonomie à ce territoire pour résoudre le conflit. Dans un câble d’Omar Hilale, alors ambassadeur marocain auprès des Nations unies à Genève, il est décrit comme un alcoolique, devenu maladroit avec l’âge (il a 71 ans), qui n’arrive même pas à mettre sa veste tout seul.

    Le clou des révélations est sans doute l’accord verbal secret conclu en novembre 2013 à la Maison-Blanche entre le président Barack Obama et le roi Mohammed VI. Les États-Unis y renonçaient — comme ils l’avaient fait en avril de cette année — à demander au Conseil de sécurité l’élargissement du mandat de la Minurso pour qu’elle puisse s’occuper des droits humains, mais obtenaient en échange trois concessions. Le Maroc arrêtait d’abord de faire juger les civils par des tribunaux militaires ; il faciliterait ensuite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et légaliserait les associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (Codesa) du militant Aminatou Haidar. Sur ce dernier point, il n’a pas encore tenu promesse.

    Si les rapports du Maroc sont plutôt mauvais avec le secrétariat général de l’ONU, ils sont en revanche bien meilleurs avec les deux instances onusiennes que sont le Haut Commissariat aux droits de l’homme et le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), tous deux à Genève. La diplomatie marocaine a su s’y faire des amis parmi les hauts fonctionnaires qui la renseignent sur les initiatives de ses adversaires et l’aident même à faire avorter ou à dénaturer leurs projets. Pour exemple, le séjour presque clandestin à Genève, en 2012, de Mohamed Abdelaziz, le leader du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique3

    Quant aux agents de la DGED et à leurs collaborateurs, ils parviennent, moyennant finance, à ce que des journalistes et des think-tanks français, américains et même italiens produisent des articles et des analyses favorables aux thèses du Maroc et préjudiciables à l’Algérie et au Front Polisario qui revendique, depuis 1973, l’indépendance du Sahara occidental. La DGED s’emploie aussi, à travers des intermédiaires, à séduire le lobby juif aux États-Unis dans l’espoir qu’il pèsera auprès de l’administration Obama pour qu’elle soit plus compréhensive avec les thèses marocaines sur le Sahara. On apprend également qu’Israël et le Maroc maintenaient, du moins en 2011 et 2102, un dialogue politique permanent.

    La lecture de centaines de câbles montre, en définitive, une diplomatie marocaine qui voit le monde à travers la lorgnette du Sahara. Ce bout de désert est partout, dans les réunions du Conseil d’association avec l’Union européenne, dans les visites ministérielles en Europe ou dans les relations avec des pays aussi lointains que le Paraguay. Cette « monomanie » saharienne fait que le Maroc s’intéresse peu à d’autres débats qui traversent la planète. Il ne s’en mêle que s’il peut en tirer un profit pour ce que les diplomates marocains appellent la « question nationale ».

    AUCUNE RÉACTION OFFICIELLE

    Chris Coleman et ses tweets ont été, ces dernières semaines, dans toutes les conversations de couloirs du Parlement de Rabat, dans les cafés que fréquentent les fonctionnaires haut placés, dans les cocktails diplomatiques. Il n’y a eu, cependant, aucune explication publique du gouvernement sur cette faille dans le système de communication, ni sur l’enquête qui serait en cours ou sur ses conséquences politiques. L’opposition n’a pas, elle non plus, jugé utile d’interpeller l’exécutif.

    La presse, elle, est dans sa grande majorité passée en pointillés sur l’affaire, reprenant souvent la thèse de Mbarka Bouaida pour qui, derrière ce faux profil, se cachent des « éléments pro-Polisario » ayant agi avec l’appui de l’Algérie. Plus de deux mois après les premières fuites, le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar au Sénat et le porte parole du gouvernement Mustapha El-Khalfi devant la presse lui ont emboîté le pas : « C’est une campagne enragée, orchestrée par des adversaires, visant à porter atteinte au Maroc, à son image et à sa puissance ».

    Cette politique de l’autruche d’un gouvernement et d’une classe politique qui ne veut pas — qui n’ose pas — discuter de ce Wikileaks à l’échelle marocaine, marque aussi la différence avec les États-Unis qui, fin 2010, ont enquêté et se sont exprimé publiquement sur les répercussions de cet énorme déballage pour leur politique étrangère et leur image dans le monde. Le Maroc ne s’est pas risqué à cet exercice.

