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  • Espagne: Les services secrets déchaînés contre le Maroc

    Espagne: Les services secrets déchaînés contre le Maroc

    Maroc, Espagne, Front Polisario, Brahim Gali, Mouvement Sahraoui pour la Paix, MSP, Hach Ahmed, Sahara Occidental, Fadel Breica, ASADEH, DGED,

    Gonzalez Laya affirme que tout a été utilisé dans la crise avec le Maroc : les écoutes, les dénonciations et les campagnes de presse.

    -Un rapport du CNI révèle les manœuvres du Maroc en Espagne pour encourager une offensive judiciaire et médiatique visant à harceler Brahim Ghali et à créer un état d’esprit dans la presse favorable à ses intérêts.
    -Rabat a utilisé des ressources économiques pour réactiver toutes les plaintes et les procès intentés devant les tribunaux espagnols contre le Front Polisario et son leader.
    -L’ancien ministre des affaires étrangères insiste sur le fait que l’Espagne, qui doit avoir la capacité d’exercer une politique étrangère autonome, a été claire dans la recherche d’une solution pour le Sahara Occidental en accord avec le droit international.

    L’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, qui a été démise de ses fonctions au lendemain de la crise avec le Maroc après que le leader du Front Polisario, Brahim Gali, ait été accueilli pour un traitement Covid-19 en Espagne, affirme que tous les moyens ont été utilisés à l’époque.

    L’ancienne ministre, dans des déclarations à El Periódico de España sur la question de savoir si l’Espagne a cédé au Maroc, d’abord dans son licenciement et ensuite avec le soutien au plan d’autonomie pour le Sahara occidental, n’entre pas dans des considérations et dit seulement qu’elle est « extrêmement respectueuse du principe de loyauté » envers le gouvernement dans lequel elle a servi. En ce qui concerne ce que Pedro Sánchez lui a dit quand il l’a licenciée, elle répond que « c’est une question de discrétion entre le président et ses ministres », et en ce qui concerne la possibilité que l’espionnage de son téléphone ait été fait avec Pegasus, un système dont dispose le Maroc, que « cette question doit être adressée à la personne appropriée ».

    Arancha González Laya a fait cette déclaration le jour même où El País a révélé un rapport du Centre national d’intelligence qui a averti le gouvernement des manœuvres du Maroc en Espagne après l’accueil du leader sahraoui, contre lequel il a encouragé une offensive « judiciaire et médiatique » dans le but de « harceler » Ghali, « d’entraver sa mobilité et de « créer un état d’opinion dans la presse conforme à ses intérêts ».

    Le document du CNI, daté du 24 juin 2021, indique que Rabat a utilisé « des ressources considérables, y compris financières » pour « réactiver toutes les plaintes et actions en justice » déposées devant les tribunaux espagnols contre le Front Polisario et son chef, « ainsi que de nouvelles plaintes et actions », et pour « mobiliser la colonie marocaine » afin qu’elle manifeste contre la décision de prendre Gali, dans le but de « faire pression sur le gouvernement espagnol pour obtenir une position favorable au Maroc dans le conflit du Sahara occidental ».

    Collaborateurs des services secrets marocains

    Le document comprend une annexe avec l’identité de personnes et d’organisations qui collaboreraient en Espagne avec la DGED, le service de renseignement extérieur des forces armées marocaines, parmi lesquelles l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (ASADEDH), qui en 2007 a déposé une plainte contre Ghali et d’autres dirigeants du Polisario pour « génocide ». Le CNI affirme que cette association est dirigée par la DGED via son président, Ramdan Mesaud Larbi ». Ce dernier a tout démenti à El País.

    Le rapport cite également l’Asociation Canarienne de Victimes du Terrorisme (Acavite), dont la présidente, Lucia Jiménez, nie ces faits, ainsi que d’autres personnes qui auraient collaboré avec les services secrets marocains, dont plusieurs avocats.

    Un autre des collaborateurs présumés mentionnés dans le rapport d’El Pais est Fadel Breica, membre du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), fondé par l’ancien responsable du Polisario Hach Ahmed, que le CNI désigne comme une « façade » pour les services secrets marocains. Ce mouvement a été décrit par l’ancien Premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero – défenseur de la thèse marocaine sur le Sahara occidental -, qui a participé par vidéoconférence à son congrès en octobre 2020, comme le grand espoir du peuple sahraoui. Breica et Ahmed nient tous deux tout lien avec la DGED.

    Le même média a révélé un jour plus tôt que les services de renseignement avaient conclu que l’entrée de milliers d’immigrants clandestins à Ceuta en mai de l’année dernière faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour amener Madrid à reconnaître sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Cependant, le journaliste Ignacio Cembrero, spécialiste du Maghreb, affirme sur son compte Twitter que le CNI n’a pas informé correctement le gouvernement de Pedro Sánchez de la crise migratoire à Ceuta et des relations avec le Maroc, puisque la crise avec le Maroc n’a pas commencé en avril 2021 avec l’accueil de Ghali en Espagne. Il affirme que « cela a commencé le 10/12/2020 lorsque Rabat a annulé le sommet avec le gouvernement espagnol et a laissé partir des milliers de migrants vers les îles Canaries ».

    Écoutes, plaintes et campagne de presse

    Lorsqu’on a demandé à González Laya si le Maroc avait transformé l’accueil de Ghali en un élément de confrontation contre l’Espagne et contre elle, alors que le problème était le manque de soutien du gouvernement au changement de position de Donald Trump sur le Sahara, l’ancienne ministre a déclaré que « tout a été utilisé à l’époque pour brouiller une décision humanitaire envers un citoyen espagnol, qui avait besoin d’une aide immédiate ». « Et quand je dis tout, il y a eu tout : écoutes, plaintes, campagnes, y compris de presse. C’était évident », dit-il.

    Elle ajoute que cette aide humanitaire a une longue tradition dans la politique étrangère espagnole « aux Sahraouis et à de nombreuses autres nationalités », et que « nous devons la défendre bec et ongles car elle fait partie de notre identité en tant que pays ».

    Sur la question de savoir si l’accueil de Ghali était une erreur et si le Maroc aurait dû être prévenu, étant donné qu’il y avait déjà eu des troubles au sujet du Sahara, elle a déclaré que « l’Espagne a toujours été très claire sur la nécessité de rechercher une solution concertée, ce qui est très important, conformément au droit international et en apportant un soutien maximal aux Nations unies », ce à quoi elle a ajouté que « l’Espagne doit avoir la capacité d’exercer une politique étrangère autonome, en recherchant toujours les meilleures relations avec ses voisins ».

    En ce qui concerne le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, elle affirme qu’ »il n’y aura de stabilité à long terme que s’il y a un accord entre les parties » et que « ce pacte ne peut être réalisé que par l’intermédiaire de l’envoyé spécial des Nations unies ». Si c’est plus difficile aujourd’hui, alors que l’Espagne a opté pour une seule option, elle affirme que « c’est plus nécessaire que jamais ».

    En ce qui concerne le non-lieu prononcé à l’encontre de l’ancienne ministre pour l’entrée de Ghali, l’intervieweuse, Marisol Hernández, demande à González Laya si elle pense que Rabat en est à l’origine, en raison de deux circonstances : « Il y avait au moins une accusation avec des intérêts marocains et les actions du juge ont été très frappantes. Il n’a jamais accepté aucun des arguments du ministère des affaires étrangères et a complètement changé d’avis juste une semaine avant l’annonce de l’accord avec le Maroc sur le Sahara. L’Audiencia a annulé toute son enquête ».

    L’ancienne ministre a répondu que face à cet épisode, « certainement un peu curieux », il lui restait la décision de l’Audience provinciale de Saragosse, qui, selon elle, était une décision humanitaire, prise conformément à la loi, et a opiné : « Nous avons un problème très grave dans notre pays, qui est une judiciarisation de la politique et la politisation croissante de la justice ».

    À la question de savoir si, après le Sahara, la prochaine revendication de Mohammed VI sera Ceuta et Melilla, la réponse est catégorique : « Nous devons être très clairs avec tous ceux qui ont des doutes : Ceuta et Melilla font partie de l’Espagne et, par conséquent, de l’UE ».

    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Frontpolisario #BrahimGhali #GonzalezLaya #MSP

  • Maroc: Un ami du roi arrêté en possession de haschich

    Maroc, Mohammed VI, Sénégal, Karim Wade, haschich, Sahara Occidental,

    Selon un câble de l’ambassade américaine à Rabat, révélé par le site Wikileaks daté du 6 septembre 2009, un fonctionnaire de police marocain a arrêté Karim Wade à l’aéroport de Casablanca, en possession de haschich. Le ministre d’Etat a été détenu pendant quelque temps avant d’être libéré sur ordre de Mohammed VI. Cette outrecuidance a valu à l’officier d’être muté au Sahara Occidental en guise de chatiment. Voici le texte intégral du câble diplomatique :

    SUJET : INTERDICTION DES DROGUES AU MAROC : DEUX PAS EN AVANT, UN PAS EN ARRIERE

    REF : RABAT 0486 (NOTAL)

    Classé par : Charge d’Affaires, a.i.,
    Robert P. Jackson pour les raisons 1.4 (b) et (d).

    Résumé :

    Depuis au moins le 14 août, date à laquelle, selon les médias marocains, la police a arrêté 16 barons de la drogue présumés dans le cadre d’une vaste opération menée dans tout le pays, la presse se fait régulièrement l’écho d’un aspect ou l’autre des efforts déployés par le gouvernement marocain pour désorganiser le commerce de la drogue et appréhender les personnes soupçonnées d’y participer. Qu’il s’agisse de rapports sur la confiscation et l’éradication de drogues ou de l’implication d’anciens ou d’actuels hauts fonctionnaires ou élus, les observateurs ont droit à une alimentation régulière en matière de drogue. A ce jour, entre 110 et 140 tonnes de cannabis ont été saisies, bien qu’une partie soit retournée dans les rues. Alors que le mois sacré du Ramadan est en cours, un Marocain a comparé cette opération à un exercice de « nettoyage » et de « feuilleton », faisant remarquer que chaque année, pendant le Ramadan, il semble qu’un scandale quelconque se déroule dans les journaux. Parmi ceux-ci figure l’arrestation du ministre d’État sénégalais Karim Wade, fils du président sénégalais Abdoulaye Wade. Avec la drogue au centre de la scène cette année, la scène est prête pour les chuchotements hors caméra et les expédients politiques en coulisses. Fin du résumé.

    Deux pas en avant

    Citant une déclaration de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), les médias marocains ont rapporté que le 14 août, la police a arrêté 16 barons de la drogue présumés lors d’une vaste opération menée dans plusieurs villes du pays. Les policiers ont saisi une grande quantité de drogues dures, ainsi que de faux documents, notamment des papiers d’identité et des permis de conduire. Ils ont également confisqué des véhicules et autres équipements. Une source policière a déclaré à un quotidien marocain que de nombreuses arrestations ont été effectuées dans les régions de Tétouan et de Nador, au nord du pays. La source a également déclaré que l’enquête devrait permettre d’obtenir de plus amples informations sur ce qu’elle a appelé l’une des plus importantes opérations de saisie de drogue au Maroc cette année.

    Cette action fait suite à une opération majeure menée plus tôt cette année, au cours de laquelle la police marocaine a arrêté plus de 100 personnes, également à Nador. Parmi ces arrestations figuraient des policiers, des gendarmes, des marins et des soldats. La date du procès n’a pas été fixée, l’investigation continuant son cours. Le procureur général près le tribunal de Casablanca a déclaré le 25 août que la justice pénale s’applique à toutes les personnes dont l’implication dans le trafic de drogue est avérée, quels que soient leur titre ou leur fonction.

    Et peut-être plus

    Peut-être à l’image de l’affirmation selon laquelle personne n’échappe à la loi, les médias ont largement fait état, le 31 août, de l’arrestation de l’ancien député Mohammed Jouahi, considéré par certains comme l’un des plus grands et des plus puissants barons de la drogue. Jouahi était, et est peut-être encore, membre du parti centriste RNI; certains rapports indiquent que la direction du parti a rapidement affirmé qu’il n’en faisait plus partie. D’autres rapports faisant état d’une répression en cours indiquent que des arrestations très médiatisées ont impliqué un certain nombre d’agents de sécurité et d’avocats dans plusieurs régions du pays. Les journalistes ont émis l’hypothèse que la campagne actuelle de lutte contre le trafic de drogue dans le pays a été ordonnée par les plus hautes autorités.

    Mais un pas en arrière

    Si ce sont les plus hautes autorités qui dirigent la répression, elles peuvent également diriger les résultats de l’effort d’interdiction des drogues. Il a été signalé à la mi-août qu’un haut responsable de la police de l’aéroport de Casablanca avait été brusquement réaffecté à un poste sans responsabilités à Layounne, au Sahara occidental. Les raisons invoquées varient : un journal a déclaré que c’était parce qu’il avait arrêté un parent d’un dirigeant africain qui transportait de la drogue ; d’autres ont affirmé que c’était dû à une série d’erreurs professionnelles non précisées, peut-être même à un scandale sexuel. Les rapports des services de renseignement confirment qu’il s’agissait de la première raison et que le parent arrêté était le fils du président sénégalais Abdoulaye Wade. Le fils, le ministre d’État sénégalais chargé de la coopération internationale, de l’aménagement du territoire, du transport aérien et des infrastructures, Karim Wade, a apparemment été trouvé en possession de haschisch alors qu’il passait la sécurité de l’aéroport. Le roi Mohammed VI, dont Wade est un ami proche, n’aurait pas apprécié les actions des autorités locales qui ne l’ont pas informé de l’arrestation de Wade ; il a donc réaffecté deux fonctionnaires.