    Le pouvoir exécutif marocain n’est pas assez sûr de lui : il se sent trop harcelé sur « son » Sahara pour en débattre sur la place publique. Les quelques revers diplomatiques qu’il a subis lui font oublier que les poids lourds de la communauté internationale, à commencer par les États-Unis, souhaitent que l’autonomie soit la solution accordée pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis 39 ans. Cela fait plusieurs années qu’ils le disent, tout comme l’Élysée et les successifs gouvernements de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale. L’indépendance du Sahara, craint-on, signifierait la déstabilisation du Maroc, ce dont personne ne veut en Europe ou en Amérique.

    Pour que l’offre marocaine d’autonomie aille de l’avant il faut cependant qu’elle soit crédible. Cela veut dire avant tout que Rabat doit arrêter de bastonner — ou pire d’emprisonner — ceux qui prônent l’autodétermination du Sahara et sortent dans la rue à Smara, Dakhla ou Laayoune pour la revendiquer.

    Ce message avertissant des conséquences néfastes d’une répression disproportionnée est transmis, de temps en temps, aux Marocains par leurs interlocuteurs occidentaux, à commencer par Christopher Ross, d’après les câbles consultés. Il a même été repris à demi-mot, en janvier 2014, par Driss El-Yazami, président du Conseil national des droits de l’homme créé en 2011, lors d’une discussion à Rabat sur la mise en œuvre de l’accord secret de Washington, selon un compte-rendu de cette réunion. Mais le message ne passe pas. Rabat fait la sourde oreille.

    Ignacio Cembrero

    Orient XXI, 15/12/2014

    #Maroc #Marocleaks #Wikileaks #SaharaOccidental #HackerChrisColeman #DGED #Diplomatie #Lobbying

  • L’Algérie serre la vis aux mandataires espagnols

    L’Algérie serre la vis aux mandataires espagnols

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ne cesse de surprendre les siens et ceux qui ne sont pas les siens. Si devant les membres du Congrès, il n’a cessé de parler de la prétendue réconciliation avec le Maroc et de la nouvelle relation amicale qui les unit, il n’a pas mentionné une seule fois l’Algérie dans son long discours. Ce faisant, il a battu tous les records de manque de diplomatie et de tact envers le plus grand fournissuer de gaz à l’Espagne.

    Le détail n’est pas passé inaperçu, tout comme n’est pas passée inaperçue l’argumentation fallacieuse pour justifier l’injustifiable : la trahison des Sahraouis et du devoir de l’Espagne en tant que puissance administrante de son ancienne colonie. « Une violation de ses obligations légales, morales et politiques », selon les termes utilisés par le communiqué de la présidence algérienne dans lequel elle annonce la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération en représailles à l’intervention de Sánchez devant le Congrès.

    De cette manière, l’Algérie resserre davantage l’étau sur l’Espagne et ne cache pas que ce n’est que le début des représailles visant à punir le chef de la Moncloa. En plus de cesser d’être amis, Alger a décrété le gel de tout commerce extérieur avec l’Espagne après avoir renoncé en avril à l’achat de viande bovine espagnole. On peut se demander quand ce sera le tour de l’approvisionnement en gaz. L’hiver en Espagne s’annonce ténébreux.

    Pour l’opinion publique sahraouie, le chemin suivi par la diplomatie algérienne remettra le conflit du Sahara Occidental sur les rails d’une solution définitive dans l’intérêt des sahraouis.

    #Espagne #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Argelia aprieta las tuercas a los inquilinos de La Moncloa

    Argelia aprieta las tuercas a los inquilinos de La Moncloa

    España, Marruecos, Argelia, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    El jefe del gobierno español, Pedro Sanchez no deja de sorprender a los suyos y a aquellos no son suyos. Si delante de los miembros del Congreso no paró de hablar de la presunta reconciliación con Marruecos y la nueva relación amistosa que les une, no ha mencionado ni una sola vez a Argelia en su largo discurso. Con eso bate todos los records de la falta de diplomacia y de tacto hacia el país que más gás vende a España.

    El detalle no pasó desapercibido al igual que no pasó desapercibida la falaciosa argumentación para justificar lo injustificable : la traición hacia los saharauis y hacia el deber de España como potencia administradora de su antigua colonia. « Una violación de sus obligaciones legales, morales y políticas », según los terminos utilizados por el comunicado de la presidencia argelina en el que anunció la suspensión del tratado de amistad, buena vecindad y cooperación como represalia por la intervención de Sánchez ante el Congreso.