    Commentaire

    Alors que les rapports sur la répression du trafic de drogue au Maroc suggèrent que les autorités continuent de se concentrer sur le problème, leurs efforts ne sont pas à l’abri de la politisation.

    Etant donné que l’arrestation du jeune Wade pourrait mettre en péril les relations entre le Maroc et le Sénégal, on peut comprendre la colère du Roi envers la police de l’aéroport de Casablanca. Le Post a rapporté l’impact potentiel de l’éradication de la drogue sur la participation des électeurs aux élections locales de juin ; ce dernier incident suggère que, malgré les appels continus du roi à la réforme judiciaire, l’arrestation pour délit criminel est, elle aussi, soumise à l’opportunisme politique. Fin du commentaire.

    Jackson

    #Maroc #MohammedVI #KarimWade #Haschich #Cannabis #SaharaOccidental

  • Les dessous de la stratégie de « pression » du Maroc pour que Madrid reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara Occidental

    Maroc, Espagne, CNI, Sahara Occidental, Algérie, Iles Canaries, Ceuta, Migration, Front Polisario, Brahim Ghali,

    Par Tarek Benaldjia

    Les migrants… une carte de pression marocaine sur l’Europe dans la bataille pour la souveraineté sur le Sahara Occidental. Les événements des 17 et 18 mai à la frontière de Ceuta n’étaient pas la première fois que le Maroc utilisait des migrants pour faire pression sur l’Espagne. Ces derniers mois, les îles Canaries espagnoles ont également connu une vague d’immigrants en provenance du Maroc et d’autres pays africains. La stratégie marocaine est similaire à celle poursuivie par la Turquie, qui utilise également la menace de laisser entrer les migrants dans l’Union européenne comme levier dans ses négociations avec Bruxelles.

    Le CNI attribue la crise de Ceuta au « discours agressif » de Rabat sur le Sahara Occidental. Les services de renseignements espagnol ont conclu que l’entrée de milliers d’immigrants faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour que Madrid reconnaisse sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Le 18 mai de l’année dernière, le gouvernement espagnol a tenté de faire face à la crise provoquée par l’entrée, depuis la veille, de milliers d’immigrants irréguliers à Ceuta face à la passivité des autorités marocaines. La situation a déclenché les alarmes au sein du gouvernement et le président, Pedro Sánchez, s’est rendu d’urgence dans la ville nord-africaine, où l’armée avait été déployée pour aider la police nationale et la garde civile, submergées par le flot de personnes qui traversaient la frontière. Ce jour-là, le Centre national de renseignement (CNI) a rédigé un rapport « réservé » de quatre pages, qu’il a envoyé à Sánchez et à d’autres membres de son exécutif. Il y analysait l’état à cette époque des « relations » avec le Maroc « après l’accueil » en Espagne, un mois plus tôt, de Brahim Gali, chef du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pour être soigné pour une infection covid grave.

    Le document, auquel EL PAÍS a eu accès, encadre cet afflux massif d’immigrants dans le « discours agressif » avec lequel Rabat voulait que Madrid change sa position sur la question du Sahara occidental. Et il souligne que le Maroc a tenté « d’impliquer directement le président du gouvernement ». Un deuxième rapport du CNI, daté du 24 juin, insiste sur la même idée en concluant que l’objectif était « de faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il adopte une position favorable au Maroc dans le différend sur le Sahara Occidental ». En mars, 10 mois après la crise de Ceuta, Sánchez a abandonné la position traditionnelle de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara, maintenue pendant 47 ans, et s’est rangé du côté de Rabat, considérant sa proposition d’autonomie pour l’ancienne colonie « comme la plus sérieuse, réaliste et crédible base de résolution du litige ».

    Peu de temps après cette dernière annonce, on a appris qu’en pleine crise de Ceuta, les téléphones portables de Sánchez lui-même, du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska ; de la chef de la Défense, Margarita Robles, et de la chef des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya — qui quittera l’exécutif en juillet suivant — avaient subis des attaques avec le programme d’espionnage Pegasus. L’organisation non gouvernementale Amnesty International avait déjà accusé le Maroc à l’été 2021 d’utiliser ce virus informatique pour espionner 50 000 téléphones, dont celui du président de la France, Emmanuel Macron. Rabat a toujours nié avoir utilisé Pegasus. Le tribunal national enquête depuis un mois sur qui est derrière les attaques contre Sánchez et ses ministres.

    Dans le rapport du 18 mai, le CNI analyse l’évolution de la politique étrangère marocaine dans les mois précédant la crise de Ceuta. Il ressort qu’elle s’était attachée à faire en sorte que le président américain, Joe Biden, maintienne la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara que son prédécesseur, Donald Trump, avait concrétisée en décembre 2020. Le document ajoute qu’après avoir considéré cet objectif atteint, Rabat avait adopté « un discours agressif visant à ce que d’autres pays suivent cette décision ou révisent leur position » sur l’ancienne colonie espagnole.

    « Cependant -le document recueille-, dans le cas de l’Espagne, la position marocaine avait été maintenue dans le cadre d’une relation marquée par la compréhension et la coopération », une situation qui a changé lors de l’arrivée, le 18 avril, de Gali à un hôpital à Logrono. Les services secrets soulignent que Rabat est passé de considérer cet événement comme « une opportunité de discréditer le leader du Front Polisario, à gérer cette situation comme une ‘magnifique opportunité’ pour obtenir de plus grandes concessions de notre pays dans la sphère bilatérale ».

    Une stratégie menée par Mohamed VI

    Pour ce faire, ajoute le CNI, le Maroc a initié « une stratégie parfaitement planifiée et dirigée depuis les plus hauts niveaux du pouvoir » et, plus précisément, par le roi Mohamed VI. « Le monarque marocain a été directement impliqué dans la stratégie en considérant que la décision espagnole a été approuvée par plus hauts niveaux de décision politique dans notre pays et jugé les explications reçues insuffisantes », souligne le service secret. Le rapport souligne qu’à l’époque les autorités de Rabat considéraient déjà que Berlin et Madrid avaient « négativement » influencé leurs aspirations à obtenir plus de soutien au sein de l’UE pour leur position sur la question sahraouie. Pour le Maroc, « la proximité de l’Espagne et sa position » constituaient « l’un des principaux obstacles à l’exercice de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du SO [Sahara occidental] ».

    Le document désigne Fouad Alí el-Himma, conseiller du roi Mohamed VI (avec qui il est ami depuis l’enfance) et fondateur du Parti de l’authenticité et de la modernité, le deuxième plus voté aux élections de 2016 et 2021, comme le planificateur de El-Himma a partagé une table avec Pedro Sánchez en avril à l’iftar (le repas qui clôt le jeûne du ramadan) organisé par Mohamed VI et qui symbolisait la fin de la crise diplomatique. Aux côtés de ce conseiller du monarque, le CNI place le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et les responsables de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur dépendant des Forces armées marocaines) , Yassin Mansouri, et de la Direction générale de la surveillance du terrorisme (DGST, le service secret intérieur), Abdellatif Hammouchi.

    La CNI les tient également pour responsables de « diverses actions d’influence » sur les réseaux sociaux, les médias et les tribunaux. Parmi ces dernières, la réactivation de deux procédures devant la Haute Cour nationale contre le leader du Front Polisario qui avaient été mises au placard pendant un certain temps se démarque. Le rapport leur attribue également la prétendue tentative d’introduire le débat sur l’opportunité de recevoir Gali au Congrès par des questions écrites de députés espagnols – entre mai et juin de cette année-là, Vox a présenté près de cinquante de ces questions, un nombre bien supérieur à celle du PP, la deuxième formation la plus active en ce sens —, ainsi qu’en Europe « par l’intermédiaire d’un eurodéputé français », qu’il n’identifie pas.

    Le rapport souligne que le Maroc a maintenu cette stratégie jusqu’au 10 mai 2021 « approximativement », date à laquelle il a entrevu la possibilité que Gali quitte l’Espagne sans qu’aucune action en justice ne soit intentée contre lui, comme cela s’est finalement produit trois semaines plus tard. À ce moment-là, le Maroc a changé de stratégie et l’a recentrée sur la migration irrégulière. Le CNI souligne que jusqu’au 16 mai de l’année dernière « il n’y avait pas eu de changement évident en termes de collaboration bilatérale » sur cette question. Cependant, coïncidant avec la fin du ramadan, il affirme qu’il a commencé à se répandre « parmi la communauté migrante subsaharienne que les FCS [Forces et corps marocains de sécurité] allaient retirer les contrôles sur la côte nord. Cela a provoqué la tentative de départ de plusieurs bateaux des côtes de Tanger et l’arrivée à Ceuta de migrants qui ont nagé toute la journée du 17 mai.

    Itinéraire depuis Rabat

    Le CNI n’hésite pas à affirmer que la police marocaine a reçu des instructions de Rabat « d’assouplir la surveillance dans la bande côtière de Larache à Saïdia [plus de 200 kilomètres] » et que les autorités des communes de la zone « ont instruit les chauffeurs de taxi et propriétaires de moyens de transport à mettre leurs véhicules à disposition pour le transfert des immigrés subsahariens pour les emmener vers la périphérie de Ceuta ». Il a également averti que quelques jours plus tôt, le 15 mai, les autorités marocaines avaient donné « des instructions pour laisser passer les bateaux d’immigrants vers les côtes espagnoles ». Dans le même temps, la présence policière marocaine a disparu au poste frontière d’El Tarajal, « ce qui a facilité l’entrée simultanée de dizaines d’immigrés, notamment des jeunes ». Au moins 10 000 personnes, dont de nombreux mineurs, ont traversé la frontière de manière irrégulière à cette époque.

    Le CNI affiche sa conviction qu’à partir de ce moment, Rabat allait « maintenir comme ligne d’action prioritaire l’adoption de nouvelles mesures souverainistes dans le Sud-Ouest [Sahara Occidental] ». Et il pointe la possibilité qu’elle ait provoqué des incidents qui « rouvriront le débat sur les zones de chevauchement entre les eaux sahraouies et les îles Canaries ». Le parlement marocain avait déjà approuvé en janvier 2020 deux lois qui étendaient la zone économique exclusive sur les eaux du Sahara occidental à 200 milles nautiques, ce qui n’est pas reconnu internationalement. Les services secrets espagnols n’excluent pas non plus que Rabat ait promu « des actions pour tenter de prendre le contrôle de l’espace aérien sahraoui, actuellement sous contrôle espagnol ».

    Le document prédit que Rabat tiendrait à partir de ce moment « un discours dur et inamical lorsqu’il aborderait les questions les plus délicates pour l’Espagne », comme la réouverture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, qui étaient fermés depuis plus d’un an en raison de la pandémie et n’ont rouvert que le 17 mai. Les services de renseignement espagnols rapportent également que le ministre Bourita avait recommandé « de continuer à maintenir une montée progressive de la pression » sur l’Espagne. Et il souligne comme « très probable » que Rabat a appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations, qui ont eu lieu le jour même de la rédaction du rapport.

    Pour le CNI, dans la crise, il s’agissait de « déterminer le poids qu’a la composante personnelle de Mohamed VI ». Le document conclut en soulignant qu’ »il ne peut être exclu que Rabat laisse au second plan les conséquences pour les relations bilatérales et décide de maintenir son escalade de tension, sans pour autant poursuivre des objectifs précis au-delà de l’écoute des instructions du monarque ».

    La CNI et l’ambassade du Maroc en Espagne ont refusé de commenter le contenu de ce document.
    JOSE BAUTISTA OSCAR LOPEZ-FONSECA
    EL PAIS, 06/06/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #FrontPolisario #BrahimGhali #CNI #Ceuta #Migration

  • Marocleaks : Le WikiLeaks marocain qui déshabille le Makhzen

    Maroc, Marocleaks, hacker chris coleman, DGED, diplomatie marocaine, Sahara Occidental,

    C’était au mois d’octobre 2014 qu’un WikiLeaks marocain s’est déclenché! Sous le pseudonyme de «Chris_Coleman24», un compte Twitter révélant des documents confidentiels fait sensation sur le Web. Il vise, notamment, des responsables de la diplomatie marocaine et la Dged, les services d’espionnage et contrespionnage du Maroc. Un Julien Assange marocain révèle, documents à l’appui, les pratiques machiavéliques du Makhzen. Du trafic d’influence jusqu’à la complaisance avec Israël, rien n’arrête le royaume pour nuire à l’Algérie et continuer son processus de colonisation du Sahara occidental. «Chris_Coleman24» nous révèle par exemple la collaboration marocaine avec l’entité sioniste. Il publie des échanges d’e-mails entre des responsables marocains et israéliens sur une demande de survol de l’espace aérien marocain. Chose qui a naturellement été acceptée et cela afin de permettre à l’Etat sioniste d’espionner l’ennemi commun qui est… l’Algérie. Chose que confirme le Makhzen dans un tweet avec un faux compte. «Le Maroc doit collaborer avec Satan si nécessaire pour garantir ses intérêts supérieurs et neutraliser ses ennemis de l’Est», est-il posté par ce compte du Makhzen.

    Le WikiLeaks marocain révèle également la coopération existant entre la Dged (Direction générale des études et de la documentation) et les services secrets israéliens. Une délégation du Mossad serait venue au Maroc sur invitation de la Dged. En guise de preuve, Coleman a publié deux copies de passeports israéliens. Pour appuyer ces propos sur les liens intimes liant le Maroc et Israël, Chris Coleman, révèle l’information qui fait état d’un dépôt de plainte du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre tous les pays arabes…sauf le Maroc!