    De esta manera, Argelia tensa aún más la cuerda con España y no oculta que no es más que el principio de las represalias destinadas a castigar al jefe de La Moncloa. Además de dejar de ser amigos, Argel decretó la congelación de todo el comercio exterior con España después de haber renunciado en abril a la compra de carne de ganado vacuno español. Cabe preguntarse cuando llegará el turno del suministro de gás. No parece que vaya a tardar. El invierno en España se anuncia tormentoso.

    Para la opinión pública saharaui, la nueva diplomacia argelina colocará el conflicto del Sahara Occidental sobre el carril de una solución definitiva a favor del pueblo saharaui.

    #España #Marruecos #Argelia #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Laya : « Sanchez et ses ministres étaient mis sur écoute »

    Laya : « Sanchez et ses ministres étaient mis sur écoute »

    Arancha Gonzalez Laya, Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, espionnage, Pegasus,

    Malgré les preuves de l’implication du Maroc via le logiciel espion Pegasus dans le piratage des téléphones de responsables espagnols, le gouvernement de Pedro Sanchez, tente d’absoudre le Maroc auquel il a offert le soutien à son plan d’autonomie des territoires espagnols, abandonnant la position de neutralité défendue par l’Espagne depuis son retrait du Sahara occidental. Les faits sont têtus et les révélations de membres de l’ancien gouvernement versent toutes dans l’implication du Maroc dans le piratage des téléphones de certains responsables espagnols durant le pic de la tension entre Madrid et Rabat et le séjour du président sahraoui dans un hôpital ibérique pour des soins.

    Dans sa dernière livraison, le quotidien espagnol « El Périodico de Espana » a repris des révélations de l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya, qui avait accusé le Maroc d’espionner son téléphone via le logiciel espion Pegasus. Dans ses déclarations au journal elle a affirmé : « c’est au moment de la crise entre Rabat et Madrid qu’on a découvert qu’un agent extérieur avait volé des informations à Sánchez et à ses ministres. Les dates coïncident avec l’offensive marocaine contre l’Espagne pour les soins de santé du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, et la vague migratoire vers la côte de Ceuta, parrainée par Rabat ».

    L’ancienne ministre a assuré qu’elle a fait l’objet d’espionnage, chose que l’actuel gouvernement espagnol n’a toujours pas voulu admettre. Plus explicite, elle affirmera que des ministres de l’actuel gouvernement avaient fait part de l’intrusion de leurs téléphones par un agent extérieur qui ne pouvait être que le logiciel espion Pegasus, mais par calcul politicien le chef du gouvernement refuse de reconnaître.

    Malgré toutes les preuves qu’elle avait apportées, la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, a justifié mardi le refus du gouvernement de poursuivre les enquêtes sur ces ingérences estimant qu’il n’était pas établi qu’elles soient l’oeuvre du logiciel espion Pegasus. Par ailleurs, selon le quotidien « El Pais », la cheffe de la diplomatie espagnole de l’époque a été informée par les services secrets que son portable avait été attaqué, les techniciens ont confirmé l’intrusion, mais ils n’avaient pas déterminé quel était le programme qui avait provoqué la contamination. Le fait qu’à l’époque il n’a pas été déterminé que c’était avec « Pegasus », n’est pas une preuve de l’innocence du Maroc qui dispose de cette technologie acquise auprès d’Israël.

    Mais les faits ont prouvé par la suite que les services marocains ont bel et bien espionné des responsables étrangers, espagnols, français (même Emmanuel Macron) et de plusieurs autres pays d’Europe et d’Afrique. Cette affaire et malgré toutes les tentatives de l’actuel gouvernement de Madrid de la passer sous silence est revenue aux devants de la scène puisqu’on vient d’apprendre que mardi, le juge du tribunal national José Luis Calama a levé le secret du résumé dans l’affaire d’espionnage et a convoqué le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, pour une déposition comme témoin le 5 juillet prochain. C’est dire que malgré les tentatives de Madrid et Rabat de passer outre des révélations qui pourraient assombrir leur lune de miel, les révélations du quotidien, El Périodico de Espana » sont venus rappeler à Pedro Sanchez le chef du gouvernement espagnol qu’il risque de payer très cher l’abandon de la traditionnelle position de neutralité dans le dossier du conflit du Sahara. Affaibli par le refus de certaines formations politiques parmi lesquelles celles qui l’ont porté au pouvoir, il risque de payer sa trahison de position de son pays, par le faite de son nouvel allié le Maroc le son Makhzen.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 09/06/2022

    #Espagne #PedroSanchez #Arancha_Gonzalez_Laya #Maroc #SaharaOccidental #Algérie