    Le trafic d’influence mené par le Maroc pour acheter des soutiens dans sa colonisation du Sahara occidental est également mis à nu. Tout en faisant part des états de crispation entre Rabat et l’ONU (et l’envoyé personnel de Ban Ki-moon, le médiateur de ce conflit, Christopher Ross), voire même de certaines tensions avec l’administration Obama, Coleman sort des correspondances bancaires et des fac-similés de pièces d’identités qui démontrent ce trafic d’influence. Certaines correspondances montrent que des responsables marocains ont soudoyé des diplomates et des journalistes étrangers, dont des Français, pour qu’ils défendent avec vigueur la position de Rabat concernant la question du Sahara occidental. La Dged a même monté de faux sites Internet d’information algériens. Il est aussi mis en lumière le financement du lobby pro-marocain aux Etats-Unis et en France tel que le think tank Global Intelligence Partners, qui est qualifié «d’arrière-boutique de la Dged».

    Les quatre journalistes français à la solde du Maroc

    Ce compte tweeter démontre aussi comment le Maroc pille les ressources naturelles du peuple sahraoui et précise qu’il [le Maroc, ndlr] livre gracieusement des phosphates à plusieurs pays de la Caraïbe et du Pacifique en échange d’un soutien sur le dossier du Sahara occidental. Les malversations du ministre des Affaires étrangères marocains sont montrées noir sur blanc. Le secrétaire général du Rassemblement national des indépendants a «engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commission» pour une étude qui «coûtera certainement aux contribuables marocains des millions de dollars».

    Des transferts de fond illégaux du clan Alaoui font également partie des révélations. Tout comme les relais marocains à l’étranger, notamment en France. Un bâtonnier français exerçant à Paris est présenté comme l’avocat «particulier» du Makhzen. Il s’occuperait de toute la sale besogne du royaume… Les Marocains n’ont pas réagi officiellement à ces graves révélations, mis à part leur chef de la diplomatie qui est tombé dans son délire habituel, accusant Alger d’être à l’origine de ces fuites.

    Cédant au panique, le Makhzen tente d’attaquer Coleman sur son propre terrain c’est-à-dire la Toile en créant de faux comptes qui l’accusent de distiller de faux documents. Il tente de toucher à sa crédibilité. Toutefois, «Chris_Coleman24» a intelligemment prouvé la véracité de ces documents en publiant la base de données du personnel du ministère des Affaires étrangères. La liste de tous les fonctionnaires de ce ministère, diplomates, agents techniques et employés, etc., avec leurs noms, prénoms, date de naissance, état civil, nombre d’enfants, matricules, numéros de la carte d’identité nationale et date de recrutement, ont été rendus publics. Même des fonctionnaires, dont des ambassadeurs, partis en retraite, sont signalés. Une manière donc de répondre au Palais.

    #Maroc #Marocleaks #DGED #SaharaOccidental


  • Le Maroc débute l’opération « Marhaba »

    Le Maroc débute l’opération « Marhaba »

    Maroc, Opération Marhaba, RME, vacances, Espagne, Sahara Occidental,

    L’opération d’accueil de la diaspora de retour au Maroc pour l’été « Marhaba » (« Bienvenue »), a repris dimanche 5 juin. Elle était interrompue depuis deux ans pour cause de pandémie de Covid-19 puis de dissensions diplomatiques avec l’Espagne au sujet du Sahara occidental. Après la réouverture des frontières maritimes le 12 avril, les premiers navires transportant des Marocains résidant à l’étranger sont arrivés au port de Tanger, avec le double de moyens, selon Rabat.

    En 2019, ils étaient plus de trois millions de passagers et plus de 760 000 véhicules à avoir traversé le détroit de Gibraltar via les ports espagnols. « Marhaba 2022 » devrait battre des records, avec une manne de devises non négligeables après deux ans de pandémie : le dispositif marocain a été revu à la hausse.

    Pris en charge dès les ports de départ
    Les membres de la diaspora seront pris en charge dès les ports européens de Gênes, Sète, Marseille, Motril, Almeria ou Algésiras. À l’arrivée au Maroc, ils seront accueillis sur 17 sites dans les ports et aéroports par 1 000 agents, dont les équipes de la fondation Mohamed V pour la solidarité, qui chapeaute l’organisation de « Marhaba ».

    L’accent est mis sur le soutien matériel et médical. L’autorité portuaire de Tanger, principal port d’accueil, dit avoir investi l’équivalent de 15 millions d’euros dans ses infrastructures.

    Afflux record de Marocains

    Pour que se dessine à nouveau ce dispositif, il aura fallu attendre la fin de la crise diplomatique et la reprise de la coopération transfrontalière. L’Espagne s’attend aussi à un afflux record de Marocains pour l’été, lors du début des opérations d’accueil et de transit, dans 10 jours. Madrid a annoncé aussi un dispositif renforcé, avec notamment le déploiement de 15 000 membres des forces de l’ordre.

    Selon le journal espagnol El Pais, des délégations des deux pays se réuniront mardi 7 juin pour discuter des conditions de reprise de la circulation des personnes et des biens entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

    RFI, 06/06/2022

    #Maroc #Opération_Marhaba #RME #Vacances

  • La crise de Ceuta, selon les services secrets espagnols

    La crise de Ceuta, selon les services secrets espagnols

    Espagne, CNI, Centre National d’Intelligence, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, migration, Brahim Ghali,

    Le CNI a attribué la crise de Ceuta au « discours agressif » de Rabat sur le Sahara occidental.
    Les services de renseignement ont conclu que l’afflux de milliers d’immigrants faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour amener Madrid à reconnaître sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Le 18 mai dernier, le gouvernement espagnol tentait de gérer la crise provoquée par l’entrée de milliers d’immigrants illégaux à Ceuta la veille, face à la passivité des autorités marocaines. La situation a déclenché l’alarme au sein du gouvernement et le président, Pedro Sánchez, s’est rendu d’urgence dans la ville nord-africaine, où l’armée avait été déployée pour aider la police nationale et la Guardia Civil, débordées par la marée de personnes traversant la frontière. Ce jour-là, le Centre national de renseignement (CNI) a rédigé un rapport « réservé » de quatre pages, qu’il a envoyé à Sánchez et à d’autres membres de son gouvernement. Il y analysait l’état des « relations » avec le Maroc à l’époque « suite à l’accueil » en Espagne, un mois plus tôt, de Brahim Ghali, leader du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pour être soigné d’une grave infection covidienne.

    Le document, auquel EL PAÍS a eu accès, présente l’afflux massif d’immigrants comme faisant partie du « discours agressif » avec lequel Rabat essayait de faire changer Madrid de position sur la question du Sahara Occidental. Et il souligne que le Maroc a tenté d’ »impliquer directement le président du gouvernement ». Un second rapport du CNI, daté du 24 juin, reprend la même idée, concluant que l’objectif était de « faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il adopte une position favorable au Maroc dans le conflit du Sahara occidental ». En mars, dix mois après la crise de Ceuta, Sánchez abandonne la position traditionnelle de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara, maintenue pendant 47 ans, et se range du côté de Rabat, considérant sa proposition d’autonomie pour l’ancienne colonie « comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit ».

    Peu après cette dernière annonce, on a appris qu’en pleine crise de Ceuta, les téléphones portables de M. Sánchez lui-même, du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, de la ministre de la Défense, Margarita Robles, et du chef des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya – qui a quitté le gouvernement en juillet suivant – avaient été attaqués par le programme d’espionnage Pegasus. L’organisation non gouvernementale Amnesty International avait déjà accusé le Maroc à l’été 2021 d’avoir utilisé ce virus informatique pour espionner 50.000 téléphones, dont celui du président français Emmanuel Macron. Rabat a toujours nié utiliser Pegasus. Depuis un mois, le Tribunal Suprême enquête pour savoir qui est derrière les attaques contre Sánchez et ses ministres.

    Dans le rapport du 18 mai, le CNI analyse l’évolution de la politique étrangère marocaine dans les mois précédant la crise de Ceuta. Elle souligne qu’elle s’était attachée à obtenir du président américain Joe Biden le maintien de la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara que son prédécesseur, Donald Trump, avait matérialisée en décembre 2020. Le document ajoute qu’après avoir considéré cet objectif atteint, Rabat a adopté « un discours agressif visant à faire en sorte que d’autres pays suivent cette décision ou révisent leur position » sur l’ancienne colonie espagnole. « Toutefois, dans le cas de l’Espagne, la position marocaine avait été maintenue dans le cadre d’une relation marquée par la compréhension et la coopération », une situation qui a changé lorsque l’arrivée de Ghali le 18 avril dans un hôpital de Logroño a été révélée. Les services secrets soulignent que Rabat est passé de la considération de cet événement comme « une occasion de discréditer le leader du Front Polisario, à la gestion de cette situation comme une ‘magnifique opportunité’ pour obtenir plus de concessions de notre pays dans le domaine bilatéral ».

    Une stratégie dirigée par Mohamed VI

    A cette fin, ajoute le CNI, le Maroc a initié « une stratégie parfaitement planifiée et dirigée depuis les plus hautes sphères du pouvoir » et, plus précisément, par le roi Mohamed VI. « Le monarque marocain s’est impliqué directement dans la stratégie car il a considéré que la décision espagnole était approuvée par les plus hauts niveaux de décision politique de notre pays et a estimé que les explications reçues étaient insuffisantes », souligne le service secret. Le rapport souligne qu’à cette époque, les autorités de Rabat considéraient déjà que Berlin et Madrid avaient influencé « négativement » leurs aspirations à obtenir plus de soutien au sein de l’UE pour leur position sur la question sahraouie. Pour le Maroc, « le voisinage de l’Espagne et sa position » constituent « l’un des principaux obstacles à l’exercice de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du SO [Sahara occidental] ».

    Le document désigne Fouad Ali el-Himma, conseiller du roi Mohammed VI (avec qui il est ami depuis l’enfance) et fondateur du Parti de l’authenticité et de la modernité, deuxième parti le plus voté aux élections de 2016 et 2021, comme le planificateur de cette stratégie. En avril, El-Himma a partagé une table avec Pedro Sánchez lors de l’iftar (repas de rupture du jeûne du Ramadan) organisé par Mohammed VI, qui a symbolisé la fin de la crise diplomatique. Aux côtés de ce conseiller du monarque, le CNI place le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et les chefs de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur des Forces armées marocaines), Yassin Mansouri, et de la Direction générale de la surveillance du terrorisme (DGST, le service secret intérieur), Abdellatif Hammouchi.

    Le CNI leur reproche également « diverses actions d’influence » sur les réseaux sociaux, les médias et les tribunaux. Parmi ces dernières, elle souligne la réactivation de deux procédures devant le Traibunal Suprême contre le leader du Front Polisario, qui avaient été mises en veilleuse pendant un certain temps. Le rapport leur attribue également la prétendue tentative d’introduire le débat sur l’opportunité de recevoir Ghali au Congrès par le biais de questions écrites de députés espagnols – entre mai et juin de cette année, Vox a présenté près de cinquante questions de ce type, un nombre bien plus élevé que le PP, le deuxième parti le plus actif en la matière -, ainsi qu’en Europe « par le biais d’un député français », qu’il n’identifie pas.

    Le rapport souligne que le Maroc a maintenu cette stratégie jusqu’à « environ » le 10 mai 2021, date à laquelle il a entrevu la possibilité que Ghali quitte l’Espagne sans qu’aucune action judiciaire ne soit engagée contre lui, comme cela s’est finalement produit trois semaines plus tard. À ce moment-là, le Maroc a changé sa stratégie et l’a recentrée sur la migration irrégulière. Le CNI souligne que jusqu’au 16 mai de l’année dernière, « il n’y a pas eu d’altération évidente de la collaboration bilatérale » dans ce domaine. Cependant, coïncidant avec la fin du Ramadan, il indique qu’il a commencé à se répandre « au sein de la communauté des migrants subsahariens que les FCS [Forces et Corps de Sécurité marocains] allaient retirer les contrôles sur la côte nord. Cela a provoqué la tentative de départ de plusieurs bateaux des côtes de Tanger et l’arrivée à Ceuta de migrants qui ont nagé tout la journée du 17 mai ».

    Instructions de Rabat

    Le CNI n’hésite pas à affirmer que la police marocaine a reçu des instructions de Rabat « pour relâcher la surveillance sur la bande côtière de Larache à Saidia [plus de 200 kilomètres] » et que les autorités des municipalités de la région « ont donné des instructions aux chauffeurs de taxi et aux propriétaires de moyens de transport pour qu’ils mettent leurs véhicules à disposition pour le transfert des immigrants subsahariens afin de les emmener dans les environs de Ceuta ». Elle a également prévenu que quelques jours plus tôt, le 15 mai, les autorités marocaines avaient donné « des instructions pour laisser passer les bateaux d’immigrants vers la côte espagnole ». Dans le même temps, la présence de la police marocaine au poste frontalier d’El Tarajal a disparu, « ce qui a facilité l’entrée simultanée de dizaines d’immigrants, surtout des jeunes ». Au moins 10.000 personnes, dont de nombreux mineurs, ont franchi la frontière de manière irrégulière au cours de ces journées.

    Le CNI est convaincu qu’à partir de ce moment, Rabat allait « maintenir comme ligne d’action prioritaire l’adoption de nouvelles mesures souverainistes dans le SO [Sahara occidental] ». Et il note la possibilité qu’elle provoque des incidents qui « rouvriraient le débat sur les zones de chevauchement entre les eaux sahraouies et les îles Canaries ». Le parlement marocain avait déjà approuvé en janvier 2020 deux lois étendant la zone économique exclusive sur les eaux du Sahara occidental à 200 miles nautiques, ce qui n’est pas reconnu internationalement. Les services secrets espagnols n’excluent pas la possibilité que Rabat favorise « des actions pour tenter de prendre le contrôle de l’espace aérien sahraoui, actuellement sous propriété espagnole ».

    Le document prévoit que Rabat maintiendra désormais « un discours dur et inamical lorsqu’il s’agira de traiter les questions les plus sensibles pour l’Espagne », comme la réouverture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, fermées depuis plus d’un an en raison de la pandémie et qui n’ont été rouvertes que le 17 mai. Les renseignements espagnols rapportent également que le ministre Bourita avait recommandé de « continuer à maintenir une augmentation graduelle de la pression » sur l’Espagne. Et il note qu’il est « très probable » que Rabat ait appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations, ce qui a eu lieu le jour même de la rédaction du rapport.

    De l’avis du CNI, le poids de la composante personnelle de Mohammed VI dans la crise a été « décisif ». Le document conclut qu’ »il n’est pas exclu que Rabat laisse de côté les conséquences sur les relations bilatérales et décide de maintenir l’escalade de la tension, sans poursuivre d’objectifs spécifiques au-delà des instructions du monarque ».

    Tant le CNI que l’ambassade du Maroc en Espagne ont refusé de commenter le contenu de ce document.

    JOSÉ BAUTISTA ÓSCAR LÓPEZ-FONSECA

    El Pais, 06/06/2022

    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Migration #Canaries #Ceuta #Melilla #BrahimGhali

  • Les données personnelles de 35 millions de marocains en Israël

    Maroc, Israël, Palestine, Sahara Occidental, cyber-sécurité, données personnelles,

    Le Maroc qui a vendu la Palestine à l’entité sioniste vend ses citoyens à Tel Aviv.

    Des titres de la presse du Maroc ont fait état ce dimanche d’un accord de coopération entre le Maroc et Tel Aviv permettant à l’entité sioniste d’accéder aux données personnelles des marocains.

    L’agence presse marocaine Hibapresse a précisé qu’une délégation du comité de surveillances de la protection des informations personnelles a participé à la 69 e réunion du groupe de Berlin et qui a été organisée par la structure de la protection des données personnelles de l’entité sioniste.

    L’agence de presse marocaine a expliqué que l’entité sioniste et le Maroc ont convenu de visites dans les deux pays pour coopérer en ce qui concerne les données personnelles de 35 millions marocains.

    L’accord stipule que le Maroc met à la disposition de l’entité sioniste les données personnelles concernant 35 millions marocains.

    L’accord a eu lieu à une date qui marque la trahison par le Maroc des pays arabes en juin 1967.

    La guerre des 6 jours qui a eu lieu en juin 1967 opposant l’entité sioniste aux pays arabes a été gagnée par l’occupant avec la collaboration du Maroc.

    Les militaires de l’ entité sioniste témoignent que le roi Hassan deux qui a remis au Mossad l’enregistrement des travaux de la Ligue Arabe qui a eu lieu au Maroc l’enregistrement des travaux de la Ligue Arabe concernant la guerre de 1967.

    Les informations confidentielles remises par le Maroc à l’entité sioniste ont permis à ce dernier de gagner la guerre en 6 jours, d’annexer Al Qods, et de grands territoires de la Jordanie et de l’ Egypte.

    La Guerre des Six jours avait eu lieu en juin 1967 entre l’entité sioniste d’une part et l’Egypte, la Syrie et la Jordanie d’autre part. Elle avait permis aux sionistes de parachever l’occupation du reste des territoires palestiniens, y compris la bande de Ghaza, la Cisjordanie, dont Al-Qods Al-Chérif (5 878 km²), les hauteurs du Golan de Syrie et le Sinaï (Egypte).

    Et après le retrait des forces jordaniennes et leur retour à l’est du Jourdain, la frontière avec la Jordanie a été réduite de 650 à 480 km.

    La victoire de l’entité sioniste sur les pays arabes est due au Maroc, témoigne l’ entité le colonisateur.

    « Israël devrait largement remercier le Maroc pour sa victoire contre les ennemis arabes pendant la guerre des Six Jours de 1967, selon les révélations d’un ancien chef des renseignements militaires israéliens, note le journal de l’ entité sioniste « The Times Of Israël », en octobre 2016.

    « En 1965, le roi Hassan II a transmis à Israël des enregistrements d’une rencontre cruciale entre les dirigeants arabes où ils discutaient de leur préparation à la guerre contre Israël », note ce journal.

    En se fondant sur ces enregistrements Israël a lancé une frappe préventive au matin du 5 juin 1967, bombardant les aérodromes égyptiens et détruisant presque tous les avions de chasse de l’Egypte, note « The Times Of Israel » et cite le général Shlomo Gazit.

    Le roi avait initialement autorisé une équipe commune des renseignements intérieurs et extérieurs israéliens, le Shin Bet et le Mossad, connue sous le nom des « Oiseaux », à occuper un étage entier du luxueux hôtel de Casablanca où se déroulait la conférence. Cependant, craignant que les agents ne soient remarqués par les invités arabes, le roi leur avait demandé de partir à la veille de la conférence, note le journal de l’ entité sioniste.

    Le Maroc a toujours reconnu qu’il coopère avec Israël.

    Aujourd’hui, le roi du Maroc qui, comble de l’ironie, préside le Comité Al Qods, coopère avec l’entité sioniste contre l’Algérie.

    Le Maroc a recouru au logiciel Pegasus crée par l’entité sioniste et espionné de nombreuses personnalités dont de l’Algérie.

    Le Maroc qui a procédé à la normalisation de ses relations avec l’ entité sioniste en contrepartie de l’ illégale reconnaissance par Washington de la souveraineté sur le Sahara Occidental, a refusé une réunion du Comité Al Qods a laquelle a appelé l’ Algérie.

    Le Maroc refuse que l’escalade lancée par l’entité sioniste contre les palestiniens soit dénoncée.

    L’ entité sioniste et le Maroc qui coopéraient, en 1967, contre et les pays arabes, font, aujourd’ hui, dans la collaboration contre l’ Algérie et la Palestine.

    Mounir Abi

    AL24 News, 05/06/2022

    #Maroc #Israël #Cybersécurité #Palestine #SaharaOccidental #Normalisation

  • Naturgy: Rien à craindre concernant le gaz provenant d’Algérie

    Espagne, Algérie, gaz, Sonatrach, Naturgy, Medgaz, Maroc, Sahara Occidental,

    Reynés (Naturgy) : « Le contrat gazier avec l’Algérie n’est pas en danger ni risque de l’être »
    Le président de Naturgy estime que les interconnexions ne résoudront pas le problème à court terme

    Le président de Naturgy , Francisco Reynés , a assuré que le contrat gazier avec l’Algérie n’est ni en danger ni suspect et que la position du gouvernement algérien sur le problème marocain ne doit pas affecter, ni n’affecte, l’approvisionnement en gaz de Algérie.

    Dans une interview publiée ce dimanche dans La Vanguardia, Reynés a tenu à rassurer sur le rôle de l’Algérie en tant que principal fournisseur de gaz de l’Espagne et a rappelé que le contrat avec la société algérienne Sonatrach, son principal fournisseur de gaz, est « jusqu’en 2032 et avec la volonté du pièces à renouveler ».

    Reynés a également averti que « le monde est condamné à une hausse des prix du gaz dans les années à venir, ce qui » n’est bon pour personne « .

    Selon Reynés, les interconnexions nécessitent « une coordination et de gros investissements » et il y a beaucoup de projets arrêtés parce que les territoires par lesquels ils doivent passer ne s’accordent pas ou posent beaucoup de conditions, pour lesquelles il estime qu’à court terme, les interconnexions ne sont pas va résoudre un problème partie importante du problème.

    Le Midcat est compliqué

    En ce sens, il a assuré que la liaison Midcat, qui relierait l’Espagne à la France, pourra techniquement être construite en trois ans, mais elle traverse 50 communes de la province de Gérone. « L’obtention des autorisations est compliquée. Et puis il y a le côté français », a-t-il souligné.

    Dans le contexte où nous nous trouvons, Reynés considère qu’une politique énergétique commune est nécessaire dans l’Union européenne.

    Il a également assuré que la connexion avec le gaz nigérian est un projet à long terme, un minimum de 20 ans.

    Concernant le mécanisme du gouvernement pour plafonner le prix du gaz et réduire la facture d’électricité, Reynés a déclaré que le prix baissera en raison de l’énergie, mais il devra y avoir une charge pour tout le monde où le coût réel du gaz est compensé. « Mais le net de l’ensemble de la facture va baisser, nous l’estimons à environ 15% », a-t-il précisé.

    Reynés a assuré que le projet Gemini de diviser Naturgy en deux sociétés ne s’est pas arrêté et qu’ils continuent à y travailler.

    El periódico de la energía, 06/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Gaz #SaharaOccidental #Medgaz #Sonatrach #Naturgy

  • Réfugiés sahraouis-Sahel: L’aide alimentaire réduite de 50%

    Sahara Occidental, Sahel, aide alimentaire, aide humanitaire, Mauritanie

    Les rations alimentaires distribuées par le système des Nations unies dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf ou du Sahel, situés au sud de la Mauritanie, pourraient diminuer de 50 % selon les calculs du PAM, en raison de la hausse des prix des céréales et des taux de fret.

    Bien que le système de prépositionnement utilisé par le PAM dans sa base logistique de Las Palmas de Gran Canaria, d’où il distribue les aliments en Afrique de l’Ouest et au Sahel, lui a permis de ne pas souffrir gravement des conséquences de la guerre en Ukraine, puisqu’il anticipe et achète les céréales un an à l’avance, il subit l’impact de l’augmentation des prix du fret, ainsi qu’une augmentation significative des futurs achats anticipés.

    EFE, 4 juin 2022

    #SaharaOccidental #Mauritanie #Sahel #ONU #aide_alimentaire #Tindouf

  • Espagne : Feijoo Nuñez envoie un autre message au Maroc

    Espagne : Feijoo Nuñez envoie un autre message au Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Pedro Sanchez, Feijoo Nuñez,

    72 h après avoir refroidi Akhannouch : Feijoo Nuñez envoie un autre message à Rabat

    Akhannouch vient d’en recevoir une nouvelle preuve. Feijoo Nuñez n’est pas Sanchez et le PP n’est pas le PSOE. Le Maroc ne peut pas espérer les rallier à ses thèses sur le Sahara Occidental.

    Feijoo Nuñez maintient le cap. 72 heures après avoir opposé une fin de non recevoir au Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, dépêché à Rotterdam par le Makhzen, pour tenter de le rallier aux thèses du Maroc sur le Sahara Occidental, le président du Parti Populaire espagnol et candidat en puissance à la succession de Sanchez a envoyé un signal fort à Rabat : avec lui, M6 et son régime n’auront droit à aucune largesse. En effet, le PP vient de porter plainte contre la pisciculture lancée par Rabat dans les eaux de l’archipel espagnol des Chafarinas, à 45 kilomètres de Melilla.

    C’est par le biais de Fernando Gutiérrez Diaz de Otazu, député de Melilla et porte-parole du parti à la Commission de défense du Congrès des députés, que le PP a déposé vendredi une plainte pour crime contre les ressources naturelles et l’environnement devant le procureur du tribunal de coordination environnement du Bureau du procureur général de l’État. Une initiative forcément autorisée par le chef du parti, explique le journal espagnol El Confidencial qui rapporte l’information.

    Tout au long de ses 14 pages, la plainte insiste surtout sur « le danger manifeste que fait peser la pisciculture sur l’environnement », car l’exploitation entraîne des rejets qui déstabilisent l’écosystème marin ». Les biologistes qui ont travaillé dans la région ont déjà alerté sur ce risque. Las Chafarinas bénéficie d’une protection spéciale qui en fait une zone spéciale de conservation et un site d’importance communautaire de la région biogéographique méditerranéenne du réseau Natura 2000 et également une zone de protection spéciale pour les oiseaux. Au-delà de la question environnementale, la plainte a une portée politique évidente.

    Sur le plan interne, le PP tente de faire pression sur le gouvernement pour qu’il démantèle une fois pour toutes cette installation qui a commencé à être placée il y a un an et qui s’est achevée au début de l’automne dernier. Le Parti populaire s’attaquera à la passivité de l’exécutif dans cette affaire lors de la comparution de Pedro Sanchez, le 8 juin au Congrès, dans laquelle il expliquera la nouvelle relation avec le Maroc après le soutien qu’il a apporté en mars dernier au plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental.

    Sur un autre plan, le PP réaffirme sa position vis-à-vis du Maroc qui redoute plus que tout de voir Nuñez Feijoo accéder à la Moncloa. Dans une tentative désespérée, Rabat avait envoyé son Premier ministre, Aziz Akhannouch, à Rotterdam, où le PP tenait son congrès européen, pour rencontrer et retourner le favori à la succession de Sanchez.

    La réponse de Nuñez Feijoo a été cinglante : «Même si je suis élu, ma position sur le Sahara Occidental ne changera pas».

    Sadek H.

    L’Algérie aujourd’hui, 5 juin 2022

    #Maroc #Espagne #FeijooNunez #PedroSanchez #SaharaOccidental